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Full text of "Mandements, lettres pastorales et circulaires des évêques de Québec [microforme] : (nouvelle série)"

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CIHM 

ICIVIH 

Microfiche 

Collection  de 

Séries 

microfiches 

(IVIonographs) 

(monographies) 

Canadian  Instituts  for  Historical  Microreproductions /Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notes  /  Notes  techniques  et  bibliographiques 


The  Inslilute  has  altempled  lo  obîain  the  best  original 
copy  available  lor  (llming.  Features  of  this  copy  which 
may  be  bibliographically  unique,  which  may  aller  any  of 
Ihe  Images  in  Ihe  reproduction,  or  which  may 
significanlly  change  Ihe  usual  melhod  of  lilming  are 
checked  below. 


D 


Coloured  covers  / 
Couverture  de  couleur 


□   Covers  damaged  / 
Couverture  endommagée 

□    Covers  reslored  and/or  laminaled  / 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 

I      I .  Cover  title  missing  /  Le  litre  de  couverture  manque 

I      I   Coloured  maps  /  Cartes  géographiques  en  couleur 

□   Coloured  ink  (i.e.  other  than  blue  or  black)  / 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 

n    Coloured  plates  and/or  illustrations  / 
Planches  et/ou  illustrations  en  couleur 


D 
D 
D 


D 


Bound  with  other  materia!  / 
Relié  avec  d'autres  documents 

Only  édition  available  / 
Seule  édition  disponible 

Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion  along 
interior  margin  /  La  reliure  serrée  peut  causer  de 
j'ombre  ou  de  la  distorsion  le  long  de  la  marge 
intérieure. 

Blank  leaves  added  during  restorations  may  appear 
v/ilhinthe  text.  Whenever  possible,  thèse  hâve  been 
omittedfromtilming  /  Il  se  peut  que  certaines  pages 
blanches  ajoutées  lors  d'une  restauration 
apparaissent  dans  le  texte,  mais,  lorsque  cela  était 
possible,  ces  pages  n'ont  pas  été  filmées. 


L'Institut  a  microfilmé  le  meilleur  exemplaire  qu'il  lui  a 
été  possible  de  se  procurer.  Les  détails  de  cet  exem- 
plaire qui  sont  peut-être  uniques  du  point  de  vue  bibli- 
ographique, qui  peuvent  modifier  une  image  reproduite, 
ou  qui  peuvent  exiger  une  modification  dans  la  métho- 
de normale  de  filmage  sont  indiqués  ci-dessous. 

I      I  Coloured  pages  /  Pages  de  couleur 

I     ]  Pages  damaged  /  Pages  endommagées 

□  Pages  restored  and/or  laminated  / 
Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Q   Pages  discoloured,  stalned  or  foxed  / 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

I      I  Pages  detached  /  Pages  détachées 

O  Shov/through/ Transparence 


0 
D 
D 


D 


Quality  of  print  varies  / 
Qualité  inégale  de  l'Impression 

includes  supplementary  material  / 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 

Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata  slips, 
tissues,  etc.,  hâve  been  retilmed  to  ensure  the  best 
possible  image  /  Les  pages  totalement  ou 
partiellement  obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une 
pelure,  etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possib'e. 

Opposing  pages  with  varylng  colouration  or 
discolouralions  are  filmed  iwice  to  ensure  the  best 
possible  image  /  Les  pages  s'opposant  ayant  des 
colorations  variables  ou  des  décolorations  sont 
lilmées  deux  fois  afin  d'obtenir  la  meilleure  image, 
possible. 


QAdditional  commenîs  / 
Commentaires  supplémentaires: 


Pagination  irrêguliêre. 


Thîs  ilem  is  filmed  at  ihe  reduclion  ralio  checked  below  / 

—     j , ,  ...  <:■_>  •>•■  <9iiv  Ho  r^duclinn  indloué  ci-de£SOUS. 


10x 

14x 

18x 

22x 

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30x 

K' 

19v 

16X 

20x 

24  x 

28x 

SéiX 

The  copv  filmed  hère  has  been  reproduced  thanks 
to  the  generosity  of: 

La  Bibliothèque  de  la  Ville  de  Montréal 


L'exemplaire  filmé  fut  reproduit  grâce  à  la 
générosité  de: 

La  Bibliothèque  de  la  Ville  de  Montréal 


The  images  appearing  hère  are  the  best  quality 
possible  considering  the  condition  and  legibility 
of  the  original  copy  and  in  keeping  with  the 
filming  contract  spécifications. 


Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 


Original  copies  in  printed  paper  covcrs  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  last  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  AI! 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  smpreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  synibol  — *-(meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  V  Imeaning  "END"), 
whichever  applies. 


Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  — ♦-  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  V  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  frames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches^  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
de  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


1 

2 

3 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

MICROCOPY    RESOLUTION   TEST   CHART 

(ANSI  ond  ISO  TEST  CHART  No.  2) 


1.0 


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1.25 


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Sr  1653   ';asl    Main    5l:eel 

rl=  Rochesler,   Ne»   York        14609       USA 

.^=  (716)    482  -  0300  -  Phone 

(M6)   28e  ~  5989  -  FoK 


MANDEMENTS 


LETTRES  PASTORALES  ET  CIRCULAIRES 


DXB 


EVEQUES  DE  QUErEC 


(  NOUVELLE    SÉRIE  ) 


Sa  Grandeur  Monseigneur  Bégin 


Volume  premier 
Dixième  de  la  collection  complète 


Gagnon 
.4.  C.  R.  0, 

QUÉBEC 
1906 


71878 


6  — 


No  39 

CIRCULAIRE  AU  CLP:RGE 


Archevêché  de  Québec, 
'22  janvier  1906. 


•    I.  Lettre  pastorale  sur  le  Héau  de  l'alcoolisme. 

II.  Itinéraire  de  la  visite  pastorale  en  1906. 
III.  Règlement  du  prochain  Carême. 


Bien  chers  Collaborateurs, 


Je  vous  adresse,  avec  la  présente  circulaire,  une  lettre  pas- 
torale sur  le  fléau  de  l'alcoolisme  et  sur  les  moyens  à  prendre 
pour  y  remédier.  Vous  la  lirez  en  une  on  deux  lois  à  vos 
fidèles,  lentement  et  distinctement,  de  manière  qu'elle  soit 
bien  comprise.  Vous  en  ferez  les  commen' ^ires  que  vous 
jugerez  opportuns  dès  mainteiianl.  Vous  dispu  i-  ?z  tout  pour 
donner  à  vos  paroissiens,  dans  le  cours  de  l'annét,  un  triduum 
solennel  pendant  lequel  des  prêtres  spécialement  désignés  par 
l'Ordinaire  seront  chargés  de  prêcher  la  tempérance  et  de 
rétablir  partout  l'ancienne  et  vénérable  Société  de  la  Croi.x. 
Avec  la  grâce  de  Dieu,  nous  pouvons  espérer  que  cette  cam- 
pagne entreprise  contre  l'ivrognerie  et  conti-e  les  buvettes, 
auberges  et  autres  débits  de  boissons  qui   en  sont  la  source 


—  6  — 

f(^coiifli' cl  (Miiiioisoii née,  produira  le  résultat  si  ardcmnienl 
désiré  do  tous  It-s  lioniuHcs  citoyens,  ci-lui  d'enrayer  le  terrible 
fléau  qui  menace  de  nous  ruiner. 

Celte  grâce  précieuse,  nous  l'obliendions  parla  pritne  fer- 
vente et  persévérante,  la  vôtre  d'abord  et  ensuite  celle  uJ  tout 
votre  [>euple.  Demandez  à  vos  paroissiens  de  faire  leurs  exercices 
de  piété,  privés  et  public*'— récitation  du  chapelet,  adoration  du 
Saint-Sacrement,  audition  de  la  messe,  chemins  de  la  Croix  — 
à  l'intention  d'obtenir  du  bon  Dieu  le  succès  dans  la  croisade 
moralisatrice  que  nous  entreprenons  pour  sa  plus  grande  gloi- 
re. Il  sera  bien  utile  de  le  leur  rappeler  au  commencement  de 
chacun  des  susdits  exercices  publics.  Si  Notre-Seigneur  a  pro- 
mis que  son  Père  exaucerait  toute  prière  faite  par  deux  ou 
trois  personnes  réunies  en  son  nom,  à  plus  forte  raison  accueil- 
lera-t  il  favorablement  l'ardente  et  unanime  supplic^Uion  des 
paroissiens  et  de  leur  pasteur.  Cette  Lettre  pastorale  devra  être 
lue  de  nouveau  en  chaire  le  dimanche  qui  précédera  l'ouver- 
ture de  votre  Triduum. 

Vous  pourrez  choisir  dans  le  courant  de  l'année —  à  partir 
de  maintenant  — l'époque  que  vous  croirez  la  plus  favorable 
pour  que  toutes  vos  ouailles  puissent  être  présentes  aux  exer- 
cices religieux  de  ce  Triduum  et  aux  prédications  qui  y  seront 
faites. 

II 


Pour  répondre  au  désir  de  bon  nombre  de  curés,  je  vous 
communique  dès  à  présent  l'Itinéraire  de  ma  visite  pastorale 
de  1906. 

Vous  voudrez  bien  tenir  vos  comptes  de  Fabrique,  vos  regis- 
tres paroissiaux,  toutes  vos  affaires  d'église  dans  un  ordre  par- 
fait. Exigez  autant  que  possible  que  les  arrérages  dus  à  la 
Fabrique  soient  payés.  Faites  aux  enfants  le  catéchisme  pré- 
paratoire à  la  confirmation,  ainsi  que  les  prières  prescrites  ces 
années  dernières  avant  la  visite  pastorale.  Exhortez  fortement 
vos  paroissiens  à  s'approcher  des  sacrements  durant  la  visite 
et  à  communier  en  même  temps  que  leurs  enfants,  selon  le 
vœu  exprimé  par  N.  S.  P.  le  Pape  Pie  X  et  consigné  dans  ma. 
dernière  circulaire, 


—  7  — 

III 

liR  règlement  du  Carême  pour  1900  sera  le  même  que  celui 
(le  l'année  dernière.  Kn  vertu  d'un  Induit  spécial  du  Saint 
Siège  en  date  du  27  janvier  190;{  : 

1"  Il  est  permis  de  faire  gras  chacun  des  dimanches  du  Carê- 
me à  tous  les  repas. 

2"  Il  est  permis  de  faire  gras  tous  les  lundis,  mardis  et  jeu- 
dis, sans  excepter  ceux  de  la  semaine  sainte,  et  Ions  les  same- 
dis, excepté  celui  de  la  semaine  des  Quatre-Temps  et  le  samedi 
sr.;(it  ;  mais  dans  ces  jours  il  ne  sera  permis  de  faire  gras  (jii'à 
un  seul  repas,  dans  kviuel  il  est  interdit  de  faire  usage  du  pois- 
son. 

3*  Tous  les  mercredis  et  vendredis  du  Carême  sont  des  jours 
d'abstinence  à  tous  les  repas. 

4°  Le  jeûne  reste  obligatoire  pour  chacun  des  jours  du 
Carême,  excepté  les  dimanches. 

Pour  compenser  cette  faveur  du  Saint-Siège  qui  veut  bien 
adoucir  la  loi  de  rEglise,les  fidèles  devront  faire  une  aumô- 
ne. En  conséquence,  il  y  aura  dans  chaque  église  ou  chapelle 
publique  de  ce  diocèse  un  tronc  spécial  que  MM.  les  curés  au- 
ront soin  de  faire  placer  et  d'indiquer  aux  paroissiens  pour 
recevoir  les  aumônes  du  Carême.  Ces  aumônes  seront  trans- 
mises au  Procureur  de  l'Archevêché  immédiatement  après 
Pâques  pour  être  employées  aux  œuvres  de  charité  du  diocèse, 
au  choix  de  l'Ordinaire. 

Agréez,  bien  chers  Collaborateurs,  l'assurance  de  mon  dé- 
vouement bien  sincère  en  N.  S. 


f  Louis-NAZAmE,  Arch.  de  Québec. 

P.-S.  —  M.  Erimond  Rousseau  a  publié  un  excellent  ouvrage 
intitulé  «  AU;  ,.'■  et  alcoolisme.»  Je  vous  le  recommande  ;  il 
pourra  vous  être  utile  dans  la  campagne  à  faire  contre  l'ivro- 
gnerie. En  vente  chez  J.-P.  Garneau,  libraire,  6,  rue  de  la 
Fabrique,  Québec.  Prix  :  50  cents. 


m 


—  9  — 


N°  40 
LETTRE  PASTORALE 

BT 

MANDEMENT 

DK 

Monseigneur  Louis-Nazaihe  Bégin,  Archevêque  de  Quéhec, 

AU  SUJET  DE  L,'aI.C00M8ME  ET  DES  MOYENS  A  PP".NDHE  POUR 
EN  ARRÊTER  LES  PROGRÈS. 


:'\ 


LOUIS  NAZAIRK  BÉGIN,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Siège 

APOSTOLIQUE,  ARCHEVÊQUE  DE  QuÉBEC. 

Au  clergé  séculier  et  rénulier^  aux  communautés  religieuses  et  à 
tous  les  fidèles  de  Varchidioc'ese  de  Québec^  Salut  et  Bénédiction  en 
Notre  Seigneur. 

Nos  Très  Ghers'Fii'res, 


Il  y  a  déjà  plus  d'un  demi-siècle,  des  prôlres  zélés,  des 
hommes  de  Dieu,  coiistalaiit  avec  un  profond  chagrin  les  désor- 
dres el  les  ruuies  causés  par  l'ivrognerie  dans  notre  pays,  se 
firent  les  apôtres  de  la  Tempérance  de  la  Croix.  Encouragés, 
bénis  par  leur  archevêque,   ils  se  mirent  à  l'œuvre  avec  une 


—  10  — 

ardeur  qui  n'était  égalée  que  par  leur  indomptable  persévérance, 
ayant  à  cœur  de  remédier  aux  maux  trùs  graves  que  l'alcoolis- 
me engendrailau  milieu  de  nos  populations.  Sanssehisser  ar- 
rêter par  les  fatigues  d'un  si  pénible  apostolat,  non  plus  que  par 
les  obstacles  que  l'enfer  ne  manqua  pas  de  leur  susciter  on  les 
vit  aller  de  paroisse  en  paroisse,  prêchant  sans  relâche,  dénon- 
çant l'ennemi,  signalant  les  désastreuses  conséquences  du  tlean, 
s'élevanl  avec  éloquence  et  tonnantconlre  l'ivrognerie,  inspi- 
rant à  tous  leurs  auditeurs  une  horreur  profonde  pour  ce  vioe 
dégradant,  en  même  temps  que  le  courage  de  renoncer  a  une 
habitude  mauvaise,  à  une  passion  invétérée  et  toujours  tyran- 
nique. 

On   ne   saura       vssez   redire  et   publier  partout    le    bien 
immense  q.ieflrt..  ces  missionnaires  de  la  Tempérance,  ces 
hommes  au  cœur  vraiment  apostolique,  tout  dévoués  au  salut 
de  leurs  frères.  Qui,  parmi  les  anciens,  ne  se  rappelle  avec  un 
iudicible   bonheur  mêlé  d'une   affectueuse  et  reconnaissante 
admiration,  la  parole  chaude  et  vibrante  des  Quertier,  des 
MaiUoux  et  autres,  le  tableau  saisissant  qu'ils   faisaient  du 
mari  ivrogne,  de  sa  pauvre  femme   et  de  ses  petits  enfants! 
Leur  mémoire  est  restée  et  sera  toujours  en  bénédiction  parmi 
nous.  Le  bien  qu'ils  ont  fait  dans  les  familles,  dans  les  pa- 
roisses  n'est  connu  que  de  Dieu  seul  et  n'a  eu  qu'au  Giel  sa 
iusle  récompense.  Mais  qu'on  se  rappelle  seulement  nos  popu- 
lations se  pressant  au  pied  de  la  chaire  de  vérité,  recueillant 
avec  avidité  et  respect  les  éloquentes  instructions  des  mission- 
naires et,  poussées  par  la  grâce  divine,  juraul  au  Dieu  du   ta- 
bernacle  d'être  fidèles  jusqu'à  la  mort  aux  saints  engagements 
exigés  dans  la  Société  de  Tempérance. 

Quelle  joie,  quelle  consolation  pour  l'âme  des  pasteurs  et 
pour  le  Cœur  si  miséricordieux  de  Notre  Seigneur  Jésus-Christ  1 
La  sobriété  ramenait  la  paix  dans  les  consciences,  l'aisance  et 
le  bonheur  dans  les  familles;  le  dimanche  était  mieux  sancti- 
fié-  les  faux  plaisirs  du  monde  faisaient  place  a  d  honnêtes 
amusements;  les  devoirs  d'état  étaient  mieux  remplis  et  nos 
concitoyens  s'appliquaient  à  se  montrer  vrais  catholiques 
dans  la  vie  publique  comme  dans  la  vie  privée  :  c'était  une  ère 
nouvelle  qui  s'ouvrait  pour  notre  pays. 


11 


Malhenreiisemeiit,  celte  vie  chrétienne  de  nos  popiil.itions^ 
ces  joies  pures  et  sereines  de  la  famille  ont  été,  avec  le  temps 
et  avec  de  plus  amples  ressources  matérielles,  notablement 
altérées  et  compromises.  Le  démon  de  l'ivrognerie  qui  avait 
subi  de  si  rudes  défaites,  n'a  pas  cessé  de  rôder  au  milieu  du 
troupeau,  cherchant  à  faire  des  victimes. 

C'est  avec  chagrin  que  nous  le  constatons,  Nos  Très  Chers 
Frères,  l'alcoolisme,  semblable  à  une  maladie  contagieuse,  se 
propage  et  pénètre  partout  ;  il  étend  ses  ravages  à  toutes  les 
classes  de  la  société;  il  va  devenir,  si  nous  n'y  portons  bientôt 
remède,  un  véritable  fléau  national.  Les  buvettes  se  multiplient 
soit  à  l'insu  de  la  loi,  soit  sous  le  couvert  de  la  légalité  ;  par  un 
commerce  croissant,  par  un  colportage  de  plus  en  plus  actif,  le 
flot  dns  liqueurs  alcooliques  envahit  nos  campagnes  et  y  dépo- 
se, avec  le  germe  de  l'ivrognerie,  la  semence  de  tons  les  vices 
et  de  tous  les  malheurs. 

C'est  i_)0;îr  endiguer  ce  floi  débordant  que  Nous  venons  au- 
jourd'hui élevei-  la  voix,  signaler  à  nos  diocésains  les  maux 
sans  nombre  dont  ""-Icoolisme  est  la  source  et  proposer,  en 
môme  temps,  les  mc_,  .!s  les  plus  efficaces  de  faire  triompher 
parmi  nous  la  cause  sacrée  du  bien  et  de  la  tempérance  chré- 
tienne. 

Nous  ne  Nous  attarderons  p;is  à  rappeler  toutes  les  condam- 
nations dont  les  divines  lîcritures,  sous  la  dictée  de  l'Esprit- 
Saint  lui-même,  ont  frappé  les  buveurs  :  ces  citations  seraient 
trop  longues.  Qu'il  nous  suffise  de  reproduire  ces  paroles  for- 
midables du  prophète  Isaïe  (vui,  22, '25)  :  «Malheur  à  vous  qui 
êtes  puissants  à  boire  le  vin  et  mettez  votre  force  à  remplir 
vos  coupes  de  mélanges  enivrants  !...  La  fureur  du  Seigneur 
s'est  allumée  contre  son  peuple,  et  il  a  étendu  sa  main  sur  lui, 
et  il  l'a  frappé,  et  les  montagnes  ont  été  ébranlées,  et  les  cada- 
vres ontété  jetés  comme  de  l'ordure  au  milieu  des  places  publi- 
ques»; et  celles  de  l'apôtre  saint  Paul  qui  nous  enseigne  que 
«ni  les  fornicateurs...  ni  les  adultères...  ni  les  ivrognes...  ne 
posséderont  le  royaume  des  cieu.x  ii(i  Con.  vi,  9-10).  Le  vice  de 
l'ivrognerie  provoque  donc  les  malédictions  e.t  la  colère  du  ciel. 

Cette  raison  seule,  Nos  Très  Chers  Frères,  devrait  nous 
mettre  en  garde  contre  une  passion  si  malheureuse  et  si  forte- 


—  12  — 


menl  condamnée  par  Dieu  lui-même.  Mais  bien  d'autres  motifs 
s'unissent  aux  oracles  divins  pour  nous  en  détourner. 

Il  n'est  pas  besoin,  sans  doute,  do  subtiles  considérations 
pour  vous  faire  comprendre  toutes  les  misères  tant  physiques 
que  morales  dont  le  buveur  est  le  premier  la  victime. 

L'alcool  s'attaque  au  corps,  à  l'organisme  humain  dont  il 
brise  graduellement  les  ressorts,  dont  il  décompose  peu  à  peu 
les  éléments  si  sagement  adaptés  par  le  Créateur  aux  diverses 
fonctions  de  la  vie.  De  l'aveu  des  médecins  les  plus  experts,  il 
joue,  dans  l'abus  et  même  dans  l'usage  modéré  qu'on  en  fait^ 
le  rôle  néfaste  de  poison.  Son  action  pourra  être  plus  ou  moins 
lente,  plus  ou  moins  sensible,  selon  la  ([ualité  des  spiritueux 
que  l'on  boit  ot  la  nature  des  tempéraments  qui  en  subissent 
l'influence.  Mais  celle  influence  est  certaine  :  l'empoisonne- 
ment et  la  dégénérescence  eu  sont  les  suites  à  peu  près  inévi- 
tables. 

Et  comme  il  existe  entre  le  corps  et  l'âme  un  lien  étroit,  une 
correspondance  mutuelle,  l'action  dissolvante  de  l'alcool  sur 
les  principaux  organes  de  la  vie,  en  parliculier  sur  le  cœur  et 
sur  le  cerveau,  ne  tarde  pas  à  atteindre,  au  moins  indirecte- 
ment, les  plus  nobles  facultés  de  l'âme.  C'est  un  fait  trop  sou- 
vent, trop  douloureusemerît  constaté  q\ie  les  vapeurs  alcooli- 
ques obscurcissent  l'intelligence,  dépriment  la  mentalité  du 
buveur.  Sa  mémoire  s'alourdit,  son  jugement  se  fausse,  son 
esprit,  comme  matérialisé,  rampe  au  niveau  des  intérêts  les 
plus  bas  et  des  choses  les  plus  grossières.  nL'homrne,  nous  dit 
le  Psalmiste,  tandis  qu'il  était  élevé  en  honneur,  ne  l'a  point  com- 
pris :  il  a  été  comparé  aux  bêtes  qui  nont  aucune  raison,  et  il  leur 
est  devenu  semblable  »  (Ps,  XLvni.  13). 

Hélas!  que  de  beaux  talents  éteints  dans  leur  germe,  que- 
de  carrières  brisées,  que  d'espérances  anéanties  par  celte  pas- 
sion funeste  de  l'intempérance  ! 

En  môme  temps  que  l'intelligence  du  buveur  baisse  et  s'effa- 
ce, son  cœur  s'émousse,  sa  volonté  s'affaiblit  et  finit  par  perdre 
toute  énergie  pour  le  bien.  Sous  le  coup  d'une  impression  vive, 
d'une  puissante  exhortation  ou  d'une  inspiration  soudaine  de 
iu  grâce,  elle  essaiera  parfois  de  se  ressaisir,  elle    formera  les 


—  la- 


pins belles,  les  plus  généreuses  résolutions,  mais  ce  sera  soit- 
ven*  1-  glisser  de  nouveau  dans  l'ornière  du  vice  el  pour 
retoï/.  .  bientôt  sons  le  joug  d'une  habitude  désormais  triom- 
phante. 

Quand  on  ne  sait  plus  vouloir,  comment  pourrait-on  servir- 
Dieu  dans  la  générosité  de  la  foi  el  la  fidélité  à  ses  devoirs? 
Les  splendeurs  du  culte,  les  cérémonies  pieuses,  les  oflice* 
paroissiaux,  n'ont  plus  rien  qui  émeuve  l'âme  d'un  ivrogne 
assujetti  à  ses  sens  el  dominé  par  la  tyraïuiie  de  la  passion.  Il 
s'éloigne  de  l'église  où  son  cœur,  maintenant  blasé  et  endurci, 
goûtait  les  joies  pures;  il  néghge  le  grand  devoir  de  la  prière 
et  les  autres  pratiques  chrétiennes,  en  particulier  la  réception 
des  sacrements  dont  il  se  rend  de  plus  en  plus  indigne,  et  qui 
seuls  pourtant,  par  l'action  toute-puissante  de  Dieu,  pourraient 
encore  rompre  la  chaîne  do  son  honteux  esclavage. 

Privé  des  secours  de  la  religion,  en  proie  à  toutes  les  tenta- 
tions du  démon  et  à  toutes  les  séductions  du  péché,  l'ivrogne 
roule  de  faute  eu  faute,  d'abîme  en  abîme,  et  à  moins  d'un 
miracle  éclatant  de  la  miséricorde  divine,  il  ne  pourra  échapper 
à  une  mort  ignominieuse  et  au  triste  sort  d'aoe  damnation 
éternelle. 

Ce  tableau  est  sombre.  Nos  Très  Chers  Frères,  mais  manque- 
t-il  de  vérité  1  Et  ne  s'assombrit-il  pas  davantage,  lorsque  l'on 
considère  tous  les  malheurs  domesti(]:ues  et  sociaux  dont 
l'alcoolisme  est  la  cause  ? 

Vous  avez  vous-mêmes  connu  de  ces  malheureuses  victimes 
de  l'intempérance  qui  abreuvent  d'amertume  et  plongent  dans 
la  misère,  dans  la  honte  et  le  désespoir,  leurs  vieux  parents, 
leurs  femmes  et  leurs  enfants;  qui  vont  dépenser  à  l'auberge 
avec  de  mauvais  amis  le  bien  qni  leur  avait  été  légué  ou  qu'ils 
avaient  acquis  en  des  jours  meilleurs;  qui  traînent  dans  la 
bon:  une  existence  avilie  et  déshonorée.  Ces  buveurs  obstinés 
finissent  par  n'avoir  ni  cœur  ni  honneur.  Sons  l'effort  de  la 
passion,  les  liens  de  la  famille  se  sont  brisés,  l'estime,  l'amour, 
le  dévouement,  toutes  ces  choses  saintes  qui  faisaient  le  bon- 
heur des  époux  ont  sombré  dans  le  naufrage  le  plus  lamenta- 
ble. 


—  14  — 

Pour  mieux  connaître  les  désastres  causés  par  l'abus  des^ 
liqueurs  enivrantes,  allez  visiter  quelqu'une  de  ces  familles  où 
l'ivrognerie  est  entrée  et  règne  en  souveraine  :  interrogez  ces 
femmes  désolées  dont  la  vie  se  passe  dans  la  crainte,  dans  le» 
larmes,  dans  les  sonfTrances  du  plus  cruel  martyre  ;  voyez  ces- 
pauvres  enfants  maltraités  par  leur  père,  dégradés  par  la  con- 
tagion du  vice  et  portant  au  front  le  stigmate  flétrissant,  la 
tare  alcoolique  qui  les  destine  à  la  débauche,  au  crime,  à  la 
démence.  Est-il  sur  terre  un  spectacle  plus  propre  à  émouvoir^ 
à  exciter  la  pitié?  Ces  victimes  innocentes  vous  diront  que  leur 
état  si  misérable  a  eu  son  principe  dans  l'imprudence  d'abord,, 
puis  dans  l'ivrognerie  hautement  affichée  de  celui  qui,  par 
nature,  par  affection,  par  inclination,  devait  leur  donner,  avea 
le  pain  matériel,  l'exemple  de  l'attachement  au  devoir  et  de  la 
pratique  de  la  vertu.  —  Au  lieu  d'édifier  par  de  tels  exemples, 
l'ivrogne  compromet,  détruit  et  foule  aux  pieds  l'honneur  de 
sa  femme  et  de  ses  enfants. 

Si  maintenant  vous  pénétrez  dans  les  prisons  et  les  péniten- 
ciers, vous  trouverez— d'après  le  témoignage  des  personnes 
les  mieux  renseignées  —  que  l'abus  des  boissons  alcooliques  a 
été  la  cause  principale  des  crimes  et  des  délits  perpétrés  par 
au  moins  les  trois  quarts  des  malheureux  prisonniers. 

L'un  des  châtiments  infligés  dès  ici-bas  à  l'alcoolisme, 
c'est  qu'il  empoisonne  les  sources  de  la  vie  et  prépare,  pour 
le  malheur  de  la  société,  des  générations  d'êtres  maladifs,  ra- 
chitiques,  déséquilibrés  ou  idiots.  Les  statistiques  démontrent 
qu'un  très  grand  nombre  d'enfants,  issus  de  parents  alcooli- 
ques, meurent  à  la  fleur  de  l'âge  ou  ne  survivent  que  pour 
grossir  la  foule  des  infirmes  et  des  miséreux.  Elles  démon- 
trent encore,  avec  une  triste  éloquence  que  nos  asiles  d'aliénés 
se  peuplent,  en  partie,  de  ces  fruits  avortés  d'une  passion  qui, 
en  attaquant  et  entamant  la  racine  même  de  l'arbre  humain., 
flétrit  et  anéantit  les  floraisons  les  plus  belles  et  les  plus  vigou- 
reuses. 

C'est  ainsi.  Nos  Très  Chers  Frères,  — il  faut  le  dire  et  le 
redire  bien  haut  — c'est  ainsi  qu'une  race  s'abâtardit  et  s'ache- 
mine vers  la  déchéance  :  c'est  ainsi  qu'un  peuple  se  fait  lui- 
môme  l'artisan  aveugle  et  conscient  de  sa  décadence  et  de  sa 
ruine. 


—  15  — 

N'est-il  pas  temps  de  jeter  le  cri  d'alarme,  de  répéter  et  de 
faire  retentir  à  toutes  les  oreilles  ces  paroles  de  la  Sagesse: 
((  L'ivrognerie  produit  la  colère  et  l^enportement  :  elle  est  l'amertu- 
me de  rame  ;  elle  inspire  l'audace ,  elle  fait  tomber  l'insensé  ;  elle 
est  la  cause  de  grandes  ruines»  (Eccli.  xxxi,  33-40)  —  a  Ne  vous 
laissez  pas  aller  aux  excès  du  vin,  d'où  nail  la  lua;ure  »  (Eph.  v. 
18)?  N'importe-t-il  pas  de  secouer  partout  l'opinion  endor- 
mie, de  liguer  tons  les  hommes  sobres  et  honnêtes  dans  la 
lutte  contre  l'ivrognerie,  de  signaler  aux  imprudents,  aux  ir- 
réfléchis recueil  sur  lequel  ils  iront  faire  naufrage,  de  faire 
descendre,  si  c'est  possible,  dans  l'âme  des  coupables  des  sen- 
timents de  foi  et  de  repentir  ï 

On  allègue,  nous  le  savons,  en  faveur  de  l'usage  et  de  la 
vente  des  liqueurs  fortes,  des  raisons  spécieuses  qui  ont  parfois 
égaré  les  consciences  les  plus  droites. 

Les  uns  disent  :  «  Nous  avons  besoin  d'user  de  ces  boissons 
pour  prévenir  les  maladies,  pour  fortifier  notre  santé,  pour 
nous  soutenir  dans  le  travail  pénible  de  chaque  jour  et  pour 
résister  plus  allègrement  à  la  fatigue.  » 

Ces  raisons,  Nos  Très  Chers  Frères,  à  la  lumière  de  l'expé- 
rience et  au  jugement  delà  science  médicale,  n'ont  aucune 
valeur.  Il  est  prouvé  que,  si  l'alcool  peut  parfois  servir  de  re- 
mède, il  ne  saurait  être  considéré  comme  un  aliment  (1)  ;  que 
s'il  peut  produire  une  excitation  factice  et  donner  l'illusion  de 
la  force,  il  ne  saurait  engendrer  la  force  elle-même,  ni  soutenir 
la  santé.  Il  est  prouvé  que,  dans  la  concurrence  du  travail  m.a- 
nuel,  les  abstinents  se  montrent  plus  résistants  que  les  buveurs 
et  capables  d'un  labeur  plus  intense  et  plus  continu  (2). 

D'autres  nous  disent:  «  N'est-il  pas  légitime  d'animer  nos 
fêtes,  d'égayer  nos  réunions  amicales  par  un  usage  modéré  de 
boissons  où  l'homme  trouve  la  joie  et  le  soulagement  à  ses 
travaux  ?  » 

L'alcool,  Nos  Très  Chers  Frères,  n'est  nullement  nécessaire 
au  bonheur  de  l'homme,  aux  jouissances  honnêtes  qu'il  lui  esl 

(1).   Un  fléau  social;  l'alcoolisme,  par  le  Dr  Legrain,  pp.  20-22. 
(2).  La  boisson  dans  nos  mnura,  par  Aug.  Forel,  p.  7. 


I 


—  16  — 

permis  de  rechercher  et  de  s'octroyer.  Dans  notre  pays,  grâce 
V  Dieu,  et  en  particulier  dans  notre  archidiocèse,  il  ne  manque 
p  s  de  familles  chrétiennes  où  régnent  la  joie,  le  contentement, 
les  plaisirs  purs  et  qui  savent  puiser  ailleurs  qu'aux  sources 
alcooli(iues  des  biens  si  précieux.  Ne  peut-on  pas,  autrement 
qu'en  buvant  et  en  faisant  boire,  se  montrer  gai  et  affable  et 
témoigner  à  ses  amis  l'estime  qu'on  a  pour  eux?  Les  devoirs 
sociau'x  exigent-ils  qu'on  serve  à  ses  hôtes,  ne  fût-ce  qu'en 
faible  quantité,  ce  qui  est,  non  pas  une  nourriture,  mais  du 
poison  ? 

L'usage  modéré,  quand  il  s'agit  de  boissons  enivrantes  pour 
lesquelles  l'homme  éprouve  un  si  vif  penchant,  est  tellement 
voisin  de  l'abus  que,  dans  la  pratique,  il  semble  parfois  difficile 
de  distinguer  l'un  de  l'autre.   Que  de  buveurs  assidus,  que 
d'ivrognes  bien  caractérisés  ne  se  sont  d'abord  engagés  dans 
celte  voie  périlleuse  de  l'alcoolisme  qu'en  prenant  en  assez  petite 
quantité  des  boissons  apparemment  inoffensives!  Sans  inten- 
tion mauvaise  et  pour  plaire  à  des  amis,  ils  sont  entrés  avec 
eux  flans  un  débit  de  liqueurs  enivrantes  ;    ils  ont  commencé 
par  boire  modérément  peut-être  à  la  coupe  enchanteresse  du 
plaisir  ;  puis,  l'habitude  naissant  des  actes  répétés,  lentement, 
inconsciemment,  ils' ont  contracté  la  hideuse  et  tyrannique 
passion  qui  les  ruine.  C'est  l'histoire  de  la  plupart  des  ivrognes  : 
ils  confessent  en  toute  sincérité  qu'ils  sont  devenus  alcoolises 
petit  à  petit  et  presque  sans  s'en  apercevoir. 

D'autres  enfin,  pour  légitimer  la  vente  des  spiritueux  et  le 
grand  nombre  des  buvettes,  font  appel  à  des  raisons  économi- 
ques, telles  que  le  progrès  de  l'industrie  et  les  exigences  du 
commerce. 

Ces  raisons.  Nos  Très  Ghers  Frères,  on  les  invoquait  pour 
justifier  la  traite  de  l'eau-de-vie  avec  les  sauvages  dès  les 
premiers  temps  de  la  colonie,  et,  dès  lors  aMSsi,  l'illustre  fon- 
dateur de  l'Eglise  de  Québec,  le  Vénérable  Monseigneur  de 
Laval,  en  faisait  justice,  vous  savez  avec  quelle  rigueur. 

Nous  souhaitons  assurément  que  l'industrie  progresse,  que 
le  commerce  se  développe  en  notre  pays.  Mais  encore  faut-il 
que  cet  essor  de  la  richesse  publique  n'enlève  rien  aux  intérêts 


—  17  — 

supérieurs  de  la  moral?  iudividuelle  et  sociale.  Serait-il  sage 
de  sacrifier  à  la  fortune  d'un  certain  nombre  d'industriels  et 
de  néf,^ociants  le  bien  spirituel  et  môme  matériel  de  milliers  de 
familles,  d'innombrables  chrétiens?  Serait-il  raisonnable  de 
compromettre  pour  un  intérêt  particulier  d'un  ordre  bien 
secondaire,  la  réputation  de  tout  un  peuple,  l'avenir  de  toute 
une  race  ? 

Et  si  l'on  veut  se  placer  sur  le  seul  terrain  pécuniaire,  qui 
pourrait  assurer  que  les  fortunes  acquises  par  la  vente  des 
boissons  enivrantes  reposent  sur  un  fondement  solide?  N'y  a- 
t-il  pas  une  foule  d'exemples  frappants  du  contraire?  Qui, 
d'autre  part,  ne  constate  avec  tristesse  que  les  débits  de  bois- 
sons sont  très  souvent  la  cause  principale  de  la  misère  du 
pauvre,  de  la  ruine  de  l'ouvrier,  de  la  destruction  de  l'épargne 
populaire  ? 

Toutes  ces  considérations,  Nos  Très  Ghers  Frères,  Nous  ont 
convaincu  depuis  longtemps  et  doivent  vous  convaincre  vous- 
mêmes  qu'on  ne  saurait  trop  faire  pour  enrayer  le  mal  causé 
par  les  progrès  de  l'alcoolisme.  Il  est  grand  temps  que  la 
conscience  publique  se  réveille,  que  le  peupla  canadien  com- 
prenne les  dangers  qui  le  menacent,  et  que  tous  les  citoyens, 
soucieux  de  l'honneur  de  leurs  familles  et  de  la  grandeur  de 
leur  pays,  se  lignent  dans  un  commun  effort  contre  l'ennemi 
commun,  l'ivrognerie. 

L'Eglise,  gardienne  de  la  morale  et  toujours  dévcuée  aux 
vrais  intérêts  du  peuple,  veut  donner  le  branle  à  ceite  croisade 
régénératrice.  Déjà,  depuis  quelques  années,  l'excellente 
Ligue  du  Sacré-Cœur,  établie  par  le  zèle  des  HR.  PP. 
Jésuites  dans  la  plupart  des  paroisses  de  ce  diocèse,  a  pro- 
duit les  plus  heureux  fruits.  Nous  désirons  que  cette 
action  salutaire  s'étende  partout  et  que  la  cause  de  la 
tempérance  rallie  autour  d'elle  toutes  les  classes  de  citoyens. 
Une  campagne  va  s'organiser  sous  l'étendard  béni  de 
la  Croix  qui,  il  y  a  un  demi-siècle,  remporta  sur  le  démon  de 
l'ivrognerie  de  si  éclatantes  victoires,  et  de  laquelle  nous 
devons  encore  espérer  le  triomphe  de  la  sainte  vertu  de  tem- 
pérance. 


—  18  — 

S'il  arrivait,  Nos  Très  Chers  Frères,  qu'une  de  ces  épidémies 
dont  le  nom  seul  rép.ind  la  terreur,  menaçât  d'envahir  nos 
contrées,  ne  verrait-on  pas  toutes  les  volontés,  toutes  les  éner- 
gies, toutes  les  autorités  s'unir  pour  fermer  la  porto  an  fléau 
tant  redouté  ?  L'alcoolisme,  nous  vous  l'avons  démontré,  cons- 
titue, par  les  misères  corporelles  et  spirituelles  qu'il  engendre, 
par  sa  funeste  action  héréditaire,  par  ses  conséquences  sociales, 
uii  fléau  plus  redoutable  que  tous  ceux  dont  les  médecins  et 
les  hygiénistes  se  préoccupent  à  si  bon  droit.  Tout  donc  nous 
fait  un  devoir  de  déclarera  l'alcool  et  aux  buvettes,  bien  trop 
nombreuses,  une  guerre  implacable.  Si  tous  les  citoyens  hon- 
nêtes, si  tous  les  homn)es  qui  ont  à  cœur  le  bonheur  des  fa- 
milles et  la  prospérité  de  notre  pays  veulent  bien,  comme 
Nous  l'espérons,  unir  leurs  etforts  dans  la  lutte  contre  l'ivro- 
gnerie, ils  feront  acte  de  vrais  cliréti(Mis,  de  vrais  patriotes  et 
remporteront  certainement  une  belle  (.'t  consolante  victoire. 

A  ces  causes,  et  le  Saint  Nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons- 
et  statuons  ce  (]ni  suit: 

1°  A  partir  du  jour  où  sera  lue  la  présente  Lettre  Pastorale, 
pendant  un  an,  dans  toutes  les  familles  du  diocèse,  on  est 
invité  à  reciter  chaque  soir,  à  la  suite  de  la  prière  commune, 
un  Pater  et  un  Ace  pour  le  succès  de.la  campagne  an ti-alcooli- 
que  qu(,'  Nous  inaugurons  présentement. 

2"  Des  prédicateurs,  spécialement  désignés  à  cet  effet,  par- 
courront nos  villes  et  nos  campagnes  pour  prêcher  partout  la 
tempérance  et  pour  y  rétablir  ou  y  organiser  sur  des  bases 
sohdes  la  Société  dite  de  la  Croix.  Nous  voulons  que  ces  apô- 
tres d'une  cause  qui  Nous  est  chère  soient  accueillis  avec  la 
plus  grande  faveur,  que  leur  parole  soit  écoutée  avec  attention 
et  que  leurs  conseils  soient  fidèlement  mis  en  pratique. 

3°  Nous  demandons  que,  sauf  le  cas  de  maladie, —ce  dont 
les  médecins  doivent  juger  en  conscience  —  l'on  s'abstienne 
totalement  de  toute  boisson  forte,  non  seulement  dans  les  an- 
berges  qu'il  faut  fuir,  mais  encore  au  sein  des  familles  et  dans 
la  réception  des  parents  et  des  amis. 

4°  Les  i-èglements  de  la  Société  de  Tempérance  de  ta  Croix,  que 
Nous  voulons  voir  s'établir  partout,  seront  basés  sur  ces  prin- 


—  19   - 

<'ipes.  C'est  notre  désir  —  et  aussi  notre  espoir  —  que  tous  les 
chrétiens  dignes  de  ce  nom  fassent  partie  de  cette  société  et  en 
observent  scrupuleusement  les  règles. 

5°  Les  curés  et  les  vicaires  dans  leurs  catéchismes,  les  insli- 
tuteurs  et  les  institutrices  dans  les  écoles,  les  directeurs  et  les 
professeurs  de  nos  collèges  et  de  notre  université  auront  soin 
d'instruire  les  enfants  et  les  jeunes  gens  des  bienfaits  de  la 
tempérance  et  des  suites  funestes  de  l'alcoolisme,  et  do  leur 
inspirer  une  horreur  profonde  de  l'ivrognerie. 

6»  Dans  une  question  qui  intéresse  à  un  si  haut  point  le 
bgi^n  de  la  morale  et  le  salut  de  la  société,  Nous  espérons  que 
to^^  les  pouvoirs  publics— et  Nous  le  leur  demandons  ins- 
tanjment  —  s'emploieront  à  seconder  efficacement  l'action  de 
l'Eglise;  que  les  municipalités  n'accorderont  de  licence  pour 
la  vente  des  boissons  que  dans  le  cas  de  stricte  nécessité,  qu'à 
des  personnes  d'une  parfaite  honorabilité,  i[ne  sur  perception 
de  droits  très  élevés,  et  que  les  vendeurs  sans  licence  seront 
poursuivis  et  punis  d'après  tontes  les  rigueurs  de  la  loi. 

7°  Au  nom  de  Dieu  et  pour  l'honneur  de  la  société  cana- 
dienne, Nous  supplions  tous  ceux  qui,  dans  une  élection  quel- 
conque, briguent  le  suffrage  populaire,  d'éviter  et  de  faire  évi- 
ter par  leurs  agents  toute  corruption  des  électeurs  au  moyen 
de  ces  boissons  alcooliques  dont  les  comtés  sont  parfois  litté- 
ralement inondés  et  qui  sèment  en  quelques  jours,  parmi  nos 
populations,  le  scandale,  les  plus  graves  désordres  et  la  ruine. 

Sera  la  présente  Lettre  Pastorale  lue  au  prône  de  toutes  les 
églises  paroissiales  et  chapelles  où  se  fait  l'office  divin,  et  en 
chapitre  dans  les  communautés  religieuses,  le  premier  diman- 
che  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
€t  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  22  janvier   1906. 

■*•  Louis-Nazaire,    arch.  de  Québec. 


Par  Mandement  de  Monseigneur. 

Lionel-St.  George  Lindsay,  ptre. 
Secrétaire 


le 
1)1 


21   — 


(No42)(') 
CIRCULAIRE  AU  CLERGE 


\    An'hevrclié  de  Québoc, 
\         15  mai  1006. 


I.   Décret  (le  11  S.  C.  du  Concile  sur  la  communion  fréquente  et  quotiilienne. 
II.  Décret  de  la  S.   C.  des  Indulgences  dispensant  de  la  confession  Jiebdo- 
niadairo. 

III.  Retraite  pastorale. 

IV.  Prédicateurs  de  la  Société  de  Tempérance. 

V.   La   Tempérance,  publication   mensuelle  dos   RR.    PP.    Franciscains  de 

Montréal. 
VI.  Oavrages  recommandés  :  Le , fléau  maçonnique  ;  Croire,  c'est  vivre. 
VII.   Monimient  Laval. 


Bien  chers  coUaboraUnirs, 


Vous  connaissez  déjà  le  décret  delà  S.  G.  du  Concile,  en  date 
du  21)  décembre  1905,  sur  la  communion  .fréquente  et  quoti- 
dienne :  il  a  été  publié  dans  toutes  les  revues  du  Canada  et  de 

(1)  Cette  circulaire  devant  porter  le  No  42,  on  est  prié  de  corriger  comme  suit 
le  chiffre  resi>ectif  des  deux  circulaires  précédentes,  qui  sont  les  premières  du 
nouveau  volume  :  au  lieu  de  39  et  40,  mettre  40  et  41. 


—  22  — 

l'fînrniM'.  Je  vous  1«  i'oiiiiiiiiiii(|ui'  aiiioiinriiiii  allii  i[\w.  vous 
pui«ti(,  /,  le  relire,  le  iiiéditt'i  et  vous  y  coiiroiiiier  dans  la 
conduite  des  àn»es  (|iii  vous  sont  (.'oiiHôes. 

I.c  zèle  adnut'f»l)l(' f|ue  vous  n'avez  jamais  cessé  de  déployer 
pour  amener  vos  fidèles  <\  la  sainte  table,  aussi  Iréiiuemment 
qui'  possible,  me  convainc  ipie  vous  s(Mf'z  heiirtuix  de  trouver 
dans  ce  déii**',  ;ip[)rouvé  par  N.  T.  S.  Tère  le  I'a[)e  Pie  X  une 
arme  puissaul  pour  trionqtluM-  des  iu!j:ligeiices  des  uns  et  des 
craintes  exagérées  des  autres,  fit;  vœu  et  la  doctrine  de  l'Kgli- 
se  sur  ce  sujet  si  lonj;teiups  discuté  de  la  connnunion  fréquente 
ne  sauraient  être  exprimés  avec  plus  de  clarté. 

Pour  entrer  f'ans  les  vues  du  Vicaire  de  Jésus-Christ,  les 
curés,,  les  conl'esseurs  et  h  s  prédicateurs  devront  exhorter 
souvent  et  avec  grand  zèle  le  peuple  chrétien  à  cette  h;.it<o  et 
salutaire  praliiiue. 

fies  supérieursde  communautés  religieuses  de  l'un  et  de  l'au- 
tre sexe  auront  soin  de  l'aire  lire  le  susdit  décret  en  langue 
vulgaire  chaque  année  pendant  l'octave  du  Saint-Sacrement. 

II 

Vous  serez  heureux  d'apprendre.égalemenl  que  Sa  Sainteté 
Pie  X  a  ratifié  un  décret  de  la  S.  G.  des  Indulgences,  eu  date 
du  li  lévrier  1900,  décret  par  lequel  il  accorde  la  faveur  de 
gagner  les  indulgences,  (jiudles  (ju'elles  soient,  sans  qu'on  soit 
obligé,  connue  ci-devant,  de  se  confesser  toutes  les  semaines. 

Cette  faveur  n'est  pas  accordée  à  tous  les  chrétiens,  mais 
seulement  aux  personnesqni  conuiinnient  habituellement  tous 
les  jours  ou  à  peu  près  tous  les  jours. 

III 


La  première  retraite  pastorale  commencera  dimanche  soir, 
le  12  août,  et  finira  samedi  matin,  le  18.  La  seconde  commen- 
cera lundi  après-midi,  le  27  et  finir;)  -îinioûi,  !e  1er  septembre. 

Tous  les  prêtres  de   l'archidic.       ,  .shms     xception,  doivent 


—  23  — 

«iiivre  lo8  i'xeroi>  "  complets  de  l'un  )i  !  l'aulre  retraite,  à 
moins  (1«5  raisons  graves  approuvées  ii.i.'  l'Ordinairr.  MM.  les 
curés  sont  priés  ^'assister,  autant  que  possiblf,  à  la  première, 
€l  MM.  les  vicaire»  à  la  seconde. 

L'examen  écu!  des  jeum  ;-  prêtres  aura  lieu  lundi  m  Uin.  le 
57,  à  8 «4   heures,  à  la  salie  des  cours  du  Grand  Sémuiaire 

IV 

Ou  pourra  s'adresser  aux  supérieurs  des  divers  Ordres  reli- 
gi(!ux  i>our  en  obtenir  des  prédicateurs  du  Triduum  de  la 
Société  de  Tempérance:  Hédemplorisles,  Capucins,  .lésuites, 
Missionnaires  du  Sacré-Cœur,  Dominicains,  Ohlals,  Francis- 
cains, guebjues  prètrc's  séculiers  veulent  bien  aussi  exercer  ce 
méritoire  apostolat,  (juand  leurs  occupations  le  leur  permet- 
tront: pour  les  avoir,  on  devra  s'adresser  à  l'Ordinaire. 

Vous  potirrez  vous  procurer,  au  secrétariat  do  l'Archovèché, 
des  Règlements  de  la  Société  de  Tempérance,  avec  fornnile  de 
rengagenu'Ut  (jne  l'on  [innid  en  devenant  membre.  11  est 
désirable  que  tous  ceux  (pii  entrent  dans  cette  Société  aient 
un  exemplaire  de  ce  Règlement,  afin  de  pouvoi  le  relire  et 
de   s'encourager  à  y  être  fidèles.  Prix  :  15  cents  1    cent. 


Les  Révérends  Pères  Franciscains  ont  commenc  •■  à  publier 
un  bidletin  mensuel  intitulé  la  Tempirance.  L  premier 
numéro  a  déjà  paru  et  est  fort  intéressant.  Mo  iseigneur 
"archevêque  de  Montréal  lui  donne  sa  haute  appr.  bation  et 
tout  l'encouragement  possible.  Je  suis  convaincu  sue  celte 
publication  est  destinée  à  faire  beaucoup  de  bien  ;  lie  sera 
comme  une  prédication  constante  pour  notre  peuple.  }■  on  plus 
vif  désir  est  de  la  voir  dans  toutes  nos  famille^.  Je  )rie,  en 
conséquence,  MM.  les  curés  de  la  répandre  autant  que  ossible 
au  milieu  de  leurs  paroissiens.  Prix  :  25  ceuts  par  aiiûée. 
S'adresser  au  R.  P.  Directeur  de  La  Tempérance,  0*  i,  rue 
Dorchester  ouest,  Moi:tréal. 


—  24  — 


VI 

Monsieur  l'abbé  Antoine  Huot,  prêtre  de  notre  diocèse  de* 
Québec,  vient  de  publier  Le  fléau  maçonnique^  ouvrage  ins- 
tructif, parfaitennent  documenté.  11  y  étudie  l'origine,  les 
doctrines  et  le  but  de  la  franc-maçonnerie;  il  fait  voir  claire- 
ment les  relations  (jui  existent  entre  elle  ^l  les  juifs.  Le  chapi- 
tre sur  la  franc-maçonnerie  américaine  et  la  conclusion  de 
l'ouvrage  méritent  l'attention  sérieuse  de  tous  les  lecteurs 
canadiens.  Il  est  important  de  se  prémunir  contre  les  infiltra- 
tions juives  et  maçonniques.  Il  vaut  mieux  prévenir  les- 
désastres  que  d'avoir  à  les  réparer. 

Le  distingué  conférencier  et  prédicateur,  le  R.  P.  Lalande^ 
S.  J,,  a  traduit  récemment  de  l'anglais  un  des  excellents  ouvra- 
ges de  l'illustre  évêque  de  Fall  River,  Monseigneur  W.  Stang.. 
Il  lui  a  donné  pour  titre  en  français  :  Croire^  c'est  vivre.  Je  ne- 
saurais  trop  vous  recommander  la  lecture  de  ce  petit  volume 
de  260  pages  qui  renferme  un  exposé  magistral  de  la  doctrine 
catholique  et  des  réponses  claires  et  précises  aux  objections  les- 
plus  en  vogue  de  nos  jours  contre  la  sainte  Eglise. 


VII 


Le  trente  avril  dernier,  M.  le  Président  du  Comité  du 
Monument  Laval  a  adressé  la  lettre  suivante  à  ceux  qui  n'ont 
pas  encore  souscrit  à  cette  œuvre  de  gloriflcation  du  fondateur 
de  l'Eglise  canadienne  : 


Monsieur, 

Malgré  les  deux  années  déjà  écoulées  depuis  que  notre 
comité  a  énoncé  le  projet  de  consacrer,  par  un  monument, 
digne  de  ses  vertus  et  de  son  œuvre  apostolique,  la  mémoire 
du  Vénérable  François  de  Montmorency-Laval,  vous  n'avez, 
pas,  j'en  ai  la  conviction,  perdu  de  vue  la  date,  maintenant 
assez  prochaine,  du  glorieux  anniversaire  qui,  plaise  à  Dieu, 
verra  la  réalisation  de  notre  commun  désir. 


