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ICIVIH
Microfiche
Collection de
Séries
microfiches
(IVIonographs)
(monographies)
Canadian Instituts for Historical Microreproductions /Institut canadien de microreproductions historiques
Technical and Bibliographie Notes / Notes techniques et bibliographiques
The Inslilute has altempled lo obîain the best original
copy available lor (llming. Features of this copy which
may be bibliographically unique, which may aller any of
Ihe Images in Ihe reproduction, or which may
significanlly change Ihe usual melhod of lilming are
checked below.
D
Coloured covers /
Couverture de couleur
□ Covers damaged /
Couverture endommagée
□ Covers reslored and/or laminaled /
Couverture restaurée et/ou pelliculée
I I . Cover title missing / Le litre de couverture manque
I I Coloured maps / Cartes géographiques en couleur
□ Coloured ink (i.e. other than blue or black) /
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
n Coloured plates and/or illustrations /
Planches et/ou illustrations en couleur
D
D
D
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Bound with other materia! /
Relié avec d'autres documents
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Seule édition disponible
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interior margin / La reliure serrée peut causer de
j'ombre ou de la distorsion le long de la marge
intérieure.
Blank leaves added during restorations may appear
v/ilhinthe text. Whenever possible, thèse hâve been
omittedfromtilming / Il se peut que certaines pages
blanches ajoutées lors d'une restauration
apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était
possible, ces pages n'ont pas été filmées.
L'Institut a microfilmé le meilleur exemplaire qu'il lui a
été possible de se procurer. Les détails de cet exem-
plaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibli-
ographique, qui peuvent modifier une image reproduite,
ou qui peuvent exiger une modification dans la métho-
de normale de filmage sont indiqués ci-dessous.
I I Coloured pages / Pages de couleur
I ] Pages damaged / Pages endommagées
□ Pages restored and/or laminated /
Pages restaurées et/ou pelliculées
Q Pages discoloured, stalned or foxed /
Pages décolorées, tachetées ou piquées
I I Pages detached / Pages détachées
O Shov/through/ Transparence
0
D
D
D
Quality of print varies /
Qualité inégale de l'Impression
includes supplementary material /
Comprend du matériel supplémentaire
Pages wholly or partially obscured by errata slips,
tissues, etc., hâve been retilmed to ensure the best
possible image / Les pages totalement ou
partiellement obscurcies par un feuillet d'errata, une
pelure, etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possib'e.
Opposing pages with varylng colouration or
discolouralions are filmed iwice to ensure the best
possible image / Les pages s'opposant ayant des
colorations variables ou des décolorations sont
lilmées deux fois afin d'obtenir la meilleure image,
possible.
QAdditional commenîs /
Commentaires supplémentaires:
Pagination irrêguliêre.
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— j , , ... <:■_> •>•■ <9iiv Ho r^duclinn indloué ci-de£SOUS.
10x
14x
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30x
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19v
16X
20x
24 x
28x
SéiX
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La Bibliothèque de la Ville de Montréal
L'exemplaire filmé fut reproduit grâce à la
générosité de:
La Bibliothèque de la Ville de Montréal
The images appearing hère are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract spécifications.
Les images suivantes ont été reproduites avec le
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la netteté de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec les conditions du contrat de
filmage.
Original copies in printed paper covcrs are filmed
beginning with the front cover and ending on
the last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. AI!
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une smpreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the synibol — *-(meaning "CON-
TINUED"), or the symbol V Imeaning "END"),
whichever applies.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole — ♦- signifie "A SUIVRE", le
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many frames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches^ tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
MICROCOPY RESOLUTION TEST CHART
(ANSI ond ISO TEST CHART No. 2)
1.0
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rl= Rochesler, Ne» York 14609 USA
.^= (716) 482 - 0300 - Phone
(M6) 28e ~ 5989 - FoK
MANDEMENTS
LETTRES PASTORALES ET CIRCULAIRES
DXB
EVEQUES DE QUErEC
( NOUVELLE SÉRIE )
Sa Grandeur Monseigneur Bégin
Volume premier
Dixième de la collection complète
Gagnon
.4. C. R. 0,
QUÉBEC
1906
71878
6 —
No 39
CIRCULAIRE AU CLP:RGE
Archevêché de Québec,
'22 janvier 1906.
• I. Lettre pastorale sur le Héau de l'alcoolisme.
II. Itinéraire de la visite pastorale en 1906.
III. Règlement du prochain Carême.
Bien chers Collaborateurs,
Je vous adresse, avec la présente circulaire, une lettre pas-
torale sur le fléau de l'alcoolisme et sur les moyens à prendre
pour y remédier. Vous la lirez en une on deux lois à vos
fidèles, lentement et distinctement, de manière qu'elle soit
bien comprise. Vous en ferez les commen' ^ires que vous
jugerez opportuns dès mainteiianl. Vous dispu i- ?z tout pour
donner à vos paroissiens, dans le cours de l'annét, un triduum
solennel pendant lequel des prêtres spécialement désignés par
l'Ordinaire seront chargés de prêcher la tempérance et de
rétablir partout l'ancienne et vénérable Société de la Croi.x.
Avec la grâce de Dieu, nous pouvons espérer que cette cam-
pagne entreprise contre l'ivrognerie et conti-e les buvettes,
auberges et autres débits de boissons qui en sont la source
— 6 —
f(^coiifli' cl (Miiiioisoii née, produira le résultat si ardcmnienl
désiré do tous It-s lioniuHcs citoyens, ci-lui d'enrayer le terrible
fléau qui menace de nous ruiner.
Celte grâce précieuse, nous l'obliendions parla pritne fer-
vente et persévérante, la vôtre d'abord et ensuite celle uJ tout
votre [>euple. Demandez à vos paroissiens de faire leurs exercices
de piété, privés et public*'— récitation du chapelet, adoration du
Saint-Sacrement, audition de la messe, chemins de la Croix —
à l'intention d'obtenir du bon Dieu le succès dans la croisade
moralisatrice que nous entreprenons pour sa plus grande gloi-
re. Il sera bien utile de le leur rappeler au commencement de
chacun des susdits exercices publics. Si Notre-Seigneur a pro-
mis que son Père exaucerait toute prière faite par deux ou
trois personnes réunies en son nom, à plus forte raison accueil-
lera-t il favorablement l'ardente et unanime supplic^Uion des
paroissiens et de leur pasteur. Cette Lettre pastorale devra être
lue de nouveau en chaire le dimanche qui précédera l'ouver-
ture de votre Triduum.
Vous pourrez choisir dans le courant de l'année — à partir
de maintenant — l'époque que vous croirez la plus favorable
pour que toutes vos ouailles puissent être présentes aux exer-
cices religieux de ce Triduum et aux prédications qui y seront
faites.
II
Pour répondre au désir de bon nombre de curés, je vous
communique dès à présent l'Itinéraire de ma visite pastorale
de 1906.
Vous voudrez bien tenir vos comptes de Fabrique, vos regis-
tres paroissiaux, toutes vos affaires d'église dans un ordre par-
fait. Exigez autant que possible que les arrérages dus à la
Fabrique soient payés. Faites aux enfants le catéchisme pré-
paratoire à la confirmation, ainsi que les prières prescrites ces
années dernières avant la visite pastorale. Exhortez fortement
vos paroissiens à s'approcher des sacrements durant la visite
et à communier en même temps que leurs enfants, selon le
vœu exprimé par N. S. P. le Pape Pie X et consigné dans ma.
dernière circulaire,
— 7 —
III
liR règlement du Carême pour 1900 sera le même que celui
(le l'année dernière. Kn vertu d'un Induit spécial du Saint
Siège en date du 27 janvier 190;{ :
1" Il est permis de faire gras chacun des dimanches du Carê-
me à tous les repas.
2" Il est permis de faire gras tous les lundis, mardis et jeu-
dis, sans excepter ceux de la semaine sainte, et Ions les same-
dis, excepté celui de la semaine des Quatre-Temps et le samedi
sr.;(it ; mais dans ces jours il ne sera permis de faire gras (jii'à
un seul repas, dans kviuel il est interdit de faire usage du pois-
son.
3* Tous les mercredis et vendredis du Carême sont des jours
d'abstinence à tous les repas.
4° Le jeûne reste obligatoire pour chacun des jours du
Carême, excepté les dimanches.
Pour compenser cette faveur du Saint-Siège qui veut bien
adoucir la loi de rEglise,les fidèles devront faire une aumô-
ne. En conséquence, il y aura dans chaque église ou chapelle
publique de ce diocèse un tronc spécial que MM. les curés au-
ront soin de faire placer et d'indiquer aux paroissiens pour
recevoir les aumônes du Carême. Ces aumônes seront trans-
mises au Procureur de l'Archevêché immédiatement après
Pâques pour être employées aux œuvres de charité du diocèse,
au choix de l'Ordinaire.
Agréez, bien chers Collaborateurs, l'assurance de mon dé-
vouement bien sincère en N. S.
f Louis-NAZAmE, Arch. de Québec.
P.-S. — M. Erimond Rousseau a publié un excellent ouvrage
intitulé « AU; ,.'■ et alcoolisme.» Je vous le recommande ; il
pourra vous être utile dans la campagne à faire contre l'ivro-
gnerie. En vente chez J.-P. Garneau, libraire, 6, rue de la
Fabrique, Québec. Prix : 50 cents.
m
— 9 —
N° 40
LETTRE PASTORALE
BT
MANDEMENT
DK
Monseigneur Louis-Nazaihe Bégin, Archevêque de Quéhec,
AU SUJET DE L,'aI.C00M8ME ET DES MOYENS A PP".NDHE POUR
EN ARRÊTER LES PROGRÈS.
:'\
LOUIS NAZAIRK BÉGIN, par la grâce de Dieu et du Siège
APOSTOLIQUE, ARCHEVÊQUE DE QuÉBEC.
Au clergé séculier et rénulier^ aux communautés religieuses et à
tous les fidèles de Varchidioc'ese de Québec^ Salut et Bénédiction en
Notre Seigneur.
Nos Très Ghers'Fii'res,
Il y a déjà plus d'un demi-siècle, des prôlres zélés, des
hommes de Dieu, coiistalaiit avec un profond chagrin les désor-
dres el les ruuies causés par l'ivrognerie dans notre pays, se
firent les apôtres de la Tempérance de la Croix. Encouragés,
bénis par leur archevêque, ils se mirent à l'œuvre avec une
— 10 —
ardeur qui n'était égalée que par leur indomptable persévérance,
ayant à cœur de remédier aux maux trùs graves que l'alcoolis-
me engendrailau milieu de nos populations. Sanssehisser ar-
rêter par les fatigues d'un si pénible apostolat, non plus que par
les obstacles que l'enfer ne manqua pas de leur susciter on les
vit aller de paroisse en paroisse, prêchant sans relâche, dénon-
çant l'ennemi, signalant les désastreuses conséquences du tlean,
s'élevanl avec éloquence et tonnantconlre l'ivrognerie, inspi-
rant à tous leurs auditeurs une horreur profonde pour ce vioe
dégradant, en même temps que le courage de renoncer a une
habitude mauvaise, à une passion invétérée et toujours tyran-
nique.
On ne saura vssez redire et publier partout le bien
immense q.ieflrt.. ces missionnaires de la Tempérance, ces
hommes au cœur vraiment apostolique, tout dévoués au salut
de leurs frères. Qui, parmi les anciens, ne se rappelle avec un
iudicible bonheur mêlé d'une affectueuse et reconnaissante
admiration, la parole chaude et vibrante des Quertier, des
MaiUoux et autres, le tableau saisissant qu'ils faisaient du
mari ivrogne, de sa pauvre femme et de ses petits enfants!
Leur mémoire est restée et sera toujours en bénédiction parmi
nous. Le bien qu'ils ont fait dans les familles, dans les pa-
roisses n'est connu que de Dieu seul et n'a eu qu'au Giel sa
iusle récompense. Mais qu'on se rappelle seulement nos popu-
lations se pressant au pied de la chaire de vérité, recueillant
avec avidité et respect les éloquentes instructions des mission-
naires et, poussées par la grâce divine, juraul au Dieu du ta-
bernacle d'être fidèles jusqu'à la mort aux saints engagements
exigés dans la Société de Tempérance.
Quelle joie, quelle consolation pour l'âme des pasteurs et
pour le Cœur si miséricordieux de Notre Seigneur Jésus-Christ 1
La sobriété ramenait la paix dans les consciences, l'aisance et
le bonheur dans les familles; le dimanche était mieux sancti-
fié- les faux plaisirs du monde faisaient place a d honnêtes
amusements; les devoirs d'état étaient mieux remplis et nos
concitoyens s'appliquaient à se montrer vrais catholiques
dans la vie publique comme dans la vie privée : c'était une ère
nouvelle qui s'ouvrait pour notre pays.
11
Malhenreiisemeiit, celte vie chrétienne de nos popiil.itions^
ces joies pures et sereines de la famille ont été, avec le temps
et avec de plus amples ressources matérielles, notablement
altérées et compromises. Le démon de l'ivrognerie qui avait
subi de si rudes défaites, n'a pas cessé de rôder au milieu du
troupeau, cherchant à faire des victimes.
C'est avec chagrin que nous le constatons, Nos Très Chers
Frères, l'alcoolisme, semblable à une maladie contagieuse, se
propage et pénètre partout ; il étend ses ravages à toutes les
classes de la société; il va devenir, si nous n'y portons bientôt
remède, un véritable fléau national. Les buvettes se multiplient
soit à l'insu de la loi, soit sous le couvert de la légalité ; par un
commerce croissant, par un colportage de plus en plus actif, le
flot dns liqueurs alcooliques envahit nos campagnes et y dépo-
se, avec le germe de l'ivrognerie, la semence de tons les vices
et de tous les malheurs.
C'est i_)0;îr endiguer ce floi débordant que Nous venons au-
jourd'hui élevei- la voix, signaler à nos diocésains les maux
sans nombre dont ""-Icoolisme est la source et proposer, en
môme temps, les mc_, .!s les plus efficaces de faire triompher
parmi nous la cause sacrée du bien et de la tempérance chré-
tienne.
Nous ne Nous attarderons p;is à rappeler toutes les condam-
nations dont les divines lîcritures, sous la dictée de l'Esprit-
Saint lui-même, ont frappé les buveurs : ces citations seraient
trop longues. Qu'il nous suffise de reproduire ces paroles for-
midables du prophète Isaïe (vui, 22, '25) : «Malheur à vous qui
êtes puissants à boire le vin et mettez votre force à remplir
vos coupes de mélanges enivrants !... La fureur du Seigneur
s'est allumée contre son peuple, et il a étendu sa main sur lui,
et il l'a frappé, et les montagnes ont été ébranlées, et les cada-
vres ontété jetés comme de l'ordure au milieu des places publi-
ques»; et celles de l'apôtre saint Paul qui nous enseigne que
«ni les fornicateurs... ni les adultères... ni les ivrognes... ne
posséderont le royaume des cieu.x ii(i Con. vi, 9-10). Le vice de
l'ivrognerie provoque donc les malédictions e.t la colère du ciel.
Cette raison seule, Nos Très Chers Frères, devrait nous
mettre en garde contre une passion si malheureuse et si forte-
— 12 —
menl condamnée par Dieu lui-même. Mais bien d'autres motifs
s'unissent aux oracles divins pour nous en détourner.
Il n'est pas besoin, sans doute, do subtiles considérations
pour vous faire comprendre toutes les misères tant physiques
que morales dont le buveur est le premier la victime.
L'alcool s'attaque au corps, à l'organisme humain dont il
brise graduellement les ressorts, dont il décompose peu à peu
les éléments si sagement adaptés par le Créateur aux diverses
fonctions de la vie. De l'aveu des médecins les plus experts, il
joue, dans l'abus et même dans l'usage modéré qu'on en fait^
le rôle néfaste de poison. Son action pourra être plus ou moins
lente, plus ou moins sensible, selon la ([ualité des spiritueux
que l'on boit ot la nature des tempéraments qui en subissent
l'influence. Mais celle influence est certaine : l'empoisonne-
ment et la dégénérescence eu sont les suites à peu près inévi-
tables.
Et comme il existe entre le corps et l'âme un lien étroit, une
correspondance mutuelle, l'action dissolvante de l'alcool sur
les principaux organes de la vie, en parliculier sur le cœur et
sur le cerveau, ne tarde pas à atteindre, au moins indirecte-
ment, les plus nobles facultés de l'âme. C'est un fait trop sou-
vent, trop douloureusemerît constaté q\ie les vapeurs alcooli-
ques obscurcissent l'intelligence, dépriment la mentalité du
buveur. Sa mémoire s'alourdit, son jugement se fausse, son
esprit, comme matérialisé, rampe au niveau des intérêts les
plus bas et des choses les plus grossières. nL'homrne, nous dit
le Psalmiste, tandis qu'il était élevé en honneur, ne l'a point com-
pris : il a été comparé aux bêtes qui nont aucune raison, et il leur
est devenu semblable » (Ps, XLvni. 13).
Hélas! que de beaux talents éteints dans leur germe, que-
de carrières brisées, que d'espérances anéanties par celte pas-
sion funeste de l'intempérance !
En môme temps que l'intelligence du buveur baisse et s'effa-
ce, son cœur s'émousse, sa volonté s'affaiblit et finit par perdre
toute énergie pour le bien. Sous le coup d'une impression vive,
d'une puissante exhortation ou d'une inspiration soudaine de
iu grâce, elle essaiera parfois de se ressaisir, elle formera les
— la-
pins belles, les plus généreuses résolutions, mais ce sera soit-
ven* 1- glisser de nouveau dans l'ornière du vice el pour
retoï/. . bientôt sons le joug d'une habitude désormais triom-
phante.
Quand on ne sait plus vouloir, comment pourrait-on servir-
Dieu dans la générosité de la foi el la fidélité à ses devoirs?
Les splendeurs du culte, les cérémonies pieuses, les oflice*
paroissiaux, n'ont plus rien qui émeuve l'âme d'un ivrogne
assujetti à ses sens el dominé par la tyraïuiie de la passion. Il
s'éloigne de l'église où son cœur, maintenant blasé et endurci,
goûtait les joies pures; il néghge le grand devoir de la prière
et les autres pratiques chrétiennes, en particulier la réception
des sacrements dont il se rend de plus en plus indigne, et qui
seuls pourtant, par l'action toute-puissante de Dieu, pourraient
encore rompre la chaîne do son honteux esclavage.
Privé des secours de la religion, en proie à toutes les tenta-
tions du démon et à toutes les séductions du péché, l'ivrogne
roule de faute eu faute, d'abîme en abîme, et à moins d'un
miracle éclatant de la miséricorde divine, il ne pourra échapper
à une mort ignominieuse et au triste sort d'aoe damnation
éternelle.
Ce tableau est sombre. Nos Très Chers Frères, mais manque-
t-il de vérité 1 Et ne s'assombrit-il pas davantage, lorsque l'on
considère tous les malheurs domesti(]:ues et sociaux dont
l'alcoolisme est la cause ?
Vous avez vous-mêmes connu de ces malheureuses victimes
de l'intempérance qui abreuvent d'amertume et plongent dans
la misère, dans la honte et le désespoir, leurs vieux parents,
leurs femmes et leurs enfants; qui vont dépenser à l'auberge
avec de mauvais amis le bien qni leur avait été légué ou qu'ils
avaient acquis en des jours meilleurs; qui traînent dans la
bon: une existence avilie et déshonorée. Ces buveurs obstinés
finissent par n'avoir ni cœur ni honneur. Sons l'effort de la
passion, les liens de la famille se sont brisés, l'estime, l'amour,
le dévouement, toutes ces choses saintes qui faisaient le bon-
heur des époux ont sombré dans le naufrage le plus lamenta-
ble.
— 14 —
Pour mieux connaître les désastres causés par l'abus des^
liqueurs enivrantes, allez visiter quelqu'une de ces familles où
l'ivrognerie est entrée et règne en souveraine : interrogez ces
femmes désolées dont la vie se passe dans la crainte, dans le»
larmes, dans les sonfTrances du plus cruel martyre ; voyez ces-
pauvres enfants maltraités par leur père, dégradés par la con-
tagion du vice et portant au front le stigmate flétrissant, la
tare alcoolique qui les destine à la débauche, au crime, à la
démence. Est-il sur terre un spectacle plus propre à émouvoir^
à exciter la pitié? Ces victimes innocentes vous diront que leur
état si misérable a eu son principe dans l'imprudence d'abord,,
puis dans l'ivrognerie hautement affichée de celui qui, par
nature, par affection, par inclination, devait leur donner, avea
le pain matériel, l'exemple de l'attachement au devoir et de la
pratique de la vertu. — Au lieu d'édifier par de tels exemples,
l'ivrogne compromet, détruit et foule aux pieds l'honneur de
sa femme et de ses enfants.
Si maintenant vous pénétrez dans les prisons et les péniten-
ciers, vous trouverez— d'après le témoignage des personnes
les mieux renseignées — que l'abus des boissons alcooliques a
été la cause principale des crimes et des délits perpétrés par
au moins les trois quarts des malheureux prisonniers.
L'un des châtiments infligés dès ici-bas à l'alcoolisme,
c'est qu'il empoisonne les sources de la vie et prépare, pour
le malheur de la société, des générations d'êtres maladifs, ra-
chitiques, déséquilibrés ou idiots. Les statistiques démontrent
qu'un très grand nombre d'enfants, issus de parents alcooli-
ques, meurent à la fleur de l'âge ou ne survivent que pour
grossir la foule des infirmes et des miséreux. Elles démon-
trent encore, avec une triste éloquence que nos asiles d'aliénés
se peuplent, en partie, de ces fruits avortés d'une passion qui,
en attaquant et entamant la racine même de l'arbre humain.,
flétrit et anéantit les floraisons les plus belles et les plus vigou-
reuses.
C'est ainsi. Nos Très Chers Frères, — il faut le dire et le
redire bien haut — c'est ainsi qu'une race s'abâtardit et s'ache-
mine vers la déchéance : c'est ainsi qu'un peuple se fait lui-
môme l'artisan aveugle et conscient de sa décadence et de sa
ruine.
— 15 —
N'est-il pas temps de jeter le cri d'alarme, de répéter et de
faire retentir à toutes les oreilles ces paroles de la Sagesse:
(( L'ivrognerie produit la colère et l^enportement : elle est l'amertu-
me de rame ; elle inspire l'audace , elle fait tomber l'insensé ; elle
est la cause de grandes ruines» (Eccli. xxxi, 33-40) — a Ne vous
laissez pas aller aux excès du vin, d'où nail la lua;ure » (Eph. v.
18)? N'importe-t-il pas de secouer partout l'opinion endor-
mie, de liguer tons les hommes sobres et honnêtes dans la
lutte contre l'ivrognerie, de signaler aux imprudents, aux ir-
réfléchis recueil sur lequel ils iront faire naufrage, de faire
descendre, si c'est possible, dans l'âme des coupables des sen-
timents de foi et de repentir ï
On allègue, nous le savons, en faveur de l'usage et de la
vente des liqueurs fortes, des raisons spécieuses qui ont parfois
égaré les consciences les plus droites.
Les uns disent : « Nous avons besoin d'user de ces boissons
pour prévenir les maladies, pour fortifier notre santé, pour
nous soutenir dans le travail pénible de chaque jour et pour
résister plus allègrement à la fatigue. »
Ces raisons, Nos Très Chers Frères, à la lumière de l'expé-
rience et au jugement delà science médicale, n'ont aucune
valeur. Il est prouvé que, si l'alcool peut parfois servir de re-
mède, il ne saurait être considéré comme un aliment (1) ; que
s'il peut produire une excitation factice et donner l'illusion de
la force, il ne saurait engendrer la force elle-même, ni soutenir
la santé. Il est prouvé que, dans la concurrence du travail m.a-
nuel, les abstinents se montrent plus résistants que les buveurs
et capables d'un labeur plus intense et plus continu (2).
D'autres nous disent: « N'est-il pas légitime d'animer nos
fêtes, d'égayer nos réunions amicales par un usage modéré de
boissons où l'homme trouve la joie et le soulagement à ses
travaux ? »
L'alcool, Nos Très Chers Frères, n'est nullement nécessaire
au bonheur de l'homme, aux jouissances honnêtes qu'il lui esl
(1). Un fléau social; l'alcoolisme, par le Dr Legrain, pp. 20-22.
(2). La boisson dans nos mnura, par Aug. Forel, p. 7.
I
— 16 —
permis de rechercher et de s'octroyer. Dans notre pays, grâce
V Dieu, et en particulier dans notre archidiocèse, il ne manque
p s de familles chrétiennes où régnent la joie, le contentement,
les plaisirs purs et qui savent puiser ailleurs qu'aux sources
alcooli(iues des biens si précieux. Ne peut-on pas, autrement
qu'en buvant et en faisant boire, se montrer gai et affable et
témoigner à ses amis l'estime qu'on a pour eux? Les devoirs
sociau'x exigent-ils qu'on serve à ses hôtes, ne fût-ce qu'en
faible quantité, ce qui est, non pas une nourriture, mais du
poison ?
L'usage modéré, quand il s'agit de boissons enivrantes pour
lesquelles l'homme éprouve un si vif penchant, est tellement
voisin de l'abus que, dans la pratique, il semble parfois difficile
de distinguer l'un de l'autre. Que de buveurs assidus, que
d'ivrognes bien caractérisés ne se sont d'abord engagés dans
celte voie périlleuse de l'alcoolisme qu'en prenant en assez petite
quantité des boissons apparemment inoffensives! Sans inten-
tion mauvaise et pour plaire à des amis, ils sont entrés avec
eux flans un débit de liqueurs enivrantes ; ils ont commencé
par boire modérément peut-être à la coupe enchanteresse du
plaisir ; puis, l'habitude naissant des actes répétés, lentement,
inconsciemment, ils' ont contracté la hideuse et tyrannique
passion qui les ruine. C'est l'histoire de la plupart des ivrognes :
ils confessent en toute sincérité qu'ils sont devenus alcoolises
petit à petit et presque sans s'en apercevoir.
D'autres enfin, pour légitimer la vente des spiritueux et le
grand nombre des buvettes, font appel à des raisons économi-
ques, telles que le progrès de l'industrie et les exigences du
commerce.
Ces raisons. Nos Très Ghers Frères, on les invoquait pour
justifier la traite de l'eau-de-vie avec les sauvages dès les
premiers temps de la colonie, et, dès lors aMSsi, l'illustre fon-
dateur de l'Eglise de Québec, le Vénérable Monseigneur de
Laval, en faisait justice, vous savez avec quelle rigueur.
Nous souhaitons assurément que l'industrie progresse, que
le commerce se développe en notre pays. Mais encore faut-il
que cet essor de la richesse publique n'enlève rien aux intérêts
— 17 —
supérieurs de la moral? iudividuelle et sociale. Serait-il sage
de sacrifier à la fortune d'un certain nombre d'industriels et
de néf,^ociants le bien spirituel et môme matériel de milliers de
familles, d'innombrables chrétiens? Serait-il raisonnable de
compromettre pour un intérêt particulier d'un ordre bien
secondaire, la réputation de tout un peuple, l'avenir de toute
une race ?
Et si l'on veut se placer sur le seul terrain pécuniaire, qui
pourrait assurer que les fortunes acquises par la vente des
boissons enivrantes reposent sur un fondement solide? N'y a-
t-il pas une foule d'exemples frappants du contraire? Qui,
d'autre part, ne constate avec tristesse que les débits de bois-
sons sont très souvent la cause principale de la misère du
pauvre, de la ruine de l'ouvrier, de la destruction de l'épargne
populaire ?
Toutes ces considérations, Nos Très Ghers Frères, Nous ont
convaincu depuis longtemps et doivent vous convaincre vous-
mêmes qu'on ne saurait trop faire pour enrayer le mal causé
par les progrès de l'alcoolisme. Il est grand temps que la
conscience publique se réveille, que le peupla canadien com-
prenne les dangers qui le menacent, et que tous les citoyens,
soucieux de l'honneur de leurs familles et de la grandeur de
leur pays, se lignent dans un commun effort contre l'ennemi
commun, l'ivrognerie.
L'Eglise, gardienne de la morale et toujours dévcuée aux
vrais intérêts du peuple, veut donner le branle à ceite croisade
régénératrice. Déjà, depuis quelques années, l'excellente
Ligue du Sacré-Cœur, établie par le zèle des HR. PP.
Jésuites dans la plupart des paroisses de ce diocèse, a pro-
duit les plus heureux fruits. Nous désirons que cette
action salutaire s'étende partout et que la cause de la
tempérance rallie autour d'elle toutes les classes de citoyens.
Une campagne va s'organiser sous l'étendard béni de
la Croix qui, il y a un demi-siècle, remporta sur le démon de
l'ivrognerie de si éclatantes victoires, et de laquelle nous
devons encore espérer le triomphe de la sainte vertu de tem-
pérance.
— 18 —
S'il arrivait, Nos Très Chers Frères, qu'une de ces épidémies
dont le nom seul rép.ind la terreur, menaçât d'envahir nos
contrées, ne verrait-on pas toutes les volontés, toutes les éner-
gies, toutes les autorités s'unir pour fermer la porto an fléau
tant redouté ? L'alcoolisme, nous vous l'avons démontré, cons-
titue, par les misères corporelles et spirituelles qu'il engendre,
par sa funeste action héréditaire, par ses conséquences sociales,
uii fléau plus redoutable que tous ceux dont les médecins et
les hygiénistes se préoccupent à si bon droit. Tout donc nous
fait un devoir de déclarera l'alcool et aux buvettes, bien trop
nombreuses, une guerre implacable. Si tous les citoyens hon-
nêtes, si tous les homn)es qui ont à cœur le bonheur des fa-
milles et la prospérité de notre pays veulent bien, comme
Nous l'espérons, unir leurs etforts dans la lutte contre l'ivro-
gnerie, ils feront acte de vrais cliréti(Mis, de vrais patriotes et
remporteront certainement une belle (.'t consolante victoire.
A ces causes, et le Saint Nom de Dieu invoqué, nous réglons-
et statuons ce (]ni suit:
1° A partir du jour où sera lue la présente Lettre Pastorale,
pendant un an, dans toutes les familles du diocèse, on est
invité à reciter chaque soir, à la suite de la prière commune,
un Pater et un Ace pour le succès de.la campagne an ti-alcooli-
que qu(,' Nous inaugurons présentement.
2" Des prédicateurs, spécialement désignés à cet effet, par-
courront nos villes et nos campagnes pour prêcher partout la
tempérance et pour y rétablir ou y organiser sur des bases
sohdes la Société dite de la Croix. Nous voulons que ces apô-
tres d'une cause qui Nous est chère soient accueillis avec la
plus grande faveur, que leur parole soit écoutée avec attention
et que leurs conseils soient fidèlement mis en pratique.
3° Nous demandons que, sauf le cas de maladie, —ce dont
les médecins doivent juger en conscience — l'on s'abstienne
totalement de toute boisson forte, non seulement dans les an-
berges qu'il faut fuir, mais encore au sein des familles et dans
la réception des parents et des amis.
4° Les i-èglements de la Société de Tempérance de ta Croix, que
Nous voulons voir s'établir partout, seront basés sur ces prin-
— 19 -
<'ipes. C'est notre désir — et aussi notre espoir — que tous les
chrétiens dignes de ce nom fassent partie de cette société et en
observent scrupuleusement les règles.
5° Les curés et les vicaires dans leurs catéchismes, les insli-
tuteurs et les institutrices dans les écoles, les directeurs et les
professeurs de nos collèges et de notre université auront soin
d'instruire les enfants et les jeunes gens des bienfaits de la
tempérance et des suites funestes de l'alcoolisme, et do leur
inspirer une horreur profonde de l'ivrognerie.
6» Dans une question qui intéresse à un si haut point le
bgi^n de la morale et le salut de la société, Nous espérons que
to^^ les pouvoirs publics— et Nous le leur demandons ins-
tanjment — s'emploieront à seconder efficacement l'action de
l'Eglise; que les municipalités n'accorderont de licence pour
la vente des boissons que dans le cas de stricte nécessité, qu'à
des personnes d'une parfaite honorabilité, i[ne sur perception
de droits très élevés, et que les vendeurs sans licence seront
poursuivis et punis d'après tontes les rigueurs de la loi.
7° Au nom de Dieu et pour l'honneur de la société cana-
dienne, Nous supplions tous ceux qui, dans une élection quel-
conque, briguent le suffrage populaire, d'éviter et de faire évi-
ter par leurs agents toute corruption des électeurs au moyen
de ces boissons alcooliques dont les comtés sont parfois litté-
ralement inondés et qui sèment en quelques jours, parmi nos
populations, le scandale, les plus graves désordres et la ruine.
Sera la présente Lettre Pastorale lue au prône de toutes les
églises paroissiales et chapelles où se fait l'office divin, et en
chapitre dans les communautés religieuses, le premier diman-
che après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
€t le contre-seing de notre secrétaire, le 22 janvier 1906.
■*• Louis-Nazaire, arch. de Québec.
Par Mandement de Monseigneur.
Lionel-St. George Lindsay, ptre.
Secrétaire
le
1)1
21 —
(No42)(')
CIRCULAIRE AU CLERGE
\ An'hevrclié de Québoc,
\ 15 mai 1006.
I. Décret (le 11 S. C. du Concile sur la communion fréquente et quotiilienne.
II. Décret de la S. C. des Indulgences dispensant de la confession Jiebdo-
niadairo.
III. Retraite pastorale.
IV. Prédicateurs de la Société de Tempérance.
V. La Tempérance, publication mensuelle dos RR. PP. Franciscains de
Montréal.
VI. Oavrages recommandés : Le , fléau maçonnique ; Croire, c'est vivre.
VII. Monimient Laval.
Bien chers coUaboraUnirs,
Vous connaissez déjà le décret delà S. G. du Concile, en date
du 21) décembre 1905, sur la communion .fréquente et quoti-
dienne : il a été publié dans toutes les revues du Canada et de
(1) Cette circulaire devant porter le No 42, on est prié de corriger comme suit
le chiffre resi>ectif des deux circulaires précédentes, qui sont les premières du
nouveau volume : au lieu de 39 et 40, mettre 40 et 41.
— 22 —
l'fînrniM'. Je vous 1« i'oiiiiiiiiiii(|ui' aiiioiinriiiii allii i[\w. vous
pui«ti(, /, le relire, le iiiéditt'i et vous y coiiroiiiier dans la
conduite des àn»es (|iii vous sont (.'oiiHôes.
I.c zèle adnut'f»l)l(' f|ue vous n'avez jamais cessé de déployer
pour amener vos fidèles <\ la sainte table, aussi Iréiiuemment
qui' possible, me convainc ipie vous s(Mf'z heiirtuix de trouver
dans ce déii**', ;ip[)rouvé par N. T. S. Tère le I'a[)e Pie X une
arme puissaul pour trionqtluM- des iu!j:ligeiices des uns et des
craintes exagérées des autres, fit; vœu et la doctrine de l'Kgli-
se sur ce sujet si lonj;teiups discuté de la connnunion fréquente
ne sauraient être exprimés avec plus de clarté.
Pour entrer f'ans les vues du Vicaire de Jésus-Christ, les
curés,, les conl'esseurs et h s prédicateurs devront exhorter
souvent et avec grand zèle le peuple chrétien à cette h;.it<o et
salutaire praliiiue.
fies supérieursde communautés religieuses de l'un et de l'au-
tre sexe auront soin de l'aire lire le susdit décret en langue
vulgaire chaque année pendant l'octave du Saint-Sacrement.
II
Vous serez heureux d'apprendre.égalemenl que Sa Sainteté
Pie X a ratifié un décret de la S. G. des Indulgences, eu date
du li lévrier 1900, décret par lequel il accorde la faveur de
gagner les indulgences, (jiudles (ju'elles soient, sans qu'on soit
obligé, connue ci-devant, de se confesser toutes les semaines.
Cette faveur n'est pas accordée à tous les chrétiens, mais
seulement aux personnesqni conuiinnient habituellement tous
les jours ou à peu près tous les jours.
III
La première retraite pastorale commencera dimanche soir,
le 12 août, et finira samedi matin, le 18. La seconde commen-
cera lundi après-midi, le 27 et finir;) -îinioûi, !e 1er septembre.
Tous les prêtres de l'archidic. , .shms xception, doivent
— 23 —
«iiivre lo8 i'xeroi> " complets de l'un )i ! l'aulre retraite, à
moins (1«5 raisons graves approuvées ii.i.' l'Ordinairr. MM. les
curés sont priés ^'assister, autant que possiblf, à la première,
€l MM. les vicaire» à la seconde.
L'examen écu! des jeum ;- prêtres aura lieu lundi m Uin. le
57, à 8 «4 heures, à la salie des cours du Grand Sémuiaire
IV
Ou pourra s'adresser aux supérieurs des divers Ordres reli-
gi(!ux i>our en obtenir des prédicateurs du Triduum de la
Société de Tempérance: Hédemplorisles, Capucins, .lésuites,
Missionnaires du Sacré-Cœur, Dominicains, Ohlals, Francis-
cains, guebjues prètrc's séculiers veulent bien aussi exercer ce
méritoire apostolat, (juand leurs occupations le leur permet-
tront: pour les avoir, on devra s'adresser à l'Ordinaire.
Vous potirrez vous procurer, au secrétariat do l'Archovèché,
des Règlements de la Société de Tempérance, avec fornnile de
rengagenu'Ut (jne l'on [innid en devenant membre. 11 est
désirable que tous ceux (pii entrent dans cette Société aient
un exemplaire de ce Règlement, afin de pouvoi le relire et
de s'encourager à y être fidèles. Prix : 15 cents 1 cent.
Les Révérends Pères Franciscains ont commenc •■ à publier
un bidletin mensuel intitulé la Tempirance. L premier
numéro a déjà paru et est fort intéressant. Mo iseigneur
"archevêque de Montréal lui donne sa haute appr. bation et
tout l'encouragement possible. Je suis convaincu sue celte
publication est destinée à faire beaucoup de bien ; lie sera
comme une prédication constante pour notre peuple. }■ on plus
vif désir est de la voir dans toutes nos famille^. Je )rie, en
conséquence, MM. les curés de la répandre autant que ossible
au milieu de leurs paroissiens. Prix : 25 ceuts par aiiûée.
S'adresser au R. P. Directeur de La Tempérance, 0* i, rue
Dorchester ouest, Moi:tréal.
— 24 —
VI
Monsieur l'abbé Antoine Huot, prêtre de notre diocèse de*
Québec, vient de publier Le fléau maçonnique^ ouvrage ins-
tructif, parfaitennent documenté. 11 y étudie l'origine, les
doctrines et le but de la franc-maçonnerie; il fait voir claire-
ment les relations (jui existent entre elle ^l les juifs. Le chapi-
tre sur la franc-maçonnerie américaine et la conclusion de
l'ouvrage méritent l'attention sérieuse de tous les lecteurs
canadiens. Il est important de se prémunir contre les infiltra-
tions juives et maçonniques. Il vaut mieux prévenir les-
désastres que d'avoir à les réparer.
Le distingué conférencier et prédicateur, le R. P. Lalande^
S. J,, a traduit récemment de l'anglais un des excellents ouvra-
ges de l'illustre évêque de Fall River, Monseigneur W. Stang..
Il lui a donné pour titre en français : Croire^ c'est vivre. Je ne-
saurais trop vous recommander la lecture de ce petit volume
de 260 pages qui renferme un exposé magistral de la doctrine
catholique et des réponses claires et précises aux objections les-
plus en vogue de nos jours contre la sainte Eglise.
VII
Le trente avril dernier, M. le Président du Comité du
Monument Laval a adressé la lettre suivante à ceux qui n'ont
pas encore souscrit à cette œuvre de gloriflcation du fondateur
de l'Eglise canadienne :
Monsieur,
Malgré les deux années déjà écoulées depuis que notre
comité a énoncé le projet de consacrer, par un monument,
digne de ses vertus et de son œuvre apostolique, la mémoire
du Vénérable François de Montmorency-Laval, vous n'avez,
pas, j'en ai la conviction, perdu de vue la date, maintenant
assez prochaine, du glorieux anniversaire qui, plaise à Dieu,
verra la réalisation de notre commun désir.
— 25 —
En réponse à la cordiale invitation qui vous sera adressée
dans le temps, vous tiendrez, nous aimons à le croire, à honO'
rer par l'envoi de quelques représentants des fêtes auxquelles
l'Eglise d'Amérique, de même que la nationalité canadienne-
française, est particulièrement intéressée.
Eu attendant cet heureux jour, vous aimerez sans doute à
connaître — et ce désir est aussi louable que légitime — ce
qu'a fait le comité auquel ont été confiées la préparation et
l'exécution du projet. Voici donc en quelques mots la somme
des résultats obtenus jusqu'ici :
r Le site du futur monument, occupé naguère par une
agglomération de maisons irrégulières et informes, mainte-
nant démolies, mais qui obstruaient la vue du fleuve et mas-
quaient les beaux édifices environnants, a été, grâce à la
générosité de la ville de Québec, acheté à grands frais et mis
à la disposition du comité, La disparition de cet obstacle donne
à l'entrée de la Haute-Ville une allure à la fois libre et majes-
tueuse, et contribue à mettre en relief l'œuvre d'art qui doit
être le principal ornement de cet endroit historique.
2° Sur le terrain ainsi déblayé on a déjà fait exécuter des
travaux préliminaires considérables dont le coût s'élèvera à
plus de douze mille piastres. Un mur d'enceinte en moellons
de granit, surmonté dans son pourtour d'un revêtement eu
pierre de taille, entoure l'emplacement du monument et le
protège contre les envahissements de la rue. Deux séries de
gradins conduisent successivement à chacun des deux pla-
teaux superposés qui précèdent la base proprement dite de la
statue. Celle-ci dominera d'une hauteur de soixante pieds le
point inférieur de la muraille d'enceinte.
3° Les maquettes de la statue, dont l'exécution a été confiée
dès le début au célèbre sculpteur canadien-français, M. Phi-
lippe Hébert, a subi, à diverses reprises, la critique d'artistes
compétents au Canada et en France où le bronze doit être
coulé. Au dire des connaisseurs, la figure et la pose du grand
évoque, le groupe accessoire, les bas-reliefs et toute la mise en
scène sont dignes d'admiration.
— 26 —
4» Enfin, détail non moins important que ceux qui précè-
dent, le comité a déjà la garantie d'une somme de 8 33 000
sur les S 50 000 qu'il aura à débourser pour le monument et
ses accessoires indispensables, ainsi que pour la célébration
des fêtes qui devront en signaler l'inauguration. Dans la
somme souscrite sont -compris les dons de la plupart des mem-
bres de l'épiscopat, des communautés religieuses et du clergé
séculier du Canada et des Etats-Unis auxquels un appel a été
fait. On y compte également la contribution du Gouverne-
ment Fédéral, des fabriques, des associations religieuses et
natio'iales, d'un certain nombre de particuliers et des enfants
des écoles primaires du diocèse de Québec, ainsi que des fidèles
de quelques autres diocèses de la Province.
A l'étape où eu est rendue l'œuvre, il nous importe de
savoir si nous pouvons sérieusement compter sur la somme
de S17 000 qu'il reste à recueillir.
Vous rendriez au comité du monument un service précieux
pour lequel je vous devrai toute ma reconnaissancp, si vous
voulez bien me faire connaître aussitôt que vous le trouverez
convenable, à moins que vous n'ayez déjà écrit à ce sujet, dans
quelle mesure vous vous proposez de coopérera la réalisation
de l'œuvre destinée à glorifier le vénérable fondateur de
l'Eglise du Canada.
Daignez agréer, Monsieur, l'assurance de mon entier dé-
vouement.
(Signé) L.P. SiROis,
En conformité à ce nouvel appel du comité, je vous prie de
faire parvenir au plus tôt à Monseigneur Têtu, Secrétaire-Tré-
sorier du comité, le montant que votre fabrique voudra bien
souscrire à l'œuvre du Monument Laval. C'est une œuvre à la-
quelle toutes les paroisses doivent prendre part et je compte,
que pas une ne voudra rester à l'écart dans ce mouvement de
reconnaissance publique à la mémoire du Vénérable Monsei-
gneur de Laval.
— 27 —
Veuillez ne pas oublier de prier Dieu tous les jours pour que
la Visite pastorale produïse encore cette année des fruits abon-
dants de salut.
Agréez, bien chers collaborateurs, l'assurance de mon dé-
vouement bien sincère en N. S.
f Louis-Nazaire, Arch. de Québec.
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DECRET
De la Sacrée-Congrégation du Concile
DE LA COMMUNION QUOTIDIENNE
Le saint Concile de Trente, considérant les ineffables trésors
de grAces procurés aux chrétiens par la réception de la sainte
Eucharistiej s'exprime ainsi: (5ess. 22, c/i. G.) : «Le saint con-
cile souhaiterait qu'à chaque messe les fidèles qui y assistent
reçussent l'Eucharistie non seulement dans une communion
de désir et toute spirituelle, mais encore sacramen tellement.»
Ces paroles montrent assez nettement le vœu de l'Eglise, que
tous les chrétiens participent chaque jour à ce festin céleste,
et en recueillent des effets abondants de sanctification.
Ce vœu correspond au désir ardent (jui poussa Notre Sei-
gneur à instituer ce divin sacrement. Jésus-Christ, en effet,
proclama, a diverses reprises et en termes non équivoques,
l'obligation de manger sa chair et de boire son sang, surtout
lorsqu'il dit: «C'est ici le pain descendu du ciel ; ce n'est pas
comme la manne que vos pères ont mangée, après quoi ils
sont morts; celui qui mange ce pain vivra éternellement»
{S. Jean, vi, 59.). Par cette comparaison de la nourriture des
anges avec le pain et la manne, les disciples pouvaient sans
peine comprendre que, si le corps a besoin chaque jour de
pain pour se nourrir et si chaque jour les Hébreux dans le
désert furent nourris de la manne, de même, l'âme chrétienne
doit pouvoir se fortifier chaque jour en mangeant le pain du
ciel. En outre, lorsque dans l'oraison dominicale nous de-
mandons notre pain quotidien, selon la presque unanimité
des Pères de l'Eglise, il faut entendre par là, non pas lant le
pain matériel, aliment du corps, que le pain eucharistique
dont nous avons besoin chaque joui'.
— 30 —
Le désir de Jésus-Christ et de l'Eglise, de voir tous les chré-
tiens s'approcher chacjue jour du banquet sacré, tend avant
tout à ce que les fidèles, unis à Dieu par ce sacrement y pren-
nent des forces pour apaiser la concupiscence, effacer les
fautes légères qui échappent tons les jours, et éviter les péchés
plus graves auxquels est exposée la fragilité humaine, plutôt
qu'il ne cherche à procurer à Dieu l'honneur et le respect aux-
quels II a droit, et aux communiants le prix et la récompense
de leurs vertus (S. Augustin, Sermon 57 sur S. Mallh.^ de l'Orai-
son (/omtVi., n° 7.). Do là vient (jue le siùnt Concile de Trente
appela l'Eucharistie un anlidole qui nous délivre des fautes quo-
tidiennes et des péchés mortels {Sess. 13, ch. 2.).
Les premiers chrétiens, comprenant à merveille cette volonté
divine, accouraient tous les jours à cette table pour y puiser
force et vie. Ils persévéraient dans la doctrine des apôtres et
dans la communion de la fraction du pain (Actes 11^ 42.). Ce
fut encore la pratique des siècles suivants, au grand profit de
la perfection et de la sainteté, ainsi que nous l'apprennent les
saints Pères et les écrivains ecclésiastiques.
Cependant la piété diminuant et surtout lorsque la peste
janséniste exerça ses ravages de toutes [)arts, on se mita dis-
cuter sur les dispositions requises pour s'approcher de la com-
munion fré(]uente et quotidienne, et à l'envi on réclama
comme nécessaires des conditions pins difficil(!s les unes que
les auti'es. De ces disputes, il résulta (jne très peu étaient
jugés dignes de recevoir quotidieunemonl la sainte Eu(;haristie,
et de puiser dans ce salutaire sacrement la plénitude de ses
elfets; les autres fidèles se contentaient de la recevoir une ou
deux l'ois l'an, ou le mois, ou tout au [)lus une fois la semiaine.
Bien plus, la sévérité fut poussée an point qu'on excluait en
masse de la Table sainte certaines classes, <'onime les négo-
ciants ou les personnes engagées dans l'état du mariage.
Quelques-uns, toutefois, tombèrent dans l'excès opposé. Ceux-
ci. jugeant que la communion ([uotidienne était prescrite de
droit divin, et ne voulant laisser passer an<'un jour sans co.a-
mnnion, conseillaient, outre le cas où l'Eglise la refuse d'or-
— 31 —
fl.;-|
dinaire, de la recevoir mèine le Vendredi Saint, et l'adminis-
traient ainsi contrairement à l'nsage universel.
Dans ces diverses circonstances, 1j Saint-Siège ne faillit pas
à son devoir. D'abord, par le décret de la S. Congrégation du
Concile, Cutn ad aures, du 12 février 1679, approuvé par Inno-
cent XI, ces erreurs furent condamnées et les abus réprimés,
en même temps qu'on déclarait admissibles à la communion
fréquente toutes les classes des fidèles, les négociants et les
gens mariés comme les autres, chacun suivant sa piété et l'avis
de son confesseur. Ensuite, 7 décembre 1600, le décret Saiic-
tissimus Domimis Noster, du Pape Alexandre VIII, proscrivit la
proposition de Baïus par laquelle un très pur amour de Dieu,
sans aucun mélange de défaut, était exigé de tous ceux qui
voulaient aller à la sainte Table.
Néanmoins le virus janséniste, qui avait infecté même les
bons chrétiens sous prétexte d'honneur et de respect envers
l'Eucharistie, n'a pas totalement disparu. Les déclai'ations du
Saint-Siège n'ont pas réussi à étouffer la discussion au sujet
des dispositions requises pour fréquenter convenablement la
sainte communion ; d'où il est arrivé que certains théologiens,
d'ailleurs recomniandables, enseignent (jue la communion
quotidienne ne peut être permise aux fidèles que rarement et
moyennant plusieurs conditions.
11 s'est rencontré d'autre part bon nombre d'auteurs savants
et pieux qui facilitent une pratique si salutaire et agréable à
Dieu, et enseignent, appuyés sur l'autorité des Pères, que
l'Eglise ne demande pas plus de dispositions pour la commu-
nion quotidienne (jiie pour celle de chaciue semaine ou de
chaque mois, mais que la communion quotidienne produit des
fruits bien autrement abondants que la communion hebdoma-
daire ou mensuelle.
De nos jours, ces discussions se sont renouvelées, et ont
dégénéré en querelles : de là quelque inquiétnde pour les
confesseurs, des troubles de conscience pour les fidèles, et un
sérieux dommage pour la piété et la ferveur chrétienne. Aussi
des hommes éminents et des pasteurs d'âmes ont-ils instam-
'-*:
— 32 —
meut conjuré Notre Sainl-Pi're lo Pape Pie X de vouloir bien,
par son autorité supivino, ti'aiicluM- ci'lle question dos dispo-
sitions nécessaires pour recevoir la conmiuuion (|uolidienne;
afin qu'uni; prati((ne aussi salutaire et a<,'réable à Dieu, loin
de devenir plus rare parmi les fidèles, ^'étende plutôt et se
propa^n-, de ur)s Jouis sui'tonl où la reli^nou et la foi catholi-
que sont alla(iiiées de toutes parts, et où le véiilahle amour
de Dieu et l;i vraie piété fout trop souvent défaut. Sa Sainteté
donc, ayant à cdMii', dans sa paternelle sollicitude, di' voir le
l)eiipl(' clii-élien s'ap[)r()cher très souvent et uu''me cha([ue jour
du divin haii(|iiet, et jouir d(! ses fruits les plus ahondants, a
confié à nolr(! Con^-^régalion le soin d'examiner et d»; définir
la question pi'oposée.
Kn conséquence, l;i Sacrée Congrépatiou du Concile, danr.
sa réunion plénière du Kl décembre i!l05, n examiné c(,'tte
all'iire avec le plus grand soin, et après avoir mûrement pesé
les raisons pour ou contre, a résolu de faire les déclarations
suivantes :
r La communion fréquente et (inotidieiine, étant tout à
fait conforme aux désirs de Notre-Seigneur -lésiis-Clirist et de
l'Eglise catholi(nie, doit, être accessible ù tons les fidèles de
n'importe i|ii(,'lle classe ou condition, de sorte que personne,
pourvu (jn'il soit eu état de gi'ftce et s'ap[»roche de la sainte
Table avec une intenliou pieuse et droite, n'en puisse être
exclu.
■2° L'intention liroile consiste en ce que celui qui s'approche
de la sainte Table n'y aille pas pour suivre l'usage, ni par
vanité on pour des motifs humains, mais bien pour corres-
pondre au désir de Dieu, lui être plus étroitement uni par la
charité, et, à l'aide de ce divin remède, guérir ses infirmités
et corriger ses défauts.
m
;5° Qnoi(iu'il importe tout à fait que ceux (pii font la corn-
union fréquente et (|uotidieiine soient exempts de péchés
véniels, au moins pleinement délibérés, et d'alTectiou à ces
mêmes péchés, il suffît néanmoins (ju'ils n'aient aucun péché
mortel sur la conscience, et qu'ils se proposent de n'en jamais
— 33 —
commettre {\ l'avenir; s'ils ont ce ferme propos, il est impos-
sible que, communiant chiujue jour, ils ne se dé/^^Uf^ent pas
peu h peu de leurs péchés même véniels et de toute alTection
à ces péchés,
4° Comme les sacrements de la loi nouvelle, bien qu'agissant
exopnr opcralo, produisent cependant d'autant plus d'eQ'et (jue
les dispositions pour les recevoir sont meillennîs, on aura
soin de fairt; précéder la sainte communion d'une pcé[)araliou
sérieuse, et de la faire suivre d'une convenable action de
grâces, selon les capacités, la condition et [g, devoirs de
chaque fidèle.
5° Pour que la communion fré(]iient(! et iiuotidieunc se
fasse avec plus de prudence et un plus gi'and mérite, le confes-
seur devra être consulté. Les confesseurs, toutefois, prendront
gai'dede n'éloignerde la communion frétiuenteou (juotidienne
personne qui soit en état de grâce et s'en approche avec une
intention droite.
()" Comme il est évident (jne, par la réception fréquente et
quotidienne de la sainte Eucharistie, r\inion avec Jésus-Christ
est augmentée et la vie spirituelle alimentée plus abondam-
ment, que l'âme acquiert des vertus plus solides et que le gage
du bonheu éternel se raffermit, en conséquence les curés,
confesseurs, prédicateurs devront, selon l'enseignement auto-
risé du Catéchisme romain, e.xhorler fréquemment et avec
grand zèle le peuple chrétien à une aussi pieuse et salutaire
pratique.
7" La communion fréquente et quotidienne sera encouragée
surtout dans les instituts religieux de tout genre; on main-
tient, cependant à leur égard le décret Quemadmodum du 17
décembre 1890, porté par la S, Congrégation des Evoques et
Réguliers. Elle sera en grande fa-'^ur aussi dans les sémi-
naires de clercs qui aspirent au . /ice de l'autel: de môme
encore dans tous les collèges chrétiens de jeunes gens.
8° S'il se trouve des instituts à vœux solennels ou simples,
dont les règles, constilutiona ou calendriers fixejit et imposent
la communion à certains jours, ces indications sont regardées,
ffl^^^
— 34 —
non comme prêceptives, mais comme purement directives. Le
nombre des communions prescrites sera cousUléré comme un
mmimum pour la piété des religieux. Ils pourront donc tou-
jours, selon les règles du présent décret, être admis à la Table
eucharistique pins fréciuemment on même tons les jours. Et,
afin «ine tous les religieux de l'im on l'autre sexe soient à
même de coiinailre exactement la teneur de notre décret, le»
supérieurs de chaque maison auront soin de le faire lire en
langue vulgaire chaque année pendant l'octave du Saint-
Sacrement.
0* Knfin, après la promulgation de ce décret, tous les écri-
vains ecclésiastiques devront s'abstenir de toute discussion on
dispute au sujet des dispositions requises pour la communion
fréquente et quotidienne.
Rapport ayant été fait de toutes cc-s choses à Sa Sainteté
Pie X par le scciélairo soussigné de la Sacrée Congrégation
du Concile, dans l'audience du 17 décembre 1005, Sa Sainteté
a ralilié, conlirnié et enjoint de publier le présent décret des
Eminenlissinies cardinaux. Le Saint-Père a, en outre, ordonné
de l'envoyer à tous les Ordinaires des lieux et à tous les
prélats réguliers pour qu'ils le communiquent à leurs séminai-
res, aux curés, aux instituts religieux et aux prêtres qui le\ir
sont soumis; il a voulu aussi qu'ils informent le SainlSiège
de l'exécution de ces ; = "erses détei'minations, lorsqu'ils lui
rendront compte de l'état de leur diocèse ou de leur institut.
Donné à Rome, le W décembre 1905.
-J- Vincent, cavd.-iv. de Prénesle, préfet.
Gaétan de Lai, secrétaire.
L. -l S.
DKCRET
^
De la Sacrée Congrégation des Indulgences
Pour Rome et runivers.
N. T. S. P. le Pape Pie X souhaite vivement voir se répandre
chaque jour davantage et produire des fruits de sainteté plu»
abondants la coutume e.xcc^Uente et très agréable à Dieu qu'ont
les fidèles en état de grâce et bien disposés de s'approciier
chaque jour de la sainte Table. C'est ponnjuoi, ac-;ueillant
volontiers et de bon cœur les nombreuses suppli([ues transmi-
ses par l'Eme cardinal Casimir Gennari, il a décidé d'accorder
une grâce spéciale bien méritée à tous ceux qui ont déjà ou
qui désirent prendre l'habitude dont nous venons de parler.
Le pape Clément XIII, d'heureuse mémoire, par un décret
de la Sacrée Congrégation daté du 9 décembre 1763, raccorda à
tous les chrétiens soucieux de purifier leur âme par un fréquent,
aveu de leurs fautes, habitués à s'approcher <lu sacrement de Péni-
tence au moins une fois la semaine à moins d'empêchement légiti-
me, et n'uiiant conscience d'aucun ])éché mortel depuis leur dernière
confession, de pouvoir gagner taules les indulgences guelles qu'elles
soient, même sans la confession- récente qui, sans cela, serait néces-
saire. Qu'on ne change rien, cependaiil, louchant les indulgences du
Jubilé, touchant aussi les autres indulgences concédées à l'instar du
Jubilé ordinaire ou extraordinaire : pour celles-là, tout comme pour
les autres actes ordonnés, la confession sacramentelle devra être
faite dans le temps déterminé par les termes du rescril.n
Mais aujourd'hui le bienheureux pape Pie X accorde à tous
les chrétiens en état de grâce, habitués i\ communier [lieuse-
nient chaque jour, même avec une ou deux abstentions par
semaine, de pouvoir user de l'induit précité du pape Clément
XIII, d'heureuse mémoire, sans l'obligation de cette confession
hebdomadaire, conf(>ssion qui autrement serait nécessaire pour
gagner régulièrement les indulgences durant ce laps de temps.
— 86 —
Cntto faveur, Sa Saiiiti>lé a bien voulu la déclarer valable
même pour l'avoiiir, nonobstant toutes décisions contraires.
Donné à Home, à la secrétairerie de la Sacrée Couf/régaliou
des Induij,'euces et des Saintes Reli(}ues, le 14 février l!>0().
A. card. Thipkpi, préfet.
1). I'anioi, arch, de Laodicée, secrétaire.
— 29 —
( No 43 )
(ÎIRCULATUE AU CLERC. É
Arohevt'^chô de Québec
10 ofiobrr isux;.
I. L'Œuvre de la PréHeivation de la jeune lille.
II. L'Œuvre de la Préservation doH jeunes gens.
III. Hociétés catholiques do secours mutuel à encourager.
IV. Conféroucos ecclésiastique».
V. Examen et sermon des jeunes prêtres pour 1907.
Bien chers Collaborateurs .
I
La Semaine religieuse de Québec du 15 sepbmibre a déjà porté
à votre connaissance la fondation d'une nouvelle œuvre, ci.Ue
de la Préservation de la jeune fille. Cette œuvre inspirée par la
charité catholi(ine, par le désirde sauvçr des Ames en les sous-
trayant à de multiples dangers, répond à un incontestable
l)t'soin, éveille la sympathie générale et produira, sans aucun
doute, d'excellents résultats.
Beaucoup de jeunes filles de nos paroisses de la campagne
vienn(Mil à Québec pour y gagner leur vie. Elles n'ont, le plus
souvent, personne pour les protéger, pour leur signaler les pé-
rils ijui les entourent, pour les fortifier dans la vertu et dans
l'accomplissement de leurs devoirs religieux, personne surtout
pour les aider à trouver un emploi. Elles sont exposées à tous
- 80 —
It's liasards iriiii (iésœuvrciiiiMit lompoi'airo, (exposées aussi à
se (lécoiii-a^tT et à fairi' fausse roule.
Des pcrsomiiis cliaiilahlus ont inilre[)i'is d'or).ianisei' défiiiili-
venieiit la hoiiiie (imivi'<> dont je vous entretiens aujourd'hui
et que jo recominaiide iuslainnicut à MessiiMirs les curés des
paroisses l'urales et, par leur iuterinédiaiie, aux [)arenls ([ui
sont ohlij.M!s d'envoyer leurs ji'uues filles cherclier un emploi
à Quél)ec.
Je me eoiilenle de leproiluire ici c(; (|ue la Semaine religieuse
a piililié sur le peisonuel du comité «'xcculir et sur le but de
l'Œuvre.
OEl-'VIlE DE l.\ I' iEUVATION liK I.A .lUuNK l'Il.I.E
SOl.'S I.K l'A riiONACK 1)K SAINT .loSEPU
Président: Mouseii-'iuMir Fa,i:u\ .
Prcsideiilc lionorairr : Ladv .lette.
Prvsidcnlc : Afadanie Némése (lariicau.
Vicc-Prrsiilciilr : Mclh' 11. 'l'étn.
Secrétaire: Melle V. Mivard.
rcsorirre
M,
il:nuc
Fisl
1er,
Asxti'.-Trr.toiiirr: Mclle A. Suiilli..
Daines assistantes de rtHùivre : Madame Cyrille Tessier, Mada-
me K. ('asgi'ain, Madame L. Diounc, Madame A. lîivard, Made-
moiselle M. llamcl.
ÏUr DK i.'OFuviiE
Proléj^er l't piocurei^des emplois aux jeunes filles éloi;;nées
dt! leurs iainilUis. cl (|ui vicnneul, à (,)uéliec [tour y trouver
une situation leur pei'uiettanl de j'a.^uei' lionorahlement leur
vie, soil, dans le commerce, soil dans li' sei'vit^e des maisons
privées. On ne recevra pour la première fois dans la maison
de l'Œuvre (|ue les jeunes filles venant directemeiil d(! leurs
familles (ît pourvues d'un certiiicat. de lionne conduite délivré
par le curé de leur paroisse.
Ces jeunes personnes seront, liien accueillies et placées
aussitôt (|iie possiiile. Si elle> iionl pas de ressources pour
s aussi :i
— 31 —
]);iyi'r les l'i;iis (1(> Iciii' si-joiii', elles s'i'iij.;ii}^f>roiil à roniboiirser,
[lins lard, à l'Jiisoii de 3(1 cents pai' jour ; etcinaud, pour une
liniuie raisDU. elles croiront devoir cliaiiuer de place, elicii paio-
rout la uièuie soiiinie si elles ii'vieuneul lialiiler la maison, en
attendant ipi'eiies aient ti'oiivé un auti'c emploi.
La maison leur sera ouverte cliaiiue dinianche, de deux
Iienres a six. Klle.s trouveront toujours des dames prêtes a les
recevoii', souvent des [«'l'sounes connue elles pour se récréer.
Klles pourront aussi s'instruire, si elles le désirent, eu recevant
(|Uol(|iH's leçons.
lie sièfre de l'OEuvie es! au No ;'. rue du l'alais.
Les lundi et jeudi de chaiine semaine, de -2 li. à 4 h., l'une
des dames de l'OEuvre se tiendia à la disposition des personnes
(lui désireraient avoir des reuseiguenieuts sur les jeunes filles
à placer.
La maison seia [)rèleà recevoii- les j»Mines tilles au commen-
cement d'oclohi'e.
[|
Une (euvi'e similaire à celle dont je viens de [)arler s'organise
pour la présfrvalioii des jeunes 7^'?(i' ipii s'éloifjnent de leurs
l'amilles dans le dessein de venii' tr;ivaillei' à la ville. Ari'ivant,
eux aussi, sans e.\péi'ience dans un milieu étranger, |»arfois
malsain, ils sont e.xposés à se laisser entraîuei' dans nue voie
dangenuise où leur vertu serait nuMiacée.
L'Association Catholiijne de la.Ieunesse, quia pour but prin-
cipal la protection morale des jeunes gens, a l'ail surgir dans
nos villes (lifTérents grou[)es, dont chacun adopte legenri; d"œu-
vres piopreà réaliser (puMiiue chose du [)rogi'amme si étendu
et si noblement utile de l'.Vssocialion. TiOrs du luemiei' congrès
régional des Cercles (Hu''l)e!'i]uois, tenu le J7 mai deruiei-, il a
été résolu, entre autres ([ueslions imitoit.intes, d'établir pour
1(!S jeunes gens ipii viennent habitei' la ville, un bureau de
renseignement dont le siège serait au cercl(> I^oyola, .'{.'l, rue
d'Aiilenil, (Québec.
Les salles de lecture et dt; jeux, on st! réunissent déjà les
— 32 —
menihri^s du Cercle et du Club Loyol.'i, offrlronl aux uoiivi^'iux
venus les uioyeus d'échapper à l'oisivelé et aux mauvaises
compaguii's ; ils trouveront dans le Directeur de l'OEuvre un
père s[)irituel et un ami, et parmi les jeunes i;ens dont ils [lai'-
tageront les saines récréations, des camarades dévoués ([iii
s'intéresseront à eux dès leur arrivée, soit pour It'ur iii(li(]ner
uni! maison de pension convenable, soit i)Our leur donner les
informations dont ils pourraient avoir besoin. Une Congréga-
tion d(! la Sainte Vierge les admettra, s'ils le désirent, dans ses
rangs privilégiés, ajoutant ainsi une puissante sauv(^gardeà la
protection ([ni leur est déjà assurée dans l'Association.
Messieurs les curés voudront bien diriger vers ce siège de la
nouvelle OEuvn; les jeunes gens honnêtes qui doivent quitter
leurs paroisses et favoriser ainsi l'apostolat rc^ligîeux et social
([ui a été entrepris en faveur (b> la jeunesse catholique.
I|[
Il serait bon de rappeler de temps en temps à vos fidèles
qu'ils ne doivent jamais entrer (bms des sociétés condamnées
par le Saint-Siège, sociétés qui ne sont que des branches de la
fraiic-maçonnei'ie etipii [)artagen_t la perversité de la secte elle-
même.
Je vous ai déjà mentionné les Chevaliers de Pijlhias, les Odd Fel-
lows et les Soiis of Tempérance. Leur caractère est dangereux et
leur luit est mauvais, puisqu'il n'est autre chose (jiu' la pertui'-
bation sociale et le renversement de l'ordre religieux. Défense
stricte d'en faire partie.
Outr(> les sociétés formellement condaumées par l'Eglise, il y
en a d'autres qui se l'appiochent des précédentes, qui sont sous
la direction des fraïu's-maçons et (jui ont toujours été considé-
rées— et avec grande raison — comme suspectes : les [)asteui's
et les confesseurs doivent eu détourner, autant (|ne possible,
les fidèles qui leur sont coiiflés. Vous pourrez leur l'clire ces
parol(>sde l'EncyclKine de Notr(> Saint Père le Pap(>Léon XIll,
en 181)4, aux évê(|ues des Etats-Unis : « Fuyez, dit-il, non s(Mi-
lement les associations (lui ont été ouvertement condanuu'^es
par le incement de l'Esïlise. mais aussi celles uni. d(> l'jivis des,
sarde cà la
— 33 —
lioiiiiiios iiiU'lligoiUs (H paiiicuIièremeiU des évèqiies, sont
l'i'i^ardécs (•oiiiin(> siispoc.itîs t>l dangcinises. De même aussi
1rs CdllwUqurs iloiceiU préférer s'nssoci'r avec les calholii/ues, ce
(lui sciait, très utile à la sauvej^arde de leur loi ». Ces deruiè-
l'cs iiai'oics sout la ivcomuiaudalinu la i)lus autorisée que le
l'apepùt doiiiKM' aux sariétés catholiciues de secours mutuel
(jne uous avous ici et (jui mériteut uotre coutiauce et uos
encouragements.
IV
Je vous envoie les sujets à ti'ailer dans les conférences ecclé-
siaslicjues de 1907. Tous les prèti'es sont obligés d'assister à
ces conférences. Quand ils ont do graves l'aisons qui les en
empêchent, ils doivcMit alors, coufoi'inément au Décret treiziè-
me du Premier Concile de Québec, envoyer par écrit au secré-
tairi! de leur Conféi'ence les travaux convenablement dévelop-
pés (ju'ils auront dû faiic sui' les (|uestions soumises à l'étude :
Ab ahsentibus exigalur ul scriplo quieslionibus respondeant.»
es Odd Fel-
Les sujets d'examen des jeum.'s prêtres pour 1907 seront les
suivants:
Dogme : Dr Crcatione.
Moi'ale : De Acllbus humanis. De Conscienlia, De Lrgibus.
Histoire ecclésiastique : Evenlus pri^cipui Pontificatus
Leonis XIII.
Droit Cauoni(iue : De Congrcgationibus liomanis.
Sujets de sermons : 1° La sainte vertu de pureté.
•2" L'esprit de foi.
Prière d(> relire l'article de la Discipline: Examen des jeunes
p)-étres.
Agréez, bien cliiu's Collaborat(Mirs, l'assrirance de mon dé-
vouenuMit bien sincèi'e en N. S.
-•- LouisNazauie, Arch de Québec.
P. S. Quelques Rapports annuels de paroisses ne sont pas
encore arrivés à l'Arcbevèclié ; on est prié de les y envoyer
sans retard.
s
L
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très
II
qui.
l'Eg
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ses
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l'on
foyf
mie
35 —
( No 44 )
CIliCULAIKE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
29 janvier 1907.
I.
II.
III.
IV.
V.
l'rim-es [loui' la France
Le Denier de saint Pierre.
Mgr Justin Fèvre.
La dernière Enuyolique du Pape à la France.
Règlement du prochain Carême.
Bien cliers CoUaboratoiirs
I
Les lragi(|ues événements dont notre ancienne mère-patrie,
la France, est en ce moment le théâtre, émeuvent sans doute
très vivement et très douloureusement vos cœurs.
Il n'en saurait être autrement.
Pour nous, la France n'est pas seulement la nation glorieuse
qui, pendant des siècles, s'est montrée le plus ferme appui de
l'Eglise, propageant jtarses apôtres la vraie doctrine, défen-
dant et revendiquant par ses soldats les ,^roits menacés ou lé-
ses des catholiques, et montant en quelque sorte la garde
autour d.i trône de Saint-Pierre. Elle est encore — comment
l'oublier? — le berceau chéri d'où sont sortis nos ancêtres, le
foyer génereu.x d'où la foi chrétienne, apportée par nos pre-
miers missionnaires et nos premiers évèques, s'est répandue
'M —
sur loiiU' la siiilaco de ce pays el y a lait éclore el gra
avec no
iidir,
tio iialioiialilé <!lle-iur'ine, les inslilulioiis el les œuvres
cathorKjiit's (loiil nous sommes si j
usUMiieul fiers.
Or, celte naliou, illustre entre loules les autres, passe ac-
luellemeul par la plus tei'ribl
pu
isse 0
nVir
t'xeiUDie
De
I' crise religieuse dont l'histoire
houmies. doul le but avoué est
d'anéantir le du istiauisme et même lonle refi.uiou (pu'hîou-
(jne, se sont emijarés de sou gouvernement ; depuis [jIus de
vingt ciiKi ans, par une série de lois perlides el avec une
halulelé satanii|ue, ils ont préparé le combat décisif qu'ils
livrent aujourd'hui à l'Kglise de France.
Des écoles neutres, loyers acii
'l'on
s les services [lulilics (
fsd'inéligiou. ont été établies,
ml été sécularisés. I.es reli<;ieux,
(;elle fleur de la vei'tu française, sont réduits à mangei- b;
pain de l'exil. Sous le couvert d'uue légalité mensongère, ou
lies, des évéchés d'où l'on
befs (les diocèses, des presbytères ipTou
'ou dis-
le jeunesse chré-
LKlal cupide et l'avis-
s'i-mpare des iiiens ecclésiasli(|
chasse inaiuteuant les c
enli've aux pasteurs du peuple, des séminaires d ou
nerse
■rverlir et l;i tleli'ir, cell
tienne ipii faisait l'espoii' de l'Kgli?
seu
retend sa main sacrilège sur les églises elles-mêmes.
fai-
sant au culte public des co
)iiditioiis telles {]ue bientôt les
catholiques seront vrais(
iiiblablemeiit forcés, pour prier et
louer
Di.Ml.
(le
reluu'.er dans des
édili(
recommencer la vie bér()ï(iue des [ireiniers chrétiens. (,e gou-
prives e
s. (]
veruement sectaire. i]ui fo
Ule
aux I
iieus les (
Iroits les plus
rés, est devenu l'ob.jetdu mépris etde l'exécration de toutes
sac
les Ames honnêtes.
Imi face de celte situation lamentable, il y a pour nous, ca-
tholiiiues. d'impérieux devoirs auxiiuels nous ne saurions nuus
soustraire.
Le premier de ces devoirs, c'est de remercier Dieu de l'ad-
mirable union qui. sous rinfliieuce de sa grâce et par le grand
esprit de foi et la haute sagesse de l'épiscopat français, résisti
aux odieusc's tentatives de division, relie en
lie eux. dans une
conmiuiie pensée (
le calme et solide ivsislance, tous les vrais
catholi(|iies de Fi'ance, et les attache si fortement, si étroite-
ment à la Chaire Apostoliijue.
— 37 —
Le sccDMil l'sl d'onVii' ;ui ciel des priiTcs l'cr'fiiti's eu l'avciir
(le nos fi't'i'i's niiillieiirciix doiil li' Canada Traurais pai'tage
tontes les angoisses et que ikius désirons si aiilciiinii'nt voir
rt'iM'tMidri", an ^"' ' dt; ii-nr nation, le l'ôic iircpoiidcrant (|nn
[t'iirs nobles aicnx joiùm'hiiI, si longltMiips uvoc tant do snccès
t'I dt.' gloire.
I;t> troisième
je tiens anssi ;i siyn.ilei' ce devoir — est de
saisir lonles les oooasions de dissipei' les prejn^'es (jue des
voix impies et des i)lnmes inconsiilerées ont essaye et essaient
encore de répandre dans le pnhiie. luisant, avec nne insif^ne nian-
vaise loi, retoinhi'r non sur les persecnlcurs en\-inêines, mais
snr l'Eglise et son a n^Miste (^hel', la res|ionsal)ilile des dissen-
sions prol'ondes (jne nons dé|ilorons si lianteinent.
La France, ajonloiis-le, nons do un,' par ses mallienrs de
graves et salnlaires leçons. Délions nous des hommes peivers
(]ni cheiclienl à seno'r pai-mi nons des idées malsjiines dont ci»
grand et hean pays gonle aujonrd'lini les i'riiil> am
ers.
Nol.
imment, nn
lons-noiis m garde eonli'e ceii.v (jiii s'appli
quent à e.\(;iter dans l'esprit des lidides des seiuimenls di;
défiance vis-à-vis (\n cler
(|ni ne se tout nul sci'upiile
d'amoindrir par nn fan.x système de concessions les principes
sacrés de la foi; (pil pi'éconisent onverlement on snbreptice-
nienl les écoles nenti'es.
les ecoKîs mixtes e
non-eonlession-
nell
m
es; qni s'évertuent en toutes occasions à couvrir d'un
;isqne trompeur les dangers incontestables qui menacent nos
croyances catholiques.
Conservons soigneusement, religieusement la loi de nos
pères, et ne cessons pas de cai'esser l'espoir (pie Dieu saiii'a,
par sa lonle-piiissaiic(^ confondre ses ennemis et taire triom-
pher son Eglise, lorsque l'heuif; sera venue.
Il
il
*
Le triste état des aflaires de France, dont je viens de vous
entretenir, ne manquera pas d'afl'ecter dans nne large mesui'o
lo Denier de saint (^ierre, auquel les catholiques français
apportaient chaque année les plus généreuses contributions,
(îes aumônes, envoyées Jusqu'ici au l'ape, devront sans doute
— 38 —
désormais èlvo oinployétis ù soutenir In cUM'gé rie France lit à
subvenir aux besoins dn cnlteipu! les dernières lois ont prive
de ses [)liis esseiilielles ressonrees.
Ce que la France donnait au l*a[(e, d'autres pays calholi(|ues
doivent s'apprtHer à U\ lui donner. Car si. eu {,'énéral, c'est uu
devoir de eouseieiice pour les fidèles d'assuier [)ar leurs auuiô-
lU's la subsislaïu'e de leurs pas^Mirs, re devoir s'iui[)Ose d'inie
l'açon beauc<iup plus rij^oureus. à l'éyard du Pasteur Suprême,
dépouillé par la révolution d'une grande paitie de ses biens,
et char^'e néanmoins du poids immense de l'administration de
toute l'Kglise.
Nos compatriotes, sans être riches, jouissent d'une honnête
aisance: Dieu bénit leur .'"oi et leur travail. Ils ont donné et
ils donneut habituellement beaucoup pour venir en aide à
divei'ses œuvres de chai'ité et de bienlaisauce, et cette généro-
sité, loin de les appauvrir, semble au contraire appeler sur eux
les bénédictions les plus abondantes de Celui qui tient en sa
main tous les biens et toutes les fortunes.
,1e veux donc faire appel à leur esprit de religion et à leur
piété filiale envers notre commun Père spirituel, le Souverain
Pontife, Pie X, si cruellement éprouvé et si indignement traité
par les puissances de la terre; J'ose leur demander de suppri-
mer dans leur budget domestique certaines dépenses peu utiles
et (juehiuefois même nuisibles, et de remplacer ces dépenses
par une lég' : a obole — cinq centius par tôte — que tous
les catholiques du diocèse, dans les communautés comme dans
les paroisses, voudront bien offrir cha([ue année an Denier de
saint l'ierre.
Cette modeste contribution ne pèsera lourdement sur aucune
famille, et d'autre part, elle grossira notablement l'offrande
déjà très convenable, que le diocèse fait tous les ans au bien-
aimé Pontife qui gouverne si sagement la sainte Eglise de
Dieu.
A l'avenir, on fera dans toutes les églises et chapelles de
l'archidiocèse deux collectes par année : la première à la Saint-
Pierre, comme par le passé; la seconde, le jour de l'Immaculée
Conception. Vous aurez le soin, le dimanche précédent, de pré-
— 39
venir vos
pai'oissieiis (pie la quélu sera faite pour le Denier
lie saint Pierre, aliii qu'ils u'oiihlient pas d'apporter leur coiitri-
biilioii. Failfcs-leiir connaître la triste position dans hKint-llo
se trouve notre bien-airné Père et Pontife, Pie X
vos parole»
iront sfirenient à leur cœur; ils en seront édifiés et touchés.
Avec nn pen de zèle, vons réussirez aisément à toll(>cler ton»
les ans antant de cin(| ceni .s (pie vous avez d'Ames dans vos
paroisses. Cette aumône ontribnera à rattacher encore dava
tage nos populations an Souverain Pontife,
de saint Picu-re, et attirera sur t«|les les bénéd
n-
au successeur
ictions divines.
r sur eux
lent en sa
III
Vons n'igliorez pas sans doute l'émotion (pie cause dans le
public canadien le livre récemment publié par M<,m' .Instin
Fèvre, sur la » Vie et les Irava
uxi) de Monsieur J.-P. Tardivel.
Obéissant, non aux im[)erlinent(
ad
ju rations de certains
journaux, mais aux ins[iirations de ma conscience, j'ai in cet
ouvrage, et j'ai le rej,M'el de constater et le pénible devoir de
déclarer qu'à côté de nombreuses pages fortement écrites
et d'observations doctrinales très judicieuses, il renferme,
cernant les hommes et les choses de notre pays, des appré-
COll
cialions manifestement iiit;xactes, parfois même souver
ment injustes.
ime-
Ce n'est pas ici u
)lé
me poleniKiue ipio jt viens soulever ; c'est
une protestation (pie, en ma ipialité d'airhev(V[ue de Québec,
je me vois contraint de faire (tonlre (piel(|nes-ims de ces juge-
ments, écha
p[)és, j'aime à le croire, à la bonne loi de ranteui
Je laisse de côté certaines remar(pies failes an cours de
l'ouvrage sur l'état passé et présent des esprits et des doc-
trines au Canada, ainsi (lu
(pie sur notre organisation scolaire
un
■manpies auxquelles le distingué prélat a lui intMiie, dans
post-scripliini. jugé sage d'apporter quelipies l'éserves.
Notre histoii't' religi(>use et nos conditions social<'s sont telle-
ment coni[ilexes (pTil faut, surtout quand on entreprend de
lesjugiM'à distance, des reiiseignemei>ts bien anth(>nti(pies et
un esprit bien libre de toute idée [),'écoiH;ue pour ne pas
faire fausse route.
— 40 —
Cl' (|iit' ji' ili'<;iri' ii'Icvi'i" dans iriic Icilit», c'i'st It' langage
vraiiiit'iit iiijiiiii'iix ilmit M^m' Fcvic si' sert à riidicssi' du
véncrahlf priiifc de l'Kjilisi' ipii illiisha |M'iiilaiil laul d'aiiiiocs
Ih si(»p' an'liiôpiscopal di' Qm'-hnc »'l dont le [)i'ii[)li,' i;aiiadifU
gai'di-, aviT ii's|ii'i't. ri.niMM'issabl*? mt'inoire.
lulili! n'V(ii|iii'i' l'ii doiiti' le dovouiMnciit de
Mi
M'VI'I' st
rilliisiri' rardinal 'rasrluM'i'aii an Saint Sit'v^i' t^l, à la cause
saci'i'i! di' l"iiiili'pi'ndaiici' |)i)iililirali'. Oi'. di,' ci' di'voui'iucut,
loiiti' la vil' du vi'iii'i'i' iMiiliiia.l n'a de (|iriiiii' loiit;iic [irciivc.
Sou pri'init'r acic pul)lic, coiuiiif archcvôiiue, l'ut de [ircsidiT
dans les salles do l'univiM'sito Laval, uue asseudtlée de riloyeus
réunis pont' prolestei' coulre renvaliissenienl sacrilèj^e des
Etals i'nnlilicaiix el de la Ville de Home, l'en de leuips après,
il recevait de Pie IX nu Bief, où nous reniar'inous les paroles
suivantes: « Cousidéraul le respect profond et rattachement
que vous avez pour Nous, Nous n'avions pas le moindre doute
que vous ne \ons fussiez encoriî plus dévoue an milieu des
calamités dans lesiine
'S Nous Nous li'onvoiis actuellement.
C'est ce (|ni' conlinne bien clairenienl votre lettre eu date du
14 avril dernier, snrlonl si l'on (considère et la copie adjointe
de la pétition de la poi)nlatiou de Québec et la somme (ju'ellc
N
ons envoi
OUI' Non?
•onrir.
Assuremeni ces vin,ut-nenf mille noms ([ni condamnent
l'attentat commis conlre Nous, el qui demandent à leur Reine
la prolectioii de Nos droit";, attestent de la manière la plus
évideuLe leur foi el leur sincère dévouement au Siège de
Pierre, n (1)
Mgr Fèvre i)rend occasion de den.x lettres (collectives des
Evèiines de la Province de Québec, l'une (1875) condamnant
éneifiiqiieinent l'tM'renr libérale, l'antre (1877) expliquant de
quelle manière il fallait entendre celte condamnation, pour
rendre — sur des on 'lit — rarcht!vè(jne (b; Québec responsable
des inlei'préialions abusives données à ces docunuuits. El l'au-
teur aggrave sa faute en rabaissant au niveau d'un vulgaire
populai'ier, faible d'esprit, pusillanime, partial, haineux même,
l'homme si éloigné de tonte ambition humaine et de toute
(1) Manilnment.s des Evoques de Québec, Vol V, |)[i. 59, 60.
41
IX meine,
(Je toute
rcilii'i'i'ln' iiiTsniiiK'ili', le i-iiractt'i'w si noble, si Ir.iiic. si élcvô
(Iiio fut Son Kniini'ncf le cariliiiiil 'rascliert'aii.
Nons iiroli'slons (ic Inntcs nos forres contre ccltt! odienso
carifitiiie lie l'iiiK.' lie nos mIoIi-cs l'elijrieiiaes et nationales les
pins |)Mi'es.
Suis (lonte et li'i's jnstenienl Ml-I' Tasi'lierean, de concert
avec SOS coll»»gii(!s, condannia les doctrines libérales qn'il
vnvalt avec l'ravenr s'introduire
dans la société canadienne
e même nature
comme du reste il ent coinlamiie les doclriiies d
(|iii (ieiiiiis, dans nos dilliciiltés scolaires et antres, se sont
souvent et divj'rsemniit atlirmées; et personne n'a perdu le
souvenir de la solennelle déci iratioii signée par lui (!t par tons
les evè(|iies diî la [iroviiice de (^uéliec.à la suite d'une sen*'Mi(;e
célèbre de la Cour Suprême du Canada, i|iii heurtait de front
lesdroits les plus sacrés de l'H^lise. Mais non moins justement,
d'accord en cela avec Home, il voulut l'aire nue distinction
entre l'école libérale et «'ertains -jroiifies polili(|iies où. — sans
i|iie ces j;roupt>s, considérés en eii.\-inèiues, tombent sous la
coiidauiiiation de l'Ej^lise, — cette école peut compter et comp-
te en (>ll'(!t [dus ou moins d'ade[)t('s.
Si Mj^r F('vr(!eut mic.'ux connu l; très dip;ne archevêque dont
l'E^^ise du Canada pleure enco la perte, s'il eut en, cou, me
nous, l'avantage de vivn
pre
lu
i, et si, par un cont.'M^t
)iirnalier, il ent |tii apprécier ,;a f,M'ande droiture d'esprit, sa.
haute i'eruieié de caractère, le desintér
essini)' nt admirable
dont il dniiii, isqu'à la lin de sa vie les plus touchants exem-
ples, jamais sa plume de prélat romain n'eut osé écrire la page
regrettable que nous lui reprochons aujourd'hui.
Kt s'il est vrai qiu réminent écrivain entretient l'idée
d'écrire l'histoire de l'Eylise catholique en ce pays, nous espé-
rons qu'avant d'assumer une tâche aussi LMa ve, il sa
ura puiser
à bonnes sources les informations nécessaires pour l'aire œuvre
d'historien équitable et consciencieux.
IV
Vous avez déjà lu dans les journaux la récente Encyclique
<lu Souverain Pontife àlapiatice (6 janvier 1907). La" presse
I
— 42 —
antireligieuse s'est efforcée depuis longtemps de jeter du louche
sur r.ittitude piise pai' le Pape dans le conflit qui s'est élevé
entre le Saint-Siège et le gouvernement français; elle l'a repré-
senté comme intransigeant, excitant à la guerre, provoquant la
persécution, refusant toutes les propositions de paix qui lui
étaient faites et imposant ses vues à l'épiscopal tout entier.
Nos journaux mêmes ont publié sans discernement des dépê-
ches et des écrits rédigés avec une odieuse perfidie et remplis
d'erreurs. Il était temps d'élever la voix pour rétablir la
vérité et faire connaître à tout l'univers le rôle indigne que
viennent de jouer les sectaires qui gouvernent la France.
Pie X vient de le faire avec une clarté admirable dans sa der-
nière Encyclique.
Il est important que nos populations soient bien renseignées
sur les très graves événements qui font le sujet de toutes les
conversations, et qui sont souvent racontés, exposés d'une
manière inexacte dans bien des journaux.
Eu conséquence, cette Encyclique devra être lue lentement
et distinctement dans toutes les églises paroissiales et dans les
chapelles de communautés le premier dimanche après sa
réception.
Le règlement du Carême pour lî)07 sera le même que celui
de l'année dernière. En vertu d'un Induit spécial du Saint-
Siège, (Ml date du -*7 janvier 190.H :
1" Il est pei'mis de l'aire gras chacun des dimanches du
Carême à tous les repas.
■2" Il est permis de faire gras tous les lundis, mardis et jeu-
dis, sanst'xceptei' ceux de la Semaine Sainte, et tous les samedis
excepté celui de la semaine des Quatre-Temps et le Samedi
Saint; mais dans ces jours il ne sera permis de faire gi-as qu'à
un seul repas, dans leciuel il est interdit de faire usag(> du
poisson.
3° Tous les UKM'credis cl vendredis du Carême sont des jours
d'abstinence à Ions les repas.
- 4n -
^ 4° Le jeûne reste obligatoire pour chacun des jours du
Carême, excepté les dimanches.
Pour compenser cette faveur du^Saint-Siège qui veut bien
adoucir la loi de l'Eglise, les fidèles devront faire une aumône.
En conséquence, il y aura dans chaque église ou chapelle
publique de ce diocèse un ti-onc spécial que MM. les curés
auront soin de faire placer ot d'indiquer aux paroissiens pour
recevoir les aumônes du Carême. Ces aumônes seront trans-
mises an procureur de l'archevêché immédiatement après
i'àques pour être employées aux œuvres de charité du diocèse,
ail choix de l'Ordinaire.
Agréez, bien chers Collaborateurs, l'assurance de mon
dévouement bien sincère en N. S.
t Louis-Nazaire, arch. de Québec.
Vén
U
votr
f!e B
lor (
pein
eux.
lue,
uoiv
récoi
LETTRE ENCYCLIQUE
DE
NOTRE TRÈS SAINTPÈRE PIE X
PAPE PAK IX OIVIXK PBOUIIE.M'K
A nos vénérables frères les cardinaux, archevêques
et évoques de France.
au clergé et au peuple français
FIE X, PAPE
Vénérables Frères,
Bien-aimés Fils,
Salut et bénédiction apostolique.
Une fois encore les graves événements qui se précipitent en
votre noble pays Nous amènent à adresser la parole à l'Eglise
de France pour la soutenir dans ses épreuves et pour la conso-
ler dans sa douleur. C'est, en efï'et, quand les tils sont dans la
peine que le cœur du Père doit plu's que jamais s'incliner vers
eux. C'est, par cousé(juent, lorsque Nous vous voyons souffrir,
que, du Tond du Notre âme paternelk', les flots de tendresse
doivent jaillir avec plus d'abondance et aller vers vous plus
réconfortants et plus doux.
— 46 —
Ces souffrances, Vénérables Frères et bien-aimés Fils, ont
un écho douloureux dans toute l'Eglise catholique en ce mo-
ment ; mais Nous les ressentons d'une façon bien plus vive
encore et Nous y compatissons avec une tendresse qui, gran-
dissant avec vos épreuves, semble s'accroître chèque jour.
FÉMCITATIONS POUR LA FIDÉLITIÎ PAS.SÉE.(l)
A ces tristesses cruelles, le Maître a mêlé, il est vrai, une
consolation on ne peut plus précieuse à Notre cœur. Elle Nous
est venue de votre inébranlable attachement à l'Eoflise, de vo-
tre fidélité indéfectible à ce Siège apostolique et de l'union
forte et profonde qui règne parmi vous. — De cette fidélité et
de cette union, Nous étions sûr d'avance, car Nous connais-
sions trop la noblesse et la générosité du cœur français pour
avoir à craindre (|u'en p'iein champ de bataille la désunion pût
se glisser dans \ os rangs. Nous n'en éprouvons pas moins une
joie immense au spectacle magnifique que vous donnez actuel-
lement et, en vous en louant hautement devant l'Eglise tout
entière, Nous en bénissons du fond du cœur lé Père des misé-
ricordes, auteur de tous les biens,
La lutte va s'accentuer
Le recours à ce Dieu intiniment bon est d'autant plus néces-
saire que, loin de s'apaiser, la lutte s'accentue et va sans cesse
s'éteudant. Ce n'est plus seulement la foi chrétienne qu'on veut
atout prix déraciner du milieu des cœurs, c'est encore toute
t :
(1) Les sous-titres sont de la Croix (Paris.)
— 47 —
croyance qui, élevant l'homme au-dessus des horizons de ce
monde, reporte naturellement son regard lassé vers le ciel.
L'illusion, en effet, n'est plus possible. On a déclaré la guerre à
tout ce qui est surnaturel parce que, derrière le surnaturel,
Dieu se trouve, et que ce qu'on veut rayer du cœur et de l'es-
prit de l'homme, c'est Dieu.
Cette lutte sera acharnée et sans répit de la part de ceux
qui la mènent. Qu'au fur et à mesure qu'elle .se déroulera, des
épreuves plus dures que celles que vous avez connues jusqu'ici
vous attendent, c'est possible, et même probable. La sagesse
commande donc à chacun de vous de s'y préparer. Vous le ferez
simplement, vaillamment et avec confiance, sûrs que, quelle
que soit la violence de la bataille, finalement la victoire restera
entre vos mains.
Restez unis
Le gage de cette victoire sera votre union, union entre
vous d'abord, union avec ce Siège apostolique ensuite. Cette
double union vous rendra invincibles, et contre elle tous les
efforts se briHeront.
Nos ennemis ne s'y sont pas mépris, du reste. Dès la première
heure, et avec une sûreté de vue très grande, ils ont choisi leur
objectif : en premier lieu, vous séparer de Nous et de la Chaire
de Pierre, puis semer la division parmi voua Depuis ce mo-
ment, ils n'ont pas changé de tactique ; ils y sont revenus sans
cesse et par tous les moyens: les uns avec des formules enve-
loppantes et pleines d'habileté, les autres avec brutalité et cy-
nisme. Promesses captieuses, primes déshonorantes offerte.^ au
schisme, menaces et violences, tout a été mis en jeu et employé.
Mais votre plRÎrvnî?"''*'' CJ-tJiJ-J _ -i/' / . .
-laiB vuLie t,iRir\oyauic îîufm,u ci déjoue toutes ce.s tentative.».
48
S'avisant alors que le meilleur moyen de vous séparer de Nous,
c'était de vous ôter toute confiance dans le Siège apostolique,
ils n'ont pas hésité, du haut de la tribune et dans la presse, à
jeter le discrédit sur Nos actes, en méconnaissant et parfois
même en calomniant Nos intentions.
Réponse a une première accusation. Ce n'est pas l'église
yui suscite la guerre
L'Eglise, a-t-on dit, cherche à susciter la guerre religieuse
en France et elle y appelle la persécution violente de tous ses
vœux. — Etrange accusation qu'une accusation pareille. Fon-
dée par Celui qui est venu dans ce monde pour le pacifier et
pour réconcilier l'homme avec Dieu, messagère de paix sur
cette terre, l'Eglise ne pourrait vouloir la guerre religieuse
qu'en répudiant sa mission sublime et en y mentant aux yeux
de tous. A cette mission de-douceur patiente et d'amour, elle
reste au contraire et restera toujours fidèle. D'ailleurs, le monde
entier sait aujourd'hui, à ne plus pouvoir s'y tromper, que si
la paix des consciences e.st '-ompue en France, ce n'est pas du
fnif de l'Eglise, mais du fait de ses ennemis. Les esprits impar-
,ux, même lorsqu'ils ne partagent pas notre foi, reconnais-
sent que si on combat sur le terrain religieux dans votre patrie
bien aimée, ce n'est point parce que l'Eglise y a levé l'étendard
la première, mais c'est parce qu'on lui a déclaré la guerre à
elle-même. Cette guerre, depuis vingt-cinq ans surtout, elle
ne fait que la subir. Voilà la vérité. Le3 déclarations, mille fois
faites et refaites dans la presse, dans les congrès, dans les cou-
vents maçonniques, au sein du Parlement lui-même, le prouvent,
aussi bien que les attaques qu'on a progressivement et niétho-
— 49 —
cli.|U(3inont menées contre elle. Ces faits sont indéniables et
contre eux aucune parole ne pourra jamais prévaloir. L'Eglise
ne veut donc pas la guerre, la guerre religieuse moins encore"
que les autres ; et affirmer le contraire, c'est la calomnier et
l'outrager.
Elle ne souhaite pas davantage la persécution violente. Cette
persécution, elle la connaît pour l'avoir soufferte dans tous les
temps et sous tous les cieux. Plusieurs siècles passés par elle
dans le sang lui donnent donc le droit de dire avec une sainte
tierté qu'elle ne la craint pas et (pie, toutes les fois que ce sera
néces.saire, elle saura l'affronter. Mais la persécution en soi,
c'est le mal, puisqu'elle est l'injustice et qu'elle empâche l'homme
d'adorer Dieu en liberté. L'Eglise ne peut donc pas la souhaiter,
même en vue du bien que, dans sa sagesse infinie, la Provi-
dence en tire toujours. En outre, la persécution n'est pas seu-
lement le mal, elle est encore la souffrance, et c'est une raison
nouvelle pour laquelle, par pitié pour ses enfants, l'Eglise, qui
est la meilleure des mères, ne la désire jamais.
Réalité de la persécution subie par l'Eglise en France
Du reste, cette persécution à laquelle on lui reproche de
vouloir pousser et qu'on se déclare bien décidé à lui refuser, on
la lui inflige en réalité. N'a-t-on pas, tout dernièrement encore,
expulsé de leurs évêchés les évoques, même les plus vénéra-
bles et par l'âge et par les vertus ; chassé les séminaristes des
grands et petits séminaires ; commencé à bannir les curés de
leurs presbytères ? Tout l'univers catholique a vu ce spectacle
avec tristesse et, sur le nom qu'il convenait de donner à de pa-
reilles violences, il n'a pas hésité.
•■Si
so
Réponse a une deuxième accusation. L'Eglise devait subir
I.A SPOLIATION DES niF;NS
En ce qui touche les biens ecclésiastiques qu'on Nous accuse
d'avoir abandonnés, il importe de remarquer que ces biens
étaient pour une partie le patrimoine des pauvres et le patri-
moine, plus sacré encore, des trépassés. Il n'était donc pas plus
permis k l'Eglise de les abandonner que de les livrer ; elle ne
pouvait que se les laisser arracher par la violence. Personne
ne croira, du reste, qu'elle ait délibérément abandonné, sinon
sous la pression des raisons les plus impérieuses, ce qui lui
avait été ainsi confié et ce qui lui était si nécessaire pour l'exer-
cice du culte, pour l'entretien des édifices sacrés, pour la
formation de ses clercs et pour la subsistance de ses ministres.
— C'est perfidement mise en demeure de choisir entre la ruine
matérielle et une atteinte consentie à sa constitution, qui est
d'origine divine, qu'elle a refusé, au prix même de la pauvreté,
de laisser toucher en elle à l'œuvre de Dieu. On lui a donc
pris ses biens, elle ne les a pas abandonnés. Par conséquent,
déclarer les biens ecclésiastiques vacants à une époque déter-
minée si, à cette époque, l'Eglise n'a pas créé dans son sein un
organisme nouveau ; soumettre cette création à des conditions
en opposition certaine avec la constitution divine de cette
Eglise, mise ainsi dans l'obligation de les repousser ; attribuer
ensuite ces biens à des tiers, comme s'ils étaient devenus des
biens sans maître et, finalement, affirmer qu'en agissant ainsi
on ne dépouille pas l'Eglise, mais qu'on dispose seulement de
biens abandonnés par elle, ce n'est pas simplement raisonner
an sophiste, c'est ajouter la dérision à la plus cruelle des spo-
C DKVAIT SUBIR
— 51 —
liations. —Spoliation indéniable, du reste, et qu'on cherche-
rait en vain à pallier, en affirmant (lu'il n'existait aucune
personne morale à qui ces biens pussent être attribués; car
l'Etat est maître de conférer la personnalité civile à qui le
bien public exige qu'elle soit conférée, aux établissements ca-
tholiques comme aux autres, et, dans tous les cas. il lui aurait
été facile de ne pas soumettre la formation des associations
cultuelles à des conditions en opposition directe avec la consti-
tution divine de l'Eglise qu'elles étaient censées devoir servir.
L'EGLISE NE POUVAIT PAS ACCEPTER
LES ASSOCIATIONS CULTUELLES
Or, c'est r^écisément ce que l'on a fait, relativement aux as-
sociations cultuelles. La loi les a organisées de telle sorte que
ses dispositions à ce sujet vont directement à l'encontre de
droits qui, découlant de sa constitution, sont essentiels à l'Eglise,
notamment en ce qui touche la hiérarchie ecclésiastique, "base
inviolable donnée à son œuvre par le Divin Maître lui-même.
De plus, la loi confère à ces associations des attributions qui
sont de l'exclusive compétence de l'autorité ecclésiastique, soit
en ce qui concerne l'exercice du culte, soit en ce qui concerne la
possession et l'administration des biens. EnHn, non seulement
ces associations cultuelles sont soustraites à la juridiction ecclé-
siastique, mais elles sont rendues justiciables de l'autorité civile.
Voilà pourquoi Nous avons été amené dans Nos précédentes
Encycliques à condamner ces associations cultuelles, malgré
les sacrifices matériels que cette condanmation comportait. '^
Réponse a une troisième accusation. PnÉTENor pahti-pkis
On Nous a accusé encore de parti-pris et d'inconséquence.
Il a été dit que Nous avions refusé d'approuver en France ce
— 52 —
qui avait été approuvé en Allcnmj^nc. Mais ce reproche man-
que autant de fondement (|Ue de justice. Car, quoique la loi
allemande fût comiainnable Hur bien des points et (]u'elle n'ait
été (|ue tolérée à l'aison de maux pluH j^rands à écarter,
cependant les situations sont tout à fait différentes et cette
loi nicouniiît expressément la hiérarchie catholi(|ue, ce que la
loi française no fait point.
Quant à la déclaration annuelle exijj^ée pour l'exercice du
cuite, elle n'otiVait pas toute la sécurité léjrale (ju'on était en
droit de désirer. Néanmoins, — bien qu'en principe les réunions
des fidèles dans les églises n'aient aucun des éléments consti-
tutifs propres aux réunions publiques et (|u'en fait il soit
odieux de vouloir les leur assimiler, pour éviter de plus grands
maux, l'Eglise aurait pu être amenée à tolérer cette déclaration.
Mais, en statuant (pie « le curé ou le desservant ne aérait plus
dans son église » <ju'un occupant sans titre juridicjue ; qu'il
serait sans droit pour faire aucun acte d'administration », on a
imnosé aux Tninistres du culte, dans l'exercice même de leur
mini.stèrt', une situation tellement humiliée et vague que, dans
de pareilles conditions, la déclaration ne pouvait plus être
acceptée.
La nouvelle loi
Reste la loi récemment votée par les deux Chambres
Au point de vue des biens ecclésiastiques, cette loi est une
loi de spoliation, une loi de confiscation, et elle a consommé le
dépouillement de l'Eglise. Quoique son Divin Fondateur soit
né pauvre dans une crèche et soit mort pauvre sur une croix,
quoiqu'elle ait connu elle-même la pauvreté dès son berceau,
les biens qu'elle avait entre les mains ne lui en appartenaient
— 5.*} —
pas moins en propre et nul n'avait le droit de l'on dépouiller.
Cette propriété, indiHcutable »\ tous les points de vue, avait ^'të
encore officiellement sanctionni'.! par l'Etat : il ne pouvait par
C()nHH(|uent pas la violer. — Au point de vue de l'exercice du
culte, cette loi a or^mnisé l'anarchie : ce (|u'elle instaure sur-
tout en ertet, c'est l'incertitude et le bon plaisir. Incertitude
si les édiHces du culte, toujours susceptibles de désuHectation,
seront mis ou non, en attendant, à la disposition du ck-rtré et
• les lidèk-s; incertitude s'ils leur seront conservés ou non, et
pour <|nel laps (le temps; arbitraire administratif réj,dant les
conditions de la jouissance, rendue éminemment précaire ; pour
le culte, autant de situations (Jiverses en France (|uil y a de
communes ; dans cha(|no paroisse, le prêtre mis à la discrétion
<U' l'autorité municipale, et par consécpient, le conflit à l'état
possible organisé d'un bout à l'autre du pays. Par contre, obli-
<,'ation de faire face à toutes les charges même les plus lourdes
et, en m.'Mne temps, limitation draconienne en ce qui concerne
l<- ressources destinées à y pourvoir. Aussi née d'hier, cette
loi a-t-elle déjà soulevé d'innombrables et dures critiques de la
part d'hommes apppartenant indistinctement à tous les partis
polititiuesetà toutes les opinions religieuses, et ces critiques
seules surtiraient à la juger.
CO.VOAMVATIUN DE l.\ NOUVELLE LOf
Il est aisé de constater par ce que Nous venons de vous
rappeler. Vénérables Frères et bien aimés Fils, que cette loi
aggrave la loi de séparation et nous ne pouvons dès lors que
la réprouver.
Le texte imprécis et ambigu de certains des articles de cette
loi met dans une nuuvelle lumière le but poursuivi par nos
tÊÊÊÊKÊÊÊMm
— fi4 —
cnmîinis. Ils veulent détruiie l'E^ïlist^ ft déchriHtianiseï la
FtHiice, ainsi (lU.i Nous l'avons déjà dit, mais sanH (jne le peu-
ple y prenne trop fjarde et (|u'il puisse, iKUir ainsi dire, y faire
attention. Si leur entreprise était vraiment populaire, comme
ils le prétendent, ils no balanceraient pas à la poursuivre,
visière relevée, et à en prendre hautement toute la responsa-
bilité.
Main, cette respon.sabilité, loin de l'a-ssumor, ils .s'en défondent,
ils la repoussent et, pour mieux y réussir , ils la rejettent sur
l'Eglise, leur victime. De toutes les preuve.H, c'est la plus écla-
tante (jue leur (Kuvre néfa.ste ne répond pas aux vdnixdu pays.
C'est en vain, du leste, qu'après Nous avoir mis dans la
nécs.ssité cruelle de repousser les lois ((u'ils ont faites, —
voyant les maux (ju'il; ont attirés sur la patrie et sentant la
réprobation universelle monter comme ut>e lente marée ver»
eux, — ils essayent d'é<rarer l'opinion publi(|ue i-t de faire
retomber la responsabilité de ces maux sur Nous. Leur tenta-
tive ne réussira pas.
Le Papk a fait son devoik
Quant à Nous, Nous avons accompli Notre devoir, comme
tout autre Pontife Romain l'aurait fait. La haute charge dont
il H plu an Ciel de Nous investir, malgré Notre indignité,
comme du reste la foi du Christ elle-même, foi <iue vous pro-
fesse/ avec Nous, Nous dictait Notre conduite. Nous n'aurions
pu agir autrement, sans fouler aux pieds Notre conscience,
sans foifaire au serment (pie Nous avons prêté, en montant sur
la Chaire de Pierre, et sans violer la Hiérarchie cRthoii«iue.
base donnée à l'Egli.se par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous
attendons sans crainte par conséquent le verdict de l'histoire.
— 55 —
KIIp (lini (jue, les yeux iiiirmiableineiit HxAs Hur lea «IroitH supé-
rieiii-H de Dieu à défomlr»', Nous n'avoim pas voulu humilier
|p pouvoir civil, ni combattre une fornio do jjouveriiement,
inais sauvegarder l'œuvre iritanj^ible de Notre-Sei^^neur et
Miùtre .léHUs-CliriHt. — Elle (lira(|ueNouH vous avons defei "is
<le toute la force de Notre immensf* tetitlresse, ô bii a aimés Fils,
<|ne ce (|Ue Nous avons réclamé et réclamons pour l'Eglise,
dont l'Eglise de France est la Fille aînée et une partie inté-
grante, c'est le rospoct de sa hiérarchie, l'inviolabilité de ses
biens et la libtirté ; que, si l'on a"ait fait droit à N,>i.-'j
demande, la paix religieuse n'aurait pas été troublée n\ FrKii.'h
et (jue ! ■ jt; i- à on l'écoutera, cette paix si désirable y renaîtra.
El) dira en^,n <|ue si, sûr d'avance de v jtre générosité
n)agnini ne, Not < n'avons pas hésité à vous dire i|ue l'heure
des fiacn"".cf: ;; .ait sonné, c'est pour rappeler au inonde, au
nom du Maître de toutes choses, (pie l'homme doit nourrir
iei-bas des préoccupations plus hautes que celles des contingen-
tes périssables de cette vie et que la joie suprême, l'inviolable
joie de l'âme humaine sur cette terre, c'est le devoir surnatu-
rellement accompli coûte que coûte, et, par là même, Dieu
honoré, servi et aimé malgré tout.
Confiant que la Vierge Immaculée, Fille du Père, Mère du
Verbe, Epouse du Saint-Esprit, vous obtiendra de la Très
Sainte et Adorable Trinité des jours meilleurs, comme présage
de l'accalmie qui suivra la tempête. Nous en avons la ferme
espérance, c'est du fond de l'âme que Nous vous accordons
Notre Bénédiction Apostolicjue, à voua, V'énérables Frères,
ainsi qu'à votre clergé et au peupl»- fran(;ais tout entier.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le jour do l'Epiphanie, 6
janvier, l'an du Seigneur 1907, de Notre Pontificat le quatrième.
PIE X, PAPE.
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APOS']
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Léon
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catho
L'ii
(1) 1
— 57 —
(N- 45)
LETTEE PASTORALE
DE
MONSEIONEUR LoUIS-NaZAIRE BÉGIN, ARCHEVÊQUE DE QuÉBEC,
SUR
L'ACTION SOCIALE CATHOLIQUE
ET EN PARTICULIER SUR
L ŒUVRE DE LA PRESSE CATHOLIQUE
LOUIS-NAZAIRE BÉGIN, par la arace de Dieu et du Siège
APOSTOLIQUE, Archevêque de Québec.
Au clergé séculier et régulier, aux communautés religieuses et
à tous les fidèles de Varchidiocèse de Québec, Salut et Bénédiction
en Notre Seigneur.
Nos Très Chers Frères,
Dans les belles et savantes encycliques que l'illustre Pontife
Léon XIII a laissées, comme un héritage précieux, à l'Eglise
de Jésus-Christ, rien n'est plus souvent ni plus forlemejit
affirmé que l'importance et la nécessité d'une action sociale
catholique sagement organisée et fermement conduite.
L'une de ces lettres pontificales, (I) est consacrée tout
(1) Encycl. Sapientùe Christiana, lOjanv. 1890,
— 58 —
entière à définir « les principaux devoirs civiiinos des chré-
tiens, » et 1(? pape, après avoir déploré l'inaclion d'un gi'and
nombre de catlioliijnes, h'iir manque de principes, leur fausse
prudence, leur déplorable inertie, ajoute ces graves [jaroies:
« I.es chrétiens sont nés pour le combat, et plus ils y mettent
d'ai'deur, plus, avec l'aide de Dieu, ils sont certains de la vic-
toire. » (1).
Notre bien-aimé pontife et père, Sa Sainteté Pie X, pour
réaliser son sublime dessein de lotot restaurrr dans le Christ^
vent, lui aussi, qu( l'action calholi(juo s'organise et t,'e.\erce
vigoureus(Muent dans tous les [lays. «L'acliou, dit-il dans sa
première eucycli(]ue (2), l'action, voilà ce que réclament les
temps présents ; mais une action (lui se porte sans réserve à
l'observation intégrale et sci-upuleuse des lois divines et des
prescriptions de l'Eglise, à la profession ouverte et hardie Je
la religion, à l'exercice de la charité sous toutes ses foi'mes,
sans nul retoui' sni' soi ni sur ses avantages terrestres. »
Assurément, dt; tout temps, celte action eallioliqne, ce zèle,
cette coalition des iutcdligeuces et des volontés désireuses
d'alfermir ie it gue de .lésus-Christ sur les soi'iétés comme sur
les âmes, fut nécessaire ; et de tout temps aussi l'on a vu des
hommes de bien, cleri's et laùjues, unir leurs géiu'reux elforls
pour faire pénétrer l'espi'it chrétien dans les nuenrs [)ubli(jues,
dans les institutions et dans les lois. Mais à notre épo(jue, où
les questions sociales se posent plus nombreuses et plus com-
plexes (]ue jamais, où le peuple prend uu(; plus large parla
radininislralion des allaires, où les ennemis du Christ voient,
parla même, un cliam[) plus vaste s'ouviir à rex[)loilalion de
la crédulité, des préjugés et des passions, et ledouhlenl d'a-
charneuient contre la foi et contre l'Eglise, l'action sociale
catholique devient de plus en plus urgente. Comme le disait
notre très saint Père Pie X, avec son intelligence si prali(|ue
des nécessités du temps présent (3), «ee ne sont |>as seule-
m(
iit les lioiunu'S revêtus du sace
_'rdo('
e, mais tous les
fid
eles
sans exception qui doivent se dévouer aux intérêts de Dieu el
0) /'"'/.
(2) Eiii'.yel. Ë! nupniiù Apoi<to/atua cathtuira, i oct, 1903,
(3) Ihid.
t-Jp""
— 59 —
desiuncs; nt n pas*, ceites, chacun an gié de ses vues el de
ses tendances, mais loiijoni's sous la direction et la volonté
des évêques. »
Au reste, cette action peut prendre diverses formes et s'exer-
cer soil dans le doniaine des études sérieuges immédiatement
prépai'atoires au rcMe social, soil dans la sphère des (eiivreà
multiples dont h; but et le l'ésuUat sont d'étendre, de l'aire par-
tout rayonner l'influence de la loi morale et l'empire de la
vérité religieuse.
Nous le constatons avec plaisir, Nos Très Chers_Frèrcs, dans
plusieurs centies inlellecluels de cette province, et en parti-
culier dans notre ville de Québec, il s'est produit depuis quel-
ques années nu noble et salutaire mouvement d'initiation
à l'action sociale catholiqin\ Des hommes de talents et de
savoir se sont concertés (I) et se réunissent fréquemment
pour étudier, discuter, approfondir ensemble les problèmes
d'économie politique et sociale qui importent le plus à la pros-
périté matéiieile et morale de notre pays. Des jeunes gens à
l'âme généreuse, dans des cercles d'études (2) que nous ne
sauriens trop louer, s'apiliquent à mieux coiniaitre la sainte
Kglise notre mère, à mieux comprendre la mission éminem-
ment (ivilisatrice qu'elle est appelée à lemilir dans le monde,
à mieux se pénétrer des principes de foi, de probité, d'inté-
grité morale et de fermeté doctrinale qui doivent régir la vie
privée et publique de tout vrai ch.élien.
Dans l'ordre des faits, ([ne d'institutions de charité et de bien-
faisanc e, que d'oeuvres de patronage, que d'en li éprises d'utilité
sociale naissent et se développent parmi nous! Nos hôpi-
taux, nos hûtels-Dieu et nos hospices, la Société Saint-'Vincent
(le Paul et tes nombi anses conféiences, le Patronage de Qué-
bec el celui de Lévis, l'Orphelinat agricole de Saint-Damien, la
Mimon de la Providence deSaint-Malo, et bien d'autres associa-
tinns charilables sont des centres de vie et de dévouement où
(1) * La Société d'économie sociale et fiolitiiiutn fondée à Québec le 13 avril
190f).
(2) • L'AsHOciution catholique de la jtvvfffc cai.adievvf -française « fondée à
Montiéai en 1904 confite dans l'aicliidiocète de Qi;él)ec plufeieuis « cercles » d»
jeunes gens qui lui soiit a.TÎîics.
%i
— 60 —
se réalise déjà sous des formes variées le programme de l'Ac-
tion catholique. Nous ne pouvons ici passer sous silence la
Lieue anti-alcoolique, Miiblie tout récemment dans notre
ville épiscopale, (1) et, dont les eFo-tsco.-^ribueront largement,
nous en sommes sûr, h >v.irayer las proivrès menaçants de l m-
tempérance. Ces in ;titn:îons et ces œ-ivres, nous les bénis-
sons, ;^ous l.sencoiwaf^eons. EUes i- aient d'importants ser-
vices aux clauses populaires.
A l'action collective de ces associations vient se joindre
l'acliop individuelle des membres de notre clergé et des
laïques. Nous nous lU-'-sons à reconnaître, en particulier,
toutes \.'s gA:iéreu.,^s initiatives qui ont pour objet le bien des
classes ouvrières. C'est, du reste, le p- ogres moral et la prospé-
rité matérielle d.; TîOtre p^'upi» qui esi le terme de toutes nos sol-
licitudes Noas voudrion.- surtout voir régner dans toutes les
sphères de la société, la justice, la paix et l'harmonie. Ce vif desir,
qui remplit notre cœur d'évôque, nous a pressé d'intervenir
nous-même, il v a quelques années, dans un conflit regrettable
nui menaçait à'ia fois les intérêts du travail et ceux du capital ;
et nulle autre ambition que d'être utile à tous nous a dicté
cette sentence arbitrale, que l'on a bien voulu favorablement
apprécier, même A l'étranger, et qui pourrait, croyons-nous,
servir de base solide à l'union des travailleurs et des patrons.
Toutes ces oeuvre;^ et tous ces efforts quo nous avons rappe-
lés ne peuvent manquer de servir, dans v.ne forte mesure, à
élever le niveau de la moralité et de la prospérité publique.
Mais, Nos Très Ghers Frères, les besoins sociaux, dont le
nombre et la gravité augmentent singulièrement chaque jour,
réclament davantage. Beaucoup d'idées fausses sont répan-
dues dans les livres, circulent dans la presse, s'expriment dans
les discours; mille voix les portent quotidiennement aux oreil-
les de tous. Que faisons-nous cependant pour nous défendre
contre ces doctrines malsaines que la littérature contemporaine
nous apporte sous des formes multiples, et qui tendent à rub
lier les fondements mêmes de nos croyances et de nos mœurs?
L'indifférence endort les tièdes ; la crainte paralyse les pusil-
(1) tt Ligue antialcoolique » fondée h, Québec en février 1907.
- 61 —
lanimes ; le préjugé aveugle les ignorants ; l'intérêt personnel
fait mouvoir les égoïstes et les ambitieux : et toutes ces fai-
blesses réunies favorisent parmi nous les menées, sourdes en-
core, mais très actives de la franc-maçonnerie.
Une longue et sérieuse étude de notre état de société nous a
convaincu que le grand moyen, après les enseignements de
l'Eglise et de ses pasteurs, de conjurer le péril qui nous menace,
consiste dans l'œuvre de la presse catholique.
Cette oeuvre. Dieu merci, n'est pas entièrement inconnue
parmi nous. Le diocèse de Québec est fier de posséder des pu-
blications hebdomadaires et mensuelles, qui sur le terrain de»
principes, (Ml matière de morale, d'éducation, de droit chrétien,
font une lutte vraiment digne d'éloges. Mais ces journaux
et ces revues s'adressent principalement à l'élite des fidèles
et ne pénètrent guère dans les milieux populaires. Or, c'est
le peuple surtout (ju'il faut atteindre, c'est le peuple qu'il
faut instruire de sa religion, renseigner sur les nombreu-
ses questions sociales qui le préoccupent maintenant, et aver-
tir de ses devoirs, puisipie c'est lui surtout que les influen-
ces pernicieuses chercheront à séduire. Et pour que la presse
catholique exerce sur la multitude des lecteurs l'action bien-
faisante et complète que nous souhaitons, il faut qu'elle-même
multiplie ses œuvres, ses moyens et ses ressources. Il faut
que des publications populaires, peu dispendieuses, à la fois
simples et intéressantes, et traitant de toutes les questions de
morale, de controverse, d'histoire, d'apologétique, de doctri-
ne religieuse et de doctrine sociale, puissent se répandre
dans toutes les classes de la société, et porter à toutes, sur ces
graves sujets, l'enseignement de l'Eglise. Il faut que toutes
ces publications, attrayantes, substantielles et ^'ariées, ne ces-
sent de distribuer à nos populations canadiennes des leçons
qui soient conformes à leur esprit chrétien età leurs traditions
nationales.
C'est pourquoi, l'œuvre de la presse catholique ne pourrait
ici se borner à la publication de journaux périodiques ou quo-
tidiens. Le journal ne peut être qu'un article de son vaste pro-
gramme. L'œuvre de la presse catholique comprend plutôt
ta
m
— 62 —
lion (le tonte une ciimpiifino rie prnpnpandc par
l'orS'"!"'^''^
livre, par la revno,
chnre, par le tract, par
le
par le journal, parle luillelin, par la bro
les publications do toutes sortes qui
l"contribuer'à la iliiriision des connaissances utiles et
peuven
des idées chrétiennes.
P^lle peu
tel elle devra encore avoir iionr but dt> grouper
dans des cei'i
■lt?s d'études et de discnssi
ons bienveillantes, dans
des associations catholiques, les jeunes gens et les écrivains qui
veulent mettre leur esprit et leurs talents au service de l'Kglise
et de liMir pays.
génértMix dt> l'avoriser
de ceux (1 ni vom
culièrenien
Elle devra aussi s'efVorcer par tons moyens
les aptitudes, la bonne volonté, l'ardeur
Iraient dans la carrii're des lettres, et plus parli-
laiidre
t dans celle du journalisme, travailler a rep
lli
uarmi nous l'iullneuce (
sociales
leur initiative t
tout en laiss
des principes chrétiens et des doctrines
calholiiiues. Rechercher partout les taleiils, provoquer
l leur elVort, centraliser toutes ces activités, et
u originalité piM'Sonnelle et sa légi-
iml à chacun so
lime lib(M-lé d'a[»précia
lion d/uis des qutîstious qui sont fatale-
dispute des hommes, orienter l'esprit de tous
ment livrées à la dispu
vers l'idéal chrétien que tout écrivain oatholi(]ue doit toujours
proposer à s(>s lecteurs, voilà ([uel pourrait être encore parmi
nous le résultat d'une solide organis
et de l'œuvre de la presse eatholiijue.
ble, et nous crovons devoir insister sur ce
ation de l'action sociale
Mais il nous seui
point, (jue dans notre si
cacemen
t\iatmu actuelle ce ([ui peut le plus effi-
ise lormation de la cousci(,Mice
l contribuer à une sénei
ont des journaux quotidiens hautement el e.\-
dans
leurs (
«•atholuiue, ce sont des journaux qnot
clusivement calholiiiues : catholiques
catholiiiues dans ^enr esprit, catholiques dans leurs appi
lions des hommes el des choses, catholiques dans la
de toutes les questions de religion et de mora
et de langue, d'admiu
lioctrines.
ecia-
discussion
1(\ de nationalité
istration politique el d'économie sociale.
Cette presse ([uolidienne, indépendante des partis politiques,
ou des ambitions que suggère l'intérêt personnel, nous man-
que, et tous les bons esprits sont d'accord pour en reconnaître
la grande nécessité.
11 semble difficile en effet que les journaux politiques
même
les mienv disposés à l'endroit de la religion, préoccupés sur- ^
63 —
(M' sur ce
e plus efli-
•oiis('i(Mice
lient t;l ex-
(iocti'iiies,
; appréci.i-
(lisciission
liUionalilé
lie sociale,
politiques,
nous inan-
ecomiaîlre
tout (les iiilort'Is du [lai'ti nu des intérêts uiatériols rjuMls ont
luission do délondre, exercent cette vij^ilancoefîicai^e qui sauve-
faille toujours les droits de rEf,'lise, de la vérité et de la
morale. Nous ut; voulons, reries, pas exclni'o ces journaux de
l'action sociah' catholiiine. Loin de là, nous les invitons à y
[iicndre une part de plus en plus faraude, ot nous comptons
liien sur leur concours pour le succès de l'œuvre que nous éta-
lilissons aujourd'hui. Mais il est nécessairi; cpie le peuple puisse
lii'e aussi des journaux (lui soient spécialeinenl chargés de
riiislriiire sur les ([uestions reli<.Meuses et sociales r|ue font
surgir chaciue jour li> développement et le propiî's de notre vie
publique. L'influence du journal (>st aujo\ird'hui si considéra-
hle ! Il est dans toutes les ni/iins; il l'oiiruil au peuple des
arguments pour tontes ses discussions et lui donne toutes
les informations dont il (îstavide; il dirige les esi)rits; il forme
l'opinion ; il prononce sur toutes choses des jugements que le
lecteur couRanl accepte, d'ordinaire, sans examen et sans résis-
tance. Si le journal est bon, son influence pour le bien est
immense ; s'il est mauvais, que de ravages n'ex(M-ce-t-il pas
dans lt!s âmes! Aussi estimons-nous qu'à côté des journaux
d'affaires et des journaux de partis politiques, il est opportun
di' fonder des journaux quotidiens, libres d'attaches politi-
(jues, et qui n'aient d'antn; préoccupation que de soutenir,
avec les vrais intéi'étsde la pati'ie, la ciuse de Dieu, de la
religion et des ilmes.
C'est le désir naguère exprimé par Léon XI! f i î ) : « Il serait
dit-il, com-enable et salutaire que chaque contrée possédât ses
journaux particuliers, destinés à être les champions de l'autel
et du foyer, et organisés de façon à ne s'écarter jamais du
jugement de l'évêque, avec lequel ils s'appliqueraient à mar-
cher en communauté d'idées et de sentiments. Le clergé
devrait les favoriser do sa bienveillance et leur apporter le
secours de sa doctrine, et tous les vrais catholiques les tenir
pn haute estime et les aider suivant leurs moyens et leur
influence. »
Par la fondation de ces journaux se 1
'OU'
ait aussi réalisé
(1) Encycl. In ipso, 3 mars 1891.
mÊÊÊÊ
maïï-nri
— 64 —
le vœu de noire illustre prédécesseur, S. E. le Cardinal Tas-
ohereau,et(l(' tous les Pores des V et Vll« Conciles do Que-
bfc. (I) A ipliisicurs reprises, dans leurs Lettres pastorales, les
évoques de celte province ont insisté sur les graves devoirs
et sur les obligations du journaliste catholique.
Nous ne pouvons nous-môme que nous inspirer de cette saj^e
tradition, et souhaiter vivement que 1 . journaux catholiques
soient toujours lidMes au programme que leur impose leur
haute mission sociale.
U'i journal catholique doit aborder les questions religieuses
pour réfuter l'erreur et coopérer, par l'influence dont il dispose,
à la diilusion delà saine doctrine. 11 lui faut donc, sans timidité,
exposer la vérité chrétienne, les dogmes de la foi, les préceptes
de la morale, les droits sacrés de l'Eglise, en prendre coura-
geusement la défense et signaler tous les dangers sans réti-
cence et sans fausse prudence, n II en est, dit, Léon XIII, (2) qui
pensent qu'il n'est pas opportun de résister de fronlà l'iniquité
puissante et douiinanl. , de peur ([ue la lutte M'exaspère davan-
tage les méclianls. De tels hommes sont-ils pour ou contre
l'Eglise? On ne saurait le dire. Car, d'une part, ils prétendent
professer la doctrine catholique, mais, en même temps, ils
voudraient (pie rp]gl1sc ■ :ssi\l libre cour:, à certaines théories
qui lui sont contraires. Ils gémissent de ta perte de la foi et
de la perversion i^s mœurs, mais à de l • mau.\ ils n'ont
souiu d'apporter aucun remt'il même il n'est, pas rare (iti'ils
en augmentent rintensité, soit par une indul" -o excessive,
soit par m !ieriii(;ieuse dissiumlation. »
Certes nous ne ondamnons pas les journaux qui 'is les
questioi. politiques, croient devoir suivre le drapea . d'un
parti, pnirvu, sans ('lUte, que leurs rédacteurs aient en \
les intei .ts du pays et qu'ils combattent loyal, ment, honnête-
ment leurs adversaires. Mais .o journal catholique r.'accom-
plira, lui, '^a haute mission qu'en se plaijant au-dessus des
(1) VoiideuT Manuiments de Sa c;r»nclenr Mgr E.-A. Tasehereau, l'un pro-
. .(liguant les décrets du V« ( i.ncile vrovincial de Qiuibec (1875,) l'autre promul-
guant les (]. lotB du VU" CV', ile pnvincial de Québec (1889.)
(2) Encycl. Sapifyfia chriJiana.
I ji'
— 65
part. s qui divisent et en no discutant les choses de la politique
qu'avec une sage indépendance, préoccupé avant tout du
triomphe de l'idée religieuse et de la justice sociale. C'est par Ih
(ju'il pourra contribuer à former des hommes assez désintéres-
sés pour tout sacrifier aux exigences de leur foi et aux inspi-
rations de leur conscience, assez fermes et as:^ez courageux
pour proclamer et revendiquer toujours les droits de leur»
compatriotes et de leurs coreligionnaii s.
Dans les questions politico-religieuses que l'on voudrait
soustraire à la juridiction de l'Eglibi , ce sera le devoir du
journal catholique de mettre en vive lumière et de défen-
dre de toutes 'ses forces les droits et le: prérogatives delà
société spirituelle essentiellement supérieure par sa fin et par
ses moyens à la société civile. « Dans la pol 'ique, c'est Léon
XIII qui parle, (I) dans la politique inséparable des lois de la
morale et des devoirs religieux, l'on doil toujours et en pre-
lu.er chef se préoccuper de seivir le plus efficacement possible
les iulérôts du catholicisme. Dès qu'on les voit menacés, tout
dissentiment doit cesser entre catholiques, afin qii'> unis dans
les mêmes pensées et les mêmes conseils, ils se porte, it au
secours de la religion, bien général et suprême auquel tout le
reste doit être rapjjorlé. »
Ces graves paroles constituent l'un des principaux article»
du programme d'un journal catholique.
Dans ce programme rentrent eiiiore et tout naturellement
les questions d'économie sociale qui on! reçu de l'encyclique
Rerum 7\ovurum de solutions si lumineuses, les questions d'é-
ducation et de littéi.iture que certaine écrivains traitent de
façon si peu conformeaux principes chrétiens, les questionsde
langue et de race si intimement liées à la cause religieuse, les
([uestions de charité, d'association et de bienfaisance sur
lesquelles il importe que le pubii soit bien instruit et bien
f %
Les nouvelles dont le jli' si avide, les renseignements
sur toutes les matières utile-; . s.uiraient, à coup sûr, être
bannis de ces joiiruiux. II est désirable, au r ntraire, que le
(1) Encycl. Sapiintia chrùHanœ.
— 60 —
journal calholi,,uo, on fuil d'inrorn.Uion^ locales .-t fiénét-ale^
ne le cède on ri.... a.,x a..l,-.,s iH.hhcal.on., .,.nl ^''-nne e 1 c
t,.ur a,, .•o.iranl d.-s faiU roligù-ux .-l di. ...o.ivni.oul soual le
nolro pays, ai..si q,.., dos lullos do l'K,li«. ol dos v.ciss.lud s
dncalholieis.no dans les diverses cont.oos dn >';on<l'-- ^; ^
nons voulons aussi ,,..o lout,os cos infor.u.l.ons, oollos sui o
dont rorif,nno po.,1 pa.-all.v s.ispocle, soient soumises A un
, nlrùle ngou.ou., .,u'o.. s'.bslienne de .■oprodu.re ces ép -
ches lendaïKieusos do.it le but niauiiesle est de d.scred.ler le
Saint-Siège ot les institution» les plus saintes.
Cette a.Miu.i si généralo et si l.ienfaisante de la p,-esse catlio-
Hm,e, nous voulons qu'oUo soit v.'ai.nenl fondée sur la cha-
rité, .>t ou'elle imisse éclairer les hon^mes sans les irriter on
les blesse.-. Propageons et ensoigno.is inlégral.Miieut la vente
catholique, mais soyons toujou.-s vospoctueux des perso.ines
que nous voulons plutôt unir i\\v uvisor.
Le champ qui «-ouvre au joun.disle ratholiq.ie est donc
vaste, et fécondèpar le travail d'ouvriers habiles et dévoués, il
peut produi.-e des fruits inapp.-éciahlos pour le bien de 1 hghse
et de la société : à la condition eiiroi-o, toutefois, que ce travail
s'opère sous la haute direction de l'autorité ecclésiast.q.ie a
la,J„..llo toutes leâ œuvres catholiques sont juridiquement
soumises.
(y..stda..s colespoi.', Nos T.-es Gho.'s F.-èn-. quo nous
M,.M-ous le 10..1I.S venu de créor .lansce dioci-so. o.. ...e.ue to.nps
;„:. l'Artinu snriMlo call.oliquo, rOKuv.v d,' 1 ■ presso ralho .-
que. <le l.'s établir toutes .loux sur des bas.s solidos et de la
ivcommauder mstammenl à tous les fldôi»'^.
L'Œuvre do la Presse catholique oxiste déjà, v(.ns ue
ri M.o.-ez pas, dans d'autres pays où nos ooi, ,imo..uai.-es ont a
„rona-er ot à déroiuli-e couti'e des ounemis uon.broux la foi et
L, ni,milo chrétienne. Certes, nous savons bien que dans ce
,,VYS vl sui tout dans notre catholique provinco de Québec, la
«itualion do l'Kghse ne ressemble pas à celle qui lui est faite
chez ces peuples d'Europo. Grâce à Dieu, ol bien que nous
avons dû signaler plus haut les inllnences dangereuses qui
déjà s'o.x.M-cenl parmi nous, le Canadien a gardé sa foi, il res-
Jctc «on obM-.'é. et il reste attaché à ses traditions religieuses.
- (i7 —
M, lis MOUS ii.> ppnsons pas qu'il failli' allt'udrf nuo l'un uionto
violeinmunl ù l'assaul ili's cspnlrt pour nrgauis.u- ici les œu
Mfg de (lôfonse. Ou a vivoimMil rcgroUi'i tui certains pays,
pailiculiiuvrnoiU en Franco, ipit- les catlioliiiues w se soient
pas assez lut souciés (rorj;iniiser leurs tpuvres île presse et il'ac-
lion sociale. Celle que nous établissons ici anjourd'hui sera
sans (lonlo et surtout nue œuvre de préservation plutôt
ipi'une (t'uvro de comliat, niais nous estimons (pie c'est
(]iiaiid nièuie une muvrt; utile et nécessaire. La [iresse e^t l'ar-
lavorite et tonte puissante que l'Klat met au service de ses
teièts ; pourquoi l'Kglise, docile aux conseils de ses Papes, ne
..on-crait-elle pas à s'en servir partout pour ses complètes paci-
liipies, et pour protéger coulre tout dauyer l'esprit de se»
cil l'an Is ?
Il est donc opportun de créer dès lu/iintenant parmi nous ces
nie
111
(l'iivres
de pi
esse
(pii iront partout seconder l'action de l'Kglise,
lorlilier les (•Oîivictious, accroître l'esprit clirélieu, et préserver
les âmes de toutes les influences néfastes qui pourraient peu à
peu les envelopper et les pervertir.
Mais pour exécuter un si grave et nu si vaste projet, et pour
assurer à l'niuvrt! une vitalité alioiidante, il faut (]uo cette
(l'iivic elle-même soit courageuseiueiU eiilrei)rise, et confiée à
<leshoinniesqui y emploieront leur tenii»set leur valeur. Il faut
aussi que ipiolqu'nn puisse en être l'àtne dirigeante, veille à
son sa'j;e
dé
ve
loppemi
'Ut, V consacre toutes ses ressources de
tf.ivail et de prudente organisation. Il lui faut encore et surtout
la sympathie et l'appui désintéressé de tous ceux ipii ont à
cœur la prospe
Tous ces conco
té de l'Eglise canadienne.
irs ne feront pas défaut et, malgré les fai-
lilesstîs inhérentes à toutes les œuvres humaines, nous avons
l'onliance que l'entreprise dont nous jetons aujourd'hui les
Itases grandira rapiiîemeiit t portera les plus heureux fruits.
Nous ne ferons, d'ailleurs, qu'ajouter une œuvre nouvelle à
tant d'auti-es qui, depuis que le Vénérable Mgr de Laval fonda
l'Hglise d(! la Nouvelle-France, ont ici inaniué les étapes
de
riiisloire de l'action sociale catholique. C'est, en effet, jusqu'au
liei-ceau même de notre chère patrie qu'il faut remonter pour
iléconvrir les premières initiatives de la foi et de la charité
— 68 —
canadiennes; et le sang de nos martyrs a été plus d'une foi»
répandu sur le champ de tous nos religieux et patriotique*
dévouements.
Daigne donc aujourd'hui le Dieu de toute sagesse nous
éclairer dans nos voies, bénir les desseins que nous formons
pour sa gloire, et donner à l'arbre que nous plantons sur cette
terre catholique de Québec la croissance et la fécondité !
A ces causes, et le saint nom de Dieu invoqué, nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
f L'Action sociale catholique est établie dans le diocèse de Qué-
bec Elle a pour objet d'unir d'abord dans un effort commun les
esprits et les volontés pour les faire travailler ensemble a la
réalisation du progrès social catholique. Elle doit aussi grou-
per toutes les œuvres sociales catholiques déjà existantes et se
préoccuper d'en créer de nouvelles selon que le pourront per-
mettre l'occasion, les circonstances et ses ressources. J^He sus-
citera et encouragera toutes les œuvres de propagande, d élu-
des de conférences, de congrès et d'associations qui lui paraî-
tront utiles et aptes à développer et affermir dans nos popula-
tions canadiennes le sens de la vie calholitinc.
')» Pour seconder V Action sociale catholique et lui donner
un^moven efficace de se propager et d'exercer partout son
inlluence, VŒuvre de la presse catholique est aussi créée dans ce
diocèse Elle devra surtout favoriser par les publications ce
tous genres d'écrits, dans les revues, journaux, opuscules, lu
diffusion d'une bonne et saine littérature populaire.
30 Un Comité permanent de VAction sociale catholique, com-
nosé de prêtres et de laïques, nommés par l'Ordinaire, et place
sous son autorité, sera chargé de surveiller le fonclion.iement
de l'œuvre.
r^\ l'abbé Paul-Eugène Roy, curé de N.-D. de Jacques-
Cartier dont le zèle et Tcloquence ont déjà produit parmi
nous tant de fruits précieux, et .pie nous nommons directeur,
dans le diocèse, de l'Action sociale catholique et de lOLuvre
de la Presse catholique, est par nous chargé de faire coniiailie
ces œuvres et d'aviser, de concert avec les membres du Co-
mité, aux moyens d'en assurer le plein succès.
— 69 —
5* Chaque année, le jour de la solennité de saint Michel
Archange, que nous choisissons comme patron de l'Acti-^n
sociale catholique, à l'oflice du matin et à toutes les messes,
sera faite dans toutes les églises du diocèse la quête du Denier
de la Presse catholique. Cette quête sera annoncée et recom-
mandée le dimanche précédent et le produit sera envoyé à
M. l'abbé Paul-Eugène Roy.
Sera la présente Lettre pastorale lue et publiée au prône de
tontes les églises ou chapelles paroissiales, et autres où se font
les ofTices publics, et en chapitre dans les communautés reli-
gieuses, le premier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse
et le contre-seing de notre secrétaire, le trente-et-un mars mil
neuf cent sept
■[ Louis-Nazaire, arch. de Québec.
Par Mandement de Monseigneur.
Lionel-St.Geohge Lindsay, pire.
Secrétaire
77 —
( No 47 )
CTUCITLAIRE AU CLERGE
(Sainte-Julie, Mégantic,
en visite pastorale,
li' juin 1907
'I Bref Pr iiitirc! «ur 'Actioa sociale cstholique et l'œuvre de la Presse catho-
liq
Messieurs et bien chers Collaborateurs,
Peu après la publication de ma lettre pastorale sur l'Ac-
tion sociale catholique et l'Œuvre de la presse catholi-
que, j'avais cru de mon devoir de faire parvenir une copie
de cette lettre à Notre Très Saint Père le Pape Pie X et de
lui demander très humblement de vouloir bénir une si tïtave
et si importante entreprise.
J'ai le bonheur de vous annoncer que Sa Sainteté, dans
un Bref que vous trouverez ci-joint, ne se contente pas de
bénir l'œuvre d'action sociale récemment établie dans cet
F .iidiocèse, mais qu'Elle daitrne y ajouter des encourage-
ments et, notamment en ce qui concerne le rôle de 'a presse
catholique, des considérations de la plus haute portée.
Ces paroles du Père commun des fidèles et du Chef vénéré
de l'Eglise sont tout un programme, programme de doctrine
et programme d'action.
Elles portent en même temps avec elles une approbation
qui, en réjouissant bien vivement mon cœur d'évêque, sera
pour vous et en général pour tous les fidèles la preuve la
plus convaincante de l'opportunité de l'œuvre dont je sou-
i,..„t.. .l..nt vous suuh:utcv tous. jVn suis sûr, le plein succès.
Pour assurer, duns l'union sincère des esprits el par le
concours .-ffectif des volontés, le succe- si désirable, nous
n'aurons .,u'à nous rappeler que le Saint-Sié^e lu.-nunne
iH-.nit avec .Mupressen.ent nos efforts, qu'il appro.ive solen-
ndlrinent notre entreprise et «lu'il prend bien soin de nous
fxliorter à ne i-as nous laisser rebuter par les obstacles.
Crst mon espoir .pie. fortifiés i-ar les paroles du l'ape,
tous les i>rêtres de <-e diocèse apporteront au mouvement
social que nous inaugurons leur api.ui le plus ferme : c'est
ma ccmtiance .pie tous les vrais ratholi(iues comprendront
avec (|nel /Me il imi)orte, dans une parfaite conformité aux
directions poniiticales. .l'accoaiplir le -ran.l devoir de_ dé-
fense reli-ieuse et d'or^Muiisation sociale que les conditions
,1c la société moderne, même en notre i.ays. rendent de plus
en plus nécessaire.
ik traduction de ce lin-f l>..ntitîcal et de la lettre de
S !■" le Cardinal Se.rétaire diktat qui l'accompaj^ne,
ainsi que la présente ciivulaire, seront lues au prône le pre-
mier dimanche après sa réception.
je recommande à vos charitables prières, en même temps
nue l'Action sociale catholicpie dont on jette en ce moment
les bases, la visite pastorale <iui. sous <ertains rapports,
entre si pleinement dan-> les cadres <ie cette action.
A^Téez. Messieurs et chers Collaborateurs, lassurancc de
mon i>arfait dévouement en Notre-Sei^neur.
' 1.c)1is-Na/aikk. Arch. de Ou«-^bec.
\ succès.
1 par le
le, nous
ui-nunne
e solen-
de nous
-les.
lu Pape,
uvenient
le ; c'est
rendront
mité aux
lir de dé-
anditions
it de 1)1 us
lettre de
mipayne,
ne le pre"
ne temps
i' moment
rapports,
I.
urance de
lébec.
— 79 —
LETTRE
DE S. E. LE CARDINAL MERRY DEL VAL
Secrétaire d'Etat de Sa Sainteté Pie X
A Sa Grandeur Monseigneur L.-N. Begin
Archevêque de Québec
Illmo e Rmo Signore,
E piacuto al Santo Padre di rispondere con un suc au-
tof^rafo di approvazione e di encomio alla lettera che la
S. V. lUma e Rma Gli ha teste inviata, allô scopo di ren-
derlo informato délia {ondp.yAone, avvenuta in cotesta ar-
chidiocesi, dellazione sociale cattolica e di un giornale
([uotidiano destinato a propugnarla.
Qui unito pertanto godo rimettere a V- S. l'importante
Pontificio documento e, congraf ilandomi con Lei per lo
zelo che Ella dimostra in cosa di tanto rilievo, passo a ri-
l)etermi con sensi délia piu distinta stima.
Di V. S. Illma e Rma
Servitor vero
(sign.) R. Gard. Merry del \'al
Konia, '28 rac.iigi ) 1907.
Monsign.,r\rcivescovo di
TRADUCTION
lUme et Kdme Seigneur,
II a plu au Saint Père de répondre par une lettre auto-
graphe d'approbation et d'éloges à celle que Votre Seigneu-
_ 80 —
rie Illme et Rdme Lui a dernièrement adressée, afin de l'in-
former de la fondation dans votre Archidiocùse de l'Action
sociale catholique et du journal quotidien destine à la sou-
tenir.
le suis heureux d'avoir à transmettre -X Votre Seigneurie
l'important document pontifical ci-joint, et en vous félici-
tant. Monseigneur, du .Ole dont vous faites preuve dans
une affaire de si grande importance, je me souscris, dans les
sentiments de la considération la plus distinguée,
De Votre Seigneurie
Illme et Rdme
le serviteur dévoué,
R. Card. Merry del Val.
Rome, 28 mai 1907.
Monseigneur l'Archevêque de Québec.
— 81
BREF PONTIFICAL
l'cnrnibili Fratti Lmîovico Nazario
A rchii'piscopo Quchcccnsium.
Plus P. P. X.
Venerabilis Frater,
Salutem et apostolicam benedictionem.
Qiia tn prndenlia et vigilantia Archidiœcesini re^as
tuam, e salubri opportunoque consilio, quasi ex arsumento
omnium certissimo, perspeximus, quod, discrimine vario
t,'ravissimoque gre^jis commotus, recens es amplexus, actio-
nis catholica; socialis apud tuos statuendae eam in rem ut,
pro Pontificum monitis, quotquot catholice sentiunt actio-
ne jungantur catholica, legitimce libertatis ope sub institutis
ac disciplina reipublicœ pugnaturi. At illud pra;terea per-
vidisti, si fructus expectentur ex actione hujusmodi uberes
vere et mansuros, fulciri eam et provehi adjumento com-
mentarii diurni oportere, qui tamen ipsa sui natura et omni
nominis vi se catholicum exhibeat, nihil nisi catholicuni
ferat, supra civilium dissentiones partium emineat, anima-
tas bene voluntates pro defendenda religione societ et de-
vinciat, populoque sapientibus incorruptisque scriptis prœ-
luceat in Ecclesiïe reique publics quœrenda salute. Opus
enim vero aggrederis amplissima plebi tuai allaturum com-
moda ; si quidem est ingenium aetatis ut quœ ad vivendi
cogitandique rationem pertineant, vulgo e diariis quaqua-
versus illatis derivet. Sequitur ut mederi malis nostrorum
temporum consentanea ratione debeamus. Itaque scripta
scriptis opponenda : disseminatis passim opinionibus falsis
objiciendœ vera: sunt ; propinatis lectionç venenis reperien-
— 82 —
d:i medecinain salutarium lectionuin populo est ; diffluenti-
bus quotidie exitiosa- efficacitatis diariis aliquo sait cru obsis-
tendum bon* not* c ommentario. Id Remis prjesidia si post-
habeant, nuUa ii raucnc ilebunt in populo, a perspicienda
fetatis indole aberunt : co.itra, i erit censendus *stimator
ietatis optimus, (jui ad inserendas animis disseminandasque
in vulk'us sententias apte, studiose et assidue diariis utatui.
Jam catholicis vobis catholicainciue corUendentibus actio-
nem socialem proforre. is unus potcrit protect-ii esse diarius.
qui, pro opportunissimo « onsilio tuo, catholicam fidoni pro-
fessionemque tueatur un versam sive mentibus ^ doctnnam
Christi informandis, sive r. pendis ad egregia facinora
voluntatibus, sive denique Ecclesia si ;uenda duce. Nec
istud satis ; scilicet si catholicus commentarius quibusvis
civilibus partibus faveat. Ea propter multum probavimus
te quuin ephemerideni voluisti a civilibus omne tîenusstudiis
semotam: ei namque uni pruprium et ,.cculiare illud ent,
ut, nulli mancipata parti, pertineat ad omnes, EcclesK-n
qua; omnium mater est et mai^Msti . sine impedimento be-
quatur, inditam scriptis doctrinatn sme invidia, aut ira. aut
studio tradat. supremasque relik'ioni et reipublic* rationes
singulorum studiis' utilitatitiue non subdat. iRitui magno
animo opus insiste quod tam provido condidisti judicio,
idemque ne quid ab instituto deflectat. constantissnne con-
tende. Adversa atque difficilia plurima, qua; tamen bonis
comitari incœptis nunciuam desivere, obstepiendo gentroso
itineri intercèdent. Valde autem confidimus validiorem ne-
gotiis solertiam tuam exstituram, beneque prK,'terea spera-
mus potiores e clero et populo viros, qui pra- c;eteris ha-
beant compertum quanti référât actionem socialem catholi-
cam provehere humana;que consociationi in germana doc-
trina catholica comparare salutem, allaturos pro viribus
opem, et studium gloriamque patrum, quorum tradita m reli-
gionem mérita accepimus, fore imitaturos. Nos intérim
solari te in gravissimo inc(epto volumus laudemque amplam
eamdemque publicam quum de initio consilio tuo tum de
voluntate. qua institutum persequeris, damus. Ut vero su-
perna etiam. auxilia alacrem te Archiepiscopum adjuvent
— 83 —
tuos(iue fidèles de navand;. ra rémunèrent, tt'stem dilec-
nis Nostra; auspireni ' . . inorum muneruin Apostoli-
i ,tiii Hcnedictionem tihi c ichiditeceti univers»;, pe' tnan-
tt*r impcrtimus.
Datuni Komie apud S. Petrum die XX\ lia ^ ail Anno
MCMVII.
Pontiticatu.N Nostri quarto.
Plus P. P. X.
/A' \ DUC r ION
L.i
I
A Notre Vénérab' re Louis-Nazaire,
Archevi ,e de Québec,
PIK X, PAPE.
Vénérable Frère, Salut et Bénédiction Apostolique.
Rien ne saurait mieux nous prouver avec quelle prudence
et avec (juelle sollicitude vous gouvernez votre Archidio-
rC'se (|ue l'idét' salutaire et opportune, que vous ont inspirée
les dangers divers et très graves an.\<iuels est exjiosée votre
faniille spirituelle, d'établir chex vous l'Action Sociale
("atholique, et, conformément aux recommandations des
Souverains Pontifes, d'unir par ce moyen tous les vrais
catholiciues dans un commun désir de lutter pour la religion
:\ l'aide des légitimes libertés publiques, et sous la protec-
tion des lois et des institutions du pays.
De plus, vous avez compris que, pour assurera une action
de ce genre des fruits abondants et durables, il fallait la
soutenir et l;i faire progresser parle secours d'un journal
• inotidien ; à condition toutefois que ce journal se montre,
en réalit<' et dans toute la force du terme, journal catho-
lique, 1. enseigne rien qui ne sojt conforme à l'esprit catho-
li(iue, et que, s'élevant au dessus des dissensions des partis
politiques, il groupe et unisse toutes les bonnes volontés
pour la défense de la religion, donne au peuple, par la sa-
;k-.
MICROCOPY RESOlUTiON TEST CHART
(ANSI ond ISO TEST CHART No. 2)
1.0
l.l
1.25
150
m
m
y 3.6
1.4
2.5
2.2
2.0
1.8
1.6
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rj£ Roche5ler, Ne* York U609 USA
JSS (^16) «82 - 0300 - Phone
^= (716) 288 - 5989 - Fax
— 84 —
gesse et la sûreté de ses écrits, la lumière dont il a besoin
pour travailler au bien-être de l'Eglise et de la patrie.
L'œuvre donc que vous entreprenez est bien propre
à procurer à votre peuple les plus précieux avantages.
En effet, le trait caractéristique de notre époque, c'est
que, pour tout ce qui regarde les façons de vivre et de pen-
ser, on s'inspire d'ordinaire des feuilles quotidiennes répan-
dues partout. Il ^aut donc pour guérir les maux de notre
temps employer des moyens qui soient appropriés à ses
habitudes. C'est pourquoi aux écrits opposons les écrits ;
aux erreurs propagées ça et là, la vérité ; aux poisons des
mauvaises lecture? le remède des lectures salutaires ; aux
journaux dont l'influence pernicieuse se fait sentir tous les
jours, au moins le bon journal. Mettre de côté de sem-
blables moyens, c'est se condamner à n'avoir aucune action
sur le peuple, et ne rien comprendre au caractère de son
temps ; au contraire, celui-là se montrera juge excellent de
son époque, qui, pour semer la vérité dans les âmes, et la
propager parmi le peuple, saura se servir avec adresse, zèle
et constance de la presse quotidienne.
Aussi, pour les catholiques de votre diocèse, désireux de
développer l'action sociale catholique, ce journal-là seul
pourra être utile, qui, selon le programme très sage que vous
avez tracé, défendra la foi catholique, et la soutiendra dans
toutes ses manifestations, qu'il s'agisse soit de former les
esprits à la doctrine du Christ, soit d'orienter les volontés
vers les grandes actions, soit enfin d'engager les fidèles à
suivre les directions de l'Eglise.
Cela même ne saurait suffire si ce journal catholique avait
pour but de favoriser un parti politique quel qu'il soit. C'est
pourquoi. Nous vous avons tout particulièrement approuvé
d'avoir voulu un journal séparé de toutes manières des inté-
rêts politiques. Ce journal aura donc ce caractère particulier
de n'être attaché à aucun parti, et d'être par conséquent le
journal de tous. Débarrassé de toute entrave il suivra les
directions de l'Eglise, notre commune mère et maîtresse ; il
enseignera sa doctrine sans haine, sans colère, sans passion ;
— 85 —
il évitera de subordonner aux vues et à l'intérêt des particu-
liers les intérêts suprêmes de la religion et de la patrie.
Poursuivez donc avec grand courage l'œuvre que votre
prévoyance à fondée, et employez vos plus persévérants
efforts pour qu'elle ne s'écarte en rien de son orientation
primitive. Les nombreux obstacles et les difficultés qui
n'ont jamais manqué aux bonnes initiatives se rencontre-
ront sur le chemin où vous venez si généreusement d'entrer.
Mais Nous avons pleine confiance que votre sagesse sera
plus forte que les obstacles, et Nous espérons aussi que vos
hommes influents, clercs et laïques, pour qui il ne saurait être
douteux qu'il importe grandement de développer l'action
sociale catholique, et de chercher dans la vraie doctrine
catholique le salut de la société, vous aideront dans la me-
sure de leurs forces, et auront à cœur d'imiter le zèle si glo-
rieux de leurs ancêtres, qui, l'histoire nous l'a appris, ont si
bien mérité de la religion.
En attendant. Nous voulons vous encourager dans cette
si grave entreprise ; Nous louons sans réserve, et le projet
que vous avez formé, et la volonté avec laquelle vous vous
appliquez à le mettre à exécution, et cette louange Nous
vous la donnons publiquement.
Pour que les secours d'en haut 'soutiennent votre activité
archiépiscopale, et récompensent vos fidèles de leur con-
cours empressé, en témoignage de Notre dilection, et
comme gage des faveurs divines, Nous accordons de tout
cœur à vous et à tout votre diocèse la Bénédiction Aposto-
lique.
Donné à Rome, près Saint Pierre, le 2f jour de mai, de
l'an 1907, de notre Pontificat le quatrième.
Pie X Pape.
■Mi
— 71 —
( No 46 )
CIKCULAIKE AU CLEllGÉ
( Ai'chevèclié de Québec,
I 4 avril 1907.
I. Visite pastorale.
II. Décrets de Sa Sainteté Pie X relativement à la Sainte Communion,
m. Formule abrégée jiour l'administration de rExtréme-Onction en cas de
nécessité.
1 V. Nouvelles indulgences attachées à la célébration du mois du Sacré-Cœur
de Jésus.
V. Retraites pastorales.
Bien chers Collaborateurs
I
Vous recevrez, avec ma présente circulaire, l'Itinéraire de
ma visite pastorale.
Alin que personne ne les oublie, je renouvelle ici les recom-
niaudatious déjà faites ces années dernières. Tout devra être
préparé et mis eu bon ordre avant l'arrivée de rarchevèque:
rapport annuel complet, cahier des confirmés et liste des con-
firmands, journal des recettes et dépenses de la Fabrique avec
les reçus, comptes, livrets de banque, cahiers des bancs et du
casuel, redditions de comptes des marguilliers, et celles des
syndics ou procureurs, s'il y en a ; registres des délibérations
de la Fabrique, ainsi que des baptêmes, mariages et sépultures,
cahiers de prônes, de recensement de la paroisse, des confré-
ries, des intentions de messes, papiers delà Fabrique, docu-
ments épiscopaux.
— 72 —
Pendant deux semaines avant l'.u rivée de l'archevêque
pour la visite pastorale, on récitera dans les paroisses (i ai
attendent celte visite — les dimanches et lètes après le sermon,
la semaine après la dernière messe — trois Pater et trois Ave.
Je recommande instamment à toutes les familles la récitation
en commun de ces mêmes prières, chaque soir de cette môme
quinzaine, afin d'attirer sur cette visite pastorale les bénédic-
tions du Ciel. C'est par la prière qu'on obtient les grâces de
Dieu et sans la grâce nous ne pouvons absolument rien dans
l'ordre du salut. Qusecunujuc pelieritis in oralione endettes, acci-
pietis. — Sine me nihil poteslis facere. E.xhortez vos paroissiens
à se réconcilier tous avec le bon Dieu en ces jours de salut et
à s'approcher delà Table Sainte, afin de gagner l'indulgence
plénière (jue le Souverain Ponlile accorde à l'occasion delà
visite. Préparez-les à l'avance comme pour une retraite.
H
Quoique les décrets qui ont été rendus par la S. C. du
Concile et approuvés par Notre Trè.i Saint Père le Pape Pie X
relativement à la sainte communion aient déjà été publiés, je
crois utile de les résumer ici pour l'avantage de ceux qui ont
le devoii- de les appliquer.
!• Tous les fidèles^ de queliiue classe ou (îondiliou qu'ils soient,
peuvent être admis à la communion fréquente et quotidienne,
pourvu qu'ils possèdent l'état de grâce et reçoivent le sacre-
ment avec une intention droite et pieuse.
L'intention droite consiste en ce que le communiant ne soit
pas conduit par l'habitude, par la vanité, ou par des raisons
humaines, mais qu'il communie pour plaire à Dieu, pour
s'unir plus étroitement à lui par la charité, et pour opposer ce
remède divin à ses infirmités et à ses défauts.
Ce décret devra être lu, chaque année, peudaul l'octave du
Saint-Sacrement, dans toutes les communautés religieuses de
l'un ou l'autre sexe.
«Les curés, confesseurs, prédicateurs f/fwo?i/. selon rensei-
gnement autorisé du Catéchisme Romain, exhorter fréquem-
— 73 —
mpiit et .avec grand zèle le peuple chrétien à une aussi pieuse
et salutaire pratique. »
2° «La romrnnnion rr<^(|upnte et quoliflieniie devra être favo-
risée surtout tlaiis tous les instituts religieux ; on doit la pro-
mouvoir particulièrement dans les séminaires des clercs, dont
les élèves se destinent au service des autels, de même dans les
antres maisons d'éducation chrétienne de tout genre, i.
> Cette prati(|ue concerne également les enfants qui vien-
nent de faire leur première communion et qui vivent dans le
monde, on dehoi-s des séminaires et des collèges.
4" Le décret du 7 décembre 1006 fixe le nombre des commu-
nions permises à certains malades avec dispense du jeûne
eucharistique.
Quand quelqu'un est malade depuis un mois et qu'il n'y a
pas d'espoir d'une giiérison prochaine, il peut, — de vàvis de son
confesseur, même après avoir pris (jnelque nourriture liquide
fper modum polus) si cela lui est nécessaire — recevoir la sainte
Kucharistie une ou deux fois la semaine, s'il habite une mai-
son ayant une chapelle ou oratoire domestique, soit que le
Saint Sacrement y soit conservé ou que seule la sainte messe
y soit autorisée.
F'our les autres malades qui habitent plus ou moins loin
de l'église, on leur permet la communion une ou deux fois par
mois.
Ces communions ne se distinguent en rien des autres, en ce
qui concerne les cérémonies rituelles.
ô" La confession hebdomadaire ou de quinzaine n'est plus
re{jiiise pour le gain des indulgences, quand on otique la
communion quotidienne. (Décret du 14 février I90b.j
III
La Congrégation du Saint-Oflice a donné une formule abré-
gée pour l'administration de rKxtrême-Onction en cas de
nécessité. La voici: '^Per islam sanctam umlionem indulgeat
tibi Dominus quidquid deliquisli. Amen.» — Le décret se tait sur
— 74 —
IHI
la raaniôre rio fain> l.!s onctions. On s'on linidia donc anx
proscriptions dn Hitn.d : en prononçant 1rs paroles ci-dessns,
W. pnHn' oindra l'un d.-s cinii sens, on micnx, lo Iront pris
l'omiîiH siège do tous les sens.
IV
Par un rescril en date du 8 août lOOfi, Notre Saint P(>re le
Pape airorde les laveurs exceptionnelles (jui suivent h la pra-
tique du mois du Sacré-C(enr, pralicine déjà enrichie de pré-
cieuses indulgences par les Souverains Pontifes:
1°' Indulgence plénière loties quolies, applicable anx âmes du
purgatoire, le 30 juin, dans les églises où le mois du Sacre-
Cœur aura été célébré avec solennité ;
■1" Le privilège de l'autel grégorien ad instar, îi la messe du
30 juin, pour les prédicateurs du mois du Sacré-Cœur e: pour
les recteurs des églises où cet exercice aura été célébré ;
3° Pour les (lersonnes qui propagent ce saint exercice, une
indulgence de r)00 jours, à gagner pour loulc . ouvre faite pour
le propager ou le l'aire mieux célébrer; de plus, une uulul-
geiice plénière pour les communions reçues dans le mois de
juin : le tout applicable aux Ames du purgatoire.
Propagez autant que possible la dévotion au Sacré-Cœur de
.lésus et" exhortez vos ouailles à le prier, pendant le mois de
juin, pour la conversion des pécheurs, pour le succès de la
croisade conlr(; l'intempérance, pour la préservation de la foi
et des bonnes mœurs au milieu de notre peuple. N'oubliez
jamais non plus dans vos prières notre bien-aimé Pontife
suprême. Pie X, si cruellement éprouvé à l'heure présente ou
loules les puissances de l'enfer sont lignées contre l'Kglise; il
est le père de nos âmes, le pasteur des pasteurs et des fidèles :
c'est un impérieux devoir pour nou.s tous de Paiderdenos
aumônes spirituelles et matérielles.
V
La retraite pastorale de MM. les curés de l'archidiocèsa com-
mencera limauche soir, le 11 août, et se terminera samedi
matin, le 17, par la rénovation des promesses cléricales. —La
sHcnnde — celle de MM. les vicaires, aumôniers, prêtres de
75 —
sfiiuiiairrs et dt.' coUof^i's — coiimuMicfi'ii lundi, le -JH août, à 2
lif'ures après-midi, et se t«rmiiit!ra samedi, le 31.
Lundi malin, le 2G, à 0 heures précises, aura lieu, à la salle
des cours du (Irand Séminain;, l'examen des jeunes prêtres
i|ui n'ont pas eneore subi les ijualre examens annufds prescrits
par nos conciles provinciaux de Québec. — Comme les années
passées, cet examen se feca par écrit sur les matières qui ont
clé indiiiuées dans une circulaire de l'automne dernier. Il»
ilevront en môme temps rem(!ttie au président de l'examen
les dtîux sermons sur les sujets déterminés.
Tous les prêtres de l'archidiocèse, sans exception, sont strie-
trrnent tenus de suivre les exercices de l'une ou l'autre des
i(!lraites, à moins de raisons bien graves (|ui devront être sou-
mises au jiijiemeiit et à l'approbation de l'Ordinaire.
i-a retraite (iiM! vous allez l'aire cette année sera probable-
ment pour (juelqn'un d'entre vous la dernière de votre vie;
l't, lors même ([ne la, mort ne devrait pas vous frapper, il
importe beaucou[> de profiter de cette <j;rAce très précieuse qne
le bon Dieu vous accorde. Absorbés comme vous l'êtes, durant
toute l'aimée, par les travaux de votre pénible ministère, vous
n'avez pas toujonrs beaucoup de temps pour faire un sérieux
retour sur vous-mêmes, et voir où vous en êtes avec le
Dieu dont vous êtes les représentants ici-bas. La retraite
vous permettra d'examiner, à loisir et sous les regards de
Dieu, comment vous vous êtes acquittés de vos redoutables
Iniictions, avec iiuel succès vous avez lutté contre l'ennemi
lie tout bien, avec quel zèle vous avez travaillé à détruire le
rè^ne du péché dans les âmes, à vous sanctifier vous-mêmes
il à sanctifier ceux dont vous èles chargés Vous viendrez
donc tons à la retraite avec un désir sincère d'en profiter et
de devenir de saints prêtres, n SacerrJos, nous dit saint Jean-
(liirysoslome, débet vilnvi habere imnuiculaïam^ul omnes in illum
viiiiti in aliquod i n\plar excellens intuecintur. Idcirco enim nos
Deus elrrjit, ut siuuis quasi luminaria, et mmjistri cœterorum effi-
i-iamur, ac veluti angeli cum hominibus versemur in terris. »
Agréez, bien chers Collaboralenrs, l'assurance de mon
dévouement bien sincère en N.-S.,
f Louis-Nazaihe, Arch. de Québec.
87
(No 48)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec
15 novembre 1907.
I. Le Décret LnnU'utahiU nane exitu du S. Olfice et l'Encyclique Pa/<ceii-
di dominiri ;/>'i-!lin de N. S. P. le Pape Pie X.
II. Le Décret -Ve temere de la S. C. du Concile sur les Fiançailles et le
Mariage.
IIL (,>uéto du Denier de Saint-Pierre à l'aire dans tontes les églises le 8
décembre.
IV. Cas de conférences ésiastiquos.
V. Matière d'examen et sujets de sermons pour les jeunes prêtres.
VI. Indulgence pléuièrc pour lii renouvellement îles |)romesses du baptême
en la fête de la Sainte Trinité.
\'II. Addition à laire à l'annonce! de la fête du Saciv (Jrenr do .K'sus.
Vlll, La sainte coniniiuiion dans les oiatoires ])iivcs.
L\. .Messe do minuit et privilège de distribuer la sainte conininiiion dans
les oratoires oi'i l'on couseri'e le Saint-Sacrement.
X. La Société lie Temiiéranee et la Ligue antialcoolique.
.\1. Départ pour l'Europe,
Bien chers Collaborateurs, >
je vous transmets, avec la 'présente circulaire, le Décret
Launntabiii saiic ixitit de la Sainte Inquisition Komaine et
l'Encyclique Pasccndi Doiniiiici grcgis de Sa Sainteté PieX.
C^es deux documents sont la condamnation formelle des
erreurs des modernistes ; ils apportent lumière et soulage-
ment au.\ catholiques sincères, mettent fin au dévergondage
— 88 —
des novateurs et feront époque dans l'histoire de l'hghse.
Vous les avez déj;\ lus et relus, j'en suis sûr, dans les jour-
naux et revues qui vous arrivent de tous côtés, mais j'ai cru
qu'il était nécessaire de vous les communiquer spécialement,
afin que vous puissiez les garder dans vos archives parois-
siales, les étudier et les méditer à loisir.
Il vous sera facile de constater que le modernisme est un
assemblage de doctrines erronées qui tendent à saper le
christianisme par sa base. On est stupéfait de voir des hom-
mes qui se prétendent catholiques arriver â la négation des
vérités fondamentales de notre sainte religion sur l'autorité
de l'Eglise en matière d'interprétation des Ecritures ; sur
la nature et l'extension de l'inspiration des Livres Saints ;
sur leur véracité et leur authenticité ; sur la nature véri-
table de la révélation ; sur l'essence de nos dogmes et l'as-
sentiment que nous leur devons ; sur la divinité de Jésus-
Christ et la conscience qu'il avait de sa dignité messianique,
sur sa science, sa mort expiatrice et sa glorieuse résurrec-
tion ; surlessa".;ements; sur la constitution de l'Eglise,
la durée et l'étendue de ses pouvoirs ; sur la doctrine de
l'Eglise et la morale évangélique ; sur la nécessité de réfor-
mer les concepts de cette doctrine pour la concilier avec
la science et les progrès modernes. N'est-ce pas là répudier
les enseignements de tous les Papes et de tous les con-
ciles œcuméniques ? Cette haute critique, cette prétendue
science dont nos modernistes font parade, cette évolution
doctrinale qu'ik ne cessent de prôner, sont-elles autre chose
qu'une audacieuse tentative de la raison humaine qui cher-
che à s'émanciper peu à peu de toute révélation ?
Il est nécessaire de bien connaître les multiples erreurs
que le Vicaire de Jésus-Christ vient de condamner ; elles
n'ont pas encore envahi notre Canada, mais elles sont
actuellement en vogue dans des pays avec lesquels nous
entretenons de continuelles relations. Afin d'en prévenir et
empêcher la diffusion au milieu de nous, il faut s'en rendre
compte et pour cela étudier soigneusement le Décret qui les
reproduit au nombre de soixante-cinq et la magistrale
89
Encycl" r qui en est le commentaire indispensable et sou-
veraiiiC ■■■ jnt autorisé.
II
La S. C. du Concile a rendu, avec l'approbation du Saint
Père, le Décret que vous connaissez déjà relativement aux
fiançailles et au mariage et que je vous transmets aujour-
d'hui. Ce Décret est extrêmement important et devra être
porté à la connaissance des fidèles ; il deviendra en force le
jour de Pâques, 1908.
Advenant le mois de janvier prochain, époque où les re-
KMstres paroissiaux sont renouvelés, vous ferez bien de vous
conformer de suite aux numéros 2 et 3 de l'Article ix du
Décret, lesquels se lisent comme suit :
"2. Le curé notera, en outre, sur le registre des baptêmes
(lue le conjoint a contracté mariage tel jour en sa paroisse.
Si le conjoint a été baptisé ailleurs, le curé qui a assisté au
mariage en informera directement ou par l'intermédiaire de
la Curie épiscopale, le curé de la paroisse où le baptême a
eu lieu, pour que ce mariage soit inscrit au livre même des
baptêmes.
3. Toutes les fois qu'un mariage est célébré selon les rè-
gles des articles 7 et 8 (de ce Décret), le prêtre, dans le pre-
mier cas, les témoins dans le second, sont tenus solidaire-
ment avec les contractants à veiller à ce que le mariage con-
tracté soit rapporté le plus rapidement possible dans les
livres prescrits. "
L'Eglise, en ce point, devance ceux qui s'occupent de la
tenue des registres et qui demandent à peu près ce que le
Saint Père ordonne dans ce Décret.
III
La seconde collecte de la présente année pour le Denier
de Saint Pierre devra se faire dans toutes les églises et cha-
pelles de l'archidiocèse et à toutes les messes le 8 décembre.
90 —
jour de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge. Vous
voudrez bien relire en chaire et commenter, au besoin, le
second article de ma circulaire du 29 janvier 1907, qui a trait
;\ la pénible condition financière dans laquelle se trouve
actuellement Notre Très Saint Père le Pape Pie X et l'obli-
fiation qu'il y a pour tous les bons catholiques de venir à
son secours- Le Souverain Pontife, Vicaire de Jésus-Christ,
charjïé de l'administration de l'Eglise c|ui embrasse les
fidèles du monde entier, a droit, encore plus que les autres
pasteurs des âmes, à ce (lue ses enfants spirituels le mettent
en état, par leurs aumônes, de subvenir aux dépenses inhé-
rentes à sa dignité de souverain et de chef de la chrétienté
En conséquence, vous n'oublierez pas, le premier diman-
che de l'Avent, i"' décembre, de prévenir vos ouailles d'ap-
porter leur aumône, telle cjue demandée, le 8 décembre, jour
où se fera la collecte.
Je nourris le feune espoir que vous saurez stimuler le zèle
de votre peuple en faveur de notre bien-aimé Pontife et ciue
la recette sera abondante. Il se fait, hélas : tant de dépenses
inutiles, sinon très blâmables, dans notre pays ! Si l'on vou-
lait en reporter une ])etite partie sur des (tuvres comme
celle (|i!t> je vous reconunande présentement, on ferait des
merveilles.
Le produit de la collecte devra, connue toujours, être
transmis sans retard à Mgr H. Têtu, procureur de l'Arche-
vêché.
IV
Vous voudrez bien donner toute l'attention i)ossible aux
cas des conférences ecclésiastiques pour up^. Plusieurs de
ces cas ont trait aux erreurs en vogue à notre époiiue et
spécialement à celles (lue Sa Sainteté Pie X a condamnées
récemment dans son Encycli<|ue Pasrciidi domiidci ,iin\i>:is.
Il est à désirer qu'à la conférence du mois de janvier on
s'occupe d'étudier à fond le Décret AV Av/zr/csur les fiançail-
les et le mariage, afin (|u'on soit préparé à l'appliijuer exac-
tement à partir de Pâ(|uesoù il aura force de loi.
91 —
Les sujets d'examen des jeunes prêtres pour 1908 seront
les suivants :
Dop:me : De ] \-r/>o incaniato.
Morale : De coiitmctibus.
Histoire ecclésiastique : De Eaicsùe opcra ni cdmanda
JllVCIltUtC.
Droit canonique : De imvmnitatilnis ecelenastieis.
Sujets de s^^rmons :
'" lus Anges et leur mission.
•-'" Devoirs des parents relativement à F éducation de leurs
infants.
Prière aux intéressés de relire l'article de la Discipline
concernant l'examen des Jeunes prêtres.
VI
Après l'anonce de la fête de la Sainte Trinité, qui se
trouve à la pa^je 104 de V Appendice au Rituel, M. le curé
ajoutera ce qui suit :
"Notre Saint Père le Pape Pie X, par un décret de la
S. C. des Indulgences du i" juin 1906, a accordé une indul-
gence plénière pour le renouvellement des promesses du
baptême en la fête de la Sainte Trinité.
"Pour gagner cette indulgence applicable aux âmes du
purgatoire, il faut assister dévotement à la cérémonie solen-
nelle de la rénovation des promesses du baptême, faite dans
l'église^paroissiale ou autre du consentement de l'Ordinaire,
eu la fête de la Sainte-Trinité, et satisfaire aux conditions
ordinaires de la confession, de la communion et d'une prière
aux intentions de Sa Sainteté."
VII
A la page no de V Appendice au Rituel il faudra ajouter
ce qui suit à l'annonce de la fête du Sacré-Cœur de Jésus :
— 92 —
" Pour perpv'îtuer le souvenir de la consécration solennelle
du genre hunic n au Sacré-Cœur de Jésus faite par Léon
XIII en 1899, Ni tre Saint Père le Pape Pie X ordonne que,
chaque année, le jour même de la fête du Sacré-Cceur, dans
toutes les éj^lises paroissiales ou autres où se célèbre la
même fête, l'on récite la formule de consécration comman-
dée par son prédécesseur d'illustre mémoire, devant le Saint
Sacrement e.\i)osé, en y ajoutant la récitation des litanies
du Sacré-Cœur.
"En conformité à cette prescription de Sa Sainteté, 'Pie X,
le jour de la fête du Sacré-Cœur, nous chanterons (ou nous
célébrerons), à heures, une messe à laquelle nous
réciterons ces prières et nous ferons cette consécration.
"Le Saint Père accorde à tous les fidèles qui y assisteront
dévotement et le cœur contrit, en priant à ses intentions,
une indulfitence de sept ans et sept quarantaines ; en outre,
une indulgence plénière à ceux qui se seront confessés et
auront reçu la sainte communion. Ces indulg^ences sont
applicables aux âmes du purgatoire. "
FORMULE DE CONSÉCRATION À RÉCITER LE
JOUR DE LA FETE DU SACRE-CŒUR
DE JÉSUS
Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un
regard sur nous, cjui sommes humblement prosternés devant
votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous ;
et, afin de vous être plus fermement unis, voici cjue, en ce
jour, chacun de nous se consacre spontanément à votre
Sacré-Cœur.
Beaucoup ne vous ont jamais connu ; beaucoup ont mé-
prisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux
Jésus, ayez pitié des uns et des autres, et ramenez-les tous à
votre Sacré-Cœur.
Seigneur, soyez le Roi non-seulement des fidèles (lui ne se
— 93 —
sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodi-
gues (lui vous ont abandonné ; faites (lu'ils rentrent bientôt
dans la maison paternelle pour qu'ils ne périssent pas de
misère et de faim.
Soyez le Roi de ceux que des opinions erronées ont trom-
Ijés et de ceux que la discorde a désunis ; ramenez-les au
port de la vérité et à l'unité de la foi, afin que bientôt il n'y
ait plus qu'un troupeau et qu'un pasteur. Soyez enfin le
Roi de tous ceux qui sont encore attachés aux antiques su-
perstitions païennes, et ne refusez pas de les arracher aux
ténèbres pour les conduire à la lumière et au royaume de
Dieu. Accordez, Seigneur, â votre Eglise, une liberté sûre
et sans entrave ; accordez ù tous les peuples, l'ordre et
la paix ; faites que, d'un pôle à l'autre, une seule voix
retentisse :
" Loué soit le divin Cœur qui nous a acquis le salut ; à lui
gloire et honneur dans tous les siècles. Ainsi soit-il."
Il faut remarquer que ce décret de Sa Sainteté Pie X
n'abroge pas le décret iv" du v" Concile de Québec qui
ordonne de renouveler chaque année, dans chacune des
l>ai-oisses de la province de Québec, la consécration publi-
(lue et solennelle au Sacré-Cœur à la suite de la procession
du Saint-Sacrement qui se fait le dimanche après l'octave
de la Fête-Dieu. La consécration, ce jour-là, se fera par la
formule qui se trouve dans V Appendice au Rituel (page m).
Cette formule a été approuvée par la S. C. des Indulgences,
par un décret en date du 26 juillet 1877 et enrichie par
X. S. P. le Pape Pie IX d'une indulgence plénière accordée
à toutes les personnes de la province de Québec qui, s'étant
confessées et ayant communié, la réciteront ou l'enten-
dront attentivement et dévotement, dans une église ou
ailleurs, le dimanche de la solennité du Sacré-Cœur.
VIII
Jusqu'ici, lorsque la Sacrée Congrégation des Rites accor-
dait l'Induit de célébrer la messe dans un oratoire privé,
elle n'y incluait pas le pouvoir de distribuer la sainte corn-
— 94 —
munion, et pour obtenir ce j^rivilc'-fïe, il fallait faire une
demande spéciale ;\ la(iuelle on réi)ondait })arun rescrit vala-
ble pour ceu.\-U\ seuls qui jouissaient de l'Induit.
Le Saint Père, pour donner un nouveau témoignage de
son désir de réjiandre la communion fré(|uente et d'y exci-
ter davantage les fidèles, par un Induit en date du 8 mai
1907, ordonne cju'à l'avenir, dans toutes les concessions d'o-
ratoires privés, on y inclue la faculté de donner la sainte
communion et déclare de plus cjue ceux qui jouissent déjà
de la faveur de l'oratoire privé, bénificieront de ce i)ouvoir
sans qu'il soit besoin de recevoir un nouveau document à
cet effet.
Cet Induit du 8 mai 1907 porte cjue les droits des curés
demeurent toutefois dans leur intégrité.
D'après les commentaires des"Ephémérides Liturgiques,''
(livraison des mois de septembre, octobre, 1907, N'" 9-10 de
la xxie année,) ces droits curiaux se limitent à la distribu-
tion (L la sainte communion pour l'accomplissement du
devoir pascal et pour la communion des malades. Encore,
faut-il que, dans ce dernier cas, il s'agisse du saint viatique.
IX
Dans sa munificence apostolique, le Saint Père Pie X,
l^ar un décret en date du i" avril IÇ07, de la Sainte Congré-
gation de l'Inquisition Romaine, pour favoriser la piété des
fidèles envers le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu,
accorde à tous les sanctuaires publics ou privés où l'on con-
serve le saint Sacrement, dans les instituts religieux ou les
congrégations pieuses ou les séminaires, d'avoir, dans la
nuit de Noël, les trois messes liturgiques, ou une seule
d'entre elles, suivant les circonstances, avec le privilège d'y
distribuer la sainte communion à tous ceux qui le désireront.
Le Saint Père déclare en même temps que l'audition d'une
de ces messes suffira pour remplir le précepte ce jour-là.
X
Nous devons remercier Dieu des excellents résultats que
la campagne anti-alcoolique a produits, depuis un an, dans-
— 95 —
notre région. Avec une entente et un zèle qui vous hono-
rent, vous avez travaillé à enrayer le fléau de l'intempé-
rance, et vos labeurs, fécondés par la grâce de Dieu, ont été
couronnés de succès.
De toutes les paroisses du diocèse m'arrivent les nouvelles
les plus consolantes : la paix et le bonheur rognent main-
tenant dans des familles que l'ivrognerie rendait malheu-
reuses ; les dettes se paient plus facilement ; l'aisance renaît
partout ; les désordres ont en partie disparu ; le bon Dieu
est moins offensé.
La prédication de nos apôtres a porté ses fruits ; elle a
remué nos populations, elle les a éclairées et touchées.
On s'est enrôlé en très grand nombre dans la société de
Tempérance, et la lutte contre les licences d'auberge et les
débits occultes de boissons enivrantes est devenue partout
plus facile et plus efficace.
Toutefois, si nous voulons conserver les fruits précieux de
la victoire remportée sur l'alcoolisme, il importe de ne pas
mettre bas les armes, mais plutôt de surveiller les démarches
de l'ennemi et de continuer à combattre vaillamment pour
cette cause à la fois religieuse et patriotique. C'est pourquoi
je vous engage à faire prêcher, dans le cours de l'année
1908, une couple de sermons spéciaux sur la tempérance et
à faire renouveler solennellement les promesses déjà faites
par les sociétaires. N'oubliez pas non plus de faire prier
vos paroissiens dans leurs familles et à l'église, pour que le
fléau de l'ivrognerie ne vienne plus jamais envahir et ruiner
notre pays.
Je recommande à votre attention la Ligue antialcoolique
formée à Québec, il y a quelques mois, par l'élite de notre
société canadienne-française. Plusieurs citoyens éminents
se sont faits conférenciers dans les intérêts de la cause de
la tempérance et leur parole éloquente et convaincue a fait
un très grand bien. Ils sont disposés à continuer cette
œuvre d'apostolat partout où l'on pourrait avoir besoin de
leur concours.
96 —
Afin de donner de la vie :\ vos sociétés de tempérance, il
serait opportun de les affilier ;\ la Litjue antialcooli(iiie de
Québec et de les tenir constamment en rapport avec son
comité de récrie. C'est un excellent moyen de tenir vos
sociétaires en éveil, toujours sur la brèche pour signaler les
dangers et repousser les attatpies sans cesse renaissantes de
l'ennemi. La Liyue, bien or^^anisée et comptant plus de
cent mille membres, sera une force irrésistible pour la bonne
cause auprès de nos conseillers municipaux et de nos légis-
lateurs.
C'est par la i)nèrc, par l'action, par la vi^nlance et la
lutte coura!,'euse (pie vous réussirez a maintenir vos ouailles
dans la sobriété, dans la fidélité ;\ leurs promesses.
XI
Je i)artirai pour l'Europe lundi, 25 novembre et m'embar-
querai, jeudi, le 2H, sur la Sûîu'/c, de la lifïne transatlantique
française pour le Havre.
Ma santé est depuis riuelque temi)s dans une condion pré-
caire et c'est sur l'ordre de mon médecin fpie j'entreprends
ce vo\a},'e (jui, je l'espère, ne sera pas de lont^ue durée.
Vous voudrez bien prier pour moi et faire prier vos bons
paroissiens. De mon côté, je ne vous oublierai pas au
saint sacrifice de la messe.
Lorsque les rubri(iues le permettront, vous direz à la
messe l'oraison /'/-o quacuinquc ncccssitatc, et vous deman-
derez à vos fidèles de vouloir bien réciter tous les jours, en
famille, un Palcr et un A-.'c à mes intentions.
Durant mon absence, Monseijîneur C.-A. Marois, Vicaire-
Général, sera administrateur du diocèse. L'esprit sacer-
dotal dont vous êtes tous animés lui rendra, je n'en doute
pas, sa tâche aussi asjfréable que facile.
Agréez, chers Collaborateurs, l'expression de mes senti-
ments les i)lus dévoués en Notre-Seigneur.
t Louis-Nazaire, Arch. de Québec.
97-^
DECRKq^
SOCLES FlApLLES ET LE MARl/lGE
publié par 1 ordre et l'autorité de N. T. S. P. le Pape Pie X
par la Sacrée Congrégation du Concile
les senti-
En vue d'empccher que ne soient contractes téméraire-
ment ces manaf,'es clandestins c,ue l'É,.lise de Dieu, pour
des mot. s très justes, a toujours abhorrés et prohibé . le
Conc.le de Trente (ch. i".- session xx.v. De la rrfonur du
»,ana^c) prit la safîe mesure suivante: "Ceux qui tente-
ront de contracter maria.^e autrement qu'en présence du
urc. ou d un autre prêtre autorisé soit par le curé lui-même
oit par -Ordinaire, et de deux ou trois témoins, le saini
Concile les rend absolument inhabiles à contracter de cette
sorte et décrète que de tels contrats sont nuls et sans effet. "
Mais ce saint Concile ayant ordonné que ce décret* fût
in ïef^H -7'"' ^f '"'''' '^^"''^"^ ^'^'■^•t applicable que
dans les endroits ou il aurait été promul,nié. il arriva que de
nombreuses contrées, où cette publication n'avait pas été
a.te furent privées du bénifîce de la loi du Concile de
/rente, et en sont privées aujourd'hui encore, restant tou-
KHirs aux prises avec les imprécisions et les inconvénients
de 1 ancienne discipline.
Et là même où la législation nouvelle est en vigueur, toute
d.fficulté n'a pas été levée. Souvent, en effet; un doute
— 98 —
grave /HiJ)siste quand il s'agit de décider quel est le curé en
présence duquel le mariage doit êtrt* contracté. Sans doute,
le droit canon établit que par " propre curé " il faut en-
tendre celui dans Ja paroisse ducpiel est situé le domicile
ou le quasi-domicile de l'un ou l'autre des contractants.
Mais, ( omme il est parfois difiicile de juj^er si le ([uasi-domi-
cile est certain, ii>eaucoup de maria^'es ont été exposés au
danfjer de nullité , ^eaucouj) aussi, soit par ik'norance soit
par fraude, se sont trouvés absolument illétîitimes et nuls.
Ces faits depuis longtemps déplorés, nous les voyons se
produire de nos jours avec d'autant plus de fré<pience que
se font plus facilement et plus rapidement les communica-
tions entre les pays même les plus éloignés. C'est pounjuoi
des hommes sages et très doctes ont jugé utile que quelcpu
changement fût introduit dans le droit touchant la forme de
la célébration du mariage. Un grand nombre d'éveques de
toutes les parties du monde, notanmient de villes impor-
tantes, où cette nécessité paraissait plus urgente, ont adressé
à ce sujet de pressantes prières au Siège apostolique.
En même temps des évoques, soit d'Europe — et c'est le
plus grand nombre — soit d'autres contrées, demandaient
avec instance qu'il fût paré au.x inconvénients qui résultent
des fiançailles, c'est-A.-dire des promesses de futur mariage
échangées sans solennité. En effet, l'expérience a suffisam-
ment montré les périls qu'entraînent de telles fiançailles :
d'abord, elles sont une incitation au péché et la cause pour
laquelle des jeunes filles inexpérimentées sont trompées ;
d'autre part, elles engendrent des différends et des procès
inextricables.
Emu par ces faits, N. T. S. P. le Pape Pie X, en raison
de la sollicitude qu'il porte à toutes les Églises, et désirant
employer quelque remède de nature à écarter les maux et
les dangers que nous venons de rappelrr chargea la S. Con-
grégation du Concile d'étudier cette qat^tion ';t de Lui pro-
poser ce qu'elle jugerait opportun.
Sa Sainteté voulut, en outre, avoir l'avis de la Commis-
siuM coiistitii.'f pour ro, fier le droit canon ;• .,. «nie celui
.les Ijiiiiienlissiines Canliiunix qui ont «'ti' rm.isis pour faire
l'artie (le la Coniinissi. n spéciale . harirée de préparer ce
nuMue (,Kle ; ceux-.,', ,1.. nu .„. .p-e la S. Con^rétration ,lu
< ..nnle. i,„n-iit A cei •■ fin de in^uentes réunions. Après
avoir re. ueilh les avis ,it tous, le Très Saint Père a ordonné
a la S. ( on^rréuation du Con. île de rendre un décit f conte-
nant les lois ai.pn.uvées prir Lui. de science certaine el
après tiiiVe rérie.xi<.n. lois qui régiraient désormais la disci-
pline des (ian<.ailles et du mariaw, et rendraient leur céU-
hiation aisée, aiithenti(jue et réijulière.
C'est pourquoi, en exécution du mandat aïKxstolicpie. la
S. C.ouureuation du Concile, par les présentes lettres, établit
et décrète ce qui suit :
DES FIANÇAILLES
;s procès
I
1. - Ne sont tenues pour valides et ne produisent eurs
effets canoniques que les fiançailles contractées par un .'-crit
siKiie des i.arties et, en outre, soit du curé, ou de l'Ordin lire
«lu lieu, soit au moins de deux témoins.
Si l'une des deux parties ou l'une et l'autre ne savent pas
'•cnre, il en sera fait mention dans l'écrit même, et on ajou-
''•i.-i un autre témoin, qui siynera l'écrit soit avec le curé
ou I Ordinaire du lieu, soit avec les deux témoins dont il a
ete i)arlé j)|us haut.
II. Le iiH.t " curé " dési^me ici et dans les articles sui-
vants not, seulement celui qui dinf,'e légitimement une pa-
roisse canoniquement ériy:ée. mais aussi, dans les pavsoù il
n va pas de i.aroisses canoni<iuement érigées, le pre'tre au-
Muel a ete confiée lé^ntimement charj^e d'amesdans un terri-
toire déterminé, et qui est assimilé à un curé ; et, dans les
PHv.s de missions où les territoires n'ont pas encore été par-
faitement délimités, tout prêtre universellement déléjjué
«lans une résidence pour le ministère des âmes par le supé-
rieur de la mission.
— 100 —
DU MARIAGE
III. -- Sont seuls valides les niariafi^es contractes devant
le curé, ou l'Ordinaire du lieu, ou un prêtre déléfïué par l'un
des deux, et devant au moins deux témoins, suivant toute-
fois les rendes formulées dans les articles ci-dessous et sauf
les exceptions portées aux articles vu et viii.
IV. — Le curé et l'Ordinaire du lieu assistent validement
au mariafie :
S I. A partir du jour seulement où ils ont pris possession
de leur bénéfice ou sont entrés en charge, à moins qu'ils
n'aient été par un décret public nominativement excommu-
niés ou déclarés suspens de leur office ;
S 2. Dans les seules limites de leur territoire, sur leciuel ils
assistent validement au mariage non seulement de leurs
sujets, mais même de ceux qui ne sont pas soumis ;\ leur
juridiction;
S 3. Pourvu que, sur l'invitation et la prière qui leur en est
faite, et sans être contraints par la violence ou une crainte
},n-ave, ils s'enquièrent du consentement des contractants et
reçoivent ce consentement.
V. — D'autre part ils y assistent licitement ;
S I. Après s'être régulièrement assurés que les époux sont
libres de contracter, suivant les règles du droit ;
S 2. Après s'être assurés, en outre, du domicile, ou au
moins du séjour d'un mois de l'un ou l'autre contractant,
dans le lieu du mariage ;
^i 3. A défaut de ces renseignements, le curé et l'Ordinaire
dti lieu ont l)esoin, pour assister licitement au mariage, de
l'autorisation du curé ou de l'Ordinaire propre de l'un ou
l'autre contractant, à moins que ne survienne une grave
nécessité cjui les en dispense ;
S 4. lui ce (|ui concerne les sans-domicile, il n'est pas per-
tnis au curé, hors le cas de nécessité, d'assister ;\ leur ma-
riage, à moins d'avoir référé ;\ l'Ordinaire ou au prêtre délé-
{jué par lui et d'en avoir obtenu l'autorisation ;
— 101 -
!^ 5. Dans n'importe qnel cas, la récrie sera de célc'brer le
nmnaRe devant le curé de l'épouse, à nioins ,„run motif lé.n-
lime n en dispense.
\I. - -Le curé et l'Ordinaire du lieu peuvent donner à u.;
autre prêtre déterminé et connu l'autorisation d'assister au
manafre dans les limites de leur territoire.
Mais ce délégué, pour y assister validement et licitement
est tenu de se conformer aux limites de son mandat et aux
.v,les fixées plus haut, pour le curé et l'Ordinaire du lieu.
<lans les articles iv et v.
^ II. -En cas de péril imminent de mort, et si l'on ne
l-eiit avoir la présence du curé; ou de l'Ordinaire du lieu ou
un prêtre délégué par l'un ou l'autre, pour pourvoir à la
'ouscence des époux et. s'il y a lieu. K^itimer les enfants
le inanaRe peut être validement et licitement contracté
«levant n'importe quel prêtre et deux témoins.
,.,y"^- r^"^''' ^'■'■'^«^•"e ^^"s quelque réfjion le curé, ou
I Ordinaire du lieu, ou le prêtre qu'ils ont déléi^nié. devant
MU. puisse se célébrer le maria^'e, fassent tous défaut et que
rette situation dure déjà depuis un mois, le mariajre peut
être validement et licitement contracté par un consente-
meut formel donné par les époux devant deux témoins.
rX -S I. Le maria-e célébré, le curé ou celui qui tient
sa place inscrira aussitôt sur le registre des mariasses les
noms des époux et des témoins, l'endroit et le jour où le
nuinajïe a été célébré et les autres indications, conformé-
nient aux prescriptions des livres rituels ou du propre Ordi-
naire, et cela même si c'est un autre prêtre délé^nié par lui
"u par 1 Ordinaire qui a assisté au mariage.
•^ 2 En outre, le curé notera sur le registre des bai.têmes
Hue le conjoint a contracté mariafre tel jour en sa paroiss..
^- le conjoint a été baptisé ailleurs, le curé qui a assisté au
'naria^^e notihera le susdit contrat, directement ou par l'in-
|ermed,aire de la curie épiscopale, au curé de la paroisse où
|e l.ai)teme a eu lieu. j)our que ce mariage soit relaté dan.
le re«;istre où est noté le baptême.
- 102 —
>! 3- Toutes les fois qu'un mariage est célébré selon les
refiles des articles 7 ou 8, le prêtre dans le premier cas, les
témoins dans le second, sont tenus solidairement avec les
contractant-; de veiller ;\ ce que le maria^j^e contracté soit
noté le plus tôt possible dans les livres prescrits.
X. — Les curés qui auraient violé ces prescriptions devront
être punis {)ar leurs Ordinaires suivant la nature et la gra-
vité de leur faute. En outre, ceux qui auraient assisté à un
mariasse contrairement aux prescriptions des paragraphes 2
et 3 de l'article 5, ne pourront garder pour eux les droits
d'étole, mais devront les remettre au propre curé des con-
tractants.
XI. — ?! I. Les lois ci-dessus établies obliffent, chaque fois
qu'ils contractent entre eux des fiançailles ou un mariage,
tous ceux qui out été baptisés dans l'Ef^lise catholique et
tous ceux qui du schisme ou de l'hérésie, se sont convertis à
elle, même si les uns ou les autres par la suite avaient apos-
tasie.
>5 2. Elles sont également obligatoires pour ce? mêmes
catholiques s'ils contractent fiançailles ou mariage avec des
non-catholicpies, baptisés ou non baptisés, même après avoir
obtenu la dispense d'empêchement de religion mixte ou
de disparité de culte, à moins qu'il n'ait été statué autre-
ment par le Saint-Siège pour un lieu particulier ou pour une
région.
S 3. Les non-catholic)ues, qu'ils soient ou non baptisés,
contractant entre eux, ne sont nulle part tenus d'observer
la forme catholique des fiançailles ou du mariage.
Le présent décret devra être considéré légitimement pu-
blié et promulgué par sa transmission aux Ordinaires ; et
ses dispositions auront partout force de loi à partir de la
solennité de Pâques de l'an prochain iyo8.
En attendant, tous les Ordinaires auront soin que ce
décret soit rendu public aussitôt qu2 possible et expliqué
dans toutes les églises paroissiales de leurs diocèses pour qu'il
soit convenablement connu de tous.
— 103 —
Les présentes lettres auront force de loi, en vertu d'un
ordre exprès de N. T. S. Père le Pape Pie X, nonobstant
toutes dispositions contraires, même dignes de mention spé-
ciale.
Donné à Rome, le second jour du mois d'août de l'an 1907.
t Vincent, card. cvêquc de Palcstrina, préfet
C. DE Lai, secrétaire
iprcs avoir
— 105 —
DÉCRET
DE LA
SAINTE INQUISITION ROMAINS ET UNIVERSELLE
Par un malheur vraiment lamentable, notre temps, qui
ne souffre aucun frein, s'attache souvent, dans la recher-
che des ventes supérieures, à des nouveautés au point que,
delaissan cequ. est en quelque sorte l'héritage du j^enrè
humam, .1 tombe dansles plus frraves erreurs. Ces erreurs sont
beaucoup p us dan^^ereusess'il s'agit des sciences sacrées, de
mterpretation de la Sainte Ecriture, des principaux mys-
e.es de la fo,. Or d est vivement déplorable qu'on rencon-
tre, même parmi les catholiques, un assez grand nombre
d ecnvams qui, sortant des limites fixées par les Pères et par
a Samte Lghse elle-même, poursuivent, sous prétexte dL
terpretation plus approfondie et en se réclamant du point de
vue h.stonque un prétendu progrès des dogmes qui. en réa-
iite, en est la déformation.
Mais, afin que de pareilles erreurs, qui se répandent cha-
que jour parmi les fidèles, ne s'implantent pas dans leur
esprit et n altèrent pas la pureté de leur foi, il a plu à N T
^^ i. Pie X, Pape par la divine Providence, de faire noter
et reprouver les principales d'entre elles par le ministère de
la bainte Inquisition romaine et universelle.'
En conséquence, après un très soigneux examen et après
avoir pris l'avis des Révérends Consulteurs, les Eminentis-
simes et Révérendissimes Cardinaux Inquisiteurs généraux
en matière de foi et de mœurs ont jugé qu'il v avait lieu de
•éprouver et de proscrire les propositions suivantes comme
elles sont réprouvées et proscrites par le présent Décret
gênerai:
— 106 —
I. — La loi ecclésiastique qui prescrit de soumettre à une
censure préalable les livres concernant les divines Ecritures
ne s'étend pas aux écrivains qui s'adonnent à la critique ou
exéjîèse scientifique des livres de l'Ancien et du Nouveau
Testament.
II. — L'interprétation des Livres Saints par l'Efjlise n'est
sans doute pas à dédaif^ner ; elle est néanmoins subordonnée
au jugement plus approfondi et à la correction des exégètes.
III. — Des jugements et des censures ecclésiastiques por-
tés contre l'exégèse libie et plus savante on peut inférer
que la foi ])roposée par l'Eglise est en contradiction avec
l'histoire et que les dogmes catholiques ne peuvent réelle-
ment pas se concilier avec les vraies origines de la religion
chrétienne.
IV. — Le magistère de l'Eglise ne peut, même par des
définitions dogmatiques, déterminer le vrai sens des Saintes
Ecritures.
V. — Le dépôt de la foi ne contenant que des vérités
révélées, il n'appartient sous aucun rapport à l'Eglise de
porter un jugement suç les assertions des sciences humaines.
VI. — Dans les définitions doctrinales l'Eglise enseignée
et l'Eglise enseignante collaborent de telle sorte qu'il ne
reste à l'Eglise enseignante qu'à sanctionner les opinions
communes de l'Eglise enseignée.
VII. — L'Eglise lorsqu'elle proscrit des erreurs, ne peut
exiger des fidèles qu'ils adhèrent par un sentiment intérieur
aux jugements qu'elle a rendus.
VIII. — On doit estimer exempts de toute faute ceux qui
ne tiennent aucun compte des condamnations portées parla
Sacrée Congrégation de l'Index ou par les autres Sacrées
Congrégations Romaines.
IX. — Ceux-là font preuve de trop grande simplicité ou
d'ignorance qui croient que Dieu est vraiment l'Auteur de
la Sainte Ecriture.
X. — L'inspiration des livres de l'Ancieii Testament a
— 107 —
tament a
rnnsisté en ce que les écriviins d'Israiil ont transmis les doc-
trines rellRieuses sous ur aspect particulier, peu connu ou
iiK-nie ijïnoré des Gentils. -
^"^I- ~ L'insi)iration divine ne s'étend pas de telle sorte à
toute l'Ecriture Sainte qu'elle préserve de toute erreur toutes
et chacune de ses parties.
XII. — L'exéRète, s'il veut s'adonner utilement aux étu-
des bibliques, doit avant tout écarter toute opinion précon-
çue sur rorif,nne surnaturelle de l'Ecriture Sainte et ne pas
l'Hiterpréter autrement que les autres documents purement
humains.
XIII. -— Ce sont les évanpélistes eu.x-mêmes et les chré-
tiens de la seconde et de la troisième génération qui ont
artificiellement élaboré les paraboles évangéliques, et ont
ainsi rendu raison du peu de fruit de là prédication du Christ
chex les Juifs.
-"^IV. — En beaucoup de récits les évangelistes ont rap-
l)orté non pas tant ce qui est vrai que ce qu'ils ont estimé,
(luoique faux, plus profitable aux lecteurs.
'"^^'■7- Les Evangiles se sont enrichis d'additions et de
corrections continuelles jusqu'à la fixation et à la constitu-
tion du Canon ; et ainsi il n'y subsista de la doctrine du
Christ que des vestiges ténus et incertains.
•^^ L —Les récits de Jean ne sont pas proprement de
l'histoire, mais une contemplation mystique de l'Evangile ;
les discours contenus dans son Evangile sont des médita-
tions théologiques sur le mystère du salut dénuées de vérité
historique.
XVII._— Le quatrième Evangile a exagéré les miracles
non seulement afin de les faire paraître plus extraordinaires,
mais encore pour les rendre plus aptes à caractériser l'œuvre
et la gloire du Verbe Incarné.
XVIII. — Jean revendique, il est vrai, pour lui-même le
caractère de témoin du Christ ; il n'est cependant en réalité
<iu'un témoin éminent de la vie chrétienne ou de la vie du
Christ dans l'Eglise à la fin du i" siècle. '
J
108
XIX. — Les e.xépfôtes hétérodoxes ont plus fidèlement
rendu le sens vrai des Ecritures que les exéRÔtes catholiques.
XX. — La Révélation n'a pu être autre chose que la cons-
cience acquise par l'homme des rapports existants entre
Dieu et lui.
XXL ■ — La Révélation qui constitue l'objet de la foi catho-
lique n'a pas été complète avec les Apôtres.
XXn. — Les dofïmes que l'Efîlise déclare révélés ne sont
pas des vérités descendues du ciel, mais une certaine inter-
prétation de faits religieux que l'esprit humain s'est formée
par un laborieux effort.
XXIIL — Il peut exister et il existe réellement entre les
faits rapportés dans la Sainte Ecriture et les dogmes de
l'Eglise auxquels ils servent de base une opposition telle que
le critique peut rejeter comme faux des faits que l'Eglise
tient pour très certains.
XXIV. — On ne doit pas condamner un exégète qui pose
des prémisses d'où il suit que les dogmes sont historique-
ment faux ou douteux, pourvu qu'il ne nie pas directement
les dogmes mêmes.
XXV. — L'assentiment de foi se fonde sur une accumula-
tion de probabilités.
XXVI. — Les dogmes de la foi sont i\ retenir seulement
selon leur sens pratique, c'est-à-dire comme règle obligatoire
de conduite, mais non comme règle de croyance.
XXVII. — La divinité de Jésus-Christ ne se prouve pas
par les Evangiles ; mais c'est un dogme que la conscience
chrétienne a déduit de la notion du Messie.
XXVIII. — Pendant qu'il exerçait son ministère, Jésus
n'avait pas eh vue dans ses discours d'enseigner qu'il était
lui-même le Messie, et ses miracles ne tendaient pas à le
démontrer.
XXIX. — On peut accorder que le Christ que montre
l'histoire est bien- inférieur au Christ qui est l'objet de la foi.
I
— lOÎ)
I
XXX. — Dans tous les textes évanpéliques le nom de Fi/s
(II- Dieu équivaut seulement au nom de Messie ; il ne sif,miHe
nulleinent que le Christ est le vrai et naturel Fils de Dieu.
XXXI. - - La doctrine christologique de Paul, de Jean et
(les Conciles de Nicée, d'Ephèse, de Chaldédoine, n'est pas
celle que Jésus a enseignée, mais celle que la conscience
chrétienne a conçue au sujet de Jésus,
XXXII. — On ne peut concilier le sens naturel des textes
évaofïéliques avec l'enseignement de nos théologiens tou-
chant la conscience et la science infaillible de Jésus-Christ.
XXXIII. — Il est évident, pour quiconque n'est pas guidé
par des opinions préconçues, ou bien que Jésus a enseigné
une erreur au sujet du très prochain avènement messianique,
ou bien que la majeure partie de sa doctrine contenue dans
les Evangiles synoptiques manque d'authenticité.
XXXIV. — La critique ne peut attribuer au Christ une
science illimitée si ce n'est dans l'hypothèse, historique-
ment inconcevable et qui répugne au sens moral, que le
Christ comme homme a possédé la science de Dieu et qu'il
n néanmoins refusé de communiquer la connaissance qu'il
avait de tant de choses à ses disciples et à la postérité.
XXXV. Le Christ n'a pas toujours, eu conscience de
sa dignité messianique.
XXXVI. — La résurrection du Sauveur n'est pas propre-
ment un fait d'ordre historique, mais un fait d'ordre pure-
ment surnaturel, ni démontré ni démontrable, que la con-
science chrétienne a peu à peu déduit d'autres faits.
XXXMI. — La foi en la -résurrection du Christ, A l'ori-
i^ine, porta moins sur le fait même de ». résurrection que
sur la vie immortelle du Christ auprès de Dieu.
XXXVIII. — La doctrine de la mort expiatoire du Christ
n'est pas évangélique mais seulement paulinienne.
XXXIX. — Les opinions sur l'origine des sacrements
dont étaient imb>"^ les Pères du Concile de Trente et qui
>')nt sans doute iniiué sur la rédaction de leurs Canons dog-
'•1' M
— 110 —
matiqnes, sont bien t'ioifinres de celles qui aujourd'hui
prévalent ;\ bon droit parmi les historiens du Christianisme.
XL. — Les sacrements sont nés de ce (|ue les Apôtres et
leurs successeurs ont interprété une idée, une intention du
Christ, sous l'inspiration et la poussée des circonstances et
des événements.
XLI. Les sacrements n'ont d'autre but que de rappeler
à l'esprit de l'honune la présence toujaurs bienfaisante du
Créateur.
XLIL — C'est la communauté chrétienne qui a introduit
la nécessité du Baptême, en l'adoptant comme un rite
nécessaire et en y attachant les obligations de la profession
chrétienne.
XLIIL — L'usage de conférer le '3aptême aux enfants
fut une évolution dans la discipline ; cette évolution fut une
des causes pour lesquelles ce sacrement se dédoubla en Bap-
tême et en Pénitence,
XLIV. — Rien ne prouve que le rite du sacrement de
Confirmation ait été emidoyé par les Apôtres ; et la distinc-
tion formelle des deux sacrements de Baptême et de Con-
firmation n'appartient pas :\ l'histoire du christianisme
primitif.
XLV. — Tout n'est pas à entendre historiquement dans
le récit de l'institution de l'Eucharistie par Paul {i Cor.
XI, 23-25).
XLVL — La notion de la réconciliation du chrétien
pécheur par l'autorité de l'Eglise n'a pas existé dans la pri-
mitive Eglise ; l'Eglise ne s'est habituée à ce concept que
très lentement. Bien plus, même après que la Pénitence
eut été reconnue comme une institution de l'Eglise, elle ne
portait pas le nom de sacrement, parce qu'on la considérait
comme un sacrement honteux.
XLVIL — Les paroles du Seigneur Recevez l'Esprit-Saint ;
les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils
seront retenus à ceux ii qui vous les retiendrez ( Joan. XX, 22
— 111 —
et 23 ), ne se rapportent pas du tout au sacrement de Péni-
tence, (juoi (ju'il ait ()lu aux Pères de Trente d'affirmer.
XlA'Iir. jactiufs, dans son épître ( vv. 14 et 15), n'a
pas l'intention du proiniilt,'uer un sacrement du ('hrist, mais
(lu recommander un pieux usajre, et s'il voit peut-être dans
cet usaue un moyen d'obtenir la yrâce, il ne l'entend i)as
avec la même rigueur cjue les théolojîiens (pii ont précisé la
théorie et le nombre des sacrements.
XLIX. — La Cène chrétienne prenant peu a peu le carac-
tère d'une action liturf,M(|ue, ceux cpii avaient coutume de
(iKsider la Cène acciuirent le caractère sacerdotal.
L. Les anciens qui étaient chartjés de la surveillance
dans les ass'emblées des chrétiens ont été établis par les
AiJotres prêtres ou évoques en vue de pourvoir à l'or^tanisa-
tiou nécessaire des communautés croissantes, et non pas
précisément pour perpétuer la mission et le pouvoir des
Apôtres.
1,1. Le mariafre n'a pu devenir cju'asse/ tardivement
dans rL{,dise un sacrement de la nouvelle loi ; en efftt,
pour (|ue le maria^^e fût tenu ]H,nv un sacrement, il fallait
au préalable (pie la doctrine théolo^ique de la t,'ràce et des
sacrements eût accpiis son plein développement.
I.II. Il n'a pas été dans la pensée du Christ de consti-
incr l'Lî^dise comme une Société destinée à durer sur la terre
une loufJTue série de siècles ; au contraire, dans la pensée du
Christ le royaume du ciel et la fin du monde étaient é;j;ale-
iiunt imminents.
I.III. La constitution orfiani(pie de l'L,tilise n'est pas
iininuable ; mais la société chrétienne est soumise, comme
1;l société humaine, à une perpétuelle évolution.
LI\'. —Les dofîmes, les sacrements, la hiérarchie, tant
ilans leur notion (pie dans la réalité, ne sont (pie des inter-
i'iéUitions et des évolutions de la pensée chrétienne, (|ui
ont accru et perfectionné par des développements extérieurs
le i)etit Kerme latent dans l'Evanfïile.
_ 112 —
LV. — Simon Pierre n'a jamais même soupçonné i|ue le
Christ lui eût conféré ta primauté dans rKk'lise.
I^VI. — L'Eglise romaine est devenue la tête de toutes
les Enlises, non point par une disposition de la divine Provi-
dence, mais en vertu de circonstances purement politiciues.
I^VII. L'Eglise se montre hostile aux progrès des scien-
ces naturelles et théologiques.
LVIII. — La vérité n'est pas plus immuable (pie riioniine
lui-même, car elle évolue avec lui, tn lui et par lui.
LiX. — Le Christ n'a pas enseigné un corps déterminé de
doctrine, applicable à tous les temps et à tous les hommes,
mais il a plutôt inauguré un certain mouvement religieux
adapté ou qui doit être adapté ;\ la diversité des temps et
des lieux.
LX. — La doctrine chrétienne fut, en ses origines, judaï-
que, mais elle est devenue, par évolutions successives,
d'abord paulinienne, puis johannique, enfin hellénique et
universelle.
LXL — On peut dire sans paradoxe qu'aucun chapitre
de l'Ecriture, du prfemier chapitre de la Cenèse au dernier
de l'Apocalypse, ne renferme une doctrine absolument iden-
tique à celle que l'Eglise professe sur la même matière, et,
par conséquent, qu'aucun chapitre de l'Ecriture n'a le
même sens pour le critique que p)our le théologien.
Lxn. —Les principaux articles du Symbole des Apôtres
n'avaient pas vmur les chrétiens des premiers siècles la
même signification qu'ils ont pour ceux de notre temps.
I^XIU. —L'Eglise se montre incapable de défendre effi-
cacement la morale évangélique, parce qu'elle se tient
obstinément attachée à des doctrines immuables qui ne
peuvent se concilier avec les progrès actuels.
LXIV. —Le progrès des sciences exige que l'on réforme
les concepts de la doctrine chrétienne sur Dieu, sur la
Création, sur la Révélation, sur la Personne du Verbe
Incarné, sur la Rédemption.
— 113 -
l-X\ . — Le catlu ,^isme d'aujourd'hui ne |ieut se conci-
lur avec la vraie science à moins de se transformer en un
( t rfain christianisme non (lottrnati<iue, c'est-à-dire en un
iMotistantisme larut; et Hhéral.
I jeudi suivant, 4 du m^'ine mois et de la môme ann(?e,
rapport fidèle de tout ceci ayant été fait ;\ Notre Très
Saint Père le Pape Pie X, Sa Sainteté a approuvé et confir-
mé le Décret des Eminentissimes Pères, et ordonné que
toutes et chacune des propositions ci-dessus consi^inées
soient tenues par tous comme réprouvées et proscrites.
Pierre Palomhei.i.i,
notaire de la S. 1. R. U.
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115
LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ PIE X
PAPE PAR LA DIVINE PROVIDENCE
,/ tons les' Patriarches, Primats, ArcJiei'êques, pA'êqucs et
autres Ordinaires qui sont en paix et en eomiiiunion
avee le Siège Apostolique
SUR'LES DOCTRINES DES MODERNISTES
A TOCS LES PATRIARCHES, PRIMATS, ARCHEVEQUES, ÉVÊQUES
ET AUTRES ORDINAIRES QUI SONT EN PAIX
ET EN COMMUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQUE
PIE X, PAPE
VÉNÉRABLES FRÈRES
SALUT ET BÉNÉDICTION APt)STOLI(H'E
A !a mission qui Nous a été confiée d'en-haut de paître le
iionpeau du Seigneur, Jésus-Christ a assigné comme pre-
mier devoir de garder avec un soin jaloux le dépôt tradition-
ih:1 de la foi, à l'encontre des profanes nouveautés de
!.'Uij,fa^'e comme des contradictions de la fausse science.
N'ul â^e, sans doute, où une telle vigilance ne fût nécessaire
ui i)euiile chrétien : car il n'a jamais manqué, suscités par
1^
— 116 —
l'ennemi du genre humain.' ./V/^^;//w« au langage pervers ii}
dinars de nouveautés et séducteurs (_'), sujets de l'erreur cf
entraînant à Verreur (j). Mais, il faut bien le reconnaître,
le nombre s'est accru étranRement, en ces derniers temps,
des ennemis de la Croix de Jésus-Christ qui, avec un art
tout nouveau et souverainement perfide, s'efforcent d'annu-
ler les vitales énergies de l'PZglise, et même, s'ils le pou-
vaient, de renverser de fond en comble le règne de Jesus-
• Christ. Nous taire n'est plus de mise, si Nous voulons ne
point paraître infidèle au plus sacré de Nos devoirs, et que
la bonté dont Nous avons usé jusqu'ici, dans un espoir
d'amendement, ne soit taxée d'oubli de Notre charge.
Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c'est
que, les artisans d'erreurs, il n'y a pas à les chercher aujour-
d'hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent, et c est
un sujet d'appréhension et d'angoisse très vives, dans le
sein même et au cœur de l'Eglise, ennemis d'autant plus
redoutables qu'ils le sont moins ouvertement. Nous parlons,
Vénérables Frère^-, d'un grand nombre de catholiques laï-
ques et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui,
sous couleur d'amour de l'Eglise, absolument courts de phi-
losophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire
jusqu'aux moelles d'un venin d'erreur puisé che>: les adver-
saires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute
modestie, comme rénovateurs de l'Eglise ; qui. en phalan-
ges set-rées. donnent audacieusement l'assaut c. tout ce qu'il
y a de plus sacré dans l'œuvre de Jésus-Christ, sans respec-
ter sa proi)re personne, qu'ils abaissent, par une témérité
sacrilège, jusqu'à la simple et pure humanité.
Ces hommes-là peuvent s'étonner que Nous les rangions
parmi les ennemis de l'Eglise. Nul ne s'en étonnera avec
quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part,
dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner
( 1 ) Ac'. XX, 30.
( •^ ) TH. 1,10.
( 3 ) // Tim. m, 13.
— 117 —
leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière
(le parler et d'ajîir. Ennemis de l'E^dise, certes ils le sont,
et ;\ dire qu'elle n'en a pas de pires on ne s'écarte pas du
vrai. Ce n'est i)as du dehors, en effet, on l'a déj:\ noté, c'est
du dedans qu'ils trament sa ruine ; le danj^^er est aujourd'hui
presque aux entrailles mêmes et aux veines de l'H^lise :
leurs coups sont d'autant plus sûrs qu'ils savent mieux où
la frapper. Ajoutez que ce n'est i)oint aux rameaux ou aux
rejetons qu'ils ont mis la cojjfnée, mais à la racine même,
c'est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis,
cette racine d'immortelle vie une fois tranchée, ils se don-
nent la tâche de faire circuler le virus par tout l'arbre : nul-
le partie de la foi catholique ciui reste à l'abri de leur main,
nulle qu'ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu'ils
iwursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de
si insidieux, de si perfide que leur tactique : amalgamant en
eux le rationaliste et le catholicpie, ils le font avec un tel
raffinement d'habileté qu'ils abusent facilement les esprits
mal avertis. D'ailleurs, consommés en témérité, il n'est
sorte de conséquences qui les fassent recyler, ou plutôt
(prils ne soutiennent hautement et opiniâtrement. Avec
cela, et chose très propre â donner le change, une vie
toute d'activité, une assiduité et une ardeur singulières à
tous fes },renres d'études, des mœurs recommandables d'or-
dinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci paraît ôter tout
esi)oir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti
l'àme qu'ils en sont devenus contempteurs de toute autorité,
impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscien-
ce faussée, ils font tout pour qu'on attribue au pur zèle de
la vérité ce qui est œuvre uniquement d'opiniâtreté et d'or-
i;ueil. -— Certes, Nous avions espéré qu'ils se raviseraient
(luelque jour : et, pour cela. Nous avions usé avec eux
<1 'abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité ;
'•nfin, et bien à contre-cœur, de réprimandes publiques.
\'uus n'i^morez pas. Vénérables Frères, la stérilité de Nos
efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever
au.ssitôt plus orgueilleuse. Ah ! s'il n'était question que
us —
d'eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c'est la
reli^iin catholique, sa sécurité .ui sont en ^eu. r ve onc
au silence, qui désormais serait un cr>me ! H es em,^ de
lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à 1 hf,d>se
universelle tels qu'ils sont. _
Et comme une tactique des modernistes (ains, es appelle-
t-on communément et avec beaucoup de raison), tact, ue
L vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leur doc-
trines méthodiquement et dans leur ensemWe iriais de le
fra^enter en quelque sorte et de les éparpiller ç.\ et a. ce
t^% à les ?aire iu.er ondoyants et indécis, ^uand leurs
kées au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistan-
es il importe ici et avant tout de présenter ces même
doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique
^"rattache entre elles. Nous Nous réservons d'mdique
ensuite les causes des "erreurs et de prescrire les remèdes
propres à retrancher le mal.
Et pour procéder avec clarté dans une matière en venté
fort complexe, il faut noter tout d'abord que les modernis-
te assë-blen et mélangent pour ainsi dire en eux plusieurs
;:rsora.es : c'est" à savoir le philosophe le croyant^ e
théologien, l'historien, le critique, ;-^-j?;' ' ^J°'^;^^t
teur : personnages qu'il importe de bien démêler s, 1 on veut
connaître à fond leur système et se rendre compte des prin-
cipes comme des conséquences de leurs doctrines.
Et pour commencer par le philosophe, les modernistes
po'ent co .me base de leur philosophie religieuse la doctrine
ap p" e communén.ent .r^nostias.u: La raison humaine
ïermée rigoureusement dans le -rcle des p enomene
r-est-Vdire des choses qui apparaissent, et telles précise
nent qu'elles apparaissent, n'a ni la faculté n. le dro, d en
"n hirle imit s ; elle n'est donc pas capable de s'élever
usn 1 à Dieu non pas môme pour en connaître par le
Rendes créatures, l'existence: telle est cette doctrine
D'où ils nfèrent deux cl^oses : que Dieu n'est point objet
direct de science ■. que Dieu n'est point un personnage his-
— 119
I
torique. Qu'advient-il, après cela, de la tluologic naturelle,
des motifs de crédibilité, de la révélation extérieure ? Il est
aisé de le comprendre. Ils les suppriment inirement et sim-
])lement et les renvoient à l'intellectualisme, système, disent-
ils, (|ui (ait sourire de pitié, et dès longtemps périmé. Rien
ne les arrête, pas même les condamnations dont l'Eplise a
frappé ces erreurs monstrueuses : car le Concile du \'atican
a décrété ce qui suit : Si quelqu'un dit que la lumière natu-
relle de ri/umaine jaison est incapalde de faire eon naître avee
certitude, par le moyen des choses créées, le seul et vrai Dieu,
notre Créateur et Mai tre, qu' il soit anatlième i i ) Et encore :
Si quelqu'un dit qu'il ne se peut faire, ou qu' il n'est pas
expédient que l' homme soit instruit par révélation divine du
culte à rendre éi Dieu, qu' il soit anathème ( 2 ). Et enfin : Si
quelqu'un dit que la révélation divine ne peut être rendue
croyalde par des si, i^nes extérieurs, et que ce n'est donc que par
r expérience individuelle ou par l' inspiration pri-vée que les
hommes sont mus éi la foi, qu'il soit anathème. ( 3 )
, Maintenant, de l'asj:nosticisme, qui n'est ai)rès tout (ju'i-
^norance. comment les modernistes passent-ils à l'athéisme
scientifi(iue et historique, dont la nét^ation fait au contrai-
re tout le caractère ; de ce qu'ils ignorent si Dieu est inter-
venu dans l'histoire du genre humain, par <]uel artifice de
raisonnement en viennent-ils à expliquer cette même histoi-
re absolument en dehors de Dieu, qui est tenu pour n'y
avoir point eu effectivement de part ? Le comprenne qui
pourra. Toujours est-il qu'une chose, pour eux, parfaite-
ment entendue et arrêtée, c'est que la science doit être
athée, pareillement l'histoire ; nulle place dans le champ de
l'une, comme de l'autre, sinon pour les phénomènes : Dieu
et le divin en sont bannis.
Quelles conséquences découlent de cette doctrine absurde,
au regard de la personne sacrée du Sauveur, des mystères
{\ ) De revel , eau. l. ' .
( 2 ) Ibid., caii. il.
{ '3 ) De Fide, cun. m.
— 120 —
de sa vie et de sa mort, de sa résurrection et de son ascen-
sion glorieuse, c'est ce que nous verrons bientôt.
L'agnosticisme n'est que le côté négatif dans la doctnne
des modernistes ; le côté positif est constitué par ce qu on
appelle l'/;/.///.^//.v/a- ritalc. Ils passent de l'un à 1 autre en
la manière que voici. Naturelle ou surnaturelle, la religion,
comme tout autre fait, demande une explication Ur, la
théologie naturelle une fois répudiée, tout accès à la révéla-
tion fermé pai le rejet des motifs de crédibilité, qui plus est,
toute révélation extérieure entièrement abolie, il est clair
que cette explication, on ne doit pas la chercher hors de
l'homme. C'est donc dans l'homme même qu'elle se trouve,
et, comme la religion est une forme de vie, dans la vie
même de l'homme.
Voilà Viiiniiiiiiciicc- n'lit>-ii-iisc.
Or tout phénomène vital - et, on l'a dit, telle est la
religion - a pour premier stimulant une nécessité, un
besoin ; pour première manifestation, ce mouvement du
cœur appelé sentiment.
Il s'ensuit, puisque l'objet de la religion est Dieu que la
foi principe et fondement de toute religion, réside dans un
ce;tain sentiment intime, engendré lui-même par le besoin
<lu divin. Ce besoin, d'ailleurs, ne se trahissant que dans de
certaines rencontres déterminées et favorables, n'appartient
pas de soi au domaine de la conscience : dans le principe,
il gît au-dessous, et, selon un vocable emprunte de la philo-
sophie moderne, dans la suln-onsdcna; où il faut ajouter que
sa racine reste cachée, entièrement inaccessible à 1 esprit.
Veut-on savoir maintenant en quelle manière ce besoin
du divin, si l'homme vient à l'éprouver, se trouve finalement
en religion ?
Les moderr.stes répondent : " La science et l'histoire
sont enfermées entre deux bornes ■. l'une extérieure du mon-
de visible ; l'autre intérieure, delà conscience. I aryenues
là, impossible à elles de passer outre : au delà, c'est 1 utcon-
,^^is,ab!c. Justement, en face de cet inconnaissable, de celui,
— 121 —
(lisons-nous, qui est hors de l'homme, par delà la nature
visible, comme de celui (lui est en l'homme même, dans les
profondeurs de la sahcoiisciciicv, sans nul juj^ement préala-
l)le (ce qui est du pur fidcistnc), le besoin du divin suscite
dans l'âme portée ;\ la reli^non un sentiment particulier. Ce
sentiment a ceci de propre qu'il enveloppe Dieu et comme
objet et comme cause intime, et qu'il unit en quelque façon
l'homme avec Dieu. " Telle est, pour les modernistes, la
foi, et dans la foi ainsi entendue le commencement de toute
relisjjion.
Là ne se borne pas leur philosophie, ou, pour mieux dire,
leurs divagations. Dans ce sentiment ils trouvent donc la
foi ; mais aussi, avec la foi et dans la foi, la révélation.
Et pour la révélation, en effet, que veut-on de plus ? Ce
sentiment qui apparaît dans la conscience, et Dieu qui,
dans ce sentiment, quoique confusément encore, se mani-
feste à l'âme, n'est-ce point là une révélation, ou tout au
moins un commencement de révélation ? Même, si l'on y
re;j.arde bien, du moment (lue Dieu est tout ensemble cause
et objet de la foi, dans la foi on trouve donc la révéla-
tion, et comme venant de Dieu et comme portant sur Dieu,
c'est-à dire que Dieu y est dans le même temps révélateur
et révélé. De là. Vénérables Frères, cette doctrine absurde
des modernistes, que toute relifïion est à la fois naturelle et
surnaturelle, selon le point de vue. De là, l'équivalence
entre la conscience et la révélation. De là, enfin, la loi qui
érige la conscience rc/ii^icnsc en règle universelle, entière-
ment de i)air avec la révélation, et à laquelle tout doit
s'assujettir, jusqu'à l'autorité suprême dans sa triple mani-
festation, doctrinale, cultuelle, disciplinaire.
On ne donnerait pas une idée complète de l'origine de la
foi et de la révélation, telle que l'entendent les modernistes,
si l'on n'attirait l'attention sur un point fort important,
à raison des conséquences historico-critiques qu'ils en tirent.
Il ne faut pas croire que Vinconnaissnô/c s'offre à la foi
isolé et nu ; il est, au contraire, relié étroitement à un phé-
T"
_ 122 —
numône qui. pour appartenir an domaine de la science et
de l'histoire, ne laisse pas de le dcborder par duelque
endroit : ce sera un fait de la nature, enveloppant quelque
mvstère, ce sera encore un homme dont le caractère, les
actes, les paroles paraissent déconcerter les communes lois
de l'histoire. Or. voici ce qui arrive : Vincoi„uus.<al>h: dans
sa liaison avec un phénomène, venant à amorcer la foi.
celle-ci s'étend au phénomène lui-même et le pénètre en
quelque sorte de sa propre vie. Deux conséquences en déri-
vent Il se produit, en premier lieu, une espèce de tnvis.n-
,uratio>, du phénomène. <,ue la foi hausse au-dessus de ui-
'.nème et de sa vraie réalité, comme pour le mieux adai^ter.
ainsi qu'une matière, à la forme divine qu'elle veut lui don-
riter II s'oi-ère en second lieu une espèce de dcMuration du
phénomène, s'il est permis d'employer ce mot. en ce que la
foi l'avant soustrait aux conditions de l'esi.ace et du temps,
en'viert à lui attribuer des choses qui. selon la réalité, ne
lui conviennent point. Ce qui arrive surtout, quand il s'agit
d'un phénomène du passé, et d'autant plus aisément que ce
passé est plus lointain. De cette double opération les
modernistes tirent deux lois qui. ajoutées à une troisième,
déjà fournie par l'agnosticisme, forment comme es bases de
leur critique historique. Un exemple éclaircira la chose, et
lésus-Christ va nous le fournir. Dans la personne du Christ,
disent-ils, la science ni l'histoire ne trouvent autre chose
nu'un homme. De son histoire, donc, au nom de la première
loi basée sûr l'ai^nosticisme. il faut effacer tout ce qui a
caractère de divin. La personne historique du Christ a ete
transfigurée par la foi : il faut donc retrancher encore de
son histoire, de par la seconde loi. tout ce qui 1 eleve au-
dessus des conditions historiques. Enfin, la même personne
du Christ a été dcngurcc par la foi -. il faut donc, en vertu
de la troisième loi. écarter en outre de son histoire les paro-
les les actes, en un mot. tout ce qui ne répond point à son
caractère, à sa condition, à son éducation, au heu et au
temps où il vécut. -Etrange paraîtra, sans doute, cette
façon de raisonner : telle est pourtant la critique moderniste.
— 1:>8
l.c sentiment relif^ieiix, qui jaillit ainsi, par iiiiiiiaiiiiicc
vitale, des prnfontleurs de la sii/noiiscicncv, est le tiertTie de
toute relifjion, cor/ ne il est la raison de tout ce i\\\'\\ a été
on sera jamais, en aucune reli},non. Obscur, prescpie infor-
me, à l'ori^nne, ce sentiment est allé pro),aessant sous l'in-
llurnce secrète du pri.ncii)e (|ui lui donna l'être, et de niveau
avec la vie humaine, dont on se rai)pelle (|u'il est une
forme. Ainsi nacpu'rent toutes les relierions, y compris les
rclij,Mons surnaturelles : elles ne sont toutes (pie des efflo-
rescences de ce sentiment. Et <|ue l'on n'attende pas une
exception en faveur de la religion ca-tholique : elle est mise
en èrement sur le pied des autres. Son berceau fut la cons-
cience de Jésus-Christ, homme de nature exciuioe, comme
il n'en fut ni n'en sera jamais ; elle est née h\, non d'un
:iutre principe que de Y iiiniuiiiriuc vitale. On est saisi de
stu])eur en face d'une telle audace dans l'assertion, d'une
telle aisance dans le l)lasi)hème. Et ce ne sont point les
incrédules seids, W'nérables bières, qui profèrent de telles
témérités ; ce sont des catholiques, ce sont des prêtres
même, et nombreux, qui les publient avec ostentation. Et
(lire (|u'ils se targuent, avec de telles insanités, de rénover
l'Efilise 1 Certes, il ne s'agit plus de la vieille erreur qui
dotait la nature humaine d'une espèce de droit à Tordre
surnaturel. Que cela est dépassé I En l'homme qui est Jésus-
Christ, aussi bien qu'en nous, notre sainte religion n'est
autre chose qu'un fruit propre et spontané de la nature. Y
a-t-il rien, en vérité, qui détruise plus radicalement l'ordre
surnaturel ? C'est donc avec souverainement de raison que
le Concile du Vatican a décrété ce qui suit : Si-quclqii' un
dit que riiointitc ne peut être élevé à une cannaissanee et à une
perfeetion qui surpassent la nature, mais qu'il peut et qu'il
doit, par un progrès continu, parvenir enfin de lui-même à la
possession de tout vrai et de tout bien, qu'il soit ana-
tkème (1).
Nous n'avons vu jusqu'ici, Vénérables FrèVes, aucune
'lî'Klf
(1) Derevel, Cai). III.
— 124 —
place faite :\ l'intellitïence. Selon les modernistes, elle a
pourtant sa part dans l'acte de foi. et il importe dédire
la<iiielle. — Le sentiment dont il a été (jnestion ^ précisé-
ment parce qu'il est sentiment et non connaissance —
fait bien surgir Dieu en l'homme, mais si confusément
encore ciue Dieu, ;\ vrai dire, ne s'y distingue pas, ou ;\
peine, de l'homme lui-même. Ce sentimei , il faut donc
qu'une lumiùre le vienne irradier, y mettre Dieu en relief
dans une certaine opposition avec le sujet. C'est l'office
de l'intellijience, faculté de pensée et d'analyse, dont
l'homme se sert pour traduire, d'abord en représentations
intellectuelles, puis en e.vpressions verbales, les phénomè-
nes de vie dont il est le théâtre. De li\ ce mot devenu banal
chez les modernistes : l'homme doit ptiiscr sa foi. L'intelli-
gence survient donc au sentiment et, se penchant en quel-
que sorte sur lui, y oi)ère :\ la façon d'un ])eintre qui, sur
une toile vieillie, retrouverait et ferait rei)araître les lignes
effacées du dessin : telle est, ;\ peu de chose près, la com-
paraison fournie par l'un des maîtres des modernistes. Or,
en ce travail, l'intelligence a un double i)rocédé : d'abord,
par un acte naturel et spontané, elle traduit la chose en
une assertion simple et vulgaire ; puis, faisant appel à la
réflexion et à l'étude, travaillant sur sa pviisir, comme ils
disent, elle interi)rète la fr "luile primitive au moyen de for-
mules dérivées, plus approfondies et plus distinctes. Celles-
ci, venant -k être sanctionnées par le magistère de l'Eglise,
constitueront le dogme.
Le dogme, son origine, sa nature, tel est le point capital
dans la doctrine des modernistes. Le dogme, d'après eux,
tire son origine des formules primitives et simples, essen-
tielles, sous un certain rapport, à la foi, car la révélation,
pour être vraie, demande une claire apparition de Dieu
dans la conscience. Le dogme lui-même, si on les comprend
bien, est contenu proprement dans les formules secondaires.
Maintenant, pour bien entendre sa nature, il faut voir avant
tout quelle sorte de rapport il y a entre les formules reli-
gieuses et le sentiment religieux.
— I2r)
Ce (|iii ne sera pas malaisé à découvrir si l'on se reporte
nu h-'t de ces mêmes formules, qui est de fournir au croyant
le moyen de se rendre compte de sa foi.
l'.lles constituent donc entre le croyant et sa foi une sorte
dentre-deux : par rapport .V la foi, elles i sont que des
siK'ries inadé(|uals de son objet, vul-aire. ent des symboles ;
VAX rapport au croyant, elles ne sont (lue de purs instni-
iiioits.
D'où l'on peut déduire (|u'elles ne contiennent point la
vérité absolue comme symboles, elles sont des imatres de la
vérité. <|ui ont ;\ s'adapter au sentiment religieux dans ses
rapports avec l'homme : comme instruments, des véhicules
(le vérité, qui ont récii)ro(iuement à s'accommoder à l'hom-
me dans ses rapports avec le sentiment reli-^ieux. Et comme
l'absolu. (|ui est l'objet de ce sentiment, a des aspects infi-
nis, sous lesquels il peut successivement apparaître ; comme
le croyant, d'autre part, peut i)asser successivement sous
des conditions fort dissemblables, il s'ensuit (jue les formules
<lot,Mnatiques sont soumises à ces mêmes vicissitudes, par-
tant suje'.tes à mutation.
Ainsi est ouverte la voie à la variation substantielle des
do^rines. Amoncellemt it infini de sophismes, où toute reli-
î^ion trouve son arrêt de mort.
• évoluer et changer, non seulement le douane le peut, il le
doit : c'est ce que les modernistes aftîrment hautement et
'im d'ailleurs découle manifestement de leurs principes. —
Les formules reli<rieuses, en effet, pour être véritablement
reli-ieuses, non de simples spéculations théoloRiques, doi-
vent être vivantes, et de la vie même du sentiment reli-
gieux : ceci est une doctrine capitale dans leur système, et
<léduite du principe de l'immanence vitale. Ne l'enten'de;j
l'as en ce sens qu'il soit nécessaire de construire les formu-
'es. surtout si elles sont imafiinatives, précisément en vue
'Ui sentiment : non, leur orifrirle, leur nombre, jusqu'à un
■ "taai point leur qualité même, importent assez peu : ce
-l'il faut, c'est que le sentiment, après les avoir convena-
— 126 —
MciDtiit tnodificfs, s'il y a lieu, se les assimile vitalcmcut.
Ce <|ui revient :\ dire (|Ue la forinule i)rimitive (Iminrule A
rtre arceiitée i-t sanrtiomu'e par le e(eur ; le travail subsé-
<imiit. d'où s'engendrent les formules secondaires, il être
fait sous la pression du cœur. C'est en cette vue surtout.
c'est-A-dire afin d'être et de rester vivantes, (lu'il est néces-
saire (ju'el es soient et (|U'elles restent assorties et au
crovant et i\ sa foi. Le jour où cette adaptation viendrait ;\
cesser, ce jour-là elles se videraient du même coup de leur
contenu primitif : il n'y aurait d'autre parti ;\ prendre que
de les chanv;er. • l'étant donné le caractère si précaire et si
instable des fornudes doj:mati(|Ues, on comprend ;\ mer-
veille (pie les modernistes les aient en si mince estime, s'ils
ne les méprisent ouvertement. Le sentiment religieux, la
vie reli!.îieuse, c'est ce (|u'ils ont toujours aux lèvres, ce
«pi'ils exaltent sans fin. Kn même temps, ils réprimandent
ri'l^lise audacieiisement, connue faisant fausse route, com-
me ne sachant i>as disc-erner de la sik'nification matérielle
des formules leur sens relij^ieux et moral, comme s'atta-
chant opinàtrement et stérilement à des formtiles vaines et
vides, cependant qu'elles laissent la reli^Mon aller à sa ruine.
Avcii^ilcs t't coiidiicfdirs t/'<ivi//,i;/(S (pli, enflés d'une science
orîiueilleuse, en sont venus à cette folie de pervertir l'éter-
nelle notion de la vérité, en même temps (pie la véiritable
nature du sentiment relij^ieiix, inventeurs d'un système o/'i
on les -i'oit, sens t iiiipirc ci' un amour aveugle et ijfrruc de
nouveauté, ne se préoeeuper aiieunenwnt de trouver un point
d'appui solide à la vérité, n/ais, méprisant les saintes et
apostoliijucs traditions, embrasser d'autres doetrines vaines,
futiles, ineertaines, eondamné: s par r lii^lise, sur lescjuelles,
/tommes très vi)ins eux-mè' /es, ils préte)ident appuyer et
asseoir la vérité (1).
Tel est. Vénérables Frères, le modernistt philosophe. Si
maintenant, passant au croyant, nous voulons savoir en
quoi, chez ce même moderniste, il se distingue du philoso-
(1) Giégoiic, XVI, Km;. Siiiijiifari iio^, vil k. .Tiil. I831.
— 127
i'hr, une chose est premièrement :\ noter: c'est que le phi-
losophe fuhnct l.ien la réalitc divine comme objet de la foi ;
iiiriisntte réaiiti', pour lui, n'existe i.as ailleurs c|ue dans
làmc mi^-me du croyant, c'est-iWlire connue objet de son
sentiment et de ses affirmations ; ce ()ui ne sort pas, après
tout, du monde des phénomènes. Si Dieu existe en soi, hors
(lu sentiment et hors des affîrmations, c'est de cpioi il n'a
«•me : il en fait totalement abstraction, l'our le crovant. au
contraire. Dieu existe en soi. indépendamment de lui.
noyant ; d en a la certitude, et c'est par 1;\ qu'il se distin-
gue du phdosophe. Si maintenant vous demandez sur cpioi
en Hn de compte, cette certitude repose, les modernistes
repondent : Sur Wxt^cncmc individuelle. Ils se séparent
ainsi des rationalistes, mais pour verser dans la doctrine des
protestants et des pseudo-mysti(iues. Voici, au surplus,
< onime ils expliquent la chose. Si l'on pénètre le sentiment
n li-ieux. on y découvrira facilement une certaine intuition
'lu .(eur, Krâce A laquelle, et sans nul intermédiaire, l'hom-
me atteint la réalité même de Dieu : d'où une certitude de
son existence, qui passe très fort toute certitude scientifi-
que. b:t cela est une véritable expérience et upérieure :\
toutes les expériences rationnelles, l^eaucor ,.;„ns doute
l:i méconnaissent et la nient, tels les rationalistes : mais
'■'est tout simplement (prit^ refusent de se placer dans les
'onditions morales qi. ict. Voilà donc, dans cette
cxi.erience. ce qui. rès les modernistes, constitue vrai-
"K'ut et j.ropreih ' n.vant. Combii'n tout cela est con-
"''"■^' ^ '«'i f<" ■ ' 'iui-. nous l'avons déjà lu dans un
'l"ret du Concile .1 Vatican ; comment la voie s'en trouve
"uveite à l'athéisme, de même (pie par le. antres erreu,
'1' là expo.sée-,, Nous le dirons plus loin. Ce pie nous vou-
lons observer ici. c'est que la doctrine de Vcxpcricia;
jointe à l'autre du syinholisiiu\ consacre comme vraie toute
!• liyioii, ..ans en excepter la religion païenne. 1 ce qu'on
!•' rencontre pas. dans toutes les reli},Monr., des expériences
''' 'e «renre ? Beaucoup le disent. Or, ci, quel droit les
'• 'lernistes dénieraient-ils la vérité aux expériences reli-
3n
— 128 —
gieuses qui se font, par exemple, dans la religion mahomé-
tane ? Et en vertu de quel principe attribueraient-ils aux
seuls catholiques le monopole des expériences vraies ? Ils
s'en gardent bien : les uns d'une façon voilée, les autres
ouvertement, ils tiennent pour vraies toutes les religions.
C'est aussi bien une nécessité de leur système. Car, posés
leurs principes, à quel chef pourraient-ils arguer une reli-
gion de fausseté ? Ce ne pourrait être évidemment que pour
la fausseté du sentiment, ou pour celle de la formule. Mais,
d'après eux, le sentiment est toujours et partout le même,
substantiellement identique ; quant à la formule religieuse,
tout ce qu'on lui demande, c'est l'adaptation au croyant ■—
quel que soit par ailleurs son niveau intellectuel — en même
temps qu'à sa foi. Tout au plus, dans cette mêlée des reli-
gions, ce qu'ils pourraient revendiquer en faveur de la reli-
gion catholique, c'est qu'elle est plus vraie, parce qu'elle est
plus vivante ; c'est encore qu'elle est plus digne du nom de
chrétienne, parce qu'elle répond mieux que toute autre aux
origines du christianisme. — De telles conclusions ne sau-
raient surprendre : elles découlent des prémisses. Ce qui est
fort étrange, c'est que des. catholiques, c'est que des prê-
tres, dont Nous aimons à penser que de telles monstruosités
leur font horreur, se comportent néanmoins, dans la prati-
que, comme s'ils les approuvaient pleinement ; c'est que
des catL cliques, des prêtres, décernent de telles louanges,
rendent de tels hommages aux coryphées de l'erreur, qu'ils
prêtent à penser que ce qu'ils veulent honorer par là, c'est
moins les hommes eux-mêmes, non indignes peut-être de
toute considération, que les erreurs par eux ouvertement
professées et dont ils se sont faits les champions.
Un autre point où les modernistes se mettent en opposi-
tion flagrante avec la foi catholique, c'est que le principe
de l'expérience religieuse, ils le transfèrent à la tradition ;
et la tradition, telle que l'entend l'Eglise, s'en trouve rui-
née totalement. Qu'est-ce que la tradition, pour les moder-
nistes ? La communication faite à d'autres de quelque
. expérience originale, par l'organe de la prédication, et
129
moyennant la formule intellectuelle. Car, à cette dernière,
en sus de la vertu représentative, comme ils l'appellent, ils
attribuent encore une vertu suggestive s'exerçant soit sur le
croyant même pour réveiller en lui le sentiment religieux
assoupi peut-être, ou encore pour lui faciliter de réitérer les
expériences déjà faites, soit sur les non-crovants pour engen-
drer en eux le sentiment religieux et les amener aux expé-
riences qu'on leur désire. C'est ainsi que l'expérience reli-
gieuse va se propageant à travers les peuples, et non seule-
ment parmi les contemporains, par la prédication propre-
ment dite, mais encore de génération en génération par
l'écrit ou par la transmission orale. Or, cette communica-
tion d'expériences a des fortunes fort diverses : tantôt elle
prend racine et s'implante, tantôt elle languit et s'éteint
C'est à cette épreuve, d'ailleurs, que les modernistes, pour
qui vie et vérité ne sont qu'un, jugent de la vérité des reli-
gions : si une religion vit, c'est qu'elle est vraie ; si elle
n'était pas vraie, elle ne vivrait pas. D'où l'on conclut
encore : toutes les religions existantes sont donc vraies.
Au point où nous en sommes. Vénérables Frères nous
avons plus qu'il ne faut pour nous faire une idée exacte' des
rapports qu'ils établissent entre la foi et la science, enten-
<iant aussi sous ce dernier mot l'histoire. En premier lieu
leurs objets sont totalement étrangers entre eux, l'un en
dehors de l'autre. Celui de la foi est justement ce que la
science déclare lui être â elle-même inconnaissable De là
|in champ tout divers : la science est toute aux phénomènes
la foi n'a rien à y voir ; la foi est toute au divin, cela est aul
'lessus de la science. D'où l'on conclut enfin qu'entre la
srience et la foi il n'y a point de conflit possible ; qu'elles
restent chacune che;. elle, et elles ne pourront jamais se
rencontrer m, partant, se contredire. Que si l'on objecte à
' ela (lu'il est certaines choses de la nature visible qui relè-
vent aussi de la foi. par exemple la vie humaine de Jésus-
< hrist. Ils le nieront. Il est bien vrai, diront-ils, que ces
■ loses-là appartiennent par leur nature au monde des phé-
^menes ; mais, en tant qu'elles sont pénétrées dn In v,« h- •
nu
— 180 —
la foi, et que, en la manière qui a été dite, elles sont trans-
figurées et défigurées par la foi, sous cet aspect précis les
voilà soustraites au monde sensible et transportées, en guise
de matière, dans l'ordre divin. Ainsi, à la demande si Jésus-
Christ a fait de vrais miracles et de véritables prophéties ;
s'il est ressuscité et monté au ciel : non, répondra la science
agnostique ; oui, répondra la foi. Où il faudra bien se garder
pourtant de trouver une contradiction : la négation est
du philosophe parlant à des philosophes et qui n'envi-
sage Jésus-Christ que selon la rrû//tr liistoriquc ; l'affirma-
tion est du croyant s'adressant à des croyants et qui con-
sidère la vie de Jésus-Christ comme virur à nouveau par la
foi et dans la foi.
Or, l'on se tromperait très fort si l'on s'imaginait aprèscela
que, entre la science ^t la foi, il n'existe de subordination
d'aucune sorte. C'est fort bien et fort justement pensé de
la science ; mais non certes de la foi, assujettie qu'elle est
à la science, non pas à un titre mais à trois. — Il faut
observer, premièrement, que dans tout fait religieux, :\ la
réserve de la rîalitc divine, et de Vcxpéricncc qu'en a le
crovânt, tout le reste, notamment \&?, formules religieuses,
ne dépasse point la sphère des phénomènes, n'est point
soustrait par conséquent au domaine scientifique. Que le
croyant s'exile donc du monde, s'il lui iilaît ; mais, tant
qu'il y reste, il doit subir les lois, le contrôle, le jugement de
la science. - En second lieu, si l'on a dit que la foi seule a
Dieu pour objet, il faut l'entendre de la réalité divine, non
de Vidée : car l'idée est tributaire de la science, attendu
que celle-ci, dans l'ordre logique, comme on dit. s'élève
jusqu'à l'absolu et à l'idéal. A la science, donc à la philo-
sophie, de connaître de l'idée de Dieu, de la guider dans son
évolution et, s'il venait à s'y mêler quelque élément étran-
ger, de la corriger. D'où cette maxime des modernistes que
l'évolution religieuse doit se coordonner à l'évolution intel-
lecluelle et morale, ou, pour mieux dire, et selon le mot
d'un de leurs maîtres, s'y subordonner. — Enfin, l'homme
ne souffre point en soi de dualisme : aussi le croyant est-il
— 131 —
stimulé par un besoin intime de synthèse à tellement har-
momser entre elles la science et la foi, que celle-ci ne con-
tredise jamais la conception f^énérale que celle-là se fait de
1 univers. Ainsi donc, vis-à-vis de la foi, liberté totale de la
science ; au contraire, et nonobstant qu'on les ait données
pour etranfïères l'une à l'autre, à la science asservissement
de la foi.
Toutes choses. Vénérables Frères, qui sont en opposition
formelle avec les enseif^nements de Notre prédécesseur Pie
I\. Il écrivait, en effet, ^K^x^ il est delà philosophie, ai tout
ee qu, re.irnnle In rcli^^ion, nou de eouimanda- mais d'obéir
non de presenre ee qui est à croire uuris de l'cnhrasscr avèe
nue sounnssion que la raisou éelaire, de ne poiut seruter le,
protoudeurs des mystères de Dieu mais de les révérer en Umte
Pu-te et humilité ( 1 ). Les modernistes renversent cet ordre
et mentent qu'on leur appli(jue ce que Ciréjîoire I\ un
autre de Nos prédécesseurs, écrivait de certains théolofjiens
de son temps : // eu est parmi vous, goutlés d'esprit de
-eauiteaiusi que des autres, qui s'eforeeut de déplacer, par
euveautes profanes, les bornes qu'ont fixées les ]'ères ■
: ' client les Saintes Lettres aux doctrines de la philosophie
rationnelle, par pure ostentation de science, sans viser à
'uuun prohtdes auditeurs . ; qui, séduits par d'insolites
et bizarres doctrines, mettent queue en tête et à la servante
assujettissent la reine (i').
Ce qui jettera plus de jour encore sur ces doctrines des
"'odernistes. c'est leur conduite, qui y est pleinement con-
séquente. A les entendre, à les lire, on serait tenté de croire
<iu Ils tombent en contradiction avec eux-mêmes, qu'ils
sont oscillants et incertains. Loin de là : tout est pesé, tout
est voulu chez eu.v, mais à la lumière de ce principe que la
toi et la science sont Tune à l'autre étran^'ères. Telle pa^e
'le leur ouvraRe pourrait être signée par un catholique •
tournez la pafïe, vous croyez lire un rationaliste. Kcrivent-
(1) Urov. ad K].. Wratislav., 15 Jiiii. 18.".
(•-') Kp. ad Magih^tros tlie.ll. l'ans., non. .lui. 1^23
• 5
:,m
■^^^•M
132 —
ils l'histoire , nulle mention de la divinité de Jésus-Christ ;
montent-ils dans la chaire sacrée, ils la proclament haute-
ment. Historiens, ils dédaignent Pères et Conciles ; caté-
chistes, ils les citent avec honneur. 3i vous y prenez garde,
il y a pour eux deux exégèses fort distinctes : l'exégèse théo-
lofïique et pastorale, l'exégèse scientifique et historique. —
De même, en vertu de ce principe que la science ne relève
à aucun titre de la foi, s'ils dissertent de philosophie, d'his-
toire, de critique, ils affichent en mille manières — n'ayant
pas horreur de marcher en cela sur les traces de Luther (1)
— leur mépris des enseignements catholiques, des saints
Pères, des Conciles œcuméniques, du magistère ecclésiasti-
que ; réprimandés sur ce point, ils jettent les hauts cris, se
plaignent amèrement qu'on viole leur liberté. Enfin, vu
que la foi est subordonnée à la science, ils reprennent
l'Eglise — ouvertement et en toute rencontre — de ce
qu'elle s'obstine à ne point assujettir et accommoder les
dogmes aux opinions des philosophes ; quant à eux, après
avoir fait table rase de l'antique îhéologie, ils s'efforcent
d'en introduire une autre, complaisante celle-ci aux divaga-
tions de ces mêmes philosophes.
Ici, Vénérables Frères, se présente à nous le moderniste
théologien. La matière est vaste et compliquée : Nous la
condenserons en peu de mots. Ce dont il s'agit, c'est de
concilier la science et la foi, tout naturellement par subor-
dination de la foi à la science. La méthode du moderniste
théologien est tout entière à prendre les principes du philo-
sophe et à les adapter au croyant : et c'est à savoir, les
principes de V imviancncc et du syinbolismc. Fort simple est
le procédé. Le philosophe disait : Le principe de la foi est
ituiiiûiieiit ; le croyant ajoutait : Ce principe est Dieu ; le
théologien conclut : Dieu est donc immanent dans l'homme.
(1) Proi). 29 coii.hiiiiiit'e ]mr Léon X. Bulle Exnr'je Domine, Ki mai lf.20 :
Il // Xoiia a été donné 'h' poiirnlr infirmer l'antorité ries Concile.'*, de contredire
librement àteHrsnr'f.n, de Nom faire jn</e de-n lû'>^ quHLi ont portées, et d'affirmer
avec ax^umnce toni ce qui vowi parait rrai ; qne cela xoit approuvé ou réprouvé
j.or n'importe quel Concile. »
— 133 —
Immanence théologique. De même, le philosophe disait : Les
représentations de l'objet de la foi sont /de purs symboles ; le
croyant ajoutait : L'objet de la foi est Dieu en soi ; le théo-
lofTJen conclut : Les représentations de la réalité divine sont
donc purement symboliques. Symbolisme théologique. Insi-
gnes erreurs, plus pernicieuses l'une que l'autre, ainsi qu'on
va le voir clairement par les conséquences.
Et, pour commencer par le symbolisme, comme les sym-
boles sont tout ensemble et symboles au rej,^ard de l'objet et
instruments au regard du sujet, il découle de là deux consé-
quences : la première, c'est que le croyant ne doit point
adhérer précisément à la formule, en tant que formule,
mais en user purement pour atteindre à la vérité absolue,'
que la formule voile et dévoile en même temps qu'elle fait
effort pour exprimer, sans y parvenir jamais. La seconde,
c'est que le croyant doit employer ces formules dans la
mesure où elles peuvent lui servir, car c'est pour seconder
sa foi. non pour l'entraver, qu'elles lui sont données ; sous
réserve toujours du respect social qui leur est dû, ' pour
autant que le ma^nstère public les aura jugées aptes :\ tra-
duire la conscience commune, et jusqu'à ce qu'il ait réformé
ce jugement. Pour ce qui est de Vimmanence, il est assez
malaisé de savoir sur ce point la vraie pensée des modernis-
tes, tant leurs opinions y sont divergentes. Les uns l'enten-
dent en ce sens que Dieu est plus présent à lui-même : ce
([ui, sainement compris, est irréprochable. D'autres veulent
que l'action de Dieu ne fasse qu'un avec l'action de la
nature, la cause première pénétrant la cause seconde : ce
qui est en réalité la ruine de l'ordre surnaturel. D'autres
enfin expliquent tellement la cho.se qu'ils se font soupçon-
ner d'interprétation panthéiste : ceux-ci sont d'accord avec
eux-mêmes et vraiment logiques.
A ce principe d'immanence il s'en rattache un autre que
l'on peut appeler de pcrvninence divine; il diffère du pre-
mier à peu près comme l'expérience transmise par tradition
>ie la simple expérience individuelle. Un exemple éclaircira
■.A
— 134
la chose, et il sera tiré de l'Eglise et des sacrements. Il ne
faut pas s'imafîiner, disent-ils. que les sacrements et l'Efilise
aient été institués immédiatement par Jésus-Christ. Cela
est en contradiction avec l'ajinosticisme, (lui, en Jésus-
Christ, ne voit autre chose qu'un homme, dont la conscien-
ce, à l'instar de toute conscience humaine, est allée se for-
mant peu à peu ; avec U ^o'i d'immanence, qui répudie les
txpplications faites du dehors, comme ils disent ; avec la loi
d'évolution, qui demande du temps i)Our le développement
des Kermès, ainsi qu'une série changeante de circonstances ;
avec l'histoire, enfin, qui constate que les choses se sont
passées effectivement selon les exi;-,'ences de Ces lois. Ce qui
n'empêche point, et il faut l'affirmer, que l'Eglise et les
sacrements aient été institués nicdiatcincnt par Jésus-Christ.
Voici de ciuelle manière. Toutes les consciences chrétien-
nes furent enveloppées en queUpie sorte dans la conscience
du Christ, ainsi iiue la plante dans son germe. Et de même
que les rejetons vivent de la vie du germe, ainsi faut-il dire
(pie tous les chrétiens vivent de la vie de Jésus-Christ. Or,
la vie de Jésus-Christ est divine', selon la foi ; divine sera
donc aussi la vie des chrétiens. Et c'est pourquoi, s'il arrive
que la vie chrétienne, dans la suite des temps, donne nais-
sance aux sacrements et à ri':glise. on pourra affirmer en
toute vérité que l'origine en vient de Jésus-Christ et qu'elle
est divine. C'est î)ar le même procédé que la divinité sera
octroyée aux ' tes Ecritures, qu'elle le sera aux dogmes.
— Là se bon. a peu prés la théologie des modernistes :
mince bagage sans doute, mais i>lus cjue suffisant si l'on
tient, avec eux, que la foi doit en passer par tous les capri-
ces de la science. De tout ceci Nous laisserons ;\ chacun le
soin d'en fain l'application ;\ ce qui va suivre; elle est
aisée.
Nous avons surtout parlé jusqu'ici de l'origine et de la
nature de la foi. Or, dans le système des modernistes, la foi
a plusieurs rejetons, dont voici les principaux : l'Eglise, le
dogme, le culte, les Livres Saints. Voyons ce qu'ils en
disent. Pour commencer par le dogme, il est si connexe
— 135 —
avec la foi que Nous avons déjà dû en retracer plus haut
l'oriKine et la nature. Il naît du besoin qu'éprouve le
croyant de travailler sur sa pensée relij^ieuse, en vue d'éclai-
rer de 1.1 us en plus et sa propre conscience et celle des
autres. Ce travail consiste à pénétrer et à expliquer la for-
mule primitive : ce qui ne doit point s'entendre d'un déve-
lopi>ernent d'ordre rationnel et lopique. mais commandé
entièrement parles circonstances : ils l'appellent, d'un mot
assez obscur pour qui n'est pas au fait de leur langage,
vital. Il arrive ainsi qu'autour de la formule primitive nais-
sent peu à peu des formules secondaires : organisées par la
suite en corps de doctrine, ou, pour parler avec eux, en
constructions doctrinales, sanctionnées en outre par le
magistère public, comme répondant à la conscience commu-
ne, elles recevront le nom de dogme. Du dogme il faut
distinguer avec soin les pures spéculations théologiques,
(-elles-ci d'ailleurs, pour n'être point vivantes, à propre-
ment parler, de la vie de la foi, ne laissent pas d'avoir leur
utilité : elles servent à concilier la religion avec la science
à supprimer entre elles tout conflit ; de même à éclairer ex-
térieurement la religion, à la défendre ; elles peuvent enfin
constituer uns matière en préparation pour un dogme futur.
- Du culte il y aurait peu à dire, si ce n'était que sous ce
mot sont compris les Sacrements ; et sur les Sacrements les
modernistes greffent de foft graves erreurs. Le culte naît
d'une double nécessité, d'un double besoin : car, on l'a
remarqué, la nécessité, le besoin, telle est, dans leur systè-
me, la grande et universelle explication. Le premier besoin,
ICI, est de donner à la religion un corps sensible ; le second!
de la propager, à quoi il ne faudrait pas songer sans formes
sensibles ni sans les actes sanctifiants que l'on appelle
sacrements. Les sacrements, pour les modernistes, sont de
l'urs signes ou symboles, bien que doués d'eflficacité. Ils les
comparent à de certaines paroles, dont on dit vulgaire-
ment qu'elles ont fait fortune, parce qu'elles ont la vertu
de faire rayonner les idées fortes et pénétrantes, qui
impressionnent et remuent. Comme ces ]..^ro]es sont à ces
*w.
■m
_ 136 —
idées, de même les sacrements au sentiment religieux. Rien
de plus. Autant dire, en vérité, et plus clairement, que les
sacrements n'ont été institués que pour nourrir la foi : pro-
position condamnée par le Concile de Trente : Si quchjiCun
dit que les sacrements n'ont été institués que pour «■ rir la
foi, qu'il soit anatlième (l).
Ue l'ori^'ine et de la nature des Livres Saints Nous avons
touché quelque chose. 11^ ne constituent, non déjà plus,
que de simples rejetons de la foi. Si l'on veut les définir
exactement, on dira qu'ils sont le recueil des expérien-
ces faites dans une reli^non donnée, non point expériences
à la portée de tou et vulgaires, mais extraordinaires et
insifïnes. Ceci est dit de nos Livres Saints de l'Ancien et du
Nouveau Testament, aussi bien que des autres. Et une
remarque qu'ils ajoutent, fort avisée à leur point de vue,
c'est que si l'expérience roule toujours sur le présent, elle
peut puiser néanmoins sa matière et dans le passé et dans
l'avenir, attendu que le croyant vit, sous la forme du pré-
wnt, et les choses du passé qu'il fait renaître par le souve-
nir et celles de l'avenir qu'il anticipe par la prévision. De
là, 'parmi les Livres Saints, les Livres historiques et les
apocalyptiques.
C'est Dieu qui parle dans ces Livres, par l'organe du
croyant ; mais, selon la théologie moderniste, par voie
d'immanence et de permanence vitale.
Demande-t-on ce qu'il en est de l'inspiration ? L'inspira-
tion, répondent-ils, ne diffère pas. si ce n'est par l'intensité,
de ce besoin qu'éprouve tout croyant de communiquer sa
foi par l'écrit ou par la parole. On trouve quelque chose
de semblable dans l'inspiration poétique, et on se souvient
du mot fameux : Un Dieu est en nous ; de lui qui nous agite
vient cette flamme. C'est ainsi que Dieu, dans leur doctri-
ne, est le principe de l'inspiration des Saints Livres.
Cette inspiration, ajoutent-ils, rien, dans ces mêmes
(I) Sess. vil. tU i>acramnins In 'jfiwf^rv-.^.
I
._ 137 —
Livres, qui lui échappe. En quoi vous les croiriez plus
orthodoxes que certains autres de ce temps, (lui la rétrécis-
sent quelque peu. en lui dérobant, par exemple, ce qu'ils
appellent les citations tacites. Jonfj:lerie de mots et appa-
rences p'ires. Si l'on commence par déclarer, selon les prin-
cipes de l'agnosticisme, que la Bible est un ouvrage humain,
écrit par des hommes et pour des hommes : sauf à les dire
théologiquement divins par immanence, le moyen de rétré-
cir l'inspiration ? Universelle, l'inspiration, oui, au sens
moderniste ; nulle, au sens catholique.
Nous voici à l'Eglise, où leurs fantaisies vont nous offrir
plus ample matière.
L'Eglise est née d'un double besoin : du besoin qu'éprou-
ve tout fidèle, surtout s'il a eu quelque expérience originale,
de communiquer sa foi ; ensuite, quand la foi est devenue
commune, ou, comme on dit, collective, du besoin de s'orga-
niser en société, pour conserver, accroître, propager le tré-
sor commun.
Alors, qu'est-ce donc que l'Eglise ?
Le fruit de la conscience collective, autrement dit de la
collection des consciences individuelles : consciences qui,
en vertu de la permanence vitale, dérivent d'un premier
croyant — pour les catholiques, de Jésus-Christ.
Or, toute société a besoin d'une autorité dirigeante, qu
guide ses membres à la fin commune, qui, en même temps
par une action prudemment conservatrice, sauvegarde ses
éléments essentiels, c'est-à-dire, dans la société religieuse,
le dogme et le culte. De là, dans l'Eglise catholique, le tri-
ple \-^ow\o\x disciplinaire, doctrinal, liturgique. De l'origine
de cette autorité se déduit sa nature ; comme de sa nature,
ensuite, ses droits et ses devoirs. Aux temps passés, c'était
une erreur commune que l'autorité fût venue à l'Eglise du
dehors, savoir de Dieu immédiatement : en ce temps-là, on
pouvait à bon droit la regarder comme autocratique. Mais
■
i;i« —
on en est bien revenu aujourd'hui. De même que l'Eglise
est une émanation vitale de la conscienct; collective, de
même, ;\ son tour, l'autorité est un produit vital de l'Eglise.
La conscience relit,'ieuse, tel est donc le principe d'où
l'autorité procède, tout comme l'Ej^dise, et, s'il en est ainsi,
elle en dépend. Vient-elle à oul)lier ou méconnaître cette
dépendance, elle tourne en tyrannie. Nous sommes à une
époque où le sentiment de la liberté est en plein épanouis-
sement : dans l'ordre civil, la conscience publique a créé le
régime populaire. Or, il n'y a pas deux consciences dans
l'homme, ii'.n plus que deux vies. Si l'autorité ecclésiasti-
que ne veut pas, au plus intime des consciences, provo(iuer
et fomenter un conflit, à elle de se plier aux formes démo-
cratiques. Au surplus, à ne le point faire, c'est la ruine. Car
il y aurait folie à s'imaginer que le sentiment de la liberté,
au point où il en est, puisse reculer. Enchaîné de force et
contraint, terrible serait son explosion; elle emporterait
tout, I':f,dise et religion. —Telles sont, en cette matière, les
idées des modernistes, dont c'est, par suite, le ^rand souci
de chercher une voie de conciliation entre l'autorité de
l'Et^dise et la liberté des croyants.
Mais l'Eglise n'a pas seulement ;\ s'entendre amicalement
avec les siens ; ses rapports ne se bornent pas au dedans ;
elle en a encore avec le dehors. Car, elle n'occupe pas seule
le monde ; en regard, il y a d'autres sociétés, avec (jui elle
ne peut se dispenser de communiquer et d'avoir commerce.
Vis-à-vis de celles-ci, ciuels sont donc ses droits et ses
devoirs ; c'est ce qu'il s'agiv de déterminer, et non pas sur
d'autre principe, bien entendu, que sa nature même, telle
qu'ils l'ont décrite. — Les règles qu'ils applicpient sont les
mêmes que pour la science et la foi, sauf (pie U\ il s'agissait
d'objet, ici de fins. De même donc que la foi et la science
sont étrangères l'une à l'autre, à raison de la diversité des
objets ; de même, l'Eglise et l'ICtat, :\ raison de la diversité
des fins, spirituelle pour l'Eglise, temporelle pour l'Etat.