—  25  — 

En  réponse  à  la  cordiale  invitation  qui  vous  sera  adressée 
dans  le  temps,  vous  tiendrez,  nous  aimons  à  le  croire,  à  honO' 
rer  par  l'envoi  de  quelques  représentants  des  fêtes  auxquelles 
l'Eglise  d'Amérique,  de  même  que  la  nationalité  canadienne- 
française,  est  particulièrement  intéressée. 

Eu  attendant  cet  heureux  jour,  vous  aimerez  sans  doute  à 
connaître  —  et  ce  désir  est  aussi  louable  que  légitime  —  ce 
qu'a  fait  le  comité  auquel  ont  été  confiées  la  préparation  et 
l'exécution  du  projet.  Voici  donc  en  quelques  mots  la  somme 
des  résultats  obtenus  jusqu'ici  : 

r  Le  site  du  futur  monument,  occupé  naguère  par  une 
agglomération  de  maisons  irrégulières  et  informes,  mainte- 
nant démolies,  mais  qui  obstruaient  la  vue  du  fleuve  et  mas- 
quaient les  beaux  édifices  environnants,  a  été,  grâce  à  la 
générosité  de  la  ville  de  Québec,  acheté  à  grands  frais  et  mis 
à  la  disposition  du  comité,  La  disparition  de  cet  obstacle  donne 
à  l'entrée  de  la  Haute-Ville  une  allure  à  la  fois  libre  et  majes- 
tueuse, et  contribue  à  mettre  en  relief  l'œuvre  d'art  qui  doit 
être  le  principal  ornement  de  cet  endroit  historique. 

2°  Sur  le  terrain  ainsi  déblayé  on  a  déjà  fait  exécuter  des 
travaux  préliminaires  considérables  dont  le  coût  s'élèvera  à 
plus  de  douze  mille  piastres.  Un  mur  d'enceinte  en  moellons 
de  granit,  surmonté  dans  son  pourtour  d'un  revêtement  eu 
pierre  de  taille,  entoure  l'emplacement  du  monument  et  le 
protège  contre  les  envahissements  de  la  rue.  Deux  séries  de 
gradins  conduisent  successivement  à  chacun  des  deux  pla- 
teaux superposés  qui  précèdent  la  base  proprement  dite  de  la 
statue.  Celle-ci  dominera  d'une  hauteur  de  soixante  pieds  le 
point  inférieur  de  la  muraille  d'enceinte. 

3°  Les  maquettes  de  la  statue,  dont  l'exécution  a  été  confiée 
dès  le  début  au  célèbre  sculpteur  canadien-français,  M.  Phi- 
lippe Hébert,  a  subi,  à  diverses  reprises,  la  critique  d'artistes 
compétents  au  Canada  et  en  France  où  le  bronze  doit  être 
coulé.  Au  dire  des  connaisseurs,  la  figure  et  la  pose  du  grand 
évoque,  le  groupe  accessoire,  les  bas-reliefs  et  toute  la  mise  en 
scène  sont  dignes  d'admiration. 


—  26  — 

4»  Enfin,  détail  non  moins  important  que  ceux  qui  précè- 
dent, le  comité  a  déjà  la  garantie  d'une  somme  de  8  33  000 
sur  les  S  50  000  qu'il  aura  à  débourser  pour  le  monument  et 
ses  accessoires  indispensables,  ainsi  que  pour  la  célébration 
des  fêtes  qui  devront  en  signaler  l'inauguration.  Dans  la 
somme  souscrite  sont -compris  les  dons  de  la  plupart  des  mem- 
bres de  l'épiscopat,  des  communautés  religieuses  et  du  clergé 
séculier  du  Canada  et  des  Etats-Unis  auxquels  un  appel  a  été 
fait.  On  y  compte  également  la  contribution  du  Gouverne- 
ment Fédéral,  des  fabriques,  des  associations  religieuses  et 
natio'iales,  d'un  certain  nombre  de  particuliers  et  des  enfants 
des  écoles  primaires  du  diocèse  de  Québec,  ainsi  que  des  fidèles 
de  quelques  autres  diocèses  de  la  Province. 

A  l'étape  où  eu  est  rendue  l'œuvre,  il  nous  importe  de 
savoir  si  nous  pouvons  sérieusement  compter  sur  la  somme 
de  S17  000  qu'il  reste  à  recueillir. 

Vous  rendriez  au  comité  du  monument  un  service  précieux 
pour  lequel  je  vous  devrai  toute  ma  reconnaissancp,  si  vous 
voulez  bien  me  faire  connaître  aussitôt  que  vous  le  trouverez 
convenable,  à  moins  que  vous  n'ayez  déjà  écrit  à  ce  sujet,  dans 
quelle  mesure  vous  vous  proposez  de  coopérera  la  réalisation 
de  l'œuvre  destinée  à  glorifier  le  vénérable  fondateur  de 
l'Eglise  du  Canada. 

Daignez  agréer,  Monsieur,  l'assurance  de  mon  entier  dé- 
vouement. 

(Signé)  L.P.  SiROis, 


En  conformité  à  ce  nouvel  appel  du  comité,  je  vous  prie  de 
faire  parvenir  au  plus  tôt  à  Monseigneur  Têtu,  Secrétaire-Tré- 
sorier du  comité,  le  montant  que  votre  fabrique  voudra  bien 
souscrire  à  l'œuvre  du  Monument  Laval.  C'est  une  œuvre  à  la- 
quelle toutes  les  paroisses  doivent  prendre  part  et  je  compte, 
que  pas  une  ne  voudra  rester  à  l'écart  dans  ce  mouvement  de 
reconnaissance  publique  à  la  mémoire  du  Vénérable  Monsei- 
gneur de  Laval. 


—  27  — 

Veuillez  ne  pas  oublier  de  prier  Dieu  tous  les  jours  pour  que 
la  Visite  pastorale  produïse  encore  cette  année  des  fruits  abon- 
dants de  salut. 


Agréez,  bien  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon  dé- 
vouement bien  sincère  en  N.  S. 


f  Louis-Nazaire,  Arch.  de  Québec. 


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DECRET 


De  la  Sacrée-Congrégation  du  Concile 


DE  LA  COMMUNION  QUOTIDIENNE 


Le  saint  Concile  de  Trente,  considérant  les  ineffables  trésors 
de  grAces  procurés  aux  chrétiens  par  la  réception  de  la  sainte 
Eucharistiej  s'exprime  ainsi:  (5ess.  22,  c/i.  G.)  :  «Le  saint  con- 
cile souhaiterait  qu'à  chaque  messe  les  fidèles  qui  y  assistent 
reçussent  l'Eucharistie  non  seulement  dans  une  communion 
de  désir  et  toute  spirituelle,  mais  encore  sacramen tellement.» 
Ces  paroles  montrent  assez  nettement  le  vœu  de  l'Eglise,  que 
tous  les  chrétiens  participent  chaque  jour  à  ce  festin  céleste, 
et  en   recueillent  des  effets  abondants  de  sanctification. 

Ce  vœu  correspond  au  désir  ardent  (jui  poussa  Notre  Sei- 
gneur à  instituer  ce  divin  sacrement.  Jésus-Christ,  en  effet, 
proclama,  a  diverses  reprises  et  en  termes  non  équivoques, 
l'obligation  de  manger  sa  chair  et  de  boire  son  sang,  surtout 
lorsqu'il  dit:  «C'est  ici  le  pain  descendu  du  ciel  ;  ce  n'est  pas 
comme  la  manne  que  vos  pères  ont  mangée,  après  quoi  ils 
sont  morts;  celui  qui  mange  ce  pain  vivra  éternellement» 
{S.  Jean,  vi,  59.).  Par  cette  comparaison  de  la  nourriture  des 
anges  avec  le  pain  et  la  manne,  les  disciples  pouvaient  sans 
peine  comprendre  que,  si  le  corps  a  besoin  chaque  jour  de 
pain  pour  se  nourrir  et  si  chaque  jour  les  Hébreux  dans  le 
désert  furent  nourris  de  la  manne,  de  même,  l'âme  chrétienne 
doit  pouvoir  se  fortifier  chaque  jour  en  mangeant  le  pain  du 
ciel.  En  outre,  lorsque  dans  l'oraison  dominicale  nous  de- 
mandons notre  pain  quotidien,  selon  la  presque  unanimité 
des  Pères  de  l'Eglise,  il  faut  entendre  par  là,  non  pas  lant  le 
pain  matériel,  aliment  du  corps,  que  le  pain  eucharistique 
dont  nous  avons  besoin  chaque  joui'. 


—  30  — 

Le  désir  de  Jésus-Christ  et  de  l'Eglise,  de  voir  tous  les  chré- 
tiens s'approcher  chacjue  jour  du  banquet  sacré,  tend  avant 
tout  à  ce  que  les  fidèles,  unis  à  Dieu  par  ce  sacrement  y  pren- 
nent des  forces  pour  apaiser  la  concupiscence,  effacer  les 
fautes  légères  qui  échappent  tons  les  jours,  et  éviter  les  péchés 
plus  graves  auxquels  est  exposée  la  fragilité  humaine,  plutôt 
qu'il  ne  cherche  à  procurer  à  Dieu  l'honneur  et  le  respect  aux- 
quels II  a  droit,  et  aux  communiants  le  prix  et  la  récompense 
de  leurs  vertus  (S.  Augustin,  Sermon  57  sur  S.  Mallh.^  de  l'Orai- 
son (/omtVi.,  n°  7.).  Do  là  vient  (jue  le  siùnt  Concile  de  Trente 
appela  l'Eucharistie  un  anlidole  qui  nous  délivre  des  fautes  quo- 
tidiennes et  des  péchés  mortels  {Sess.  13,  ch.  2.). 

Les  premiers  chrétiens,  comprenant  à  merveille  cette  volonté 
divine,  accouraient  tous  les  jours  à  cette  table  pour  y  puiser 
force  et  vie.  Ils  persévéraient  dans  la  doctrine  des  apôtres  et 
dans  la  communion  de  la  fraction  du  pain  (Actes  11^  42.).  Ce 
fut  encore  la  pratique  des  siècles  suivants,  au  grand  profit  de 
la  perfection  et  de  la  sainteté,  ainsi  que  nous  l'apprennent  les 
saints  Pères  et  les  écrivains  ecclésiastiques. 

Cependant  la  piété  diminuant  et  surtout  lorsque  la  peste 
janséniste  exerça  ses  ravages  de  toutes  [)arts,  on  se  mita  dis- 
cuter sur  les  dispositions  requises  pour  s'approcher  de  la  com- 
munion fré(]uente  et  quotidienne,  et  à  l'envi  on  réclama 
comme  nécessaires  des  conditions  pins  difficil(!s  les  unes  que 
les  auti'es.  De  ces  disputes,  il  résulta  (jne  très  peu  étaient 
jugés  dignes  de  recevoir  quotidieunemonl  la  sainte  Eu(;haristie, 
et  de  puiser  dans  ce  salutaire  sacrement  la  plénitude  de  ses 
elfets;  les  autres  fidèles  se  contentaient  de  la  recevoir  une  ou 
deux  l'ois  l'an,  ou  le  mois,  ou  tout  au  [)lus  une  fois  la  semiaine. 
Bien  plus,  la  sévérité  fut  poussée  an  point  qu'on  excluait  en 
masse  de  la  Table  sainte  certaines  classes,  <'onime  les  négo- 
ciants ou  les  personnes  engagées  dans  l'état  du  mariage. 

Quelques-uns,  toutefois,  tombèrent  dans  l'excès  opposé.  Ceux- 
ci.  jugeant  que  la  communion  ([uotidienne  était  prescrite  de 
droit  divin,  et  ne  voulant  laisser  passer  an<'un  jour  sans  co.a- 
mnnion,  conseillaient,  outre  le  cas  où   l'Eglise  la  refuse  d'or- 


—  31  — 


fl.;-| 


dinaire,  de  la  recevoir  mèine  le  Vendredi  Saint,  et  l'adminis- 
traient ainsi  contrairement  à  l'nsage  universel. 

Dans  ces  diverses  circonstances,  1j  Saint-Siège  ne  faillit  pas 
à  son  devoir.  D'abord,  par  le  décret  de  la  S.  Congrégation  du 
Concile,  Cutn  ad  aures,  du  12  février  1679,  approuvé  par  Inno- 
cent XI,  ces  erreurs  furent  condamnées  et  les  abus  réprimés, 
en  même  temps  qu'on  déclarait  admissibles  à  la  communion 
fréquente  toutes  les  classes  des  fidèles,  les  négociants  et  les 
gens  mariés  comme  les  autres,  chacun  suivant  sa  piété  et  l'avis 
de  son  confesseur.  Ensuite,  7  décembre  1600,  le  décret  Saiic- 
tissimus  Domimis  Noster,  du  Pape  Alexandre  VIII,  proscrivit  la 
proposition  de  Baïus  par  laquelle  un  très  pur  amour  de  Dieu, 
sans  aucun  mélange  de  défaut,  était  exigé  de  tous  ceux  qui 
voulaient  aller  à  la  sainte  Table. 

Néanmoins  le  virus  janséniste,  qui  avait  infecté  même  les 
bons  chrétiens  sous  prétexte  d'honneur  et  de  respect  envers 
l'Eucharistie,  n'a  pas  totalement  disparu.  Les  déclai'ations  du 
Saint-Siège  n'ont  pas  réussi  à  étouffer  la  discussion  au  sujet 
des  dispositions  requises  pour  fréquenter  convenablement  la 
sainte  communion  ;  d'où  il  est  arrivé  que  certains  théologiens, 
d'ailleurs  recomniandables,  enseignent  (jue  la  communion 
quotidienne  ne  peut  être  permise  aux  fidèles  que  rarement  et 
moyennant  plusieurs  conditions. 

11  s'est  rencontré  d'autre  part  bon  nombre  d'auteurs  savants 
et  pieux  qui  facilitent  une  pratique  si  salutaire  et  agréable  à 
Dieu,  et  enseignent,  appuyés  sur  l'autorité  des  Pères,  que 
l'Eglise  ne  demande  pas  plus  de  dispositions  pour  la  commu- 
nion quotidienne  (jiie  pour  celle  de  chaciue  semaine  ou  de 
chaque  mois,  mais  que  la  communion  quotidienne  produit  des 
fruits  bien  autrement  abondants  que  la  communion  hebdoma- 
daire ou  mensuelle. 

De  nos  jours,  ces  discussions  se  sont  renouvelées,  et  ont 
dégénéré  en  querelles  :  de  là  quelque  inquiétnde  pour  les 
confesseurs,  des  troubles  de  conscience  pour  les  fidèles,  et  un 
sérieux  dommage  pour  la  piété  et  la  ferveur  chrétienne.  Aussi 
des  hommes  éminents  et  des  pasteurs  d'âmes  ont-ils  instam- 


'-*: 


—  32  — 

meut  conjuré  Notre  Sainl-Pi're  lo  Pape  Pie  X  de  vouloir  bien, 
par  son  autorité  supivino,  ti'aiicluM- ci'lle  question  dos  dispo- 
sitions nécessaires  pour  recevoir  la  conmiuuion  (|uolidienne; 
afin  qu'uni;  prati((ne  aussi  salutaire  et  a<,'réable  à  Dieu,  loin 
de  devenir  plus  rare  parmi  les  fidèles,  ^'étende  plutôt  et  se 
propa^n-,  de  ur)s  Jouis  sui'tonl  où  la  reli^nou  et  la  foi  catholi- 
que sont  alla(iiiées  de  toutes  parts,  et  où  le  véiilahle  amour 
de  Dieu  et  l;i  vraie  piété  fout  trop  souvent  défaut.  Sa  Sainteté 
donc,  ayant  à  cdMii',  dans  sa  paternelle  sollicitude,  di'  voir  le 
l)eiipl('  clii-élien  s'ap[)r()cher  très  souvent  et  uu''me  cha([ue  jour 
du  divin  haii(|iiet,  et  jouir  d(!  ses  fruits  les  plus  ahondants,  a 
confié  à  nolr(!  Con^-^régalion  le  soin  d'examiner  et  d»;  définir 
la  question  pi'oposée. 

Kn  conséquence,  l;i  Sacrée  Congrépatiou  du  Concile,  danr. 
sa  réunion  plénière  du  Kl  décembre  i!l05,  n  examiné  c(,'tte 
all'iire  avec  le  plus  grand  soin,  et  après  avoir  mûrement  pesé 
les  raisons  pour  ou  contre,  a  résolu  de  faire  les  déclarations 
suivantes  : 

r  La  communion  fréquente  et  (inotidieiine,  étant  tout  à 
fait  conforme  aux  désirs  de  Notre-Seigneur  -lésiis-Clirist  et  de 
l'Eglise  catholi(nie,  doit,  être  accessible  ù  tons  les  fidèles  de 
n'importe  i|ii(,'lle  classe  ou  condition,  de  sorte  que  personne, 
pourvu  (jn'il  soit  eu  état  de  gi'ftce  et  s'ap[»roche  de  la  sainte 
Table  avec  une  intenliou  pieuse  et  droite,  n'en  puisse  être 
exclu. 

■2°  L'intention  liroile  consiste  en  ce  que  celui  qui  s'approche 
de  la  sainte  Table  n'y  aille  pas  pour  suivre  l'usage,  ni  par 
vanité  on  pour  des  motifs  humains,  mais  bien  pour  corres- 
pondre au  désir  de  Dieu,  lui  être  plus  étroitement  uni  par  la 
charité,  et,  à  l'aide  de  ce  divin  remède,  guérir  ses  infirmités 
et  corriger  ses  défauts. 


m 


;5°  Qnoi(iu'il  importe  tout  à  fait  que  ceux  (pii  font  la  corn- 
union  fréquente  et  (|uotidieiine  soient  exempts  de  péchés 
véniels,  au  moins  pleinement  délibérés,  et  d'alTectiou  à  ces 
mêmes  péchés,  il  suffît  néanmoins  (ju'ils  n'aient  aucun  péché 
mortel  sur  la  conscience,  et  qu'ils  se  proposent  de  n'en  jamais 


—  33  — 


commettre  {\  l'avenir;  s'ils  ont  ce  ferme  propos,  il  est  impos- 
sible que,  communiant  chiujue  jour,  ils  ne  se  dé/^^Uf^ent  pas 
peu  h  peu  de  leurs  péchés  même  véniels  et  de  toute  alTection 
à  ces  péchés, 

4°  Comme  les  sacrements  de  la  loi  nouvelle,  bien  qu'agissant 
exopnr  opcralo,  produisent  cependant  d'autant  plus  d'eQ'et  (jue 
les  dispositions  pour  les  recevoir  sont  meillennîs,  on  aura 
soin  de  fairt;  précéder  la  sainte  communion  d'une  pcé[)araliou 
sérieuse,  et  de  la  faire  suivre  d'une  convenable  action  de 
grâces,  selon  les  capacités,  la  condition  et  [g,  devoirs  de 
chaque  fidèle. 

5°  Pour  que  la  communion  fré(]iient(!  et  iiuotidieunc  se 
fasse  avec  plus  de  prudence  et  un  plus  gi'and  mérite,  le  confes- 
seur devra  être  consulté.  Les  confesseurs,  toutefois,  prendront 
gai'dede  n'éloignerde  la  communion  frétiuenteou  (juotidienne 
personne  qui  soit  en  état  de  grâce  et  s'en  approche  avec  une 
intention  droite. 

()"  Comme  il  est  évident  (jne,  par  la  réception  fréquente  et 
quotidienne  de  la  sainte  Eucharistie,  r\inion  avec  Jésus-Christ 
est  augmentée  et  la  vie  spirituelle  alimentée  plus  abondam- 
ment, que  l'âme  acquiert  des  vertus  plus  solides  et  que  le  gage 
du  bonheu  éternel  se  raffermit,  en  conséquence  les  curés, 
confesseurs,  prédicateurs  devront,  selon  l'enseignement  auto- 
risé du  Catéchisme  romain,  e.xhorler  fréquemment  et  avec 
grand  zèle  le  peuple  chrétien  à  une  aussi  pieuse  et  salutaire 
pratique. 

7"  La  communion  fréquente  et  quotidienne  sera  encouragée 
surtout  dans  les  instituts  religieux  de  tout  genre;  on  main- 
tient, cependant  à  leur  égard  le  décret  Quemadmodum  du  17 
décembre  1890,  porté  par  la  S,  Congrégation  des  Evoques  et 
Réguliers.  Elle  sera  en  grande  fa-'^ur  aussi  dans  les  sémi- 
naires de  clercs  qui  aspirent  au  .  /ice  de  l'autel:  de  môme 
encore  dans  tous  les  collèges  chrétiens  de  jeunes  gens. 

8°  S'il  se  trouve  des  instituts  à  vœux  solennels  ou  simples, 
dont  les  règles,  constilutiona  ou  calendriers  fixejit  et  imposent 
la  communion  à  certains  jours,  ces  indications  sont  regardées, 


ffl^^^ 


—  34  — 

non  comme  prêceptives,  mais  comme  purement  directives.  Le 
nombre  des  communions  prescrites  sera  cousUléré  comme  un 
mmimum  pour  la  piété  des  religieux.  Ils  pourront  donc  tou- 
jours, selon  les  règles  du  présent  décret,  être  admis  à  la  Table 
eucharistique  pins  fréciuemment  on  même  tons  les  jours.  Et, 
afin  «ine  tous  les  religieux  de  l'im  on  l'autre  sexe  soient  à 
même  de  coiinailre  exactement  la  teneur  de  notre  décret,  le» 
supérieurs  de  chaque  maison  auront  soin  de  le  faire  lire  en 
langue  vulgaire  chaque  année  pendant  l'octave  du  Saint- 
Sacrement. 

0*  Knfin,  après  la  promulgation  de  ce  décret,  tous  les  écri- 
vains ecclésiastiques  devront  s'abstenir  de  toute  discussion  on 
dispute  au  sujet  des  dispositions  requises  pour  la  communion 
fréquente  et  quotidienne. 

Rapport  ayant  été  fait  de  toutes  cc-s  choses  à  Sa  Sainteté 
Pie  X  par  le  scciélairo  soussigné  de  la  Sacrée  Congrégation 
du  Concile,  dans  l'audience  du  17  décembre  1005,  Sa  Sainteté 
a  ralilié,  conlirnié  et  enjoint  de  publier  le  présent  décret  des 
Eminenlissinies  cardinaux.  Le  Saint-Père  a,  en  outre,  ordonné 
de  l'envoyer  à  tous  les  Ordinaires  des  lieux  et  à  tous  les 
prélats  réguliers  pour  qu'ils  le  communiquent  à  leurs  séminai- 
res, aux  curés,  aux  instituts  religieux  et  aux  prêtres  qui  le\ir 
sont  soumis;  il  a  voulu  aussi  qu'ils  informent  le  SainlSiège 
de  l'exécution  de  ces  ;  =  "erses  détei'minations,  lorsqu'ils  lui 
rendront  compte  de  l'état  de  leur  diocèse  ou  de  leur  institut. 

Donné  à  Rome,  le  W  décembre  1905. 

-J-  Vincent,  cavd.-iv.  de  Prénesle,  préfet. 

Gaétan  de  Lai,  secrétaire. 
L.  -l  S. 


DKCRET 


^ 


De  la  Sacrée  Congrégation  des  Indulgences 


Pour  Rome  et  runivers. 


N.  T.  S.  P.  le  Pape  Pie  X  souhaite  vivement  voir  se  répandre 
chaque  jour  davantage  et  produire  des  fruits  de  sainteté  plu» 
abondants  la  coutume  e.xcc^Uente  et  très  agréable  à  Dieu  qu'ont 
les  fidèles  en  état  de  grâce  et  bien  disposés  de  s'approciier 
chaque  jour  de  la  sainte  Table.  C'est  ponnjuoi,  ac-;ueillant 
volontiers  et  de  bon  cœur  les  nombreuses  suppli([ues  transmi- 
ses par  l'Eme  cardinal  Casimir  Gennari,  il  a  décidé  d'accorder 
une  grâce  spéciale  bien  méritée  à  tous  ceux  qui  ont  déjà  ou 
qui  désirent  prendre  l'habitude  dont  nous  venons  de  parler. 

Le  pape  Clément  XIII,  d'heureuse  mémoire,  par  un  décret 
de  la  Sacrée  Congrégation  daté  du  9  décembre  1763,  raccorda  à 
tous  les  chrétiens  soucieux  de  purifier  leur  âme  par  un  fréquent, 
aveu  de  leurs  fautes,  habitués  à  s'approcher  <lu  sacrement  de  Péni- 
tence au  moins  une  fois  la  semaine  à  moins  d'empêchement  légiti- 
me, et  n'uiiant  conscience  d'aucun  ])éché  mortel  depuis  leur  dernière 
confession,  de  pouvoir  gagner  taules  les  indulgences  guelles  qu'elles 
soient,  même  sans  la  confession-  récente  qui,  sans  cela,  serait  néces- 
saire. Qu'on  ne  change  rien,  cependaiil,  louchant  les  indulgences  du 
Jubilé,  touchant  aussi  les  autres  indulgences  concédées  à  l'instar  du 
Jubilé  ordinaire  ou  extraordinaire  :  pour  celles-là,  tout  comme  pour 
les  autres  actes  ordonnés,  la  confession  sacramentelle  devra  être 
faite  dans  le  temps  déterminé  par  les  termes  du  rescril.n 

Mais  aujourd'hui  le  bienheureux  pape  Pie  X  accorde  à  tous 
les  chrétiens  en  état  de  grâce,  habitués  i\  communier  [lieuse- 
nient  chaque  jour,  même  avec  une  ou  deux  abstentions  par 
semaine,  de  pouvoir  user  de  l'induit  précité  du  pape  Clément 
XIII,  d'heureuse  mémoire,  sans  l'obligation  de  cette  confession 
hebdomadaire,  conf(>ssion  qui  autrement  serait  nécessaire  pour 
gagner  régulièrement  les  indulgences  durant  ce  laps  de  temps. 


—  86  — 

Cntto  faveur,  Sa  Saiiiti>lé  a  bien  voulu  la  déclarer  valable 
même  pour  l'avoiiir,  nonobstant  toutes  décisions  contraires. 

Donné  à   Home,  à  la  secrétairerie  de  la  Sacrée Couf/régaliou 
des  Induij,'euces  et  des  Saintes  Reli(}ues,  le  14  février  l!>0(). 

A.  card.  Thipkpi,  préfet. 
1).  I'anioi,  arch,  de  Laodicée,  secrétaire. 


—  29  — 


(  No  43  ) 
(ÎIRCULATUE  AU    CLERC. É 


Arohevt'^chô  de  Québec 
10  ofiobrr  isux;. 


I.  L'Œuvre  de  la  PréHeivation  de  la  jeune  lille. 

II.  L'Œuvre  de  la  Préservation  doH  jeunes  gens. 

III.  Hociétés  catholiques  do  secours  mutuel  à  encourager. 

IV.  Conféroucos  ecclésiastique». 

V.  Examen  et  sermon  des  jeunes  prêtres  pour  1907. 

Bien  chers  Collaborateurs     . 


I 


La  Semaine  religieuse  de  Québec  du  15  sepbmibre  a  déjà  porté 
à  votre  connaissance  la  fondation  d'une  nouvelle  œuvre,  ci.Ue 
de  la  Préservation  de  la  jeune  fille.  Cette  œuvre  inspirée  par  la 
charité  catholi(ine,  par  le  désirde  sauvçr  des  Ames  en  les  sous- 
trayant à  de  multiples  dangers,  répond  à  un  incontestable 
l)t'soin,  éveille  la  sympathie  générale  et  produira,  sans  aucun 
doute,  d'excellents  résultats. 

Beaucoup  de  jeunes  filles  de  nos  paroisses  de  la  campagne 
vienn(Mil  à  Québec  pour  y  gagner  leur  vie.  Elles  n'ont,  le  plus 
souvent,  personne  pour  les  protéger,  pour  leur  signaler  les  pé- 
rils ijui  les  entourent,  pour  les  fortifier  dans  la  vertu  et  dans 
l'accomplissement  de  leurs  devoirs  religieux,  personne  surtout 
pour  les  aider  à  trouver  un  emploi.    Elles  sont  exposées  à  tous 


-  80  — 

It's  liasards  iriiii  (iésœuvrciiiiMit   lompoi'airo,  (exposées  aussi  à 
se  (lécoiii-a^tT  et  à  fairi'  fausse  roule. 

Des  pcrsomiiis  cliaiilahlus  ont  inilre[)i'is  d'or).ianisei'  défiiiili- 
venieiit  la  hoiiiie  (imivi'<>  dont  je  vous  entretiens  aujourd'hui 
et  que  jo  recominaiide  iuslainnicut  à  MessiiMirs  les  curés  des 
paroisses  l'urales  et,  par  leur  iuterinédiaiie,  aux  [)arenls  ([ui 
sont  ohlij.M!s  d'envoyer  leurs  ji'uues  filles  cherclier  un  emploi 
à  Quél)ec. 

Je  me  eoiilenle  de  leproiluire  ici  c(;  (|ue  la  Semaine  religieuse 
a  piililié  sur  le  peisonuel  du  comité  «'xcculir  et  sur  le  but  de 
l'Œuvre. 

OEl-'VIlE    DE    l.\     I'        iEUVATION     liK    I.A    .lUuNK    l'Il.I.E 
SOl.'S    I.K     l'A  riiONACK    1)K    SAINT    .loSEPU 

Président:  Mouseii-'iuMir  Fa,i:u\ . 
Prcsideiilc  lionorairr  :   Ladv  .lette. 
Prvsidcnlc :  Afadanie  Némése  (lariicau. 
Vicc-Prrsiilciilr  :  Mclh'  11.  'l'étn. 
Secrétaire:  Melle  V.  Mivard. 


rcsorirre 


M, 


il:nuc 


Fisl 


1er, 


Asxti'.-Trr.toiiirr:   Mclle  A.  Suiilli.. 

Daines  assistantes  de  rtHùivre  :  Madame  Cyrille  Tessier,  Mada- 
me K.  ('asgi'ain,  Madame  L.  Diounc,  Madame  A.  lîivard,  Made- 
moiselle M.  llamcl. 


ÏUr  DK  i.'OFuviiE 


Proléj^er  l't  piocurei^des  emplois  aux  jeunes  filles  éloi;;nées 
dt!  leurs  iainilUis.  cl  (|ui  vicnneul,  à  (,)uéliec  [tour  y  trouver 
une  situation  leur  pei'uiettanl  de  j'a.^uei'  lionorahlement  leur 
vie,  soil,  dans  le  commerce,  soil  dans  li'  sei'vit^e  des  maisons 
privées.  On  ne  recevra  pour  la  première  fois  dans  la  maison 
de  l'Œuvre  (|ue  les  jeunes  filles  venant  directemeiil  d(!  leurs 
familles  (ît  pourvues  d'un  certiiicat.  de  lionne  conduite  délivré 
par  le  curé  de  leur  paroisse. 

Ces  jeunes  personnes  seront,  liien  accueillies  et  placées 
aussitôt  (|iie   possiiile.    Si  elle>  iionl  pas  de  ressources  pour 


s  aussi  :i 


—  31  — 

]);iyi'r  les  l'i;iis  (1(>  Iciii'  si-joiii',  elles  s'i'iij.;ii}^f>roiil  à  roniboiirser, 
[lins  lard,  à  l'Jiisoii  de  3(1  cents  pai' jour  ;  etcinaud,  pour  une 
liniuie  raisDU.  elles  croiront  devoir  cliaiiuer  de  place,  elicii  paio- 
rout  la  uièuie  soiiinie  si  elles  ii'vieuneul  lialiiler  la  maison,  en 
attendant  ipi'eiies  aient  ti'oiivé  un  auti'c  emploi. 

La  maison  leur  sera  ouverte  cliaiiue  dinianche,  de  deux 
Iienres  a  six.  Klle.s  trouveront  toujours  des  dames  prêtes  a  les 
recevoii',  souvent  des  [«'l'sounes  connue  elles  pour  se  récréer. 
Klles  pourront  aussi  s'instruire,  si  elles  le  désirent,  eu  recevant 
(|Uol(|iH's  leçons. 

lie  sièfre  de  l'OEuvie  es!  au  No  ;'.  rue  du  l'alais. 

Les  lundi  et  jeudi  de  chaiine  semaine,  de  -2  li.  à  4  h.,  l'une 
des  dames  de  l'OEuvre  se  tiendia  à  la  disposition  des  personnes 
(lui  désireraient  avoir  des  reuseiguenieuts  sur  les  jeunes  filles 
à  placer. 

La  maison  seia  [)rèleà  recevoii-  les  j»Mines  tilles  au  commen- 
cement d'oclohi'e. 


[| 


Une  (euvi'e  similaire  à  celle  dont  je  viens  de  [)arler  s'organise 
pour  la  présfrvalioii  des  jeunes  7^'?(i' ipii  s'éloifjnent  de  leurs 
l'amilles  dans  le  dessein  de  venii'  tr;ivaillei' à  la  ville.  Ari'ivant, 
eux  aussi,  sans  e.\péi'ience  dans  un  milieu  étranger,  |»arfois 
malsain,  ils  sont  e.xposés  à  se  laisser  entraîuei'  dans  nue  voie 
dangenuise  où  leur  vertu  serait  nuMiacée. 

L'Association  Catholiijne  de  la.Ieunesse,  quia  pour  but  prin- 
cipal la  protection  morale  des  jeunes  gens,  a  l'ail  surgir  dans 
nos  villes  (lifTérents  grou[)es,  dont  chacun  adopte  legenri;  d"œu- 
vres  piopreà  réaliser  (puMiiue  chose  du  [)rogi'amme  si  étendu 
et  si  noblement  utile  de  l'.Vssocialion.  TiOrs  du  luemiei' congrès 
régional  des  Cercles  (Hu''l)e!'i]uois,  tenu  le  J7  mai  deruiei-,  il  a 
été  résolu,  entre  autres  ([ueslions  imitoit.intes,  d'établir  pour 
1(!S  jeunes  gens  ipii  viennent  habitei' la  ville,  un  bureau  de 
renseignement  dont  le  siège  serait  au  cercl(>  I^oyola,  .'{.'l,  rue 
d'Aiilenil,  (Québec. 

Les  salles  de  lecture  et  dt;  jeux,  on  st!    réunissent  déjà  les 


—  32  — 

menihri^s  du  Cercle  et  du  Club  Loyol.'i,  offrlronl  aux  uoiivi^'iux 
venus  les  uioyeus  d'échapper  à  l'oisivelé  et  aux  mauvaises 
compaguii's  ;  ils  trouveront  dans  le  Directeur  de  l'OEuvre  un 
père  s[)irituel  et  un  ami,  et  parmi  les  jeunes  i;ens  dont  ils  [lai'- 
tageront  les  saines  récréations,  des  camarades  dévoués  ([iii 
s'intéresseront  à  eux  dès  leur  arrivée,  soit  pour  It'ur  iii(li(]ner 
uni!  maison  de  pension  convenable,  soit  i)Our  leur  donner  les 
informations  dont  ils  pourraient  avoir  besoin.  Une  Congréga- 
tion d(!  la  Sainte  Vierge  les  admettra,  s'ils  le  désirent,  dans  ses 
rangs  privilégiés,  ajoutant  ainsi  une  puissante  sauv(^gardeà  la 
protection  ([ni  leur  est  déjà  assurée  dans  l'Association. 

Messieurs  les  curés  voudront  bien  diriger  vers  ce  siège  de  la 
nouvelle  OEuvn;  les  jeunes  gens  honnêtes  qui  doivent  quitter 
leurs  paroisses  et  favoriser  ainsi  l'apostolat  rc^ligîeux  et  social 
([ui  a  été  entrepris  en  faveur  (b>  la  jeunesse  catholique. 

I|[ 


Il  serait  bon  de  rappeler  de  temps  en  temps  à  vos  fidèles 
qu'ils  ne  doivent  jamais  entrer  (bms  des  sociétés  condamnées 
par  le  Saint-Siège,  sociétés  qui  ne  sont  que  des  branches  de  la 
fraiic-maçonnei'ie  etipii  [)artagen_t  la  perversité  de  la  secte  elle- 
même. 

Je  vous  ai  déjà  mentionné  les  Chevaliers  de  Pijlhias,  les  Odd  Fel- 
lows  et  les  Soiis  of  Tempérance.  Leur  caractère  est  dangereux  et 
leur  luit  est  mauvais,  puisqu'il  n'est  autre  chose  (jiu'  la  pertui'- 
bation  sociale  et  le  renversement  de  l'ordre  religieux.  Défense 
stricte  d'en  faire  partie. 

Outr(>  les  sociétés  formellement  condaumées  par  l'Eglise,  il  y 
en  a  d'autres  qui  se  l'appiochent  des  précédentes, qui  sont  sous 
la  direction  des  fraïu's-maçons  et  (jui  ont  toujours  été  considé- 
rées—  et  avec  grande  raison  — comme  suspectes  :  les  [)asteui's 
et  les  confesseurs  doivent  eu  détourner,  autant  (|ne  possible, 
les  fidèles  qui  leur  sont  coiiflés.  Vous  pourrez  leur  l'clire  ces 
parol(>sde  l'EncyclKine  de  Notr(>  Saint  Père  le  Pap(>Léon  XIll, 
en  181)4,  aux  évê(|ues  des  Etats-Unis  :  «  Fuyez,  dit-il,  non  s(Mi- 
lement  les  associations  (lui  ont  été  ouvertement  condanuu'^es 
par  le  incement  de  l'Esïlise.  mais  aussi  celles  uni.  d(>  l'jivis  des, 


sarde  cà  la 


—  33  — 

lioiiiiiios  iiiU'lligoiUs  (H  paiiicuIièremeiU  des  évèqiies,  sont 
l'i'i^ardécs  (•oiiiin(>  siispoc.itîs  t>l  dangcinises.  De  même  aussi 
1rs  CdllwUqurs  iloiceiU  préférer  s'nssoci'r  avec  les  calholii/ues,  ce 
(lui  sciait,  très  utile  à  la  sauvej^arde  de  leur  loi  ».  Ces  deruiè- 
l'cs  iiai'oics  sout  la  ivcomuiaudalinu  la  i)lus  autorisée  que  le 
l'apepùt  doiiiKM' aux  sariétés  catholiciues  de  secours  mutuel 
(jne  uous  avous  ici  et  (jui  mériteut  uotre  coutiauce  et  uos 
encouragements. 

IV 

Je  vous  envoie  les  sujets  à  ti'ailer  dans  les  conférences  ecclé- 
siaslicjues  de  1907.  Tous  les  prèti'es  sont  obligés  d'assister  à 
ces  conférences.  Quand  ils  ont  do  graves  l'aisons  qui  les  en 
empêchent,  ils  doivcMit  alors,  coufoi'inément  au  Décret  treiziè- 
me du  Premier  Concile  de  Québec,  envoyer  par  écrit  au  secré- 
tairi!  de  leur  Conféi'ence  les  travaux  convenablement  dévelop- 
pés (ju'ils  auront  dû  faiic  sui'  les  (|uestions  soumises  à  l'étude  : 
Ab  ahsentibus  exigalur  ul  scriplo  quieslionibus  respondeant.» 


es  Odd  Fel- 


Les  sujets  d'examen  des  jeum.'s  prêtres  pour  1907  seront  les 
suivants: 

Dogme  :  Dr  Crcatione. 

Moi'ale  :  De  Acllbus  humanis.  De  Conscienlia,  De  Lrgibus. 

Histoire  ecclésiastique  :  Evenlus  pri^cipui  Pontificatus 
Leonis  XIII. 

Droit  Cauoni(iue  :  De  Congrcgationibus  liomanis. 

Sujets  de  sermons  :  1°  La  sainte  vertu  de  pureté. 
•2"  L'esprit  de  foi. 

Prière  d(>  relire  l'article  de  la  Discipline:  Examen  des  jeunes 
p)-étres. 

Agréez,  bien  cliiu's  Collaborat(Mirs,  l'assrirance  de  mon  dé- 
vouenuMit  bien  sincèi'e  en  N.  S. 

-•-  LouisNazauie,  Arch  de  Québec. 

P.  S.  Quelques  Rapports  annuels  de  paroisses  ne  sont  pas 
encore  arrivés  à  l'Arcbevèclié  ;  on  est  prié  de  les  y  envoyer 
sans  retard. 


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35  — 


(  No  44  ) 

CIliCULAIKE  AU    CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
29  janvier  1907. 


I. 

II. 

III. 

IV. 

V. 


l'rim-es  [loui'  la  France 

Le  Denier  de  saint  Pierre. 

Mgr  Justin  Fèvre. 

La  dernière  Enuyolique  du  Pape  à  la  France. 

Règlement  du  prochain  Carême. 


Bien  cliers  CoUaboratoiirs 


I 


Les  lragi(|ues  événements  dont  notre  ancienne  mère-patrie, 
la  France,  est  en  ce  moment  le  théâtre,  émeuvent  sans  doute 
très  vivement  et  très  douloureusement  vos  cœurs. 

Il  n'en  saurait  être  autrement. 

Pour  nous,  la  France  n'est  pas  seulement  la  nation  glorieuse 
qui,  pendant  des  siècles,  s'est  montrée  le  plus  ferme  appui  de 
l'Eglise,  propageant  jtarses  apôtres  la  vraie  doctrine,  défen- 
dant et  revendiquant  par  ses  soldats  les  ,^roits  menacés  ou  lé- 
ses  des  catholiques,  et  montant  en  quelque  sorte  la  garde 
autour  d.i  trône  de  Saint-Pierre.  Elle  est  encore  —  comment 
l'oublier?  —  le  berceau  chéri  d'où  sont  sortis  nos  ancêtres,  le 
foyer  génereu.x  d'où  la  foi  chrétienne,  apportée  par  nos  pre- 
miers missionnaires  et  nos  premiers  évèques,  s'est  répandue 


'M  — 


sur  loiiU'  la  siiilaco  de  ce  pays  el  y  a   lait  éclore  el  gra 


avec  no 


iidir, 
tio  iialioiialilé  <!lle-iur'ine,  les  inslilulioiis  el  les  œuvres 


cathorKjiit's  (loiil  nous  sommes  si  j 


usUMiieul  fiers. 


Or,  celte  naliou,  illustre  entre    loules  les  autres,  passe  ac- 


luellemeul  par  la  plus    tei'ribl 


pu 


isse  0 


nVir 


t'xeiUDie 


De 


I'  crise  religieuse  dont  l'histoire 
houmies.  doul  le  but  avoué  est 
d'anéantir  le  du  istiauisme  et  même  lonle  refi.uiou  (pu'hîou- 
(jne,  se  sont  emijarés  de  sou  gouvernement  ;  depuis  [jIus  de 
vingt  ciiKi  ans,  par  une  série  de  lois  perlides  el  avec  une 
halulelé  satanii|ue,  ils  ont  préparé  le  combat  décisif  qu'ils 
livrent  aujourd'hui  à  l'Kglise  de  France. 

Des  écoles  neutres,  loyers  acii 


'l'on 


s    les  services   [lulilics    ( 


fsd'inéligiou.  ont  été  établies, 
ml  été  sécularisés.   I.es  reli<;ieux, 
(;elle   fleur   de   la   vei'tu    française,  sont    réduits  à  mangei-   b; 
pain   de  l'exil.  Sous  le  couvert  d'uue  légalité  mensongère,  ou 

lies,    des    évéchés     d'où    l'on 
befs  (les  diocèses,  des  presbytères  ipTou 

'ou  dis- 
le  jeunesse  chré- 
LKlal  cupide  et  l'avis- 


s'i-mpare    des    iiiens    ecclésiasli(| 

chasse  inaiuteuant  les  c 

enli've  aux   pasteurs  du    peuple,  des    séminaires  d  ou 


nerse 


■rverlir  et  l;i  tleli'ir,  cell 


tienne  ipii    faisait   l'espoii'    de    l'Kgli? 


seu 


retend  sa   main   sacrilège  sur  les  églises  elles-mêmes. 


fai- 


sant  au   culte   public   des    co 


)iiditioiis    telles  {]ue     bientôt    les 


catholiques   seront  vrais( 


iiiblablemeiit    forcés,    pour   prier   et 


louer 


Di.Ml. 


(le 


reluu'.er    dans    des 


édili( 


recommencer  la  vie  bér()ï(iue  des  [ireiniers  chrétiens.  (,e  gou- 


prives   e 
s.  (] 


veruement  sectaire.  i]ui    fo 


Ule 


aux   I 


iieus   les   ( 


Iroits   les    plus 


rés,  est  devenu  l'ob.jetdu  mépris  etde  l'exécration  de  toutes 


sac 


les  Ames  honnêtes. 


Imi  face  de  celte  situation  lamentable,  il  y  a  pour  nous,  ca- 
tholiiiues.  d'impérieux  devoirs  auxiiuels  nous  ne  saurions  nuus 
soustraire. 

Le  premier  de  ces  devoirs,  c'est  de  remercier  Dieu  de  l'ad- 
mirable union  qui.  sous  rinfliieuce  de  sa  grâce  et  par  le  grand 
esprit  de  foi  et  la  haute  sagesse  de  l'épiscopat   français,   résisti 


aux  odieusc's   tentatives  de  division,  relie  en 


lie  eux.  dans  une 


conmiuiie  pensée  ( 


le   calme   et  solide  ivsislance,   tous  les  vrais 


catholi(|iies  de   Fi'ance,  et  les  attache  si    fortement,  si   étroite- 
ment à  la  Chaire  Apostoliijue. 


—  37  — 

Le  sccDMil  l'sl  d'onVii'  ;ui  ciel  des  priiTcs  l'cr'fiiti's  eu  l'avciir 
(le  nos  fi't'i'i's  niiillieiirciix  doiil  li'  Canada  Traurais  pai'tage 
tontes  les  angoisses  et  que  ikius  désirons  si  aiilciiinii'nt  voir 
rt'iM'tMidri",  an  ^"' '  dt;  ii-nr  nation,  le  l'ôic  iircpoiidcrant  (|nn 
[t'iirs  nobles  aicnx  joiùm'hiiI,  si  longltMiips  uvoc  tant  do  snccès 
t'I  dt.' gloire. 


I;t>  troisième 


je  tiens   anssi  ;i    siyn.ilei' ce  devoir  — est   de 


saisir  lonles  les  oooasions  de  dissipei'  les  prejn^'es  (jue  des 
voix  impies  et  des  i)lnmes  inconsiilerées  ont  essaye  et  essaient 
encore  de  répandre  dans  le  pnhiie.  luisant, avec  nne  insif^ne  nian- 
vaise  loi,  retoinhi'r  non  sur  les  persecnlcurs  en\-inêines,  mais 
snr  l'Eglise  et  son  a  n^Miste  (^hel',  la  res|ionsal)ilile  des  dissen- 
sions prol'ondes  (jne  nons  dé|ilorons  si    lianteinent. 

La  France,  ajonloiis-le,  nons  do  un,'  par  ses  mallienrs  de 
graves  et  salnlaires  leçons.  Délions  nous  des  hommes  peivers 
(]ni  cheiclienl  à  seno'r  pai-mi  nons  des  idées  malsjiines  dont  ci» 


grand  et  hean  pays  gonle  aujonrd'lini  les  i'riiil>  am 


ers. 


Nol. 


imment,  nn 


lons-noiis  m  garde  eonli'e  ceii.v  (jiii    s'appli 


quent  à  e.\(;iter  dans    l'esprit   des    lidides   des    seiuimenls  di; 
défiance  vis-à-vis   (\n    cler 


(|ni  ne  se  tout  nul  sci'upiile 
d'amoindrir  par  nn  fan.x  système  de  concessions  les  principes 
sacrés  de  la  foi;  (pil  pi'éconisent  onverlement  on  snbreptice- 
nienl  les  écoles  nenti'es. 


les  ecoKîs   mixtes  e 


non-eonlession- 


nell 


m 


es;    qni  s'évertuent  en    toutes   occasions  à  couvrir   d'un 
;isqne  trompeur  les  dangers  incontestables  qui  menacent  nos 
croyances  catholiques. 

Conservons  soigneusement,  religieusement  la  loi  de  nos 
pères,  et  ne  cessons  pas  de  cai'esser  l'espoir  (pie  Dieu  saiii'a, 
par  sa  lonle-piiissaiic(^  confondre  ses  ennemis  et  taire  triom- 
pher son  Eglise,  lorsque  l'heuif;  sera  venue. 

Il 


il 


* 


Le  triste  état  des  aflaires  de  France,  dont  je  viens  de  vous 
entretenir,  ne  manquera  pas  d'afl'ecter  dans  nne  large  mesui'o 
lo  Denier  de  saint  (^ierre,  auquel  les  catholiques  français 
apportaient  chaque  année  les  plus  généreuses  contributions, 
(îes  aumônes,  envoyées  Jusqu'ici  au  l'ape,  devront  sans  doute 


—  38  — 


désormais  èlvo  oinployétis  ù  soutenir  In  cUM'gé  rie  France  lit  à 
subvenir  aux  besoins  dn  cnlteipu!  les  dernières  lois  ont  prive 
de  ses  [)liis  esseiilielles  ressonrees. 

Ce  que  la  France  donnait  au  l*a[(e,  d'autres  pays  calholi(|ues 
doivent  s'apprtHer  à  U\  lui  donner.  Car  si.  eu  {,'énéral,  c'est  uu 
devoir  de  eouseieiice  pour  les  fidèles  d'assuier  [)ar  leurs  auuiô- 
lU's  la  subsislaïu'e  de  leurs  pas^Mirs,  re  devoir  s'iui[)Ose  d'inie 
l'açon  beauc<iup  plus  rij^oureus.  à  l'éyard  du  Pasteur  Suprême, 
dépouillé  par  la  révolution  d'une  grande  paitie  de  ses  biens, 
et  char^'e  néanmoins  du  poids  immense  de  l'administration  de 
toute  l'Kglise. 

Nos  compatriotes,  sans  être  riches,  jouissent  d'une  honnête 
aisance:  Dieu  bénit  leur  .'"oi  et  leur  travail.  Ils  ont  donné  et 
ils  donneut  habituellement  beaucoup  pour  venir  en  aide  à 
divei'ses  œuvres  de  chai'ité  et  de  bienlaisauce,  et  cette  généro- 
sité, loin  de  les  appauvrir,  semble  au  contraire  appeler  sur  eux 
les  bénédictions  les  plus  abondantes  de  Celui  qui  tient  en  sa 
main  tous  les  biens  et  toutes  les  fortunes. 

,1e  veux  donc  faire  appel  à  leur  esprit  de  religion  et  à  leur 
piété  filiale  envers  notre  commun  Père  spirituel,  le  Souverain 
Pontife,  Pie  X,  si  cruellement  éprouvé  et  si  indignement  traité 
par  les  puissances  de  la  terre;  J'ose  leur  demander  de  suppri- 
mer dans  leur  budget  domestique  certaines  dépenses  peu  utiles 
et  (juehiuefois  même  nuisibles,  et  de  remplacer  ces  dépenses 
par  une  lég'  :  a  obole  —  cinq  centius  par  tôte  —  que  tous 
les  catholiques  du  diocèse,  dans  les  communautés  comme  dans 
les  paroisses,  voudront  bien  offrir  cha([ue  année  an  Denier  de 
saint  l'ierre. 

Cette  modeste  contribution  ne  pèsera  lourdement  sur  aucune 
famille,  et  d'autre  part,  elle  grossira  notablement  l'offrande 
déjà  très  convenable,  que  le  diocèse  fait  tous  les  ans  au  bien- 
aimé  Pontife  qui  gouverne  si  sagement  la  sainte  Eglise  de 
Dieu. 

A  l'avenir,  on  fera  dans  toutes  les  églises  et  chapelles  de 
l'archidiocèse  deux  collectes  par  année  :  la  première  à  la  Saint- 
Pierre,  comme  par  le  passé;  la  seconde,  le  jour  de  l'Immaculée 
Conception.  Vous  aurez  le  soin,  le  dimanche  précédent,  de  pré- 


—  39 


venir  vos 


pai'oissieiis  (pie  la  quélu  sera  faite  pour  le  Denier 
lie  saint  Pierre,  aliii  qu'ils  u'oiihlient  pas  d'apporter  leur  coiitri- 
biilioii.  Failfcs-leiir  connaître  la  triste  position    dans    hKint-llo 


se  trouve  notre bien-airné  Père  et  Pontife,  Pie  X 


vos  parole» 


iront  sfirenient  à  leur  cœur;  ils  en  seront  édifiés  et  touchés. 
Avec  nn  pen  de  zèle,  vons  réussirez  aisément  à  toll(>cler  ton» 
les  ans  antant  de  cin(|  ceni  .s  (pie  vous  avez  d'Ames  dans  vos 
paroisses.  Cette  aumône  ontribnera  à  rattacher  encore  dava 
tage    nos  populations   an  Souverain  Pontife, 


de  saint  Picu-re,  et  attirera  sur  t«|les  les  bénéd 


n- 
au  successeur 


ictions  divines. 


r  sur  eux 
lent  en  sa 


III 


Vons  n'igliorez  pas  sans  doute  l'émotion  (pie  cause  dans  le 
public  canadien  le    livre  récemment  publié  par   M<,m'  .Instin 


Fèvre,  sur  la  »  Vie  et  les  Irava 


uxi)  de  Monsieur  J.-P.  Tardivel. 