Autrefois, on a pu subordonner le temporel au spirituel ;
— Uid —
on a pu parler de questions /f/ixtrs, où l'H^lise apparaissait
• oiiime reine, maîtresse. La raisf)n en est que l'on tenait
alors l'Eglise ronuiu- instituée directeiueiil de Dieu, en tant
<inil est auteur de l'ordrç surnaturel. Mais cette doctrine,
aujourd'hui, philosophie et histoire s'accordent ;\ la répu-
dier. Donc séparation de l'IC^dise et de l'ICtat. du catholi-
«|ue et du citoyen. Tout catholique, car il est en même
temps citoyen, a le droit et le devoir, sans se préoccuper de
l'autorité de rEM:lise, sans tenir compte de ses désirs, de ses
conseils, de ses conunandements, au mépris même de ses
réprimandes, de poursuivre le bien public en la manière
<iu'il estime la meilleure. Tracer et prescrire au citoyen une
h^Mie de conduite, sous ua prétexte quelconque, est un abus
dr la puissance ecclésiastique, contre lequel c'est un devoir
(le réatîir de toutes ses forces.
Les principes dont toutes ces doctrines dérivent ont été
solennellement condamnés par Pie VL Notre prédécesseur,
tians sa Constitution .■///rA';r///./fV<7 (Ij. '
Il ne suffit pas à l'école moderniste que l'Etat soit séparé
de l'Eglise. De même que la foi doit se subordonner à la
science, <|uaPt au.x éléments jjhénoménaux, ainsi faut-il que
dans les affaires temporelles l'Eglise s'assujettisse à l'Etat.
( ela, ils ne le disent peut-être pas encore ouvertement ; ils
It' diront quand sur ce point ils seront logicpies. Posé, en
effet, que dans les choses temporelles l'Etat est maître, s'il
nnive que le croyant, aux actes intérieurs de reli-ion, dont
il ne se contente pas d'aventure, veuille en ajouter d'exté-
rieurs, comme serait l'administratioii des sacrements, la
I) l'rn
|||. •_' /.Il propo-iifiou <ji(i e/uh/il (/II, hj
. , j'O'iTiiir a r/i' lloinii /,!,, /)iillà
A;/^'.-' j.oiii-r/r, romniiniiiiif. aux pasti'iii-s. ■rii miif „... ,„;,i,\tn'.i pi.iir fr ku'iiI
•■ . AiifM, u:,i.ia,„i,,ri.i- ,,,!, I, poiiroinh m mlsfère cl de. i.iQHi;rn,mt„t lUriue
''■ In communauté i/im fid, /,-.■< m,.,- /, ,.v/„„,-.v .- h,r,riqm.
l'ioi». 3. Déplus, , .,11,, ,iai,tnl,lii ,111, I, l>.,„t;,V l!o„i,,:„ ,,/ ,li.,mii,...f,,i,l,
•n„s,e..rpr,qu., ,{,„■ I,'. Ponlifi l!„innlH i;y,,U „ou /i„s di, Clni.t . ',,i la p,r.i,mne
•'" hi-.nhfiii; .,.,■ />>..,;,, m„i. ,l„ / /,y,V, /, piuirnirdf mhihtèr,: ,l.nnl U ^sl .„ms-
■' '/■nu tou/e rjf:,,li..f, ,o,nme „u,-,-tMtnr - /'„ ,-, rrai (VmiV'f. du CIn-i.l , i ( 'he/-
'I- loiiie C Enlise : héré/ii/uf.
W
•M
_ 140 —
consô.iuence nécessaire, c'est (|irils toinl)ent sous la dctni-
nation de l'iitat. lit «lue dire alors de Tautorité ecclésiasti-
que, dont justement il n'est j.as un seul acte qui ne se
traduise à l'extérieur ? Il faudra donc qu'elle lui soit totale-
ment assujettie. C'est l'évidence de ces conclusions c,ui a
amené bon nombre de protestants libéraux k rejeter tout
c ulte extérieur, même toute société reliRieuse extérieure, et
à essayer de faire prévaloir une religion purement indivi-
duelle. - Si Ifs modernistes n'en sont point encore arrivés
U\ ce qu'ils demandent, en attendant, c'est que l'Eglise
veuille, sans trop se faire prier, suivre leurs directions, et
qu'elle en vienne enfin à s'harmoniser avec les formes civi-
les. Telles sont leurs idées sur l'autorité disciplinaire. —
Quant i\ l'autorité doctrinale e* dogmatique, bien plus avan-
cées bien i)lus pernicieuses ^"ut sur ce point leurs doctrines.
Veut-on savoir comment il imajïin.nt le magistère ecclé-
siastique ? Nulle société relitiieuse, disent-ils, n'a de vérita-
ble unité que si la conscience relif^ieuse de ses membres est
une et une aussi la formule (pi'ils adoptent. Or, cette
double unité requiert une espèce d'intellifïence universelle,
dont ce soit l'oiflce de chercher et de détt-nniner.la formule
repondant le mieux :\ la conscience commune, (lui ait en
outre suffisamment d'autorité, cette formule une fois arrê-
tée pour l'imposer k la communauté. De la combinaison
et comme de la fusion de ces deux éléments, intelligence
qui choisit la formule, autorité qui l'imix^se, résulte, pour
les modernistes, la notion du magistère ecclésiasti(iue. Et
comme ce magistère a sa première ori-ine dans les cons-
ciences individuelles, et qu'il remplit un service public pour
leur plus grande utilité, il est de toute évidence <|u'il s y
doit subordonner, par là même se plier aux formes populai-
res Interdire aux consciences individuelles de proclamer
ouvertement et hautement leurs besoins ; bâillonner la cri-
tique, l'empêcher de pousser aux évolutions nécessaires, ce
n'est donc plus l'usage d'une puissance commise pour des
fins utiles, c'est un abus d'autorité. -Puis, l'usage de cette
autorité ou puissance a besoin de se tempérer. Condamner
141
et i)r()-;rrire un oiivra^îe î\ l'insu de l'auteur sans fxplication
(If sa part, sans discussion, cela véritablement confine :\ la
lyrannie. Kn somme, ici encore, il faut trouver une voie
moyenne où soient assurés tout ensemble les droits de l'auto-
rité et ceux de la liberté. En attendant, que fera le catholi-
(|iie ? Il se proclamera hautement trcs respectueux de l'ai. >-
rite, maissanssedémentir le moins du monde, sansiien abdi-
(|iier de son caractère ni de ses idées. — Générrlement, voici
ce c|u'ils imposent :\ l'Efjlise. Du moment (|Ue sa fin est
toute spirituelle, l'autorité reli^rieuse doit se dépouiller de
tout cet appareil extérieur, de tous ces orneirents pompeux
par lesquels elle se donne comme en spectacle. En quoi ilî
oublient (jue la re'';i'.""i, si elle appartient i\ l'âme propre-
ment, n'y est jciirtai.i pas confinée, et cjue l'honneur
rendu à l'autor té ri;jaill ' sur Jésus-Christ tjui l'a instituée.
Tour é|)uiser i vi.tp cet* matière de la foi efde ses reje-
tons, il nous restf \ »;..ir comment les modernistes eaten-
(Unt leur développement. - Ils j)ns( nt tout d'abord ce prin-
rii)e ".rénéral que, dans un»; reliîiion vivante, il n'est rien qui
ne soit variable, rien cjni ne doive varier. D'où ils passent à.
ce (|Ui' l'on peut regarder comme le point capital de leur
système, savoir .r<'77;//c//Vv/. Des lois de l'évolution, doi^nie,
l:^rlise, culte. Livres Saints, foi même, tout est tributaire,
sous peine de mort. Que l'on re|)renne sur chacune de ces
'hoses en particulier les enseitrnements des modernistes, et
ce principe ne pourra surprendre. Quant à son application,
i|ii:int :\ la mise en acte des lois de l'évolution, voici leur
doctrine, et d'abord pour la foi. Commune à tous les hom-
mes et obscure, disent-ils, fut la forme primitive de la foi :
prirce que précisément elle prit naissance dans la nature
même et dans la vie de l'honyiie. Ensuite elle proji'-essa, et
< '■ fut par évolution vitale, c'est-à-dire non pas par adjonc-
'!oii de nouvelles formes venues du dehors tt purement
Ivintices, mais i)ar pénétration croissante du sentiment
iiliuieux dans la conscience. Et ce progrès fut de deux
■'Utes : Jit'gû ■'.'/', par élimination de tout élément étranj^er,
tel que le sentiment familial ou national : positif, par soli-
142 —
darité avec le perfectionnement intellectuel et moral de
l'homme, ce perfectionnement ayant pour effet d'élarjîir et
d'éclairer de plus en plus la notion du divin, en même temps
que d'élever et d'affiner le sentiment relisiieux.
Pour expliquer ce progrès de la foi, il n'y a pas à recourir
à d'autres causes qu'à celles-là mêmes qui lui donnèrent
origine, si ce n'est qu'il faut y ajouter l'action de certains
hommes extraordinaires, ceux que nous appelons prophètes,
et dont le plus illustre a été Jésus-Christ. Ils concourent au
progrès de la foi soit parce qu'ils offrent dans leur vie et
dans leur discours quelque chose de mystérieux dont la foi
s'empare et qu'elle finit par attribuer à la divinité, soit
parce qu'ils sont favorisés d'expériences originales, en har-
monie avec les besoins des temps où ils vivent. -- Le
progrès du dogme est dû surtout aux obstacles que la foi
doit surmonter, aux ennemis qu'elle doit vaincre, aux con-
tradictions qu'elle doit écarter. Ajoutez-y un effort perpé-
tuel pour pénétrer toujours plus profondément ses propres
mystères.
Ainsi est-il arrivé — pour nous borner à un seul exem-
ple—que, ce quelque chose de divin que la foi reconnaissait
en Jésus-Christ, elle est allée l'élevant et l'élargissant peu à
peu et par degrés, jusqu'à ce que de lui finalement elle a
fait un Dieu. — Le facteur principal de l'évolution du culte
est la nécessité d'adaption aux coutumes et traditions popu-
laires, comme aussi le besoin de mettre à profit la valeur
(pie certains actes tirent de l'accoutumance. Pour l'Eglise
enfin, c'est le besoin de se plier aux conjonctures histori-
(lues, de s'harmoniser avec les formes existantes des sociétés
civiles.
Telle est l'évolution dans le^détail.
C. que nous voulons y faire noter d'une façon toute
spéciale, c'est la théorie des m'irssitcs ou besoins : elle a
d'ailleurs été jus«prici la base de tout ; et c'est là-dessus (pie
portera cette fameuse méthode qu'ils appellent historique.
Nous n'en avons i)as fini avec l'évolution. L'évolution
— 143 —
fst (lue, sans doute, à ces stimulants, les besoins ; mais sous
leur seule action, entraînée hors de la lipne traditionnelle,
en rupture avec le {jerme initial, elle conduirait à la ruine
plutôt qu'au proférés.
Disons donc, pour rendre pleinement la p,ensée des moder-
nistes, (lue l'évolution résulte du conflit 'de deux forces,
dont l'une pousse au progrès, tandis (jue l'autre tend à là
conservation.
La force conservatrice, dans l'Eglise, c'est la tradition,
rt la tradition y est représentée par l'autorité religieuse.
Ceci, et en droit et en fait : en droit, oarce que la défense
de la tradition est comme un instinct -aturel de l'autorité ;
(Ml fait, .parce que. planant au-dessus des contingences de la
vie, l'autorité ne sent pas. ou que très j)eu. les stimulatits
(lu progr(;'s. La force progressive, au contraire, (|ui est celle
<iui répond au.x besoins, couve et f<rmente dans les cons-
ciences individlielles. et dans cëlles-Jà' surtout qui sont en
cnntact ])lus intime avec la vie. Voyez-vous poindre ici,
\ énérables Frères, cette doctrine i)ernicieuse qui veut faire
(les laïques, dans l'Eglise, un facteur de progrtjs ? Or, c'est
<n vertu d'une sorte de compromis et de transaction entre
!:i loi-ce conservatrice et la force prof,'ressive que les chan-
t-enients et les progrès se réalisent. Il arrive (pie les conscien-
ces individuelles, certaines du moins, réagissent sur la cons-
'leiire collective : celle-ci. à son tour, fait pression sur les
'l>lH)sitaires de l'autorité, juscju'à ce qu'enfin ils viennent
1 e(Miiposition ; et. le i)acte fait, elle veille à son maintien.
Oïl comprend maintenant l'étonnement des modernistes
'\'r.uu\ ils sont réprimandés et frappés. '':e qu'on leur repro-
' iie < omme une faute, mais c'est ce qu'ils regardent au
'"traire comme un devoir sacré. En contact intime avec
!■ - consciences, mieux cpie personne, sûrement mieux que
: •iiitonté ecclésiasti(]ue, ils en connaissent les besoins : ils
■> ■ incarnent, pour ainsi dire, en eux. Dès lors, ayant une
:n()le et une plume, ils en usent publiquement, c'est un
' ' voir. Oue l'autorité les réprimande tant qu'il lui plaira :
1
. — 144 —
ils ont pour eux leur conscience et une expérience intime
qui leur dit avec certitude que ce qu'on leur do.t. ce sont
des louan.es, non des reproches. Puis ils -fléch.sent que
après tout, les progrès ne vont pas sans crise, m les crises
sans victimes. Victimes, soit ! ils le seront après es pro-
phètes après Jésus-Christ. Contre ^'-f f ^^^ ^7. J^-^^j^
traite ils n'ont point d'amertume : après tout, elle fait son
Zol d'autorité. Seulement ils déplorent cju'e le reste
sourde à leurs objurgations, parce qu'en attendant les ob -
taclesse multiplient devant les âmes en marche vers 1 idéal.
Ma l'heure ^^endra, elle viendra sûrement, où il faudra ne
plus tergiverser, parce qu'on peut bien contrarier 1 evolu-
don on ne la force pas. Et ils vont leur route; réprimandes
et c;ndammés, ils vont toujours, dissimulant sous des dehors
menteurs de soumission une audace sans bornes. Ils cour-
bent hypocritement la tête, pendant que de toutes leurs
pensées de toutes leurs énergies, ils poursuivent plus auda-
cLsement que jamais le plan tracé. Ceci est che. eux une
volonté et une tactique : et parce qu'ils t'^""^" .? w fm
stimuler l'autorité, non la détruire ; et parce qu il leur im-
porte de rester au sein de l'Eglise pour y travailler et y mo-
difier peu à peu la conscience commune : avouant parla
mais sans s'en apercevoir, que la -"-^^ --7".? " .^^^
donc pas avec eux, et que c'est contre tout droit qu .s s en
prétendent les interprètes. j • f^.
"^ Ainsi Vénérables Frères, la doctrine des moderniste .
comme l'Objet de leurs efforts, c'est qu'il n'y ait rien de
st^le, rien d'immuable dans l'Eglise. Ils ont eu des précur-
seurs ceux dont Pie IX. Notre prédécesseur, écrivait : Ces
ennemis de la révélation divine cxaltrnt le progrès humam e
prétendent, avee une témérité et un .ndaee vratment sacrrlc-
.cs r introduire dans la religion eathohque comme si cette
reii,ion n^ était pas r œuvre de Dieu, mais tceuvrc des Aon.
mes, une invention philosophique quelconque, susccptibhjh
perfectionnements humains (i).
(1) Ecycl. Q«i>/urib««, 9 Nov. 1846.
Sur la révélation et le
145
floprie, en particulier, la doctrine des modernistes, n'offre
rien de nouveau : nous la trouvons condamnée dans le Syl-
jahus de Pie IX, où elle est énoncée en ces termes : La rcvc-
lation cihnnc est imparfaite, sujette par eonsêqu-nt à un
progrès continu et indéfini, en rapport avec le progrès de la
raison humaine (i); plus solennellement encore, dans le
Concile du Vatican : La doctrine de foi que Dieu a révélée
n'a pas été proposée aux intelligences comme une invention
philosophique qu'elles eussent à perfectionner, mais elle a été
confiée comme un dépôt divin à /'épouse de Jésus-Christ pour
être par elle fidèlement gardée et infailliblement interprétée.
C'est pourquoi aussi le sens des dogmes doit être retenu tel
que noire Sainte Mère l'Eglise l'a une fois défini, et il ne
faut Jamais s'écarter de ce sens, sous le prétexte et le nom
d'une plus profende intelligence {2). Par là, et même en
matière de foi, le développement de nos connaissances, loin
d'être contrarié, v-st secondé au contraire et favorisé. C'est
pourquoi le Concile du Vatican poursuit : Que l'intelligence,
que la science, que la sagesse croisse et progresse, d'un mou-
vement vigoureux et intense, en chacun comme en tous, dans
le fidèle comme dans toute l'Eglise, d'âge en âge, de siècle en
siècle ; mais seulement dans son genre, c'est-à-dire selon le
même dogme, le même sens, la même acceptation. (3)
Après avoir étudié chez les modernistes le philosophe, le
noyant, le théologien, il Nous reste à considérer l'historien,
le critique, l'apologiste, le réformateur.
Certains d'entre les modernistes, adonnés aux études
historiques, paraissent redouter très fort qu'on les prenne
l'uur des philosophes : de philosophie ils n'en savent pas le
premier mot. Astuce profonde. Ce qu'ils craignent, c'est
• iu'on ne les soupçonne d'apporter en histoire des idées
toutes faites, de provenance philosophique, qu'on ne les
tittine pas pour assez objectifs, comme on dit aujourd'hui. Et
11) Syll. l'rop. r..
■-' C'iiist. Dei Filitin, cap. iv.
■'!) f.oc. cit.
\ i'.f.J
146
pourtant, que leur histoire, que leur Critique soient pure œu-
vre de philosophe, (lUe leurs conclusions historico-critiques
viennent en droiture de leurs principes philosophiques, rien
de plus facile à démontrer. Leurs trois premières lois sont
contenues dans trois principes philosophiques déjà vus:
savoir, le principe de V agnosticisme, le principe de la trans-
n^^uration des choses par la» foi ; le princii>e, enfin, que
Nous avons cru pouvoir nommer de dcfiguration. — De par
Vai:m>siiasm; Vhistoke, nori plus que la science, ne roule
que sur des phénomènes. Conclusion: Dieu, toute inter-
vention de Dieu dans les choses humaines, doivent être ren-
voyées à la foi, comme de Son ressort exclusif. (Jile s'il se
présente une chose où le divin et riuimain se mélanîrent,
Jésus-Ghrist, par exemple, l'E-hse. les sacrements, il y aur:.
donc à scinder ce compoï;é et îl en dissocier les éléments :
l'humain restera à l'histoire; le divin ira à la foi. De là, fort
courante che:^ lès modernistes, la distinction du Christ de
l'histoire et du Christ de la foi, deTE^^lise de l'hiStoire et
de l'Ek'lisè de la foi, >ie3 sacrements de l'histoire et des
sacrements de la foi, et ainsi de suite. Puis, tel qu'il appa-
raît dans les documents; cet élément humain retenu ixnir
l'histoire a été lui-même //v?;/.v//>///v' manifestement parla
foi, c'est-à-dire élevé au-dessus des conditions historiques.
11 faut donc en éhminer encore toutes les adjonctions que la
foi y a faites, et les renvoyer à la foi elle-même et à l'his-
toire de la foi ; ainsi, en ce (pii regarde jésus-Christ, tout ce
qui dépasse l'homme selon sa condition naturelle et selon
la conception que s'en fait la psychologie, l'homme aussi de
telle réj^non et de telle époque. — Enfin, au nom du troisiè-
me principe philosophique, les choses mêmes qyi ne dépas-
sent pas la sphère historique sont passées au crible : tout <e
cpii. au jugement des modernistes, n'est pas dans la /^wV.'-
des faits, comme ils disent, tout ce qui n'est pas assorti aux
personnes, est encore écarté de l'histoire et renvoyé à l:i
foi. Ainsi, ils prétendent que Notre-SeiRneur n'a jamais
proféré de parole <iui ne pût être comprise des multitud
qui l'environnaient. D'où ils infèrent que toutes les allégo
es
— 147 —
ries que Ton rencontre dans ses discours doivent être rayées
(le son histoire n'cllc, et transférées à la foi. Demande-t-on
Ptnit-être au nom de quel chrétien s'opèrent de tels discer-
nements ? Mais c'est en étudiant le caractère de l'homme,
sa condition sociale, son éducation, l'ensemble des circons-
tances où se déroalent ses actes : toutes choses, si Nous
l'entendons bien, qui se résolvent en un cntcrium purement
siibicctif. Car voici le procédé : ils cherchent a se revêtir
de la personnalité de Jésus-Christ ; puis tout ce qu'ils eus-
sent fait eux-mêmes en semblables conjectures, ils n'hési-
tent pas à le lui attribuer. ~ Ainsi, absolument a priori, et
au nom de certains principes philosophiques qu'ils affectent
(l'ik^norer mais qui sont les bases de leur système, ils dénient
au Christ de l'histoire réelle la divinité, comme à ses actes
tout caractère divin ; quant à l'homme, il n'a fait ni dit
<iue ce qu'ils lui permettent, eux, en se reportant aux temps
où il a vécu, de faire ou de dire.
Or, de même que l'histoire reçoit de la philosophie ses
conclusions toutes faites, ainsi de l'histoire la critique. En
effet, sur les données fournies par l'historien, le critique fait
deux parts dans les documents. Ceux qui répondent à la
triple élimination vont à l'histoire de la foi ou à l'histoire
niti'ricurc ; le résidu reste à l'histoire réelle. Car ils distin-
.vuent soigneusement cette double histoire : et ce qui est à
noter, c'est que l'histoire de la foi, ils l'opposent à Ihistoire
réelle, précisément en tant que réelle : d'où il suit que des
deux Christs que Nous avons mentionnés, 1 un est réel;
l'autre, celui de la foi. n'a jamais existé dans la réalité ; l'un
H vécu ailleurs que dans les pieuses méditations du croyant.
lel, par exemple, le Christ que nous offre l'Evanfîile de
sunt Jean : cet P:vangile n'est, d'un bout à l'autre, qu'une
mire contemplation.
l-\ ne se borne pas la tutelle exercée par la philosophie
■ir l'histoire. Les documents partagés en deux lots, comme
a été dit, voici reparaître le i>hilosophe avec son principe
('.<■ yniimeineuee vitale. L'immanence vitale, déclare-t-il, est
TiT' -'
:4ii
_ us —
ce <,ni .xplidue tout dans l'histoire de l'Eglise, et puisciue la
cause ou • ondition de toute cuuvmtion vitale réside dans
„uelnue besoin, il sensuit c,ue m^\ tait n.Mticipe sur le
besoin correspondant; historiqu«mcat. il ne peut que lui
être i-ostévieur. Là-dessus, voiU - ou ment l'histore opère.
S'aidant des docunien^s qu'il peut i-e<:u<-.llir, retenus
dans les Livres Saints ou pris d ailleurs, il dresse uvu orte de
nomenclature des besoins sa::cessiis par où est passc^.^ 1 l'^Si i-
se : et nu.' fois d-e^^'e, il la remet au critique Ce ui-ci, la
recevant d'une i.aia, prenant de l'autre, le lot de docu-
ments assignés à l'bistoi.edelr. foi, échelonne ceux^i le
lonjr des â^cs. dans un onire e- à des épooues(im repondent
exactement à celle-là, kukIc parce principe q.'e la narra-
tion ne i^ent cpie suivre le fair. com, .■ le fn.t. le besom. Il
est vn:i, d'adleurs. que certaines parties des Livres Samts.
Us Lpilres, par exemple, constituent le fait même cive par
le besoin. Mais, cp.oi qu'il er soit, c'est une loi .,ue la date
des documents ne saurait autrement se déterminer que par
la date des besoins auxquels successivement l'E^bse a ete
sujette.
Suit une autre opération, car il y a à distin^nier entre 1 on-
jiine d'un fait et son déveloi>pement : ce cpu naît en un jour
ne prend des accroissements «lU -ivec le temps.
I e criticp.e reviendra donc aux documents échelcanés
déjà parlai à travers les à^œs, et en fera encore deux parts,
l'une se rapportant à l'ori^rine. l'autre au développement.
Puis, la dernière, il la répartira à diverses époques, dans un
ordre déterminé. Le principe qui le dirigera dans cette ope-
ration lui sera fourni une fois de plus parle philosophe.
Car d'après le philosophe, une loi domine et re^Mt 1 histoire,
c'est l'évolution. A l'historien donc de scruter à nouveau
les documents, d'y rechercher attentivement les conjonctu-
res ou conditions que l'Eglise a traversées au cours de sa vie.
d'évaluer sa force conservatrice, les nécessites intérieures
et extérieures qui l'ont stimulée au progrès, les obstacles qui
ont essayé de lui barrer la route, en un mot, tout ce qm peut
I
149
rcnsei.<rner sur la manit-redont se sont appliquées en elle les
lois de révolution. Cela fait, et comme conclusion de cette
étude, il trace une sorte d'esquisse de l'histoire de l'Htilise ;
U- ( riticiue y adapte son dernier lot de documents, la plume
court, l'histoire est écrite. — Nous demandons : qui en sera
dit l'auteur ? L'historien ? Le critique ? A coup sûr ni l'un
ni l'autre, mais bien le philosophe. Du commencement à la
fin. n'est-ce pas Va priori .' Sans contredit, et vm a priori
où l'héré.sie foisonne. Ces hommes-là nous font vraiment
compassion : d'eux l'Apôfre dirait : Ils se sont cvcxmmis dixns
leurs pensées ... ; se distinf sages, ile sont toinùés en dénien-
<r (i). Mais où ils soulèvent le cœur d'indignation, c'est
• quand ils accusent l'E^ïlise de torturer les textes, de les ar-
nin-^^er et de les amalf,'amer à sa ^uise et pour les besoins de
sa cause. Simplement, ils attribuent ;\ IKfriise ce qu'ils doi-
vent sentir que leur reproche très nettement leur conscience.
De cet échelonnement, de cet éparpillement le Ions des
sièclrs. il suit tout naturellement que les Livres Saints ne
sauraient i^lus être attribués aux auteurs dont ils portent le
nom.
Qu'à cela ne tienne :
ils n'hésitent pas ;\ affirmer couramment que les livres en '
Hiivslion. surtout le Pentateu(|ue et les trois premiers Hvan-
î^iles, se sont formés lentement d'adjonctions faites à une
narration primitive fort brève : interiwlations par manière
• rmterprétations théolof;iques ou allé.soriciues, ou simple-
ment transitions et sutures.
C'est que, pour dire la chose d'un mot, il y a à reconnaî-
tre dans les Livres Sacrés une évolution vitale, parallèle et
iiirnie conséquente à l'évolutif)n de la foi.
Aussi bien, ajoutent-ils, les traces de cette évolution y
'■nt .si visibles qu'on en pourrait quasiment écrire l'histoire.
Ils l'écrivent, cette histoire, et si imperturbablement que
vous diriez qu'ils ont vu de leurs yeux les écrivains à l'œu-
' 1 Ad Rom. I, 21-22.
_ 150 —
vre alors c,ue. le long des âges, ils travaillaient à amplifier
les Livres Saints. La critique textuelle vient à la rescousse :
Lr confirmer cette histoire du texte sacré, ds s'évertuent
à montrer que tel fait, que telle parole n'y est pomt à a
place, ajoutant d'autres critiques du même acabit. Vous
iroiriex, en vérité, qu'ils se sont construit certains types de
narrations et de discours sur lesc.uels ils jugent ce qui est ou
cec.ui n'est pas déplacé. Et combien ds sont aptes à ce
uenre de critique ! A les entendre vous parler de leurs tra-
vaux sur les Livres Sacrés, ^-râce auxquels ils ont pu décou-
vrir en ceux-ci tant de choses défectueuses .1 semblera!
vraiment que nul homme avant eux ne les a femlletes, qu il
n'v a pas eu à les fouiller en tous sens une multitude de doc- •
teurs infiniment supérieurs à eux en génie, en érudition en
sainteté ; lesquels docteurs, bien loin d'y trouver à redire
redoublaient au contraire, à mesure qu'ils les scrutaient
plus profondément, d'actions de grâces à la bon^_ d vme,
qui avait daigné de la sorte parler aux hommes. C es que.
llheureusement, ils n'avaient pas les -êmes auxiliaires
d'études que les modernistes, savoir, comme guide et rcg le.
une philosophie venue de l'agnosticisme, et comme crité-
rium eux-mêmes. H Nous semble avoir expose assez claire-
ment la méthode historique des modernistes. Le philosophe
ouvre la marche ; puis, par ordre, la critique nterne et la
critique textuelle. Et comme le propre de la cause première
est de laisser sa vertu dans tout ce qui. suit, il est de toute
évidence que nous ne sommes pas ici en face d'une^ critique
quelconque, mais bien aguosti, u, innnanentiste, évolution-
Zste C'est pourquoi quiconque l'embrasse et l'emploie,
fait profession par là même d'accepter les erreurs qui y sont
impl quées et se met en opposition avec la fo. catholique.
S'il en est ainsi, on ne peut être qu'étrangement sxirpr.s de
ia valeur que lui prêtent certains catholiques. A cela .1 y a
deux causes : d'une part, l'alliance étroite qu'ont faite entre
eux les historiens et les critiques de cette école, -au-dessus
de toutes les diversHés de nationalité et de religion ; d au-
tre part chez, ces mêmes hommes, une audace sans bornes :
— 151 —
que l'un d'entre eux ouvre les lèvres, les autres d'une même
voix l'applaudissent, en criant au proférés de la science ;
«luelqu'un a-t-il le malheur de critiquer l'une ou l'autre de
Inirs nouvautés, pour monstrueuse qu'elle soit, en rantfs
serrés ils fondent sur lui ; qui la nie est traité d'ignorant
<ini l'embrasse et la défend est porté aux nues. Abusés par
là, beaucoup vont ;\ eux qui, s'ils se rendaient comi)te des
choses, reculeraient d'horreur. - A la faveur de l'auda-
ce et de la prépotence des uns, de la légèreté et de
l'imprudence des autres, il s'est formé comme une atmos-
phère pestilentielle qui {iafjne tout, pénètre tout et propage
la contagion.
Passons à l'apologiste.
L'apologiste, chez les modernistes, relève encore du phi-
losophe, et à double titre,
D'abord, indinrtcinciit, en ce que, pour thème, il prend
l'histoire, dictée, comme Nous l'avons vu, par le philosophe.
Puis, directement, en ce qu'il emprunte de lui ses lois. De là
cette affirmation courante chez, les modernistes que la nou-
velle apologétique doit s'alimenter aux sources psychologi-
ques et historiques. Donc, les modernes apologistes entrent
en matière en avertissant les rationalistes que s'ils défen-
dent la religion, ce n'est pas sur les données des Livres S,.n!i:i
ni sur les histoires qui ont cours dans l'Eglise, écrites sous
l'nisi)iration des vieilles méthodes ; mais sur une histoire
réelle, rédigée à la lumière des principes modernes, et selon
toute la rigueur des méthodes modernes. Et ce n'est pas par
manière d'argumentation ad hominem qu'ils parlent ainsi ;
nullement, mais parce qu'ils tiennent, en effet, cette dernière
Instoire pour la seule vraie. Qu'ils se tranquillisent ! les
rationalistes les savent sincères : ne les connaissent-ils pas
l'i<Mi pour les avoir vus combattre à leurs côtés, soi- le ;rcme
drapeau ? Et ces louanges qu'ils leur décernent, n est-ce pas
un salaire ? louanges qui feraient horreur à un vrai catho-
lique, mais dont eux, les modernistes, se félicitent, et qu'ils
opposent aux réprimandes de l'Eglise. — Mais voyons leurs
;'^t^
Al
«vu
— 152 —
prorc^dcs apolo^aic,,,. ;. Lu lu, «m'ils se Wo posent c'est
,.n. r le non-crovant .\ fain^ l'expérience de la reli-ion
.,ue, expérience qui est. d'après leurM>nnn,.es. le
seui vrai fondement delà foi. Denx voies y aboutissent :
l'une ohiccthr, l'autre sulwctivc. La première ,.rocède de
l-a^-nostirisme. LUe tend A faire la preuve que la religion
catholique, celle-là surtout, est douée d'une telle y- alite
que son histoire, pour tout psycholo..n.e et pour tout histo-
rien d - cache une mvy///«<'. En cette vue. il est
nécessaire de démontrer, que cette reli^'ion, telle qu elle
existe aujourd'hui, est bien la même qu. fut fondée par
Jésus-Christ, c'est-à-dire le produit d'un développemen
pro^Tessif du Kerme qu'il apporta au monde. Ce tj-nne. .1
U^^tdonc. avant tout, de le bien .léterminer; et 'Is pré-
tendent le faire par la forrmile suivante ; Le Christ a
annoncé l'avènement du royaume de Dieu comme devant
se réaliser à brève échéance, royaume dont il deva.t être
lui-même, de par la volonté divine, l'a.^ent et l'ordonna-
teur Puis on doit montrer cmm-nt ce ^erme. oujours
imvmna.l et ^vv/m//<v// au sein de la reli-^'ion c-atholique,
est allé se développant lente,.... r a., cours de uisto.re.
s'adaptant successivement aux divers milieux qu ;! traver-
sait empruntant d'eux, pa, assimilation vitale, to./isles
formes doumatuiues. cultuelles, et eccl> .> Uiques qui , ou-
vaient lui convenir ; • mdis que. d'autie part, d surm ..
tou. les obstacles, tei.. ^ait tous les ennemis, surs mt à
toutes les attaque, et à to. , les combats. guicx)nque aura
hien et ùment considéré tout cet ensemble d'obstacle.
d'advev ires, d'à; taques, de c^.mbats. ainsi que la vitahte et
la fécondité qu'y affirme l'Eglise, dev, reconnaî're que. si
les lois de l'évolution sont visibles dans sa vie. elles n expli-
uuent pa néanmoir le tout de son histoire : qu'une nu-on-
nue sen de.^afre, qui se dresse devant l'esprit. Ainsi raison-
nent-ils. '^r,-., s'apercevoir que la dé- rminat.on du serme
primitif est un a pnori du philosopha a^mostique et evo u-
tioi ;te que ht formule en ost gratuite, créée pour les
— lôM -
Tout en s'efforçrvnt, par de telles aruuinentatif^ns, dOii-
vnr accrs dans les Aines :\ la religion catholi(|ue, les nou-
veaux apoloi^'istes concèdent d'ailleurs bien volontiers (pi'il
s'y rencontre nombre de choses dont on pourrait s'olten^rr.
Ils vont inènie, et non san ■ une sorte de plaisir al diysi-
nudé, jusqu'A proclamer hautement (pie le dotrme ils I .nt
constaté— n'est pas exemiit d'erreurs et de contradictions.
Ils ajoutent aussitôt, il est vrai, que tout cela ( ,! non seule-
uient excusable, mais encore étranjjre chose, en vérité ! -
juste et légitime. Dans les Livres Sacrés, il )• a maints en-
droits, touchant ;\ la science ou ;\ Ihistoire. oil se consta-
tent ces erreurs manifestes. Mais ce n'est pas d'histoire ni
de science (jue ces livres traitent, c'est uniquement' de reli-
trion et de morale. L'histoire et la science n'y sont (pie des
sortes d'inv .< ras, où les expériences rclitîieuses et morales
s'enveloppent, pour pénétrer plus facilement dans Ls mas-
ses. Si, en effet, les masses n'entendaient |)as autrement les
choses, il est clair qu'une science et une histoire plu parfais
tes eussent été d'obstacle plutôt que de secours. Au surplus,
Ivr. Livces Saints, étant essentiellement religieux, sont par
là même nécessairement vivants. Or, la vie a sa vériti et sa
logi(|ue propres, bien différentes de la vérité et de la logique
rationnelles, d'un autre ordre, savoir, vérité d'adaptation et
'!'■ proportion soit avec le milieu où se déroule la vie, soit
avec la fin où elle tend. f':nfin, ils poussent si loin les choses
M ne, perdant toute mesure, ils .\ viennent à déc^ irer ce qui
'lique par la vie vraie et légitime. Nous, Véruiables Frè-
res, pour qui il ft'existe qu'une seule et uni(jue vérité, et
'iui tenons (pie les Saints Livres, ân'/s ivw.s riiispiration du
Saint-lis prit, ont Dieu pour auteur (i), Non nffirmons que
'■'la équivaut à prêter à Dieu lui-n^Mne le mensonge d'n'-li-
ou mensonge officieux, et Nous us -'.vc saint Augus-
tin i/^// un. uitoritc ,v/ haute, adiucit. ::,u/ mensonge
"flieieux, i. ,,, restera plus perrei He de c.- i.reres, dès qu'Ile
paraîtra diffieile ou a pratiquer ouà croire, dans laquelh it ne
'') r"oi)c. V'iit. De i-ivi',, c. 2.
M
m
— 154 —
soit loisible de voir un minsonjic de l'auteur, voulu à dessein
en vue d'un but i\). Et ainsi il arrivera. i>(>"rs»'t le saint
Docteur, que e/iiuun croira er .ju'il voudra, ue croira pas <r
qu'il ne voudra pas. Mais les nouveaux apologi^^tes vont
de l'avant, fort allènrement. Ils accordent encore (joe, dans
les Saints Livres, certains raisonnements, alk'k'ut's jmur jus-
tifier telle ou tiUo doctrine, ne rei'.jsent sur aucun fonde-
ment ratii)nnel. ceux, pat exemple, qui s'api)uient sur les
prophéties. Ils ne sont d'ailleurs nulleuu-nt embarrassés
pour les défendre : artifices de prédication, disent-ils, légi-
timés par l.i vie. Quoi encore ? Kn ce qui regarde Jésus-
Christ, ils reconnaissent, bien plus iU affirment, qu'il a erré
manifestement dans la détermination du temps où l'avène-
ment du royaume de Dieu devait se réaliser. Aussi bien,
quoi d'étonnant. ^'W était lui-même tributn' : des lois de la
vie : - Après cela, que ne diront-ils i)as des dofîmes de l'E-
îjlise : Les dosâmes 1 ils foisonnent de contradictions tla-
urantes : mais, sans compter que la lo^itiue vitale les accep-
te, la vérité symbolique n'y réputine pas: est-ce (lu'il ne
s'afrit pas (!<■ l'infini ? tt est-ce que l'intini n'a pas d'infinis
aspects .' Lu lin." ils tiennent tant et si bien :\ soutenir et i\
défendre b's contradictions, (pi'ils ne reculent pas devant
cette déclaration, (pie le plus bel hommage :\ rendre i\
l'Infini, c'est encore d'en faire l'objet de propositions con-
tradictoires. En vérité, ciuand on a lés,ntimé la contrulic-
tion. y a-t-il quelque chose que l'on ne puisse légitimer ?
Ce n'est pas seulement par des rai.sonnement' bjectifs
que le non-croyant i^eut être disposé ;V la foi, nnis encore
par des arj^uments subjectifs. En cette vue. les modernistes.
revenant à la doctrine de r////;/M«r//(C. s'efïorcent de per-
suader {i cet homme que. en lui. dans les profondeurs mênaes
de sa nature et de sa vie. se cachent l'exigence et le désir
dune religion, non point d'une religion (pielconque, mais
de cette religion spécifique qui c le catholicisme, absolu-
ment postulée, disent-ils, par le plein épanouissement de ia
(1) ..pist. X-\V1II.
— 165 —
vie. — Ici, Nous ne pouvons Nous empocher de déplorer une
fois encore et trùs vivement qu'il se rencontre des cîUholi-
<|ii«s (|ui, répudiant V iuuiuvuinc comme doctrine, l'em-
ploient néanmoins comme méthode d'apoloj,'i'ti(iue ; (|ui le
lotit, disons-Nous, avec si |)eu de retenue, (pi'ils i)araissent
admettre dans la nature humaine, au regard de l'ordre sur-
naturel, non i)as seulement une capacité et une convenan-
ce - chose t|ue, de tout temi)s, les a|)oloKistes catholitpies
ont eu soin de mettre en relief. — mais une vraie et rigou-
reuse exipfence. A vrai dire, ceux des modernistes cpii recou-
rent ainsi A ime exifîence de la religion catholitine sont les
modérés. (Juant aux autres, (lue l'on peut apjieler iiilrgra-
//s.rs, ce (pi'ils se font forts de montrer au non-croyant,
ciclié au fond de son être, c'est le j,'erme même que Jésus-
flirist porta dans sa conscience et (|u'il a léfjué au monde.
Telle est. Vénérables Frères, rapidement exquissée, la
m 'thode aïKjlofjétique des modernistes, en parfaite concor-
dance, on le voit, avec leurs doctrines, méthode et doctri-
nes semées d'erreurs, faites non pour édifier mais pour dé-
truire : non pour susciter des catholiques mais i)our précipi-
ter les catholiques ;V rhérési(! ; mortelles même :\ tout reli-
gion.
Il Nous reste à dire quelques mots du réformateur. Déjà,
par tout ce que Nous avons exposé jusqu'ici, on a pu se
faire une idée de la manie réformatrice qui possède les
modernistes ; rien, absolument rien, dans le catholicisme, à
'luoi elle ne s'attaque. — Réforme de la philosophie, sur-
tout dans les Séminaires: que l'on relègue la philosophie
srolastique dans l'histoire de la philosophie, parmi les sys-
l'^mes périmés, et que l'on enseigne aux jeunes gens la phi-
losophie moderne, la seule vraie, qui convienne à nos temps.
Réforme de la théologie ; que la dite théologie rationnelle
ait pour base, la philosophie moderne ; la théologie posi-
tive, pour fondement l'histoire des dogmes. — Quant à
1 histoire, <iu'elle ne soit plus écrite ni enseignée que selon
leurs méthodes et leurs principes modernes.
Êm
"'["'"wa
-- 15(J ~
— Que les do^nnes et la notion de leur évolution soient har-
monisas avec la science et l'histoire. - (Jue dans le caté-
chismes, on n'insère plus, en fait de do^Miies. ipie ceux qui
auront été reformés et (lui seront à la portée du vul^^aire.
— Kn ce (lui re^^arde le culte, (pie l'<in d.minue le nombre
des dévotions extérieures, ou tout au moins (lu'on, en arrête
l'accroissement. Il est vrai de dire (lue certams, par un
bel amour du symbolisme, se montrent assez coulants sur
cette matière. —Que le tïouvernement ecclésiastique soit
réformé dans toutes ses branches, surtout la disciplinaire
et la do^nnaticiue. Que son esprit, cpie ses procédés exté-
rieurs soient mis en harmonie avec la conscience, Mui tour-
ne :\ la démocratie ; qu'une part soit donc faite dans le
gouvernement au clergé inférieur et même aux laïques;
que l'autorité soit décentralisée. - - Réforme des Congrétra-
tions romaines, surtout de celles du Saiiit-Ojjicc et de
riiufcx.-- Que le pouvoir ecclésiastitiue change de ligne
de conduite sur le terrain social et politi(iue ; se tenant
en dehors des organisations politiiiues et sociales, «lu'il
s'y adapte néanmoins, pour les pénétrer de son esprit.
Eji morale, ils font leur le principe des américanistes, que
les vertus actives doivent aller avant les passives, dons l'es-
timation (lue l'on en fait, comme dans la pratique, —Au
clergé ils demandent de revenir ;\ l'humilité et :\ la pauvreté
anticiues, et, (luant ;\ ses idées et son action, de les régler
sur leurs principes.
Il en est enfin (pii, faisant écho j\ leurs maîtres protes-
tants, désirent la suppression du célibat ecclésiasti<iue.
Qv.G reste-t-il donc sur (pioi, et par application de leurs
principes, ils ne demandent réforme ?
Quelqu'un pensera peut-être. Vénérables Frères, (|Ue
cette exposition des doctrines des modernistes Nous a rete-
nu trop longtemps. Elle était pourtant nécessaire, soit pour
parer ;V leur reproche coutumier (|ue Nous ignorons leurs
vraies idées, soit pour montrer que leur système ne consiste
pas en théories éparses et sans lien, mais bien en un corps
157 —
prirfniternent orfjanisé, dont les parties sont si bien solidai-
res entre elles (lu'ou n'en peut admettre une sans les admet-
tre toutes. C'est i)our cela aussi (pic Xous avons dû donner
à cette exposition un tour (juelciue i)eu didactique, sans
avoir peur de certains vocables barbares en usape chez eux.
Maintenant, embrassant d'un seul rej^'ard tout le système,
t|iii pourra s'étonner que Nous le dctinissions le rendez-vous
de toutes les hérésies ? Si (pieUju'un s'était donné la tâche
de recueillir toutes les erreurs qui furent jamais contre la
foi et d'en concentrer la substance et comme le suc en une
seule, véritablement il n'eût j)as mieux réussi. Ce n'est pas
encore assez dire : ils ne ruinent pas seulement la religion
catholi<iue, mais, comme Nous l'avons déjA insinué, toute
relifïion.
Les rationalistes les applaudissent, et ils ont pour cela
leurs bonnes raisons : les plus sincères, les plus francs saluent
en eux leurs plus puissants auxiliaires.
Revenons, en effet, un moment. Vénérables Frères, à
cette doctrine pernicieuse de /Ui^t^iiosticisiiif. Toute issue
termée vers Dieu du côté de l'intelligence, ils se font forts
(l'en ouvrir une autre du côté du sentiment et de l'action.
Tentative vaine. Car qu'est-ce, aj)rès tout, que le senti-
mi'Pt, sinon une réaction de l'âme :Y l'action de l'intelligence
>i\\ des sens ? Otez l'intelligence : l'homme, déjà si enclin â
suivre les sens, en deviendra l'esclave. Vaine tentative à un
autre point de vue. Toutes ces fantaisies sur le sentiment
religieux n aboliront i)as le sens commun. Or, ce (pie dit le
sens commun, c'est fpie l'émotion et tout ce (|ui captive
l'ànie, loin de favoriser la découverte de la vérité, l'entra-
vent. Xous parlons, bien enti ndu, de la vérité en .soi :
quant ;\ cette autre vérité purement si(i>jfctiv(\ issue du
sentiment et de l'action, si elle peut être bonne aux jon-
-Urics de mots, elle ne sert de rien à l'homme, à (lui il
iini)orte surtout de savoir si, hors de lui, il existe un Dieu,
' Mtre les mains de tpii il tombera im jour. — Pour donner
M'ieUine assiette au sentiment, les modernistes recourent â
158
Vcxpcricncc. Mais l'expérience, qu'y ajoute-t-elle ? Absolu-
ment rien, sinon une certaine intensité qui entraîne une
conviction proportionnée de la réalité de l'objet. Or, ces
deux choses ne font pas que le sentiment ne soit sentiment,
ils ne lui ôtent pas son caractère ciui est de décevoir, si
l'intelli^'ence ne le guide ; au contraire, ce caractère, ils le
confirment et l'afiRravent, car plus le sentiment est intense
et plus il est sentiment.— En matière de sentiment reli^neux
et d'expérience religieuse, vous n'ignorez pas. Vénérables
Frères, quelle prudence est nécessaire, quelle science aussi
qui dirige la prudence. Vous le savez de votre usage des
âmes, de celles surtout où le sentiment domine ; vous le
savez aussi de la lecture des ouvrages ascétiques, ouvrages
" que les modernistes i)risent fort peu, mais qui témoignent
d'une science autrement solide que la leur, d'une sagacité
d'observation autrement fine et subtile. En vérité, n'est-ce
l)as une folie, ou tout au moins une souveraine imprudence,
de se fier sans nul contrôle à des expériences comme celles
que prônent les modernistes ?
Et qu'il Nous soit permis en passant de poser une ques-
tion : Si ces expériences ont tant de valeur ;\ leurs yeux,
pourquoi ne la reconnaissent-ils pas à celle que des milliers
et des milliers de catholiques déclarent avoir sur leur compte
à eux et qui les convainc qu'ils font fausse route ? Est-ce
que, par hasard, ces dernières expériences seraient les seu-
les fausses et trompeuses ? La très grande majorité des
hommes tient fermement et tiendra toujours que le senti-
ment et l'expérience seuls, sans être éclairés et guidés de
la raison, ne conduisent pas à Dieu. Que reste-t-il donc,
sinon l'anéantissement de toute religion et l'athéisme ?
Ce n'est certes pas la doctrine du symbolisme qui pourra le
conjurer. Car si tous les éléments, dans la religion, ne sont
que de purs symboles de Dieu, pourquoi le nom même de
Dieu, le nom de personnalité divine ne seraient-ils pas
aussi de purs symboles ? Cela admis, voil:\ la personnalité
de Dieu mise en question et la voie ouverte au panthéisme
—Au panthéisme, mais cette autre doctrine de V immanence
— 159
lUi'im- y conduit tout droit. Car Nous demandons si elle
Inisse Dieu distinct de l'homme ou non : si distinct, en (|Uoi
(liffère-t-elle de la doctrine catholique et de quel droit rejeter
la n'vclation extérieure? Si non distinct, nous voilà en plein
l>:inthéisme. Or, la doctrine de l'immanence, au sens moder-
niste, tient et professe que tout phénomène de conscience
est issu de l'homme en tant (lu'homme. La conclusion
ri<:oiueuse, c'est l'identité de l'homme et de Dieu, c'est-à-
dire le panthéisme.
La même conclusion découle de la distinction cju'ils
l>osent entre la science et la foi.
L'objet de la science, c'est la réalité du connaissable ;
l'objet de la foi, au contraire, la réalité de l'inconnaissable.
Or, ce qui fait l'inconnaissable, c'est sa disproportion avec
riiitellij,fence, disproportion (jue rien au monde, même dans
la doctrine des modernistes, ne peut faire disparaître. Par
conséquent, l'inconnaissable reste et restera éternellement
inconnaissable, autant au croyant qu'à l'homme de la
science. La relifrion d'une réalité inconnaissable, voilà
donc la seule [jossible. Et pourcpioi cette réalité ne serait-
elle pas l'âme universelle du monde dont parle tel rationa-
liste, c'est ce «lue xXous ne voyons pas. -Voilà qui suffit,
et surabondamment, pour montrer par combien de routes
le modernisme conduit à l'anéantissement de toute religion,
i.e premier pas fut fait i)ar le protestantisme, le second est
lait par le modernisme, le prochain précipitera dans l'a-
théisme.
l'our pénétrer mieux encore le mtidernisnu-, et trouver
l'ius sûrement à une i)laie si profonde les remèdes con véna-
les, il importe, \'énérables l'rères, de rechercher les causes
||iii l'ont enfîendrée et i\u'\ l'alimentent. - La cause i)ro-
< haine et immédiate réside dans une perversion de l'esprit,
eela ne fait pas de doute. Les causes éloignées Nous parais-
-< nt pouvoir se réduire à deux : la curiosité et TorRueil.
i-a curiosité, à elle seule, si elle n'est sagement réfjlée, suffit
expliquer toutes les erreurs. C'est l'avis de Notre prédé-
'^^1
— KJO —
cesseur Grégoire XVI, qui œrivait : Ccst nu s/>^rt,rr/r^ la-
vicittablc que de voir Jiiscju'oii '■ont les ilirn.i^ations de l hu-
maine raison dès que l'on eède à l'esprit de nouveauté : que,
eontrairevtent à t avertissement de IWpôtre, l'on prétemî: à
savoir plus qu'il ne Jaut savoir, et que, se. fiant trop à soi-
même, l'on pense pouvoir chereher la véritié hors de l' Eiilise,
en qui elle se trouve sans V ombre la plus légère d'erreur i 1 ).
— Mais ce ijui a incomi^arablement plus d'action sur l'âme,
pour l'aveu^'ler et la jeter dans le faux, c'est l'orgueil. L'or-
jïueil 1 II est, dans la doctrine des modernistes, comme chez
iui ; de queUiue côté qu'il s'y tourne, tout lui fournit un
aliment, et il s'y étale sous toutes ses faces. Orjïueil, assu-
rément, cette confiance en eux qui les fait s'ériger en régie
universelle. Orgueil, cette vaine gloire (lui les représente ;\
leurs propres yeux comme les seuls détenteurs de la sagesse ;
qui leur fait dire, hautains et enflés d'eux-mêmes : Xous ne
sommes pas comme le reste des hommes : et qui, afin qu'ils
n'aient pas. en effet, de comi^araison avec les autres, les
pousse aux i)lus absurdes nouveautés. Orgueil, cet esprit
d'insoumission qui appelle une conciliation de l'autorité
avec la liberté. Orgueil, cette prétention de réformer les
autres, dans l'oubli d'eux-mêmes ; ce manque absolu de
respect à l'égard de l'autorité, sans en excepter l'autorité
suprême. Non, en vérité, nulle route qui conduise plus droit
ni plus vite au modernisme qi^e l'orgueil. Qu'on nous donne
un catholicpie laïciue, qu'on nous donne un prêtre, qui ait
perdu de vue le précepte fondamental de la vie chrétienne,
savoir que nous devons nous renoncer nous-mêmes si nous
voulons suivre Jésus-Christ, et qui n'ait pas arraché l'or-
gueil de son r(eur : ce laïque, ce prêtre est mûr pour toutes
les erreurs du modernisme. - - C'est pourquoi, Vénérables
Frères, votre premier devoir est de traverser ces hommes
superbes, et les api^liquer à d'infimes et obscures fonctions :
qu'ils soient mis d'autant plus oas qu'ils cherchent à^mon-
ter plus haut, et (pie leur abaissement môme leur ôte la
faculté de nuire.
(1) Kj). Kiioyol. 8inij\dari A'oH, 7 kal. .lui 1834.
Kil —
De i)lus, sondez soi};neiisenient j)ar vous-mêmes ou i)ar les
(lincteurs de vos .Séminaires les jeunes clercs : ceux chez
(|iii vous aurez constaté l'esprit d'orfiueil, écartex-les sans
liitir du sacerdoce. Plût à Dieu qu'on en eût toujours usé
(le la sorte, avec la vigilance et la constance voulues.
(Jue si, des causes morales, Nous venons aux intellec-
tuelles, la i>remière qui se présente et la principale —
c'est l'if^norance. Oui, ces modernistes. (|ui posent en doc-
teurs de riif^lise, (lui portent aux nues la ])liil()so|)hie mo-
derne et reçiardent de si haut la scolasticiue, n'ont embrassé
celle-là, pris à ses ap])arences fallacieuses, (juc parce que,
i;>;norants de celle-ci, il leur a manqué l'instrument néces-
saire pour percer les confusions et dissii)er les sojjhismes.
Or, c'est d'une alliance de la fausse i)hilosophie avec la
foi ([u'est né, i)étri d'erreurs, leur système.
Si encore ils apporta'°"t moins de zèle et d'activité à le
proi)af,'er: Mais telle est-, ela leur ardeur, telle leur opi-
niâtreté de travail q ; r.. ;,,• • eut sans tristesse les \oir dé-
penser à ruiner I'EkHs. ' ,[ oelles énerj^ies, (piand elles lui
eussent été si i)rofitahles' bien employées. Leurs artifices
pour abuser les esprits sont de deux sortes: s'efforcer d'é-
I arter les obstacles cpii les traversent ; pr.is re.rliercher avec
soin, mettre activement et patiemment en (cuvre tout ce
(|ui les peut servir.
Trois choses, ils le sentent bien, leur barrent la route : la
l'Iiilosoj ' . scolastiiiue, l'autorité des Pères et la tradition
le nia^ist^re de l'Efîlise.
.\ ces trois choses ils font une guerre acharnée.
b-rnorance ou crainte, à vrai dire l'une et l'antre, c'est un
lait (lu'avec l'amour des nouveautés va toujours de pair la
liaine de la méthode scolastiqi'.e ; et il n'est pas d'indice
i'ius sûr que le ^oût des doctrines modernistes commence à
poindre dans un esprit, que d'y voir miitre le défioût de
■ et te méthode.
Mie les modernistes et leur fauteurs se souviennent de la
^1'
m
— 1(J2 —
prof)Osition condamnée r'ar Pie IX : La vu'tltodc et les prin-
cipes qui ont servi aux antiques docteurs seo/astiques, dans
la culture de la théoloi^ie, ne répondent plus aux cxiMcnces de
notre temps ni au progrès des sciences. (1)
La tradition, ils s'efforcent d'en fausser perfidement le ca-
ractère et d'en saper l'autorité, afin de lui ôter toute valeur'
Mais le second Concile de Nicée fera toujours loi pour les
catholicpies : il condamne ceux qui osent, sur les traces des
lt''rêtiques impies, mépriser les traditions ecclésiastiques, in-
venter quelque nouveauté , ou cherclier, avec malice ou avec
astuce, à renverser quoi que ce soit des légitimes traditions
de riiglise catholique. Fera loi, de même, la profession du
quatrième Concile de Constantinople : C'est pourquoi nous
faisons profession de conserver et de garder les règles qui ont
été léguées éj la sainte Eglise catholique et apostolique, soit
par les saints et très illustres Apôtres, soit par les Conciles
orthodoxes, généraux et particuliers, et même par chacun
des /'ères interprète divins et docteurs de l'Jiglise. Aussi
les papes Pie 1\' et Pie IX,ont-ils ordonné l'insertion dans
la i)rofession de foi de la déclaration suivante : J'admets
et f embrasse très fermenu nt les traditions apostoliques et
ecclésiastiques et toutes les autres observances et cons-
titutions de l'Eglise. Naturellement, les modernistes éten-
dent aux saints Pères le jufïement (pi'ils font de la tradi-
tion. Avec une audace inouïe, ils les déclarent personnel-
lement dignes de toute vénération, mais d'ailleurs d'une
ignorance incroyable en matière d'histoire et de critique et
qui ne peut être excusée (pie par le tem])S où ils vécurent.
Enfin, ils s'évertuent à amoindrir le magistère ecclésiasti-
' que et à en infirmer l'autorité, soit er. en dénaturant sacrilè-
îîement rorif^inc, le caractère, les droits, soit en rééditant
contre lui. le plus librement du monde, les calomnies des
adversaires. Au clan moderniste s'applique ce que Notre
prédécesseur écrivait, la douleur dans l'âme : A.tin d'attirer
le mépris et l'odieux sur l'Epouse mystique du Christ, en
(1) Syll. pn.]'. i:l.
— 163
h'I
qui est la vmic lumU'rc, !cs fils des tvnùbrcs ont accoutume
(le lui jeter à la faee des peuples une calomnie perfide, et, ren-
versant la notion et la valeur des choses et des mots, la repré-
sentent comme amie des ténèbres, fautrice d'ignorance, en-
nemie de la lumière, de la science, du progrès (i). Après
cela, il n'y a pas lieu de s'étonner si les modernistes pour-
suivent de toute leur malveillance, de toute leur acrimonie,
les catholiques qui luttent vik'oureusement pour l'ERlise.
Il n'est sorte d'injures qu'ils ne vomissent contre eux. Celle
d'is^morance et d'entêtement est la préférée. S'a},nt-il d'un
adversaire <iue son érudition et .sa vif^ueur d'e.sprit rendent
redoutable : ils chercheront A le réduire à l'impuissance en
or-anisant autour de lui la conspiration du silence. Con-
duite 'd'autant plus blâmable que,tlans le même temp.s, sans
Hii ni mesure, ils accablent d'élo^'es qui se met de leur bord.
Ln ouvrage pataît, respirant la nouveauté par tous ses
|>ores ; ils l'accueillent avec des applaudissements et des
cris d'admiration. Plus un auteur aura apporté d'audace à
battre en brèche l'a-ntiquité, à saper la tradttion et le ma-
uistère ecclésiastique, et plus il sera .savant. Enfin - et
(•cri est un .sujet de véritable horreur pour les bons s'il
arrive (pie l'un d'entre eux soit frappé des condamnations
>K: l'Ktilise, les autres aussitôt de se presser autour de lui,
(le 'e ( ombler d'éloges publics, de le vénérer pres(|ue comme
lin martyr de I;» vérité. Lm jeunes, étourdis et troublés de
tout ce fraf-as de loiv.n;:es et d'injures, finissent, i)ar peur
<li! qualificatif d'ignorants ^t 'par ambition du titre de sa-
vants, en même r(,m|)s (|p > sous raiguillon intérieur de la
1 unosité et de l'org, :■■'", par céder au courant et se jeter
ilans le modernisme.
Mais '■,. ci ai)partient déjà aux artifices employés parles
iiiodeii .tes pour écouler leurs produits. Oue ne mettent-ils
pas en (uuvre pour se créer de nouveaux i)artisans : Ils s'em-
paivnt de chaires dans les Séminaires, dans les Universités."
• ! Irs transforment en chaires de pestilence. Déguisées
il Mdtu |ii()ii. Ut Mj/étkiiiii, M Martii K^iU.
A'
— 1(54
peut-être, ils sèment leurs doctrines de la chaire sacrée ; ils
les professent ouvertement dans les Congrès ; ils les font
pénétrer et les mettent en vofïue dans les institutions socia-
les. Sous leur propre nom, sous des pseudonymes, ils pu-
blient livres, journaux, revues. Le même multipliera ses
pseudonymes, pour mieux tromper, par la multitude sunulée
des auteurs, le lecteur imprudent. En un mot, action, dis-
cours, écrits, il n'est rien qu'ils ne mettent en jeu, et véri-
tablement vous les diriez saisis d'une sorte de frénésie. Le
fruit de tout cela ? Notre cœur se serre à voir tant de jeunes
tiens, qui étaient l'espoir de l'Lkdise et ;\qui ils promettaient
de si bons services, absolument dévoyés. Un autre spectacle
encore Nous attriste : c'est que tant d'autres catholicpies,
n'allant certes pas aussi loin, aient pris néanmoins l'habi-
tude, comme s'ils eussent respiré un air contaminé, de pen-
ser, parler, écrire avec plus de liberté qu'H ne convient à
des catholiques. De ceux-ci, il en est parmi les laïques, il
en est dans les ranfiS du cler^ïé, et ils ne font pas défaut là
où on devait moins les attendre, dans les Instituts religieux.
S'ils traitent de cpiestions bibliques, c'est d'après les princi-
pes modernistes. S'ils écrivent l'histoire, ils recherchent
avec curiosité et publient au jrrand jour, soun couleur de
dire toute la vérité et avec une sorte de plaisir mal dissimulé,
tout ce (pli leur paraît faire tache dans l'histoire de l'ERlise.
Dominés par de certains n priori, ils détruisent, autant
qu'ils le peuvent, les pieuses traditions populaires. Ils tour-
nent en ridicule certaines reliques, fort vénérables par leur
anticiuité. Ils sont enfin possédés du vain désir de faire par-
ler d'eux ; ce (pii n'arriverait pas. ils Iccomprennent bien,
s'ils disaient comme on a toujours dit juscpi'ici. Peut-être
en sont-ils venus ;\ se persuader (pi'en cela ils servent Dieu
et l'K^dise : en réalité, ils les offensent, moins peut-être par
letirs œuvres mêmes (pie i)ar l'esprit qui les anime et par le
concours qu'ils prêtent aux audaces des modernistes.
A tant et de si graves erreurs, à leurs envahissement-
publics et (x-cultes. Notre prédécesseur Léon XIU, d'heu-
reuse mémoire, chercha fortement à s'opposer, surtout en
— 165 —
iiKitirre l)ibli(|ue, et par des paroles et par des actes. Mais
ce lie sont pas armes, Nous l'avons dit, dont les modernis-
tes s'eff-^vent facilement. Avec des airs affectés de soumis-
sion ei .e respect, les i)aroles, ils les pliiVent à leur senti-
MHnt,-les actes, ils les rapportèrent à tout autre qu'i\ eux-
uuMiies. Et le mal est allé s'a-î,^ravant de jour en jour,
(■"est pourquoi, Vénérables I-Vères, Nous sommes venu à la
(l('terniination de i)rendre sans autre retard des mesures
l)lus efficaces. Nous vous prions et vous conjurons de ne pas
souffrir que l'on puisse trouver le moins du monde à redire,
en une matière si Rrave, à votre vi}rilance. ;\ votre zèle, à
votre fermeté. Et ce que Nous vous demandons et que Nous
attendons de vous. Nous le demandons aussi et l'attendons
(le tous les autres |)asteurs d'àmes, de tous les éducateurs
et i)rofesseurs de la jeunesse cléricale, et tout spécialement
(les Supérieurs majeurs des Instituts religieux.
I
Pi-emi(^rement. en ce qui regarde les études, Nous voulons
et ordonnons cpie la philosophie scolasti(iue soit mise à la
l>ase des sciences sacrées. Il va sans dire cjue s'iV sc- rcncon-
Irc qiirlquc chose chez: les docteurs scolastiques que Ton puisse
irMonJcr connue excès ,/e subtilité, ou qui ne cadre pas avec
les découvertes des temps postérieurs, ou qui n'ait enfin au-
iuue espèce de probabilité, il est bien loin de Xotre esprit de
vouloir le proposer à l'in/itation des Mènera lions présentesÇ i ).
l-:t (|uand Nous prescrivons la philosophie scolastique, ce
Mlle Nous entendons surtout par hY — ceci est capital —
c'est la i)hilosoi)hie ()ue nous a léguée le Docteur angélicnie
Nous déclarons donc (pie tout ce (|ui a été édité à ce sujet par
Notre Prédécesseur reste pleinement en vigueur, et, en tant
Mue de besoin. Nous l'édictons à nouveau et le confirmons,
't ordonnons qu'il soit par tous rigoureusement observé!
L'ue. dans les Séminaires où on aurait j.u le mettre en oubli,
les évêques en imposent et en exigent l'observance : pres-
I) Léo XIII, Eue. ^Eterui Pairis,
il
,b?
_ IGO —
rriptions (lui s'adressent aussi aux Supérieurs des Institut-^
religieux. Et que les prof sseï^ sachent bien ([Ue s'rrarter
de saint Thomas, surtout dans .. . (luestionsmt'tapliysKiues,
ne va pas sans détriment trrave.
Sur cette base philosophitiue. (lue l'on élève solidement
réditice théolojiiciue. Autant «lue vous le pourrez, Véné-
rables Frères, stimule/, à l'étude de la théologie, de façon
(,iK- les clercs en emportent, au sortir du Sémmaire, ui.
estime profonde et un ardenl umour. et (lue, toute l.nr vie.
ils en fassent leurs délices. Car nul H'if^non' .jiu, parm
irtt<- unvn/r multitude de scicuas, et si diverses, uni s'oj-
freut à l'esprit ovide de vérité, la première plaee revient d,
'droit à lo théologie, tellement que estait une maxime de
tantième sagesse ^lue le devoir d antres seunees, eomme
de^ arts, est de lui être assnie/lie ' connus, ^ à la manière
des servantes ( i K Aujoutons .pie cruN-l; en;œ autres. Non ■
paraissent (liszncs de louantes «iui. pleintMuent resiurtlu-ux
de la tradition, des saints Pères, du ma-istère ecclesiastuiuf
mesurés dans leurs ju^u-ments. et se t^uidant sur les norm.-
catholiques 'ce .pii ne se voit pas chez tous), ont pn-; a
fiche de fane plus de lumière dans la théolo^iie positive,
en V projetant celle de l'histoire de la vraie, lividem-
menl, il faut donner plus d'importance tpie par le passe a
la théolos,ne positive-, mais sans le moindre détriment pour
la théolo^de srolasti.iue ; et ceux-là sont à réprunander,
comme faisant les affaires des modernistes, (pu exaltent
de telle façon la théologie positive, «lu'ils ont tout l'air de
déniizriM- en même temi)S la scolasti(pie.
■ ( )„:u,t aux études profanes, il sulln-a <1e rai.j.eler ce (pren
a dit fort saf,H.'ment Notre Prédécesseur : A pplujne::-voii^
treee ardeur à l'étude des seienees naturelles : les géniale,
déeouirrtes, les affUeations liardies et utiles .laites de nos
ionrs sur ee terrain, qui provoquent à juste titre les applan-
',li, renient s des eontem parants, seront aussi à la postérité un
(1) Luo MU, Lilt. ap, /" muijna, 10 Dec. 1889.
1(.
sni\. ulmiration et tic loua, s (i). Mais les études p ■-
cives n'en loivunt pas souffi . Sin quoi le même Pape
'lonne tout aussitôt le {,aave avertissement qm voir- <,i
l'on icclurclu- avec soin la cause de ces erreurs, on la tioiivc-
',1 urtout en ceci : que plus s'est accru, l'ardeur four les
.ricnces naturelles, f/us les iuuitcs scia, s, les sciences stWres
sont allées dc-.iinant ; il ci est qui lan^^uissent dans ronhli ;
'■r/a///es antres sont traitées faiblement et à la légère, et, ce
^//tl est indigne, déchues de leur antique splendeur, on les in-
fecte encore de doctrine " , ; es et d'opinions dont la mons-
truosité épouvante ( z). -ette loi, Nous ordonnons «pie
ion rètrle dans les ijérn' l'étude des sciences naturelles.
II
On devra avoir ces prescriptions, et celles de Notre Prédé-
cesseur et les Nôtres, sous les yeux, chatiue fois (|iie l'on
iraitera du choix des directeurs et professeurs pour les Sé-
ninaires et les Universités catholiques. ~ Qui d'une maniè-
re ou d'une autre se montre imbu de modernisme sera exclu,
sans merci, de la charge de directeur ou de professeur ; l'oc-
< upant déjà, il en sera retiré ; de même. <|ui favorise le mo-
dernisme, soit en vantant les modernistes ou en excusant
leur conduite coupable, soit en critiquant la scolastique,
les saints Pères, le magistère de l'Eglise, soit en refusant
oluissance à l'autorité ecclésiasticpie, quel qu'en soit le
dépositaire ; de même qui, en histoire, en archéoloj^ie, en
< M'fïèse biblique, trahit l'amour de la nouveauté ; de même
enfin, (|ui néfrli^e les sciences sacrées ou paraît leur préférer
les profanes. — Dans toute cette question des 'études. Vé-
nérables Frèi es, vous n'apporterez jamais trop de vigilance
ni (le constance, surtout dans le choix des professeurs : car,
•l'ordinaire, c'r.t sur le modèle des maîtres que se forment
les élèves. Forts de la conscience de votre devoir, agissez
eu tout ceci prudemment, mais fortement.
(1) Alloc. 7 Maiiii 1880.
(.') Loc. cl.
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r.S Rochester, New York U609 USA
iSB (716) «82 - OMO - Phone
Bas (716) 288 - 5989 - Fax
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— 168 —
Il faut procéder avec même vifïilance et sévérité à l'exa-
men et au choix des candidats aux saints Ordres. Loin, bien
loin du sacerdoce l'esprit de nouveauté ! Dieu hait les su-
perbes et les opiniâtres. — Que le doctorat en théologie et
en droit canonique ne soit plus conféré désormais à quicon-
que n'aura pas suivi le cours régulier de philosophie scolas-
tique ; conféré, qu'il soit tenu pour nul et de nulle valeur. —
Les prescriptions faites parla Sacrée Congrégation des Evo-
ques et Réguliers, dans un décret de 1896, aux clercs sécu-
liers et réguliers d'Italie, concernant la fréquentation des
Universités, Nous en décrétons l'extension désormais à tou-
tes les nations. — Défense est faite aux clercs et aux prêtres
qui ont pris quelque inscription dans une Université ou Ins-
titut catholique de suivre, pour les matières qui y sont pro-
fessées, les cours des Universités civiles. Si cela a été permis
quelque part, Nous l'interdisons pour l'avenir. — Que les
évêques qui président à la direction de ces Universités et
Instituts veillent ;\ ce que les prescriptions que Nous venons
d'édicter y soient fidèlement observées.
III
Il est encore du devoir des évoques, en ce qui regarde les
écrits entachés de modernisme et propagateurs de moder-
nisme, d'en empêcher la publication, et, publiés, d'en entra-
ver la lecture. — Que tous les livres, journaux, revues de
cette nature, ne soient pas laissés aux mains des élèves,
dans les Séminaires ou dans les Universités : ils ne sont pas,
en effet, moins pernicieux que les écrits contre les bonnes
mœurs, ils le sont même davantage, car ils empoisonnent
la vie chrétienne dans sa source. — Il n'y a pas ;\ juger
autrement certains ouvrages publiés par des catholiques,
hommes dont on ne peut suspecter l'esprit, mais qui, dé-
pourvus de connaissances théologicpies et imbus de philoso-
phie moderne, s'évertuent à concilier celle-ci avec la foi, et
à l'utiliser, comme ils disent, au profit de la foi. Lus de con-
fiance, à cause du nom et du bon renom des auteurs, ils ont
— 169 —
pour effet, et c'est ce qui les rend plus dangereux, de faire
Khsser lentement vers leTnodernisme.
Généralement, Vénérables Frères, et c'est ici le point
capital, faites tout au monde pour bannir de votre diocèse
tout livre pernicieux, recourant, pour cela, s'il en est be-
soin, â l'interdiction solennelle. Le Saint-Siège ne néglige
rien pour faire disparaître les écrits de cette nature ; mais
le nombre en est tel aujourd'hui que les censurer tous est
rui-dessus de ses forces. La conséquence, c'est que le remè-
de vient quelquefois trop tard, alors que le mal a déjà fait
ses ravages. Nous voulons donc que les évèques. méprisant
toute crainte humaine, foulant aux pieds toute prudence de
la chair, sans égard aux criailleries des méchants, suave-
ment sans doute, mais fortement, prennent en ceci leur
part de responsabilité, se souvenant des prescriptions de
Léon XIII dans la Constitution Apostolique Omorum :
Que les Orchnatrcs, même comme délégués du Siège Apostoli-
^m. s e,ttoreent de proscrire les livres et autres écrits mauvais
publies ou répandus dans leurs diocèses, et de les arracher des
"'<^nn des Mêles. C'est un droit qui est conféré dans ces pa-
rôles, mais aussi un devoir qui est imposé. Et que nul ne
l'ense avoir satisfait aux obligations de sa charge s'il Nous a
d.fei-e un ou deux ouvrages et laissé les autres, en grand
nombre, se répandre et circuler. - Ne vous laissez pas arfê-
er Vénérables Frères, au fait que l'auteur a pu obtenir
d ailleurs 1 Impnmatur : cet imprimatur peut être apocry-
Plie. ou ,1 a pu être accordé sur examen inattentif, ou enco-
>e par trop de bienveillance ou de confiance à l'égard de
auteur, ce qui arrive peut-être quelquefois dans les Ordres
religieux. Puis, le môme aliment ne convient pas à tous • de
-ncme. un livre inofïensif dans un endroit peut, au contrai-
•<■• a raison des circonstances, être fort nuisible dans un au-
-e. S, donc l'eveque. après avoir pris l'avis d'hommes pru-
lents juge nécessaire de censurer dans son diocèse quelque
'vre de ce genre, qu'il le fasse. Nous lui en donnons très
oiont.ers la faculté. Nous lui en imposons même l'obliga- '
fou. La chose, naturellement, doit se faire avec prudence
- 170 —
en restreignant la-prohibition, si cela .suffit, au clergé ; res-
triction, en tout cas, que ne prendront jamais pour eux les
libraires, dont c'est le devoir de retirer purement et simple-
ment de la vente les ouvrages condamnés par l'évecpie. Et,
])uisqu'il est question des libraires, que les évoques veillent
à ce ()ue l'amour du lucre ne les entraîne pas à trafiquer de
produits délétères. Il est de fait qu'en certains de leurs cata-
logues s'étalent, accompagnés de réclames alléchantes, bon
nombre d'ouvrages modernistes. Que s'ils refusent obéis-
sance, les évècjues n'hésiteront pas, après monition, à les
priver du titre de libraires catholiques ; de même, et à
plus forte raison, du titre de libraires épipcopaux, s'ils en
ont été gratifiés. Quant aux libraires pontificaux, ils les dé-
féreront au Saint-Siège. A tous. Nous rappelons l'article
XXVI de la Constitution OfficiorUm : Ceux qui ont obtenu la
faculté de lire et retenir les livres proJtibés n'ont pas pour
cela le droit de lire et de retenir les livres ou Journaux, quels
qu'ils soient, interdits par l'Ordinaire, à moins que dans
l'induit apostolique la faculté ne leur ait été accordée cxpres-
sénirnt de lire tt de retenir les livres condamnés par n'impor-
te quelle autorité.
IV
Jl ne suffit pas d'empêcher la lecture et la vente des mau-
vais livres, il faut encore en f>ntraver la publication. Que les
évêques donc usent de la plus grande .='' 'lité en accordant
la permission de publier. Or, comm.^ )mbre est grand,
d'après la Constitution OfHciorum, des ouvrages qui ne peu-
vent iiaraître sans la permission de l'Ordiiiaire, et comme,
d'autre part, l'évêciue ne les peuc tous reviser par lui-même,
dans certains diocèses on a institué, pour procéder à cette
revision, des censeurs d'office. Nous louons très fort cette ins-
titution, et non seulement Nous engageons ;\ l'étendre à tous
les diocèses, mais Nous en faisons un précepte strict. Qu'il y
ait donc dans toutes les curies épiscopales des censeurs d'ot-
fice, chargés de l'examen des ouvrages à publier : ils seront
choisis parmi les prêtres du clergé tant régulier que séculierv
' K
— 171 —
.,».'
recoinmandables par leur âpe, leur science, leur prudence,
.c i;ni, en matière de doctrine à approuver ou à blâmer se
tiennent dans le juste milieu. A eux sera déféré l'examen
de tous les écrits, qui d'après les articles XLI et XLII de la
Constitution mentionnée, ne peuvent être édités .-ans per-
mission. Le censeur donnera son avis par écrit. Si cet avis
est favorable, l'évêque délivrera le permis de publication,
par ce mot Imprimatur, mais qui sera précédé de la for-
mule .\ilulohstat, avec audessous. le nom du censeur Dans
• la curie romaine, aussi bien que dans les autres, des censeurs
seront institués. Leurnomination sera faite, d'entente avec
ic cardinal vicaire, et avec l'approbation du Souverain Pon-
ti:e, par le maître du Sacré Palais. A celui-ci il appar-
tiendra de désigner le censeur pour kievision de chaque ou-
vra^^e. Le permis de publication sera encore délivré par lui
ainsi que par le cardinal vicaire ou son vice-géra at, et il sera
procédé, comme ci-dessus, de la formule d'approbation du
censeur, suivie de son nom. Seulement dans des cas excep-
tionnels et fort rares, pour des raison- dont l'appréciation
est laissée à la prudence de l'évêque. lù mention du censeur
I)ourra être omise. Le nom du censeur sera tenu secret aux
auteurs, et ne leur sera révélé qu'après avis favorable, de
l-eur qu'il ne soit molesté, et durant le travail de revision
ft par la suite, s'il a refusé son approbation. Nul censeur
ne sera pris danà un Institut religieux sans qu'on ait au
préalable, consulté secrètement le provincial, ou. s'il s'agit
de Ivome, le Supérieur général ; celui-ci, provincial ou Su-
Pmeur général, devra attester en conscience la vertu la
science,^ l'intégrité doctrinale du candidat. Nous avertissons
les Supérieurs religieux du grave devoir qui leur incombe de
NeiUer à ce qu'aucun ouvrage ne soit publié sans leur auto-
nsation et celle de l'Ordinaire. Nous déclarons enfin que le
I itre de censeur ne pourra jamais être invoqué pour appuyer
les opinions personnelles de celui qui en aura été revêtu et
>^era, a cet égard, de nulle valeur.
Ceci dit en général, Nous ordonnons en particulier l'ob-
servation de l'article XLII de la Constitution Officiorum,
— 172
dont voici la teneur : Défense mix vievibres du clergé tant
séculier que régulier de prendre la direction de journaux ou
de revues sans la permission dis Ordinaires. Que s'ils vien-
nent à abuser de cette permission, elle leur sera retirée,
après monition. — ^ En ce qui regarde les prêtres correspon-
dants ou collaborateurs — pour employer ks mots courants
— comme il n'est pas rare qu'ils glissent dans les journaux
ou revues des articles entachés de modernisme, il appartient
aux évêques de les surveiller, et, s'ils les prennent en faute,
de les avertir d'abord, puis de leur interdire toute espèce de
collaboration ou correspondance. Même injonction est faite
aux supérieurs religieux : en cas de négligence de leur part,
les évêques agiront comme délégués du Souverain Pontife.
Qu'à chaque journal et revue il soit assigné, autant que
faire se pourra, un censeur dont ce sera le devoir de par-
courir en temps opportun chaque numéro publié, et, s'il y
rencontre quelque idée dangereuse, d'en imposer au plus tôt
la rétractation. Ce même droit appartiendra à l'évêque,
lors même que l'avis du censeur aurait été favorable.
Nous avons déjà parlé des Congrès et assemblées publi-
ques comme d'un champ propice aux modernistes pour y
semer et y faire prévaloir leurs idées. — Que désormais les
évêques ne permettent plus, ou que très rarement, de Con-
grès sacerdotaux. Que s'il leur arrive d'en permettre, que
ce soit toujours sous cette loi qu'on n'y traitera point de
question relevant du Saint-Siège ou des évêques, que l'on
n'y émettra aucune proposition ni aucun v<feu usurpant sur
l'autorité ecclésiastique, que l'on n'y proférera aucune
parole qui sente le modernisme, ou le presbytérianisme, ou
le laïcisme. — A ces sortes de Congrès, qui ne pourront se
tenir que sur autorisation écrite, accordée en teiaps oppor-
tun, et particulière pour chaque cas, les prêtres des diocè-
ses étrangers ne pourront intervenir sans une permission pa-
reillement écrite de leur Ordinaire. — Nul prêcre, au surplus,
ne doit perdre de vue la grave recommandation de Léon
— 173 -
Mil: Oiu- r au ton te de leurs pasteurs soit sacrée aux prêtres
qirih tiennent pour certain que le ministère sacerdotal s'il
n est exercé sous la conduite des é^rgues, ne peut être ni saint
>n .fructueux, m recommandable. (Lettr. Enc. Nobilissima
(.allorum. lo fcvr. 1884).
VI
Mais que servirai ^il, Vénérables Frères, que Nous int=-
mions des ordres, que Nous fassions des prescriptions, si on
ne devait pas les observer ponctuellement et fidèlement?
Ahnque Nos vues et Nos vœux soient remplis, il Nous a
paru bon d'étendre à tous les diocèses ce que les évoques de
1 Ombne, il y a déjà longtemps, établirent dans les leurs
avec beaucoup de sagesse. Afin, disaient-ils, de bannir les
erreurs déjà répandues et d en empêcher une diffusion plus
Ki-amle, de faire disparaître aussi les docteurs de nienwni^e
par qui se perpétuent les fruits funestes de cette diffusion, la
sonite Assemblée a décrété, sur les traces de saint Charles
l'orromee, l'institution dans chaque diocèse d'un Conseil,
torme d'hommes éprouvés des deux clergés, qui aura pour
missum de surveiller les erreurs, devoir s'il en est de non-
-elles qui glissent et se répandent, et par quels artifices, et
duitonner de tout l'évêque, afin qu'il prenne, après commune
délibération, les mesures les plus propres à étouffer le mal
dans son principe, et à empêcher qW il ne se répande de plus
eu Mus, pour la ruine des âmes, et qui, pis est, qu'il ne s' invé-
téré et s'aggrave (Actes du Congrès des évêques de l'Om-
bne. novembre 1840. Titre II, art. 6). - Nous décrètes
<I;hic que dans chaque diocèse un Conseil de ce genre, qu'il
^<•us plaît de nommer Conseil de vigilanre, soit institué sans
utard. ^es prêtres qui seront appelés à en faire partie
s'^ront choisis à peu près comme il a été dit à propos des cen-
seurs. Ils se réuniront tous les deux mois, à jour fixe, sous
la présidence de l'évêque. Sur les délibérations et les déci-
Mons. ils seront tenus au secret. Leur rôle sera le suivant
Il ■ surveilleront très attentivement et de très près tous les
""l'ces, toutes les traces de modernisme dans les publica-
— no-
tions, aussi bien que dans l'enseifinenient ; ils prendront,
pour en i>réserver le clerf,a' et la jeunesse, des mesures pru-
dentes, mais promptes et efficaces. — Leur attention se
fixera très particulièrement sur la nouveauté des mots, et ils
se souviendront, à ce sujet, de l'avertissement de Léon XIII ;
On ne peut approuver, dans les éerits des eatlioliques, un lan-
gage qui, s' inspirant d'un esprit de nouveauté eondainnahle,
paraît ridieuliser la piété des Jidèles, et parle d'ordre nou-
veau de vie ehrétienne, de nouvelles doctrines de l'hglise,
de nouveaux besoins de l'àine chrétienne, de nouvelle vocation
sociale du clergé, de nouvelle humanité chrétienne, et d'autres
choses du même genre (i). Qu'ils ne souffrent pas de ces
choses-là dans les livres ni dans les cours des professeurs.
— Ils surveilleront pareillement les ouvrages oïl l'on traite
de pieuses traditions locales et de reliques. Ils ne permet-
tront pas que ces questions soient agitées dans les journaux,
ni dans les revues destinées î\ nourrir la piété, ni sur un ton
de persiflage et où perce le dédain, ni par manière de sente-
nces sans appel, surtout s'il s'agit, comme c'est l'ordinaire,
d'une thèse qui ne passe pas -les bornes de la probabilité et
qui ne s'appuie guère que sur des idées préconçues. — Au su-
jet des reliques, voici ce qui est à tenir. Si les évêques, seuls
compétents en la matière, acquièrent la certitude qu'une
relique est supposée, celle-ci doit être retirée du culte. Si le
document témoignant de l'authenticité d'une reliciue a péri
dans quelque perturbation sociale ou de toute autre manière,
cette relique ne devra être exposée à la vénération publique
qu'après récognition faite avec soin par l'évêque. L'argu-
ment de prescription ou de présomption fondée ne vaudra
que si le culte se recommande par l'antiquité, selon le décret
suivant porté en 1896 par la Sacrée Congrégation des In-
dulgences et Reliques : Les reliques anciennes doivent être
maintenues en la vénération oîi elles ont été jusqu'ici, à moins
que, dans un cas particulier, on ait des raisons certaines pour
les tenir fausses et supposées. —En ce qui regarde le juge-
(\) ?■ C, AA EE EE., 27 Jmi. 1902.
— 175 —
ment :\ porter sur les F)ieuses traditions, voici ce qu'il faut
avoir sous les yeux : TBIfrlise use d'une telle prudence en cette
uKitière (lu'elle ne permet point que l'-,n relate ces tradi-
tions dans des écrits publics, si ce n'est qu'on le fasse avec
de -nindes précautions et après insertion de la déclaration
imposée par Urbain VIII ; encore ne se porte-t-elle pas
'garante, même dans ce cas, delà vérité du fait : simplement
elle n'enpôche pas de croire des choses auxcpielles les motifs
• le foi humaine ne font pas défaut. C'est ainsi (|ii'en a dé-
crété, il y a tn nte ans. la Sacrée Con^M-é^jation des Rites
( I ) : Os apparitions ou rcrilations n'ont ctc ni approuvccs
ni condamnées par le Saint-Sicge. qui a simplnncnt permis
qu'on les crut de foi pnrrm:nt humaine, sur les traditions
qui les relatent, corroborées par des ténioi fanages et des monu-
ments dignes de foi. Qui tient cette doctrine est en sécurité.
( ar le culte qui a pour objet quelqu'une de ces apparitions,
en tant qu'il regarde le fait même, c'est-à-dire en tant qu'il
est relatif, implique toujours comme condition la vérité du
fait : en tant qu'.r/;A7V//, il ne peut jamais s'appuver que sur la
vérité, attendu qu'il s'adresse à la personne même des saints
•Itie l'on veut honorer. Il faut en dire autant des reliques.
Xous recommandons enfin au Conseil de vi^'ilance d'avoir
l'(eil assidriment et dili5,^emment ouvert sur les institutions
sociales et sur tous les écrits qui traitent de questions socia-
les, pour voir s'il ne s'y glisse puint du modernisme, et si
tout y répond bien aux vues des Souverains Pontifes.
VII
l'^t de peur que ces prescriptions ne viennent à v-nber
<'ans l'oubli. Nous voulons et ordonnons que tous les Ordi-
naires des diocèses, un an après la publication des présen-
'cs. et ensuite tous les trois dns. envoient au Saint-Siè^^e
""c relation fidèle et corroborée par le serment sur l'exécu-
•' Il de toutes les ordonnances contenues dans les présentes
lettres, de même (jue sur les doctrines cpii ont cours dans le
« lerjîé, et surtout dans les Séminaires et autres institutions
i! iVriet i! Mail 1877.
h
! )I
m
— 176
cath(ili(Hies, sans en excepter ceux qui sout exempts de
la jiiridirtion de l'Ordinaire. Nous faisons la même in-
jonction aux Supérieurs tît'm'raiix des Ordres religieux en
ce ()ui regarde leurs sujets.
V'oil:\. Vént'rables Frères, ce ciue Nous avons cru devoir
vous dire pour le salut de tout croyant. Les adversaires de
l'li},flise en abusf.-ront sans doute pour reprendre la vieille
caUrmnie (|ui hi représente connue l'ennemie de la science
et du proférés de l'humanitc. Afin d'o|)poser une réponse
encore inédite A cette accusation — que d'ailleurs l'histoire
de la relijiion chrétienne avec ses éternels témoignages ré-
duit à néant, — Nous avonà conçu le dessein de seconder de
tout Notre pouvoir la fondation d'une Institution particu-
lière qui {groupera les plus illustres représentants delà scien-
ce parmi les catholicpieset (|ui aura pour but de favoriser,
avec la vérité catholique pour lumière et pour {înide, le pro-
trrès de tout ce ciue l'on peut désifjner sous le nom de scien-
ce et d'érudition. Plaise à Dieu que Nous puissions réaliser
ce dessein avec le concours de tous ceux cpii ont l'amour
sincère de l'Eglise de Jésus-Ghrist.
En attendant. Vénéra.bles Frères, plein de confiance en
votre zèle et en votre dévouement. Nous appelons de tout
cctur sur vous l'abondance des lumières célestes, afin que,
en face du danger qui menace les âmes, au milieu de' cet
universel débordement d'erfeurs, vous voyiez où est le devoir
et l'accomplissiez avec toute force et tout courage. Que la
vertu de Jésus-Chi-ist, auteur et consommateur de notre foi
soit avec vous. Que la Vierge Immaculée, destructrice de
toutes les hérésies, vous secoure de ra prière. Nous, comme
gage de Notre affection, comme arrhes de consolation divi-
ne parmi vos adversités, Nous vous accordons de tout cœur
ainsi qu'à votre clergé et à. votre peuple, la bénédiction
apostolique.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 8 septembre 1907
la ;'■ année de Notre Pontificat.
PIE X, PAPE.
[Traduction otliinelle.
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— 179 —
(No 49)
CIUC.'ULAlltE AU CLERGÉ
I Archevêché de Québec
l i" mai 1908.
I. PromulKation de k Lettre Pontificale Immortaliapromtrita, relative aux
fêtes des centenaire» (le Qnëbec. ni-uro «ux
II. Indulgence accordée à cette occasion.
Bien Chers Collaborateurs,
Sa Sainteté Pie X a bien voulu nous adresser à Nous et à
Nos Seigneurs les Archevêques et les Evêques du Canada,
une Lettre où il exprime tous les sentiments de joie et de
paternelle bienveillance qu'il éprouve à l'occasion des fêtes
du centenaire de Québec et de Monseigneur de Laval.
Notre Saint-Père le Pape sait comn nous sommes heu-
reux d'unir cette année dans une longue série de solennelles
démonstrations les noms pour nous impérissables du fon-
dateur de Québec et du fondateur de l'Eglise canadienne;
d sait aussi l'attachement inviolable que noug avons con-
strvé, depuis les premiers jours de notre vie historique.
l'oiir la personne auguste du successeur de Pierre, et il
■"^ peut s'empêcher de faire sienne notre commune allé-
Wîsse, et de nous signaler avec toute la confiance d'un
' "e qui parle à des fils respectueux et dévoués, les leçons
M'ie nous apportent nos mémorables anniversaires.
<-ette attention si touchante du Souverain Pontite pour la
noble nation canadienne " ne peut manquer d'aller droit
a nos ca-urs catholiques. La voix de Pie X se sera fait enten-
180
dre l'une des premières dans ce concert de louanges offi-
cielles qui se prépare à l'adresse de Samuel de Champlain
et du Vénérable François de Laval : nons en {garderons fidèle
ment l'écho dans nos consciences dociles, et nous l'accueil-
lerons comme un nouveau témoignage certain de cette
sollicitude avec laquelle l'Eglise s'intéresse à tous les mou-
vements et à tous les progrès de notre vie nationale.
Pour que les fêtes des centenaires, qui seront célébrés
à Québec dans le cours de l'été, soient non seulement une
manifestation de notre foi patriotique, mais aussi une occa-
sion pour nos âmes de s'e 'chir de trésors spirituels, le Sou-
verain Pontife a daigné a >/rder une indulgence plénière à
tous les fidèles de ce diocèse qui pendant l'un des trois jours
■du mois de juin qui seront désignés par l'Archevêque, s'étant
confessés et ayant communié, prieront dans notre église
métropolitaine de Québec, aux intentions du Pape et pour
la conservation de la foi dans la Puissance du Canada. Nous
profiterons de ce triduum religieux et historique pour faire
l'examen de conscience des vertus et des défauts de notre
vie personnelle et de notre, vie nationale; .Inous aurons à
cœur de multiplier les unes et de corriger "et supprimer
les autres pour que le peuple canadien s'avance plus
sûrement encore dans la voie de toutes les prospérités.
Un triduum d'action de grâces sera donc célébré dans
toutes !;s églises paroissiales et dans toutes les communau-
tés religieuses de ce diocèse pendant le mois de juin pro-
chain, aux jours fixés par Messieurs les Curés et par Mes-
sieurs les Aumôniers ; l'on y invitera les fidèles à gagner
l'indulgence plénière accordée par le Souverain Pontife.
Vous voudrez bien lire à vos fidèles, le premier diman-
che après leur réception la présente circulaire et la Let-
tre pontificale qui l'accompagne.
Agréez, chers collaborateurs, l'assurance de mon entier
dévouement en Notre Seigneur.
t L.-N. BÉGIN
Archevêque de Québec.
— 181 —
on entier
Sc.<rreteria di Stato
di Sua Santita.
Xo. 29439.
Dal Vaticano, 11 Avril 1908.
Monsei^rneur,
Ci-joint je transmets à Votre Grandeur la lettre que le
Saint Père a daijiné adresser aux Evêques du Canada en
l'occasion si mémorable du 3me centenaire de la fondation
de la ville de Québec. Cette lettre causera, j'en suis con-
vaincu, une grande joie aux Evêques Canadiens et aux
fidùles, et Votre Grandeur sait trop bien la part que je
prends à tout ce qui se ra-.porte à l'Eglise du Canada pour
douter du plaisir que j'ai - >us la faire parvenir.
Je prie Votre Grandeur d'agréer toutes mes félicitations,
et je profite volontiers de cette occasion pour lui renouveler
l'assurance de mes sentiments dévoués en N. S.
R. Card. Merrv del Val.
A sa Grandeur
Mgr Louis Bégin
Archevêque de Québec.
1*
1'*
i
t i
— 182 —
Venerabilibus Fkatribus
LuDOVico Nazario Archiepiscopo Quebecensi ceterisque
Archiepiscopis et Episcopis Fœderatarum
CiVITATUM CANADENSIUM.
Plus pp. X
Venerabiles Fratres,
Salutem et Apostolicam benedictionem.
Immortalia promerita aut prasclare facta maiorum certis
destinatisque intervallis celebrari publiée, aequum est valde
atque opportunum : suadet id enim pietas quaedam et offi-
cium grati memorisque animi ; et praeterea magnarum
recordatio virtutum non parum habet admonitionis et hor-
tamenti ad communem salutem. Id ipsum apud vos factum
iri intelligimus in proximum mensem Jur;ium, exeunte sse-
culo simul tertio post urbem Quebecum conditam, et altero
post quam Franciscus de Montmorency Laval excessit e vi-
vis. Profecto si magnitudo virispectetur, si urbis auctoritas,
apparet satis esse causse, cur nobilis Canadensium natio
duplicis rei memoriam singularibus solemnibus honestare
velit : quin immo non est mirum, etiam ultra vestros fines
tantam commotam esse conspirationem animorum ad haec
apparenda solemnia, ut iam nunc liceatprospicere, celeber-
rima ea fore ac splendidissima.
Jamvero in isto quasi concentu gratulantiura filiorum,
vocem desiderari Nostram non patitur peculiaris illa cari-
tas et necessitudo, qua vobiscum coniuncti sumus. Is enim
rerum vestrarum est cursus ut, quum in omni génère civilis
cultus cum politissima quaque gente contenditis, tum, quod
ad custodiam avitas religionis attinet, nulli concedere vi-
deamini. Nempe florere istic ac vigerescimus divino munere
— 183 —
christiana ..tituta; neque solum in moribus privatorum
sp.rareprotess.onem catholici nominis, sed etiam in action^
commun, v.te uti par est. atque in ipsa disciplina ac
fru, libertatis copia cern.mus. quanta fortasse nusquam alibi •
.n que pra^ter virtutemet constantiamcatholicorum civiûm
lwouZ'''T '■^^■-■";,^ Kritannici libenter agnoscimus
1 r^c puum au em quemdam gaudii fructum capimus ex
h^L R "'^^- p°' ^f *'"• ^""^ ^' exploratissimam vos ha-
bet.s Roman. Pontifies in vos benevolentiam, non minus
compertum Nobis est plénum amoris et obsequii studium
quo Vicarmm Jesu Christi vos colitis .• quod quidem W
lenter apparu.t recenti memoria. quum, tentato perduellium
armis prmcpatu cvili, frequens ante alios Pontifici Can^-
densis pubcs adfuit. parata certaque pro iuribus Apostol.cL
ium ita rr"r- ^*^"''"' ^--Canadensempopol
ad vos Venerabiles Fratres. Clerumque vestrum pertinet
atque etiam ad eos omnes de numéro laicorum, qui vobi
n rehg,osa tuenda promovendaque re operam navant
vestraquippe Potissimum vigilantia et cura, horum autem
seduhta e.ndustnaque fit, ut ista Ecclesia et parta retinea"
décora et m meliora nitatur.
Quare intelligitis, quam Hbenti Nos animo in partem
en.amus communis la^titi^ vestr* : quod pr^terea multo
1 bentms facmus ob eam causam. quia ex occasione horum
.olemnmm prochve erit recordari, quantum gens Cana-
Ç ensis a sms pnmordiis ad hodiernum diem catholica. reli-
.oniEcclesieequedebeat. Jam in ultima originum vestra- '
nat.one Gallus. vir ingemo generosaque virtute egregius
naxmie autem studio christiana. sapientia. : qui a Relè
^'aiharum .stuc deducenda. colonia. causa missus, nihil anfi-
'l.'-us habu.t. quam ut catholicum nomen per ist;s regiones
:ropagaret ; recte enim censuit non se suo régi servire me!
"us posse. quam si Jesu Christi gloria,^ serviret. Itaque
Pnmum omnium, fundato dedicatoque templo. initia conse'
^je^ecen... lUu:^, qLic- ccnrrum quoddam futura esset
184
unde in immensas septentrionalis Americse plaças bénéficia
christianai humanitatis influèrent. Mox, uberrimfe spe sege-
tis proposita, suffragante niniirum Apostolica sede, alias ex
aliis elicit ex (iallia virorum apostolicorum manus : qua-
nimium quantum elaborarunt, ut multitudinem indifïenam
ex agresti immaniquc vita erudirent ad Evangelium et miti-
îiarent. Cofinitum, ex eo numéro Sodales e Societate Jesu
pra;cipue nobilitatos esse, quorum comi)lures acerbissimam
in sancto fungendo munere mortem obierunt. Ille autem,
quum ita incolarum saluti consulit, tum prudentissime
curât, ne quid succrescentibus bene rébus Hcentia noceat
advenarum. Er^io non omnibus promiscue permissum trans-
mii,'rare in Americam, sed iis tantum, quos constiterit con-
sruenter christiano nomini vivere ; si qui maie morati in
coloniam irrepserint, cautum ut deprehensi, sine cuncta-
tione dcmum remittantur. Optimum sane institutum ; quod
quum etiam qui enmconsequuti sunt Gallici administratores
colonise, tenuerint, multum valuisse arbitramur ad hanc
conservandam in Canadensibus christianie et professionis
et vitte integritatem.
Cœptis tam felicibus mirifice perficiendis amplificandis
ille divinitus datus est primus Quebecensium Episcopus :
qui diuturnum pontificatus sui spatium tôt tantisquebene-
factis illustravit, ut quibus laudibus Canadensis vel Ecclesia
vel civitas hodieque ornatur, earum fere omnium procrea-
tor et quasi parens ipse exstiterit. Is igitur mandatam sibi
a Romano Pontifice provinciam magno animo aggressus,
qufecumque in commune bonum féliciter instituta reperit,
provehere in maius ; quicquid autem novi opportunum fore
videt, studiosissime effectum dare. Ita sacris expeditioni-
bus multo auctis, per omnem superiorem Americam usque
ad Mexicanum sinum, quantum scilicet patebat NOVA
GALLIA, pnecones Evangelii dimittit ; bis, adiutrices
optimas ad omne officium munusque christianye caritatis,
addit sanctimoniales feminas ; prohibet diligenter a colo-
niscorruptelarum illecebras, diligentius etiam pericula fidei ;
et, quo tempore nimis multi Gallicanis erroribus capti ab
obsequio Sedis Apostolicae deficiebant, ipse ad Romanes
— 185 —
ritus perfunctionem sacrorum exi^it. Clerum maxime suo Ro-
mani 1 ontificatus amore observantiaque imbuit, omnideni-
«liiesolertia fovet et in perpetuum firmat eam Canadensium
mtnnam cum Romano Pontifice coniunctionem, qua Nos
tantopere delectari diximus. Ma^na sunt h*c in rem vestram
communem mérita : illud arbitramur esse maximum quod ipse
hemmanum Quebecense condidit sapientissime constituit
Cœpit enim mde Canadensis Ecclesia sacerdotibus affluera
qui virtute doctrinaque probe instructi, deditissimi Romanô
ont.fici et suo quisque Antistiti, colli-ati inter se caritate
traterna. divmum munus sanctissime administrarent. Ex
eadem disciplma nullo non tempore exstitere optimi et civi-
Mum rerum peritissimi viri ; quorum opéra, adnitentibus
h-piscopis, ea est Canadensi nationi iurium et libertatum
<iu.esita possessio. quam hodie obtinet. Manet autem nobile
Illud pastorahs providenti* monumentum, intesramque
conservât impressam ab auctore suo formam nativosque
spintus : caput idem et exemplar omnium fore, qua^ istic
sunt Instituta sacrée pra^sertim excolendœ iuventuti. Nec
vero débet hoc prœtermitti, quod imo est in prtecipua coin-
mendatione ponendum Seminarii Quebecensis, ex ipso
magnum Lyceum Lavallianum, domicilium doctrinarum et
propugnaculum catholica- veritatis insigne, auspice Aoosto-
ica Sede et Episcoporum Canadensium ordine, effloruisse
1 ostremo ad istam conciliandam concordiam, qua;potestati
ecclesiast.ca. cum politica auspicato intercedit. Franciscum
(le Laval exstitisse principem, nullus ignorât : quod quidem
etiam causa; est. cur in habendis eidem honoribus mirifice
Mui prœsunt civitati vobiscum consentiant.
Tantarum commemoratione rerum, quam proximarum
enarum celebritas afferet. sane quotquot istic sunt Christi-
iideles, omnes excitari decet ad agendas primum Deo publi-
ée gratias, cuius beneficio res est Canadensis in hanc
•implitudmem provecta, tum ad colendam maiori pietatis
atlectu Ecclesiam, quœ per filios clarissimos divins eis
-enignitatis se ministram praebuit. Communibus hisce stu-
'liis vestra prœibit auctoritas, Venerabiles Fratres • quos
Muidem, consentaneum est, quum dignitatis et gloris hère-
— 186 —
ditaiem ceperitis a sanctissimo Episcopo, velle acrius quo-
tidie "n exempla eius intueri. Nos, ut sœcularia solemnia
univer.* nationi vestrae perquam salutaria eveniant, iam
nunc cœlestium munerum vobis ubertatem precamur : quo-
rum pignus, itemque testimonium paterna; benevolentiae
Nostrae, Apostolica sit benedictio, quam vobis, Venerabiles
Fratres, et Clero populoque vestro peramanter impertimus.
Datum Romœ apudS. Pet'rum die XXXI Martii MCMVIII
Pontificatus Nostri anno quinto.
(LtS)
Plus pp. X
— 187 —
A NOS VÉNÉRABLES FRÈRES
Louis-Nazaire. Archevêque de Québec.
ET AUX Archevêques et Evêques
DE LA Puissance du Canada
PIE X, PAPE
il'
Vénérables Frères. Salut et Bénédiction apostolique.
JL'tlT.r'" '* ^l? "PP^""*"" ^' ^é^'^b'-- à des épo-
ques fixes et convenables les immortels bienfaits ou les
grandes actions des ancêtres : la piété elle-mTrne et Z e
connaissance nous y invitent et ce r^n,..' au !
tuq nniiQ o„-..*v /'^'lent, et ce rappei des hautes ver-
us nous avertit aussi et nous persuade de travailler tous à
I œuvre commune de la prospérité publique.
noustm'ble Hl "a,f '''''T'^.^^^ — ^lle^ accomplir,
ous semble-t-il. au mois de juin prochain, à l'occasion dû
ro.SK me centenaire de la fondation de Québec et 1
"a^aTtertr 'p '^ '"^^^ '' F-nJs de^^^tU-
et àT-im/ortant" • ^ ^^ Inie'dt' Q^b"'^ ^T '" '^^°^'
dent on,, la „„ki . Québec, il devient évi-
n-r par del î "T" ""^*«™^ a bien raison dhono-
STvétr„t' Et , "''"'""^ '^ mén,oire de ee dou-
lenors de votre pays, ,1 y ait un si grand concours des volon-
ne^tuloL'?"""»' '™ "" "'^ rec'onnaissants nous
toute pt^cr/reri ? ™" =°" "''^^■"' ^ '•^'««'-n
«e part culière et les relations étroites qui nous unissent
i h sToriote"'"""' "ir""- ^"'' -'• - elrvo re
historique que, capables de rivaliser dans les choses de
— 18« —
l'activité civile avec les nations les plus avancées, vous ne
le cédez, à aucune quand il s'atjit de sauvegarder la reli};ion
des aïeux. Nous savons que dans votre pays, },'râce ;\
Dieu, fleurissent et prospèrent les institutions chrétiennes,
et que ce n'est pas seulement la vie privée qui y est péné-
trée de l'esprit catholique, mais encore, comme il convient,
la vie publique, et même l'orf^anisation et le tïouvernement
del'Etat. Au surplus, l'Eglise chez vous jouit d'une liberté
plus grande peut-être que partout ailleurs ; et nous nous
plaisons à reconnaître \à, en môme temps que le courage et
la persévérance des citoyens catholiciues, la juste infliience
du régime britanniciue.
Mais ce qui nous est le plus particulièrement agréable,
c'est votre piété pour Notre personne. Si, en effet, vous
avez des preuves manifestes de la bienveillance du Pontife
Romain pour vous, Nous ne pouvons douter, Nous aussi, de
l'affection et de l'obéissance dont vous honorez le Vicaire
de Jésus-Christ. Nous en avions un témoigage bien éloquent
il y a quelques années, quand fut attaqué par des armées
ennemies notre domaine temporel, alors que la jeunesse ca-
nadienne accourut nombreuse et la première auprès du
Pontife, prête à donner sa vie pour défendre les droits du
Siège Apostolique.
Mais quand nous louons ainsi les vertus du peuple cana-
dien, une large part de ces éloges doit aller à vous. Vénéra-
bles Frères, et à votre clergé, et à tous ceux-là parmi les
laïques qui travaillent avec vous à défendre et à faire pros-
pérer les intérêts de la religion. C'est en effet, d'une part,
votre vigilance et votre sollicitude, et d'autre part l'activité
très sage de ces fidèles qui font que l'Eglise du Canada con-
serve, toutes belles, les œuvres du passé, et s'efforce de
marcher vers un avenir toujours meilleur.
Au.ssi, vous comprenez avec quel empressement Nous pre-
nons part à votre joie commune. Et Nous le faisons d'autant
plus volontiers qu'à l'occasion de ces fêtes on se souviendra
inévitablement de tout ce que la nation canadienne, depuis
ses origines jusqu'aujourd'hui, doit à la religion ca,tholique
et à l'Eglise.
— 18<)
Dans les plus lointains souvenirs de votre histoire apparaît
et se dresse la figure de Samuel de Chainplain. Français de
naissance, remarquable par son fïénie comme par son cou-
rage, mais plus encore par sa sagesse chrétienne. CharKÙ
l.ar le roi de France de fonder sur votre continent une colo-
me nouvelle, il n'eut rien de plus à cœur que de propager
<lans ces régions le nom du catholicisme ; il estimait avec
raison qu'il ne pouvait mieux servir son roi qu'en procurant
la jroire de Jésus-Christ. Aussi consacrait-il tout d'abord
parla fondation et la dédicace d'un temple, le berceau de
cette ville de (Juébec qui devait être comme le foyer d'où
se répandrait par toutes les plaf,'es de l'Amérique septen-
trionale, l'influence de la civilisation chrétienne. Bientôt
anime parl'espoir d'unetrès abondante moisson et approuvé'
certes, par ce Sièfre Apostolique, il fit venir de France'
successivement appelés les uns par les autres, des mission-
naires qui travaillèrent, nous savons avec quelle ardeur à
tirer de la barbarie des multitudes d'indigènes, et s'employè-
rent à les adoucir et à les évang^eliser. Personne n'ignore
que parmi tous ces apôtres, les membres de la CompagLie
fie Jésus, se sont particulièrement illustrés ; plusieurs d'en-
tre eux ont trouvé, dans l'exercice du saint ministère, la
mort cruelle du martyr.
Mais Champlain, qui avait si bien pourvu à la conversion
des habitants du pays, voulut, par une rare prudence, em-
pêcher que la licence des nouveaux venus ne pût compromet-
tre le succès des œuvres de la colonie. On ne permit donc pas
a tous indistinctement de passer en Amérique ; ceux-là seule-
ment le pouvaient faire qui avaient donné des preuves suffi-
santes de la pratique des vertus chrétiennes. Que si par
lasard, des hommes perdus de mœurs s'étaient introduits
«ans la Nouvelle- France, on prenait soin de les arrêter et
<le les renvoyer dans leur pays. Admirable politique ' et
c est parce que les gouverneurs français qui ont succédé à
^ hamplain l'ont maintenue et pratiquée, qu'elle a si large-
nient contribué. Nous en sommes convaincu, à conserver
l^armi les Canadiens l'intégrité de la foi et de la vie chié-
iienne.
J •
190
De si heureux commencements ont été merveilleusement
continués et apr.andis par celui que la Providence choisit
pour être le premier évêque de Québec. Celui-ci illustra par
tant et de si prands bienfaits son lon^ pontificat qu'il fut
en quelque sorte le créateur et l'ouvrier de presque toute
cette tîloire dont brillent encore aujourd'hui l'Église et la
patrie canadienne. Arrivé, avec tout son ^rand courage,
dans le diocèse que lui confiait le Pontife Romain, il s'appli-
qua h développer les œuvres qu'il y trouva heureusement
établies pour le bien public, et il travailla avec la plus
grande diligence à organiser toutes celles qu'il crut oppor-
tun d'y fonder. C'est ainsi qu'élargissant beaucoup le
champ des missions religieuses, il envoya par toute l'Amé-
rique du Nord, jusqu'au golfe du Mexique, aussi loin que
s'étendait la Nouvelle-France, des hérauts de l'évangile.
Aux missionnaires il adjoignit des religieuses qui leur furent
des auxiliaires précieux pour toutes les œuvres et tous les
devoirs de la charité chrétienne. Soucieux de préserver les
colons de la corruption des mœurs, il prit encore un plus
grand soin d'écarter de leur foi tout danger. Et à une épo-
que où un très grand nombre d'esprits, imbus de gallicanisme
manquaient de déférence pour le Siège Apostolique, François
de Laval exigea que dans son diocèse la liturgie fut bien
conforme aux rites romains, et surtout il inspira à son clergé
l'affection, le culte qu'il professait lui-môme pour le Souve-
rain Pontife; enfin, grâce à sa parfaite sages.se, il resserra
et il affermit pour toujours cette union étroite des Canadiens
avec le Pontife Romain : ce qui, nous l'avons dit, fait toute
notre joie.
Ce sont là, certes, pour votre pays de grands bienfaits :
mais nous estimons que le plus considérable de tous, c'est
ce Séminaire de Québec que François de Laval a fondé et
très sagement organisé. Grâce à cette institution, l'Eglise
canadienne a commencé à se pourvoir de prêtres nom-
breux qui, formés à. la vertu et à la science, très dévoués
au Souverain Pontife et à leurs évêques, unis entre eux
par une charité toute fraternelle, ont rempli avec une
grande piété les devoirs de leur ministère. De cette même
— 191 —
maison 3ont sortis en tous temps des citoyens excellents et
rès mstru.ts des choses de la vie civile. C'est par Paction
<le ces citoyens, secondés par les évêques, que la nation
canadienne a conquis les droits et les libertés qu'elle pos-
sède maintenant. *
Il est encore debout ce Séminaire, monument très noble
cie sollicitude pastorale, et i^arde intact le caractère que
Im a imprime, l'esprit que lui a légué son fondateur. Cette
institution est comme la mère et le modèle de presque tou^
T- dn'". T) "^"" '""'• ^°"* spécialement consacrées
A 1 éducation de la jeunesse ecclésiastique. Mais il faut sur-
ont rappeler - puisque c'est là le plus beau 'titre de gloire
du Semmaire de Québec -que de ce Séminaire est née sous
VU^!^^ ^'T ^P°^*°^'^"^ ^t ^- J'^-^P-copat canadien.
I Université Laval, sanctuaire insigne de la science et forte
resse de la vérité catholique.
Enfin François de Laval, nul ne l'ignore, a le premier
travadlé à établir cette concorde qui fort heureusemen
existe chez vous entre le pouvoir ecclésiastique et le pou-
voir politique : et c'est ce qui explique pourquoi, à l'oc
casion des honneurs qu'on va lui rendre, les chefs de
i Ktat s unissent à vous dans un commun et unanime senti-
I-e souvenir de toutes ces grandes choses que rappellera
a ..lenn.té de vos fêtes prochaines, doit engager telmiZ
e votre contrée, tous tant qu'ils sont, à rendre des actions
l^'^^races publiques au Dieu dont la secourable Providence a
H,t s, prospère le pays canadien ; ce sbuvenir doit aussi les
V, er à aimer d'une piété plus affectueuse l'Eglise qui par
-s hls les plus Illustres s'est constituée pour eux la dispen-
satrice des libéralités divines. "'^pen
\-otre autorité. Vénérables Frères, assurera l'accomplisse-
>'H.nt de tous ces communs devoirs. Vous avez recueilli
n.mme un héritage sacré, la dignité et la gloire du très
M.nteveque, vous voudrez aussi, comme il convient fixer
"us les jours vos regards attentifs sur les exemples qu'il
\"us a laissés. ^
'Juant à Nous, pour que vos fêtes sécul.iires soient des
— Iî)2
solennités utiles î\ toute votre nation, Nous implorons en
votre faveur l' abondance des dons célestes,
Comme na^e de res dons, et aussi comnie témoitjnaKe de
Notre paternelle bienveillance, recevez la bénédiction
Apnstolitf'ie que Nous accordons très affectueusement -k
vous, V'ép. -xbles l'rères, :\ votre clergé et ;\ votre peuple.
Donné ;\ Kome, prés de Saint-Pierre, le 31"" jour de
mars iyo8, de Notre Pontificat l'an cinciuiéme.
PII-: X, PAPE.
— 193 —
I
Plus PI'. \
IINIVEKSIS IJJRISTII.IDKLIIHJS pra^sentes Littera.
. spectuns salutcMn et Apostolicam Henedict.>nem. Ketullt
ad ncs 0..el,e<:ens.s Archi. pisropus proximo Uuuo nJsl,
et.o exeunte sa^culo. ex cp.o prunum urbs Canadens^
' ">n,s pnnccps fundata fuit, solemnes rite esse il" a
•H.K'.osas suppl.cationes. seque admod.un in votis habere
"t a.ispicatissima occasione rcclestes lîcclesia- thes'Ulrn^'
..uonun Nobis Altissinu.s dispensationem conun.i ^ ^
l.en,,.ne,d,^rnaremur. Nos autem. c.uibus nihil ;„tic,un
trZ "' 't''" rf '''''■"' ^Piritualibus .rutiis an, !
e nr. et snnul cv.les festivitates reli^io cohonestet. votis
I irPetH"?P%-'! '''-'■"'^^-^••^ J^- 'nisen;ordia
ac H. R Petn et Pauli App. Kius auctoritat. ronfisi par
Pra-sentes concednmis. „t omnes et sin.ndi fuMc^ v utr;K ue
s-xu. qu, hoc anno tribus Jnnii niensis diebus. ab Archiepis-
.:opo Quebecen. semel desi.nandis. a primis vo.perJTd
. asum sohs d>erum huioi. admissorn.n confes. one ri'e
xp.at, atcue An^elorum Pane refecti, vel in Métro olitano
-.Plo yuebecensi. vel in proprio cuiusc.ue curial. ^^a
Unis Arch,dueces,s b-mites. iuxta mentem Nostn, n pro
Chr.s . fide .n Canadensi ditione servanda. dévote reœs
'ff-dant. quo ex iis die id a.ant. Plenariarn o, un
..ccatorurn suorum indul^entia.n et remissionem. . tia
n.rnaln.s Pur.atorii applicabile.n. consequi valeant. -o"
aris non obstant.bus quibuscumque. Prasentibus , nice
"tum vahtuns Datum Rom.e apud S. Petru.n sub An o
• -atons d.e IX Martn MCM VIII Pontificatus Nostri a n.
L -I- S
R. Card. Merry de! Val
a Secretis Status.
■1î
— 194 —
PIE X PAPE
A tous les fidèles qui les présentes verront, Salut et
Bénédiction Apostolique.
L'Archevêque de Québec Nous a laissé savoir que des
solennités religieuses ont été ordonnées pour le mois de juin
prochain, pour célébrer le troisième centenaire de la fonda-
tion de la première ville canadienne. Il Nous a également
manifesté son ardent désir que, en cette occasion favorable,
Nous daignions ouvrir les trésors célestes de l'Eglise, dont
le Très-Haut Nous a confié la garde et la distribution. Or,
comme Nous n'avons rien de plus à cœur que d'accroître
par des grâces spirituelles la piété des fidèles et de voir la
religion honorer les fêtes civiles. Nous accédons volontiers
à ces pieux désirs et, plein de confiance en la miséricorde
du Dieu Tout-Puissant et en l'autorité des saints Apôtres
Pierre et Paul, Nous accordons, par les présentes, une
Indulgence plénière, applicable aux âmes du Purgatoire, à
tous et à chacun des fid^èles de l'un et de l'autre sexe, qui,
cette année, ^ en l'un des trois jours du mois de juin que
l'Archevêque de Québec désignera à l'avance, depuis les
premières vêpres du premier de ces jours jusqu'au coucher
du soleil du dernier — , dûment purifiés par la confession de
leurs fautes et fortifiés par le Pain des Anges, prieront
dévotement selon Notre intention, soit dans l'église métro-
politaine de Québec, soit dans leur propre église paroissiale,
pour la conservation de la foi chrétienne dans la Puissance
du Canada. Et ce, nonobstant toute chose contraire et les
présentes ne pouvant être utilisées qu'une fois seulement.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, sous l'anneau du
Pêcheur, le neuvième jour de mars mil neuf cent huit, de
Notre Pontificat l'an cinquième.
LtS
R. Card. Merry de! Val,
Secrétaire d'Etat.
195 —
(No 50)
CIKCULAIKE AU CLEKGÉ
/ Archevêché de Québec,
l 4 mai 1908.
Bien chers Collaborateurs,
Ma dernière Cnrn/anr, datée du i" mai, était déjà impri-
mée lorsque me sont arrivées, le 30 avril, les Bulles nommant
M. 1 abbe Paul-Eugène Koy évêque d'Eleuthéropolis ùi
partihusiufidcliinn^i auxiliaire de Québec; et je n'ai pu
vous en donner alors la nouvelle, que d'ailleurs VAction
MHialc vous a apprise sans aucun retard.
Après de sérieuses réiîexions. et surtout après avoir im-
l'Inre les lumières du Saint-Esprit, je me suis décidé à
•Ic'inander au Souverain Pontife la nomination d'un évêque
:ui.Niliaire. qui partageât avec moi le labeur et les fatigues
ce l'administration diocésaine, laquelle, d'année en année
'levient plus lourde par l'accroissement rapide de la popul
lation, par la fondation si fréquente de nouvelles paroisses
par le développement, enfin, de toutes nos institutions et
(le toutes nos œrvres religieuses. Assurément, l'âgé n'a en
nen diminué le désir (jue j'ai toujours éprouvé de me dépen-
ser totalement pour le bien religieux des ouailles qui me sunt
lOfi
confiées, ut j'ai bien fait tout mon possible pour servir les
meilleurs intérêts de ce cher troupeau, en m'efforçant de le
maintenir toujours dans les sûrs pàturaues du bien et du
vrai, et de le protéger contre tous les ennemis de sa sécurité
et de son bonheur, je suis toujours disposé à ne reculer
devant aucun effort et aucune fatiirue pour remplir jusciu'au
bout les devoirs (|ue la Providence a votdu m'imposer. Mais
je ne puis nie dissimuler le fait (lue. à mesure fine s'accrois-
sint les (euvres diocésaines. (|ue s'a;^n-andit le champ d'ac-
tion, et (|ue par consé(|nent plus lourd devient le fardeau, à
mesure aussi, bien (|ue ma santé se maintienne très satis-
faisante, le poids des années s'accumule sur ma tète, et fait
(pie mes forces ne répondent plus à mon désir de promou-
voir eiticacement. en ce diocèse de Québec, les intérêts de
riijilise et le bien des àiTies.
Ce fut le 29 janvier dernier (pU', dans une audieiice parti-
culière, j'exposai cette situation à X. S. P. le i\-pe, et lui
demandai de vouloir bien à la fois diminuer, en le parta-
treant, le fardeau des charges (|ui me sont imposées, et
assurer les protirès et le bien du diocèse par la nomination
d'unévêcpie auxiliaire. Avec cette très -grande bonté (ju'il
daigna nu; témoiiiiicr en toute occasion et dont le souvenir
sera i)ourm()i ineffaçable, U- Saint-Père voulut bien accueil-
lir ma prière avec faveur, et désiKuer, pour prendre sa
part de mes travaux, le iirêtre distin^'ué dont je lui avais
exposé les mérites et fait valoir les altitudes à des fonctions
aussi importantes p(uir l'avantage de notre Ejïlise de
Québec.
\'ous connaissez depuis lonsjcteiiips, bien chers collabo-
rateurs, celui (pie Sa Sainteté aiipelle à travailler à mes
côtés. Sa jiiété solide, son amour du travail, son exception-
nelle formation intellectuelK; sa puissance de parole, son
■;rand et actif dévouement à ri':',dise. tout cela vous est
connu, j'ajoute (pie la Providence a jus(iu'ici ordonné sa
carrière de fa(;on à lui donner une «.■xpérience peu commune,
une connaissance rare des hommes et des choses. Kn effet,
s;i pratiuue du haut enseignement, ses neuf années de nii-
197 —
1, ."
■H 1.
nistère actif chez nos frères des Etats-Unis ; ses courses dans
toutes les parties du diocèse en faveur soit de la cause de la
Tempérance, soit, précédemment, de l'œuvre de l'Hôtel-
Dieu du Sacré-Cceur : l'organisation qu'il a su mener à
bonne fin de la paroisse de Jaccjues-Cartier, à Québec,
dont les fidèles ressentent encore le reM;ret de son départ ;
et, tout récemment, le travail qu'il a fait pour organiser,
diriger et maintenir les grandes œuvres de l'Action sociale
catholiciue et de la Presse catholicpie que j'ai confiées à son
zèle et à sa prudence : voilà des états de services, cjui non
seulement assurent à un prêtre la reconnaissance de l'Eglise,
mais le préparent aussi à faire face à toutes les situations.
i'our tous ces motifs, je suis certain que votre joie égalera
la mienne, à la vue du collaborateur que le Saint-Siège a
Men voulu me donner, pour l'administration religieuse du
diocèse.
\'ous ai)prendrez aussi avec satisfaction cjue Monseigneur
Roy conservera encore, au moins pour un temps, la direc-
tion de l'Action sociale catholique, dont il a surveillé la
mise en train avec tant de succès.
C'est dimanche prochain, le lo mai, à la Basilique de
tjiiébec, (|ue je donnerai la consécration épiscopale à l'évè-
«lue élu d'Eleuthéropolis. Je serais heureu.x de voir tout le
clergé du diocèse assister à cette cérémonie, s'unir à
nous pour api)eler sur cet épiscopat naissant les bénédictions
(lu Ciel, et chanter le Te Dcum des actions de grâces pour
la faveur (lue recevra en ce jour l'Eglise de Quél)ec. Mais
jii comprends cpje le plus grand' nombre d'entre vous, rete-
nus i)ar les devoirs du ministère i)aroissial, ne pourront
venir j)rendre part à cette fête religieuse. Du moins, j'invite
' oïdialement tous ceux à qui la chose sera possible à venir
assister au sacre de Mgr l'évèque auxiliaire.
Monseigneur Koy fait cette se?naine sa retraite prépara-
'<in-e. Vous et vos fidèles, vous avez intérêt à ce que le
nouvel évê(|ue reçoive dans leur plénitude toutes les grâces
'le la consécration. Adressons donc tous ensemble de fer-
— 198 —
ventes prières pour que Dieu répande abondamment sur
son élu les grâces les plus précieuses, et assure ainsi la
fécondité la plus belle à sa carrière épiscopale, pour le bien
de l'Eglise universelle et celui de notre Eglise particulière
de Québec.
Recevez, bien chers collaborateurs, l'expression de m.on
sincère attachement.
t Louis-NAiiAiRE, Arch. de Québec.
^^<
— 199
(N° 51)
MANDEMENT
A L'OCCASION DU DEUXIlîME CENTENAIRE DE LA MORT
DU VÉNÉRABLE MONSEIGNEUR DE LaVAL ET
DE L'ÉRECTION D'UN MONUMENT EX SON HONNEUR
DANS LA VILLE DE yUÉBEC
LOUIS-NAZAIRE BÉGIN. par la grâce de Dieu et
iH- Siège Apostolique, Archevêque de Québec.
./// clergé séculier et régulier, aux couunijunutés religieuses
et <) tous les fidèles de l'arckidiocèse de Québec, Salut et Héné-
dictiou en Notre Seigueur.
Nos Très Chers Frères.
'il
Le 6 mai 1708 décédait au Séminaire de Québec, dans la
quatre-vingt-cinquième année de son âge, après une vie de
labeurs féconds et d'héroïques souffrances, un personnage
<lont le nom, déjà illustre sur cette terre encore jeune d'A-
mérique, devait se perpétuer dans la mémoire de ses com-
patriotes et rayonner d'un éclat de plus en plus vif â travers
toutes les vicissitudes de notre histoire. Monseigneur Fran-
<;ois de Montmorency-Laval, premier évoque de Québec,
allait recueillir au ciel le fruit de ses hautes vertus et là
récompense de ses rares mérites.
Deux cents ans se sont écoulés depuis la date de cette
i*---
;li-;
-200
mort qui plongeait dans le deuil l'âme de tout un peuple et
l'Eglise de tout un continent.
Sur ce sol arrosé de ses sueurs, l'œuvre du vénérable fon-
dateur n'a pas péri. Bien au contraire, elle a grandi, elle
s'est développée dans des proportions merveilleuses. Près
de cent diocèses sont sortis, comme des rameaux pleins de
sève, du tronc vigoureux de l'Eglise mère, et autour du
tombeau de celui qui planta et cultiva cet arbre à jamais
béni, des œuvres, des institutions nouvelles ont surgi, végé-
tation puissante que chaque jour voit croître et s'étendre
davantage et qui n'est, à bien dire, que l'épanouissement
progressif de l'œuvre initiale.
C'est pour célébrer cet étonnant progrès que dans notre
chère ville de Québec, par les soins reconnaissants de ses,
fîls et la générosité spontanée de ses amis, un monu-
ment vient d'être élevé à la mémoire du grand évêque au-
quel le Canada, disons mieux, une grande partie de l'Amé-
rique du Nord doit, à un si haut degré, le bienfait de la foi
religieuse.
Dans quelques jours. Nos Très Chers Frères, vous aurez
l'insigne bonheur de contempler sur son piédestal de gloire,
cette belle et grave figure. Sortant en quelque sorte de son
tombeau. Monseigneur de Laval réapparaîtra aux yeux
réjouis de ses concitoyens dans tout le rayonnement de
l'histoire. Nous le verrons, après deux siècles, bénissant
dans l'allégresse du triomphe le champ immense et fertile
qu'il laboura et ensemença au milieu d'indicibles fatigues.
Ce sera pour nous la résurrection de souvenirs réconfor-
tants et pour lui la glorification de l'apothéose.
En face d'un tel spectacle et à la pensée des développe-
ments de toutes sortes, intellectuels, spirituels et sociaux,
dont nous avons la joie de constater dans l'Eglise établie
par l'évêque de Pétrée le fait éclatant, il est naturel l.^ se
demander à quoi tient ce fait remarquable et quels principes
de force et de vitalité l'évêque-fondateur sut mettre à la
base de son œuvre.
^n^
— 201 —
Et la réponse à cette question, nous la trouvons. Nos
1res Chers Frères, dans les enseignements lumineux du
samt Evangile, dans les pages où Notre Seigneur nous en-
seigne sur quelles bases il a lui-môme fondé son Eglise.
S'inspirant des saintes Ecritures, la théologie catholique
nttribue à la véritable Eglise quatre propriétés fondamen-
tales qui en sont les prérogatives nécessaires et, par 1;\
même, les marques distinctives et caractéristiques.
L'Eglise du Christ est, en effet, une, sainte, catholique
et apostolique : une (i) par l'identité de doctrine, le cachet
immuable de ses dogmes et l'autorité centrale et souveraine
de son gouvernement ; sainte (2) par la fécondité morale
de ses principes, le caractère sacré de ses institutions, la flo-
raison admirable des vertus dont elle porte en soi la racine ;
catholique, (3) parce qu'elle embrasse dans le ravon de son
influence tous les temps et tous les peuples ; apostolique, (4)
parce que, toute répandue qu'elle soit dans les régions les
plus reculées de l'univers, elle garde, chez les peuples qui la
composent, la chaîne d'or qui la rattache, sans rupture de
contmuité, au centre de la foi chrétienne, au foyer de l'au-
torhé divine, à la Chaire du bienheureux Pierre, prince des
Apôtres, premier pontife romain et vicaire de Jésus-Christ.
Là où sont ces propriétés, là est la vraie Eglise. Elles en
sont l'indication sûre et vivante, le pur et éclatant refîet.
Et plus ces notes distinctives resplendissent dans l'Eglise
d'une nation quelconque, plus cette Eglise, sans cesser
<1 être elle-même, participe de la grandeur, de la vitalité et
de la fécondité inépuisable de l'Eglise universelle.
Ce sera l'éternel honneur de l'Eglise de Québec et, avec
elle, de l'Eglise canadienne tout entière, d'avoir été, dès le
m Kphes., IV, s : « Unti.^ Domiimo. nna/den, iinnm baptixma,^ ; Joan. X 16
" i<niim oink et mius pantor. n ' '
(2)Eiilics., I, 3: <( ChrutuH dikxit Ecdexiam et .
'I' ll/am mnclificaret »
(3) Rom,, I, 8 : « Fides vestra anninitiatiir in nnirerso mundo.
(!) .Iran., XX, 'M : « Sicnl midi me Pattr, ei t<ju mitio rox »
i^eijimm tradidit pro ea
I il,K'
"■"•n
— 202 —
principe, placée et très solidement fixée sur les bases mêmes
où Notre SeiM:neur a établi sa !,'rande œuvre sociale, et
d'avoir pu, de bonne heure, se développer dans les condi-
tions de la plus entière conformité avec les caractères de la
Sainte Eglise Romaine.
Monsei};neur de Laval comi>renait trop bien l'indispensa-
ble nécessité, dans l'E^dise du Christ, de l'unité de doctrine
comme aussi de l'unité de frouvernement, pour ne pas relier
par cette double attache au centre de la vérité catholique
et de la juridiction ecclésiastique la société relitjieuse qu'il
avait la mission de fond-^r.