Obéissant,   non   aux   im[)erlinent( 


ad 


ju rations  de  certains 


journaux,  mais  aux  ins[iirations  de  ma  conscience,  j'ai  in  cet 
ouvrage,  et  j'ai  le  rej,M'el  de  constater  et  le  pénible  devoir  de 
déclarer  qu'à  côté  de  nombreuses  pages  fortement  écrites 
et  d'observations  doctrinales  très  judicieuses,  il  renferme, 
cernant  les  hommes  et  les  choses  de  notre  pays,  des  appré- 


COll 


cialions  manifestement   iiit;xactes,  parfois   même   souver 
ment  injustes. 


ime- 


Ce  n'est  pas  ici  u 


)lé 


me  poleniKiue  ipio  jt  viens  soulever  ;  c'est 
une  protestation  (pie,  en  ma  ipialité  d'airhev(V[ue  de  Québec, 
je  me  vois  contraint  de  faire  (tonlre  (piel(|nes-ims  de  ces  juge- 


ments, écha 


p[)és,  j'aime  à  le  croire,  à  la  bonne  loi  de  ranteui 


Je  laisse  de  côté  certaines    remar(pies  failes  an    cours  de 
l'ouvrage  sur  l'état   passé   et   présent  des  esprits  et  des  doc- 


trines au  Canada,  ainsi  (lu 


(pie  sur  notre  organisation  scolaire 


un 


■manpies   auxquelles   le  distingué  prélat  a    lui  intMiie,   dans 
post-scripliini.    jugé    sage   d'apporter  quelipies     l'éserves. 


Notre  histoii't'  religi(>use  et  nos  conditions  social<'s  sont  telle- 
ment coni[ilexes  (pTil  faut,  surtout  quand  on  entreprend  de 
lesjugiM'à  distance,  des  reiiseignemei>ts  bien  anth(>nti(pies  et 
un  esprit  bien  libre  de  toute  idée  [),'écoiH;ue  pour  ne  pas 
faire  fausse  route. 


—  40  — 

Cl' (|iit' ji'  ili'<;iri'  ii'Icvi'i"  dans  iriic  Icilit»,  c'i'st  It'  langage 
vraiiiit'iit  iiijiiiii'iix  ilmit  M^m'  Fcvic  si'  sert  à  riidicssi'  du 
véncrahlf  priiifc  de  l'Kjilisi'  ipii  illiisha  |M'iiilaiil  laul  d'aiiiiocs 
Ih  si(»p'  an'liiôpiscopal  di'  Qm'-hnc  »'l  dont  le  [)i'ii[)li,'  i;aiiadifU 
gai'di-,  aviT  ii's|ii'i't.  ri.niMM'issabl*?  mt'inoire. 

lulili!   n'V(ii|iii'i'   l'ii    doiiti'    le  dovouiMnciit  de 


Mi 


M'VI'I'     st 


rilliisiri'  rardinal  'rasrluM'i'aii  an  Saint  Sit'v^i'  t^l,  à  la  cause 
saci'i'i!  di'  l"iiiili'pi'ndaiici'  |)i)iililirali'.  Oi'.  di,'  ci'  di'voui'iucut, 
loiiti'  la  vil' du  vi'iii'i'i'  iMiiliiia.l  n'a  de  (|iriiiii'  loiit;iic  [irciivc. 
Sou  pri'init'r  acic  pul)lic,  coiuiiif  archcvôiiue,  l'ut  de  [ircsidiT 
dans  les  salles  do  l'univiM'sito  Laval,  uue  asseudtlée  de  riloyeus 
réunis  pont'  prolestei'  coulre  renvaliissenienl  sacrilèj^e  des 
Etals  i'nnlilicaiix  el  de  la  Ville  de  Home,  l'en  de  leuips  après, 
il  recevait  de  Pie  IX  nu  Bief,  où  nous  reniar'inous  les  paroles 
suivantes:  «  Cousidéraul  le  respect  profond  et  rattachement 
que  vous  avez  pour  Nous,  Nous  n'avions  pas  le  moindre  doute 
que  vous  ne   \ons   fussiez   encoriî   plus   dévoue  an  milieu  des 


calamités   dans   lesiine 


'S  Nous  Nous   li'onvoiis  actuellement. 


C'est  ce  (|ni' conlinne  bien  clairenienl  votre  lettre  eu  date  du 
14  avril  dernier,  snrlonl  si  l'on  (considère  et  la  copie  adjointe 
de  la  pétition  de  la   poi)nlatiou  de  Québec  et  la  somme  (ju'ellc 


N 


ons  envoi 


OUI'  Non? 


•onrir. 


Assuremeni  ces  vin,ut-nenf  mille  noms  ([ni  condamnent 
l'attentat  commis  conlre  Nous,  el  qui  demandent  à  leur  Reine 
la  prolectioii  de  Nos  droit";,  attestent  de  la  manière  la  plus 
évideuLe  leur  foi  el  leur  sincère  dévouement  au  Siège  de 
Pierre,  n  (1) 

Mgr  Fèvre  i)rend  occasion  de  den.x  lettres  (collectives  des 
Evèiines  de  la  Province  de  Québec,  l'une  (1875)  condamnant 
éneifiiqiieinent  l'tM'renr  libérale,  l'antre  (1877)  expliquant  de 
quelle  manière  il  fallait  entendre  celte  condamnation,  pour 
rendre  —  sur  des  on  'lit  —  rarcht!vè(jne  (b;  Québec  responsable 
des  inlei'préialions  abusives  données  à  ces  docunuuits.  El  l'au- 
teur aggrave  sa  faute  en  rabaissant  au  niveau  d'un  vulgaire 
populai'ier,  faible  d'esprit,  pusillanime,  partial,  haineux  même, 
l'homme  si  éloigné  de   tonte  ambition  humaine  et  de  toute 


(1)  Manilnment.s  des  Evoques  de  Québec,  Vol   V,  |)[i.  59,  60. 


41 


IX  meine, 
(Je  toute 


rcilii'i'i'ln'  iiiTsniiiK'ili',  le  i-iiractt'i'w  si   noble,  si  Ir.iiic.  si  élcvô 
(Iiio  fut  Son  Kniini'ncf  le  cariliiiiil  'rascliert'aii. 

Nons  iiroli'slons  (ic  Inntcs  nos  forres  contre  ccltt!  odienso 
carifitiiie  lie  l'iiiK.'  lie  nos  mIoIi-cs  l'elijrieiiaes  et  nationales  les 
pins  |)Mi'es. 

Suis  (lonte  et  li'i's  jnstenienl  Ml-I' Tasi'lierean,  de  concert 
avec   SOS  coll»»gii(!s,    condannia    les   doctrines   libérales  qn'il 


vnvalt   avec    l'ravenr   s'introduire 


dans  la  société   canadienne 


e  même  nature 


comme  du  reste  il  ent  coinlamiie  les  doclriiies  d 
(|iii  (ieiiiiis,  dans  nos  dilliciiltés  scolaires  et  antres,  se  sont 
souvent  et  divj'rsemniit  atlirmées;  et  personne  n'a  perdu  le 
souvenir  de  la  solennelle  déci  iratioii  signée  par  lui  (!t  par  tons 
les  evè(|iies  diî  la  [iroviiice  de  (^uéliec.à  la  suite  d'une  sen*'Mi(;e 
célèbre  de  la  Cour  Suprême  du  Canada,  i|iii  heurtait  de  front 
lesdroits  les  plus  sacrés  de  l'H^lise.  Mais  non  moins  justement, 
d'accord  en  cela  avec  Home,  il  voulut  l'aire  nue  distinction 
entre  l'école  libérale  et  «'ertains  -jroiifies  polili(|iies  où.  —  sans 
i|iie  ces  j;roupt>s,  considérés  en  eii.\-inèiues,  tombent  sous  la 
coiidauiiiation  de  l'Ej^lise,  —  cette  école  peut  compter  et  comp- 
te en  (>ll'(!t  [dus  ou  moins  d'ade[)t('s. 

Si  Mj^r  F('vr(!eut  mic.'ux  connu  l;  très  dip;ne  archevêque  dont 
l'E^^ise  du  Canada    pleure  enco       la  perte,  s'il  eut  en,  cou, me 


nous,  l'avantage   de  vivn 


pre 


lu 


i,  et    si,  par    un    cont.'M^t 


)iirnalier,  il  ent  |tii  apprécier  ,;a  f,M'ande  droiture  d'esprit,  sa. 


haute    i'eruieié  de  caractère,    le  desintér 


essini)'  nt  admirable 


dont  il  dniiii,  isqu'à  la  lin  de  sa  vie  les  plus  touchants  exem- 
ples, jamais  sa  plume  de  prélat  romain  n'eut  osé  écrire  la  page 
regrettable  que  nous  lui  reprochons  aujourd'hui. 

Kt    s'il    est    vrai   qiu    réminent    écrivain   entretient   l'idée 
d'écrire  l'histoire  de  l'Eylise  catholique  en  ce  pays,  nous  espé- 


rons qu'avant  d'assumer  une  tâche  aussi  LMa  ve,  il  sa 


ura  puiser 


à  bonnes  sources  les  informations  nécessaires  pour  l'aire  œuvre 
d'historien  équitable  et  consciencieux. 

IV 

Vous  avez  déjà  lu  dans  les  journaux  la  récente  Encyclique 
<lu  Souverain  Pontife  àlapiatice   (6  janvier  1907).  La" presse 


I 


—  42  — 

antireligieuse  s'est  efforcée  depuis  longtemps  de  jeter  du  louche 
sur  r.ittitude  piise  pai' le  Pape  dans  le  conflit  qui  s'est  élevé 
entre  le  Saint-Siège  et  le  gouvernement  français;  elle  l'a  repré- 
senté comme  intransigeant,  excitant  à  la  guerre,  provoquant  la 
persécution,  refusant  toutes  les  propositions  de  paix  qui  lui 
étaient  faites  et  imposant  ses  vues  à  l'épiscopal  tout  entier. 
Nos  journaux  mêmes  ont  publié  sans  discernement  des  dépê- 
ches et  des  écrits  rédigés  avec  une  odieuse  perfidie  et  remplis 
d'erreurs.  Il  était  temps  d'élever  la  voix  pour  rétablir  la 
vérité  et  faire  connaître  à  tout  l'univers  le  rôle  indigne  que 
viennent  de  jouer  les  sectaires  qui  gouvernent  la  France. 
Pie  X  vient  de  le  faire  avec  une  clarté  admirable  dans  sa  der- 
nière Encyclique. 

Il  est  important  que  nos  populations  soient  bien  renseignées 
sur  les  très  graves  événements  qui  font  le  sujet  de  toutes  les 
conversations,  et  qui  sont  souvent  racontés,  exposés  d'une 
manière  inexacte  dans  bien  des  journaux. 

Eu  conséquence,  cette  Encyclique  devra  être  lue  lentement 
et  distinctement  dans  toutes  les  églises  paroissiales  et  dans  les 
chapelles  de  communautés  le  premier  dimanche  après  sa 
réception. 


Le  règlement  du  Carême  pour  lî)07  sera  le  même  que  celui 
de  l'année  dernière.  En  vertu  d'un  Induit  spécial  du  Saint- 
Siège,  (Ml  date  du  -*7  janvier  190.H  : 

1"  Il  est  pei'mis  de  l'aire  gras  chacun  des  dimanches  du 
Carême  à  tous  les  repas. 

■2"  Il  est  permis  de  faire  gras  tous  les  lundis,  mardis  et  jeu- 
dis, sanst'xceptei'  ceux  de  la  Semaine  Sainte,  et  tous  les  samedis 
excepté  celui  de  la  semaine  des  Quatre-Temps  et  le  Samedi 
Saint;  mais  dans  ces  jours  il  ne  sera  permis  de  faire  gi-as  qu'à 
un  seul  repas,  dans  leciuel  il  est  interdit  de  faire  usag(>  du 
poisson. 

3°  Tous  les  UKM'credis  cl  vendredis  du  Carême  sont  des  jours 
d'abstinence  à  Ions  les  repas. 


-  4n  - 

^  4°  Le  jeûne   reste   obligatoire   pour  chacun   des  jours  du 
Carême,  excepté  les  dimanches. 

Pour  compenser  cette  faveur  du^Saint-Siège  qui  veut  bien 
adoucir  la  loi  de  l'Eglise,  les  fidèles  devront  faire  une  aumône. 
En  conséquence,  il  y  aura  dans  chaque  église  ou  chapelle 
publique  de  ce  diocèse  un  ti-onc  spécial  que  MM.  les  curés 
auront  soin  de  faire  placer  ot  d'indiquer  aux  paroissiens  pour 
recevoir  les  aumônes  du  Carême.  Ces  aumônes  seront  trans- 
mises an  procureur  de  l'archevêché  immédiatement  après 
i'àques  pour  être  employées  aux  œuvres  de  charité  du  diocèse, 
ail  choix  de  l'Ordinaire. 

Agréez,  bien  chers  Collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
dévouement  bien  sincère  en  N.  S. 

t  Louis-Nazaire,  arch.  de  Québec. 


Vén 


U 
votr 
f!e  B 


lor  ( 


pein 

eux. 


lue, 


uoiv 
récoi 


LETTRE  ENCYCLIQUE 


DE 


NOTRE    TRÈS    SAINTPÈRE    PIE    X 


PAPE    PAK   IX  OIVIXK    PBOUIIE.M'K 


A  nos  vénérables  frères  les  cardinaux,  archevêques 

et  évoques  de  France. 

au  clergé  et  au  peuple  français 


FIE  X,   PAPE 


Vénérables  Frères, 

Bien-aimés  Fils, 


Salut  et  bénédiction  apostolique. 

Une  fois  encore  les  graves  événements  qui  se  précipitent  en 
votre  noble  pays  Nous  amènent  à  adresser  la  parole  à  l'Eglise 
de  France  pour  la  soutenir  dans  ses  épreuves  et  pour  la  conso- 
ler dans  sa  douleur.  C'est,  en  efï'et,  quand  les  tils  sont  dans  la 
peine  que  le  cœur  du  Père  doit  plu's  que  jamais  s'incliner  vers 
eux.  C'est,  par  cousé(juent,  lorsque  Nous  vous  voyons  souffrir, 
que,  du  Tond  du  Notre  âme  paternelk',  les  flots  de  tendresse 
doivent  jaillir  avec  plus  d'abondance  et  aller  vers  vous  plus 
réconfortants  et  plus  doux. 


—  46  — 

Ces  souffrances,  Vénérables  Frères  et  bien-aimés  Fils,  ont 
un  écho  douloureux  dans  toute  l'Eglise  catholique  en  ce  mo- 
ment ;  mais  Nous  les  ressentons  d'une  façon  bien  plus  vive 
encore  et  Nous  y  compatissons  avec  une  tendresse  qui,  gran- 
dissant avec  vos  épreuves,  semble  s'accroître  chèque  jour. 

FÉMCITATIONS  POUR  LA  FIDÉLITIÎ  PAS.SÉE.(l) 

A  ces  tristesses  cruelles,  le  Maître  a  mêlé,  il  est  vrai,  une 
consolation  on  ne  peut  plus  précieuse  à  Notre  cœur.  Elle  Nous 
est  venue  de  votre  inébranlable  attachement  à  l'Eoflise,  de  vo- 
tre  fidélité  indéfectible  à  ce  Siège  apostolique  et  de  l'union 
forte  et  profonde  qui  règne  parmi  vous.  —  De  cette  fidélité  et 
de  cette  union,  Nous  étions  sûr  d'avance,  car  Nous  connais- 
sions trop  la  noblesse  et  la  générosité  du  cœur  français  pour 
avoir  à  craindre  (|u'en  p'iein  champ  de  bataille  la  désunion  pût 
se  glisser  dans  \  os  rangs.  Nous  n'en  éprouvons  pas  moins  une 
joie  immense  au  spectacle  magnifique  que  vous  donnez  actuel- 
lement et,  en  vous  en  louant  hautement  devant  l'Eglise  tout 
entière,  Nous  en  bénissons  du  fond  du  cœur  lé  Père  des  misé- 
ricordes, auteur  de  tous  les  biens, 

La  lutte  va  s'accentuer 

Le  recours  à  ce  Dieu  intiniment  bon  est  d'autant  plus  néces- 
saire que,  loin  de  s'apaiser,  la  lutte  s'accentue  et  va  sans  cesse 
s'éteudant.  Ce  n'est  plus  seulement  la  foi  chrétienne  qu'on  veut 
atout  prix  déraciner  du  milieu  des  cœurs,  c'est  encore  toute 


t  : 


(1)  Les  sous-titres  sont  de  la  Croix  (Paris.) 


—  47  — 

croyance  qui,  élevant  l'homme  au-dessus  des  horizons  de  ce 
monde,  reporte  naturellement  son  regard  lassé  vers  le  ciel. 
L'illusion,  en  effet,  n'est  plus  possible.  On  a  déclaré  la  guerre  à 
tout  ce  qui  est  surnaturel  parce  que,  derrière  le  surnaturel, 
Dieu  se  trouve,  et  que  ce  qu'on  veut  rayer  du  cœur  et  de  l'es- 
prit de  l'homme,  c'est  Dieu. 

Cette  lutte  sera  acharnée  et  sans  répit  de  la  part  de  ceux 
qui  la  mènent.  Qu'au  fur  et  à  mesure  qu'elle  .se  déroulera,  des 
épreuves  plus  dures  que  celles  que  vous  avez  connues  jusqu'ici 
vous  attendent,  c'est  possible,  et  même  probable.  La  sagesse 
commande  donc  à  chacun  de  vous  de  s'y  préparer.  Vous  le  ferez 
simplement,  vaillamment  et  avec  confiance,  sûrs  que,  quelle 
que  soit  la  violence  de  la  bataille,  finalement  la  victoire  restera 
entre  vos  mains. 

Restez  unis 


Le  gage  de  cette  victoire  sera  votre  union,  union  entre 
vous  d'abord,  union  avec  ce  Siège  apostolique  ensuite.  Cette 
double  union  vous  rendra  invincibles,  et  contre  elle  tous  les 
efforts  se  briHeront. 

Nos  ennemis  ne  s'y  sont  pas  mépris,  du  reste.  Dès  la  première 
heure,  et  avec  une  sûreté  de  vue  très  grande,  ils  ont  choisi  leur 
objectif  :  en  premier  lieu,  vous  séparer  de  Nous  et  de  la  Chaire 
de  Pierre,  puis  semer  la  division  parmi  voua  Depuis  ce  mo- 
ment, ils  n'ont  pas  changé  de  tactique  ;  ils  y  sont  revenus  sans 
cesse  et  par  tous  les  moyens:  les  uns  avec  des  formules  enve- 
loppantes et  pleines  d'habileté,  les  autres  avec  brutalité  et  cy- 
nisme. Promesses  captieuses,  primes  déshonorantes  offerte.^  au 
schisme,  menaces  et  violences,  tout  a  été  mis  en  jeu  et  employé. 

Mais  votre  plRÎrvnî?"''*''  CJ-tJiJ-J  _    -i/'        /   .        . 

-laiB  vuLie  t,iRir\oyauic  îîufm,u  ci  déjoue  toutes  ce.s   tentative.». 


48 


S'avisant  alors  que  le  meilleur  moyen  de  vous  séparer  de  Nous, 
c'était  de  vous  ôter  toute  confiance  dans  le  Siège  apostolique, 
ils  n'ont  pas  hésité,  du  haut  de  la  tribune  et  dans  la  presse,  à 
jeter  le  discrédit  sur  Nos  actes,  en  méconnaissant  et  parfois 
même  en  calomniant  Nos  intentions. 

Réponse  a  une  première  accusation.  Ce  n'est  pas  l'église 
yui  suscite  la  guerre 

L'Eglise,  a-t-on  dit,  cherche  à  susciter  la  guerre  religieuse 
en  France  et  elle  y  appelle  la  persécution  violente  de  tous  ses 
vœux.  —  Etrange  accusation  qu'une  accusation  pareille.  Fon- 
dée par  Celui  qui  est  venu  dans  ce  monde  pour  le  pacifier  et 
pour  réconcilier  l'homme  avec  Dieu,  messagère  de  paix  sur 
cette  terre,  l'Eglise  ne  pourrait  vouloir  la  guerre  religieuse 
qu'en  répudiant  sa  mission  sublime  et  en  y  mentant  aux  yeux 
de  tous.  A  cette  mission  de-douceur  patiente  et  d'amour,  elle 
reste  au  contraire  et  restera  toujours  fidèle.  D'ailleurs,  le  monde 
entier  sait  aujourd'hui,  à  ne  plus  pouvoir  s'y  tromper,  que  si 
la  paix  des  consciences  e.st  '-ompue  en  France,  ce  n'est  pas  du 
fnif  de  l'Eglise,  mais  du  fait  de  ses  ennemis.  Les  esprits  impar- 

,ux,  même  lorsqu'ils  ne  partagent  pas  notre  foi,  reconnais- 
sent que  si  on  combat  sur  le  terrain  religieux  dans  votre  patrie 
bien  aimée,  ce  n'est  point  parce  que  l'Eglise  y  a  levé  l'étendard 
la  première,  mais  c'est  parce  qu'on  lui  a  déclaré  la  guerre  à 
elle-même.  Cette  guerre,  depuis  vingt-cinq  ans  surtout,  elle 
ne  fait  que  la  subir.  Voilà  la  vérité.  Le3  déclarations,  mille  fois 
faites  et  refaites  dans  la  presse,  dans  les  congrès,  dans  les  cou- 
vents maçonniques,  au  sein  du  Parlement  lui-même,  le  prouvent, 
aussi  bien  que  les  attaques  qu'on  a  progressivement  et  niétho- 


—  49  — 

cli.|U(3inont  menées  contre  elle.  Ces  faits  sont  indéniables  et 
contre  eux  aucune  parole  ne  pourra  jamais  prévaloir.  L'Eglise 
ne  veut  donc  pas  la  guerre,  la  guerre  religieuse  moins  encore" 
que  les  autres  ;  et  affirmer  le  contraire,  c'est  la  calomnier  et 
l'outrager. 

Elle  ne  souhaite  pas  davantage  la  persécution  violente.  Cette 
persécution,  elle  la  connaît  pour  l'avoir  soufferte  dans  tous  les 
temps  et  sous  tous  les  cieux.  Plusieurs  siècles  passés  par  elle 
dans  le  sang  lui  donnent  donc  le  droit  de  dire  avec  une  sainte 
tierté  qu'elle  ne  la  craint  pas  et  (pie,  toutes  les  fois  que  ce  sera 
néces.saire,  elle  saura  l'affronter.  Mais  la  persécution  en  soi, 
c'est  le  mal,  puisqu'elle  est  l'injustice  et  qu'elle  empâche  l'homme 
d'adorer  Dieu  en  liberté.  L'Eglise  ne  peut  donc  pas  la  souhaiter, 
même  en  vue  du  bien  que,  dans  sa  sagesse  infinie,  la  Provi- 
dence en  tire  toujours.  En  outre,  la  persécution  n'est  pas  seu- 
lement le  mal,  elle  est  encore  la  souffrance,  et  c'est  une  raison 
nouvelle  pour  laquelle,  par  pitié  pour  ses  enfants,  l'Eglise,  qui 
est  la  meilleure  des  mères,  ne  la  désire  jamais. 

Réalité  de  la  persécution  subie  par  l'Eglise  en  France 


Du  reste,  cette  persécution  à  laquelle  on  lui  reproche  de 
vouloir  pousser  et  qu'on  se  déclare  bien  décidé  à  lui  refuser,  on 
la  lui  inflige  en  réalité.  N'a-t-on  pas,  tout  dernièrement  encore, 
expulsé  de  leurs  évêchés  les  évoques,  même  les  plus  vénéra- 
bles et  par  l'âge  et  par  les  vertus  ;  chassé  les  séminaristes  des 
grands  et  petits  séminaires  ;  commencé  à  bannir  les  curés  de 
leurs  presbytères  ?  Tout  l'univers  catholique  a  vu  ce  spectacle 
avec  tristesse  et,  sur  le  nom  qu'il  convenait  de  donner  à  de  pa- 
reilles violences,  il  n'a  pas  hésité. 


•■Si 


so 


Réponse  a  une  deuxième  accusation.  L'Eglise  devait  subir 


I.A  SPOLIATION  DES  niF;NS 


En  ce  qui  touche  les  biens  ecclésiastiques  qu'on  Nous  accuse 
d'avoir  abandonnés,  il  importe  de  remarquer  que  ces  biens 
étaient  pour  une  partie  le  patrimoine  des  pauvres  et  le  patri- 
moine, plus  sacré  encore,  des  trépassés.  Il  n'était  donc  pas  plus 
permis  k  l'Eglise  de  les  abandonner  que  de  les  livrer  ;  elle  ne 
pouvait  que  se  les  laisser  arracher  par  la  violence.  Personne 
ne  croira,  du  reste,  qu'elle  ait  délibérément  abandonné,  sinon 
sous  la  pression  des  raisons  les  plus  impérieuses,  ce  qui  lui 
avait  été  ainsi  confié  et  ce  qui  lui  était  si  nécessaire  pour  l'exer- 
cice du  culte,  pour  l'entretien  des  édifices  sacrés,  pour  la 
formation  de  ses  clercs  et  pour  la  subsistance  de  ses  ministres. 
—  C'est  perfidement  mise  en  demeure  de  choisir  entre  la  ruine 
matérielle  et  une  atteinte  consentie  à  sa  constitution,  qui  est 
d'origine  divine,  qu'elle  a  refusé,  au  prix  même  de  la  pauvreté, 
de  laisser  toucher  en  elle  à  l'œuvre  de  Dieu.  On  lui  a  donc 
pris  ses  biens,  elle  ne  les  a  pas  abandonnés.  Par  conséquent, 
déclarer  les  biens  ecclésiastiques  vacants  à  une  époque  déter- 
minée si,  à  cette  époque,  l'Eglise  n'a  pas  créé  dans  son  sein  un 
organisme  nouveau  ;  soumettre  cette  création  à  des  conditions 
en  opposition  certaine  avec  la  constitution  divine  de  cette 
Eglise,  mise  ainsi  dans  l'obligation  de  les  repousser  ;  attribuer 
ensuite  ces  biens  à  des  tiers,  comme  s'ils  étaient  devenus  des 
biens  sans  maître  et,  finalement,  affirmer  qu'en  agissant  ainsi 
on  ne  dépouille  pas  l'Eglise,  mais  qu'on  dispose  seulement  de 
biens  abandonnés  par  elle,  ce  n'est  pas  simplement  raisonner 
an  sophiste,  c'est  ajouter  la  dérision  à  la  plus  cruelle  des  spo- 


C  DKVAIT  SUBIR 


—   51    — 

liations.  —Spoliation  indéniable,  du  reste,  et  qu'on  cherche- 
rait en  vain  à  pallier,  en  affirmant  (lu'il  n'existait  aucune 
personne  morale  à  qui  ces  biens  pussent  être  attribués;  car 
l'Etat  est  maître  de  conférer  la  personnalité  civile  à  qui  le 
bien  public  exige  qu'elle  soit  conférée,  aux  établissements  ca- 
tholiques comme  aux  autres,  et,  dans  tous  les  cas.  il  lui  aurait 
été  facile  de  ne  pas  soumettre  la  formation  des  associations 
cultuelles  à  des  conditions  en  opposition  directe  avec  la  consti- 
tution divine  de  l'Eglise  qu'elles  étaient  censées  devoir  servir. 

L'EGLISE    NE    POUVAIT    PAS    ACCEPTER 
LES  ASSOCIATIONS  CULTUELLES 

Or,  c'est  r^écisément  ce  que  l'on  a  fait,  relativement  aux  as- 
sociations cultuelles.  La  loi  les  a  organisées  de  telle  sorte  que 
ses  dispositions  à  ce  sujet  vont  directement  à   l'encontre  de 
droits  qui,  découlant  de  sa  constitution,  sont  essentiels  à  l'Eglise, 
notamment  en  ce  qui  touche  la  hiérarchie  ecclésiastique,  "base 
inviolable  donnée  à  son  œuvre  par  le   Divin  Maître  lui-même. 
De  plus,  la  loi  confère  à  ces  associations  des   attributions   qui 
sont  de  l'exclusive  compétence  de  l'autorité  ecclésiastique,  soit 
en  ce  qui  concerne  l'exercice  du  culte,  soit  en  ce  qui  concerne  la 
possession  et  l'administration  des  biens.    EnHn,  non  seulement 
ces  associations  cultuelles  sont  soustraites  à  la  juridiction  ecclé- 
siastique, mais  elles  sont  rendues  justiciables  de  l'autorité  civile. 
Voilà  pourquoi    Nous  avons  été  amené  dans    Nos  précédentes 
Encycliques  à  condamner  ces   associations  cultuelles,    malgré 
les  sacrifices  matériels  que  cette  condanmation  comportait.  '^ 

Réponse  a  une  troisième  accusation.  PnÉTENor  pahti-pkis 

On  Nous  a  accusé   encore  de   parti-pris  et   d'inconséquence. 
Il  a  été  dit  que  Nous  avions  refusé  d'approuver  en  France  ce 


—  52  — 


qui  avait  été  approuvé  en  Allcnmj^nc.  Mais  ce  reproche  man- 
que autant  de  fondement  (|Ue  de  justice.  Car,  quoique  la  loi 
allemande  fût  comiainnable  Hur  bien  des  points  et  (]u'elle  n'ait 
été  (|ue  tolérée  à  l'aison  de  maux  pluH  j^rands  à  écarter, 
cependant  les  situations  sont  tout  à  fait  différentes  et  cette 
loi  nicouniiît  expressément  la  hiérarchie  catholi(|ue,  ce  que  la 
loi  française  no  fait  point. 

Quant  à  la  déclaration  annuelle  exijj^ée  pour  l'exercice  du 
cuite,  elle  n'otiVait  pas  toute  la  sécurité  léjrale  (ju'on  était  en 
droit  de  désirer.  Néanmoins,  —  bien  qu'en  principe  les  réunions 
des  fidèles  dans  les  églises  n'aient  aucun  des  éléments  consti- 
tutifs propres  aux  réunions  publiques  et  (|u'en  fait  il  soit 
odieux  de  vouloir  les  leur  assimiler,  pour  éviter  de  plus  grands 
maux,  l'Eglise  aurait  pu  être  amenée  à  tolérer  cette  déclaration. 
Mais,  en  statuant  (pie  «  le  curé  ou  le  desservant  ne  aérait  plus 
dans  son  église  »  <ju'un  occupant  sans  titre  juridicjue  ;  qu'il 
serait  sans  droit  pour  faire  aucun  acte  d'administration  »,  on  a 
imnosé  aux  Tninistres  du  culte,  dans  l'exercice  même  de  leur 
mini.stèrt',  une  situation  tellement  humiliée  et  vague  que,  dans 
de  pareilles  conditions,  la  déclaration  ne  pouvait  plus  être 
acceptée. 

La  nouvelle  loi 


Reste  la  loi  récemment  votée  par  les  deux  Chambres 
Au  point  de  vue  des  biens  ecclésiastiques,  cette  loi  est  une 
loi  de  spoliation,  une  loi  de  confiscation,  et  elle  a  consommé  le 
dépouillement  de  l'Eglise.  Quoique  son  Divin  Fondateur  soit 
né  pauvre  dans  une  crèche  et  soit  mort  pauvre  sur  une  croix, 
quoiqu'elle  ait  connu  elle-même  la  pauvreté  dès  son  berceau, 
les  biens  qu'elle  avait  entre  les  mains  ne  lui  en  appartenaient 


—  5.*}  — 

pas  moins  en  propre  et  nul  n'avait  le  droit  de   l'on   dépouiller. 
Cette  propriété,  indiHcutable  »\  tous  les  points  de  vue,  avait  ^'të 
encore  officiellement  sanctionni'.!  par  l'Etat  :  il  ne   pouvait  par 
C()nHH(|uent  pas  la  violer.  —  Au  point  de  vue  de   l'exercice    du 
culte,  cette  loi  a  or^mnisé   l'anarchie  :  ce  (|u'elle  instaure  sur- 
tout en  ertet,  c'est  l'incertitude  et  le   bon  plaisir.  Incertitude 
si  les  édiHces  du  culte,  toujours  susceptibles  de  désuHectation, 
seront  mis  ou  non,  en  attendant,  à  la  disposition  du  ck-rtré  et 
•  les  lidèk-s;  incertitude  s'ils   leur  seront  conservés  ou  non,   et 
pour  <|nel  laps  (le  temps;  arbitraire  administratif  réj,dant   les 
conditions  de  la  jouissance,  rendue  éminemment  précaire  ;  pour 
le  culte,  autant  de  situations  (Jiverses  en  France   (|uil  y  a  de 
communes  ;  dans  cha(|no  paroisse,  le  prêtre  mis  à  la  discrétion 
<U'  l'autorité  municipale,  et   par  consécpient,  le  conflit  à    l'état 
possible  organisé  d'un  bout  à  l'autre  du  pays.  Par  contre,  obli- 
<,'ation  de  faire  face  à  toutes  les  charges  même  les  plus  lourdes 
et,  en  m.'Mne  temps,  limitation  draconienne  en  ce  qui  concerne 
l<- ressources  destinées  à  y   pourvoir.  Aussi   née  d'hier,  cette 
loi  a-t-elle  déjà  soulevé  d'innombrables  et  dures  critiques  de  la 
part  d'hommes  apppartenant  indistinctement  à  tous  les  partis 
polititiuesetà  toutes  les  opinions  religieuses,  et  ces  critiques 
seules  surtiraient  à  la  juger. 

CO.VOAMVATIUN    DE    l.\    NOUVELLE    LOf 


Il  est  aisé  de  constater  par  ce  que  Nous  venons  de  vous 
rappeler.  Vénérables  Frères  et  bien  aimés  Fils,  que  cette  loi 
aggrave  la  loi  de  séparation  et  nous  ne  pouvons  dès  lors  que 
la  réprouver. 

Le  texte  imprécis  et  ambigu  de  certains  des  articles  de  cette 
loi  met  dans  une    nuuvelle   lumière  le  but   poursuivi  par   nos 


tÊÊÊÊKÊÊÊMm 


—  fi4  — 

cnmîinis.  Ils  veulent  détruiie  l'E^ïlist^  ft  déchriHtianiseï  la 
FtHiice,  ainsi  (lU.i  Nous  l'avons  déjà  dit,  mais  sanH  (jne  le  peu- 
ple y  prenne  trop  fjarde  et  (|u'il  puisse,  iKUir  ainsi  dire,  y  faire 
attention.  Si  leur  entreprise  était  vraiment  populaire,  comme 
ils  le  prétendent,  ils  no  balanceraient  pas  à  la  poursuivre, 
visière  relevée,  et  à  en  prendre  hautement  toute  la  responsa- 
bilité. 

Main,  cette  respon.sabilité,  loin  de  l'a-ssumor,  ils  .s'en  défondent, 
ils  la  repoussent  et,  pour  mieux  y  réussir ,  ils  la  rejettent  sur 
l'Eglise,  leur  victime.  De  toutes  les  preuve.H,  c'est  la  plus  écla- 
tante (jue  leur  (Kuvre  néfa.ste  ne  répond  pas  aux  vdnixdu  pays. 

C'est  en  vain,  du  leste,  qu'après  Nous  avoir  mis  dans  la 
nécs.ssité  cruelle  de  repousser  les  lois  ((u'ils  ont  faites,  — 
voyant  les  maux  (ju'il;  ont  attirés  sur  la  patrie  et  sentant  la 
réprobation  universelle  monter  comme  ut>e  lente  marée  ver» 
eux,  —  ils  essayent  d'é<rarer  l'opinion  publi(|ue  i-t  de  faire 
retomber  la  responsabilité  de  ces  maux  sur  Nous.  Leur  tenta- 
tive ne  réussira  pas. 

Le  Papk  a  fait  son  devoik 


Quant  à  Nous,  Nous  avons  accompli  Notre  devoir,  comme 
tout  autre  Pontife  Romain  l'aurait  fait.  La  haute  charge  dont 
il  H  plu  an  Ciel  de  Nous  investir,  malgré  Notre  indignité, 
comme  du  reste  la  foi  du  Christ  elle-même,  foi  <iue  vous  pro- 
fesse/ avec  Nous,  Nous  dictait  Notre  conduite.  Nous  n'aurions 
pu  agir  autrement,  sans  fouler  aux  pieds  Notre  conscience, 
sans  foifaire  au  serment  (pie  Nous  avons  prêté,  en  montant  sur 
la  Chaire  de  Pierre,  et  sans  violer  la  Hiérarchie  cRthoii«iue. 
base  donnée  à  l'Egli.se  par  Notre-Seigneur  Jésus-Christ.  Nous 
attendons  sans  crainte   par  conséquent  le  verdict  de  l'histoire. 


—  55  — 


KIIp  (lini  (jue,  les  yeux  iiiirmiableineiit  HxAs  Hur  lea  «IroitH  supé- 
rieiii-H  de  Dieu  à  défomlr»',  Nous  n'avoim  pas  voulu  humilier 
|p  pouvoir  civil,  ni  combattre  une  fornio  do  jjouveriiement, 
inais  sauvegarder  l'œuvre  iritanj^ible  de  Notre-Sei^^neur  et 
Miùtre  .léHUs-CliriHt.  —  Elle  (lira(|ueNouH  vous  avons  defei  "is 
<le  toute  la  force  de  Notre  immensf*  tetitlresse,  ô  bii  a  aimés  Fils, 
<|ne  ce  (|Ue  Nous  avons  réclamé  et  réclamons  pour  l'Eglise, 
dont  l'Eglise  de  France  est  la  Fille  aînée  et  une  partie  inté- 
grante, c'est  le  rospoct  de  sa  hiérarchie,  l'inviolabilité  de  ses 
biens  et  la  libtirté  ;  que,  si  l'on  a"ait  fait  droit  à  N,>i.-'j 
demande,  la  paix  religieuse  n'aurait  pas  été  troublée  n\  FrKii.'h 
et  (jue  !  ■  jt;  i-    à  on  l'écoutera,  cette  paix  si  désirable  y  renaîtra. 

El)  dira  en^,n  <|ue  si,  sûr  d'avance  de  v  jtre  générosité 
n)agnini  ne,  Not  <  n'avons  pas  hésité  à  vous  dire  i|ue  l'heure 
des  fiacn"".cf:  ;;  .ait  sonné,  c'est  pour  rappeler  au  inonde,  au 
nom  du  Maître  de  toutes  choses,  (pie  l'homme  doit  nourrir 
iei-bas  des  préoccupations  plus  hautes  que  celles  des  contingen- 
tes périssables  de  cette  vie  et  que  la  joie  suprême,  l'inviolable 
joie  de  l'âme  humaine  sur  cette  terre,  c'est  le  devoir  surnatu- 
rellement  accompli  coûte  que  coûte,  et,  par  là  même,  Dieu 
honoré,  servi  et  aimé  malgré  tout. 

Confiant  que  la  Vierge  Immaculée,  Fille  du  Père,  Mère  du 
Verbe,  Epouse  du  Saint-Esprit,  vous  obtiendra  de  la  Très 
Sainte  et  Adorable  Trinité  des  jours  meilleurs,  comme  présage 
de  l'accalmie  qui  suivra  la  tempête.  Nous  en  avons  la  ferme 
espérance,  c'est  du  fond  de  l'âme  que  Nous  vous  accordons 
Notre  Bénédiction  Apostolicjue,  à  voua,  V'énérables  Frères, 
ainsi  qu'à  votre  clergé  et  au  peupl»-  fran(;ais  tout  entier. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  jour  do  l'Epiphanie,  6 
janvier,  l'an  du  Seigneur  1907,  de  Notre  Pontificat  le  quatrième. 

PIE  X,  PAPE. 


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—  57  — 


(N-  45) 


LETTEE  PASTORALE 

DE 

MONSEIONEUR     LoUIS-NaZAIRE     BÉGIN,    ARCHEVÊQUE    DE    QuÉBEC, 


SUR 


L'ACTION  SOCIALE  CATHOLIQUE 

ET    EN  PARTICULIER    SUR 

L  ŒUVRE  DE  LA  PRESSE  CATHOLIQUE 


LOUIS-NAZAIRE  BÉGIN,  par  la  arace  de  Dieu  et  du  Siège 
APOSTOLIQUE,  Archevêque  de  Québec. 

Au  clergé  séculier  et  régulier,  aux  communautés  religieuses  et 
à  tous  les  fidèles  de  Varchidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction 
en  Notre  Seigneur. 

Nos  Très  Chers  Frères, 

Dans  les  belles  et  savantes  encycliques  que  l'illustre  Pontife 
Léon  XIII  a  laissées,  comme  un  héritage  précieux,  à  l'Eglise 
de  Jésus-Christ,  rien  n'est  plus  souvent  ni  plus  forlemejit 
affirmé  que  l'importance  et  la  nécessité  d'une  action  sociale 
catholique  sagement  organisée  et  fermement  conduite. 

L'une  de  ces  lettres   pontificales,  (I)   est    consacrée   tout 

(1)  Encycl.  Sapientùe  Christiana,  lOjanv.   1890, 


—  58  — 

entière  à  définir  «  les  principaux  devoirs  civiiinos  des  chré- 
tiens, »  et  1(?  pape,  après  avoir  déploré  l'inaclion  d'un  gi'and 
nombre  de  catlioliijnes,  h'iir  manque  de  principes,  leur  fausse 
prudence,  leur  déplorable  inertie,  ajoute  ces  graves  [jaroies: 
«  I.es  chrétiens  sont  nés  pour  le  combat,  et  plus  ils  y  mettent 
d'ai'deur,  plus,  avec  l'aide  de  Dieu,  ils  sont  certains  de  la  vic- 
toire. »  (1). 

Notre  bien-aimé  pontife  et  père,  Sa  Sainteté  Pie  X,  pour 
réaliser  son  sublime  dessein  de  lotot  restaurrr  dans  le  Christ^ 
vent,  lui  aussi,  qu(  l'action  calholi(juo  s'organise  et  t,'e.\erce 
vigoureus(Muent  dans  tous  les  [lays.  «L'acliou,  dit-il  dans  sa 
première  eucycli(]ue  (2),  l'action,  voilà  ce  que  réclament  les 
temps  présents  ;  mais  une  action  (lui  se  porte  sans  réserve  à 
l'observation  intégrale  et  sci-upuleuse  des  lois  divines  et  des 
prescriptions  de  l'Eglise,  à  la  profession  ouverte  et  hardie  Je 
la  religion,  à  l'exercice  de  la  charité  sous  toutes  ses  foi'mes, 
sans  nul  retoui'  sni'  soi  ni  sur  ses  avantages  terrestres.  » 

Assurément,  dt;  tout  temps,  celte  action  eallioliqne,  ce  zèle, 
cette  coalition  des  iutcdligeuces  et  des  volontés  désireuses 
d'alfermir  ie  it  gue  de  .lésus-Christ  sur  les  soi'iétés  comme  sur 
les  âmes,  fut  nécessaire  ;  et  de  tout  temps  aussi  l'on  a  vu  des 
hommes  de  bien,  cleri's  et  laùjues,  unir  leurs  géiu'reux  elforls 
pour  faire  pénétrer  l'espi'it  chrétien  dans  les  nuenrs  [)ubli(jues, 
dans  les  institutions  et  dans  les  lois.  Mais  à  notre  épo(jue,  où 
les  questions  sociales  se  posent  plus  nombreuses  et  plus  com- 
plexes (]ue  jamais,  où  le  peuple  prend  uu(;  plus  large  parla 
radininislralion  des  allaires,  où  les  ennemis  du  Christ  voient, 
parla  même,  un  cliam[)  plus  vaste  s'ouviir  à  rex[)loilalion  de 
la  crédulité,  des  préjugés  et  des  passions,  et  ledouhlenl  d'a- 
charneuient  contre  la  foi  et  contre  l'Eglise,  l'action  sociale 
catholique  devient  de  plus  en  plus  urgente.  Comme  le  disait 
notre  très  saint  Père  Pie  X,  avec  son  intelligence  si  prali(|ue 
des  nécessités  du  temps   présent  (3),    «ee  ne  sont  |>as  seule- 


m( 


iit  les  lioiunu'S  revêtus  du  sace 


_'rdo(' 


e,  mais    tous  les 


fid 


eles 


sans  exception    qui  doivent  se  dévouer  aux  intérêts  de  Dieu  el 

0)  /'"'/. 

(2)  Eiii'.yel.   Ë! nupniiù  Apoi<to/atua  cathtuira,  i  oct,  1903, 

(3)  Ihid. 


t-Jp"" 


—  59  — 

desiuncs;  nt  n  pas*,  ceites,  chacun  an  gié  de  ses  vues  el  de 
ses  tendances,  mais  loiijoni's  sous  la  direction  et  la  volonté 
des  évêques.  » 

Au  reste,  cette  action  peut  prendre  diverses  formes  et  s'exer- 
cer soil  dans  le  doniaine  des  études  sérieuges  immédiatement 
prépai'atoires  au  rcMe  social,  soil  dans  la  sphère  des  (eiivreà 
multiples  dont  h;  but  et  le  l'ésuUat  sont  d'étendre,  de  l'aire  par- 
tout rayonner  l'influence  de  la  loi  morale  et  l'empire  de  la 
vérité  religieuse. 

Nous  le  constatons  avec  plaisir,  Nos  Très  Chers_Frèrcs,  dans 
plusieurs  centies  inlellecluels  de  cette  province,  et  en  parti- 
culier dans  notre  ville  de  Québec,  il  s'est  produit  depuis  quel- 
ques années  nu  noble  et  salutaire  mouvement  d'initiation 
à  l'action  sociale  catholiqin\  Des  hommes  de  talents  et  de 
savoir  se  sont  concertés  (I)  et  se  réunissent  fréquemment 
pour  étudier,  discuter,  approfondir  ensemble  les  problèmes 
d'économie  politique  et  sociale  qui  importent  le  plus  à  la  pros- 
périté matéiieile  et  morale  de  notre  pays.  Des  jeunes  gens  à 
l'âme  généreuse,  dans  des  cercles  d'études  (2)  que  nous  ne 
sauriens  trop  louer,  s'apiliquent  à  mieux  coiniaitre  la  sainte 
Kglise  notre  mère,  à  mieux  comprendre  la  mission  éminem- 
ment (ivilisatrice  qu'elle  est  appelée  à  lemilir  dans  le  monde, 
à  mieux  se  pénétrer  des  principes  de  foi,  de  probité,  d'inté- 
grité morale  et  de  fermeté  doctrinale  qui  doivent  régir  la  vie 
privée  et  publique  de  tout  vrai  ch.élien. 

Dans  l'ordre  des  faits,  ([ne  d'institutions  de  charité  et  de  bien- 
faisanc  e,  que  d'oeuvres  de  patronage,  que  d'en li éprises  d'utilité 
sociale  naissent  et  se  développent  parmi  nous!  Nos  hôpi- 
taux, nos  hûtels-Dieu  et  nos  hospices,  la  Société Saint-'Vincent 
(le  Paul  et  tes  nombi anses  conféiences,  le  Patronage  de  Qué- 
bec el  celui  de  Lévis,  l'Orphelinat  agricole  de  Saint-Damien,  la 
Mimon  de  la  Providence  deSaint-Malo,  et  bien  d'autres  associa- 
tinns  charilables  sont  des  centres  de  vie  et  de  dévouement  où 

(1)  *  La  Société  d'économie  sociale  et  fiolitiiiutn  fondée  à  Québec  le  13  avril 
190f). 

(2)  •  L'AsHOciution  catholique  de  la  jtvvfffc  cai.adievvf -française  «  fondée  à 
Montiéai  en  1904  confite  dans  l'aicliidiocète  de  Qi;él)ec  plufeieuis  «  cercles  »  d» 
jeunes  gens  qui  lui  soiit  a.TÎîics. 


%i 


—  60  — 

se  réalise  déjà  sous  des  formes  variées  le  programme  de  l'Ac- 
tion catholique.  Nous  ne  pouvons  ici  passer  sous  silence  la 
Lieue  anti-alcoolique,  Miiblie  tout  récemment  dans  notre 
ville  épiscopale,  (1)  et,  dont  les  eFo-tsco.-^ribueront  largement, 
nous  en  sommes  sûr,  h  >v.irayer  las  proivrès  menaçants  de l  m- 
tempérance.  Ces  in  ;titn:îons  et  ces  œ-ivres,  nous  les  bénis- 
sons, ;^ous  l.sencoiwaf^eons.  EUes  i- aient  d'importants  ser- 
vices aux  clauses  populaires. 

A  l'action  collective  de  ces  associations  vient   se  joindre 
l'acliop    individuelle    des  membres  de  notre  clergé   et  des 
laïques.    Nous  nous  lU-'-sons  à  reconnaître,  en  particulier, 
toutes  \.'s  gA:iéreu.,^s  initiatives  qui  ont  pour  objet  le  bien  des 
classes  ouvrières.  C'est,  du  reste,  le  p- ogres  moral  et  la  prospé- 
rité matérielle  d.;  TîOtre  p^'upi»  qui  esi  le  terme  de  toutes  nos  sol- 
licitudes   Noas   voudrion.-  surtout  voir  régner  dans  toutes  les 
sphères  de  la  société,  la  justice,  la  paix  et  l'harmonie.  Ce  vif  desir, 
qui  remplit  notre  cœur  d'évôque,  nous  a  pressé  d'intervenir 
nous-même,  il  v  a  quelques  années,  dans  un  conflit  regrettable 
nui  menaçait  à'ia  fois  les  intérêts  du  travail  et  ceux  du  capital  ; 
et  nulle  autre  ambition  que  d'être  utile  à  tous  nous  a  dicté 
cette  sentence  arbitrale,  que  l'on  a  bien  voulu   favorablement 
apprécier,  même  A  l'étranger,  et  qui  pourrait,  croyons-nous, 
servir  de  base  solide  à  l'union  des  travailleurs  et  des  patrons. 

Toutes  ces  oeuvre;^  et  tous  ces  efforts  quo  nous  avons  rappe- 
lés ne  peuvent  manquer  de  servir,  dans  v.ne  forte  mesure,  à 
élever  le  niveau  de  la  moralité  et  de  la  prospérité  publique. 

Mais,  Nos  Très  Ghers  Frères,  les  besoins  sociaux,  dont  le 
nombre  et  la  gravité  augmentent  singulièrement  chaque  jour, 
réclament  davantage.  Beaucoup  d'idées  fausses  sont  répan- 
dues dans  les  livres,  circulent  dans  la  presse,  s'expriment  dans 
les  discours;  mille  voix  les  portent  quotidiennement  aux  oreil- 
les de  tous.  Que  faisons-nous  cependant  pour  nous  défendre 
contre  ces  doctrines  malsaines  que  la  littérature  contemporaine 
nous  apporte  sous  des  formes  multiples,  et  qui  tendent  à  rub 
lier  les  fondements  mêmes  de  nos  croyances  et  de  nos  mœurs? 
L'indifférence  endort  les  tièdes  ;  la  crainte  paralyse  les  pusil- 

(1)  tt  Ligue  antialcoolique  »  fondée  h,  Québec  en  février  1907. 


-  61  — 


lanimes  ;  le  préjugé  aveugle  les  ignorants  ;  l'intérêt  personnel 
fait  mouvoir  les  égoïstes  et  les  ambitieux  :  et  toutes  ces  fai- 
blesses réunies  favorisent  parmi  nous  les  menées,  sourdes  en- 
core, mais  très  actives  de  la  franc-maçonnerie. 

Une  longue  et  sérieuse  étude  de  notre  état  de  société  nous  a 
convaincu  que  le  grand  moyen,  après  les  enseignements  de 
l'Eglise  et  de  ses  pasteurs,  de  conjurer  le  péril  qui  nous  menace, 
consiste  dans  l'œuvre  de  la  presse  catholique. 

Cette  oeuvre.  Dieu  merci,  n'est  pas  entièrement  inconnue 
parmi  nous.  Le  diocèse  de  Québec  est  fier  de  posséder  des  pu- 
blications hebdomadaires  et  mensuelles,  qui  sur  le  terrain  de» 
principes,  (Ml  matière  de  morale,  d'éducation,  de  droit  chrétien, 
font  une  lutte  vraiment  digne  d'éloges.  Mais  ces  journaux 
et  ces  revues  s'adressent  principalement  à  l'élite  des  fidèles 
et  ne  pénètrent  guère  dans  les  milieux  populaires.  Or,  c'est 
le  peuple  surtout  (ju'il  faut  atteindre,  c'est  le  peuple  qu'il 
faut  instruire  de  sa  religion,  renseigner  sur  les  nombreu- 
ses questions  sociales  qui  le  préoccupent  maintenant,  et  aver- 
tir de  ses  devoirs,  puisipie  c'est  lui  surtout  que  les  influen- 
ces pernicieuses  chercheront  à  séduire.  Et  pour  que  la  presse 
catholique  exerce  sur  la  multitude  des  lecteurs  l'action  bien- 
faisante et  complète  que  nous  souhaitons,  il  faut  qu'elle-même 
multiplie  ses  œuvres,  ses  moyens  et  ses  ressources.  Il  faut 
que  des  publications  populaires,  peu  dispendieuses,  à  la  fois 
simples  et  intéressantes,  et  traitant  de  toutes  les  questions  de 
morale,  de  controverse,  d'histoire,  d'apologétique,  de  doctri- 
ne religieuse  et  de  doctrine  sociale,  puissent  se  répandre 
dans  toutes  les  classes  de  la  société,  et  porter  à  toutes,  sur  ces 
graves  sujets,  l'enseignement  de  l'Eglise.  Il  faut  que  toutes 
ces  publications,  attrayantes,  substantielles  et  ^'ariées,  ne  ces- 
sent de  distribuer  à  nos  populations  canadiennes  des  leçons 
qui  soient  conformes  à  leur  esprit  chrétien  età  leurs  traditions 
nationales. 

C'est  pourquoi,  l'œuvre  de  la  presse  catholique  ne  pourrait 
ici  se  borner  à  la  publication  de  journaux  périodiques  ou  quo- 
tidiens. Le  journal  ne  peut  être  qu'un  article  de  son  vaste  pro- 
gramme.  L'œuvre  de  la  presse  catholique  comprend  plutôt 


ta 

m 


—  62  — 


lion  (le  tonte  une   ciimpiifino  rie  prnpnpandc  par 


l'orS'"!"'^''^ 

livre,  par  la  revno, 

chnre,  par  le  tract,  par 


le 


par  le  journal,  parle  luillelin,  par  la  bro 


les    publications  do  toutes  sortes  qui 
l"contribuer'à  la  iliiriision  des  connaissances  utiles  et 


peuven 

des  idées  chrétiennes. 


P^lle  peu 


tel  elle  devra  encore   avoir  iionr  but  dt>  grouper 


dans  des  cei'i 


■lt?s  d'études  et  de  discnssi 


ons  bienveillantes,  dans 


des  associations  catholiques,  les  jeunes  gens  et  les  écrivains  qui 

veulent  mettre  leur  esprit  et  leurs  talents  au  service  de  l'Kglise 

et  de  liMir   pays. 

génértMix  dt>  l'avoriser 

de  ceux  (1  ni  vom 

culièrenien 


Elle  devra  aussi  s'efVorcer  par  tons  moyens 
les  aptitudes,  la  bonne  volonté,  l'ardeur 
Iraient  dans  la  carrii're  des  lettres,  et  plus  parli- 

laiidre 


t  dans  celle  du  journalisme,  travailler  a  rep 
lli 


uarmi  nous  l'iullneuce  ( 


sociales 


leur  initiative  t 


tout  en  laiss 


des  principes  chrétiens  et  des  doctrines 
calholiiiues.  Rechercher  partout  les  taleiils,  provoquer 
l  leur  elVort,  centraliser  toutes  ces  activités,  et 
u  originalité  piM'Sonnelle  et  sa  légi- 


iml  à  chacun  so 


lime  lib(M-lé  d'a[»précia 


lion  d/uis  des  qutîstious  qui  sont  fatale- 


dispute  des  hommes,  orienter  l'esprit  de  tous 


ment  livrées  à  la  dispu 

vers  l'idéal  chrétien  que  tout  écrivain  oatholi(]ue  doit  toujours 

proposer  à  s(>s  lecteurs,  voilà  ([uel  pourrait  être  encore  parmi 

nous  le  résultat  d'une  solide  organis 

et  de  l'œuvre  de  la  presse  eatholiijue. 

ble,  et  nous  crovons  devoir  insister  sur  ce 


ation  de  l'action  sociale 


Mais  il  nous  seui 
point,  (jue  dans  notre  si 


cacemen 


t\iatmu  actuelle   ce  ([ui  peut  le  plus  effi- 
ise  lormation  de  la  cousci(,Mice 


l  contribuer  à  une  sénei 

ont  des  journaux  quotidiens  hautement  el  e.\- 


dans 


leurs   ( 


«•atholuiue,  ce  sont  des  journaux  qnot 

clusivement  calholiiiues  :   catholiques 

catholiiiues  dans  ^enr  esprit,  catholiques  dans  leurs  appi 

lions  des  hommes  el  des  choses,  catholiques  dans  la 

de  toutes  les  questions  de  religion  et  de  mora 

et  de  langue,  d'admiu 


lioctrines. 


ecia- 


discussion 
1(\  de  nationalité 


istration  politique  el  d'économie  sociale. 
Cette  presse  ([uolidienne,  indépendante  des  partis  politiques, 
ou  des  ambitions  que  suggère  l'intérêt  personnel,  nous  man- 
que, et  tous  les  bons  esprits  sont  d'accord  pour  en  reconnaître 
la  grande  nécessité. 


11  semble  difficile  en  effet  que  les  journaux  politiques 


même 


les  mienv  disposés  à  l'endroit  de  la   religion,  préoccupés  sur-  ^ 


63  — 


(M'  sur  ce 
e  plus  efli- 
•oiis('i(Mice 
lient  t;l  ex- 
(iocti'iiies, 
;  appréci.i- 
(lisciission 
liUionalilé 
lie  sociale, 
politiques, 
nous  inan- 
ecomiaîlre 


tout  (les  iiilort'Is  du  [lai'ti  nu  des  intérêts  uiatériols  rjuMls  ont 
luission  do  délondre,  exercent  cette  vij^ilancoefîicai^e  qui  sauve- 
faille  toujours  les  droits  de  rEf,'lise,  de  la  vérité  et  de  la 
morale.  Nous  ut;  voulons,  reries,  pas  exclni'o  ces  journaux  de 
l'action  sociah'  catholiiine.  Loin  de  là,  nous  les  invitons  à  y 
[iicndre  une  part  de  plus  en  plus  faraude,  ot  nous  comptons 
liien  sur  leur  concours  pour  le  succès  de  l'œuvre  que  nous  éta- 
lilissons  aujourd'hui.  Mais  il  est  nécessairi;  cpie  le  peuple  puisse 
lii'e  aussi  des  journaux  (lui  soient  spécialeinenl  chargés  de 
riiislriiire  sur  les  ([uestions  reli<.Meuses  et  sociales  r|ue  font 
surgir  chaciue  jour  li>  développement  et  le  propiî's  de  notre  vie 
publique.  L'influence  du  journal  (>st  aujo\ird'hui  si  considéra- 
hle  !  Il  est  dans  toutes  les  ni/iins;  il  l'oiiruil  au  peuple  des 
arguments  pour  tontes  ses  discussions  et  lui  donne  toutes 
les  informations  dont  il  (îstavide;  il  dirige  les  esi)rits;  il  forme 
l'opinion  ;  il  prononce  sur  toutes  choses  des  jugements  que  le 
lecteur  couRanl  accepte,  d'ordinaire,  sans  examen  et  sans  résis- 
tance. Si  le  journal  est  bon,  son  influence  pour  le  bien  est 
immense  ;  s'il  est  mauvais,  que  de  ravages  n'ex(M-ce-t-il  pas 
dans  lt!s  âmes!  Aussi  estimons-nous  qu'à  côté  des  journaux 
d'affaires  et  des  journaux  de  partis  politiques,  il  est  opportun 
di'  fonder  des  journaux  quotidiens,  libres  d'attaches  politi- 
(jues,  et  qui  n'aient  d'antn;  préoccupation  que  de  soutenir, 
avec  les  vrais  intéi'étsde  la  pati'ie,  la  ciuse  de  Dieu,  de  la 
religion  et  des  ilmes. 

C'est  le  désir  naguère  exprimé  par  Léon  XI!  f  i  î  )  :  «  Il  serait 
dit-il,  com-enable  et  salutaire  que  chaque  contrée  possédât  ses 
journaux  particuliers,  destinés  à  être  les  champions  de  l'autel 
et  du  foyer,  et  organisés  de  façon  à  ne  s'écarter  jamais  du 
jugement  de  l'évêque,  avec  lequel  ils  s'appliqueraient  à  mar- 
cher en  communauté  d'idées  et  de  sentiments.  Le  clergé 
devrait  les  favoriser  do  sa  bienveillance  et  leur  apporter  le 
secours  de  sa  doctrine,  et  tous  les  vrais  catholiques  les  tenir 
pn  haute  estime  et  les  aider  suivant  leurs  moyens  et  leur 
influence.  » 


Par  la  fondation  de  ces  journaux  se  1 


'OU' 


ait  aussi  réalisé 


(1)  Encycl.  In  ipso,  3  mars  1891. 


mÊÊÊÊ 


maïï-nri 


—  64  — 

le  vœu  de  noire  illustre  prédécesseur,  S.  E.  le  Cardinal  Tas- 
ohereau,et(l('  tous  les  Pores  des  V  et  Vll«  Conciles  do  Que- 
bfc.  (I)  A  ipliisicurs  reprises,  dans  leurs  Lettres  pastorales,  les 
évoques  de  celte  province  ont  insisté  sur  les  graves  devoirs 
et  sur  les  obligations  du  journaliste  catholique. 

Nous  ne  pouvons  nous-môme  que  nous  inspirer  de  cette  saj^e 
tradition,  et  souhaiter  vivement  que  1  .  journaux  catholiques 
soient  toujours  lidMes  au  programme  que  leur  impose  leur 
haute  mission  sociale. 

U'i  journal  catholique  doit  aborder  les  questions  religieuses 
pour  réfuter  l'erreur  et  coopérer,  par  l'influence  dont  il  dispose, 
à  la  diilusion  delà  saine  doctrine.  11  lui  faut  donc,  sans  timidité, 
exposer  la  vérité  chrétienne,  les  dogmes  de  la  foi,  les  préceptes 
de  la  morale,  les  droits  sacrés  de  l'Eglise,  en  prendre  coura- 
geusement la  défense  et    signaler  tous  les  dangers  sans  réti- 
cence et  sans  fausse  prudence,  n  II  en  est,  dit,  Léon  XIII,  (2)  qui 
pensent  qu'il  n'est  pas  opportun  de  résister  de  fronlà  l'iniquité 
puissante  et  douiinanl. ,  de  peur  ([ue  la  lutte  M'exaspère  davan- 
tage les  méclianls.    De   tels  hommes  sont-ils  pour  ou  contre 
l'Eglise?   On  ne  saurait  le  dire.  Car,  d'une  part,  ils  prétendent 
professer  la  doctrine  catholique,  mais,  en   même   temps,  ils 
voudraient  (pie  rp]gl1sc  ■   :ssi\l  libre  cour:,  à  certaines  théories 
qui  lui  sont  contraires.  Ils  gémissent  de  ta  perte  de  la  foi  et 
de  la  perversion  i^s  mœurs,  mais  à  de  l  •     mau.\   ils  n'ont 
souiu  d'apporter  aucun  remt'il         même  il  n'est,  pas  rare  (iti'ils 
en  augmentent  rintensité,  soit  par  une  indul"      -o  excessive, 
soit  par  m     !ieriii(;ieuse  dissiumlation.  » 

Certes  nous  ne  ondamnons  pas  les  journaux  qui  'is  les 
questioi.  politiques,  croient  devoir  suivre  le  drapea  .  d'un 
parti,  pnirvu,  sans  ('lUte,  que  leurs  rédacteurs  aient  en  \ 
les  intei  .ts  du  pays  et  qu'ils  combattent  loyal,  ment,  honnête- 
ment leurs  adversaires.  Mais  .o  journal  catholique  r.'accom- 
plira,  lui,  '^a  haute   mission  qu'en  se  plaijant  au-dessus   des 

(1)  VoiideuT  Manuiments  de  Sa  c;r»nclenr  Mgr  E.-A.  Tasehereau,  l'un  pro- 
.  .(liguant  les  décrets  du  V«  (  i.ncile  vrovincial  de  Qiuibec  (1875,)  l'autre  promul- 
guant les  (].   lotB  du  VU"  CV',  ile  pnvincial  de  Québec  (1889.) 

(2)  Encycl.  Sapifyfia  chriJiana. 


I  ji' 


—  65 


part. s  qui  divisent  et  en  no  discutant  les  choses  de  la  politique 
qu'avec  une  sage  indépendance,  préoccupé  avant  tout  du 
triomphe  de  l'idée  religieuse  et  de  la  justice  sociale.  C'est  par  Ih 
(ju'il  pourra  contribuer  à  former  des  hommes  assez  désintéres- 
sés pour  tout  sacrifier  aux  exigences  de  leur  foi  et  aux  inspi- 
rations de  leur  conscience,  assez  fermes  et  as:^ez  courageux 
pour  proclamer  et  revendiquer  toujours  les  droits  de  leur» 
compatriotes  et  de  leurs  coreligionnaii   s. 

Dans  les  questions  politico-religieuses  que  l'on  voudrait 
soustraire  à  la  juridiction  de  l'Eglibi ,  ce  sera  le  devoir  du 
journal  catholique  de  mettre  en  vive  lumière  et  de  défen- 
dre de  toutes 'ses  forces  les  droits  et  le:  prérogatives  delà 
société  spirituelle  essentiellement  supérieure  par  sa  fin  et  par 
ses  moyens  à  la  société  civile.  «  Dans  la  pol  'ique,  c'est  Léon 
XIII  qui  parle,  (I)  dans  la  politique  inséparable  des  lois  de  la 
morale  et  des  devoirs  religieux,  l'on  doil  toujours  et  en  pre- 
lu.er  chef  se  préoccuper  de  seivir  le  plus  efficacement  possible 
les  iulérôts  du  catholicisme.  Dès  qu'on  les  voit  menacés,  tout 
dissentiment  doit  cesser  entre  catholiques,  afin  qii'>  unis  dans 
les  mêmes  pensées  et  les  mêmes  conseils,  ils  se  porte, it  au 
secours  de  la  religion,  bien  général  et  suprême  auquel  tout  le 
reste  doit  être  rapjjorlé.  » 

Ces  graves  paroles  constituent  l'un  des  principaux  article» 
du  programme  d'un  journal  catholique. 

Dans  ce  programme  rentrent  eiiiore  et  tout  naturellement 
les  questions  d'économie  sociale  qui  on!  reçu  de  l'encyclique 
Rerum  7\ovurum  de  solutions  si  lumineuses,  les  questions  d'é- 
ducation et  de  littéi.iture  que  certaine  écrivains  traitent  de 
façon  si  peu  conformeaux  principes  chrétiens,  les  questionsde 
langue  et  de  race  si  intimement  liées  à  la  cause  religieuse,  les 
([uestions  de  charité,  d'association  et  de  bienfaisance  sur 
lesquelles  il  importe   que  le  pubii     soit  bien  instruit  et  bien 


f    % 


Les  nouvelles  dont  le  jli'  si  avide,  les  renseignements 
sur  toutes  les  matières  utile-;  .  s.uiraient,  à  coup  sûr,  être 
bannis  de  ces  joiiruiux.  II  est  désirable,  au  r  ntraire,  que  le 

(1)  Encycl.  Sapiintia  chrùHanœ. 


—  60  — 

journal  calholi,,uo,  on  fuil  d'inrorn.Uion^  locales  .-t  fiénét-ale^ 
ne  le  cède  on  ri....  a.,x  a..l,-.,s  iH.hhcal.on.,  .,.nl  ^''-nne   e  1  c 
t,.ur  a,,  .•o.iranl  d.-s  faiU  roligù-ux  .-l  di.  ...o.ivni.oul  soual   le 
nolro  pays,  ai..si  q,..,  dos  lullos  do  l'K,li«.  ol  dos  v.ciss.lud  s 
dncalholieis.no  dans  les  diverses  cont.oos  dn  >';on<l'--  ^;  ^ 
nons  voulons  aussi  ,,..o  lout,os  cos  infor.u.l.ons,  oollos  sui  o 
dont   rorif,nno   po.,1  pa.-all.v   s.ispocle,  soient  soumises  A  un 
,  nlrùle  ngou.ou.,  .,u'o..  s'.bslienne  de  .■oprodu.re  ces     ép  - 
ches  lendaïKieusos  do.it  le  but  niauiiesle  est  de  d.scred.ler  le 
Saint-Siège  ot  les  institution»  les  plus  saintes. 

Cette  a.Miu.i  si  généralo  et  si  l.ienfaisante  de  la  p,-esse  catlio- 
Hm,e,  nous  voulons  qu'oUo  soit  v.'ai.nenl  fondée  sur  la  cha- 
rité, .>t  ou'elle  imisse  éclairer  les  hon^mes  sans  les  irriter  on 
les  blesse.-.  Propageons  et  ensoigno.is  inlégral.Miieut  la  vente 
catholique,  mais  soyons  toujou.-s  vospoctueux  des  perso.ines 
que  nous  voulons  plutôt  unir  i\\v  uvisor. 

Le  champ  qui  «-ouvre  au  joun.disle  ratholiq.ie  est  donc 
vaste,  et  fécondèpar  le  travail  d'ouvriers  habiles  et  dévoués,  il 
peut  produi.-e  des  fruits  inapp.-éciahlos  pour  le  bien  de  1  hghse 
et  de  la  société  :  à  la  condition  eiiroi-o,  toutefois,  que  ce  travail 
s'opère  sous  la  haute  direction  de  l'autorité  ecclésiast.q.ie  a 
la,J„..llo  toutes  leâ  œuvres  catholiques  sont  juridiquement 
soumises. 

(y..stda..s  colespoi.',  Nos  T.-es  Gho.'s  F.-èn-.  quo  nous 
M,.M-ous  le  10..1I.S  venu  de  créor  .lansce  dioci-so.  o..  ...e.ue  to.nps 
;„:.  l'Artinu  snriMlo  call.oliquo,  rOKuv.v  d,'  1  ■  presso  ralho  .- 
que.  <le  l.'s  établir  toutes  .loux  sur  des  bas.s  solidos  et  de  la 
ivcommauder  mstammenl  à  tous  les  fldôi»'^. 

L'Œuvre  do  la  Presse  catholique  oxiste  déjà,  v(.ns  ue 
ri  M.o.-ez  pas,  dans  d'autres  pays  où  nos  ooi,  ,imo..uai.-es  ont  a 
„rona-er  ot  à  déroiuli-e  couti'e  des  ounemis  uon.broux  la  foi  et 
L,  ni,milo  chrétienne.  Certes,  nous  savons  bien  que  dans  ce 
,,VYS  vl  sui  tout  dans  notre  catholique  provinco  de  Québec,  la 
«itualion  do  l'Kghse  ne  ressemble  pas  à  celle  qui  lui  est  faite 
chez  ces  peuples  d'Europo.  Grâce  à  Dieu,  ol  bien  que  nous 
avons  dû  signaler  plus  haut  les  inllnences  dangereuses  qui 
déjà  s'o.x.M-cenl  parmi  nous,  le  Canadien  a  gardé  sa  foi,  il  res- 
Jctc  «on  obM-.'é.  et  il  reste  attaché  à  ses  traditions  religieuses. 


-  (i7  — 


M, lis  MOUS  ii.>  ppnsons  pas  qu'il  failli'  allt'udrf  nuo  l'un  uionto 
violeinmunl  ù  l'assaul  ili's  cspnlrt  pour  nrgauis.u-  ici  les  œu 
Mfg  de  (lôfonse.  Ou  a  vivoimMil  rcgroUi'i  tui  certains  pays, 
pailiculiiuvrnoiU  en  Franco,  ipit- les  catlioliiiues  w  se  soient 
pas  assez  lut  souciés  (rorj;iniiser  leurs  tpuvres  île  presse  et  il'ac- 
lion  sociale.  Celle  que  nous  établissons  ici  anjourd'hui  sera 
sans  (lonlo  et  surtout  nue  œuvre  de  préservation  plutôt 
ipi'une  (t'uvro  de  comliat,  niais  nous  estimons  (pie  c'est 
(]iiaiid  nièuie  une  muvrt;  utile  et  nécessaire.  La  [iresse  e^t  l'ar- 
lavorite  et  tonte  puissante  que  l'Klat  met  au  service  de  ses 

teièts  ;  pourquoi  l'Kglise, docile  aux  conseils  de  ses  Papes,  ne 
..on-crait-elle  pas  à  s'en  servir  partout  pour  ses  complètes  paci- 
liipies,  et  pour  protéger  coulre  tout  dauyer  l'esprit  de  se» 
cil  l'an  Is  ? 

Il  est  donc  opportun  de  créer  dès  lu/iintenant  parmi  nous  ces 


nie 
111 


(l'iivres 


de  pi 


esse 


(pii  iront  partout  seconder  l'action  de  l'Kglise, 


lorlilier  les  (•Oîivictious,  accroître  l'esprit  clirélieu,  et  préserver 
les  âmes  de  toutes  les  influences  néfastes  qui  pourraient  peu  à 
peu  les  envelopper  et  les  pervertir. 

Mais  pour  exécuter  un  si  grave  et  nu  si  vaste  projet,  et  pour 
assurer  à  l'niuvrt!  une  vitalité  alioiidante,  il  faut  (]uo  cette 
(l'iivic  elle-même  soit  courageuseiueiU  eiilrei)rise,  et  confiée  à 
<leshoinniesqui  y  emploieront  leur  tenii»set  leur  valeur.  Il  faut 
aussi  que   ipiolqu'nn  puisse  en  être  l'àtne  dirigeante,  veille  à 


son  sa'j;e 


dé 


ve 


loppemi 


'Ut,  V  consacre  toutes   ses   ressources  de 


tf.ivail  et  de  prudente  organisation.  Il  lui  faut  encore  et  surtout 
la  sympathie  et  l'appui  désintéressé   de    tous  ceux  ipii  ont  à 


cœur  la  prospe 
Tous  ces  conco 


té  de  l'Eglise  canadienne. 


irs  ne  feront  pas  défaut  et,  malgré  les  fai- 
lilesstîs  inhérentes  à  toutes  les  œuvres  humaines,  nous  avons 
l'onliance  que  l'entreprise  dont  nous  jetons  aujourd'hui  les 
Itases  grandira  rapiiîemeiit  t  portera  les  plus  heureux  fruits. 
Nous  ne  ferons,  d'ailleurs,  qu'ajouter  une  œuvre  nouvelle  à 
tant  d'auti-es  qui,  depuis  que  le  Vénérable  Mgr  de  Laval  fonda 


l'Hglise  d(!  la  Nouvelle-France,  ont  ici  inaniué  les  étapes 


de 


riiisloire  de  l'action  sociale  catholique.  C'est, en  effet,  jusqu'au 
liei-ceau  même  de  notre  chère  patrie  qu'il  faut  remonter  pour 
iléconvrir  les  premières  initiatives  de  la  foi  et  de  la  charité 


—  68  — 

canadiennes;  et  le  sang  de  nos  martyrs  a  été  plus  d'une  foi» 
répandu  sur  le  champ  de  tous  nos  religieux  et  patriotique* 
dévouements. 

Daigne  donc  aujourd'hui  le  Dieu  de  toute  sagesse  nous 
éclairer  dans  nos  voies,  bénir  les  desseins  que  nous  formons 
pour  sa  gloire,  et  donner  à  l'arbre  que  nous  plantons  sur  cette 
terre  catholique  de  Québec  la  croissance  et  la  fécondité  ! 

A  ces  causes,  et  le  saint  nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

f  L'Action  sociale  catholique  est  établie  dans  le  diocèse  de  Qué- 
bec Elle  a  pour  objet  d'unir  d'abord  dans  un  effort  commun  les 
esprits  et  les  volontés  pour  les  faire  travailler  ensemble  a  la 
réalisation  du  progrès  social  catholique.    Elle  doit  aussi  grou- 
per toutes  les  œuvres  sociales  catholiques  déjà  existantes  et  se 
préoccuper  d'en  créer  de  nouvelles  selon  que  le  pourront  per- 
mettre l'occasion,  les  circonstances  et  ses  ressources.  J^He  sus- 
citera  et  encouragera  toutes  les  œuvres  de  propagande,  d  élu- 
des de  conférences,  de  congrès  et  d'associations  qui  lui  paraî- 
tront utiles  et  aptes  à  développer  et  affermir  dans  nos  popula- 
tions canadiennes  le  sens  de  la  vie  calholitinc. 

')»  Pour  seconder  V Action  sociale  catholique  et  lui  donner 
un^moven  efficace  de  se  propager  et  d'exercer  partout  son 
inlluence,  VŒuvre  de  la  presse  catholique  est  aussi  créée  dans  ce 
diocèse  Elle  devra  surtout  favoriser  par  les  publications  ce 
tous  genres  d'écrits,  dans  les  revues,  journaux,  opuscules,  lu 
diffusion  d'une  bonne  et  saine  littérature  populaire. 

30  Un  Comité  permanent  de  VAction  sociale  catholique,  com- 
nosé  de  prêtres  et  de  laïques,  nommés  par  l'Ordinaire,  et  place 
sous  son  autorité,  sera  chargé  de  surveiller  le  fonclion.iement 
de  l'œuvre. 

r^\  l'abbé  Paul-Eugène  Roy,  curé  de  N.-D.  de  Jacques- 
Cartier  dont  le  zèle  et  Tcloquence  ont  déjà  produit  parmi 
nous  tant  de  fruits  précieux,  et  .pie  nous  nommons  directeur, 
dans  le  diocèse,  de  l'Action  sociale  catholique  et  de  lOLuvre 
de  la  Presse  catholique,  est  par  nous  chargé  de  faire  coniiailie 
ces  œuvres  et  d'aviser,  de  concert  avec  les  membres  du  Co- 
mité, aux  moyens  d'en  assurer  le  plein  succès. 


—  69  — 

5*  Chaque  année,  le  jour  de  la  solennité  de  saint  Michel 
Archange,  que  nous  choisissons  comme  patron  de  l'Acti-^n 
sociale  catholique,  à  l'oflice  du  matin  et  à  toutes  les  messes, 
sera  faite  dans  toutes  les  églises  du  diocèse  la  quête  du  Denier 
de  la  Presse  catholique.  Cette  quête  sera  annoncée  et  recom- 
mandée le  dimanche  précédent  et  le  produit  sera  envoyé  à 
M.  l'abbé  Paul-Eugène  Roy. 

Sera  la  présente  Lettre  pastorale  lue  et  publiée  au  prône  de 
tontes  les  églises  ou  chapelles  paroissiales,  et  autres  où  se  font 
les  ofTices  publics,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  reli- 
gieuses, le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse 
et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  trente-et-un  mars  mil 
neuf  cent  sept 


■[  Louis-Nazaire,  arch.  de  Québec. 


Par  Mandement  de  Monseigneur. 

Lionel-St.Geohge  Lindsay,  pire. 

Secrétaire 


77  — 


(  No  47  ) 
CTUCITLAIRE   AU   CLERGE 


(Sainte-Julie,  Mégantic, 
en  visite  pastorale, 
li' juin  1907 

'I  Bref  Pr  iiitirc!  «ur   'Actioa   sociale  cstholique  et  l'œuvre  de  la  Presse  catho- 
liq 

Messieurs  et  bien  chers  Collaborateurs, 

Peu  après  la  publication  de  ma  lettre  pastorale  sur  l'Ac- 
tion sociale  catholique  et  l'Œuvre  de  la  presse  catholi- 
que, j'avais  cru  de  mon  devoir  de  faire  parvenir  une  copie 
de  cette  lettre  à  Notre  Très  Saint  Père  le  Pape  Pie  X  et  de 
lui  demander  très  humblement  de  vouloir  bénir  une  si  tïtave 
et  si  importante  entreprise. 

J'ai  le  bonheur  de  vous  annoncer  que  Sa  Sainteté,  dans 
un  Bref  que  vous  trouverez  ci-joint,  ne  se  contente  pas  de 
bénir  l'œuvre  d'action  sociale  récemment  établie  dans  cet 
F  .iidiocèse,  mais  qu'Elle  daitrne  y  ajouter  des  encourage- 
ments et,  notamment  en  ce  qui  concerne  le  rôle  de  'a  presse 
catholique,  des  considérations  de  la  plus  haute  portée. 

Ces  paroles  du  Père  commun  des  fidèles  et  du  Chef  vénéré 
de  l'Eglise  sont  tout  un  programme,  programme  de  doctrine 
et  programme  d'action. 

Elles  portent  en  même  temps  avec  elles  une  approbation 
qui,  en  réjouissant  bien  vivement  mon  cœur  d'évêque,  sera 
pour  vous  et  en  général  pour  tous  les  fidèles  la  preuve  la 
plus  convaincante  de  l'opportunité  de  l'œuvre  dont  je  sou- 


i,..„t..  .l..nt  vous  suuh:utcv  tous.  jVn  suis  sûr,  le  plein  succès. 
Pour  assurer,  duns  l'union  sincère  des  esprits  el  par  le 
concours  .-ffectif  des  volontés,  le  succe-  si  désirable,  nous 
n'aurons  .,u'à  nous  rappeler  que  le  Saint-Sié^e  lu.-nunne 
iH-.nit  avec  .Mupressen.ent  nos  efforts,  qu'il  appro.ive  solen- 
ndlrinent  notre  entreprise  et  «lu'il  prend  bien  soin  de  nous 
fxliorter  à  ne  i-as  nous  laisser  rebuter  par  les  obstacles. 

Crst  mon  espoir  .pie.  fortifiés  i-ar  les  paroles  du  l'ape, 
tous  les  i>rêtres  de  <-e  diocèse  apporteront  au  mouvement 
social  que  nous  inaugurons  leur  api.ui  le  plus  ferme  :  c'est 
ma  ccmtiance  .pie  tous  les  vrais  ratholi(iues  comprendront 
avec  (|nel  /Me  il  imi)orte,  dans  une  parfaite  conformité  aux 
directions  poniiticales.  .l'accoaiplir  le  -ran.l  devoir  de_ dé- 
fense reli-ieuse  et  d'or^Muiisation  sociale  que  les  conditions 
,1c  la  société  moderne,  même  en  notre  i.ays.  rendent  de  plus 
en  plus  nécessaire. 

ik  traduction  de  ce  lin-f  l>..ntitîcal  et  de  la  lettre  de 
S  !■"  le  Cardinal  Se.rétaire  diktat  qui  l'accompaj^ne, 
ainsi  que  la  présente  ciivulaire,  seront  lues  au  prône  le  pre- 
mier dimanche  après  sa  réception. 

je  recommande  à  vos  charitables  prières,  en  même  temps 
nue  l'Action  sociale  catholicpie  dont  on  jette  en  ce  moment 
les  bases,  la  visite  pastorale  <iui.  sous  <ertains  rapports, 
entre  si  pleinement  dan->  les  cadres  <ie  cette  action. 

A^Téez.  Messieurs  et  chers  Collaborateurs,  lassurancc  de 
mon  i>arfait  dévouement  en  Notre-Sei^neur. 

'    1.c)1is-Na/aikk.  Arch.  de  Ou«-^bec. 


\  succès. 

1  par  le 
le,  nous 
ui-nunne 
e  solen- 
de  nous 
-les. 

lu  Pape, 
uvenient 
le  ;  c'est 
rendront 
mité  aux 
lir  de  dé- 
anditions 
it  de  1)1  us 

lettre  de 
mipayne, 
ne  le  pre" 

ne  temps 

i'  moment 

rapports, 

I. 

urance  de 
lébec. 


—  79  — 
LETTRE 

DE  S.  E.  LE   CARDINAL  MERRY  DEL  VAL 
Secrétaire  d'Etat  de  Sa  Sainteté  Pie  X 

A  Sa  Grandeur  Monseigneur  L.-N.  Begin 
Archevêque   de  Québec 

Illmo  e  Rmo  Signore, 

E  piacuto  al  Santo  Padre  di  rispondere  con  un  suc  au- 
tof^rafo  di  approvazione  e  di  encomio  alla  lettera  che  la 
S.  V.  lUma  e  Rma  Gli  ha  teste  inviata,  allô  scopo  di  ren- 
derlo  informato  délia  {ondp.yAone,  avvenuta  in  cotesta  ar- 
chidiocesi,  dellazione  sociale  cattolica  e  di  un  giornale 
([uotidiano  destinato  a  propugnarla. 

Qui  unito  pertanto  godo  rimettere  a  V-  S.  l'importante 
Pontificio  documento  e,  congraf  ilandomi  con  Lei  per  lo 
zelo  che  Ella  dimostra  in  cosa  di  tanto  rilievo,  passo  a  ri- 
l)etermi  con  sensi  délia  piu  distinta  stima. 

Di  V.   S.   Illma  e  Rma 


Servitor  vero 
(sign.)  R.  Gard.  Merry  del  \'al 


Konia,  '28  rac.iigi  )  1907. 
Monsign.,r\rcivescovo  di 


TRADUCTION 


lUme  et  Kdme  Seigneur, 

II  a  plu  au  Saint  Père  de  répondre  par  une  lettre  auto- 
graphe d'approbation  et  d'éloges  à  celle  que  Votre  Seigneu- 


_  80  — 

rie  Illme  et  Rdme  Lui  a  dernièrement  adressée,  afin  de  l'in- 
former de  la  fondation  dans  votre  Archidiocùse  de  l'Action 
sociale  catholique  et  du  journal  quotidien  destine  à  la  sou- 
tenir. 

le  suis  heureux  d'avoir  à  transmettre  -X  Votre  Seigneurie 
l'important  document  pontifical  ci-joint,  et  en  vous  félici- 
tant. Monseigneur,  du  .Ole  dont  vous  faites  preuve  dans 
une  affaire  de  si  grande  importance,  je  me  souscris,  dans  les 
sentiments  de  la  considération  la  plus  distinguée, 

De  Votre  Seigneurie 

Illme  et  Rdme 

le  serviteur  dévoué, 

R.  Card.  Merry  del  Val. 

Rome,  28  mai  1907. 
Monseigneur  l'Archevêque  de  Québec. 


—  81 


BREF  PONTIFICAL 


l'cnrnibili  Fratti  Lmîovico  Nazario 

A rchii'piscopo  Quchcccnsium. 

Plus  P.  P.  X. 

Venerabilis  Frater, 

Salutem  et  apostolicam  benedictionem. 


Qiia  tn  prndenlia  et  vigilantia  Archidiœcesini  re^as 
tuam,  e  salubri  opportunoque  consilio,  quasi  ex  arsumento 
omnium  certissimo,  perspeximus,  quod,  discrimine  vario 
t,'ravissimoque  gre^jis  commotus,  recens  es  amplexus,  actio- 
nis  catholica;  socialis  apud  tuos  statuendae  eam  in  rem  ut, 
pro  Pontificum  monitis,  quotquot  catholice  sentiunt  actio- 
ne  jungantur  catholica,  legitimce  libertatis  ope  sub  institutis 
ac  disciplina  reipublicœ  pugnaturi.  At  illud  pra;terea  per- 
vidisti,  si  fructus  expectentur  ex  actione  hujusmodi  uberes 
vere  et  mansuros,  fulciri  eam  et  provehi  adjumento  com- 
mentarii  diurni  oportere,  qui  tamen  ipsa  sui  natura  et  omni 
nominis  vi  se  catholicum  exhibeat,  nihil  nisi  catholicuni 
ferat,  supra  civilium  dissentiones  partium  emineat,  anima- 
tas  bene  voluntates  pro  defendenda  religione  societ  et  de- 
vinciat,  populoque  sapientibus  incorruptisque  scriptis  prœ- 
luceat  in  Ecclesiïe  reique  publics  quœrenda  salute.  Opus 
enim  vero  aggrederis  amplissima  plebi  tuai  allaturum  com- 
moda  ;  si  quidem  est  ingenium  aetatis  ut  quœ  ad  vivendi 
cogitandique  rationem  pertineant,  vulgo  e  diariis  quaqua- 
versus  illatis  derivet.  Sequitur  ut  mederi  malis  nostrorum 
temporum  consentanea  ratione  debeamus.  Itaque  scripta 
scriptis  opponenda  :  disseminatis  passim  opinionibus  falsis 
objiciendœ  vera:  sunt  ;  propinatis  lectionç  venenis  reperien- 


—  82  — 

d:i  medecinain  salutarium  lectionuin  populo  est  ;  diffluenti- 
bus  quotidie  exitiosa-  efficacitatis  diariis  aliquo  sait  cru  obsis- 
tendum  bon*  not*  c  ommentario.   Id  Remis  prjesidia  si  post- 
habeant,  nuUa  ii  raucnc     ilebunt  in  populo,  a  perspicienda 
fetatis  indole  aberunt  :  co.itra,  i    erit  censendus  *stimator 
ietatis  optimus,  (jui  ad  inserendas  animis  disseminandasque 
in  vulk'us  sententias   apte,  studiose  et  assidue  diariis  utatui. 
Jam  catholicis  vobis  catholicainciue   corUendentibus  actio- 
nem  socialem  proforre.  is  unus  potcrit  protect-ii  esse  diarius. 
qui,  pro  opportunissimo  « onsilio  tuo,  catholicam  fidoni  pro- 
fessionemque  tueatur  un  versam  sive  mentibus     ^  doctnnam 
Christi    informandis,   sive    r.  pendis  ad    egregia     facinora 
voluntatibus,  sive   denique   Ecclesia  si  ;uenda   duce.    Nec 
istud  satis  ;    scilicet   si  catholicus  commentarius  quibusvis 
civilibus  partibus  faveat.    Ea  propter  multum  probavimus 
te  quuin  ephemerideni  voluisti  a  civilibus  omne  tîenusstudiis 
semotam:  ei  namque  uni  pruprium  et  ,.cculiare  illud  ent, 
ut,  nulli  mancipata  parti,   pertineat  ad  omnes,  EcclesK-n 
qua;  omnium  mater  est  et  mai^Msti    .  sine  impedimento  be- 
quatur,  inditam  scriptis  doctrinatn  sme  invidia,  aut  ira.  aut 
studio  tradat.  supremasque  relik'ioni    et  reipublic*  rationes 
singulorum   studiis'  utilitatitiue   non  subdat.  iRitui   magno 
animo  opus  insiste   quod  tam   provido   condidisti   judicio, 
idemque  ne  quid  ab  instituto  deflectat.  constantissnne  con- 
tende.  Adversa  atque  difficilia  plurima,  qua;  tamen  bonis 
comitari   incœptis  nunciuam  desivere,  obstepiendo  gentroso 
itineri  intercèdent.  Valde  autem  confidimus  validiorem  ne- 
gotiis  solertiam  tuam  exstituram,  beneque  prK,'terea  spera- 
mus  potiores  e  clero  et  populo  viros,  qui  pra-  c;eteris  ha- 
beant  compertum  quanti  référât  actionem  socialem  catholi- 
cam provehere  humana;que  consociationi  in  germana  doc- 
trina  catholica  comparare   salutem,   allaturos  pro   viribus 
opem,  et  studium  gloriamque  patrum,  quorum  tradita  m  reli- 
gionem    mérita    accepimus,  fore    imitaturos.    Nos   intérim 
solari  te  in  gravissimo  inc(epto  volumus  laudemque  amplam 
eamdemque  publicam  quum  de  initio  consilio  tuo  tum  de 
voluntate.  qua  institutum  persequeris,  damus.  Ut  vero  su- 
perna  etiam.  auxilia  alacrem  te  Archiepiscopum   adjuvent 


—  83  — 

tuos(iue  fidèles  de  navand;.         ra  rémunèrent,  tt'stem  dilec- 
nis  Nostra;  auspireni    '         . .  inorum  muneruin  Apostoli- 
i  ,tiii  Hcnedictionem  tihi  c       ichiditeceti  univers»;,  pe'    tnan- 
tt*r  impcrtimus. 

Datuni  Komie  apud  S.  Petrum  die  XX\  lia  ^  ail  Anno 
MCMVII. 


Pontiticatu.N  Nostri  quarto. 


Plus  P.  P.  X. 


/A'  \ DUC r ION 


L.i 


I 


A  Notre  Vénérab'  re  Louis-Nazaire, 

Archevi      ,e  de  Québec, 

PIK  X,  PAPE. 
Vénérable  Frère,  Salut  et  Bénédiction  Apostolique. 

Rien  ne  saurait  mieux  nous  prouver  avec  quelle  prudence 
et  avec  (juelle  sollicitude  vous  gouvernez  votre  Archidio- 
rC'se  (|ue  l'idét'  salutaire  et  opportune,  que  vous  ont  inspirée 
les  dangers  divers  et  très  graves  an.\<iuels  est  exjiosée  votre 
faniille  spirituelle,  d'établir  chex  vous  l'Action  Sociale 
("atholique,  et,  conformément  aux  recommandations  des 
Souverains  Pontifes,  d'unir  par  ce  moyen  tous  les  vrais 
catholiciues  dans  un  commun  désir  de  lutter  pour  la  religion 
:\  l'aide  des  légitimes  libertés  publiques,  et  sous  la  protec- 
tion des  lois  et  des  institutions  du  pays. 

De  plus,  vous  avez  compris  que,  pour  assurera  une  action 
de  ce  genre  des  fruits  abondants  et  durables,  il  fallait  la 
soutenir  et  l;i  faire  progresser  parle  secours  d'un  journal 
•  inotidien  ;  à  condition  toutefois  que  ce  journal  se  montre, 
en  réalit<'  et  dans  toute  la  force  du  terme,  journal  catho- 
lique, 1.  enseigne  rien  qui  ne  sojt  conforme  à  l'esprit  catho- 
li(iue,  et  que,  s'élevant  au  dessus  des  dissensions  des  partis 
politiques,  il  groupe  et  unisse  toutes  les  bonnes  volontés 
pour  la  défense  de  la  religion,  donne  au  peuple,   par  la  sa- 


;k-. 


MICROCOPY    RESOlUTiON    TEST   CHART 

(ANSI  ond  ISO  TEST  CHART  No.  2) 


1.0 


l.l 


1.25 


150 


m 
m 

y  3.6 


1.4 


2.5 
2.2 

2.0 
1.8 


1.6 


d  APPLIED  IM/1GE     Inc 

=7.  1653  tasl   Main   Slreel 

rj£  Roche5ler,   Ne*   York        U609       USA 

JSS  (^16)   «82  -  0300  -  Phone 

^=  (716)   288  -  5989  -  Fax 


—  84  — 

gesse  et  la  sûreté  de  ses  écrits,  la  lumière  dont  il  a  besoin 
pour  travailler  au  bien-être  de  l'Eglise  et  de  la  patrie. 

L'œuvre  donc  que  vous  entreprenez  est  bien  propre 
à  procurer  à  votre  peuple  les  plus  précieux  avantages. 
En  effet,  le  trait  caractéristique  de  notre  époque,  c'est 
que,  pour  tout  ce  qui  regarde  les  façons  de  vivre  et  de  pen- 
ser, on  s'inspire  d'ordinaire  des  feuilles  quotidiennes  répan- 
dues partout.  Il  ^aut  donc  pour  guérir  les  maux  de  notre 
temps  employer  des  moyens  qui  soient  appropriés  à  ses 
habitudes.  C'est  pourquoi  aux  écrits  opposons  les  écrits  ; 
aux  erreurs  propagées  ça  et  là,  la  vérité  ;  aux  poisons  des 
mauvaises  lecture?  le  remède  des  lectures  salutaires  ;  aux 
journaux  dont  l'influence  pernicieuse  se  fait  sentir  tous  les 
jours,  au  moins  le  bon  journal.  Mettre  de  côté  de  sem- 
blables moyens,  c'est  se  condamner  à  n'avoir  aucune  action 
sur  le  peuple,  et  ne  rien  comprendre  au  caractère  de  son 
temps  ;  au  contraire,  celui-là  se  montrera  juge  excellent  de 
son  époque,  qui,  pour  semer  la  vérité  dans  les  âmes,  et  la 
propager  parmi  le  peuple,  saura  se  servir  avec  adresse,  zèle 
et  constance  de  la  presse  quotidienne. 

Aussi,  pour  les  catholiques  de  votre  diocèse,  désireux  de 
développer  l'action  sociale  catholique,  ce  journal-là  seul 
pourra  être  utile,  qui,  selon  le  programme  très  sage  que  vous 
avez  tracé,  défendra  la  foi  catholique,  et  la  soutiendra  dans 
toutes  ses  manifestations,  qu'il  s'agisse  soit  de  former  les 
esprits  à  la  doctrine  du  Christ,  soit  d'orienter  les  volontés 
vers  les  grandes  actions,  soit  enfin  d'engager  les  fidèles  à 
suivre  les  directions  de  l'Eglise. 

Cela  même  ne  saurait  suffire  si  ce  journal  catholique  avait 
pour  but  de  favoriser  un  parti  politique  quel  qu'il  soit.  C'est 
pourquoi.  Nous  vous  avons  tout  particulièrement  approuvé 
d'avoir  voulu  un  journal  séparé  de  toutes  manières  des  inté- 
rêts politiques.  Ce  journal  aura  donc  ce  caractère  particulier 
de  n'être  attaché  à  aucun  parti,  et  d'être  par  conséquent  le 
journal  de  tous.  Débarrassé  de  toute  entrave  il  suivra  les 
directions  de  l'Eglise,  notre  commune  mère  et  maîtresse  ;  il 
enseignera  sa  doctrine  sans  haine,  sans  colère,  sans  passion  ; 


—  85  — 


il  évitera  de  subordonner  aux  vues  et  à  l'intérêt  des  particu- 
liers les  intérêts  suprêmes  de  la  religion  et  de  la  patrie. 

Poursuivez  donc  avec  grand  courage  l'œuvre  que  votre 
prévoyance  à  fondée,  et  employez  vos  plus  persévérants 
efforts  pour  qu'elle  ne  s'écarte  en  rien  de  son  orientation 
primitive.  Les  nombreux  obstacles  et  les  difficultés  qui 
n'ont  jamais  manqué  aux  bonnes  initiatives  se  rencontre- 
ront sur  le  chemin  où  vous  venez  si  généreusement  d'entrer. 
Mais  Nous  avons  pleine  confiance  que  votre  sagesse  sera 
plus  forte  que  les  obstacles,  et  Nous  espérons  aussi  que  vos 
hommes  influents,  clercs  et  laïques,  pour  qui  il  ne  saurait  être 
douteux  qu'il  importe  grandement  de  développer  l'action 
sociale  catholique,  et  de  chercher  dans  la  vraie  doctrine 
catholique  le  salut  de  la  société,  vous  aideront  dans  la  me- 
sure de  leurs  forces,  et  auront  à  cœur  d'imiter  le  zèle  si  glo- 
rieux de  leurs  ancêtres,  qui,  l'histoire  nous  l'a  appris,  ont  si 
bien  mérité  de  la  religion. 

En  attendant.  Nous  voulons  vous  encourager  dans  cette 
si  grave  entreprise  ;  Nous  louons  sans  réserve,  et  le  projet 
que  vous  avez  formé,  et  la  volonté  avec  laquelle  vous  vous 
appliquez  à  le  mettre  à  exécution,  et  cette  louange  Nous 
vous  la  donnons  publiquement. 

Pour  que  les  secours  d'en  haut  'soutiennent  votre  activité 
archiépiscopale,  et  récompensent  vos  fidèles  de  leur  con- 
cours empressé,  en  témoignage  de  Notre  dilection,  et 
comme  gage  des  faveurs  divines,  Nous  accordons  de  tout 
cœur  à  vous  et  à  tout  votre  diocèse  la  Bénédiction  Aposto- 
lique. 

Donné  à  Rome,  près  Saint  Pierre,  le  2f  jour  de  mai,  de 
l'an  1907,  de  notre  Pontificat  le  quatrième. 

Pie  X  Pape. 


■Mi 


—  71  — 


(  No  46  ) 
CIKCULAIKE  AU    CLEllGÉ 


(  Ai'chevèclié  de  Québec, 
I  4  avril  1907. 

I.     Visite  pastorale. 
II.     Décrets  de  Sa  Sainteté  Pie  X  relativement  à  la  Sainte  Communion, 
m.     Formule  abrégée  jiour  l'administration  de  rExtréme-Onction  en  cas  de 

nécessité. 
1 V.     Nouvelles  indulgences  attachées  à  la  célébration  du  mois  du  Sacré-Cœur 

de  Jésus. 
V.     Retraites  pastorales. 


Bien  chers  Collaborateurs 


I 


Vous  recevrez,  avec  ma  présente  circulaire,  l'Itinéraire  de 
ma  visite  pastorale. 

Alin  que  personne  ne  les  oublie,  je  renouvelle  ici  les  recom- 
niaudatious  déjà  faites  ces  années  dernières.  Tout  devra  être 
préparé  et  mis  eu  bon  ordre  avant  l'arrivée  de  rarchevèque: 
rapport  annuel  complet,  cahier  des  confirmés  et  liste  des  con- 
firmands,  journal  des  recettes  et  dépenses  de  la  Fabrique  avec 
les  reçus,  comptes,  livrets  de  banque,  cahiers  des  bancs  et  du 
casuel,  redditions  de  comptes  des  marguilliers,  et  celles  des 
syndics  ou  procureurs,  s'il  y  en  a  ;  registres  des  délibérations 
de  la  Fabrique,  ainsi  que  des  baptêmes,  mariages  et  sépultures, 
cahiers  de  prônes,  de  recensement  de  la  paroisse,  des  confré- 
ries, des  intentions  de  messes,  papiers  delà  Fabrique,  docu- 
ments épiscopaux. 


—  72  — 

Pendant  deux  semaines  avant  l'.u  rivée  de  l'archevêque 
pour  la  visite  pastorale,  on  récitera  dans  les  paroisses  (i ai 
attendent  celte  visite  —  les  dimanches  et  lètes  après  le  sermon, 
la  semaine  après  la  dernière  messe  —  trois  Pater  et  trois  Ave. 
Je  recommande  instamment  à  toutes  les  familles  la  récitation 
en  commun  de  ces  mêmes  prières,  chaque  soir  de  cette  môme 
quinzaine,  afin  d'attirer  sur  cette  visite  pastorale  les  bénédic- 
tions du  Ciel.  C'est  par  la  prière  qu'on  obtient  les  grâces  de 
Dieu  et  sans  la  grâce  nous  ne  pouvons  absolument  rien  dans 
l'ordre  du  salut.  Qusecunujuc  pelieritis  in  oralione  endettes,  acci- 
pietis.  —  Sine  me  nihil  poteslis  facere.  E.xhortez  vos  paroissiens 
à  se  réconcilier  tous  avec  le  bon  Dieu  en  ces  jours  de  salut  et 
à  s'approcher  delà  Table  Sainte,  afin  de  gagner  l'indulgence 
plénière  (jue  le  Souverain  Ponlile  accorde  à  l'occasion  delà 
visite.  Préparez-les  à  l'avance  comme  pour  une  retraite. 


H 


Quoique  les  décrets  qui  ont  été  rendus  par  la  S.  C.  du 
Concile  et  approuvés  par  Notre  Trè.i  Saint  Père  le  Pape  Pie  X 
relativement  à  la  sainte  communion  aient  déjà  été  publiés,  je 
crois  utile  de  les  résumer  ici  pour  l'avantage  de  ceux  qui  ont 
le  devoii-  de  les  appliquer. 

!•  Tous  les  fidèles^  de  queliiue  classe  ou  (îondiliou  qu'ils  soient, 
peuvent  être  admis  à  la  communion  fréquente  et  quotidienne, 
pourvu  qu'ils  possèdent  l'état  de  grâce  et  reçoivent  le  sacre- 
ment avec  une  intention  droite  et  pieuse. 

L'intention  droite  consiste  en  ce  que  le  communiant  ne  soit 
pas  conduit  par  l'habitude,  par  la  vanité,  ou  par  des  raisons 
humaines,  mais  qu'il  communie  pour  plaire  à  Dieu,  pour 
s'unir  plus  étroitement  à  lui  par  la  charité,  et  pour  opposer  ce 
remède  divin  à  ses  infirmités  et  à  ses  défauts. 

Ce  décret  devra  être  lu,  chaque  année,  peudaul  l'octave  du 
Saint-Sacrement,  dans  toutes  les  communautés  religieuses  de 
l'un  ou  l'autre  sexe. 

«Les  curés,  confesseurs,  prédicateurs  f/fwo?i/.  selon  rensei- 
gnement autorisé  du  Catéchisme  Romain,  exhorter  fréquem- 


—  73  — 

mpiit  et  .avec  grand  zèle  le  peuple  chrétien  à  une  aussi  pieuse 
et  salutaire  pratique. » 

2°  «La  romrnnnion  rr<^(|upnte  et  quoliflieniie devra  être  favo- 
risée surtout  tlaiis  tous  les  instituts  religieux  ;  on  doit  la  pro- 
mouvoir particulièrement  dans  les  séminaires  des  clercs,  dont 
les  élèves  se  destinent  au  service  des  autels,  de  même  dans  les 
antres  maisons  d'éducation  chrétienne  de  tout  genre,  i. 

>  Cette  prati(|ue  concerne  également  les  enfants  qui  vien- 
nent de  faire  leur  première  communion  et  qui  vivent  dans  le 
monde,  on  dehoi-s  des  séminaires  et  des  collèges. 

4"  Le  décret  du  7  décembre  1006  fixe  le  nombre  des  commu- 
nions permises  à  certains  malades  avec  dispense  du  jeûne 
eucharistique. 

Quand  quelqu'un  est  malade  depuis  un  mois  et  qu'il  n'y  a 
pas  d'espoir  d'une  giiérison  prochaine,  il  peut, — de  vàvis  de  son 
confesseur,  même  après  avoir  pris  (jnelque  nourriture  liquide 
fper  modum  polus)  si  cela  lui  est  nécessaire — recevoir  la  sainte 
Kucharistie  une  ou  deux  fois  la  semaine,  s'il  habite  une  mai- 
son ayant  une  chapelle  ou  oratoire  domestique,  soit  que  le 
Saint  Sacrement  y  soit  conservé  ou  que  seule  la  sainte  messe 
y  soit  autorisée. 

F'our  les  autres  malades  qui  habitent  plus  ou  moins  loin 
de  l'église,  on  leur  permet  la  communion  une  ou  deux  fois  par 
mois. 

Ces  communions  ne  se  distinguent  en  rien  des  autres,  en  ce 
qui  concerne  les  cérémonies  rituelles. 

ô"  La  confession  hebdomadaire  ou  de  quinzaine  n'est  plus 
re{jiiise  pour  le  gain  des  indulgences,  quand  on  otique  la 
communion  quotidienne.  (Décret  du  14  février  I90b.j 

III 

La  Congrégation  du  Saint-Oflice  a  donné  une  formule  abré- 
gée pour  l'administration  de  rKxtrême-Onction  en  cas  de 
nécessité.  La  voici:  '^Per  islam  sanctam  umlionem  indulgeat 
tibi  Dominus  quidquid  deliquisli.  Amen.»  —  Le  décret  se  tait  sur 


—  74  — 


IHI 


la  raaniôre  rio  fain>  l.!s  onctions.  On  s'on  linidia  donc  anx 
proscriptions  dn  Hitn.d  :  en  prononçant  1rs  paroles  ci-dessns, 
W.  pnHn'  oindra  l'un  d.-s  cinii  sens,  on  micnx,  lo  Iront  pris 
l'omiîiH  siège  do  tous  les  sens. 