Dans un siècle où la foi était menacée par de graves
erreurs, où le jansénisme rebelle s'attaquait au dofime misé-
ricordieux de la Rédemption, où le f,'allicanisme arrogant
entraînait la constitution même de l'Eglise pour faire de
cette société la vassale des p inces, l'illustre prélat, formé à
l'école des disciples de saint Ignace, sut, avec un soin ja-
loux, garder intact le dépôt de la doctrine. Dcposituni ctis-
todi, disait saint Paul à Timothée. Cette parole de l'Apôtre
ne cessait de retentir à ses oreilles, et voih\ pourquoi, le re-
gard tourné vers Rome, il s'appliquait à reproduire dans sa
prédication, dans ses mandements, dans ses instructions
dogmatiques et morales les enseignements mêmes de Rome.
Voilà pourquoi encore il se montrait soucieux d'éloigner
de son peuple tout contact qui eut pu porter atteinte à la
pureté de ses croyances. C'est ce désir d'unité religieuse
qui lui fit demander au roi de ne pas permettre aux héréti-
ques l'accès de la terre canadienne, et c'est ce même senti-
ment qui le faisait se réjouir si vivement chaque fois que
des conversions à la religion catholique se produisaient sous
ses yeux ou par le fait de son intervention.
Convaincu que l'union avec Rome ne saurait jamais être
trop étroite. Monseigneur de Laval voulait que, non seule-
ment dans la doctrine, mais même dans la discipline,
l'Église de Québec fût en parfait accord avec l'Église
Romaine C'est ninsi (in'il adoota pour lui-m.ême et pour
— 203 -
ses prêtres le bréviaire romain, le missel romain, le cérémo-
nial romain.
On sait quel zèle intelligent et industrieux l'É^ïlise catho-
li(iue montra toujours imur les progrès de l'éducation tant
sacrée que profane. Le fondateur de l'Église de Québec n'eut
rien de plus pressé, en arrivant en ce pays, que de travail-
ler, au prix des plus fjrands sacrifices, A favoriser la culture
(les lettres et des sciences. Dans ce but, il fondr -sans comp-
ter la première école normale et la première école indus-
trielle du Canada-un fjrand et un petit Séminaire, pépinière
féconde de prêtres pieux et de citoyens éclairés, et dans
cette fondation, d'une portée si considérable pour les inté-
rêts relifïieux et sociaux de sa patrie, ce sont les décrets du
S;imt Concile de Trente, dont il était si parfaitement ins-
truit, qui guidèrent ses décisions.
Rien d'étonnant que cet évêque si romain dans sa doc-
trme et dans toutes ses vues, eût pour le successeur auguste
(le saint Pierre une profonde et inaltérable vénération.
Dès le début de son administration, il avait pris soin,
comme pour mieux assurer l'apostolicité de son Église, de
la tenir, malgré certaines, prétentions contraires, sous la
dépendance directe et immédiate du Siège Apostolique. Ce
■Siège représentait à ses yeux l'indéfectible primauté qui,
'le par la volonté du Christ et grâce à une série non inter-
rompue de pontifes, étend de siècle en siècle son sceptre
Inenfaisant sur la longue série des générations chrétiennes.
Par Monseigneur de Laval, comme par un intermédiaire
jl incontestable autorité, l'Église de Québec et les nom-
l)reuses Eglises qui en sont issue "emontent sûrement jus-
qu'au principe de tout pouvoir spirituel et de toute juridic-
tion.
Comme il se plaisait, ce digne évêque. à honorer de toute
^on âme cette autorité souveraine et le Pontife régnant qui
in est le dénositaire et l'organe ! Des relations fréquentes
^;iir l'état Spirituel et même temporel de son diocèse.— rela-
iions toujours empreintes de la plus haute déféi ' "
îce
is-a-
'I*
- 204
vis de Notre Suint Père le Pape, — le tenaient ré(,'iilière-
ment en coniiminication avec la cour de Rome. Son esprit
et son cœur puisaient à cette source leurs directions et leurs
inspirations.
De 1;\ son zèle constant, actif, infatif,'al)le pour propauer
la foi chrétienne et étendre jus(|u'au.\ extrêmes limites de
l'Amérique septentrionale les frontières du royaume de
Jésus-Christ.
Catholi(iue veut dire universel. Cette i)roi)riété<lela vraie
Église (pli n'est que la mise en acte de l'universalité de
la Rédemption, éclate sint,^ulièrement dans les oritjines de
l'Éfîlise du Canada. De (Juébec, sous l'impulsion et avec
les bénédictions de Monseitïneur de Laval, partaient chaque
année, tantôt pour les récrions k'<'jà e.xplorées de l'Acadie,
tantôt pour les territoires plus I»Mntains et plus inconnus de
l'Ouest, des missionnaires à l'âme vaillante, désireux de
conquérir des âmes à Dieu et de planter partout, au cœur
des forêts séculaires ou sur le bord des farauds lacs, l'éten-
dard sacré de la croix. L'ceuvre des missions avait sans
doute précédé l'arrivée du premier évoque canadien, mais
on ne saurait nier que celui-ci leur imprima un vif^oureux
essor. •
Le dévoué prélat était lui-même embrasé d'un zèle tout
apostoli(iue. Malgré les innombrables soucis d'une admi-
nistration laborieuse qui semblait exiger sa présence au
centre de la colonie, il n'hésitait pas, dans l'intérêt des
pauvres, des ignorants et des humbles, à entreprendre les
V)lus longs et les plus pénibles trajets. Send^lable aux premiers
apôtres dont il sentait en son âme la foi et la charité agis-
sante, il bravait toutes les fatjgues, il affrontait tous les
périls, il s'imposait les plus rudes privations pour aller por-
ter au loin la parole de vie, bénir de ses mains pasteurs et
brebis et marquer de l'onction (jui fait les forts le front des
néophytes et des jeunes chrétiens. Ce descendant d'une des
plus nobles familles de France se mettait, pour servir le
Christ, au rang des plus humbles prêtres. Il voyageait pau-
vrement, comme jadis son divin Maître sur la route de
205
ri:>jypte. Notre sol. foulé en cent endroits divers par le
l-ed de cet autre Paul, «arde avec respect la trace de ses
|);is.
Ce sont des vestiges sacres : et ils nous rappellent que la
vraie hulise. dont Monseif^neur de Laval eut le mérite et
l'iinnncur d'implanter ici un rameau si vit^oureux. ne croît
et ne i)rospère que dans une terre sanctifiée.
gue si l'Éjîlise Catholi(,ue est sainte, Dieu merci. Nos
I ns Chers I-réres, ce joyau de l'épouse du Christ n'a pas
niaïuiuc. dc-s l'on^Mne, au diadème de l'Éf,dise de Québec
\ raiment. nous ne saurions assez remercier le Ciel d'avoir
entouré d'une couronne d'Ames d'élite, de vierges intrépi-
•les. d incomparables apôtres, de citoyens de toute classe
.nus par le plus pur esprit de foi. le berceau de la nationa-
. t. canadienne. Champlain. de Tracy. de Maisonneuve,
Lallema.Kl. de Hrébeuf. Jof,M.es, Nfarie de l'Incarnation,
Catherine de Saint-AuRustin. Mar<ïuerite Hourjjeovs sont
(les noms que les peuples les plus fiers de leur blason pour-
raient légitimement nous envier.
Or, parmi toutes ces figures, il en est une qui par la
■najestc, la vif^ueur. la beauté virile des traits, comme
aussi par l'héroïsme des vertus dont elle présente au.x
a.Liards le calme et expressif reflet, domine toutes les autres •
(• est la fifîure de Monseigneur de Laval-
Il serait trop lonfj de redire tout ce que ce grand évêque
assurément digne des âges les plus glorieux du Christianis-
'iK'. ht pour imprimer et développer dans les âmes la Sain-
teté dont il comprenait l'importance primordiale dans la
vie des individus, des familles et des peuples.
C'est cet objectif qu'il poursuivait, lorsqu'il s'appliquait
avec tant de soin à former pour la desserte des pa-oisses un
< lerge vraiment pieux et instruit. C'est vers ce but qu'il
[endait, lorsqu'il dénonçait avec énergie tous les désordres
l<"s.|u'il combattait de toutes ses forces le fléau de l'intem-
pérance et traçait ainsi, d'une main aussi ferme que sage,
a ses successeurs une litrne de rnndiii>e r,„';\c -v*; - ->'
I
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■B'' J
:!f
— 20() -
heureux de suivre, lorsqu'il |)renait, selon les vieux du roi,
une part si active dans l'orjiaiiisation sociale de ce pays,
lorstju'il revendi<|uait sans faiblesse les droits méconnus de
l'ICk'lise et des unies, lorstiu'il prodiguait aux diverses com-
munautés relitîieuses de son diocèse les plus tendres et les
plus paternelles sollicitudes, lorscpie, enfin, il faisait fleurir
dans le parterre mystique de son Ek'lise ces belles et salu-
taires dévotions ;\ la Sainte Famille, ;\ la Vierf,'e Immaculée,
i\ la Bonne sainte Anne cjui ont enveloppé comme d'un par-
fum surnaturel toute notre existence nationale.
Lui-même, Nos Très Chers Frères, s'exerça avec tant de
fermeté et de constance dans la pratique de toutes les ver-
tus, et en particulier de l'humilité, de la charité, de l'abné-
tiation, de la force dans les épreuves, de la patience dans la
douleur, de la mortification, de la foi confiante en Celui
pour qui il avait renoncé aux plus brillantes espérances de ce
monde, qu'une vie si pleine de mérites finit par attirer l'at-
tention du Saint-Sièfie. La cause de béatification et de ca-
nonisation du Vénérable Serviteur de Dieu put être, vous le
savez, introduite en cour de Rome le 24 septembre 1890.
Nous sommes sûr d'exprimer les vœux ardents, non seule-
ment du clergé et des fidèles de notre archidiocèse, mais des
catholiques de tout le Canada, et. Nous pourrions ajouter,
de toute l'Amérique du Nord, en souhaitant qu'avant long-
temps les honneurs du culte puissent être liturgiquement
décernés au fondateur vénéré de l'Eglise de Québec.
En attendant ce jour mémorable. Nous aurons du moins
la consolation de le voir, par un mouvement de foi et de
générosité ciui honore grandement nos chrétiennes popula-
tions, célébré et glorifié :\ l'égal des plus fameux évêques
• et des plus considérables bienfaiteurs-dé leur patrie.
De ce monument que la reconnaissance populaire vient
de lui ériger, comme du haut d'une tribune publique, Mon-
seigneur de Laval parlera de nouveau à son peuple ; il le
félicitera d'être resté fidèle à Dieu dans la bonne comme
dans la mauvaise fortune : il lui remettra sous les j'eux ks
~ 207 —
■Joires religieuses de son passé ; il lui ,nrin,.îeru <\n doiyt les
-levoirs et les respcnisal.ilités de Pavc^nir ; il |,n prcVhera
union dans l'amour et la défense de PKulise. l'esprit d'o-
H'issance ;\ ses pasteurs, le >5èle pour les nobles causes, la
iM.te des plaisirs ronpal.les. la piété. la sobriété, une fidélité
inviolable :\ toutes les traditions catholit|ues.
l':t nous-mêmes. Nos Très Chers l-réres, émus et recueillis
au pied de ce monument, nous écouterons dune oreille
•l"c.le, pour les mettre religieusement on pratique, les
,i,nandes et fortes leçons de notre premier évé(,ue.
Nous apprendrons de lui ,|uo lU-uvre spirituelle dont il a
^■te parmi nous l'initiateur clairvoyant, repose sur des bases
vraiment divmes. ,,u'elle mérite, par là même, toute l'adhé-
sion de notre foi. tout le concours de nos volontés, tout
I attachement de nos cœurs.
Membres d'une Kulise si visiblement bénie du ciel, nous
remercierons la Providence de nous avoir fait naître en son
sein et d'avoir donné à notre peuple, pour f,n.ider ses premiers
pas. la haute sak'esse pratique d'un chef spirituel compara-
i T Tl\? ^''^^^^"^^'^' ^"-^ Augustin d'An^deterre. aux
l>oniface d'Allemagne.
Nous nous rappellerons, de plus, quel rôle remarquable
cet homme de Dieu joua dans la vie même politic uc de
notre société naissante, et nr.us nous convaincrons, par son
exemple, combien il importe d'imprégner d'esprit chrétien
nos lefT.tmies aspirations patriotitiues et de ne séparer
lamais m dans nos pensées, ni dans nos actes, les intérêts
'eliKieux de ce pays de nos intérêts sociaux et nationaux.
A ces causes et le saint Nom de Dieu invoqué, nous réglons
et ordonnons ce qui suit :
I- - Les 21. 22 et 23 juin seront consacrés à célébrer, à
Uuebec, ~ par des fêtes solennelles suivant - un programme
préparé sur notre demande et, en particulier, par l'inau-u-
lation olhcielle du monument érigé en son honneur -le
<leuxieme Centenaire de la mort de Monseigneur d- L— a!
V)
— 20« —
^ _ Le dimanche, 21 juin, on chantera un Tr Dciiui solen-
ne7:\ la suite de la messe dans toutes les pa 'sses et mis-
sions de ce diocèse ; dans les communautés ce Te Daim sera
chanté ou au moins récité ai)rès la messe conventuelle.
Sera le présent mandement lu et publié au prône de
toutes les ésihses paroissiales et chapelles où se font les
offices publics, et en chapitre dans les communautés reli-
gieuses, le premier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seinsi. le sceau de l'ar-
chidiocèse et le contre-sein^' de notre secrétaire, en ce
deux-centième ai. /ersaire de la mort de Monsei^meur de
Lavah le six mai mil neuf cent huit.
t Loiis-Nazaire. Arch. de Québec.
Par mandement de Monseigneur.
EuG.-C. LaI'LAMMK. ptre,
Sccrctciirc.
— 209 —
t'y
• '^p
'Il
'Vf
in
'S*
(No 52)
CIUCULAIKE AU CLERGÉ
I Archevêché de Québec,
l lo mai 1908. .
.S.int,rc.a„.ila,,ti.ste ,Jécla>V. ,.,„• S. S. Pie X patron sp«,.ial de tous les
Messieurs et chers collaborateurs,
La Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, par l'entre-
mise de son président l'honorable Monsieur Adélard Turgeon
■n'avait prié de solliciter du Souverain Pontife, pendant
mon séjour à Rome, " la faveur insigne de la reconnaissance
et de la proclamation de saint Jean-Baptiste, comme patron
de tous les Canadiens-Français en quelque endroit qu'ils se
trouvent fixés. "
Sa Sainteté Pie X a accédé avec plaisir au vœu de la
Socrte, et je vous transmets aujourd'hui le Bref par lequel
Klie déclare d'une manière officielle "saint Jean-Baptiste
iTitron spécial auprès de Dieu des fidèles franco-canadiens
lant de ceux qui sont au Canada que de ceux qui vivent sur
krre étrantrère. "
Notre peuple a toujours eu pour le saint Précurseur une
dévotion remarquable. Dès les premiers temps de la Colo-
nie. — les annales de notre histoire en ont gardé le précieux
— 210 —
souvenir — on célébrait avec éclat la fête de la Saint-Jean.
De nos jours, surtout depuis la fondation de la Société
Saint-Jean-Baptiste, chaque année, le 24 de juin est regardé
comme un jour de fête religieuse et nationale. Cet acte de
bienveillance du Souverain Pontife augmentera encore
cette dévotion, et nous attachera davantage ri la religion
et aux traditions de nos pères.
La religion a déterminé les événements qui ont donné
naissance à notre race, elle a été notre force aux jours diffi-
ciles de notre histoire, elle a été partout et toujours l'infati-
gable champion de notre nationalité. J'en appelle au témoi-
gnage non suspect d'un écrivain protestant, français
d'origine, qui, après avoir visité deux fois notre pays, a écrit
sur celui-ci un ouvrage fort remarqué. " Si notre langue,
dit-il, est encore parlée dans une vaste partie de l'Amérique
du Nord, s'il y a encore ce qu'on appelle des Canadiens-
Français, c'est à la religion catholique qu'on le doit. " Et
il ajoutait : " Comme hier, comme il y a cent ans, le main-
tien du catholicisme semble être la principale condition
de la persistance de notre race et de notre langue au
Dominion. "
Que la puissante protection de saint Jean-Baptiste res-
serre toujours de plus en plus les liens si nécessaires qui nous
unissent à la sainte Eglise et au Siège Apc^rtolique. Cette
union qui a été notre force dans le passé le sera encore dans
l'avenir.
Mais lorsque l'Eglise donne un patron à une société, elle
ne lui assure pas seulement un protecteur, elle lui propose
aussi un modèle. En un temps où l'ardente recherche de
la fortune et des plaisirs exerce sur les hommes une
influence si pernicieuse ; où la prudence humaine et l'amour
d'une fausse tranquillité empêchent trop souvent les chré-
tiens de montrer dans la profession de leur foi la force,
l'énergie et l'indépendance qui en assurent toute l'efficacité,
quel utile modèle que saint Jean-Baptiste !
Ses mortifications et ses austérités nous enseignent le
•^f:
— 211 —
mépris des richesses et des plaisirs, le renoncement qui est
le caractère distinctif des disciples de Jésus-Christ Sa vie
tout entière est une condamnation de l'erreur et du vice et
son martyre, une leçon admirable du fier courage et de la
glorieuse liberté des enfants de Dieu.
Nous prierons donc notre saint patron, et nous lui deman-
derons la grâce de ne pas nous laisser absorber tout entiers
par l'appât ou le soin des biens matériels, mais de nous
garder hbres de tout esclavage, afin que notre conscience
ne faiblisse jamais devant le devoir. A la chair et à ses dé-
bauches, au luxe et à ses excès, à la cupidité et à ses rapi-
nes aux oppresseurs du droit et de la vertu, à tous les
violateurs des lois de Dieu et de l'Eglise, sachons redire
fièrement le /um licct de Jean-Baptiste.
La traduction du Bref pontifical ainsi que la présente
circulaire seront lues au prône, le premier dimanche après
leur réception.
Agréez, chers Collaborateurs, l'assurance de mon parfait
dévouement en Notre-Seigneur.
■\ Louis-Nazaire, Arch. de Québec.
if-
— 212 —
BREF DE SA SAINTETÉ PIE X
NOMMANT SAINT JeAN-BaPTISTE
PATRON SPÉC1AI, DIÎ TOUS LKS CaNADI ENS-FrANÇAIS
Plus pp. X.
AD PERPETUAM KEl MEMOKIAM. Siiii;ulari iniseri-
cordice sensu solet Ecclesia respicere ad eas grentes, qiut'
loniîo terrarum marisque tractu sejuncttc ab hoc catholuM
nominis centro, intesirani atque inviolatain, licet dissitis in
re^Monibus, niajorum suoruni tideni servant ac tuentur. Iste
enim grex in longinquis subinotiis pascuis, ideo fortasse
di^nior videtur, quein Nos tanquam dilectam ovilisdivinitu.s
comtnissi parteni, dili^enter custodianms ac vi^ilenter, et
in eum quidquid ejus saluti ac bono utile esse arbitramur,
sollicito studio conferamus. Hoc quidem consilio, cuni Ve-
nerabilis Frater Archiepus Quebecen.. in Canadensi ditione,
nomine Societatis S. Joannis Baptist;e, ipsa in civitate ins-
titutte, supplices ad Nos litteras dederit, quibus petitur ut
Sanctum Préecursorem peculiarein tidelium Franco-Cana-
densium Patronum celestem, aucte Nra constituamus ; No?
cum id maxime rei catholicœ illius regionis interesse indice-
mus, piis hisce precibus benijine obsecundandum censuimus.
Atque hoc eo libentius facimus, quod non parva est spes,
quam repositam habemus in ope atque intercessione ipsius
Baptistœ, quem prima ab origine Canadensis populus sm-
Rulari pietatis sensu jufiiter prosequutus est. Quibus e rébus
quod bonum, felix faustumque sit Ecclesiée Canadensi et
Christianis omnibus regionis illius benevertat, supremâ
aucte Nrâ pra;sentium tenore Sanctum Joann-iui Baptistam
fidelium Franco-Canadensium tam in ditione Canadensi,
quam ubiquè terrarum commorantium, collatis etiam con-
siliiscum VV. FF. NN. S. R. E. Cardd. ne^^otiis Propagan-
dœ Fidei prsepositis, singularem apud Deum patronum
facimus, constituimus, renuntiamus. Itaque volumus, ut m
illis partibus S. Joanni Baptista> omnia privilégia et omnes
— 213 —
honorificentiae adjudicentur ac deferantur, qua; celestibus
locorum patronis de jure competunt, quin tamen ejusdem
Sancti festuni declaretur de prjecepto in locis, in quibus
utpote de prœcepto non recolitur. Decernentes présentes
Litteras firmas, validas et efficaces semper existere et fore,
suosque plenarios et integros effectus sortiri et obtinere, ac
illis ad quos spectat et pro tempore quomodolibet specta'bit,
m omnibus et per omnia plenissirnè suffragari, sicque in
pra>missis per quoscumque judices ordinarios et delegatos
iiidicari et definiri debere, atque irritum esse et inane, si
secus super bis a quoquam quavis auctoritate scienter vel
iKHoranter contigerit attentari. Non obstantibus constitu-
tionibus et ordinationibus Aplicis, ceterisque speciali licet
at(iue individuâ mentione ac derogatione dignis in contra-
nuin facientibus quibuscumque.
Datum Romae, apud S. Petrum, sub annulo Piscatoris die
XXV Februarii MDCCCCVIII. Pontificatus Nostri Anno
quinto.
LtS
R. Card. Merry Del Val,
a Secret is Status.
1 1
214 —
PIE X, PAPE
POUR PERPÉTUELLE MÉMOIRE. C'est avec une
particulière bonté que. l'Eglise témoigne sa sollicitude aux
peuples séparés de ce centre du monde catholique par les
terres et les mers, et c|ui conservent pourtant intacte dans
ces régions éloignées la foi des ancêtres. Ce troupeau qui vit
dans de lointains pâturages mérite pour cela même que
Nous le gardions avec soin et avec vigilance comme une
portion choisie du bercail que Dieu Nous a confié, et Nous
lui devons accorder avec empressement tout ce que Nous
croyons être utile à son salut et à sa prospérité. Aussi,
lorsque Notre Vénérable Frère l'Archevêque de Québec,
ville du Canada, Nous a présenté, au nom de la Société
Saint-Jean-Baptiste fondée dans cette même ville, des lettres
où l'on Nous demandait de déclarer, en vertu de Notre
autorité, le saint Précurseur patron des Franco-Canadiens,
jugeant que cela pouvait être grandement profitable aux
intérêts de la vie catholique dans ce pays, Nous avons
décidé de faire droit à ces prières. Et Nous le faisons d'au-
tant plus volontiers que Nous avons une grande confiance
dans le secours et l'intercession de ce Saint que, depuis son
origine, le peuple canadien n'a cessé d'honorer d'une piété
toute particulière. C'est pourquoi — et Nous voudrions que
cela soit pour le plus grand bien, pour le bonheur et la pros-
périté de l'Eglise canadienne et de tous les catholiques de
ce pays — , par Notre autorité Suprême et par les présentes,
après en avoir conféré avec Nos Vénérables Frères les
Cardinaux de la sainte Eglise Romaine, préposés aux
affaires de la Propagande, Nous établissons, Nous consti-
tuons et Nous proclamons saint Jean-Baptiste patron
spécial auprès de Dieu des fidèles franco-canadiens, tant de
ceux qui sont au Canada que de ceux qui vivent sur une
terre étrangère. Nous voulons donc que dans ces régions,
on accorde et on rende à saint Jean-Baptiste tous les pri-
vilèges et tous les honneurs qui appartiennent de droit aux
patrons des lieux, sans que toutefois la fête de ce Saint
— 215 —
sj.it déclarée de précepte là où elle ne l'est pas encore.
Nous voulons que les présentes lettres soient constantes.
valides, efficaces: qu'elles aient leur plein et entier effet, et
q.. elles soient acceptées en tout et pour tout par ceux que
cela regarde, et aussi lontïtemps qu'ils y seront intéressés.
Nous décrétons que c'est en ce sens c,ue ces lettres devront
être comprises et interprétées par tous les jujrës ordinaires
ou decRues, et que tout ce qui peut être tenté de contraire
à ces lettres par Quelque personne que ce soit, de quelque
autorité <,u'elle soit revêtue, et qu'elle le fasse sciemment
ou par ignorance, est nul et sans valeur. Nonobstant toutes
Constitutions ou Prescriptions Apostoliques ou autres
'inelles qu'elles soient, môme celles qui méritent une men-
lon ou une dérogation spéciale. (,ui seraient contraires à
la teneur de ces lettres.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, sous l'anneau du
1 echeur, le vingt-cinquième jour de février de l'année mil
neuf cent huit, de Notre Pontificat la cinquième
LtS
R. Card. Merrv DEL Val,
Secrétaire d'État.
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(le reli.fïi.
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— 217
(N° 53)
LETTRE PASTORALE
DE
^f^.K I^uis-Nazaire Bégin, Archkvêoue dk Qvûukc
AV SUJET nu TROISIÈME CENTENAIRE
DE LA FONDATION DE QuÉliEC »
LOUIS-NAZAIRE BÉGIN. par ea orace de „ieu et
"> SIEGE APOSTOUO.E. ARCHEVÊQUE DE QUÉBEC.
s>^^ s c a tous hs n^Wcs de l'archidioccsc de Québee Saint
^1 Inuedieiione,, Xotre-Sei ^neur
N'os Très Chers Frères,
■Vous venons d'accomplir ensemble un f,rand devoir de
t • hhale envers le fondateur de notre É,dise. Notre peu!
nt.er a voulu .donfier, et ma.^nifiquement. le .^rand et
-MU eveque qui a fait l'âme de notre race, l'a pétrie de foi
-e ..on. de force morale et l'a si parfaitement formée
' ^'^ ^^^"'^-^ ^t 1^^ '"ttes de la vie présente en l'armTnt
P-r la conquête de la vie future. Le. chefs de l'Etat eux
' ■nés, en venant inaugurer avec les chefs de l'Eglise le
n-nument él.vé à la .némoire du Vénérable Monseigrîel^dc
n
— 21H —
Laval, ont voulu reconnaître (lu'il n'a pas moins bien méri-
tr de la patrie de la terre cpie de la patrie du ciel, et qre
ceiix-l:\ travaillent plus efficacement cpie personne au bien
et à la prospérité même temporelle des peuples (jui les in-
struisent dans la foi et les forment :\ tous les devoirs chré-
tiens de la vie publique "t de la vie privée. Cette leçon,
jamais inopi)ortune, ne >ouvait pas nous être donnée plus
efficacement (pU' i)ar l'homme distingué (|ui rei)résente au
milieu de nous l'autorité souveraine de la t^rande nation
(jue Dieu a faite depuis cent cincpiante ans l'arbitre de nos
dertinées politi<|ues. (Ju'il dai^^ne en a^réeravec l'expres-
sion de notre reconnaissance nos respectueuses félicitations.
\'ous vous préparez maintenant, X. T. C. I'.. à célébrer
dans un mois le troisième centenaire de la fondation de
(Juébec, [)remier foyer de la civilisation chrétienne dans la
vallée du Saint-Laurent et du Mississipi, cité-mère de la
nation canadienne et de toute la race canadienne-française.
Vous voulez (pie ces fêtes soient solennelles, i)o])ulaires.
enthousiastes, avec cette note relijiieuse sans laquelle elles
ne seraient difjfiies ni de notre cité ni de votre race, et vous
attende/ (pie, fidèle :\ la tradition de nos vénérés prédéces-
seurs, nous prenions notre part dans ces joies de la patrie
qui ne 'aéraient pas complètes si l'Eglise catholicpie n'eu
était paa.
Votre désir est aussi le nôtre. Cirâces ;\ Dieu, il n'y a pas
dans vos âmes une seule jurande |)ensée ni un seul s^énéreux
sentiment (pie vous ne retrouviez dans l'âme de vos évêques
et de vos prêtres : ils aiment comme vous d'un immense et '
tendre amour leur patrie de la terre. Comme vous étiez
avec eux aux fêtes de Mur de Laval pour remercier Dieu
d'avoir fondé par ce j^rand évêque sa sainte E<;lise sur cette
terre du Canada, d'avoir multiplié son clersié en lui gardant
cet esprit de zèle et de dévouement (ju'il tient de son pre-
mier père, et d'avoir conservé dans notre peuple cette foi,
cette pratique des devoirs relif^neux, ce sens catholique et
cet amour de l'Ef,dise et du Pape qui en font, disait un des
derniers Préfets de la S. C. de la Propagande, un des plus
- 21U —
l>ea..x joyaux de l'K^li.sf Romaine. - (,, ils seront ruec
^ous aux fêtes (lu troisième centenaire de (Juc-l,ec j.our n-
.nerc.er D.eu de toute, les bénédictions spirituelles et te n-
Poel es JU..O.U.S :Wu.tre c.té et à notre race pendant ces
■nis siècles, et le prier d- lous conserver toujours avec la
';;f-';'.-lafidé.:é aux traditions chrétLnne^^uJs^
""t 'lans 1 avenir connue dans le passé notre force et notre
L'Apôtre ensei^^nait aux premiers chrétiens .p,e c'est tou-
i-us le tenM.s de la prière et de l'action de ,rà es. plus e
.una.s sans .loute dans les grandes joies et pour iJ beso "
ire àv c n"" ^•p "^'-■'' ""^' """-^ ^'"- clemandous ,1e
t.urt avec nous A l'occas.on de ces fûtes solennelles du troi-
-me centenaire de Québec et de la Nouvelle-I-Vance et
-tout lorsque sera offert au nom de la cité et de to e
P-ple l'au..,ste sacrifice ,ui consacra il v a trois cen s ans
;■ n.cher de Stadaconé et le prenn'er sanctuaire de la Nu
ulle-I.rance Vous remercierez Dieu de nous avoir faits t
;1<' nous avo.r ,^ardés. pendant ces trois siècles, canadiens
.ançais et catholiques, vous l'en ren.erciere. a ec nou ,
nute fierté chrétienne eten toute hunn.fté. En toute fil^t
. est u, .pu nous a cho.s, vos pères, et en vous rappe-
1 ni les ..races <p,',l leur a faites, les vertus dont ilsnousont
•'-ne 1 exemp e. les grandes ceuvres qu'ils ont accomplies
•y;ns pourrons d.re comme le poëte d'Israël : Xof^iH^
■''ro>'nu natio.i : Dieu n'a pas donné à tous les peuples
..me '-n^K-t,on En toute humilité = car. disaient „:
■iii( êtres, iioO/l-ssc ob i trc " re e rif. I'-1.„.. , i
11 1 cLiie ae i <ime plus encore ciiie
' • e du san.^ : et sommes-nous honnnes A transmettre aux
' n-at,ons futures, sans l'amoindrir, l'héritante de foi et de
-tus chrétiennes que nous avons reçu de nos pères" C'est
;-.,uo,. après avoir fait éclater notre reconn' is ance en
• ^ Dieu en actions de .^râces pour les bienfaits reçus rap-
■i- au sentiment de nos .rands et difficiles devoirs pour
'' .resent et l'avenir de notre patrie et de notre raequ
- nt dans la main de Dieu, comme le salut de chacuni
!) r.'Kniincnt caid. Le lochow.,ki en 1898.
~ 220 -
nous, tUMH 11' sii|i|>lifrons de nous éclairer sur no^ devoirs de
chrétiens dans la vie pul)li(|Ue eonune dans la vie privée et
de noi s donner \ tous ce (|ui est plus rare encore et non
moins nécessaire au salut de la i)atrie, la bonne volonté de
les accomplir.
I
Certes. N. T. C. l'"., lui peuple ne saurait pas plus tiu'ati-
cun homme se choisir des ancêtres. C'est Dieu seul (jui
donne t\ toute vie humaine, comme au fleuve, sa source d'où
s'épanchent des flots purs ou troublés. Mais encore (lue
l'honuiH' n'ait pas choisi ses prres et qu'il les ait reçus de la
miséricorde et de la sagesse de Dieu, il ne laisse pas de s'en
réclamer et d'en être fier, parfois plus <iue de raison. C'est
un sentiment que la nature inspire, (pie la raison approuve,
(pie Dieu lui-même commande et bénit. Honora pati\-m. A
la piété filiale des peuples comme à celle les enfants il atta-
che une récompense. L'amour pour les ancêtres les fait
revivre dans leurs descendants et assure ;\ ceux-ci l'héritage
des dons providentiels que Dieu leur a préi)arés dans leurs'
pères.
Or, sans nous i)référer à aucune des autres races cpie Dieu
a purifiées et s'est consacrées par le baiitôme, nous avons
le droit de n'être jaloux traucunc. Il n'en est pas dent les
sources soient plus pures ni (pii se réclame d'ancêtres i)liis
irréprochables devant Dieu et devant les hommes.
v'est dans la l-'rance trés-chrétienne (jue Dieu a choisi
no^ ancêtres, à ce moment du ^rand siècle où elle a si bien
nurilû de la oi et de la piété catholicpie. Et ce ne fut i)as
seulement ei vue d'étendre son commerce et d'accroître <:i
prospérité temporelle, mais pour porter au loin la foi n
donner à Jésus-Christ des peuples nouveaux, (pie la h'ram t
envoya sur les bords du Saint-Laurent ses premiers c()!<'ii>
avec SCS premiers missionnaires. C'est une fjrande ptn ■
de foi chrétienne autant qu'une grande pensée politique <iui
ont fondé de concert (Juébec et la Nouvelle-l'Vance. C :ir
- ?21 -
:ire inoment-lù. le pouvoircivil. profonclûnf„t et pruti.,uc-
mc-nt chrctien. n'ignorait [.as encort- (,„.. Die-u est le plus
l.;nne rempart des cités et ,,„e Jésus-Christ est la seule
lierre ariRulaire des sociétés <,u'on vent érlitier pm.r des
siècles Mais si la I-rance chrétienne eut ouhhé de veiller sur
notre berceau, la Providence de Dieu ne l'oubliait pas.
Ce n'est pas A un aventurier (,uelcon(,ue. A un néjrociant vu
M.H'tede fortune, ni X un houune de uuerre. ni .-\ ,ui tin diplo-
mate «lu'elle donna la mission de jeter sur les bords du j,Mand
Ifuve. les fondements de la première cité de la Nouvelle-
•rance. mais h un citoyen de mœurs irréprochables, pro-
l'-ndcment chrétien d'esprit et de vie. pour ..uiêtre français
<■ .'tait être catholupie et être cath(,Ii,,ue c'était être meil-
leur français.
C'est avec un ^rand esprit de foi ,p,e Champlain comj.rit
et remplit sa mission providentielle. Il lui sembla .,ue Dieu
avait creusé cette immense vallée et préparé ces plaines
'itiles. pour y asseoir un jour un ^^rand empire chrétien
tonde par la France catholic,UL-. et trouverné par elle nis
dans lequel tous les peuples r ^'Amérique auraient d.ou de
"te par le baptême. C'est la vitale de cet empire du Christ
MU II voulut fonder, et il en choisit avec soin tous les pre-
nuers ctn. .„.. H voulut (pi'ils fussent tou. d'une foi non
>nH' . .1, mœurs intègres et d'une piété sincère, pour
' 'Muiucrir :\ la civilisation et à l'Évangile les peuples païens
ces vastes contrées par l'exemple d< s vertus chrétiennes
■t<l une société parf. tement ordonnée autant que par la
prédication des missionnaires. Tant qu'il vécut, la colonie
Ht moins une ville qu'une famille chrér,, ,me dont il était
!'■ IHTe. et une paroisse plut At qu'uMc cité. La première
'ulise s éleva auprès de la première maison, et le {jouver-
'"•ur ne fut que le premier et le i-lus fidèle paroissien.
Ce n'est pas là un fait i.olé et un exemple unique dans
""tre histoire^ Si le fondai ,.r de Québec a été durant toute
■a c^rnere l'homme qui vit de .a foi et de ses convictions
' ithoiiques qui ne conçoit pas un citoyen neutre et indif-
I rent doublé d'un chrétien dévie privée, qui vouiui que son
t
' il
009
(L'uvre pour être viable et vraiment française fut bien chré-
tienne et bien catholique comme sa personne et sa vie, tous
ses successeurs à la tête de la colonie, sans avoir eu tous
son iicnie et sa valeur morale, sont entrés dans son idée.
Si préoccupés ([U'ils furent parfois des passions naturelles à
des âmes qui ne sont i)as plus hautes (jue la fortune et les
diirnités ou même d'erreurs en cours de leur temps dans la
mère-patrie, tous ont voulu comme lui que cette société
naissante fut formée d'éléments choisis, de foi non suspecte
et de mœurs irréprochables.
Kt puisqu'en cet anniversaire ce n'est pasChamplain seu-
lement (lue nous voulons j^lorifier, mais toutes ces grandes
âmes si parfaitement héroïques parce qu'elles étaient parfai-
tement chrétiennes, c|ui ont fait notre i)eu])le et écrit ces
deux premiers siècles de notre histoire qui n'a pas une
tache cls boue ni une tache de san^r, nous ne pouvons pas
ne i)as rappeler à notie souvenir ému et reconnaissant cette
phalanf^e d'âmes vraiment jrrandes, de héros et d'héroïnes,
de saints et de saintes, que Dieu suscite autour du berceau
d'une race ()u'il voulait parfaitement chrétienne. En vérité
c'est à des mains très pures que Dieu voulut confier le ber-
ceau de toutes nos premières cités canadiennes, et que de
pa^es de leur jiremière histoire auraient mérité d'être écri-
tes par des an^es 1
Certes, N. T. C. F., nous avons le droit de remercier Dieu
de nous avoir donné de tels ancêtres. Les plus jjrands
devant les hommes, ceux dont nous savons les noms et la
vie, ont écrit cjuclques unes des paj^es les plus touchantes
de l'histoire de l'Église et de la France catholitiue. Suffirais-
je à nommer tous ceux dont les noms reviennent en ce
moment dans votre cœur et sur vos lèvres ? Mais que d'au-
tres encore dont la vie et les noms ne sont connus que là-
haut, ont fécondé par leurs sueurs le sol de notre pajs et
attiré sur leurs enfants et sur lui la bénédiction de Dieu 1
C'est cette multitude de héros sans noms et de saints incon-
nus, couchés dans les fondations de notre société, qui en
fait la force et la solidité.
— 223 —
Avec ces chefs vraiment chrétiens, un peuple choisi formé
a la foi et à toutes les vertus, et des âmes d'élite en «rand
nombre, la Providence nous donne dès les premiers jours tou-
tes les mstitutions nécessaires à la formation et au bon fonc-
nonnenient de la société chrétienne. Québec n'est pas plus
tôt fonde que sa première église s'élève auprès de l'hun.ble
rhateau de son premier RouveVncur. Des missionnaires se
partagent déjà l'mimense territoire découvert et acquis :^ la
l'rance. Puis à peme <iuelques familles sont-elles ^^roupées
et les premières terres défrichées, les fils de saint Ignace vienl
nent aider aux f^ls de Saint François et ouvrent aux enfants
des colons le premier collège de l'Amérique dn Nord I a
\enerable Marie de l'Incarnation et ses Ursulines font pour
les jeunes hlles ce que les Jésuites feront pour les jeunes
uens Les sœurs Hospitalières viennent de Dieppe prendre
soin des infirmes et des malades. Ce que Marie de l'Incar-
nation et les Hospitalières font à Québec, la Vénérable Mar-
gner.te Bourgeois et Mlle Mance le font à Montréal, et les
Messieurs de Saint Sulpice y prennent à leur compte les
travaux apostoliques des Jésuites et des Récollets Avant
nn dem.-siècle on trouve ainsi à Québec et à Montréal toute
a vieille l'rance catholique, avec son admirable organisa-
-c.u sociale qui pourvoit avec sagesse à tous les besoins des
familles et du peuple chrétien. Il n'y manquait qu'un évê-
<iue pour y mettre la dernière main.
Dieu qui savait ce qu'il voulait faire de nous et de cette
nouvelle Kglise choisit Mgr de Laval, homme de science
< expérience et de très sainte vie, plus homme d'église et
<^l esprit a la fois plus romain et aussi français, qu'aucun
eveque de son temps. La Providence lui ménagea la pleine
'-nfiance du chef de l'Eglise et du roi très chrétien. Elle
voulut qu'il ne relevât d'aucun siège épiscopal de France
SI vénérable et illustre qu'il fût, mais du seul siège de Pierre
et fut soumis â lui seul. Mais en même temps qu'il recevait
<i'i \ica.re de Jésus-Christ ses pouvoirs de juridiction du
1-le nord au golfe du Mexique, il prenait, de par la volonté
<l'i roi très chrétien, la première place après le Gouverneur
IM
mt
â>
II'"';
— 224 —
dans le Conseil Souverain de la Nouvelle-France, moins
pour mettre l'influence de l'Etat au service de l'Eglise que
pour mettre l'influence et l'autorité de l'Eglise au service
de la société civile.
Ce que furent notre premier évêque et nos premiers mis-
sionnaires pour les commencements de la colonie, leurs suc-
cesseurs le furent pour notre pays pendant tout le cours de
notre histoire. Assurément jamais Eglise particulière ne fut
plus romaine que l'Eglise du Canada ; mais jamais Eglise ne
futplus patriotique ni plus vraiment nationale, dans le bon
sens du mot, plus constamment et plus intimement mêlée à
tous les actes de la vie privée et de la vie publique de notre
peuple,
Et ce fut le salut de notre race. Parce qu'elle fut toujours
catholique avant tout, intimement unie d'esprit et de c(eur
à son clergé, qui lui-même ne relevait que du chef universel
de l'Eglise, au moment où sombrait avec la puissance et la
fortune de la P>ance sur nos bords, tonte l'organisation d-^
notre société, le peuple abandonné de ses chefs temporr*
resta debout, serré autour de ses prêtres et de son évêq..
devenus ses seuls chefs et ses conseillers en môme temps
que les médiateurs nécessaires et les plus dévoués entre lui
et le nouveau pouvoir.
Nous n'avons garde de méconnaître les services rendus h
notre race, sous le régime anglais, par quelques-ims de nos
plus illustres citoyens. L'Eglise ne s'honore pas moins de
leurs vertus et de leurs grandes actions que de celles de ses
prêtres et de ses évêques. C'est elle, en effet, qui les a for-
més, qui a élevé et orné leur esprit, trempé leur caractère et
leur a inspiré ce désintére.ssement, cette magnanimité et
cette force d'âme, par une éducation vraiment catholique
donnée par .ses prêtres. Non-seulement c'est l'Eglise qui
les a élevés et formés, mais elle les a soutenus de ses sym-
pathies et de ses conseils-, les a appuyés de son influence, et
leur a préparé un peuple uni, généreux, fort de ses mâles
vertus sans lequel les meilleurs chefs seraient impuissants.
Notre peuple, en effet, c'est sa religion et sa foi qui l'ont
— 225
Rarde e multiplié en le tenant groupé sur le sol de la patrie
auprès du prêtre et à l'ombre du clocher de son église. C'est
ce ses prêtres qu'il a appris à rester français de langue et
de mœurs en restant catholique d'esprit et de vie. C'est sa
to. et sa piete nourries par l'enseitrnement de prêtres dé-
voues qu, l'ont formé à ces chrétiennes vertus qui font les
races fortes et bénies de Dieu.
Qui lui a donné le courage de persévérer dans cette lon-
^^ue et laborieuse conquête du sol. de s'y étendre, de s'y en-
raciner e de S'y fortifier pour résistera toutes les tempêtes?
Sa foi catholique et la présence de son Dieu et de ses prê-
res^ Partout où il y a une é.lise. ou au moins un autefet
un prêtre, il y a de suite une communauté canadienne, une
'rveni '"'v" ^-J^l-s années, prend un accroissemen
me veilieux. V ivre consolé et fortifié par la reli.don. mourir
assiste par elle, ça été de tout temps la double et suprême
aspiration de l'âme canadienne-française. Aucune autre
n a fait davantage pour la prospérité et le développement
même temporels du pays. Pi^ciueiu
I)e l'exemple et des fortes leçons du prêtre qui a
MU. te es joies et les espérances du monde pour étendre
s limitées de la patrie en même ten,ps que celles du royau!
me de Dieu notre peuple a appris le désintéressement, la
. ne osite, la fo. en la Providence et toutes ces vertus qui
font les vrais et les meilleurs serviteurs de le patrie et de la
race en même temps c,ue les plus fidèles serviteurs de Dieu
Le monde entier admire et j^lorifie la fécondité de nos famill
es. Dieu nous a donné, en efïet. la bénédiction promise au-
refois à son peuple choisi : des f^énérations saines et nom-
breuses, la femme canadienne a bien été comme cette vi-
.^ne abondante en fruits de vie et de joie qui fait la vraie
nchesse des familles et de la patrie, et c'est bien le Cana-
.lien hdèle aux enseignements de son Eglise et à la tradi-
.on de ses pères qui met sa ,doire et sa principale richesse
dans une couronne de fils pleins de vigueur, que le chantre
d Israël comparait aux jeunes pousses de l'olivier autour du
tronc paternel. (Ps. 127) ^^
^è
lii;-
1^
— 22G —
Des économistes qui oublient que les peuples ont une âme
et qui les regardent comme des machines à amasser des ca-
pitaux, nous plaindront de n'avoir pas ébloui le monde par
nos richesses et les merveilles de notre industrie. Dieu nous
a fait pendant ces trois siècles des dons plus précieux et
plus rares : l'intelligence pratique qui suffit avec le travail
à ses propres besoins, la simplicité des mœurs et des goûts
qui permet de vivre à l'aise et comptent avec peu de biens et
moins encore de caprices et de besoins. Notre peuple fut
longtemps à la rude et salutaire école de la pauvreté, mais
ne souffrit jamais des misères inconsolées des peuples riches;
il connut moins que d'autres la guerre entre les classes de
la société, parce que chez lui la véritable égalité chrétienne
fut rarement outragée par le faste des fortunes dues au
génie de la cupidité et à celui de la rapine. Sa foi et sa reli-
gion lui apprirent à vivre heureux de son modeste avoir, en
faisant encore la part généreuse à Dieu et à ses pauvres.
Sans dédaigner, comme on l'a prétendu, les biens temporels
nécessaires aux sociétés humaines, il leur a toujours préféré
la culture intellectuelle et les richesses morales, et a tou-
jours estimé qu'elles sont I2 capital le plus nécessaire aux
peuples qui ne veulent pas mourir.
C'eut été peu de choisir les colons avec le plus grand soin
et en général dans les familles les plus saines et les plus re-
commandables par leurs vertus. Dès les premières années on
prit un soin extrême de l'éducation des enfants et même de
leur insu-uction. C'est à cela sans doute que l'on doit en
grande partie ces vertus de famille et cet esprit religieux
de nos populations, comme aussi leurs manières distinguées
et leurs vertus civiles. Si plus tard, presque un siècle durant,
l'instruction dut souffrir du malheur des temps, soit à cause
de la ruine temporelle des institutions privées des ressources
de la charité française, soit à cause de l'hostilité du nouveau
pouvoir naturellement défiant envers toute influence fran-
çaise et catholique, l'éducation de famille toute imprégnée
d'esprit chrétien et des saintes traditions, secondée par
quelques rares couvents et la direction pratique de nos pré-
— 227 —
très sut nous former encore des âmes d'élite, des esprits
ro.ts et élevés, des cœurs fermes et généreux p.. ne C
irpÎrSnt'^""^""^^ ^l'études les plus complets et
Vous savez vous-mêmes que depuis cinquante ans l'instruc
IZeu^T ^' ' ^^^^^'^'-^'^^ ^^'^'^' PJ"« de pro,.-ès dans
notre pa3s qu en aucun autre. Grâce à l'esprit relifïieux de
nos u.st.tut,ons et de ceux qui les dirigent, l'instruction pu!
t'!or\'/r'''T"'''"'''''"'"-^''^"^^^^ ^-y^' ^-•-'^ ''*^du-
cat.on et déforme la conscience des je.mes ,'énérations. Ici
encore lespntrehfïieux de notre peuple et l'influence lé^i-
■me et nécessaire qu'il accorde à l'Eglise ont sin,..lièrement
>ude tous les progrès. Sans parier du zèle des prOtres à sti-
muler partout les parents et les municipalités à fonder des
écoles, à les bien tenir et à en assurer le fréquentation, nous
avons toute "ne année d'instituteurs relifricx qui font avec
un succès e^al à leur dévouement et à leur désintéressement
ce ministère de 'enseignement si nécessaire à la patrie et à
il'^Kl.se. C est la ressource providentielle sans laquelle il
-serait H^poss.ble de suffire aux besoins croissants de la po-
pulation avec le seul personnel formé aux frais des particu-
liers et du trésor public.
Enfin, nous n'oublierons pas de remercier Dieu des béné-
dictions même temporelles accordées à notre race et à notre
l'a3;s.^Sans doute, cefrimmense développement et cette pros-
périté croissante, il est juste d'en faire honneur au pouvoir
qui a compris enfin ce qu'il pouvait attendre de loyauté d'un
peuple foncièrement honnête et religieux et lui a laissé le
soin de pourvoir lui-même à son avenir et à son gouverne-
ment. ~ Sans doute, nous devons encore en être reconnais-
sants aux citoyens éminents qui depuis cinquante ans ont
obtenu la confiance des souverains et du peuple et gouverné
notre pays. Mais ces hommes d'élite eux-mêmes, c'est Dieu
-im les donne aux peuples qu'il aime et qui les méritent
N oublions pas non plus que ni l'intelligence des chefs, ni
eravail et l'activité du grand nombre ne réussissent sans
la l)enéd!ct!on de Dieu.
'I
;3
'M
>Rf5
228 —
D'une part le pouvoir dans notre pays a toujours su faire
hommage il Dieu de la prospérité publique. Quelles qu'aient
pu être les défaillances et les erreurs personnelles de ceux
qui en ont eu la s^arde, il n'a jamais cessé d'être chrétien.
De son côté, le peuple n'a pas cessé de faire très larj^e et
parfois mafrnifique au culte de Dieu et ;\ toutes les œuvres
de charité envers le prochain la contribution prélevée non
sur son lu.xe mais sur le nécessaire.
Nos villes n'ont pas sans doute des temples comparables
aux chefs-d'œuvre d'architecture de l'ancien monde : le
temps n'est plus où tout un peuple mettait son travail et
ses offrandes et des princes leurs immenses ressources pour
. construire un monument que deux siècles pouvaient à peine
achever. Notre peuple vit de sa foi et de sa religion : ses
églises lui sont aussi nécessaires et plus chères que sa mai-
son. Il faut qu'elles poussent vite comme lui. Il les veut
vastes, parce qu'il n'oublie pas de les remplir les dimanches
et les fêtes ; il les veut propres et meublées avec magnifi-
cence. Que d'églises de nos campagnes feraient honneur A
de riches et populeuses cités ! Ce sont les contributions vo-
lontaires du peuple cjui ont élevé A Dieu ces demeures
dignes souvent d'une munificence royale.
La piété de notre peuple'ne s'est pas rendu un moins glo-
rieux témoignage en faisant la prospérité de tant- d'œuvres
ie charité spirituelle et corjiorelle. — Sans doute la pré-
voyance des premiers chefs de la colonie avait assuré des
ressources à toutes les (euvres indispensables, soit par des
gratifications royales, soit par des aumônes princières de
riches et pieuses personnes de la vieille France. Mais que
d'autres sont devenues nécessaires et ont pris un développe-
ment considérable, grâce aux seuls subsides de la charité
populaire !
Enfin, ce (jui l'honore davantage, notre peuple a payé ù
Dieu et plus largement encore et avec une chrétienne fierté
l'impôt du sang. Nous ne parlons i)as des martyrs des pre-
miers temps de notre histoire que nous espérons bien véné-
rer un jour sur nos autels. Nous ne tarions 'jas non nlus dt; si
— 229 —
cette phalange f^énéreuse qui fut prête un jx^ur ;\ défendre
VirW f r" '^? ■'' •^^t'-'r^"'"^ '1^ J'Éf^^lise et la liberté du
V.ca re de Jesus-Chnst-L'IC ^lise a besoin d'une autre armée
nombreuse, permanente, pour con.buttre d'autres cond.ats
' -ss.per 1 .Knorance. extenniner les vices, afïermir le rè^nè
de D,eu dans les âmes, porter au loin son nom béni à ceux
qtn ne le connaissent pas. lui donner devant le monde le
e no,,na.ede la fo, et celui de la charité : c'est l'armée
samte des âmes vouées umque.nent à son service, apôtres
e la fo, et de la charité, prêtres. reli,.eux et religieuses. _
Laquelle de nos famdies canadiennes ne se croirait pas ho-
norée et bén.e de D,eu de lui avoir donné un pré re. un
ren.^ux et une religieuse ? Laq-.elle ne le remerci;ra t
pas de lui en avoir demandé plusieurs ?
Vous ave. raison. N. T. C. F., de voi^ dans la multiplication
des vocations sacerdotales et relif^ieuses une f^rande hénédic-
t.on pour vos famdles. Vous y verre, aussi justement une
prédilection de Dieu sur notre race et la raison principale
peut-être des attentions de sa Providence sur nous. EnLt
CI ces lu, qm donne et c'est nous qui recevons en ayant
1 a.r de lu. donner. Pour cette faveur, comme pour les au re
rendons grâces à Dieu qui nous a comblés de tant de bien-'
faits pendant ces trois siècles, nous a sauvés de tant de
P-nls. a tourné à notre bien nos plus dures épreuves et ce
qui semb ait être nos plus terribles malheurs. Remercions-
e surtout d avoir conservé intacte la foi de notre peuple et
< avoir par elle sauvé tout ce qui fait notre vie nationale
Remercier ce n'est pas .seulement acquitter une dette de
reconnaissance et de justice, c'est prier.
ii''
' II
La prière pour notre patrie, c'est encore l'un des ^^rands
devoirs de tout Canadien-français dans ces .aands jours
<^^ est Dieu qm a tait notre passé dont nous .sommesjuste-
-ent fiers, qui nous a multipliés, défendus contre tous les
dangers et sauvés par ceux-là même qui auraient voulu
i-vraic. ^u II en soit Dùni l
wmi
— 230 —
Mais c'est Dieu aussi qui fera notre avenir, si nous savons
comprendre ses desseins sur nous et y rc'ijondre avec bonne
volonté. Que serions-nous devenus, si nos pères ne s'étaient
pas mis en peine de nous transmet»-*- cet héritaj^e de foi et
de vertus chrétiennes, ipii a été i)e.,Jant trois cents ans leur
consolation, leur force et leur salut ? Que seront nos des-
cendants, non dans trois siècles, mais dans un siècle seule-
ment, si oublieux des desseins de Dieu sur nous et des
dons qu'il a faits A notre race, nous apostasions plus ou
moins consciemment l'une ai>rès l'autre les traditions de nos
pères }
C 'rtes, N. T. C. F., personne ne ])eut prédire sûrement
quel sera l'avenir d'un peuple ou d'une race : l'avenir des
peuples comme celui tles individus est dniis les secrets de
Dieu. Mais pourtant l'enchaînement des circonstances et
la trame des événements voulus etdiri<,'és par la Providence
rendent manifeste la volonté de Dieu sur l'orientation de
notre vie. l'ourcpioi Dieu a-t-il pris soin de nous former et
de nous garder pendant trois siècles catholicpies et français ?
Pourquoi s'est-il servi de notre foi pour garder notre race ?
Pourquoi s'est-il servi de notre langue, de nos mœurs et de
nos institutions françaises i)our couvrir notre foi ? Pourquoi,
sinon afin que nous comjjrenions bien, que dans sa pensée et
dans sa volonté, nous devons être Canadiens-français pour
rester catholiques et rester catholiques pour être toujours
Canadiens-français.
Certes, N. T. C. F., il nous est bien permis de penser
que Dieu n'a pas comblé notre race de tant de grâces, pour
elle seulement, pour récompenser dans les rtls les vertus de
leurs pères et se choisir en elle ceux cpi'il a prédestinés au
salut. Des esprits attentifs à méditer les voies de la Provi-
dence et son intervention visible dans les événements de
l'histoire ont cru que, s'il l'a pétrie de foi et de sens chrétien
et jetée sur le sol de l'Amérique du Nord, c'est pour en faire
un levain qui travaillera toute cette masse de peuples et y
propager le ferment divin de la foi et de la vie chrétienne.
Et pour le dire en passant, cette pensée doit nous forti-
t nous forti-
— 2,'n —
r.er et nous enconra.^er dans les périls de l'heure présente
1- dessen.s de D,.u ne sont pas eeux des ho.n.n es. et i a
veut trava lier les plus sa^'es politi(,ues à conserver aux
-pies les luens cp.-iis leur voudraient enlever. Quand nouï
oyons nos immenses territoires envahis par cette foule
de toute race, de toutes nueurs. de toute langue e de to" te
croyance nous nous den^andons avec anxiété si elle n t
l>as appelée pour nous noyer. Dans les desseins des homme
.>eut-etre. ma.s dans les desseins de Dieu elle ne nous p dra
que SI nous voulons être perdus.
. /y.u. pour fanctcnncntcr toute une masse de pâte ^ "
vestons co.nme peuple et comn,e race le ferment divin' la
«t^pâte "'; '^ ''""' ^"^ aura travaillé la ma^e'd:
pate ou la pâte <,u. aura été transformée par le ferment ?
Déjà depuis cent cinquante ans la Divine Providence
qu. a ses élus dans toutes les races humaines et nTitltlt
cept.on des personnes, nous a envoyé en bon nombre des
-thoKjues d'autre lan.nie c,ui ont trouvé sur note terre
hosp.tahère la liberté et la paix <,ue le sol natalTe r ava"
.e usees^ Ils forment déjà dans les autres prov nces de
t^l'S m'T;?" ^\^-^'-"^^-d-Pa^isser im^
tan es. qu a 1 heure choisie par la Providence nous aide
J^)nt singulièrement à accomplir notre mission. Elle se^on"
les centres naturels où se rallieront sans doute tontes le
a.nes que la miséricorde de Dieu amènera à la foi c^^ûe
Ouoiqn-il en soit de cet avenir de notre race et des des
-.ns particuliers de Dieu sur elle, quel que soit le rôfe qu-n
■réserve sur cet immense continent qu'elle a clctpé e
<»ltive la première parmi les races chrétiennes r,/n
-vous que Dieu, pendant ces trois siècle Ïe no ;ehitorrr
;^ ait naître. Pa fait croître et l'a conservée pa Ta o '
Miqu. C'est qu'il a voulu qu'elle soit chrétienl':t c tho-'
l-que Le jour ou elle cessera de l'être, Dieu n'aura aucune
( J ) A 1 exneption de l'Amérique espagnole,
I
232 —
raison particulit-re de veiller sur elle et de la conserver.
C'est vous dire, N. T. C. 1'., ([ne si vous aimez avec in-
ttllijfence votre patrie et votre race, vous travaillerez avec
nous de toutes vos forces et de toute votre influence :\ lui
conserver et vous prierez Dieu de lui garder toujours la
nu*ine fi)i et la même pratique religieuse (|ui sont la condi-
tion de toutes \vy vertus privées et pul)li(|ues. C'est la leçon
ipii- le Souverain Pontife lui-même vous demande de tirer
des ^Mandes fêtes (pii vont rai)peler les plus grands faits de
notre histoire en même temiis (jue la fomlation de la Nou-
velle-I'>ance. "Ce souvenir, dit-il, doit les inviter à aimer
d'une i)iêté plus affectueuse rK{j;Iise(|ui, parses fds illustres,
s'est constituée imur tux la dispensatrice des libéralités
divines. "
Restez unis à vos évê(|ues et à vos prêtres comme eu.\-
même sont unis au chef de rEf,dise. C'est à eux seuls
que l'Ivsi>rit Saint a ctuifié la mission de garder le dépôt de
la foi et de j^uider les consciences dans l'accomplissement
de tous les devoirs de vie privée et de vie publique. Ils ne
^j'occuperont, iTest \rai, (pie de les éclairer par la loi de Dieu
et de sauver vos int. rets éternels : mais vous savez par la
foi et vous i'avez ai>pris de vos pères, les meilleurs citoyens
et les plus fidèles serviteurs de la |tatrie de la terre ont tou-
jours été les cito.vens et les serviteurs de la patrie future.
Priez Dieu de vous donner toujours des chefs spirituels
remplis de sou esprit, uniquement dévoués à la gloire de
son nom et à vos intérêts spirituels, sans aucun souci d'une
vaine ])oi>ularité, ni préoccupation d'ambition mondaine,
comme fut le i>remier et le modèle de tous vos évêciues.
Demandez-lui (|u'il daigne appeler en grand nombre vos fils
et vos fifles dans la milice sainte (lui est l'honneur et la force
de la patrie temporelle comme de la patrie spirituelle, et
que, grâce à eux, nous soyons pour nos concitoyens et pour
les étrangers -la manifestation de Dieu par l'ar>ostoiat de la
foi et de la chanté.
Demandez-lui aussi qu'il garde notre pays dan la paix et
conserver.
— 233 —
l'ordre civil et m^itlT l ? ^""""■' I"""' •^'"''^ 'l''"^
Qu'il vous donne A vous-même H',îfr« ^^n i-
de parole et d'action n T catholiques smcères
loMte pensée chré.fennrH T ".■" ='P"'"»»nt Dieu et
-vir'uieu^Lt^:':e"c"r:t''L"i:rd:itf;;r;;r"r="'
rares actes de religion dans les égHsë Lt l 11 '""
leurs suffra.es ou leur abstention cr im^'el IT,!' r "' ^
maintenir i\ la tcie de h sociét,-. l. . ' "' '^
'le tout ordre chrétien <Wi '^» <•"'"" 'eurs acharnés
■l-n ne peu. eîfchr'ti^^ n^ltr^rde'' """""'"'''
voir dans l'autre d'autre 1 ; ' '^ ^'"^^ ^^ "'a-
'.'.'il ne vous servtaTr den '^ r""^^'''''''^^^P^^-^ons ;
dévotion e" vl Z eteTou t ""•"^"^." ^'"^ -^^-"^
••.des„„e';nubn^ueT"'"'"™=^"°" ''^ '•'^"""'='^«
Ht comme, pour faire le bien et servir r h r,^;
pays, il ne suffit pasd'exercer ses dro^^r "''"""* '°"
intention mais L^unLcernen^^^^^^^^
vous éclairer et H. Z '"'î^'^"^"^^"^ suffisant, priez Dieu de
■les i.on,r :Ltrrs''do^::e^ ir "^t '-
™us rassure, pas .„r des oro,™"'l. '.!';':, "r."»"^"' ■^'=
•■3 v:c lo-i rc;if;i, uie non
' Il
A&t,
— 284
ronfirinés pfir des actes. Le hypocrites et les tniitres sont
I>liis ;\ craindi-f pour vous <nif les francs ennemis de votr»'
foi et de vos traditions nationales :et personne ne s'entend
mieux à exploiter le sentiment reli),'ieux du peuple (jue ceux
qui le veulent perdre.
iJtie Dieu vous donne de (■oini)rendre que les pires enne-
mis de votre pays et les vôtres, ce sont certains hommes ;\
tout (lire et à tout faire, sans aucune conscience ou sans
énertjfie de volonté ; qui vont à la iness' dans vos églises et
la nuit aux réunions occultes ; (|ui prennent volontiers place
dans les institutions catholicpies et les associations pieuses
mais travaillent plus encore à concpiérir des ^rrades maçon-
niques ; (pli font en temps ojiportun des discours on ne peut
I>li:s catholi(iues, et cntnplotent dans les lo!,'es d'émanciper,
comme ils disent, votre conscience et de secouer le jouji de
l'idée chrétienne ; (pii impriment dans leurs journaux des
méditations pieuses sur nos fêtes liturKi<iues et ne perdent
pas une occasion de reproduire les nouvelles les plus invrai-
semblables injurieuses pour le Pape et les évêcpies et sou-
vent des écrits ini>i)irés i)ar le maçonnisme et la libre pensée.
C'est à vous de soustraire î\ ces néfastes influences tous les
actes de votre vie publique.
Et comme vos devoirs de vie civile sont souvent aussi
difficiles qu'ils sont importants pour vous et votre patrie,
demande/ X Dieu non seulement de les bien comprendre et
de les bien remplir, mais d'y bien préparer les générations
futures en instruisant vos enfants par vos leçons et vos
exemples. - Nous vous disions tout ;\ l'heure que c'est la
bonne éducation donnée aux enfants, dès les premiers temps
du pays, qui a implanté ces fortes traditions de foi et de
vertus chrétiennes. ~ C'est l'éducation chrétienne de vos
enfants qui fera l'avenir comme elle a fait le passé.
Vous vous réjouissez et nous nous réjouissons avec vous
que le trésor public puisse vous aider plus largement que
vos pères à assurer à vos enfants l'instruction toujours utile
en tout état de société, mais particulièrement nécessaire
dans un pays où tout le monde est appelé à prendre sa part
— 285 -_
«lartion et d'intlueiK dans U
l'iibli<|ue. Nous noi
gouvernement He la chose
^onhiiton ,1,1 " '*'"J?"''^""^ '^^ ''■' P•■"K^^.s ef nous en
nha.ton.,!.. plus, ^rands encore et pour les clas.es .pu-
l-n-s et pour les classes dirif^-eantes de notr. société Ouoi
|.-n d,sent des voix hostiles, mécréantes ou in^n de^ës
••U ^e n'a jarna,. aiu.é Pi.norance et n'a jamais eu "^^
'1' 1 nstruct.on. IJl. l'a toujours favorisée, aidée d. toute
■n.'unere. donnée elle-même gratuitement souvent, méë.
'-X HU. devaient en abuser contre elle, dans n;tn v
I l"s<,u en aucun rtutre. Nous souhaitons de tout notn r, :..
'• "o"s !>nons D.eu c.ue. non seule.n.nt pour les classes po-
a,r.. ,,s pour les classes diri.^ean tes. notre ensei.me-
•n M, ellecf die. L'K^,].se n'a pas attendu 1, s avances ou
' ""'pr, ,,,... flans les pays (p,e l'opinion, en .nielque sorte
J.-erne..lfa.-t des h.mmes d'une forn,a^
ure plus complotes pour gouverner l'opinion. Non-seule-
nnnt elle a con.pris ce besoin, n.ais depuis plus d'un demi-
si.cle elle s'est efforcée d'y pourvoir.
Uuels f,ue soient, du reste, les progrès désirables et possi-
bles de notre ensei.^nement public, il ne vous dispensera
-na.s d'être les premiers et les plus nécessaires édn.aJeurt
'le vos enfants pour la vie publique et pour la vie privée
\ ous ne pouve. pas en conscience vous en décharger uni-
•inement sur les écoles et vous en désintéresser. C'est un des
«lan^'ers des pays d'enseignement à outrance où l'enfant
su .toutes les n.tiuences et prend toutes les formations
Ulu acte qu'au sem d'une famille chrétienne par un pore
<'t une mère conscients de leur lole et de leur mission.
v.n^''!f \^T' ^- '^- ^- ^^- ^^"^ ""tre catholique pro-
■nce de Québec, l'esprit chrétien règne encore dans no"
nsftutmns ; nos écoles sont franchement chrétiennes et en
ait e les appartiennent aux chefs de famille qui leur con-
sent leurs enfants. Garde, toujours vos écoles entre vos
■iiams. Paites tous I^= co.-..fi.„„ .,.. ,, .
*- ^ H'-'uz quelles soicni ies
'^M
'!
■.•il
TW
— 28G -
meilleures possibles, pour y attirer les meilleurs instituteurs
et les plus chrétiens ; mais qu'elles soient à vous toujours,
et que le choix des instituteurs dûment qualifiés relève de
vous. Le jour où vous abandonnerez vos écoles sous pré-
texte de vous en décharf^^er, vous livrerez l'âme de vos
enfants et avec elles l'avenir de votre race et de votre pays.
Priez Dieu c|ue vos enfants groupés autour de vous jouis-
sent longtemps de vos conseils et de vos bons exemples.
Elevez-les dans l'amour du travail, de la simplicité, de la
religion et de l'honnêteté. Aidez-les à s'emparer du sol: le
pays appartiendra à ceux qui y auront poussé les plus pro-
fondes racines. Ne déclassez pas vos enfants, à moins de
circonstances qui vous indiquent un appel de la Providence.
Qu'ils gardent le sol natal où l'air est plus pur. les mœurs
plus simples et plus saines, et défendez-les autant que vous
le pouvez de la fascination des grandes villes, où, comme
des plantes déracinées, ils seront plus facilement flétris et
emportés à toutes les .séductions.
Que vous viviez à la campagne ou dans les villes, priez
Dieu qu'il sauve vos jeunes gens des périls particuliers à
leur âge et surtout des trois pestes qni menacent de ruiner
l'esprit chrétien et les mœurs dans toutes les classes de
notre société : l'intempérance, les mauvaises lectures et les
sociétés dangereuses ou franchement mauvaises.
C'est pour cela que les pasteurs de vos âmes qui ont en
vue le {)lus grand bien du pays, en même temps que celui de
l'Eglise, prêchent partout cette croisade contre l'intempé-
rance. Soyez-en vous-mêmes les meilleurs prédicateurs dans
vos familles, de parole et d'exemple.
Dans un pays de vie publique comme le nôtre, tous ont
besoin de se renseigner et de s'instruire. La lecture est in-
dispensable, celle des bons livres et des bons journaux. C'est
pourquoi, et voulant suivre la direction donnée à plusieurs
reprises par le Saint-Siège, nous avons entrepris cette œu-
vre difficile, délicate et importante entre toutes de VActiH//
Soritj/r si hautement louée, approuvée et bénie par Sa Sain-
teté Pie X. Nons vous recommandons de nouveau cette
— 237 —
.J^ner exactement sur les intérêts de leur foi et sur l'ét.rH;
De même le meilleur mo> en de préserver vos jeunes i.en.
moler dans des sociétés ou fondées par l'Ej^lise ou bén e
t approuvées par elle. Rien en particulier n'est plus sa iT
-re pour l'esprit et le cœur des jeunes .ens et ne les p é"
i:::: d^r niir ------ -'>^- ^^^^^
uevoirs de cito>ens que ces associations honnêtes ef
l'^-s ijieu et son Lf,rl,se, nous tient le plus au c(pur In
''■••■x.eme. la solennité de la circonstance ne vous 'rn
'ions ne verrnnQ iJmo *. • , , . "-"'"-^ M"e vous et moi
tr.rait plus avant dans vos esprits et dans vos cteurs.
Mais comment pourrais-ie '^rh,^^^,.f ^„*
_,ui aesrendra :.ui vous par la main et la
>
3
èl
Tfl.
238 —
voix de votre archevêque. Daifjne le Dieu tout-puissant et
miséricordieux, le Dieu de Mfïr de Laval et de Champlain, le
Dieu de nos martyrs et de nos héros, exaucer cette prière
qui montera vers lui avec celle de tout le peuple ! Puisse
cette bénédiction vous conserver longtemps et toujours,
vous, vos enfants et les enfants de vos enfants, dans ces con-
victions reli},neuses et cette pratique chrétienne qui sont
votre honneur, votre consolation et votre force '. Puisse,
dans cent ans et dans trois cents ans, un autre successeur
de Mgr de Laval vous retrouver dans vos enfants, français
encore, catholic|ues toujours, autour de l'autel du Dieu
vivant et vous bénir dans vos descendants, comme je les
aurai bénis dans leurs pèresl
A ces causes et le Saint Nom de Dieu invocpié, nous ré-
j^lons ce (lui suit :
I " Le vendredi, 3 juillet — anniversaire précis de la fonda-
tion de Québec — on chantera, dans toutes les éf^lises du
diocèse, à l'heure jujrée convenable par MM. les Curés, une
fjrand'riiesse d'actions de grâces en l'honneur de saint Joseph
premier patron de ce pays, pour remercier Dieu de la pro-
tection «lu'il nous a accordée par l'intercession de ce urand
Saint.
On aura soin, ;\ cette messe, de faire chanter l'hymne Te
Joscplt, cclcbrciit.
Si cette lettre pastorale n'arrive jjas à temps pour que
l'annonce pui.sse être faite au prône, le dimanche, 2.S juin.
MM. les Curés la remettront à un jour subsé(iuent, mais le
plus tôt possible.
2° Le dimanche, 26 juillet, jour où la sainte messe sera
célébrée en i)lein air sur les Plaines d'Al>raham, on chantera
dans toutes les éf;;lises du diocèse, à la suite '1 ■ la ^rand'-
messe, ou de la messe principale dans les chai elles des com-
munautés, un Te Dcinii d'actions de grâces pour remercier
Dieu du don de la foi et de la prospérité de notre pays et le
pri'T de continuer au peui)le canadien la protection dont il
a besoin pour demeurer comme pendant ces trois derniers
— 239 —
siècles, fidèle à PE^Hise catholique et à ses divins ensei-ne-
nients. "
Sera la i.résente lettre pastorale lue au prône de toutes
les e«l,ses et chapelles où se fait l'office public, et en chapi-
tre dans les communautés rehVieuses le premier dimanche
après sa réception.
Donné à Québec, sons notre sein^^ le sceau de l'Archi-
'liocese et le contre-sein^ de notre secrétaire, le vin^t-qua-
tneme jour de juin, fête patronale de tous les Canadiens-
français, mil neuf cent huit.
S^âC^EV'I^ ^ Louis-Na;îairk. arch. de Québec,
Par Monseifjfneur,
ErGKNE-C. Lailammk. Ptre.
\ I
«
241 —
( No 54 )
CrRCULAIKE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec
29 octobre 1908.
I. Jubila sacer.l,.tal de Sa Sainteté le Pape Pie X
II. Lettre de Sa Sainteté Pie X an clergé.
III. Œuvres diocésaines.
I V. Sujets d'examen des jVnnes prêtres pour 1909.
Bien chers collaborât
eurs,
I
Le .6 novembre prochain. Rome célébrera par des fêtes
rPi^:x"c'"t"^ anniversaire de prêtrise de Sa
sainteté P,e X. C est là, au centre du monde catholiaue
au p,ed du trône où rè^ne le vénéré jubilaire, que s achève
on es manifestations de joie, de gratitude et de plt"
filiale provoquées par cet heureux événement.
Comme prélude à ces fêtes les églises particulières ont
ntonne tour à tour l'hymne d'allégresse. On a sentYpasse
travers le monde un saint tressaillement de foi et d •amou/
.tout les lèvres et les cœurs se sont ouverts, et un meTve" l
;-x concert s'est élevé vers le ciel, portant jusou'A ^^.
""-xnges. ics v<eux et les prières des catholiques.
' il
— 242 —
A notre tour, bien chers collaborateurs, nous ferons enten-
dre notre voix, et nous saluerons avec une douce émotion le
jubilé de notre Père bien-aimé.
A deux reprises, déjà, cette année, yuéuec a l'té le théâ-
tre de I i;lles fêtes jubilaires. Laval et Champ'ai::, le père
de l'Égih^e de Québec et le fondateur de ;<; patrie canadienne,
ont vu fout un peuple se fjrouper autour de leurs .-t-ttues
pour faire revivre leurs actions et ccn nacrer leur uloui Du
cœur si hon de Pie X jaillit alors cett<^ chaude et vibrante
lettre, qui 'jionore la. noble nation canadienne, et qui restera
comme l'un des plus tci> rhants souvenirs de nos fêtes.
Québec se souvient ! ï'-t c'c't avec la plus piofonde grati-
tude que nous tournons aujourd'hui vers Konie nos esprits
et nos cœurs. Au glorieux pontiie, qui y célèbre ses noces
d'or sacerdotales, nous envoyon;: l'hom;';-ige de notre sin-
cère admiration et nos vœux les plus ardents. Avec tous les
v-afants de !a sainte Église, nous nous réjouissons des grâces
ie ch.)i.-{ qu'il a plu à Dieu de répandre sur la vie sacerdo-
tale de notre vénéré Père, et n^'us demandons au ciel de
prolonger des années si fécondes [)our la gloire de l'Église
et pour le bien des âmes.
Il y a 50 ans, l'abbé Joseph Sarto était ordonné prêtre. Il
recevait, par son ordination, la mission de prêcher le Christ
à toutes les nations, et de leur apj>rendre à observer ses
commandements. Vicaire àTombolo, curé de Salzano, cha-
noine et vicaire général de Trévise, évoque de Mantor.e,
patriarche de Venise, le prêtre ne perdit jamais de vue sa
divine mission. Véritable homme de Dieu, toujours soucieux
de porter le Christ dans son cœur et sur ses lèvres, il a jeté
sur tous les champs qui lui furent confiés la semence d'un
verbe apostolique et les leçons d'une vie de dévouement et
de sacrifice.
Aussi, quand ie choix des cardinaux se fût fixé sur lui, le
5 août 1903, et que, malgré ses répugnances, il lui fallut mon-
ter sur le siège de Pierre, et prendre en mains le gouverne-
ment de l'Église, il n'eut qu'à ouvrir son esprit et son cœur
243 —
pour en faire jaillir le pl-opramme admirable de son ponti-
ficat. Nous nous mettons à l'œuvre, dit-il dans sa première
encyclique, appuyé sur la force de Dieu, et nous affirmons
n'avoir d'autre prot^ramme que notre désir de réunir toutes
choses en Jésus-Christ, pour qu'il soit en tous... Si l'on
vous demande notre mot d'ordre, le voici : restaurer tontes
choses dans le Christ. " Voilà bien le prêtre, autre Christ,
avec les sublimes ambitions de réaliser l'idéal de son sacer-
doce !
Depuis cinq ans. Pie X travaille avec un indomptable cou-
rafie à exécuter ses desseins. Avec une clairvovance surhu-
maine il a sondé les ténèbres que l'ignorance jette sur toutes
les vérités, il a discerné les erreurs les plus séduisantes et les
plus ruineuses de notre temps ; et, d'une parole claire, pré-
cise, vivante, il a fait luire la lumière dans les ténèbres, il a
démasqué le mensonge et débarrassé la vérité des étrein-
tes hypocrites et malsaines où voulait l'étouffer l'erreur
moderne. Et le monde reconnaissant salue en ce pontife le
Docteur de la vérité : Ego veritas.
Notre mère patrie, livrée en ])roie à un gouvernement mal-
faisant, a vu se renouveler contre ses enfants catholiques
l'une des plus insidieuses persécutions dont fasse meiiuon
l'histoire de l'Église. Évêques, prêtres et fidèles, dépouillés
de leurs droits et de leurs biens, attirés vers des compromis-
sions où pouvait sombrer l'Église de France, ont tourné
vers Rome des regards anxieux. Pie X a fait le geste précis
du guide qui connaît son chemin, et la France catholique a
retrouvé la sécurité en suivant la route indiquée : Ego via !
Pour que l'Eglise fasse abonder la vie du Christ dans les
âmes, il faut que sa discipline soit appliquée avec vigueur
1 1 précision, que son clergé se montre gardien compétent
' f vigilant de la foi et des mœurs, que la piété des fidèles
sjilimente aux bonnes sources. L'étonnante activité de
l'ie X s'est portée sur tous ces points. De sa main de maître,
mise au service d'un cœur d'apôtre, il a entrepris toutes les
r. fûrtnes jugées utiles, écarté tous les obstacles, redressé
— 244 —
tous les sentiers, rallié toutes les forces, ouvert toutes les
fontaines de vie surnaturelle. Et les catholiques, confirmés
dans leur foi, dirigés et soutenus dans leurs œuvres, accla-
ment avec effusion ce Père qui leur donne avec surabon-
dance la vie du Christ : Ego vita !
Voilà pourquoi il y a tant d'allégresse dans les âmes et
tant de louanges sur les lèvres, en cette année jubilaire.
Toutes les nations ont ;\ cœur de porter jusqu'au trône pon-
tifical l'hommage de leur reconnaissance et de leur amour.
La douce figure de Pie X nous apparaît comme auréolée par
la sympathique admiration de tant de millions de catholi-
ques ; et nous voyons briller les reflets du Thabor sur ce
Calvaire, où le pontife prie et soufïre pour le Christ et
l'Eglise.
Notre piété filiale est consolée parce spectacle, et c'est
d'un cœur profondément ému que nous faisons monter vers
le Très-Saint Père le vœu de l'Eglise universelle : Ad multos
annos !
Et afin que le peuple tout entier s'associe à notre joie,
à notre reconnaissance et à nos vœu.x, vous voudrez bien,
chers collaborateurs, vous rendre à notre désir, et célébrer
comme suit le jubilé sacerdotal de PieX :
1° Cette partie de la présente circulaire sera lue au prône
de toutes les églises paroissiales et des chapelles publiques,
le dimanche, 8 novembre.
2° Un Te Dcîim d'actions de grâces sera chanté, le di-
manche suivant, à l'issue de la grand'messe, ou de la messe
principale, dans toutes les églises et chripelles de ce diocèse.
II
Je vous envoie, avec la présente circulaire, la traduction
française de la lettre si touchante que Pie X a adressée au
clergé catholique, à l'occasion du cinquantième anniversaire
de son ordination. Vous lirez et vous méditerez avec profit ce
pieux message oCi le Très Saint Père a laissé parler son cœur.
Vous y trouverez, à travers Içs effusions de la piété la plus
— 245 —
tendre, des rù.^les de vie pratique d'une extrême importance
Le vénéré Pontife y exhorte avant tout les prêtres \
mener une v.e sainte. De cette nécessité po r le rTtre
antes c,u .1 emprunte presque toutes aux Saints Livres et
aux Docteurs de l'E.lise. Puis il indique les moyins de
'^:^tTT''^^^^^'^^^- ^^'-ison. laTectu^ed
Lcnture Samte, l'examen de conscience. la pratique cons
an e de la pnère. les retraites annuelles e mensu Jes te s'
et Pie X en parle avec une ustesse et une conviction o„ ,
éclairent l'esprit et ébranlent la volonté. '°"''''*'°" ^"' '
Assurément, ce ne sont pas là sujets nouveaux et les
yres ne rnanquent pas qui les traitent avec de nombreux
ietads. Mais présentées dans ce puissant et lumineux rac
ourc. jailhssant des lèvres, ou plutôt du cœur de "pontife
lu.. au cours des cinquante années de son sacerdoce a vécu '
^3 re':'' T^""'''''' ^"^'-^^ cathoHqueTa
ce jrrand restaurateur de toutes choses dans le ChrL
'.'H veut, dù-il. former le Christ dans ceu.x qui sont deTt '
"n e tTnTir'r^'^"^ ''' ^"*^-' ces^.^Wa^S"
l'rennentune allure de saisissante actualité. Nouscrovon^
entendre le grand apôtre nous adresser la prière qu'Hfar
sait aux prem ers rhr^fiVne . c . " "^ ^1" " 'ai-
w. ../Z/«" w ' •^^•^^" ----/....,-....,«„..
Prenez donc, chers collaborateurs, et lisez. Faites de ces
lM.es. SI pleines de piété et de doctrine, une sorte de LI
charitf ou-ir " '°""'"* "°^ ^«"^^ ^ ^- fla"^'-e
H. de prÏtrerh '°"' ^PPO'-tent. et appliquez à votre
V .s racen " P^^^^-'^-ede piété et d'action qu'elles
I
III
' ■" ^ '"^'^ '== qucres diûcésaines; en 1907,
— 246 —
soixante paroisses n'ont rien donné à la Propagation de la
P'oi et cent six à la Société de Colonisation. C'est un
état de choses que je ne puis tolérer plus longtemps et je
veuv , , . avenir il n'y ait aucune abstention et pour
aiîi'ui'. <v-\ .,uêtes commandées. Comme il reste encore
deux luois d'ici à la fin de l'année, les retardataires ont tout
le temps de réparer au besoin leurs omissions de 1908. T?)u.
tes les collectes de la Propaf.'ntion le la Foi doivent être
adressées à l'aumonier avant la fête de Noël.
IV
Les sujets des examens des jeunes prêtres pour 1909
seront les suivants :
Dogme ; De gratiâ et virtutihus in/usis.
Morale : De justifia et jure.
Histoire ecclésiastique : De vita et actis Venerabilis
l'rancisci Laval, primi episeopi Quebecensis.
Ecriture Sainte : De epistola ad Hebneos.
Droit canonique : De parochis.
Sujets de sermons :
i" La résurrection des corps ;
2" L'aumône.
Agréez, chers collaborateurs, l'assurance de mon dévoue-
ment en Notre Seigneur,
t L.-N. Arch. de Québec.
ion de la
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nps et je
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(i)S. Pa
1
— 1 —
EXHORTATION DE S. S. l'U: x
PAPE PAR LA IJIVINK PROVIDENCE
AU CLERGÉ
A L'OCCASION DU 50' ANNIVKrqaipt' I^r> o
3V/ AJNNIVERSAIRt DE SON SACERDOCE
PIE X. PAPE.
Chers iMls. Salut et ««T-nédiction apostol
ique.
I.
RAISONS ET OBJET DE CETTL EXHORTATION.
Nous avons profondément présentes à l'esprit K elles
^reux 1 apôtre des nations (i). lorsque, en les instruisint
,<raves qu'ils sont ob gés d'exercer leur min-- .♦ >
'•^> ant à rendre compte de leurs âmes •■ "' """^
..rikTé Vnfr. l^^ ' '' S'adresse surtout à Nous qui
' il},rc Notre insuffisance, exerçons chez elle, par une per
. s,on de Dieu. la suprême autorité. Aussi, dans Notre so
I" .tude incessante, de nuit et de jour. NoJs ne cessons de
^::'z::^ f ? ' ^°"^^^^^ ^^ ^ accroîtr:i:^f:
lu heiK^eur. Un objet surtout nous préoccupe • c'est nue
les muustres de Dieu soient ce qu'ils doiventTt e pa leur
l.-.e. Nous sommes persuadé, en effet, que c'est d" ur
'-.t qu ,1 faut -attendre le bon état et le progrès de la rel
J.->n C'est pourquoi, dès que Nous avons e^té fnvestîdu Pon
"cat. quoique, en considérant lensemble dlc êrKé ses"
' -breux mérites éclatassent A Nos yeux, cependant Nou
-ons cru devoir exhorter paniculièreinent Nos vénéraw"
'-es. les évêques. pour qu'ils n'eussent rienle pbsl'œur
(>)S. Paul, Hebr. xiii, 17.
_ 2 —
ni qu'ils jufieassent plus utile iiue de former le Christ dans
les autres. Nous avons vu (juel a été le zèle des Pontifes à
s'acquitter de ce soin. Nous avons vu avec quelle vigilance
et (|uelle sollicitude ils se sont appli(|ués assidûment à for-
mer leur clergé A la vertu, et de cela il Nous plaît de n'avoir
pas eu tant à les féliciter qu'à leur rendre grâces publi-
(luement.
Mais si, d'un côté, Nous avons à Nous réjouir (|ue, par
suite de cette action des évétiues, le feu divin se soit rallumé
chez un certain nombre de prêtres et leur ait fait recouvrer
ou ait vivifié en eux la grâce de Dieu, cju'ils avaient reçue
par leur ordination sacerdotale ; de l'autre. Nous avons
encore ;\ déplorer (lu^ plusieurs, en certains pays, ne se mon-
trent pas tels (|ue le peuple chrétien en les regardant, ajuste
titre, comme dans un miroir, puisse voir en eux de quoi les
imiter. C'est à ceux-là que Nous voulons ouvrir Notre cœur
dans cette lettre que Nous vous adressons, et ce cœur est
celui d'un jière qui bat d'un amour plein d'angoisse à la vue
de son enfant malade. C'est sous l'inspiration de cet amour
que Nous voulons ajouter Nos exhortations à celles de l'épis-
copat, et bien qu'elles aient surtout pour but de rappeler au
bien les dévoyés et les tièdes, Nous voulons aussi qu'elles
soient un stimulant pour les autres. Nous montrons le che-
min que chacun doit s'efforcer, plus studieusement de jour
en jour, de suivre pour être vraiment, selon la belle expres-
sion de l'apôtre, l'hornme de Dieu (i), et po'ir répondre à
la juste attente de l'Église.
Nous ne vous dirons rien qui ne vous soit connu, ni de
nouveau pour personne, mais cju'il importe à chacun de se
rappeler: et Dieu Nous donne l'espérance que Notre parole
portera un fruit abondant. Tout Notre désir s'exprime dans
cette pensée: " Renouvelez-vous- • • dans votre esprit et
revêtez en vous l'homme nouveau qui a été créé, selon Dieu,
dans la justice et la sainte vérité (2). " Et ce sera pour
Nous, de Notre part, le plus beau et le plus agréable présent
(I) I Tim, VI, 11. (2) Epiies., iv, 23, 24.
— 3 —
"I
.l>.e vous puissiez Nous offrir en ce cinquantième anniver-
sa.re de Notre sacerdoce. Pour Nous, quand Nous repasse-
rons sous le rej^ard de Dieu, avec un cceur contrit et en esprit
cihum.lite (i). ces cinquante années passées. Nous paraî-
trons en quelque sorte expier tout ce qu'il peut y avoir d'hu-
-nam à en effacer, en vous recommandant et en vous exhor-
tant :\ marche, dignement pour plaire à Dieu en tout f")
Mais dans cette exhortation. Nous n'aurons pas seule-
.uent en vue votre bien particulier, mais le bien général des
catholiques. 1 un ne pouvant être séparé de l'autre. Car telle
est la condition du prêtre qu'il ne peut être bon ou mauvais
seulement pour lui ; mais sa manière d'être influe nécessai-
rement sur le peuple. U\ où il y a un bon prêtre, de quel
bienfait et de quelle importance n'est-ce pas autour de lui ?
II. —CE yui FAIT AVANT TOUT L'HONNEUR DU
PKÊTRE, C'EST LA SAINTETÉ DE SA VIE.
Nous commencerons donc, chers fils, Notre exhortation
l-ar vous exciter à la sainteté de vie que requiert votre dignité
Uuiconque, en effet, exerce le sacerdoce, ne l'exerce pas
-seulement pour lui. mais aussi pour les autres. "Car tout
I ontife pris parmi les hommes est constitué pour les hom-
".es dans les choses de Dieu (3) ". Jésus-Christ a exprimé
a même pensée lorsque, pour montrer à quoi doit tendre
I action des prêtres, il les compare au sel et à la lumière I e
l'retre, donc, est la lumière et le sel de la terre- Personne
lVv"T' ^"^"'^-^°"«•«te surtout pour lui à communiquer
l.i vente chrétienne ; mais peut-on ignorer davantage que
.e ministère n'est rien, si le prêtre n'appuie pas de son exem-
l'Ie ce qu il enseigne par sa parole ? Ceux qui l'écoutent
l'ourraient dire alors, injurieusement il est vrai, mais avec
'-l'son : Ils professent Dieu en parol-s, mais ils le nient
par leurs actes (4) ; " et ceux-là alors repousseront la doc-
'nne et ne profiteront pas de la lumière du Christ. C'est
") Dan.. IH, 39, IL - (2) Colos., I, 10.
(i)Ilebr. V, L — (4) TU. I, 16.
— 4 —
pourquoi Jésus-Christ lui-même, constitué le mod("^le des
prêtres, a d'abord enseigné d'exemples et ensuite par paro-
les : "Jésus a fait d'abord et il a enseigné ensuite" (i).
De même, en négligeant la sainteté, le prêtre ne pourra,
en quoi que ce soit, être le sel de la terre ; car ce qui est
corrompu et contaminé n'est aucunement propre à conser-
ver ; et là où manque la sainteté, il est inévitable que la
corruption se mette. Aussi, Jésus-Christ, continuant cette
comparaison, appelle de tels prêtres un sel fade, "qui n'est
bon qu'à être jeté dehors, pour être foulé aux pieds par les
hommes (2). "
III.— LES FONCTIONS SAINTES yU'EXERCE LK
PRÊTRE REQUIÈRENT LA SAINTETÉ UE SA VIE
Ces vérités ressortent d'autant plus que nous, prêtres,
nous n'exerçons pas la fonction sacerdotale en notre nom,
mais au nom de Jésus-Christ. "Et ainsi, dit l'apôtre, que
l'homme nous considère comme les ministres du Christ et
les dispensateurs des mystères de Dieu (3) : car nous som-
mes les lieutenants du Christ (4). " C'est pjour cette raison
aussi que Jésus-Christ lui-même nous a enrôlés au nombre
de ses amis et non de ses serviteurs-. • Mais je vous ai appe-
lés mes amis, parce que tout ce que j'ai appris de mon Père,
je vous l'ai fait connaître à vous. •• je vous ai choisis et cons-
titués pour que vous alliez dans le monde et que vous pro-
duisiez du fruit (5). "
Nous avons donc à remplir le rôle du Christ ; la mission
qu'il nous a donnée, nous devons l'accomplir en prenant pour
but celui auquel il a tendu. Et comme " vouloir et ne vou-
loir pas la même chose est le propre d'une solide amitié, "
nous sommes tenus, en notre qualité d'amis, de nous com-
porter comme Jésus-Christ qui est "saint, innocent et imma-
(I) Act. I, I. —(2) Matth. V. 13.
(3) I. Cor. IV. 1, -(4) II. Cor. v, 20. — (5) Joan. xv, 15, 16.
5 —
modtïle des
^•»lé (i). " Comme ses légats, nous devons gatîner l'esprit
des hommes ;\ ses dortrmpc «f a i • '^"'-"^' ' esprit
.l'abord nnr 1.= IT ''°^*'^'"^'' ^^ ^ «a loi, en commençant
1 abord par les observer nous-mêmes ; en tant que partici-
l;.uU X son pouvoir, nous sommes tenus, pour délivreriez
r^Jptn'rv mf ''' '' "°"^ efforcer'coura.eusemen
<le ne pas nous y impliquer nous-mêmes. Mais surtout comme
-s ministres, dans l'oblation du sacrifice par eTceZ^e
nous devons nous mettre dans la même dis'.osition d"";
avec laquelle ,1 s'est offert lui-même sur l'autel de la croT
.n hostie immaculée à Dieu. Car si, autrefois, quand 1 ne
j^ a..ssai que d'apparences et de fif^ures, une s ,!rande ain-
i ti^eesirCh 'r.'''r ^\^"'^^^-" '^^^ "ouVc'uan a
victime est le Christ ? Combien donc ne doit pas être olus
pur celui qui offre un tel sacrifice ? Quelle splendeur "
.datante que celle du rayon du soleil doit avofr a ma n nu
partage cette chair ? Que doit être cette bouche qufse rem
::;.out:biiT"^?;r^'' ^"" '^-^-^ -' - ---^ ^-^ --
très chers fr^rL i ' . "°"' "°"' rappelions. Nos
es chers frères, quelles grandes et saintes choses le Seigneur
y eu a niises dans nos mains, quelle force aurait cette consi
at.on pour nous porter à mener une vie digne de Xës -
Jue le Seigneur n'a-t-il mis dans ma main quLd ily a placé
a m s dans ma main tous ses trésors, ses sacrements, ses
.aces ,1 y a place les âmes qui lui sont ce qu'il y a de plus
.1 rachetées dans son sang : il a mis dans ma main le ciH
•H.e je puis ouvrir et fermer aux autres... Comment donc
-rrais-je être ingrat pour tant d'honneurs et d'amour au
;;;.nt de pécher contre lui ? au point d'offenser en m" "
" ajesté ? au point de contaminer un corps, qui est le^én >
-^^nt de souiller cette dignité, cette v^'cins:::j: tZl
(1) Hfl>r. VII, 26.
-!) -S. Jean Chiysoit. hom. 82 in Math. n. 5.
— G-
III. — AVERTISSEMENTS DE L'ÉGLISE
ET DES SAINTS PERES.
A cette sainteté de la vie, dont Nous voulons vous parler
encore davantage, l'Ef^lise tend par de grands et continuels
efforts. Les séminaires sacrés ont été institués dans ce but :
là, si les jeunes gens cjui s'élèvent pour le recrutement du
clergé sont initiés aux lettres et aux sciences, ils sont enmème
temps et surtout formés, dès leurs plus tendres années, à
tout ce qui concerne la piété. Ensuite, comme une mère
vigilante, l'Eglise en les conduisant de degré en degré au
sacerdoce, par de longs intervalles, n'épargne pas ses
exhortations pour leur faire acquérir la sainteté qui leur
convient.
Il nous plaît de le rappeler ici. Dès qu'elle nous a enrôlés,
en effet, dans la milice sacrée, elle a voulu que nous nous
engagions par ces paroles solennelles; "Le Seigneur est
ma part d'héritage et de calice. C'est vous, mon Dieu, qui
me rendrez cet héritage qui est mien (i). " Par ces paroles,
dit saint Jérôme, le clerc est averti que celui qui est lui-même
une part du Seigneur, ou qui a le Seigneur pour sa part,
doit se montrer tel que lui-même possède le Seigneur et
qu'il soit possédé par lui (2). " Et quel grave langage parle
l'Église à ceux qui vont être promus au sous-diaconat!
" Vous devez considérer et considérer encore quelle charge
vous assumez volontairement aujourd'hui- • • Que si vous
entrez dans les ordres, il ne vous sera plus permis de revenir
sur votre décision, mais il vous faudra servir Dieu toujours
et garder avec son aide la chasteté. " Et enfin : "Si jus-
qu'à présent, vous avez été négligents de l'église, vous devez
désormais y être assidus ; si vous avez été somnolents, vous
devez être vigilants. Si jusqu'à présent vous avez été
déshonnêtes, maintenant vous devez être chastes. ■ • Voyez,
quel ministère vous est conféré ! "
(i) Ep. i.ii, ad Nepotianum, n. 5.
(2) Coloss., I, 28.
— 7
Pour ceux qu. vont passer au diaconat. l'É^rlise prie ainsi
par la vo,.x de son Pontife : " Qu'en lui abonde tout^nre de
ver u. une autonté modeste, une pudeur constante. la p^ ete'
de 1 .nnocence et une observance spirituelle de la dicipl ne
:" la'e'd" "r"^\^^'"-^' >^-^-eur. vos précepLs. afin
e'ii - M^i '" chasteté, le peuple imite un si saint
exemple. Mais ses exhortations redoublent surtout pour
avec fîrande révérence à un si haut de^ré et s'applinuer à
ce que la saj.esse céleste, la probité de vie et la perpétuelle
tZTZlt ^^ ''""T 'r' ^" ^°- "- recomZdltn
ut. ces vertus pour les <> ne c^,,^ i t ,
^ -, , , ^ . ^ cius.. (jue le parfum de votre vie
; ti^n eTr '' ''f ''" '' ^'^"' ^" '^'^^ ^^- '-^ ^^
cicat on et exemple vous construisiez la maison c'est-à-
<l.re la famdle de Dieu. " Elle insiste par-dessus tou atec
ce dernier et important conseil : " Imite, ce que vous tene^ ■
ce qu, s'accorde avec le précepte de saint Paul : " Que nous
rendions tout homme parfait er '4sus-Christ (i) '•
sa^d^aï'i;'' J'É^lise et. . dc,n< telle, quant à la vie
rites l; "' ^^7"-J'^«--Wev.^.ran,.eà personne que
er s'ntimenr '°'''"" ^^^ ^"'"'^ ^^"-"^-- d'ns
leur sent ment sur ce point, et que ce sentiment soit tel
e pTurtlr .^^^•'"^^^'-' ^-^-*-- i'^ allaient trop loi
hd et vr^i e T ;^'^V"'''^"' ^"' "^ ^ût. au premier
hel. et vrai et juste. Or, leur avis, en somme, est celui-ci •
l'-ntre le prêtre et quelque homme probe que ce soit iï do t
V avoir autant . différence qu'il en existe entre le ciel e
'•^ terre ; et pour .ette raison, il faut que l'on prenneTarde
<i;.ç la vertu du prêtre soit exempte de tout reproche non
eulement en matière grave, mais encore en ce qui concerne
1- fautes réputées minimes. Le Concile de Trente s'ït tenu
-Uu.ement de ces hommes si vénérables, lorsqu'i a averti
y très grandes, en effet, mais non pas en
{') ï's. XX, s. _ (2) Ses'. XXII Dtrefo.n, c. i.
: Il
— H
soi, mais eu égard à celui qui les commettrait et à qui, à
bien meilleur droit qu'aux édifices de nos temples, convient
cette parole des Saints Livres : " La sainteté convient à ta
maison. ( i) "
V. — EN (JUOI CONSISTE CETTE SAINTETÉ ?
Mais cette sainteté, de laquelle il serait horrible que le
prêtre vînt ;\ manquer, il faut déterminer en quoi elle doit
consister: car celui qui l'ignorerait ou l'entendrait mal
serait exposé à un danger considérable.
Il en est qui pensent, et même qui professent que la gloire
du prêtre doit être tout entière en ceci, qu'il se dépense sans
réserve à ce qui est utile aux autres. Ceux-là, délaissant pres-
que tout souci de ses autres vertus — qu'ils appellent fassi-
ves — par lesquelles l'homme se parfait lui-même, disent que
toute la force et tout le soin doivent être employés par cha-
cun à l'acquisition et à l'exercice d'autres vertus, qu'ils
nomment actives.
On ne saurait trop remarquer quels germes d'illusion et
de perdition sont contenus dans cette doctrine. C'est d'elle
que Notre prédécesseur, d'heureuse mémoire, a, dans sa
sagesse, écrit : (2) " Celui-là seul qui ne se souvient pas des
'■ paroles de l'apôtre : Ceux qu'il a préconnus et prédestinés
" comme devant devenirconformes à l'image de son Fils (3),
" celui-là seul voudra que les vertus chrétiennes varient selon
" les temps auxquels elles doivent s'accommoder. Le Christ
"est le Maître et l'exemple de toute sainteté; et il est
"nécessaire que quiconque prétend à prendre place parmi
" les bienheureux s'adapte à la règle du Christ. Or, le Christ
" ne change pas (4) à mesure que les siècles passent, mais
" il est le même hier et aujourd'hui ; et il sera le même dans
"tous les siècles. (5) " 'C'est donc aux hommes de tous
(I) Ps xcii.s. -(2) Ep. 7>y/(fw *(f««TO/if»/»>, ad. archiep. Baltiraoren., 22
janv. 1899. {,51 Rom., — viii, 29.
(4) llebr.xiii, 8. — (5) Malih., xi, 29.—
— 9 —
;; les dK-es que s'adresse ceci .• " Apprene;cde moi que je suis
doux et humble de cœur ■ (i) " "il n-v . -
"m\ 1p rhr.ef 11 n y a pas une époque
" mort ' r. T r "'°"f' '"" """' ^"''^ ^^'^^'■^^^"t J"«^l"'^^ la
mort (2) ; et la parole de l'apôtre : " Ceux qui sont du
• p':'ei:: .T:r': '"'^-^^^'^ ^^^^ '^^ ^^-^ «^' - --'-
Piscences (3) est en vif^ueur dans tous les temps. "
Ces enseijïnements. il est vrai, s'appliquent à chacun des
hde es ; ma.s ds ont trait plus immédiatement aux prêtres
et .1 faut c,ue ceux-c, reçoivent comme avant été dit pour
eux. avant tous les autres, ce que Notre prédécesseu: ajou
ta,t dans son apostolique ardeur: "Plût A Dieu que ces
^ vertus-là fussent mair.tenant en honneur auprès d' m p u
••euL l'onTét^: '''r""î '' ^^^^'^"^^^ ^-^ --• ---
••passés , m- ''"' ' d« «-ints personna^^es des temps
I-asscs qui. en soumission du cœur, en obéissance, furent
Puissan s par les œuvres et la parole, pour le plu ,rand
profit des institutions non seulement reli.Meuses mais
môme publiques et civiles. ' "pieuses, mais
11 ne serait pas hors de propos de faire remarquer ici que
e très sage Pontife faisait une mention toute ...ticuli're
<le cette vertu d'abstinence que. dans la langue étangéli ue
^hers fils, dans cette vertu est contenue la force et l'effica-
c.te et tout le fruit du ministère sacerdotal , et de sa ntll
.ence proc ..e tout ce qui. dans les mœurs du prêtre p^ut
offenser les yeux et les âmes des fidèles. Car. si l'on ag t'pa
t ra d un gain honte..x. si 'V>n s'engage dans les affaires
'lu siècle s, l'on recherche ïes première, places et si l'on
•neprise les autres si l'or a^quiesc à la chair et au sang
M 1 on cherche à plaire aux i,., mes. et si l'on se confie aux
paroles persuasives de la sages.,e humaine, toutes ces choses
erivent de ce qu'on néglige l'ordre du Christ et qu'on
"K,.nse la règle posée par Lui . " Si quelqu'un veut tenir
après moi, qu'il se renonce lui-môme. '"
il
(I) J'hili
pp.
". 8. - {2, Gai., V. 24. - (j) Alatih., nvi, 24.
— 10 —
iM_-'
VI. — c'KST t.A SAINTETÉ DU l'KKTRK OUI KKNI) SON'
MINISTKKE IRUCTUKl'X
Tandis que Nous prêchons ces choses, Nous aussi, Nous
n'en avertissons pas moins le prêtre fpie ce n'est pas pour
lui seul qu'il lui faut vivre saintement ; il est, en effet, l'ou-
vrier que le Christ sortit •• • entjatïer pour sa vifïne (i). C'est
donc ;l lui qu'il appartient d'arracher les herbes folles, de
semer les utiles, de les irrij^nier, et de veiller pour empêcher
(pie l'homme ennemi ne sème par-dessus de l'ivraie. C'est
pourquoi le prêtre doit se frarder de se laisser conduire par
un soin inconsidéré de la perfection iutérieure, (jui lui fasse
omettre c|uel(|u'une des charfïes de son ministère qui se rap-
l)ortent au bien des autres. De cette espèce sont la prédica-
tion de la parole de Dieu, l'audition fidèle des confessions,
l'assistance des malades et surtout des mourants, l'enseifrne-
ment de ceu.x qui ignorent la foi, la consolation des afflifîés,
la réconciliation de ceux que l'erreur entraîna, et, pour tout
dire d'un mot, l'imitation du Christ, " qui passa en faisant
le bien, et en {guérissant tous ceux qu'opprimait le dia-
ble '' (2). Mais parmi toutes ces œuvres, qu'il ait profondé-
ment inscrit dans sa pensée l'avertissement solennel de saint
Paul : " Ni celui qui plante, ni celui qui arrose ne sont rien,
mais Dieu seul qui donne l'accroissement (3). "
Qu'on aille donc en pleurant aux semailles il faire ; qu'on
cultive ensuite le champ d'un grand labeur : mais pour que
la semence {jerme et pour qu'on en mange le fruit qu'on en
attend, (pi'on ne compte c|ue sur Dieu seul et sur son secours
tout-puissant. Il faut remarquer qu'on ne peut considérer
trop que les hommes, en fin de compte, ne sont rien que
des instruments dont Dieu se sert pour le salut des âmes : et
«lu'il faut (lue ces instruments soient dans un état (|ui les
rende aptes â être employés par Dieu. Mais dans quel sens ?
Croyons-nous (|ue Dieu ait besoin, pour l'accroissement de
(I) Matili., XX, 1.— (2) Act,, X. 38.
(;,) l. Cor., III, 7. ,
— 11 —
sa gloire, des ressources qu'il a mises en nous ou qu'il nous
a cte permis de développer par notre zèle ? En aucune
man.ùre. Et en effet, il est écrit : " Dieu a choisi ce qui est
lou selon le monde pour confondre les sapes ; et ce qui est
ta.be, pour c u^ondre les forts, et les choses c,ui sont sans
noblesse et méprisables, Dieu les a choisies, et celles qui ne
sont pas pour détruire celles qui sont (i). "
Il n'y a. en réalité, qu'une chose qui unisse l'homme à
Dieu, et qui en fasse comme l'aide supplémentaire, non
indigne de la divine miséricorde et c'est la sainteté de la
vie et des mœurs. Si ce^te sainteté, qui. au fond, est la
science sureminente de Jésus-Christ, manque au prêtre, tout
Im manque. Car, séparées de cette sainteté, même l'étendue
de la science la plus choisie (que Nous-même Nous efïorcons
de promouvoir dans le clergé), et l'adresse et la circonspect
ion quand bien même elles pourraient procurer quelque
benc-hce soit à l'Eglise, soit aux individus, leur causent sou-
vent de lamentables détriments. Mais celui qui serait orné
<le la sainteté et en qui la sainteté abonde, celui-là, fût-il le
plus petit, peut le plus pour produire et faire resplendir des
traits de salut magnifiques dans le peuple de Dieu • et c'est
ce que. dans tous les temps, prouvent les plus nombreux
témoignages : entre autres, dans un temps peu éloigné de
nous, celui de Jean-Baptiste Vianney, ce curé exemplaire
dames à qui Nous Nous réjouissons d'avoir Nous-même
décrète les honneurs dus aux bienheureux.
I. a sainteté seule nous rend tels que nous veut notre voca-
tion divine : c'est à savoir des hommes crucifiés au monde
<it A qu, le monde lui-même soit crucifié ; des hommes mar-
chant dans le renouvellement de la vie, et qui. comme l'en-
seigne saint Paul (2). "par les travaux, par les veilles,
par la chasteté, par la science, par la patience, par la sua-
vité, par l'Esprit-Saint, par la charité non feinte, par le
verbe de vérité ", se montrent eux-mêmes comme ministres
<le Dieu, qui tendent uniquement aux choses célestes, et s'ef-
U) I Cor., I, 27. 28. - (2) II Cor., vi c; ,„
m]
— 12 -
forcent de tout leur pouvoir d'y conduire les autres avec-
eux.
VII. — AIMKR I A PRII>RK KST I.H GRAND MOYEN
H)UR POSSÉDER LA ^AINrf TÉ
Mais parce <|ue, comme personne fv rij,'nore. la sainteté
de vie est le fruit de notre volonté en tant qu'elle soit forti-
fiée de Dieu par le subside de la «race, Dieu a pourvu hii-
même abondamment Ace cpienous ne manquassions jamais,
si nous le voulons, du secours de sa tînice ; et r» secours,
nous nous l'assurons tout d'abord par ' ■ zèle de la prière.
PIntre la sainteté et la prière, une fonction ré< iproque existe,
de toute nécessité, (|ui fait qu'en aucune façon l'une ne peut
exister sans l'autre. A cet é^jard, le sentiment de In vérité
tout entière est exprimé par cette parole de saint Jean
Chr3Sostome : " J'estime qu'il est manifeste p. .ur tous qu'il
est simplement imp-ossible de vivre vertueust ne, t sa' le
secours de la prière (i). " Saint Augustin conclut .,f inùme,
avec sajïesse : " Celui-là, dit-il, sait bien vivre, cpii.',, it bien
prier (2). "Et ces ensei^jnements, le Christ en i-crsonne
nous les persuade et par l'exhortation constante de sa ,.arole
et, plus encore, par son exemple. Pour prier, Il se retirait
dans les déserts, où II gravissait seul les montagnes ; Il s'ab-
sorbait des nuits entières dans cette occupation à laquelle
Il se livrait tout entier ; Il allait fréquemment au temple ;
et même sous les yeux des foules <iui s'étonnaient, Il priait
en public, les yeux levés au ciel ; enfin, attaché ;\ la croix
au milieu des douleurs de la mort, Il supplia encore son Père
avec larmes et dans un f^^rand cri.
Tenons donc pour certain et prouvé que le prêtre, pour
pouvoir soutenir .son ran;,' et son office, a besoin de se don-
ner profondément au soin de la prière. Trop souvent, il y a
à déplorer que lui-même prie plus par habitude que par
ardeur de cœur, qu'il y vaque sans attention aux heures
(1) De /<reca/ione, orat. I. — (2) Ilom., iv, ex 5 o .
— 18 —
#
e ^ ouvi ' ^ " ''''" ^''" "^^ ' •^' ^ 'l"'ensuite. il
IJ eu. avec ses pieuses aspirations, le bi.t ,'e son oraison
K. ependant. '. prC-tre. beaucoup plus .,ue tout ai'e
tTm •"' '" P'-fePtedu Christ: "Il faut prier tou'-
lours (I) . précepte sur lequel saint Paul insistait avec
tant de xùle ; - Persiste, dnns la pri,' .. veillant pur le en
action de grâces (2). Prie, sans interniission O. Et c^m"
k jour, à une arne possédée parle d.sir de sa sanctification
propre et du salut des autres âmes ■ I •, angoisses intîn es
erturî ^\ '"'""-^-^^d- tions. la faiblesse de^
^e us. le relâchement et la st." les œuvres, les ofïenses
et les ne«:, pences sans nombre „n la crainte des ju^
ments de Dieu, toutes ces chos, ,.ous incitent avec7o ce t
Pleurer devant le Sei.neur, et à nous enrichir de nStet
^ e lui. ht ,1 ne faut pas que nous ne pleurions cpr^ cause
le nous. Dans ce délu.e de crimes qui. de partout, 'se répTnd
■^ eten,, sans cesse, c'est surtout à nous d'implorer pamos
-PPl.cations la divine cK-.,nence ; c'est à nous d' ins ste
|levant le Christ, prodif^ue de toute ,^râce dans son imn Inse
honje dans l'admirable sacrement, et de lui demande rlan"
" Pardonne.. Seigneur. épar{,'ne. votre peuple. "
VIII - AVANT TOUT. NÉCESSITÉ DK MÉDITER SUR LES
VÉRITÉS ÉTERNELLES
Le point important en ceci est qu'il soit concédé chaque
our un temps déterminé à la .néditation des choses7ternel
-. Il n'est aucun prêtre ,ui puisse, sans encourir la note
.1 une imprudence gra^ et un détriment pour son âml
'K'.^l.Ker cela. Ecriva, à Eugène III. qui avait é"é son
"sciple et qui. depuis, était devenu Pontife roina n C
(!) Lv.r.
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(2) C^inOâ», ,
S2- — (3) Ihess., V, 17.
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nard, le très saint abbé, l'avertissait sans cesse, et libre-
ment, de ne manquer jamais un jour h la méditation des
choses divines, sous quelque excuse cjue ce fût des occupa-
tions, si nombreuses et si graves, que le suprême apostolat
comporte. Il s'efforçait, et à bon droit, d'obtenir cela, énu-
mérant ainsi, avec une jrrande saj,^esse, les utilités de cet
exercice.
La méditation purifie la pensée, sa propre souice,
d'où elle procède. Elle refile ensuite les affections, dirige les
actes, corrige les écarts, compose les mœurs, rend la vie
honnête et l'ordonne : enfin, elle confère également la
science des choses divines et des choses humaines. C'est
elle qui précise ce qui est confus, resserre ce cjui est relâché^,
recueille ce qui est épars, scrute ce qui est caché, découvre
ce qui est vrai, examine ce qui est vraisemblable et explore
ce qui est embrouillé et obscur. C'est elle qui préordonne
ce(iui doit être fait, et repasse ce qui est fait, en sorte que
rien ne reste dans l'esprit qui n'ait été corrigé ou ait besoin
de correction. "
C'est elle qui, dans la prospérité, fait pressentir les
épreuves et fait qu'on ne sente pas, pour ainsi dire, l'ad-
versité quand elle arrive: deux biens dont l'un est de la
force, l'autre de la prudence (i). L'ensemble de ces grands
services que la méditation nous rend nous enseigne à la
fois et nous avertit qu'elle nous est, et combien elle nous
est, à tous et en toutes parts, non seulement salutaire, mais
tout à fait indispensable.
Bien que les différentes fonctions sacerdotales soient
augustes et vénérables, il arrive cependant que, par l'habi-
tude, ceux (jui les accomplissent ne les apprécient pas avec
toute la religion (lu'elles méritent ; et, la ferveur diminuant
peu à peu, ils tombent facilemeut dans la négligence et
même dans le dégoût des choses les plus saintes.
De plus, c'est une nécessité pour le prêtre de passer sa vie
(I) I, Tliess., V, 17.
•M
— 15 —
"an mjlieu d'une société mauvaise ", de sorte que souvent
-ncme dans 1 exercice de sa charité pastorale, il doit redou-
ter les pièces cachés de l'infernal serpent. Et quoi d'éton-
nant : n'est-.l pas trop naturel que les âmes même les plus
religieuses contractent une certaine souillure du commerce
du monde ?
^ Delà pour lui. l'urgente nécessité de revenir chaque jour
a la méditation des vérités éternelles, afin d'affermir par de
nouvelles forces son esprit et son c(eur contre les perfides
embûches de l'ennemi.
En outre, le prêtre doit être doué d'une certaine aptitude
a s'élever et à tendre vers les choses d'en haut, lui qui a pour
mission essentielle de goûter, d'enseif,mer et d'inculquer les
choses célestes ; lui qui doit régler toute sa vie d'une
manière si surhumaine que, quoi qu'il fasse dans l'ordre de
son ministère, il le fasse selon Dieu, sous l'inspiration et la
direction de la foi. Et ce qui surtout établit et conserve le
l-retre dans cet état d'âme, dans cette union nour ainsi dire
naturelle avec Dieu, c'est la pratique delà méditation
quotidienne: cela est tellement clair pour tout homme
sage qu'il est inutile d'y insister plus longuement.
IX. — MALHEURS yU'ENTRAINE LA NÉGLIGENCE
DE LA MÉDITATION.
Nous pouvons demander la confirmation de ces vérités
«confirmation pénible assurément) â la vie de ces prêtres
qui font peu de cas de la méditation ou qui s'en dégoûtent
complètement. On voit en effet des hommes chez lesquels
le sens du Christ " , ce bien si précieux, est à peu près
éteint. Ils sont tout entiers à la terre, ils ne poursuivent
que la vanité et la frivolité, ils remplissent leurs fonctions
■maintes avec relâchement, avec tiédeur, quelquefois même
•l'une manière indigne. Naguère encore, imprégnés de
I onction sacerdotale toute récente, ils se préparaient avec
■om a l'office divin-, nonr ne point ressembler à ceux qui
ï
f
Sri .
— 16 —
tentent Dieu ; ils cherchaient les temps les pi'": j^ropices
€t les lieux les plus recueillis ; ils s'appliquaient à piinétrer
le sens des paroles divines ; avec le Psaimiste, ils louaient,
ils tîémissaient, ils étaient dans l'allégresse, ils répandaient
leur âme dans la prière.
Mais aujourd'hui quel étrange changement !
De même, c'est à peine s'il réside ei..,ore en eux quelque
chose de cette vive piété qu'ils ressentaient devant le
mjstère divin. Combien autrefois leur étaient chers ces
tabernacles 1 Leur cœur tressaillait de ce trouver dans
l'ombre de la table du Seigneur et de lui attirer de plus en
plus de dévots. Avant le saint sacrifice, que de purifications,
que de prières d'une âme remplie de désir ! Alors, dans son
accomplissement, combien grand était leur respect pour l'in-
tégrité du rite des augustes cérémonies 1 Quelles eftusions
de cœur dans l'action de grâces, et comme heureusement
dans le peuple se répandait la bonne odeur du Christ !
" Souvenez-vous, ' Nous vous en conjurons, chers fils,
" souvenez-vous- • des jours d'autrefois (i) " ; alors l'âme
brûlait, nourrie par l'étude de la sainte méditation.
Mais chez ceux à qui pèse de " repasser en leurs
cœurs " (2), ou qui le négligent, il n'en manque pas qui ne
dissimulent pas la faiblesse qui en résulte pour leur esprit, et
qui s'en excusent sous prétexte qu'ils sont englobés dans le
tourbillon du ministèr*^, par les multiples services qu'ils
doivent rendre aux autres. Ma''- '^s s'abusent fâcheuse-
ment. Car ceux qui ne sont pas t mmerce habit'iel avec
Dieu, lorsqu'ils parlent de lui aux iicmmes ou donnent des
conseils pour la pratique de la vie chrétienne, manquent
complètement du souffle divin, en sorte que la parole
évangélique paraît presque morte avec eux.
Leur voix, si vantée qu'elle soit pour son habileté et son
éloquence, ne rend pas du tout la voix du bon Pasteur que
les brebis écoutent avec profit ; elle éclate, en effet, et se
U) Luc. xvin, I. (2) llebr. x, 32.
— 17 —
niilient " (i) '^ prière de ceux qui s'hu-
U tuneste aveuglement ! Plût à Dien on^ c>
Que Dieu exauce nos vœux • ZeZrlJ.J ^ T""'''
les dévoyés il réu-^nr^^ e, ' "^^-ardant avec indulgence
l=ur erreur, reprennent avec'ioi "T' ""' * '''^P'''^"
rairemen, abandonnés ely ^^ch nfcirr """'""' '™'-
(lence On*^ r>;«., • "^arcnent de nouveau avec pru-
xorso^tL^i^^eT^rTue^ut;^ ^°"^ ^'^^^^- '^>'
entrailles de J 'sus-Chr^ ! '" "^'^^"^ ^^"'^ '^^
X. — EXHORTATION A LA MÉDITATION
Voyez, veillez et priez (-:!) " Om« "" ^^'^"^ur Uhrist :
priera) " Tn„? • ^^'^"^"'■' apprenez-nous à
(4) . Toute cause particulière nous doit être un nou-
")Jerem.,xn, n. (2)Phi!ipp., ,,s.
(3) Marc, xiii, 33. f^) i.„ç v,. j.
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— 18 —
veau motif puissant de méditer ; caria grande force de con-
seil et de vertu qui naît de la méditation est bien utile à la
direction des âmes, œuvre difficile entre toutes.
Elle se rapporte à ce sujet que Nous traitons, et elle est
digne de mémoire, cette allocution pastorale de saint Char-
les ; " Comprene;2, mes frères, que rien n'est nécessaire aux
hommes d'Eglise, tous tant cju'ils sont, comme leur est
l'oraison mentale, laquelle doit précéder, accompagner et
suivre tous nos actes. Je chanterai, dit le prophète, et je
comprendrai (i). Si tu administres les sacrements, ô frère,
médite ce que tu fais ; si tu célèbres la messe, médite ce que
tu offres ; si tu chantes, médite à qui tu chantes et ce que tu
dis; si tu diriges des âmes, médite par quel sang ces âmes ont
été lavées (2) ". C'est dans ce même esprit que l'Eglise, à
bon droit, nous fait répéter souvent ces paroles de David ;
" Bienheureux l'homme qui médite dans la loi du Seigneur ;
sa volonté demeure et le jour et la nuit ; et toutes les choses
qu'il fera prospéreront. " — Qu'une chose, ajoutée à ces
choses, serve, enfin, à déterminer dans ce sens notre zèle à
tous.
Que si le prêtre est appelé, et, par la communication de
la puissance du Christ, s'il est en effet un autre Christ, ne
devrait-il pas de fait, et en tous points, se rendre et appa-
raître tel, par l'imitation de ses actes ? " Que, donc, notre
étude suprême soit de méditer sur la vie de Notre-Seigneur
Jésus-Christ (3) "•
II.
AVANTAGES DES SAINTES LECTURES.
Il importe beaucoup que le prêtre joigne assidûment à la
méditation quotidienne des choses divines la lecture des
livres pieu.x, et tout d'abord de ceux qui ont été inspirés de
Dieu. Ainsi l'ordonnait Paul à Timothée : "Sois attentif à
la lecture (4)." Ainsi Jérôme, instruisant Népotien sur la vie
(i) Ps. c. 2. (2) Ex oraf. ad clerum.
(3) De imit. Chn'sli, i, i. (4) I Tim., iv. 13.
— 19 —
sacerdotale, lui inculquait ceci: " Que jamais les saints
!T, u ^Î^J^""^"^^ ^e que tu as à ensei^^ner : cherche
..ourto. d'abord cette parole fidèle, c.ui eat conforme à la
doctrine, et convamcre les contradicteurs. "
Quel profit, en effet, font les prêtres qui a^^-' sent ainsi
avec constance, dans les instants de leur vie . Combien
savoureusement ils prêchent le Christ, et comme ils pous-
sent vers le m.-eux. comme ils élèvent vers les désirs d'en
l..'u.t. plutôt qua de les amollir et les flatter, les'esprits et les
aines de ceux qui les écoutent !
Mais le précepte fructueux du même Jérôme • " Que les
livres sacrés soient toujours dans tes mains " (,) vaut à un
antre titre encore, chers fils, en ce qui vous re^^arde.' Qui,
a^nr sur le cœur d'un ami est la voix de l'ami qui l'avertit
03alement, qui l'aide de son conseil, le reprend, le réveille
et le détourne de l'erreur? " Heureux celui qui trouve
"n am. véritable (2)... Celui qui l'a trouvé a trouvé un
trésor (3). '^ Au nombre donc de nos amis vraiment fidèles
nous devons inscrire les livres pieux.
De fait, lis nous font gravement nous souvenir de nos
nevo.rs et des prescriptions de la discipline légitime- ils
réveillent dans nos cœurs les voix célestes endormies ;' .-Is
Wnt la nonchalance de nos bons propos ; ils troublent
nos mauvaises tranquillités; ils accusent nos affections
-crêtes et dissimulées ; ils découvrent les dangers qui, sou-
vent, gue tent notre imprudence. Et tous ces bons offices
tnvT 1% '■^"^^"j.^^^^ ""« telle bienveillance et d'une
"an.ere tellement discrète, qu'ils se montrent à nous non
pas seulement comme des amis, mais comme les meilleurs,
ei de beaucoup, des amis.
Xous les avons, quand il nous plaît, comme attachés à
"i l'^p., i.viii, ad Paulinum, n. 6.
i-^l Hccli., XXV, 12. (3) II,., VI, 14.
■i,
'À
k
.m
— 20 -
nos côtés, prêts à toute heure i\subven;-;\ nos nécessités inti-
mes ; et leur voix n'est jamais timide ni mensonfjère. De.-,
exemples nombreux et insi{,'nes démontrent l'efficacité très
salutaire des livres pieux ; mais elle nous est montrée surtout
dans l'exemple de saint Ausrustin, dont les {grands mérites à
l'ésjrard de l'Éfîlise ont fait de lui un oracle : " Prends, lis ;
prends, lis. ■ • Je pris (les épîtres de saint Paul), j'ouvris et
je lus en silence.. Comme si la lumiilire de la sécurité
s'était répandue dans mon cœur, toutes les ténèbres de mes
doutes se dissipèrent (i), "
Hélas : au contraire, de nos jours, il arrive trop souvent
que des hommes du clergé soient peu à peu envahis par les
ténèbres du doute et en arrivent ;\ suivre les obliques sentiers
du siècle, pricipalement du fait qu'ils préfèrent de beaucoup
aux livres pieux et divins tant d'autres livres de toute sorte
et jus(|u'à la tourbe des journaux, lesquels sont infectés
d'une erreur maligne et subtile.
Prenez garde ;\ vous, mes chers fils , ne vous fiez pas à
votre âge adulte, même à votre âge avancé ; ne vous laissez
pas abuser par cette espérance illusoire que vous pourrez
ainsi aviser plus utilement au bien commun. Observez les
règles certaines que les lois de l'Église ont tracées et que
votre prudence et votre charité envers soi-même vous font
voir ; car il est extrêmement rare que celui qui une fois
aurait laissé son âme s'imbiber de ces poisons-là échappe
à la perte finale dont ils ont pris le principe.
XII.
NE PAS OMETTRE L'EXAiVlEX DE CONSCIENCE
Or, le profit que le prêtre retirera, tant de ses lectures
pieuses que de la méditation des choses célestes, sera
d'autant plus abondant quil s'y proposera un point parti-
culier, par où il puisse reconnaître s'il s'applique dans un
esprit vraiment religieux à faire passer dans la pratique de
sa vie ses lectures et ses méditations. Il y a pour cela un
(i)Conf., L. VIII, c, XII.
m
— 21 —
moyen excellent recommandé surtout au prêtre par saint
Jean Chrysostome .- " Chaque jour, au moment de la nuit
avant que le sommeil ne vienne, fais l'examen de ta consl
c.ence^ demande-lui sévèrement compte, et les mauvaises
pensées que tu as pu avoir pendant la journée. .. perce-
les, dech,re-les. et fais-en pénitence (i). - Combien cet
exercice est convenable et profitable X la vertu chrétienne
les maîtres les plus sa^es de la vie spirituelle le prouveni
l>ar les meilleures raisons et considérations. Il nous plaît
-surtout de citer ce précepte de la rè.^le de saint I^ernard
cotVrTT'"Z ''''''^'"' ^' ^" ^""'"'^ ^^'â-e. rends-toi
compte de ta v,e dans un examen de chaque jour. Recher-
che avec soin en quoi tu as gagné, en quoi tu as perdu- . .
Apphque-toi à te connaître toi-même. Mets sous tes yeux
tous tes manquements. Mets-toi en face de toi-même
:reT.)"' ^ ''"" '"^"' ^^ ^'"^' ^^^^^-^- ^^ p"^-
XIII. -OBSERVATION A CE PROPOS ET ÉCARTS A DÉPLORER
cJe Jesus-Christ : Les enfants du siècle sent plus sages que
les enfants de lumière (3). - Voyez, en effet, aîec quels
Zutent' """Tr ' ^^"" ^"^'^^^ ■' ^°-b'- — T
supputent leurs dépenses et leurs recettes ; avec quelle
tten ion et quelle rigueur ils déplorent leurs pertes et
s exciten eux-mêmes plus ardemment à les réparer E
ous. prêtres, qui ne pensons peut-être qu'à briguer le
X:"; r'^"^--^--^- patrimoine, qu'à acquéri
seulenien de la renommée et de la gloire par h ,rience
nous traitons avec mollesse et indifférence la plu. rand^
t o ' An ^^t ''^""' ^^^^°^^ "^^^^ propre' sanctifica!
tion^ A peine, de temps en temps, nous recueillons-nous et
-xam nons-nous notre âme qui. à cause de cela, végète
l-eniblement comme la vigne du paresseux dont ifesl
(i) Kxposit. in Ps IV, n. 8.
(2) Mcditaliones piissin,a.>, c. v. ^. ,;uoM sui ipsius exam.
(3) Luc ; XVI, 8.
f
i il
90
écrit : "J'ai passé A. travers le champ du paresseux et le
vi{,'noble de l'idiot, et j'ai vu (jue les orties les avaient
entièrement envahis, ciue les épines avaient couvert leur
surface et que leur mur de pierres était détruit (i). " Et le
mal est d'autant plus trrand cpic les mauvais exemples, si
nuisibles ;\ la vertu du prêtre même, se multiplient autour de
lui ; en sorte (|u'il lui faut redoubler chaque jour de vit,'i-
lance et d'efforts sur lui-même. L'expérience prouve que
celui cjui se livre frécpiemment à un sévère examen de ses
pensées, de ses paroles, de ses actions, a plus de coura^re
pour haïr et fuir le mal et aussi plus de zèle et d'ardeur
pour le bien. Klle ne montre pas moins à combien d'incon-
vénients et de dommafîes est exposé celui qui s'abstient
d'user de ce tribunal, où la justice est assise pour ju^er et
devant lequel la conscience comparaît pour s'accuser. En
lui, vous chercheriez vainement cette circonspection, si
nécessaire au chrétien, qui fait éviter jusqu'aux moindres
péchés, cette pudeur d'âme, qui est surtout le propre du
prêtre et qui s'effarouche de la plus petite faute envers
Dieu. Bien plus, cette incurie et cette né^îligence de soi-
même aboutissent souvent à la désuétude plus grave encore
du sacrement de pénitence, par lequel Jésus-Christ a le
plus efficacement pourvu, dans son insigne miséricorde, à
la faiblesse humaine. On ne saurait nier, et il y a bien
plutôt à le déplorer, qu'il ne soit pas rare de voir des
prêtres, qui détournent les autres du péché avec une
éloquence enflammée, ne rien craindre de pareil pour eux
et s'encroûter dans leurs fautes; qui exhortent et pressent
les autres à se hâter de laver, par le rite sacramentel, les
souillures de leur âme, et d'y mettre pour leur compte la
plus grande négligence jusqu'à attendre des mois entiers ;
qui sont habiles à répandre l'huile et le vin salutaires sur
les plaies d'autrui, et rester eux-mêmes blessés sur la route,
sans avoir soin de réclamer le secours d'une main fraternelle
qui est tout près d'eux. Hélas ! combien il en est résulté, et
il en résulte encore, çà et là, d'indignités à l'égard de Dieu
(I) Pr V ; XXIV, 30, 3I.
— 23 —
et (le l'Efrlise, de maux pour le peuple chréti
P'wir le sacerdoce!
en. et de hontes
XIV.
PLAINTES D'UNK AMK APOSTOLIyUE
<le't1!scLce ": "'• 1""''"^ ^'"^ ^""^ ^-■--- P- d-oir
.i'a,n::;^:^No:i :Srs:"i ""^^^ ''-^ ^^ ^^-^''''^
-m t,r.itr« • ^ ' ^" k'emissements : Malheur
ï-us pLcnent : rejouissons-nous de leur ôl,'.vnf;^„
tremblons pour leur chute ■ il v o ^ • ^ ticvat.on. mais
vlévé en hauf n l i , ,' '' ^ ^ '"«'"S de jo,e pour s'ûtre
.nets (r). ' ''""^ ^''' ^^"^b^' des som-
letSl "^""a '" ^'^'''"' ^'"'' ^"^''^"'^ d^ ^"'-"^ême. perd
le /Ole de la prière, qui a le dégoût des lectures pieuses a li
ne rentre jamais en lui-même pour écouter a voK de sa
conscience accusatrice ! Ni les plaies sai^^nantes de son
ame. n. les gémissements de l'Eglise, sa mère, ne touche
ront le malheureux, jusqu'à ce que le frappent ces terribles
menaces du prophète :" Endurcis le oœur de ce p up ^
owcl^-lui les oreilles, ferme-lui les yeux afin qu'il ne vôi;
l'l>.^ de ses yeux, qu'il n'entende plus de ses oreillelét
M . alors 1 comprenne dans son cœur, qu'il se conv rt sse
t nue je le guérisse (2). " Que le Dieu riche en misTicor!
1- ccarte de chacun de vous, chers fils, ce triste oTâc ce
^•eu qui voit au fond de Notre cœur, qui le sait exempt' de
toute amertume envers qui que ce soit, mais rempH d'un
a.nour de pasteur et de père envers tou ! " CarTuel e es^
ie;:;:eur^rr^^ ^^ ^°"^ ^^^^"^ J^-Ch-t Notre.
(') s. Ilieron. in Ezech ; I. XIII, c. xi.iv, v. 38.
(2) Is ; VI, 10. ' ^
<3) I. Thess ; II, 19.
1 '!
i
— 24 —
XV. — AUX ÉPOQUES CALAMITEIJSKS POUR L'ÉGLISK F.A
VERTU nu PRÊTRE DOIT P.CLATKti DAVANTAGE
Mais vous vo^e/c vous-inômes, qui (jue vous soyez, en
quels malheureux temps l'I-^ulise se trouve par un secret
dessein de Dieu. Considi'rtz aussi, méditez combien sacré
est le devoir (jui vous lie, afin que vous, qui ave/ "tté dotés
par elle d'une si haute dignité, vous vous efforciez aussi
d'être avec elle et de l'assister dans ses épreuves. C'est
pourcpioi, en ces temps plus que jamais, une haute vertu
est nécessaire au clergé ; une vertu exemplaire, ardente,
active, prête enfin ;\ faire de grandes choses et à en sup-
porter de lourdes pour Jésus-Christ. Kt il n'y a rien que
Nous demandions et ciue Nous désirions avec plus d'ardeur
pour vous et pour chacun de vous. Qu'en vous donc brille
d'une splendeur inaltérable la chasteté, le plus bel orne-
ment de notre ordre sacerdotal. Par l'éclat de cette
vertu, de même que le prêtre devient semblable aux anpes,
ainsi il apparaît plus vénérable au peuple chrétien et
devient plus fécond en fruits de salut. Que le respect et
l'obéissance promis par lui à ceux que le Saint-Esprit a
établis pour régir l'Eglise s'accroissent continuellement ;
et surtout que les esprits et les cœurs soient enchaînés
par les liens toujours plus resserrés de la fidélité dans la
soumission si justement due à ce siège apostolique. Qu'en
vous tous domine aussi une charité, qui ne cherche en
rien ses avantages, afin que, après avoir réprimé en vous
les aiguillons des jalousies et des ambitions propres à la
nature humaine, tous vos efforts tendent, dans une fra-
ternelle émulation, à l'accroissement de la gloire divine.
" La grande multitude des anémiques, des aveugles, des
boiteux, des malingres, " cette multitude si malheureuse,
attend les bienfaits de votre charité ; elles les attendent
surtout, ces masses de jeunes gens, espoir chéri de le société
et de la religion, entourés qu'ils sont de toutes parts de
mensonge et de corruption. " Appliquez-vous avec
ardeur, non seulement à leur faire le saint catéchisme, ce
— 25 —
.|. e Nous vous recommandons de nouveau et avec plus de
force encore, mais aussi à .néritt-r excellemment d'eux
tous par toutes les ressources et les industrie I "e ù
<euvres d assistance, de patrona^^e. de correction, de ^aix •'
«ue par tous ces moyens vous cherchiez et .,ue ;ous aye;
.. ca.ur de .a.ner ou de conserver des ûmes l K^us-Jh^t
r' :r ruHr "7'-^ '"^'""*'"^' -"-t.- s-a.itent de
e ir côte, pour la perte, aujourd'hui si (:-norme. ,les âmes '
r^.i" it et""?'"^" f '■'^ ''''"'' ''"^ '•*^^^'- -tholi; ue se
rejoint et se K-lonfie dans son clergé, qui pror-a^e la paix
'■I.rot.enne. qu, apporte le salut de la .ivil sa ion jusqu'au
se.n des peuples barbares, che. qui. au prix de se simm ses
rava^x et souvent môme de son san.. le royaume du Chr
sc.end de jour en jour et la foi chrétienne est consacrée
e rendue plus auK..ste par de nouvelles victoires o'e si
hers fils. 1-env.e. la médisance, la calomnie ré .o^In '
onnne , arnve souvent, aux offices extérieurs de v;trë cha-
let... n'allé, pas pour cela succomber de tristesse à la tâche
ne vous dccoura^^cz pas en faisant le bien " (,) Ay^;
devant les yeux ces phalanges de martyrs, aussi éminen's
<'n nombre qu'en mérites, qui. à l'imitation des âp^es au
nn.,eu des opprobres les plus cruels supportés pour le nom d
C-'hnst. allaient joyeux et. maudits, béhissaient " Car
nous sommes les fils et les frères des saints, donll s noms
iirdlent au hvre de vie et dont l'E.lise célèbre les mérite^
Nous n acceptons pas que vous nous imputiez à crime
notre gloire (2) !" k «=/•- a enme
XVI. — MOYENS SPÉCIAUX POUR CONSERVER
LA SAINTETÉ SACERDOTALE
L'esprit de la grâce sacerdotale étant restauré et ancré
<ians les ordres du clergé. Nos autres projets de réforme
"US. n en auront que plus d'efficacité, avec l'aide de Dieu'
*- est pourquoi il Nous paraît bon d'ajouter quelques con^
-Ils à ce que Nous avons déjà dit plus haut, au sujet des
'0 HThessîIII, 13. -(2) IMacch;I\, 10.
nfi:i.
— 26 —
moyens propres à conserver et à entretenir cette grâce. lî
y en a un d'abord, connu et recommandé par tout le monde,
mais que tous ne pratiquent pas également : ce sont les.
retraites avec les exercices dits spirituels ; elles doivent
avoir lieu une fois par an, autant que possible, soit en privé,
soit, ce qui vaut mieux, en commun, pour que le fruit en
soit plus abondant, sous la réserve toutefois des prescrip-
tions épiscopales. Nous avons déjà assez fait ressortir les
avantages de cette institution, dont l'utilité Nous a paru
l'emporter sur toute autre pour ce qui concerne la discipline
du clergé romain (i). Et il ne sera pas moins bon pour les
âmes que des retraites de ce genre aient lieu, chaque mois,
pendant quelques heure.= '-oit en particulier, soit en com-
mun. Nous voyons favo ^ement cet usage des récollec-
tions mensuelles s'établir dans plusieurs endroits, d'après
les recommandations des évoques eux-mêmes et quelquefois
même sous leur présidence.
Nous avons à cœur aussi de vous recommander d'établir
entre vous des unions étroites de prêtres, comme il convient
pour vous, sous la sanction et la direction de l'autorité
épiscopale. Il est recommandable surtout qu'ils s'unissent
en sociétés, soit pour s'assurçr de mutuels secours contre
les malheurs, soit pour défendre l'intégrité de leur honneur
et de leurs fonctions contre les attaques ennemies, ou pour
tout autre objet de ce genre. Mais il importe surtout de
former des unions pour l'usage de la liberté de l'enseigne-
ment cirétien, et surtout pour la conservation plus efficace
de la vocation ecclésiastique, pour la sauvegarde des
intérêts des âmes, en mettant en commun les pensées et les
efforts.^ Les annales de l'Eglise attestent, pour les temps où
les prêtres, en certains pays, vivaient en communauté,
quels heureux résultats avait ce genre d'association. Qui
empêcherait, de notre temps, de le rétablir avec opportu-
nité, en certains endroits ? Ne pourrait-on pas en attendre,
avec raison, pour l'avantage de l'Eglise, les mêmes fruits
qu'autrefois ?
(I) Ep. Experiendo, ad Catd. in Urbe Vicarium, 27 déc. 1904.
— .27 —
En fait il ne manque pas de communautés de ce genre
-numes de l'autorisation des évoques, et elles sont d'autani
I-lns utiles qu'elles s'établissent de propos délibéré au début
n.eme du sacerdoce. Nous-meme. à l'époque où Nous rem-
plissions la charge épiscopale. Nous en avons fondé une
•lont 1 expen.nce Nous a montré l'avantage et que Nous
contmuons à entourer, ainsi que d'autres semblables, de
Notre particulière bienveillance. Ces adjuvants de la grâce
sacerdota e et d'autres que la prudence éclairée des évêques
pourrait leur inspirer selon les circonstances, vous, chers
his, apprecie.-les et employe.-les af:n que, de jour en jour
vous marchie. plus dignement dans le chemin de k
ocation à aquelle vous ave^ été appelés " (i ,, honorant
^otre ministère et parachevant en vous la volonté de Dieu
•liii est votre sanctification ".
XVII. -VŒUX ET SOUHAITS POUR LE CLERGÉ
Ce sont là Nos pensée s plus habituelles et Nos plus
constan es sollicitudes ; aussi, les yeux levés au ciel
enouvelons-Nous fréquemment, pour le clergé tout entier
a pri re même de Jésus-Christ : '• Père saint, sanctifie^:
cLe 1 . '. ^°"^'";^ ^^'^"'■«"^ q"'"n grand nombre de
A U°r ' "°"d't'°"' soucieux de Notre bien et de
celui de l'Eglise, s'associent à Nous dans cette prière • et
■neme Nous avons ce bonheur que beaucoup d'âmes géné-
".une de la vie du siècle, s'offrent en victimes à Dieu dans
"- but, par une intention continuelle. Que Dieu agrée
c.>nime un suave parfum, leurs pures et sublimes prières ei
u .1 ne dédaigne pas non plus Nos très humbles supplica-
ons. Que dans sa bonté et sa providence il nous soi en
e. Nous l'en supplions, et que du très Saint Cœur d son
Is, 1 répande sur tout le clergé des trésors de f^râce de
chante et de toute vertu. Enfin, il Nous est doux, chers fiÏ
'1) Ephes., IV, I.
(3) Joan.,.\vn, ii, 17.
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de vous exprimer toute Notre reconnaissance pour les vœux
et souhaits que vous Nous avez offerts, sous toutes les
formes de la piété, à l'occasion du cinquantième anniver-
saire de Notre sacerdoce, et afin qu'en retour Nos vœux
vous arrivent aussi et soient plus efficacement exaucés,
Nous voulons les confier à l'auguste Vierge-Mère, Reine des
Apôtres. Elle a illustré, en effet, avec eux, par son exemple,
ces heureux commencements du sacerdoce, en leur mon-
trant comment ils devaient persévérer dans la prière, jus-
qu'à ce qu'ils fussent revêtus de la vertu d'en-haut, et cette
vertu, elle la leur a certainement obtenue plus étendue, en
même temps qu'elle l'a accrue et fortifiée de ses conseils,
pour l'heureux succès de leurs travaux.
Et maintenant, Nous souhaitons, chers fils, que la paix
du Christ exulte dans nos cœurs avec la joie du Saint-
Esprit ; a3'ez-en pour gage la bénédiction apostolique que
Nous vous accordons à tous de tout Notre amour.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 4 août 1908, au
commencement de la sixième année de Notre Pontificat.
PIE X, PAPE.
— 247 — .
(No 55)
MANDEMENT
ORDONNANT AU CLERGÉ ET A TOUS LES FIDÈLES
DE L'ARCHIDIOCÈSE DE QUÉBEC
OUI ONT EN MAINS DES ÉCRITS DES PP. DE BRÉUEUF,
G. LALLEMANT, JOGUES, DANIEL, GARNIER, CHABANEL.
PRÊTRES DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS,
ET DE RENÉ GOUPIL ET JEAN DE LA LANDE,
DE LES TRANSMETTRE A L'ARCHEVÊCHÉ.
LOUIS-NAZAIRE BÉGIN, par la ,^râce de Dieu et du
Siège Apostolique, Archevêque de Québec.
Au cierge' séculier et régulier, aux communautés reli-
gieuses et à tous les fidèles de Parcliidiocèse de Québec
Salut et Bénédiction en Notre Seigneur.
Nos Très Chers Frères,
Il n'est personne d'entre vous, qui ne connaisse, au
moins en partie, l'existence merveilleuse des Pères de
I^rébeuf, Lallemant, Jogues, Daniel, Garnier, Chabanel
prêtres de la Compagnie de Jésus, et de René Goupil et
Jean de La Lande, leurs compagnons infatigablement
dévoués. Il y a un peu plus de deux cent cinquante ans
que ces missionnaires quittèrent la France, la terre clas-
sique du zèle apostolique, pour venir sur les bords du
.»-:!
i li
§
— 248
Saint-Laurent et des fïrands Lacs en quête d'âmes idolâtres
à éclairer et à sauver. Ils rêvaient de fonder sur ces plages
une église indienne, ayant pour fidèles les sauvages épar:i
dans les forêts immenses qui couvraient le continent de
l'Amérique du Nord. Leur œuvre se trouvait entravée prin-
cipalement parla rivalité des Hurons et de leurs implacables
ennemis les Iroquois. Mais cet obstacle ne les découragea
pas. A l'e.xemple de saint Paul, se faisant tout à tous pour
les gagner à Jésus-Christ, nos apôtres n'hésitaient pas à se
mêler aux sauvages dans leurs sordides cabanes ; ils les sui-
vaient dans leurs campagnes guerrières, les instruisant et
les baptisant dans l'intervalle de deux batailles, refusant de
fuir au moment de la défaite pour ne pas perdre l'occasion
de consoler les blessés et d'absoudre les mourants. En
retour de tant de dévouement ils méritèrent de tomber sous
les coups des farouches ennemis de leur Dieu et de la Fran-
ce. Rien de plus cruel que les supplices qui leur furent
infligés et qui ne parvinrent pas toutefois à lasser leur
patience. Qu'ils eussent les ongles arraches, et les mains
mutilées ; qu'ils dussent subir une bastonnade barbare ;
qu'ils fussent cloués à des poteaux, le corps entouré d'écor-
ces enflammées, arrosé d'eau .bouillante ou aspergé de cen-
dres rougies ; qu'ils sentissent leurs membres lentement
dévorés ou coupés en morceaux, ils n'en continuaient pas
moins, tant qu'un souffle de vie leur restait,, à prêcher la
parole de Dieu et à soutenir l'énergie des chrétiens soumis
à de semblables tortures. Leur courage excitait l'admira-
tion de leurs féroces bourreaux, au point que les Iroquois
voulurent se nourrir du cœur de Brébeuf, espérant par là
s'inoculer quelque chose de sa vaillance surnaturelle. Nous
pouvons donc bien conclure, avec l'un de nos écrivains, que
dans l'histoire du Canada il ne se trouve pas de figures plus
grandes que celles de Brébeuf et de ses compagnons.
Nous ne saurions douter. Nos Très Chers Frères, que leur
sang, comme celui des martyrs de la primitive Église, a été
une semence féconde de chrétiens ; il a mieux fait que de
fonder une église indienne ; il a grandement contribué ;\
- 249 —
est tirurd'h^ùf n' ""'"""^ française dont la prospérité
est aujourd hu. pour nous tous un sujet de légitime fierté
attL'sur T"r'' '" T f' '"'^'^ ^- ^-' héroïsme a
attires sur notre pays. La foi si ferme et si pure de notre
population catholique est certainement, pour une Ce
part, le salaire de leur martvr*^ r'«cf • ^
temas n.,'nn« „i u mart>re. C est pourquoi, en même
temps qu une gloire bien gagnée par eux, ce serait une joie
.ntense pour tous les catholiques du Canada et de iTmS
Mue de voir de tels apôtres élevés sur nos autels et ecevo'r
publiquement dans nos temples l'hommage de notre X
Ils ne se désintéressent pas de la contrée où ils ont tra
vaille et souffert ; ils continuent, du haut du ciel, à veillll
nous; mais, publiquement implorée, leur intercession sera-
ans doute plus efficace. Or nous avons besoin d'interce
eurs nouveaux et de protecteurs puissants auprès de D eu
en ces temps où les progrès matériels risquent d'ébranïë;
la fermeté de notre foi et d'altérer la pureté de nos mœurs
ou les aspirations, parfois légitimes, mais aussi ouveni
.rnmodérées. des classes ouvrières sont une menace perpé
tudle de désordre et d'anarchie pour la société chrétfennT
^ après ces quelques considérations. Nos Très Chers
frères, vous pouvez juger avec quelle joie empressée nous
de béatification de nos martyrs canadiens. Déjà a eu lieu à
Uuebec le procès informatif de l'Ordinaire au sujet deur
PaTr ;""'^''' "' ^^"^ '"^^^^^ ^''^^ leur mirades
X Tjfr ''' '^^'^"^^"^ ^-^ '^ P-cès dit de non!
s'étai't .Z r "^"^ "°"' "°"' '^•^'"^^ ^^^»ré que l'on
aa.t abstenu de prévenir le jugement du Saint Siè^re en
leur rendant un culte non autorisé. ^
Maintenant, avant que la cause puisse être introduite il
-^ agit de recueillir les écrits de ces Serviteurs de dTcu et de
uLéreTïécl^r t'' '^'^^"^^^^^ minutieusement xt
d. ï'ÉglLe ' ^"^'-^--t conformes à renseignement
Suivant l'avis de 1q ron^rép-a^'-n J - t?--
"!'®awun ucs Rues, nous don-
11
I
;i
' i
If
250 —
nons donc, par les présentes, instruction de recueillir tous
les écrit,' des Pères de Brébeuf, Lallemant, Jogues, Daniel,
Garnier, Chabanel, et de René Goupil et Jean de La
Lande ; c est-à-dire " non seulement es ouvrages ou livres,
mais aussi les traités, les opuscules, les méditations, les
discours, les lettres, les pétitions ou requêtes et les brouil-
lons et autres écrits de la main des Serviteurs de Dieu, ou
dictés ou ordonnés par eux-. Dans le cas même où ces
écrits auraient été imprimés, les autographes, s'ils existent
encore, doivent être livrés, ;\ moins qu'il ne soit certain
que les imprimés y sont absolument conformes. "
En vertu de cette instruction apostolique, tous les fidèles
de ce diocèse, sans exception aucune, sont obligés, sous
peine des censures, et par conséquent de faute grave, non
seulement de nous faire parvenir, directement ou par l'in-
termédiaire de leur curé, tous les écrits de ces Serviteurs de
Dieu qu'ils auraient en mains, mais aussi de Nous indiquer
les personnes qu'ils savent en avoir en leur possession.
Les personnes qui refuseront ou négligeront de Nous
faire remettre ces écrits ou de Nous désigner ceux qui en
ont, avant le i"' janvier prochain, seront considérées
comme coupables de désobéissance grave et indignes de
recevoir les sacrements.
Messieurs les Curés, même des paroisses les plus récentes,
devront axaminer les archives de leur paroisse.
Les communautés religieuses sont tenues de faire des
recherchés et de Nous en communiquer le résultat par
l'entremise de leur supérieure ou de leur chapelain.
Tou,. les fidèles doivent examiner leurs bibliothèques et
leurs manuscrits, s'ils ont ciuelque raison de croire qu'il s'y
trouve quelque chose de ce qui est demandé ci-dessus.
Nous n'en doutons pas. Nos Très Chers Frères, votre
filiale soumission au Siège Apostolique vous fera un devoir
et un plaisir de vous conformer à cette ordonnance, et-
votre piété ne se lassera pas d'importnner le ciel afin d'en
obtenir la glorification de nos martyrs canadiens.
— 251 —
Sera le présent mandement lu et publié au prône de
outes ^s eghses et chapelles paroissiales et autres où se
fait 1 office public, et en chapitre dans les communautés
religieuses, le dimanche qui suivra sa réception et une
seconde fois quinze jours plus tard.
Donné sous notre seing, le sceau de l'archidiocèse et le
contre-seing de notre secrétaire, le 15 novembre 1908.
f Louis-Nazaire,
archevêque de Québec.
Par mandement de Monseigneur,
Eug.-C. Laflamme, ptre.
Secrétaire.
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2r)5 —
( No 5(5 )
('IKCULAIKE AU CI.KIKÎÉ
[)nC-io k i;,in. en faveur .los vi.tiin... .lu t™M,l.l..,uoi,l de t.nre ,1.. fltulie
Jiu-JlilKiuiilr,
Bien chers collaborateurs,
Les journaux vous ont déjà appris l'épouvantable désastre
dont viennent d'être frappées les populations de la Sicile
et de la Calabre. Deux «randes villes, Messine et Re^gio
et (luelques autres villes de moindre importance ont été en
j^Tande partie détruites par un tremblement de terre. Envi-
ron deux cent mille personnes ont péri, ensevelies sous les
rmnes. Cette catastrophe, presque inouie dans les annales
de l'histoire, a provoqué dans l'univers entier des senti-
■nents de profonde sympathie pour les victimes elles-mêmes
et aussi pour les survivants qui. en très «rand nombre, n'ont
ectiappe à la mort que pour traîner désormais une misé-
rable existence. Que de milliers et de milliers d'enfants
devenus orphelins ! Que de pauvres veuves demeurées sans
appui, n'ayant pour partage que la misère noire et la pers-
pective d'un avenir des plus sombres ! Que de pauvres
inhrmes on a retirés des décombres et qui sont sans pain
^ans abri, sans autre ressource pour vivre que la charité
publique : On ne peut ffuère se faire une idée de la misère
qui re^ne dans cette partie de l'Italie méridionale.
Notre Très Saint Père le Pape, profondément ému au
spectacle de tant d'infortunes, a donné aussi largement que
— 25(5 —
le |)ermett:iient ses faibles ressources et a recueilli un jrrand
noir.**re «le ces malheureux dans son hôpital, Mais ces
secour!«, M y ajoutant in.wne ceii\ (|ui viendront de toutes
les parties df la <hrétienté, seront encore Ijien insiitlisants
pour répondre à (h ^i nombreux besoins nr-ictits et pour
n'parer tant de ruines. Sa Saintctr sera heiircii e de rece-
voir nos auinones, nuelque faibles (|u'elles soient, et de les
faire distribuer aux plus nécessiteux. *
Hn conséquent , une (piête devra ctre faite dans toutes
les étrlis(!S et chapelles du diocèse, dimanf-ht-, 24 janvier.
et le produit en sera envoyé iininédiatenietit à Mgr H, Têtu,
procureur de l'archevêché de Québec, fvxhortc/: vos tidêles
à se montrer charitables en cette occasion et ;\ faire |)our
ces pauvres victimes ce (pi'ils voudraient cpron fît |)our
eux en pareil cas : le bon Dieu les en récompensera .ui
centuple.
N'oul)lie/C pas non plus de prier pour le repo-i de l'ilme de
ces malheureux «pii ont été frappés si subitement et cités au
tribunal du Souverain juge.
Veuille/ a^rréer, bien Chers Collaborateurs, l'assurance de
mon dévouement bien sincère en N. S.
,t Louis-Nazairh, arch. de Québec.
— 257 —
V
(No 5d)
CTRCULAIKE AU CLERGÉ
I- Règlement du Carême.
H. Itinéraire de la visite pastorale.
Bien chers collaborateurs,
Le règlement du Carême pour lono sera 1. rv.-^
2° Il est permis de faire gras tous les lnnri;= j-
jeudis, sans excepter ceux de la sëm e Sat'te "t t ''
les samedis, excepté celui de la semaine des Quatr'eTem"'
et le Samedi-Saint ; mais à chacun de ces ou si ^T?'''
permis de faire gras qu'à un seul repas. ' ' '"'^
3 Tous les mercredis et vendredis A,, r^^*
jours d'abstinence à tous les repas ''''"' '°"* ^''
4" Le jeûne reste obligatoire pour chacun des jours dn
Carême, les dimanches exceptés. ^ "
5° Les personnes non soumises à la loi du jeûne ou U^hi
n.ement empêchées ou dispensées de jeûner. peJvenÏie"
n. les repas en gras, les jours où il est permise cell s q
l^unent de faire usage de vianda au repas principal.
— 258
6" Il ne faut pas oublier ciue, les jours du Carême où il est
permis de faire s^ras, on ne peut faire usage de viande et de
poisson au même repas.
Pour compenser cette faveur du Saint-Siège qui veut bien
adoucir la loi de l'Eglise, les fidèles sont tenus de faire une
aumône et vous devez les en avertir. En conséquence, il y
aura, dans chaque église ou chapelle publique de ce diocèse,
un tronc spécial fine MM. les curés auront soin de faire
placer et d'indiquer aux paroissiens pour recevoir les aumô-
nes du Carême. Ces aumônes seront transmises au procureur
de l'ar- hevêché inniiédiatement après Pâciues, pour être
employées aux ceuvres de charité du diocèse, au choix de
l'Ordinaire.
II
Vous recevrez, avec ma présente circulaire, l'Itinéraire
de ma visite pastorale.
Afin que personne nç^ les mette en oubli, je renou\ ..mI,; les
recommandations déjà faites ces années dernières. Tout
devra être préi)aré et mis en bon ordre avant l'arrivée de
l'archevêciue : rapiwrt annuel complet, cahierdes confirmés
et liste des confirmands, journal des recettes et des dépenses
de la Fabrique avec les reçus, comptes, hvrets de banque,
cahiers dés bancs et du casuel, reddit^ioiis, de comptes des
marguilliers, et celles des syndics ou procureurs, s'il y en a ;
registres des délibérations de la Fabrique, ainsi que des
baptêmes, mariages et sépultures, cahiers de prônes, de
reccAsement de la jiaroisse, des confréries, des intentions de
messes, papiers de la Fabricpie, documents épiscopaux.
Pendant dçux semaines avant l'arrivée de l'archevêciiie
pour la visite pastorale, on récitera dans les paroisses Miii
attendent cette visite — les dimanches et fêtes après le
sermon, la semaine après la dernièire messe ^ trois J'o'-r
et trois Aiu-. Je recommande instamment à toutes les
familles la récitation en conunun de ces mêmes prière s,
chaque soir de cette même quinzaine, afiri d'attirer sur cette
le où il est
ande et de
— 259 —
visite pastorale les bénédictions du ciel. C'est par la prière
pouvon h"V" '''''''' ^'^"' '' -- '- ^'-e noJ n
pouvon absolument r,en dans l'ordre du salut. CW....;..
^us avect,"'" ^v ^''" '°' Paroissiens à se réconcilier
de la Tables . /"/" ^°"" '^ '''''' <^^ '^ s'approcher
de la Fable Sainte, afin de k'af,'ner l'indulj^ence pléniére que
e Souverain Pontife accorde à l'occasion de la isk
Ireparex-lesù l'avance comme pour une retraite.
A'^réey., bien chers collaborateurs. l'assurance de mon
dévouement bien sincère en Notre Seigneur.
t Louis-Nazaire, arch. de Québec.
'il
l'Itinéraire
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MANDHMKNT
A ..'OCCAS.ON DU PHKM.ER a.NCILE M.KN.HK DU CANADA
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S,':';^!^-"^^^^^^^^ ï^l^^^N. PAK .A CKACH DK I),HU HT D.
Sii.<.K AfosTOUoue. AKCHEVKMUE de guÉBEC.
Nos Très Chers Frères.
Notre Divm Sauveur, avant de remonter au ciel dans la
-loire de son Ascension, voulut assurer la permanence de
s'-n œuvre sur la terre. Assis à la droite de son Père il
•l^^vait être le chef invisible de l'É.dise qu'il avait fondée
P"nr conduire les hommes dans les voies du salut. Mais à
'ttte société, visible et humaine dans ses membres, il fallait
'es chefs visibles poui la ^^ouverner. Dou;.e apôtres furent
'lonc choisis par le Maître et chargés de continuer sa divine
■"iss.on. Il leur transmit tous ses pouvoirs et les envoya
Prccher son Evan<,Mle à toutes les nations. "Toute puis-
Nince m a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc
— 258 —
et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Pèn^
et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant :\ observer
toutes les choses que je vous ai prescrites. " (Math, xxviii,
i8). Pour garantir l'autorité et )'intc}jrrité de ses ensei^nt-
ments, Notre Seit,'neur promet aux apôtres de les assister
jusqu'à la consommation des siècles, et il ordonne {ju'on
leur obéisse comme à lui-même. " Qui vous écoute m'écoute;
qui vous méprise me méprise. " (Luc x, i6).
Parmi les apôtres il en choisit un, saint Pierre, à (|ui il
confère des prérogatives particulières. Il le constitue l:i
pierre, le fondement indestructible de son Ef^lise. contre
laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront jamais ; et il
lui donne pour mission de paître ses agneaux et ses brebis.
Devenu ainsi, par la vertu de ce mandat spécial, chef des
apôtres et pasteur universel, saint Pierre réside à Rome
pendant vingt-cinq ans, et fait de cette ville le sièf,'e de
l'autorité suprême. C'est de là que les évêciues de Rome,
les Papes, successeurs de Pierre, continuent de gouverner
l'E^^lise de Jésus-Christ depuis dix-neuf siècles, tandis (|uc
les évoques, successeurs des autres apôtres, répandus dans
le monde entier, remplissent la mission d'enseii^^ner à tous
les peuples la doctrine que .fésus-Christ est venu apporter
sur la terre.
L'Eglise ainsi constituée par son divin fondateur, avec
son admirable hiérarchie, est justement comparée et ressem-
ble à une armée rangée en bataille. Munie de l'assistance
du Saint-PIsprit, elle résiste aux persécutions incessantes, à
tous les assauts de l'enfer, et s'avance toujours victorieuse
sur la route où tombent successivement ses ennemis vaincus.
Afin d'assurer l'intégrité de la doctrine révélée, d'affer-
mir l'unité de la foi et de protéger la pureté de la morale
chrétienne, les Papes, chefs suprêmes de l'Eglise, ont con-
voqué, lorsque le besoin s'en faisait sentir, des conciles
œcuméniques ou généraux, dont les décrets s'imposaient et
s'imposent encore à tout l'univers catholique.
Mais ces réunions, qui groupent dans une même ville
lème ville
— 259 —
l'ri.iscopat du monde entier, sont difficiles à organiser, et
ne i-euvent guère avoir lieu c.u'à de longs intervalles. Sou-
U'Ht sous 1 impulsion ou avec l'approba'.ion du Souverain
1 -mtife, ce sont les seuls cveques d'une province ou de tout
•m pays (,ui se réunissent pour délibérer sur les intérêts spi-
rituels de leurs ouailles.
l^p notre vieille ville de Québec a eu le spectacle édi-
tant et le bienfait très apprécié de sept Conciles provin-
ciaux. Tous ont produit les plus consolants résultats.
Le premier de ces Conciles fut tenu en 185 1. A cette épo-
que ,1 n'y avait qu'une province ecclésiastique, compre-
nan les diocèses de Québec, de Montréal, de Kingston.
|1 Ottawa et du Nord-Ouest, et ayant pour métropole
^^ffl'se de Québec. Bien que les diocèses de Charlottetovvn.
(le Halifax, du Nouveau-Brunswick et d'Arichat ne fissent
l'as partie de notre Province, ils y avaient cependant été
annexx-s. pour les fins conciliaires, en vertu d'une bulle
l'ont.ficale de 1844. et les Ordinaires de ces diocèses furent
convoques au Concile- (i) On peut donc dire que notre
premier Concile provincial groupa autour du Métropoli-
tain de Québec tout l'épiscopat canadien.
La province ecclésiastique de Halifax fut créée peu de
l'^nips après, et les trois Conciles suivants, tenus en 1854
1.S65 et 1869. réunirent tous les évoques du Canada, moins
< eux des Provinces Maritimes. Les trois derniers Conciles
provinciaux eurent lieu en 1873,1878 et r886. Les seuls évé-
'inesdela province civile de Québec y prirent part, les
l'.glises de l'Ontario et du Nord-Ouest ayant été constituées
t n provinces indépendantes.
L'Église canadienne jouit maintenant d'une organisation
;i peu près complète. L'autorité religieuse y est répartie
•ntre 34 archevêques, évoques, vicaires et préfets apostoli-
'ines. On y compte 8 provinces ecclésiastiques. 29 diocè-
ses régulièrement constitués. 3 vicariats et 2 préfectures
fl) L,Mli,„.,'.,so de Terreneuve n'avait ôté détaché do ia Province .le Québec
'!'"■ Il' S octolire 1850.
— 260
apostoliques. Cette Es,'lise couvre un territoire itninetise
qui s'étend d'un océan ;\ l'autre et où vivent i>rès de troif,
millions de catholi(|ues de races et de lanfîues différentes.
Cha(|ue année, l'iminit^ration nous apporte de nouveaux
éléments, auxcpiels il faut i)rocurer les bienfaits de la foi
en les faisant entrer dans les cadres ré^'uliers de l'adminis-
tration ecclésiastique.
Des développements aussi rapides et une aussi vaste orga-
nisation causent au.x pasteurs des âmes une sollicitude toute
particulière. 11 importe (pie, en s'orjianisant et en se dila-
tant, l'iifîlise Rarde intactes l'unité de la foi et l'intégrité
des mœurs. Il faut aussi nue sa discipline trouve dans des
applications uniformes la vijjjueu:- dont elle a besoin pour
s'imposer et se maintenir. \'oilà pourquoi, N. T. C. F., on
a pensé (pie l'heure était venue de tenir un i)remier Concile
plénier, (pii grouperait tous les chefs de l'Église cana-
dienne, et leur fournirait l'occasion de délibérer, sous la
conduite de l'Esprit-Saint, sur les meilleures mesures à
prendre pour assurer à notre pays une vie reli},neuse intense
et féconde.
La tenue de ce premier Concile plénier du Canada aura
lieu dans notre éy:lise métroi»olitaine de Québec. Tous les
archevêques et évoques du pays y assisteront, de même que
les prélats, les vicaires-j^énéraux, les représentants des cha-
pitres, les recteurs d'université, les sui)érieurs de j^rands
séminaires, les provinciaux des ordres religieux, et enfin,
les théolojïiens et les canonistes des évoques. En vertu de
lettres apostoliques datées du 35 mars 1909, le Concile sera
présidé par le représentant du Souverain Pontife, Son Excel-
lence Mgr D. Sbarretti. La lettre de convocation, qui nous
a été adressée le 2 mai dernier, fixe au dimanche ig septem-
bre la date de la première session solennelle.
Le Saint-Esprit, N. T. C. F., a établi les évoques pour
gouverner l'Eglise de Dieu. C'est pour rendre ce gouverne-
ment plus efficace, et pour faire mieux servir au bien de
l'Eglise et au salut des âmes l'autorité dont ils sont revêtus,
que vos pasteurs jugent bon de se concerter ensemble dans
— 261
Jle solennelles assises, où sont s'>rien.sement disnuies toute.
^un^nwl :T T'" ""'"'"• '"'"^' ^^ disciplinaire. Cette
ru,n on 1. tous les cvêques d'un pays n'est pas un événe-
-Ment ord.na.re. Elle intéresse au plus haut point tous cZ
<im aunent vraunent notre patrie, et elle fera époc,„e dans
h.sto.re reI,,Meuse du Canada, non seulement par l'cV^at
.tout. Nous n'en doutons pas. par le bien spirituel ,ni en
lesultera pour les :\mes.
Les délibérations conciliaires d'un épiscopat ne porlen.
pas sur des choses purement matérielles; elles ne pro-
voquent pas les tumultes; elles n'excitent pas les pas-
sions mauvaises et les vilaines convoitises qui exercent ant
<i emp.re dans les affaires du monde. Elles ont pour bat de
<^orn,er les erreurs, de réprimer les abus, de signaler 1
'ian^^ers que courent la foi et la morale, de ré-d^r tout ce
'VU concerne le culte et la discipline, de détruire le vice de
«■l.andre partout les saines idées et de mettre en honneur
a Piat.que des vertus chrétiennes. Moraliser et sanctiHe
1- md.v.dus. les familles, la société : tel est le noble de ein
M . lesmsp.re et qu'elles poursuivent sous les re.^ards de
la'prLVe eVd ,'^ '^ ^''^"■""- dans le recu;illemen;
<ie Ja prière, et dans les sentiments de la divine charité.
Dieu bénira ces apostoli^p.es travaux, Nous en avons la
-me assurance. Celui qui est venu sur terre pour , ai e
i-ller la venté dans les ténèbres, et qui a promis ^Se
avec son E.l.se jusqu'à la fin des siècles. dir.Ura et éclai!
•e.a les discussions et inspirera les décrets des Pères du pre-
nuer Concile plénier du Canada. Et afin qu'il en soit ainsi
Nous vous den,andons. Nos Très Chers b>ères. le secoua '
o. prières, de vos aumônes et de vos bonr ouvres \o !
;;-ns u„ appel spécial et pressant aux âmes pi L^q
nt dans une plus mtime familiarité avec Dieu, qui veu-
." ,: fpi-ixT' ^' ''"" 'f '''''''' '' comprennent mieux
>1 faut les sauver. Que tous fassent au Ciel une sainte
^ ^olence afin d'attir. sur les travaux du Concile l'Esprit de
2(Î2-
force et d'amour, l7;.v/>/7V lic luiniac qm nisiiMin- toiid- Write.
A ces causes et le saint Nom de Dieu invoc|uô, nous avons
renié et ordonné, Nous régions et ordonnons ce qui suit :
i" A partir du premier dimanche de juillet jus(|U';\ la
clôture; (lu '"oncile. tous les prêtres du diocise réciteront
aux messes basses l'oraison A' S fi ri tu Sam/o, sans omet-
tre celle qui est déjà commandée J^ro Papa.
2" Tous les dimanches, fl partir du 5 septembre jusqu'A
la fin du Concile, on chantera le l\ui Creator avant la
trrrind 'messe dans toutes les enlises et chai)elles où se fait
l'office public. On se contentera de réciter cette hymne
avant la messe principale dans les chapelles où il n'y a (|ue
des messes basses,
X Depuis l'ouverture du Concile jusqu'.-\ la fîn, chaciiu-
Vendredi, le Saint Sacrement sera exposé toute la journée
dans les communautés religieuses de femme/. L'exposition,
faite :\ la messe de communauté, se termine:,! dans l'après-
midi, Vers 5 heures, par un salut solennel.
4" Pendant le Concile nous demandons à toutes nos
familles chrétiennes de réciter, chaque jour, le chapelet en
commun, aux intentions des Pères du Concile.
5" Enfin, selon le désir exprimé par Son Excellence le
Délégué Apostolique, dans sa lettre d'indiction du Concile,
le vendredi, ro septembre pro hain, sera un jour de jeûne
d'obligation.
Sera le présent mandement lu et publié au prône des
énJises paroissiales et des chapelles où se fait Ivffice public,
ainsi qu'en chapitre, dans les communautés religieuses du
diocèse, le premier dimanche après sa réception.
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau de l'archidio*
cèse et le contre-seing de notre secrétaire, le vingt-sept
juin mil-neuf-cent-neuf, en la solennité de Saint-Jean-
Haptiste, patron du Canada.
t L. N., Arch. de Québec
Par Monseigneur
Eug. C. Laflamme, ptre
Sicn'tairi.
- îfi.s -^
L>oNATifs Sharrkttî
"Hriis deposi mn f f Ca"adensi i-ef,.one prius a Missio-
.w ctrum sive ™ ■ ="'°^'°"'^°'' ■•^^«"dos, fréquent m-
«cras aëfe Inn"" "™ ««"'''^'■"'. P"lcherrimas
— 204 —
C^l,^!h',r'l '''■"'!"" '■^"''^•••-^' "-H-'n uhemmos ù.
Una U , n„l,.xent in.ctns. att.-n.u-n a.l an.plicra in dies.
Mru, I,.u.. prastarula ,H.,..e a.l ..ruli c-onsu„nMatio-
Lv.ui;,^eln lux <I.ffun,l.M.,la. err„rc-s un.ii.,,,. irrepent.s .k-
d ençMuventus lK.nis „.onln.s i„f.nnancia. s<J.!a<,.uM:. -
r. .ns.„H.nca. ,1e a.lven.s curan.hnn. pntsentiln.s et fut,,-
^rrn:'r"'''''"''r"'''''''^ t..:asocietas(:anadensK
n -h isto '• "?'" '""'"""'■''• *^^' "^ ••'"'^'■'^ instaurentur
m l-hnsto. ,,ui est via. Veritas et vita.
Ad <,.ueeffirariu. ohtinenda. voluniatu.n omnium rr.nro,-
d a eonmulen. mod.onnn u.us. viriu:n.,ue conspirati,. re,u-
n 1 . ht har p,en>us cumulatius<,ue ronse<,ui fas erit. si
i ntlatonnn onmmm jure «au.ientiu.n collatis consiliis. cwi.l
î^ c^;:^d^:" r -"'t ^■^"'^^^' ^^"^'■^^" ^^^^ - ^^^^^> ^^
nio Canadens! ab ipsis decernatur.
Uuapropter Sununu. Pontifex l'ius Papa X. Christ, in
erns V canus ,nter mnumeras Supremi PontiH.atus ,„
as. ahud luculentum sua- paterne- sollicitudinis arfrumeu-
n e. H,,, ,,,,,„^ ^.^^^^ ,^^^_,^.^^. ^^^^^^ ,,,,,t,,,X
ums ,o hm,nent,ss,moruu. Patnnn ad S. Con.re.ationen.
C.anadensem ,n Oueberens, civitate habendi. approI>are et
landare: ar per btteras Apnstoliras sub die 25 Martii ux^
datas. Nobis Hcet indi.nis. numus eanuiem S.vnod^ int
cend, ac moderand. committere dij^natus est.
Proinde. ex auctoritate apostolica Nobis hac in re rollata
nvocato Nomine Sanctissima. et individu. TrinVtat, '
^a " -m '"•^'^^'^■^"•^^'^ J-'^^--- Cordis Jesu. ac pot^nti
Hean.ss..n.e sempercue Immaculata- Vir.Mnis Maria, auxi-
tnum iMetropol.tarum Canadensium voto, hisce I itteris
■nd.cmusetconvocamus Concilium Plenarium Can'adens;
nnn,m ,n Metropolitana JCcclesia Quebecensi die ,9 së .-
te.nbns anni currentis solemniter inchoandum.
2«i5 —
j - vH consuetudine Concilio l'k.uuio nteres^ ehent t
Quods, ali<,„i.s Antistes légitime i.npeditus fuerit IWu-
rat,,rem mstnnncnto ...ocrationis au.hentico l^^ti^ZL
-nfecto ,nun,tum nuttat : at Nostn PatrunH.ue^ ' S
C-imautemnihihnnohis luminis insit nisi a Pâtre h.mi
"""' ;n nos descendat. nihil viri.n,, nisi ah eo. c,ui v.ït n
ocorum Ordmarns preces publiar al. iisdf.n Ordin-uiis
ITacp.enda. ,n o.nnibus Dominii Canadensis Fcc J
s.nKul,s Dom.n.cis pie fundantur. at,„.e die V neni h db
.ach. secunda. Septe.nbris. Conrilii inch„ation!m n^ce"
clent.s. seu d.e .o ejusden. n.ensis. ie,.„i..„ solenulë p::;^;:
I)em,>m Sanctissima Vir-nne Maria sine lahe roncepta
>ue Sedes est Sap.entia. u.tercedente. enixe Deum ad e'
amur ut .rafa sua intellectus illu.ninet. volunta ë „o " '
afïectusmflarnmet. actionesque nostras pro tc.tius 1 "r L'^^^^^
Canadensis bono fcecundas reddat. i-^f^lesue
r)atum Ottawa ex Aedibus Delej^ationis Apostolica. die
^'!::1:ZZ:T '"^^^^-^^ ^^-^^^ Joseph/Patro^r^n-
DONATUS SHAKKETTI.
Anhicf^iscopus liplicsiniis,
J)</<Mn//fs Af>ostoliius.
I>e mandato Illnii ac Kmi I). D.
I^eleyati Apostob'ci,
Alfridus a. Sinnott,
Sccrctariiis.
— 26rj
LETTRE DE CON\'OCATION
. / Oiicluc ,iii prcnicr Concile riniicr ,ù( Canada
Don AT Shakretti
Par la xrâcr ,lc Dieu et di, Siè^e Apostolique. Archevccjue
(l'iipl/èse et Délégué Apostolique.
A tous les Illustrissimes et Révérendissiwes Archevêques et
hvequcs, aux Révérendissintes Vicaires et Préfets
Apsotoliques du Canada, aux Révérendissintes Abbés,
aux Supérieurs d'Ordres et de Communautés religieuses
et à tous ceux qui dg droit ou conforniénient à l'usage
établi doivent prendre part aux Conciles Pléniers. Paix
et Salut en Xotre-Seigneur.
Par un admirable dessein de la Divine Providence, le
k^rain de sénevé déposé par les missionnaires dans le sol des
vastes récitions canadiennes et fécondé ensuite par leurs
sueurs^et leur sans-, aussi bien que par le zèle apostolique
des évoques, est devenu un ^rand arbre. Dans ce pays où
les tribus sauvaf,-es, adonnées aux superstitions du paRa-
nisme, menaient une vie errante dans les forêts et sur les
mers, où seul, il y a deux siècles, le Vénérable Evêque de
Québec dirigeait un petit nombre de fidèles, nous voyons
maintenant avec joie une grande partie des indigènes con-
vertis à la vraie foi, d'immenses populations catholiques
plusieurs Prélats ;\ la tète de diocèses ou de vicariats
apostoli(iues, un clergé séculier et régulier très nombreux,
- 2G7 —
tmetft?H"H''''f "' T-'^'"'"^^'"^^- cPinnombrables établis-
sements d éducation et de bienfaisance.
Mais I'É.iîh-se, qui est douée d'une force d'expansion
'nerve.Ileuse et qui a déjà produit au Canada des œuvres
s. fécondes, do.t, pour la ,doire de Dieu, l'extension de
notre re.,, on et le salut des âmes, prendre chac^-e Jour, e
m nt ,?;"^7"^^^■°" d- -ècles. da nouveaux accrois-
Lvan,ile. repousser les erreurs qui s'insinuent partout
o mer la jeunesse aux bonnes mœurs et lui donner une insl
truc .on sohde. se préoccuper de ceux qui arrivent et vien-
Pr" enTes"". r/^ ""' Populations, pourvoir aux nécessités
l> csentes e futures ; toute la nation canadienne doit être
soitVeT "/' l'esprit de Notre Sei.neur. afin que tou
so.t restaure dans le Christ qui est la voie, la vérité et la vie
Pour cela, il faut l'accord de toutes les volontés le con-
::Z In^'' '-^-^d•-tion. ,'union de toute^lL
sPréK^ ^'■"^7\P'^'^ complètement à cette fin. si ^
u.r. lumières, définissent par des lois qui s'appliquent à
""•t le Canada, ce qu'il faut faire, ce qu'il faut e^^Uer.
C'est pourquoi le Souverain Pontife Pie X. Vicaire de
l^sus-Chnst sur la terre, .nal^ré les innombrables soucis du
-Preme Pontificat, a voulu donner une nouvelle preuve
1;.^ paternelle so licitude dont il entoure cette porrion cho
Pur : dVIfs '""^T^^- ^' -^ '•-- des Eminentissimes
très de la Sainte Conj^réf^ation du Concile. Il a daigné
7^:^:' 'Tc^r'^' '■"" ^^"^-'^ ^''-- --^"n
i' serait tenu à Québec ; et par des lettres apostoliques
U ees du 25 mars 1909. il a bien voulu nous confier. màS
not^re ^indignité, la charge de convoquer et de présider ce
C'est pourquoi, en vertu de l'autorité qui nous a été con-
Hm' t ir°" T'^^'"'^ '' ^"^""^^^ '^ '^^'^^ Sainte et Indi-
'.Mble Trinité, imploré le Cœur miséricordieux de Jésus et
1' recours puissant de la Bienheureuse et Immaculée Vierge
26S -
Marie, et apivs entente avec les Illustrissimes Archevêques
canadiens sur le jour de l'ouverture du Concile, Nous, par
les présentes, annonçons la réunion du Premier Concile
Plénier du Canada, et nous le convoquons pour le rg sep-
teinl.re de l'année courante, dans l'ét^lise métropolitaine
de (Juébec, où se fera l'ouverture solennelle.
Nous exhortons donc, dans le Seigneur, tous les Archevê-
<iues, Evêciues et autres (|ui, de droit ou selon l'usa^^e, doi-
vent i-rendre part au Concile Plénier, et au besoin. Nous
les enjoi-nons et leur ordonnons de se rendre au jour et au
lieu désif,niés par Nous.
Si (|uelque Kvèque est légitimement empêché, qu'il
envoie un Procureur muni d'une procuration authentique et
il Nous api^artiendra, ainsi (|u'aux Pères du Concile, de
ju^er de la légitimité de l'empêchement et de la validité de
la procuration.
Et comme nous n'avons de lumière (lue celle (|ui vient du
Père des lumières et que toute force nous est donnée par
Celui <iui affermit notre faiblesse. Nous conjurons dans le
Seigneuries Ordinaires d'ordonner des prières publiques à
réciter, cha(|ue dimanche dans toutes les éj^lises du Canada,
et de prescrire un jeune solennel pour le lo septembre, ven-
dredi qui précédera l'ouverture du Concile.
Enfin, par l'intercession de Marie, Vier^^e très sainte,
conçue sans péché et trône de la saj^^esse, Nous prions Dieu
d'éclairer par sa livCicc les intelli-iences, d'exciter i 3s volon-
tés, de toucher les cceurs et de rendre toutes nos actions
fécondes pour le bien de l'Ej^dise du Canada.
Donné à Ottawa, au Palais de la Délégation Apostoli(|ue.
le 2 mai kw, le jour de la fête du Patronage de saint
Joseph, Patron de l'Eglise Universelle.
(Signé;, •! DONAT SBARRETTI,
Par mandement de l'Ill., et Révnie Dél. Apost.,
(Contresigné), Awred Sinnott,
Sccrctaii c.
2{!0
Archevêques
le, Nous, i);ir
nier Concile
ur le 19 sep-
i3tropolitaine
les Archevê-
l'usaj^^e, doi-
jesoin, Nous
au jour et an
péché, (|u'il
thentique et
Concile, de
a validité de
(|ui vient du
donnée par
"ons dans le
publiques à
; du Canada,
embre, ven-
tres sainte,
prions Dieu
er ios volon-
nos actions
apostolique,
ge de saint
;tti,
'1. t/' /:/)//, 'm.
NNOTT,
Sccirtiiiii.
(Xo .")f))
('fJiC'Ul.AIKK Ar V\.VMy\É
1. Lettre collective des Pè-ies du Pie
Archevêché de Québec,
X décembre kxx;.
U r r '•^""<^'- l^'oo^^ile l'iôaier ,1,. Québec.
11. t-nnferences ccclésiastiVjues.
"f. Kèfîlenie.it iiour le i.rochain Caréuie.
\'- iK'p.iit iiour l'Europe.
I5ien chers collaborateurs,
I
l^es grandes démonstrations relimeuses ai.vnn.ll o .
premier Concile Pléni^r o a - h "^^^ auxquelles notre
la KJe te au devoir, l'attachement et la dociité f f ?
""vons mériter ! ^"^ "°"s
— 270 —
Je vous envoie, avec la présente circulaire, non pas les
décrets du Concile qui devront recevoir auparavant la sanc-
tion du Saint-Siège, mais la Lettre collective de l'épisco-
pat canadien aux catholiques de tout notre pays. Après un
labeur assidu de plus de six semaines, sous les regards de
Dieu et dans l'union parfaite des esprits et des cœurs, les
évoques ont résolu de leur adresser cette Lettre remplie
d'une affection toute paternelle et dans laquelle leur sont
tracés les devoirs que leur impose la vie chrétienne dans la
famille et la société.
Vous la lirez par parties à vos fidèles ; vous la leur expli-
«luere/^ et la commenterez de manière que les enseigne-
ments qu'elle renferme soient bien compris de tous et puis-
sent être mis en pratique. Ce grave et solennel document
de tous les chefs de notre Eglise canadienne ne peut man
quer de produire une profonde et excellente impression sur
nos chères ouailles.
II
Les conférences ecclésiastiques sont d'obligation pour
tous les membres du clergé qui exercent le saint ministère.
Dans le Décret XIII du premier Concile de Québec, il est
dit: " .i/> û/)si-ntil)iis iwiffatnr ut scripto qmvstionibus irs-
pondcant. " Tous doivent étudier sérieusement les questions
proposées, faire même un travail écrit, s'ils veulent que ces
conférences leur soient vraiment profitables.
Les secrétaires sont tenus d'expédier sans retard à l'ar-
chevêché les procès-verbaux de ces conférences.
III
En vertu de l'Induit apostolique du _'; janvier 1903, le
règlement du prochain Carême sera le même que celui de
l'année dernière :
1° Tous les dimanches, même celui des Rameaux, seront
gras;
2° Tous les lundis, mardis, jeudis et samedis, excepté le
271 --
samedi des Quatre-Temps et le samedi-saint, tout le monde-
pourra fa.re le pnncipal repas en .^ras. Ht ces jours-là. les
'muVh" "°",^°"^"'-^^-^ ■' '- '"'■ du jeûne, ou lé.ntimement
trôîs re^as " '"'" " '' ^""^^' '"""""^ ^^'^ «'■- --^ '
3" Les autres jours, c'est-à-dire les mercredis, les vendre-
dis et les deux samedis exceptés plus haut, seront maigres :
4" Le jeûne devra ôtre observé tous les jours du carême,
excepte les dmianches ;
5' Les jours où il est permis de faire j^ras. personne ne
peut manger de la vmnde et du poisson au même repas, et
rettedeense s;etend à tous les jours de jeûne de l'année
ainsi qu a tous les jours de carême.
Le Souverain Pontife, en nous permettant ces adoucisse-
ments aux saintes lois du carême, ne nous dispense pas de
faire pénitence. Tous les hommes sont pécheurs et par
conséquent, tous, riches ou pauvres, prêtres ou laïques
savants ou i,^norants. sont tenus d'expier leurs fautes par
la mortification. *
L'Eglise, gardienne incorruptible des enseignements du
divin Maître, n'a jamais cessé de prêchera ses enfants la
pénitence corporelle, et surtout le jeûne et l'abstinence à
certains temps de l'année. Cependant la faiblesse des san-
tés a notre époque, la diminution Je la foi chez un grand
"ombre ont porté l'Eglise à se relâcher de sa sévérité pri-
mitive en cette matière.
C'est ce que le Saint-Siège a fait pour nous. Canadiens
mais toujours à la condition que nous ferons de notre côté
des (ouvres expiatoires. Aussi est-ce un devoir pour vous
ehers collaborateurs, de recommander a vos ouailles
de pratiquer la tempérance parfaite durant le carême
ainsi que la patience dans les épreuves, la mortification
intérieure et extérieure, la communion fréquente. Qu'ils
assent la prière du soir et récitent le chapelet en famille
Kappelez-leur qu'ils doivent s'abstenir de fréquenter le.s
tHeatres, les réunions mondaines, les divertissements dan"
•n-2 —
«ercMix et bruyants : le rarùne doit être un temps de prière
de reciiedleinent, de bonnes (eiivres. d'apcstolat pour la
gloire de Dieu et le salut du luorhain.
l'our compenser les faveurs que le Souverain Pontife leiu-
accorde en adoucissant !a loi de l'I^:<rlise, les fidèles devront
faire une aumône i)roportionnèe à leurs moyens. C'est i)our
cela que j'ai déjà recommandé de placer dans toutes les
é-hses et chapelles un tronc spécialement destiné à recevoir
ces aumônes du carême. X'ous exhorterez: vos paroissiens à
y déposer de -énéreuses offrandes (| ni .seront emplovées au
bénéfice de tant d'ceuvres (|ui sollicitent i)rotection. Ce
sera pour eux un moyen de réparer le mal que font commet-
tre les folles dépenses du luxe et de l'ivrognerie.
Ces aumônes devront être transmises à Mtjr H. Têtu, pro-
cureur de l'archevêché, dans la quinzaine de 1 âques. '
Dans un bon nombre de paroisse.s, les pasteurs profitent
de la circonstance .solennelle de la première communion ou
de la confirmation pour enrôler tous les enfants dans la
société de tempérance et leur faire promettre de ne jamais,
pour quelque motif que ce soit, devenir membre de la franc-
maçonnerie ou d'une société secrète (luelconque. Je désire
que cette excellente pratique devienne tout à fait générale.
Ma pauvre santé est encore chancelante et exige un repos
complet avec traitement spécial. Je partirai pour l'Europe
lundi, le 13 décembre, et m'embarquerai à New- York le 16,
Mon retour s'effectuera le plus tôt possible. Durant mon
absence, Mgr Roy, mon digne auxiliaire, administrera le
diocèse. Je me recommande à vos bonnes prières et à celles
de tous mes bien-aimés diocésains.
Agréez, bien chers collaborateurs, l'assurance de mon
entier dévouement en N.-S.
t L.-N. Arch. de Québec.
273
(No 60)
CIKCUJ.AIKE AU CI/KRGÉ
".1
Archevêché de Québec.
1er février 1910.
I-o Congrès Eucharistique de Moiitiéal
Messieurs,
Dans un mandement du 26 août dernier. M^r l'Arche-
veque de Montrerai annonçait en ces termes la tenue à
Montréal du procham Congrès eucharistique :
"L'année prochaine, aura heu à Montréal le vin-t-et-
nméme congrès eucharistique international. C'est à 1 on
dres que cet insigne honneur nous fut offert. Comment
aurions-nous pu le refuser .^
'; Déjà, nous le savons, l'idée d'un congrus au Canada avait
■coccupé biçn des esprits. Dans notre pays, .^race à Dieu
e culte de la.samte Eucharistie fut de tout temps en grand
l^onneur ; ma.s il y fait depuis quelques années H.s progrè
notoires et consolants. L'adoration perpétuelle qui se pra-
tique dans a plupart de nos diocèses avec une si grande
solennité ; la communion réparatrice du premier vendredi
;^e chaque mois; l'Heure sainte, les Confréries du Très
haint-Sacre-ment érigées en tant de paroisses : le nombre
sans cesse croissant de communions; tout cela prouve .,ue
— 274 —
le Canada, terre de liberté, est en môme temps une terre de
toi préparée pour la tenue d'un congrus solennel. "
Sans doute. Messieurs, ces belles paroles et le joyeux mes-
sage qu'elles apportent ont déjà réjoui vos cœurs. Avec le
venere métropolitain de Montréal vous pensez que notre
cher pays n'est pas indigne de l'honneur qui lui est fait •
que l'heure est venue pour lui de prendre sa part dans le pu-
blic hommage des nations au Dieu de nos autels ; que trois
sitcles de foi généreuse et féconde ont bien préparé la terre
canadienne à ces imposantes et pieuses démonstrations
/ous ajoutez, sans doute aussi. c,ue Montréal, non moins
que Londres et Cologne, saura rendre à [ésus-Hostie les
honneurs qui lui sont dus, et donner au 21° congrès un éclat
et une portée qui justifieront toutes les espérances.
Mais pour assurer un succès que nous désirons tant, il
tnut y travailler avec ensemble, méthode et persévérance.
Mgr 1 Archevêque de Montréal a fait appel à toutes les
bonnes volontos ; ii a le droit de compter sur le concours
empresse de tous les catholiques et particulièrement du
cierge de ce pays. Il s'agit ici d'une entreprise qui intéresse
A la tois notre honneur patriotique et notre croyance reli-
gieuse. Ce n'est pas trop de t6utes nos forces bien groupées
et bien orientées pour préparer au divin Roi de l'Eucharis-
tie un triomphe qui affermisse son règne dans les âmes et
dans la société.
Dès le mois de novembre dernier, Mgr l'Archevêque, pour
repondre au désir de son vénéré collègue, formait un comité
de prêtres chargé d'organiser, dans notre diocèse, le
travail d'information et de propagande, et de favoriser par
tous les moyens possibles le succès du Congrès. Ce comité
s est mis à l'œuvre avec zèle et entrain ; il s'est tracé un
programme d'action clair et précis, et fera tout son possible
pour ciue l'exécution en soit prompte et efficace.
Mais le rôle de Québec ne doit pas se borner au travail du
seul comité. Il faut que le congrès soit l'œuvre de tous, et
que le succès final soit assuré par la mise en activité de
— 275 —
com.te. d ailleurs, ne pourront réaliser leur plan que
.^ .Is trouvent chez les urètres et les fidèles un concours
seneux et pratique. i uncours
Ce concours, Messieurs, je viens vous solliciter de le don-
ner «enereusement et de l'obtenir des fidèles confiés à votre
.arde. Afin de ne nen laisser au hasard et de rendre les
efforts plus utdesenen réglant l'application, je voussi,.,ale!
.a. les principaux moyens à employer pour atteindre le but.
1° A\v/.Vé7>//r/;/;7/Av à (ioinnr
Vous reoevre;. avec cette lettre un questionnaire préparé
par e com.te et desti^né à fournir des rensei.^nements utiles
ur la piete et le culte eucharistique dans notre diocèse
Les congrès ont pour but d'accroître la connaissance et
le culte de Jésus -Hostie. Pour cela il est nécessaire de se
rendre bien compte de l'état actuel de cette dévotion
Lne enquête de ce genre met au jour de bons exem-
ples à im.ter ; elle fait toucher du doigt l'efficacité de cer-
tames méthodes, mdique les lacunes à combler, les erreurs
pratiques à corriger. Les réponses, quand elles sont com-
plètes et précises, fournissent les éléments de statistiques
fort intéressantes ; et je suis persuadé que ces statistiques
seront consolantes pour nous.
Je vous recommande donc de faire votre enq-ète avec
soin, de répondre exactement et clairement aux questions
posées, et de donner à vos réponses la plus grande brièveté
possible.
Vous voudrez bien me renvoyer cette formule sous l'enve-
loppe ci-jointe avant le i" mars prochain.
2° Prédication eucharistique
Il importe de bien préparer les fidèles au congrès, de leur
en faire comprendre la nature et la grandeur, de les inté-
Jesser d'avance au succès de l'entreprise et de les mettre en
''■ tl
— 27()
mesure dcii hieii i.roHter. l'our cela il est bon d'ùclaiier tt
'If lortitirr Ifiir foi et (raccroître leur dévotion envers le
s:uifiiient (k> l'iùicliaristie. Rien n'y peut contribuer davan-
t;i«e (lu'une srrie de solides et pieuses instructions.
\niis savez: ([uelle est l'influence de la parole de Dieu sur
la foi : Iiiffs ,x aiiditu. Ap|)li(|uez-vous donc ;\ au},Mnenter
l;t foi (les rtdèles en leur parlant souvent du mystère de la
loi. La prédication eucharisti()uo est ' articulièrement douce
au c(eur et aux lèvres du prêtre, et c .,t celle (jui porte dans
les àines les meilleurs fruits de sanctification.
Dans vos prônes, dans vos instructions du carême, dans
VMS conseils aux membres des différentes confréries pieuses,
parle/ de l'Eucharistie, des devoirs qu'elle impose aux fidè-
les et du urand triomphe cpii s'apprête en son honneur.
Donne/ à tous comme un mot d'ordic. dont l'écho retentira
jns(|ir;\ l'école et dans la famille. i)our orienter vers le con-
grès les esprits et les cœurs.
Le triduum eucharisticiue. recommandé par le Pape, vous
fournira ime excellente occasion de stimuler la piété de vos
l>aroissiens et de mettre bien en relief le rôle de l'Eucharis-
tie dans la vie chrétienne, je désire que tous les curés don-
nent, cette année, au triduum" le plus de solennité possible
et (|u'ils en fassent une préparation pratique au congrès.
Les ouvraf^es du P. Lintelo, S. J.. surtout son Triduum
iUfliaristu]uc\ vous seront d'une grande utilité pour votre
prédication, et je vous conseille de vous les procurer.
3° La communion
Aux hommes on demande une lar^'e part de bon vouloir,
de travail intelligent et persévérant ; ;\ Dieu il faut deman-
der les secours surnaturels qui seuls peuvent assurer aux
entreprises humaines leur succès et leur fécondité pour le
bien. Il importe donc de s'adresser A Dieu plus encore
(|u'aux hommes pour que le congrès de Montréal réussisse
et i>orte tousses fruits. Organisons partout une véritable
277 —
' ;impaKne de prière, et sachons faire au ciel la sainte vio-
iHice qui l'ouvrira sur nous et en fera descendre les grâces
ilont nous avons besoin.
Nul exercice de piété ne sera plus agréable a-i Seigneur
et ne préparera plus efficacement les âmes i\ profiter du
'■"ngrès (|ue la sainte Communion. Aussi je vous prie de
redoubler vos instances pour ame-er a la Table Sainte vos
l'aroissiens. Kecommandoc aux personnes pieuses la com-
munion fréquente, et exhorte;c-les à ofïrir leurs communions
iuix mtentions des organisateurs du congrès; faites enten-
dre aux enfants l'invitation pres.sante de Notre-Seigneur
afin que par les lèvres de ces chers petits lésus-Hostie
reçoive la louange qu'il aime et la prière qu'il exauce.
Afin qu'il y ait union dans la prière comme dans l'action
VOICI ce que je crois utile de prescrire :
r. —A partir du premier mars jusqu'au 12 septembre les
I-retres réciteront à la messe l'oraison du Saint-SacremLnt
avant l'oraison pour le Souverain Pontife ;
2. — Tous les dimanches, pendant la même période de
te.nps, on récitera à la suite du prÔne de la messe parois-
siale la prière suivante : No/r, Père, Je vous salue Marie
Uoire sait au P-re, et Bâii soit Jésus au Très -aint-Sacre-
ment de l'autel ;
3. -J'invite les religieux et les religieuses, les élèves de
nos maisons d'éducation à multiplier leurs communions et
Jeurs visites au Saint-Sacrement ;
4^- D'une façon générale, je demande à tous les fidèles
du diocèse de ne jamais entrer dans une église ou chapelle
sans adresser à Notre-Seigneur Jésus-Christ présent dans le
tal)ernacle une ardente prière pour le succès du prochain
( ongres eucharistique.
^|ous voudrez bien lire à vos paroissiens les passages de
< ^^tte le tre qui les concernent, et leur en faire connaître les
'"nclusjons pratiques.
— 278 —
Veuille/, agréer, Messieurs, l'assurance de mon cordial
dévouement en Notre-Seigneur.
i Paul-Eugp^nf.:, év. d'Eleuth.,
Administrateur.
»on cordial
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ij^:ttri: pastorale
DES
PÈRES DU PREMIER CONCILE PLÉNIER
19 SKI'TKMHRE- 1" N'OVI-MUIU.; 1901)
L'esprit chrétien dans l'individu, dans la famille et
dans la société
-\n clerçjc séculier el ré<,ulU'r, aux communautés relùjieuses
et a tous les /iJcles du Canada, salut et bénédiction
^otre-Seiqnear.
en
Nos très chers l'rères,
L'Eglise du Canada a lenu son premier Conc.le
plonier. Réunis dans la vieille rilé de Champlain. où
Vibrent encore les échos des inoubliahles lètes du troisième
centenaire groupés autour du tombeau où reposent, sous
I;. garde hdele du Séminaire, les restes vénérés du premier
^■veque de Québec, vos pasteurs ont étudié, dans la paix
•ans 1 union des esprits et des cœurs, les meilleurs moyens
do promouvoir en ce pays les inlérèts de l'Église et des
anies. Après avoir mis leurs délibérations sous la conduite
je 1 Ispnt-Saint et avoir l'ait appel aux conseils des hommes
l< s plus remarquables par leur science, leur sagesse et leur
'" •; .' r''.'?I' "" ^"' ''"'' "" P"'-" '« P""« "'i'^ «" bien
si)nituel des hdeles confiés à leurs soins.
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— 280 —
Les décrets du Concile, après avoir élé soumis à Rome
vous seront communiqués et deviendront une lumière pour
votre foi. une règle pour vos mœurs. Mais nous voulons
nos très chers frères, vous ouvrir aujourd'hui nos cœurs
pour vous remercier des ferventes prières que vous avez
adressées au ciel, afin d'attirer les bénédictions de Dieu
sur nos importants travaux. Vos prières ont été exaucées
et nous avons ressenti les salutaires effets de la protection
divine. Jésus-Christ, qui a promis d'être avec les siens
quand ils s'assembleraient deux ou trois en son nom a
sensiblement manifesté sa présence dans ces solennelles
reunions où prêtres et évèques. animés de l'esprit du divin
Maître, n'avaient d'autre ambition que d'affermir son œuvre
et d étendre son règne.
Vos actions de grâces se joindront donc aux nôtres
maintenant ; avec nous, vous bénirez Dieu qui nous donne
des preuves si touchantes de sa bonté. Et pour que votre
reconnaissance ne soit pas vaine, vous tâcherez de mériter
de plus en plus ses faveurs, en accomplissant toujours plus
Iidelement sa sainte volonté.
Dans cette lettre pastorale, qui complète les travaux
du (.oncile, nous unissons nos voix et nos cœurs pour vous
donner un solennel témoignage de notre afîection, et jeter
dans vos esprits la semence des bons conseils. C'est l'Église
du Canada tout entière qui vous parle par notre bouche
Vous recevrez avec respect et méditerez avec soin ses
enseignements qui ont pour objet vos meilleurs intérêts
spirituels.
Nous inspirant de l'admirable programme que Pie X
s'est tracé dès le début de son règne ; convaincus, comme
lui. que les individus et la société ne peuvent être sauvés
que s'ils s'appuient « sur le fondement qui a été posé et
qui est le Christ Jésus, » "' nous joignons notre voix à la
(1) ICor., 3. n.
nis à Rome,
imîère pour
us voulons,
nos cœurs
vous avez
s de Dieu
é exaucées,
I protection
c les siens
on nom, a
solennelles
fit du divin
son œuvre
lUx nôtres,
lous donne
r que votre
de mériter
ijours plus
es travaux
pour vous
m, et jeter
est l'Église
e bouche.
i soin ses
"S intérêts
que Pie X
is, comme
Ire sauvés
té posé et
voix à la
— 281 —
sienne pour vous exhorter à « tout restaurer dans le
Christ » «'. et à bien pénétrer de son esprit votre vie privée,
voire vie domestique et votre vie sociale.
I
L'ESPRIT CHRÉTIEN DANS LA VIE PRIVÉE
Le grand devoir du chrétien est de travailler à repro-
duire, dans sa vie personnelle, les traits essentiels de la
vie du Sauveur. C'est à quoi nous exhorte l'Apôtre quand
il demande « que la vie de Jésus soit manifestée en notre
chair mortelle. » ^' Appliquez-vous, nos très chers frères,
à bien comprendre le sens de ces paroles, et acceptez-en
généreusement les conséquences pratiques.
1° LE MODÈLE DE LA VIE CHRÉTIENNE
.a première de ces conséquences, c'est qu'il laut cher-
cher à bien connaître le modèle proposé à notre imitation.
Saint Paul demandait aux Corinthiens d'être ses imitateurs,
comme lui-même l'était du Christ. '" Mais il avertissait
que, pour en arriver là, il s'adonnait à l'étude constante
<lu divin modèle ; et c'est avec une iierté tout apostolique
qu'il ajoutait : « Tant que j'ai été parmi vous, je n'ai
point fait profession de savoir autre chose que Jésus-
(^hrist et Jésus-Christ crucifié. » '*'
Méditez bien cette leçon, nos très chers frères, et péné-
trez-vous de la nécessité où sont les chrétiens d'étudier la
vie de Notre-Seigneur, afin de suivre ses exemples. Hélas !
(1) Ephès., 1. 10.
(2) II Cor.. 4. 11.
(3) I. Cor., 4, 16.
(4) l, (>.r.. 2. 2.
isar?
— 282 —
«elle science de Jésus n'est pas celle dont on se montre le
plus avide. Bien peu nombreux sont ceux qui ouvrent
ass.dument le saint évangile pour se mettre en face du
d.v.n Maître, le voir agir, l'entendre parler, et pour entrer
avec lui dans une intime et salutaire familiarité ! 0„ est
très curieux des sciences profanes ; on se pique de ne rien
Ignorer des événements et des personnages qui occupent
1 opinion ; de Jésus-Christ que sait-on de précis '' Ouel
soin prend-on de garder en bonne lumière sa figure divine
ses conseils et ses préceptes, ses bienfaits et ses vertus ''
ht, cependant, plus que jamais il devient nécessaire à
quiconque veut vivre de la loi et être un vrai chrétien de
se mettre sérieusement à l'école du Christ, et d'apprendre
de lui les règles et la pratique de la sagesse. L'enfer, qui
ne saurait prévaloir contre le Fils de Dieu, déchaîne rour-
tant contre lui toutes ses fureurs et s'acharne à le rendre
méconnaissable aux yeux des hommes. Après les multiples
heresies qui ont tenté, au cours des siècles, de travestir sa
doctrine, voici que. en ces derniers temps, une erreur qui
résume toutes les autres, en les aggravant, s'attaque à la
personne inème du divin Rédempteur. Sous prétexte de
nous ol nr un Christ nouveau, plus conforme à la science,
les modernistes ne nous présentent plus qu'une caricature
du Sauveur, hn contemplant cet odieux travestissement
nous pouvons bien répéter avec douleur les paroles que
suggérait a Isaïe la vision prophétique du Messie dans sa
passion : «Nous l'avons vu. et il était défiguré, et nous
ne lavons point reconnu.» '*'
Tout autre est le Christ <,ue l'Eglise adore et que
levangde et la tradition nous pré.sentent. le Dieu fait
homme qui a apporté sur la terre la vraie lumière, qui a
londe dans son sang une institution divine comme lui-
même, et qui continue par celte institution à enseigner
(1) Is.. r)3. 2.
e montre le
qui ouvrent
en face du
pour entrer
é ! On est
e de ne rien
li occupent
cis ? Quel
ure divine,
K's vertus ?
lécessaire à
chrétien de
l'apprendre
-'enl'er, qui
)aîne pour-
■i le rendre
s mulîiples
ravestir sa
erreur qui
laque à la
)rétexte de
la science,
caricature
lissement,
ïroles que
e dans sa
é, et nous
re et que
Dieu lait
îre, qui a
m me lui-
enseigner
— 283 —
aux hommes toute vérité. Vicaire de ce Christ sur la terre
le Souverain Pontife nous demande de restaurer en lui
notre vie tout entière, et. pour cela, de bien fixer dans
notre esprit sa véritable image. Lisez donc souvent le saint
évangile dans un texte autorisé; lisez aussi les excellentes
vies de Noire-Seigneur recommandées par vos pasteurs •
écoutez avec attention et un grand esprit de foi la prédi-
cation qui vous éclaire sur les enseignements et les
exemples du Fils de Dieu. Sa doctrine et sa vie
rayonneront ainsi sur vos croyances et sur vos mœurs
Aous vous éclairerez au divin flambeau, et vous aurez
1 ambition de mettre davantage sur vos âmes lornement des
vertus qui font si belle et si grande iVime de Jésus-Christ.
2 LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DE LA VIE CHRÉTIENNE
T/i vie chrétienne, nos très chers frères, se manifeste
a extérieur par la participation aux exercices du culte
public, par la réception des sacrements, par des actes qui
donnent à la conduite une apparence de rectitude et d'hon-
nêteté. Toutefois, ces marques extérieures ne constituent
pas la vie; elles peuvent même se concilier avec la mort,
«lu as la réputation d'être vivant et lu es mort.» dit
i Apolre saint Jean à l'ange de l'Eglise de Sardes. '»'
Vivre de la vie chrétienne c'est donc avoir l'espri^ de
lesus-Christ. «Si quelqu'un, dit saint Paul, n'a pas l'esprit
' u (^bnst. il n'est pas à lui. » '=<■ Dès lors il est facile
de comprendre en quoi consiste l'esprit chrétien. C'est un
ensemble de qualités et d'habitudes intellectuelles et
morales qui nous portent à penser, à sentir et à agir d'une
manière conforme aux pensées, aux iienlimenls et aux
<h Apoc, 3, 1.
(2) Rom. 8, il.
— 284 ~
actions de Jésiis-Chrisl lui-même. Nous le trouvons clai-
rement résumé dans cette exhortation de l'Apôtre: «Kntrez
dans les senfmenls où a été Jésus-Christ. » '<»
Si vous étudiez avec soin h vie du Sauveur, si vous
cherchez, sous la lettre de l'évangile, l'esprit du xMaitre
qui doit être celui du disciple, vous constaterez bien vite
que les maximes et les actes, par où se traduit cet esprit
ne concordent guère avec les maximes et les actes qu'ins-
pire 1 esprit du monde. Entre ces deux esprits il y a
opposition irréductible, et c'est une erreur funeste de pré-
tendre les unir et les mêler dans sa conduite. « Nul ne
peut servir deux maîtres,» '^' a déclaré Noire-Seigneur- et
vous nignorez pas avec quelle vigueur il a stigmatisé
1 esprit du monde.
Mettez-vous donc, nos très cheis frères, à l'école du
divin Maître pour vous bien pénétrer de son esprit.
Il vous enseignera d'abord l'humilité: «Apprenez de
moi que je suis doux et humble de cœur. » '" C'est la
vertu londamenlale de la vie chrétienne.
Le premier Adam avait perdu l'humanité en voulan.
par orgueil s'élever jusqu'à- Dieu ; le nouvel Adam la
sauve par l'abaissement de Dieu jusqu'à l'homme. Or
humilité garde, dans le salut de l'individu, la place et
1 importance qu'elle eut dans le mystère de la Rédemption.
I^Dieu résiste aux superbes, mais il donne sa grâce aux
humbles. » i ssi. est-ce l'orgueil qui est cause de toutes
les défections .tellectuelles et morales, et qui courbe défi-
nitivement sous le joug impitoyable du démon les âme..
qu. refusent de prendre le joug doc x et léger de Jésus,
i. humilité, au contraire, ouvre la source des grâces qui
éclairent et foiUfient ; elle est la vraie sagesse, selon ces
(1) l'hili. 2. 5.
(2) Malt. 6, 24.
(3) Matt. 11, 29.
(4) .lac, 4, 6.
— 285 —
« Là où est l'humilité, là est la
])aroles de l'Esprit-Saint
sagesse. » '<'
L'obéissance, fille de l'humilité, constitue le deuxième
Irait caractéristique de l'esprit chrétien. C'est une vertu
chère entre toutes au Cœur de Jésus, puisqu'il lui a donné
une si large place dans sa vie. L'Evangile, en ettet, résume
la plus grande partie de la vie mortelle du Sauveur par
ces simples mots : « Il leur était soumis. » '2) Et l'apôtre
saint Paul ne trouve pas de plus belle et de plus expres-
sive louange à lui donner que celle-ci: «Il s'est (ait obéis-
sanl jusqu'à la mort, et jusqu'à la mort de la croix».''
Le démon, (ils et victime de la révolte, veut à tout
prix entraîner l'humanilé à sa suite dans la faute qui l'a
perdu et dans les châtiments dont il est frappé pour tou-
jours. Elernei jaloux du Christ, il n'a d'autre ambition
que de lui arracher les âmes conquises par la croix ; exilé
du ciel, il s'acharne à en écarter ceux qui s'y acheminent
avec la sainte espérance; et rien ne sert mieux ses desseins
pervers que l'esprit de désobéissance. Pourquoi (aut-il
qu'il ait réussi à empoisonner de cet esprit mauvais un si
grand nombre de chrétiens !
En elTet, le mal dont souflrent le plus les âmes,
aujourd'hui, est sans contredit le mal de l'indépendance et
de l'insubordination. L'Esprit-Saint nous enseigne que
toute autorité légitimement constituée vient de Dieu; '*' il
ajoute que, par conséquent, résister à l'autorité c'est résis-
ter à Dieu, s- Or l'autorité parait insupportable à bien
des hommes de notre temps. On réclame une liberté qui
échappe à tout contrôle de l'autorité, oubliant, qu'une telle
liberté est fausse et ruineuse. Sous prétexte de se sous-
traire aux pouvoirs qui gênent, on tombe dans la licence
vdi
(1) Prov.. 11. 2.
(2) Luc, 2, .-il.
(3) Phili., 2. 8.
(4) Rom.. 13. 1.
(5) Hom.. 13, 2.
et 1
et (I
- 2.S6 —
on se précipite dans I'liii,„ilinnle
es passions.
servitude desintérêls
ah
orilé de Jésus-Clirisi et de son E
n des conséquences de cet
Tan lot par ign
église n'est
esprit d'insubordinà
«norance. tantôt avec préméditât
on cherche à restreindre les d
pas à
tien.
ion et malice.
au nom de Die,,. Les o,d,es et les I
«oitsdeceux qui coi .,and
lent
discutés avec u
qu'elle l'st plus mal écl
ne indépendance d'autant pi
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J
iiii'ee.
us regiettahle
.a,ssez-nous vous rannel
mission de l'I^yl
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s niej)rise me mépiise. »
u, vous écoule.
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Igence de ces principes él
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passent sur la sociél
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é moderne, ébranlent d
e révolte.
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qui
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es convictions
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de I
généreuses le respect pour les cl
e piétendus amis d
ans d
plus sacrées. I)
les à mes pour-
lioses et les personn
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e persuader que le joug de VEg\
épaules, et que l'inll
u peuple s'elTorcent
ise est trop lourd à ses
rite religieuse est
uence que veut p,-end,e sur lui |
I-'un des ti-ait
envahissante et
auto-
inopportune.
ee (ju'elle est
ce qui lui permet d
s caractéristiques de l'Kglise consiste
une école de discipline et d'ob
en
c garder tous
éissance. C'est
union si merveilleuse et si fécond
ses enfants d
et de
ans une
semer sur
^1) Malt., 28. ]!).
(2) Luc, 10, U'h
.i^«
— 287 —
son chemin des œuvres vraimeul durables. Sur elle
lombent les bénédic.ions pro.nises par Dieu à Abrahan
<« loutes les nations de la .erre seront bénies en ta pos-
'-•■ e parce que tu as obéi à n.a voix. » - Si les dilléren^s
sectes rebg,euses où il y a pourtant de si belles ànK- e
^le s. genueux élans, s'épuisent en des divisions ince
sont biles de la désobéissance, et quelles sont fata e.nent
"upu.ssan tes à enseigner e. à faire pratiquer cette u
iiui.spensable aux enfants de Dieu V
Héjouissez-vous. nos très chers frères, de vivre dans
|me Kg se , ,,.,^ ,„ ^. ^,.^^,^^, honneur robéiss.in^
). u. et a tous ceux qui conunandent au nom de Dieu
(.0 nprenex b.en sa doctrine sur ce point et mette.-Ia "n
•'■at.que. ^'ous vivrez alors vraiment de la vie du Ci
1 --egnera en vous, puisque par vous il continuera de
-"P .-• sa nussion qui est de faire la volonté de son l4 '
I^ espnl du (Jnist est encore un esprit de remncement
n '"sp.re e courage de nnucher dans la voie roval" de I i
ao.x. e de répon<lre généreusen.ent à cet appel d\. Ma r
" S, quelqu un veut venir après moi. qu'il se renonce ôu'il
prenne sa croix et qu'il me suive. >> '^>' ^
Hien des chrétiens, en lisant ou en entendant cette
parole sont tentés de la trouver dure. Elle détonne et an
nemenl dans l'amollissant concert des discours n,ond n
et elle trace un progranune où n'entrent guère les mœurs
e notre époque. Le désir du bien être. l'âpre crc
clés jouissances, la peur de la souflrance et l'applica k^
constante a l'écarter: voilà les traits dont est profond "
narquee la société contemporaine. Pour s'en conva r
i suffU de vo.r a place de plus en plus grande que 3:
nom chez nous les amusements de tous genres- les oro^rL
alarmants d'un luxe qui dévore les fruit! du J^i et'q-
(1) Gcn., 22, 18.
(2) Matt. 1(5, 21
— 288 —
!onll? !*'"' '"«"vaises passions; Timpalience à accepter
son sor et a se soumettre aux misères et aux souffrances
qui sont voulues de Dieu ; enfin la facilité avec lac,ue e
on trouve des prétextes pour se soustraire aux pénit ne !
.mposees par l'Eglise. Mn sensualisme touj^ur p u
exigeant et plus raffiné pénètre les habitudes de vivre"
ru.ne I esprit évangélique. On voudrait d'un christianisme
sans pemtence. d'un pardon sans expiation, d'un ciel Z
Ce n'est pas ainsi, nos très rhers frères, que vous
aguez. Montrez-vous les vrais disci,Ies du divin lucif?"
souvenez-vous que l'évangile est inséparable de la croiV
que le cMel souflre violence, et accepte! d'un cœur joveuv
la lo. de pemtence, qui est pour l'homme pécheur une loi
de résurrection et de vie. '<'
30 LES SOURCES DE LA VIE CHRÉTIENNE
Mais pour pratiquer ces vertus, qui sont le plus bel
ornement des âmes chrétiennes, il est nécessaire de forti-
her sa volonté, en rappuya.>t sur la force même de Dieu.
Cest le rôle de la prière. Prier c'est associer Dieu à sa
v.e ; cest se revêtir de sa puissance, de son armure, selon
I expressive parole de l'Apôtre. --> Dans l'ordre surnaturel
notre v.e ne se soutient que par la gràco. et la grâce est
promise à celui qui l'implore. La prière est donc le
grand devoir des enfants de Dieu. Nous vous exhortons
nos très chers frères, à li.i donner dans votre vie la placé
qu elle doit avoir. Il est bon. il est salutaire au chrétien
d interrompre de temps à autre ses entretiens terrestres
pour reporter ses pensées vers Dieu et placer sa conver-
sa^^dans le ciel. <.^' C'est dans ces saints colloques que
S? Et gentibus pœnitentiam dédit Deus ad vitam. (Act II 18 1
<2) Ii'du'fe vos armaturam Dei.. (Epi,.. 6. 11) ' ^
(d) Nostra autem conversatio in cœlis est (Philip. 3, 20.)
2«9 —
ice à accepter
s souiïrances
ivcc laquelle
X pénitences
"jours plus
de \ivre et
hristianisme
'un ciel sans
s, que vous
in crucifié ;
:1e la croix,
œur joyeux
eur une loi
le plus bel
re de forti-
le de Dieu.
Dieu à sa
nure, selon
surnaturel,
a grâce est
■t donc le
exhortons,
ie la place
1 chrétien
terrestres,
ia conver-
oques que
Vct. II, 18.)
>0.)
IVune se déprend davantage du péché, qu'elle goûte la
suave bonté du Seigneur, (ju'clle relève ses espérances et
raiïerniit ses résolutions. L'homme qui a bien prié com-
|>rend mieux ses obligations et les accomplit plus coura-
^^(•uscmenl. Il ne se laisse pas abattre par les épreuves
ni amollir par les jouissances. Les tentations le trouvent
(■veillé et debout : c'est un soldat armé, prêt au combat et
sur de la victoire.
Parmi les exercices de piété qni contribuent à déve-
lopper la loi e' à lormer Jésus-Christ dans les âmes, il en
est un plus elficace que les autres, et qu'il nous est
I)arliculièremenl agréable de vous recommander ici : c'est
la sainte communion.
Quand Notre-Seigneur institua le sacrement de l'Ku-
charistie, il voulut fournir aux hommes un moyen infail-
lible d'alimenter leur vie surnaturelle. La lorme .sous
laquelle il institua ce sacrement nous dit assez clairement
sa pensée. « Le pain que je donnerai est ma chair pour
la vie du nionde.» " «Je suis le pain vivant, descendu du
ciel.» '-" Et il ajoute : « Si quelqu'un mange de ce pain, il
vivra éternellei.ent.)) *" Hien de plus clair que ces paroles,
et rien de plus convaincant. l'LlIes doivent être la règle
essentielle el directrice de toute vie chréthnne. D'un côté,
nous avons l'obligation de conserver, d'augmenter, de per-
fectionner en nous la vie surnaturelle que le baptême a
communiquée à nos âmes, et qui doit trouver son parfait
épanouissement dans le ciel ; d'autre part. Jésus-Christ
nous déclare qu'une telle vie ne s'alimente que par le pain
eucharistique. Il est facile de conclure que la participa-
lion au sacrement de l'Eucharistie est indispensable au
chrétien. Pour lui, c'est une ques ion de vie ou de mort
spirituelle ; « Si vous ne mangez la chair du Fils de
(1) Joan., C, 52,
(2) Joan., 6. 51.
(3) Joan.. 6. 52.
- 290 —
riioinmo, et si vous ne buvez son saiif?, vous n'auro/ pas
la vie eu vous.» '•'
Il n'est donc pas étonnant que l'I^^lise, dont c'est la
mission de garder la vie dans les àines, ait toujours eu à
cœm- d'attirer les fuUMes à la Sainte Table. Pénétrés des
enseignements aposloli(|ues, les prenners cbrétiens regar-
daient comme un besoin, et aussi comme un honneur,
d'être les convives (|uotidiens du baii(|ii('l sacré. Pour eux,
l'âme ausài bien (|ue li' corps réclaniail son pain de clia(jue
jour pour ne pas délaillir dans le chemin du ciel ; et
chaque jour, le divin Maître nourrissait de sa chf(ir et de
son sang ceux qui voulaient vivre de sa vie
llélas ! Que nous sommes loin de celle ferveur primi-
tive! Telle est devenue l'imlilTéronce des chrétiens envers
l'aliment divin, (jue l'Kglise s'est vue dans la pénible obli-
gation de commander à ses enCaii!^ de communier au moins
une l'ois l'an. El ils ne sont pas rares, de nos jours, ceux
(pii se contentent d'obéir à ce jjréceple, et qui se laissent,
en (piehiue sorte, pousser à la table auguste où .Jésus dis-
pense le pain de vie. Ht pourtant, le banquet est toujours
préparé; notre Hoi de mansuétude et d'amour souhaite
(|ue la salle du festin se remplisse; et, comme dans la
parabole de l'évangile, il envoie partout ses serviteurs
pour recruter des convives.
L'Kglise catholique tout entière a tressailli, il y a
(juatre ans, au vigoureux et pressant appel du Maitre.
Notre bien-aimé Pontile Pie X, se faisant l'interprète du
C(rur de Jésus, a tenté un suprême effort pour raviver les
saintes traditions des premiers siècles. D'un geste hardi
et vraiment apostolique, il a écarté tous les obstacles qu'un
jansénisme persistant et des interprétations théologiques
trop étroites tenaient dressés sur le chemin de la Sainte
Table.
(1) Joan.. 6, 54.
— 21)1 -
I.t> Dêcrpl sur la ronnnunion (|tioli(li('nne a dirimé
lotîtes les dispules et mis lin à loiiU-s les lusitations. «La
comimmion fiéqiuMïlf et (|uolitliontu', en tant (|iie vivomcnl
(lésiiTi- par Nolre-Seif^iieur et par TK^Iise catholiciue, doit
tire accessible à tous les chrétiens de (|uelqu'()rdre ou con-
dition (ju'ils soient, de telle sorte que personne, s'il est en
tial de grâce et s'approche de la Sainte Table avec une
intention droite et pieuse, ne puisse en être ccarlé. » C/esl
p:ir celle déclaration solennelle, claire et précise que com-
mence le Décret de la Sacrée Conj^régalion du Concile,
illle établit nettement le désir du (Christ et de son Mglise.
et la légitimité de la communion, même (|uoli(lienne,
pour tons les lidèîes (|ui sont en élal de grâce et (pii ont
diiiis le cœur une inle'-'inn droite et |)ieuNe. \insi se trou-
vent lisées les rejets de "jnduite pratitpies qui devront
(iisormais guider i 's prètrt . et les fidèles.
Mais, s'il y a 'ais ce (.'-ave document l'autorité (|ui
s impose, il y a auss d ;, a surtout l'amour qui invite.
Comment ne pas sentir vibrer sous !a lettre du Décret le
(.o'ur si bon, si compatissant du prisonnier de nos laber-
MMcles ? Il a vu la détresse de la foule courbée sous le
hirdeau et |)rivéede l'aliment qui fortifie, et, comme autrefois,
il a eu pitié. Par la bouche de son Vicaire, il a jeté le
Cl i de sa compassion : « Venez à moi, vous tous qui êtes
liiligiiés, et qui êtes accablés, et je vous soulagerai. » '•'
Les catholi(|ues du monde entier ont enlendu^ce misé-
ricordieux api)el, et nous assistons, depuis quelque temps,
il un consolant spectacle. La pralique de la com-
munion fré(|uenfe se propage rapidement, et un irrésis-
lil)le mouvement de foi et d'amour ramène les fidèles à
lésus-Hostie. Dès le premier jour, vous vous êtes asso-
ciés, nos très ebers frères, à ce pieux mouvement. En
enfants dociles et en chrétiens éclairés, vous avez compris.
(1) Matt. 11, 28.
~ 292 —
les désirs de la sainte Eglise, et vous vous êtes empressés
d'y répondre. Nous vous en félicitons de tout cœur, et
nous vous exhorions à persévérer dans ces bonnes dispo-
sitions. La communion rrécjuente est le remède le plus
efficace aux maux qui ravagent la société moderne ; elle
guérira la fièvre du matérialisme qui met en grand péril
la vie surnaturelle, et restaurera le Christ dans les âmes.
II
L'ESPRIT CHRÉTIEN DANS LA FAMILLE
Etre chrétien, nos très chers fières, c'est donc péné-
trer son âme des enseignements et des exemples du divin
Maître ; c'est chercher dans l'évangile la règle de sa vie,
dans la prière et les sacrements les dons de Dieu. Nous
ajoutons qu'il faut être chrétien, non-seulement dans sa vie
privée, mais aussi dans sa vie publique.
C'est une erreur trop commune, aujourd'hui, et
extrêmement ruineuse pour les âmes, de croire que l'on
peut servir deux maîtres, et plier sa conscience à deux
morales différentes.
Ce partage de l'àme et cette scission de la conscience
constituent une dangereuse duperie. L'àme est une, la
conscience aussi. Dieu, notre unique et souverain Maître,
veut être servi en public comme en particulier, et le chré-
tien est responsable à ce Maître de toutes les actions de
sa vie. C'est là, nos très chers frères, une vérité que
l'Eglise ne se lasse pas de prêcher à ses enfants, et sur
laquelle nous attirons tout spécialement votre attention.
De votre v'e individuelle que l'esprit de Notre-Seigneur
rayonne donc sur tous vos actes publics, et qu'il s'épa-
nouisse l'abord à votre foyer, dans votre vie familiale.
— 293 —
La ramillc, comme le cœur du chrétien, est un sanc-
tuaire que la religion doit consacrer et sanctifier. Pères
et mères, vous êtes les gardiens de ce sanctuaire ; et il
faut que vous ayez l'ambition, non-seulement de le défen-
dre contre toute profanation, mais encore d'y faire régner
l'intluence du Christ et la pratique des vertus chrétiennes.
Pour cela, suivez avec docilité et courage les avis que nous
jugeons à propos de vous donner ici.
1> RESPECT DU LIEN CONJUGAL
La sécurité du foyer chrétien repose tout entière sur
l'indissolubilité du lien conjugal. Rien ne peut briser ce
lien que Dieu lui-même déclare être intangible: «Que
l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » •'' Nous ne
saurions trop réprouver les législation qui ont porté une
atteinte sacrilège à ce principe fondamental de la civili-
sation chrétienne. Le divorce viole la doctrine de Jésus-
Christ et entraîne les conséquences les plus lamen-
tables. L'Eglise catholique s'est toujours montrée l'indé-
iectible gardienne de l'indissolubilité du mariage, et elle
déclare que le divorce laisse intact le lien conjugal,
nonobstant les lois civiles qui le décrètent.
Mais le respect dû à l'indissoluble et sainte union
matrimoniale impose aux époux catholiques des devoirs
spéciaux, qu ils ne sauraient trop méditer. Ils doivent,
avant tout, pratiquer une grande charité mutuelle et sup-
porter leurs défauts réciproques avec une patience toute
chrétienne. La paix et le bonheur du foyer sont le prix
(le généreux sacrifices. Le .sacrement porte avec lui la
grâce de faire ces sacrifices, et d'éviter tout ce qui pour-
rait troubler l'harmonie et séparer les cœurs.
) ■
(1) Matt., 19, 6.
K ! .
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IH'^^I
B^:^l
— 294 —
Nous recommandons parliculièrement aux époux de
consacrer à leur IVunille tout le temps que ne réclament
pas leurs afîaires ou les devoirs sociaux. Hien ne désor-
ganise le loyer comme l'habitude où sont, aujourd'hui, un
trop grand nombre de maris de chercher, loin de leur
lemme et de leurs enfants, les distractions et les amuse-
ments dont ils sont avides. On dirait que le séjour à la
maison leur pèse et les ennuie. Ils n'y font que de. rares
apparitions, et trouvent mille prétextes pour s'en éloigner
ei prolonger leur absence. Il existe, dans tous les centres
un peu considérables, des clubs (|ui l'ont aux foyers domes-
li(jues une concurrencf.' désastreuse. C'est là que, trop
souvent, le mari va gaspiller ses loisirs dans des compa-
gnies, des conversations et des jeux qui ne laissent intacts
ni sa fortune, ni sa santé, ni son honneur, ni sa foi. Il
y prend des goûts el y noue des relations qui lui font
perdre tout esprit de famille et étouffent peu à peu dans
son cœur les pures et saintes tendresses qu'il doit aux
siens.
Et, pendant que ces salles de clubs attirent et gardent
leur trop fidèle et trop nombreuse clientèle, que se passe-
t-il dans les familles ? La solitude, les tristesses de l'aban-
don pèsent sur la femme et les enlanls, qui ne se sentent
ni protégés ni aimés. Les tentations ijerlides rôdent autour
de ces maisons mal gardées ; et, si l'épouse n'a pas l'ànie
profondément chrétienne, elle est exposée à de graves dan-
gers.
D'un autre côté, les épouses doivent toujours se sou-
venir (lu'elles sont comme le cœur du foyer, la flamme
qui le réchauffe el l'éclairé. Klles en sont aussi les anges
gardiens visibles, et nulle mission n'est pKs^ noble, plus
utile, plus féconde en résultats ; nulle ne répond mieux
aux généreuses ambitions que Dieu a mises au cœur de la
femme.
L'Eglise, assurément, n'interdit pas à la femme d'ex-
ercer son iiuluence pour le bien en dehors de sa demeure.
— 29Ô —
ni de prendre sa part légitime dans l'action sociale plus
nécessaire aujourd'hui que jamais; mais, elle réprouve
les Ihéories malsaines, propagées dans ces derniers temps,
et dont nous devons tous travailler à préserver notre pays.
Sous le très fallacieux prétexte de libérer la femme des
servitudes que l'on dit pjser sur elle, on veut tout simple-
ment l'arracher au foyer dont elle a la garde, et la sous-
traire aux devoirs sacrés que la nature et la Providence lui
imposent. Par une regrettable confusion, qui est le fruit
de l'ignorance chez les uns, de la malice chez les autres, on
hiisse entendre que l'égalité entraîne la similitude des droits,
et l'on veut que la femme entre en une ridicule et odieuse
rivalité avec l'homme, sur un champ d'action où ni les
conditions de la lutte, ni les chances de succès ne sauraient
être égales. La mise en pratique de pareilles théories serait
Imicste à la femme et à la famille, et amènerait à bret
ilclai la déchéance de l'une et la ruine de l'autre.
l'el n'est pas l'idéal chrétien que l'Kglise propose à la
femme ; tel n"' st pas non plus le type d'épouse et de mère
(|ue nous oflrent l'histoire et les traditions de notre pays.
Dieu a visiblement béni la lamille canadienne ; il l'a pro-
tégée contre la plupart des erreurs et des pratiques perni-
cieuses, qui, en d'autres contrées, désorganisent les foyers
et empoisonnent les sources mêmes d'où jaillit la vie
(les peuples. Chez nous, la société domestique a tou-
jours fermement reposé sur les bases que lui a données
l'évangile ; et c est notre gloire, en même temps que notre
lorce, que la femme canadienne ait merveilleusement com-
pris et courageusement pratiqué ses devoirs d'épouse et
(le mère.
Pour guider et soutenir les parents dans l'accomplis-
stment de leur tâche, rien n'est plus efficace que le culte
<ie la Sainte-Famille, culte dont l'origine, en ce pays, se con-
lond avec l'origine même de notre histoire religieuse.
Voilà pourquoi Léon XIII a voulu, il y a quelques années,
propager ce culte dans le monde entier, et consacrer à la
llllii
il
!>
— 296 —
Sainte-F'amillo tous les foyers catholiques. Nous vous exhor-
tons donc, nos très chers frères, à répondre à ces désirs
de l'Eglise, à honorer de votre conliance et de votre amour
Jésus, Marie et Joseph, à connaître et à imiter les belles
vertus qu'ils ont pratiquées et qui ont fait de la maison de
Nazareth le modèle parfait de toutes les autres.
Eclairés par de tels exemples, soutenus par de si
puissantes protections, vous ferez triompher chez vous le
véritable esprit de Jésus-Christ, vous garderez intactes les
saines traditions du peuple canadien, et vous répondrez
aux vues de Dieu et aux espérances de l'Eglise en élevant
des générations de chrétiens.
2» ÉDUCATION CHRÉTIENNE DES ENFANTS
L'éducation des enfants est, en etTet, le grand devoir
comme le grand honneur des parents. La nature, aussi
bien que la religion, leur impose cette mission ; le bien de
la société exige qu'ils la remplissent avec intelligence et
dévouement. Il est donc souverainement important qu'ils
soient bien instruits de leurs graves obligations.
(al Education domestique
Pères et mères, sachez-le bien, le foyer domestique
est la première école de l'enfant ; cette école peut, à la
rigueur, remplacer toutes les autres, mais elle ne peut
jamais impunément être remplacée par aucune. De cette
école vous êtes les maîtres, et l'enseignement que vous y
donnez ne relève que de Dieu, de l'Eglisv.: et de votre
conscience. C'est là, à vos genoux, sous vos yeux, par
voire parole et vos actes, (jue l'enfant reçoit les premières
clartés qui illuminent son intelligence, les premières impres-
sions qui se gravent dans son cœur, les premiers conseils
qui disciplinent et orientent sa volonté. L'âme de voire
- 297 —
enfant, enveloppée dans la chair et comme captive des sens,
attend de vous seuls l'acte éducateur qui la tirera de sa
prison, et l'impulsion bienfaisante qui Vèlèvera vers la
vérité, vers le. devoir, vers Dieu. Encore neuve, tendre et
souple, elle vous est confiée pour que vos mains la façon-
nent et la modèlent sur le divin exemplaire. Ministère
sublime, qui vous associe à l'œuvre créatrice et qui fait de
vous les aides de Dieu ! Tâche délicate, qui réclame toutes
les lumières de la foi et toutes les puissances de la grâce I
Ne tardez pas, parents chrétiens, à vous appliquer à
ce travail de l'éducation domestique, et accomplissez-le
selon les vues de votre mère la sainte Eglise. Vous sou-
venant que vos enfants viennent de Dieu et doivent retour-
ner à Dieu, ayez soin de former et de développer en eux le
sentiment religieux. Tournez de bonne heure ces chères
âmes du côté du ciel ; ouvrez-les aux salutaires influences
de la foi, et apprenez-leur à prier. Dieu se plaît à la
louange des petits enfants, et il bénit les pères et les
mères dont la main pieuse fait brûler dans ces cœurs purs
l'agréable encens de la prière. Cet encens parfumera
votre foyer et en assainira l'atmosphère Heureuses les
maisons où toutes les âmes se recueillent, chaque jour, et
s'unissent dans une prière commune! Le Seigneuries
couvre de sa protection ; il y habite comme dans un sanc-
tuaire et sa grâce y triomphe du péché.
Avec la piété, il faut jeter dans l'âme de l'enfant la
semence des vertus chrétiennes, et en surveiller avec soin
la germination el la croissance. Parmi ces vertus, nous
vous signalons tout particulièrement le respect de l'autorité,
l'obéissance prompte et aO'ectueuse à ceux qui comman-
dent, la tempérance dans le boire et le manger, l-i charité
envers le prochain, la compassion po'ir les malheureux et
la pratique de l'aumône. Ne craignez pas, parents chré-
tiens, de parler souvent de ces vertus à vos enfants. Vos
conseils donnes à propos, renouvelés avec patience, mais
niisçi nvpo UnP fprmp ronvirtinn- sp ornvpronf Hnnç Ipiii-
— 298 —
mémoire et éclaireront d'un rayon bienfaisant le premier
éveil de l 'ur conscience. La parole de Dieu, passant par
vos lèvres, sera une lumière pour guider leurs pas chance-
lants dans les sentiers du devoir.'''
A la parole, joignez l'action. Saisiiisez avec joie toutes
les occa-'ions qui se présentent d(' i;ii.i pratiifuer à vos
enfants h s vertus que vous devez 1 -(u- enseigner, Donr.ez-
leur\ous mêmes, d'abord, l'entraîneraient si puis ant ik> vos
bons exei»ples; puis, par des actes répclé«, faites "eur
contracter de bonne heure h salut.«jr3 habitude de la
verlu. Il y .t, pour \v liiiMi comme pour le mal, une accou-
tumance qui sacquier' par l'exercice, qui assouplit i. s
facultés de l'âme et discip'iae hi volonté, rend l'obs-
tacle moins rediiiilablc en halitii'uit à !p \aino.re, et donne
en quelque sorte, dans le che nin du ciel, une vitesse
acquise, qui décuple la puissance de l'elToil, et, sans enle-
va r le mé^'.it^ multiplie les chances d'arriver au but. C'est
!e Ics'oud résultai d'une éducation foncièrement chrétienne,
't c'est l'inappréciable bonheur ci s enlanls qui ont trouvé
près de leur berceau une véritable école de vertus.
l'hj L'Ecole catLolique
■sksiâ
Mais les parents, d'une façon |>énérale, ne sont pas
en mesure de donner par eux-mêmes aux enfants toute la
formation intellectuelle et morale à laquelle ils ont droit.
Cette lâche dépasse le cadre ordinaire des devoirs domes-
tiques, et il faut, pour l'accomplir, avoir recours à l'école,
qui devient alors comme un prolongement du foyer et une
succursale de la famille. Toulefois, il est évident que les
pères et mères, en confiant à d'autres mains le soin de
continuer et de parfaire l'éducation de leurs enfants, .e
perdent aucun di; leurs droits et n'échappent à aucune des
(1) I.ucc-rna (edihus meis verbum luum, et lumen semitis meis.
Ps. 118. 105. )
299
iitis meis.
responsabilités qui pèsent sur eux. Ils ont le devoir rigou-
reux de ne transmettre leur autorité qu'à des maîtres qui
soientdignes et capables de l'exercerpour le plusgrand bien
(les familles ; ils doivent surtout avoir à cœur que l'école
ne devienne jamais un péril, mais qu'elle reste toujours un
abri et une sauvegarde pour la loi et la morale de leurs
inlants.
Une triste expérience démontre que l'inlluence d'une
bonne éducation domestique ne résiste pas longtemps aux
atteintes d'une mauvaise éducation scolaire. Quand l'école
se dresse comme un ennemi en face du loyer, la victoire
reste généralement à l'école. L'autorité deVinstituteur est
prépondérante et son iniluence décisive dans la formation
de l'enfant. Il met sur l'esprit, le cœur et la volonté de
son élève une empreinte qui demeure. Voilà ce que ne doivent
jamais oublier ceux qui se préoccupent du si difficile pro-
blème de l'éducation. Avec les développements rapides que
l)rend l'instruction populaire, avec la nécessité toujours crois-
sante où l'on est d'accentuer la formation scolaire, les peuples
sont de plus en plus à la merci des éducateurs de l'en-
liince. C'est l'école d'aujourd'bui qui prépare la société
(le demain. K[ c'est parce que l'école exerce cette influence
toute puissante sur la vie des nations, c'est parce qu'elle
est la grande pourvoyeuse d'bommes, que nous voyons se
ccncenti-r sur elle, à l'beure présente, toutes les espérances
cl foul;.s les craintes, et qu'autour d'elle se livrent les plus
•mouvantes batailles. Tous les amours et toutes les baines.
tous les sublimes dévouements et tous les étroits fana-
lismes montent à l'assaut de cette citadelle qui garde la
\ie ou donne la mort, selon les maîtres qui la possèdent.
Nous voulons, nos très cbers frères, vous rappeler ici
les principes que l'Eglise enseigne touchant cette vitale
question, et la ligne de conduite qu'elle trace à tous les
catholiques. Pour cela, nous ne saurions mieux faire
que d'emprunter à Léon XIII la doctrine si précise et si
II
•M)
lumineuse de l'encyclique Afjari vos, adressée, en décembre
1897, à loul l'cpiscopat canadien.
«Il ne saurait èlre permis d'aller demander pour
nos eni'anls le bienfait de l'instruction à des écoles
qui ignorent la religion catholique, ou qui la combattent
positivement, à des écoles où sa doctrine est méprisée
et ses principes répudiés. Que si l'Eglise l'a permis
quelque part, ce n'a été qu'avec peine, et en entou-
rant les enfants de multiples sauvegardes qui, trop sou-
vent, d'ailleurs, sont reconnues insuflisanles pour parer le
danger, l'areillement, il faut fuir à tout prix, comme
très funestes, les écoles où toutes les croyances sont
accueillies indifl'éremmenl et traitées de pair, comme si,
pour ce qui regarde Dieu et les choses divines, il importait
peu d'avoir ou non de saines doctrines, d'adopter la vérité
ou l'erreur. Vous êtes loin d'ignorer, vénérables frères,
que toute école de ce genre a été condamnée par l'Eglise,
parce qu'il ne se peut rien de plus pernicieux, de plus
propre à ruiner l'intégrité de la loi et à détourner les jeunes
intelligences du sentier de la vérité.»
Ces paroles, nos trçs chers frères, sont décisives.
Elles résument avec précision et autorité l'enseignement
de l'Eglise au sujet des écoles neutres et anti-catho-
liques. Vous y trouverez, très nettement tracée, une
ligne de conduite dont il ne vous est pas permis de vous
écarter sans oH'enser Dieu et sans mettre en péril la foi de
vos enfants. Partout où existent des écoles catholiques,
c'est une obligation de conscience rour les parents d'y
envoyer leurs enfants. Là où ces écoles feraient défaut,
nous demandons aux pasteurs et aux fidèles de travailler
à en établir, en usant de tous les droits que la loi leur
reconnaît ; et dans ces parties du pays, où les catholiques
ne peuvent pas faire servir les taxes scolaires, qui leur sont
imposées, à l'instruction catholique de leurs enfants, qu'ils
prennent tous les moyens à leur disposition pour assurer
ÎPI
— 301 —
à ceux-ci. au prix même des plus grands sacrifices, le bien-
fait d'une éducation en conformité avec leur foi.
Après avoir signalé les écoles condamnables. Léon XIII
indique quelles écoles les catholiques ont le droit et le
devoir de réclamer pour leurs enfants :
« La justice et la raison exigent que nos élèves trou-
vent dans les écoles, non seulement l'instruction scienti-
lique, mais encore des connaissances morales en harmonie
avec les principes de leur religion, connaissances sans les-
quelles, loin d'être fructueuse, l'éducation ne saurait être
qu'absolument funeste. De là. la nécessité d'avoir des
mailres catholiques, des livres de lecture et d'enseigne-
ment approuvés par les évêques, et d'avoir la liberté d'or-
ganiser l'école de façon que l'enseignement y soit en plein
accord avec la foi catholique, ainsi (|u'avec tous les devoirs
qui en découlent. . . Quand donc les catholiques deman-
dent, et c'est leur devoir de le demander et de le revendi-
quer, que l'enseignement des maîtres concorde avec la
religion de leurs enfants, ils usent de leurs droits. Et il
ne se pourrait rien de plus injuste que de les mettre dans
l'alternative, ou de laisser leurs enfants croître dans l'igno-
rance, ou de les jeter dans un milieu qui constitue un
danger manifeste pour les intérêts suprêmes de leurs
âmes. »
Nous avons tenu, nos très chers frères, à remettre
sous vos yeux d'aussi salutaires enseignements. Ils vous
font voir quelle importance l'Eglise attache au grave pro-
blème de l'éducation, et de quelle maternelle sollicitude elle
enveloppe ces chers enfants, qui forment la portion choisie
de son troupeau. Volontiers elle fait écho au terrible
anathème que Jésus a prononcé contre quiconque scanda-
lise un seul de ces petits : « Mieux vaudrait, pour cet
liomme, être précipité au fond de la mer avec une nujie
de moulin au cou. » <i' Inspirez-vous bien de ces sentiments
(1) Matt., 18, 6.
i: I
ml
11^
-^ ;i()2 —
et laisse/- vous guider par celle doclrih . Happelcz-
vous loujours (|ue l'école, pas plus que le loyer, ne saurail
écliitpper à votre vigilnnf contrôle. Les leçons et les
exen.iK ; du niaîlre, connue I' s vôtres, doiuient à l'enhint
l, v'i ou ! t mort, selon qu'ils portent à son âme la vérité
ou reneui, la vertu ou le vice. Votre œuvre ne sera
donc conipléle, et votre devoir rempli, que le jour, on, par
vos soins, l'école et le loyer, vraiment restaurés dans le
Christ, prépareront à la société les citoyens et les cliréliens
dont elle a besoin
m
L'ESPRIT CHRÉTIEN DANS LA SOCIÉTÉ
Ln vie individuelle, après s'èlre développée et comme
élargie dans le cadre du loyer l'amilial, achève de rayonner
et de s'épanouir sur le théâtre plus vaste de la société.
L'homme n'est pas seulement inend)reou chef d'une famille ;
il est encore citoyen d'une ville, d'une j)rovince, d'une
patrie. Dans ce cercle agrandi où s'exerce son activité, ses
intérêts personnels se lient nécessaire'- u'nt aux inté'Ms
d'autrui, et de cette liaison naissent pour lui des droits « i
des devoirs nouveaux : c'est la vie sociale. Or cette vi.
complément nature! des deux autres, est sounrse comme
elles au jugement de Dieu, aux prescriptions de la cons-
cience et aux enseignement^ de la foi. Le Christ ven'
régner rnr la société aussi bien que sur la famille et l'in
dividu. Pour cela, il importe que les calholi(|ues, dans
ious les actes f" leur vie sociale, s;\.hent bien s'inspirer
des préceptes ue l'évang.le et se montrent 'oujours 'Hs
respectueux et soumis de l'Kglise, que Jésus-Ciirist a établie
pout éclairer, gu'der et saiv "r les nations comme les indi-
vidus. Nous voulons, nos irès chers frères, attirer votre
attention sur les oblis^ations très graves que ous impose le
titre de citoyens -. uthoiiijues, et sur Sa néctssité de bien
imprégner • spri' chrétien toute votn vie sociale.
]():\ ~
1" DEVOIRS DU CITOYEN CATHOLIQUE
Liussoz-nous d'alwid vous (IcinaiulrM- de toujours unir
dans un indéleclible amour nifilisc catholique et la patrie
oanadienne, et de donner à ciiacune. dans vos pensées et
dans votre dévouement, la place qui lui convient. «Ainu
les deux patries, dit Léon XIM. celle de la terre et celle du
ciel, mais de façon que l'amour de la patrie céleste IVm-
l'oile sur lamour de la première, et que jamais les lois
liiiminnes ne passent avant la loi de Dieu, tel est le devoir
tssenliel des chrétiens, d'où sortent, comme de leur source,
lous les aulres devoirs.»'" J'«ur cela, {-aidez bien les
Inidilions chrétioiines que vous ont léguées vos ancêtres, et
"•■laisse/ pas s'ohscun-ir les principes salutaires qui doivent
éclairer les mcrurs , il.liques. Quej ,p,e soit votre rôle
(I ins la société civile, remplissez-le av( c droiture et désin-
Invssemenl. plaçant l'intéièl commum avant vos intérêts
|..rso„„els. vous laissant toujours guider i)ar votre cons-
nei.ce de catholiques, et vous élevant au-dessus de toutes
l's divisions pour promouvoii le bien social et défendre
II- droits sacrés de la religion.
Si la loi vous donne le droit de vote, sachez en user
auc sagesse et honnêteté. C'est une arme puissante qu'on
•us met .'ulreles mains; employez-la pour les bons com-
ts. Volez librement, n'ayant en v ■ que le bien réel
'>ays, el n'obéissant qu'à la dictée d'une conscience
\ ''■ '■''■''"■•é^ Soyez en garde contre les tentations de
;' venaiile, et n'imitez jamais ceux qui mettent à prix
l'xercice de leur droit. Vendre son vote, c'est venrlre sa
nHiseience et déshonorer le beau titre de citoyen. Un
li.ilu- aussi honf , répugne tout à la à :.i saine
">it)rale el au .sens chrétien.
Pi
(I) lùicjil. Sapieiiliae chrisilitim
*i;
304
2» DEVOIRS DU LÉGISLATEUR CATHOLIQUE
Quant à ceux que le sulVuiKe populaire porte à l'adini-
nislration de la chose puhliciue, nous leur rappelons qu'ils
sont responsables à leurs ôUcteurs, et encore plus à Dit .
de la l'açon dont ils remplissent leur mandat. Nous livroii?.
h l irs réllexions ces belles paroles de I.éon XIII, qui
devraient servir de programme a tous les législateurs
catlioli<|ues :
« Ceux qui rédigent des constitutions et font des lois
doivent tenir compte de la nature morale et religieuse de
rhonimc, et l'aider à se perleclionner, niais avec ordre et
droiture, n'ordonnant ni ne prohibant rien sans avoir
égard à la lin propre de chacune des sociétés civile et reli-
gieuse. L'I'^glise ne saurait donc être indilTérento ce que
telles ou telles lois régissent les Ktats, non pas en tint que
ces lois appartiennent à l'ordre civil et politique, mais en
tant quelles sortiraient de la sphère de cet ordre et
empiéteraient sur ses tlroits. L'Kglise a encore reçu de
Dieu le mandat de s'opposer aux institutions qui nuiraient
à la religion, et de luire de continuels elVorts pour pénétrer
de la vertu de T'-vangile les lois et les institutions des
peuples. Va comme le sort des Ktats dépend principale-
ment des dispositions de ceux qui sont à la tète du gou-
vernement, l'Kglise ne saurait accorder ni son patronage
ni sa faveur aux hommes qu'elle sait lui être hostiles, qui
refusent ouvertement de respecter ses droits, et (|ui cl> r-
chent à briser l'alliance établie par la nature même iks
choses entre les intérêts religieux et les intérêts d'ordre
civil. Au contraire, son devoir est de favoriser ceux qui
ont de saines idées sur les rapports de l'Eglise et de l'Etat,
et s'efforcent de les faire servir par leur accord au bien
général. » ''
(1) Encycl. Sapientiae Clinslianac.
— SOf) —
Pour suivre ce progrnuinic, i\ue leur tmce un maître
<lonl l'aulorili- .-st indiscutahlc. nos hommes publics ont
iM'soin delre bien informés. Dans tout pays chrétien, les
deux sociétés civile et religieuse se louchent de près et
leurs intérêts se mêlent et se confondent assez souvent
I.Kglise reconnaît que le pouvoir civil est indépendant
«dans les limites parlailemenl déterminées et tracées en
eoulormilé de sa nature et de son but spécial»; '»' mais
indépendante elle aussi, dans le domaine qui lui est
propre, elle exige le respect de tous ses droits, alin d'ac-
complir la bieiilaisanle mission dont l'a investie son divin
londaleur.
Il impc ite encore de ne pas marcher à l'aveugle sur ces
(mnliéres, parfois un peu indécises, où se rencontrent les
deux pouvoirs. Il y surgit souvent des questions complexes
fl délicates, où des intérêts temporels se mêlent ti des
inléréls d'ordre religieux et moral. Pour les traiter avec
compétence et les résoudre avec équité, il ne suffit pas de
connaître les exigences de la politiciue et d'rtvoir en vue le
progrès matériel de son pays, il faut encore tenir compte
des droits supérieurs ,le rKglise cl avoir à crur de ne
jnmais les sacrifier. Voilà pourquoi nous recommandons
a tous les législateurs calholiipies de se renseigner avec
M.,n en pareille matière. La connaissance du droit public
<lt' Ihghse est, en elTet. indispensable à ceux qui ont le
redoutable honneur de préparer, de voler et d'appliquer
es lois de la nation, afin qu'ils ne soient jamais exposés à
laire ce que la conscience catholique réprouverait.
.> DEVOIRS DE L'ÉCRIVAIN CATHOLIQUE
Parmi les auxiliaires elfic aces qui aident l'Kglise à
»|Hre connaître, à défendre ses droits et à assurer le règne
<!'• lesus-Christ sur la société, il convient de mentionner
(1) Immortale Dei.
— \m\ —
les écrivains cl, plus pailiculiùreincnl, les journalistes
calholi(|ues.
Personne n'i{^nore, en clVel, la place prépondéranle
que prennent aujourd'luii le livre, la revue, la brochure
et le journal. Ils sont devenus les principaux semeurs
d'idées et, bien souvent, les maîtres incontestés de l'opinion
publique. Sous toutes les loruies, mais surtout sous la
forme du journal, la presse est la ^ran le et parfois l'uni-
que éducalrice des muliiludos. li\U- pénètre partoul,
s'adresse à toutes les classes et à tous les âges, traite tous
les sujets, met et lient en éveil toutes les curiosités, et
s'empare peu à peu des esprits (ju'elle forme et déforme à
son gré. Son inlhience est très souvent décisive et ses
jugements sans appel.
Il n'est donc pas étonnant que les ennemis de l'Eglise
aient songé à s'enipnrer d'une arme si puissante et à la
faire servir à leurs desseins pervers. Qui niera qu'une
presse impie et licencieuse soit pour beaucoup dans la
guerre livrée aujourd'hui à la religion et à la morale chez plu-
sieurs peuplesdu vieux monde? C/est, en cITel, par les mille
voix de la presse que les erreurs se sont |)ropagées si nom-
breuses, si vile et si loin depuis un siècle ; c'est le mauvais
journal (|ui a battu en brèche, discrédité dans l'opinion
toutes les institutions religieuses que nous avons vues
disparaître; c'est j)ar les journaux et par les romans, non
moins que par les pièces de théâtre, que s'est préparée la
loi du divorce, vrai lléau de la société moderne ; c'est
dans les journaux qu'a été menée la campagne contre l'édu-
cation chrétienne de la jeunesse, et ce sont leurs sophisnies
cent fois répétés qui ont frayé la voie à l'école neutre.
Toutes les mesures de persécution et de haine qui ont été
prises, en ces derniers temps, contre l'Kglise et contre ses
œuvres, n'auraient jamais été acceptées si la mauvaise
presse n'avait d'avance préjugé et égaré l'opinion publique.
A l'heure qu'il est, nos très chers frères, les mauvais jour-
naux, dans le nionde entier, l'emportent de beaucoup :ur
— 307 ~
les bons par le nombre et par l'induence. La puissance
énorme de la presse est donc au service de l'erreur contre
la verile, de Satan contre Jésus-Christ. Il ne faut pas
des lors, être étonne que les doctrines erronées et subvcr^
s.ves les préjugés vulgaires et les opinions malsaines
pénètrent partout et se propagent avec u.)e efVravante rapi-
dité. Ce qu, s est passé ailleurs est une leçon pour notre
I^-nne pays. Loin de nous la pensée d'appliquer à la presse
eanadienne en général ce (,ue nous venons de dire ; mais
nous devons prévenir le danger. Aussi. somu,es-nous con-
vaincus que la création, la di<rusion. le soutien constant
de journaux véritablement catholiques est une œuvre sou-
vera|nen.enl utile, et nous ne craignons pas de dire qu'elle
est de nos jours une absolue nécessilé. l.i, en cela, nous
croyons rendre la pensée du Pape Pie X. qui disait, dans
un bre a Mgr 1 Archevêque de Québec, en date du 27
mai 1!)0/ ;
" Le trait caractéristique de noire épo,,ue c'est que
pour tout ce qui regarde les façons de vivre et de penser
on s .ns,>ire d'ordinaire des feuilles quotidiennes répandues
partout. Il faut donc, pour guérir les maux de notre temps
emp oyer oes moyensqui soient aj.propriés à ses habitudes.
<-est pourquoi aux écrits opposons les écrits; aux erreurs
P'opagees ça et là. la vérité: au poison des mauvaises lec-
mes. le remède d.:, lectures salutaires; aux journaux dont
I ndluence pernicieuse se fait sentir tous les jours, le bon
journal. Mettre de côté de sen,blables nu)vens. c'est se
<ondamner à n'avoir aucune action sur le"^ peuple, et ne
nen comprendre au caractère de son temps; au contraire.
n'Iu.-la se montrera juge excellent de son époque, qui
pour semer la vérité dans les âmes et la propager plu
I peuple, saura se servir avec adresse, /èle et constance
ne la presse quotidienne. »
Les devoirs des journalistes catholiques sont graves
el nombreux. II serait trop long de les énumérer ici".
— 308 —
Au reste, les trois derniers pontifes, Pie IX, Léon XIII et
Pie X se sont exprimés Kà-dessus avec tant de lorce et de
clarté, et leurs Actes sont si facilement accessibles à tous,
que nous préférons y renvoyer tout simplement ceux qui
assument la noble et difficile mission d'éclairer et de diriger
l'opinion publique. Ils trouveront là les avertissements,
les conseils et les encouragements qui leur sont nécessaires.
Nous signalerons, cependant, ce qui nous paraît être
le trait caractéristique de l'écrivain catholique : la
soumission filiale et respectueuse à l'autorité ecclésiastique.
Le Pape et les évèques sont chargés d'instruire et de gou-
verner L'Eglise de Dieu. Leur pouvoir ne se renferme pas
dans les strictes limites de la foi; il s'étend à tout ce qui
regarde la bonne discipline morale de peuple chrétien.
Or l'obéissance des (idèles doit se montrer partout où
s'affirme et s'exerce l'autorité légitime des pasteurs. Ils
mancpicnt donc à leurs devoirs les écrivains catholiques
(jui, sans résister de front à leurs chefs spirituels, entra-
vent cependant leurs desseins par de sourdes opimsitions,
et combattent leur autorité en cherchant, par des détours
habiles, à la diminuer ou à s'y soustraire. « Que les
journalistes catholiques, dit Léon XIII, se gravent bien
dans l'esprit que s'ils osent enfreindre ces prescriptions et
se livrer à leur appréciation personnelle, soit en préjugeant
les questions que le Saint-Siège n'a pas encore décidées,
soit en blessant l'autorité des évèques et en s'arrogeant une
autorité qu'ils ne sauraient avoir, qu'ils soient bien con-
vaincus que c'est en vain qu'ils prétendent conserver
l'honneur du nom de catholiques et servir les intérêts de
la très sainte et très noble cause qu'ils ont entrepris de
défendre et de glorifier. » *'
(1) Lettre à l'Arcli. ilc Tours.
— 309 —
Nous ajouterons ici cette autre direction si sage et si
opportune donnée par Léon XIII dans une de ses encycli-
ques :
« Que les journalistes considèrent que l'œuvre de la
presse sera, sinon nuisible, du moins fort peu utile à la
religion, si l'accord ne règne pas entre ceux qui tendent
au même but. Ceu:< qui veulent servir l'Kglise utilement,
ceux qui désirent sincèrement défendre par leurs écrits la
religion catbolique doivent combattre avec un parfait
accord, et, pour ainsi dire, en rangs serrés. Aussi, ceux-
là paraitraient plutôt déclarer la guerre que la repousser
qui disi)erseraient leurs lorces par la discorde. » ''
Enfin, que les journalistes catholiques sachent s'élever
au-dessus des intérêts de partis, chaque fois que les inté-
rêts de la religion sont en cause.
Dirigés par des catholiques sincères, dans un esprit
de loi et de respectueuse soumission à tous les enseigne-
ments de l'Eglise, les journaux sont de puissants maîtres
de vérité et de vertu. Par la variété et l'étendue de leur
apostolat, ils atteignent tous les milieux, poursuivent le
vice et l'erreur dans toutes leurs voies tortueuses et jus-
qu'au fond des obscures retraites où ils cherchent à se
dissimuler. Aux attaques de l'ennemi ils donnent tout de
suite la réponse qu'on attend et qui déjoue les sophismes,
dissipe les insinuations malveillantes et met en leur vraie
posture les calomniateurs ; sur toutes les questions qui
préoccupent le public et où la passion et l'intérêt font
«lisser tant de ténèbres, ils projettent la sereine lumière
<|ui éclaire l'opinion et lui permet de bien s'orienter ; ils
réveillent les énergies, groupent les volontés et remontent
Ifs courages en jetant le cri d'alarme et en montrant le
drapeau qu'il faut suivre. Belle et glorieuse mission,
bien capable de tenter le zèle et le dévouement de ceux qui
(1) liliicycl. Longinqua (keani.
— 310 —
ont reçu de Dieu (lueUiuc lalenl el qui veulent le faire
IrucHlier ; bien digne aussi de recevoir de tout le peuple
clirélien les encouragements et rap|)ui pralicjue dont elle a
besoin pour n'ussir !
Qu'ils croissent donc et se multiplient les journaux
vraiment callioli(|ues. Que partout, dans notre pays, et
dans toutes les langues, ils exercent leur fécond apostolat
et portent la bonne nouvelle du (Ibrist. (l'est notre ardent
désir que les lidèles s'y abonnent el les soutiennent de
toute façon, (|ue le clergé les encourage et travaille à leur
diiïusion. Il n'y a peut-èlre pas, à l'beure actuelle, de
moyen plus eflicace de défendre la cilé du bien, que de
poster solidement, sur les remparts dressés par noire foi,
les vaillantes sentinelles du journalisme catlioliciue, et de
les aider, par notre conliance et nos secours opportuns,
à faire bonne garde, à épier altenlivement les mouvements
de l'ennemi el à repousser toutes les atta(pies parties de
la cilé du in.d.
A" NOS PLAIES SOCIALES
Toute société qui veuf faire fleurir en son sein les
mœurs chrétiennes doit s'applicpier à combattre le vice
sous toutes ses formes, à guérir surtout certaines plaies
infectieuses (pii s'atUujuenI à prescpie Ions les corps sociaux
et y trouvent trop souvent un fertile champ de culture.
Notre pays n'a pas échappé à ce danger. Le vice a poussé
contre nous son llol envahissant, et, malgré la vigilance
des pasteurs, malgré la loi encore vive de nos populations,
il a forcé nos frontières el exerce un peu partout ses rava-
ges. Aussi, ne pouvons-nous, nos très chers frères, terminer
celte lettre, sans jeler un cri d'alarme et vous conjiuTr
de veiller, de combattre et de prier.
Il serait trop long de faire ici le douloureux dénom-
brement (les lléaux (pii menacent l'intégrité de votre foi et
la pureté de vos m(rurs ; mais nous devons vous mettre
- 311 -
en garde contre le blasphème, le parjure, les mauvais
llu'àtres et la profanation du dimanche. Ce sont là. nos
1res chers frères, de terribles ennemis de votre salut,
eonlre lesquels il faut mener une guerre sans trêve ni
merci. Leur triomphe, dans une société, signifie la mort
(le l'esprit chrétien et le retour au paganisme.
Parmi les plaies sociales qui ont déjà fait beaucoup
de mal à notre pays, nous tenons particulièrement à indi-
quer l'alcoolisme. 11 est peu de vices qui soient plus
leconds en ruines que celui-là ; il n'en est point qui ouvrent
plus sûrement et plus vite la voie à toutes les déchéances
physiques, intellectuelles et morales. L'alcool est un poison
qui a ce terrible pouvoir de s'attaquer à la fois à l'âme et
iui corps, dont il paralyse toutes les énergies et épuise
toutes les sources vives. L'appétit grossier, insatiable et
immoral qu'il développe dans les sens, est une des passions
les plus avilissantes et les plus ingnt ^-sables que l'on con-
naisse. Ses victimes sont un obj ' ô, ,, ',ndale ou d'hor-
reur pour la société, en attendanl <^u^elie. aillent grossir la
tnsle elle lèle des hôpitaux et des .....sons de santé.
Une expérience déjà vieille, et toujours renouvelée
nous apprend ce que deviennent les fortunes, quand elles
sont mises au service de cette exigeant, passion ; elle nous
montre aussi comment le salaire de l'ouvrier, au lieu d'al-
ler porter au foyer le pain de chaque jour et le modeste
conlort dont il a be- :.,, s'arrête souvent en chemin, et
tombe aux mains de .aubergiste complaisant, qui vend à
ce prix le déshonneur du père de famille, la misère et la
lionte de la femme et des enfants. Si nous consultons les
slMtistiques. elles nous révèlent qu'il se consomme annuelle-
"Hut, en notre pays, pour plus de cent millions de piastres
<le liqueurs alcooliques. Or, la plus grande partie de cette
somme constitue le budget où s'alimente le vice, et où se
gaspillent les trésors de force physique et de vigueur intel-
Keluelle et morale, que Dieu a si libéralement accordés à
Il ire pcujiic.