IV 
Par  un   rescril  en  date  du  8  août  lOOfi,  Notre  Saint  P(>re  le 
Pape  airorde  les  laveurs  exceptionnelles  (jui  suivent  h  la  pra- 
tique du    mois  du  Sacré-C(enr,  pralicine  déjà  enrichie  de  pré- 
cieuses indulgences  par  les  Souverains  Pontifes: 

1°' Indulgence  plénière  loties  quolies,  applicable  anx  âmes  du 
purgatoire,  le  30  juin,  dans  les  églises  où  le  mois  du  Sacre- 
Cœur  aura  été  célébré  avec  solennité  ; 

■1"  Le  privilège  de  l'autel  grégorien  ad  instar,  îi  la  messe  du 
30  juin,  pour  les  prédicateurs  du  mois  du  Sacré-Cœur  e:  pour 
les  recteurs  des  églises  où  cet  exercice  aura  été  célébré  ; 

3°  Pour  les  (lersonnes  qui  propagent  ce  saint  exercice,  une 
indulgence  de  r)00  jours,  à  gagner  pour  loulc  . ouvre  faite  pour 
le  propager  ou  le  l'aire  mieux  célébrer;  de  plus,  une  uulul- 
geiice  plénière  pour  les  communions  reçues  dans  le  mois  de 
juin  :  le  tout  applicable  aux  Ames  du  purgatoire. 

Propagez  autant  que  possible  la  dévotion  au  Sacré-Cœur  de 
.lésus  et"  exhortez  vos  ouailles  à  le  prier,  pendant  le  mois  de 
juin,  pour  la  conversion  des  pécheurs,  pour  le  succès  de  la 
croisade  conlr(;  l'intempérance,  pour  la  préservation  de  la  foi 
et  des  bonnes  mœurs  au  milieu  de  notre  peuple.  N'oubliez 
jamais  non  plus  dans  vos  prières  notre  bien-aimé  Pontife 
suprême.  Pie  X,  si  cruellement  éprouvé  à  l'heure  présente  ou 
loules  les  puissances  de  l'enfer  sont  lignées  contre  l'Kglise;  il 
est  le  père  de  nos  âmes,  le  pasteur  des  pasteurs  et  des  fidèles  : 
c'est  un  impérieux  devoir  pour  nou.s  tous  de  Paiderdenos 
aumônes  spirituelles  et  matérielles. 

V 
La  retraite  pastorale  de  MM.  les  curés  de  l'archidiocèsa  com- 
mencera   limauche  soir,  le   11   août,  et  se   terminera  samedi 
matin,  le  17,  par  la  rénovation  des  promesses  cléricales.  —La 
sHcnnde  —  celle  de   MM.  les  vicaires,  aumôniers,    prêtres   de 


75  — 


sfiiuiiairrs  et  dt.'  coUof^i's  —  coiimuMicfi'ii  lundi,  le  -JH  août,  à  2 
lif'ures  après-midi,  et  se  t«rmiiit!ra  samedi,  le  31. 

Lundi  malin,  le  2G,  à  0  heures  précises,  aura  lieu,  à  la  salle 
des  cours  du  (Irand  Séminain;,  l'examen  des  jeunes  prêtres 
i|ui  n'ont  pas  eneore  subi  les  ijualre  examens  annufds  prescrits 
par  nos  conciles  provinciaux  de  Québec.  —  Comme  les  années 
passées,  cet  examen  se  feca  par  écrit  sur  les  matières  qui  ont 
clé  indiiiuées  dans  une  circulaire  de  l'automne  dernier.  Il» 
ilevront  en  môme  temps  rem(!ttie  au  président  de  l'examen 
les  dtîux  sermons  sur  les  sujets  déterminés. 

Tous  les  prêtres  de  l'archidiocèse,  sans  exception,  sont  strie- 
trrnent  tenus  de  suivre  les  exercices  de  l'une  ou  l'autre  des 
i(!lraites,  à  moins  de  raisons  bien  graves  (|ui  devront  être  sou- 
mises au  jiijiemeiit  et  à  l'approbation  de  l'Ordinaire. 

i-a  retraite  (iiM!  vous  allez  l'aire  cette  année  sera  probable- 
ment pour  (juelqn'un  d'entre  vous  la  dernière  de  votre  vie; 
l't,  lors  même  ([ne  la,  mort  ne  devrait  pas  vous  frapper,  il 
importe  beaucou[>  de  profiter  de  cette  <j;rAce  très  précieuse  qne 
le  bon  Dieu  vous  accorde.  Absorbés  comme  vous  l'êtes,  durant 
toute  l'aimée,  par  les  travaux  de  votre  pénible  ministère,  vous 
n'avez  pas  toujonrs  beaucoup  de  temps  pour  faire  un  sérieux 
retour  sur  vous-mêmes,  et  voir  où  vous  en  êtes  avec  le 
Dieu  dont  vous  êtes  les  représentants  ici-bas.  La  retraite 
vous  permettra  d'examiner,  à  loisir  et  sous  les  regards  de 
Dieu,  comment  vous  vous  êtes  acquittés  de  vos  redoutables 
Iniictions,  avec  iiuel  succès  vous  avez  lutté  contre  l'ennemi 
lie  tout  bien,  avec  quel  zèle  vous  avez  travaillé  à  détruire  le 
rè^ne  du  péché  dans  les  âmes,  à  vous  sanctifier  vous-mêmes 
il  à  sanctifier  ceux  dont  vous  èles  chargés  Vous  viendrez 
donc  tons  à  la  retraite  avec  un  désir  sincère  d'en  profiter  et 
de  devenir  de  saints  prêtres,  n  SacerrJos,  nous  dit  saint  Jean- 
(liirysoslome,  débet  vilnvi  habere  imnuiculaïam^ul  omnes  in  illum 
viiiiti  in  aliquod  i  n\plar  excellens  intuecintur.  Idcirco  enim  nos 
Deus  elrrjit,  ut  siuuis  quasi  luminaria,  et  mmjistri  cœterorum  effi- 
i-iamur,  ac  veluti  angeli  cum  hominibus  versemur  in  terris.  » 

Agréez,  bien  chers  Collaboralenrs,  l'assurance  de  mon 
dévouement  bien  sincère  en  N.-S., 

f  Louis-Nazaihe,  Arch.  de  Québec. 


87 


(No  48) 

CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec 
15  novembre  1907. 


I.     Le  Décret  LnnU'utahiU  nane  exitu  du  S.  Olfice  et  l'Encyclique  Pa/<ceii- 

di  dominiri  ;/>'i-!lin  de  N.  S.  P.  le  Pape  Pie  X. 
II.     Le  Décret  -Ve  temere  de  la  S.    C.  du  Concile  sur  les  Fiançailles  et  le 
Mariage. 
IIL     (,>uéto  du  Denier  de  Saint-Pierre  à  l'aire  dans  tontes  les  églises  le  8 

décembre. 
IV.     Cas  de  conférences         ésiastiquos. 

V.     Matière  d'examen  et  sujets  de  sermons  pour  les  jeunes  prêtres. 
VI.      Indulgence  pléuièrc  pour  lii  renouvellement  îles  |)romesses  du  baptême 

en  la  fête  de  la  Sainte  Trinité. 
\'II.      Addition  à  laire  à  l'annonce!  de  la  fête  du  Saciv  (Jrenr  do  .K'sus. 
Vlll,     La  sainte  coniniiuiion  dans  les  oiatoires  ])iivcs. 
L\.      .Messe  do  minuit  et   privilège  de  distribuer  la  sainte  conininiiion  dans 
les  oratoires  oi'i  l'on  couseri'e  le  Saint-Sacrement. 
X.     La  Société  lie  Temiiéranee  et  la  Ligue  antialcoolique. 
.\1.     Départ  pour  l'Europe, 

Bien  chers  Collaborateurs,  > 


je  vous  transmets,  avec  la  'présente  circulaire,  le  Décret 
Launntabiii  saiic  ixitit  de  la  Sainte  Inquisition  Komaine  et 
l'Encyclique  Pasccndi  Doiniiiici  grcgis  de  Sa  Sainteté  PieX. 
C^es  deux  documents  sont  la  condamnation  formelle  des 
erreurs  des  modernistes  ;  ils  apportent  lumière  et  soulage- 
ment au.\  catholiques  sincères,  mettent  fin  au  dévergondage 


—  88  — 


des  novateurs  et  feront  époque  dans  l'histoire  de  l'hghse. 
Vous  les  avez  déj;\  lus  et  relus,  j'en  suis  sûr,  dans  les  jour- 
naux et  revues  qui  vous  arrivent  de  tous  côtés,  mais  j'ai  cru 
qu'il  était  nécessaire  de  vous  les  communiquer  spécialement, 
afin  que  vous  puissiez  les  garder  dans  vos  archives  parois- 
siales, les  étudier  et  les  méditer  à  loisir. 

Il  vous  sera  facile  de  constater  que  le  modernisme  est  un 
assemblage  de   doctrines  erronées  qui  tendent  à  saper  le 
christianisme  par  sa  base.  On  est  stupéfait  de  voir  des  hom- 
mes qui  se  prétendent  catholiques  arriver  â  la  négation  des 
vérités  fondamentales  de  notre  sainte  religion  sur  l'autorité 
de  l'Eglise  en  matière  d'interprétation  des  Ecritures  ;    sur 
la  nature  et  l'extension  de  l'inspiration  des  Livres  Saints  ; 
sur  leur  véracité  et  leur  authenticité  ;    sur  la  nature  véri- 
table de  la  révélation  ;    sur  l'essence  de  nos  dogmes  et  l'as- 
sentiment que  nous  leur  devons  ;    sur  la  divinité  de  Jésus- 
Christ  et  la  conscience  qu'il  avait  de  sa  dignité  messianique, 
sur  sa  science,  sa  mort  expiatrice  et  sa  glorieuse  résurrec- 
tion ;   surlessa".;ements;    sur  la  constitution    de  l'Eglise, 
la  durée  et  l'étendue  de  ses  pouvoirs  ;    sur  la  doctrine  de 
l'Eglise  et  la  morale  évangélique  ;  sur  la  nécessité  de  réfor- 
mer les  concepts  de  cette  doctrine  pour  la  concilier  avec 
la  science  et  les  progrès  modernes.  N'est-ce  pas  là  répudier 
les  enseignements  de  tous  les  Papes  et  de  tous  les  con- 
ciles œcuméniques  ?  Cette  haute  critique,   cette  prétendue 
science  dont  nos  modernistes  font  parade,   cette  évolution 
doctrinale  qu'ik  ne  cessent  de  prôner,  sont-elles  autre  chose 
qu'une  audacieuse  tentative  de  la  raison  humaine  qui  cher- 
che à  s'émanciper  peu  à  peu  de  toute  révélation  ? 

Il  est  nécessaire  de  bien  connaître  les  multiples  erreurs 
que  le  Vicaire  de  Jésus-Christ  vient  de  condamner  ;  elles 
n'ont  pas  encore  envahi  notre  Canada,  mais  elles  sont 
actuellement  en  vogue  dans  des  pays  avec  lesquels  nous 
entretenons  de  continuelles  relations.  Afin  d'en  prévenir  et 
empêcher  la  diffusion  au  milieu  de  nous,  il  faut  s'en  rendre 
compte  et  pour  cela  étudier  soigneusement  le  Décret  qui  les 
reproduit   au   nombre   de   soixante-cinq  et    la  magistrale 


89 


Encycl"     r  qui  en  est  le  commentaire  indispensable  et  sou- 
veraiiiC  ■■■  jnt  autorisé. 

II 

La  S.  C.  du  Concile  a  rendu,  avec  l'approbation  du  Saint 
Père,  le  Décret  que  vous  connaissez  déjà  relativement  aux 
fiançailles  et  au  mariage  et  que  je  vous  transmets  aujour- 
d'hui. Ce  Décret  est  extrêmement  important  et  devra  être 
porté  à  la  connaissance  des  fidèles  ;  il  deviendra  en  force  le 
jour  de  Pâques,  1908. 

Advenant  le  mois  de  janvier  prochain,  époque  où  les  re- 
KMstres  paroissiaux  sont  renouvelés,  vous  ferez  bien  de  vous 
conformer  de  suite  aux  numéros  2  et  3  de  l'Article  ix  du 
Décret,  lesquels  se  lisent  comme  suit  : 

"2.  Le  curé  notera,  en  outre,  sur  le  registre  des  baptêmes 
(lue  le  conjoint  a  contracté  mariage  tel  jour  en  sa  paroisse. 
Si  le  conjoint  a  été  baptisé  ailleurs,  le  curé  qui  a  assisté  au 
mariage  en  informera  directement  ou  par  l'intermédiaire  de 
la  Curie  épiscopale,  le  curé  de  la  paroisse  où  le  baptême  a 
eu  lieu,  pour  que  ce  mariage  soit  inscrit  au  livre  même  des 
baptêmes. 

3.  Toutes  les  fois  qu'un  mariage  est  célébré  selon  les  rè- 
gles des  articles  7  et  8  (de  ce  Décret),  le  prêtre,  dans  le  pre- 
mier cas,  les  témoins  dans  le  second,  sont  tenus  solidaire- 
ment avec  les  contractants  à  veiller  à  ce  que  le  mariage  con- 
tracté soit  rapporté  le  plus  rapidement  possible  dans  les 
livres  prescrits.  " 

L'Eglise,  en  ce  point,  devance  ceux  qui  s'occupent  de  la 
tenue  des  registres  et  qui  demandent  à  peu  près  ce  que  le 
Saint  Père  ordonne  dans  ce  Décret. 

III 


La  seconde  collecte  de  la  présente  année  pour  le  Denier 
de  Saint  Pierre  devra  se  faire  dans  toutes  les  églises  et  cha- 
pelles de  l'archidiocèse  et  à  toutes  les  messes  le  8  décembre. 


90  — 


jour  de  l'Immaculée  Conception  de  la  Sainte  Vierge.  Vous 
voudrez  bien  relire  en  chaire  et  commenter,  au  besoin,  le 
second  article  de  ma  circulaire  du  29  janvier  1907,  qui  a  trait 
;\  la  pénible  condition  financière  dans  laquelle  se  trouve 
actuellement  Notre  Très  Saint  Père  le  Pape  Pie  X  et  l'obli- 
fiation  qu'il  y  a  pour  tous  les  bons  catholiques  de  venir  à 
son  secours-  Le  Souverain  Pontife,  Vicaire  de  Jésus-Christ, 
charjïé  de  l'administration  de  l'Eglise  c|ui  embrasse  les 
fidèles  du  monde  entier,  a  droit,  encore  plus  que  les  autres 
pasteurs  des  âmes,  à  ce  (lue  ses  enfants  spirituels  le  mettent 
en  état,  par  leurs  aumônes,  de  subvenir  aux  dépenses  inhé- 
rentes à  sa  dignité  de  souverain  et  de  chef  de  la  chrétienté 

En  conséquence,  vous  n'oublierez  pas,  le  premier  diman- 
che de  l'Avent,  i"' décembre,  de  prévenir  vos  ouailles  d'ap- 
porter leur  aumône,  telle  cjue  demandée,  le  8  décembre,  jour 
où  se  fera  la  collecte. 

Je  nourris  le  feune  espoir  que  vous  saurez  stimuler  le  zèle 
de  votre  peuple  en  faveur  de  notre  bien-aimé  Pontife  et  ciue 
la  recette  sera  abondante.  Il  se  fait,  hélas  :  tant  de  dépenses 
inutiles,  sinon  très  blâmables,  dans  notre  pays  !  Si  l'on  vou- 
lait en  reporter  une  ])etite  partie  sur  des  (tuvres  comme 
celle  (|i!t>  je  vous  reconunande  présentement,  on  ferait  des 
merveilles. 

Le  produit  de  la  collecte  devra,  connue  toujours,  être 
transmis  sans  retard  à  Mgr  H.  Têtu,  procureur  de  l'Arche- 
vêché. 

IV 

Vous  voudrez  bien  donner  toute  l'attention  i)ossible  aux 
cas  des  conférences  ecclésiastiques  pour  up^.  Plusieurs  de 
ces  cas  ont  trait  aux  erreurs  en  vogue  à  notre  époiiue  et 
spécialement  à  celles  (lue  Sa  Sainteté  Pie  X  a  condamnées 
récemment   dans  son  Encycli<|ue  Pasrciidi  domiidci  ,iin\i>:is. 

Il  est  à  désirer  qu'à  la  conférence  du  mois  de  janvier  on 
s'occupe  d'étudier  à  fond  le  Décret  AV  Av/zr/csur  les  fiançail- 
les et  le  mariage,  afin  (|u'on  soit  préparé  à  l'appliijuer  exac- 
tement à  partir  de  Pâ(|uesoù  il  aura  force  de  loi. 


91  — 


Les  sujets  d'examen  des  jeunes  prêtres  pour  1908  seront 
les  suivants  : 

Dop:me  :  De  ]  \-r/>o  incaniato. 

Morale  :  De  coiitmctibus. 

Histoire  ecclésiastique  :    De  Eaicsùe  opcra   ni   cdmanda 

JllVCIltUtC. 

Droit  canonique  :  De  imvmnitatilnis  ecelenastieis. 

Sujets  de  s^^rmons  : 

'"  lus  Anges  et  leur  mission. 

•-'"  Devoirs  des  parents  relativement  à  F  éducation  de  leurs 
infants. 

Prière  aux  intéressés  de  relire  l'article  de  la  Discipline 
concernant  l'examen  des  Jeunes  prêtres. 

VI 

Après  l'anonce  de  la  fête  de  la  Sainte  Trinité,  qui  se 
trouve  à  la  pa^je  104  de  V Appendice  au  Rituel,  M.  le  curé 
ajoutera  ce  qui  suit  : 

"Notre  Saint  Père  le  Pape  Pie  X,  par  un  décret  de  la 
S.  C.  des  Indulgences  du  i"  juin  1906,  a  accordé  une  indul- 
gence plénière  pour  le  renouvellement  des  promesses  du 
baptême  en  la  fête  de  la  Sainte  Trinité. 

"Pour  gagner  cette  indulgence  applicable  aux  âmes  du 
purgatoire,  il  faut  assister  dévotement  à  la  cérémonie  solen- 
nelle de  la  rénovation  des  promesses  du  baptême,  faite  dans 
l'église^paroissiale  ou  autre  du  consentement  de  l'Ordinaire, 
eu  la  fête  de  la  Sainte-Trinité,  et  satisfaire  aux  conditions 
ordinaires  de  la  confession,  de  la  communion  et  d'une  prière 
aux  intentions  de  Sa  Sainteté." 

VII 

A  la  page  no  de  V Appendice  au  Rituel  il  faudra  ajouter 
ce  qui  suit  à  l'annonce  de  la  fête  du  Sacré-Cœur  de  Jésus  : 


—  92  — 

"  Pour  perpv'îtuer  le  souvenir  de  la  consécration  solennelle 
du  genre  hunic  n  au  Sacré-Cœur  de  Jésus  faite  par  Léon 
XIII  en  1899,  Ni  tre  Saint  Père  le  Pape  Pie  X  ordonne  que, 
chaque  année,  le  jour  même  de  la  fête  du  Sacré-Cceur,  dans 
toutes  les  éj^lises  paroissiales  ou  autres  où  se  célèbre  la 
même  fête,  l'on  récite  la  formule  de  consécration  comman- 
dée par  son  prédécesseur  d'illustre  mémoire,  devant  le  Saint 
Sacrement  e.\i)osé,  en  y  ajoutant  la  récitation  des  litanies 
du  Sacré-Cœur. 

"En  conformité  à  cette  prescription  de  Sa  Sainteté, 'Pie  X, 
le  jour  de  la  fête  du  Sacré-Cœur,  nous  chanterons  (ou  nous 
célébrerons),    à  heures,   une  messe  à  laquelle  nous 

réciterons  ces  prières  et  nous  ferons  cette  consécration. 

"Le  Saint  Père  accorde  à  tous  les  fidèles  qui  y  assisteront 
dévotement  et  le  cœur  contrit,  en  priant  à  ses  intentions, 
une  indulfitence  de  sept  ans  et  sept  quarantaines  ;  en  outre, 
une  indulgence  plénière  à  ceux  qui  se  seront  confessés  et 
auront  reçu  la  sainte  communion.  Ces  indulg^ences  sont 
applicables  aux  âmes  du  purgatoire.  " 

FORMULE    DE    CONSÉCRATION    À    RÉCITER   LE 


JOUR  DE  LA  FETE  DU  SACRE-CŒUR 
DE  JÉSUS 

Très  doux  Jésus,  Rédempteur  du  genre  humain,  jetez  un 
regard  sur  nous,  cjui  sommes  humblement  prosternés  devant 
votre  autel.  Nous  sommes  à  vous,  nous  voulons  être  à  vous  ; 
et,  afin  de  vous  être  plus  fermement  unis,  voici  cjue,  en  ce 
jour,  chacun  de  nous  se  consacre  spontanément  à  votre 
Sacré-Cœur. 

Beaucoup  ne  vous  ont  jamais  connu  ;  beaucoup  ont  mé- 
prisé vos  commandements  et  vous  ont  renié.  Miséricordieux 
Jésus,  ayez  pitié  des  uns  et  des  autres,  et  ramenez-les  tous  à 
votre  Sacré-Cœur. 

Seigneur,  soyez  le  Roi  non-seulement  des  fidèles  (lui  ne  se 


—  93  — 


sont  jamais  éloignés  de  vous,  mais  aussi  des  enfants  prodi- 
gues (lui  vous  ont  abandonné  ;  faites  (lu'ils  rentrent  bientôt 
dans  la  maison  paternelle  pour  qu'ils  ne  périssent  pas  de 
misère  et  de  faim. 

Soyez  le  Roi  de  ceux  que  des  opinions  erronées  ont  trom- 
Ijés  et  de  ceux  que  la  discorde  a  désunis  ;  ramenez-les  au 
port  de  la  vérité  et  à  l'unité  de  la  foi,  afin  que  bientôt  il  n'y 
ait  plus  qu'un  troupeau  et  qu'un  pasteur.  Soyez  enfin  le 
Roi  de  tous  ceux  qui  sont  encore  attachés  aux  antiques  su- 
perstitions païennes,  et  ne  refusez  pas  de  les  arracher  aux 
ténèbres  pour  les  conduire  à  la  lumière  et  au  royaume  de 
Dieu.  Accordez,  Seigneur,  â  votre  Eglise,  une  liberté  sûre 
et  sans  entrave  ;  accordez  ù  tous  les  peuples,  l'ordre  et 
la  paix  ;  faites  que,  d'un  pôle  à  l'autre,  une  seule  voix 
retentisse  : 

"  Loué  soit  le  divin  Cœur  qui  nous  a  acquis  le  salut  ;  à  lui 
gloire  et  honneur  dans  tous  les  siècles.    Ainsi  soit-il." 

Il  faut  remarquer  que  ce  décret  de  Sa  Sainteté  Pie  X 
n'abroge  pas  le  décret   iv"  du  v"  Concile  de  Québec   qui 
ordonne  de  renouveler  chaque  année,   dans   chacune   des 
l>ai-oisses  de  la  province  de  Québec,  la  consécration  publi- 
(lue  et  solennelle  au  Sacré-Cœur  à  la  suite  de  la  procession 
du  Saint-Sacrement  qui  se  fait  le  dimanche  après  l'octave 
de  la  Fête-Dieu.  La  consécration,  ce  jour-là,  se  fera  par  la 
formule  qui  se  trouve  dans  V Appendice  au  Rituel  (page  m). 
Cette  formule  a  été  approuvée  par  la  S.  C.  des  Indulgences, 
par  un  décret  en  date  du  26  juillet   1877  et  enrichie  par 
X.  S.  P.  le  Pape  Pie  IX  d'une  indulgence  plénière  accordée 
à  toutes  les  personnes  de  la  province  de  Québec  qui,  s'étant 
confessées  et  ayant   communié,   la  réciteront   ou    l'enten- 
dront attentivement   et  dévotement,    dans   une   église   ou 
ailleurs,  le  dimanche  de  la  solennité  du  Sacré-Cœur. 

VIII 

Jusqu'ici,  lorsque  la  Sacrée  Congrégation  des  Rites  accor- 
dait l'Induit  de  célébrer  la  messe  dans  un  oratoire  privé, 
elle  n'y  incluait  pas  le  pouvoir  de  distribuer  la  sainte  corn- 


—  94  — 

munion,  et  pour  obtenir  ce  j^rivilc'-fïe,  il  fallait  faire  une 
demande  spéciale  ;\  la(iuelle  on  réi)ondait  })arun  rescrit  vala- 
ble pour  ceu.\-U\  seuls  qui  jouissaient  de  l'Induit. 

Le  Saint  Père,  pour  donner  un  nouveau  témoignage  de 
son  désir  de  réjiandre  la  communion  fré(|uente  et  d'y  exci- 
ter davantage  les  fidèles,  par  un  Induit  en  date  du  8  mai 
1907,  ordonne  cju'à  l'avenir,  dans  toutes  les  concessions  d'o- 
ratoires privés,  on  y  inclue  la  faculté  de  donner  la  sainte 
communion  et  déclare  de  plus  cjue  ceux  qui  jouissent  déjà 
de  la  faveur  de  l'oratoire  privé,  bénificieront  de  ce  i)ouvoir 
sans  qu'il  soit  besoin  de  recevoir  un  nouveau  document  à 
cet  effet. 

Cet  Induit  du  8  mai  1907  porte  cjue  les  droits  des  curés 
demeurent  toutefois  dans  leur  intégrité. 

D'après  les  commentaires  des"Ephémérides  Liturgiques,'' 
(livraison  des  mois  de  septembre,  octobre,  1907,  N'"  9-10  de 
la  xxie  année,)  ces  droits  curiaux  se  limitent  à  la  distribu- 
tion (L  la  sainte  communion  pour  l'accomplissement  du 
devoir  pascal  et  pour  la  communion  des  malades.  Encore, 
faut-il  que,  dans  ce  dernier  cas,  il  s'agisse  du  saint  viatique. 

IX 

Dans  sa  munificence  apostolique,  le  Saint  Père  Pie  X, 
l^ar  un  décret  en  date  du  i"  avril  IÇ07,  de  la  Sainte  Congré- 
gation de  l'Inquisition  Romaine,  pour  favoriser  la  piété  des 
fidèles  envers  le  mystère  de  l'Incarnation  du  Fils  de  Dieu, 
accorde  à  tous  les  sanctuaires  publics  ou  privés  où  l'on  con- 
serve le  saint  Sacrement,  dans  les  instituts  religieux  ou  les 
congrégations  pieuses  ou  les  séminaires,  d'avoir,  dans  la 
nuit  de  Noël,  les  trois  messes  liturgiques,  ou  une  seule 
d'entre  elles,  suivant  les  circonstances,  avec  le  privilège  d'y 
distribuer  la  sainte  communion  à  tous  ceux  qui  le  désireront. 

Le  Saint  Père  déclare  en  même  temps  que  l'audition  d'une 
de  ces  messes  suffira  pour  remplir  le  précepte  ce  jour-là. 

X 

Nous  devons  remercier  Dieu  des  excellents  résultats  que 
la  campagne  anti-alcoolique  a  produits,  depuis  un  an,  dans- 


—  95  — 


notre  région.  Avec  une  entente  et  un  zèle  qui  vous  hono- 
rent, vous  avez  travaillé  à  enrayer  le  fléau  de  l'intempé- 
rance, et  vos  labeurs,  fécondés  par  la  grâce  de  Dieu,  ont  été 
couronnés  de  succès. 

De  toutes  les  paroisses  du  diocèse  m'arrivent  les  nouvelles 
les  plus  consolantes  :  la  paix  et  le  bonheur  rognent  main- 
tenant dans  des  familles  que  l'ivrognerie  rendait  malheu- 
reuses ;  les  dettes  se  paient  plus  facilement  ;  l'aisance  renaît 
partout  ;  les  désordres  ont  en  partie  disparu  ;  le  bon  Dieu 
est  moins  offensé. 

La  prédication  de  nos  apôtres  a  porté  ses  fruits  ;  elle  a 
remué  nos  populations,  elle  les  a  éclairées  et  touchées. 

On  s'est  enrôlé  en  très  grand  nombre  dans  la  société  de 
Tempérance,  et  la  lutte  contre  les  licences  d'auberge  et  les 
débits  occultes  de  boissons  enivrantes  est  devenue  partout 
plus  facile  et  plus  efficace. 

Toutefois,  si  nous  voulons  conserver  les  fruits  précieux  de 
la  victoire  remportée  sur  l'alcoolisme,  il  importe  de  ne  pas 
mettre  bas  les  armes,  mais  plutôt  de  surveiller  les  démarches 
de  l'ennemi  et  de  continuer  à  combattre  vaillamment  pour 
cette  cause  à  la  fois  religieuse  et  patriotique.  C'est  pourquoi 
je  vous  engage  à  faire  prêcher,  dans  le  cours  de  l'année 
1908,  une  couple  de  sermons  spéciaux  sur  la  tempérance  et 
à  faire  renouveler  solennellement  les  promesses  déjà  faites 
par  les  sociétaires.  N'oubliez  pas  non  plus  de  faire  prier 
vos  paroissiens  dans  leurs  familles  et  à  l'église,  pour  que  le 
fléau  de  l'ivrognerie  ne  vienne  plus  jamais  envahir  et  ruiner 
notre  pays. 

Je  recommande  à  votre  attention  la  Ligue  antialcoolique 
formée  à  Québec,  il  y  a  quelques  mois,  par  l'élite  de  notre 
société  canadienne-française.  Plusieurs  citoyens  éminents 
se  sont  faits  conférenciers  dans  les  intérêts  de  la  cause  de 
la  tempérance  et  leur  parole  éloquente  et  convaincue  a  fait 
un  très  grand  bien.  Ils  sont  disposés  à  continuer  cette 
œuvre  d'apostolat  partout  où  l'on  pourrait  avoir  besoin  de 
leur  concours. 


96  — 


Afin  de  donner  de  la  vie  :\  vos  sociétés  de  tempérance,  il 
serait  opportun  de  les  affilier  ;\  la  Litjue  antialcooli(iiie  de 
Québec  et  de  les  tenir  constamment  en  rapport  avec  son 
comité  de  récrie.  C'est  un  excellent  moyen  de  tenir  vos 
sociétaires  en  éveil,  toujours  sur  la  brèche  pour  signaler  les 
dangers  et  repousser  les  attatpies  sans  cesse  renaissantes  de 
l'ennemi.  La  Liyue,  bien  or^^anisée  et  comptant  plus  de 
cent  mille  membres,  sera  une  force  irrésistible  pour  la  bonne 
cause  auprès  de  nos  conseillers  municipaux  et  de  nos  légis- 
lateurs. 

C'est  par  la  i)nèrc,  par  l'action,  par  la  vi^nlance  et  la 
lutte  coura!,'euse  (pie  vous  réussirez  a  maintenir  vos  ouailles 
dans  la  sobriété,  dans  la  fidélité  ;\  leurs  promesses. 

XI 

Je  i)artirai  pour  l'Europe  lundi,  25  novembre  et  m'embar- 
querai, jeudi,  le  2H,  sur  la  Sûîu'/c,  de  la  lifïne  transatlantique 
française  pour  le  Havre. 

Ma  santé  est  depuis  riuelque  temi)s  dans  une  condion  pré- 
caire et  c'est  sur  l'ordre  de  mon  médecin  fpie  j'entreprends 
ce  vo\a},'e  (jui,  je  l'espère,   ne  sera  pas  de  lont^ue  durée. 

Vous  voudrez  bien  prier  pour  moi  et  faire  prier  vos  bons 
paroissiens.  De  mon  côté,  je  ne  vous  oublierai  pas  au 
saint  sacrifice  de  la  messe. 

Lorsque  les  rubri(iues  le  permettront,  vous  direz  à  la 
messe  l'oraison  /'/-o  quacuinquc  ncccssitatc,  et  vous  deman- 
derez à  vos  fidèles  de  vouloir  bien  réciter  tous  les  jours,  en 
famille,  un  Palcr  et  un  A-.'c  à  mes  intentions. 

Durant  mon  absence,  Monseijîneur  C.-A.  Marois,  Vicaire- 
Général,  sera  administrateur  du  diocèse.  L'esprit  sacer- 
dotal dont  vous  êtes  tous  animés  lui  rendra,  je  n'en  doute 
pas,  sa  tâche  aussi  asjfréable  que  facile. 

Agréez,  chers  Collaborateurs,  l'expression  de  mes  senti- 
ments les  i)lus  dévoués  en  Notre-Seigneur. 

t  Louis-Nazaire,  Arch.  de  Québec. 


97-^ 


DECRKq^ 


SOCLES  FlApLLES  ET  LE  MARl/lGE 

publié  par  1  ordre  et  l'autorité  de  N.  T.  S.  P.  le  Pape  Pie  X 
par  la  Sacrée  Congrégation  du  Concile 


les  senti- 


En  vue  d'empccher  que  ne  soient  contractes  téméraire- 
ment ces  manaf,'es  clandestins  c,ue  l'É,.lise  de  Dieu,   pour 
des  mot.  s  très  justes,    a  toujours  abhorrés  et  prohibé  .   le 
Conc.le  de  Trente  (ch.  i".-  session  xx.v.   De  la  rrfonur  du 
»,ana^c)  prit  la  safîe  mesure  suivante:   "Ceux   qui  tente- 
ront de  contracter  maria.^e  autrement  qu'en  présence  du 
urc.  ou  d  un  autre  prêtre  autorisé  soit  par  le  curé  lui-même 
oit  par   -Ordinaire,  et  de  deux  ou    trois  témoins,    le  saini 
Concile  les  rend  absolument  inhabiles  à  contracter  de  cette 
sorte  et  décrète  que  de  tels  contrats  sont  nuls  et  sans  effet.  " 
Mais  ce  saint   Concile   ayant   ordonné   que  ce  décret*  fût 

in    ïef^H     -7'"'  ^f '"''''  '^^"''^"^  ^'^'■^•t  applicable  que 
dans  les  endroits  ou  il  aurait  été  promul,nié.  il  arriva  que  de 

nombreuses  contrées,  où  cette  publication  n'avait  pas  été 
a.te  furent  privées  du  bénifîce  de  la  loi  du  Concile  de 
/rente,  et  en  sont  privées  aujourd'hui  encore,  restant  tou- 
KHirs  aux  prises  avec  les  imprécisions  et  les  inconvénients 
de  1  ancienne  discipline. 

Et  là  même  où  la  législation  nouvelle  est  en  vigueur,  toute 
d.fficulté  n'a  pas  été  levée.  Souvent,   en   effet;   un   doute 


—  98  — 


grave  /HiJ)siste  quand  il  s'agit  de  décider  quel  est  le  curé  en 
présence  duquel  le  mariage  doit  êtrt*  contracté.  Sans  doute, 
le  droit  canon  établit  que  par  "  propre  curé  "  il  faut  en- 
tendre celui  dans  Ja  paroisse  ducpiel  est  situé  le  domicile 
ou  le  quasi-domicile  de  l'un  ou  l'autre  des  contractants. 
Mais,  (  omme  il  est  parfois  difiicile  de  juj^er  si  le  ([uasi-domi- 
cile  est  certain,  ii>eaucoup  de  maria^'es  ont  été  exposés  au 
danfjer  de  nullité  ,  ^eaucouj)  aussi,  soit  par  ik'norance  soit 
par  fraude,  se  sont  trouvés  absolument  illétîitimes  et  nuls. 

Ces  faits  depuis  longtemps  déplorés,  nous  les  voyons  se 
produire  de  nos  jours  avec  d'autant  plus  de  fré<pience  que 
se  font  plus  facilement  et  plus  rapidement  les  communica- 
tions entre  les  pays  même  les  plus  éloignés.  C'est  pounjuoi 
des  hommes  sages  et  très  doctes  ont  jugé  utile  que  quelcpu 
changement  fût  introduit  dans  le  droit  touchant  la  forme  de 
la  célébration  du  mariage.  Un  grand  nombre  d'éveques  de 
toutes  les  parties  du  monde,  notanmient  de  villes  impor- 
tantes, où  cette  nécessité  paraissait  plus  urgente,  ont  adressé 
à  ce  sujet  de  pressantes  prières  au  Siège  apostolique. 

En  même  temps  des  évoques,  soit  d'Europe  —  et  c'est  le 
plus  grand  nombre  —  soit  d'autres  contrées,  demandaient 
avec  instance  qu'il  fût  paré  au.x  inconvénients  qui  résultent 
des  fiançailles,  c'est-A.-dire  des  promesses  de  futur  mariage 
échangées  sans  solennité.  En  effet,  l'expérience  a  suffisam- 
ment montré  les  périls  qu'entraînent  de  telles  fiançailles  : 
d'abord,  elles  sont  une  incitation  au  péché  et  la  cause  pour 
laquelle  des  jeunes  filles  inexpérimentées  sont  trompées  ; 
d'autre  part,  elles  engendrent  des  différends  et  des  procès 
inextricables. 

Emu  par  ces  faits,  N.  T.  S.  P.  le  Pape  Pie  X,  en  raison 
de  la  sollicitude  qu'il  porte  à  toutes  les  Églises,  et  désirant 
employer  quelque  remède  de  nature  à  écarter  les  maux  et 
les  dangers  que  nous  venons  de  rappelrr  chargea  la  S.  Con- 
grégation du  Concile  d'étudier  cette  qat^tion  ';t  de  Lui  pro- 
poser ce  qu'elle  jugerait  opportun. 

Sa  Sainteté  voulut,  en  outre,  avoir  l'avis  de  la  Commis- 


siuM  coiistitii.'f  pour  ro,  fier  le  droit  canon  ;•  .,.  «nie  celui 
.les  Ijiiiiienlissiines  Canliiunix  qui  ont  «'ti'  rm.isis  pour  faire 
l'artie  (le  la  Coniinissi.  n  spéciale  .  harirée  de  préparer  ce 
nuMue  (,Kle  ;  ceux-.,',  ,1..  nu  .„.  .p-e  la  S.  Con^rétration  ,lu 
<  ..nnle.  i,„n-iit  A  cei  •■  fin  de  in^uentes  réunions.  Après 
avoir  re.  ueilh  les  avis  ,it  tous,  le  Très  Saint  Père  a  ordonné 
a  la  S.  (  on^rréuation  du  Con.  île  de  rendre  un  décit  f  conte- 
nant les  lois  ai.pn.uvées  prir  Lui.  de  science  certaine  el 
après  tiiiVe  rérie.xi<.n.  lois  qui  régiraient  désormais  la  disci- 
pline des  (ian<.ailles  et  du  mariaw,  et  rendraient  leur  céU- 
hiation  aisée,  aiithenti(jue  et  réijulière. 

C'est  pourquoi,  en  exécution  du  mandat  aïKxstolicpie.  la 
S.  C.ouureuation  du  Concile,  par  les  présentes  lettres,  établit 
et  décrète  ce  qui  suit  : 


DES  FIANÇAILLES 


;s  procès 


I 


1.  -  Ne  sont  tenues  pour  valides  et  ne  produisent  eurs 
effets  canoniques  que  les  fiançailles  contractées  par  un  .'-crit 
siKiie  des  i.arties  et,  en  outre,  soit  du  curé,  ou  de  l'Ordin  lire 
«lu  lieu,  soit  au  moins  de  deux  témoins. 

Si  l'une  des  deux  parties  ou  l'une  et  l'autre  ne  savent  pas 
'•cnre,  il  en  sera  fait  mention  dans  l'écrit  même,  et  on  ajou- 
''•i.-i  un  autre  témoin,  qui  siynera  l'écrit  soit  avec  le  curé 
ou  I  Ordinaire  du  lieu,  soit  avec  les  deux  témoins  dont  il  a 
ete  i)arlé  j)|us  haut. 

II.  Le  iiH.t  "  curé  "  dési^me  ici  et  dans  les  articles  sui- 
vants not,  seulement  celui  qui  dinf,'e  légitimement  une  pa- 
roisse canoniquement  ériy:ée.  mais  aussi,  dans  les  pavsoù  il 
n  va  pas  de  i.aroisses  canoni<iuement  érigées,  le  pre'tre  au- 
Muel  a  ete  confiée  lé^ntimement  charj^e  d'amesdans  un  terri- 
toire  déterminé,  et  qui  est  assimilé  à  un  curé  ;  et,  dans  les 
PHv.s  de  missions  où  les  territoires  n'ont  pas  encore  été  par- 
faitement délimités,  tout  prêtre  universellement  déléjjué 
«lans  une  résidence  pour  le  ministère  des  âmes  par  le  supé- 
rieur de  la  mission. 


—  100  — 
DU  MARIAGE 

III.  --  Sont  seuls  valides  les  niariafi^es  contractes  devant 
le  curé,  ou  l'Ordinaire  du  lieu,  ou  un  prêtre  déléfïué  par  l'un 
des  deux,  et  devant  au  moins  deux  témoins,  suivant  toute- 
fois les  rendes  formulées  dans  les  articles  ci-dessous  et  sauf 
les  exceptions  portées  aux  articles  vu  et  viii. 

IV.  —  Le  curé  et  l'Ordinaire  du  lieu  assistent  validement 
au  mariafie  : 

S  I.  A  partir  du  jour  seulement  où  ils  ont  pris  possession 
de  leur  bénéfice  ou  sont  entrés  en  charge,  à  moins  qu'ils 
n'aient  été  par  un  décret  public  nominativement  excommu- 
niés ou  déclarés  suspens  de  leur  office  ; 

S  2.  Dans  les  seules  limites  de  leur  territoire,  sur  leciuel  ils 
assistent  validement  au  mariage  non  seulement  de  leurs 
sujets,  mais  même  de  ceux  qui  ne  sont  pas  soumis  ;\  leur 
juridiction; 

S  3.  Pourvu  que,  sur  l'invitation  et  la  prière  qui  leur  en  est 
faite,  et  sans  être  contraints  par  la  violence  ou  une  crainte 
},n-ave,  ils  s'enquièrent  du  consentement  des  contractants  et 
reçoivent  ce  consentement. 

V.  —  D'autre  part  ils  y  assistent  licitement  ; 

S  I.  Après  s'être  régulièrement  assurés  que  les  époux  sont 
libres  de  contracter,  suivant  les  règles  du  droit  ; 

S  2.  Après  s'être  assurés,  en  outre,  du  domicile,  ou  au 
moins  du  séjour  d'un  mois  de  l'un  ou  l'autre  contractant, 
dans  le  lieu  du  mariage  ; 

^i  3.  A  défaut  de  ces  renseignements,  le  curé  et  l'Ordinaire 
dti  lieu  ont  l)esoin,  pour  assister  licitement  au  mariage,  de 
l'autorisation  du  curé  ou  de  l'Ordinaire  propre  de  l'un  ou 
l'autre  contractant,  à  moins  que  ne  survienne  une  grave 
nécessité  cjui  les  en  dispense  ; 

S  4.  lui  ce  (|ui  concerne  les  sans-domicile,  il  n'est  pas  per- 
tnis  au  curé,  hors  le  cas  de  nécessité,  d'assister  ;\  leur  ma- 
riage, à  moins  d'avoir  référé  ;\  l'Ordinaire  ou  au  prêtre  délé- 
{jué  par  lui  et  d'en  avoir  obtenu  l'autorisation  ; 


—  101   - 

!^  5.  Dans  n'importe  qnel  cas,  la  récrie  sera  de  célc'brer  le 
nmnaRe  devant  le  curé  de  l'épouse,  à  nioins  ,„run  motif  lé.n- 
lime  n  en  dispense. 

\I.  -  -Le  curé  et  l'Ordinaire  du  lieu  peuvent  donner  à  u.; 
autre  prêtre  déterminé  et  connu  l'autorisation  d'assister  au 
manafre  dans  les  limites  de  leur  territoire. 

Mais  ce  délégué,  pour  y  assister  validement  et  licitement 
est  tenu  de  se  conformer  aux  limites  de  son  mandat  et  aux 
.v,les  fixées  plus  haut,   pour  le  curé  et  l'Ordinaire  du  lieu. 
<lans  les  articles  iv  et  v. 

^  II.  -En  cas  de  péril  imminent  de  mort,  et  si  l'on  ne 
l-eiit  avoir  la  présence  du  curé;  ou  de  l'Ordinaire  du  lieu  ou 
un  prêtre  délégué  par  l'un  ou  l'autre,  pour  pourvoir  à  la 
'ouscence  des  époux  et.  s'il  y  a  lieu.  K^itimer  les  enfants 
le  inanaRe  peut  être  validement  et  licitement  contracté 
«levant  n'importe  quel  prêtre  et  deux  témoins. 

,.,y"^-  r^"^''' ^'■'■'^«^•"e  ^^"s  quelque  réfjion  le  curé,  ou 
I  Ordinaire  du  lieu,  ou  le  prêtre  qu'ils  ont  déléi^nié.  devant 
MU.  puisse  se  célébrer  le  maria^'e,  fassent  tous  défaut  et  que 
rette  situation  dure  déjà  depuis  un  mois,  le  mariajre  peut 
être  validement  et  licitement  contracté  par  un  consente- 
meut  formel  donné  par  les  époux  devant  deux  témoins. 

rX  -S  I.  Le  maria-e  célébré,  le  curé  ou  celui  qui  tient 
sa  place  inscrira  aussitôt  sur  le  registre  des  mariasses  les 
noms  des  époux  et  des  témoins,  l'endroit  et  le  jour  où  le 
nuinajïe  a  été  célébré  et  les  autres  indications,  conformé- 
nient  aux  prescriptions  des  livres  rituels  ou  du  propre  Ordi- 
naire, et  cela  même  si  c'est  un  autre  prêtre  délé^nié  par  lui 
"u  par  1  Ordinaire  qui  a  assisté  au  mariage. 

•^  2  En  outre,  le  curé  notera  sur  le  registre  des  bai.têmes 
Hue  le  conjoint  a  contracté  mariafre  tel  jour  en  sa  paroiss.. 
^-  le  conjoint  a  été  baptisé  ailleurs,  le  curé  qui  a  assisté  au 
'naria^^e  notihera  le  susdit  contrat,  directement  ou  par  l'in- 
|ermed,aire  de  la  curie  épiscopale,  au  curé  de  la  paroisse  où 
|e  l.ai)teme  a  eu  lieu.  j)our  que  ce  mariage  soit  relaté  dan. 
le  re«;istre  où  est  noté  le  baptême. 


-    102  — 


>!  3-  Toutes  les  fois  qu'un  mariage  est  célébré  selon  les 
refiles  des  articles  7  ou  8,  le  prêtre  dans  le  premier  cas,  les 
témoins  dans  le  second,  sont  tenus  solidairement  avec  les 
contractant-;  de  veiller  ;\  ce  que  le  maria^j^e  contracté  soit 
noté  le  plus  tôt  possible  dans  les  livres  prescrits. 

X.  —  Les  curés  qui  auraient  violé  ces  prescriptions  devront 
être  punis  {)ar  leurs  Ordinaires  suivant  la  nature  et  la  gra- 
vité de  leur  faute.  En  outre,  ceux  qui  auraient  assisté  à  un 
mariasse  contrairement  aux  prescriptions  des  paragraphes  2 
et  3  de  l'article  5,  ne  pourront  garder  pour  eux  les  droits 
d'étole,  mais  devront  les  remettre  au  propre  curé  des  con- 
tractants. 

XI.  —  ?!  I.  Les  lois  ci-dessus  établies  obliffent,  chaque  fois 
qu'ils  contractent  entre  eux  des  fiançailles  ou  un  mariage, 
tous  ceux  qui  out  été  baptisés  dans  l'Ef^lise  catholique  et 
tous  ceux  qui  du  schisme  ou  de  l'hérésie,  se  sont  convertis  à 
elle,  même  si  les  uns  ou  les  autres  par  la  suite  avaient  apos- 
tasie. 

>5  2.  Elles  sont  également  obligatoires  pour  ce?  mêmes 
catholiques  s'ils  contractent  fiançailles  ou  mariage  avec  des 
non-catholicpies,  baptisés  ou  non  baptisés,  même  après  avoir 
obtenu  la  dispense  d'empêchement  de  religion  mixte  ou 
de  disparité  de  culte,  à  moins  qu'il  n'ait  été  statué  autre- 
ment par  le  Saint-Siège  pour  un  lieu  particulier  ou  pour  une 
région. 

S  3.  Les  non-catholic)ues,  qu'ils  soient  ou  non  baptisés, 
contractant  entre  eux,  ne  sont  nulle  part  tenus  d'observer 
la  forme  catholique  des  fiançailles  ou  du  mariage. 

Le  présent  décret  devra  être  considéré  légitimement  pu- 
blié et  promulgué  par  sa  transmission  aux  Ordinaires  ;  et 
ses  dispositions  auront  partout  force  de  loi  à  partir  de  la 
solennité  de  Pâques  de  l'an  prochain  iyo8. 

En  attendant,  tous  les  Ordinaires  auront  soin  que  ce 
décret  soit  rendu  public  aussitôt  qu2  possible  et  expliqué 
dans  toutes  les  églises  paroissiales  de  leurs  diocèses  pour  qu'il 
soit  convenablement  connu  de  tous. 


—  103  — 

Les  présentes  lettres  auront  force  de  loi,  en  vertu  d'un 
ordre  exprès  de  N.  T.  S.  Père  le  Pape  Pie  X,  nonobstant 
toutes  dispositions  contraires,  même  dignes  de  mention  spé- 
ciale. 

Donné  à  Rome,  le  second  jour  du  mois  d'août  de  l'an  1907. 
t  Vincent,  card.  cvêquc  de  Palcstrina,  préfet 
C.  DE  Lai,  secrétaire 


iprcs  avoir 


—  105  — 


DÉCRET 


DE  LA 
SAINTE  INQUISITION  ROMAINS  ET  UNIVERSELLE 

Par  un  malheur  vraiment  lamentable,  notre  temps,   qui 
ne  souffre  aucun  frein,  s'attache  souvent,  dans  la  recher- 
che des  ventes  supérieures,  à  des  nouveautés  au  point  que, 
delaissan    cequ.  est  en  quelque  sorte  l'héritage  du  j^enrè 
humam,  .1  tombe  dansles  plus  frraves  erreurs.  Ces  erreurs  sont 
beaucoup  p  us  dan^^ereusess'il  s'agit  des  sciences  sacrées,  de 
mterpretation  de  la  Sainte  Ecriture,  des  principaux  mys- 
e.es  de  la  fo,.  Or   d  est  vivement  déplorable  qu'on  rencon- 
tre, même  parmi  les  catholiques,   un  assez  grand  nombre 
d  ecnvams  qui,  sortant  des  limites  fixées  par  les  Pères  et  par 
a  Samte  Lghse  elle-même,  poursuivent,  sous  prétexte  dL 
terpretation  plus  approfondie  et  en  se  réclamant  du  point  de 
vue  h.stonque   un  prétendu  progrès  des  dogmes  qui.  en  réa- 
iite,  en  est  la  déformation. 

Mais,  afin  que  de  pareilles  erreurs,  qui  se  répandent  cha- 
que jour  parmi  les  fidèles,  ne  s'implantent  pas  dans  leur 
esprit  et  n  altèrent  pas  la  pureté  de  leur  foi,  il  a  plu  à  N  T 
^^  i.  Pie  X,  Pape  par  la  divine  Providence,  de  faire  noter 
et  reprouver  les  principales  d'entre  elles  par  le  ministère  de 
la  bainte  Inquisition  romaine  et  universelle.' 

En  conséquence,  après  un  très  soigneux  examen  et  après 
avoir  pris  l'avis  des  Révérends  Consulteurs,  les  Eminentis- 
simes  et  Révérendissimes  Cardinaux  Inquisiteurs  généraux 
en  matière  de  foi  et  de  mœurs  ont  jugé  qu'il  v  avait  lieu  de 
•éprouver  et  de  proscrire  les  propositions  suivantes  comme 
elles  sont  réprouvées  et  proscrites  par  le  présent  Décret 
gênerai: 


—  106  — 

I.  —  La  loi  ecclésiastique  qui  prescrit  de  soumettre  à  une 
censure  préalable  les  livres  concernant  les  divines  Ecritures 
ne  s'étend  pas  aux  écrivains  qui  s'adonnent  à  la  critique  ou 
exéjîèse  scientifique  des  livres  de  l'Ancien  et  du  Nouveau 
Testament. 

II.  —  L'interprétation  des  Livres  Saints  par  l'Efjlise  n'est 
sans  doute  pas  à  dédaif^ner  ;  elle  est  néanmoins  subordonnée 
au  jugement  plus  approfondi  et  à  la  correction  des  exégètes. 

III.  —  Des  jugements  et  des  censures  ecclésiastiques  por- 
tés contre  l'exégèse  libie  et  plus  savante  on  peut  inférer 
que  la  foi  ])roposée  par  l'Eglise  est  en  contradiction  avec 
l'histoire  et  que  les  dogmes  catholiques  ne  peuvent  réelle- 
ment pas  se  concilier  avec  les  vraies  origines  de  la  religion 
chrétienne. 

IV.  —  Le  magistère  de  l'Eglise  ne  peut,  même  par  des 
définitions  dogmatiques,  déterminer  le  vrai  sens  des  Saintes 
Ecritures. 

V.  —  Le  dépôt  de  la  foi  ne  contenant  que  des  vérités 
révélées,  il  n'appartient  sous  aucun  rapport  à  l'Eglise  de 
porter  un  jugement  suç  les  assertions  des  sciences  humaines. 

VI.  —  Dans  les  définitions  doctrinales  l'Eglise  enseignée 
et  l'Eglise  enseignante  collaborent  de  telle  sorte  qu'il  ne 
reste  à  l'Eglise  enseignante  qu'à  sanctionner  les  opinions 
communes  de  l'Eglise  enseignée. 

VII. — L'Eglise  lorsqu'elle  proscrit  des  erreurs,  ne  peut 
exiger  des  fidèles  qu'ils  adhèrent  par  un  sentiment  intérieur 
aux  jugements  qu'elle  a  rendus. 

VIII.  —  On  doit  estimer  exempts  de  toute  faute  ceux  qui 
ne  tiennent  aucun  compte  des  condamnations  portées  parla 
Sacrée  Congrégation  de  l'Index  ou  par  les  autres  Sacrées 
Congrégations  Romaines. 