- 312
L'Kglise ne cède donc pas à des crainles chinu'Tl(|iu's
(|iiand elle l'ail appel à ses enfaiils, el que, les f^roupant
sous l'étendard de la croix, elle organise une vigoureuse
campagne contre l'un des pires ennemis de la religion cl
de la patrie. l'Ln cela, elle resie fidèle à son rôle el à ses
traditions. La guerre au lléau de l'alcoolisme remonte à
l'origine même de notre pays. Quand la Iraile de l'eaii-
de-vie menaçait de ruiner ici la civilisation naissante,
un homme se dressa fièrement en face des trafiquants
cupides, ([u'encourageail l'appui plus ou moins avoué du
pouvoir : ce lut notre premier et illustre évèque, M**'' de
Laval. Dans le duel émouvant (jui eut lieu alors, et dont
les adversaires nous apparaissent aujourd'hui éclairés par
la pleine lumière de l'histoire, le beau rôle reste au vaillant
apôtre de la tempérance. C'est lui qui lut le vrai patriote
et le clairvoyant défenseur des intérêts matériels et religieux
de la colonie.
Héritiers de ce grand évêque, nous avons à cœur de
continuer aujourd'hui la croisade dont il fut ici le héraut
intrépide. A son exemple, nous voudrions arracher notre
peuple au péril toujours renaissant de l'alcoolisme. Nous
avons la ferme confiance que nos efTorts ne seront pas
inutiles. Déjà de très appréciables résultats ont été obte-
nus, et tout nous fait espérer qu'ils seront durables.
Prestjue partout, les autorités civiles ont donné leur
indispensable concours et se sont employés avec un véri-
table sens chrétien à enrayer le fléau. On a surtout
compris qu'il fallait atteindre le mal à sa source, supprimer
le commerce des boissons enivrantes partout où cela est
possible, ailleurs le diminuer et le contrôler plus sévère-
ment, el établir une législation (jui mette des eiitraves
sérieuses au vice et facilite aux bons citoyens la làclie
d'écarter le danger et de faire cesser les désordres.
Nous félicitons de grand cœur tous ceux qui ont tra-
vaillé à cette cause de relèvement social; nous les encou-
raiîeQns à nersévérer dans leurs nobles efÎQrts. et à étendre
I îi r'>fpii<lrp
— 313 —
liMir zèle à toutes les entreprises de préservation et d'assai-
nissement niorals.
Un autre péril menace la foi catholique en ce pays, et
<evient une véritable plaie sociale: nous voulons parler
•l.s mariaKes mixtes. L'Efilise s'y est toujours opposée
lortement. parce qu'elle les considère comme très préjudi-
Hi.l.les au bien de la relif-ion. l'ne longue et triste expé-
nnice prouve qu'elle a raison. De tels mariages sont
souvent une cause de perversion pour la partie catholique,
cl rendent toujours très difficile l'éducation catholique des
Çninnts. Aussi, quand on cherche la cause des trop nom-
l.rçuses délections qui ont allligé ri^:g|ise. au Canada et
ailleurs, on constate qu'un très grand nombre sont dues
iuix mariages mixtes.
Voilà pourquoi, nos très chers frères, nous jugeons à
|>m|>os de vous donner ici un solennel avertissement. Nous
vous le répétons, l'Kglise est opposée à ces sortes d'unions
(est donc le devoir dun vrai catholique de tenir compté
pmliquement d une opposition si autorisée et si justifiable
(. est auss, le devoir des parents de faire connaître a leurs
enfants cet enseignement de n':glise,etde veiller sévèrement
sur eux afin que rien dans leurs relations sociales ne les
expose a sen.:'ge' dans ces liaisons dangereuses qui con-
duisent aux m.'M )ges mixtes.
Nous exhortons tous les curés et les missionnaires à
l>.en instruire les fidèles -ur c. g..ve sujet, et à insister
sur la nécessite de prévenir '. danger tn fuvant toutes les
l'eeasmns qui peuvent le fai. > r .Mie. Ce n'v.i pas trop de
'oulcs les bonnes volontés et d, .us les efforts réunis pour
uieltre la foi de notre peuple à 1 abri d'un si grand mal
II nous reste, nos très chers frères, un dernier danger
.1 vous signaler. Vun des plus funestes à une société chré-
'-enne, puisqu'il s'attaque au Christ et à son Eglise et
cherche a détruire leur influence sur les âmes : nous vou-
l-u.s parler des sociétés secrètes et des sociétés neutres
' il
- 311 —
Par sociétés seci'èlos nous enlcndons toutes les associations
ténébreuses qui se rallnchcnl, plus ou moins directement, à
la franc-maçonnerie, et qui, sous des noms divers, travail-
lent avec une même persistance et une même énergie à
ruiner le catholicisme dans le monde.
Malgré les condamnations sévères et souvent répétées
des Souverains Pontifes, ces sectes inaliaisantesont poursuivi
leurs desseins et accompli leur o'uvre néfaste au sein des
nations catholiques. On retrouve leur iniluence et leur
inspiration dans ces lois de malheur qui veulent asservir
l'Kglise et la réduire à l'impuissance ; dans ces doctrines
subversives de l'autorité et de l'ordre public, qui fermen-
tent au sein des masses populaires, et qui éclatent de temps
à autre en de sinistres explosions de crimes et d'anarchie;
dans ces complots savamment ourdis et habilement me-
nés contre la liberté d'enseignement et les droits inalié-
nables des parents et de l'église en matière d'éducation.
« Dans l'espace d'un siècle et demi, dit Léon XIII, la secte
des francs-maçons a fait d'incroyables progrès. Employant
à la fois l'audace et la ruse, elle a envahi tous les rangs
de la hiérarchie sociale et commence à prendre, au sein
des Ktats modernes, une puissance qui équivaut presque
à la souveraineté. . . On en est venu à ce point qu'il y a
lieu de concevoir pour l'avenir les craintes les plus
sérieuses, non certes en ce cjui concerne l'Eglise, dont les
solides fondements ne sauraient être ébranlés par les efforts
des hommes, mais par rapport à la sécurité des Etats, au
sein desquels sont devenues trop puissantes ou cette secte
de la franc-maçonnerie ou d'autres associations similaires
qui se font ses coopératrices et ses satellites. » *"
Nous avons la douleur de constater, nos très chers
frères, que les sociétés secrètes ont réussi à recruter des
adeptes en notre pays, même dans les rangs de ceux qui
Km*
(1) Encycl. Humanum geniis.
— 315 -
î énergie a
prétendent au titre de catholiques. Voilà pourquoi nous
jugeons à propos de rappeler ici les condamnations sévères
prononcées par l'I^glise contre ceux de ses enfants qui,
foulant aux pieds les promesses de leur baptême et les
enseignements o. lur foi, ne craignent pas d'entrer dans
ces loges maçonniques et d'y pactiser avec les pires enne-
mis de la religion, l'ne pareille trahison ne saurait
aujourd'hui se justilier par l'ignorance, encore moins par
la poursuite de quelques avantages matériels. Ceux qui
s'en rendent coupables sont retranchés, par le fait même,
du corps de l'Kglise, et s'exposent, s'ils meurent sans
reconnaître leur faute et sans réparer le scandale donné, à
toutes les rigueurs des lois ecclésiastiques.
A côté de ces sociétés lormellement condamnées par
l'Eglise, il en existe d'autres sur qui ne pèse pas une
pareille condamnation, mais qui doivent être tenues pour
suspectes par des catholiques. Ce sont toutes les sociétés,
d'ordre économique ou moral. (,ui font profession de neu-
tralité religieuse, ouvrent leurs rangs aux hommes de
toute croyance, mettent toutes les religions sur un pied de
complète égalité, et que. pour ces motifs, on appelle sociétés
nenti-es. De telles sociétés ne sont pas nécessairement hostiles
a l'Eglise ; il peut même arriver que l'on y affecte une
grande déférence pour la religion catholique, dont les
lulèles fournissent les meilleures recrues et les plus gros
bénéfices.
Mais, ne vous y trompez pas. nos très chers frères,
les sociétés neutres sont rarement inoffensives et causent
presque toujours de graves préjudices aux catholiques qui
s y enrôlent. Le principe de neutralité, qu'on y met en
pratique, est un principe faux et extrêmement dangereux,
l n catholique ne peut pas admettre que toutes les religions
sont égales, puisqu'il sait que la vérité est une. et que
cette vérité c'est le Christ vivant dans son Eglise Jusqu'à
la consommation des siècles. Cependant, à force de fré-
I.1.I....X ,,ii , ^i.euf rcuiuiiii; Cl ooneni tous les
310 -
droits cl lous les honneurs de la vérité, à lorrc de respirer
rntmosphtre d'indinérence religieuse créi'e par celle perpé-
luclic confusion, il finira par en subir l'inllnence nélaslc,
el par perdre rinl<''^rili' de sa foi.
A ce premier péril s'en ajoute un aulre n(»n moins
«rave. On ne sait jamais en quelles mains ni sous (|ueIlos
inlluences sonl placées ces sociétés neutres. I^lles peuvent
sortir un jour ou l'autre de leur pirtendue neutralité, ef
mériter la condamnation de l'I-lglise. I/expérience nous
montre (jue ce n'est pas là une supposilion chimérique.
Kl alors, les calholi(|ues, qui ont coin lis l'imprudence
d'entrer dans une société ainsi condanniée, se trouvent
placés dans la pénible alternalive de sacrilier les éparj^nes
(ju'ils lui ont conliécs, on de renoncera la pratique de leur
religion et de mettre en grand danger leur .s:i'ul éternel.
De tristes exemples npus prouvent que, en tareil ca'^,
beaucoup de catholiques choisissent la pire solution et
sacrifient leurs âmes à leur argent.
Voilà pourquoi, nos très chers frères, nous jugeons à
propos de vous donner ici un solennel avertissemei ', et
de vous répéter ce que disait Léon XIII dans son ency-
clique aux évèques des i-llats-L'nis : « Il faut fuir, non
ht^lemenl les associations ouvertement condamnées par le
jugement de l'Eglise, mais encore celles que l'opinion des
îiommes sages, principalement des évèques, signale
comme suspectes el dangereuses. Bien plus, el c'est un
point très important pour la sauvegarde de la foi, les
catboliciues doivent s'associer de préférence à des catholi-
ques, à moins que la nécessité ne les oblige à agir
autrement. » '' C.ette règle si sage vous est tracée i)ar la
suprême autorité de l'Eglise. Nous vous conjurons de la
suivre fidèlement. Vous y trouverez, avec une meilleure
garantie de vos intérêts matériels, la sécurité de votre foi,
la paix de vos consciences et les bénédictions du ciel.
(1) Encycl. Longinqua'Oceani.
- ni7 -
CONCLUSION
Tels sont, nos tivs chers (rërfs. les enscignemenls que
nous voulons olVrir à vos sérieuses méditations, vl qui
«loiv.nt servir comme de couronnement aux travaux du
l.ren.ier Concile Plénier de Québec. Nous prions Marie.
Mère du Mon Conseil et secours des chrétiens, de vous
aider à nu'ltrc lidèlement en pratique des avis qui vous
sont donnés en toute charité et , nn v Ire plus grand
hien. lous nos vœux seraient c. s si les principes
.|iie nous venons d'exposer servaie sormais à éclairer
votre vie privée et votre vie pubh .e. votre vie domes-
i.que et votre vie sociale. Nous verrions alors le Christ
triompher, régner et commander en maître ; et il exprime-
rait une consolante et leconde réalité ce chant qui mon-
la.r .yeux et vibrant sous les voûtes de la basilique de
Qu.bec. a la clôture du Concile : Chrislas nincit, Chùslas
(iii/ieral, Chri.slns reynal !
;• I)oNAT Archevêque d'Ephèse. Délégué Apostolique
, l^ouis-NAZAniE, Archevêque de Québec
ï [..-P. Adixahd. Archevêque de Saint-Honilace
y i AUL, Archevêque de Montréal
;• (Jhahles Hugh, Archevêque de Kingston
;• Im)\vard .Ioskfii, Archevêque de Halifax
;- I'Ï:h(îus Pathick. Archevêque de Toronto
'• loiiN, Evêque d'Antigonish
r Thomas .Joseph. Evêque de H inilton
V Mu iiAHD Alpiionsus, Evêque de Peterborough
y ANm,K-ALHERT. Evôque d. Saint-Germain de Rin,ouski
, .)AMi:s l.HAHLEs. Evèqu( ..e Charlottetown
; Iosepm-Médahd, Evêque de Valleyfield
i Michel-Thomas. Evêque de Chicoutinii
; Paul, Evêque de Sherbrooke
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zrr- 1653 last Main Street
~— Rocliesler. Ne* York 14609 USA
^^ (;16) 482 - 0300 - Plione
^= (716) 288 - 6989 - Fax
— :ns -
f Narcisse-Zkphirin, Evêque de Pembroke
^ François-Xavier, lilvèque des Trois-Rivières
•f TiMOTHY, Evoque de Saint-Jean, N.-B.
-|- Emile, Evêque de Saint-Albert
-{- Thomas-Francis, Evêque de Chathain
■{- Hermann, Evêque de Nicolet
•f Josei'h-Alfrei), Evêque de .loliette
•f David-Joseph, Evêque du Sault Sainte-Marie
•j- Alexis-Xvste, Evêque de Saint-Hyacinthe
-}- William Andrew, Evêque d'Alexandria
•[ Albert, Evêque de Prince-Albert
■J- Alexander, Evêque de Victoria
f Emile, Evêque d'Ibora, Vie. Apostolique d'Athabaska
-J- Gabriel, Evêque d'Adramyte, Vie. Apost. de Mackenzie
f Gustave, Evêque de Sicca, V. Ap. du Golfe Saint-Laurent
-j- Elie-Anu.et, Ev. de Catenne, V. A. du Témiscaniingue
f ZoTiQUE, Evêque de Pogla, Aux. de Montréal
•j- Paul-Eugène, Evêque d'Eleuthéropolis, Aux. de Québec
■f Célestin, Evêque d'Arcadiopolis, Coad. d'Athabaska
Emile Bunoz, g. m. i.. Préfet Apostolique du Yukon
John Welch, o. m. i., Adm. de Vancouver, sede vacante
Jos.-Onésime Routhier, Adm. d'Ottawa, sede vacante
Jos. -Edouard Meunier, Adm. de London, sede vacante
îjin
(N° (12)
LETTiil^ PASTOJi.AjJ-:
LOUIS-NAZAIRE BÊGIN, par la gkace de Dieu et
nu SIÈGE Al'OSTOLlyUE AKCHEVHgUE DK QUKIÎEC.
./// Cii^rgi^ Si'ciilin- et RcMn/icr, aux Covuiiunaiitcs reli-
gieuses et à tous les Fidèles de Notre Diocèse, Salut et
Bénédiction eu Xotre-Seigneur,
Nous avons appris, Nos Très Chers Frères, avec une i)ro-
fonde tristesse la mort soudaine de Notre Très Gracieux-
Souverain, Sa Majesté Edouard VU. Nous Nous empres-
sons de vous communiquer cette très affligeante nouvelle,
persuadé que vous mêlere/, vos regrets au^■ nôtres' et que
vous prendrez une large part au deuil universel qui
frappe aujourd'hui tous les fidèles sujets de l'Empire bri-
tannique.
\ ■:■'
— r)2o
Monté sur le trône à un âge déjà avancé, notre di.ne Sou-
vera,nta.t préparé depuis lon.ten.ps à ex..er ses hau
tonctKn.. Ses nombreux voyages à travers tous les cont.-
ne,. s u. ava,ent pennis de faire des observations sérient'
moderne d entrer en relations avec tous les chefs d'état,
avec les hommes les plus distingués de la politique mondiale
et de conna tre parfaitement le vaste empire dont la div^n
Prov.dence lu. destinait le ^gouvernement. - Edouani VII -
fourn, une carrière malheureusement bien courte, mais for'
Rlor.euse. Son mcomparable expérience des hommes td
choses l'a m.s en état de jouer dans la politique anglaise un
Ole pe.-sonnel considérable. Grâce à une habileté et à un
L 1 ,^''^"?^'^^' -^ f^'re accorder aux vaincus une
hberto large et généreuse ; il a constitué une série d'allian-
ces et d'ententes par lesquelles il a grandi le prestige de
son pays ; ,1 a exercé une influence heureuse sur la diploma-
.e européenne et ass.ré le maintien de la paix entre les dif-
erentes nat.ons. Aussi est-ce à juste tit.e qu'il a été appelé
le Roi pacificateur. ^pfcil
Pour nous. Canadiens-français et catholiques, il nous p
donne des preuves manifestes et constantes de la plu^^
fomlm T" ''""•/^'^ '""" catholiques garderont
longtemps le souvenir du message si sympathique que Sa
GracieuseMajesté adressa, au mois d'octobre dernier aux
eveques reunis en Concile plénier à Québec, message dans
eh"! r"'\ ' """^^^" '^^ ^^°'^^ d^ -tre sainte
religion au Canada et sa vo i sincère de voir tous
ifbertT^' '''^^"*'''"'' "'"" "^^ '^-^ ^'^'t' ^^"^ ""^ «"t'ère
Nous avons donc bien raison de pleurer et de regretter cef
Illustre monarque, enlevé si tôt à l 'affectueuse admiration
de tous ses sujets. Xotre deuil et notre affliction ne peuvent
rouver d'adoucissement que dans la pensée de l'avènemenl
au trône de Son Altesse royale. Georges-Frédéric-Ernest-
Albert, Pnnce de Galles, désormais Georges V. auquel nou.
— 321 —
notre é{,rard En eff^f ^o„ i ^^""^'^^ V II, était animé à
-c.re es. „o.e ,!Z^ ,, L^SÏ^r, ^-''-
\ eiains. ^nj,jererre et ses sou-
II est de notre devoir Noq Tr.>.c nu t^ v
.«e des consolaiions dans : ''„ '"h r""', "''"= '' '"'''-
..ays, M foi;':fiTerde:r:a";srdV "'■"'"' ■'= '°"
;lans le passé la grandeur de rASerrae.'T'''"' ™' '"'
'^' -iileure „.ra„,ie de sa prospéra rare '"" '""' ''''''
^_A ces causes. Nous avons ordonné e. ordonnons ce qui
i^inianche, le ^^ du rirôt.-:»^*
'"«es les é«lises-de ceToct Tn'%" T ^'T"' ''"''
actions de grâces nn„. , ."• "" '' '^""'' solennel en
'-..issan, Pr! ce Geo" 1^"h™",' '" "■'"'' "" """ «
""m de Georges V e^enJer"?""'"'^"'"'' ^""^ '«=
-ec l'Oraison pour fer" ' '"'"'""' '" """"''•" (»■
i'O On tic
•vca ce Psaume à la ,.«go 230 du Gradud Kon.ain.
322
Donné à (Juébec, sous Notre Sein^r, le sceau du diocèse et
le contre-seinR de Notre Secrétaire, le huit mai mil neuf
cent dix.
h Louis-Na/aire, arch. de Québec.
Par mandement de Monseigneur,
EuG.-C. Laflamme, Ptre,
sccrctairc.
P. S. Le jour nic'me où auront lieu les funérailles du roi, \ Londres, nne mes.'e
Koleiinelle sera (Oiantée dans la Basilique de Québec j>our demander ù Dieu ili'
répandre sur la famille royale et sur l'Euiiiire Britannique les consolations et lc«
bénédictions du ciel.
.323 —
(N" G3;
CIRCULAIRE
AU CLERGÉ DU DIOCÈSE
SUR LE DÉCRET Q„a,n singulari Christus amore
Chers Collaborateurs,
Une fois de plus Notre Très Saint-Père le Pape Pie X
vient de prouver avec quelle clairvoyante sagesse, quelle
o l.ctude paternelle et quel esprit de suite il travaille à
ta ,ser le beau programme de son règne : la restauration
de toutes choses dans le Christ.
Déjà nous avons entendu le pressant appel qui invitait le
peuple chrétien à fréquenter le chemin trop oublié de la
n.'io r J T ^'^1f "i^^"^"^^ "" ^'^ho de la miséricordieuse
parole de Jésus : \ enez à moi, vous tous qui peine;; et
qui portez le fardeau, et je vous soulagerai. " (Matt ir
2»;. Les fidèles ont répondu avec empressement A cette
invitation; et l'inoubliable Congrès Eucharistique de Mont-
réal a merveilleusement mis au jour les résultats déjà obte-
nus, chez nous, par la pratique de la communion fréquente.
Le 8 août dernier, la S. Congrégation des Sacrements
l'ubliait un décret très important sur l'âge d'admission des
<'ntants a la première Communion. Cette fois encore c'est
esus, qm par la bouche de son Vicaire, nous révèle les ten-
dresses de son Cœur pour les petits enfants. Il nous rappelle
. omme il les aima aux jours de sa vie terrestre, et répète
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— 324. —
avec émotion son touchant reproche à tous ceux qui ont
charge d'âme, et qui, renouvelant le .reste des apôtres, vou-
draient les soustraire trop longtemps à ses caresses et ;\ ses
embrassements divins. " Laissez, nous dit-il, laissez venir à
moi les petits enfants et ne les empêchez pas : c'est à leurs
pareils qu'appartient le .royaume de Dieu. " (Marc, x, 13,
14. 16).
Je suis heureux, chers collaborateurs, de vous communi-
quer aujourd'hui le texte de ce décret, afin que vous le lisiez
à votre peuple, et que vous le mettiez en pratique.
Il est à peine besoin de vous dire que nous accueillons
avec le plus grand respect et la plus entière déférence ce
grave document. Au clergé et aux fidèles de ce diocèse nous
demandons de l'étudier avec soin et de se conformer avec
une filiale soumission à toutes les directions qui y sont don-
nées. C'est un acte officiel du souverain Magistère de l'E-
glise. L'attitude des catholiques à son endroit ne saurait
être autre que celle-ci : obéissance prompte, complète,
généreuse et confiante.
Le décret Quant Singulari rappelle une doctrine élémen-
taire dont personne ne saurait contester l'évidente recti-
tude, De cette doctrine il tire des conclusions pratiques
parfaitement d'accord avec les saines traditions de l'Eglise
et avec les décisions très précises des Conciles de Trente et
de Latran. Enfin il condamne comme abusives et erronées
les règles d'après lesquelles, en certains pays, on exige pour
la réception de l'Eucharistie un âge plus avancé et une dis-
crétion plus complète que pour \z. confession.
Il s'agit donc ici, non pas assurément d'une doctrine nou-
velle, mais de l'interprétation plus rigoureuse et de l'appli-
cation plus uniforme d'un enseignement admis par tous.
Avec le merveilleux sens pratique qui le distingue, Pie X a
compris qu'en un sujet si gros de conséquences, il était
nécessaire d'entrer dans les détails, de donner des règles
précises, et même de trancher dans le vif de certaines habi-
tudes profondément enracinées, afin de supprimer tous les
— 325 —
abus réels ou possibles, et de soustraire aux influences trop
nombreuses et parfois contradictoires des personnes des
temps et des lieux l'administration d'un sacrement qui est
le vrai centre de la vie chrétienne. Admirons cette sagesse
tout apoctohque, et soyons heureux de nous laisser guider
|)ar elle.
Sans doute, notre obéissance nous imposera ciuelques
sacrifices. L'application du nouveau décret se heurtera :\
certaines difficultés d'ordre pratique. Qu'importe? L'auto-
nte qui commande est certaine ; la chose commandée est
évidemment bonne ; si donc entre les deux il surgit des obs-
tacles, mettons tous nos efforts à les surmonter. D'ailleurs
l'expérience prouvera que l'on peut facilement se faire illu-
sion sur la gravité de ces obstacles. Pour ce qui regarde
en particulier l'enseignement du catéchisme, nous sommes
convaincu qu'il ne court aucun danger. Il y aura tout profit
à remplacer la culture intensive de l'année de la première
communion par un enseignement progressif, mieux gradué
et proportionné k la capacité de l'enfant. Ce sera aussi un
bienfait du régime nouveau de bien faire comprendre à tous
que, dans le cours d'instruction religieuse, la première com-
munion ne doit pas marquer la dernière, mais bien plutôt
la première étape, et que, si l'on exige de l'enfant qui va
devenir adulte une certaine somme de connaissances reli-
gieuses, ce n'est pas simplement pour le mettre en état de
faire sa première communion, mais encore et surtout pour
lui donner la lumière dont i! a besoin pour éclairer sa cons-
cience et gouverner sa vie.
Nous vous tracerons plus tard les règles pratiques qui
devront vous guider pour l'enseignement relig >- à donner
aux enfants qui ont fait leur première communie n, comme
aussi pour les communions solennelles des enfants, que
recommande le décret gaa/u singidari.
Voici ce que dès aujourd'hui nous croyons bon de régler
et de statuer :
1° Pour ce qui regarde l'admission à la première commu-
1
— 32G
nion on devra s'en tenir aux termes du décret. Les parents
et le confesseur sont seuls jujjres et responsables. Ils auront
désormais pour se guider ces deu.x règles ; (a) L'Cme de dis-
crétion, aussi bien i)our la communion que pour la confes-
sion, est celui où l'enfant commence :\ comprendre, c'est-;V
dire vers sept ans, plus ou moins : (b) il est requis et il suffit
pour qu'un enfant fasse sa première connnunion qu'il com-
prenne, suivant sa capacité, les mystères de la foi, néces-
saires de nécessité de moyen, et (pj'il sache distinguer le pain
eucharistique du pain ordinaire et corporel.
2" Tous les enfants qui, aux termes du décret, ont l'àse
de discrétion, sont soumis à l'obli^^ation de satisfaire au
double précepte de la confession annuelle et de la commu-
nion pascale. L'obli<,'ation de ce précepte retombe sur ceux
qui ont charge de l'enfant: les parents, le confesseur, les
instituteurs et le curé.
3" Les parents et les curés devront mettre un jrrand zèle
à faire communier souvent les enfants (pii ont fait leur pre-
mière connnunion : ils veilleront à ce que ces enfants s'ap-
prochent de la Sainte Table avec la dévotion que comporte
leur àyre.
4" Il y a obliRation grave de -donner le Saint Viatique et
l'Extrême Onction aux enfants (pii ont l'âge de raison.
5" Tous les enfants (jui meurent après l'âge de discrétion
doivent avoir des funérailles conformes au cérémonial que
l'Eglise prescrit pour les adultes.
6" Le décret Q/tni// s///j^7///Tr/ sera lu aux fidèles tous les
ans au temps pascal.
Seront la présente circulaire et le texte du décret Oi/o»/
siiij^ndari lus et publiés au prune des églises paroissiales et
des chapelles publiques, ainsi qu'en chapitre dans les com-
munautés religieuses, le premier dimanche après leur récep-
tion.
Veuillez agréer, chers Collaborateurs, l'assurance de mon
plus cordial dévouement en N.-S.
f L.-N., Arch. de Québec.
— 327 _
1)i':cri-:t
DE LA S. (ONC.RliGATION DES SACRKMKNTS
Sl'K I.'ACK ■.•aI,M,SSIUN A ,.A l'IUiMlÈKK CoMMUNl,
)N
en?o!,r''T' '"T"" ''^•"•-"'-^tion jc-sus-Christ sur terre a
Ses dc^ices étaient de vivre au milieu d'eux ; il avait l'ha-
■'>t"de de leur unposer les mains, de les embrasser ^e les
bemr. Il s'md.^na de les voir repoussés par ses d ;cinles
<... .1 repnmanda par ces paroles sévères : " La Lt v à
mo. les pems enfants et ne les en empêche. "as c" t -t
eurs pare.Is cp.;appartient le royaume des cieux " (.Z'
^. i.j. 14. 16.) Combien il appréciait leur innocence et leur
candeur d'âme, il Ta suffisamn.ent montré qnan' a'ant "
approcher un enfant, il dit A ses disciples '' Kn ter" é e
vous le dis. s. vous ne devene. semblables à ces pet ts v^us
. auiuc UCS CieUX. h-t ClUlCOnflUP rpr-nif
En so,^-enir de ces faits. l'E.lise catholique, dés ses dé-
buts eut a cœur '. rapprocher les enfants de Jésus-Christ
par la communi.-. .ucharistic.ue. qu'elle avait l'haliUide 1
eur adm.mstrer dès leur premier âge. C'est ce c'u'el e fai!
a.t dans la cérémonie du baptême, ainsi qu'il est pre cr t à
peu près dans tous les rituels anciens, jusqu'au xnr siè /
dTo it! 'l"'r" ^'^^^--"^-- Plus tard dans certain;
endroits ; les Grecs pt 1^= Orientanv U - -
-L _.. i.rientaux la conservent encore.
:h2h
Mais, |)Our écarter tout danger de voir des enfants non
encore sevrés rejeter le pain consacré, l'usage prt'valut dès
l'oritrine de ne leur administrer l'Kucharistie que sous l'es-
pèce du vin.
Après le baptême, les enfants s'approchaient souvent du
divin Hancpiet. Dans certaines E(j;lises, on avait pour habi-
tude de communier les tout petits enfants aussitc après le
clergé, et ailleurs, de leur distribuer les fragments après la
communion des adultes.
Puis cet usatîe disparut dans l'IC^lise latine. On ne permit
plus aux enfants de s'asseoir ;\ la sainte Table que lorsque
les premières lueurs de la raison leur apportaient quelque
connaissance de l'auf^uste Sacrement. Cette nouvelle disci-
pline, déjà admise par quelques Synodes particuliers, fut
solennellement confirmée et sanctionnée au iv' Concile
œcuménicpie de Latran, en 12 15, par la promulgation du
célèbre Canon xxi, qui prescrit en ces termes la confession
et la communion aux fidèles ayant atteint l'âge de raison :
"Tout fidèle des deux sexes, lorsqu'il est parvenu à l'âge de
discrétion, doit fidèlement confesser tous ses péchés, au
moins une fois l'an, ;\ son propre curé, et accomplir avec
tout le soin possible la pénitence qui lui est enjointe ; il
recevra avec dévotion, au moins à Pâques, le sacrement de
l'Kucharistie, :\ moins que, sur le conseil de son propre curé,
il ne juge devoir s'en abstenir temporairement pour un mo-
tif raisonnable. "
Le Concile de Trente (Session xxi, de Coinnninione, c. 4),
sans réprouver aucunement l'ancique discipline, qui était
d'administrer l'Eucharistie aux enfants avant l'âge de rai-
son, confirma le décret de Latran et anathématisa les parti-
sans de l'opinion adverse : " Si quelqu'un nie que les chré-
tiens des deux sexes, tous et chacun, parvenus à l'âge de
discrétion, soient tenus de communier chaque année, au
moins à Pâques, selon le précepte de notre sainte Mère l'E-
glise, qu'il soit anathème. " (Sess. xiii, cù- Eucharistia, c.
8, can. 9.)
— 329 —
Donc, en vert., an d.'.cret de Latran cité plus haut et tou-
jours en vigueur, les rtcl,^Ies, dus qu'ils ont atteint l'Acre de
ci.scret.on. sont astreints à l'obliuation de s'appro. her. au
r^rhan^tie"" "^'^ «^crements de la Pénitence et de
Mais, dans la fixation de cet Afje de raison ou de discré-
H.n. nombre d'erreurs et d'abus déplorables se sont intro-
'Imts au cours des siècles. Les uns crurent pouvoir détermi-
ner detrx A.^es de discrétion distincts, l'un pour le sacrement
de la lénitence. l'autre pour l'Kucharistie. Pour la Péni-
tence. A les entendre, âf^e de discrétio: devait si^Miifier celui
ou on peut discerner le bien du mal. et donc pécher ; mais
pour 1 Luch.nst.e. ils requéraient un â^e plus avancé, où
1 en.ant pût aporter une connaissance plus complète de la
religion et une disposition d'âme plus mûrie. De la sorte
suivant la variété des usages ou des opinions, l'âge de là
I remiôre Communion a été fixé ici à di.x ou dou;ie ans là à
<|uator/e ou même davantage, et avant cet âge la commu-
nion a été interdite aux enfants ou adolescents.
Cette coutume qui. sous prétexte de sauvegarder le res-
Pect dû à 1 auguste Sacrement, en écarte les fidèles a été la
cause de maux nombreux. Il arrivait, en effet, que l'inno-
cence de l'enfant, arrachée aux caresses de Jésus-Christ ne
se nourrissait d'aucune sève intérieure ; et. triste consé-
quence, la jeunesse, dépourvue de secours efiicace et en tou-
ree de pièges, perdait sa candeur et tombait dans le vice
avant d'avoir goûté les Saints M3 .itères. Même si l'on pré-
parait la Iremière Communion par une formation plus sé-
rieuse et une confession soignée, ce qu'on est loin de faire
partout, il n'en faudrait pas moins déplorer toujours la perte
de la première innocence, qui peut-être eût pu être évitée
SI 1 li-ucharistie avait été reçue plus tôt.
N'est pas moins digne de blâme la coutume introduite en
l'iusieurs régions de ne pas confesser les enfants avant leur
admission à la sainte Table ou de les priver de l'absolution
H arrive ainsi qu'ils demeurent longtemps dans les liens de
l>eches peut-être graves : et c'est un grand p^rij.
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330 —
Mais ce ciui est souverainement fàrheux, c'est que, en cer-
tains pays, les enfants, avant leur Premit-re Communion,
même s'ils sont en danger de mort, ne sont pas admis n
communier en viatique, et, après leur mort, sont ensevelis
selon les rites [)rescrits pour les tout petits, et sont ainsi
privés du secours des suffrages de l'Eglise.
Tels sont les dommages au.\(iue!s on donne lieu quand
on s'attache plus que de droit à faire précéder la Première
Couununion de préparations extraordinaires, sans remar-
c|uer assez peut-être (pie ces sortes de précautions scrupu-
leuses dérivent du jansénisme, qui présente l'Eucharistie
comme une récompense et non comme un remède à la fragi-
lité humaine. C'est i)our*-ant la doctrine contraire qui a été
enseignée par le Concil - Trente, affirmant que l'Eucha-
ristie est un " antidote qui nous délivre des faute? quoti-
diennes et nous préserve des péchés mortels " (Sess. xiii,
i/r J://c//fr/-/s//ir, c. 2. ) ; doctrine cpi'a rappelée récemment
avec plus de force la S. Congrégation du Concile, en per-
mettant, par .son décret du 26 décembre IQ05, la communion
quotidienne à tous les fidèles d'Age avancé ou tendre, et
ne leur imposant cjue deux conditions : l'état de grâce et
l'intention droite.
Et certes, puisque dans l'antiquité on distribuait les res-
tes des Saintes Espèces aux enfants encore à la mamelle,
on ne voit aucune raison légitime d'exiger maintenant une
préparation extraordinaire des petits enfants qui vivent
dans 11 si heureuse condition de la première candeur et de
l'inno-ence, et ciui ont tant besoin de cette nourriture mys-
tique au milieu des multiples embûches et dangers de ce
temps.
A quoi attribuer les abus <|ue nous réprouvons, sinon à ce
que, en distinguant deux âges, l'un pour la Pénitence, l'au-
tre pour l'Iùicharistie, on n'a ni nettement ni exactement
défini ce qu'est l'âge de discrétion? Et pourtant, le Con-
cile de Latran ne requiert (|u'un seul et même âge pour
ces deux sacrements, quand il impose simultanément l'obli-
gation de la confession et de la communion.
— ,'J31 —
^ Ainsi donc, de même que pour la confession, on appelle
ase de discrétion celui auquel on peut distiuRuer le bien du
ma, c'est-à-dire auquel on est parvenu à un certain usage
de la raison ; de même pour la communion, on doit appeler
due de discrétion celui auquel on peut discerner le pain
eucharistu-ne du pain ordinaire, et c'est précisément encore
1 a^e même auquel l'enfant atteint un certain usage de la
raison.
C'est ainsi que l'ont compris les principaux interprètes et
contemporains du Concile de Latran. L'histoire de l'Fglise
nous apprend, en effet, que dès le xiif siècle, peu après le
Concile de Latran, plusieurs S3'nodes et décrets épiscopaux
ont admis les enfants à la Première Communion à l'âge de
sept ans. Un témoignage hors de pair est celui de saint
Ihomas d'Aquin, qui a écrit: " Lorsque les enfants aw^-
mcnccit à avoir quelque usage de la raison, de manière à
pouvoirconcevoir de la dévotion pour ce Sacrement (l'Eu-
charistie), alors on p-it le leur administrer. " {Summ
tlu-ol., iii p.. q. Lxxx, 9, ad 3.) Ce que Ledesma com-
mente en ces termes : " Je dis, et c'est l'avis universel, que
l'Lucharistie doit être donnée à tous ceux qui ont l'usage
de la raison, quelle que soit leur précocité, et cela même si
l'enfant ne sait encore «lue confusément ce qu'il fait. " Un
-S. Thom., III p., q. LXXX, a. 9. dub. 6.) Vasquez explique
ainsi le même passage : "Une fois que l'enfant est parvenu
a cet^ usage de la raison, aussitôt il se trouve à ce point
obligé par le droit divin lui-même que l'Eglise ne peut
à aucun prix l'en délier. " (//, 5. Thom., m p., disput.
214, c. 4, N'. 43). Telle est aussi l'opinion de saint Antonin,
qui dit: "Mais, lorsque l'enfant est capable de malice'
c'est-à-dire capable de pécher mortellement, alors il est
obligé par le précepte de la confession, et par conséquent
de la communion. " (P. ,„, tit. 14, c. 2, .i^ 5.) Cette con-
clusion est aussi celle qui découle du Concile; de Trente
Quand il rappelle (Sess. xxi. c. 4) que " les petits enfants"
avant l'âge de raison, n'ont aucun besoin ni aucune obli-
gation de communier ", il ne fournit de ce fait qu'une rai-
— 332 —
son, à savoir qu'ils ne peuvent pas pécher : " En effet, dit-
il, à cet âfîe, ils ne peuvent perdre la Rrâce de fils de Dieu
qu'ils ont reçue." D'où il appert que la pensée du Concile
est que les enfants ont le besoin et le devoir de communier
lorsqu'ils peuvent perdre la grâce par le péché. Même
sentiment au Concile romain tenu sous Benoît XIII, et qui
enseigne que l'obligation de recevoir l'Eucharistie com-
mence " lorsque garçons et fillettes sont parvenus à l'âge
de discrétion, c'est-à-dire à l'âge auquel ils sont aptes à dis-
cerner cette nourriture sacramentelle, qui n'est autre que
le vrai Corps de Jésus-Christ, du pain ordinaire et profane
€t savent en approcher avec la piété et la dévotion requi-
ses. " U lis t met ion pour ceux qui doivent être admis à la
Première Communion, append. xxx, p. ii.) Le Catéchisme
Romain s'exprime ainsi: " A quel âge on doit donner les
Saints Mystères aux enfants? Personne n'est plus à même
de le fixer que le père et le confesseur. C'est à eux qu'il
appartient d'examiner, en interrogeant les enfants, s'ils ont
quelque connaissance de cet admirable Sacrement et s'ils
-en ont le désir. " (P. ii, De Sacr. Euc/i., N°63.)
De tous ces documents, on peut conclure que l'âge de
discrétion pour la Communion est celui auquel l'enfant
sait distinguer le pain eucharistique du pain ordinaire et
corporel, et peut ainsi s'approcher avec dévotion de l'autel.
Ce n'est donc pas une connaissance parfaite des choses
de la foi qui est requise, puisqu'une connaissance élémen-
taire, c'est-à-dire une ecrtaine connaissance, suffit. Ce n'est
pas, non plus, le plein usage de la raison qui est requis,
puisqu'un commencement d'usage de la raison, c'est-à-dire
un certain usat^^e de la raison, suffit.
En conséquence, remettre la Communion à plus tard,' et
fixer pour sa réception un âge plus mûr est une coutume
tout à fait blâmable et maintes fois condamnée par le Saint-
Siège. Ainsi le Pape Pie IX, d'heureuse mémoire, par une
lettre du cardinal Antonelli aux évêques de France, le 12
mars 1866, réprouva vivement la coutume, qui tendait à
s'établir dans quelques diocèses, de différer la Première
333 —
Communion jusqu'à un âge tardif et fixe. De même la Sa-
crée Con ,ation du Concile, le 15 mars i8si. corrigea
.in chapi-. du Concile provincial de Rouen, qui défendait
d admettre ,es enfants à la Communion avant l'âge de
douze ans. De même encore, dans le cas de Strasbourg
le 25 mars 1910, la Sacrée Congrégation des Sacrements'
consultée pour savoir si on pouvait admettre les enfants
a la sainte Commnnion à douze ou à quatorze ans. répon-
dit : Les garçons et les fillettes doivent être admis à la
communion lorsqu'ils ont atteint l'âge de discrétion, c'est-
a-dire lorsqu'ils ont l'usage de la raison. "
Après avoir mûrement pesé toutes ces raisons, la S. Con-
grégation des Sacrements, réunie en assemblée générale
le isjmllet 1910, afin que prennent fin définitivement les
abus signalés et que les enfants s'approchent de Jésus-Christ
dès leur jeune âge, vivent de sa vie et y trouvent protection
contre les dangers de corruption, a jugé opportun d'éta-
blir, pour être observée partout, la règle suivante sur la
Jr'remière Communion des enfants:
I. — Dâge de discrétion, aussi bien pour la communion
que pour la confession, est celui où l'enfant commence à rai-
sonner, c'est-à-dire vers sept ans, soit au-dessus, soi^ même
au-dessous. Dès ce moment commence l'obligation de satis-
fatre au double précepte de la confession et de la communion.
II. — Pour la première confession et la Première Commu-
nion, ponit n'est nécessaire une pleine et parfaite connais-
sauce de la doctrine chrétienne. L'enfant devra cependant
cxsuite continuer à apprendre graduellement le catéchisme
entier, suivant la capacité de son intelligence.
III. — La connaissance de la religion requise dans l'enfant
pour qu'il soit convenablement préparé à la Première Com-
"mnion est qu'il comprenne, suivant sa capacité, les mystè-
res de la foi, nécessaires de nécessité de moyen, et qu'il sache
distinguer le pain eucharistique du pai- ordinaire et corpo-
>cl, afin de s'approcher de la sainte Table avec la dévotion
que comporte son âge.
— 334 —
IV. - L'obligation du pn'ccptc de la confession et de la
communion, qui touche P enfant, retombe sur ceux-là uirtout
cm sont chargés de lui, c'est-à-dire les parents, le confesseur
les instituteurs, le curé. C'est au père, ou à ceux gui le rem-
f lacent, et au confesseur, qu'il appartient, suivant le Caté-
chisme Romain, d'admettre l'enfant à la Première Corn-
mu ni on.
V. - Qifune ou plusieurs fois par an, les curés aient uun
d annoncer et d'avoir une communion générale des enfants
eu dy admettre, non seulement les nouveaux communiants
mais les autres qui, du consentement de leurs parents ou de
leur confesseur, comme on l'a dit plus haut, auraient déjà
pris part à la Table Sainte. Qu'il j> ait pour tous quelques
jours de préparation et d'instruction.
VI.— Tous ceux qui ont charge des enfants doivent met-
tre tous leurs soins à les faire approcher souvent de la Sainte
I able après leur Première Communion et, si c'est pou-iblc
même tous les jours, comme le désirent le Christ /ésus
et notre Mère la Sainte Eglise ; qu'on veille à ce qifils le
fassent avec la dévotion que comporte leur â^e. Que ceux qui
ont cette charge se rappellent aussi leur très grave devoir de
vrillera ce que ces enfants ùssistent aux leçons publiques
de catéchisme, sinon qu'ils suppléent de quelque façon à leur
instruction religieuse.
VII. — Ta coutume de ne pas admettre à la confession les
enfants, ou de ne jamais les absoudre quand ils ont atteint
l'âge de raison est tout à fait à réprouver. Tes Ordinaires
auront soin défaire disparaître cet abus en employant même
les moyens du droit.
\ III. — C'est un abus détestabT que de ne pas donner le
1 latique et l' Extrême-Onction aux enfants après l'âge de
raison et de les enterrer sui^imt le rite des enfants. Que les
Ordinaires prennent des mesures rigoureuses contre ceux qui
n'abandonneraient pas cette usage.
Ces décisions des PIminentissimes cardinau.x de la Sacrée
— 335 —
Con^^réffation. Notre Saint-Père le Pape Pie X, dans Pau-
^lience du 7 août, les a toutes approuvées, et a ordonné de
Pnbher et promulguer le présent Décret. Il a prescrit en
outre, à tous les Ordinaires de faire connaître ce décret
non seulement aux curés et au clergé, mais encore aux fidè-
les auxquels il devra être lu en langue vulgaire, tous les
ans. au temps pascal. Quant aux Ordinaires, ils devront
ous 'es cmq ans, rendre compte au Saint-Siôge en même
drce'Décrff' ^"^''^ ^^^'''' "^^ '""' '^'°'''''' '^^ ''^^^^"tion
Nonobstant toutes choses contraires.
Donné à Rome, au palais de la Sacrée Congrégation des
•Sacrements, le 8 août 1910.
D. card. Ferrata. />n[A'f
Ph. GlusTlNi, scn'taire.
, i,\^3:p
i ^^
I.
II.
III.
IV.
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Sil'
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337 _
( N« 64 )
CrRCUJ.AIllE AU CLEJiGÉ
f Archevêché de Québec,
( 15 novembre 1910.
I. Cas de Conférences ecclésiastiques.
II. Quête pour les Ruthènes.
III. Matière d'examens et de sermons des jeunes prêtres.
Bien chers Collaborateurs,
On est pne de faire les Conférences ecclésiastiques aussi
re.uhèrement que possible, c'est-à-dire tous les trois moi
C est un devoir grave a) d'y assister, à moins de raisons
1 T consciencieusement les cas qui sont propo-
ses. Le proces-verbal de chacune des conférences doit être
expédié par le Secrétaire à l'Archevêché. J'appelle spéc a!
llTc^^LT TT'^'' T ''' ''' '^ -aria^rmi^îde
patrons dimanche et de relations entre ouvriers et
Si l'on ne peut se rendre à la Conférence, on doit envoyer
par écrit au sfirrétai«-«» em tr H -,- 1
=11. „ ^on iravaii sur les cas proposés:
— 338 —
" A/> (i/>.until)us ixigatur ut scripto quœstionihus rcspon-
(Uanl. " I)c>cret xm du premier Concile de Québec.
II
Vous voudrez bien recommander \ la charité de vos ouail-
les l'œuvre de l'évanKélisation des catholiques Kuthùnes et
l'Ouest canadien.
Lors du i*' Concile Plénier de Québec, Monseif^'neur l'Ar-
chevêque de Sain t-Bonif ace exposa à ses collègues la véri-
table situation de ces milliers d'étrangers, nos frères dans la
foi. Les l'éres du Concile, émus de cette triste situation,
s'engagèrent à faire une (juète annuelle dans leur diocèse —
et cela pendant dix ans — pour venir en aide à ces pauvres
Ruthènes.
Je me plais ;\ reproduire ici ce qu'écrivait :\ ce sujet l'il-
lustre Métropolitain de Saint-Honiface, dans une lettre à
son clergé le i février dernier :
" Le premier Concile plénier de Québec, <iui a été une
manifestation si consolante de la vitalité, de l'unité et de la
force d'organisation de l'I'Lglise du Canada, restera comme
un des événements les plus importants de l'histoire ecclé-
siasticjue de notre pays. Mais' il nous est particulièrement
agréable d'ajouter que nos ICglises de l'(3uest ont eu plus
que toutes les autres à se louer de ces grandes assises de la
hiérarchie catholique de tout le pays, parce que nos causes
les plus chères y ont été traitées avec une sollicitude et une
sagesse qui nous ont grandement réjoui. Nous ne pouvons
parler maintenant que de la réunion extra-conciliaire, tenue
le samedi 30 octobre 1909, alors que les Révérendissimes
Pères du i)remier Concile plénier de Québec ont bien voulu
donner une preuve de l'intérêt cm'ils portent à nos chers
Ruthènes, en promettant de donner, chaque année, pen-
dant dix ans, pour les œuvres ruthènes, quatre piastres par
mille diocésains, ou de faire une quête qui donnera le même
résultat ou même davantage. En retour, les Evêques de la
province ecclésiastique de Saint-Boniface ont consenti à
— 339 —
rZ,"L T"'''"! '''" •■'"'• ' '" ""«'^ <<'' ''™l'= <1" Nord,
oes, an demandant cependant I,, permission de donner
•irMacK^" r""" '■"""' Apos,oli,„.es d'A.hal.aska e
n , ,: r l'!:r™ T'-'l^e^oiven, cha„ne année ; e.
no,. a,„n. demander .,ue le n.ème avan.a.é so/. accordi
:""Z. '"""■' '^"-'"'"l- <!.. Keewatin, .,uand il s,
au
sera
nommé
dil^s" TeTin/n" '." ""?• '" ''"^^^•"^^- ^-->- ^--
kZT \ ^^'" -I^°"'fa". 'le Saint-Albert et de Prince-
Albert, sont nombreuses.
...rXfrw ''•'''' ^°"'"'' catholique ruthùne. c.ui doit
énfTnr \,^y'""'^^^^' = P"'^- un petit séminaire pour les
enfants ruthènes qui se destinent au sacerdoce : e^ enfin
Pus-eurs œuvres de charité et d'éducation à Winnlperet à
S.fton (Man.toba). et les é.^lises à bâtir dans les trois dio-
"Aussi, c-est avec une bien vive émotion que nous remer-
ôr; du"V"^H ''f "'°" '^ "°^^^ "-^- ''vénérable es-
copat du Canada de sa grande charité envers nos chers
catholiques ruthônes,
Pôtre'^sainrpr?' f '" ' '^''^"" '^ "°^ ^°"^^"-- — l'a-
potre samt Paul, dans son épître à Philémon - " Nous
avons ressent, beaucoup de joie et de consolation, au suj
foi. frère"'- ' '" '" """^^ ''' ^"""^^ °"^ ''' -"""-s p'ar
'' Quelle consolation et quelle force, pour nos bons
Kuthénes. de trouver de telles sympathies, alors que Phté
se et le sch.sme sont conjurés pour leur ravir la vieille oi
athoi.q ,,,,3 ^..^^^ ^^^ ^^^^,^ ^^ ^^ e fo.
et^^i laquelle , s sont eux-mêmes très attachés! Et pour nouî'
Jweques de a provmce ecclésiastique de Saint-Boniface
nous succombons sous le poids des nouvelles obligation;
colon?" t^r" "'"'"^"^^ ^^"^^'^ ^' considér W de
le Tli !.;'?" '"'"'^^ " '^"^ P^°^"-^ ^- Prêtres e
des eghses ; et il nous est particulièrement réconfortant de
voir nos vénérables collègues venir à notr^seco, '" ^
— 340 —
temps oi)i>r)rtun, pour nous permettie de sauver des milliers
d'ilrnes (jue les schismaticiues et les hérétiques ont juré de
détacher du sein de la sainte KRlise, notre mCre. "
Le dioct^se dr Québec se trouve donc enpaué pour sa
part, à payer chaque année pendant dix ans, quatre pias-
tres par mille diocésains.
J,a première quôte en faveur des Ruthènes se fera cette
année le prer.nier dimanche de l'Avent. Kn l'annonçant le
dimanche prti lent vous voudrez bien exhorter vos parois-
siens à se montrer pénéreux pour une œuvre si importante.
L'an prochain et dans la suite cette quête remplacera celle
qui se faisait jusqu'ici pour les Ecoles du Nord-Ouest et elle
devra se faire le jour de la Pentecôte.
III
Les sujets d'examens des jeunes prêtres pour 191 1 seront
les suivants :
Dogme : De Dco Crcatorc.
Morale : De actibus humanis, De Conscientia, De Legibus.
Histoire ecclésiastique : Gallicanismus et Jansenismus ;
practpin eonim fautores et error.es.
Ecriture Sainte : De divinitate Librorutn Sacrœ Scriptu-
rœ consideratœ ratione materiœ et ratione auctoris. De
medio qiw nobis innotescit SS. Libroruvi inspiratio.
Sujets de sermons : i" La Toussaint
2" L'Ascension.
Prière de relire l'article de la Discipline : Examen des Jeu-
nes prêtres.
IV
Dans son Encyclique Pascendi du 8 septembre 1907 — qui
vous a été communiquée le 15 septembre de la même année-
Nôtre Saint Père le Pape Pie X a cund '.mr ; formellement
le modernisme, assemblage d'une foule d'ea-urs docti-iaies
III seront
— 341 —
•mi tendent à saper le Christianisme pr • ., base Cette
condamnation a prod. ^ des résultats sal ^.icd • elle a fait
ouvnr lesyeux A nne toule de personnes qui. sans pr;sque
en louter allaient , (>udier les vérités fondamentales de
la toi catholuiuf.
Il n'en est pas moin, resté un certain nombre qui ont con-
tinue :\ propa^îer insidieusement, parleurs écrits, leurs faus-
ses et très pernicieuses doctriiuîs.
Le Souverain Pontife. Pie X. tjardien vigilant de la doc
trine révélée, a constaté et signalé le danger. Dan- son
^lotupropnoAxx premier septembre de cette année, il s'élève
avec force contre l'audacieuse témérité de ces modernistes
qui travaillent encore A se faire des adeptes et à inoculer
dans les veines de la société chrétienne le venin de leurs
opinions par la publication de livres et de brochures II fait
lin devoir aux évoques de travailler à la défense de la foi
catholique et de veiller avec le plus grand soin A ce que
I intégrité de ce dépôt divin ne subisse aucune attente • il
impose la même obligation aux pasteurs d'âmes, aux édu-
cateurs et professeurs de la jeunesse cléricale et tout spécia-
lement aux supérieurs majeurs des Instituts religieux.
Afin de conjurer ce péril du modernisme, le Pape ord- nne
encore, comme l'avait déjà fait son illustre prédécesseur,
que a philosophie srolastique soit mise à la base des étu les
théologiques ; qu'on éloigne de la direction des élèves ou
du pro essorât quiconque est imbu des doctrines modem s-
tes ou les favorise de quelque manière que ce soit ; que ]. s
oveques interdisent la lecture, la publication, la vente des
ouvrages qui refléteraient ces erreurs et qu'ils désignent des
censeurs pour en faire la révision avant que V Imprimatur
-soit donne. Et afin d'empêcher plus efficacement la diffu-
sion de ce modernisme. Sa Sainteté ordonne aux évoques
U établir dans leurs diocèses respectifs un Conseil de vigi-
laucc qui aura pour mission de surveiller très attentivement
et de tn s près toutes les traces de ces funestes doctrines soit
'ians les publications soit dans l'enseignement.
n
— 342 —
Selon l'ordonnance pontificale, tous les prêtres, profes-
seurs, directeurs de séminaire, curés, vicaires, confesseurs,
prédicateurs de carême, ainsi que les clercs qui doivent être
promus aux ordres sacrés, devront prêter le serment dont je
vous envoie la formule, y apposer leur signature et la ren-
voyer à l'archevêché avant le 31 décembre.
Ce serment ou profession de foi se fera soit devant l'Or-
dinaire, soit devant les supérieurs des maisons d'éducation
soit devant les présidents des conférences ecclésiastiques où
devant tout curé ou prêtre ayant juridiction que nous auto-
risons par la présente à remplir ce ministère.
S'il arrive que des prêtres pour une juste raison, ne peu-
vent, avant cette date, rencontrer des confrères devant les-
quels ils puissent prêter ce serment, ils rempliront cette
obligation au pied de leur crucifix, et, après avoir daté et
signe leur document, ils le transmettront comme les autres
à larchevêché.
Agréez, bien chers Collaborateurs, l'assurance de mon
entier dévouement en Notre-Seigneur.
t Louis-Nazaire, Arch. de Québec.
JURISJURANDI FORMULA
CONTRA ERRORES MODERNISTARUM
" Ego. . . firmiter amplector ac recipio omnia et singula
qu^ ab inerranti Ecclesias magisterio definita, adserta ac
declarata sunt, praesertim ea doctrinal capita, qua. hujus
temporis erroribus directe adversantur.
" Ac primum quidem Deum, rerum omnium principium et
finem, naturali rationis lumine per ea qu^ facta sunt, hoc
est per visibilia creationis opéra, tamquam causam per
ettectus. certo cognosci, adeoque demonstrari etiam posse
profiteor. '
"Secundo, externa revelationis argumenta, hoc est facta
divina, m pnmisque miracula et prophetias admitto et
agnosco tamquam signa certissima divinitus ortœ chris-
tianae rehgionis, eademque teneo œtatum omnium atque
hommum etiam hujus temporis, intelligentis esse maxime
accommodata.
" Tertio : Firma pariter fide credo Ecclesiam, verbi reve-
lati custodem et magistram, per ipsum verum atque histori-
cum Christum, quum apud nos degeret, proxime ac directe
institutam, eamdemque super Petrum, apostolic* hierar-
chip pnncipem ejusque in *vum successores tedificatam
Quarto : Fidei doctrinam ab Apostolis per orthodoxes
l^atres eodem sensu eademque semper sententia ad nos
usque transmissam. sincère recipio; ideoque prorsus rejicio
hsreticum commentum evolutionis dogmatum, ab uno in
ahum sensum transeuntium. diversum ab eo, quem prius
habu.t Ecclesia ; pariterque damno errorem omnem. quo,
d.vmo deposito, Christi Sponsa. tradito ab Eaque fideliter
custodiendo. sufficitur philosophicum inventum, vel creatio
humant conscientiae. hominum conatu sensim efformata
et m posterum indefinito progressu perficiendœ.
344
" Quinto : certissime teneo ac sincère profiteor, Fidem
non esse cœcum sensum religionis e latebris suhconscicntiœ
erumpent.'^m, sub pressione cordis et inflexionis voluntatis
moraliter informatœ, sed verum assensum intellectus veri-
tati extrinsecus acceptée ex auditu, quo nempe, quas a Deo
personali, creatore ac domino nostro dicta, testata et reve-
lata sunt, vera esse credimus, propter Dei auctoritatem
summe veracis.
Me etiam, qua par est, reverentia, subjicio totoque
animo adh^ereo damnationibus, declarationibus, prœscrip-
tis omnibus, qua.' in Encyclicis litteris Pasccndi et in De-
creto Lainoitabili continentur, pra^sertim circa eam quam
historié m dogmatum vocant.
Item reprobo errorem aiïirmantium, propositam ab
Ecclesia fidem posse historiée repugnare, et catholica dog-
mata, quo sensu nunc intelliguntur, cum verioribus chris-
tianft religionis originibus componi non posse.
" Damno quoque ac rejicio eorum sententiam qui dicunt
christianum hominem eruditiorem induere personam dupli-
cem, aliam credentis, aliam historici, quasi liceret hislorico
ea retinere quic credentis fidei contradicant, aut pntrulssas
adstruere, ex quibus consequatur dogmata esse aut falsa
aut dubia, modo hac directo non denegentur.
Reprobo pariter eam Scriptura; Sancta dijudicandrc
atque interpretanda rationem, qua\ Ecclesia traditione,
analogia Fidei et Apostolica Sedis normis posthabitis, ratio-
nalistarnui commentis inharet, et criticen textus velut uni-
cam supremamque regulam, haud minus licenter quam
temere amplectitur.
" Sententiam praterea illorum rejicio qui tenent, doctori
disciplina historica theologica tradenda, aut iis de rébus
scribenti, seponendam prius esse opinionem ante concep-
tam sive de supernaturali origine catholica traditionis, sive
de promissa divinitus ope ad perennem conservationeni
uniuscujuscjue revelati veri ; deinde scripta Patrum singulo-
ruin interpretanda solis scientia principiis, sacra qualibet
auctoritate seclusa, eaque judicii libertate, qua profana
quavis monumenta soient investigari.
— 345 —
" In universum denique me alienissimum ab errore profi-
teur, quo modernistœ tenant in sacra traditione nihil inesse
divini ; aut, quod longe deterius, pantheistico sensu illud
admittunt ; ita ut nihil jam restet nisi nudum factum et
simplex, communibus historiccc factis œquandum; hominum
nempe sua industria, solertia, ingenio scholam a Christo
ejusque apostolis inchoatam per subséquentes œtates conti-
nuantium. Proinde fidem Patrum firmissime retineo et ad
extremum vitae spiritum retinebo, de charismate veritatis
certo, quod est, fuit eritque semper in episcopatus ab Apos-
tolis successiotte (Iren. iv, c. 26) : non ut id teneatur quod
melius et aptius videri possit secundum suam cujusque œta-
tis culturam, sed ut nunquam aliter credatur, nunqtcam ali-
ter intelligatur absoluta et immutabilis veritas ab initio per
Apostolos praedicata {Prœser. c. 28).
" Hsec omnia spondeo me fideliter, intègre sincereque
servaturum et inviolabiliter custoditurum, nusquam ab iis
sive in docendo sive quomodolibet verbis scriptisque deflec-
tendo. Sic spondeo, sic juro, sic me Deus adjuvet et htec
sancta Dei Evangelia,
\
J
^ 1
i
I.
II.
III.
IV.
V.
Bie
La
clécre
s'occi
<Tet e
(liscip
servie
profar
exerçE
des re
ies chî
"^ririer
— 347 —
( N» 05 )
OrRCUJ.ATRE AU CLEllGÈ
I Archevêché de Québec,
l 14 janvier 1911.
I. DécTct ,h la S. C. Consistoriale .■ />. ,,//,„ ,,,,.•.,
i\ . Comptes de n.arguilliers et de syudios
V. Itinéniire de la Visite Pastorale.
administra-
Bien chers Collaborât
eiirs,
I
La S. C. Consistoriale a rendi' le i-^ n^,. 1
décret par lequel il e.f in J.!, . "«vembre I910, un
-iisciplfne dePF.Hsrm. V T' ",' '''' '"''' °''=""" '^
service de Die , n. I K ''"' '' P"''"''=' ""''«'é au
Profanefe "ese a,"e dis?; ^^'^^•""•'''^''^' des affaires
e«.a„. des e.^;,'r;f:r„/nra°v"ec™™1: d^"^ ^"
des responsabilités au point de vu. Z dangers,
les cHar.es de pr.siden,*; rj^z^T:::::;^:^':?:;^
-ner ue ccrta.nes sociétés d'ailleurs excellentes "en" eli;;."
— ;]4s —
luèiiics — à )ii(iiiis if une />t'/////ss/(>)/ s/^rcin/i- du Sixiut-Sicgi-.
\'ous ôtiidierez ce dt'cret avec soin i)our voir si vous n'êtes
pas Htteint {>ar son disi)ositif et vous devrez vous y confor-
mer. En voici la teneur :
Decrktim
DlC VETITA Cl.HKICIS TlCMl'OKAI,! ADMIN'ISTUATIONE
Docente Apostolo Paulo, iiciiio iiii/itaiis Pco iinplicat se
uigotiis .uriii/an'lnis (II 'J'iin., ii, 4j, constans Ecclesite dis-
ciplina et sacra lex hctc seniper est habita, ne clerici pro-
fana negotia gerenda susciperent, nisi in quibusdam pecu-
liaribus et extraordinariis adiurctis et ex légitima venia.
"Cum enim a Sîcculi rébus in altiorem sublati locum conspi-
ciantur", ut habet SS. Tridentinum Concilium Siss. XXII,
cap. I de réf., oportet ut diligentissime servent inter alia
quae "de sa'cularibus negotiis fugiendis copiose et salubriter
sancita fuerunt. "
Cum vero nostris diebus c|uamplurima, Deo favente, in
Christiana republica instituta sint opéra in temporale iide-
lium auxilium, in primisque arccv nummaria', mensée argen-
tarifc, rurales, parsimoniales, -ha'c quidem opéra magnopere
probanda sunt clero, ab eoque fovenda ; non ita tamen ut
ipsum a suye conditionis ac dignitatis officiis abducant, ter-
renis negotiationibus implicent, sollicitudinibus, studiis, pe-
riculis qurf his rébus semper inhalent obnoxium faciant.
Quapropter SSnius Dominus Noster Pius PP. X, dum
hortatur quidem pra'cipitque ut clerus in hisce institutis
condendis, tuendis augendiscjue operam et consilium impen-
dat, praisenti decreto prohibet omnino ne sacri ordinis viri,
sive sa'culares sive regulares, munia illa exercenda susci-
piant retineantve suscepta, qua- administrationis curas,
obligationes, in se recepta pericula secumferant, qualia sunt
officia pra;sidis, moderatoris, a secretis, arcarii, horumque
similium. Statuit itaque ac decernit SSmus Dominus Nos-
ter, ut clerici omnes quicumque in prasens his in muneribus
— 340 -
versantur, infra quatuor menses ab hoc edito decreto, nun-
tium illis mittant, utque in posterum nemo e clerc quodvis
id genus munus suscipere atque exercere ciueat, nisi ante ab
Apostohca Sede peculiarem ad idiicentiam sit consequutus
Contrariis non obstantibus quibuslibet.
Datum Rom* ex a>dibus sacrn; CongreKationis Consisto-
iialis, die t8 mensis Novembris anno mdccccx.
L. t S.
C. Gard. De Lai, Sccn-tarius.
S. Tecchi, A(hessor.
II
Vous avez dû recevoir dernirrement une lettre de M le
Secrétaire du Bureau d'Hyyiùne (,ui se plaint de nouveau
de la négligence de certains ministres du culte à lui envoyer
le premier de chaque mois, comme l'exige la loi civile, les
certificats de décès qui ont été recueillis durant le mois
(■coulé.
Cette loi est obligatoire pour tous les curés ou desser-
vants.
Pour la mettre à exécution, il suffit i" d'avertir les parois-
siens que vous ne pouvez inhumer personne, à moins qu'on
ne vous remette préalablement un certificat de décès donné
l-ar le médecin de l'endroit, ou, à son défaut, par le juge de
paix, ou par le coroner. Si, par hasard, - ce qui ne peut
arriver que rarement-, il vous est impossible d'obtenir un
certificat de l'un de ces fonctionnaires publics, alors seule-
ment, il vous est permis d'en donner un vous-même mais
l)as en d'autres cas; 2" de recueillir au fur et à mesure du-
rant le mois les certificats de décès: ,s" de les mettre sous
enveloppe et de les expédier par le co rier au Bureau
d'Hygiène, le premier de chaque mois. Lo.s même qu'il n'y
a pas eu de décès dans le mois, vous devez en informer le
même Bureau.
J'espère que pas un prêtre du diocèse ne pourra êtrç
■iccusé de négligence à ce sujet.
f:.i
— 360 —
III
Sous peine de refus des sacrements, il est défendu aux
I)arents. par nos Conciles de Québec, d'envover des enfants
catholiques ùdes ccoles protestantes, à cause des graves dan-
gers qu'elles font courir à leur foi. IClles conduisent d'ordi-
naire, vous le savez, :\ l'indifférence en matière religieuse.
C'est là une conséquence de la plus extrême gravité.
Afin que personne ne puisse préte.xter ignorance, veuillez
publier cette défense au prône tous les ans (avant l'ouver-
ture des écoles) et faire comprendre aux parents qu'il ne
.eur est pas permis en conscience d'exposer ;\ la ruine la
foi de leurs enfants.
L'évêque seul peut permettre de fréquenter les écoles
protestantes, ((uand, à cause de circonstances exception-
nelles de temr.s et de lieux, il juge que cd i est nécessaire
et qu'il n'y a pas de danger de perversion Dans notre dio-
cèse de(Juél)ec, cette permission ne s'accorde que très rare-
ment et très difficilement.
— De même, les dispenses pour iiti^riagcs mixtes ne s'ac-
cordent que pour des raisons très graves. Il est nécessaire
de ra[)peler, chaque année, :\ vos paroissiens l'Instruction
donnée par la S. C. de la Propagande ;\ tous les évoques
le 25 mars 1868 :
" iMatrimonia mixta permittuntur gravibus dumtaxat de
causis atque œgre admodum, ac non nisi sub expressa con-
ditione de pnemittendis necessariis opportunisque cautioni-
bus in naturali ac divino jure fundatis ; ut scilicet non
solum catholicus conjux ab acatholico perverti non possit,
quinimo catholicus ipse conjux teneri se sciât ad acatholi-
cum pro viribus ab errore retrahendum, verum etiam ut
universa utriusque sexus proies ex mixtis matrimoniis pro-
creanda in sanctitate catholicct religionis educari omnino
debeat-. Ad matrimonium mixtum permittendum minime
sufficit, ut sponsi cautiones, de quibus supra, admittere
parati sint, necnon ceteras rlausulas in rescriptis Apostoli
- S61 -
cae Sedis adhiberi solitas. sedomnino justée gravesque requi-
runtur causa.-. Quamobrem enixe peto a chafitate tua. ut
quantum cum Domino poteris fidèles tibi commissos a mix-
.s matrimonns contrahendis arcere satayas atque conten-
•las, quo grav.ss.ma. qua- in iis continentur, pericula pr^ca-
veantur ac dev.tentur. (/../. ./. /., Prop. , tous 1rs làê.ues.
.\-y mars iS68. )
Ne manquez pas de rappeler ;\ vos paroissiens que les
mariages mixtes contractés en présence d'un ministre pro-
testant ou d'un officier civil sont absolument nuls et invali-
(les. Avertissez aussi les parents de ne pas permettre à leurs
enfants d'être fréquentés par des protestants en vue du
inanage; ,1s ne doivent pas tardera empêcher ces rela-
rnl ""Vi "TT- ''''''"' P^"'" ""^ J^""«^ sens de plus
en plus difficile. Pnndpiis obsta ; sera mcdicina paratur
IV
Les comptes de Fabrique doivent être tenus suivant les
règles données par r Appendice au Rituel et avec une scru-
puleuse exactitude.
D'après la loi, le marguillier en charge doit, à la fin de
son année d'exercice -le plus tard le premier février -
n-ndre compte de sa gestion à la Fabrique.
Les syndics nommés pour la construction ou la réparation
'une eghse. ou d'un presbytère, doivent, le premier diman-
' he de décembre ./. ehaquc année ou un autre dimanche du
même mois, rendre compte de leurs opérations des douze
vierniers mois devant la paroisse.
■y !
f '
Je vous envoie l'Itinéraire de la Visite Pastorale pour la
présente année. Relisez les recommandations que j'ai faites
^es années dernières à ce sujet. Faites en sorte que les
. omptes de Fabrique, les Registres, les Rapports et autres
'iocuments ex,j,^és soient prêts et en ordre parfait. N'oubliez
— S5S —
pas de réciter en temps opportun les prières déjà prescrites
afin que la Visite soit aussi fructueuse <iue j)ossible pour les
âmes (jui vous sont confiées.
Veuillez ajjréer, chers Collahorateurs. l'assurance de mon
plus cordial dévouement en N. S.
t L.-N., Arch de Québec.
prescrites
lie pour les
ce de mon
uébec.
Régler
Bien
En ^
lèglem
l'année
i°Il
Carême
2° To
>ainedi
pourra
personii
trois re]
3" Les
iis et le;
l'ahstin
4" Le j
".x'cepté
— 3Ô3 —
(N" 66)
CrKCULAIKE AU OLEUGÉ
Archevêché de Québec,
15 février 191 1.
Règlement pour lu Can
eme.
Bien chers Collaborateurs,
l'année dernière : "'''"'' ^"^ ^«Jui de
-- 'airelle rSnc^'r,: r*-,',!;'' '-' '» -on^^
l'ersonnes non soumises ■'. il iL' H^,"; - "f '""■'s-lft, les
empêchées on dispensXV,! i - ''""-""''• "" l-î-'ilimement
irais repas ; """""''-"- 'l' "="""■ P°"nont faire gras aux
.s" Les autres jours, c'esf-\ rhv^ i^.
■lis et les deux samed s exce". "t '"^^'^''^d.s. les vendre-
fabstinence. "'" ''^''' ^^^'^- ^^'"«"^ ^^«^ jours
4" Le jeûne devra être nh=or,r ',4. 1 •
excepté les dimanches '""' ^'^ ^""^^ ^^^' ^^--e,
— 854 —
5" Les jours où il est permis de faire «ras, personne ne
peut manfjer de la viande et du poisson au même repas, et
cette défense s'i'tend à tous les jours déjeune de l'année,
ainsi qu'à tous les jours de carême.
Le Souverain Pontife, en nous permettant ces adoucisse-
ments aux saintes lois du carême, ne nous dispense pas de
faire pi'tiitence. Tous les hommes sont pécheurs et, par
consé(i.K'iil, tous, riches ou pauvres, i)rêtres ou laïques,
savante (m i.unorants, sont tenus d'expier leurs fautes par
la inoriitication.
L'Eglise, gardienne incorruptible des enseignements du
divin Maître, n'a jamais cessé de prêcher à ses enfants la
pénitence corporelle, et surtout le jeûne et l'abstinence à
certains temps de l'année. Cependant la faiblesse des san-
tés :\ notre époque, la diminution de la foi chs/ un grand
noml)re ont porté l'Eglise à se relâcher de sa sévérité pri-
mitive en cette matière.
C'est ce que le Saint-Siège a fait pour nous, Canadiens,
mais toujours à la condition que nous ferons de notre côté
des (tuvres expiatoires. Aussi est-ce un devoir pour vous,
rhers collaborateurs, de recommander à vos ouailles de jira-
tiquer la tempérance parfaite durant le carême, ainsi (|ue
la patience dans les épreuves, la'mortification intérieure et
extérieure, la communion fré(iuente. Qu'ils fassent la prière
du soir et récitent le chapelet en famille. Rappele;^-leur
<iu'ils doivent s'abstenir de fréciuenter les théâtres, les
réunions mondaines, les divertissements dangeur" ix et
bru.vants : le carême doit être un temps de prière, de recueil-
lement, de bonnes (euvres, d'apostolat pour la gloire de
Dieu et lesalut du i)rochain.
Pour compenser les faveurs que le Souverain Pontife leur
accorde en adoucissant la loi de l'Eglise, les fidèles devront
faire une aumône proportionnée à leurs moyens. C'est pour
cela que j'ai déjà recommandé de placer dans toutes les
églises et chapelles un tronc spécialement destiné à recevoir
ces aumônes du carême. \'ous exhorterez vos v)aroissiens à
~ ;}5r, _
y déposer de j^^énéreuses offrandes (,ui seront erni>]ovées au
l)enchce de tant d'œuvres qui sollicitent protection Ce
sera pour eux un moyen de réparer le mal que font commet-
tre les folles dépenses du luxe et de l'ivrognerie.
Ces aumônes devront être transmises à Mj^r H Têtu pro
tireur de l'archevêché, dans la (|uin/aine de Pà(,ues. '
Ak'réex, bien chers collaborateurs, l'assurance de mon
entier dévouement en N.-S.
t L.-X. Arch. de Québec.
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( N* 67 )
LETTRE PASTORALE
LOUIS-NAZAIRE BÉGIN. par la grâce de Dieu et
't' Siège Apostolique .Archevêque de Québec.
Au Clergé Séculier et Régulier et à tous les fidèles du
hocese de Québec, Salut et Bénédiction en'Notre-Seigneur.
Nos Très Chers Frères,
Dans la lettre pastorale que Nous vous avons adressée
e IX mars 1007. Nous avons défini et précisé les devoirs du
journaliste rntholique.
Plus d'une fois, depuis, les paroles et les actes de N S P
ape Pie X sont venus confirmer ces enseignements que
^ous avions Nous-même puisés aux meilleures sources de la
lusquen ces dernières années, le Pape et les évéques
' ont in««3te sur l'influence de la presse en ï>tM>ér*l, et sur
es obligations de la presse catJiolique en particulier.
Nul plus que ic- journaliste catholique n'est tenu de se
.avenir chaque jour des graves responsabilités qui.cnt '
attachées a 3es fonctions et à son ministère, pu'il soit
Igagé ni) flQf] m qpryr'fv fl'
•ir= r.arff ï;r)]
Tiolifique, ii doit défen-
- 358 —
dre avHnf tout autre intérêt la cause de I)i<:u et celle de
ritfîlisc. l'A il ne i)eut lui être |jenni.s de sacrifier h des
ambitions humaines les |)iincipes suinirieiirs <lo la doclri
de In morale; et de la discipline catholiques.
ne.
Il jfiuil sans doute d'uiKî très {jrrande liberté dans l'ai>iiré-
ciation ei dans !a dise ussion des choses <jui sont du domaine
de l'administration civi'e et |iolili(iije ; mais il ne |)eiil aller
jusqu';\ I omi)romettre dans ses polémiques (^uoli(liennes
ni l'in éi-riié, ni 'a di<',niié de sa consciem e de chrétien l^t
SI certaines (jueslions dont il <
loit
entretenir ses U-rljMirs
touchent à la fois aux intérêts de l'I'.pli'^e et de l'État, il ne
doit janiais se départir de la lir^ne de < enduite (jue les Sou-
verains l'ontifesont souvent rappelée à ceux (pii se mêlent
de la ( hose publique :• il fani qU'i] emploie toute son ardeur
et tout son talent A. sauveîirawier. les droits impresc,rii>idiles
de Dieu, bien persuadé (lu'un caihori<pie ne sert jamais
mieux son pays que lorsqu'il assure les victoires de l'I^'lise.
Avec combien plus de raisons, un journalisie doit-il se fjiire
l'auxiliaire respectueux de l'autorité relif^ieuso, s'il traite d(;
questions (pji concernent spécialement la foi ou la vie
'"itholi<pies.
Il arrive malheureusement, non seulement dans les pays
d'Iùjroiie i>lus travaillés <pie le nôtre par la pensée indépen-
dante et impie, mais même dans noire chère l'rovince de
Québec, (pu- d«;s journalister., qui se dis(;nt catholiques, ou
blient ces graves devoirs de leur état. Il arrive <iu''une cer-
taine presse, prétendue catholique, cesse d'être l'auxiliaire
précieux de l'autorité épiscopale quand il s'atjit de procurer
le bien des âmes, ou de défendre les œuvres de l'ftj^lise ; et
il est regret! abh; que certains journalistes paraisscînt plutôt
s'appli(pier à entraver l'action des évoques, ou à circons
crire injustement et ruiner l'infîuence de leurs prêtres. Ils
oublient, A l'occasion, (^ue dans l'Église de Dieu, c'est ai;
Pape et aux évoques qu'.appartient l'autorité ; ils préjupenî
l'esprit de leurs lecteurs contre les directions ecclésiasti-
— .'{59
U.on Xlir signalait justement pour les flétrir ces tristes
^; arts de la presse, quand il écrivait, au sujet des jou nau7
<^atho hques, cette phrase trop juste : "Si l'action de la presse
Pli-ssenient de leur m.ss.on. s'il en résultait un affaiblisse-
ment du respect et de l'obéissance qui leur sont dT si
» ordre hiérarchique établi dans l'É.Mise de Dieu en lai
utte.nt et troublé, les inférieurs s'arro.eant le droit de ju."
a doc nne e la conduite de leurs vrais pasteurs. l'Juvre
bien. nja,s par plus d'un côté elle serait grandement nui-
Notre S. P. le Pape Pie X. qui ne cesse, avec un esprit
.ouvent déplore dans ces derniers temps les erreurs de la
presse, recommande avec instance à tous les évêques de
epr.mer avec fermeté les abus qui se. pouvaient commettre
c ans leur diocèse Par son Motu proprio du i" septembre
dernier, .1 adjure les évêques de veiller plus attentfvement
Mue jamais sur tous les écrits qui pourraient corrompreTes^
sans Pitié «'M ^' ' 'T' ^"^°'"' ^^ '^^ ^^^ ^^ -^^ -
.an. pit.e. Nous voulons, dit-il. que les évêques. mépri-
•sant toute crainte humaine, foulant aux pieds to^te pr".
<ience de la chair, sans égards aux criailleries des méchants
.^uç^vement. sans doute, mais fortement, prennent en ctl
leLéon XIirn'^T' r*'* " ^°"^^"^"* ^^^ prescriptions
. e Lcon XII . dans la Constitution apostolique, Officiorum
'"■ '«««-''«'« (25 janv. 1897 [ Lettres apostolique;, efc t T
p. i04-r27 J ) : Qrte les Ordinaires, même comme délégués dL
S^ese apostok.ue, s'efforcent de proscrire les livres etlutZ
/.'. arracher des mains des fidèles. C'est un droit qii est
;::f.!'^"^-^P-°'-' -ais aussi un devoir qui e's im
A •
'A '
(I) Lettre de Léon XIII à S Ex Mfrr n; n««^
Irsnce, 1884. ^ ' '^""^^' "°"'=«' an, stolique en.
— 360 —
Ce devoir, que nous rappelle si cnergiquement le Souve-
rain Pontife, il est inhérent à Notre charRe apostolique.
Nous avons à garder le troupeau qui Nous est confié, à
défendre la foi catholique contre ce qui peut l'entamer ou
l'ébranler, à protéger les institutions et les œuvres de l'É-
glise contre les attaques injustes, à faire respecter la disci-
pline, et à empêcher qu'on ne mine l'autorité religieuse en
discréditant ses paroles et ses entreprises.
***
Nous voulons remplir ce devoir, comme le veut Pie X.
en toute charité, mais avec fermeté.
Nous dénonçons donc avec énergie la campagne menée
depuis quelque temps par certains journaux publiés à Qué-
bec et ailleurs, contre le clergé, les institutions religieuses,
les enseignements et les œuvres de l'épiscopat. La presse,
qui mène cette campagne, fait œuvre mauvaise, dissolvan-
te, ruineuse de la discipline et de la foi ; elle jette le troubJi
dans les âi.ies, détruit la confiance des fidèles, paralyse les
efïorts des pasteurt , et sème partout l'esprit d'insubordina-
tion et de désordre.
Et comme, parmi les journaux qui mènent cette campa-
gne, il en est deux, La Vif^ie et Le So/eil, qui sont publiés
dans Notre ville épiscopale. Nous jugeons nécessaire de lent
donner un avertissement solennel, de les rappeler avec
fermeté au sentiment de leur devoir, et de signaler à Nos
fidèles les excès de langage et les écarts de conduite ()iie
Nous avons à leur reprocher.
Nous avons longtemps hésité à agir. Nous avons patienté,
espérant que ces journaux, effrayés par leurs propres excès,
avertis par ceux qui en ont le contrôle, ou cédant ;i
la crainte d'offenser les lecteurs catholiques qui forment
leur clientèle, cesseraient leur propagande d'idées malsai-
nes, reviendraient à une pratique plus constante de ces
devoirs du journalisme catholique que les Papes et les évo-
ques ont tant de fois rappelés.
~ '.m —
Noïrelltco TT' '"' ^"""""""-^ paraissent abuser de
Notre silence, et s'éîîarer davanta^^e dans le.irs voies dan
' o.nrne une .nfidélité A Notre cha^e f>astora].< '"^herau n,
*
* *
Nous rappelons tout d'abord l'attitude incorrerlo oue ce
ournaux ont dc'iA nricïf. «M, 1-, <■ "" "'^'-""^•-^'' ^"*- ^ •■>
l'I' "lise en mnf r Jl <î"e«t>on grave des droits de
.inn î T rf'^'nseifïnement. Kt Nous prenons occ-
s.on de ce fait pour <le„,ander à tous nos jcLnalis^^es d
b.en vouloir quand ils discutent de si délices "n est iorf:
nr e':s:::;;r '^^^"T'^^^ ^^ ^^^ doctrine ^1^;::^:
iib ne aoivent/nicme abordei' r^y cni^^fc , • ■
Il y a quatre ans, Nous avons fnnH.'v r / <• <■ ■ , .
au .lcs,rde Sa Sain.e.o l'ieX, .,„i demal^de .,„•",„"
K^er l'opmion sur tous les problèmes d'or.W
social nnlif.-».,^ \ X ^"""'''"'es d ordre économique.
Uîno er a ses lecteurs les j^raves questions qui intére sen e
leur fo. de catholiques, et leur conscience de citoyen"
Comment Notre œuvre a-t-elle été accueillie par les deux
— im —
Bl'll
..
i
ppi
journaux dont nous parlons ? L'un, la l'îgic, a cherché :\
>oulever contre elle les préjujïés, et, avant mOme l'ap[)ari-
tion du journal l'Acliûn Sociale, a pris contre lui une atti-
tude nettement hostile, dont il ne s'est pas d(';parti de|)uis
L. autre, \e Soleil, a rompu un silence assez- significatif et
nrolonfjé, non pour entamer avec V Action Sociale une dis-
cussion qui eût été dans l'ordre, mais pour diriger contre
-elle des attaques souvent injustes et inconvenantes.
Trop souvent il a paru que par de:^'.us les sujets de discus-
sion, l'on visait l'œuvre même du journal, l'opportunité de
sa fondation, le caractère et la sagesse de son iirogramme.
Si de telles intentions ne furent jamais dans l'esprit des
rédacteurs du Soleil et de la yiéfic, il ne fût pas difficile à
leurs lecteurs de donner une telle signification X la violence
-et à l'esprit de leurs articles. Ces deux journaux ont mis,
en effet, à discréditer l'Action Sociale une sorte d'acharne-
ment vraiment pénible et scandaleux. La Vi^trie surtout a
montré dans cette campagne une ténacité et une audace
plus d'une fois mensongère, qui ont dû souvent étonner ses
propres lecteurs.
Nous dénonçons et condamnons cette attitude indigne
-d'écrivains catholiques, et Nous faisons, une fois pour toutes,
nu sujet du journal l'Action Sociale, les déclarations suivan-
tes, dont Nous prions Nos fidèles de tenir compte.
i"—lJ Action Sociale ne vise pas àl'infaillibilité. Dans la
discussion des non i reux problèmes qui se posent chaque
jour, dans l'exposé des faits qui se produisent, ses rédac-
teurs ont une liberté qui n'est limitée que par le programme
du journal, et par les règles de la foi et de la morale catho-
liques. Leurs opinions peuvent donc être discutées ; nous
ne songerons jamais à blâmer ceux qui les discuteront quand
ceux-ci se conformeront eux-mêmes aux règles de la foi, de
la morale et de la discipline catholiques.
2"— C'est Nous qui avons déterminé le programme du
journal, l'Action Sociale. Nous Nous sommes pour cela ins-
piré de la pensée et des directions des Souverains Pontifes,
— 363 -
et Nous avons use d'un droit que les catholiques ne sau-
I .lient contester.
.î — C'est i\ Nous (|u'il appartient de jufjer si ce protjrani-
ine est suivi ou non ; c'est donc :l Nous aussi (|u'il convient
'le s'adresser pour faire, (luand il y a lieu, de justes repré-
sentations. I<:t d'ailleurs, si Nous tenons A user, en cette
inatiôre, de toute notre autorité. Nous avons aussi à cœur
(l'exercer toute Notre vigilance, 't quand d'autres journaux
laissent entendre, dans des a ticles suffisamment clairs, ciue
Nous ne remplissons pas Notre devoir, ou que même ils en
ippellent contre Nous au tribunal incompétent de l'opinion
:)ubliqùe. ils commettent au moins une impertinence indi-
gne d'un journal catholique ; ils témoignent qu'ils mécon-
naissent la nature de l'œuvre que Nous avons fondée ; ils se
mettent en contradiction avec les, .régies disciplinaires si
sages et si précises que le Saint-Siège a souvent rappelées
;iux journalistes catholiques.
Nous avertissons aujourd'hui ces journaux et ceux qui les
dirigent que Nous entendons à l'avenir défendre Notre œuvre
et Notre autorité contre les insinuations malveillantes et les
attaques injustifiables qui tendent à discréditer l'une et
l'autre dans l'opinion des lecteurs.
4" Il Nous plaît de donner ici un témoignage de Notre
satisfaction aux rédacteurs de \' Action Sociair. Nous sa-
vons au nr lieu de quelles difficultés ils ont à faire l'œuvre
<iue Nous leur avons confi.;e; combien cette œuvre est
délicate dans un milieu comme le nôtre, où bien peu d'es-
prits sont préparés à comprendre qu'un journal quotidien
peut être mdépendant des partis politiques ; aussi Nous
ne pouvons que louer la bonne volonté et l'esprit vraiment
catholique qu'ils apportent dans l'accomplissement d'une
tâche aussi laborieuse que nécessaire. •
Telles sont les déclarations que Nous jugeons opportun
de faire aujourd'hui au sujet du journal l'Action Sociale,
déclarations que provoque depuis longtemps l'attitude con-
damnable du Soleil et de la Vigie.
***
— 364 —
Hn rnômo temps qu.. Nous avons iouclé VAc-^,o» Social.
CathoU<,ur,Hon^ avons (±,,h\\, .sous !.. litre de Denier de U
t res.e ( alkolitiue, une .ju^te annndie A faire duns tout.-
les etïhsoH de ce dioc.Ns^. ICn étul.l,ssu„t c:ett<, .x.uvre, Nou-
avons a«. dans J.i sph,N,e de Notre autont<< disciplinaire e
Nous avons ,>nsé un acte dont nu vrai catholique ne saurai
suspecter les inleniions et contester |■oppor(unit.'^
<.'r, ■■•s .leux journaux <:i-dessus mentionnés se sont permi-
à plusieurs reprises <io jeter sur le Dnmr de ta Près,
Calkohcfue des soupçons ou des sarcasmes dont l'injure
apn^s être mont,':e jusqu'à l'autorité- reli^neuse, est retom'
b.rH.« en scandale sur les f.d,^Ies. I,a ^Ù^V surtout a public ;
propos de cette œuvre, établie par mandcn.ent é()iscopàl
des ar icles peri.des et scandaleux. Nous signalons simple-
ment les suivants: Une cnkhe dorée sur t,.u.che '
(20 janvier ,9,0) ; Sans malice " (3 février ,9,0) • " l'é-
'"l>le éniume -^(,5 mars 19.0). De tels é.-ri(s déshonorer,^-
une plume catholique et méritent la réprobation de to-r
lecteur qui «arde encore, avec le sens chrétien, quelqu.
respect de l'autorité reh^'ieuse. - '
***
Nous dénonçons aussi et condamnons la campa.rn,
mjuste, déloyale, menée dej.uis quelque temps contre no^
maisons d'éducation par les mômes quotidiens de Québec
D.riRée d'abord contre les chers l<rères. que l'on a fausse-
ment accusés de faire une sorte de propatjande politicpu
aupr<^s de leurs elùves, cette campatïne se poursuit aujonr-
d hui contre nos séminaires et nos coHùkcs classiques.
S'arropeant le droit d'interpréter les documents pontifi-
caux, ces journaux ont visiblement insinué «,ue les évêque^
manquaient eux-mêmes d'en appliquer les pre.^criptions :
nos maisons d'éducation. Des journalistes cathobque.
avant -l- s'enter en juges ue l'épiscopat. feraient bien de
méditer ces paroles de Léon XIII : " Non, ,1 ne faut aucu-
nement supporter que des laïques, qui professent le catho-
860 —
•r.sme. en Viennent jusou'à s'arroger ouvertement, dans
les colonnes d'un journa'. le droit de- dénoncer et de criti-
quer, avec la plus «rande licence et suivant leur bon plaisir
toutes sortes de personnes, sans en excepter les évêques. ei
croient qu'.. leur est permis d'avoir en tout, sauf en ce qui
regarde la foi. les sentiments qu'il leur plaît, et de juper
tout le monde à leur fantaisie" (i).
Ces paroles. Nous pouvons malheureusement les appliquer
avec une trop grande vérité aux journalistes, qui. pendant
ces dernières semaines, en invoquant des lettres pontificales,
dont Ils ont dénaturé le sens exact et rigoureux, et s'ap-
puyant sur des rapports controuvés. ont voulu faire la leçon
aux éveques. ont décrié indistinctement le clergé, nos insti-
tutions d'enseignement, et jeté la défiance dans l't-sprit des
pc-res de famille.
Nous croyons donc opportun de rappeler aujourd'hui ,,«,-
l<ïs collèges et les séminaires sont placés sous notre direction
immédiate, et que c'est à Nous, et non au public trop facile-
à préjuger, que l'on devra s'adresser «,uand on croira devoir
siunaler des abus qu'il faudrait réprimer. C'est à Nous
M";mcombe le devoir de la vigilance doctrinale et discipli-
naire sur ces maisons, et c'est à Nous Missi qu'il appartient
d appliquer les directions pontificale i les peuvent <on-
cerner. Des journalistes catholiques vu devraient pas igno-
rer ces règles élémentaires de la discipline de l'Eglise et
Nous avons l'esr^ ,và l'avenir ils sauront s'y confonner.
Vous savez. N. T. C. l'\, avec quel zèle actif et j.ersévé-
rant se poursuit dans notre diocèse la campagne de tempé-
rance Cette campagne qui intéresse si hautement la mo-
rale chrétienne a été entreprise par l'autorité religieuse, et
elle a reçu le concours d'un très grand nombre de citoyens.
C est évidemment le devoir d'un j.,urnal catholique de
seconder un tel apostolat, d'y travaille- non pas d'un*.
(J) Lettre de Léon XIII à Mgr Meignau, ; ■!'*'■
— «66 —
façon quelconque, avec , toutes sortes de reî^triçtions que
peuvent suggérer l'intérêt ou les vues personnelles, non pas
surtout en contrecarrant les directions épiscppales, mais en
suivant le programme tracé par l'autorité diocésaine.
Or. bien loin d'en agir ainsi, la Vigie a pris sur cette
«rave question de la tempérance une attitude scandaleuse
<iue Nous condamnons. Nous rappelons, ici, pour le flétrir
comme il le mérite, l'article odieux que ce journal publiait
le 21 janvier 1910, sous le titre : " Un exemple àsuivre ".
Cet exemple, que le journaliste avait l'audace de proposer
aux échevins de Québec, c'était l'exemple de la résistance
Ace qu'il appelait le "système de terrorisme religieux"
mis en vogue chez nous.
Un tel article, et combien d'autres inspirés par un sem-
blable dessein de discréditer les directions épiscopales, ne
sont propres qu'à faire du mal. qu'à paralyser les inflùen-
-ces généreuses qu'ils combattent, et à compromettre le suc-
cès même de la cause que Nous essayons de faire triompher.
* *
Tels sont, N. T. C. F., les principaux griefs que Nous
avons cru bon de vous signaler.. Quand des journaux rédigés
^t lus par des catholiques s'écartent ainsi des voies du jour-
nalisme catholique et donnent le triste exemple d'une criti-
que malsaine ; quand plus d'une fois, par leurs articles
tenda' -ieux ou mensongers, ils sèment le scandale dans nos
populations catholiques, leur lecture devient un danger
pour les fidèles, et contre ce danger Nous avons le droit et
le devoir de prémunir les âmes confiées à .Notre sollicitude
liastorale. Nous Nous en tenons aujourd'hui à un grave et
solennel avertissement. Nous avons assez de confiance
<lans la bonne foi et le sens chrétien de ceux qui contrôlent
les deux journaux ci-dessus désignés, pour espérer qu'ils les
mettront dans la voie droite, les empêcheront de retom-
ber dans d'aussi regrettables écarts, et Nous épargneront
la douleur de recourir, pour protéger les âmes et défendre
— 367 _
Notre autorité. ;\ langueur de la discipline ecclésiastique.
Nous prions les directeurs et les rédacteurs de ces jour-
naux de bien lire et médiler ces paroles que Léon XIII
adressait à d'autres fidèles, et qu'il convient de leur appli-
quer aujourd'hui. " Il faut regarder, dit Léon XIII, comme
manquant ;\ ces devoirs d'obéissance et de respect à l'KgH-
se. non seulement ceux qui repoussent ouvertement et en
f:u-e l'autorité de leurs chefs, mais tout autant ceux qui s'v
montrent contraires et hostiles par d'astucieuses tergiver-
sations et par des voies obliques et dissimulées. La vertu
vraie et sincère de l'obéissance ne se contente pas des paro-
les : elle consiste surtout dans la soumission de l'esprit et
de Ja volonté. " (i)
N. T. C. F., Nous avons plus d'une fois remercié le ciel
d'avoir confié à Notre soin des âmes si pénétrées encore des
vertus de l'esprit chrétien. Nous ne voulons pas que .sous
Notre garde la religion de ces âmes .soit amoindrie ou expo-
sée à des influences dangereu.ses. Nous les défendrons à tout
prix contre ceux qui pourraient leur être nuisibles.
Nous vous l'avons déjà rappelé, et votre ^e^^riénce de^
choses de la vie sociale contemporaine sufifife^ir vous en
avertir, c'est par la presse que notre.peuple ca«a;dien sera
perverti, s. jamais il doit l'être. Ce sont les mille\oix de la
presse qui ont soufflé sur d'autres pays, d'abord l'esprit de
discorde et d'insubordination, puis les erreurs, les doctrine,
dangereuses qui ont séduit les âmes et les ont éloignées de
1 l'-fïlise de Jésus-Christ. A Dieu ne plaise ,jue de telles
entrepri.ses puissent jamais réussir dans notre pays que de
tels malheurs puissent affliger nos populations chrétiennes :
Quant à Nous, Nous ferons tout Notre devoir pour empê-
cher de s introduire dans ce diocèse le journalisme irrespec-
tueux de l'autorité religieuse, et destructeur de la conscien-
ce catholique. Selon les prescriptions an Motu proprio de
I le X, du 1 ' septembre 1910, Nous surveillerons avec une
(!) Lettre de Léon XHI ii Mgr Meicnan. i8S)-\
— 368 —
particulière diligence tous les écrits, et plus spécialement
les journaux qui seront distribués à Nos fidèles. Nous
lîommes sûrs que tous les catholiques soucieux du bton ordre,
soucieux par-dessus tout de voir ici se perpétuer la foi et
la piété des ancêtres. Nous rendront facile et consolant
l'accomplissement de ce devoir de Notre charge pastorale.
Sera la présente Lettre Pastorale lue en entier, et sans
aucun commentaire, au prône de la messe de toutes les égli-
ses et chapelles où se fait l'office public, et en chapitre dans
les communautés religieuses, le premier dimanche après sa
réception. •
Donné à Québec, sous notre seing, le sceau du diocèse et
le contre-seing de notre Secrétaire, le quinze février, mil
roeuf cent onze.
t Louis-Nazaire. Arch. de Québec.
Par mandement de Monseigneur.
EUG.-C. LAFLAMME.ptre^
Secrétaire.
Sb&
seigneur.
(N° G8)
CrKCUJ.AlKE AU (!LEUGÊ
Archevêché de Qiiéhec,
le i6 avril 1911.
Bien chers Collaborateurs,
Mous ne pouvons rester indifférents au triste spectacle
nue donne au monde catholicjue le pouvoir usurpateur qui
fête cette année, en Italie, le jubilé de son établissement
officiel. C'est surtout un devoir de piété filiale, pour nous,
de nous associer à l'immense douleur qui étreint le cœur de
Notre Très Saint Père, et de faire monter vers lui l'hom-
mage réparateur de nos protestations indignées et de notre
indéfectible dévouement à la Chaire Apostolique.
Il plaît aux ennemis de l'Eglise et du Pape de commémo-
rer par des manifestations et des réjouissances scandaleuses
le cinquantième anniversaire de la fondation du royaume
d'Italie. Inspirés par une haine aveugle et cruelle, ils veu-
lent humilier davantage l'auguste prisonnier du Vatican
en célébrant comme un bienfait l'acte inique qui l'a dépos-
sédé de ses biens et qui a préparé sa dure captivité. Ces
insensés glorifient comme un triomphe national l'unité qui
m
il
- 370 —
fut le fruit d'un attentat sacrilèfïe, et ils honorent comme un
haros le souverain qui s'abaissa au vilain rôle de spoliateur
et qui. par la plus manifeste et la plus inique des usurpa-
tions, mit sur son front un sti-mate infamant, et sur l-i
couronne (lu'il portait une llétris.sure ineffaçable.
On se souvient de (,uelles réprobations fut alors enveloppé
•usurpateur piémontais. Un douloureux émoi étreiynit tous
es cœurs des enfants de l'E,Lîlise. Dans un superbe élan de
toi et de sacrifice, qui fit son-er aux Croisades, des braves
accoururent, messagers de presque toutes les nations ratho-
.ques. et voulurent faire de leurs poitrines un rempart aux
Ktats pontificaux. Hélas ! malgré des r-rodi^es de valeur
Ils furent défaits et \-irtor-b:„„nanuel put être proclamé
roiditabe.
C'était l'heure de la i.uissance des ténèbres. L'esprit du
mal triomphait. Le Christ Roi se livrait de nouveau dans
la personne de son Vicaire, aux judas et aux Pilâtes dont la
race paraît être immortelle. Une fois encore le divin cruci-
he. qi-i ne meurt plus, prenait son diadème d'épines, char-
geait sa croix et gravissait le Cah aire !
C'est ù raviver de tels souvenus que s'applique aujour-
d hui la juiverie maçonnupie <iui prétend ré-ner sur Rome
Llle prend un i-noi)le plaisir à remuer ces hontes de l'his-
toire et se fait .^doire d'insulter à la douleur majestueuse et
impuissante.
Mais, dans l'a-itation fébrile que met l'impiété :\ clamer
ses triomphes et à faire api.el :\ l'opinion publi(|ue, il est
facile d'apercevoir les craintes et les terreurs môme d'un
vain(,ueur mal afferm. dans sa victoire, et (,ui redoute
encore plus qu'il ne hait, l'ennemi (ju'il n'est pas sur
d'avf)ir définitivement vaincu.
Il y a plus de faiblesse (,ue de force dans le frémissement
convulsif (jue la haine donne à ces fêtes. On sent bien que
le vrai prestij^rc. à I^ome. ra.vonne du \'atican et non du
(Juinnal. C'est par la concmète des âmes (|ue s'affermit et
(pie dure le pouvoir ; et l'on ne concjuiert pas les âmes en
'Î71 _
volant des rovaiirnes. Pie X restf Anr,n i
A la fois Pontife et Roi , ar ^ 1 ^ r/'"' '°"'"''"'"''
1 11- ' ' ^ ^""^ '^'^ titres diie DeiiVf-nt
donner le ,lro,t divin et le dro.t h.unain. ^
C'est en effet, le Christ U.i-.nèn.e. kui unn.ortel des siè-
cii.itale de son royaume sur la terre. ccessturs.
I":t pour que cette capitale soit bien soustraite au hasard
dessus des convoitises hun.aines. voici c.ue des rois
^".des par l'espr.t de Dieu, assurent sa perpétuel e i^o'
lu rrt:^'r^"^"'^^^"'^-^^^-'^•'-'-'^^.
l"e. en toit roit et en toute liberté, ils consacrent au
-rv.ce exclusif du chef visible de PK-^lise Rome d i
centre du monde catholique, de par l.t^n^^hk^
^i^r o^rd^:;; r'"^- ^'^^*^"- -^ -^ -^^ ^^- ^-l^--
"l'ie. pu le droit humain se met au service du droit Hfvin
a capitale des Etats pontificaux. De la sort . eUe stt x
fois sacrée et deux fois intan^nble.
>^tors et méchants, toute l'ambition sournoise et avide
' >.n monan.uesans scrupules, pour tent.r co tre l Ché
Voilà les douloureux événements que l'on veut auiour-
nr dan^ l'h' r^"^ '-'''''^ "--^- dansl'opiniliTX
ttentats inV T '?"""' ^'^"'^^ d'approbation, deux
|U tentats infâmes .- le vol des Etats pontificaux pour créer
Un succès temr)oraire a bi*-" nn enharH.V i
|)^i ennarair ics usurpateurs
P'ff
— 372 —
dans leur dessein ; mais la conscience publi(|ue n'a pas
cessé de les coiidnmner. Kt V()ih\ pounjiioi les peuples, dans
leur ensemble, ne s'associeront i)oint à la joie malsaine de
ce jubilé.
Quant aux catholiciues, ils na peuvent y voir (lu'une pro-
vocation injurieuse au Souverain Pontife et ii l'Kjîlise. Ces
fêtes jubilaires ont visiblement pour objet de mettre davan-
ta^'e en relief le triompbe de la force sur le droit, et de tour-
ner en dérision le titre de roi auquel le pape a droit et (|ue
les fidèles aiment à lui décerner.
Témoins attristés de ces cruelles provocations, nous ne
pourrons nous empêcher de songer à une scène douloureuse
entre toutes de la passion du Sauveur. Afin d'insulter à son
titre de roi, et j^our mieux marcjuer leur joie d'avoir pu met-
tre la main sur ce rival de César, les bourreau.x de Jésus,
après l'avoir accoutré en roi de comédie, se prosternaient
devant lui et lui jetaient avec leurs horribles blasphèmes ce
salut dérisoire : Roi des Juifs, nous te saluons !
Il peut paraître plaisant aux bourreaux qui ont dépouillé
le pape de se moquer de son titre de roi de Rome. Leur
amusement pourrait bien être de courte durée. La passion
du Christ a eu un lendemain que n'avaient prévu ni César
ni son Procurateur de Judée. Les fêtes jubilaires, où paraît
vouloir se consommer la haine des ennemis du pape-roi,
auront aussi un lendemain que ne prévoient pas ceux qui
mènent ces odieuses manifestations.
Les fid<' enfants de l'Eglise ne doivent donc pas se
laisser abai lie ni décourager par ces triomphes éphémères
Assurément, ils ont raison d'être affligés. Blessés dans leurs
plus nobles sentiments, humiliés dans leur fierté de catholi-
ques, atteints dans leur filiale et tendre affection pour celui
que leurs c(Lurs plus encore que ]-;urs lèvres nomment Très-
Saint-Père, ils ne peuvent se défendre d'une vive et pro-
fonde tristesse. La grande douleur, qui voile l'âme du Père
f:ommun, enveloppe dans une même étreinte les âmes
— .'^73 —
|ie tous ses enfants. Et cette universalité de la douleur est
la plus éloquente réponse aux provocations de l'impiété
comme elle est aussi le plus beau, le plus consolant hom^
PonTiff '^'"'^^*^'" ^"' f^"^^^^ "^«"ter vers le Souverain
Mais cette commune affliction ne saurait ébranler nos
esr.erances. Pour rassurer ses apôtres et les fortifier contre
les défaillances de leurs cœurs, le Maître leur disait " Aye'^
confiance, j-ai vaincu le monde. " Cette parole, vérifiée par^
vm,n siècles d histoire, elle retentit encore aujourd'hui à
nos oreilles, et, dominant les clameurs dont s'épouvantent
les pusillanimes, elle apporte aux vrais disciples de Jésus-
Chnst le courage qui garde les âmes hautes et fait les espé-
rances immortelles.
Les fidèles de notre diocèse seront heureux, sansdoute.
de se joindre à la grande famille catholique pour dire au
Souveram Pontife leur filiale sympathie, et la part très
grande qu ils prennent A sa douleur. Voici quelle est notre
volonté à ce sujet : «^ "une
1 - Avec la présente lettre, vous recevre;c un document
q.ie nous nous proposons d'envoyer au Très-Saint-Père
C est une protestation contre les insultes à la papauté, une
solennelle affirmation des droits du Pontife romain, ^t un
respectueux témoignage de soumission et d'attachement au
Samt-Siege. Vous êtes priés de donner lecture de ce docu-
ment et de notre lettre circulaire, au prône de votre messe
paroissiale, le premier dimanche après leur réception.
2 -- C'est notre désir que tous les fidèles du diocèse, hom-
mes. femmes et enfants, apposent leurs signatures au bas de
ce document. Vous verre, donc à recueillir ces signatures
vLhé """"'"^"'^ '^"' '^^^'■d au Secrétaire de l'Arche-
3 -Nous voulons qu'une Communion réparatrice, aux
fidèles, et que l'on donne à cette communion le plus de
I ., .
»
— 374 —
solennité possible. Nous fixons la date de cette communion
générale au premier vendredi ou au premier dimanche du
mois de juin.
Veuillez agréer, chers collaborateurs, l'assurance de mon
entier dévouement en N.-S.
i L.-N. Arch. de Québec.
Hl'j
A SA SAINTETÉ
r.E PAPE PIE X
Très Saint Père,
L'année mil neuf cent onze se présente aux regards
catholiques avec un cortège de dates et de visions lugubres.
ICIle rappelle au monde chrétien l'audace sacrilège par
la<iuelle. il y a cinquante ans. un monarque ambitieux et
spoliateur osa usurper une couronne qui, pendant tant
de siècles avait orné le front et symbolisé la puissance
civile du Vicaire de Jésus-Christ.
Klle évoque k souvenir des menées ténébreuses, des com-
Phc.tes hypocrites, des résolutions et des combinaisons
machiavéliques dont l'effet allait être d'arracher, lambeau
l>ar lambeau, au Souverain Pontife son domaine temporel
et de le constituer lui-même prisonnier dans un coin de la
ville de Rome.
Il y a là, nous le savons, pour les ennemis de l'Eglise par-
tout où ils dominent, l'occasion de vives et bruyantes réjouis-
sances. Ce doit être, pour les amis de l'ordre et du droit en
quelque pays qu'ils habitent, le signal d'un redoublement de
toi dans la Providence divine, de confiance et d'espérance
dans les destinées immortelles du catholicisme et dans le
triomphe final des revendications du Pontife romain.
L'Eglise à laquelle nous sommes fiers d'appartenir est
une société parfaite et autonome. Cette autonomie, dont
Dieu ui-meme l'a dotée et qui fait partie de ses attribu-
tions les plus essentielles. exifTP qmp =r^p o,,*^,;*.^ ^>^^.^^^.
. - — 4 — ....1. ,i!,it'iii'_ 3 cxercc
- 'iH\
non d'une manière ciuelconque mais dans des conditions
d'une pleine et entière liberté. Le Pape, par cela même
qu'il est le Prince des peuples et qu'il étend sur toutes les
tètes le sceptre de sa souveraineté, ne doit dépendre d'au-
cune royauté terrestre.
C'est pour garantir cette indépendance nécessaire ijue
s'était de bonne heure, par un concours d'événements pro-
videntiels, constitué en Italie l'Htat Pontifical. Et c'est
l)our maintenir ce domaine traditionnel (pie, tant de fois et
contre les plus ardentes convoitises, l'influence du Pape et
celle des Princes les plus chrétiens se liguèrent en coalition
f,Morieuse.
Nous regrettons de le constater : ce sera la honte du di\-
neuviéme siècle d'avoir laissé se perpétuer, par lâcheté,
par intérêt ou par mépris, l'attentat (pii mit fin non pas
sans doute aux droits imprescriptibles du Saint Siè},'e, mais
aux possessions territoriales dont il jouissait. Un grand
crime a été commis, dont le souvenir pèse lourdement sur
ses auteurs et dont la contagion, de révolte en révolte, ne
peut qu'être fatale il la société tout entière.
Pour prévenir ce crime. Très Saint Père, le Canada
catholique se fit un devoir et une gloire de porter il l'armée
épuisée de Pie IX le secours généreux de sa foi et de son
courage.
Pour protester contre l'injustice commise, nos évoques
organisèrent les manifestations, les plus solennelles ; hom-
mes d'Kglise et hommes d'Etat, rivalisant d'éloquence,
exhalèrent tour à tour la même plainte et firent monter
vers le trône papal les mêmes expressions de sympathie,
les mômes témoignages d'amour.
Ces plaintes et ces regrets, les catholiques du diocèse de
Québec —clercs et laïques, pasteurs et fidèles— sollicitent
humblement la permission d'en renouveler aujourd'hui :\
Votre Sainteté l'expression respectueuse et douloureuse.
Nous comprenons en effet. Très Saint Père, quelle situa-
tion de plus en plus pénible est faite au chef de l'Eglise.
eue, mais
— 377 —
quelles appréhensions préoccupent son esprit. <,uelles
angoisses etrc^nent et brisent son cœur.
Ncjn seulement on l'a clé,.o„ilI.:. de ce patrin.oine sacré
.'.us htats et presque dans l'enceinte de sa ville épiscc-
':tl^ .1 est contraint d'assister au trion,phe insolent de fin-
'Hic puissante et .naîtresse. Na.M.cTe encore. Trc.s Saint
Içre. une vo.v msultan.e. partie du Capitole. s'éleva.t s
■M. ^ vos oredies et créait dans tout Punivers catholic,ue un
vaste courant d'indi{,'nation. ^ '<|ue un
C'est c,ue. PcTe hien-aimé, vous êtes vraiment pour nous
ou ce ..e ce heau nom ccnnporte. Vos peines^cna ^^^^^
unes, vo douleurs sont nos douleurs; a„x prc'..., .upa-
ons de votre c^-ceur paternel répondent par une connnuu,-
.on m m,e les sympathies franches et profondes de nos
âmes hliales et dévouées.
Ce dévouement, nous en déposons aux pieds de Votre
Sainteté le tcn.o.^na^'e ému. Et pendant que tant de chré-
t.ens. oubheu.v des bienfaits sans nombre reçus par la P.
i;a..te et par i'E.dise. abandonnent in.aatement l'une et
aure. nous, catholiques de cette province française de
Uucbec et de ce diocèse londé parle Vénérable Fran,-,.^
<ie Laval, voubns autant qu'il dépend de nous, con.pen e
cette m,ratitude et protester de notre fidélité inv.oh blé"
Siej,-e du bienheureux Pierre.
Vous êtes Très Saint Père, le Docteur infaillible pl-ué
au sonmiet de l'humanité pour lui montrer, d'une ma n!
vente bienfaisante, et de l'autre, l'erreur perfide et mal-
saine. De toute la force de nos es.rits dociles, nous adh^-
on a vos enseignements lumineu.v. et nous repoussons les
doctrines erronées, de quelque nom qu'elles se parent que
o r vi.„,„,, ,, ^^^^,.^ clairvoyance ne cessent de dé
— 378
Vous êtes le chef d'une |.:«lise ,,„e vous dirijjex aver
sagesse selon les .ternels princii.es .lu ..rcit rt selon les
hesou.s sans cesse renaissants d'une sori.'té m.oImL et , ha,,-
K'eante Nous acceptons. Très Saint l'ère, vos instruc lions
e vos directions dans le sens précis où elles sont données
et avec toutes les conséquences nécessaires «.u'elles en-
trament.
Vous êtes le So.iverain spirituel ,,ue Dieu a constitué
pour nous Kuider et A .,ui sa souveraineté n.én.e fait un
devoir d'exiger qu'on ne jréne en rien et sous aucun pré-
texte m ses relations ni ses attitudes. Avec vous. Très Saint
I ç-re. nous réclamons et nous ne cesserons de réclamer Tin-
dei.endance juridique dont Votre autorité a besoin et le
moyen spécial qui seul peut assurer cette indépendance
souverame.
Dieu tient en ses mains le cœur des hommes et la ch'iîi.f
des événements. Nous le prierons ionc. particulièrenuPt
cette année, de hâter par son intervention toute puiss-.nte
e jour heureu.x oii l'Kjrlise et son chef pourront jouir d'un.,
liberté féconde et user de cette situation désirée pour le
|)lus trrand bien des peuples et de l'Italie elle-même.
Daifjnez. Très Saint Père, répandre sur le clergé et les
hdeles de Québec vos bénédictions les plus précieuses et
agréer les sentiments de soumission sincère, de resi.ect pro-
fond, de vénération affectueuse dans lescpiels nous enten-
dons demeurer toujours inébranlablement attachés à Votre
personne au^aiste et à l'autorité surnaturelle .,ue Votre
w^amtete représente si dignement ici-bas.
liiiuez avec
l't selon l(s
>ilf et cliaii-
instriK (ioiis
Mit cloiifiijes
iu 'elles en-
a constitut'
-•me fait on
aiuutj [>rt'-
Tn's Saint
::laii,er l'in-
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— 379 —
(N* 69)
CriiCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
le lo mai 1911.
I. Catéehismoot communion des enfants
n. Règlement de la Société .k Tempérance.
IH. C-tn.n.tion à l'Action Sociale Catholi,ne pa. les associations et confé-
'v: Rrur;:t:îe'- '■ ^-«-^--'— -^•^^-iondesma..ia«es.
Bien chers Collaborateurs,
I
..réc-ser aujourd'hui ce. ts^ ic ' et de^^v^ tL:: T
:refL— ;lxi=:-----
L'application du H^rrof „?> .,>-_-/«x. . . ,
r-.r ne . aiiuic point à la première
380
communion. Celle-ci n'est plus, désormais, que la première
étape sur une route assez lonj,aie, où l'enfant aura besoin,
presque ;\ chaque pas, d'être éclairé, soutenu, guidé, par
ceux qui ont charge de son âme.
Pour vous aider dans l'accomplissement des devoirs très
graves, qui résultent pour vous d'une situation un peu nou-
velle, je me propose de vous dire ici dans quel cadre et selon
quel plan général devra être donné aux enfants l'enseigne-
ment catéchistique, et quels seront le mode et la fréquence
des communions solennelles ou générales d'enfants.
ENSEIGNEMENT CATÉCHISTIQUE
iV
Le catéchisme peut et doit s'enseigner à la maison, à
l'école et 'X l'église.
I. A la maison. — Le foyer domestique est la première
école de l'enfant. Ses premiers maîtres sont les parents qui
ont charge de son corps et de son âme. Au père et à la mère
incombe le devoir d'enseigner à l'enfant les notions reli-
gieuses qui lui sont nécessaires pour éclairer sa conscience
dans le premier usage de sa liberté, et pour le mettre en
état de recevoir avec fruit les sacrements de Pénitence et
d'Eucharistie. Cet enseignement doit embrasser les formu-
les de prières, qui donnent à la piété son premier aliment et
à l'âme ses premières ailes pour monter vers Dieu, et, de
plus, les vérités chrétiennes dont la connaissance est néces-
saire de nécessité de moyen.
Plus que jamais, il importe que les parents comprennent
bien et remplissent exactement la tâche si grave qui leur
est imposée par la nature et par Dieu. C'est une obligation
personnelle, dont ils ne peuvent se déchargf i sur personne,
et qui réclame de leur part une consciencieuse application.
MM. les curés ne manqueront pas de revenir souvent,
d'insister sur cette obligation, d'en faire connaître la nature
et la gravité. Ils s'assureront, de la sorte, dans la personne
381 —
des parents, des auxiliaires indispensables pour la formation
chrétienne des enfants.
2. A l'école. -Mais c'est à l'école, évidemment, que l'en-
fant trouvera les moyens de développer et d'éclaircir des
notions qui n'ont pu être qu'ébauchées à la maison. Grâces
a Dieu, la science reli^^neuse et la science profane n'ont pas
divorcé, chez nous. On admet pour l'enfant le droit ric^ou-
reux à recevoir de ses maîtres la connaissance des vérité'i de
la foi en mûme temps que celle des vérités naturelles On
sait que l'éducation qui ne s'éclaire pas principalement au
toyer de la lumière divine est une éducation stérile et pres-
<iue toujours périlleu.se. Voilà pourquoi le catéchisme tient
un ran.tî d'honneur parmi nos manuels scolaires Voilà
pourquoi aussi nos instituteurs et nos institutrices sont les
SI utiles et les si dévoués collaborateurs du prêtre dans l'^n-
sei^'nement de la religion.
Ce rôle est honorable et très bienfaisant quand il est
assume par des catholiques dignes de le remplir. Je me plais
;\ reconnaître que l'enseignement du catéchisme, à l'école
trouve presqu. partout les maîtres qu'il lui faut- et j'en
bonis le ciel. Je me hâte d'ajouter que c'est un devoir pour
le cierge paroissial de donner à ces maîtres, dans l'accom-
plissement de leur tâche, toute l'assistance qui leur est
nécessaire et tous les encouragements qu'ils méritent.
Le pasteur est gardien de la foi et il a l'obligation grave
d en procurer le bienfait à toute, les âmes qui lui sont con-
fiées. C'est donc son devoir plus encore que son droit de
contrôler, de diriger, d'encourager l'enseignement religieux
que reçoivent les enfants dans sa paroisse. Pour u.ser de -e
droit et remplir ce devoir, il doit évidemment s'astreindre\
visiter régulièrement les écoles.
Quelle fréquence convient-il de donner à ces visites ? II
■ne paraît difficile d'exercer sur les classes de catéchisme
un contrôle sérieux et pratique si l'on ne fait pas, une fois
par mo,s, une visite d'au moins deux heures à chaque école
I ar cette visite mensuelle le prêtre peut se tenir au courant"
in"*
382 -
1
i
garder contact avec les maîtres et les élèves, combler à
temps les lacunes qu'il constate, donner à propos les con-
seils jugés utiles, se rendre compte des progrès réalisés-
Aussi, je veux que, dans toutes les paroisses et pour tou-
tes les écoles où la chose est possible, la visite du curé ou
du vicaire ait lieu tous les mois.
Si l'étendue de la paroisse et le grand nombre d'écoles
qui s'y trouvent ne permettent pas, ou rendent trop oné-
reuse, la visite mensuelle, on devra visiter chaque école au
moins une fois tous les deux mois.
Il n'est guère possible de définir exactement le pro-
gramme de ces visites. Je crois, cependant, utile d'indiquer
les points essentiels suivants ; (.a) se bien enquérir de l'as-
siduité des enfants à fréquenter l'école, et des raisons don-
nées pour justifier les absences, afin de pouvoir remédier au
mal, s'il y a lieu ; (/O interroger les enfants, pour se rendre
bien compte des progrès ou des lacunes de leur savoir caté-
chistique ; (r) faire les reproches, donner les encourage-
ments, distribuer les récompenses mérités ; {d) employer
quelques minutes à expliquer une ou deux questions de
catéchisme qui paraissent avoir été spécialement négligées
ou mal comprises.
Le zèle de chacun et les circonstances suggéreront ce
qu'il conviendra d'ajouter à ce programme pour le complé-
ter, et pour assurer l'intérêt et l'efficacité des visites. Le
pasteur aura soin de s'y montrer charitable et bon dans
toutes ses remarques, et de faire son possible pour soutenir
le prestige des maîtres et maîtresses.
Ce qu'il importe surtout de bien comprendre, c'est que
de telles visites sont indispensables pour le fonctionnement
de l'enseignement catéchistique, et qu'elles doivent devenir
une des fonctions régulières du ministère paroissial.
3. A l'église. — Il ne suffit pas que le prêtre aide, encou-
rage et contrôle les leçons de catéchisme qui se donnent
à l'école. Son ministère lui impose la tâche de rompre lui-
— 383 —
même et de distribuer de ses mains le pain de la doctrine
• nie réclament les enfants des hommes. Personne ne peut
le rem{)Iacer dans cet office. Les collaborateurs si utiles
qu'il trouve à l'école et à la maison ne lui enlèvent rien de
ses obligations et de ses responsabilités.
MM. les curés redoubleront donc de ;;cle et de ponctualité
pour donner, â l'église, l'enseignement catéchistique qui
devra continuer et compléter celui de l'école. Voici, à ce
sujet, quelques directions pratiques au.xciuelles on voudra
l)ien se conformer aussi exactement que possible.
a) Catéchisme chi dimanche. - L'obligation de faire une
heure de catéchisme tous les dimanches est maintenue du
moins dans son esprit, sinon dans la lettre. Voici ce que
nous entend'-«ns r\ ce sujet.
MM. les curés sont tenus de faire, au cours de chaque
année, dans l'eglise, ou dans une salle qui en tient lieu, au
moins cinciuante heures de catéchisme.
Ce catéchisme doit avoir lieu le dimanche, à l'heure qui
paraîtra la plus convenable.
Toutefois, pour les mois de novembre, décembre, janvier
Février, mars et avril, j'autorise le curé à remplacer le caté-
chisme dominical par des catéchismes faits sur semaine •
soit une fois par semaine i)endant une heure, soit une fois
par mois, pendant quatre ou cinq heures. Il est bien en
tendu que toutes ces heures doivent erre consciencieuse-
ment employées à l'enseignement catéchistique, et non à
confesser les enfants et à les préparer à la communion.
Formeront l'auditoire obligé de ces catéchismes tous les
enfants communiants qui n'ont pas encore subi avec succès
1 e.xamen final. On s'efforcera d'y amener aussi les enfants
plus âges, surtout pendant l'année qui suit leur communion
solennelle. Si les catéchismes se font 'e dimanche, il faudra
y inviter fortement les grandes personnes.
Jusqu'à nouvel ordre, on se servira, pour ces catéchismes
du manuel actuellement en usage et approuvé pour la pro^
vince ecclésiastique. ^ h ^
— 384 —
b) CtJfirhisvw préparatoire à l'examen final. —Chaque
année, à l'époque fixée dans le passé pour les catéchis-
mes de i)remière communion, le curé devra appeler tous
les enfants qu'il juj^era suffisamment préparés, et leur
donner des leçons spéciales sur l'ensemble des vérités con-
tenues dans le catéchisme. Cet enseiy;neinent ditrera quatre
semaines consécutives, et il faudn y «nployo; au moins
quatre- \inf4ts heures en tout. Il tu-ndiu lieu du catéci "sme
qu'on avait l'habitude de faire pour piéparer la p>eMiière
communion. Pour y être arhnis, le.-, -..'nfants devront iivoir
au moins dix ans révolus. Dans cc=; limites, on tiendra
compte du degré de •-,cience de l'enfant plutôt que de son
âge.
eï E.uinen final.— \ îa fin :1e ce.'' 'eçons de catéciiisme, et
comme sanction pratique, on fery subir aux enfanl-s an exa-
men sérieux sur le catéchisme, Cef examen cievi'a permettre
au "uré de constater si les entants pcv.sèdent bien l'ins-
truction religieuse nécessaire à un adulte pour gouverner
i'-A vie dans la voie des commandements.
A tous ceux qui auront fait j reuve d'une science suffi-
sante le curé remettra un certifie :a signé de sa main, attes-
tant (lue le porteur a subi son ex:unen final avec succès, et
le déclarant apte â être admis dans la catégorie des fidèles
adultes.
Une formule uniforme, obligatoire dans tout le diocèse,
sera préparée pour ces certificats. En attendant, et pour
cette année, MM. les curés pourront se servir de la forme et
de la rédaction qu'ils voudront.
Il conviendra d'insister sur le caractère obligatoire de
cet examen final. Nul enfant ne pourra être admis à fré-
quenter les sacrements à titre d'adulte, s'il ne prouve d'une
manière satisfaisante qu'il a complété son cours d'instruc-
tion religieuse. Aussi longtemps que cette preuve n'est pas
faite, l'enfant est obligé de suivre les catéchismes ri l'école
et à l'église, ou, en tout ras, de prendre des moyens effica-
ces pour acquérir les connaissances qui lui sont nécessaires.
^ ]
— 385 —
Toute négligence grave, de la part de l'enfant ou de
ses parents, à remplir ce devoir, entraînera, comme
conséquence de la faute et sanction de la loi, le refus des
sacrements.
COMMUNION DES ENFANTS
1 Première communion
Vous voudrez bien vous reporter, pour ce qui regarde la
première communion, au décret Qiiam singulari, et à la
Circulaire qui l'a accompagné. Maintenant que les difficul-
tés de transition et de mise au peint sont à peu près sur-
montées, et que les cfioses vont reprendre un cours normal,
chacun va s'appliquer à entrer très simplement dans les
vues du Saint Père, et à les mettre en pratique très exacte-
ment.
La première communion est un acte privé où l'enfant ne
relève que de ses parents et de son confesseur. Il importe
de se bien dépouiller de la mentalité que nous ont faite des
coutumes fortement ancrées dans nos mœurs. Il faut sur-
tout se bien garder de soumettre un tel acte à des prépara-
tions, à des modes, à des exigences qui contrediraient la
lettre et l'esprit du décret, et laisseraient dressées sur le
chemin de la sainte Table des barrières que la main de
Pie X a voulu abattre.
2. Communions générales
La science est assurément nécessaire, mais elle ne suffit
pas à l'éducation chrétienne. Elle forme l'esprit en y met-
tant la lumière. Il faut aussi former le cœur en y cultivant
la piété. Cette tâche, comme l'autre et plus encore que
l'autre, fait partie des devoirs qu'impose le ministère des
âmes.
Il est à souhaiter que la communion ne devienne pas
{,.
— 386 -
pour l'enfant un acte routinier et stérile, mais qu'elle soit
pour son âme une source de vie surnaturelle et un principe
de sanctification. Pour cela il faut mettre beaucoup de soin
à développer chez lui la piété eucharistitiue. Et rien n'y
contribuera plus efficacement que des communions géné-
rales préparées et surveillées par le prêtre.
Le pape, dans son décret, recommande fortement de
recourir, de temps en temps, ;\ des communions générales,
et de les faire servir ;\ stimuler la piété des enfants. Voici
dans quelle mesure et de quelle façon je veux que cette indi-
cation du décret pontifical soit mise en pratique dans toutes
les paroisses du diocèse.
(n) Au moins (luatre fois par année, et à des intervalles
à peu près égaux, tous les enfants communiants, qui n'ont
pas encore subi leur examen final, seront invités et préparés
;\ faire une communion générale.
(,/',) On consacrera deux jours entiers :\ préparer cette
communion. La préparation sera faite sous forme de retrai-
te, et devra consister en exhortations courtes, simples et
pratiques, en exercices de piété, chant de cantiipies, etc.
Il importe que l'Eucharistie soit l'objet principal et comme
le centre de toute la retraite. Chaque instruction fera voir
et aimer Jésus-Hostie ; chaqu.e prière, chaque cantique
doit mettre l'âme en contact avec Lui. Il ne s'agit donc
pas ici d'une simple classe de catéchisme transportée de
l'école il l'église, mais d'une véritable retraite spirituelle,
faite h la mesure des enfants, et apte à faire germer et fleu-
rir en leurs cœurs une saine et forte piété eucharistique.
(c) La deuxième journée sera employée surtout à prépa-
rer et à entendre la confession des enfanis. On en profitera
pour leur parler du péché, de la contrition, et pour leur
donner des conseils pratiques sur la manière de s'examiner
et de se confesser.
(d) La messe de coiimunion sera dite à une heure com-
mode pour les enfants et les parents. Après l'Evangile,
une exhortation de dix minutes environ servira de prépara-
— 387 —
tion immédiate. Le prêtre ne devra jamais manquer de pré-
sider à l'action de grâces qui durera au moins dix minutes-
Il stimulera la piété des enfants par quelques sutî^estions
pieuses et de courtes formules de prière, leur laissant, tou-
tefois, le temps de réfléchir et de prier en leur particulier.
r.O Dans les grandes paroisses, il peut être plus avanta-
geux de ne pas appeler A ces communions générales tous
es enfants A la fois. Il est certain que le trop grand nom-
bre peut devenir un obstacle à l'efficacité des retraites pré-
paratoires. On y obvie alors, en divisant les enfants par
groupes, qu'on appelle séparément. Je laisse :\ MM. les eu-
res toute liberté sur ce point, à la seule condition que tous
les enfants fassent la communion, ensemble ou par catégo-
ries, au moins quatre fois par année.
(/) Ces communions générales fourniront aux enfants qui
n auront pas encore communié, et que leurs parents et leurs
confesseurs jugeront suffisamment préparés, une excellente
occasion de faire leur première communion. Les chers
petits tireront grand profit de la retraite qu'ils feront avec
les autres ; de plus, leur présence répandra sur ces commu-
nions générales un charme particulier qui stimulera la piété
des fidèles, et elle fera jaillir plus abondantes, sur les parents
et les enfants, les grâces du Cœur Eucharistique de Jésus.
3. Communions solennelles
Chaque année, à la suite des catéchismes préparatoires à
1 examen final, tous les enfants qui auront mérité le certifi-
cat feront ensemble une communion solennelle. Ce sera en
quelque sorte, le couronnement de l'enseignement catéc'his-
t.que et l'entrée officielle de ces enfants dans la catégorie
des fidèles adultes. J'invite MM. les Curés à donner à cette
communion le plus d'éclat possible. Il faut en faire une fête
paroissiale en même temps que la fête de l'enfance chré-
tienne.
La communion solennelle devra être précédée d'une
h II.
— 388 —
retraite de trois jours, consacrée à stimuler et à affermir
chez, les enfants la piété eucharistitiiie, et à les munir des
conseils les plus aptes ;\ bien orienter leur vie chrétienne.
Tous les paroissiens, et surtout les enfants, seront invités
à communier avec les retraitants. Ceux qui auront fait
l'an'^'.V- j'i.Védente leur communion solennelle seront spé-
cîiilcri f nf pîiub de se joindre à leurs compaj^nons pour célé-
brer i-a.f une fervente communion, l'anniversaire de leur
admission au rang des fidèles adultes.
Après l'action de grâces, ou à un autre moment de la
journc'e, si on le juge plus convenable, aura lieu la rénova-
tion solennelle dp" ■ '"• , •■^es du baptême avec exhortation
spéciale. J'engage aussi AiM. ks curés à profiter de cette
circonstance pour faire entrer ces enfants, comme membres
réguliers, dans la Société de Tempérance, et dans les autres
confréries ou associations catholiques pour jeunes gens, qui
existent dans la paroisse.
La cérémonie pourra se terminer par la remise officielle
du certificat d'instruction religieuse aux heureux enfants
qui l'auront mérité.
Il est très désirable que désormais, pour la première com-
munion et pour la communion solennelle, on renonce à la
coutume tyr-\nni(|ue et dispendieuse des deaux. Je vei..>
aussi que l'on évite, en ces circonstances, les toilettes spé-
ciales, trop éclatante^, où rivalise [larfois l'orgueil des pa-
rents, et où se pavane la vanité des enfants. La té souf-
fre de ces exagérations et la modestie chrétienne les con-
damne.
II
iv'ans le mandement du _j janvier 1906, j'ai ét-'bli la So-
ciété de Temi'érance et ordonné une campagne antialcoo-
liqu--' d ns toutes les paroisses ''u diocèse. On s'est mis à
l'ceuvre avec zèle, v la lutte a été menée partout avec une
grande activité. Le beau congrès, qui s'est ten à Québec.
~ 389 —
l'automne dernier, a t voir les résultats déjà obtenus et
la bonne volonté don on se montre partout animé, fl a
permis aussi de constater les lacunes et de mieux compren-
dreia n ecessité d'une ortjanisation forte et méthodique
pour bien grouper les efforts et assurer des résultats i,rati-
ques et constants.
Le Con^rrés. l'our réalisr ses vœux et rendre son influence
plus durable, a établi un Comit. permanent, qui continue
1 œuvre entreprise, et qui est devenu, avec la li^ue . liai
coohqua. l'un des plus actifs et des plus forts champions de
la bonne cause.
Pour mettre à exécution 1rs projets recommandés par le
(congrès, et aussi pour répondre à mon désir, le Comitr -er-
manent s'est occupé, sans tarder, de préparer un règlement
uniforme pour la Société de Tempérance dans le diocèse. Ce
nMîlemenl. dont vous ave. reçu une copie, a eu mon appro-
bation, et u doit être mis en vigeur dès le mois de juin.
Vous voudrez 1 . l'étudier avec soin et ,>rendre tout de
suite les mesures nécessaires pour le mettre en pratique
dans votre paroisse.
J'attire spécialement votre attention sur les trois disposi-
tions du règlement que voici : (a) organisation d'un conseil
local, pour veiller sur place, avec le curé, aux intérêts de la
bociete de Tempérance et pour entretenir avec le Conseil
Central les rapports nécessaires au bon fonctionnement de
1 Œuvre ; (/;) paiement d'une cotisation annuelle, afin de
permettre au Conseil Central de solder !(.s frais d'ad.uinis-
tration. et pour le mettre m mesure de pousser avec acti-
vitclalutteantMlcoolique; G) ren avellement des jr omes-
ses de ..^pérance, chaque année, le 24 juin autant que
p ible.
Un voudra bien noter qu'il n'y a. dans le dioc èse. qu'une
seule Société de Tempérance, dont le siège esi Ouébec
et qu, se ramifîe dans toutes les parois -. „.r des s^ections
locales. Le roulement préparé par le mit >ermanent
est aussi le seul (pii puisse désormais se réchu^.-. de l'appro-
bation officielle
.p
— 390 —
Il est à souhaiter que ce règlement soit min entre les
mains de tous les membres, pour leur permettre de se bien
renseiKner sur la nature de la Société et sur les obligations
imposées :\ ceux <|„i en font partie. On pourra se procurer
le nombre d'exemplaires re(|uis en s'adressant h Nfonsei-
Kneur C.-O. Caunon, président du Comité, n" !0i. rue
Sainte-Anne, Québec.
III
i.H
Je vous prie de vouloir bien relire l,i circulaire privée que
je vouh ai adressée le 21 novembre 1907. Cette circulaire
vous faisait part d'une ordonnance qui se lit comme suit :
"i" A partir du r'' janvier k;o8, toutes les associations
pieuses établies par Notre autorité, et soumises ;\ la direc
tion des curés ou de leurs représentants, seront de droit et
de fait affiliées :\ l'Action Sociale Catholitiue.
" 2" Par cette affiliation les dites associations feront pariie
de l'Action Sociale Catholi.fue à titre de membres titulaires
ou de mem'res adhérents.
" ,V La contribution annuelle sera de dix piastre^ pour les
membres titulaires et de cinq piastres pour les membres
adhérents.
"4" La contribution sera payable, chaque année, au cours
du mois de janvier, et devra être envoyée au Directeur
général de l'œuvre. »
Cette ordonnance est toujours en vigueur, et je demande
à Messieurs les curés et aux directeurs de telles associations
de s'y conformer exactement. L'envoi des contributions
devra être fait à Mgr C.-O. Gagnon. 101, rue Sainte-Anne,
Québec.
IV
Vous voudrez bien prendre connaissance de la nouvelle
Instruction de la S. C. des Sacrements, en date du 6 mars
I
~ 391 —
IQH relativement A la célébration des mariages, et vous
conformer avec som aux prescriptions qu'elle co^tienl-
tn VOICI le texte latin :
I. -In memorian. redipatur parochorum haud licere iosis
adesse matnmonio. „ùi constito sibi Icgithne de libcro ^atu
contrahcnnum, savatis de turc servandis : ( Cfr Decr A^'
fnnT7' ";• ^'"-^ '^ • i'demque prasertim moneantur ne omit-
tant bapt.sm. test.monium a contrahentibus exigere si hic
aha m parœcia fuerit illis collatus.
II. - Ut autem quœ n. IX, g 2 memorati Decreti t.rae-
scnpta sunt nteserventur, celebrati matrimonii denuntiatio
ptenh rô "^ T ^^^"^.'"•■'^^"da. coniugum eorumque
parentupi nomma et a^nomina descripta secumferat a^ta-
em contrahent.um. locum diemque nuptiarum. testium qui
inter uerunt nomma et agnomina. habeatque parochi sub-
scnptum nomen cum adiecto parochiali si.nllo. Inscriptio
autem accurata mdicet parœciam. diœcesim. oppidum seu
locum bapfsm. con.u,^um. et ea qu.. ad scripta per publias
portitores tuto transmittenda pertinent. ' ' ' " ""^"^
III. -Siforteaccidatut. adhibitis etiam cautelis de
.|"<bus n I. bapfsmi parochus. in recipienda denuntin-
t one matnmonn comperiat alterutrum contrahentium aliis
nuptns .am esse alhgatum. rem quantocius significab
parocho attentati matrimonii. "ncaoït
IV. - Ordinarii sedulo advif,nlent ut h*c pra-scripta reli-
.Mose serventur. et trans.^ressores. si quosinvenerin . curent
ad officmm revu, are. adhibitis etiam. ubi sit opus. canoni
cis pcenis. »-«i"unj-
D'après cette Instruction le curé doit donc :
f •/■ tTV: '^ !"^'''^*>'«' ^■'^•eer de chacun des époux un cer-
tificat de baptême ;
2» Après le mariap. 0 donner notification au curé du
baptême. Cette notification doit contenir :
a) les noms et prénoms (en toutes lettns ; des époux ;
b) les noms et prénums de leurs parents ;
— 392 —
c) l'âge des contractants ;
<0 la date du mariage, et le nom de l'église où il a été
célébré ;
i) les noms et prénoms des deux témoins nécessaires ;
/) la signature du curé ;
é,') l'empreinte du sceau paroissial.
En outre, il doit veiller à adresser bien exactement le
document contenant ces indications, pour qu'il parvienne
sûrement ;\ destination.
M. M. les curés qui ne se seraient pas encore pourvus
d'un sceau paroissial, voudront bien le faire au plus tôt.
La premiùre retraite pastorale commencera dimanche
soir, le 6 août, et finira samedi matin, le 12. La seconde
commencera lundi après midi, le 21 août, et finira samedi
matin, le 26.
Tous les prêtres du diocèse, sans exception, doivent suivre
les exercices complets de l'une ou l'autre retraite, X moins
de raisons graves approuvées par l'Ordinaire. MM. les cu-
rés sont priés d'assister, autant que possible, à la première,
et MM. les vicaires à la seconde.
L'examen écrit des jeunes prêtres aura lieu lundi matin, le
21 août, ;\ huit heures et demie, à la salle des coirs du grand
séminaire.
Veuillez prier Dieu pour que la Visite pastorale, que nous
allons commencer ces jours-ci, soit utile aux âmes et porte
aux paroisses la surabondance de vie spirituelle dont elles
ont besoin.
Agréez, bien chers collaborateurs, l'assurance de mon
cordial dévoûment en N. S.
t Louis-Nazaire, Arch. de Québec.
i4S
fe*
1
^^H
h'>
I
— 393 —
(N^ 70)
CIRCULAIRE AU CLERGÉ
Archevêché de Québec,
7 octobre lyii.
l!' ?2tr''T *^'"''=°'T,!:;^' Monseigneur 0. Mathieu. evê,,„e.élu de Régina.
• Ç "Il«ote a faire pour l'Œuvre de la préservation de la jeune fille.
II. hujets d examens et de sermons des jeunes prêtres pour 1912
I V . Ouvrages recommandés.
^ . Excursions du dimanche.
\'I. Conférences ecclésiastiques.
Bien chers Collaborateurs,
I
Sa Grandeur Monseigneur O.-E. Mathieu, évêque-élu de
Keg.na. recevra prochainement, dans notre Basilique de
Québec. la consécration épiscopale. - Nous avons tous
appris avec joie l'élection de Monseigneur Mathieu, proto-
notaire apostolique, qui a occupé avec tant de distinction
et de sagesse les postes importants de professeur, de supé-
rieur ^du Séminaire de Québec, de recteur de l'Université
Lava, et qui a conquis l'estime sincère et la confiance de
u
— lidi —
toute notre population. Le Souverain Pontife ne pouvait
choisir, pour organiser et jrouverner la nouvelle Eglise de
Résina, un prêtre plus zélé, un prélat plus instruit, plus
capable de procurer le bien des âmes. Le nouvel évèque
mettra au service de ses chères ouailles les belles qualités
de l'esprit et du cœur qui le distinguent et tout le dévoue-
ment qu'il n'a cessé de dépenser au profit de l'instruction
de la jeunesse du Séminaire et de l'Université.
Nous nous réjouissons tout spécialement de ce que le
clergé du diocèse de Québec, tpii a toujours été si fécond
en apôtres, est appelé :\ fournir encore à nos frères de
l'Ouest Canadien un pasteur qui continuera sur cette terre
lointaine les glorieuses traditions de courage.de zèle et
d'esprit de sacrifice de ses premiers évèques, de ses premiers-
prêtres missionnaires.
Vous êtes invités à assister, autant que le permettront
vos fonctions, à la cérémonie de la consécration épiscopale.
La date de cette imposante cérémonie vous sera annoncée
par la Stiiidinv l\i/i\^iciisc et les journaux. Vous voudrez bien
associer vos prières aux nôtres pour appeler sur l'épiscopat
de Monseigneur Mathieu les bénédictions du ciel. Vous ne
sauriez donner à ce cher confrère que le Saint-Siège vient
d'honorer de sa plus haute confiance un meilleur témoi-
gnage de votre affection et de votre reconnaissance pour
les services «pi'il a rendus à notre Eglise de Québec.
II
Dans une circulaire du lo octobre 1906. je vous faisais
connaître l'Œuvre naissante à*i\^ Prcscnurliou i/is jeunes
filles. Cette leuvre dont le siège est 2, Côte du Palais, Qué-
bec, répond à un incontestable besoin ; elle a pour but de
protéger la vertu des jeunes personnes qui viennent de la
campagne pour gagner leur vie à Québec comme servantes
ou autrement. C'est aux pasteurs et aux parents â les diri-
ger vers cet asile de prévenante charité. On , 'occupe de les
r)larer avantageusement chez des i.atrons honnêtes et chré-
le pouvait
Eglise de
truit, plus
'el évèque
;s qualités
e dévoue-
istruction
:e que le
si fécond
frères de
ette terre
; xèle et
premiers
mettront
iscopale.
innoncée
dre/. bien
ipiscopat
Vous ne
;ge vient
iT témoi-
nce pour
s faisais
fs jeunes
lis, Qué-
ir but de
înt de la
ervantes
les diri-
îe de les
et chré-
— 395 —
tiens; on les hospitalise temporairement ; on leur donne
surtout les dimanches après-midi, des instructions, une
direction et des conseils salutaires. Cette institution a déjà
fait un bien considérable ; plus de quatre mille jeunes filles
ont profite des avantages spirituels et matériels qu'elle
leur offrait je vous l'ai recommandée à la dernière retraite
pastorale. N'oublie/ pas de faire d'ici au premier de l'an
dans chacune de vos églises paroissiales et dans les cha-
pelles de communautés religieuses, la collecte que je vous ai
demandée et d'en envoyer le produit à Mgr Henri Têtu, à
I arcnevechu.
III
Les matières de l'examen des jeunes prêtres pour inr2
seront les suivantes:
Dogme : /;,• ^^ratici et virtutilnis infusis.
^'^oïkU : De Justitio ït iure.
Histoire ecclésiastique: Afo.^.^-^nexr de Saint-Vallier,
i/eit. vieille évêqite de huiu-
Ecriture Sainte : De Aetibm . \i>os!ol: rum
Dro:U:anonique : De officiis , . iorum ei vieailorum.
Sujets de sermons :
1° La fête de la Pentecôte.
2" L'infaillibilité du \'icaire de Jésus-Christ.
IV
L'histoire de ne .re cher Canada, dont les origines reli-
gieuses sont s. édifiantes et qui a produit tant Se saint es
âmes - eveques, prêtres, religieu.x, religieuses, séculiers. -
do.t, sans doute être étudiée dans nos maisons d'éducation
cleïïé "dr"ff '^ r°"''' ""'^ ^"^^^^ ^^^-^^^« P- notre
cierge ; e le ofïre à notre imitation et à notre admiration
des modèles parfaits de dévouement, de piété, de f rn t"
de caractère, de courage héroïque. fermeté
Je vous ai recommandé, durant la retraite, deux imoor.
\ A
— 3!Ki — ■
tants ouvrages, récemment publiés, et qui ont recueilli dans
notre public instruit des éloges bien mérités : je vous les
recommande de nouveau. Le premier, c'est le livre de Mon-
sieur l'abbé Amédée (iosselin, supérieur du Séminaire et
Recteur de l'Université Laval: " I: iiistnutioii nu Cn,ia,ùr
sons le ri\i,ri me /minais ", ouvraf^e très documenté et d'une
parfaite exactitude historique, qui fait connaître les sacri-
fices considérables que se sont imposés nos ancêtres pour
développer l'instruction religieuse et profane dans notre
pays. — Le second, c'est le livre que vient de publier Mon-
sieur l'abbé Auguste < ".osselin : " A'/u'//iv du Cnnndn tùpuis
M,»isi-t\iiinur de l.aval jusqu' à la coiiquctc. Pirviicrc par-
tie Mgr, le Saint-Vallicr'\ Ce livre fait suite à la Vie de
Mgr de Laval et :\ Ia. Mission du Canada avant Mgr de
Laz'al. Ces ouvragessont intéressants et très instructifs. Nos
prêtres canadiens devraient tous se les procurer et les lire,
pour bien connaître l'histoire de notre Eglise de la Nou-
velle France. Ils devraient aussi en placer des exemplaires
dans toutes nos bibliothé(|Mes paroissiales, afin de donner
à notre peuple la facilité de s'instruire et de s'édifier. —
Dans un autre volume qui sera publié aussitôt que possi-
ble. Monsieur (iosselin continuera l'histoire religieuse du
Canada jusciu'îï la cession du pays A l'Angleterre.
Veuillez relire au moins partiellement, et commenter au
besoin, lors(|ue les circonstances le requièrent, la Lettre
pastorale collective des évoques snrV Hdueation, (19 février
1894) et celle de mon vénéré prédécesseur le Cardinal Tas-
chereau, sur la sanetification des dimanelus et fêtes (26 avril
1880). Vous trouvère/, dans ces documents épiscopaux une
direction sage, précise et claire à donner ;\ vos paroissiens.
et votre parole aura plus de poids, exercera plus d'influence
sur vos auditeurs. Il y a une tendance de plus en plus pro-
noncée à multiplier les excursions de f^laisir, de sf>ort les
dmianches et fêtes, ainsi qu';\ tenir les magasins ouverte et
~ 307 —
à vendre comme durant la semaine. C'est là un abus très
erave <|u'il faut réprimer, en se servant de la loi civile au
besoin. Ces excursions dans les paroisses étran},'èress, outre
«|ii elles font parfois manquer la messe et autres offices reli-
fîieuxàbien des personnes, sont souvent la cause de sérieux
desordres. Vous ne saurie;c trop insister dans vos instruc-
tions a l'école et à l'église sur ce point important du res-
pect c,ue tout bon catholique doit avoir pour le saint jour
(jue le Seigneur s'est réservé.
VI
Je vous envoie les c,uestions à traiter dans les conféren-
ces ecclésiastiques. Ces conférences doivent se faire avec
grande régularité ; vous devez tous, à moins de graves rai-
sons, y assister, ou envoyer votre travail écrit. - Les pro-
ces-verl.au.x doivent être expédiés sans retard à l'-archevé-
chc. Que chaque prêtre étudie soigneusement les matières
c|U. sont proposées ; c'est le vrai et unique moyen de retirer
un réel proht de ces conférences.
Veuillez agréer, bien chers collaborateurs, l'assurance de
mon dévoument bien sincère en N. S.
t Louis-Naz.uke. Arch. de Québec.
APPENDICE
I iii
1
1
i
1
*
li
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Itinéraire de la Visite Tastorale de 1906
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-Lac Edouard Vendredi
- Siiiery Samedi
- Saiiile-Foy Dimanche
■ Gap-Roiige Lundi
- Laval Mardi
- Beaiiiiort Mereredi
- Saiiit-Gi'égoirp Vendredi
■ L'Aiige-Gardieii Dimanche
Châleaii-Richer Mar-di
- Sainle-Aiiiie do Beaupré Jeudi
Saiiil-PVrréol Vendredi
Saiiil-Tite Dimanche
Saiiil-Joachim Lundi
Anrieiine Lorette Mercredi
Saiiit-Ambroise Vendredi
Noire Danio de Lorelle Samedi
Charlesboiirg Dimanche
Nolre-DaniH des Laiireiilides Lumli
Sloneham Mardi
Tewkesbury Mercredi
Valcartier Jeudi
Saillie-Catherine Vendredi
Sainl-Raymoiid Samedi
Saint-Léonard Lundi
Sainte-Christine Mardi
Sainl-Basile Mercndi
Pon! Ronge Vendredi
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31.— Kciiiviiils Mercredi
32.— Gai)-Saiilé jg^ui
.<3.— Poilii.Mif Vendredi
34.— D.'schanibaiilt Dimanche
35. Gmiidincs Mardi
36.— Saiiil-Gilbert Mercredi
37.— SaintMaiT j^^di
3«.-Saini.Albaii Vendredi
39. — Saint-Casimir Samedi
40.— SaJDt-Thiiribe Lundi
41.-Sai.il-Cbaiùe Mardi
42.-- Moiiiaiiban Mercredi
43.— Sainl-Rf'ini y^^^j
44.— Stada.oiia Samedi
45.— Liinniloii Dimanche
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PS à Saiiil-Adelliort
" Saiiit-Hnmo
" Sainl-CôiMc
" Saiiil-Daiiiast'
" Sainl-FabuMi
" Saiiitc-.liisliiic
" Saint MaiTiil
'' Saint-Mnlhode. ...
" N.-I). (Il- Lourdes.
" Saiiitif-Uose
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103
75
Iliisi;MÉ
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Balance de 1004.
R(M^Httt' de 1!)05.
'l'otar
DéliiMises de 1905.
» (103 !)0
a,7H!) !Mi
$ 4.45:? se.
:i,M9-2 75
Balance.
5()1 II
La Société u re(;ii du gonvernemonl la somme de $
laquelle a été dépenséf; comme suit :
Chemins
u
u
11
11
u
Saint-Camille
Saint-Gédéon
Lac Ktcliemiu
Saint-Ludger ,
Saint-Perpétne
Saint-Prosper
Sainte-Martine
Saint-Nazaii'e
Sainte-Rose
l'onlbfiand
Saint-l'aiil dn Hiiton.
)7I
25,
200
00
200
00
250
00
100
00
175
00
150
00
100
00
100
0(1
!)<)
25
200
00
100 00
Archevêché de Qnébec,
ter janvier 1006.
S 1,671 25
II. TÊTU, Pire.
EN l!l()5.
— i;i* —
$ •2,HS0 00
100 01)
50 00
150 00
IIIO 00
50 00
50 00
150 00
50 00
50 00
50 00
100 00
103
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$ :{,H!)-> 75
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00
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de$ 1,071 25,
$ 200 00
200 00
250 00
100 00
175 00
150 00
100 00
100 00
06 25
200 00
100 00
CIRCULAIRE
Aux membres de la Caisse Ecclésiastique Saint-Joseph
Québec, 15 juin 1006.
Mou cher Monsieur,
$ 1,671 25
I/article 26ème des règles de notre Caisse Ecciésiastiqu.- dit
(lut." les procureurs doivent être élus tous les six ans. La der-
nière élection ajant eu lieu eu 1900, il lau: eu faire une autre
"fUo année. Pour nu- conformer au réglenienr, je vous adresse
«la liste des membres non pensionnés , commeu(;a'' par les
plus anciens par l'ordination, et mettant à part les* noms des
douze procureurs sortant de charge, et des douze membres
qui, après eu.\, ont eu le plus de voix à la dernière élection ;
loiis ceu.x qui sont sur ces trois listes sont également éligibles.»
Vous voudrez bien remplir la formule ci-jointe t-t me la ren-
voyer avant le 15 août prochain.
.le prie les Messieurs qui n'ont pas encore souscrit au Monu-
ment Laval de i)roater de cette occasion, et de ne pas tarder
plus longtemps à s'acquitter f*' ce devoir d'honneur et de recon-
naissance.
J'ai l'hormeur d'être,
Mon cher Monsieur,
Votre très dévoué confrère,
H. Têtu, Ptro
Secrétaire.
ÊTU, Pti'e,
— 14* —
Noms (les Procureurs sorlanl tle cliarjjte
Mgr C.-A. Marois,
Mgr H. Tèlii,
MM. Edouard Kalard,
Josepli-Aiuié Bureau,
Ludger Biais,
Naf). -Joseph Si rois,
Antoine (iauvreaii,
Bernard Ik'riiier,
Jos.-Oclave Faucher,
Adolphe (lodbout,
Krs-Xaviei' (iosselin,
Frs-Xa' Faguy.
Noms des douze membres qui, après eux, ont eu le plus
grand nombre de voix à la derniL're éleclion.
MM. Anselme Déziel,
Charles Richard,
(leoi'ges Cùlè,
Chs Fi's (jloulier,
Mgr C.-O. (iagnou,
MM. Fidèle Morissel,
David (Iosselin,
ChsHdouard Carrier,
Ulric Rousseau,
Georges Fraser,
Hospice Desjardius,
Thos.-Grégoire Rouleau,
— 15* —
f.isle (li's ;i 11 tirs iiit-mhres non pensionnés de laSociélé, par
ordre d';iiicii'iiiiolé dans le sacerdoce.
lit en le plus
MM. Richard, Cliarl(!s-S.
Méthot, F.Xavier
Gauthier, L.-Augiislin
Pà(juet, I.s Honoré
Valié(!, .1. S.-Achille
Fieiiette, Chs-Engène
Halié, Charles
Gosselin, Angnste-H.
Girard, Joseph-Z.-A.
Moreaii, J.-Magloire
Gagnon, Louis-Jos.
M.ircean, K.-II.-Liulger
Raiiiville, J.-Aiiné
Soiilard, Joseph B.
Guy. U.-CIaiide
Lessard. 'Miiiéas
Beaiidet, iacide-E.
Mor
isset, Léon M.
Garoii, Samuel
lliidon, F.-K.-G.-Krnest
Gagné, Lii<;ien H.-A.
Collet, C.-Z..AIlyre-L.
Casanlt, Kdonard
l'àijiiet, Cléni. Nazairo
Casgrain, Reiié-K.
Boiirtjiie, (Iharles
nie
Delagrave, P.Théod
Lambert. L.-Zotd
Gingras, J.-ApoUinaire
Proiilx, Narcisse
liallantyne, .1. .Tames-D.
0"Farreli, John
Ijizotte, Joseph
Lindsay, Lionel-Sl-G.
GndiiK A, Ovide
— 16*
MM. Garnea\i, Ferdinand
Pérusse, Ludger
D'Anleuil, J. -Alphonse
Huard, J.-Victor-A.
Bellean, E.-E.-Arthiir
Meunier, M.-Prosper
Gosselin, Jean
Roy, Placide
Beaiidet, Alphonse-A.
Laiiberlé, Eloi
MoCrea, Georges '
Boulet, Jean
Page, P.-J.-Edouard
Pouliot, P.-Alfred
Hrousseau, J.-Onésime
Paquet, Alfred
Anclair, li.-Grégoire
McGratty, Hugh
Guy, Georges
Dionne,F.-H.-Emile
Dionne, G.-Benjamin
Elie-Bretou, Joseph
Plaisance, Wenc.-S.-O.
Labbé, J.-B.-René
Bon tin, Fran(;ois de B.
Desjajdins, Bruno
Rouleau, Joseph-E.
Michaud, Adolphe
C.-Dupuis, J.-Ble
Bouffard, Herménégilde
Lemieux, Gilbert-A.
Vaillancourt, M.-Arthur
Marois, V.Odilon
Deschénes, L.-Philippe
Pelletier, Georges-Th.
Lessard, Louis-N.
Leclerc, Charles
Têtu, M.Alphonse-A.
— 17* —
'M
Gouin, P.-Charles.-S.
Goiiiii, J.-Arthiir-N.
Valin, Joseph
Thiboutot, J.-Bte
Dupais, .1. Feniand
Paradis, Loiiis-L.
Beaiidoiiin, Joseph-D.
Fi'éohelte, J.-Honoré
Filiion, Maxime
Scott, H.-Aithiir
Magiiire, A.Eustache
Lafraiice, J.-Alexandre
Caiiliii, Oiiésiphore-A.-J.
Labrecqiie, Ph.-Honoré
Pampaloii, P. Antoine
Fortin, Ant.-Angnste
Lauzé, Thomas- V.
Bégin, Ferdinand
Rouleau, F.-N.-Albert
Corriveau, Etienne-0.
Pelletier, M.-Dominique
Feniltault, Joseph-A.
Richard, Joseph
Lessard, Hubort-S.
Tessier-Laplante, Frs-X,.
Turcotte, J.-Théophile
Bernier, P.-Hippolyte-A.
Dion ne, H. -Alfred
Ouellet, J.P.-Auguste
Gagné, Charles- E.
Lévesqne, Luc-A.
Trudel, M.-D.-Théophile
Lemay, Philogone
Verret, J.-O.-Edmond
Rouleau, Fortunat
Coulombe, Louis J.
Defoy, Henri
Vézina, J.-E.-Auguslin
I ;i
": i
^rffti
— 18*
MM. Guimont, L.-Daniel
Jolicœiir, M.Siméon-F.
Goudreau, J. -Georges
Talbot, L.-A.-Alplionse
Ouellet, Pierre
Couture, Frs- Xavier
Ruel, Jean Ble
Langlois, JosepliOct.
Lachance, J.-Télesph.
Bégiii, P.-Achille
LiMiiieux, Célt'slin
Caron, P.-Auguste
Delisle, Ls-Philippe
Lévesqne, Clis-Clément
Gaierneau, Joseph-E.
Marcoux, Tliomas
Nadeau, J.Condé
Grenier, Ls-Adnlphe
Laberge, J.-Esdras
Garon, Louis
Magnan, Aristide
Lavoie, Joseph-E. -A.
Mi ville, P.-A.-Georges"
Easl, J.-Ulric
Dumais, Joseph-F.
Grondin, J.-Pierre
Gauvreau, C.-Lucien
Morissette, Ls-Rosario
Rousseau, L.R. -Albert
Castonguay, Alfred-A.
T^evasseur, Joseph-B.-E.
Hudon, J.-Eugène
Arsenault, J.-Glovis
Lecours, S.-Irénée
O'Reilly, Patrick-F.-J.
Garon, Alphonse
Taschereau, A.-Auguste
Dion, Alberl-A.
— 19* —
MM. Gignac, Joseph-N.
Richard, Edouard-A.
Lachance, H. -Arthur
Turgeon, J.-E.-Gaud.
Samsoii, Cyrille
Boilard, Aldéric-E.
Merciei-, J. -Théodore
Gagnon, Joseph-F.
Laiiglois, J.-Charles-D.
Gloiitier, C.-Onésime
Boiirassa, E.-Alph.
Richard, Salluste-A.-E.
Garon, J. -Denis
Bernard, G.-P.-Mendoza
Cloulier, Elienne-C.
Leclerc, Bruno-Oi.
Soucy, Télesphore
Lagueux, P. -A. -Robert
Dion, Louis-J.-A.
Simard, J.-Gléophas
Hudon, Arsène-0.
Deslroismaisons, Magl.
Roy, E.-Philéas
Rémillard, J.-L.-Gusl.-E.
Jobin, F.-X.-Joseph-H.
Morisset, D.-Alfred
Turcotte, Ls-Sauveur
Gagnon, E.-Adélard
Côté, Ls-Emile
Derome, M.-J.-.T.-Bte
Godbout, Pierre-A.
Faucher, A.-Adjutor
Carrier, G.-L..J.-Wilfrid
Turcotte, J.-Philéas
Brunet, J.O.-Ulric
Dumais, J.-D.-Ludger
Vincent, Arthur-A.
Marcoux, P.-Auguste
• »A
20* —
MM. Michaud, D.-Hermas
Diilac, F.-X.-Adolphe
Vézina, M.-Léonce-A.
Dioniie, Elzéar-E.
Cinq-Mars, Joseph-H.
Siinard, Ls-Arthiir
Chéiiard, J.-Silvio
Chénard, J.-M. -David
Diipuis, C.-Odiloii
Kiroiiac, Jiiles-A.
Paquet, .I.-F.-Edoiiard
Lecleic, Pierre-Ph.
Thibaiideaii, Joseph-T.
Paradis, J.-Benjamiii
Plante, P.-J.-L.-Omer
Pelletier, E.-P.-Eug.
Martin, J.-E.-Olivier
Morin, Joseph
Roy, J.-Elias
Laverdière, Gédéon
Fiset, D.-Loiiis-N.
Picher, M.-J.-Liidger
Martin, J.-Bte-Einile
Lemieux, M.-Gaudiose
Poiriei-, Orner
Verreanlt, Armand-J.
Fortier, F.-X.-Hilaire
Laçasse, J.-P.-Arthur
Poulin, J.-P.-Arlhur
Faucher, Aniédée
Houde, J. -Edouard
Rouleau, Joseph
Proulx, J.-Armand-L.
Blanchet, Odilon
Veilleux, J.Odilou
Lemay, J.-AIbert
Dosrochers, J.-P.-Chrys
Langlais, W.-J.-AIph.
— 21* —
MNf . Chiimberlaiid, Jos.-E.-L
Mailiii, B. Edouard
Founiicr, Cyrille-,!.
Boulet, J. -Auguste 0.
Grandbois, Joseph-R.-E
Clavel, Wilbrod
Biais, Jacques-J.
Moreau, Arthur
Lep,
ige, M.-J. Alexandre
Gosseliii, Louis
Pouliol, Napoléon
Poulin, J. Alexis
Savard, C.Odllon
Dumas, M.-U.-Théophile
Côté, L.-F.Philippe
Roger. J.-Herménégilde
Deschênes, A.-Silvio
Pichet, J.-B.-Emilien
Houle, J.-F.-Théophile
Godboni, P.-G.-Ovide
Donaldson, J.-E.
Dumais, F. Arthur
Lailamme, Eugène-C.
Paradis, A.-Emile
Giroux, J.-Gléophas
Carrier, Eugène
Roy, Joseph-01.
Poulin, J.-Amédée
Dionne, Charles-F.
D
Dubé, J.-Martial
Desroches, O.-Hildevert
upont, Charies-F.
ppe
Rochette, J.-Eleusi
Halle, Joseph-J.-B.
Galerneau, J.-Isaïe
Montreuil, J.-O -tlrnest
Voyer, Ths-Elzéar
Garneau, M. J.-J.-Adolphe
00*
MM. IN'iioii. ,I.-Uliio
l'aradis, ,losi'|)li
(liroiix. F. I.-I'iiiiili'
fiailamnie, .I.-Nii|i,
Proiilx. J.-Walstaii
lludoii, I,. I;ii(lçrer
Gigiiar, .Ios('iili-X;(rc.
Boulin, J.-Aiiit'dt'c
llniit, ,l.-,I()lm-N.
Cloiilier, Giistavt;
Gervais, .1. -Jules
Cai'oii, Nazaiic
liilodcaii, Télt'sphoi'c
Oiiiinoiit. C;.-Roiiiéo
Allier, .I.-Cliai'les
Laiiioîitagni'. Frs-Pli.
Hlaiicliel, J.-L.Frs
(^ôté, Fi's-Xavior
Bureau, Jnsepli
Lat'raiice, K.-K.-.\ap.
Cari'it'r, liOuis-H.
Lo'isai'd, Joseph A.
Proulx, J.-F. -Arthur
liavcie, Josepli-K.-N,
Castou^iiay, Auf-uste
Tiii'geoii, Josepli.-Ig.
Gaj:uoii, l.s-Adélard
liiiot, I.-F. J.-AiiLouio
]\Iercier, Joseph-K.-A.
l>alue('(iue, Joseph-A.
LapoiiUe. F.-O.-Arlliur
Filleau, J. -Albert
Pelletier, Joseph-R.
Auhei't, Albert-A.
Rochette, Joseph-Fmm.
Roy. J.-Valère
Tessier, Charles-Auj^uste
Bélanger, J.-V. Fuclide
m
2.3* —
MM. (iosscliii, Josi'pli F.
Hoy, ,1. Foiliiiial
Caroii, J.-W.-Iv;iiilioe
(îosscliii, Odilnii
Béljiii'jfi', P./.-Salhiste
(jriiy, J.-A.-Hi'iiiu'ii.
Lévesque, .I.Kdinoiid
Hi'iiiiL't, KiigiMieK.
Hochcttf, Cliark's-n.
Hoy, K.-Ale.\aii(lre
Larue, Luc-J.
Lemay, J.-Léonidas
(îiiimoiit, A.-Odiloii
(ielly, F.-X.-Thomas
Lamontaf,MK', Raymond
Provancher, M. ,1. Arlli.
Lavoie, Edouard .1.
Lamlieit, J.Ij.-Zoë|
Mail rais, J. -Eugène
Caslongiiay, Ksdras-J.-A,
Dupont, H.-Allied
Pelletier, ,1. -Georges
Bonrque, Joseph
Lebon, J.-Wiliiid-C.
Lessard, J.-Augnsle-II.
Roy, J.-U.-Wilfrid
Rémillard, J.-A.-Jules
Robert, J.-Arthur
Dumont, Joseph-F.
Langlois, J.-Alfred
Mercier, Georges-A.-A.
Heaulieu, .los.-Stanislas
(ienest, M.-,I. -Oscar
Michaud, J.-Fnoïl
Dion, J.-O.-Au rélien
Pelletier, J.-FJrnno
Boulanger, Lauréat
liarochelle, J.-Léon
r M
— 24* —
M
MM. Moiiit'an, Ij.-C.-Eiigène
Killioii, il. -Hector
Moiilet, J..Alfred
(iiiillot, Joscph-A.
Hoy, J.-Adalberl
Desjaidins, (leorges
llélHM't, ,l.-Léoiiidas
Ik'igero!), Amaïul
Lépiiiay, Félix
Ui'aiidoiii, Arthur
Larochelie, Ovide
Michaud, .1. A.-Auréliiis
Michaiid, C.-T.-Liulger
Leclerc, Jeaii-Bapliste
Dion, Pierre-Alir.
Beauiieii. J. -Charles
Doschèiies, Ilonoriiis
Caroii, J.-Wiifrid
Laverdière, L.-Phil-A.
Saiivageaii, J.(iédéoii
Floury, Joset)h-Cl.-().
Godboiit, A. -Albert
Camion, Walter-K.
Martel, Alfred-H.
Lallamme, J.. Alfred
Bégiii, St-(}eo.-Th.
Marceau, Joseph-M.-O.
Doiicet, K.-Alphoiise
Heniier, .loseph-A.-K.
Paré, J.-V.-Hdnioiid
Tremblay, !'].-( l. -Alphonse.
— 26* —
PROCÈS-VERBAL
DE l'assemblée du BUREAU DE LA
SOCIETE ECCLESIASTIPE ST-JOSEPH
TENUE AU SÉMINAIRE DE QUÉBEC
LE 17 AOUT 1906
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
Présents: Mgr Marois, Mgr Tôtu, Mgr Gauvreau, Mgr Fa-
guy, MM. Frs-Xavier Gosseliii, Nap.-Joseph Sirois, Jos.-Aimé
Bureau et Adolphe Godbout, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 11 août 1905 est lu
et adopté.
Les Messieurs dont les noms suivent sont reçus membres
de la Caisse :
MM. Jules Laberge,
Philibert Grondin,
Alfred Carrier,
Onésime Gosselin,
Arthur Martin,
Salluste Boulet,
Ernest Proulx,
Ulric Croteau,
Albert Labrèque,
Ulric Martel,
Théodule Proulx,
Edouard Guay,
Cyrille Gagnou,
Ferdinand Massé,
Arthur Lapointe,
■Ri
'M
— 26* —
Lt^on (raiithitM',
IMt'iTti Chaliloiir,
Josepli Kcrland,
l'iinilt' (iiiillot.
Kinilc Mcriiard.
Lo Secrétaire donne les noms des nîembres dôcédés depni»
le dernier bureau :
MM. .1. K. Martin,
P. Dassylva,
Cainillt! nrocliii,
Félix Dnniontier,
Théo. Siniard.
Lo trésorier ht ir résiinié dos comptes comme suit:
RECETTES
Contiibiitions des membres $ 7,,'')r).3 08
Arrérajics por(;iis 14 21
Remboursé par la Fabi'iijiie de Weedou 1.(500 00
Remboursé par la Fabri([ue de Cabano 1,200 00
Remboursé jiar la Fabii(]Me du I.iic au Sable. .-. . 225 00
Lej.;s de M. V. Dassylva ISO 00
Don de M. F. Dumontier 50 00
Dons divers 1 15 60
Intérêt à la Caisse d'Kcouomie; 96 24
Intérêt sur déjiôt à la HaïKiue Nationale 6 85
Intérêt, sur fonds placés I 128 58
Dépôt à la Caisse d'Rcounmio au dernier bureau 1,K)7 :w
Dépôt à la Haïuiue Natiouah^ au ileruier bureau 170 43
8 1. '5.807 ••57
DEPENSES
Pensions accoi'dées par le Bureau de 190.") ^ G.-2iO 00
Pensions accordées par Mj:r le Président ij(w 71
Impressions du Rap[)ort etc ' 25 50
Dépôt à la Caisse d'Kcououiie 5 31g ^^^
Dépôtà la Uauiiiu' Nationale (*) l'o54 "8
? 1.3,807 37
(•) Recettes nrdin.airos, .?H,7P.898. I>cpèhausonlinairo8S7,.i3421.Suri.hwSl,364 7fv
— 27* —
icédés (Jppui»
<nit:
? 7,553 08
14 21
l.fiOO 00
1,200 00
225 00
ISO 00
50 00
115 60
9fi 24
() S5
1,128 58
1,467 38
170 43
S 13.807 37
$ 6.240 00
1,168 71
. 25 50
5,318 88
1.054 28
■ 13,807 37
ur|pliwSl,364 7ft
DETTE' A.C^7.VES
Prêt f\ la lubrique de N. D. du la Garde (4 p, c). . . $ 4.U00 00
4,825 00
2.(K)0 00
Prêt au I. ic-au-Sable (4 p. c).
Prêt au const'il (l'Invernt'HS (5 p. c.).
Prêt à 1 fabrùiut; .1. St-Mathias de Cabaiio (5 p i\) |,8()0 00
Prêt sur tiypoliièque (6 p. c.) t;.500 00
2.010 00
5,318 8a
1 .054 28.
HaïKiiic Natioiiiih' — 67 atioiis (6 p. c)
Dépôt à laCaiss(! i, Kcmiomie
Dépôt à laliaiique Nationale
Les procureurs allouent les pensions suivante!
MM. .los. Félix Gendron V. G
» 27.348 16.
Etienne Ilallé,
Basile Hohin. .
Thos-Kugtinc Beaulieu
Jos.-Magloiie Riou.\...
Patrick Kelly
Aiif,Misliii Uernier
Joseph Dion
GharlesGalerneau
Napoléon Cin(]inars. . . .
Jain(.'s Ne ville
Panlaléoii Bégin
Gvriac Bérubé. ..
Jos.-Rénii Dcsjanlins.
Alfred BerKerou
Gliarles Baiilargeon.
Chs Henri PAiinel. . .
Maxime IIiuIod
Guillaiinie (iiroux. .
Louis Sanfaçou
Darie Lemieux
Ktieiuie Grondin.. . .
Kdoiiard Casault
Apollinaire Gingras .
Benjamin Deniers. . ,
Jos.-Kdouard Ilo^
Pierre Théberge.
200 OO
200 00
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200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
— 28*
MM. Ferdinand Chabot
François Têtu
Pierre Plante
Albert Lamothe
Honorât Hudon
Joseph Morin
Herménégilde Dubé
Léandre Hamelin
Laurent-B. Chabot
Fait et passé à Québec, le 17 août 1906.
t L.-N. Bégin, Arch. de Québec,
200
00
200
00
200
00
200
00
200
00
200
00
150
00
80
00
80
00
e 6,910 00
Président.
Secrétaire et Trésorier
H. Têtu, Ptre,
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
150 00
80 00
80 00
$ 6,910 00
— 29* —
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
DE LA
SOCIÉTÉ ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
JUSQU'AU 1" OCTOBRE 1906
1t.
ANNÉE 1905-1906
orier
Sa Grandeur Mgr L.-N. Bégin ,
Mg]
MM,
Auger, unarles
Baillargeon, Charles
Ballant vue, James.
Beaudet, Alphonse. .
Beaudet, Placide
Beaiidoin, Arthur. . .
Beaudoin, Joseph . . .
Beanlien, Charles. .
Beaulieu, Stanislas ,
Beaulien,Thos-Eiig. .
Bégin, Achille
Bégin, Ferdinand
Bégin, Pantaléon
Bégin, Si Georges. . .
8 216 00
15 00
24 00
12 00
127 00
8-1 no
3:? 00
6 60
39 00
12 20
malade
31 25
46 00
malade
6 00
103 50
y 00
00 00
malade
9 00
18 00
malade
— 30* —
MM. Bélanger, Eiidide !« 00
Bélanger, Salliiste 1:^ 00
Belleaii, Arthur 24 00
Belleau, Louis 3 00
Bergeron, Alfred 16 00
Bergeron, Amand 6 00
Bernard, Mendoza , 16 50
Bernier, Augustin malade
Bernier, Bernard 21 00
Bernier, Joseph 6 00
Béruhé, Gyrias malade
Bilodeau, Télesphore 10 50
Biais, F.-X.-Ludger 37 50
Biais, Jacques 6 00
Blanchet, François 6 60
Blanchot, Odilon 18 00
Boilard, Aldéric 2 00
Boulanger, Lauréat 6 50
Boulet, Alfred 5 00
Boulet, Auguste 7 50
Boulet, Jean 21 00
Bourassa, Alphonse 20 10
Bourque, Charles 41 10
Bourque, Joseph ." 6 00
Boulin, Amédée 9 00
Boulin, François 29 00
Breton, Jos. -Elle 25 62
Brochu, Camille 5 00
Broussean, Gaudiose 35 00
Brousseau, Onésime 6 00
Brunet, Eugène 9 00
Brunet, Ulric 18 00
Bureau. Joseph 7 50
Bureau, Jos.-Aimé 42 00
Cannon, Walter 6 60
Cantin, Onésiphore 27 00
Caron, Alphonse 25 00
€aron, Auguste 39 00
Caron, Ivanhoe 10 50
.._ 31* —
MM. Caroii, Nazaire 13 00
Caron, Will'rid g OO
Carrier, Alfred 1 00
Carrier, C.-Edouard 54 00
Carrier, Eugène 8 34
Carrier, Louis 12 00
Carrier, Wilfrid 15 00
Casaiilt, Edouard malade
Gasgrain, René 25 00
Castonguay, Alfred 9 qo
Castongnay, Auguste 7 20
Castonguay, Esdras 6 00
Chabot, Ferdinand malade
Chabot, Laurent-B malade
Chamberland, Joseph 1 1 80
Chénard, David 23 80
Chénard, Sylvio 30 48
Cinq-Mars, Joseph 14 00
Cinq-Mars, Napoléon malade
Clou lier, Chs-Frs n 50
Cloutier, Etienne 25 40
Clou lier, Gustave g 00
Cloutier, Onésime 24 00
Collet,' Ghs-AUyre q 25
Corriveau, Etienne 20 00
Coté, Emile 26 95
Côté, François-Xavier 7 50
Côté, Georges 40 00
Côté, Philippe 12 oq
Coulombe, Louis 30 00
D'Auteuil, Alphonse 21 00
Defoy, Henri 18 oo
Delagrave, Théodule 30 00
Delisle, Philippe 35 00
Demers, Benjamin malade
Derome, Jean-Bte 12 00
Deschônes, Honorius g 00
Deschônes, Ls-Philippe 30 00
Deschênes, Sylvio e oO
;■
M
'■
1 1
fl
l ^
S
i- -i
— 32* —
MM. Desjardins, Bruno... 30 30
Desjardins, Georges 7 94
Desjardins, Hospice 32 85
Desjardins, Jos.-Rémi malade
Desroches, Ilildevert 10 00
Destroismaisons, Ls-Magloire 25 00
Déziel, Anselme 56 00
Dion, Albert g 00
Dion, Aniélien e 00
Dion, Joseph malade
Dion, Louis 12 00
Dion, Pierre-Alfred fi oo
Dionne, A Ifred 80 00
Dionne, Benjamin 18 00
Dionne, Charles g qo
Dionne, Elzéar 7 50
Dionne, Emile 50 00
Donaldson, Joseph 20 00
Doucet, Alphonse g oo
Dubé, Herménégilde malade
Dubé, Martial 7 00
Dnlac, Adolphe 12 00
Dnmais, Arthur n 05
Dumais, Joseph •. 31 25
Dumais, Ludger 7 50
Dumas, Théophile 10 00
Dumont, Joseph g oo
Dupont, Alfred '. g qO
Dupont, Charles 19 00
Dupuis, Fernand 1.3 00
Dupuis, Jean-Baptiste 18 00
Dupuis, Odilon q qq
East, Ulric 15 00
Fafard, Edouard 50 00
Faucher, Adjntor 13 00
Faucher, Amédée g oO
Faucher, J.-Octave 39 00
Ferland, Joseph gO
Feuilteanlt, Jos.-Alphonse 29 00
— 33* —
MM. Fillion, Hector g q^
Fillion, Maxime ' 55 ^^
Filteau, Albert g qq
Fiset, Ls-Napoléon 21 00
Fleury, Joseph il 7a
Fortier, Hilaire g qq
Fortin, Auguste * * 33 00
Fournier, Cyrille ' 6 00
Fraser, Georges 43 26
Fréchette, Honoré 51 00
Frenetle, Eugène * 33 OO
Gagné, Charles î^ 95
Gagné, Lucien " " ' ^6 00
Gagnon, Adélard g qq
Gagnon, Ls-Adélard g qq
Gagnon, Joseph ^5 50
Gagnon, Ls-Jos ^^ qq
Galerneau, Charles ;;;;; ^l^.^^^
Galerneau, Isaïe g qq
Galerneau, Jos.-Elzéar 01 qq
Garneau, Ferdinand 42 00
Garon, Denis -^ô 00
Garon, Louis 10 00
Garon, Samuel 21 00
Gauthier, Augustm 38 00
Gauvreau, Lucien 15 00
Gelley, Thomas jq qq
Gendron FéHx V. G :.■::.•:::: .,,,,;,3
Gènes t, Oscar. ... n nn
r, • T , " ^t)
Gervais, Jules 13 68
Giugras, Apollinaire malade
Giguac, Joseph-Narcisse (; qq
Girard, Joseph 17 00
Girou.x, Cléophas 13 .50
Giroux, Emile g qq
Giroux, Guillaume ".'.■.■.■.■.■"■.■.■.■;.■.■; malade
Godbont, Adolphe j., qq
Godbout, Albert g ^^
Godbout, Charles-Ovide \i 13.
WM
— 34* —
MiVl. Godbout, Pierre '^5 00
Godin, A.-Ovide ;5;J 00
Gosseliii, Anj,niste 4 50
Gosselin, David 39 00
Gosselin, Frs-Xavier 90 00
Gosselin, Jean 25 00
Gossfilin, Joseph 6 00
Gosselin, Louis 21 00
Gosselin, Odilon 6 00
Goudreau, Georges 55 00
Gouin, Arthur 36 00
Gouin, Charles 6 00
Grandbois, Joseph , 6 00
Grenier, Adolphe..' 24 00
Grondin, Etienne malade
Grondin, Pierre 16 80
Guay, Edouard 1 50
Guillot, Joseph 6 00
Guimont, Daniel 9 00
Guimont, Odilon 7 20
Guimont, Roméo 7 20
Guy, Bernard-Claude 27 00
Guy, Georges 35 00
Guy, Herménégilde : 6 00
Halle, Etienne malade
Halle, Joseph 6 60
Hamelin,Léandre malade
Hébert, Léonidas 6 00
Houde, Jos.-Edouard 2.3 25
Houle, Théophile 12 00
Huard, Victor-Alphonse 12 00
Hudon, Arsène 16 00
Hudon, Ernest 38 00
Hudon, Eugène 30 00
Hudon, Joseph-Honorat malade
' Hudon, Ludger 7 50
Hudon, Maxime malade
Hunt, John o 00
Huot, Antonio malade
— 35* —
MM. Jobin, Joseph 15 ^5
Jolicœiir, Siméon 15 oo
Kelly, Patrick malade
Kirouac, Jules 24 00
Labbé, René 05 59
Laberge, Joseph-Esdras U 00
Laberge, Jules 1 oO
Labrecque, Jos.-A 6 00
Labrecque, Honoré 40 00
Laçasse, Arthur 17 qO
Lachance, Arthur 24 00
Lachance, Jos.-Télesphore 7 50
Laflanime, Alfred 7 05
Laflamme, Eugène 13 oO
Laflamine, Napoléon q qO
Lafrance, Alexandre 25 00
Lafrance Napoléon q qO
Lagueux, Robert 24 00
Laliberlé, Eloi 6 00
Lambert, Joseph-Zoël 7 oO
Lambert, Zoël 75 oq
Lamontagne, François iq oq
Lamontague, Raymond q qO
Lamolhe, Albert malade
Langis, Louis-Jacques, V. G 66 00
Langlais, Alphonse 25 00
Langlois, Charles iq 00
Langlois, Jos.-Alfred g qO
Langlois, Jos.-Octave 26 00
Langlois, Lonis-Alfred 45 50
Laplante, Frs-Xavier 28 00
Lapointe, Arthur ^5 qq
Larochelie, Léon g qq
Larochelle, Ovide g qq
Lame, Luc g qq
Lauzé, Thomas 3q qq
Laverdière, Gédéon ig qq
Laverdière, Philippe g qq
Lavûie, Edouard k ka
— 36*
MM. Lavoie, Joseph.
Lavoie, Joseph-E.-N.
Leboii, Wilfiicl
Leclerc, Bruno
Leolerc, Charles
Leclerc, J.-Iite
Leclerc, Pierre
Lecoiirs, Iréiiée
Lemay, Albert
Lemay, Léoiiidas...
Lemay, Philogone.
Lemieiix, Célesliii..
Léinieux, Darie
Lemieux, Gaudiose
Lemieux, Gilbert...
Le page, Alexandre.
Lépinay, Félix
Lessard. Auguste...
Lessard, Hubert
Lessard, Joseph
Lessard, Louis
Lessard, Philéas....
Levasseur, Joseph..
Lévùque, Clément..
Lévèque, Edmond..
Lévèque, Luc
Lindsay, Lionel
Majrnan, Aristide..
Maguire, Euslache.
Marceau, Joseph....
Mar
ceau.
Ludger..
Marconx, Auguste..
Marcoux, Edmond.
Marconx, Thomas..
Marois, Odilon
Martel, Alfred
Maitiu, Edouard....
Martin, Emile .
Martin, Olivier.
22 65
6 oa
6 00
27 00
12 GO
6 00
5 00
6 00
6 00
10 60
19 65
8 25
malade
20 25
23 50
6 00
6 00
• 6 00
.'U .38
13 50
28 25
55 50
41 00
23 00
7 20
16 00
9 50
10 00
21 00
6 00
1.') 00
9 00
00 00
7 80
78 60
6 00
17 00
15 00
•2■^ 00
— 87* —
MM. Maniais, Eugène g' 00
McCrea, Geoiy^es 45 qq
McGralty, Hngh 12 OO
Mercier, Georges g 00
Mercier, Joseph 6 00
Mercier, Théodore 19 50
Méthot, François-Xavier 18 66
Mennier, Marcel-Prosper 27 00
Michand, Adolphe 31 50
Michand, Anrélins (j qq
Michaud, Enoïl g qq
Michand Hermas 30 00
Michand, Lndger 17 qq
Mi ville, Georges g qq
Montrenil, Flrnest y qq
Moreau, Arthnr 15 00
Morean, Magloire 30 00
Morin, Joseph ." ;.;;;;;; ^;i^^g
Morisset, Alfred 46 00
Morisset, Fidèle 27 75
Morisset, Léon 44 00
Morissette, Rosario 27 00
Mornean, Engène "9 00
Nadeau, Condé r> 00
Neville, James ^o^ori^
^-..f, ', , -, malade
Otarrell, John 04 00
O'ReiUy, Patrick ....!........ 24 00
Onellet, Jos.-Phihppe ' 27 00
Onellet, Pierre oq ka
Page, P.donard ^^ 00
Pampalon, Antoine 19 00
PAqnet, Alfred ". ' .,0 oO
Pâqnet. Chs-Henri ^T^j.^^
Paqnet, Edonard 27 75
Paquet, Louis-H ^^ "3 0()
Paquet, Nazaire ''7 25
Paradis, Emile T-? ca
Paradis, Benjamm 1 3 50
Par: ■;, Joseph ■..........".'.['..'. 7 50
38* —
m
"m
MM. Paradis, Louis.
Kdiiioiiil.
arc
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Pelletier, Bruno
PelU'lier, Dominique.
Pelletier, Eugène
Pelletier, Georges»
Pelletier, Geo.-N
Pelletier, Joseph
Perron, Ulric
Pérusse, Ludger..
Picher, Ludger....
Piehelte, Eniilien.
Plaisance, \VencesU
Plante, Orner
Plante, Pierre.
Poirier, Onier,
Poulin, Arthur
Poulin, .loseph-Amédée.
Poulin, J. -Alexis.
Ponliot, Alfred
Pouliot, Napoléon
Proulx, Armand
Proulx, Arthur
roulx,
N:
V
Proulx, Walstan
Provancher, A''iliur
Raiuville, Joseph-Aimé.
Rémillard, Gustave
Rémillard, Jules
Richard, Charles
Richard, Ghs-Stanislas.
Richard, Edouard
Richard, Joseph
Richard, Sallnsle
4H 00
() 00
() 00
7 65
36 00
6 00
6 00
6 00
3.3 00
V2 00
10 00
15 00
12 00
malade
IS 15
17 00
6 00
9 00
33 00
9 00
18 00
0 00
37 00
6 00
6 00
L>6 70
■2\ 00
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G-2 00
1';) uv
9 00
21 00
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Rioux, Joseph-M nialadi;
Ruhert, Arthur absent
malade
12 00
6 00
Robin, Basile
Rochette, Eleusippe.
Rochelti'-, Joseph
— 39*
48 00
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(i 00
.•{f) M
7 «5
36 00
6 00
6 00
6 00
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15 00
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malade
18 15
17 00
6 00
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33 00
9 00
18 00
fi 00
37 00
6 00
6 00
26 70
21 00
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62 00
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21 00
25 00
malade
al)seiU
malade
12 00
6 00
MM. HOI.MM', Ilprmi'-né^'ildp.
Hoiilt'aii, Albert
Roiihîan, Fortmiat.
Houleaii, Joscpli
Hnuleaii, Josfph-Fi]
Rouleau, Thomas-Grég,
Rousseau, Albfïrt
Rousseau, Ulric
Roy, A(lall)i;rt
Roy, Alexandre
Roy, Klias
Roy, .Ios.-I*klouard.
Roy, Jos.-Olivier. .
Roy, Josepli-Fortuuat.
Roy, Philéas
Roy, Placide
Roy, Valt'ie
Rov, Wilfrid.
Ruel, .leau-B.iptiste,
Samson, Cyrille . . . .
Saul'agou, Louis. . . .
Sauvageau, Gédéon
Savard, Odilou. . . .
Seott, H.-Aithur . .
Suuard, Arliiur. . .
Simard, Cléo(|has . ,
Siiois, Nap.-Joseph ,
Soucy, Télesidiore. ,
Soulard, -ioseph B. .
Talbot, Alphonse . . .
Taschereau, Auguste
Tessiei', Charles
Têtu, Alphonse
Têtu, Fi'ançois
Tl
iei)t'i''M'
'lei-re.
Thibaudeau, ,Ioseph-T.
Thiboulor., Jean-[^aptiste
Tremblay, Alphonse
Trndel, ^Hiéophile
6 0(
34 50
24 00
16 50
30 00
50 00
6 00
30 00
6 00
10 00
6 00
malade
7 50
6 00
21 00
40 00
6 00
6 00
30 00
29 53
malade
9 00
6 00
35 00
21 00
15 00
47 32
27 00
29 50
31 25
10 00
fi 25
9 00
malade
mahifle
18 50
22 00
G 00
21 00
/'M
— 40» —
MM. Tiircdtto, Philôas , 16 00
Turcotte, Sauveur 30 00
Turtolle, ThAoi»liile 25 60
TurgcoM, Ciaudiose 13 73
Tiir^eon, Joseph h 50
Vaillauconrt, Arthur 45 00
Vaillancoiirt, Jos('|ili mr.lade
Valiu, Joseph .},; qo
Vallée, Achille 7 {-,0
Veilleux, Joseph 10 qo
Verreault, Anuaud q qq
Verret, Edmond 39 37
Vézina, Auguste g qq
Vézina, Léonce oi 00
Vincent, Arthur 43 00
Voyer, Elzéar ^^ qq
ARRÉRAGES PERÇUS
MM. T. Dumas g 14 21
Joseph Bernier g qq
Archevêché de Québec, 1" octobre 1906.
H. TÊTU,.Ptre, Secrétaire.
MM. Edui. Marcoux, Armand Verreault et Stan. Beaulieu
sont exclus en vertu du N" 15 des Règles,
- 41'
• * «
15 00
30 00
25 50
13 73
H 50
45 00
malade
46 00
7 50
• • » • •
19 00
0 00
39 37
6 00
21 00
43 00
8 00
re 1906.
14 21
6 00
t Stan. Beaulieu
ELECTION DES NOUVEAUX PROCUREURS
PROCUREURS ÉLUS
1 MyiC.-A. Marois V. G.
2 Miiv M. IV'iii
3 MgiR-X.Faguy
4 M. Ffs-XavierGoHseliii
5 Mgr Aiit. (îaiivrt-aii
6 M. Jos.-Oci. Fiiiicher. .
7 M. N.-Jos. Sirois......
« M. F.-X.-Ln.lgcr Biais .
y M. Ans(!!mc Dôzicl
10 M, Edouard Kafard
11 M. .I.-Aiiné Bureau
12 M. Charles Richard
M. Ad. Godbonl
M. C.-E. Carrier
M. T. G. Rouleau
M. David Gosseliii
MgrC.-O. Gagiion
M. Jos. Beaiidoiii
M. Bernard Bernier
M. C.-F. Cloutier
M. Geo. Côté
M. Geo. Fraser
M. Fidèle Morisset
M. P.-Eugèiie Roy
111
111
106
102
96
91
83
70
69
67
67
64
50
34
27
^3
22
22
16
12
U
II
8
voix
ga^ .if^B^ wia.ifc.vj^wYtf:rff.fBff*fcH«»»^|
— 42* —
M. liionol Liiulsay 5
M. Alfred Dtoiino 5
M. Tel. Lacliaiice 5
M. Ar. Vaillancoiiit 4
M. Doiii. IVllelicr 4
M. Ii'éiiée Lecfuirs... 4
MM. A. Raiiiviile, Z. Laniberl, Al. Bi-aiulet, J.-H. Fréchette
Chs Gagné, H. -A. Scolt. 3 voix chaciiii.
MM. Ulric Rousseau, Eugène Frenelte, l.sJos. Gagiiou,
Philéas Lessard. Léon Morisset, T. Delagrave, Jos. Lizotte
Placide Roy, Alphonse Têtu, Adolphe Michaud et Herni. Bouf
fard, 2 voix.
MM. F.-X.Méthnt, ,I.-Fi.Soulai'd, Lueien Gagné, Chs Bour-
que, Ovide (iodin, Ferd. Garneau, Ludger Péiusse, Jos. Valin,
Max. Fillion, Kdm. Verret. ,1.-Bte Dupuis, Patrick O'Reiiley,
Pierre Ouellel. Gilbert Leniienx, Phil. Delisle, ,1.-B. Ruel. J.-A.
Feuiilault. Al. Boilard, Ad. Greniei-, .1.-0. Cantin, Al. Lafrance
et Ph. Côté, 1 voix.
5
5
5
4
4
4
I.-H. Fi'échette
sJos. Gagiioii,
\ Jos. Lizotte
ïl Herni. Boiif
nié, dis Bour-
sse, ,Ii)s. Va lin,
rick O'Rcillcy,
.-B. Rncl. J.-A.
1, Al. Lafiance
— 43* —
QUyESTIONES
ANNO 1907
COLLATIONIUUS THEOLOGICIS DISCUTIEND.E
IN ÀRCHIDIOECESI QuEHECENSI,
Mense januario
Viiium pro missis celebrandls janifliii iii aliqua dlœcesi
vendebalTitius meiraloi-qui, lide sua interposita, affirmabat
illiid viniim esse ex uvis expressum. Sed paulo posl Titii obitiim,
o!x hœi'ediiin et famiiloriirn relationo cogiiitum est viiuim illud
arte fuisse confecliim. Et rêvera rem ila se habere et illud
non esse vinum ad niissam celebraiidani aptum, peritorura
judiclo confirmatuni fuit.
Theologi de boc casn interrogati in diversas sententias abie-
riint. Krant enim qui contendebanl Missas rêvera colebratas
l'iiisse, (juia nna saltem spccies rite consecrata l'nerat ; dnm,
e contra, quidam asserebant neque panem in casu consecratnm
l'uis^e.
Alii dnbilabant utrnni sacerdotes qui Missas celebraveranl
possenl receptas eleemosynas suas t'acere qiiin alias missas
celebrarent, dam ex alla parte erant plnres qui illarum elee-
mosynas retineiidas esse pro c(;rto habebanl : quorum non-
nnlli hoc onus non presbyteris celebrantibus, sed potins Titii
lueredibus imponendnm censebant.
Intérim consulitnr eximius Iheologua ab eo qnaerens :
1" An valida sit consrcvatio unius specifi sine altéra ?
•2" El qmlenàs af/irmalive, an in unius specici consecratione
sacri/icium habealur ?
•T Ulrum eleemosynx perceptœ in hoc cam jure relinrri pos-
sinl, vel e contra sacerdotes ipsi célébrantes, aul alius quispiam
illas restiluere debeat ?
■l''^\
l . .
' /-
■ ' ■ * ■ ï
— 44* —
Senipromiis, professor luiciis, iloccl uminuiiieinqiie civom
hnbere jiii-e naliii'tili liberlatom al)soliitain coniiandi, loquKndi,
scribeiuli i'X profilendi cuUumi\\n ipsi inagis placiierit. Qiiœritiir,
pi'îeluceiiti! l']iii'yrlica L'ionis XIH m D^' Uberldlr kumnaun
r An damiuutdx sinl ha: libertales?
2" El (pialoins a/finnalive, cur damnandx siiU ?
Mense maio
SemproiiiiLs, parocluis, orcasione Eiicyclice « Veheinoiiter»
Pii X iii (jiia damiiatiir siîparatio Ecclesiœ et Status, dinnon-
strat suis ovibiia raliones (juibus innixus estSiimmus PoiUil'fx
iii hac (locti'iiiu tradeiida. Idcirco probat :
1° Ecclesiam esse societatem perfectam^ independentem a polcs-
tate civili eaque superiorem ;
2° Statum fsse non solum négative, sed et positive, licet indi-
rect!;., suhordinatum Ecclesiœ ; altamen
3° Hoc non impedire quominus societas religiosa et societas
civilis sint distincts; propriumquc habeant fincm. (CI'. Decretuin
XXIV Concilii Quebec(Misis Proviiicialis v.)
4° Ecclesiam a Statu. Statumque ab Ecclcsia sejungcndum non
esse.
Qu.-prit Titiiis quibiisiiam ratioiiibus seu argnmentis iniiiti-
tiir prohibitio cremalionis seii incinerationis cadavernm apud
catholicos. (Cf. Decretuin Congrg. S. Oflicii, die 19â maii 1886.)
Mense julio
Titius, parochus, videns innnmeros errores qui hinc indè iiî
ephemeridis et Jibris sparguiitiir, coiicioiies in siiâ parochiâ
habere intendit circà educationem et qtuerit :
1» Quxnam sint in génère jura et o/Jicia parentum, Ecclesiw et
Stattcs relaté ad educationem puerorum ;
— 45* —
2" Ou'-eiwm slnl officia parcntum f/iioad corpus fiUorum suorum,
quand eorum animum cl disci/iliuam morum ;
3° An leneanlur arccre fiUox a scholis hœreticis vel nexUris;
4° An et cur hujusmodi scholsf. damnatx siiit ab Ecclesia. (Cf
Encyclicas: «Officio Saiirtissimo.,, « Inscnitabile,., « Sanien-
tue chnstiaiife .,, (( Nobilissinia Gallornm Gens», «Quod niul-
tiim», «Affai'i vos», Leoiiis XI II. )
DoMir oompoiulium Eiicyclica^ « Renim Novannn» Leoiiis
Xlli, De condilione opificum, (din IGà luaii 1891).
dentem a pôles-
silivè, liccl indi-
fjungvndum non
Mense octobri
(Fil eleclio secretarii par scrutiuia secrcla).
Sempronius, neo-sacerdos, cupiens omnia sua officia rite im-
plore, (iiu-ent ut ipsi breviterexponantur obligationes sacerdo-
tum,
l-'Ratione Ordiuis, scilicet a) quoad tonsuram et habitum
clencalem ; bj quoad recitationem diviui officii ; cj quoad ha-
bitationom cum muliehbus ; r/; quoad veuationem ; H quoad
negotiationem ; ' / i
•2" Ralione Minislerli Sacri, a) quoad residentiam ; 6 J quoad
oblationem Sacrificii Misses ; c) quoad pra^dicationeui verbi
uei ; dj quoad sacrameutorurn administratiouem.
Anselmus et PauHna, ambo e diœcesi Pembrokensi in eo
suiit ut nuptias coulrahaut atque jam triplex lacta fuit denun-
tiationum proclamatio. Piœ peregrinationis causa, pergunt ad
Sanc uaruim Sauctie Auna> de Beaupré, ubi reperto parocho.
Anselmi, matruiiouium inter se coram eo ineuut sub oculis.
gloriosae thaumaturgœ et patrouje Cauadeusis.
Quaeri tu r an validum et Ucitum sil hoc malrimonium ''
itum, Ecclesix et
mattMjameantK^s^' ■.ii:\y^u&i^'y.i&-uiM^;^:ih
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DÉPENSKS DE LA SoClkrk DE COLONISATION EN I906
Orphelinat aRricole de Saint-Damien $ l'^ôôé 9^
Chemins ;\ Adstock
" Saint-Henjamin.
" Saint-Damase
" Sainte-Rose
Grange à Saint-Damien
Colons pauvres
RÉSUMÉ
Balance de igo, $ 561 11
Recette de 1906 ii,7i3 9i
68
00
68
00
50
00
31
41
500
00
9
00
$
11.393
32
Total
Dépenses de içoô- •
Balance
$12,275 02
11,393 32
$ 881 /O
LaSociété a reçu du gouvernement lasomrne de $ 1,868 59
laquelle a été dépensée comme suit :
Chemins à Saint-Adalbert $ 100 00
" Saint-Camille. ■ •
" Cranbourne"
" Saint-Fabien- • ■ •
" Sainte-Martine ■
" Saint-Nazaire.'- •
"Sainte- Perpétue.
"Pontbriand.
"Saint-Prosper
" Sainte- Rose.
300 00
150 00
300 00
200 00
200 00
150 00
150 00
200 00
118 59
$ 1,868 59
Archevêché de Québec,
ler janvier 1907.
H, TÊTU Ptre,
Secrétaire.
3ATION KN 190^
.. $ 10,666 91
68 00
68 00
50 00
31 41
500 00
9 00
$ 11,393 32
561 II
11,713 91
2,275 02
,393 32
881 ;o
mrnede$ 1,868 59
$ 100 00
300 00
150 00
300 00
200 00
200 00
I 50 00
I 50 00
200 00
"8 59
$ 1,868 59
. TÊTU Ptre,
Secrétaire.
56»
Itinéraire de lu Visite Tastorale de IDO;
4.
6.
7.
y.
10.
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— L'Kiif'iiiU.,It'»iis Mdvdi
— ï-"' ^'•'''- )lnci;;n
— SMiiilMiiiiiici' (If Tlirtford Jruoi
— S;iii)t-,I(«iiii Clii'v.sosloiiit' Lundi
— Notre-Da le Chiiiiiy M„rdi
— Sailli Klit'iiiic Mncrvdi
—Sailli Nicol.is y,j„//
,— SaiiilAuloiiicdc Tilly Vrntlrrdi
— Saiiit-A|iolliiiaii(' Samedi
— Saiiit-A-riipii /y,,,/,-
— Sailli (lillcs Mardi
-Saiiile-Aj,ralli." Mrrcirdi
—Sainte Anaslasic Vendredi
-Sailli- Klavif'ii Samedi
-N.-D. (In Sacîié-Cœiir.. pi uuiche
S ùnte-Ci-oix iundi
Lotbinière Mardi
■Sailli Kdoiiard Jeudi
-Saiiile-P]inniéli(! Vendredi
■Saint-Jean Dcschaillons ^mnedi
■Sailli Jac(|n('s de l'.iiisviile Lundi
■Sainte PiiiloiiU'iic Mardi
N.4). d<î Lourdes Mercredi
Sain le-.In lie jc^di
Plessisvilh. Vendredi
Sainte-Sopliie Dimanche
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— liCt'ds Vi-iidri'di
— Sain l-Adr Ici 1 Sdiiifili
— Sainl-.Mpiioiisc de Tlicltord Diinanrhc
— Poiilhi'iaiid Uiiiiti
— S.-C. dt' Marie Munli
— Sailli IMiMTc df Hnuiuli Ion Mercredi
— Sacrt'-duMii' de .Icsiis Vendredi
— Saiiil-Fii'diMic Suriiedi -2'.)
—Sailli Scvt'riii Lundi
— Saint l'il/.éar Mardi
— SainlcMai'it' Mercredi.
— Saint -Maxi nie Vendredi
— S.iiiit Isidore Scnnedi
-Saint-Lainlieil Dimanche
—Saint- Narcisse Lundi
—Saint-Bernard Mardi
— Sa in t-l'a I rice Mercredi
— Saint-Sylveslre Jeudi
— Saint David de l'Aiilieiàvière Samedi
— Sainl-Romnald Dimanche
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CIRCULAIRE
AUX membres de la Caisse Ecclésiastique Saint- Joseph
•O^Oi'
Québec, le i" octobre 1907.
Mon cher Monsieur,
Pour me conformer aux instructions de MM les Procu
leurs de la Caisse ecclésiastic,ue, je viens vous de.nander
votre avis sur le projet d'élever les pensions à $250.00 ou A
.t.300.00, et vous donner quelques statistiques qui pourront
vous ^nnder.
Disons d'abord que les revenus augmentent tous les ans
avec e nombre des membres, de même que les dépenses
avec le nombre des pensionnaires.
Il y a dix ans, les revenus ordinaires étaient de $6,376.00
en 1907 ils sont de $9,400.00. ' '
Les contributions des membres dans le même temps ont
I)assé de $5,495-00 à $8,020.00.
Les malades en 1897 étaient au nombre de trente et un,
nous en comptons aujourd'hui quarante et un. Quoiqu'il en
soit, il y a eu des suri)lus tous les ans, et la somme s'en
élève maintenant à $10,800.00. Les Procureurs ont parfaite-
ment le droit de se servir de ce montant pour paver les pen-
sions, avant d'en venir à élever le percentage de la contri-
l)ution des membres.
Si ceux-ci payaient trois et demi pour cent au lieu de trois,
la recette ordinaire serait d'environ $10,300.00. Quatre pour
cent donnerait environ $11,600.00.
Avec quarante pensionnaires, ce qui, je crois, est une
bonne moyenne pour les dix ans à venir, il faudrait 12,000.00
de revenus pour payer des pensions de $300.00; et $10,000.00
pour des pen.sionsde $250.00.
fPi't^'
•:"ii%
;j,S*
Ces chiffres étant posés, je crois pouvoir affirmer que i)Our
élever les pensions ;\ $2 5( ).()(), il n'y a aucun besoin de chan-
•rer le percentaf^e de la contribution. PendaU't dix ans, le
trésorier aura des revenus suffisants pour les paj'er. en se
servant des surplus accumulés de $I(),8(M).()().
Si, d'un autre côté, on veut (jue les pensions soient de
$300. (H), elles pourront bien être payées i)endant (|uatre
ou cinq ans ; mais après cela il faudra avoir recours à la
taxe additionnelle.
Quelle que soit votre opinion, je vous prie en îiiâce de
vouloir bien la donner, puisqu'il faut le consentement de la
majorité des membres pour amender les règlements. Les
réponses doivent être données d'ici au i" décembre pro-
chain.
Quelques membres ont demandé les Ri\ii/is de la Caisse
Hiih'siastiijKc : la première édition est épuisée.
Je vous adresse (jnelques uns des articles les i)lus impor-
tants ; aussi des formules dont vous pourrez vous servir
pour me donner votre avis. Au reste une carte postale fera
|)arfaitement l'affaire.
Je demeure,
Mon cher Monsieur,
Votre très dévoué confrère,
H. Ti-;TU,Ptre.
5!)*
Formules à suivre :
i" Je désire que les pensions soient élevées ;\ $1:50.00 et
Mlle la rontribution des membres ne soit pas changée.
2" je désire (jue les pensions soient élevées à $,^00.00 et
<ine la contribution des membres ne soit pas chanj^^ée avant
(|ue ce soit nécessaire.
^ Je désire que les pensions soient élevées A $300.00 et
que la contribution des membres .soit de trois et demi (ou
l)ien de (piatre) i)arcent.
4" Je suis o])pnsé à tout changement.
'es de la Caisse
— 61» —
PROCÈS-VERBAL
DE L'aSSKMBLÉE du BUREAU DE LA
SOCIETE ECCLESIAST1(|UE ST-JOSEPH
TENUE AU SÉMINAIRE DE QUÉBEC
LE 16 AOUT 1907
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
i"\
Présents : Mgr Marois, Mgr Têtu, Mgr Gauvreau, Mgr
Faguy, MM. Frs-Xavier Gosselin, Nap.- Joseph Sirois, Jos -
Oct. Faucher, Anselme Déziel et Charles Richard, procu-
reurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 17 août 1906 est
lu et adopté.
Les Messieurs dont les noms suivent sont reçus membres
de la Caisse :
MM. Omar Cloutier,
Théodore Labbé.
Albert Hébert,
Aimé Lacroix,
Valmore Lavergne,
Léon Vien,
Patrick Boyd,
Noël Pelletier.
— 62* —
MM. Stanislas Théberge,
Pamphile Legendre,
Chs-F'rs Bourque,
Georges Côté,
Georges Ouvrard,
Emilius Michaud,
Philémon Cloutier,
Louis Bolduc,
Arthur Desjardins.
M. Edmond Marcoux est réadmis.
Le Secrétaire donne les noms des membres décédés depuis
le dernier bureau :
MM. Etienne Halle,
Basile Robin,
Frs.-Xav. Méthot,
Placide Beaudet,
Joseph Valin,
Honoré Labrecque,
Honorât Hudon,
Joseph Morin,
Martial Dubé,
Joseph Bureau.
Le trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES
■j.'sj: lu
( iributions des membres $
Arrérages perçus
Remboursé par la Fabrique de Cabano
Dons divers
Intérêt sur dépôts '
Intérêt sur fonds placé"?
Emprunts à fonds perdus
DépôtùlaCaisse d'Economie audernier bureau
Dépôt àla Banque Nationale audernier bureau
$
8 020
13
79
61
610
00
6
00
178
50
1 VM
00
700
OO
5 .318
88
1 051
.28
17.099 09
■63* —
s décédés depuis
... $
8 0-20 7;i
79 61
610 00
6 00
178 50
1 i.*n 09
700 OO
2 au
5 318 88
eau
1 054:_28
$ 17.099 Oi>
DÉPENSES
Pensions accordées par le bureau de 1906 $ 6,560 00
Pensions accordées par Mgr le Président 1,179 83
Impression du Rapport etc 14 80
Rentes viagères 22 50
Prêt au Lac-au-Sable 150 00
Acheté 23 actions de la Banque Nationale- • . 828 00
Prêt sur hypothèque :i,500 00
Dépôt à la Caisse d'Economie 3,635 59
Dépôt à la Banque Nationale (*) 1 , 208 37
$ 17,099 09
DETTES ACTIVES
Prêt à la Fabrique de N. D. de la Garde (-i p c.) $ 4 OUO 00
Prêt au Lac au Sable (4 p. c.) 4 975 00
Prêt au Conseil d'^nverness (5 p. c.) 2 000 00
Prêt à la Fabrique de Cabano (5 p. c.) 1 190 00
Prêt sur hypothèque (5 p. c. ) C 500 00
Prêt sur hypothèque (5 p. c.) 3 500 00
Banque Nationale (90 actions ) (7 p. c.) 2 700 00
Dépôt à la Caisse d'Economie 3 635 59
Dépôt à la Banque Nationale 1 208 37
$ 29 70896
Dû $ 200 00 pour pension
Les Procui'eurs allouent les pensions suivantes
MM. Félix Gendron V. G. (1) $ 200 00
Thos.-Eug. Beaulieu 200 00
Jos.-Magloire Rioux 200 00
Patrick Kelly 200 00
Augustin Bernier 200 00
Joseph Dion 200 00
Charles Galerneau 200 00
(*)Recetteaordiiiuire.sj9,4]r) 93. Dépenses ordinaires 87,777 IS.SurjiIu.s $l,C,3S 80
Montant total des surplus, $10,821 14.
( 1 ) M. le Grand Vicaire Gendron est mort quelques jours après l'a-sscmlilée
du Bureau.
64* —
MM. Napoléon Cinqmars 200 00
James Neuville 200 00
Pantaléon Bégin 200 00
Cyriac Bérubé 200 00
JosephGirard 200 00
Jos.-Rémi Desjardins 200 00
Alfred Bergeron 200 00
Charles Baillargeon- 200 00
Chs-Henri Paquet 200 00
Maxime Hudon 200 00
Guillaume Giroux 200 00
Louis Sanfaçon 200 00
DarieLemieux 21)0 00
Etienne Grondin 200 00
Edo..ard Casault 200 00
RenéCasgrain 200 00
Apollinaire Gingras 200 00
Benjamin Demers 200 00
Jos.-Edouard Roy 200 00
Eloi Laliberté 200 00
René Labbé 200 00
Frs de B. Boutin 200 00
Pierre Théberge 200 00
Ferdinand Chabot 200 00
François Têtu 200 00
Pierre Ouellet 200 00
Pierre Plante 20000
Albert Lamothe 200 00
Edouard Richard 2ii0 00
Herménégilde Dubé 15ù 00
Léandre Hamelin 80 00
Laurent-B. Chabot 80 00
$ 7,5(0 00
Le Bureau décide qu'à l'avenir et pour éviter toute diffi-
culté, quand le vicaire chante la messe, ni le curé ni lui
n'est obligé de payer trois pour cent sur les honoraires per-
çus par le vicaire.
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
2(10 00
200 00
200 00
200 Ou
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
200 00
2n0 00
150 00
80 00
80 00
— 65* —
Quelques membres demandent que les pensions soient
auf^mentees Après discussion, les Procureurs prennent la
résolution de consulter les membres pour saveur s'ils dés.^
rent que les pensions soient à l'avenir de $3°° oo ou bien de
$3So oo. et S'ils veulent que la contribution annuelle oit en
conséquence élevée et devienne de trois et demi, de quatre
ou de cinq par cent. qudire
Le secrétaire est chargé de donner aux membres les ren-
seignements et les statistiques utiles.
Fait et passé à Québec, le i6 août 1907.
t L.-N. BÉGiN, Arch. de Québec.
H. TÊTU, ptre
Secrétaire et trésorier.
$ 7,510 00
viter toute diffi-
li le curé ni lui
honoraires per-
— 66* —
EXTRAIT DES RÈGLES
DE LA CAISSE ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
7. Le prêtre qui a demanda son aRrésation, ne devient
membre qu'après que les deux conditions essentielles suivan-
tes ont été remplies : -". que sa demande ait été agréée par
le bureau ou par la majorité des procureurs consultés par
écrit par le président ; 2". (pril ait réellement payé en argent
la totalité de la contribution à laquelle il aurait été tenu, s'il
eût été membre de la société dés le jour de son ordination ;
le reçu du trésorier en fera foi.
8. Un membre qui a cessé d'appartenir à la Société n'y
peut être admis de nouveau par les procureurs, qu'en payant
tout ce qu'il aurait dû payer, s'il fût toujours demeuré
membre de la Société.
9. Chaque associé est tenu de payer annuellement, en
argent, avant le premier octobre, trois par cent
1". Des revenus ecclésiastiques perçus par lui pendant les
douze mois terminés au 15 août précédent, ou du revenu
attaché à la fonction même non-ecclésiastique qu'il exerce
du consentement de l'Ordinaire ; le revenu ecclésiastique
comprend les dîmes, les suppléments en arpent ou en nature,
les rentes des terres, maisons, bien-fonds dont on a la jouis-
sance ou l'usufruit en vertu de sa fonction ( à l'exception
du revenu du terrain occupé par l'église, le cimetière, le
presbytère et autres bâtisses, jusqu'à la concurrence de huit
arpents en superficie, à moins que ce revenu ne provienne de
rentes en argent) ; tout octroi, pension, honoraire, obtenu
soit du Gouvernement, soit de la Propagation de la Foi,
soit des Fidèles, ou de quelqu'autre source, pour mission,
desserte ou autre service du ministère ecclésiastique ; en un
mot, tout revenu que l'on n'aurait pas si on était hors
d'emploi, à part le casuel et les honoraires de messes ; 2". du
— 67*
INT-JOSEPH
casuel reçu dans le même espace de temps, soit en argent,
soit en cierges ou autrement, pour toute fonction ecclésias-
tique, ou tout droit à l'occasion des sépultures, mariages,
grand-messes, ou pour certains actes particuliers delà fonc-
tion que l'on remplit de l'agrément de l'Ordinaire. En
aucun cas, les contributions ne peuvent se payer par billet
promissoire.
'o. Les chapelains, vicaires, professeurs et autres qui
reçoivent une pension en sus de leurs honoraires, à raison de
leurs fonctions, payent aussi le cinquantième ( i ) de cette
pension alimentaire estimée à cent piastres par année.
11. Tout membre qui, sans être infirme, est privé par son
évêque du pouvoir d'exercer le Saint Ministère ou obtient
la permission de quitter le Saint Ministère pour vivre de ses
I)ropres ressources, pavera le cinquantième ( 2 ) de son reve-
nu et de son casuel.
12. Lorsqu'un membre meurt dans le cours de l'année, la
Société a droit de réclamer les arrérages de la contribution
annuelle, au pro rata du temps.
13» Quand un associé meurt, tous les membres doivent
dire ou faire dire au plus tôt une messe porr le repos de son
âme et lui appliquer l'indulgence plénière accordée dans ce
diocèse par l'article I de l'induit du 18 Août 1850. {Ordon-
nances ciioccsaines. Induit No 36.) Aux mémento de cette
messf on est expressément invité à faire mémoire de tous
les associés vivants et défunts et, en particulier, du membre
qui doit mourir le premier.
15. Un membre est exclu de la Société ipso facto et sans
qu'il soit besoin de déclaration :
1°. Si avant le premier octobre il n'a point payé sa con-
tribution annuelle ; mais dans ce cas, le Président pourra,
sur preuve suffisante d'un empêchement légitime, autre que
le défaut d'argent, et sur payement effectif de tous les
arrérages, rétablir le dit membre dans tous ses droits avant
le premier janvier suivant.
( 1 ) Aujourd'hui c'est trois par cent qu'ils doivent payer.
(•2 ) Voir la note précédente.
— 68* —
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
DE LA
SOCIÉTÉ KCCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
JUSQU'AU l" OCTOBRE 11)07
ANNEE 190U-1907
JMËim .i
Sa Grandeur Mt;r L.-N. Béfïin $ 216 00
Mkf C.-A. Marois, p. a.. \'. g 15 00
" H. Têtu, P. D. 24 00
" C-CGa^non, P. I>. 12 00
" Ant. Gauvreau, P. D 127 50
" Frs.-X. Fak'iiy, P. U 84 00
" Thos-Gré^^ Rouleau. P. D 50 00
MM. Arsenault, Clovis 33 00
Aubert, Albert 6 60
Auclair, Gré}j;oire •' 39 00
Autrer, Charles I i 00
Baillarpteon, Charles malade
Ballantyne, James 33 00
Beaudet, Alphonse 42 00
Beaudoin, Arthur G 00
Beaudoin, Joseph 130 00
Beaulieu, Charles 10 80
Beaulieu, Thos.-Eug. malade
Béfîin, Achille 9 00
Bégin, Ferdinand 18 00
Bégin, Pantaléon malade
Bégin, St-Georges 6 00
Bélanger, Euclide 18 00
Bélanger Salluste 12 00
— ot>'--
. $ 216 00
1 5 00
■21 00
12 00
..
127 50
84 00
50 00
33 00
6 60
39 00
1 i 00
malade
33 00
'f2 00
G 00
130 00
10 86
malade
9 00
18 00
malade
G 00
18 00
12 00
MM. Helleau, Arthur . .
Htlleau, Louis
Herueron, Alfred
Ht'r>,'er()n, Amaiid .
Hernard, Mendo/a
licrnier, Augustin
IJertiier, Bernard . .
Heniicr, Joseph
liérubé, Cyriac
Hilodeau, Télesphore.
lilais, F.-X.-Lud>,'er. .
Hlais. Jac<iues
Hlanchet, l'rançois. ■
HIanrhet, Odilon
r. jil.'ii, Aldrric
iioulanK»';-, I.auréat...
BiM-ilet, A'^red
i--'^^ulet, Auguste
Hc ei, Jean
Boulet, Salluste- . .
Bourassa, Alphonse- • .
liourque, Charles
Hour(|ue, Joseph
ik)utin, Aniédée
Boutin, François
Breton, Jos.-B'lie
Brousseau, Gaudiose- •
Brousseau, Onésime--
Brunet, Eugùne
lirunet, Ulric
Bureau, Jos.-Aimé
Camion, Walter
Cantin, Onôsiphore
Caron, Alphonse
Caron, Anfruste
Caron, Ivanhoe
Caron, Nazaire
•20 •2^
6U0
malade
() 00
16 7.»
mal'iJe
2;i 00
G (Kl
malade
1 I 00
i 1 iô
21 u':
G 00
G 00
G 00
7 50
21 00
G 00
30 00
52 20
G 00
12 00
21 00
27 00
45 00
G 00
9 00
24 00
40 00
8 10
27 00
18 00
42 00
11 00
15 00
— 70»
MM. Caron, Wilfrid
Carrier, Alfred
Carrier, C. -Edouard- • •
Carrier, Eugène
Carrier, Louis
Carrier, Wilfrid
Casault, Edouard
Cas^rain, René
Caston^uay, Alfred- •
Caston{>uay. Aufjuste -
Castonfïuay, Esdras - -
Chabot, Ferdinand- - -
Chabot, Laurent-H.
Chalifour, Pierre - • • •
Chamberland, Joseph -
Chénard, David
Chénard, Sylvio
Cinq-Mars, Joseph
Cinq-Mars, Napoléon,
Cloutier, Chs-Frs
Cloutier, Etienne
Cloutier, Gustave- • •
Cloutier, Onésime - . - •-
Collet, Chs-Allyre
Corriveau, Etienne- ---
Côté, Emile
Côté, François-Xavier -
Côté, Georges
Côté, Philippe
Coulombe, Louis
Croteau, Ulric
D'Auteuil, Alphonse---
Defoy, Henri
Delatïrave, Théodule-
Delrsle, Philippe
Deniers, Benjamin
Derome, Jean-Bte •
6 00
BOO
54 84
•) 00
10 50
15 00
malade
L'5 00
9 00
6 00
6 00
malade
malade
(] 00
Il 80
24 57
30 13
17 00
malade
9 00
25 00
6 00
30 00
7 00
29 50
25 80
10 00
45 00
10 00
36 00
0 00
25 50
18 00
33 00
37 00
malade
15 0(1
- 71*
MM. Deschônes. Honorius
Deschênes, Ls-Philippe
Deschênes, Sylvio
Desjardins, Bruno
Desjardins, Georf^es
Dejardins, Hospice
Desjardins, Jos.-Rémi
Desroches, Hildevert
Destroismaisons, Ls-Magloire
Déziel, Anselme
Dion, Alhert
Dion, Auréhen
Dion, Joseph
Dion, Louis
Dion, Pierre-Alfred
Dionne, Alfred
Dionne, Benjamin
Dionne, Charles
Dionne, Elzéar
Dionne, Emile
Donalson, Joseph
Doucet, Alphonse
Dubé, Herménégilde
Dulac, Adolphe
Dumais, Arthur
Dumais, Joseph
Dumais, Ludger
Dumas, Théophile
Dumont, Joseph
Dupont, Alfred
Dui)ont, Charles
Dupuis, P^ernand
Dupuis, Jean-Baptiste
Dupuis, Odilon
East, Ulric
Eafard, Edouard
Faucher, Adjutor
cno
25 00
15 00
?() 86
819
28 50
malade
10 00
25 (10
- 51 00
6 00
(i 00
malade
10 00
G 00
82 00
20LtO
8 00
7 50
53 50
27 50
0 00
malade
18 00
19 00
30 00
!» 00
10 00
6 00
0 00
11» 75
lv> 75
16 00
6 00
15 00
55 00
I30fl
— 72* —
ïï:
MM. l'"aucher, Amédée
l*'aucher. j. -Octave
Ferland, Joseph
Feiiilteault, jos. -Alphonse
l'ilhon, Hector
Filhon, Maxime
Filteau, Albert
Fiset, Ls-Napoléon
Fleury, Joseph
I-'ortier, Hilaire
Fortin, Auguste
Fournier, Cyrille
Fraser, Georjïes
Fréchette, Honoré
Frenette, Eugène
Gagné, Charles
Gagné, Lucien
Gagnon. Adélard
Gagnon, Cyrille
Gagnon, Ls-Adélard
Gagnon, Joseph
Gagnon, Ls-Jos
Galerneau, Charles^
Galerneau, Isaïe
Galerneau, Jos.-Elzéar
Garneau, I^'erdinand
Garon, Denis
Garon, Louis
Garon, Samuel
Gauthier. Augustin
(iauthier, Léon. . • ■
Gauvreau, Lucien
Cîelley, Thomas
Genest, Oscar
Gervais, Jules
Gingras. Apollinaire
Gignac, Joseph-Narcisse..
6 00
50 00
6 00
48 00
6 00
64 00
8 00
21 00
0 00
14 28
3(; 00
0 00
.•?!) 00
40 50
30 75
12 50
24 25
6 00
7 60
6 00
24 00
26 00
malade
9 00
;n 00
30 00
26 00
10 00
18 00
30 0fi
0 00
14 25
10 00
0 00
I Cl 75
malade
7 50
— 73* —
6 00
50 00
6 00
48 00
6 00
64 00
8 00
21 00
0 00
14 28
3() 00
G 00
39 00
40 50
30 75
12 50
24 25
6 00
7 60
6 00
24 00
26 00
malade
0 00
31 00
39 00
26 00
10 00
1800
30 011
() 00
14 25
10 00*
G 00
!()75
malade
7 50
MM. Girard, Joseph malade
Giroux, Cléophas i(j 50
Giroux, Emile 6 00
Giroux, Guillaume .'....■ ^^^^^^
Godbout, Adolphe 9 qo
Godbout, Albert (j qo
Godbout, Charles-Ovide 13 50
Godbout, Pierre 35 00
Godin, A. -Ovide 32 00
Gosselin, Aujjuste 4 5(^
Gossclin, David 43 50
Gosselin, Frs-Xavier 01 00
Gosselin, Jean 27 00
Gosselin, Joseph fj qq
Gosselin, Louis 18 45
Gosselin, Odilon g qo
Gosselin, Onésime qqq
Goudreau, Georges 57 (;o
Gouin , Arthur 43 qo
Gouin, Charles g qq
Grandbois, Joseph g 00
Grenier, Adolphe • 39 q^
Grondin, Etienne [['. ^^'i^j^
Grondm, Philibert 7 00
Grondin, Pierre 15 50
Guay, Edouard ^qq
Guillot, Emile 7 50
Guillot, Joseph g qq
Guimont, Daniel 15 qq
Guimont, Odilon g qq
Guimont, Roméo 7 oQ
Guy, Bernard-Claude 28 25
Guy, Georges 4^00
Guy, Herménégilde (j 49
Halle, Joseph g qq
Hamelin, Léandre [[[ ^^^^^^
Hébert, Léonidas (j qq
TE
1
- .74* —
MM. Houde, Jos-Edouard 24 00
Houle, Théophile 22 00
Huard, Victor-Alphonse 1 2 00
Hudon, Arsène 18 00
Hudon. Ernest 40 23
Hudon, Eugène 32 00
Hudon, Ludger 18 00
Hudon, Maxime malade
Hunt, John 6 00
Huot, Antonio malade
Jobin, Joseph 15 50
Jolicœur, Siméon 15 00
Kelley, Patrick malade
Kirouac, Jules 33 00
Labbé, René 25 00
Labbé, Théodore 6 00
Laberge, Joseph-Esdras 12 00
Laberge, Jules 6 00
Labrecque, Albert 10 65
Labrecque, Jos.-A. 9 00
Laçasse, Arthur 1 5 00
Lachance, Arthur ■_^ 24 00
Lachance, Jos-Télesphore 6 00
Laflamme, Alfred 6 00
Laflamme, Eugène 13 00
Laflamme, Napoléon 6 00
Lafrance, Alexandre 36 00
Lafrance, Napoléon 6 00
Lagueux, Robert 30 00
Laliberté, Eloi malade
Lambert, Joseph-Zoël 10 00
Lambert, Zoël 83 00
Lamontagne, François- ■ • • 31 00
Lamontagne, Raymond 600
Lamothe, Albert malade
Langis, Louis- Jacques, V. G 61 Oq
Langlais, Alphonse 27 50
75* ■
MM. Langlois, Charles 10 00
Langlois, Jos.-Alfred absent
Langlois, Jos.-Octave 28 50
Langlois, Louis-Alfred 48 00
Laplante, Frs-Xavier 30 00
Lapointe, Arthur 6 00
Lapointe, P.-O.-Arthur ^ 15 00
Larochelle, Léon 6 00
Larochelle, Ovide 6 00
Larue, Luc 6 00
Lauzé, Thomas 40 00
Laverdière, Gédéon
Laverdière, Philippe 6 00
Lavoie, Edouard 6 00
Lavoie, Joseph 23 50
Lavoie, Joseph-E.-N. G 00
Lebon, Wilfrid absent
Leclerc, Bruno 26 00
Leclerc, Charles 32 00
Leclerc, J.-Bte 6 00
Leclerc, Pierre 10 00
Lecours, Irénée 6 00
Lemay, Albert 6 00
Lemay, Léonidas 1 0 75
Lemay, Philogone 24 16
Lemieux, Célestin malade
Lemieux, Darie malade
Lemieux, Gaudiose 24 00
Lemieux, Gilbert 25 50
Lepage, Alexandre 6 00
Lépinay, Félix 6 00
Lessard, Auguste 6 00
Lessard, Hubert 35 00
Lessard, Joseph 1 4 00
Lessard, Louis 30 1 0
Lessard, Philéas , 56 62
Levasseur, Joseph 42 00
— 76* —
MM. Lévêque, Clément
Lévêque, Edmond
Lévêque, Luc
Lindsay, Lionel
Magnan, Aristide
Maguire, Eustache
Marceau, Joseph
Marceau, Ludger
Marcoux, Augusi e
Marcoux, Edmond
Marcoux, Tbomas
îvîarois, Odiion
Martel, Alfred
M;i>. iel, Ulric
Martin, Arthur
Martin, Edouard
Martin, Emile
Martin, Olivier
Massé, Ferdinand- • • . .
Maurais, Eugène
McCrea, Georges
McGratty, Hugh
Mercier, Georges . .
Mercier, Joseph
Mercier, Théodore
Meunier, Marcel-Prosper.
Michaud, Adolphe
Michaud, Aurélius
Michaud, Enoïl
Michaud, Hermas
Michaud, Ludger
Miville, Georges
Montreuil, Ernest
Moreau, Arthur
Moreau, Magloire,
Morisset, Alfred
Mori=sct, Fidèle
Moiissci, Léon
9 50
7 75
20 00
9 00
9 85
25 00
15 00
9 00
50 00
7 80
88 05
6 00
6 00
6 00
20 50
18 00
24^0
6 00
8 75
50 00
12 ro
17 00
6 00
malade
33 00
36 00
6 00
6 00
30 00
6 00
9 00
8 20
15 00
27 00
46 00
30 00
5100
— 77* —
MM, Morisset, Rosario 28 00
Morneau, Eugène g qq
Nadeau, Condé ^2 00
Neville James '.'.,.. ^^f^^e
O'Parrell, John 27 75
O'Reilly, Patrick 24 00
Ouellet, Jos-Philippe 32 OO
Ouellet, Pierre 22 50
Page, Edouard 45 52
Pampalon, Antoine 20 00
Paquet, Alfred 03 qq
Paquet, chs-Henri ;;; ^;i^d.
Paquet, Edouard 2y 25
Paquet, Louis-H 3 qq
Paquet, Na;2aire 28 17
Paradis, Emile ^ g 85
Paradis, Benjamin ^3 59
Paradis, Joseph 1 2 00
Paradis, Louis 4g qq
Paré, Edmond g nn
Pelletier, Bruno g qq
Pelletier, Dominique •. 25 03
Pelletier, Eugène "7 50
Pelletier, Georges 3500
Pelletier, Geo.-N g qo
Pelletier, Joseph g qq
Perron, Ulric 15^5
Pérusse, Ludger 30 qq
Picher, Ludger |g qq
Pichette, Emilien 1 0 00
Plaisance, Wenceslas 12 00
Plante, Orner gQQ
Plante, Pierre " ^.1 j
T}^- ■ ^ malade
Poirier, Orner g^ qq
Poulin, Arthur ^g 75
Poulin, Joseph-Amédée g qq
Poulin. J. -Alexis ç) qq
— 78* —
MM.
Pouliot, Alfred ^2 00
Pouliot, Napoléon ^^^
Proulx, Armand 28 00
Proulx, Arthur ^^^
Proulx, Ernest ^» ^0
Proulx, Narcisse 33 00
Proulx, Théodule 600
Proulx, Walstan ^ 00
Provancher, Arthur ^ 00
Rainville, Joseph-Aimé 29 00
Rémillard, Gustave 2250
Rémillard, Jules ^ 00
Richard, Charles 6Ç)00
Richard, Chs-Stanislas 25 00
Richard, Edouard ••••• ^ ^0
Richard, Joseph ^1 00
Richard, Salluste 27 00
Rioux, Joseph-M. malade
Robert, Arthur ^00
Rochette, Eleusippe ^^^^
Rochette, Joseph ^"^
fi 00
Roger, Herménégildp
Rouleau, Albert- • • •" ^^ ^^
Rouleau, Fortunat ^^ ^^
Rouleau, Joseph ^^ ^^
Rouleau, Joseph-E ^^ J'J
Rousseau, Albert .■ ^J '''''
Rousseau, Ulric
Roy, Adnlbert ^ ^"
Rov, Alexandre " ^^
Roy, Elias ^ «^
Roy, Jos.-Edouard malade
Roy, Jos.-Olivier J ^jj
Roy, loseph-Fortunat *' "^'
Roy, Philéas 12
Roy, Placide '^2
Roy, Valère ^ ""
— 79'
32 00
9 00
28 00
r. 00
0 00
33 00
600
0 00
0 00
29 00
22 50
6 00
60 00
25 00
9 00
2100
27 00
malade
6 00
19 50
6 00
6 00
38 00
16 00
16 00
30 00
10 50
26 00
6 50
9 00
6 00
. . . . malade
7 50
6 00
9 00
40 00
6 00
MM. Roy, Wilfrid g qO
Rue], Jean-Baptiste 36 00
Samson, Cyrille 33 50
Sanfaçon, Louis malade
Sauvafîeau Gédéon ç) (jq
Savard, Odilon g oo
Scott, H. -Arthur 36 00
Simard, Arthur 21 00
Simard, Cléophas 15 00
Sirois, Nap.-Joseph 45 no
Soucy, Télesphore 28 00
Soulard, Joseph-B 32 00
Talbot, Alphonse 33 25
Taschereau, Auguste , 21 00
Tessier, Charles 6 00
Têtu, Alphonse 9 OO
Têtu, François ., malade
Théberge, Pierre malade
Thibaudeau, Joseph-T 22 50
Thiboutot, Jean-Baptiste 21 50
Tremblay, Alphonse 6 00
Trudel, Théophile 30 00
Turcotte, Philéas 1 6 00
Turcotte, Sauveur 32 00
Turcotte, Théophile 30 00
Turgeon, Gaudiose ','8 45
Turgeon, Joseph 18 00
Vaillancourt, Arthur 54 00
Vaillancourt, Joseph 14 56
Vallée, Achille 7 50
Veilleux, Joseph 26 00
Verret, Edmond 38 50
Vézina, Aujjjuste 6 00
Vézina, Léonce 21 00
Vincent, Arthur 42 00
Voyer, Elzéar 9 00
— 80* —
ARRÉRAGES PERÇUS
MM. Cyrille Gagnon 0 40
J. O. Gosselin 1 00
ChsBeaulitu 2 00
Chs Rochette 6 00
Théo. Dumas 13 31
Edrn. Marcoux - 50 00
Orner Cloutier 125 00
MM. Gédéon Laverdière et Joseph Marceau sont exclus
en vtxij du iNo 13 des Règles.
Archevêché de Québec, i" Octobre ï()07.
H. TÊTU, ptre, SicnUain-,
0 40
100
2 00
6 00
13 31
50 00
125 00
;au sont exclus
190;.
— 81* —
MKNSE JAXUARIO
Titins pr,rochiali munere. prope Comitiormn ^dern. in
*nita e fiinficns. paschali ten.pore confessiones nonnullo-
rum deputatorum excipit. gua- cum sil.i satis intricat^
vide intnr, necnon multis dubiis et nnf.ni anxictatibus lo-
'"■" l'H' rint, statuit theolotju.n nmrale.n adiré a quo
sequi-ntiu dubia solvenda petit :
i" (>/;/.,;;/ />oss/„/ ,n,t tnuantur ,icputati munus aa -
3" Quiennm sint (hputatorum obli^irationes ?
3" Aii cjnU tcneantur chpvtati qui suftragati ...ait U vi
nuque vclsuffraghnnindcbitèowitU'Hdo. in causo tucnnit
lit eadcm Jerrctur /
4" Qnm.tum rrstiturrc dhraut dputnti q>,i ..usa fucnuU
(taniiii illati /
•> An /xm>nt,ts vcl non a.ivntcn rx omission,- sni ^ufTro-
. / ,im,nnn,i sccuturu,,,, tcncatiir hoc s,r„t„,n npnrarc i
SI
Hre
\n r
deinonstretur falsii
Miieiitis proposiiionis
yii , quaiu nuper decreto Lamcuabil ne cxitii Pius X
damnavit :
b-ccl. ,ia, runi proscribit t-rrores. n.equi
|U!t a fidel'!
aj.
82"
eere ullum intcnuim asscnsiim, qiio judicia a se édita com-
plectantur. "
Posito Decrcto "Ne tetiu-re " S. C. Concilii (|Uod viin
le^is habebit post Doininicam l'aschte, A. I). i<;"^H, (juaTit
Seinpronius purocluis n "i an i)ostea valida luilsiiida sint
matrimonia mixta coram tnanistratii civili vel ininistcllc
protestante contracta ? /' > (luoniudo ajtere debeat cuin iis
catholicis (pii and)o veiiiiint, v. k< ex Statibiis Unitis ad
contrahendiim corani ipso matrimonium ? r) (Juid ayen-
dum sit relate ad inscrtionem matrinionii in libro l)ai)tiza-
tnrmn, quando sponsi nesciunt iil)inain baptizati fuerint ?
MKNSE MAIO
Sempronius ob suas divjtias, indolem, nuendique ratio-
nein, non parvam auctoritatem in suâ civiiatv^ nactus, cupit
vel maxime se haberi et api)ellare catholiciun. Sanctissimo
inissa- sacrificio (piotidie adstat in ecclesia, sacras conciones
audit, divinis Jùnbaristia' epulis sa-pè reficitur, non levés
elarjjitur i>auperibus eleemosynas et nonnunquam ipsos
a'^rotos visitât in Viosocomio. Nolens autem strepitum (sic
enim ait) et odia sibi ( onciliare, inter catholicos quos ipsc
militante appellat, n-censeri renuit, nec se ad operosas
oatholicarum consociationes pro Dei Ecclesia dimicantes
adjun^ere consentit, sed pacem cum omnibus servare vult,
onuiium (piocpie opiniones revereri. Facile, si vellet, iiiduxu
suo posset multos amicos et concives a damnatis erroribus
et periculosis opinionibus revocare, sed, ne ipso*- mitristet,
ac timens ne sibi exauf^erati vel imprudentis nonien adscri-
batur, dissimulare eles^'it ac tacere.
Oua'ritur an lauiianda sil Scinproiiii ajiciiiù' ratio ?
Paulus. aKricola, pater numéro x prolis, vir aliundè bo-
nus et eximia indolis. potenter tanien bibit et fît ebrius
i se e<lit;i com-
— H.'J» —
«Miotie.scum.,i,e tliehus .lo.nnu.-.s iH-r^-if ad ■.uuh^-iuhun mis-
sa.n. ,„„H non pr„cul al, ecclesia a.l.>sf tal.nr.a in .,.ul r.un
"<»nnuili.s potatoril.iis intei;rmn k-rî- «lieu. < onsurnit. Sa-pis-
sin.i- proniisit .cnfessariu suo se ad ineliorein fnitrem redit»-
«'11.. esse, sed pn.posito mu non stetit : ait se oravisse imo
se a.nicni sen.m adduxisse qui se al. har proxinul orca-
SK.ne averteret. sed «ntationil.us validissimis al.rept.nn
setnper fn.sse. rai.pona.n intrasse. et scandali.m el.rietatis
ronmuo dédisse, l'.rjjit itermn desperatus et dolens ad
ronfessarn,m et ait ei : '• Ivvistinw, melius esse missan, nul-
atenùs and.re d.el.us dominicis <,„.\n, ei intéresse et ine-
l>nan vel domi remanere saltein a<l tei,i,M.s. v - ,„.,
'l"'ruine aut sex menses. ..noadusque pessi.na,,. illamhal.i-
t>Kl,nein tandem ali,,nando superaveri.n et dein.K- rit^ con-
versus absque relap.sus periculo possini. sieut cnteri fidèles
inissa- sacnficio adesse. "
giuerityr i" ./,/. „,/ vitaïuiam occasioncm proxiuiawNu-
<'vu/i, ,hhcat l\u,lusa missà m„Uc,i,ià ahtincrc .'
2" Qui.l a^cid,,,,, sit in contUctu ,h<onn„ prurcttorum
ficlcsiastia scilicct et lia tu m lis .'
f Oui,i Pnulo rcxMiderc Hcbvat doctus et tnnicns confes-
sa nu s :
MENSE jULIO
Kemitîins, vir ratliolicus, cum inter hetemdoxos tnoretur
aciual.ter cum omnibus sibi at,a"ndum essc dicit ob exi-en-
tiam vme sor.alis. Quare tun. inter ratholicos. tum inter
heterodoxos. amieos retinet : dum inter primos versatur
rathohce lo.pntur. ratholieumque se ostendit ; sed dun".
anucos heterodoxos invisil vel snscipit. eorum collcquiis si
«l.ue contnï fidem ratholicam misceantur. nedmn obsistat
sapé et.am cum aliis pra-sentibus subridet. et simul ne iis
<i.spbceat. exterius dubium de quodam cathobVo dot,anate
ostendit. Si Hi\ eorum nuptias. funera. solemniores ritus in
templo mvitetur. eis assistere urbanitatis ran^A rrnn ..^~..
— 84» -
tiir ; eoriiiu conciones etiam audit, pecuniam ad eoruin
scholas sustentandas. si (iiiit- petatur, elartïitur. quemad-
inodiim scholis aliisqiie catholicoruin institutis sustinendis
(•()oi)ei-atur : nihil iiiali anirnadvertit iii ils catholicis qui
pueros suos ad acadeinias protestantium inictunt lintjua'
ati-ilicff addiscenda- causa : omnibus enim faciendum bo-
iiuin est, iuquit. et ad omnes instructio extendenda est.
C"onti};it autem ut in (luibusdani sacris exercitiis, qmv
nia^^no i)lausu catholicus missionarius diri^ebat, fervidani
concioneni contr;\ indifferentiain relif,nosam audierit, Dei-
que uratia motus, decrevit se ad meliorem fru^em conver-
tere. Adit t-v^^o sacrum tribunal ptenitentia' ad contitenduni
et (|uid sibi faciendum sit docili animo interro};at.
(Juaritur qmcnaiii moiiitti in hoc casu a saccrdotc daiuia
siiitf
Petrus, mercator, in suis itineribus, Sfepissimè hoc ve-
luri axioma inter viatores plurimos recepturn audivit :
"Omnes reli},Hones sunt Hi^què bona- et vent. SufTicit ut vir
(piilibet honestiis sit et secundum propriam tidem vivat,
quin cnram habeat de opinionibus vel de fide aborum. "
UuaTit ciuiO/isiinn/ solidis arj^ui/iciitis diutonstrari posscl
l'ai si tas Inijus asscitioiiis ?
MHNSK OCTOliKI
(Iviectio sfcretarii tit i>er scrutinia sécréta).
Doctus (piidam laicus, cum Caio .sacerdote de Kcclesiâ
(^hristi dis|)utans., demonstrat se plura erronea j)rofiteri.
li)l>rinus vero assi rit b^cclesiae vitam Jvquiparandam esse
vitJi' humananun societ.-ttum, eamcpie perpétua- evolutioni
subesse non sohmi <|uantum ad formaiii accidenlalem, sed
(|uantum ad constitutionem or^'anicam, (pue, ipse ait, pro-
i^ressui democratico hodiernte tetatis accommodari débet.
— 85 * —
Caius.ne ipse in le tanti momenti decipiatur, et utd*
tum arnicnn de crrore efficaciter convincat. qua^rit a theo-
Jecep-
l" A-//,,/ ar/,> constct claucnta coustitntiva licclcsuc fuisse
al) Ipso C linsto (ictcniiinuta .'
2" Utruw Mccviun, lirdcsicc rc^^imcu posait i„ ,1anocr.
ciiiii Irainjoriiiari .'
iti-
3" \/nN et quo scusu licchsia .iici possit Icd propres
subjcitn / / .^ -
sus
xccrdotc lianda
Ostcndatur <)uà ex causa dan.nala sit a Pio X in Decreto
lMnu„tnb,li sanc cxitu se.|ut'ns i.ropositio xxiiâ • " Dof-
mata qm. Ecclesia perhib.t tanquarn revelata. non sunt
ventates e cœlo delapsa^ sed sunt mterpretatio qua^dam
factonnn iel,t,Mosorum quani huinana mens lahorioso conatu
coinparavit.
iistrari possrt
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2. — Sainte- Hénédiiitj. . . . . Mardi
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4.. — Suint-Heiioît- Lubre , Vendredi
5. — HMint-Monoré-de-Slit Samedi
<i.— Saint-Ephreui Dimanche 24—20 "
7. — Saint- Métliode iMardi 20 27 "
.S.— Saint-Evariste Mercredi 27— 2M "
!>. — Sainte-Martine Ieu»li 2S 2î) "
I(» -Siiint-Vital-de-Lambton Vendredi 2!) 31 "
1 1. —Saint- Sébastien DiniancheHlmai, ("juin.
12.— Saint-Sanmel Lundi 1 2 "
!.•{.— Saint-Ludger Mardi
14. — Saint-Gédéon Mercredi
15. — Saint-Martin Jeudi
1(). — Saint-ïhéophile Vendredi
1 7. — Saint-Côme Samedi
I.H.— Saint-Zacharie Dimanche
!!>.- Sainte-Aurélie Lundi
20. — Saint- Prosper Mîicdi
2 1 .—Saint-Benjamin Mercredi 10—1 1
22.— Saint-Odilon-de-Uranbouriie. . . .Jeudi 11—12
2.'{.— Saint-Edouard-de-Frainpton Vendredi 12—13 "
24.— Sainte-Ma guérite Samedi 13—14 "
2").— Saints- Anije-s Dimanche 14—15 "
Retour à Québec pour les Fête.s de l'inauguration du Monu-
ment de Monseigneur de Laval.
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ZSS (716) 288 - S989 - Fox
2(j. — Sainte-Claire Lundi 29-
-7. — Saint-Malacliie .Mardi 30-
28. — Saint-Nazaiie Mercredi 1-
29. — Saint-Léon-de-Standon Jeudi 2-
30. — Sainte-Uermaitie Vendredi 3-
31.— Sainte-KoHe Samedi 4-
32.— Sainte-Justine Diniauelie 5-
33. — Sainte-Sabine Lundi 6-
34. — Saint-Ct.inillé Mardi 7-
35.— Saint-Magloire Mercredi 8-
36.— Saint-Fabien Vendredi 10-
37.— Saint-Pliilénion Samedi 11-
38.— N.-D.-de Bucidand Dimanchel2-
39. — Saint-Damien Lundi 13-
■+0. — Saint- Lazare Mercredi 1,5-
41.— Saint-Nérëe Jeudi itJ-
42. — Saint-Gervais Venth'edi 17-
43.— Honrieur Samedi 18-
44.— Saint-Charle.s Dimanche 19-
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40. — Saint-Joseph de Beauee
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octobre.
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SOCIKTfi KCCLESIASTIHUE ST-JOSEPH
TEXLTE AIT SÉMINAIHK DE C^l'lîIiKC
LK 12 AOU^J^ 1908
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
Pmsents: M-r Marois. Myr Têtu, M^r C.auvrenu
MM. l<rs-Xavier Cos-selin, Nap.-Joseph Sirois. Jos.-A ]
Hureau, et Charles Richard, procureurs.
Le procès-verhal de l'assemblée tenue le i6 août icx); est
lu et adopte.
Les Messieurs dont les noms suivent sont reçus membres
de la Caisse :
Mk'r P.-Eusône Roy.
MM. \'ictorien Crenier,
Jos.-Cjrille Fréchette,
Jos. Picard Destroismaisonr,
Jos.-Wilfrid Lemieux,
Joseph Gauvin,
Joseph Houde,
Sévère \'illeneuve,
Amédée Ferland,
Joseph Proulx,
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("lis-l'is Cloiitier,
("liarles (iaiernean.
.Ma;-;loiie .Moreau,
lùliniard Richard..
Pierre Ouellet,
■ Patrick Kelly.
Le. trésorier lit 1(.' rt'\-iiinu'' des conii»tes cc^nmie suit
RECt.. A' ES
Contributions des membres $ 7,;'!'
.\rréraj;es perçus
Remboursé par le conseil d'Inverness
Rembourse i)ar la b'abricpie de Caba
].e.!.is de M. j. jobin. ptre
Intérêt sur dépôts
li.OO
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riU.fH)
1 ÎO.'.IO
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"es (kVJ'dc's (l(M)uis;
innie suit :
Intc'rèt sur fonds i)lacés.
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pnints à fonds i^erdu?
c'pot ;\ la Caisse d'ii
997.50
400.00
Dépôt à la Banque Nationale au d
ronoiiiie au dernier bureau •■!,C35.r)0
1,308.37
ernier bureau.
V
ensions rirrordc
DEPENSES
es par le bureau Kjoj
$ ir),?90.5l
tnsions accordées par M-r le Président,
nipresssion du Rapport, elc
:iin(io
!»;3.').ii)
ventes viatières
l'rét à la l'abri
0 0
l>ep(jt a la Caisse d'K
que de Saint-H
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J->épôt à la ]
cononiie •
>an(|ue Nationale (*
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DETTES ACT'VtS
i-cc à la I-abriquede N.-l). de la (iard
i'rèt
au Lac au Sable (
e ( 'I.
ret au Conseil d'Inv
'ret à la Fal:
4 p. c. )
erness (5 p. c )
rniue de Cabauo
l'rèt sur hypothèque (
Prêt sur hypotht\|ue ( :
IVét à Saint-H
c.)
I>. c
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enri de Taillon
De
an(|ue Nationale (HO
'pot à la Caisse d'Ec
actions)
onoinie
c.)
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Dépôt à la banque Nationale
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0,500 00
3,500 00
3,. 500 00
3,700 00
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483 05
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rocureurs allouent les pen
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îsions suivantes
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Augustin Bernier
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mit total .!<
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Joseph-Rrini Desjanlins
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Louis Saiilaçon
Darie Lemieiix
Ktienne (irondin
Edouard Casault •
René Cas^^rain
Apollinaire ("lin^ras
Benjamin Demers
Eloi Laliherté
Alfred Pà(|iiet
René Lahhé
F. de H. Boutin •• •
Pierre Théber^e .•
Ferdinand Chabot
François Têtu
Pierre Plante •
Albert Lamothe
Alfred Castonyuay
Amédée brancher
St-Georjies Bv^'m
Elerménéjiilde Diibé
Léandre Hamelin
Laurent-B. Chabot
Fait et passé à Québec, le r_' août 1908.
L.-N. BÉGiN, Arch. de Québec,
H. TÊTU, ptre,
Secrétaire e( trésor
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it 1908.
Québec,
u. ptre,
i'( trésorier.
— loi* _
Après avoir pris connaissance des opinions données par
écrit sur le projet d'élever les pensions, les Procureurs déci-
dent d'adopter les deux amendements suivants et invitent
tous les membres à les approuver :
i" Les pensions seront à l'avenir de $ 2SO.oo et la contri-
bution des membres ne sera pas changée.
2" Les pensionnaires oui par infirr • 3ont incapables de
dire la messe recevront une pension de $ 3a).oo par an. au
pro rata du temps où ils n'auront pu célébrer, (t )
(l) Ces amendements ont ,.té approuvés .hins le cour, des deux retraites ecclé-
s.astic,ue,sp»rt>oH™nt.sdix mend.ns de la Sodéf, ce ,,ui forme une majorité
.ons.deraMe. Llle serait encore ,. lus lorte si l'on fournissait aux al.sents l'occa-
s.on de.donner leur avis. Mais la question se trouve déjà décidée et les nou-
veau;, r-xiemcnts seront mis ;. exécution dés aujourd'hui, premier octobre If.OS
H. Tftri-, itte.
'4j
I
i
1=
— 102*
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
l)F. LA
SOCIÉTÉ ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
JUSQU'AU V OCTOBIIE 1!)0H
1 ii
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AN-NKK lit()7-l!l()S
Sa Cirancleur Mj^r L.-N. lu'^in $
Mfîr C.-A. Marois, I'. A.. \'. (.
" H. Têtu, P. I). -
C.-O. GaRiioii, 1'. I).
Ant. (lauvreau, P. I).
I'>s.-X. h^a^niy, P. 1).
Thos-GrcK. Rouleau P. D.
MM. Arseneault, Clovis
Aubert, Albert
Auclair, (irégoire- • • •'
Aufîer, Charles
J^aillar^reon. Charles
Ballantyne, James
Beaudet, Alphonse
Heaudoin, Arthur
Beaudoin, Joseph
Beaulieu, Charles
Beaulieu, Thos.-Eu<î.
Bé},n'n, Achille
Bé},nn, Ferdinand
Béjïin, Pantaléon
Besoin, St-Ceortres
Bclanjfer, Euclide
Bélanger Salluste
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Bernier, Bernard.
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Boilard, Aldt'ri
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Boulet, AuL;i!st(
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Boulet, Sallu
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Bour(|uc, C."h;
Bour(|Ue, Joseph
B>outiii, Ainédée ■
Boyd, Patrick
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I>reton, jos.-ICIie ■ .
l^>rousseau. (laudiose.
Brousseau, Onésime
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Brunet, l'irir
Biu-eau, jos.-.\inu'.
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C'antin, Onûsiphore
Canju. Alphonse
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Caron, Nazaire
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Carrier, Alfred
Carrier, C-Edcuard • • .
(Carrier, Eugène
Carrier, Louis
Carrier, Wilfrid
Casault, Edouard
Cas^rain, Kenô
Castonf,'uay, Alfred- • . .
. C'astonfïuay, Auguste- .
("astonguay, Esdras- -
Chahot. Ferdinand - • -
Chabot, Laurent-B. • - •
Chalifour, Pierre
("hainberland, Joseph
Chc'nard, David
Clu'nard, Sylvio
Cin<i-Mars, Joseidi . • . .
Cin«i-Mars, Napoléon - -
Cloutier, Etienne . . . .
Cloutier, (iustave. • • •
Cloutier, Orner
Cloutier, Onésinie- •
Cloutier, Philémon - • -
Collet, Chs-Allyre . ._. . .
Corriveau, Etienne. - . -
Côté, Emile
Côté, l'rançois-Xavier-
Côté, Ceorges
Côté, Philippe
Coulombe, Louis
Croteau, Ulric
D'Auteuil, Alphonse- • •
Defoy Henri
Delagrave, Théodule-.
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MM. Dc'lisie, Philippe, 3hOO
Demers. Benjnmin malade
Dtronie, jeari-Bte . 14 00
Dcschènes, Moiioriiis 0 00
DescluMies. F.s-1'liilippe 20 00
Desc^hènes, Svlvio. . 2l' OU
Desjanlins, Arthur G Oo
I>esjar(lins, Hnino l'I là
nesjardiiis, Gforfie.s (> ()o
Desjardins. jos.-Rémi malade
Desroches. Hildevert IHOO
Destroiinaisons. Joseph ;< 50
Destroiniaisons, Ls-Maploire 2(5 00
Dé/iel. Anselme 5| OO
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Dion, Louis ., 15 00
Dion, Pierre-Alfred , . 6 00
Dionne, Alfred ' 85 00
Dionne, Charles 2 50
Di(jnne, Kl/éar !» OO
Dionne, Emile 50 60
Donaldson. Joseph 27 00
Doucet. Ali)honse 0 00
Dubé. Herméné},nlde malade
Dulac, Adolphe 30 00
Dumais. Arthur , . 2 1 75
Duniais, Joseph 30 00
Dinnais, Lud^er 9 qo
Dum;ts. Théophile I5 00
Dumo?r, Joseph (5 oO
DupouL, Alfred ^ (JOO
DuiJont, Charles 1950
Dupuis. Fernand. ;}4 qo
Dupuis. Jean-Baptiste 18 00
Dupuis. Odilon r nn
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r'erland, Joseph Il :10
l''euilteault, Jos.-Alphonse IlMMi
Fillion, Hector (1 (to
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iMlteau, Albert h 00
Fiset, Ls-Napoléon ii 00
Meury, Joseph li 00
l'^ortier, Hilaire *J7 00
Fortin, Auguste 'M 00
l'ournier, Cyrille (î 45
l'"raser, Georges :\\) 00
l'>échette, Honoré 50 OD
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Gagné, Lucien ' . 21 54
Gagnon, Adélard (1 oo
Gagnon, Cyrille 7 HO
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Gagnon, Joseph ;U 50
Cagnon, Ls-Jos :{000
Galerneau, Isaïe |-2 00
( ialerneau, Jos-Elzéar 'V.\ 00
Garneau, Ferdinand 'M .50
Garon, Denis . . .'50 -25
Garon, Louis . 1 ;< 00
(jaron, Samuel -?5 00
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(îauvreau, Lucien 13 05
Gelley, Thomas 10 50
Genest, Oscar <) 90
tiervais, Jules --.,.. 14 00
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(liroux, Cléophas
(iiroux, Emile
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(îodbout, Adolphe
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(iodbout, Charles-( )vide \
(iodhout, Pierre
(^iodin, A. -Ovide
Gosselin, Auguste
Gosselin, David
Gosselin, Frs-Xavier
Gosselin, Jean
Gosselin, Joseph
Gosselin, Louis
Gosselin, Odilon
Gosselin, Onésime
Goiidreau, Georges
Gouin, Arthur
Gouin, Charles
Grandbois, Joseph
lirenier, Adolphe
Grondin, Etienne .'
Grondin, Philibert
(irondin, Pierre
Guay, Edouard
Guillot, Emile
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Guimont, Daniel
Guimont, Odilon
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Guy, Herménégilde
Halle, Joseph
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Houle. Théophile
Huard. X'ictor-Alphonse . . . ,
Hiulon. Arsriie
iiiidon, lùi<iène
Hiulon, Lud<rer
Hudon. Maxime
Muiit, John
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Jobin, Joseph
Jolicœur, Siiné
Kirouac. Jules
Lal)l)é, René
Labl)é, Théodore
Laber.Lrc'. Josepli-Esdras- • •
Laberire, Jules
Labrec(iiie, Albert
l-abrecque, Jos.-A.
Laçasse, Arthur
I-achance, Arthur-
Lachance, Jos-Télesphore • ■
LaHanime, Alfred
Laflamine, Kiiyéne
Latlamnie, Napoléon
l-afranre, Alexandre
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I^a.yueux, Robert
Laliberté. Kloi
Lambert, Josei)h-Zoël
Lambert, ZoiJ
Lamonta}j:ne. l'rançois
Lamontafiiie, Raymond . . .
Lamothe, Albert
Lans^iis. Loiiis-Ja<(|ues, V. (i.
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Langlois, Jos.-Alfred 3 qq
Langlois, Jos.-Octave 30 y(j
Langlois, Louis-Alfred ^4 63
Laplante, Frs-Xavier 30 00
Lapointe, Arthur g q,)
Lapointe, P.-O.-Arthur 18 QO
Larochelle, Léon g qq
Larochelle, Ovide g qq
Larue, Luc 1 2 00
Lauzé, Thomas 37 00
Laverdière, Philippe (j qo
Lavergne, Valmore g qo
Lavoie, Edouard g 00
Lavoie, Joseph 0 1 00
Lavoie, Joseph-K.-N. 7 50
Lebon, \Vilfrid ^^sent
Leclerc, Bruï.'n ^6 00
Leclerc, Cha 41 jq
Leclerc, J.-Bte g q,)
Leclerc, Pierre ^4 00
Lecours, Irénée () qq
Lemay, Albert 7 r,y
Lemay, L.éonidas 10 97
Lemay, Philogone ^9 04
Lemieux, Célestin «) 00
Lemieux, Darie malade
Lemieux, Caudiose 20 00
Lemieux, Gilbert ^0 25
Lepage, Alexandre (j oq
Lépinay, Félix (5 ^^^
Lessard, Auguste c qo
Lessard. Hubert 54 jo
Lessard, Joseph 1 7 59
Lessard, Louis 3175
Lessard, Philéas 56 30
Levasseur, Joseph 14 00
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MM. Lependre, Pamphilt
Lcvèque, Clément-
Lévèque, Edmond ■
Lévêque, Luc
Lindsa}-, I^ionel • •
MaîJ^nan, Aristide-
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aRuire, lùistache
Marceau, Ludsj:er
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Maiois, Odilon
Martel, Alfred-
Martel, Ulric-
Mart
in, Arthur
Martin, lùlouard
Martin, ICmile - - - -
Martin, Olivier- - - -
Massé, l'"erdinand.
aurais.
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McC^^ea, (ieor^es-
McGrattv, llu^h- -
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Meunier, Marcel-Pr
Michaud, Adolphe -
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Michaud, .lùnilius-
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Michaud, Knoïl - -
Michaud, Hermas-
Michaud, Ludf^er.
Miville, (ieorjres----
Montreuil, lù'nest
Moreau, Arthur- ■ ■
Morisset, .\lfred-.
Morisset, l'idèle- -
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MM. r 'orisset, Léon
\; jrisset, Rosario
-iorneau, Eufïène
Nadeaii, Conrié
Xeville, James- . • •
O'Farrell, John-
O'Reilly, Patrick
Oiiellet, Jos-Philii)i)e
Pa^é, Edouard > .
Pampalon, Antoine
Pâciuet, Alfred
Pà(|uet, Chs-Henri
P;u|uet, Edouard
Piuiuet. Louis-H.
Paquet. Na^caire
-Paradis, ICinile
Paradis, Hcnjainiii
Paradis, Joseph
Paradis, Louis
Paré, lùhnond
I\'lletier, lîruno
Pelletier, I)oiiiini(pie
» Pelletier, Jùi^èiu;
Pelletier, ( ".eoriies
Pelletier, Ceo.-X
Pelletier, Joseph
Pelletier Noël ,
l'erroii, Ulric
Pérusse, Lud^er
Pieher, Lu(l).;er
i'ichette, lùnilien
Pl:iisanre, Wenreslas
Plante, Ourt
Plante, Pierre--- .''.'
Poirier, Orner '
Poulin, Arthur
Poulin, |oseph-,\niéfl<'.'. ...
'( i 05
.•i(l 00
6 00
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malade
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Il S.-)
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Pouliot, Alfred
Pouliot, Napoléon
Proulx, Armand
Proulx, Arthur
Proulx, Ernest
Proulx, Narcisse '
Proulx, Théodule
Proulx, Walstan
Provancher, Arthur
Rainville, Joseph-Aimé
Rémillard, Gustave
Rémillard. Jules
Richard, Charles
Richard, Chs-Stanislas
Richard, Joseph
Richard, Salluste
Robert, Arthur
Rochette, B. -Charles
Rochette, Eleusippe
Rochette, Joseph
Rojier, Herménéfiijde
Rouleau, Albert
Rouleau, l"^)rtunat
Rouleau, Joseph
Rouleau, Josei)h-K
Rousseau, Albert
Rousseau, Ulric
R.)y, Adalbert
R'<y, Alexandre
Roy, Elias
Ro\-, Jos. -Edouard
Roy, Jos. -Olivier
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Roy, Philéas •*
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Kiiel. jean-Baptiste 33 75
Sanison, ("yrilU- 30 00
Sanfaçon, Louis malade
Sauva^eau Gédéon 0 00
Sa\ard, Odilon •. |s 00
Scott, H. -Arthur :\- (lo
Simard, Arthur l'I 00
Simard, Cléophas 15 00
Sirois, Nap. -Joseph ',<) of,
Soucy. Télesphore ;i;{ f)0
Soulard, joseph-H 33 00
Talbot, Alphonse 27 00
Taschereau, Aujruste 20 00
Tessier, Charles (i 00
Têtu, Alphonse <) QO
Têtu, François malade
Théberse, Pierre malade
Théherj^e, Stanislas r, 00
Thibaudeau, Joseph-T 28 50
Thiboutot, Jean-Bai)tiste 23 25
Tremblay, Alphonse . . •• 6 00
Trudel, Théophile 33 00
Turcotte, Philéas 17 00
Turcotte, Sauveur 35 00
Turcotte, Théophile 29 75
Turfireon, (iaudiose 31 30
Turî,'eon, Joseph 17 25
Vaillancourt, Arthur 03 00
Vaillancourt, Joseph 1850
\'allée, Achille 7 50
Veilleux, Joseph 22 50
Verret, Edmond 31 55
Vézina, Auguste 18 60
Vézina, Léonce 2100
Vincent, Arthur 33 80
Voyer, Elzéar 21 00
ARRERAGES PERÇUS
Miiv V.-E. Roy
MM. Chs-lM-s Ctoiitier
IC. Matiuire
Thco. Dumas
L'I. Kousseaii
j. Marceau
AJbert Hébert
Jules Lahersjfe
Jos. Dutnont
deo. Coté
\'aliiiore LaveriLine
Jos. -H. Thél)eri,'e ■
-lùnilius Michaud
Arc^hevèché de (Juéhec,
1er octobre njoS.
H. Ti:Tr, Ptre,
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117*
QU^STIONES ANNO lî)09
UISCuriKNl»; IN <(.M,ATIONIIirs T
HEOI.OdKMS AlirUlDIœcKsls gUEBECENsW
MENSE JANUARIO
Detur summa analytica epistol* encyclic^ Pii X de
Modcrnistariim doctrinis (8 sept. 1907).