IX.  —  Ceux-là  font  preuve  de  trop  grande  simplicité  ou 
d'ignorance  qui  croient  que  Dieu  est  vraiment  l'Auteur  de 
la  Sainte  Ecriture. 

X.  —  L'inspiration  des  livres  de  l'Ancieii   Testament  a 


—  107  — 


tament  a 


rnnsisté  en  ce  que  les  écriviins  d'Israiil  ont  transmis  les  doc- 
trines rellRieuses  sous  ur  aspect  particulier,  peu  connu  ou 
iiK-nie  ijïnoré  des  Gentils.  - 

^"^I-  ~  L'insi)iration  divine  ne  s'étend  pas  de  telle  sorte  à 
toute  l'Ecriture  Sainte  qu'elle  préserve  de  toute  erreur  toutes 
et  chacune  de  ses  parties. 

XII.  —  L'exéRète,  s'il  veut  s'adonner  utilement  aux  étu- 
des bibliques,  doit  avant  tout  écarter  toute  opinion  précon- 
çue sur  rorif,nne  surnaturelle  de  l'Ecriture  Sainte  et  ne  pas 
l'Hiterpréter  autrement  que  les  autres  documents  purement 
humains. 

XIII.  -—  Ce  sont  les  évanpélistes  eu.x-mêmes  et  les  chré- 
tiens de  la  seconde  et  de  la  troisième  génération  qui  ont 
artificiellement  élaboré  les  paraboles  évangéliques,  et  ont 
ainsi  rendu  raison  du  peu  de  fruit  de  là  prédication  du  Christ 
chex  les  Juifs. 

-"^IV.  —  En  beaucoup  de  récits  les  évangelistes  ont  rap- 
l)orté  non  pas  tant  ce  qui  est  vrai  que  ce  qu'ils  ont  estimé, 
(luoique  faux,  plus  profitable  aux  lecteurs. 

'"^^'■7- Les  Evangiles  se  sont  enrichis  d'additions  et  de 
corrections  continuelles  jusqu'à  la  fixation  et  à  la  constitu- 
tion du  Canon  ;  et  ainsi  il  n'y  subsista  de  la  doctrine  du 
Christ  que  des  vestiges  ténus  et  incertains. 

•^^  L  —Les  récits  de  Jean  ne  sont  pas  proprement  de 
l'histoire,  mais  une  contemplation  mystique  de  l'Evangile  ; 
les  discours  contenus  dans  son  Evangile  sont  des  médita- 
tions théologiques  sur  le  mystère  du  salut  dénuées  de  vérité 
historique. 

XVII._— Le  quatrième  Evangile  a  exagéré  les  miracles 
non  seulement  afin  de  les  faire  paraître  plus  extraordinaires, 
mais  encore  pour  les  rendre  plus  aptes  à  caractériser  l'œuvre 
et  la  gloire  du  Verbe  Incarné. 

XVIII.  —  Jean  revendique,  il  est  vrai,  pour  lui-même  le 
caractère  de  témoin  du  Christ  ;  il  n'est  cependant  en  réalité 
<iu'un  témoin  éminent  de  la  vie  chrétienne  ou  de  la  vie  du 
Christ  dans  l'Eglise  à  la  fin  du  i"  siècle.     ' 


J 


108 


XIX.  —  Les  e.xépfôtes  hétérodoxes  ont  plus  fidèlement 
rendu  le  sens  vrai  des  Ecritures  que  les  exéRÔtes  catholiques. 

XX.  —  La  Révélation  n'a  pu  être  autre  chose  que  la  cons- 
cience acquise  par  l'homme  des  rapports  existants  entre 
Dieu  et  lui. 

XXL  ■ — La  Révélation  qui  constitue  l'objet  de  la  foi  catho- 
lique n'a  pas  été  complète  avec  les  Apôtres. 

XXn.  —  Les  dofïmes  que  l'Efîlise  déclare  révélés  ne  sont 
pas  des  vérités  descendues  du  ciel,  mais  une  certaine  inter- 
prétation de  faits  religieux  que  l'esprit  humain  s'est  formée 
par  un  laborieux  effort. 

XXIIL  —  Il  peut  exister  et  il  existe  réellement  entre  les 
faits  rapportés  dans  la  Sainte  Ecriture  et  les  dogmes  de 
l'Eglise  auxquels  ils  servent  de  base  une  opposition  telle  que 
le  critique  peut  rejeter  comme  faux  des  faits  que  l'Eglise 
tient  pour  très  certains. 

XXIV.  —  On  ne  doit  pas  condamner  un  exégète  qui  pose 
des  prémisses  d'où  il  suit  que  les  dogmes  sont  historique- 
ment faux  ou  douteux,  pourvu  qu'il  ne  nie  pas  directement 
les  dogmes  mêmes. 

XXV.  —  L'assentiment  de  foi  se  fonde  sur  une  accumula- 
tion de  probabilités. 

XXVI.  —  Les  dogmes  de  la  foi  sont  i\  retenir  seulement 
selon  leur  sens  pratique,  c'est-à-dire  comme  règle  obligatoire 
de  conduite,  mais  non  comme  règle  de  croyance. 

XXVII.  —  La  divinité  de  Jésus-Christ  ne  se  prouve  pas 
par  les  Evangiles  ;  mais  c'est  un  dogme  que  la  conscience 
chrétienne  a  déduit  de  la  notion  du  Messie. 

XXVIII.  —  Pendant  qu'il  exerçait  son  ministère,  Jésus 
n'avait  pas  eh  vue  dans  ses  discours  d'enseigner  qu'il  était 
lui-même  le  Messie,  et  ses  miracles  ne  tendaient  pas  à  le 
démontrer. 

XXIX.  —  On  peut  accorder  que  le  Christ  que  montre 
l'histoire  est  bien- inférieur  au  Christ  qui  est  l'objet  de  la  foi. 


I 


—  lOÎ) 


I 


XXX.  —  Dans  tous  les  textes  évanpéliques  le  nom  de  Fi/s 
(II-  Dieu  équivaut  seulement  au  nom  de  Messie  ;  il  ne  sif,miHe 
nulleinent  que  le  Christ  est  le  vrai  et  naturel  Fils  de  Dieu. 

XXXI.  -  -  La  doctrine  christologique  de  Paul,  de  Jean  et 
(les  Conciles  de  Nicée,  d'Ephèse,  de  Chaldédoine,  n'est  pas 
celle  que  Jésus  a  enseignée,  mais  celle  que  la  conscience 
chrétienne  a  conçue  au  sujet  de  Jésus, 

XXXII.  —  On  ne  peut  concilier  le  sens  naturel  des  textes 
évaofïéliques  avec  l'enseignement  de  nos  théologiens  tou- 
chant la  conscience  et  la  science  infaillible  de  Jésus-Christ. 

XXXIII.  —  Il  est  évident,  pour  quiconque  n'est  pas  guidé 
par  des  opinions  préconçues,  ou  bien  que  Jésus  a  enseigné 
une  erreur  au  sujet  du  très  prochain  avènement  messianique, 
ou  bien  que  la  majeure  partie  de  sa  doctrine  contenue  dans 
les  Evangiles  synoptiques  manque  d'authenticité. 

XXXIV.  —  La  critique  ne  peut  attribuer  au  Christ  une 
science  illimitée  si  ce  n'est  dans  l'hypothèse,  historique- 
ment inconcevable  et  qui  répugne  au  sens  moral,  que  le 
Christ  comme  homme  a  possédé  la  science  de  Dieu  et  qu'il 
n  néanmoins  refusé  de  communiquer  la  connaissance  qu'il 
avait  de  tant  de  choses  à  ses  disciples  et  à  la  postérité. 

XXXV.  Le  Christ  n'a  pas  toujours,  eu  conscience  de 
sa  dignité  messianique. 

XXXVI.  —  La  résurrection  du  Sauveur  n'est  pas  propre- 
ment un  fait  d'ordre  historique,  mais  un  fait  d'ordre  pure- 
ment surnaturel,  ni  démontré  ni  démontrable,  que  la  con- 
science chrétienne  a  peu  à  peu  déduit  d'autres  faits. 

XXXMI.  —  La  foi  en  la  -résurrection  du  Christ,  A  l'ori- 
i^ine,  porta  moins  sur  le  fait  même  de  ».  résurrection  que 
sur  la  vie  immortelle  du  Christ  auprès  de  Dieu. 

XXXVIII.  —  La  doctrine  de  la  mort  expiatoire  du  Christ 
n'est  pas  évangélique  mais  seulement  paulinienne. 

XXXIX.  —  Les  opinions  sur  l'origine  des  sacrements 
dont  étaient  imb>"^  les  Pères  du  Concile  de  Trente  et  qui 
>')nt  sans  doute  iniiué  sur  la  rédaction  de  leurs  Canons  dog- 


'•1'  M 


—   110  — 

matiqnes,    sont    bien    t'ioifinres   de   celles   qui    aujourd'hui 
prévalent  ;\  bon  droit  parmi  les  historiens  du  Christianisme. 

XL.  —  Les  sacrements  sont  nés  de  ce  (|ue  les  Apôtres  et 
leurs  successeurs  ont  interprété  une  idée,  une  intention  du 
Christ,  sous  l'inspiration  et  la  poussée  des  circonstances  et 
des  événements. 

XLI.  Les  sacrements  n'ont  d'autre  but  que  de  rappeler 
à  l'esprit  de  l'honune  la  présence  toujaurs  bienfaisante  du 
Créateur. 

XLIL  —  C'est  la  communauté  chrétienne  qui  a  introduit 
la  nécessité  du  Baptême,  en  l'adoptant  comme  un  rite 
nécessaire  et  en  y  attachant  les  obligations  de  la  profession 
chrétienne. 

XLIIL  —  L'usage  de  conférer  le  '3aptême  aux  enfants 
fut  une  évolution  dans  la  discipline  ;  cette  évolution  fut  une 
des  causes  pour  lesquelles  ce  sacrement  se  dédoubla  en  Bap- 
tême et  en  Pénitence, 

XLIV.  —  Rien  ne  prouve  que  le  rite  du  sacrement  de 
Confirmation  ait  été  emidoyé  par  les  Apôtres  ;  et  la  distinc- 
tion formelle  des  deux  sacrements  de  Baptême  et  de  Con- 
firmation n'appartient  pas  :\  l'histoire  du  christianisme 
primitif. 

XLV.  —  Tout  n'est  pas  à  entendre  historiquement  dans 
le  récit  de  l'institution  de  l'Eucharistie  par  Paul  {i  Cor. 
XI,  23-25). 

XLVL  —  La  notion  de  la  réconciliation  du  chrétien 
pécheur  par  l'autorité  de  l'Eglise  n'a  pas  existé  dans  la  pri- 
mitive Eglise  ;  l'Eglise  ne  s'est  habituée  à  ce  concept  que 
très  lentement.  Bien  plus,  même  après  que  la  Pénitence 
eut  été  reconnue  comme  une  institution  de  l'Eglise,  elle  ne 
portait  pas  le  nom  de  sacrement,  parce  qu'on  la  considérait 
comme  un  sacrement  honteux. 

XLVIL  — Les  paroles  du  Seigneur  Recevez  l'Esprit-Saint  ; 
les  péchés  seront  remis  à  ceux  à  qui  vous  les  remettrez,  et  ils 
seront  retenus  à  ceux  ii  qui  vous  les  retiendrez  (  Joan.  XX,   22 


—  111  — 


et  23  ),  ne  se  rapportent  pas  du  tout  au  sacrement  de  Péni- 
tence, (juoi  (ju'il  ait  ()lu  aux  Pères  de  Trente  d'affirmer. 

XlA'Iir.  jactiufs,  dans  son  épître  (  vv.  14  et  15),  n'a 
pas  l'intention  du  proiniilt,'uer  un  sacrement  du  ('hrist,  mais 
(lu  recommander  un  pieux  usajre,  et  s'il  voit  peut-être  dans 
cet  usaue  un  moyen  d'obtenir  la  yrâce,  il  ne  l'entend  i)as 
avec  la  même  rigueur  cjue  les  théolojîiens  (pii  ont  précisé  la 
théorie  et  le  nombre  des  sacrements. 

XLIX.  —  La  Cène  chrétienne  prenant  peu  a  peu  le  carac- 
tère d'une  action  liturf,M(|ue,  ceux  cpii  avaient  coutume  de 
(iKsider  la  Cène  acciuirent  le  caractère  sacerdotal. 

L.  Les  anciens  qui  étaient  chartjés  de  la  surveillance 
dans  les  ass'emblées  des  chrétiens  ont  été  établis  par  les 
AiJotres  prêtres  ou  évoques  en  vue  de  pourvoir  à  l'or^tanisa- 
tiou  nécessaire  des  communautés  croissantes,  et  non  pas 
précisément  pour  perpétuer  la  mission  et  le  pouvoir  des 
Apôtres. 

1,1.  Le  mariafre  n'a  pu  devenir  cju'asse/  tardivement 
dans  rL{,dise  un  sacrement  de  la  nouvelle  loi  ;  en  efftt, 
pour  (|ue  le  maria^^e  fût  tenu  ]H,nv  un  sacrement,  il  fallait 
au  préalable  (pie  la  doctrine  théolo^ique  de  la  t,'ràce  et  des 
sacrements  eût  accpiis  son  plein  développement. 

I.II.  Il  n'a  pas  été  dans  la  pensée  du  Christ  de  consti- 
incr  l'Lî^dise  comme  une  Société  destinée  à  durer  sur  la  terre 
une  loufJTue  série  de  siècles  ;  au  contraire,  dans  la  pensée  du 
Christ  le  royaume  du  ciel  et  la  fin  du  monde  étaient  é;j;ale- 
iiunt  imminents. 

I.III.  La  constitution  orfiani(pie  de  l'L,tilise  n'est  pas 
iininuable  ;  mais  la  société  chrétienne  est  soumise,  comme 
1;l  société  humaine,  à  une  perpétuelle  évolution. 

LI\'.  —Les  dofîmes,  les  sacrements,  la  hiérarchie,  tant 
ilans  leur  notion  (pie  dans  la  réalité,  ne  sont  (pie  des  inter- 
i'iéUitions  et  des  évolutions  de  la  pensée  chrétienne,  (|ui 
ont  accru  et  perfectionné  par  des  développements  extérieurs 
le  i)etit  Kerme  latent  dans  l'Evanfïile. 


_   112  — 

LV.  —  Simon   Pierre  n'a  jamais  même  soupçonné  i|ue  le 
Christ  lui  eût  conféré  ta  primauté  dans  rKk'lise. 

I^VI.  — L'Eglise  romaine  est  devenue  la  tête  de  toutes 
les  Enlises,  non  point  par  une  disposition  de  la  divine  Provi- 
dence, mais  en  vertu  de  circonstances  purement  politiciues. 
I^VII.       L'Eglise  se  montre  hostile  aux  progrès  des  scien- 
ces naturelles  et  théologiques. 

LVIII.  —  La  vérité  n'est  pas  plus  immuable  (pie  riioniine 
lui-même,  car  elle  évolue  avec  lui,  tn  lui  et  par  lui. 

LiX.  —  Le  Christ  n'a  pas  enseigné  un  corps  déterminé  de 
doctrine,  applicable  à  tous  les  temps  et  à  tous  les  hommes, 
mais  il  a  plutôt  inauguré  un  certain  mouvement  religieux 
adapté  ou  qui  doit  être  adapté  ;\  la  diversité  des  temps  et 
des  lieux. 

LX.  —  La  doctrine  chrétienne  fut,  en  ses  origines,  judaï- 
que, mais  elle  est  devenue,  par  évolutions  successives, 
d'abord  paulinienne,  puis  johannique,  enfin  hellénique  et 
universelle. 

LXL  —  On  peut  dire  sans  paradoxe  qu'aucun  chapitre 
de  l'Ecriture,  du  prfemier  chapitre  de  la  Cenèse  au  dernier 
de  l'Apocalypse,  ne  renferme  une  doctrine  absolument  iden- 
tique à  celle  que  l'Eglise  professe  sur  la  même  matière,  et, 
par  conséquent,  qu'aucun  chapitre  de  l'Ecriture  n'a  le 
même  sens  pour  le  critique  que  p)our  le  théologien. 

Lxn.  —Les  principaux  articles  du  Symbole  des  Apôtres 
n'avaient  pas  vmur  les  chrétiens  des  premiers  siècles  la 
même  signification  qu'ils  ont  pour  ceux  de  notre  temps. 

I^XIU.  —L'Eglise  se  montre  incapable  de  défendre  effi- 
cacement la  morale  évangélique,  parce  qu'elle  se  tient 
obstinément  attachée  à  des  doctrines  immuables  qui  ne 
peuvent  se  concilier  avec  les  progrès  actuels. 

LXIV.  —Le  progrès  des  sciences  exige  que  l'on  réforme 
les  concepts  de  la  doctrine  chrétienne  sur  Dieu,  sur  la 
Création,  sur  la  Révélation,  sur  la  Personne  du  Verbe 
Incarné,  sur  la  Rédemption. 


—  113  - 

l-X\  .  —  Le  catlu  ,^isme  d'aujourd'hui  ne  |ieut  se  conci- 
lur  avec  la  vraie  science  à  moins  de  se  transformer  en  un 
(  t  rfain  christianisme  non  (lottrnati<iue,  c'est-à-dire  en  un 
iMotistantisme  larut;  et  Hhéral. 

I  jeudi  suivant,  4  du  m^'ine  mois  et  de  la  môme  ann(?e, 
rapport  fidèle  de  tout  ceci  ayant  été  fait  ;\  Notre  Très 
Saint  Père  le  Pape  Pie  X,  Sa  Sainteté  a  approuvé  et  confir- 
mé le  Décret  des  Eminentissimes  Pères,  et  ordonné  que 
toutes  et  chacune  des  propositions  ci-dessus  consi^inées 
soient  tenues  par  tous  comme  réprouvées  et  proscrites. 

Pierre  Palomhei.i.i, 

notaire  de  la  S.  1.  R.  U. 


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Xnl  iVe 
m  peui- 


115 


LETTRE  ENCYCLIQUE 

DE  SA  SAINTETÉ  PIE  X 
PAPE  PAR  LA   DIVINE  PROVIDENCE 

,/   tons  les'  Patriarches,   Primats,   ArcJiei'êques,   pA'êqucs  et 

autres  Ordinaires  qui  sont  en  paix  et  en  eomiiiunion 

avee  le  Siège  Apostolique 

SUR'LES  DOCTRINES  DES  MODERNISTES 


A  TOCS   LES   PATRIARCHES,  PRIMATS,  ARCHEVEQUES,   ÉVÊQUES 
ET   AUTRES   ORDINAIRES  QUI  SONT   EN  PAIX 
ET  EN  COMMUNION  AVEC  LE  SIÈGE  APOSTOLIQUE 

PIE  X,    PAPE 

VÉNÉRABLES   FRÈRES 
SALUT    ET    BÉNÉDICTION    APt)STOLI(H'E 


A  !a  mission  qui  Nous  a  été  confiée  d'en-haut  de  paître  le 
iionpeau  du  Seigneur,  Jésus-Christ  a  assigné  comme  pre- 
mier devoir  de  garder  avec  un  soin  jaloux  le  dépôt  tradition- 
ih:1  de  la  foi,  à  l'encontre  des  profanes  nouveautés  de 
!.'Uij,fa^'e  comme  des  contradictions  de  la  fausse  science. 
N'ul  â^e,  sans  doute,  où  une  telle  vigilance  ne  fût  nécessaire 
ui  i)euiile  chrétien  :  car  il  n'a  jamais  manqué,  suscités  par 


1^ 


—  116  — 


l'ennemi  du  genre  humain.' ./V/^^;//w«  au  langage  pervers  ii} 
dinars  de  nouveautés  et  séducteurs  (_'),  sujets  de  l'erreur  cf 
entraînant  à  Verreur  (j).    Mais,    il  faut  bien  le  reconnaître, 
le  nombre  s'est  accru  étranRement,  en  ces  derniers  temps, 
des  ennemis  de  la  Croix  de  Jésus-Christ  qui,    avec  un  art 
tout  nouveau  et  souverainement  perfide,  s'efforcent  d'annu- 
ler les  vitales  énergies  de  l'PZglise,  et  même,  s'ils  le  pou- 
vaient, de  renverser  de  fond  en  comble  le  règne  de  Jesus- 
•  Christ.  Nous  taire  n'est  plus  de  mise,  si  Nous  voulons  ne 
point  paraître  infidèle  au  plus  sacré  de  Nos  devoirs,  et  que 
la  bonté  dont  Nous  avons   usé    jusqu'ici,    dans   un    espoir 
d'amendement,  ne  soit  taxée  d'oubli  de  Notre  charge. 

Ce  qui  exige  surtout  que  Nous  parlions  sans  délai,  c'est 
que,  les  artisans  d'erreurs,  il  n'y  a  pas  à  les  chercher  aujour- 
d'hui parmi  les  ennemis  déclarés.    Ils  se  cachent,  et  c  est 
un  sujet  d'appréhension    et   d'angoisse  très  vives,  dans  le 
sein  même  et  au  cœur  de  l'Eglise,  ennemis  d'autant  plus 
redoutables  qu'ils  le  sont  moins  ouvertement.  Nous  parlons, 
Vénérables  Frère^-,  d'un  grand  nombre  de  catholiques  laï- 
ques   et,  ce  qui  est  encore  plus  à  déplorer,  de  prêtres,  qui, 
sous  couleur  d'amour  de  l'Eglise,  absolument  courts  de  phi- 
losophie et  de  théologie  sérieuses,  imprégnés  au  contraire 
jusqu'aux  moelles  d'un  venin  d'erreur  puisé  che>:  les  adver- 
saires de  la  foi  catholique,  se  posent,   au  mépris  de  toute 
modestie,  comme  rénovateurs  de  l'Eglise  ;   qui.  en  phalan- 
ges set-rées.  donnent  audacieusement  l'assaut  c.  tout  ce  qu'il 
y  a  de  plus  sacré  dans  l'œuvre  de  Jésus-Christ,    sans  respec- 
ter sa  proi)re  personne,  qu'ils  abaissent,  par  une  témérité 
sacrilège,  jusqu'à   la  simple  et  pure  humanité. 

Ces  hommes-là  peuvent  s'étonner  que  Nous  les  rangions 
parmi  les  ennemis  de  l'Eglise.  Nul  ne  s'en  étonnera  avec 
quelque  fondement  qui,  mettant  leurs  intentions  à  part, 
dont  le  jugement  est  réservé  à  Dieu,  voudra  bien  examiner 


(  1  )  Ac'.  XX,  30. 

(  •^  )  TH.  1,10. 

(  3  )  //  Tim.  m,  13. 


—  117  — 


leurs  doctrines,  et,  conséquemment  à  celles-ci,  leur  manière 
(le  parler  et  d'ajîir.  Ennemis  de  l'E^dise,  certes  ils  le  sont, 
et  ;\  dire  qu'elle  n'en  a  pas  de  pires  on  ne  s'écarte  pas  du 
vrai.  Ce  n'est  i)as  du  dehors,  en  effet,  on  l'a  déj:\  noté,  c'est 
du  dedans  qu'ils  trament  sa  ruine  ;  le  danj^^er  est  aujourd'hui 
presque  aux  entrailles  mêmes  et  aux  veines  de  l'H^lise  : 
leurs  coups  sont  d'autant  plus  sûrs  qu'ils  savent  mieux  où 
la  frapper.  Ajoutez  que  ce  n'est  i)oint  aux  rameaux  ou  aux 
rejetons  qu'ils  ont  mis  la  cojjfnée,  mais  à  la  racine  même, 
c'est-à-dire  à  la  foi  et  à  ses  fibres  les  plus  profondes.  Puis, 
cette  racine  d'immortelle  vie  une  fois  tranchée,  ils  se  don- 
nent la  tâche  de  faire  circuler  le  virus  par  tout  l'arbre  :  nul- 
le partie  de  la  foi  catholique  ciui  reste  à  l'abri  de  leur  main, 
nulle  qu'ils  ne  fassent  tout  pour  corrompre.  Et  tandis  qu'ils 
iwursuivent  par  mille  chemins  leur  dessein  néfaste,  rien  de 
si  insidieux,  de  si  perfide  que  leur  tactique  :  amalgamant  en 
eux  le  rationaliste  et  le  catholicpie,  ils  le  font  avec  un  tel 
raffinement  d'habileté  qu'ils  abusent  facilement  les  esprits 
mal  avertis.  D'ailleurs,  consommés  en  témérité,  il  n'est 
sorte  de  conséquences  qui  les  fassent  recyler,  ou  plutôt 
(prils  ne  soutiennent  hautement  et  opiniâtrement.  Avec 
cela,  et  chose  très  propre  â  donner  le  change,  une  vie 
toute  d'activité,  une  assiduité  et  une  ardeur  singulières  à 
tous  fes  },renres  d'études,  des  mœurs  recommandables  d'or- 
dinaire pour  leur  sévérité.  Enfin,  et  ceci  paraît  ôter  tout 
esi)oir  de  remède,  leurs  doctrines  leur  ont  tellement  perverti 
l'àme  qu'ils  en  sont  devenus  contempteurs  de  toute  autorité, 
impatients  de  tout  frein  :  prenant  assiette  sur  une  conscien- 
ce faussée,  ils  font  tout  pour  qu'on  attribue  au  pur  zèle  de 
la  vérité  ce  qui  est  œuvre  uniquement  d'opiniâtreté  et  d'or- 
i;ueil.  -—  Certes,  Nous  avions  espéré  qu'ils  se  raviseraient 
(luelque  jour  :  et,  pour  cela.  Nous  avions  usé  avec  eux 
<1 'abord  de  douceur,  comme  avec  des  fils,  puis  de  sévérité  ; 
'•nfin,  et  bien  à  contre-cœur,  de  réprimandes  publiques. 
\'uus  n'i^morez  pas.  Vénérables  Frères,  la  stérilité  de  Nos 
efforts  ;  ils  courbent  un  moment  la  tête,  pour  la  relever 
au.ssitôt   plus  orgueilleuse.    Ah  !    s'il  n'était   question  que 


us  — 


d'eux,  Nous  pourrions  peut-être  dissimuler  ;  mais  c'est  la 
reli^iin  catholique,  sa  sécurité  .ui  sont  en  ^eu.  r  ve  onc 
au  silence,  qui  désormais  serait  un  cr>me  !  H  es  em,^  de 
lever  le  masque  à  ces  hommes-là  et  de  les  montrer  à  1  hf,d>se 
universelle  tels  qu'ils  sont.  _ 

Et  comme  une  tactique  des  modernistes  (ains,  es  appelle- 
t-on  communément  et  avec  beaucoup  de  raison),   tact,   ue 
L  vérité  fort  insidieuse,  est  de  ne  jamais  exposer  leur   doc- 
trines méthodiquement  et  dans  leur  ensemWe    iriais  de  le 
fra^enter  en  quelque  sorte  et  de  les  éparpiller  ç.\  et   a.  ce 
t^%  à  les  ?aire  iu.er  ondoyants  et  indécis,  ^uand  leurs 
kées  au  contraire,  sont  parfaitement  arrêtées  et  consistan- 
es      il  importe  ici  et  avant  tout  de  présenter  ces  même 
doctrines  sous  une  seule  vue,  et  de  montrer  le  lien  logique 
^"rattache  entre  elles.  Nous  Nous  réservons  d'mdique 
ensuite  les  causes   des  "erreurs  et  de  prescrire  les  remèdes 
propres  à  retrancher  le  mal. 

Et  pour  procéder  avec  clarté  dans  une  matière  en  venté 
fort  complexe,  il  faut  noter  tout  d'abord  que  les  modernis- 
te assë-blen  et  mélangent  pour  ainsi  dire  en  eux  plusieurs 
;:rsora.es  :  c'est"  à  savoir  le  philosophe  le  croyant^  e 
théologien,  l'historien,  le  critique,  ;-^-j?;'  '  ^J°'^;^^t 
teur  :  personnages  qu'il  importe  de  bien  démêler  s,  1  on  veut 
connaître  à  fond  leur  système  et  se  rendre  compte  des  prin- 
cipes comme  des  conséquences  de  leurs  doctrines. 

Et   pour  commencer  par  le  philosophe,  les  modernistes 
po'ent  co  .me  base  de  leur  philosophie  religieuse  la  doctrine 
ap p"    e  communén.ent  .r^nostias.u:    La  raison  humaine 
ïermée  rigoureusement  dans  le  -rcle  des  p   enomene 
r-est-Vdire  des  choses  qui   apparaissent,   et  telles  précise 
nent  qu'elles  apparaissent,  n'a  ni  la  faculté  n.  le  dro,    d  en 
"n  hirle     imit  s  ;    elle  n'est  donc  pas  capable  de  s'élever 
usn  1  à  Dieu    non   pas   môme  pour    en    connaître     par  le 
Rendes  créatures,  l'existence:     telle  est  cette  doctrine 
D'où  ils    nfèrent  deux   cl^oses  :  que  Dieu  n'est  point  objet 
direct  de  science  ■.  que  Dieu  n'est  point  un  personnage  his- 


—  119 


I 


torique.  Qu'advient-il,  après  cela,  de  la  tluologic  naturelle, 
des  motifs  de  crédibilité,  de  la  révélation  extérieure  ?  Il  est 
aisé  de  le  comprendre.  Ils  les  suppriment  inirement  et  sim- 
])lement  et  les  renvoient  à  l'intellectualisme,  système,  disent- 
ils,  (|ui  (ait  sourire  de  pitié,  et  dès  longtemps  périmé.  Rien 
ne  les  arrête,  pas  même  les  condamnations  dont  l'Eplise  a 
frappé  ces  erreurs  monstrueuses  :  car  le  Concile  du  \'atican 
a  décrété  ce  qui  suit  :  Si  quelqu'un  dit  que  la  lumière  natu- 
relle de  ri/umaine  jaison  est  incapalde  de  faire  eon  naître  avee 
certitude,  par  le  moyen  des  choses  créées,  le  seul  et  vrai  Dieu, 
notre  Créateur  et  Mai tre,  qu' il  soit  anatlième  i  i  )  Et  encore  : 
Si  quelqu'un  dit  qu'il  ne  se  peut  faire,  ou  qu' il  n'est  pas 
expédient  que  l' homme  soit  instruit  par  révélation  divine  du 
culte  à  rendre  éi  Dieu,  qu' il  soit  anathème  (  2  ).  Et  enfin  :  Si 
quelqu'un  dit  que  la  révélation  divine  ne  peut  être  rendue 
croyalde  par  des  si, i^nes  extérieurs,  et  que  ce  n'est  donc  que  par 
r expérience  individuelle  ou  par  l' inspiration  pri-vée  que  les 
hommes  sont  mus  éi  la  foi,  qu'il  soit  anathème.  (  3  ) 

,  Maintenant,  de  l'asj:nosticisme,  qui  n'est  ai)rès  tout  (ju'i- 
^norance.  comment  les  modernistes  passent-ils  à  l'athéisme 
scientifi(iue  et  historique,  dont  la  nét^ation  fait  au  contrai- 
re tout  le  caractère  ;  de  ce  qu'ils  ignorent  si  Dieu  est  inter- 
venu dans  l'histoire  du  genre  humain,  par  <]uel  artifice  de 
raisonnement  en  viennent-ils  à  expliquer  cette  même  histoi- 
re absolument  en  dehors  de  Dieu,  qui  est  tenu  pour  n'y 
avoir  point  eu  effectivement  de  part  ?  Le  comprenne  qui 
pourra.  Toujours  est-il  qu'une  chose,  pour  eux,  parfaite- 
ment entendue  et  arrêtée,  c'est  que  la  science  doit  être 
athée,  pareillement  l'histoire  ;  nulle  place  dans  le  champ  de 
l'une,  comme  de  l'autre,  sinon  pour  les  phénomènes  :  Dieu 
et  le  divin  en  sont  bannis. 

Quelles  conséquences  découlent  de  cette  doctrine  absurde, 
au  regard  de  la  personne  sacrée  du  Sauveur,  des  mystères 

{\  )  De  revel  ,  eau.  l.       '  . 

(  2  )  Ibid.,  caii.  il. 
{  '3  )  De  Fide,  cun.  m. 


—  120  — 


de  sa  vie  et  de  sa  mort,  de  sa  résurrection  et  de  son  ascen- 
sion glorieuse,  c'est  ce  que  nous  verrons  bientôt. 

L'agnosticisme  n'est  que  le  côté  négatif  dans  la  doctnne 
des  modernistes  ;    le  côté  positif  est  constitué  par  ce  qu  on 
appelle  l'/;/.///.^//.v/a-  ritalc.   Ils  passent  de  l'un  à  1  autre  en 
la  manière  que  voici.   Naturelle  ou  surnaturelle,  la  religion, 
comme  tout  autre  fait,    demande  une  explication      Ur,   la 
théologie  naturelle  une  fois  répudiée,  tout  accès  à  la  révéla- 
tion fermé  pai  le  rejet  des  motifs  de  crédibilité,  qui  plus  est, 
toute  révélation  extérieure  entièrement  abolie,   il  est  clair 
que   cette  explication,  on  ne  doit  pas  la  chercher  hors  de 
l'homme.   C'est  donc  dans  l'homme  même  qu'elle  se  trouve, 
et,  comme  la  religion   est  une  forme  de  vie,   dans   la  vie 
même  de  l'homme. 

Voilà  Viiiniiiiiiciicc-  n'lit>-ii-iisc. 

Or  tout  phénomène  vital  -  et,  on  l'a  dit,  telle  est  la 
religion  -  a  pour  premier  stimulant  une  nécessité,  un 
besoin  ;  pour  première  manifestation,  ce  mouvement  du 
cœur  appelé  sentiment. 

Il  s'ensuit,  puisque  l'objet  de  la  religion  est  Dieu  que  la 
foi  principe  et  fondement  de  toute  religion,  réside  dans  un 
ce;tain  sentiment  intime,  engendré  lui-même  par  le  besoin 
<lu  divin.  Ce  besoin,  d'ailleurs,  ne  se  trahissant  que  dans  de 
certaines  rencontres  déterminées  et  favorables,  n'appartient 
pas  de  soi  au  domaine  de  la  conscience  :  dans  le  principe, 
il  gît  au-dessous,  et,  selon  un  vocable  emprunte  de  la  philo- 
sophie moderne,  dans  la  suln-onsdcna;  où  il  faut  ajouter  que 
sa  racine  reste  cachée,  entièrement  inaccessible  à  1  esprit. 

Veut-on  savoir  maintenant  en  quelle  manière  ce  besoin 
du  divin,  si  l'homme  vient  à  l'éprouver,  se  trouve  finalement 
en  religion  ? 

Les  moderr.stes  répondent  :  "  La  science  et  l'histoire 
sont  enfermées  entre  deux  bornes  ■.  l'une  extérieure  du  mon- 
de visible  ;  l'autre  intérieure,  delà  conscience.  I  aryenues 
là,  impossible  à  elles  de  passer  outre  :  au  delà,  c'est  1  utcon- 
,^^is,ab!c.  Justement,  en  face  de  cet  inconnaissable,  de  celui, 


—  121  — 

(lisons-nous,  qui  est  hors  de  l'homme,  par  delà  la  nature 
visible,  comme  de  celui  (lui  est  en  l'homme  même,  dans  les 
profondeurs  de  la  sahcoiisciciicv,  sans  nul  juj^ement  préala- 
l)le  (ce  qui  est  du  pur  fidcistnc),  le  besoin  du  divin  suscite 
dans  l'âme  portée  ;\  la  reli^non  un  sentiment  particulier.  Ce 
sentiment  a  ceci  de  propre  qu'il  enveloppe  Dieu  et  comme 
objet  et  comme  cause  intime,  et  qu'il  unit  en  quelque  façon 
l'homme  avec  Dieu.  "  Telle  est,  pour  les  modernistes,  la 
foi,  et  dans  la  foi  ainsi  entendue  le  commencement  de  toute 
relisjjion. 

Là  ne  se  borne  pas  leur  philosophie,  ou,  pour  mieux  dire, 
leurs  divagations.  Dans  ce  sentiment  ils  trouvent  donc  la 
foi  ;     mais  aussi,  avec  la  foi  et  dans  la  foi,  la  révélation. 

Et  pour  la  révélation,  en  effet,  que  veut-on  de  plus  ?  Ce 
sentiment  qui  apparaît  dans  la  conscience,  et  Dieu  qui, 
dans  ce  sentiment,  quoique  confusément  encore,  se  mani- 
feste à  l'âme,  n'est-ce  point  là  une  révélation,  ou  tout  au 
moins  un  commencement  de  révélation  ?  Même,  si  l'on  y 
re;j.arde  bien,  du  moment  (lue  Dieu  est  tout  ensemble  cause 
et  objet  de  la  foi,  dans  la  foi  on  trouve  donc  la  révéla- 
tion, et  comme  venant  de  Dieu  et  comme  portant  sur  Dieu, 
c'est-à  dire  que  Dieu  y  est  dans  le  même  temps  révélateur 
et  révélé.  De  là.  Vénérables  Frères,  cette  doctrine  absurde 
des  modernistes,  que  toute  relifïion  est  à  la  fois  naturelle  et 
surnaturelle,  selon  le  point  de  vue.  De  là,  l'équivalence 
entre  la  conscience  et  la  révélation.  De  là,  enfin,  la  loi  qui 
érige  la  conscience  rc/ii^icnsc  en  règle  universelle,  entière- 
ment de  i)air  avec  la  révélation,  et  à  laquelle  tout  doit 
s'assujettir,  jusqu'à  l'autorité  suprême  dans  sa  triple  mani- 
festation, doctrinale,  cultuelle,  disciplinaire. 

On  ne  donnerait  pas  une  idée  complète  de  l'origine  de  la 
foi  et  de  la  révélation,  telle  que  l'entendent  les  modernistes, 
si  l'on  n'attirait  l'attention  sur  un  point  fort  important, 
à  raison  des  conséquences  historico-critiques  qu'ils  en  tirent. 

Il  ne  faut  pas  croire  que  Vinconnaissnô/c  s'offre  à  la  foi 
isolé  et  nu  ;  il  est,  au  contraire,  relié  étroitement  à  un  phé- 


T" 


_  122  — 

numône  qui.  pour  appartenir  an  domaine  de  la  science  et 
de   l'histoire,    ne   laisse    pas   de    le    dcborder   par   duelque 
endroit  :  ce  sera  un  fait  de  la  nature,  enveloppant  quelque 
mvstère,  ce  sera  encore  un  homme  dont  le  caractère,  les 
actes,  les  paroles  paraissent  déconcerter  les  communes  lois 
de  l'histoire.  Or.  voici  ce  qui  arrive  :    Vincoi„uus.<al>h:  dans 
sa  liaison  avec   un   phénomène,  venant  à  amorcer  la  foi. 
celle-ci   s'étend  au  phénomène  lui-même  et  le  pénètre  en 
quelque  sorte  de  sa  propre  vie.   Deux  conséquences  en  déri- 
vent     Il  se  produit,  en  premier  lieu,  une  espèce  de  tnvis.n- 
,uratio>,  du  phénomène.  <,ue  la  foi  hausse  au-dessus  de   ui- 
'.nème  et  de  sa  vraie  réalité,  comme  pour  le  mieux  adai^ter. 
ainsi  qu'une  matière,  à  la  forme  divine  qu'elle  veut  lui  don- 
riter    II  s'oi-ère  en  second  lieu  une  espèce  de  dcMuration  du 
phénomène,  s'il  est  permis  d'employer  ce  mot.  en  ce  que  la 
foi    l'avant  soustrait  aux  conditions  de  l'esi.ace  et  du  temps, 
en'viert  à  lui  attribuer  des  choses  qui.  selon  la  réalité,  ne 
lui  conviennent  point.  Ce  qui  arrive  surtout,  quand  il  s'agit 
d'un  phénomène  du  passé,  et  d'autant  plus  aisément  que  ce 
passé    est    plus  lointain.     De   cette    double    opération   les 
modernistes  tirent  deux  lois  qui.   ajoutées  à  une  troisième, 
déjà  fournie  par  l'agnosticisme,  forment  comme  es  bases  de 
leur  critique  historique.    Un  exemple  éclaircira  la  chose,  et 
lésus-Christ  va  nous  le  fournir.  Dans  la  personne  du  Christ, 
disent-ils,  la  science  ni  l'histoire  ne  trouvent  autre  chose 
nu'un  homme.  De  son  histoire,  donc,  au  nom  de  la  première 
loi    basée  sûr  l'ai^nosticisme.  il  faut  effacer  tout  ce  qui  a 
caractère  de  divin.    La  personne  historique  du  Christ  a  ete 
transfigurée  par  la  foi  :    il  faut  donc  retrancher  encore  de 
son  histoire,  de  par  la  seconde  loi.   tout  ce  qui  1  eleve  au- 
dessus  des  conditions  historiques.   Enfin,  la  même  personne 
du  Christ  a  été  dcngurcc  par  la  foi  -.    il  faut  donc,  en  vertu 
de  la  troisième  loi.  écarter  en  outre  de  son  histoire  les  paro- 
les  les  actes,  en  un  mot.  tout  ce  qui  ne  répond  point  à  son 
caractère,  à  sa  condition,  à  son  éducation,  au  heu  et  au 
temps  où  il  vécut.  -Etrange  paraîtra,    sans  doute,  cette 
façon  de  raisonner  :  telle  est  pourtant  la  critique  moderniste. 


—  1:>8 


l.c  sentiment  relif^ieiix,  qui  jaillit  ainsi,  par  iiiiiiiaiiiiicc 
vitale,  des  prnfontleurs  de  la  sii/noiiscicncv,  est  le  tiertTie  de 
toute  relifjion,  cor/  ne  il  est  la  raison  de  tout  ce  i\\\'\\  a  été 
on  sera  jamais,  en  aucune  reli},non.  Obscur,  prescpie  infor- 
me, à  l'ori^nne,  ce  sentiment  est  allé  pro),aessant  sous  l'in- 
llurnce  secrète  du  pri.ncii)e  (|ui  lui  donna  l'être,  et  de  niveau 
avec  la  vie  humaine,  dont  on  se  rai)pelle  (|u'il  est  une 
forme.  Ainsi  nacpu'rent  toutes  les  relierions,  y  compris  les 
rclij,Mons  surnaturelles  :  elles  ne  sont  toutes  (pie  des  efflo- 
rescences  de  ce  sentiment.  Et  <|ue  l'on  n'attende  pas  une 
exception  en  faveur  de  la  religion  ca-tholique  :  elle  est  mise 
en  èrement  sur  le  pied  des  autres.  Son  berceau  fut  la  cons- 
cience de  Jésus-Christ,  homme  de  nature  exciuioe,  comme 
il  n'en  fut  ni  n'en  sera  jamais  ;  elle  est  née  h\,  non  d'un 
:iutre  principe  que  de  Y iiiniuiiiriuc  vitale.  On  est  saisi  de 
stu])eur  en  face  d'une  telle  audace  dans  l'assertion,  d'une 
telle  aisance  dans  le  l)lasi)hème.  Et  ce  ne  sont  point  les 
incrédules  seids,  W'nérables  bières,  qui  profèrent  de  telles 
témérités  ;  ce  sont  des  catholiques,  ce  sont  des  prêtres 
même,  et  nombreux,  qui  les  publient  avec  ostentation.  Et 
(lire  (|u'ils  se  targuent,  avec  de  telles  insanités,  de  rénover 
l'Efilise  1  Certes,  il  ne  s'agit  plus  de  la  vieille  erreur  qui 
dotait  la  nature  humaine  d'une  espèce  de  droit  à  Tordre 
surnaturel.  Que  cela  est  dépassé  I  En  l'homme  qui  est  Jésus- 
Christ,  aussi  bien  qu'en  nous,  notre  sainte  religion  n'est 
autre  chose  qu'un  fruit  propre  et  spontané  de  la  nature.  Y 
a-t-il  rien,  en  vérité,  qui  détruise  plus  radicalement  l'ordre 
surnaturel  ?  C'est  donc  avec  souverainement  de  raison  que 
le  Concile  du  Vatican  a  décrété  ce  qui  suit  :  Si-quclqii' un 
dit  que  riiointitc  ne  peut  être  élevé  à  une  cannaissanee  et  à  une 
perfeetion  qui  surpassent  la  nature,  mais  qu'il  peut  et  qu'il 
doit,  par  un  progrès  continu,  parvenir  enfin  de  lui-même  à  la 
possession  de  tout  vrai  et  de  tout  bien,  qu'il  soit  ana- 
tkème  (1). 

Nous  n'avons   vu   jusqu'ici,    Vénérables  FrèVes,    aucune 


'lî'Klf 


(1)  Derevel,  Cai).   III. 


—  124  — 

place  faite  :\  l'intellitïence.  Selon  les  modernistes,  elle  a 
pourtant  sa  part  dans  l'acte  de  foi.  et  il  importe  dédire 
la<iiielle.  —  Le  sentiment  dont  il  a  été  (jnestion  ^  précisé- 
ment parce  qu'il  est  sentiment  et  non  connaissance  — 
fait  bien  surgir  Dieu  en  l'homme,  mais  si  confusément 
encore  ciue  Dieu,  ;\  vrai  dire,  ne  s'y  distingue  pas,  ou  ;\ 
peine,  de  l'homme  lui-même.  Ce  sentimei  ,  il  faut  donc 
qu'une  lumiùre  le  vienne  irradier,  y  mettre  Dieu  en  relief 
dans  une  certaine  opposition  avec  le  sujet.  C'est  l'office 
de  l'intellijience,  faculté  de  pensée  et  d'analyse,  dont 
l'homme  se  sert  pour  traduire,  d'abord  en  représentations 
intellectuelles,  puis  en  e.vpressions  verbales,  les  phénomè- 
nes de  vie  dont  il  est  le  théâtre.  De  li\  ce  mot  devenu  banal 
chez  les  modernistes  :  l'homme  doit  ptiiscr  sa  foi.  L'intelli- 
gence survient  donc  au  sentiment  et,  se  penchant  en  quel- 
que sorte  sur  lui,  y  oi)ère  :\  la  façon  d'un  ])eintre  qui,  sur 
une  toile  vieillie,  retrouverait  et  ferait  rei)araître  les  lignes 
effacées  du  dessin  :  telle  est,  ;\  peu  de  chose  près,  la  com- 
paraison fournie  par  l'un  des  maîtres  des  modernistes.  Or, 
en  ce  travail,  l'intelligence  a  un  double  i)rocédé  :  d'abord, 
par  un  acte  naturel  et  spontané,  elle  traduit  la  chose  en 
une  assertion  simple  et  vulgaire  ;  puis,  faisant  appel  à  la 
réflexion  et  à  l'étude,  travaillant  sur  sa  pviisir,  comme  ils 
disent,  elle  interi)rète  la  fr  "luile  primitive  au  moyen  de  for- 
mules dérivées,  plus  approfondies  et  plus  distinctes.  Celles- 
ci,  venant  -k  être  sanctionnées  par  le  magistère  de  l'Eglise, 
constitueront  le  dogme. 

Le  dogme,  son  origine,  sa  nature,  tel  est  le  point  capital 
dans  la  doctrine  des  modernistes.  Le  dogme,  d'après  eux, 
tire  son  origine  des  formules  primitives  et  simples,  essen- 
tielles, sous  un  certain  rapport,  à  la  foi,  car  la  révélation, 
pour  être  vraie,  demande  une  claire  apparition  de  Dieu 
dans  la  conscience.  Le  dogme  lui-même,  si  on  les  comprend 
bien,  est  contenu  proprement  dans  les  formules  secondaires. 
Maintenant,  pour  bien  entendre  sa  nature,  il  faut  voir  avant 
tout  quelle  sorte  de  rapport  il  y  a  entre  les  formules  reli- 
gieuses et  le  sentiment  religieux. 


—  I2r) 


Ce  (|iii  ne  sera  pas  malaisé  à  découvrir  si  l'on  se  reporte 
nu  h-'t  de  ces  mêmes  formules,  qui  est  de  fournir  au  croyant 
le  moyen  de  se  rendre  compte  de  sa  foi. 

l'.lles  constituent  donc  entre  le  croyant  et  sa  foi  une  sorte 
dentre-deux  :  par  rapport  .V  la  foi,  elles  i  sont  que  des 
siK'ries  inadé(|uals  de  son  objet,  vul-aire.  ent  des  symboles  ; 
VAX  rapport  au  croyant,  elles  ne  sont  (lue  de  purs  instni- 
iiioits. 

D'où  l'on  peut  déduire  (|u'elles  ne  contiennent  point  la 
vérité  absolue  comme  symboles,  elles  sont  des  imatres  de  la 
vérité.  <|ui  ont  ;\  s'adapter  au  sentiment  religieux  dans  ses 
rapports  avec  l'homme  :  comme  instruments,  des  véhicules 
(le  vérité,  qui  ont  récii)ro(iuement  à  s'accommoder  à  l'hom- 
me dans  ses  rapports  avec  le  sentiment  reli-^ieux.  Et  comme 
l'absolu.  (|ui  est  l'objet  de  ce  sentiment,  a  des  aspects  infi- 
nis, sous  lesquels  il  peut  successivement  apparaître  ;  comme 
le  croyant,  d'autre  part,  peut  i)asser  successivement  sous 
des  conditions  fort  dissemblables,  il  s'ensuit  (jue  les  formules 
<lot,Mnatiques  sont  soumises  à  ces  mêmes  vicissitudes,  par- 
tant suje'.tes  à  mutation. 

Ainsi  est  ouverte  la  voie  à  la  variation  substantielle  des 
do^rines.  Amoncellemt  it  infini  de  sophismes,  où  toute  reli- 
î^ion  trouve  son  arrêt  de  mort. 

•  évoluer  et  changer,  non  seulement  le  douane  le  peut,  il  le 
doit  :  c'est  ce  que  les  modernistes  aftîrment  hautement  et 
'im  d'ailleurs  découle  manifestement  de  leurs  principes.  — 

Les  formules  reli<rieuses,  en  effet,  pour  être  véritablement 
reli-ieuses,  non  de  simples  spéculations  théoloRiques,  doi- 
vent être  vivantes,  et  de  la  vie  même  du  sentiment  reli- 
gieux :  ceci  est  une  doctrine  capitale  dans  leur  système,  et 
<léduite  du  principe  de  l'immanence  vitale.  Ne  l'enten'de;j 
l'as  en  ce  sens  qu'il  soit  nécessaire  de  construire  les  formu- 
'es.  surtout  si  elles  sont  imafiinatives,  précisément  en  vue 
'Ui  sentiment  :  non,  leur  orifrirle,  leur  nombre,  jusqu'à  un 
■  "taai  point  leur  qualité  même,  importent  assez  peu  :  ce 
-l'il  faut,  c'est  que  le  sentiment,  après  les  avoir  convena- 


—  126  — 


MciDtiit  tnodificfs,  s'il  y  a  lieu,   se  les  assimile  vitalcmcut. 
Ce  <|ui  revient  :\  dire  (|Ue  la  forinule  i)rimitive  (Iminrule  A 
rtre  arceiitée  i-t   sanrtiomu'e  par  le  e(eur  ;  le  travail  subsé- 
<imiit.  d'où  s'engendrent    les  formules  secondaires,   il  être 
fait  sous  la  pression  du  cœur.    C'est  en  cette  vue  surtout. 
c'est-A-dire  afin  d'être  et  de  rester  vivantes,  (lu'il  est  néces- 
saire   (ju'el  es   soient    et    (|U'elles   restent    assorties   et    au 
crovant  et  i\  sa  foi.  Le  jour  où  cette  adaptation  viendrait  ;\ 
cesser,  ce  jour-là  elles  se  videraient  du  même  coup  de  leur 
contenu  primitif  :    il   n'y  aurait  d'autre  parti  ;\  prendre  que 
de  les  chanv;er.  •     l'étant  donné  le  caractère  si  précaire  et  si 
instable  des  fornudes  doj:mati(|Ues,   on   comprend  ;\  mer- 
veille (pie  les  modernistes  les  aient  en  si  mince  estime,  s'ils 
ne  les  méprisent   ouvertement.   Le  sentiment   religieux,  la 
vie  reli!.îieuse,   c'est  ce  (|u'ils  ont   toujours  aux   lèvres,   ce 
«pi'ils  exaltent  sans  fin.   Kn  même  temps,   ils  réprimandent 
ri'l^lise  audacieiisement,  connue  faisant  fausse  route,  com- 
me ne  sachant  i>as  disc-erner  de  la  sik'nification   matérielle 
des  formules  leur  sens  relij^ieux   et   moral,  comme  s'atta- 
chant  opinàtrement  et  stérilement  à  des  formtiles  vaines  et 
vides,  cependant  qu'elles  laissent  la  reli^Mon  aller  à  sa  ruine. 
Avcii^ilcs  t't  coiidiicfdirs  t/'<ivi//,i;/(S  (pli,  enflés  d'une  science 
orîiueilleuse,  en  sont  venus  à  cette  folie  de  pervertir  l'éter- 
nelle notion   de   la  vérité,  en  même  temps  (pie  la  véiritable 
nature  du  sentiment  relij^ieiix,   inventeurs  d'un  système  o/'i 
on  les  -i'oit,    sens   t iiiipirc  ci' un  amour  aveugle  et  ijfrruc  de 
nouveauté,  ne  se  préoeeuper  aiieunenwnt  de  trouver  un  point 
d'appui  solide  à   la  vérité,   n/ais,    méprisant  les  saintes  et 
apostoliijucs  traditions,  embrasser  d'autres  doetrines  vaines, 
futiles,  ineertaines,  eondamné:  s  par  r  lii^lise,   sur  lescjuelles, 
/tommes    très    vi)ins    eux-mè'  /es,    ils   préte)ident   appuyer    et 
asseoir  la  vérité  (1). 

Tel  est.  Vénérables  Frères,  le  modernistt  philosophe.  Si 
maintenant,  passant  au  croyant,  nous  voulons  savoir  en 
quoi,  chez  ce  même  moderniste,   il  se  distingue  du  philoso- 

(1)  Giégoiic,  XVI,  Km;.  Siiiijiifari  iio^,  vil  k.  .Tiil.  I831. 


—  127 


i'hr,  une  chose  est  premièrement  :\  noter:   c'est  que  le  phi- 
losophe fuhnct  l.ien  la  réalitc  divine  comme  objet  de  la  foi  ; 
iiiriisntte  réaiiti',  pour  lui,    n'existe  i.as  ailleurs  c|ue  dans 
làmc  mi^-me  du  croyant,   c'est-iWlire  connue  objet  de  son 
sentiment  et  de  ses  affirmations  ;    ce  ()ui  ne  sort  pas,  après 
tout,  du  monde  des  phénomènes.   Si  Dieu  existe  en  soi,  hors 
(lu  sentiment  et  hors  des  affîrmations,  c'est  de  cpioi  il  n'a 
«•me  :  il  en  fait  totalement  abstraction,   l'our  le  crovant.  au 
contraire.    Dieu   existe   en   soi.    indépendamment    de   lui. 
noyant  ;   d  en  a  la  certitude,  et  c'est  par  1;\  qu'il  se  distin- 
gue du  phdosophe.  Si  maintenant  vous  demandez  sur  cpioi 
en  Hn  de  compte,    cette  certitude   repose,    les  modernistes 
repondent  :    Sur  Wxt^cncmc  individuelle.    Ils  se  séparent 
ainsi  des  rationalistes,  mais  pour  verser  dans  la  doctrine  des 
protestants   et   des   pseudo-mysti(iues.     Voici,    au    surplus, 
<  onime  ils  expliquent  la  chose.   Si  l'on  pénètre  le  sentiment 
n  li-ieux.  on  y  découvrira  facilement  une  certaine  intuition 
'lu  .(eur,  Krâce  A  laquelle,  et  sans  nul  intermédiaire,   l'hom- 
me atteint  la  réalité  même  de  Dieu  :  d'où  une  certitude  de 
son  existence,  qui   passe   très  fort  toute  certitude  scientifi- 
que.  b:t  cela  est  une  véritable  expérience  et     upérieure  :\ 
toutes  les  expériences  rationnelles,    l^eaucor      ,.;„ns  doute 
l:i  méconnaissent  et  la  nient,   tels  les  rationalistes  :  mais 
'■'est  tout  simplement  (prit^  refusent  de  se  placer  dans  les 
'onditions  morales  qi.  ict.    Voilà  donc,  dans  cette 

cxi.erience.  ce  qui.  rès  les  modernistes,    constitue   vrai- 

"K'ut  et  j.ropreih         '       n.vant.   Combii'n  tout  cela  est  con- 
"''"■^'  ^  '«'i  f<"   ■   '  'iui-.    nous   l'avons  déjà   lu  dans   un 

'l"ret  du  Concile  .1  Vatican  ;  comment  la  voie  s'en  trouve 
"uveite  à  l'athéisme,  de  même  (pie  par  le.  antres  erreu, 
'1' là  expo.sée-,,  Nous  le  dirons  plus  loin.  Ce  pie  nous  vou- 
lons observer  ici.  c'est  que  la  doctrine  de  Vcxpcricia; 
jointe  à  l'autre  du  syinholisiiu\  consacre  comme  vraie  toute 
!•  liyioii,  ..ans  en  excepter  la  religion  païenne.  1  ce  qu'on 
!•'  rencontre  pas.  dans  toutes  les  reli},Monr.,  des  expériences 
'''  'e  «renre  ?  Beaucoup  le  disent.  Or,  ci,  quel  droit  les 
'•    'lernistes  dénieraient-ils  la  vérité  aux  expériences  reli- 


3n 


—  128  — 

gieuses  qui  se  font,  par  exemple,  dans  la  religion  mahomé- 
tane  ?  Et  en  vertu  de  quel  principe  attribueraient-ils  aux 
seuls  catholiques  le  monopole  des  expériences  vraies  ?  Ils 
s'en  gardent  bien  :    les  uns  d'une  façon  voilée,  les  autres 
ouvertement,  ils  tiennent  pour  vraies  toutes  les  religions. 
C'est  aussi  bien  une  nécessité  de  leur  système.  Car,  posés 
leurs  principes,   à  quel  chef  pourraient-ils  arguer  une  reli- 
gion de  fausseté  ?  Ce  ne  pourrait  être  évidemment  que  pour 
la  fausseté  du  sentiment,  ou  pour  celle  de  la  formule.    Mais, 
d'après  eux,   le  sentiment  est  toujours  et  partout  le  même, 
substantiellement  identique  ;    quant  à  la  formule  religieuse, 
tout  ce  qu'on  lui  demande,  c'est  l'adaptation  au  croyant  ■— 
quel  que  soit  par  ailleurs  son  niveau  intellectuel  —  en  même 
temps  qu'à  sa  foi.  Tout  au  plus,  dans  cette  mêlée  des  reli- 
gions, ce  qu'ils  pourraient  revendiquer  en  faveur  de  la  reli- 
gion catholique,  c'est  qu'elle  est  plus  vraie,  parce  qu'elle  est 
plus  vivante  ;  c'est  encore  qu'elle  est  plus  digne  du  nom  de 
chrétienne,  parce  qu'elle  répond  mieux  que  toute  autre  aux 
origines  du  christianisme.  —  De  telles  conclusions  ne  sau- 
raient surprendre  :  elles  découlent  des  prémisses.  Ce  qui  est 
fort  étrange,   c'est  que  des.  catholiques,   c'est  que  des  prê- 
tres, dont  Nous  aimons  à  penser  que  de  telles  monstruosités 
leur  font  horreur,  se  comportent  néanmoins,  dans  la  prati- 
que, comme  s'ils  les  approuvaient  pleinement  ;  c'est  que 
des  catL  cliques,   des  prêtres,    décernent  de  telles  louanges, 
rendent  de  tels  hommages  aux  coryphées  de  l'erreur,   qu'ils 
prêtent  à  penser  que  ce  qu'ils  veulent  honorer  par  là,  c'est 
moins  les  hommes  eux-mêmes,    non  indignes  peut-être  de 
toute  considération,  que  les  erreurs  par  eux  ouvertement 
professées  et  dont  ils  se  sont  faits  les  champions. 

Un  autre  point  où  les  modernistes  se  mettent  en  opposi- 
tion flagrante  avec  la  foi  catholique,  c'est  que  le  principe 
de  l'expérience  religieuse,  ils  le  transfèrent  à  la  tradition  ; 
et  la  tradition,  telle  que  l'entend  l'Eglise,  s'en  trouve  rui- 
née totalement.  Qu'est-ce  que  la  tradition,  pour  les  moder- 
nistes ?  La  communication  faite  à  d'autres  de  quelque 
.    expérience   originale,    par  l'organe  de   la  prédication,   et 


129 


moyennant  la  formule  intellectuelle.    Car,  à  cette  dernière, 
en  sus  de  la  vertu  représentative,   comme  ils  l'appellent,   ils 
attribuent  encore  une  vertu  suggestive  s'exerçant  soit  sur  le 
croyant  même  pour  réveiller  en  lui  le  sentiment  religieux 
assoupi  peut-être,  ou  encore  pour  lui  faciliter  de  réitérer  les 
expériences  déjà  faites,  soit  sur  les  non-crovants  pour  engen- 
drer en  eux  le  sentiment  religieux  et  les  amener  aux  expé- 
riences qu'on  leur  désire.    C'est  ainsi  que  l'expérience  reli- 
gieuse va  se  propageant  à  travers  les  peuples,  et  non  seule- 
ment parmi  les  contemporains,   par  la  prédication  propre- 
ment dite,   mais  encore  de  génération  en  génération  par 
l'écrit  ou  par  la  transmission  orale.    Or,   cette  communica- 
tion d'expériences  a  des  fortunes  fort  diverses  :  tantôt  elle 
prend  racine  et  s'implante,   tantôt  elle  languit  et  s'éteint 
C'est  à  cette  épreuve,   d'ailleurs,  que  les  modernistes,   pour 
qui  vie  et  vérité  ne  sont  qu'un,   jugent  de  la  vérité  des  reli- 
gions  :    si  une  religion   vit,   c'est  qu'elle  est  vraie  ;  si  elle 
n'était  pas  vraie,   elle  ne  vivrait  pas.    D'où  l'on  conclut 
encore  :  toutes  les  religions  existantes  sont  donc  vraies. 

Au  point  où  nous  en  sommes.   Vénérables  Frères    nous 
avons  plus  qu'il  ne  faut  pour  nous  faire  une  idée  exacte'  des 
rapports  qu'ils  établissent  entre  la  foi  et  la  science,  enten- 
<iant  aussi  sous  ce  dernier  mot  l'histoire.  En  premier  lieu 
leurs  objets  sont  totalement  étrangers  entre  eux,  l'un  en 
dehors  de  l'autre.   Celui  de  la  foi  est  justement  ce  que  la 
science  déclare  lui  être  â  elle-même  inconnaissable    De  là 
|in  champ  tout  divers  :  la  science  est  toute  aux  phénomènes 
la  foi  n'a  rien  à  y  voir  ;  la  foi  est  toute  au  divin,  cela  est  aul 
'lessus  de  la  science.  D'où  l'on  conclut  enfin  qu'entre  la 
srience  et  la  foi  il  n'y  a  point  de  conflit  possible  ;  qu'elles 
restent  chacune  che;.  elle,  et  elles  ne  pourront  jamais  se 
rencontrer  m,  partant,  se  contredire.    Que  si  l'on  objecte  à 
'  ela  (lu'il  est  certaines  choses  de  la  nature  visible  qui  relè- 
vent aussi  de  la  foi.   par  exemple  la  vie  humaine  de  Jésus- 
<  hrist.  Ils  le  nieront.  Il  est  bien  vrai,   diront-ils,   que  ces 
■  loses-là  appartiennent  par  leur  nature  au  monde  des  phé- 
^menes  ;  mais,  en  tant  qu'elles  sont  pénétrées  dn  In  v,«  h-    • 


nu 


—  180  — 


la  foi,  et  que,  en  la  manière  qui  a  été  dite,  elles  sont  trans- 
figurées et  défigurées  par  la  foi,  sous  cet  aspect  précis  les 
voilà  soustraites  au  monde  sensible  et  transportées,  en  guise 
de  matière,  dans  l'ordre  divin.  Ainsi,  à  la  demande  si  Jésus- 
Christ  a  fait  de  vrais  miracles  et  de  véritables  prophéties  ; 
s'il  est  ressuscité  et  monté  au  ciel  :  non,  répondra  la  science 
agnostique  ;  oui,  répondra  la  foi.  Où  il  faudra  bien  se  garder 
pourtant  de  trouver  une  contradiction  :  la  négation  est 
du  philosophe  parlant  à  des  philosophes  et  qui  n'envi- 
sage Jésus-Christ  que  selon  la  rrû//tr  liistoriquc  ;  l'affirma- 
tion est  du  croyant  s'adressant  à  des  croyants  et  qui  con- 
sidère la  vie  de  Jésus-Christ  comme  virur  à  nouveau  par  la 
foi  et  dans  la  foi. 

Or,  l'on  se  tromperait  très  fort  si  l'on  s'imaginait  aprèscela 
que,  entre  la  science  ^t  la  foi,   il  n'existe  de  subordination 
d'aucune  sorte.    C'est  fort  bien  et  fort  justement  pensé  de 
la  science  ;  mais  non  certes  de  la  foi,    assujettie  qu'elle  est 
à  la  science,    non   pas  à  un  titre  mais  à  trois.  —  Il  faut 
observer,    premièrement,    que  dans  tout  fait  religieux,    :\  la 
réserve  de  la  rîalitc  divine,   et  de  Vcxpéricncc  qu'en  a  le 
crovânt,   tout  le  reste,    notamment  \&?,  formules  religieuses, 
ne   dépasse   point  la  sphère  des  phénomènes,  n'est  point 
soustrait  par  conséquent  au  domaine  scientifique.  Que  le 
croyant   s'exile   donc  du   monde,    s'il   lui  iilaît  ;  mais,  tant 
qu'il  y  reste,  il  doit  subir  les  lois,  le  contrôle,  le  jugement  de 
la  science.  -    En  second  lieu,  si  l'on  a  dit  que  la  foi  seule  a 
Dieu  pour  objet,  il  faut  l'entendre  de  la  réalité  divine,  non 
de   Vidée  :  car   l'idée   est    tributaire  de  la  science,  attendu 
que   celle-ci,    dans   l'ordre    logique,    comme   on  dit.  s'élève 
jusqu'à  l'absolu  et  à  l'idéal.  A  la   science,  donc  à  la  philo- 
sophie, de  connaître  de  l'idée  de  Dieu,  de  la  guider  dans  son 
évolution    et,  s'il  venait  à  s'y  mêler  quelque  élément  étran- 
ger, de  la  corriger.   D'où  cette  maxime  des  modernistes  que 
l'évolution  religieuse  doit  se  coordonner  à  l'évolution  intel- 
lecluelle  et  morale,   ou,   pour  mieux  dire,   et  selon   le  mot 
d'un  de  leurs  maîtres,   s'y  subordonner.  —  Enfin,   l'homme 
ne  souffre  point  en  soi  de  dualisme  :    aussi  le  croyant  est-il 


—  131  — 

stimulé  par  un  besoin  intime  de  synthèse  à  tellement  har- 
momser  entre  elles  la  science  et  la  foi,  que  celle-ci  ne  con- 
tredise jamais  la  conception  f^énérale  que  celle-là  se  fait  de 
1  univers.  Ainsi  donc,  vis-à-vis  de  la  foi,  liberté  totale  de  la 
science  ;  au  contraire,  et  nonobstant  qu'on  les  ait  données 
pour  etranfïères  l'une  à  l'autre,  à  la  science  asservissement 
de  la  foi. 

Toutes  choses.  Vénérables  Frères,  qui  sont  en  opposition 
formelle  avec   les  enseif^nements  de  Notre  prédécesseur  Pie 
I\.   Il  écrivait,    en  effet,   ^K^x^  il  est  delà  philosophie,  ai  tout 
ee  qu,  re.irnnle  In  rcli^^ion,    nou  de  eouimanda-  mais  d'obéir 
non  de  presenre  ee  qui  est  à  croire  uuris  de  l'cnhrasscr  avèe 
nue  sounnssion  que  la  raisou  éelaire,    de  ne  poiut  seruter  le, 
protoudeurs  des  mystères  de  Dieu  mais  de  les  révérer  en  Umte 
Pu-te  et  humilité  (  1  ).    Les  modernistes  renversent  cet  ordre 
et  mentent  qu'on   leur  appli(jue  ce  que   Ciréjîoire   I\     un 
autre  de  Nos  prédécesseurs,  écrivait  de  certains  théolofjiens 
de  son   temps  :   //  eu    est  parmi   vous,    goutlés   d'esprit   de 
-eauiteaiusi  que  des  autres,    qui  s'eforeeut  de  déplacer,   par 
euveautes  profanes,   les  bornes  qu'ont  fixées  les  ]'ères  ■ 
:   '    client  les  Saintes  Lettres  aux  doctrines  de  la  philosophie 
rationnelle,   par   pure   ostentation    de   science,    sans   viser  à 
'uuun  prohtdes  auditeurs      .      ;  qui,    séduits  par  d'insolites 
et  bizarres  doctrines,  mettent  queue  en  tête  et  à  la   servante 
assujettissent  la  reine  (i'). 

Ce  qui  jettera  plus  de  jour  encore  sur  ces  doctrines  des 
"'odernistes.  c'est  leur  conduite,  qui  y  est  pleinement  con- 
séquente. A  les  entendre,  à  les  lire,  on  serait  tenté  de  croire 
<iu  Ils  tombent  en  contradiction  avec  eux-mêmes,  qu'ils 
sont  oscillants  et  incertains.  Loin  de  là  :  tout  est  pesé,  tout 
est  voulu  chez  eu.v,  mais  à  la  lumière  de  ce  principe  que  la 
toi  et  la  science  sont  Tune  à  l'autre  étran^'ères.  Telle  pa^e 
'le  leur  ouvraRe  pourrait  être  signée  par  un  catholique  • 
tournez  la  pafïe,  vous  croyez  lire  un  rationaliste.    Kcrivent- 

(1)  Urov.  ad  K]..   Wratislav.,  15  Jiiii.  18.". 

(•-')  Kp.  ad  Magih^tros  tlie.ll.  l'ans.,  non.  .lui.    1^23 


•  5 


:,m 


■^^^•M 


132  — 


ils  l'histoire  ,  nulle  mention  de  la  divinité  de  Jésus-Christ  ; 
montent-ils  dans  la  chaire  sacrée,   ils  la  proclament  haute- 
ment.   Historiens,  ils  dédaignent  Pères  et  Conciles  ;    caté- 
chistes, ils  les  citent  avec  honneur.  3i  vous  y  prenez  garde, 
il  y  a  pour  eux  deux  exégèses  fort  distinctes  :  l'exégèse  théo- 
lofïique  et  pastorale,  l'exégèse  scientifique  et  historique.  — 
De  même,    en  vertu  de  ce  principe  que  la  science  ne  relève 
à  aucun  titre  de  la  foi,  s'ils  dissertent  de  philosophie,  d'his- 
toire, de  critique,  ils  affichent  en  mille  manières  —  n'ayant 
pas  horreur  de  marcher  en  cela  sur  les  traces  de  Luther  (1) 
—  leur  mépris  des  enseignements  catholiques,  des  saints 
Pères,  des  Conciles  œcuméniques,  du  magistère  ecclésiasti- 
que ;    réprimandés  sur  ce  point,  ils  jettent  les  hauts  cris,  se 
plaignent  amèrement  qu'on  viole  leur  liberté.    Enfin,   vu 
que  la  foi   est   subordonnée   à   la  science,    ils  reprennent 
l'Eglise  —  ouvertement    et   en   toute   rencontre  —  de   ce 
qu'elle  s'obstine  à  ne  point  assujettir  et  accommoder  les 
dogmes  aux  opinions  des  philosophes  ;  quant  à  eux,   après 
avoir  fait  table  rase  de  l'antique  îhéologie,  ils  s'efforcent 
d'en  introduire  une  autre,  complaisante  celle-ci  aux  divaga- 
tions de  ces  mêmes  philosophes. 

Ici,  Vénérables  Frères,  se  présente  à  nous  le  moderniste 
théologien.  La  matière  est  vaste  et  compliquée  :  Nous  la 
condenserons  en  peu  de  mots.  Ce  dont  il  s'agit,  c'est  de 
concilier  la  science  et  la  foi,  tout  naturellement  par  subor- 
dination de  la  foi  à  la  science.  La  méthode  du  moderniste 
théologien  est  tout  entière  à  prendre  les  principes  du  philo- 
sophe et  à  les  adapter  au  croyant  :  et  c'est  à  savoir,  les 
principes  de  V imviancncc  et  du  syinbolismc.  Fort  simple  est 
le  procédé.  Le  philosophe  disait  :  Le  principe  de  la  foi  est 
ituiiiûiieiit  ;  le  croyant  ajoutait  :  Ce  principe  est  Dieu  ;  le 
théologien  conclut  :    Dieu  est  donc  immanent  dans  l'homme. 

(1)  Proi).  29  coii.hiiiiiit'e  ]mr  Léon  X.  Bulle  Exnr'je  Domine,  Ki  mai  lf.20  : 
Il  //  Xoiia  a  été  donné  'h'  poiirnlr  infirmer  l'antorité  ries  Concile.'*,  de  contredire 
librement  àteHrsnr'f.n,  de  Nom  faire  jn</e  de-n  lû'>^  quHLi  ont  portées,  et  d'affirmer 
avec  ax^umnce  toni  ce  qui  vowi  parait  rrai  ;  qne  cela  xoit  approuvé  ou  réprouvé 
j.or  n'importe  quel  Concile.  » 


—  133  — 


Immanence  théologique.  De  même,  le  philosophe  disait  :  Les 
représentations  de  l'objet  de  la  foi  sont /de  purs  symboles  ;  le 
croyant  ajoutait  :  L'objet  de  la  foi  est  Dieu  en  soi  ;  le  théo- 
lofTJen  conclut  :  Les  représentations  de  la  réalité  divine  sont 
donc  purement  symboliques.  Symbolisme  théologique.  Insi- 
gnes erreurs,  plus  pernicieuses  l'une  que  l'autre,  ainsi  qu'on 
va  le  voir  clairement  par  les  conséquences. 

Et,  pour  commencer  par  le  symbolisme,  comme  les  sym- 
boles sont  tout  ensemble  et  symboles  au  rej,^ard  de  l'objet  et 
instruments  au  regard  du  sujet,    il  découle  de  là  deux  consé- 
quences :    la  première,   c'est  que   le  croyant  ne  doit  point 
adhérer   précisément  à  la  formule,   en   tant   que   formule, 
mais  en  user  purement  pour  atteindre  à  la  vérité  absolue,' 
que  la  formule  voile  et  dévoile  en  même  temps  qu'elle  fait 
effort  pour  exprimer,  sans  y  parvenir  jamais.    La  seconde, 
c'est  que  le  croyant  doit  employer  ces  formules  dans  la 
mesure  où  elles  peuvent  lui  servir,  car  c'est  pour  seconder 
sa  foi.  non  pour  l'entraver,  qu'elles  lui  sont  données  ;  sous 
réserve  toujours   du   respect   social  qui  leur  est   dû,  '  pour 
autant  que  le  ma^nstère  public  les  aura  jugées  aptes  :\  tra- 
duire la  conscience  commune,  et  jusqu'à  ce  qu'il  ait  réformé 
ce  jugement.    Pour  ce  qui  est  de  Vimmanence,  il  est  assez 
malaisé  de  savoir  sur  ce  point  la  vraie  pensée  des  modernis- 
tes, tant  leurs  opinions  y  sont  divergentes.  Les  uns  l'enten- 
dent en  ce  sens  que  Dieu  est  plus  présent  à  lui-même  :    ce 
([ui,  sainement  compris,  est  irréprochable.   D'autres  veulent 
que  l'action  de   Dieu   ne  fasse  qu'un   avec  l'action  de  la 
nature,  la  cause  première  pénétrant  la  cause  seconde  :  ce 
qui  est  en  réalité  la  ruine  de  l'ordre  surnaturel.    D'autres 
enfin  expliquent   tellement  la  cho.se  qu'ils  se  font  soupçon- 
ner d'interprétation  panthéiste  :  ceux-ci  sont  d'accord  avec 
eux-mêmes  et  vraiment  logiques. 

A  ce  principe  d'immanence  il  s'en  rattache  un  autre  que 
l'on  peut  appeler  de  pcrvninence  divine;  il  diffère  du  pre- 
mier à  peu  près  comme  l'expérience  transmise  par  tradition 
>ie  la  simple  expérience  individuelle.  Un  exemple  éclaircira 


■.A 


—  134 


la  chose,  et  il  sera  tiré  de  l'Eglise  et  des  sacrements.   Il  ne 
faut  pas  s'imafîiner,  disent-ils.  que  les  sacrements  et  l'Efilise 
aient  été  institués  immédiatement  par  Jésus-Christ.     Cela 
est    en    contradiction   avec  l'ajinosticisme,    (lui,    en    Jésus- 
Christ,  ne  voit  autre  chose  qu'un  homme,  dont  la  conscien- 
ce, à  l'instar  de  toute  conscience  humaine,  est  allée  se  for- 
mant peu  à  peu  ;  avec  U  ^o'i  d'immanence,  qui   répudie  les 
txpplications  faites  du  dehors,  comme  ils  disent  ;  avec  la  loi 
d'évolution,  qui  demande  du  temps  i)Our  le  développement 
des  Kermès,  ainsi  qu'une  série  changeante  de  circonstances  ; 
avec  l'histoire,   enfin,   qui  constate  que  les  choses  se  sont 
passées  effectivement  selon  les  exi;-,'ences  de  Ces  lois.   Ce  qui 
n'empêche    point,    et   il   faut  l'affirmer,  que  l'Eglise  et  les 
sacrements  aient  été  institués  nicdiatcincnt  par  Jésus-Christ. 
Voici  de  ciuelle  manière.    Toutes  les  consciences  chrétien- 
nes furent  enveloppées  en  queUpie  sorte  dans  la  conscience 
du  Christ,  ainsi  iiue  la  plante  dans  son  germe.    Et  de  même 
que  les  rejetons  vivent  de  la  vie  du  germe,  ainsi  faut-il  dire 
(pie  tous  les  chrétiens  vivent  de  la  vie  de  Jésus-Christ.   Or, 
la  vie  de  Jésus-Christ  est  divine',  selon  la  foi  ;    divine  sera 
donc  aussi  la  vie  des  chrétiens.   Et  c'est  pourquoi,  s'il  arrive 
que  la  vie  chrétienne,  dans  la  suite  des  temps,  donne  nais- 
sance aux  sacrements  et   à  ri':glise.   on   pourra   affirmer  en 
toute  vérité  que  l'origine  en  vient  de  Jésus-Christ  et  qu'elle 
est  divine.    C'est  î)ar  le  même  procédé  que  la  divinité  sera 
octroyée  aux  '        tes  Ecritures,  qu'elle  le  sera  aux  dogmes. 
—  Là  se  bon.     a  peu  prés   la   théologie  des  modernistes  : 
mince  bagage  sans  doute,    mais  i>lus  cjue  suffisant   si   l'on 
tient,  avec  eux,   que  la  foi  doit  en  passer  par  tous  les  capri- 
ces de  la  science.    De  tout  ceci  Nous  laisserons  ;\  chacun  le 
soin    d'en   fain    l'application  ;\  ce  qui  va  suivre;    elle  est 

aisée. 

Nous  avons  surtout  parlé  jusqu'ici  de  l'origine  et  de  la 
nature  de  la  foi.  Or,  dans  le  système  des  modernistes,  la  foi 
a  plusieurs  rejetons,  dont  voici  les  principaux  :  l'Eglise,  le 
dogme,  le  culte,  les  Livres  Saints.  Voyons  ce  qu'ils  en 
disent.     Pour  commencer  par  le  dogme,   il  est  si  connexe 


—  135  — 


avec  la  foi  que  Nous  avons  déjà  dû  en  retracer  plus  haut 
l'oriKine   et   la    nature.    Il   naît   du   besoin   qu'éprouve   le 
croyant  de  travailler  sur  sa  pensée  relij^ieuse,  en  vue  d'éclai- 
rer de   1.1  us  en   plus  et  sa  propre  conscience  et  celle  des 
autres.  Ce  travail  consiste  à  pénétrer  et  à  expliquer  la  for- 
mule primitive  :  ce  qui  ne  doit  point  s'entendre  d'un  déve- 
lopi>ernent  d'ordre   rationnel  et  lopique.    mais  commandé 
entièrement  parles  circonstances  :  ils  l'appellent,  d'un  mot 
assez  obscur  pour  qui  n'est  pas  au  fait  de  leur  langage, 
vital.  Il  arrive  ainsi  qu'autour  de  la  formule  primitive  nais- 
sent peu  à  peu  des  formules  secondaires  :    organisées  par  la 
suite  en  corps  de  doctrine,   ou,   pour  parler  avec  eux,   en 
constructions   doctrinales,    sanctionnées   en   outre   par  le 
magistère  public,  comme  répondant  à  la  conscience  commu- 
ne, elles  recevront  le  nom  de  dogme.    Du  dogme  il  faut 
distinguer  avec   soin   les  pures  spéculations  théologiques, 
(-elles-ci  d'ailleurs,   pour  n'être  point  vivantes,  à  propre- 
ment parler,  de  la  vie  de  la  foi,  ne  laissent  pas  d'avoir  leur 
utilité  :  elles  servent  à  concilier  la  religion  avec  la  science 
à  supprimer  entre  elles  tout  conflit  ;  de  même  à  éclairer  ex- 
térieurement la  religion,  à  la  défendre  ;  elles  peuvent  enfin 
constituer  uns  matière  en  préparation  pour  un  dogme  futur. 
-  Du  culte  il  y  aurait  peu  à  dire,  si  ce  n'était  que  sous  ce 
mot  sont  compris  les  Sacrements  ;  et  sur  les  Sacrements  les 
modernistes  greffent  de  foft  graves  erreurs.    Le  culte  naît 
d'une   double    nécessité,   d'un  double  besoin  :    car,    on   l'a 
remarqué,  la  nécessité,    le  besoin,  telle  est,  dans  leur  systè- 
me, la  grande  et  universelle  explication.  Le  premier  besoin, 
ICI,  est  de  donner  à  la  religion  un  corps  sensible  ;  le  second! 
de  la  propager,  à  quoi  il  ne  faudrait  pas  songer  sans  formes 
sensibles   ni    sans   les   actes  sanctifiants  que   l'on   appelle 
sacrements.    Les  sacrements,   pour  les  modernistes,  sont  de 
l'urs  signes  ou  symboles,  bien  que  doués  d'eflficacité.  Ils  les 
comparent    à   de  certaines  paroles,   dont  on  dit  vulgaire- 
ment qu'elles  ont  fait  fortune,   parce  qu'elles  ont  la  vertu 
de   faire   rayonner   les   idées  fortes    et    pénétrantes,     qui 
impressionnent  et   remuent.   Comme  ces  ]..^ro]es  sont  à  ces 


*w. 


■m 


_  136  — 


idées,  de  même  les  sacrements  au  sentiment  religieux.  Rien 
de  plus.  Autant  dire,  en  vérité,  et  plus  clairement,  que  les 
sacrements  n'ont  été  institués  que  pour  nourrir  la  foi  :  pro- 
position condamnée  par  le  Concile  de  Trente  :  Si  quchjiCun 
dit  que  les  sacrements  n'ont  été  institués  que  pour  «■  rir  la 
foi,  qu'il  soit  anatlième  (l). 

Ue  l'ori^'ine  et  de  la  nature  des  Livres  Saints  Nous  avons 
touché   quelque  chose.    11^  ne  constituent,    non  déjà  plus, 
que  de  simples  rejetons  de  la  foi.    Si  l'on   veut  les  définir 
exactement,  on   dira  qu'ils  sont   le  recueil  des  expérien- 
ces faites  dans  une  reli^non  donnée,  non  point   expériences 
à  la  portée   de  tou     et  vulgaires,  mais  extraordinaires  et 
insifïnes.  Ceci  est  dit  de  nos  Livres  Saints  de  l'Ancien  et  du 
Nouveau    Testament,   aussi  bien  que  des  autres.    Et  une 
remarque  qu'ils  ajoutent,    fort   avisée   à  leur  point  de  vue, 
c'est  que  si  l'expérience  roule  toujours  sur  le  présent,  elle 
peut  puiser  néanmoins  sa  matière  et  dans  le  passé  et  dans 
l'avenir,  attendu  que  le  croyant  vit,  sous  la   forme  du  pré- 
wnt,  et  les  choses  du  passé  qu'il  fait  renaître  par  le  souve- 
nir  et  celles  de  l'avenir  qu'il  anticipe  par  la  prévision.    De 
là, 'parmi   les   Livres  Saints,    les   Livres  historiques  et  les 
apocalyptiques. 

C'est  Dieu  qui  parle  dans  ces  Livres,  par  l'organe  du 
croyant  ;  mais,  selon  la  théologie  moderniste,  par  voie 
d'immanence  et  de  permanence  vitale. 

Demande-t-on  ce  qu'il  en  est  de  l'inspiration  ?  L'inspira- 
tion, répondent-ils,  ne  diffère  pas.  si  ce  n'est  par  l'intensité, 
de  ce  besoin  qu'éprouve  tout  croyant  de  communiquer  sa 
foi  par  l'écrit  ou  par  la  parole.  On  trouve  quelque  chose 
de  semblable  dans  l'inspiration  poétique,  et  on  se  souvient 
du  mot  fameux  :  Un  Dieu  est  en  nous  ;  de  lui  qui  nous  agite 
vient  cette  flamme.  C'est  ainsi  que  Dieu,  dans  leur  doctri- 
ne, est  le  principe  de  l'inspiration  des  Saints  Livres. 
Cette   inspiration,    ajoutent-ils,     rien,     dans   ces  mêmes 

(I)  Sess.    vil.  tU  i>acramnins  In  'jfiwf^rv-.^. 


I 


._  137  — 

Livres,  qui  lui  échappe.  En  quoi  vous  les  croiriez  plus 
orthodoxes  que  certains  autres  de  ce  temps,  (lui  la  rétrécis- 
sent quelque  peu.  en  lui  dérobant,  par  exemple,  ce  qu'ils 
appellent  les  citations  tacites.  Jonfj:lerie  de  mots  et  appa- 
rences p'ires.  Si  l'on  commence  par  déclarer,  selon  les  prin- 
cipes de  l'agnosticisme,  que  la  Bible  est  un  ouvrage  humain, 
écrit  par  des  hommes  et  pour  des  hommes  :  sauf  à  les  dire 
théologiquement  divins  par  immanence,  le  moyen  de  rétré- 
cir l'inspiration  ?  Universelle,  l'inspiration,  oui,  au  sens 
moderniste  ;  nulle,  au  sens  catholique. 

Nous  voici  à  l'Eglise,   où  leurs  fantaisies  vont  nous  offrir 
plus  ample  matière. 

L'Eglise  est  née  d'un  double  besoin  :  du  besoin  qu'éprou- 
ve tout  fidèle,  surtout  s'il  a  eu  quelque  expérience  originale, 
de  communiquer  sa  foi  ;  ensuite,  quand  la  foi  est  devenue 
commune,  ou,  comme  on  dit,  collective,  du  besoin  de  s'orga- 
niser en  société,  pour  conserver,  accroître,  propager  le  tré- 
sor commun. 

Alors,  qu'est-ce  donc  que  l'Eglise  ? 

Le  fruit  de  la  conscience  collective,   autrement  dit  de  la 
collection  des  consciences  individuelles  :    consciences  qui, 
en  vertu  de  la  permanence  vitale,    dérivent  d'un  premier 
croyant  —  pour  les  catholiques,  de  Jésus-Christ. 

Or,  toute  société  a  besoin  d'une  autorité  dirigeante,  qu 
guide  ses  membres  à  la  fin  commune,  qui,  en  même  temps 
par  une  action  prudemment  conservatrice,  sauvegarde  ses 
éléments  essentiels,  c'est-à-dire,  dans  la  société  religieuse, 
le  dogme  et  le  culte.  De  là,  dans  l'Eglise  catholique,  le  tri- 
ple \-^ow\o\x  disciplinaire,  doctrinal,  liturgique.  De  l'origine 
de  cette  autorité  se  déduit  sa  nature  ;  comme  de  sa  nature, 
ensuite,  ses  droits  et  ses  devoirs.  Aux  temps  passés,  c'était 
une  erreur  commune  que  l'autorité  fût  venue  à  l'Eglise  du 
dehors,  savoir  de  Dieu  immédiatement  :  en  ce  temps-là,  on 
pouvait  à  bon  droit  la  regarder  comme  autocratique.    Mais 


■ 


i;i«  — 


on  en  est  bien  revenu  aujourd'hui.  De  même  que  l'Eglise 
est  une  émanation  vitale  de  la  conscienct;  collective,  de 
même,  ;\  son  tour,  l'autorité  est  un  produit  vital  de  l'Eglise. 

La  conscience  relit,'ieuse,  tel  est  donc  le  principe  d'où 
l'autorité  procède,  tout  comme  l'Ej^dise,  et,  s'il  en  est  ainsi, 
elle  en  dépend.  Vient-elle  à  oul)lier  ou  méconnaître  cette 
dépendance,  elle  tourne  en  tyrannie.  Nous  sommes  à  une 
époque  où  le  sentiment  de  la  liberté  est  en  plein  épanouis- 
sement :  dans  l'ordre  civil,  la  conscience  publique  a  créé  le 
régime  populaire.  Or,  il  n'y  a  pas  deux  consciences  dans 
l'homme,  ii'.n  plus  que  deux  vies.  Si  l'autorité  ecclésiasti- 
que ne  veut  pas,  au  plus  intime  des  consciences,  provo(iuer 
et  fomenter  un  conflit,  à  elle  de  se  plier  aux  formes  démo- 
cratiques. Au  surplus,  à  ne  le  point  faire,  c'est  la  ruine.  Car 
il  y  aurait  folie  à  s'imaginer  que  le  sentiment  de  la  liberté, 
au  point  où  il  en  est,  puisse  reculer.  Enchaîné  de  force  et 
contraint,  terrible  serait  son  explosion;  elle  emporterait 
tout,  I':f,dise  et  religion.  —Telles  sont,  en  cette  matière,  les 
idées  des  modernistes,  dont  c'est,  par  suite,  le  ^rand  souci 
de  chercher  une  voie  de  conciliation  entre  l'autorité  de 
l'Et^dise  et  la  liberté  des  croyants. 

Mais  l'Eglise  n'a  pas  seulement  ;\  s'entendre  amicalement 
avec  les  siens  ;  ses  rapports  ne  se  bornent  pas  au  dedans  ; 
elle  en  a  encore  avec  le  dehors.  Car,  elle  n'occupe  pas  seule 
le  monde  ;  en  regard,  il  y  a  d'autres  sociétés,  avec  (jui  elle 
ne  peut  se  dispenser  de  communiquer  et  d'avoir  commerce. 
Vis-à-vis  de  celles-ci,  ciuels  sont  donc  ses  droits  et  ses 
devoirs  ;  c'est  ce  qu'il  s'agiv  de  déterminer,  et  non  pas  sur 
d'autre  principe,  bien  entendu,  que  sa  nature  même,  telle 
qu'ils  l'ont  décrite.  —  Les  règles  qu'ils  applicpient  sont  les 
mêmes  que  pour  la  science  et  la  foi,  sauf  (pie  U\  il  s'agissait 
d'objet,  ici  de  fins.  De  même  donc  que  la  foi  et  la  science 
sont  étrangères  l'une  à  l'autre,  à  raison  de  la  diversité  des 
objets  ;  de  même,  l'Eglise  et  l'ICtat,  :\  raison  de  la  diversité 
des  fins,  spirituelle  pour  l'Eglise,  temporelle  pour  l'Etat. 
Autrefois,  on  a  pu  subordonner  le  temporel  au  spirituel  ; 


—  Uid  — 


on  a  pu  parler  de  questions  /f/ixtrs,  où  l'H^lise  apparaissait 
•  oiiime  reine,  maîtresse.  La  raisf)n  en  est  que  l'on  tenait 
alors  l'Eglise  ronuiu-  instituée  directeiueiil  de  Dieu,  en  tant 
<inil  est  auteur  de  l'ordrç  surnaturel.  Mais  cette  doctrine, 
aujourd'hui,  philosophie  et  histoire  s'accordent  ;\  la  répu- 
dier. Donc  séparation  de  l'IC^dise  et  de  l'ICtat.  du  catholi- 
«|ue  et  du  citoyen.  Tout  catholique,  car  il  est  en  même 
temps  citoyen,  a  le  droit  et  le  devoir,  sans  se  préoccuper  de 
l'autorité  de  rEM:lise,  sans  tenir  compte  de  ses  désirs,  de  ses 
conseils,  de  ses  conunandements,  au  mépris  même  de  ses 
réprimandes,  de  poursuivre  le  bien  public  en  la  manière 
<iu'il  estime  la  meilleure.  Tracer  et  prescrire  au  citoyen  une 
h^Mie  de  conduite,  sous  ua  prétexte  quelconque,  est  un  abus 
dr  la  puissance  ecclésiastique,  contre  lequel  c'est  un  devoir 
(le  réatîir  de  toutes  ses  forces. 

Les  principes  dont  toutes  ces  doctrines  dérivent  ont  été 
solennellement  condamnés  par  Pie  VL  Notre  prédécesseur, 
tians  sa  Constitution  .■///rA';r///./fV<7  (Ij.  ' 

Il  ne  suffit  pas  à  l'école  moderniste  que  l'Etat  soit  séparé 
de  l'Eglise.  De  même  que  la  foi  doit  se  subordonner  à  la 
science,  <|uaPt  au.x  éléments  jjhénoménaux,  ainsi  faut-il  que 
dans  les  affaires  temporelles  l'Eglise  s'assujettisse  à  l'Etat. 
(  ela,  ils  ne  le  disent  peut-être  pas  encore  ouvertement  ;  ils 
It' diront  quand  sur  ce  point  ils  seront  logicpies.  Posé,  en 
effet,  que  dans  les  choses  temporelles  l'Etat  est  maître,  s'il 
nnive  que  le  croyant,  aux  actes  intérieurs  de  reli-ion,  dont 
il  ne  se  contente  pas  d'aventure,  veuille  en  ajouter  d'exté- 
rieurs,  comme  serait   l'administratioii    des   sacrements,    la 


I)    l'rn 


|||.   •_'     /.Il   propo-iifiou  <ji(i  e/uh/il  (/II,  hj 


.  ,  j'O'iTiiir  a  r/i'  lloinii   /,!,,    /)iillà 

A;/^'.-'  j.oiii-r/r,  romniiniiiiif.  aux  pasti'iii-s.  ■rii  miif „...  ,„;,i,\tn'.i  pi.iir  fr  ku'iiI 
•■  .  AiifM,  u:,i.ia,„i,,ri.i-  ,,,!,  I,  poiiroinh  m mlsfère  cl  de.  i.iQHi;rn,mt„t  lUriue 
''■  In  communauté  i/im  fid, /,-.■<  m,.,-  /,  ,.v/„„,-.v .-  h,r,riqm. 

l'ioi».  3.  Déplus,  , .,11,,  ,iai,tnl,lii  ,111,  I,  l>.,„t;,V  l!o„i,,:„  ,,/  ,li.,mii,...f,,i,l, 
•n„s,e..rpr,qu.,  ,{,„■  I,'.  Ponlifi  l!„innlH  i;y,,U  „ou /i„s  di,  Clni.t .  ',,i  la  p,r.i,mne 
•'"  hi-.nhfiii;  .,.,■  />>..,;,,  m„i.  ,l„  /  /,y,V,  /,  piuirnirdf  mhihtèr,:  ,l.nnl  U  ^sl  .„ms- 
■'  '/■nu  tou/e  rjf:,,li..f,  ,o,nme  „u,-,-tMtnr  -  /'„  ,-,  rrai  (VmiV'f.  du  CIn-i.l , i  ( 'he/- 
'I-  loiiie  C Enlise  :  héré/ii/uf. 


W 


•M 


_   140  — 

consô.iuence  nécessaire,  c'est  (|irils  toinl)ent  sous  la  dctni- 
nation  de  l'iitat.  lit  «lue  dire  alors  de  Tautorité  ecclésiasti- 
que,  dont  justement   il    n'est  j.as  un  seul  acte  qui  ne  se 
traduise  à  l'extérieur  ?  Il  faudra  donc  qu'elle  lui  soit  totale- 
ment assujettie.    C'est  l'évidence  de  ces  conclusions  c,ui  a 
amené  bon  nombre  de  protestants  libéraux  k  rejeter  tout 
c  ulte  extérieur,  même  toute  société  reliRieuse  extérieure,  et 
à  essayer  de  faire  prévaloir  une  religion   purement  indivi- 
duelle. -    Si  Ifs  modernistes  n'en  sont  point  encore  arrivés 
U\   ce  qu'ils  demandent,   en  attendant,  c'est   que  l'Eglise 
veuille,  sans  trop  se  faire  prier,  suivre  leurs  directions,  et 
qu'elle  en  vienne  enfin  à  s'harmoniser  avec  les  formes  civi- 
les. Telles  sont  leurs  idées  sur  l'autorité  disciplinaire.  — 
Quant  i\  l'autorité  doctrinale  e*  dogmatique,  bien  plus  avan- 
cées  bien  i)lus  pernicieuses  ^"ut  sur  ce  point  leurs  doctrines. 
Veut-on  savoir  comment  il     imajïin.nt  le  magistère  ecclé- 
siastique ?  Nulle  société  relitiieuse,  disent-ils,  n'a  de  vérita- 
ble unité  que  si  la  conscience  relif^ieuse  de  ses  membres  est 
une    et  une  aussi  la  formule  (pi'ils  adoptent.    Or,    cette 
double  unité  requiert  une  espèce  d'intellifïence  universelle, 
dont  ce  soit  l'oiflce  de  chercher  et  de  détt-nniner.la  formule 
repondant  le  mieux  :\  la  conscience  commune,  (lui  ait  en 
outre  suffisamment  d'autorité,   cette  formule  une  fois  arrê- 
tée  pour  l'imposer  k  la  communauté.    De  la  combinaison 
et  comme  de   la  fusion   de  ces  deux  éléments,   intelligence 
qui  choisit  la  formule,  autorité  qui  l'imix^se,  résulte,  pour 
les  modernistes,   la  notion  du  magistère  ecclésiasti(iue.   Et 
comme  ce  magistère  a  sa  première  ori-ine  dans  les  cons- 
ciences individuelles,  et  qu'il  remplit  un  service  public  pour 
leur  plus  grande  utilité,  il  est  de  toute  évidence  <|u'il  s  y 
doit  subordonner,  par  là  même  se  plier  aux  formes  populai- 
res    Interdire  aux  consciences  individuelles  de  proclamer 
ouvertement  et  hautement  leurs  besoins  ;    bâillonner  la  cri- 
tique, l'empêcher  de  pousser  aux  évolutions  nécessaires,  ce 
n'est  donc   plus  l'usage  d'une  puissance  commise  pour  des 
fins  utiles,  c'est  un  abus  d'autorité.  -Puis,  l'usage  de  cette 
autorité  ou  puissance  a  besoin  de  se  tempérer.  Condamner 


141 


et  i)r()-;rrire  un  oiivra^îe  î\  l'insu  de  l'auteur  sans  fxplication 
(If  sa  part,  sans  discussion,  cela  véritablement  confine  :\  la 
lyrannie.    Kn  somme,   ici   encore,    il  faut  trouver  une   voie 
moyenne  où  soient  assurés  tout  ensemble  les  droits  de  l'auto- 
rité et  ceux  de  la  liberté.    En  attendant,  que  fera  le  catholi- 
(|iie  ?  Il  se  proclamera  hautement  trcs  respectueux  de  l'ai.    >- 
rite,  maissanssedémentir  le  moins  du  monde,  sansiien  abdi- 
(|iier  de  son  caractère  ni  de  ses  idées.  —  Générrlement,  voici 
ce  c|u'ils  imposent  :\  l'Efjlise.    Du  moment  (|Ue  sa  fin  est 
toute  spirituelle,   l'autorité  reli^rieuse  doit  se  dépouiller  de 
tout  cet  appareil  extérieur,  de  tous  ces  orneirents  pompeux 
par  lesquels  elle  se  donne  comme  en  spectacle.    En  quoi  ilî 
oublient  (jue  la  re'';i'.""i,   si  elle  appartient  i\  l'âme  propre- 
ment,  n'y  est    jciirtai.i    pas  confinée,    et   cjue    l'honneur 
rendu  à  l'autor  té  ri;jaill  '  sur  Jésus-Christ  tjui  l'a  instituée. 
Tour  é|)uiser  i  vi.tp  cet*    matière  de  la  foi  efde  ses  reje- 
tons, il  nous  restf     \   »;..ir  comment  les  modernistes  eaten- 
(Unt  leur  développement.  -    Ils  j)ns(  nt  tout  d'abord  ce  prin- 
rii)e  ".rénéral  que,  dans  un»;  reliîiion  vivante,  il  n'est  rien  qui 
ne  soit  variable,  rien  cjni  ne  doive  varier.   D'où  ils  passent  à. 
ce  (|Ui'  l'on  peut  regarder  comme  le   point  capital  de   leur 
système,  savoir .r<'77;//c//Vv/.   Des  lois  de  l'évolution,  doi^nie, 
l:^rlise,   culte.    Livres  Saints,    foi  même,   tout  est  tributaire, 
sous  peine  de  mort.    Que  l'on  re|)renne  sur  chacune  de  ces 
'hoses  en  particulier  les  enseitrnements  des  modernistes,  et 
ce  principe  ne  pourra  surprendre.    Quant  à  son  application, 
i|ii:int  :\  la   mise  en  acte  des  lois  de  l'évolution,  voici  leur 
doctrine,   et  d'abord  pour  la  foi.    Commune  à  tous  les  hom- 
mes et  obscure,  disent-ils,  fut  la  forme  primitive  de  la   foi  : 
prirce  que  précisément  elle  prit  naissance  dans  la  nature 
même  et  dans  la  vie  de  l'honyiie.    Ensuite  elle  proji'-essa,  et 
<  '■  fut  par  évolution  vitale,   c'est-à-dire  non  pas  par  adjonc- 
'!oii    de   nouvelles   formes  venues  du  dehors  tt   purement 
Ivintices,  mais  i)ar  pénétration  croissante  du  sentiment 
iiliuieux   dans  la  conscience.    Et  ce  progrès   fut  de  deux 
■'Utes  :    Jit'gû ■'.'/',   par  élimination  de  tout  élément  étranj^er, 
tel  que  le  sentiment  familial  ou  national  :   positif,  par  soli- 


142  — 


darité  avec  le  perfectionnement  intellectuel  et  moral  de 
l'homme,  ce  perfectionnement  ayant  pour  effet  d'élarjîir  et 
d'éclairer  de  plus  en  plus  la  notion  du  divin,  en  même  temps 
que  d'élever  et  d'affiner  le  sentiment  relisiieux. 

Pour  expliquer  ce  progrès  de  la  foi,  il  n'y  a  pas  à  recourir 
à  d'autres  causes  qu'à  celles-là  mêmes  qui  lui  donnèrent 
origine,  si  ce  n'est  qu'il  faut  y  ajouter  l'action  de  certains 
hommes  extraordinaires,  ceux  que  nous  appelons  prophètes, 
et  dont  le  plus  illustre  a  été  Jésus-Christ.  Ils  concourent  au 
progrès  de  la  foi  soit  parce  qu'ils  offrent  dans  leur  vie  et 
dans  leur  discours  quelque  chose  de  mystérieux  dont  la  foi 
s'empare  et  qu'elle  finit  par  attribuer  à  la  divinité,  soit 
parce  qu'ils  sont  favorisés  d'expériences  originales,   en  har- 
monie  avec   les  besoins  des   temps  où   ils  vivent.  --  Le 
progrès  du  dogme  est  dû  surtout  aux  obstacles  que  la  foi 
doit  surmonter,   aux  ennemis  qu'elle  doit  vaincre,   aux  con- 
tradictions qu'elle  doit  écarter.    Ajoutez-y  un  effort  perpé- 
tuel pour  pénétrer  toujours  plus  profondément  ses  propres 
mystères. 

Ainsi  est-il  arrivé  —  pour  nous  borner  à  un  seul  exem- 
ple—que, ce  quelque  chose  de  divin  que  la  foi  reconnaissait 
en  Jésus-Christ,  elle  est  allée  l'élevant  et  l'élargissant  peu  à 
peu  et  par  degrés,  jusqu'à  ce  que  de  lui  finalement  elle  a 
fait  un  Dieu.  —  Le  facteur  principal  de  l'évolution  du  culte 
est  la  nécessité  d'adaption  aux  coutumes  et  traditions  popu- 
laires, comme  aussi  le  besoin  de  mettre  à  profit  la  valeur 
(pie  certains  actes  tirent  de  l'accoutumance.  Pour  l'Eglise 
enfin,  c'est  le  besoin  de  se  plier  aux  conjonctures  histori- 
(lues,  de  s'harmoniser  avec  les  formes  existantes  des  sociétés 
civiles. 

Telle  est  l'évolution  dans  le^détail. 

C.    que   nous   voulons   y    faire  noter  d'une  façon  toute 

spéciale,  c'est   la  théorie  des  m'irssitcs  ou  besoins  :   elle  a 

d'ailleurs  été  jus«prici  la  base  de  tout  ;  et  c'est  là-dessus  (pie 

portera  cette  fameuse  méthode  qu'ils  appellent  historique. 

Nous  n'en  avons  i)as  fini  avec  l'évolution.    L'évolution 


—  143  — 

fst  (lue,  sans  doute,  à  ces  stimulants,  les  besoins  ;  mais  sous 
leur  seule  action,  entraînée  hors  de  la  lipne  traditionnelle, 
en  rupture  avec  le  {jerme  initial,  elle  conduirait  à  la  ruine 
plutôt  qu'au  proférés. 

Disons  donc,  pour  rendre  pleinement  la  p,ensée  des  moder- 
nistes, (lue  l'évolution  résulte  du  conflit 'de  deux  forces, 
dont  l'une  pousse  au  progrès,  tandis  (jue  l'autre  tend  à  là 
conservation. 

La  force  conservatrice,  dans  l'Eglise,  c'est  la  tradition, 
rt  la  tradition  y  est  représentée  par  l'autorité  religieuse. 
Ceci,  et  en  droit  et  en  fait  :  en  droit,  oarce  que  la  défense 
de  la  tradition  est  comme  un  instinct  -aturel  de  l'autorité  ; 
(Ml  fait,  .parce  que.  planant  au-dessus  des  contingences  de  la 
vie,  l'autorité  ne  sent  pas.  ou  que  très  j)eu.  les  stimulatits 
(lu  progr(;'s.  La  force  progressive,  au  contraire,  (|ui  est  celle 
<iui  répond  au.x  besoins,  couve  et  f<rmente  dans  les  cons- 
ciences individlielles.  et  dans  cëlles-Jà' surtout  qui  sont  en 
cnntact  ])lus  intime  avec  la  vie.  Voyez-vous  poindre  ici, 
\  énérables  Frères,  cette  doctrine  i)ernicieuse  qui  veut  faire 
(les  laïques,  dans  l'Eglise,  un  facteur  de  progrtjs  ?  Or,  c'est 
<n  vertu  d'une  sorte  de  compromis  et  de  transaction  entre 
!:i  loi-ce  conservatrice  et  la  force  prof,'ressive  que  les  chan- 
t-enients  et  les  progrès  se  réalisent.  Il  arrive  (pie  les  conscien- 
ces individuelles,  certaines  du  moins,  réagissent  sur  la  cons- 
'leiire  collective  :  celle-ci.  à  son  tour,  fait  pression  sur  les 
'l>lH)sitaires  de  l'autorité,  juscju'à  ce  qu'enfin  ils  viennent 
1  e(Miiposition  ;  et.  le  i)acte  fait,  elle  veille  à  son  maintien. 