Sempronius medicus, peracto conscienti^ examine Rene-
iah plura confessario subjicit de quibus animo anfjitur
Multum emm ponderare solet novas. qu. in dies excogitan:
tur, curandi rationes, easque in praxim reducit. Si quos
udicat eos non monere ut sibi provideant nisi forte in ex-
tremis, ne citius intereant. Se etiam accusât, quod valdè
queru os et dolonbus acerbis laborantes frequenti morphH
subcutanea mject.one necnon chlorophormio sensus conso-
Pien e recreav,t : sed id feci. inquit, quia infirmi poscebant
et illorum peccata saltem impatientia. vitabam, sedatis
dolonbus vel sensibus consopitis.
Confessarius hase audiens dubius hœret. et ad dubia-i
sipanda moralem adit theolof^um a quo postulat quid sen
tiendum de varia agendi ratione Sempronii, nempe :
i" De praxi omnia nova adhibcndi rnmdia ; /
2° De non monendi infirmis periciilosè œgrotantibus ;
3" De frequenti usu morphii et chlorophorviii.
UH*
MENSE MAIO
Marco patrifamilias très siint liberi, Faustus, Paschasius
et Hertha. l'austiis vult reli},nonem in^redi, sed pater, (|ui iii
eo spem familice reposuerat, ilhiin de sententià reniovere
conatur, amicis rmindanis tradit, spectacula adiré jubet et
minatur se per vim filiuni e monasterio educturum si illud
intjrediatiir. Paschasius «luidein militaris eciues esse vult ;
mater auteiu omnino net^at, tum, inquit, (iiiia in colle^io
militari vix potuerit Deo servira, tum quia ma},'no postea
in periculo versabitur ne in sectam massonicam implicetur.
Marcus i{,Mtur rnittere eum decernit in universitatem (|uam-
dam, unde le^is peritus évadât. Tandem Berthée proponit
Marcus sponsum divitem valde et pium ; sed is filiœ non
arridet ; alterum etiam locupletem, sed qui nec Berth*
placet quia pius non est : pnefert autem filia innupta mane-
re, (luod pater omnino dissuadere conatur. Qui tandem hune
sme familia; statum confessario aperiens, rectam agendi
normam ab eo exposcit.
Hinc quieritur i" qticenain sîiU parcntum obligationc s et
Jura qnoad clcctioncm status filiorum ?
2" Qui d Marco rcspondaidum in casii ?
Sub numéro 46 damnata est a Pio X (decr. Lamentahili
sanc) sequens propositio : "Non adfuit in primitiva Eccle-
sia conceptus de christiano peccatore auctoritate Ecclesite
reconciHato ; sed Ecclesia nonisi admodum lente hujusmodi
J'.'nceptui assuevit. " Assignetur hujuscondemnationisratio-
simulque definiatur num tuto doceri possit " Ecclesiam ab
initio quidem plenam potestatem clavium accepisse, sed
circa quartum vel quintum tantum sœculum plenam hujus
potestatis conscientiam habuisse. "
// abligatioiics et
119»
MENSE JULIO
Antonius nefrotiator. duas. soluto annuo pretio. epheme-
ndes cuo .d.anas le«it. unarn c.uide.n bonam doctrinacTue
tuta.n. alteran, vero minus laudandam. in qua. prater ph ra
Prorsus .nnocua. ,mmo in re pnt.sertim mercatoria certe
ntd.a, plurac.uoque reperiuntur reli.Moni ejusque ministris
mjunosa^ De quo ab amico reprehensus. respondit velle se
de omnibus cert.orem fier, atque quid boni, quid mali publi-
es foins c.rcumferatur. per seipsum. experienti^c compa-
randiL' f,'ratia, addiscere. *
Intérim theolo^us, ad quem res delata est, secum qua-rit •
I Qua nonna cphancridcs maUe, vcl suspccUe indolis, n
oonis (iisccrnandœ siint ?
2" Num in cas,, h'.Kwntis assùùtc cpliancrùies mahxs, coopc
ratioiii vcl scaiitialo lacs cssc possit /
3" Qua ratione tcncntur catholici favcn- cphcicruUhus
ùoiiis, ma/as aittcn vcl suspectas vitare ?
4 Quiii lie Antonio nagotiatorc sentienduin.
Utrum jure merito fuerit a Pio X (decr. La,nentabili
J^wt-; reprobata sequens propositio II" : -'Inspiratio divina
non ita ad totam Scripturam Sacram extenditur, ut omnes
et sinfiulas ejus partes ab omni errore praimuniat."
MENSE OCTOBRI
{Electio sccrctariifit per scrutinia sécréta)
Didymus sacerdos, prolixa Pétri confessione excepta
totus impensus in salutanbus monitis ei suggerendis, imper-
tiendai absolutionis prorsus oblitus est ; hujusque omissionis
120*
solnni meminit, uhi in sacrarium reversus se ad nissam
celebrandam |)aral)ut. Tune vcro secum volvere c(tpit (luid-
nain remedii afferret, nec ejus menti occurrebat. Conti(,'it
AUtem Ht, dum sacrum taceret, pœnitens eucharistiam sus-
cepttirus ad altare accederet. Quid tune Didymus ? Dum
hostiam a pwide accepit Petro porriyendam, secreto, ut
adstantes non adverterent, dixit : /i^v A uâso/ro etc.
Hinc tiua.'ritur :
i" C '"'' ti,i,u/it/um confcssario, qui absolut ionis pœnitenti-
intpcrtiindic oblitiis est /
2" Quœ unio intcr materiam et formata sacramenti Pœni-
tentiie ad validitatem requiratur ?
3 " Q\t'd de ai^eiidi latioue DPij'mi ?
Potestne a catholicis tutâ doctrinâ sustineri :
i" Quod EcclesicK sensus circa icternitatem pœnarum
inferni non idem semper fuerit ;
2" Quod pœnae illte, decursu temporis, ex Dei misericordia
mitigabuntur?
— 121* —
i 8e ad nissîim
vere c(L'pit (|iiid-
rebat. Contitrit
icharistiarn sus-
)idynuis ? Dutn
datii, secreto, ut
so/î'o etc..
demis pœnitenti-
\cramcHti Pœni- ■ i n w | ë r, \ ^ q ^ \u. : ^ : r. -^ ... f..®!'
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Dei misericordia
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128*
DÉPENSES DE LA SOCIÉTÉ DE COLONISATION EN 1008
Orphelinat agricole de Saint Damien $ 8, 50O 75
RÉSUMÉ
Balance de 1007 $ 107 7()
Recette de 1908 9 133 31
Total $ 9 241 07
Dépense de 1908 8 5G0 75
Balance $ 680 32
La Société a reçu du gouvernement la somme de 1,723.31
laquelle a été dépensée comme suit :
Cheminsà Adstock 100 00
"Sainte-Apolline 100 00
" " Saint-Camille • • 100 00
" Saint-Cyrille 100 00
" Sainte-Euphémie 200 00
" " Saint-Fabien 200 00
" " Saint-Gérard Magella 100 00
" "Saint-Marcel 100 00
" "Sainte-Martine 100 00
" " Saint-Nazaire 50 00
" " Pontbriand 100 00
" " Sainte-Rose 100 00
" "Sainte-Sabine 100 00
' " "Saint-Théophile 273 31
Archevêché de Québec,
1er janvier igcj.
V
H. TÊTU Ptre,
Secrétaire.
N EN 1908
. $ 8, 5G0 75
129*
Itinéraire de la Visite Pastorale de 1909
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100 00
100 00
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. 200 00
. 200 00
. . 100 00
. 100 00
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.-Sam -Laurent, I.-O Samedi 22-23
• ^^^:" -Jf^" ■•; Dimanche 23-24
.~Sa.nt-I-rançois f^^^,^^f. .2^_25
.--Samte-Famille y„,.^^. 05_26
.-Saint-I ,erre j^^,,.^.^.^,^^^. ^^__^^
.-Sa.nte-Petronille j,,,^^^ 27-28
• [^^':^"'"°nt J^^,^^^. 3ln.ai I"
—Saint-\ allier ^r. j- o
,> ,, . Mercredi 2 — 3
~^^^^'f/- .• Jeudi 3-4
Sam -Pranço.s. Vendredi 4- 5
— Samt-Pierre c,, j- <■ ^
o . ^ ,„, Samedi 5— 6
-Sa.nNlhomas Dimanche 6- 8
Cap Samt-Isnace j/,,,,^^,- .^_,o
"!:^t*, •■ Jeudi 10-, ,
-SHmt-Jean-Port-Joli Vendredi 11-13
-Samt-Roch-des-Aulnaies AW„,/,, l:i__,4
Samte-Anne de la Pocatière- Lundi 14-10
-Samt-Onésime . j/,,,,,,,^- ,6__,7
Sa.n.Pacorne y,,,^, ,7__„
v.v.ere-OuelJe. p,,,,^,^.^^^. „__,9
t-TpK-r ^^^'''-''''' ^9-20
-Samt-Ph,l,ppe de Néri Dimanche 20-21
^^°" î^/^"^^' ^■- Lundi 21-22
-Samt-Bruno j^^^^. ,^_^^
t^^'"'-^"'?' ^'/^n-m// 23-25 ■
-Kamouraska. p,,,^^,.^,^^. 2-__26 .
-Sa.n -Germam Samedi 26-27 '
-Sa.nte-Helène /)/;«.^«.,^. 27-28 •
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— 180* —
-Saint-Alexandre Luiuli
-Sain t-Kleuthère Mardi
-Saint-Antonin Jeudi
-Saint-Patrice de Fraserville- Vendredi
•Saint-Lud},'er Samedi
-Saint-l'rançois Xavier Dimanehe
-Notre-Dame du Portage Lundi
Saint-André Mardi
-Sainte-Louise Mercredi
-Saint-Aubert Jeudi
Saint-Uamase. l'endredi
-Sai n te-Perpét ue Sa^nedi
-Saint-Painphile Dimanehe
-Saint-Marcel Mardi
Saint-Apolline Mereredi
- Sain t-C.vrille Jeudi
Saint-Kufiène Wndredi
Saint-Kaphaël Samedi
Saint-Cajétan d'Annauh Lundi
Saint-Paul de Montminy. Mercredi
Sainte-Euphémie Jeudi
Saint-Rosaire Vendredi
-Ile-aux-Grues Samedi
-Saint-Joseph de Lévis ■••••. Samedi
Bien ville Dimanehe
2H— 29
29—30
juin
1-2 juillet
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3—4
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4— 5 sept.
131 • —
PROCES-VERBAL
DK l'assemblée du huhjcau de la
SOCIETE ECCLESIASTKIIIE ST-JOSEPH
TENUE AU SÉMINAIRE DE QUÉBEO '
LE 13 AOUT 1909
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
Présents : Mgr Marois. Mgr Têtu, Mgr Faguy, MM. Frs-
Xavier Gosselin, Jos.-Aimé Bureau, Anselme Déziel et
Charles Richard, procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 12 août 1908 est
lu et adopté. .
Les Messieurs dont les noms suivent sont reçus membres
de la Caisse :
MM. Henri Garneau,
Philippe Mathieu,
Cléophas Leclerc,
Adélard Turme'
Orner Carrier,
Valère Pouliot,
Léo Chabot,
Herménégilde Tremblay,
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— 132» —
MM. Albert Roberj^e,
Hilaire Chouinard,
Joseph I'à(|uet,
Maxiriiilien (ieiidron,
'Ihcodore (laKHon,
* (iédcon Julien,
Adélard Hilodeau,
Lcon Delisle,
I-ouis 'l'iirjieon,
Honoriiis l^ois.
Le Secrétaire donne les noms des membres décèdes dci)uis
le dernier bureau :
MM. Joseph Dion.
Pantaléon Bé^in.
Cyriac Bérubé,
Louis Sanfaçon,
GeonjTes l'^aser,
Wenceslas Plaisance.
Le trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES
Contributions des membres- * 9,16i.09
Arrérages perçus '.'j.ôri.Vl
Remboursé par le conseil d'-rverness- • 1 .{17.34
Remis sur pension par M. l'abbé Al. Pâ^iuet, .... ' (iÙo
Remboursé par la P^abnque de Cabano. • . . ' 2G3.7.S
Don (anon3'me). .,qq qq
Succession de l 'abbé Ma^. Moreau || OO
Legs de M. Walstan Blajs (balance) Glisô
Letïs de M. P. Kelly ptre'.... 100.00
Intérêt sur fonds placés 1,1.52.76
Intérêt sur dépôts | 75.(;2
Dépôt à la Caisse d'Economie au dernier bureau -{.Oie.'i^
Dépôt à la Banque Nationale au dernier bureau. 4H3.9.")
$ l6,.")Gr).22
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61.25
100.00
1,152.76
1 75.()2
■•{,0IG.i2
4H3.95
$ If>,."")G5.22
DEPENSES
Pension,s accordées par le bureau i(/38 $ H,023.5o
Pensions accordées par M-r le Président l/.r.C.oH
Inipresssion du Rapport, etc ' 17.-,',
Rentes viaRÙres ' ^^^)^^^^
Prêt :\ la Fahriepu' de Saint-Thuribe 1,000.00
Acheté trois actions de la Hancpie Nationale. • . '.%O.00
Acheté débentures de Development El. Co. of
Toronto 2.7iH.4y
Depot à la Caisse d'Economie 1,934. 79
Dépôt ;\ la lîanciue Nationale (*) 4C5.M2
$ ir)5()5??
DETTES ACTIVES
Prêt ;\ la l'abritiuede N.-D. de la Garde fi. p. c. ) $ i,f00 0(»
Prêt au Lac au Sable (4 p. c. ) i 97,') 00
Prêt au Conseil d'Inverne.ss (5 p. c. ) 182 (U;
Débentures de l'Electric Co. of Toronto 3,000 00
Prêt sur hypothèque ( 5 p. c. ) (5,500 00
Prêt sur hypothècpie (5 p. c.) 3,500 ()()
Prêt à Saint-Henri de Taillon 3,500 00
Prêt à Saint-Thuribe . ) 000 00
Ban(|ue Nationale Ujo actions) (7 p. c.) 3,000 00
Dépôt ;\ la Caisse d'Economie ] «)34 79
Dépôt ;\ la Banque Nationale '465 82
Note du Trésorier. ^ 32,058 27
On a ronmiqué sans doute ,|u'il y a une «rande .lifféronce entre les recettes de
1908 e celles de li>09. Cel^i .s'explkjne facilement : les comptes do 1908 ont été
n'Kles d.n.x jours seulon.ent après le commencement de la retraite ecclésiastique •
et ceux .1.. li.09 à la tin. Le. contributions des membres augmentent tons les'
an*, a cause des nouvelles admissions et des revenus progressifs des anciens
mcml)res.
Les recettes ordinaires peuvent ..tre évaluées aujourd'hui à $ 10,300 00 et les
dcpe.,ses u .? 10,000.00. De sorte .|u'il est probable que le surplus de .^ 12 000 00
ne sera j)as encore entamé, . ' ' '
(•) Recettes ordinaires, -S 11,048.98. Dépenses ordinaires, .* 10,0f,6 12 Sur
plus iS 992. 8(j. Montant total des surplu.s, S 12,0P4.19.
— 134»
Les Procureurs allouent les penslens suivantes:
MM. Ferdinand Chabot 3on 00
François Têtu. 300 ,,0
St-GeofKes Béjjin ;{(,0 oy
Mfrr C. O. Gannon yno OO
Fidèle Morisset Qr^{\ oq
Thos.-Kupfène Heaulieu 250 00
Ludfjer Hlais i?50 00
Augustin Bernier '2r)() OO
Napoléon Cingniars «j 50 00
Chs-Kup. Frenette »j.")0 00
James Neville. ••• : :iô0 00
Joseph Girard 2r»0 00
Joseph-Kémi Desjardins 2")() OO
Alfred Herf,'eron '2';0 00
Charles Baillar^eon 250 00
Chs-Henri Pâcjuet 200 00
Maxime Hudon ono 00
Guillaume Giroux 2.')() 00
Darie Lemieux 20000
Etienne Grondin 250 00
Edouard Casault 2.5000
René Casfïrain 250 OO
Apollinaire Gingras 250 00
Benjamin Demers 250 00
J.-Edouard Roy 25000
Eloi Laliberté 250 00
Alfred Pâquef 25000
Hugh McGratty 250 00
Pierre Théberge 250 OO
Pierre Plante 250 00
Lucien Gauvreau 250 00
Alfred Castonguay 25000
Amédée Faucher 250 00
Benjamin Paradis 25000
suivantes :
MM
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250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 OO
250 00
250 00
25000
250 00
250 00
— 135* —
Edmond I 'vclque
Eugène M, ;.,,»■
Herménégilde Dubé
René Labbé
Albert Lamothe
Léandre Harnelin
Laurent-B. Chabot
260 OO
25000
150 00
150 00
150 00
80 00
80 00
^ . 9,76000
rait et passé à Québec, le 13 août lyoc;.
t L.-N. BÉGiN, Arch. de Québec.
H. TÊTU, ptre.
Secn'tairc et trésorier.
— 13G* —
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
DE LA
SOCIÉTÉ ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
JUSQU'AU 1" OCTOBRE 1909
ANNÉE 1908-1909
Sa Grandeur M^n- L.-N. BéRin $
P.-Eufïène Roy.
Mfjr C.-A. Marois, P. A., V. G
Ls-j. Lanîiis, V. G
•' H. Têtu, I\ D
C.-O. Gaî^non, P. D.
Ant. Gauvreau, P. D.
Frs.-X. P^a^my, P. D.
Il Thos-Gréfî. Rouleau P. D.
Nap. -Joseph Sirois, P. U.
MM. Arseneault, Clovis
Aubert, Albert
Auclair, Gréf^oire
Au^^er. Charles
Haillarfreon, Charles
Ballantyne, James
Heaudet, Alphonse
Beaudoin, Arthur
Beaudoin, Joseph
Beaulieu, Charles
Beaulieu, Th6s.-Eug
Béjj:in, Achille
Bégin, P^erdinand
Bégin, St-Georjîes
Bélanfjer, lùiclide
Bélanf^er Salluste
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— 137* ~
MM. Helleau, Arthur
Helleau, Louis
I^erfîeron, Alfred ['[[
HerK-eron, Armand
Bernard, Mendo^a '
dernier, Au<ïustin ' .
Hernier, Hernard ;
Hernier, Joseph "
Bilodeau, Télesphore
Biais, F.X.-Ludger
Biais, Jacques
Blanchet, P>ançois
Blanchet, Odilon.... ,... .
Boilard, Aldéric
Bois, Honorius
Bolduc, Louis
Boulanger, Lauréat
Boulet, Alfred
Boulet, Auguste
Boulet, Jean
Boulet, Salluste .....
Bourassa, Alphonse
Bourque, Charles
Bourque, Charles
Bourque, Joseph '
Boutin, Amédée
Boutin, Frs de B ' . " ' '
Bo\d, Patrick
Breton, Joseph
Breton, Jos.-Elie
Brousseau, Gaudiose \[\
Brousseau, Onésime
Brunet, Eugène /
Brunet, Ulric . ."
Bureau, Jos.-Aimé
Cannon, Walter \
Cantin, Onésiphore
25 00
6 00
tnalade
6 00
18 00
malade
24 00
6 00
16 00
malade
6 00
9 00
18 00
11 00
I 50
5 00
9 60
600
7 50
20 00
6 00
24 00
52 35
6 00
6 00
14 00
9 00
0 00
6 50
31 00
50 00
<) 00
12 00
30 00
39 00
7 50
^■ t VV
î
' ' '^ '
— 138*
MM. Caron, Alphonse
Caron, Auguste
Caron, Ivanhoe
Caron, Nazaire
Caron Wilf rid
Carrier, Alfred
Carrier, C-Edouard •• ■ •
Carrier, Eugène
Carrier, Louis
Carrier, Orner.
Carrier, Wilfrid
Casault, Edouard
Casgrain, René
Castonguay, Alfred- • . .
Castonguay, Auguste ■ •
Castonguay, Esdras--
Chabot, Ferdinand' ■ • •
Chabot, Laurent-B. • ■ •
Chabot, Léo
Chalifour, Pierre
Chamberland, Joseph- -
Chénard, David
Chénard, Sylvio
Chouinard, Hilaire- • • -
Cinq-Mars, Joseph
Cinq-Mars, Napoléon • .
Cloutier, Etienne
Cloutier, Gustave • - - -
Cloutier, Orner
Cloutier, Onésime- •••
Cloutier, Philémon • ■ • -
Collet, Chs-AUyre
Corriveau, Etienne. . - .
Côté, Emile
Côté, François-Xavier-
Côté, Georges
Côté, Philippe
18 OO
42 00
12 00
16 00
G 00
Il (50
52 00
<)75
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2 75
18 00
malade
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6 00
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18 00
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27 00'
11 13
36 00-
— 189* —
* * •
18 00-
• . .
42 00
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12 00
. . .
16 00
• . •
G 00
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52 00
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18 00
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35 00
15 00
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36 00
. . •
10 25
. . •
12 00
• . >
33 75
. . .
29 85
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27 00'
. . .
11 13
36 00-
MM. Coulombe, Louis .Ui 00
Croteau, Ulric 6 00
D'Auteiiil, Alphonse 21 00
Defo.v, Henri 18 00
Delafîrave, Théodule 39 00
Delisle, Léon j 00
Delisle, Philippe, 30 00
Demers, Benjamin malade
Derome, Jean-Bte 14 00
Deschênes, Honorius 6 00
Deschènes, Ls-Philippe 36 00
Deschênes, Sylvio • l>3 00
Desjardins. Arthur- . .' 1 1 25
Desjardins, Bruno. 19 50
Desjardins, Georges (i 40
Desjardins, Hospice 2S 1 7
Desjardins, Jos.-Kémi malade
Desroches, Hildevert 17 |o
Destroimaisons, Joseph 6 00
Destroiniaisons, Ls-Maj^loire 24 OO
Dé/îiel, Anselme (;;{ -jO
Dion, Albert fi 00
Dion. Aurélien (j 00
Dion, Louis |h oO
Dion, Pierre-Alfred 6 00
Dionne, Alfred 80 00
Dionne, Charles 6 00
Dionne, Elzéar 9 oo
Dionne, Emile 51 00
Donaldson, Joseph 32 00
Doucet. Alphonse f) 00
Dubé, Herménéprilde malade
Dulac. Adolphe 32 .'W
Dumais, Arthur 24 00
Dumais, Joseph 23 50
Dumais, Ludf^er 9 qq
Dumas, Théophile 3fi 00
— 140* —
MM. Duinont, Joseph 30 00
Diii)ont, Alfred G 00
Dupont, Charles 18 50
Dupuis, Fernand 42 82
Dupuis, Jean-Baptiste 18 00
Dupuis, Odilon 6 00
East, Ulric 27 00
Faf ard, Edouard 50 00
Faucher, Ajutor 1500
Faucher, Amédée malade
Faucher, J. -Octave 50 00
Ferland, Amédée 6 00
Ferland, Joseph 5 55
Feuilteault, Jos.-Alphonse 37 00
Fillion, Hector G 00
Fillion, Maxime 59 1 7
Filteau, Albert 8 00
F"iset, Ls-Napoléon 30 00
Fleury, Joseph 9 00
Fortier, Hilaire 27 00
Fortin, Auguste 33 oo
Fortin, Maxime G 00
Fortin, Omer. 6 00
Fournier, Cyrille 7 5()
Fréchette, Cyrille G 00
Fréchette, Honoré 4 1 00
Frenette, Eugène malade
Gagné, Charles 1 2 25
Gagné, Lucien 28 95
Gagnon, Adélard G 00
Gagnon, C}'rille 7 75
Gagnon, Ls-Adélard 12 00
Gagnon, Joseph 40 00
Gagnon, Ls-Jos 22 00
Gagnon, Théodore 1 50
Galerneau, Isaïe 20 25
Galerneau, Jos-Elzéar 33 00
30 on
G(K)
■ 18 50
42 82
1800
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5 55
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33 00
6 00
6 00
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12 25
28 95
6 00
7 75
12 00
40 00
22 00
1 50
20 25
33 00
— 141* —
MM. Garneau, Ferdinand
Garneau, Henri
Garon, Denis
Garon, Louis
Garon, Samuel
Gauthier, Augustin
Gauthier, Léon
Gauvin, Joseph
Gauvreau, Lucien
Gelley, Thomas
Genest, Oscar
Gervais, Jules
Gingras, Apollinaire
Gi^nac, Joseph-Narcisse
Girard, Joseph
Giroux, Cléophas
Giroux, Emile
Giroux, Guillaume
Godbout, Adolphe
Godbout, Albert
Godbout, Charles-Ovide
Godbout, Pierre
Godin, A. -Ovide
Gosselin, Auguste
Gosselin, David
Gosselin, Frs-Xavier
Gosselin, Jean ,
Gosselin, Joseph
Gosselin, Louis
Gosselin, Odilon
Gosselin, Onésime
Goudreau, Georges ,
Gouin, Arthur
Gouin, Charles
Grenier, Adolphe
Grenier, Victor
Groleau, Giles
3!) 00
5 0(1
2!) 00
13 00
20 00
38 00
0 00
0 00
17 00
1 2 00
7 50
18 00
malade
7 50
malade
18 00
9 00
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8 25
1 3 00
42 00
34 00
4 50
50 00
98 00
27 00
7 50
24 00
4 00
350
77 00
51 00
6 00
30 00
8 50
6 00
— 142*
MM. fîrondin. Ktienne
(irondin, Philibert
Grondin, Pierre
Guay, Edouard
Giiillot, Emile
Ciiiillot, Joseph
Guimoiit, Daniel
Guimont, Odilon
Gu\', Bernard-Claude- • •
Guy, Geors^res
Guy, Herniénctîilde
Halle, Joseph .
Hanielin Léandre-
Hébert, Albert
Hébert. Léonidas
Houde, Joseph.
Houde, Jos-EMouard
Houle, Théophile
Huard, Victor-Alphonse.
Hudon. Arsène
Hudon, Eu^r^^ne
Hudon, Ludf,'er
Hudon, Maxime
Hunt, John
Huot, Antonio
Jobin, Emile
Jobin, Josei)h
Jolicœur, Siméon
Kirouac, fuies
Labbé, René
Labbé, Théodore
Laber{,^e, Joseph-Esdras- ■
Labertîe, Jules
Labrecque, Albert ■
Labrect|ue, Jos.-A.
Laçasse, Arthur
Laçasse, Joseph
malade
(1 1)0
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7 00
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14 80
6 75
6 00
9 00
IT) 75
6 00
— 143* —
MM. Lachance. Arthur
Lachance, Jos-Télesphore • • •
Laflamme, Alfred
Laflamme, Eufcène
Laflamme, Napoléon
Lafrance, Alexandre
Lafrance, Napoléon
Lafïueux, Robert
Laliberté, Eloi
Lambert, Joseph-Zoël
Lambert, Zoël
Lamontagne, François
Lamontagne, Raymond
Lamothe, Albert
Lan^lais, Alphonse
Langlois, Charles
Langlois, Jos.-Alfred
Langlois, Jos.-Octave
Langlois, Louis-Alfred
Laplante, Frs-Xavier
Lapointe, Arthur
Lapointe, P.-O. -Arthur
Larochelle, Léon
Larochelle, Ovide
Larue, Luc
Lauzé, Thomas
Laverdière, Philippe
Lavergne, Valmore
Lavoie, Edouard
Lavoie, Joseph
Lavoie, Joseph-E.-N.
Lebon, Wilf rid
Leclerc, Bruno
Leclerc, Charles
Leclerc, Cléophas,
Leclerc, J.-Bte
Leclerc, Pierre
25 00
42 00
G 00
18 00
7 50
35 00
0 00
20 00
malade
20 OO
92 00
27 00
6 60
malade
34 50
10 00
8 70
30 05
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6 00
18 00
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12 25
36 00
6 00
6 0O
6 25
24 00
7 50
absent
27 00
43 00
6 00
6 00
30 00
k
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— 144* —
MM. Lecoius, Iréni'c 7 g^
Lef,'endre, Pamphile [ <; qq
Lema\', Albert 7 _r,^,
Leniax , Léonidas | j jq
Lemay, PhiloRone ^G 07
Lemieux, Célestin "() ("(q
Lemieux, Darie .„., , ,
, ,, .. malade
Lemieux, Gaudiose 1^ y,)
Lemieux. Gilbert .,., 5,^
Lepage. Alexandre ]l -^
Lépina}-. Félix ; ; ; ; \.^,^^
Lessard, Auj^uste (5 qq
Lessard, .Hubert 53 (,()
Lessard, Joseph ^0 00
Lessard. Louis "^^ \:i
Lessard, Philéas 50 70
Lev-asseur. Joseph 4;} (jq
Lévèqi.e. Clément j^ 0^
Lévê(|,ie. Edmond 5 00
Lévôque. Luc. j I 00
Lindsax-, Lionel 9 qq
Mat^nan. Aristide r^ -.-
Mapire, Eustache '.'.'.'..'.', 30 Ôo
Maheu. Arthur ' ; 7^0
Marceau. Ludf,'er. ^^^^q
MarcouN Au<,ni5te 12 qq
Marcoux, Edmond 3^ „()
Marcoux, Thomas ' 7 ,^0
Marois. Odilon ^p '.j,j
Martel Alfred :.:.:: «qq
Martel, Ulric 7 q^
Martin, Arthur ,j qq
Martin, Edouard ^4 00
Martin. Emile ^r^Qç^
Martin, Olivier 3Q 3Q
l\^Tu' ^''^"""^ '.'''.''''.''. absent
Mathieu, Philippe c qq
7 50
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15 00
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absent
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MM. Maurais, Kupène
McCrea, Georfjes
McCratty, Hii<rh
Mercier, Oe- «^es
Mercier, Joseph
Mercier, Théodore
Meunier, Marcel-Prosper-
Michaud, Adolphe
Michaud. .^Kinih'iis
Michaud, Aurélius
Michaud, Hnoïl
Michaud, Hermas
Michaud, Lud^^er
Miller, Eufjène
Miville, Georfîes
Montreuil, Ernest
Moreau, Arthur
>Iorisset. Alfred
Morisset, Fidèle
Morisset, Léon • • .
Morisset, Rosario
Morneau, Eujîène
Nadeau, Condé .'. .
Neville, James
O'Farrell, John
O'ReiUy, Patrick
Ouellet, Jos-Philippe
Ouvrard, Georges
Page, Edouard
Pampalon, Antoine
Paquet, Alfred
Paquet, Chs-Henri
Paquet, Edouard
Paquet, Joseph
Paquet, Louis-H
Paquet, Nazaire
Paradis, PImile
I ! (50
iO 00
malade
15 00
I.UIO
10 00
34 00
30 00
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malade
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22 00
malade
malade
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3 00
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— 146* —
MM. Paradis, Renjamin 20 00
Paradis. Joseph | •_> 00
Paradis, Louis iG 00
Paré, Edmond (} oo
Pelletier, Bruno « \()
Pelletier, Dominique j','/,o
Pelletier, Kutîène y oo
Pelletier, Georfjes 33 OQ
Pelletier, Geo.-N 5 qq
Pelletier, Joseph 4 qO
Pelletier Noël (; oq
Perron, Ulric 12 00
Pérusse, Lud^er *. U8 00
Picher, Lud^er |8 00
Pichet, Emilien.. i;j oy
Plante, Omer 15 00
Plante, Pierre ^^^^^^^
Poirier, Omer 24 50
Poulin, Arthur I^OO
Poulin, Joseph-Amédée 7 50
Poulin, J. -Alexis 12 (i()
Pouliot, Alfred 27 00
Pouliot, Napoléon . . . ._ ^5 50
Proulx, Armand ; 25 00
Proulx, Arthur (; 00
Proulx, Krnr '; (j qq
Proulx, Joseph. (5 oq
Proulx, Narcisse ;j6 00
Proulx, Théodule ; 0 00
Proulx, Walstan 2 1 00
Provancher, Arthur (j cq
Rainville, Joseph-Aimé 2 ■ OO
Rémillard, Gustave 25 50
Rémillard, Jules qoq
Richard, Charles f)3 50
Richard, Chs-Stanislas 2S 00
Richard, Joseph 27 00
20 00
12 00
i(j 00
6 00
H, 40
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Si 00
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6 00
4 00
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6 00
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27 OO
- l-t7» —
MM. Richard. Salluste 33 qq
Robert, Artliur 720
Roberge, Albert | 50
Rochette. B.-Charles goO
Rochette, Hleusippe i^OO
Rochette, Joseph 20 60
Kofîer, HerménéKilde (; 00
Rouleau, Albert 30 oO
Rouleau, l'^ortunat ih 00
Rouleau, Joseph ;}o oq
Rouleau, Joseph-E ;{(; qq
Rousseau, Albert i-^ 30
Rousseau, Ulric 25 00
Roy, Adalbert 1 0 00
Roy, Alexandre (; 0,)
Roy, Elias g Oq
ij'^^' J^^f ,d°"^^'-^l • "balade
Roy, Jos.-Ohvier 9 ()<)
Roy, Joseph-Fortunat g oo
Roy, Philéas f-,000
Roy, Placide ^5 qq
Roy, Valère k) q^j
Roy, Wilfrid g qq
Ruel, Jean-Baptiste. 35 00
Sam on, Cyrille 30 60
Sauvafîeau Gédéon 9 00
Savard, Odilon 15 00
Scott, H. -Arthur 40 00
Simard, Arthur 21 00
Siniard, Cléophas 1 5 00
Soucy, Télesphore 3.3 00
Soulard, Joseph-B 3 i 50
Talbot, Alphonse 39 00
Taschereau, Auguste 25 00
Tessier, Charles 5 50
Têtu, Alphonse 9 00
Têtu, François malade
— I4H» —
MM. 1"li('l)i;rKt'. l'ierrt'
Tht'herKi', Stutiislas
'riiil);iiuleau, joscph-T
'riiihoutot, .|ean-Hai)tistf
Trembla)', Alphonse
Trembla V. HermOnr^Mlde
Tnuk'l. Tht'ophile
Turcotte, l'hilt'as
Turcotte, Sauveur
Turcotte, Théophile
Turtîeon, (iaudiose
Tur^eon, Joseph
Tunnel, Adélard
Vaillancoiirt, Arthur
Vaillancourt, Joseph
Veilleux. Joseph
Verret, lùliiiond
Vézina, Auffuste
Vénixa. Léonce
Vilneuve, Sévère
Vincent. Arthur
Voyer, ICizéar
ARRÉRAGES PERÇUES
MM. Ainédée b'eriand "
N.-J. Sirois.
Léon Vien.
Anonyme
Jos. Dubé
Jos. Proulx . ■ •
l'erd. Ciarneau
Cyrille Fréchette
J.Gervais ■
Geo. Ouvrard •
Archevêché de (Juébe-,
1er octobre IQ09.
H. TÊTU Ptre,
Sci'rctai>-c
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151*
QU.ESTIONES A>^XO 1010
MENSE JANUARIO
I^Ki
Sempromo sacerdoti beneficium parochiale confertur
qucd pra.,pue decimis parochianonun et con-^ruo supl:
^ nto constitu.tur. Non rnulto post ab ,nchoato officio Tn^
na verm multo. parochianos. ob defuncti pr.de sso s
non o ve ; et ie 1 ,•"' 'r ^^""" '^"'"^^ '' supplementun,
on sou ère et de his solvendis neque amplius co^itare.
Sempronius plene novit ^ravem difficultatem revocindi
'/^ A. cap. x.i. Hinc quotquot ad confitendum accedunf d.
o^..at,one décimas et supplernentu.n solvenJi admone e
c leinitiit. liMnde quanmonuf adversus oarn-
chum invalescunt. 'luvcisus paro-
Sempronius, conscientia; augustiis pressus, qua^it:
JAn supplcnunt.nu, ah cptscopo impositun,^ scd a lc,e
<^. >h uon sananan, c.ugi posait et dclwat siaU et ,icci„J>
'-j;%
152»
4° Quid scnticndnm sit de agcndi rationc parochi dcfuncti?
5° An Scvipronius rcctc se gesse rit, et quid a se modo facicn-
diiiii /
De communionibus extra missam quaeri potesl :
\° An ndelibus conuniinionein petentibus immédiate ante
vel immédiate post missam dari possit aut deheat / An quâ-
eumqiie diei Jiorâ ?
2° An post commitnionem ita datant, sacerdos benedietioncm
scmper dore debeat ?
"^ An, extra casum neccssitatis, possit communionem dis-
tribnere sine superpellieeo et stola ? sine cercis aeeensis
supra altare ? sine recitatione " Confit eor ", quando in eccle-
sia adest niulier quœ illud recitarc possit f
MENSE MAIO
Berthœ ancillae cum Caio hero suo saepe peccanti Titius
confessarius imponit, ut illius domo statim discedat. Id
autem peragere ipsa renuit, tum quia Caius emendationem
promiserat, tum quia ab aliquot annis stipendium famula-
tus ei non solvit, quod tamen brevi recipere sperabat, non
autem amplius receptura, si discessisset. His auditis, Titius
eam absolvit, simul injungens ut singulis hebdomadibus ad
confessionem redeat. Sed solum post sex mensescum relap-
su pluries iterato Bertha ad Titium revertitur, easdem
adducens rationes ne heri domum relinquere cogatur. Ipsa
addit a) herum suum paucos post dies Marianopolim pro-
fecturum, ubi diutius commorari ei necesse erat et /;) se
velle ea die communicare, ne indulj^entia plenaria privare-
tur. Titius ei iterum absolutionem impertitur ; sed tamen
anxius haeret et quaerit:
1° Quid et quotuplex sit occasio peccati ?
f
"larochi dcfuncti?
a se modo facicn-
2" An et in
153'
c]ua oecasione pœnitens conslitutus nbsohi
possit ?
f Qiiidjudieanditm de agendi ratîonc Titii ?
otest :
innnediate aiiie
iebeat ' An qiià-
los benedictionem
'nimniiioncvi dis-
' cereis nccensis
qiiando in eccle-
peccanti Titius
im discedat. Id
s emendationem
•endium famula-
e sperabat, non
is auditis, Titius
ebdomadibus ad
ensescurn relap-
vertitur, easdem
e cogatur. Ipsa
.rianopolim pro-
îsse erat et /;) se
lenaria privare-
itur ; sed tamen
Afferantur pr«;cipu* rationes cur x' fidèles catholiei a
MENSE JULIO
Quum Decretum " X. temere " nonnullas modificationes
>ntulent relate ad celebrationem matrimoniorum, Sempro
mus parochus sequentia dubia solvenda proponit :
I" AV.;« snf^-eif, ad validit aient nuUrimonii, ut parocinn
un ""''" '"'T' ""''"' ''""''' 1'- siùi inLm mu^
in uni eonsensuni pnc lient /
2" Quomodo se gerere débet in matrimoniis mixtis ?
J/S""^''^'" ^"'"'''"' '"^f''i>"o>no suoruni parodnanonnn
<'altde assis tere extra terriiorium siue paroehiœ ?
4° Quasnam conditiones adimplere débet paroelius ut pos-
sit ntatrimonio lieite assistere ?
5° Qtiid agere débet paroelius si contrahentes neque donii-
tdZûT''' ^"'^'^''^'""'"' ""'"' '"""'' '" iP^i^'s Paroehia
&Num suffieit quasi domieiliian habere ut quis possit
eonstderari tanquani Paroehianus illius paroehi ?
f Num Deeretum " Ne teniere - nullam exeeptioneni sen
derogatwnem adviittit regulis quœ validitatem niairimonii
respictunt f
Uuct-ritur qmd senticndum sit de presbyteris qu,. arnore
tel spe cujusdam lucn. se dedunt iis q,.e vul^o dicuntur
>>/>ci/i/ati(>ns (il- In i^iirsc. "
K}uk\ de ohU^aùone, pro sacerdotibiis nostra. regionis,.
cleferendi vestem talarern et tonsuram ?
' 'il
MENSE OCTOBKI
(/•// ch-ctio sccn-taiii f>rr scntti
niuiit sccrctuiit)
julius juven.s. verba faciens cum suo confessario ordina^
no ai.d.t eum dicentem ad veram contritionem recjuiri
'rH.tei- dolorem peccatorum pra^teritoru.n etiarn proposil
-m formale et explicitum non relabendi. Si ita est. repo-
nit Jnhus. omnes confessiones me^e anteacta» fuerunt nul-
1-. .s.qu.dem I.cet dol.erim de peccatis. nunqua.n propo-
Mt.nn concep, ea ratione, prout tu doces. In eliciendo actu
dolons. non de futura vita co^itabam : si enim de futuro
coyitas.em, ex pra'visione novorum lapsuum aninio conci-
uissem.
His anditrs. confessanus an.ceps ha-ret circa Julii confes-'
siones et secuin quaerit :
1° ./// ad pcccati ranissioncm rcquiratur lurcssario propo-
SI t uni et la, Il explicitum, scii foninilc /
2" l 'tniiii awipoiii possit propositi linnitas cmn ir/ap-
siiinii prcTisioiic /
3" Qui,/ in asu ,/r coiiùssiouihus Julii jiuiieaiiduiii, et qitu/
r<ru'Sfnluii(iinii, irl .oitsuliiiduiii /
Summario modo recenseantur pra^cipua ofificia i" pcvoc/io-
ruin ; 2" 7ucarioru,ii ; ,V' capcllanonim scu confcssarioruiU
inonialiuiii.
— 155* —
;ris qui, amore
kulfïo dicuntur
)stnje regionis,
Itinéraire de la Visite Pastorale de 1910
crctuni)
essario ordina-
ionem reciuiri,
etiam proposi-
li ita est, repo-
e fuerunt nul-
nquam propo-
eliciendo actu
nim de futuro
aninio conci-
i Jiilii confes--
l'isario propo-
is iiiin rclap-
xnduin, et i]iii({
cia r paroilto-
^nfcssarionim
3-
4-
5-
6.
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14.-
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21. -
22. -
24.-
25.-
26.-
27.-
28.-
. Saint-Raymond Samedi ->,_.,
-Sa.nte-Chris.ine p„„,fj _ ~'
-Saint-Léonard ^p,,,^^ l' _ ^
-Kl viere-:\- Pierre et Lac Edouard XPcrcn-di 25 - 26
-Saint-Rémi (Lac-aux-Sables). Pcudi 26-^7
-Saint-Ubald ^^.„/.. ,• ^
^, ^ ' ciuircat 27 — 2<j
-N.-D. des Anges (Montauban) Dima.uhc 29 - ,0
'^;^-:::. -jW' 3u„ai;V
-Saint-^erréol y,„^^,.^^. ^
-Sainte-.^nnede Beaupré Dhuanc/w \~ 7
-Chateau-Richer Jir^,,^^ ! __ ^
-Ange-Gardien /,.„j: ^
-Saint-C.régoire • . . j- > j-
-Beauport n; ,
-Laval I^tmamhc ,2 - 13
-chariesbourg.;.;.;;.:::: ■■ t?^:^ '^-^4
■^•-^^•^^•^^^^'•^"tides ^p,rcrcdi rc --,?
-Tewkesbury r^.„ , ,. ' -^
-Valcartier. Z'^''^'"'^' '^^iS
t, . ^, Samedi t8 - in
-Sainte-Catherine /)/„, ,„., ^
•Saint-Ambroise i „„ j,
Village Huron. Mn.-j;
,, . ,, 1*1 a rai ^i — tt
Saint-derard ,7/ ,
. . , Mercredi 22 02
Ancienne-Lorette a.,,,/,- ^, "'^
Saint-Augustin ^: , j- ^ -^^
TJ . r. Samedi 2^ — 27
Pont-Rouge /.y ^ ^7
mai
-y- Sairit-iîasile. .lA/r/vv// _'(> juin i '
,S0. Saim-Ciilhert / 'nuindi \ 2
31.- Saint-Marc des Carrières Saiindi ^ - 3
32.-Saint-AIban Piiitanc//.- 3 4
33- Saint-Thuribe /.midi 4 5
34- - Sainl-Casiniir Mardi 5 - 7
35- (ironciines Jiudi 7 s
36. -Desrhamhault / \iidirdi S - 10
37-— Portneuf Diinanclic 10 12
38.- Cap-Santé. Mardi 12 13
39---Kcureuils Mercredi 13 - 14
40. — Pointe-aux-Trernbles. Jeudi 14- 15
41 ■ Cai)-R(Ki-:e. Vendredi 15 — i6
42 - Sainte-Foy Samedi 16 17
43-— Sillery Diiiiaiielie 17 - 18
44.— Limoilou Lundi 18 19
45.— Stadacona Mardi 19- 20
46.— N.-D. de la Garde Mercredi 20- 21
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— 164* —
Dépenses dk la Son été ue colonisation en igoy
Orphelinat atïricole de Saint-Damien ■ $ 4.^25 40
Défrichement à Saint-Théophile so 00
" Saint-Benjamin 100 00
" Saint-Bruno 50 00
Pont " Saint-Aurélie joo 00
Chemin à Saint-Côme 50 00
Saint-Camille. 104 00
$ 5.379 40
RÉSUMÉ
Balance de 1908 $ 680 32
Recette de ic/x; 5,461 43
Total $ 6,141 75
Dépense de 1909 5,379 40
Balance $ 762 35
La Société a reçu du ji:ouvernement la somme de $ 2,940.43
la(iuelle a été dépensée comme suit :
Chemins à Saint-Damase 75 00
" Sainte-Apolline 200 00
" Saint-Camille 396 00
" Saint-Cyrille 150 00
" Saint-l''abien 450 00
" Saint-Marcel. 200 00
" Saint-Nazaire 269 43
N.-I). du Rosaire. 200 00
" Sainte-Perpétue 200 00
" Pontbriand 100 00
" Sainte-Rose 200 00
" Sainte-Sabine 200 00
Archevêché de Québec,
1er janvier 19 10.
H. TÉTU Ptre,
Secrétaire.
riON EN 1909
$4.<;25 40
50 00
100 00
50 00
ICXD CO
50 00
104 00
$ 5.379 40
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200 00
396 00
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450 00
200 00
269 43
200 00
200 00
100 00
200 00
200 00
Tktu Ptre,
Secrétaire.
165*
QU^STIONES ANNO 1911
COLI.AT,0N,Bi;.s THEO.OGICIS ,N AKCH.D.OCOES, QUP.BECEN8I DISCUTIEND*
MENSE JANUARIO
Titius parochus. qui semper sacrum ministerium in
regione omn.no catholica exercuerat, recenter translatus
est ad parochiam m qua sunt multi protestantes et ideo
etiam aliquando matrimonia mixta. Qusrit a theologo :
i" Quonamjîirc matrimonia mi., a sint illicita ?
2" An licita fieri possint et quitus nam conditionibus ?
f Quomodo se gerere debcat in celebratione matrimoni
mixtt, sive tlhciti, sive liciti ?
4" Quomodo se gerere debeant paroehi et confessarii cum
cathohrts qui tllicite vel etiam invalide matrimonium mix-
tum contraxerunt ?
s' Quid agendum sit si post matrimonium contractum
non ohstantibus promissis, omittatur catholica omnium ùue-
rorum educatio ?
e Quœnam sunt funestœ conscqucntiœ quœ sœpissime ex
mtxtis matrimoniis proveniunt ?
Julius, sectce massoniccc addictus, publiée contendit reli-
gionem catholicam nimis detineri rébus qufe ad vitam futu-
ram spectant. et idcirco paiipfrtatprn <.f mi-p-.o ;_ -
166»
das materiales apud suos asseclas secum trahere. Sed statim
surgit Sempronius ex auditoribus et Julium argumentis in-
victisstmis refellit. Quœnam sunt hœc argumenta ?
MENSE MAIO
Sempronius parochus, ingemiscens de violatione prœcepti
sanctificationis dominiez et festorum, inquirit a theologo
antequam conciones hac de re instituât, quéenam dicendâ
veniunt
I* De nattira stipradicti prcecepti ?
2" De Us quœ ad sanctificationcm honim dieriim prœscri-
bunîur, nempe de obligatione missœ audiendœ et de modo eam
audiendi ; de causis au hac obligatione eximentibus, de
assistentia catechesi et diversis officiis ecclesiœ ;
3" De Us quœ hoc prœcepto prohibcnttir ;
4" De Us qui his diebus merces vendunt vel emunt, qin
excîirstones per vias ferreas vel per navigia delectationis
causa faciunt.
Quctritur
I* Quotiplicis gcneris sint libri prohibiti ?
2 An detîir parvitas materiœ in lectione librorum prohi-
hitorum ?
3" An ille in pœnas incidat qui tradit altcri libnim legen-
dum ut ipse audiat ?
4° An peccent graviter ii qui adscripti su>'f officinœ in qua
nonnisi prava eduntur opéra — vel qui eniunt prava script a
sive libros sive cphemerides — vel qui prava folia clientibus
legenda prœbent ?
167*
ère. Sedstatim
argumentis in-
H-nta ?
tione praecepti
rit a theologo,
aenam dicenda
wrtnii prœscri-
ct de modo eani
nmentibus, de
'el cniunt, gui
T dclectationis
MENSE JULIO
De divortio loquens quod saepe nunc temporis in diversis"
regionibus evenit, Julius laicus quœrit
I* Quotuplex sit divortium et an unquam permitti passif ?
2 An vinculum matrimoniale ex jure divino vel humano
tan tu m ortatur f
3° An divortium a lege civili mérita reeagnitum et sanci-
tum dici posstt ?
4" An et quœnam sint funestœ consequentiœ quœ ex divar-
tta provemunt ?
^^ s" Detur dactrina Leants XIII hac de re in Encyclica
Arcanum.divtnœ sapientiœ. "
Theodorus, qui inter sectarios vitam duxit, fidem amisit
et, per modum jactantiœ pharisaic^ se supra alios extol-
lens, a^ditur fréquenter ha^c repetere : " Nihil credo prêter
ea qu* vïdeo et intelligo " ; vel etiam : " Mihi sufficit
ratio ; fide non indigeo. " Quaeritur quid Theodoro respon-
dendum sit ?
brorum prohi-
librtim legen-
yfficinie in qua
prava scripta
•}lia elientibus:
MENSE OCTOBRI
{Fit elcctio secretarii per scrutinium sccretum).
^tate nostra fréquenter surgunt gravissima inter ope^
rarios et patronos dissidia, ex quibus mala cujuscumque.
generis m ordme materiali et spirituali oriuntur. Nolens
proprio tantum judicio uti ad solvendas hujusmodi intrica-
tissmas quiestiones, Georgius quaerit a theologo
I Quid sit associa tio in génère ?
WL.
168*
2" An adsit operariis et pair ont s Jus associa tioni s ?
3 An hcB associationes si ni Icgitimœ et utiles ?
a' Quid dicendîim sit de sdlario justo et de salaria fami-
liah, juxta doctrinam Leonis XIII /
5° An sint légitima opcnstitia (grèves) et interventus
Jw.testatis publicœ ?
6" Quœnam sint officia operariontm et patronorum ? Et
quœnam remédia operistitiis opponenda ?
Quœritur : An et qiio jure teneantur clerici bona superflua
ecclesiastica erogare in causas pias, sive per testamenttim,
sive per donationem inter vivos f
3X«i
- 169* —
'■onis ?
f
alnrio faini-
interventus
^norum ? Et
na superflua
l'stamentum,
PROCÈS-VERBAL
I)K i;A.S.SKMBI,f;K DU HL'IIKAU 1)K LA
SOOim ECCLESIASTIijUE ST-JOJiEPH
TENUE Air SEMINAIRE DE QUÉHEC
LE 5 AOl'T 1910
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
Présents : Mgr Marois, Mgr Têtu, Mgr Rouleau, Mgr Sirois
MM. Jos.-Aimé Bureau, Charles Richard, et C. -Edouard
Carrier, procureurs.
Le procùs-verhal de rassemblée tenue le 13 août igOQ est
lu et adopté.
Les Messieurs dont les noms suivent sont reçus membres
de la Caisse :
MM. Thomas Cloutier,
Evariste Corriveau,
Joseph Larochelle,
Louis Belleau,
Alphonse Corriveau,
Léonce Pelletier,
Irénée Fortin,
Ernest Chapleau,
— 170* _
MM. Arthur (iauthier,
Edouard Pacaud.
Joseph-Charles Gosselin,
Arthur Préinont,
Victor Rochette,
Ls-Philippe Bl;..; •,
Joseph Dumas,
Lucien Leclerc,
Alexandr. X'achwn.
Edmond Caron,
Philippe Nadeau,
Le Secréraire do-;n. les noms des .ne.nbres chV.^dés depuis
le dernier bureau : c^l'uis
MM. Edouard l-afs-r 1,
James Nevill,
Laurent-B. Chabot,
lidouard Casault,
Jean J^oulet,
Arsène Hudoii.
Le trésorier lit le n'sumé des rumptes comme suit :
RECETTES
Contributions des iiiernbrt-s $ .s 91 7 :,i>
Arrérages perçus " '\h' \()
Remboursé par la b'abri.pie de Saint-Thuribe . . . i.OOo". 00
Legs de M. C. I'. Cloutier ' 450 (,„
Legs de M. Edouard Fafard 100! 00
I-egs de M. Edouard Casault loo. 00
Remis sur pension par M. l'abbé Alf. Paquet «2. 50
Intérêt sur Placements u-jd |.'t
Intérêt sur dépôts 169. fiO
Dépôt à la Caisse d'Economie au dernier bureau 1,0,'{4. 7!)
Dépôt à la Banfjue Nati.-nale au dernier bureau '«65. 82
$ 14.f)44.r)0
— 171* —
flrcrdés de] mis
le suit :
• ■ $ s,5ir
"..')()
18
10
... 1,000. (Kl
I;VJ
00
100.00
100.00
«2.
50
. . 1 42G.
i.'î
IGîl.
«(>
au i,0;u.
7!)
u i65.
82
$ t4,r,44.
50
DEPENSES
Pensions accordées par le bureau lyoy $ «, •-,•{•> lo
ens.ons accordées par Mfjr le Président ' => 8')0 43
Rentes viajïères ' ijl' Jj'
Impresssion du Rapport annuel . .' , ,," k,
I^fcpôt à la Caisse d'Economie " ■> i r,V ?)
Dépôt à la Han(|Me Nationale ' 11! 6)S
$ i'«,(i1t.50
DETTES ACTIVES
Prêt à la Fabrique de N.-l). de la (iarde i ,. p. ,. ) $ 4.( Oo Oo
Prc a .a babnque du Lac au Sable (4 p. c. ) 4,97500
1 ïet au Conseil d'Inverness (6 p. c. ) ■>()() qq
Débentures de l'Klectric Co. de Toronto ( , p. c. ) li.Ôoo 00
I rot sur hypothèque (s P.C.) 0,500 00
H-et sur hypothécpie (5 p. c. ) ' ;{ 50,, „„
Prêt àla Fabrique de Saint-Henri de Taillon (5 p. c. ) lÙ.OO 00
Banque Nationale (.30 actions) (7 p. c. ) ;m)00 Oo
i/opot :\ la Caisse d'Economie 2 154 7'»
Dépôt à la l^an(|ue Nationale!*,) "' u (j.s
^ $ :iO,84i 74
<it «ISSii. VI ' '.^'"'•'"^■*'^- '^'-M'""'*'-"' "'■'l"'.tn.'s, .<1-J,4-S.0;i. Défi,
ut, » ISM.l 1. Montant .les .snr|,lns, .■< 10,2]0.0,'i.
172* —
Les Procuraurs allouent les pensions suivantes:
MM, Ferdinand Chabot. ;K)000
François Têtu. 300 0()
St-Georyes ISéf,nn ., .-$00 OU
Mgr Ant. Gauvreau ?5000
Mgr C. O. (iafjnon '^>!ôo 00
Fidèle Morisset ■•, .... ?,50 00
Thos.-Eugène Beaulieu 250 00
Ludfjer Biais 250 00
Augustin Hernier 250 qq
Napoléon Cin(imars 250 00
Chs-Eug. Frenette 250 00
.Iosei)h Girard 250 00
Louis-jos. Gagnon 250 00
Joseph-Rémi Desjardins 250 00
Alfred Bergeron 250 00
Charles Baillargeon 250 00
Chs-Henri Paquet 250 00
Jos.-Ben. Soulard.. 250 00
Maxime Hudon 2.50 qq
Guillaume Giroux 250 00
Claude Guy •• 25000
Darie Lemieu.v ... 25000
Etienne Grondin 25000
René Casgrain 250 OO
Edmond Marcoux 250 OO
Apollinaire Gingras 250 OO
Benjamin Deniers 250 00
J. -Edouard Roy 250 00
Eloi Laliberté 250 00
Alfred Paquet 25000
Hugh McGratty 25000
Pierre Théberge 250 00
joseph-A. Feuiltault. 250 00
Pierre Plante 250 00
suivantes
300 00
300 00
300 00
550 00
y 50 00
?50 00
:?50 00
250 00
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250 00
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250 (10
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
— 173*
MM. Luc Lévcque
Daniel Ciuimond
Alfred Castonguay
Ainédce Faucher
Alfred Paradis
Kdmond Lévêque
Kut'ène Bninet
Ovide LarochelJe
Kdmond Paré
Eugène Miller
Herménégilde Dubé.
René Labbé
Albert Lamothe
Léandre Hamelin
250 00
250 00
25000
25000
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
150 00
150 00
1 50 00
80 00
11,(58000
Fait et passé à Québec, le 3 août i(,cy.
i L.-N. BÉGiN, Arch. de Québec.
H. TÊTU, ptre.
Secrétaire et trésorier.
— 174* —
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
''!■ I.A
'•''<-V-r\: HCCI.KSlASTIgCi: saint-joski-h
•JrSQCAl' !•' OCTOIIRK litio
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auvreaii. P. D.
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ap.-joseph Sirois, P. I).
M.\f. Arseneault, ':i
ovis.
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air. (iiv-
oire-
Aufjrer, Charles.
Haill
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Hcaudoin, Arthur..
Beaudoin, Joseph-.
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Helleau, I.onis
Herueron, Alfred. .
HtTKeron, Armand
JieriKird, l'.'niile . . .
l^<'mard. Mcndo/a
Ht-rnier, Aimustiii
lieriiier. Hernard..
l^ernier. Joseph
nilodeaii. Adt'lard
Hilodeaii. Tt'l.'sphor
l^lais, l\X.-I,i„ljrer
liiHis. lac, Mes '.'.'.'.''.'.y.. fif.
Hl.-iiichet. P'rançois
lîlHticlict. Odilon...
iioilard. Aldc'ric...
'^ois, Hc)i">riiis
I5()l(ii]r, .iiiis
lioiilaii-tr, Laiirûat
iioiilet. Alfred
Hoiilft, Aii<,r„ste
boulet. Salltiste
l'xMirassa, Al[)li()ns( .
liouniue. Charles . . ,
l>oiii(,iie, Charles. . .
Hounjiie. ,|ose|)h
Houtin, Amédée
Houtin, l'Vs de II . .
J^oyd, Patrick
lireton, Joseph
l^reton, Jos.-Klie
Hrousseaii, C.audiose.
iirousseau, Onésime •
Hrunet, 1
Janine !
Bureau,
Cannon, W alter
-Ufrene. . .
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MNf, Cantin. Oni'siphore
Caron, Alphonse
Caron, Aiitruste
Caron, Ivanhoe
Caron, Na/aiie
Caron W'ilfrid
Carrier, Alfred
Carrier, C-lùlouard
Carrier, Ku{,'ène
Carrier, Louis
Carrier, Onier.
Carrier, Wiifrid
Cas^rain, René
Castonmiay, Alfred
Castontiiiaj-, Auk'uste
Castonf^uay, Ksdras
Chabot, I-'erdinand
Chabot, Léo
Chalifour, Pierre
Chainberland, Joseph
Chénard, David
Chénard, Syh io
Chouinanî, Hilaire
Cin(|-Mars, Joseph.. '•
Cin(|-M;us, Napoléon
Cloutier, fitienne
Cloutier, (iustave
Cloutier, Orner
Cloutier, Onésime
Cloutier, Philénion
Collet. Chs-Allyre
Corriveau, Etienne
Corriveau. j.-Hvariste
Côté, Emile
Côté, François-Xavier ...
Côté, (ieortïes
Côté, Philippe
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— 177» —
MM. Couloriibe, Louis .,,, „^
Croteau, Ulrir ' '"^^
D'Auteuil, Alphonse '.'.'.'.'.'.'.'..'. -nZ
Oefoy, Henri "" ^^^,
Hela^rave Théodule '.':.['.'.:'::.: 3300
Helislf, Philippe .{(joy
Deniers. Henjamin ., r i
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Derome. jean-Hte ^^qq
Deschènes. Honorius p qo
Deschênes, Ls-1'hilippe <2no{)
Deschônes, Sylvio o^ qq
Desjardins, Arthur 12 00
Desjardins, Bruno. ;}^ oo
Desjardins, (ieortjes. 7 qh
Desjardins, Hospice 33 qo
Desjardins. Jos.-Kémi [ ^^j^^e
Desroches. Hiidevert ^(550
Destroimaisons, Joseph (j qo
Destroimaisons, Ls-Mayloire o.r, 00
Dcziel, Anselme ij j qq
Dion. Albert ' .. ^a
Dion, Am .lien j. qq
Dion, Louis 1^-^.
Dion, Pierre-Alfred ^q 00
Dionne, Alfred- f^^QQ
Dionne, Charles ^qq
Dionne, Elzéar 3qqq
Dionne, Emile t.. r^r.
iJonaldson, Joseph 27 OO
Doucet. Alphonse ]\ g q^^
Dubé, Herménégilde , ,
Dubé. Joseph .■.■::::.■:::;: "^"'300
Dulac, Adolphe ^.Q^.
Dumais, Arthur gj g^
Dumais, Joseph 07 7g
Dumais, Ludger " " "■ "^g^^j
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— 178* —
Al M. Dumas, .Iosei)h III
Dumas, Théophile 28 ()■?
Dumont, Joseph 17 8.')
Dupont. Alfred G (M)
Dupont, Charles .'Oflct
Dupuis, r^ernand ;îl 5!)
Dupuis, jean-Baptiste I S OQ
Dui)nis. Odilon 7 00
East, Ulric 22 Olî
Fafard, Edouard ! 2 (10
J'aucher, Ajutor I C 00
l'^aucher, Amédée malade
Faucher, J. -Octave :»0 0(i
I^^rland, Amédée 7 50
Ferland. Joseph malade
Feuilteault, Jos. -Alphonse 18 âo
l'-illion, Hector (î Oo
l""illion, Maxime r»5 70
Filteau, Albert s 00
Fiset, Ls-Napoléon 30 00
l'ieury, Joseph 1 2 00
Fortier, Hilaire iJÔ oo
Fortin, Auguste il OO
Fortin, Maxime. ." (l 0(^
l'ortin, Onier. (i 00
l'-Qurnier, Cyrille 7 50
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l""réchette. Honoré 15 00
l'Venette, Eugène malade
( iagné, Charles 2 00
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Cagnon, Cyrille " (i 00
Cagnon, Ls-Adélard I2 0O
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MM. (ralenieaii, Isaïe
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Ciarnean, Ferdinand
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(iaron, Denis
(iaron, Louis
Craron. Samuel
fiauthier, Augustin
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fiauvin, Joseph.
(iaiivreau, I.uricn
(ielley, Thom;is
(iendron, Maximilien
(îenest, Oscar
("rervais, Jules
(iint,'ras, Apollinaire . . . . .
fiiî.înac, Joseph-Narcisse • • .
Girard, Joseph
Giroux, Cléophas
Giroux, Emile
Giroux, Guillaume
Godhout, Adolphe
Godbout, Albert
Godhout, Charles-Ovide • . . .
Godbout, Pierre
(•odin, A. -Ovide
Gor -clin, Aufjuste
Gosselin, David
Gosselin, l'rs-Xavier
Gosselin, Jean
Gosselin, Joseph
Gosselin, Louis
Gosselin, Onésime
Gfoudreau, Georj^cs
Gouin, Arthur
Grouin, Charles
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Grenier, Victor ] | 59
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Grondin. Etienne .malade
Grondin, Philibert (j qO
Grondin, Pierre o<j qo
Guay, Edouard (; oy
Guillot, Emile ;^ 00
Guillot, Joseph 6 00
Guiinont, Daniel 7 QO
Guimont, Odilon |h ()()
Guy, Bernard-Claude 2? 00
Guy, Georjîes ai OO"
Guy, Herménéfîilde .... 7 7r)
Halle, Joseph 7 ,')(»
Hamelin Léandre malade
Hébert, Léonidas 8 00
Houde, Joseph (j QO
Houde, Jos-Edouard 3G 00
Houle, Théophile ;{() 40
Huard, \'ictor-Alphonse \-2 00
Hudon, EuK^ène 40 00
Hudoii, Ludfier "21 00
Hudon, Maxime malade
Hunt, John 1 00
Huot. Antonio balade
Jobin, Emile q (jo
Jolicieur, Siméon |h 00
Julien, Gédéon 5 3(j
Kirouac, Jules 2.'5 50
Labbé, René malade
Labbé, Théodore (; oq
Labertïe, Joseph-Esdras 15 00
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Labrecque, Albert (5 oo
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Laçasse, Arthur I!) 0(1
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MM. Laçasse, Joseph
Lachance, Arthur
Lachance, Jos-Télesphore
Laflamme, Alfred
Laflamme, KiiKÙne
Laflamine, Napoléon
Lafrance, Alexandre
Lafrance, Napoléon
Lafîueux, Robert
Laliberté, Eloi
Lambert, Joseph-Zoël
Lambert, Zoë]
Lamontapne, François
Lamontapne, Raymond- • • •
Lamothe, Albert
Lanfîlais, Alphonse
Lanfîlois, Charles--
Lan^lois. Jos.-Alfred
Langlois, Jos.-Octave
Lanfîlois. Louis-Alfred
Laplante, Frs-Xavier
I^apointe, Arthur
Lapointe, F.-O. -Arthur
Larochelle, Léon
Larochelle, Ovide
Larue, Luc
Lau;^é, Thomas
Laverdièrc, Philippe
Laverfjne, V'almore
Lavoie, Edouard
Lavoie, Joseph
Lavoie, Joseph-K.-N.
Lebon, Wilfrid
Leclerc, J^riino
Leciert-, Charles - . ■
Leclerr, (^éophas
Leclerr, J.-Bte
6 00
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MM. LrcleiT, l'ierre 3,3 4 (^
Lecours, Irénée • |q g^
Lependre, Pamphile g oo
Leniay. Albert 7 gy
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Lemienx, Cûlestin q qq
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Lepa},'e, Alexandre 1 4 ^(t
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Lessard, Au},aiste (j qq
Lessard, Hubert <;(( v)-
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Lessard, Louis t?(; âo
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Lévè(jue, Clément ,s o^
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Lt'vecitie, Luc ,; qq
Lindsay, Lionel ^ q„
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Ma^uire, lùistache " 3,; qq
Maheu, Arthur. \\m
Marceau, Ludjjer |_^ q,,
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Mercier, Joseph
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Meunier. Marcel-Prosper
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Michaud, Jùnilius
Michaud. Aurélius
Michaud. Jùioïl '
Michaud, Hermas
Michaud, Ludfrer, '
Miller, Kufîène
Miville, Geor^^es.
Montreuil, Ernest
Moreau, Arthur
Morisset, Alfred "......
Morisset, Fidèle
Morisset, Léon . • •
Morisset, Rosario
Morneau, Hufjrène
Nadeau, Condé
O'Farrell, John-.
O'ReilIy, Patrick ".
Ouellet, Jo î'hilippe
Ouvrard, ^ eorgfes
Pafïé, Edouard
Pampalon, Antoine
Pâciuet, Alfred ...^.. ..
Paquet, Ch.s-Henri , ^
Paquet. Edouard .'.■.■.■.:.■.■.■.■.■ '"^,09"
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Paradis, Emile
Paradis, Joseph
Paradis, Louis
Parent, Ekéar
Paré, Edmond
Pelletier, Bruno
Pelletier, Dominique . .
Pelletier, Eufïène
Pelletier, Georges
Pelletier, Geo.-N
Pelletier Noël.
Perron, Ulric
Pérusse, Ludfjer
Picher, Ludger
Pichet, Emilien
Plante, Orner
Plante, Pierre
Poirier, Orner
Poulin, Arthur
Poulin, Joseph-Amédée •
Poulin, J. -Alexis
Pouliot, Alfred
Pouliot, Napoléon
Proui.x, Armand
Proulx, Arthur
Proulx, Ernest
Proulx, Joseph
Proulx, Narcisse
Proulx, Théodule
Proulx, Walstan.
Provancher, Arthur. . . .
Rainville, Joseph-Aimé-
Rémillard, (xustave . . . .
Rémillard, Jules
Richard, Charles
Richard, Chs-Stanislas.
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— 18Ô» —
MM. Richard, Joseph o: qq
Richard, SaUuste 33 qo
Robert, Arthur 7 20
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Rochette, H. -Charles 6 00
Rochette, Eleusippe 1m 50
Rochette, Joseph 1 9 59
Ro^^er, HennénéKilde 15 00
Rouleau, Albert 30 00
Rouleau, Fortunat 24 50
Rouleau, Joseph 33 qq
Rouleau. Joseph-E. 3;j OO
Rousseau, Albert 12 50
Rousseau. Ulric 24 00
Roy. Adalbert 9 OO
Roy, Alexandre h 00
Roy, Elias 9 00
Roy, Jos.-Edouard malade
Roy, Jos.-Olivier |() .fjo
Roy, Joseph-Fortunat (j 00
Roy, Philéas go Oo
Roy, Placide 4^90
Roy, \'alère 7 59
Roy, Wilfrid (5 q^
Ruel, Jean-Baptiste 360,)
SiM>s(n, Cyrille 3000
Sauv.iseau (iédéon 9 qq
Savard, Odilon 18 00
Scott, H. -Arthur 3g o^
Simard, Arthui 2I 00
Siinard, Cléopha:: 1 5 q^
Soucy, Télesphore . . 33 5^
Soulard. Joseph-K \\\\ ^^^.^^^
1 albot, Alphonse 'Mm
Tascht leau, Auiïuste 24 00
Tessier, Charles | (j qu
Têtu. Alphonse g qq
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— 186* —
MM. 'lY-tii, l'rançois
TIu'l)ertîe, Pierre
Tlu'hertre, Stanislas
iliibaiuleati, Joseph-T
Thihoutot. ,Iean-Bai)tiste
'l'rernhlay, Alphonse
Tremhla.v, Hermém'tïilde
Triidel, Tht'ophile
Turcotte. Philéas
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Turcotte. Théophile
Tur^'eon. («audiose
Tur^eon. Joseph
Turjïeon. Louis
Turmel. Adclard
Vaillancourt. Arthur
V'aillancourt, Joseph
V^eilleux, Joseph
Verret, Edmond
V'c'zina, Au^ruste
Vézina, Léonce
Villeneuve, Sévère
Vincent. Arthur
Voyer, Hl;ccar ;
Archevêché de (Juébec,
1er octobre lyio.
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187» —
Itinéniire de k visite pastorale de m
I. Notre-Dame de Uvis. Samrr/i e-j
2.~Saint-I)av d /,,• , '
•i- — rintendre r . t
c • . 1. Lundi 8— o
4.-Saint-Komuald ... ^nu,.f;
5.-Notre-I)aine de Chii /,,,„// ^ ^
6.-^S.-H.^ne de Hreak., ville ^:l^ Ipl^
7.-Sa.nt-ht,enne y,^^, ^^^ «
8.- Sa.n N.colas ^..Wnv/. h^Jo
9.-Sa.nt-Anto,nedeTilly.., .W,,/, ^0-21
lo.- Saint-Apollinaire . /)/ ^021
2.-Sa.nte-Cro.x j,j^^.,. J^
l3--Lotl)inière , , -^ ^^
'4.-Saint-Kdouard. v \ r T'^
5-Sa,nte-Emô|.e ,,^,^^^,^,^. ' J^
6.^Sa.nt-Jean Deschaillons Lu,, fi ^_^^
17. — l'arisville ,, .. ^ •*'
.«.-sainte-Phiiomène::::,;:: ]^;:fr ''T'~'
.y.-Notre-Dame de Lourdes . r.Wnv// 2-3
2o.-Sa,n e-Anastasie .sW.// 3-5
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31.— Saint-Gilles Mardi
32. —Saint-Narcisse Mercredi
33-— Saint-Bernard -Jeudi
34. — S. -Patrice de Beaurivage. Vendredi
35-— Saint-Sylvestre Samedi
36. — Saint-Elzéar Lioidi
37-— Saint-Séverin Mardi
38.— Saint-Frédéric Mercredi
39.— Sacré-C(eur de Jésus Vendredi
40. -S. -Pierre de Brouf^hton.- Divianelu
41. — Sacré-Cœur de Marie ... Mardi
42.-Pontbriand Mercredi
43- — Saint-Adrien Jeudi
44- -Lac-Noir Vendredi
45.- S. -Maurice deThetford.. Himanelie
46.- S. -Alphonse de Thetford. Lundi
47-— L'Eiifant-Jésus Mercredi
48. - Sainte-Marie Jeudi
49. ■ Saint-Maxime Samedi
50. - Saint-Isidore Dimanc/ic
51.- Saint-Lambert Mardi
52. -Saint-Jean Chrysostome- Mercredi
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- lôd*
DÉPENSES «Fï LA SOCIÉTÉ OK COLONISATION EN IQIÔ
Orphelinat afïricole de Sainl-Dainien $ 4i578 78
Pont à Saint-Benjamin
Saint-l*abien
Saint-Théophile
au Lac Edouard
Mission de Sainte-Apolline
105
55
100
00
75
00
304
50
RÉSUMÉ
Balance de 1909 $ 762 35
Recette de 1910 5.384 06
Total $ 6.146 41
Dépense de igio 5.263 83
$ S. 263 83
Balance
$ 882 58
La Société a reçu du gouvernement la somme de $2,141.93
laquelle a été dépensée comme suit :
Chemins :\ Saint-Adrien 200 00
" Saint-Abdon 200 00
" Sainte-Apolline 200 00
" Sainte-Euphémie... 200 00
" Saint-Fabien 291 93
" Saint-Méthode 100 00
" Saint-Na;caire 250 00
" N.-D. du Rosaire 200 00
" Sainte-Rose. 100 00
" Sainte-Sabine 200 00
" Saint-Théophile 100 00
'■ Saint-Zacharie 100 00
Archevêché de Québec,
1er janvier 1911.
$2,141 93
H. TÊTU Ptre,
Secrétaire.
N rgid
197*
' 4.578 78
ICX3
00
105
55
100
00
75
00
304
50
^ 5.263 83
QU^STIONES ANNO 1912
^■)M,ATio>iriiir.s m •oi.oii.jis iv Aiicjir
DIIKOHMI gi/KBKCKVMI DlsCf II KNI)^
$2,141-93
200 00
200 00
200 00
200 00
291 93
100 00
250 00
2GO 00
100 00
200 00
100 00
100 00
2,141 93
re,
aire.
MKNSK JANUARIO.
Maria vidua. habet dominium alicujus domûs qu^- cum
ne.iexit solvere taxas municipales, quarum summa est
m.n.ma, auctoritas municipalis ad licitationern dedux
domum. qu. ad.udicata fuit Paulo. qui ornni.oda bonâ fide
petrus debuisset op;::^ti^;:: :;;^::: ^^^ ^^ ^^
Sed hanc oppositionem non fecit P^tmc^, Z''''""' lacère,
solutum et sumptus vendition.\ «;; , Il ^
u.-..r. Pe.„s s„L iu-d rdrp„iL:;:er;;;:. '-'Ter
!■ ù.as donimus et damùs el fundi remanet '
duos annos 'pse pollicetur se hanc doimiin esse tinpturiini
pro prt'tio <|i]od ad eam retrohal>endam mater nnnc solvere
«leheret.
Hinc ijuitritur :
I* Utrum jus Pétri sit in foro conscientia exstinctuni,
sicMiti est corain It^e civili ?
2" Ad (|nid tenetnr Maria ?
3" l'iniin Paiiliis et Thomas talem conventionem inire
possint ?
4* Ad «inid tenerentiir Paulus et Jliomas. si, cH^nsentiente
Maria, pntdictain conventionem inirent ?
Petrus, prrdicator, «nKirit a theolojio :
l" Utrum rrcte dici possit Deuin videndum esse ah'
homine in judicio particiilari ?
2" Si affinnative. «malis sit hac visio Dei ?
mi-:nse maio.
Herla con.iiit.'ata experientiû novit sibi jrruvissimum inor-
tis i»ericn]um imminere, si prolem in utero concipiat. Ad
hujusmodi removendum periculum Petrus medicus ei phar-
macuin j.rabet ad conceptionem imiiediendam, unice in-
tendens mulieris salutem procurare.
Nihilominus Herta pragnans efticitur et in suiumo \ ita
discrimine reapse cum proie constituitur, cpia- consequenter
sine baptismo simul cum rnatre morietur. Hinc Petrus ad
salvandain niatrem a morte et ad baptismum j.roli procu-
landuu), abortum arte medicâ opportuno tempore procurât.
Et sic mater rêvera salvatur, et proies viva, sed non vitalis
eKre.ssa, po.st baptismum statim e.\stini,'uitur.
i
tia exstinctuni,
<juiirit(ir :
I* An lireat abortiim prorurare ?
2* An l'etnis recteeRerit ?
.1' An ipse inciirrerit exe
irrei^'ularis ?
onimiinioationem et factus sit
^entioneni inire
SI, cc»nsentiente
l'robet.ir Anjîelcs non coK'n<,scere sécréta cordiutn, et
d.catur an et ...loniodo diaboli cofrnosrant fortunam tenta-
tioniun. quas in mentes honiinuni injieriint.
MKXSJC JULIO.
rnduMi esse al)
Jacobus auricola pertinet ad aliquan, parœciam. in au-X
Pra'ter dec.nias tenentur ayricola' supplementa qu.edarn
solvere. Sed. ju.xta a-stimationem suam. .p.e Jacobus tenet
tuec supplementa non esse necessaria ad honestam parorhi
sustentat.onem. et ideo eorum solutionem pertinaciter de-
negat. Jamjam parochus eum pluries monuit et tandem
post acerbam discussionem ei absolutionem denegavit.
Post vero plures annos transactos absque sacramentorum
susceptione, Jacobus morbo ita gravi correptus est, ut e vi-
VIS tollendus videretur. Attamen ad saluti su^e ^tern^.. pro-
videndum nihil éprit.
Hujusce autem statutn fere desperatum cognoscens. Pau-
us v.carius adiit eum et ipsi auxilium sui ministerium obtu-
i.t. Moribundus autem se non indi-ere tali auxilio reposuit
et promde confiteri rscusavit.
Prêter omnem spem convaluit tamen Jacobus. et post
aliquod tempus. extra omnem populi concursum, adiit eccle-
siam ad confessionem suam faciendam. Ab eo autem voca-
tus, vicarius audivit hanc confessionem. in quâ tamen pœ-
nitens de non-solutione supplementorum nihil dixit.
200*
Absolutâ vero confessione, vicarius quiesivit utrum pœni-
tens teneretur aliquo debito nondum soluto, et Jacobus se
omnia débita solvisse respondit. Insuper confessarius inter-
rogavit utrum aliquando contra ecclesiasticam auctorita-
tem adlocutus fuerit, et pœnitens se numquam taliter egisse
asseruit.
His omnibus autem positis, post vividam exhortationem
vicarius Jacobum absolvit.
Hinc qua^ritur :
1° Utrum debuisset vicarius Jacobum interrogare de solu-
tione supplementorum ?
2° Utrum moneri debuisset Jacobus de obligatione hiec
supplemer solvendi ?
3° Utrum ex tab" absolutione adfuerit periculum scandali ?
4° Utrum recte egerit Paulus ?
Cum apud theologos communiter admittatur materiam
proximam sacramenti pœnitentia- esse actus pœnitentis,
dicaturcur potest et débet dari absolutio sub conditione ali-
cui fideli, qui gravi morbo correptus nullum signum facere
potest.
MENSE OCTOBRI.
(hit clcctio sccrctarii pcr scrutiniuin secrcttwi)
Joannes jam tribus abhinc mensibus cum Bertâ inierat
sponsalia, quando audit mortem patris, qui eum unicunr
filium executorem testamenti de.signavit. Ideo sponsus,
ipsâ die profecturus in longinquam regionem in quâ pater
sedem habebat, monet Bertam quod non est reversurus ante
annum completum, quia longa est peregrinatio et quia
multa adsunt in successione patris solvenda. Berta auten>
n
vit utrum pctni-
3, et Jacobus se
nfessarius inter-
icam auctorita-
im taliter egisse
exhortationem
rrogare de solu-
bligatione htec
ulum scandali ?
atur materiam
us pœnitentis,
conditione ali-^
signum facere
':retum)
Bertâ inierat
i eum unicum-
Ideo sponsus,
in quâ pater
sversurus ante
natio et quia
Berta auten>
201*
ei ravalât sa jam concepisse ex copulâ cum ipso habita et
requint immediatam matrimonii promissi celabrationem.
Froinde Joannes adit parochum et petit ut possit immédiate
absque proclamationibus ad scandalum pnecavendum inire
matnmomum cum Bertâ. Parochus vero, consideratis cir-
cumstantns, dispensât a proclamationibus, et assistit matri-
monio cum requisitis testibus. Die ipsA autem Joannes pro-
ticiscitur. ^
Jamvero mox invenitur adesse impedimentum consan-ui-
nitat.s in quarto gradu inter sponsos. et proinde parochus
monet Bertam matrimonium esse nullum et necessariam
esse novam celebrationem post sponsi reditum. Intérim
parochus petit dispensationem. quin tamen faciat mentio-
nemde omissis proclamationibus, quia propter hanc omis-
sionem Lpiscopus jam eum redarguerat.
Obtenta vero dispensatione et regresso sponso, parochus
obtinuit novum consensum utriusque sponsi coram testibus,
sed ïîonnisi post nativitatem alicujus filii.
Ui. .0 quaeritur :
1° Qucenam sit obligatio proclamandi banna matrimoni-
atia ? - quinam potest ab hac obligatione dispensare ?
•^ Utrum parochus recte egerit, quando adstitit matrimo-
n.o. om.ssis proclamationibus, ante Joannis discessum ?
:^" Utrum, post renovationem consensus, validum habea-
tu rmatrimonium ?
Utrum filius natus censeatur legitimus ?
Alpha^us parochus qua;rit utrum possit vel teneatur de-
negare absolutionem parentibus quibusdam, qui pertinaci-
ter, post plures monitiones. sub pn^^textu quod sunt nimis
levés, récusant pueros suos. qui jam saptimum aut etiam
octavum annum adepti sunt, deducere ad ecclasiam, ita ut
possint primam communionem recipera. Quid respondan-
IN
I
Il
i
20
p»
PROCÈS-VERBAL
DE L'aSSEMIU.ÉE du BUREAU DE LA
SOCIETE ECCLESIASTip ST-JOSEPH
TENUE AU SÉMINAIRE DE QUÉBEC
LE 11 AOUT 1911
Sous la présidence de Mgr L.-N. Bégin,
Archevêque de Québec.
Présents : Mgr Marois, Mgr Têtu, Mgr Rouleau, MM. Jos -
Octave Faucher, Frs-Xavier Gosselin et Anselme Déziel
procureurs.
Le procès-verbal de l'assemblée tenue le 5 août igio est
lu et adopté.
de^rc^isse^"'' "^^^^ '^' "°"'' '"'"'"^ '°"* '^^"' membres
MM. Joseph-Aurore Larochelle,
Apollinaire Allaire,
Janvier Lachance,
Léonidas Verrault,
Cyrille Labrecque,
Etienne Grandbois
Frs-Xavier Lefebvre,
Emile Giguère,
Oscar Proulx,
Pierre Poulin,
i^
II
II
— 204* —
MM. Alfred Côté,
Adélard Piché,
Israël Laroche,
Eugène Beaudet,
Célestn Fillion,
Alphonse Morel,
Calixte Ferland,
Le Secrétaire donne les noms des membres décédés depuis
le dernier bureau :
Mgr Antoine Gauvreau,
MM. Fidèle Morisset,
Augustin Dernier,
Chs-Henri Paquet,
Claude Guy,
Philéas Lessard,
Narcisse Proulx,
Prosper Meunier,
Placide Roy,
Eloi Laliberté,
Edmond Verret,
Jos.-Cyrille Fréchette.
Le trésorier lit le résumé des comptes comme suit :
RECETTES
Contributions des membres $ 8, 947. 00
Arrérages perçus ' e. 35
Remboursé par le conseil d'Inverness 200. 00
Legs de M. C.-Henri Paquet 100. 00
Don anonyme 200. 00
Remis sur pension par M. l'abbé Alf. Paquet 62. 50
Intérêt sur Placements 1,430. 17
Intérêt sur dépôts 104. 21
Dépôt à la Caisse d'Economie au dernier bureau 2,154. 79
Dépôt à la Banque Nationale au dernier bureau- 11. 68
$ 13,216.70
décédés depuis
le suit :
. ■
$ 8, 947. 00
, ,
6.35
• . .
200. 00
. .
100. 00
• * .
200. 00
* . .
62.50
• • .
1,430. 17
104. 21
San
2,154.79
lU.
11.68
— 205» —
DEPENSES
Pensions accordées par le bureau de 1910 $ 9 725 79
Pensions accordées par Mgr le Président 2 013 "18
Rentes viagères ' 30' 00
Impresssion du Rapport annuel, etc 27." 94
Dépôt à la Caisse d'Economie 1 373' 3g
Dépôt à la Banque Nationale ' 46. 41
$ 13,216.70
DETTES ACTIVES
Prêt à la Fabrique de N.-D. de la Garde (4. p. c.) $ 4,000 00
l'ret à la Fabrique du Lac au Sable (4 p. c. ) 4 975 00
Débentures de l'Electric Co. de Toronto (5 p. c.) 3,'oo0 00
Prêt sur hypothèque (5 p. c.) 6,500 00
Prêt sur hypothèque (5 p. c.) 3,500 00
Prêtàla Fabrique de Saint-Henri de Taillon (5 p. c.) 3,500 00
Banque Nationale (30 actions 7 p. c.) 3,000 00
Dépôt à la Caisse d'Economie | 373 38
Dépôt à la Banque Nationale(*) ' 46 41
$ 29,894 79
{•) Recettes ordinaires, $10,750.23, Dépenses ordinaires, g 11,796.91. Défi-
cit, «1,046.68. Montant dos surplus 3 9,163.37.
El
$ 1 3,21 Ç. 70
— 206» —
Les Procureurs allouent les pensions suivantes:
MM. Chs-Stanislas Richard o^n nn
Etienne-O. Corriveau 7
P«r^.-^ A V. , "^^^^ 300 00
Ferdinand Chabot. ^^^,.,,
^;-"rT»'-,-. ;.•:.■ 'ZZ
St-Georges Begin g^^ ^^^
lhos.-EugèneBeauHeu 25000
Lud,^er Biais.. ^ÔO 00
Napoléon Cinq-Mars 05Q qq
Chs-Eug. F'renette gÔO 00
JosephGirard ;:;; ^SOOO
Louis-Jos. Gagnon gÔO 00
Joseph-Rémi Desjardins( I ) 950 00
Alfred Bergeron .' ." 250 00
Charles Baillargeon 250 00
Jos.-Ben. Soulard.. [[[[[ 250 00
Maxime Hudon 250 no
Guillaume Giroux 250 00
Darie Lemieux 25CO0
Etienne Grondin 250 00
René Casgrain 250 00
Edmond Marcoux(2) , 250 OO
Apollinaire Gingras 250 00
Benjamin Demers- 250 00
Alphonse d'Auteuil 250 00
Alfred Paquet goOOO
J-Onésime Brousseau 250 00
Hugh McGratty gôO 00
René Labbé 250 00
Pierre Théberge .'. 250 00
Joseph-A. Feuiltault. 250 00
Théoph. Trudel 25000
<1) mort le 12 août dernier.
(2) " " 11 " «
suivantes
300 00
300 00
30000
300 00
300 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
25C 00
250 00
250 00
250 OO
250 00
250 00
250 00
25000
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
-- 207» —
MM. Pierre Plante
Mendoza Bernard .'
Daniel Guimond
Eugène Brunet
Ovide Larochelle ..!...''""'
Léon Gauthier
Herménégilde Dubé.
Albert Lamothe .....*." ' ' ' " "
Léandre Hamelin .. ..
Fait et passé à Québec, le 1 1 août 191 1.
t L.-N. BÉGiN, Arch. de Québec.
Président
H. TÊTU, ptre.
Secrétaire et trésorier
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
250 00
150 00
150 00
80 00
— 208» —
'<li3
EXTRAIT DU LIVRE DES RECETTES
DE LA
SOCIÉTÉ ECCLÉSIASTIQUE SAINT-JOSEPH
JUSQU'AU 1" OCTOBRE 1911
ANNÉE 1910-1911
Sa Grandeur Mpr L.-N. Bégin $
P.-Eugône Roy.
Mp C.-A. Marois, P. A., V. G
Ls-J. Lan^is, V. G
'[ H. Têtu. P. D ."
C.-O. Gagnon, P. D.
Il Frs-X. Faguy, P. D. .[
Il Thos-GréK. Rouleau P. D
Nap.-Joseph Sirois, P. D
MM. Allaire, Apollinaire
Arsenault, Clovis
Auclair, Grégoire ■
Auffer, Charles
Baillargeon, Charles
Ballantyne, James
Beaudet, Alphonse
Beaudoin, Arthur
Beaudoin, Joseph
Beaulieu, Charles
Beaulieu, Thos-Eug
Bégin, Achille
Bégin, Ferdinand
Bégin, St-Georges
Bélanger, Euclide
Bélanger Salluste
'200 00
2.5 00
1500
46 00
29 00
15 00
84 00
56 00
40 25
6 00
25 50
30 00
37 00
malade
3^ 00
40 00
8 25
136 50
8 00
malade
0 00
18 00
malade
42 85
24 00
TTES
-JOSEPH
t?00 00
25 00
15 00
■'«6 00
29 00
15 00
84 00
56 00
40 25
G 00
25 50
30 00
37 00
malade
3^ 00
40 00
8 25
13G50
8 00
malade
i)00
18 00
malade
42 85
24 00
— 209* —
Nm. Belleau Arthur ,, ,,
lielleau, Louis g qq
Bertreron, Alfred " _ , ,
B. . malade
er},'eron, Armand ^^Q^^
Bernard, Emile ."".""■ ^Q^^^^
liernard, Mendoza " | , r,f,
Hernier, Bernard ...., 26 00
Bernier, Joseph ....'.'..'. \ou
Bilodeau, Adélard (j qq
Bilodeau, Télesphore 16 2",
Bla.X F.X.-U,dBer i.:;.:. „^,^j^
lilais, Jacques g qq
Biais, Ls-Ph;iippe gQ(,
Blanchet, François iqsq
Blanchet, Odilon , ' ' ,^ qq
Boilard, Aldéric ^r,QQ
Bois, Honorius o nn
Bolduc, Louis g qq
Boulanger, Lauréat g 00
Boulet, Alfred ^^qq
Boulet, Auguste f) qo
Boulet, Salluste (^qq
Bourassa, Alphonse 26 00
Bourque, Charles 49 qq
Bourque, Charles ' («00
Bourque, Joseph 7 qq
Boutin, Amédée |g qq
Boutin, Frs de B. oq oo
Boyd, Patrick ' "- qq
Breton, Joseph -j qq
Breton, Jos.-Elie 30 55
Biousseau, Gaudiose 51 qq
Brousseau, Onésime g qq
Brunet, Eugène ;:::;;;: malade
Brunet, Ulric _ 3g qq
Bureau, Jos.-Aimé 50 qq
Cannon, Walter "^g qq
I
*
il
— 210* —
MM. Cantin, Onésiphort 07 o(>
Caron, Alphonse ^ ^ oo
Caron, Auguste 45 q^
Caron, Ivanhoe |hoo
Car m, Nazaire 35 qo
Caron, Wilfrid 10 07
Carrier, Alfred 12 12
Carrier, C-Edouard 60 00
'^arrier, Eujîène <) 75
Carrier, Louis 22 (jO
Carrier, Orner 7 50
Carrier, Wilfrid in 70
CasKrain, René ^naïade
C astonguay, Alfred 0 00
Castonguay, Auguste IG 30
Castonguay, Esdras 1 8 30
Chabot, Ferdinand malade
Chabot, Léo 7 00
Chalifour, Pierre 9 OO
Chamberland, Joseph 24 00
Chapleau, Ernest 6 00
Chénard, David 33 ;}',
Cbénard, Sylvio 13 ce
Chouinard, Hilaire 7 oO
Cinq-Mars, Joseph 1 7 50
Cinq-Mars, Napoléon malade
Cloutier, Etienne 33 çq
Cloutier, Gustave 1500
Cloutier, Orner 34 qo
Cloutier, Onésime 35 59
Cloutier, Philémon 1 1 25
Cloutier, Thomas g OU
Collet, Chs-Allyre 9 qo
Corriveau, Alphonse 6 00
Corriveau, Etienne malade
Corriveau, J.-Evariste (5 oo
Coté, Emile 27 00
— 211»
27 00
18 00
45 00
IHOO
3G00
10 07
I2t2
GO 00
!»75
22 00
7 50
1î>7G
malade
noo
lti30
18 30
malade
700
9 00
24 00
6 00
33 34
•3 55
7 00
17 50
malade
33 60
15 00
84 00
36 50
1125
6 00
9 00'
6 00
malade
6 00
27 00
M?^ Côté, François-: >,vi»'
Côté, Georges
Côté, Philippe
Coulombe, Louis
Croteau Ulric
D'Auteuil, Alphonse..
Uefoy, Henri
DelaKiave, Théodule-
Delisle, Léon
Delisle, Philippe.
3000
10 50
40 00
3900
6 00
25 00
17 85
3450
600
3900
Demers, Benjamin ^alad.
Derome, Jean-Bte
Deschônes, Honorius
Deschânes, Ls-Philippe
Deschênes, Sylvio
Desjardins, Arthur
Desjardins, Bruno
Desjardins, Georges.
Desjardins, Hospice
Desroches, Hildevert
Destroimaisons, Joseph
Destroimaisons, Ls-Magloire
Déziel, Anselme
Dion, Albert
Dion, Aurélien
Dion, Pierre
Dionne, Alfred-
Dionne, Charles
Dionne, Elzéar
Dionne, Emile
Donaldson, Joseph
Doucet, Alphonse
Dubé, Herménégilde „,alade
Dubé, Joseph 9 qq
Dulac, Adolphe 35 59
Dumais, Arthur 1900
Dumais, Joseph 3410
1100
600
25 Ot»
24 0(
1 1 au
44 00
7 50
35 24
2100
6 00
25 00
57 00
6 00
6 00
12 00
90 00
6 00
29 00
5410
28 00
12 00
— 212* —
MM . Dumais, Ludger 9 oo
Dumas, Joseph 6 90
Dumas, Théophile 24 00
Dumont, Joseph 18 00
Dupont, Alfred 6 OO
Dupont, Charles 19 OO
Dupuis, Fernand , 36 10
Dupuis, Jean-Baptiste 15 00
Dupuis, Odilon 7 00
East, Ulric 24 00
Faucher, Ajutor 42 00
• Faucher, Amédée . . • malade
Faucher, J. -Octave 50 00
Ferland, Amédée 7 50
Ferland, Joseph 6 60
Feuilteault, Jos.-Alphonse malade
Fillion, Hector 6 00
Fillion, Maxime 67 53
Filteau, Albert 24 00
Fiset, Ls-Napoléon 29 50
Fleury, Joseph 1200
Fortier, Hilaire 40 66
Fortin, Auguste 33 00
Fortin Irénée .'. 6 OO
Fortin, Maxime. g oo
Fortin, Omer. ....... g qO
Fournier, Cyrille 9 00
Fréchette, Honoré 50 00
Frenette, Eugène malade
Gagné, Charles .,. 45 00
Gagné, Lucien 33 00
Gagnon, Adélard 22 50
Gagnon, Cyrille g qO
Gagnon, Ls-Adélard- ...;.; i 12 00
Gagnon, Joseph ...... ^^i 43 50
Gagnon, Ls-Jos ". malade
Gagnon, Théodore • qqq,
90O
6 90
24 00
18 00
eoo
19 00
3610
15 00-
7 00
24 00
42 00-
malade
50 00
750-
6 60
malade
600
67 53
24 00
29 50
12 00
40 66
33 00
6 00
6 00
6 00
9 00
5000
malade
45 00
33 00
22 50
6 00
12 00
43 50
malade
6 00
— 213*--
MM. Galerneau, Isaïe
Galerneau, Jos-Elzéar lAr.
Garneau, Ferdinand ■'"' HZ
Garneau, Henri ^«^^
^^^-•j^-- .■.■.■■.::::: 288o
Garon, Louis j^ ^^
Garon, Samuel , ^ „_
Gauthier, Augustin , , ^^
Gauthier, Arth '.■..■.■;■■ gOO
Gauthier, Léon '"' g^^
Gauvin, Joseph ' " " * g ^^
Gauvreau, Lucien " ' ' " ' j<, ^^
Gelley, Thomas ' ' gj OO
Gendron, Maximilien " ' g qq
Genest, Oscar g ^^
Gervais, Jules '.W .„
Giguère, Emile ;;'; 395
Gingras, Apollinaire , ,
Gignac, Joseph-Narcisse '.'.".'.".' .' ." .' .' ""^7^50
Girard, Joseph ;...... , ^
Giroux, Cléophas '.'.'..'.'.'.'.'.' i ""^iJ 30
Giroux, Emile ...... ' ^g
Giroux, Guillaume ,
Godbout, Adolphe .............:" ""^Ynt
Godbout, Albert .^^^
Godbout, Charles-Ovide " " " " !« "^
Godbout, Pierre î^^^
Godin, A.-Ovide ■"■ l^J^
Gosselin, Auguste 1,,^
Gosselin, Charles g^"
Gosselin, David .^"^
Gosselin, Frs-Xavier.. ■"" 97^0
Gosselin. Jean ;;; .g^^
Gosselm, Joseph "^ g^
Gosselin, Louis '-........... 2500
Gosselin, Onésime ][ ' g ^^
Goudreau, Georges- [[['/[ g^ qq
sf'î
- \
i. '
— 214* —
MM. Grenier, Adolphe 3qqq
Gouin, Arthur ' ^g ^5
Gouin, Charles g qq
Grenier, Victor ,'"*"* |2 00
Groleau, Giles g qq
Grondin, Etienne „„i ,
«- j. Ti,.,-, malade
Grondin, Phihbert 5 qq
Grondin, Pierre 35 00
Guay, Edouard g qq
Guillot, Emile 9 qq
Guillot, Joseph g 00
Gmmont, Daniel ^^^^^^
Guimont, Odilon ^ 9 qq
Guy, Georges 32 45
Guy, Herménégilde 19 go
Halle, Joseph 7 50
Hamelin, Léandre malade
Hébert, Léonidas 7 gg
Houde, Joseph g qO
Houde, Jos-Edouard 36 00
Houle, Théophile 30 00
Huard, Victor-Alphonse „ , . . 1 2 00
Hudon, Eugène 42 00
Hudon, Ludger : 28 50
Hudon, Maxime j^^lade
Hunt, John 12 00
Huot,Antonio ^^{^^^
Jobm, Emile 7 gQ
Jolicœur, Siméon -jg qq
Julien, Gédéon q qq
Kirouac, Jules 35 oo
Labbé, René' ^^j^^^
Labbé, Théodore 4 75
Laberge, Joseph-Esdras 12 55
Laberge, Jules g 75
Labrecque, Albert , g qq
Labrecque, Cyrille 0 85
30 00
48 75
6 00
1200
8 90
malade
6 00
35 00
8 00
9 00
6 00
malade
19 00
32 45
19 80
7 50
malade
7 60
6 00
36 00
30 00
12 00
42 00
28 50
malade
12 00
malade
7 80
18 00
6 00
36 00
malade
4 75
12 55
6 75
6 00
085
— 215* —
MM. Labrecque, Jos.-A g oo
Laçasse, Arthur 30 qo
Laçasse, Joseph ç^qq
Lachance, Arthur 35 qq
Lachance, Jos.-Télesphore 50 82
Laflamme, Alfred 6 60
Laflamme, Eugène 15 qq
Laflamme, Napoléon 9 75
Lafrance, Alexandre 45 00
Lafrance, Napoléon 2I 00
Lagueux, Robert 140 00
Lambert, Joseph-Zoël 21 00
Lambert, Zoël 10000
Lamontagne, François 30 00
Lamontagne, Raymond 8 00
Lamothe, Albert • ^^i^^e
Langlais, Alphonse 37 55
Langlois, Charles- \qqq
Langlois, Jos.-Alfred q qo
Langlois, Jos.-Octave 27 00
Langlois, Louis-Alfred 63 85
Laplante, Frs-Xavier 30 oo
Lapointe, Arthur (j 00
Lapointe, F.-O.-Arthur 30 00
Laroche, Israël | qq
Larochelle, Jos. -Aurore s 50
Larochelle, Léon ^500
Larochelle, Ovide ' " " m^^.A.
Larue, Luc 13 qq
Lauzé, Thomas 30 00
Laverdière, Philippe '.'.'.'.'.'.'.'.'.'. malade
Lavergne, Valmore ^ /^q
Lavoie, Edouard 1 1 5Q
Lavoie, Joseph 24 00
Lavoie, Joseph-E.-N. "7 50
Lebon, Wilfrid 750
Leclerc, Bruno 39 75
Leclerr. Charlpc .-"a
i<i3
— 216* —
MM. Leclarc, Cléophas 6 00
, Leclerc, J.-Bte g 00
Leclerc, Pierre 25 00
Lecours, Irénée 10 50
Lefebvre, Frs-Xavier 1 00
Legendre, Pamphile 6 00
Lemay, Albert 5 65
Lemay, Léonidas 1 1 35
Lemay, Philogone 22 54
Lemieux, Célestin 9 00
Lemieux, Darie malade
Lemieux, Gaudiose 49 50
Lemieux, Gilbert 27 00
Lepage, Alexandre 13 25
Lépinay, F'élix 6 0(>
Lessard, Auguste 7 50
Lessard, Hubert 60 00
Lessard, Joseph 25 50
Lessard, Louis 3115
Lessard, Philéas 40 00
Levasseur, Joseph 46 00
Levasseur, Paul. 6 00
Lévêque, Clément malade
Lévêque, Edmond 4 00
Lévêque, Luc malade
Lindsay, Lionel 9 oo
Magnan, Aristide 3 oO
Maguire, Eustache 39 oo
Maheu, Arthur. g oo
Marceau, Ludger 15 oo
Marcoux Auguste 12 00
Marcoux, Thomas 7 80
Marois, Odilon 84 00
Martel, Alfred 1 7 00
Martel, Ulric 6 50
Martin, Arthur 6 00
Martin, Edouard 55 50
6 00
6 00
25 0 0
10 50
1 00
6 00
5 65
11 35
22 54
0 00
malade
49 50
27 00
13 25
6 00
7 50
60 00
25 50
31 15
40 00
46 00
6 00
malade
4 00
malade
9 00
3 00
30 00
6 00
15 00
12 00
7 80
84 00
17 00
6 50
6 00
?5 50
— 217* —
MM. Martin, Emile ,- .^
»» , . „,. . 0/ 50
Martm, Olivier g q^,
Massé, P'erdinand " ,2 00
Mathieu, Philippe ' ^qc)2
Maurais, Eugène , jg ^q
McCrea, Georges 5000
McGiatty, Hugh .;.■; ^^j^^^
Mercier, Georges jq 50
Mercier, Joseph 135Q
Mercier, Théodore 04 00
Michaud, Adolphe 4500
Michaud, ^milius 4 qO
Michaud, Aurélius oq 00
Michaud, Enoïl ' 'g 75
Michaud, Hermas 31 qq
Michaud, Ludger, g qq
Miller, Eugène , ,
\jf -11 ^ malade
Miville, Georges ,5 qq
Montreuil, Ernest g^O
Moreau, Arthur 3Q qq
Morisset, Alfred 46 50
Morisset, Léon qqqq
Morisset, Rosario 48 00
Morneau, Eugène "'.".'.'' g qq
Nadeau, Condé '" ^^qq
Nadeau, Philippe g 00
O'Farrell, John ' o, -„
O'Reilly, Patrick '.'.'.'.'.'.."" 30OO
Ouellet, Jos.-Philippe 30 00
Ouvrard, Georges 6 00
Pacaud, Edouard "...' 9qq
Page, Edouard _' 15 qq
Pampalon, Antoine ooQO
Paquet, Alfred ;:.;:::::: „,alade
1 aquet, £.douard 24 00
Paquet, Joseph g qq
Paquet, Louis-H. 3 qq
lAi
— 218* —
MM. Paquet, Nazaire 32 37
Paradis, Benjamin malade
Paradis, Emile is 30
Paradis, Joseph 12 00
Paradis, Louis 53 OO
Parent, Elzéar g qO
Paré, Edmond g oO
Pelletier, Bruno g 00
Pelletier, Dominique 26 53
Pelletier, Eugène 9 OQ
Pelletier, Georges 30 00
Pelletier, Geo.-N 7 50
Pelletier, Léonce 6 00
Pelletier, Noël 6 00
Perron, Ulric ^^ 00
Pérusse, Ludger 36 oo
Picher, Ludger 37 50
Pichet, Emilien 25 00
Plante, Orner 35 Qq
Plante, Pierre ^^^^^^
Poirier, Omer 29 00
Poulin, Arthur 20 00
Poulin, Joseph-Amédée 24 50
Poulin, J. -Alexis " ]20(y
Poulin, Pierre 3 00
Pouliot, Alfred 26 sa
Pouliot, Napoléon 30 oo
Pouliot, Valère g Oa
Prémont, Arthur eoo
Proulx, Armand 27 OO
Proulx, Arthur g OO
Proulx, Ernest g qO
Proulx, Joseph 7 93
Proulx, Oscar 3 qo
Proulx, Théodule g qo
Proulx, Walstan i^ qo
Provancher, Arthur 7 5(y
Rainville, Joseph-Aimé 27 00
32 37
malade
18 30
12 00
53 00
6 00
8 00
6 00
26 53
9 00
39 00
7 50
6 00
6 00
18 00
36 00
37 50
25 00
35 Oq
malade
29 OO-
20 00
24 50
12 oa
3 00
26 50*
30 00
8 00
6 00
27 OO
6 0O
6 00
7 92
3 00
6 00
1800
7 50
27 00
— 219* —
MM. Rémillard, Gustave o« nn
Rémiiiard, Jules .;;;;;; goo
Richard, Charles ggQ^
Richard, Chs-Strnislas ." 28 00
Richard, Joseph 21 00
Richard, Salluste 33 qq
Robert, Arthur 720
Roberge, Albert g qq
Rochette, B.-Charles .........' 6 00
Rochette, Eleusippe [^qq
Rochette, Joseph jg g^
Rochette, Victor " g q
Roger, Herménégilde 15 qq
Rouleau, Albert 33 qq
Rouleau, Fortunat 28 50
Rouleau, Joseph ",'. 300O
Rouleau, Joseph-E 3g qq
Rousseau, Albert 12 go
^°"^^,T' uiric :::; 3000
Roy, Adalbert g gg
Roy. Alexandre ;.■.■;;;;;; g^^
^°^\^^'^!,, 900
Roy, Jos.-Edouard , ,
Roy, Joseph.... •;.■.■.■.■.■.■;; """975
Roy, Joseph-Fortunat « ^n
Roy. Philéas „,^„^^^
Roy. Placide :;;:••• llll
Roy.Valèie , °^
Roy, Wilfrid lll
Ruel, Jean-Baptiste '^^
Samson, Cyrille [[ ^^^0
Sauvageau, Gédéon " ' * ^ !^"
Savard, Odilon J^^
Scott. H.-Arthur ;;; 112
Simard, Arthur ^J^^
Simard, Cléophas :,°„
Soucy.Télesphore ',,J
■ ■ OO 50
,#^''
— 220* —
MM. Soulard, Joseph-B malade
Talbot, Alphonse 34 34
Taschereau, Auguste 28 00
Tessier, Charles 21^00
Têtu, Alphonse 9 00
Têtu, François malade
Théberge, Pierre malade
Théberge, Stanislas 6 00
Thibaudeau, Joseph-T 48 20
Thiboutot, Jean-Baptiste 25 00
Tremblay, Alphonse (> OO
T.emblay. Herménégilde 6 00
Trudel, Théophile malade
Turcotte, Philéas 25 00
Turcotte, Sauveur 35 00
Turcotte, Théophile 3000
Turgeon, Gaudiose 24 00
Turgeon, Joseph 15 00
Turgeon, Louis 11 50
Turmel, Adélard H 75
Vachon, Alexandre ^ ^0
Vaillancourt, Arthur 55 00
Vaillancourt, Joseph malade
Veilleux, Joseph 34 00
Vézina, Auguste ^ ^ 25
Vézina, Léonce 27 00
Villeneuve, Sévère *^ ^0
Vincent, Arthur 37 50
Voyer, Elzéar '^^^0
— 221* —
malade
34 34
28 00
21^00
9 00
malade
malade
6 00
48 20
25 00
6 0O
6 00
malade
25 00
35 00
30 00
24 00
15 00
1150
1175
9 50
55 00
malade
34 00
Il 25
27 OO
6 00
37 50
24 00
ARRERAGES
Plusieurs anonymes
MM. Jos. Proulx
Ths Cloutier
E. Jobin
L.-P. Biais ,..'.*
M. Fortin
E. Chapleau
L. Pelletier
Ph- Nadeau
M.-L. Belleau
Archevêché de Québec,
1er octobre 191 1.
H. TÊTU, Ptre,
Secrétaire.
65 00
6 00
4 50
3 00
1 50
1 50
150
1 00
1 00
0 30
?r
à
'tÊk
'
mW
TABLE CHRONOLOGIQUE
DEH MATIÈRES
SA GRANDEUR MONSEIGNEUR L.-N. BÉGIN
Archevêque de Québec
MANDEMENTS ET CIRCULAIRES
1906
(40) Circulaire au clergé (22 janvier). I. Lettre pas- Page
torale sur le fléau de l'alcoolisme. — II. Itiné-
raire de la visite pastorale de 1906. — III,
Règlement du prochain Carême. 5
(41) Mandement au sujet de l'alcoolisme et des
moyens à prendre pour en arrêter les progrès
(22 janvier). 9
(42) Circulaire au clergé (15 mai). I. Décret de la S.
C. du Concile sur la Communion fréquente et
quotidienne. — II. Décret delà S. C. des Indul-
gences dispensant de la confession hebdoma-
daire.—III. Retraite pastorale. — IV. Prédica-
teurs de la Société de Tempérance. — V. La
Tempérance, publication mensuelle des RR.
PP. Franciscains de Montréal. — VI. Ouvrages
recommandés : Le fléau maçonnique ; Croire,
c'est vivre. — VII. Le monument Laval 21
(43) Circulaire au clergé (10 octobre). — I. L'œuvre
de la Préservation de la jeune fille. — II.
L'œuvre de la Préservation des jeunes gens. —
— III. Sociétés catholiques de secours mutuel
à encourager. — IV. Conférences ecclésiasti-
ques. — V. Examen et sermons des jeunes
pïctrcâ pour 1907. ■ ■ • 29
tV.i
WÈ
1. ■ s
1
î
224»
1907
(44) Circulaire au clergé (29 janvier). — I. Prière
pour la France. — II. Le Denier de Saint
Pierre. — III. Mgr Justin Fèvre. — IV. La der-
nière Encyclique du Pape à la France. — V.
Règlement du prochain Carême.
(45) Lettre pastorale (31 mars) sur l'Action Sociale
Catholique et en particulier sur l'CEuvre de la
Presje Catholique
(46) Circulaire au clergé (4 août). I. Visite pasto-
rale.—II .Décrets de Sa Sainteté Pie X relati-
vement èl la sainte Communion. — III. For-
mule abrégée pour l'administration de l'Ex-
trême Onction en cas de nécessité. — IV.
Nouvelles indulgences attachées à la célébra-
tion du mois du Sacré-Cœur de Jésus. — V.
Retraites pastorales
(47) Circulaire au clergé (12 juin). Bref pontifical
sur l'Action Sociale et l'Œuvre de la Presse
Catholique. (Annonce de sa réception, billet
du Cardinal Secrétaire d'État, te.xte latin et
traduction française du Bref.)
(48) Circulaire au clergé (15 novembre). I. — Le
décret La)ncnta()ili snitc cxitu du Saint-OfBce
et l'Encyclique Pasccndi domiiiici grcgis de N.
S. P. le Pape Pie X. — II. Le décret Ne teinerc
de la S. C. du Concile sur les Fiançailles et le
Mariage. — III. Quête du Denier de saint
Pierre à faire dans toutes les églises le 8 dé-
cembre. — IV. Cas de conférences ecclésiasti-
ques. — V. Matières d'examen et sujets de ser-
mons pour les jeunes prêtres.— VI. Indulgence
plénière pour le renouvellement des promesses
du baptême en la fête de la Sainte Trinité. —
VI. Addition à faire à l'annonce de la fête du
Sacré-Cœur de Jésus. — VII. La sainte com-
munion dans les oratoires privés. — IX. Messe
35
57
71
n
35
57
71
n
225»
de Minuit et privilège de distribuer la sainte
communion dans les oratoires où l'on conserve
le Saint Sacrement- — X. La Société de Tem-
pérance et la Lij,'ue anti-alcoolique. — XI. Dé-
part pour l'Europe 87
1908
(49) Circulaire au clergé (i"mars). - I. Promulga-
tion de la Lettre Pontificale Immortalia pro-
iiurita, relative aux fêtes des Centenaires de
Québec. — H. Indulgences accordées à cette
occasion. j-q
Circulaire au clergé (4 mai). — Election et con-
sécration de Mgr Paul-Eugène Roy, évoque
d'Eleuthéropolis, Auxiliaire de Québec 195
Mandement à l'occasion du deuxième cente-
naire de la mort du Vénérable Monseigneur
de Laval et de l'érection d'un monument en
son honneur dans la ville de Québec 199
Circulaire au clergé (10 mai). Saint Jean-Bap-
tiste déclaré par S. S. Pie X patron spécial de
tous les Canadiens- Français 209
Lettre pastorale (24 juin) au sujet du troisième
centenaire de la fondation de Québec 217
Circulaire au clergé (29 octobre). — I. Jubilé
sacerdotal de Sa Sainteté le P .pe Pie X. —
II. Lettre de Sa Sainteté Pie X au clergé. —
III. Œuvres diocésaines. — IV. Sujets d'exa-
men des jeunes prêtres pour 1909 241
(55) Mandement ordonnant à tous ceux ayant des
écrits des Jésuites mis A mort par les Iroquois
au 17" siècle, et dont on introduit la cause de
béatification, de les transmettre à l'archevêché
( 15 novembre) 247
1909
(56) Circulaire au clergé (9 janvier) — Quête à faire
(50)
(51)
(52)
(53)
(54)
226*
en faveur des victimes du tremblement de
terre de l'Italie méridionale 255
<57) Circulaire au clergé (janvier). I. Règlement du
Carême.— II. Itinéraire de la visite pastorale. 257
(58) Mandement à l'occasion du Premier Concile
Plénier du Canada (27 juin) 257
(59) Circulaire au clergé (« décembre). I. Lettre col-
lective des Pères du Premier Concile Plénier
de Québec. — IL Conférences ecclésiastiques.
—III. Règlement pour le prochain Carême.—
IV. Enrôlement des enfants dans la Société
de Tempérance. —Promesse d'éviter les socié-
tés secrètes. — V. Départ pour l'Europe 269
1910
(60) Circulaire au clergé (i" février). — Le Congrès
Eucharistique de Montréal 273
(61) Lettre pastorale des Pères du Premier Concile
de Québec (19 septembre— 1" novembre 1909).
L'esprit chrétien dans l'individu, dans la fa-
mille et dans la société 279
(62) Lettre pastorale de S. G. Mgr L.-N. Bégin,
archevêque de Québec sur la mort de S. M. le
Roi Edouard VII 3I9
(63) Circulaire au clergé (15 octobre) sur le décret
Quant singulari Christus aviore 323
(64) Circulaire au clergé (15 novembre) —I. Confé-
rences ecclésiastiques — IL Quête pour les
Ruthènes. —III. Matières d'examen et de ser-
mons des jeunes prêtres.— IV. Motu proprio du
Pape condamnant de nouveau le modernisme
et exigeant prestation du sermentd'orthodoxie. 337
1911
(65) Circulaire au clergé (14 janvier). I. Décret de la
S. C. Consistoriale : De vetitaclericis tempo-
it de
255
it du
)rale. 257
mcile
257
269
273
279
319
lécret
...... 323
^onfé-
ur les
ie ser-
rio du
nisme
doxie. 337
227*
rali administrationc. —II. Certificats de décès
à envoyer tous les mois au Bureau d'Hygiène.
— III. Ecoles protestantes et mariages mixtes.
— IV. Comptes de marguilliers et de syndics.
— V. Itinéraire de la visite pastorale 347
(66) Circulaire au clergé (15 février) Règlement pour
le Carême 353
(^6y) Lettre pastorale (15 février) touchant l'attitude
de certains journaux de Québec vis-à-vis la
presse catholique et l'autorité religieuse 357
(68) Circulaire au clergé (16 avril) accompagnant
une lettre de Sa Sainteté Pie X protestant
contre la célébration du cinquantième anni-
versaire de la spoliation du domaine temporel
du Pape 369
(69) Circulaire au clergé (10 mai) I. Catéchisme et
communion des enfants.— II. Règlement de la
Société de Tempérance. — III. Contribution
à l'Action Sociale Catholique parles associa-
tions et confréries. — IV. Instruction de la S.
C. des Sacrements sur la célébration des maria-
ges. — V. Retraite pastorale 379
(70) Circulaire au clergé (7 octobre). — I. Consécra-
tion épiscopale de Monseigneur O. Mathieu,
évêque-élu de Régina. — II. Collecte à faire
pour l'Œuvre de la Préservation de la jeune
fille. — III. Sujets d'examen et de sermons des
jeunes prêtres pour 1912. — IV. Ouvrages
recommandés. — V. Excursions du dimanche.
—IV. Conférences ecclésiastiques 393
APPENDICE
Itinéraire de la visite pastorale de 1906 3*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse
de Québec, en 1905 5*
Circulaire aux membres de la Caisse ecclésiastique
Saint-Joseph (15 juin 1906) 13*
Procès-verbal de l'assemblée du bureau de la Société
ecclésiastique Saint-Joseph le 14 août 1906 25*
Qnœstiones anno 1907 collationibus thcologicis discu-
ticndœ in archidiœccsi Qucbeccnsi 43*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse de
Québec en 1906 47*
Itinéraire de la visite pastorale de 1907 55*
Circulaire aux membres de la Caisse ecclésiastique
Saint-Joseph ( i" octobre 1907) 57*
Procès-verbal de l'assemblée du bureau de la Société
ecclésistique Saint-Joseph le 16 août 1907 61*
Qiiœtiones anno 1908 collationibus thcologicis discu-
ticndœ in archidiœcesi Qucbeccnsi 81*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse de
Québec en 1907 87*
Itinéraire de la visite pastorale de 1908 95*
Procès-verbal de l'assemblée du bureau de la Société
ecclésiastique Saint-Joseph le 12 août 1908 97*
Quœstioncs anno 190Q disciiticndœ collationibus thcolo-
gicis arcliidiœcesis Qucbccensis 117*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse de
Québec en 1908 121*
Itinéraire de la visite pastorale de 1909 129*
Procès-verbal de l'assemblée du bureau de la Société
ecclésiastique Saint-Joseph le 13 août 1909 131*
Quœstioncs anno 1910 collationibus thcologicis discu-
ticndœ in archidiœccsi Qucbeccnsi 151*
Itinéraire de la visite pastorale de 191 o 155*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse de
3*
5*
13*
25*
43*
47*
55*
57*
6i*
8i*
87*
95*
97*
117*
121*
• ■ ••• • 129*
Société
? 131*
discu-
151*
155*
229*
Québec en 1909 ^
Qucsstiones anno 1911 collationibus ttieologicLs'archi- '^^
diœcest Qucbecensi discutiendœ jg.*
Procès-verbal de l'assemblée du Bureau de la Société '
ecclésiastique Saint-Joseph le 5 août 1910 160*
Itinéraire de la visite pastorale de 191 1 13-*
Comptes-rendus des collectes faites dans le diocèse de
Québec en içio o *
Quœstiones anno 1912 collationibus theologicis in
archtdtœcesi Qucbecensi discutiendœ m;*
Procès-verbal de l'assemblée du bureau de la Société
ecclésiastique de Québec, le 1 1 août 191 1 203*
Documents hors série
Décret de la S. C. du Concile. De la communion quo-
tidienne (A la suite de la circulaire 42)
Exhortation de S. S. Pie X au clergé à l'occasion du
50 anniversaire de son sacerdoce
(A la suite de la circulaire 54)
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES
Action Sociale catholique, L' — Lettre pastorale, 57-—
Bref de Pie X sur, avis de réception, 77 ; texte latin, 81;
version française, 83 ; contribution des associations et
confréries à, 390.
Administration temporelle. — Décret l'interdisant aux
clercs dans certains cas, avis concernant le, 347 ; texte
latin du décret, 348.
Alcoolisme. — Le fléau de 1' ; avis touchant le mandement
sur, s — Mandement sur ce sujet, 9.
Anniversaire. -Cinquantième de la spoliation du domaine
temporel du Saint-Siège (circulaire et lettre), 369.
Anti-alcoolique, ligue et la Société de Tempérance, 94.
Associations et confréries— leur contribution à l'Action
Sociale Catholique, 390.
Brefs pontificaux — Bref de S. S. Pie X déclarant saint
Jean-Baptiste patron "spécial de tous les Canadiens-
Français, texte latin, 212 ; traduction française, 214.
Caisse Saint-Joseph —Circulaires aux membres de la, 13*.
57*
Carême — règlement du, pour 1906, 7. — Règlement pour
1907, 42. — Règlement pour 1908, 257. — Règlement
pour 1909, 270. — Règlement pour 191 1, 353-
Catéchisme — des enfants, préparatoire à la communion,
379.
Centenaires — Mandement à l'occasion du deuxième cen-
tenaire de la mort de Mgr de Laval, I99- — Lettre pas-
torale à l'occasion du troisième centenaire de la fonda-
tion de Québec, 217.
Certificats — de décès à envoyer au Bureau d'Hygiène,.
349-
ATIÈRES
itorale, 57. —
xte latin, 81;
sociations et
;erdisant aux
e, 347 ; texte
; mandement
1 du domaine
re), 369-
ipérance, 94.
on à l'Action
:;larant saint
3 Canadiens-
içaise, 214.
es de la, 13*,
clément pour
- Règlement
553-
L communion,
leuxième cen-
— Lettre pas-
e de la fonda-
u d'Hygiène,.
231*
Clercs — Certaine administration temporelle défendue
aux, 347.
Communion — fréquente et quotidienne, décret delà S. C.
du Concile, 21 ; décrets de S. S. Pie X au sujet de la,
72 ; dans les oratoires privés, 93 ; des enfants, décret
touchant la, 323, 327 ; des enfants, et catéchisme pré-
paratoire, 379.
Comptes — de marguilliers et de syndics, 351.
Comptes-rendus -des collectes faites dans le diocèse de
Québec en 1905, 5*; en 1906, 47*; en 1907, 87*; en
1908, 121* ; en 1909, 157* ; en 1910, 189*.
Concile Plénier - Mandement à l'occasion du premier,
2S7 bis —Litterœ indictionis (texte latin) 263. Lettre
de convocation (traduction française), 266. Lettre col-
lective des Pères du Premier Concile Plénier de Qué-
bec — avis de son envoi, 269. Lettre pastorale des
Pères du Premier Concile Plénier de Québec (texte)
279.
Conférences ecclésiastiques — Avis touchant les, 33,
90, 270, 337, 397. Questions à discuter, 1907, 43* ; 1908,'
81*; 1909, 117*; 1910, 151*; 1911, 165*; 1912, 197*.
Confession — hebdomadaire, dispense de la, 22.
Congrès — Eucharistique de Montréal, le, 273.
Décès — Certificats de, à envoyer au Bureau d'Hygiène
349.
DÉCRETS pontificaux - Lainenlabili sanc exitu (Cong.
S. Off.) —avis touchant, 87; version française. 105.)
Nctcmcre. (S. Cong. Conc. 2 août, 1907) avis touchant
le, 89 ; version française, 97. — Qunm singidari Chris-
tus amorc, circulaire le communiquant au clergé, 323; —
traduction française du décret, 327. De vetita clcricis
temporali administrationc (S. Cong. Consist. 18 nov.
1910), texte latin, 348 ; Instruction de la S. C. des
Sacrements sur la célébration des mariages, 390.
Denier de saint Pierre - Engagement à y' contribuer
davantage, n. — Quête du Denier de saint Pierre à
faire le 8 décembre, 89.
232*
Départ - pour l'Europe, 96, pour l'Europe, 272,
Écoles— protestantes, 350.
EDOUARD VII —Lettre pastorale sur sa mort, 319
Encycliques - de Pie X à la France (6 janvier 1907). 45 •
Pascendi dominici gregis (8 sept i9o7), avis à ce sujet,'
87, texte français, 11 ç.
Enfants — Décret touchant la communion des, 323. 327,
Catéchisme et communion des, 379.
Examens et SERmoNs des jeunes prêtres — pour 1907
33- pour i9o8, 9l - pour i9ii, 340 ; - pour i9i2, 395'
Excursions — du dimanche prohibées, 396.
Extrême Onction - Formule abrégée en cas de nécessité
73-
Fevre, Mgr Justin - Jugement de, sur S. E. le cardinal
Taschereau à corriger, 39.
Fiançailles - Décret Ne tcmcrc concernant les 97
France - prières pour la, 35- - La dernière ÈncycHque
du Pape à la, 41. Encyclique de Pie X à la, (6 ian
i9o7), texte, 45.
Georges V. - Ordonnance relative à l'avènement du
321
roi,
■i? .
Hygiène.
349.
Bureau d', certificats de décès à envoyer
au,
Indulgences - Nouvelles pour le mois du Sacré-Cœur de
Jésus, 74. — Indulgence plénière pour renouvellement
des promesses du baptême en la fête de la Sainte Tri-
nité, 9i ; -à l'occasion de la Lettre Pontificale Immor-
talia promerita, 193.
Itinéraire — de la visite pastorale: i9o6, 3*- 1907 cr* .
1908, 95*; i9o9, 129*; 1910,155*; i9ii, 187*. '
Jean-Baptiste, Saint - Bref le déclarant patron spécial
de tous les Canadiens-Français: introduction, 2o9 ;
texte latin, 212 ; traduction française, 214.
urope, 272,
1 mort, 319.
C6 janvier 1907), 45 ;
907), avis à ce sujet,
union des, 323. 327,
).
ÊTRES — pour i9o7,
; — pour i9i2, 395.
396.
en cas de nécessité,
ar S, E. le cardinal
rnant les, 97.
lernière Encyclique
'ie X à la, (6 jan.
'avènement du roi,
écès à envoyer au,
du Sacré-Cœur de
lur renouvellement
e de la Sainte Tri-
Pontificale Immor-
56, 3* ; 1907, 55* ;
9ii, 187*.
int patron spécial
ntroductioa, 2o9 ;
i, 214.
233»
JÉSUITES - Obligation à ceux ayant des écrits des Jésuites
massacrés par les Iroquois de les transmettre à l'Arche-
vêché, 247.
Journaux - attitude de certains à l'endroit de la presse
catholique et de l'autorité religieuse, 357
Jubilé - Sacerdotal de S. S. Pie X, 241. Lettre de Sa
Samtete au clergé à cette occasion, annonce de la, 244.
Laval Mgr DE - Monument, 24. Mandement à l'occasion
du deuxième centenaire de sa mort et de l'érection de
son monument, i99.
Lettre pontificale - Immortalia promerùa, promul-
gation de la lettre, 179 ; texte latin, 182 ; version fran-
çaise, 187.
Livres recommandés - L'abbé A. Huot, LeJIéau maçon-
I abbe Amedee Gosselin, V Instruction au Canada sou\
le ^-cgtmc français, 395. p^bbé Auguste Gosselin.
. \f-glise du Canada de puis Mgr de Laval, i' partie •
Mgr de Saint-Vallier, 7,9^,.
Marguilliers — Comptes de, 351.
Mariage - Décret Ne temere concernant le, 9l ; mariages
mixtes 350. Instruction de la S. C. des Sacrements sur
la célébration des mariages, 390
Mathieu, Mgr O. - évêque-élu de Régina, consécration
épiscopale de, 393.
Messe — de Minuit dans oratoires privés 94
Modernisme -Encyclique condamnant le, 87. 115 - Avis
touchant le motu proprio de Pie X contre le, 340 For-
mule de serment à prêter contre le, 343
Montréal - Le Congrès Eucharistique de, 273
Monument - Laval, 24. Mandement à l'occasion de l'érec-
tion du monument de Mgr de Laval, 199.
Œuvres - Préservation des jeunes filles, 29. - Préserva-
tion des jeunes gens, 31.
Oratoires privés - Sainte Communion dans les. 93. -
Messe de Minuit et communion dans les, 94.
284*
i;"' Il
•' i\
Ouvrages recommandés — Voir Livres.
Pie X Sa Sainteté le Pape - Jubilé sacerdotal de, 214
Exhortation de Sa Sainteté au clergé à cette occasion
annonce de V, 244. Circulaire accompagnant une lettre
à Sa Sainteté pour protester contre la célébration du
50 anniversaire de la spoliation du domaine temporel
du Saint-Siège, 369 ; texte de la lettre, 375
Prédicateurs - de la Société de Tempérance, 23.
PRESERVATION - des jeunes filles, œuvre de la, 29. - des
jeunes gens, œuvre de la, 31.
Presse CATHOLIQUE, l'œuvre de la -Lettre pastorale, ;;.
Bref pontifical de Pie X sur (texte et traduction), M.
Attitude de certains journaux à l'endroit de la presse
catholique de Québec et de l'autorité ecclésiastique.
357-
Procès-verbaux _ des assemblées du Bureau de la Société
ecclésiastique Saint-Joseph, i9o6, 25*; i9o7, 61* ; i9o8,
97*; i9o9, 131*; i9io, i69*; i9ll. 203*.
Quêtes -pour le Denier de saint Pierre le 8 décembre,
89 — Pour les victimes du tremblement de terre de
ritahe méridipnale, 225 ; - pour les Ruthônes, 338.
Comptes-rendus des, faites dans le diocèse de Québec •
en 1905, 5* ; en 1906. 47*; en 1907. 87* ; en 1908, 121* •
en I9C9, 157* ; en 1910, 189*.
Retraites pastorales - de (i9o6), 23 ; - de i9o7 74 • -
de i9ii, 392.
Roy. Mgr Paul-Eugène -Election et consécretion de, i9s
RuTHENEs - Quête pour les, 338.
Sacré-Cœur de Jésus - Nouvelles indulgences pour le
mois du, 74 ; addition à faire à l'annonce de la fête 9i
Saint-Joseph, Société ecclésiastique -Procès-verbal de
1 assemblée du bureau. i9o6, 25*; i9or, 61*; i9o8.
97*; i9o9. 131*; i9io, i69*; i9ii, 203*
Saint Pierre, denier de. - Engagement à y contribuer
davantage. 37.
vres.
bile sacerdotal de, 214.
:lergé à cette occasion,
compagnant une lettre
)ntre la célébration du
du domaine temporel
lettre, 375.
empérai.ce, 23.
mvre de la, 29. — des
—Lettre pastorale, i;;.
<te et traduction), ^ i.
l'endroit de la presse
utorité ecclésiastique.
a Bureau de la Société
. 25*; i9o7, 61*; 1908,
I, 203*.
Pierre le 8 décembre,
nblement de terre de
ir les Ruthônes, 338,
:e diocèse de Québec ;
7< 87*; en 1908, 121*;
23 ; — de i9o7, 74 ; —
t consécretion de, 195
indulgences pour le
monce de la fête, 9i
E — Procès-verbal de
'': i9or, 61*; i9o8,
203*.
ment à y contribuer
236»
Secours mutuel — Sociétés catholiques de, à encourager.
32.
Sc^ 'ÉTÉ DE TEMPÉRANCE — Prédicateurs de la, 23 ; — et
Ligue anti-alcoolique, 94 — Enrôlement des enfants
dans la, 272 ; — de Tempérance, règlement de la, 388.
Sociétés secrètes — Faire promettre aux enfants de les
éviter, 272.
Syndics — Comptes de, 351.
Tempérance — Prédicateurs de la Société de, 23. — Revue
mensuelle de, 23 ; — Société de, et Ligue anti-alcooli-
que, 94. — Règlement de la Société de, 388.
Tremblement de terre — de.l'Italie méridionale, quête
pour les victimes du, 255.
visite pastorale — de i9o6, avis, 6;— de 1907, avis, 71 •—
de i9o9, avis, 258; —de i9ii, avis, 35 1. — Itinéraire,
l9o6, 3*; i9o7, 55*; i9o8, 9s*; l9o9, I29*; i^io,
155* : i9ii, 187*.