Oïl  comprend  maintenant  l'étonnement  des  modernistes 
'\'r.uu\  ils  sont  réprimandés  et  frappés.  '':e  qu'on  leur  repro- 
'  iie  < omme  une   faute,  mais  c'est  ce  qu'ils  regardent   au 

'"traire  comme  un  devoir  sacré.  En  contact  intime  avec 
!■  -  consciences,  mieux  cpie  personne,  sûrement  mieux  que 
:  •iiitonté  ecclésiasti(]ue,  ils  en  connaissent  les  besoins  :  ils 
■>  ■  incarnent,  pour  ainsi  dire,  en  eux.  Dès  lors,  ayant  une 
:n()le  et  une  plume,  ils  en  usent  publiquement,  c'est  un 
'  '  voir.    Oue  l'autorité  les  réprimande  tant  qu'il  lui  plaira  : 


1 


.       —  144  — 

ils  ont  pour  eux  leur  conscience  et  une  expérience  intime 
qui  leur  dit   avec  certitude  que  ce  qu'on  leur  do.t.  ce  sont 
des  louan.es,  non  des  reproches.    Puis  ils  -fléch.sent  que 
après  tout,   les  progrès  ne  vont  pas  sans  crise,   m  les  crises 
sans  victimes.  Victimes,   soit  !  ils  le  seront  après    es  pro- 
phètes   après  Jésus-Christ.  Contre  ^'-f  f  ^^^  ^7.  J^-^^j^ 
traite  ils  n'ont  point  d'amertume  :    après  tout,  elle  fait  son 
Zol  d'autorité.    Seulement   ils  déplorent    cju'e  le    reste 
sourde  à  leurs  objurgations,  parce  qu'en  attendant  les  ob  - 
taclesse  multiplient  devant  les  âmes  en  marche  vers  1  idéal. 
Ma     l'heure  ^^endra,  elle  viendra  sûrement,  où  il  faudra  ne 
plus  tergiverser,  parce  qu'on  peut  bien  contrarier  1  evolu- 
don   on  ne  la  force  pas.  Et  ils  vont  leur  route;  réprimandes 
et  c;ndammés,  ils  vont  toujours,  dissimulant  sous  des  dehors 
menteurs  de  soumission  une  audace  sans  bornes.    Ils  cour- 
bent hypocritement  la  tête,  pendant  que  de  toutes  leurs 
pensées    de  toutes  leurs  énergies,  ils  poursuivent  plus  auda- 
cLsement  que  jamais  le  plan  tracé.    Ceci  est  che.  eux  une 
volonté  et  une  tactique  :    et  parce  qu'ils  t'^""^"   .?  w  fm 
stimuler  l'autorité,  non  la  détruire  ;   et  parce  qu  il  leur  im- 
porte de  rester  au  sein  de  l'Eglise  pour  y  travailler  et  y  mo- 
difier peu  à  peu  la  conscience  commune  :  avouant  parla 
mais  sans  s'en  apercevoir,  que  la  -"-^^ --7".?  "  .^^^ 
donc  pas  avec  eux,  et  que  c'est  contre  tout  droit  qu  .s  s  en 
prétendent  les  interprètes.  j       •  f^. 

"^  Ainsi  Vénérables  Frères,  la  doctrine  des  moderniste  . 
comme  l'Objet  de  leurs  efforts,  c'est  qu'il  n'y  ait  rien  de 
st^le,  rien  d'immuable  dans  l'Eglise.  Ils  ont  eu  des  précur- 
seurs ceux  dont  Pie  IX.  Notre  prédécesseur,  écrivait  :  Ces 
ennemis  de  la  révélation  divine  cxaltrnt  le  progrès  humam  e 
prétendent,  avee  une  témérité  et  un  .ndaee  vratment  sacrrlc- 
.cs  r introduire  dans  la  religion  eathohque  comme  si  cette 
reii,ion  n^ était  pas  r œuvre  de  Dieu,  mais  tceuvrc  des  Aon. 
mes,  une  invention  philosophique  quelconque,  susccptibhjh 
perfectionnements  humains  (i). 

(1)  Ecycl.  Q«i>/urib««,  9  Nov.   1846. 


Sur  la  révélation  et  le 


145 


floprie,  en  particulier,  la  doctrine  des  modernistes,  n'offre 
rien  de  nouveau  :  nous  la  trouvons  condamnée  dans  le  Syl- 
jahus  de  Pie  IX,  où  elle  est  énoncée  en  ces  termes  :  La  rcvc- 
lation  cihnnc  est  imparfaite,  sujette  par  eonsêqu-nt  à  un 
progrès  continu  et  indéfini,  en  rapport  avec  le  progrès  de  la 
raison  humaine  (i);  plus  solennellement  encore,  dans  le 
Concile  du  Vatican  :  La  doctrine  de  foi  que  Dieu  a  révélée 
n'a  pas  été  proposée  aux  intelligences  comme  une  invention 
philosophique  qu'elles  eussent  à  perfectionner,  mais  elle  a  été 
confiée  comme  un  dépôt  divin  à  /'épouse  de  Jésus-Christ  pour 
être  par  elle  fidèlement  gardée  et  infailliblement  interprétée. 
C'est  pourquoi  aussi  le  sens  des  dogmes  doit  être  retenu  tel 
que  noire  Sainte  Mère  l'Eglise  l'a  une  fois  défini,  et  il  ne 
faut  Jamais  s'écarter  de  ce  sens,  sous  le  prétexte  et  le  nom 
d'une  plus  profende  intelligence  {2).  Par  là,  et  même  en 
matière  de  foi,  le  développement  de  nos  connaissances,  loin 
d'être  contrarié,  v-st  secondé  au  contraire  et  favorisé.  C'est 
pourquoi  le  Concile  du  Vatican  poursuit  :  Que  l'intelligence, 
que  la  science,  que  la  sagesse  croisse  et  progresse,  d'un  mou- 
vement vigoureux  et  intense,  en  chacun  comme  en  tous,  dans 
le  fidèle  comme  dans  toute  l'Eglise,  d'âge  en  âge,  de  siècle  en 
siècle  ;  mais  seulement  dans  son  genre,  c'est-à-dire  selon  le 
même  dogme,  le  même  sens,  la  même  acceptation.  (3) 

Après  avoir  étudié  chez  les  modernistes  le  philosophe,  le 
noyant,  le  théologien,  il  Nous  reste  à  considérer  l'historien, 
le  critique,  l'apologiste,  le  réformateur. 

Certains  d'entre  les  modernistes,  adonnés  aux  études 
historiques,  paraissent  redouter  très  fort  qu'on  les  prenne 
l'uur  des  philosophes  :  de  philosophie  ils  n'en  savent  pas  le 
premier  mot.  Astuce  profonde.  Ce  qu'ils  craignent,  c'est 
•  iu'on  ne  les  soupçonne  d'apporter  en  histoire  des  idées 
toutes  faites,  de  provenance  philosophique,  qu'on  ne  les 
tittine  pas  pour  assez  objectifs,  comme  on  dit  aujourd'hui.  Et 

11)  Syll.    l'rop.  r.. 
■-'  C'iiist.  Dei  Filitin,  cap.   iv. 
■'!)   f.oc.  cit. 


\    i'.f.J 


146 


pourtant,  que  leur  histoire,  que  leur  Critique  soient  pure  œu- 
vre de  philosophe,  (lUe  leurs  conclusions  historico-critiques 
viennent  en  droiture  de  leurs  principes  philosophiques,  rien 
de  plus  facile  à  démontrer.  Leurs  trois  premières  lois  sont 
contenues  dans  trois   principes   philosophiques  déjà  vus: 
savoir,  le  principe  de  V agnosticisme,  le  principe  de  la  trans- 
n^^uration   des   choses   par  la» foi  ;  le  princii>e,  enfin,    que 
Nous  avons  cru  pouvoir  nommer  de  dcfiguration.  —  De  par 
Vai:m>siiasm;  Vhistoke,   nori  plus  que  la  science,   ne  roule 
que  sur  des  phénomènes.  Conclusion:  Dieu,    toute  inter- 
vention de  Dieu  dans  les  choses  humaines,  doivent  être  ren- 
voyées à  la  foi,  comme  de  Son   ressort  exclusif.  (Jile  s'il  se 
présente  une  chose  où   le  divin  et  riuimain  se  mélanîrent, 
Jésus-Ghrist,  par  exemple,  l'E-hse.  les  sacrements,  il  y  aur:. 
donc  à  scinder  ce  compoï;é  et  îl  en  dissocier  les  éléments  : 
l'humain  restera  à  l'histoire;  le  divin  ira  à  la  foi.  De  là,  fort 
courante  che:^  lès  modernistes,  la  distinction  du  Christ  de 
l'histoire  et  du  Christ  de  la  foi,  deTE^^lise  de  l'hiStoire  et 
de  l'Ek'lisè  de  la  foi,   >ie3  sacrements  de  l'histoire  et  des 
sacrements  de  la  foi,   et  ainsi  de  suite.    Puis,  tel  qu'il  appa- 
raît dans  les  documents;  cet  élément   humain  retenu  ixnir 
l'histoire  a  été  lui-même //v?;/.v//>///v' manifestement  parla 
foi,  c'est-à-dire  élevé  au-dessus  des  conditions  historiques. 
11  faut  donc  en  éhminer  encore  toutes  les  adjonctions  que  la 
foi  y  a  faites,  et  les  renvoyer  à  la  foi  elle-même  et  à  l'his- 
toire de  la  foi  ;  ainsi,  en  ce  (pii  regarde  jésus-Christ,  tout  ce 
qui  dépasse  l'homme  selon  sa  condition  naturelle  et  selon 
la  conception  que  s'en  fait  la  psychologie,  l'homme  aussi  de 
telle  réj^non  et  de  telle  époque.  —  Enfin,  au  nom  du  troisiè- 
me principe  philosophique,   les  choses  mêmes  qyi  ne  dépas- 
sent pas  la  sphère  historique  sont  passées  au  crible  :  tout  <e 
cpii.  au  jugement  des  modernistes,   n'est  pas  dans  la  /^wV.'- 
des  faits,  comme  ils  disent,  tout  ce  qui  n'est  pas  assorti  aux 
personnes,  est  encore  écarté  de  l'histoire  et  renvoyé  à  l:i 
foi.    Ainsi,    ils  prétendent  que   Notre-SeiRneur  n'a  jamais 
proféré  de  parole  <iui  ne  pût  être  comprise  des  multitud 
qui  l'environnaient.    D'où  ils  infèrent  que  toutes  les  allégo 


es 


—  147  — 


ries  que  Ton  rencontre  dans  ses  discours  doivent  être  rayées 
(le  son  histoire  n'cllc,  et  transférées  à  la  foi.  Demande-t-on 
Ptnit-être  au  nom  de  quel  chrétien  s'opèrent  de  tels  discer- 
nements ?  Mais  c'est  en  étudiant  le  caractère  de  l'homme, 
sa  condition  sociale,  son  éducation,  l'ensemble  des  circons- 
tances où  se  déroalent  ses  actes  :  toutes  choses,  si  Nous 
l'entendons  bien,  qui  se  résolvent  en  un  cntcrium  purement 
siibicctif.  Car  voici  le  procédé  :  ils  cherchent  a  se  revêtir 
de  la  personnalité  de  Jésus-Christ  ;  puis  tout  ce  qu'ils  eus- 
sent fait  eux-mêmes  en  semblables  conjectures,  ils  n'hési- 
tent pas  à  le  lui  attribuer.  ~  Ainsi,  absolument  a  priori,  et 
au  nom  de  certains  principes  philosophiques  qu'ils  affectent 
(l'ik^norer  mais  qui  sont  les  bases  de  leur  système,  ils  dénient 
au  Christ  de  l'histoire  réelle  la  divinité,  comme  à  ses  actes 
tout  caractère  divin  ;  quant  à  l'homme,  il  n'a  fait  ni  dit 
<iue  ce  qu'ils  lui  permettent,  eux,  en  se  reportant  aux  temps 
où  il  a  vécu,  de  faire  ou  de  dire. 

Or,  de  même  que  l'histoire  reçoit  de  la  philosophie  ses 
conclusions  toutes  faites,  ainsi  de  l'histoire  la  critique.  En 
effet,  sur  les  données  fournies  par  l'historien,  le  critique  fait 
deux  parts  dans  les  documents.  Ceux  qui  répondent  à  la 
triple  élimination  vont  à  l'histoire  de  la  foi  ou  à  l'histoire 
niti'ricurc  ;  le  résidu  reste  à  l'histoire  réelle.  Car  ils  distin- 
.vuent  soigneusement  cette  double  histoire  :  et  ce  qui  est  à 
noter,  c'est  que  l'histoire  de  la  foi,  ils  l'opposent  à  Ihistoire 
réelle,  précisément  en  tant  que  réelle  :  d'où  il  suit  que  des 
deux  Christs  que  Nous  avons  mentionnés,  1  un  est  réel; 
l'autre,  celui  de  la  foi.  n'a  jamais  existé  dans  la  réalité  ;  l'un 
H  vécu  ailleurs  que  dans  les  pieuses  méditations  du  croyant. 
lel,  par  exemple,  le  Christ  que  nous  offre  l'Evanfîile  de 
sunt  Jean  :  cet  P:vangile  n'est,  d'un  bout  à  l'autre,  qu'une 
mire  contemplation. 

l-\  ne  se  borne  pas  la  tutelle  exercée  par  la  philosophie 

■ir  l'histoire.  Les  documents  partagés  en  deux  lots,  comme 

a  été  dit,  voici  reparaître  le  i>hilosophe  avec  son  principe 

('.<■  yniimeineuee  vitale.   L'immanence  vitale,  déclare-t-il,  est 


TiT'  -' 


:4ii 


_  us  — 

ce  <,ni  .xplidue  tout  dans  l'histoire  de  l'Eglise,  et  puisciue  la 
cause  ou  •  ondition  de  toute  cuuvmtion  vitale  réside  dans 
„uelnue   besoin,   il  sensuit    c,ue   m^\   tait   n.Mticipe  sur  le 
besoin  correspondant;    historiqu«mcat.   il  ne  peut  que  lui 
être  i-ostévieur.  Là-dessus,   voiU  -  ou  ment  l'histore  opère. 
S'aidant  des   docunien^s  qu'il    peut    i-e<:u<-.llir,    retenus 
dans  les  Livres  Saints  ou  pris  d  ailleurs,  il  dresse  uvu    orte  de 
nomenclature  des  besoins  sa::cessiis  par  où  est  passc^.^  1  l'^Si  i- 
se  :  et  nu.'  fois  d-e^^'e,  il  la  remet  au  critique     Ce  ui-ci,  la 
recevant  d'une  i.aia,    prenant  de  l'autre,    le  lot  de  docu- 
ments assignés  à  l'bistoi.edelr.  foi,  échelonne  ceux^i  le 
lonjr  des  â^cs.  dans  un  onire  e-  à  des  épooues(im  repondent 
exactement  à  celle-là,  kukIc    parce  principe  q.'e  la  narra- 
tion ne  i^ent  cpie  suivre  le  fair.  com,  .■  le  fn.t.  le  besom.    Il 
est  vn:i,  d'adleurs.  que  certaines  parties  des  Livres  Samts. 
Us  Lpilres,  par  exemple,  constituent  le  fait  même  cive  par 
le  besoin.  Mais,  cp.oi  qu'il  er  soit,  c'est  une  loi  .,ue  la  date 
des  documents  ne  saurait  autrement  se  déterminer  que  par 
la  date  des  besoins  auxquels  successivement  l'E^bse  a  ete 

sujette. 

Suit  une  autre  opération,  car  il  y  a  à  distin^nier  entre  1  on- 
jiine  d'un  fait  et  son  déveloi>pement  :  ce  cpu  naît  en  un  jour 
ne  prend  des  accroissements  «lU -ivec  le  temps. 

I  e    criticp.e  reviendra  donc  aux   documents  échelcanés 
déjà  parlai  à  travers  les  à^œs,  et  en  fera  encore  deux  parts, 
l'une  se  rapportant  à  l'ori^rine.  l'autre  au  développement. 
Puis,  la  dernière,  il  la  répartira  à  diverses  époques,  dans  un 
ordre  déterminé.  Le  principe  qui  le  dirigera  dans  cette  ope- 
ration    lui  sera   fourni  une    fois  de  plus   parle   philosophe. 
Car  d'après  le  philosophe,  une  loi  domine  et  re^Mt  1  histoire, 
c'est  l'évolution.    A  l'historien  donc  de  scruter  à  nouveau 
les  documents,  d'y  rechercher  attentivement  les  conjonctu- 
res ou  conditions  que  l'Eglise  a  traversées  au  cours  de  sa  vie. 
d'évaluer  sa  force  conservatrice,    les  nécessites  intérieures 
et  extérieures  qui  l'ont  stimulée  au  progrès,  les  obstacles  qui 
ont  essayé  de  lui  barrer  la  route,  en  un  mot,  tout  ce  qm  peut 


I 


149 


rcnsei.<rner  sur  la  manit-redont  se  sont  appliquées  en  elle  les 
lois  de  révolution.    Cela  fait,  et  comme  conclusion  de  cette 
étude,  il  trace  une  sorte  d'esquisse  de  l'histoire  de  l'Htilise  ; 
U-  (  riticiue  y  adapte  son  dernier  lot  de  documents,  la  plume 
court,  l'histoire  est  écrite.  —  Nous  demandons  :  qui  en  sera 
dit  l'auteur  ?  L'historien  ?  Le  critique  ?  A  coup  sûr  ni  l'un 
ni  l'autre,  mais  bien  le  philosophe.   Du  commencement  à  la 
fin.  n'est-ce  pas  Va  priori  .'  Sans  contredit,  et   vm  a  priori 
où  l'héré.sie  foisonne.    Ces  hommes-là  nous  font  vraiment 
compassion  :  d'eux  l'Apôfre  dirait  :  Ils  se  sont  cvcxmmis  dixns 
leurs  pensées  ...  ;  se  distinf  sages,  ile  sont  toinùés  en  dénien- 
<r  (i).    Mais  où  ils  soulèvent  le  cœur  d'indignation,  c'est 
•  quand  ils  accusent  l'E^ïlise  de  torturer  les  textes,  de  les  ar- 
nin-^^er  et  de  les  amalf,'amer  à  sa  ^uise  et  pour  les  besoins  de 
sa  cause.   Simplement,  ils  attribuent  ;\  IKfriise  ce  qu'ils  doi- 
vent sentir  que  leur  reproche  très  nettement  leur  conscience. 
De  cet  échelonnement,   de  cet  éparpillement  le  Ions  des 
sièclrs.    il  suit  tout  naturellement  que  les  Livres  Saints  ne 
sauraient  i^lus  être  attribués  aux  auteurs  dont  ils  portent  le 
nom. 

Qu'à  cela  ne  tienne  : 

ils  n'hésitent  pas  ;\  affirmer  couramment  que  les  livres  en  ' 
Hiivslion.  surtout  le  Pentateu(|ue  et  les  trois  premiers  Hvan- 
î^iles,  se  sont  formés  lentement  d'adjonctions  faites  à  une 
narration  primitive  fort  brève  :  interiwlations  par  manière 
•  rmterprétations  théolof;iques  ou  allé.soriciues,  ou  simple- 
ment transitions  et  sutures. 

C'est  que,  pour  dire  la  chose  d'un  mot,  il  y  a  à  reconnaî- 
tre dans  les  Livres  Sacrés  une  évolution  vitale,  parallèle  et 
iiirnie  conséquente  à  l'évolutif)n  de  la  foi. 

Aussi  bien,   ajoutent-ils,   les  traces  de  cette  évolution  y 

'■nt  .si  visibles  qu'on  en  pourrait  quasiment  écrire  l'histoire. 

Ils  l'écrivent,  cette  histoire,  et  si  imperturbablement  que 

vous  diriez  qu'ils  ont  vu  de  leurs  yeux  les  écrivains  à  l'œu- 

'  1    Ad  Rom.   I,  21-22. 


_  150  — 

vre  alors  c,ue.  le  long  des  âges,  ils  travaillaient  à  amplifier 
les  Livres  Saints.  La  critique  textuelle  vient  à  la  rescousse  : 
Lr  confirmer  cette  histoire  du  texte  sacré,  ds  s'évertuent 
à  montrer  que  tel  fait,   que  telle  parole  n'y  est  pomt  à    a 
place,   ajoutant  d'autres  critiques  du  même  acabit.    Vous 
iroiriex,  en  vérité,  qu'ils  se  sont  construit  certains  types  de 
narrations  et  de  discours  sur  lesc.uels  ils  jugent  ce  qui  est  ou 
cec.ui  n'est  pas  déplacé.    Et  combien  ds  sont  aptes  à  ce 
uenre  de  critique  !    A  les  entendre  vous  parler  de  leurs  tra- 
vaux sur  les  Livres  Sacrés,  ^-râce  auxquels  ils  ont  pu  décou- 
vrir en  ceux-ci  tant   de  choses  défectueuses    .1  semblera! 
vraiment  que  nul  homme  avant  eux  ne  les  a  femlletes,  qu  il 
n'v  a  pas  eu  à  les  fouiller  en  tous  sens  une  multitude  de  doc-   • 
teurs  infiniment  supérieurs  à  eux  en  génie,  en  érudition   en 
sainteté  ;    lesquels  docteurs,  bien  loin  d'y   trouver  à  redire 
redoublaient  au  contraire,   à  mesure  qu'ils  les  scrutaient 
plus  profondément,   d'actions  de  grâces  à  la  bon^_  d  vme, 
qui  avait  daigné  de  la  sorte  parler  aux  hommes.    C  es    que. 
llheureusement,   ils  n'avaient  pas  les  -êmes  auxiliaires 
d'études  que  les  modernistes,  savoir,  comme  guide  et  rcg le. 
une  philosophie  venue  de  l'agnosticisme,   et  comme  crité- 
rium  eux-mêmes.  H  Nous  semble  avoir  expose  assez  claire- 
ment la  méthode  historique  des  modernistes.  Le  philosophe 
ouvre  la  marche  ;    puis,  par  ordre,    la  critique   nterne  et  la 
critique  textuelle.   Et  comme  le  propre  de  la  cause  première 
est  de  laisser  sa  vertu  dans  tout  ce  qui. suit,    il  est  de  toute 
évidence  que  nous  ne  sommes  pas  ici  en  face  d'une^  critique 
quelconque,  mais  bien  aguosti,  u,  innnanentiste,  évolution- 
Zste     C'est    pourquoi  quiconque  l'embrasse  et  l'emploie, 
fait  profession  par  là  même  d'accepter  les  erreurs  qui  y  sont 
impl  quées  et  se  met  en  opposition  avec  la  fo.  catholique. 
S'il  en  est  ainsi,  on  ne  peut  être  qu'étrangement  sxirpr.s  de 
ia  valeur  que  lui  prêtent  certains  catholiques.    A  cela  .1  y  a 
deux  causes  :  d'une  part,  l'alliance  étroite  qu'ont  faite  entre 
eux  les  historiens  et  les  critiques  de  cette  école,  -au-dessus 
de  toutes  les  diversHés  de  nationalité  et  de  religion  ;   d  au- 
tre part  chez,  ces  mêmes  hommes,  une  audace  sans  bornes  : 


—  151  — 


que  l'un  d'entre  eux  ouvre  les  lèvres,  les  autres  d'une  même 
voix  l'applaudissent,  en  criant  au  proférés  de  la  science  ; 
«luelqu'un  a-t-il  le  malheur  de  critiquer  l'une  ou  l'autre  de 
Inirs  nouvautés,  pour  monstrueuse  qu'elle  soit,  en  rantfs 
serrés  ils  fondent  sur  lui  ;  qui  la  nie  est  traité  d'ignorant 
<ini  l'embrasse  et  la  défend  est  porté  aux  nues.  Abusés  par 
là,  beaucoup  vont  ;\  eux  qui,  s'ils  se  rendaient  comi)te  des 
choses,  reculeraient  d'horreur.  -  A  la  faveur  de  l'auda- 
ce et  de  la  prépotence  des  uns,  de  la  légèreté  et  de 
l'imprudence  des  autres,  il  s'est  formé  comme  une  atmos- 
phère pestilentielle  qui  {iafjne  tout,  pénètre  tout  et  propage 
la  contagion. 

Passons  à  l'apologiste. 

L'apologiste,  chez  les  modernistes,  relève  encore  du  phi- 
losophe, et  à  double  titre, 

D'abord,   indinrtcinciit,   en  ce  que,  pour  thème,  il  prend 
l'histoire,  dictée,  comme  Nous  l'avons  vu,  par  le  philosophe. 
Puis,  directement,  en  ce  qu'il  emprunte  de  lui  ses  lois.   De  là 
cette  affirmation  courante  chez,  les  modernistes  que  la  nou- 
velle apologétique  doit  s'alimenter  aux  sources  psychologi- 
ques et  historiques.   Donc,  les  modernes  apologistes  entrent 
en  matière  en  avertissant  les  rationalistes  que  s'ils  défen- 
dent la  religion,  ce  n'est  pas  sur  les  données  des  Livres  S,.n!i:i 
ni  sur  les  histoires  qui  ont  cours  dans  l'Eglise,  écrites  sous 
l'nisi)iration  des  vieilles  méthodes  ;  mais  sur  une  histoire 
réelle,  rédigée  à  la  lumière  des  principes  modernes,  et  selon 
toute  la  rigueur  des  méthodes  modernes.  Et  ce  n'est  pas  par 
manière  d'argumentation  ad  hominem  qu'ils  parlent  ainsi  ; 
nullement,  mais  parce  qu'ils  tiennent,  en  effet,  cette  dernière 
Instoire  pour  la  seule  vraie.    Qu'ils  se  tranquillisent  !  les 
rationalistes  les  savent  sincères  :  ne  les  connaissent-ils  pas 
l'i<Mi  pour  les  avoir  vus  combattre  à  leurs  côtés,  soi-  le  ;rcme 
drapeau  ?  Et  ces  louanges  qu'ils  leur  décernent,  n  est-ce  pas 
un  salaire  ?  louanges  qui  feraient  horreur  à  un  vrai  catho- 
lique, mais  dont  eux,  les  modernistes,  se  félicitent,  et  qu'ils 
opposent  aux  réprimandes  de  l'Eglise.  —  Mais  voyons  leurs 


;'^t^ 


Al 


«vu 


—  152  — 

prorc^dcs  apolo^aic,,,.  ;.  Lu  lu,  «m'ils  se  Wo posent  c'est 
,.n.  r  le  non-crovant  .\  fain^  l'expérience  de  la  reli-ion 
.,ue,  expérience  qui  est.  d'après  leurM>nnn,.es.  le 
seui  vrai  fondement  delà  foi.  Denx  voies  y  aboutissent  : 
l'une  ohiccthr,  l'autre  sulwctivc.  La  première  ,.rocède  de 
l-a^-nostirisme.  LUe  tend  A  faire  la  preuve  que  la  religion 
catholique,  celle-là  surtout,  est  douée  d'une  telle  y-  alite 
que  son  histoire,  pour  tout  psycholo..n.e  et  pour  tout  histo- 
rien d -    cache  une  mvy///«<'.   En  cette  vue.  il  est 

nécessaire   de   démontrer,    que  cette  reli^'ion,  telle  qu  elle 
existe   aujourd'hui,    est   bien    la   même   qu.  fut    fondée  par 
Jésus-Christ,    c'est-à-dire   le    produit    d'un    développemen 
pro^Tessif  du  Kerme  qu'il  apporta  au  monde.    Ce  tj-nne.  .1 
U^^tdonc.   avant  tout,  de  le  bien  .léterminer;   et 'Is  pré- 
tendent  le   faire    par   la   forrmile    suivante  ;    Le    Christ    a 
annoncé  l'avènement  du  royaume  de  Dieu  comme  devant 
se  réaliser  à  brève  échéance,  royaume  dont  il  deva.t   être 
lui-même,  de  par  la  volonté  divine,  l'a.^ent  et  l'ordonna- 
teur   Puis   on   doit    montrer  cmm-nt  ce  ^erme.     oujours 
imvmna.l  et  ^vv/m//<v//  au  sein  de  la  reli-^'ion  c-atholique, 
est  allé  se  développant  lente,.... r    a.,    cours  de      uisto.re. 
s'adaptant  successivement  aux  divers  milieux  qu  ;!  traver- 
sait   empruntant  d'eux,  pa,   assimilation   vitale,  to./isles 
formes  doumatuiues.    cultuelles,  et  eccl>  .>    Uiques  qui  ,  ou- 
vaient  lui  convenir  ;    •  mdis  que.  d'autie  part,  d  surm         .. 
tou.  les  obstacles,   tei..  ^ait  tous  les  ennemis,  surs      mt  à 
toutes  les  attaque,    et  à  to.  ,  les  combats.    guicx)nque  aura 
hien  et     ùment    considéré    tout  cet  ensemble   d'obstacle. 
d'advev     ires,  d'à;  taques,  de  c^.mbats.  ainsi  que  la  vitahte  et 
la  fécondité  qu'y  affirme  l'Eglise,  dev,     reconnaî're  que.  si 
les  lois  de  l'évolution  sont  visibles  dans  sa  vie.  elles  n  expli- 
uuent  pa      néanmoir     le  tout  de  son  histoire  :  qu'une  nu-on- 
nue  sen  de.^afre,  qui  se  dresse  devant  l'esprit.    Ainsi  raison- 
nent-ils. '^r,-.,  s'apercevoir  que  la  dé-    rminat.on  du  serme 
primitif  est  un  a  pnori  du  philosopha  a^mostique  et  evo  u- 
tioi      ;te  que  ht  formule  en  ost  gratuite,   créée  pour  les 


—  lôM  - 

Tout  en  s'efforçrvnt,  par  de  telles  aruuinentatif^ns,  dOii- 
vnr  accrs  dans  les  Aines  :\  la  religion  catholi(|ue,  les  nou- 
veaux apoloi^'istes  concèdent  d'ailleurs  bien  volontiers  (pi'il 
s'y  rencontre  nombre  de  choses  dont  on  pourrait  s'olten^rr. 

Ils  vont  inènie,  et  non  san  ■  une  sorte  de  plaisir       al  diysi- 
nudé,  jusqu'A  proclamer  hautement  (pie  le  dotrme       ils  I    .nt 
constaté—  n'est  pas  exemiit  d'erreurs  et  de  contradictions. 
Ils  ajoutent  aussitôt,  il  est  vrai,  que  tout  cela  (  ,!  non  seule- 
uient  excusable,  mais  encore      étranjjre  chose,  en  vérité  !     - 
juste  et  légitime.  Dans  les  Livres  Sacrés,  il  )•  a  maints  en- 
droits, touchant  ;\  la  science  ou  ;\  Ihistoire.  oil  se  consta- 
tent ces  erreurs  manifestes.    Mais  ce  n'est  pas  d'histoire  ni 
de  science  (jue  ces  livres  traitent,  c'est  uniquement' de  reli- 
trion  et  de  morale.    L'histoire  et  la  science  n'y  sont  (pie  des 
sortes  d'inv      .<  ras,  où  les  expériences  rclitîieuses  et  morales 
s'enveloppent,  pour  pénétrer  plus  facilement  dans  Ls  mas- 
ses. Si,  en  effet,  les  masses  n'entendaient  |)as  autrement  les 
choses,  il  est  clair  qu'une  science  et  une  histoire  plu    parfais 
tes  eussent  été  d'obstacle  plutôt  que  de  secours.  Au  surplus, 
Ivr.  Livces  Saints,  étant  essentiellement  religieux,  sont    par 
là  même  nécessairement  vivants.  Or,  la  vie  a  sa  vériti  et  sa 
logi(|ue  propres,  bien  différentes  de  la  vérité  et  de  la  logique 
rationnelles,  d'un  autre  ordre,  savoir,  vérité  d'adaptation  et 
'!'■   proportion  soit   avec  le  milieu  où  se  déroule  la  vie,  soit 
avec  la  fin  où  elle  tend.  f':nfin,  ils  poussent  si  loin  les  choses 
M  ne,  perdant  toute  mesure,  ils    .\  viennent  à  déc^  irer  ce  qui 
'lique  par  la  vie  vraie  et  légitime.  Nous,  Véruiables  Frè- 
res, pour  qui  il  ft'existe  qu'une  seule  et   uni(jue  vérité,  et 
'iui  tenons  (pie  les  Saints  Livres,  ân'/s  ivw.s  riiispiration  du 
Saint-lis  prit,  ont  Dieu  pour  auteur  (i),  Non    nffirmons  que 
'■'la  équivaut  à  prêter  à  Dieu  lui-n^Mne  le  mensonge  d'n'-li- 

ou  mensonge  officieux,  et  Nous  us  -'.vc  saint  Augus- 
tin i/^//  un.  uitoritc  ,v/  haute,  adiucit.  ::,u/  mensonge 
"flieieux,  i.  ,,,  restera  plus  perrei  He  de  c.-  i.reres,  dès  qu'Ile 
paraîtra  diffieile  ou  a  pratiquer  ouà  croire,  dans  laquelh  it  ne 

'')  r"oi)c.  V'iit.  De  i-ivi',,  c.  2. 


M 


m 


—  154  — 

soit  loisible  de  voir  un  minsonjic  de  l'auteur,  voulu  à  dessein 
en  vue  d'un  but  i\).    Et  ainsi   il  arrivera.  i>(>"rs»'t  le  saint 
Docteur,  que  e/iiuun  croira  er  .ju'il  voudra,  ue  croira  pas  <r 
qu'il  ne  voudra  pas.       Mais  les  nouveaux  apologi^^tes  vont 
de  l'avant,  fort  allènrement.  Ils  accordent  encore  (joe,  dans 
les  Saints  Livres,  certains  raisonnements,  alk'k'ut's  jmur  jus- 
tifier telle  ou  tiUo  doctrine,  ne  rei'.jsent  sur  aucun   fonde- 
ment ratii)nnel.  ceux,  pat   exemple,  qui  s'api)uient  sur  les 
prophéties.  Ils   ne   sont   d'ailleurs   nulleuu-nt   embarrassés 
pour  les  défendre  :  artifices  de  prédication,  disent-ils,  légi- 
timés par  l.i  vie.    Quoi  encore  ?    Kn   ce  qui  regarde  Jésus- 
Christ,  ils  reconnaissent,  bien  plus  iU  affirment,  qu'il  a  erré 
manifestement  dans  la  détermination  du  temps  où  l'avène- 
ment du  royaume  de  Dieu  devait  se  réaliser.  Aussi  bien, 
quoi  d'étonnant.  ^'W  était  lui-même  tributn'    :  des  lois  de  la 
vie  :  -    Après  cela,  que  ne  diront-ils  i)as  des  dofîmes  de  l'E- 
îjlise  :   Les  dosâmes  1  ils  foisonnent  de  contradictions    tla- 
urantes  :  mais,  sans  compter  que  la  lo^itiue  vitale  les  accep- 
te, la  vérité  symbolique  n'y   réputine   pas:  est-ce  (lu'il  ne 
s'afrit  pas  (!<■  l'infini  ?  tt  est-ce  que  l'intini  n'a  pas  d'infinis 
aspects  .'    Lu  lin."  ils  tiennent  tant  et  si  bien   :\  soutenir  et  i\ 
défendre  b's  contradictions,  (pi'ils  ne  reculent  pas  devant 
cette    déclaration,   (pie  le    plus   bel  hommage    :\  rendre  i\ 
l'Infini,  c'est  encore  d'en  faire  l'objet  de  propositions  con- 
tradictoires.    En   vérité,  ciuand  on  a  lés,ntimé  la  contrulic- 
tion.   y  a-t-il  quelque  chose  que  l'on  ne  puisse   légitimer  ? 
Ce  n'est  pas  seulement  par  des  rai.sonnement'      bjectifs 
que  le  non-croyant   i^eut  être  disposé  ;V  la  foi,  nnis  encore 
par  des  arj^uments  subjectifs.  En  cette  vue.  les  modernistes. 
revenant  à  la  doctrine  de   r////;/M«r//(C.  s'efïorcent  de  per- 
suader {i  cet  homme  que.  en  lui.  dans  les  profondeurs  mênaes 
de  sa  nature  et  de  sa  vie.  se  cachent  l'exigence  et  le  désir 
dune  religion,  non  point  d'une    religion  (pielconque,  mais 
de  cette  religion  spécifique  qui  c     le  catholicisme,  absolu- 
ment postulée,  disent-ils,  par  le  plein  épanouissement  de  ia 


(1)  ..pist.  X-\V1II. 


—  165  — 

vie.  —  Ici,  Nous  ne  pouvons  Nous  empocher  de  déplorer  une 
fois  encore  et  trùs  vivement  qu'il  se  rencontre  des  cîUholi- 
<|ii«s  (|ui,  répudiant  V iuuiuvuinc  comme  doctrine,  l'em- 
ploient néanmoins  comme  méthode  d'apoloj,'i'ti(iue  ;  (|ui  le 
lotit,  disons-Nous,  avec  si  |)eu  de  retenue,  (pi'ils  i)araissent 
admettre  dans  la  nature  humaine,  au  regard  de  l'ordre  sur- 
naturel, non  i)as  seulement  une  capacité  et  une  convenan- 
ce -  chose  t|ue,  de  tout  temi)s,  les  a|)oloKistes  catholitpies 
ont  eu  soin  de  mettre  en  relief.  —  mais  une  vraie  et  rigou- 
reuse exipfence.  A  vrai  dire,  ceux  des  modernistes  cpii  recou- 
rent ainsi  A  ime  exifîence  de  la  religion  catholitine  sont  les 
modérés.  (Juant  aux  autres,  (lue  l'on  peut  apjieler  iiilrgra- 
//s.rs,  ce  (pi'ils  se  font  forts  de  montrer  au  non-croyant, 
ciclié  au  fond  de  son  être,  c'est  le  j,'erme  même  que  Jésus- 
flirist  porta  dans  sa  conscience  et  (|u'il  a  léfjué  au  monde. 

Telle  est.  Vénérables  Frères,  rapidement  exquissée,  la 
m 'thode  aïKjlofjétique  des  modernistes,  en  parfaite  concor- 
dance, on  le  voit,  avec  leurs  doctrines,  méthode  et  doctri- 
nes semées  d'erreurs,  faites  non  pour  édifier  mais  pour  dé- 
truire :  non  pour  susciter  des  catholiques  mais  i)our  précipi- 
ter les  catholiques  ;V  rhérési(!  ;  mortelles  même  :\  tout  reli- 
gion. 

Il  Nous  reste  à  dire  quelques  mots  du  réformateur.  Déjà, 
par  tout  ce  que  Nous  avons  exposé  jusqu'ici,  on  a  pu  se 
faire  une  idée  de  la  manie  réformatrice  qui  possède  les 
modernistes  ;  rien,  absolument  rien,  dans  le  catholicisme,  à 
'luoi  elle  ne  s'attaque.  —  Réforme  de  la  philosophie,  sur- 
tout dans  les  Séminaires:  que  l'on  relègue  la  philosophie 
srolastique  dans  l'histoire  de  la  philosophie,  parmi  les  sys- 
l'^mes  périmés,  et  que  l'on  enseigne  aux  jeunes  gens  la  phi- 
losophie moderne,  la  seule  vraie,  qui  convienne  à  nos  temps. 

Réforme  de  la  théologie  ;  que  la  dite  théologie  rationnelle 
ait  pour  base,  la  philosophie  moderne  ;  la  théologie  posi- 
tive, pour  fondement  l'histoire  des  dogmes.  —  Quant  à 
1  histoire,  <iu'elle  ne  soit  plus  écrite  ni  enseignée  que  selon 
leurs  méthodes  et  leurs  principes  modernes. 


Êm 


"'["'"wa 


--  15(J  ~ 

—  Que  les  do^nnes  et  la  notion  de  leur  évolution  soient  har- 
monisas avec  la  science  et  l'histoire.  -  (Jue  dans  le  caté- 
chismes, on  n'insère  plus,  en  fait  de  do^Miies.  ipie  ceux  qui 
auront  été  reformés  et    (lui  seront  à  la  portée   du  vul^^aire. 
—  Kn  ce  (lui  re^^arde  le  culte,  (pie  l'<in    d.minue  le  nombre 
des  dévotions  extérieures,  ou  tout  au  moins  (lu'on,  en  arrête 
l'accroissement.   Il    est    vrai    de  dire  (lue  certams,  par    un 
bel    amour  du  symbolisme,  se  montrent  assez  coulants  sur 
cette    matière. —Que  le  tïouvernement  ecclésiastique  soit 
réformé  dans  toutes  ses  branches,   surtout  la  disciplinaire 
et  la  do^nnaticiue.    Que  son  esprit,   cpie  ses  procédés  exté- 
rieurs soient  mis  en  harmonie  avec  la  conscience,  Mui  tour- 
ne :\  la  démocratie  ;   qu'une   part   soit  donc   faite   dans   le 
gouvernement  au   clergé   inférieur  et  même  aux   laïques; 
que  l'autorité  soit  décentralisée.  -  -  Réforme  des  Congrétra- 
tions   romaines,     surtout    de    celles   du    Saiiit-Ojjicc  et    de 
riiufcx.--  Que   le    pouvoir  ecclésiastitiue  change  de    ligne 
de  conduite  sur  le    terrain    social  et  politi(iue  ;  se  tenant 
en    dehors  des  organisations  politiiiues    et   sociales,    «lu'il 
s'y  adapte  néanmoins,   pour  les  pénétrer  de  son   esprit. 

Eji  morale,  ils  font  leur  le  principe  des  américanistes,  que 
les  vertus  actives  doivent  aller  avant  les  passives,  dons  l'es- 
timation (lue  l'on  en  fait,  comme  dans  la  pratique, —Au 
clergé  ils  demandent  de  revenir  ;\  l'humilité  et  :\  la  pauvreté 
anticiues,  et,  (luant  ;\  ses  idées  et  son  action,  de  les  régler 
sur  leurs  principes. 

Il  en  est  enfin  (pii,  faisant  écho  j\  leurs  maîtres  protes- 
tants, désirent  la  suppression  du  célibat  ecclésiasti<iue. 

Qv.G  reste-t-il  donc  sur  (pioi,  et  par  application  de  leurs 
principes,  ils  ne  demandent  réforme  ? 

Quelqu'un  pensera  peut-être.  Vénérables  Frères,  (|Ue 
cette  exposition  des  doctrines  des  modernistes  Nous  a  rete- 
nu trop  longtemps.  Elle  était  pourtant  nécessaire,  soit  pour 
parer  ;V  leur  reproche  coutumier  (|ue  Nous  ignorons  leurs 
vraies  idées,  soit  pour  montrer  que  leur  système  ne  consiste 
pas  en  théories  éparses  et  sans  lien,  mais  bien  en  un  corps 


157  — 


prirfniternent  orfjanisé,  dont  les  parties  sont  si  bien  solidai- 
res entre  elles  (lu'ou  n'en  peut  admettre  une  sans  les  admet- 
tre toutes.  C'est  i)our  cela  aussi  (pic  Xous  avons  dû  donner 
à  cette  exposition  un  tour  (juelciue  i)eu  didactique,  sans 
avoir  peur  de  certains  vocables  barbares  en  usape  chez  eux. 
Maintenant,  embrassant  d'un  seul  rej^'ard  tout  le  système, 
t|iii  pourra  s'étonner  que  Nous  le  dctinissions  le  rendez-vous 
de  toutes  les  hérésies  ?  Si  (pieUju'un  s'était  donné  la  tâche 
de  recueillir  toutes  les  erreurs  qui  furent  jamais  contre  la 
foi  et  d'en  concentrer  la  substance  et  comme  le  suc  en  une 
seule,  véritablement  il  n'eût  j)as  mieux  réussi.  Ce  n'est  pas 
encore  assez  dire  :  ils  ne  ruinent  pas  seulement  la  religion 
catholi<iue,  mais,  comme  Nous  l'avons  déjA  insinué,  toute 
relifïion. 

Les  rationalistes  les  applaudissent,  et  ils  ont  pour  cela 
leurs  bonnes  raisons  :  les  plus  sincères,  les  plus  francs  saluent 
en  eux  leurs  plus  puissants  auxiliaires. 

Revenons,  en  effet,  un  moment.  Vénérables  Frères,  à 
cette  doctrine  pernicieuse  de  /Ui^t^iiosticisiiif.  Toute  issue 
termée  vers  Dieu  du  côté  de  l'intelligence,  ils  se  font  forts 
(l'en  ouvrir  une  autre  du  côté  du  sentiment  et  de  l'action. 
Tentative  vaine.  Car  qu'est-ce,  aj)rès  tout,  que  le  senti- 
mi'Pt,  sinon  une  réaction  de  l'âme  :Y  l'action  de  l'intelligence 
>i\\  des  sens  ?  Otez  l'intelligence  :  l'homme,  déjà  si  enclin  â 
suivre  les  sens,  en  deviendra  l'esclave.  Vaine  tentative  à  un 
autre  point  de  vue.  Toutes  ces  fantaisies  sur  le  sentiment 
religieux  n  aboliront  i)as  le  sens  commun.  Or,  ce  (pie  dit  le 
sens  commun,  c'est  fpie  l'émotion  et  tout  ce  (|ui  captive 
l'ànie,  loin  de  favoriser  la  découverte  de  la  vérité, l'entra- 
vent. Xous  parlons,  bien  enti  ndu,  de  la  vérité  en  .soi  : 
quant  ;\  cette  autre  vérité  purement  si(i>jfctiv(\  issue  du 
sentiment  et  de  l'action,  si  elle  peut  être  bonne  aux  jon- 
-Urics  de  mots,  elle  ne  sert  de  rien  à  l'homme,  à  (lui  il 
iini)orte  surtout  de  savoir  si,  hors  de  lui,  il  existe  un  Dieu, 
'  Mtre  les  mains  de  tpii  il  tombera  im  jour.  —  Pour  donner 
M'ieUine  assiette  au  sentiment,  les  modernistes  recourent  â 


158 


Vcxpcricncc.  Mais  l'expérience,   qu'y  ajoute-t-elle  ?  Absolu- 
ment rien,  sinon  une  certaine  intensité  qui  entraîne  une 
conviction  proportionnée  de  la   réalité  de    l'objet.  Or,    ces 
deux  choses  ne  font  pas  que  le  sentiment  ne  soit  sentiment, 
ils  ne  lui  ôtent  pas  son   caractère  ciui  est  de  décevoir,    si 
l'intelli^'ence  ne  le  guide  ;    au  contraire,  ce  caractère,  ils  le 
confirment  et  l'afiRravent,  car  plus  le  sentiment  est  intense 
et  plus  il  est  sentiment.— En  matière  de  sentiment  reli^neux 
et  d'expérience  religieuse,  vous  n'ignorez  pas.   Vénérables 
Frères,  quelle  prudence  est  nécessaire,  quelle  science  aussi 
qui  dirige  la  prudence.  Vous  le  savez  de  votre  usage  des 
âmes,   de  celles  surtout  où  le  sentiment  domine  ;  vous  le 
savez  aussi  de  la  lecture  des   ouvrages  ascétiques,    ouvrages 
"  que  les   modernistes  i)risent  fort  peu,  mais  qui  témoignent 
d'une   science  autrement  solide  que  la  leur,  d'une  sagacité 
d'observation  autrement  fine  et  subtile.  En  vérité,  n'est-ce 
l)as  une  folie,  ou  tout  au  moins  une  souveraine  imprudence, 
de  se  fier  sans  nul  contrôle  à  des  expériences  comme  celles 
que  prônent  les  modernistes  ? 

Et  qu'il  Nous  soit  permis  en  passant  de  poser  une  ques- 
tion :  Si  ces  expériences  ont  tant  de  valeur  ;\  leurs  yeux, 
pourquoi  ne  la  reconnaissent-ils  pas  à  celle  que  des  milliers 
et  des  milliers  de  catholiques  déclarent  avoir  sur  leur  compte 
à  eux  et  qui  les  convainc  qu'ils  font  fausse  route  ?  Est-ce 
que,  par  hasard,  ces  dernières  expériences  seraient  les  seu- 
les fausses  et  trompeuses  ?    La  très  grande   majorité   des 
hommes  tient  fermement  et  tiendra  toujours  que  le  senti- 
ment et  l'expérience  seuls,   sans  être  éclairés  et  guidés  de 
la  raison,  ne  conduisent   pas  à  Dieu.    Que  reste-t-il  donc, 
sinon   l'anéantissement  de  toute  religion  et  l'athéisme  ? 
Ce  n'est  certes  pas  la  doctrine  du  symbolisme  qui  pourra  le 
conjurer.   Car  si  tous  les  éléments,  dans  la  religion,  ne  sont 
que  de  purs  symboles  de  Dieu,  pourquoi  le  nom  même  de 
Dieu,   le   nom   de   personnalité   divine   ne   seraient-ils  pas 
aussi  de  purs  symboles  ?  Cela  admis,    voil:\   la   personnalité 
de  Dieu  mise  en  question  et  la  voie  ouverte  au  panthéisme 
—Au  panthéisme,  mais  cette  autre  doctrine  de  V immanence 


—  159 


lUi'im-  y  conduit  tout  droit.  Car  Nous  demandons  si  elle 
Inisse  Dieu  distinct  de  l'homme  ou  non  :  si  distinct,  en  (|Uoi 
(liffère-t-elle  de  la  doctrine  catholique  et  de  quel  droit  rejeter 
la  n'vclation  extérieure?  Si  non  distinct,  nous  voilà  en  plein 
l>:inthéisme.  Or,  la  doctrine  de  l'immanence,  au  sens  moder- 
niste, tient  et  professe  que  tout  phénomène  de  conscience 
est  issu  de  l'homme  en  tant  (lu'homme.  La  conclusion 
ri<:oiueuse,  c'est  l'identité  de  l'homme  et  de  Dieu,  c'est-à- 
dire  le  panthéisme. 

La  même  conclusion  découle  de  la  distinction  cju'ils 
l>osent  entre  la  science  et  la  foi. 

L'objet  de  la  science,  c'est  la  réalité  du  connaissable  ; 
l'objet  de  la  foi,  au  contraire,  la  réalité  de  l'inconnaissable. 
Or,  ce  qui  fait  l'inconnaissable,  c'est  sa  disproportion  avec 
riiitellij,fence,  disproportion  (jue  rien  au  monde,  même  dans 
la  doctrine  des  modernistes,  ne  peut  faire  disparaître.  Par 
conséquent,  l'inconnaissable  reste  et  restera  éternellement 
inconnaissable,  autant  au  croyant  qu'à  l'homme  de  la 
science.  La  relifrion  d'une  réalité  inconnaissable,  voilà 
donc  la  seule  [jossible.  Et  pourcpioi  cette  réalité  ne  serait- 
elle  pas  l'âme  universelle  du  monde  dont  parle  tel  rationa- 
liste, c'est  ce  «lue  xXous  ne  voyons  pas.  -Voilà  qui  suffit, 
et  surabondamment,  pour  montrer  par  combien  de  routes 
le  modernisme  conduit  à  l'anéantissement  de  toute  religion, 
i.e  premier  pas  fut  fait  i)ar  le  protestantisme,  le  second  est 
lait  par  le  modernisme,  le  prochain  précipitera  dans  l'a- 
théisme. 

l'our  pénétrer  mieux  encore  le  mtidernisnu-,  et  trouver 
l'ius  sûrement  à  une  i)laie  si  profonde  les  remèdes  con véna- 
les, il  importe,  \'énérables  l'rères,  de  rechercher  les  causes 
||iii  l'ont  enfîendrée  et  i\u'\  l'alimentent.  -  La  cause  i)ro- 
<  haine  et  immédiate  réside  dans  une  perversion  de  l'esprit, 
eela  ne  fait  pas  de  doute.  Les  causes  éloignées  Nous  parais- 
-<  nt  pouvoir  se  réduire  à  deux  :  la  curiosité  et  TorRueil. 
i-a  curiosité,  à  elle  seule,  si  elle  n'est  sagement  réfjlée,  suffit 

expliquer  toutes  les  erreurs.  C'est  l'avis  de  Notre  prédé- 


'^^1 


—    KJO   — 

cesseur  Grégoire  XVI,  qui  œrivait  :   Ccst  nu  s/>^rt,rr/r^  la- 
vicittablc  que  de  voir  Jiiscju'oii  '■ont  les  ilirn.i^ations  de  l  hu- 
maine raison  dès  que  l'on  eède  à  l'esprit  de  nouveauté  :  que, 
eontrairevtent  à  t avertissement  de  IWpôtre,  l'on  prétemî:  à 
savoir  plus  qu'il  ne  Jaut  savoir,  et  que,  se. fiant  trop  à  soi- 
même,  l'on  pense  pouvoir  chereher  la  véritié  hors  de  l' Eiilise, 
en  qui  elle  se  trouve  sans  V ombre  la  plus  légère  d'erreur  i  1  ). 
—  Mais  ce  ijui  a  incomi^arablement  plus  d'action  sur  l'âme, 
pour  l'aveu^'ler  et  la  jeter  dans  le  faux,  c'est  l'orgueil.  L'or- 
jïueil  1  II  est,  dans  la  doctrine  des  modernistes,  comme  chez 
iui  ;  de  queUiue  côté  qu'il  s'y  tourne,  tout  lui   fournit    un 
aliment,  et  il  s'y  étale  sous  toutes  ses  faces.   Orjïueil,  assu- 
rément, cette  confiance  en  eux  qui  les  fait  s'ériger  en  régie 
universelle.  Orgueil,  cette  vaine  gloire  (lui  les  représente  ;\ 
leurs  propres  yeux  comme  les  seuls  détenteurs  de  la  sagesse  ; 
qui  leur  fait  dire,  hautains  et  enflés  d'eux-mêmes  :  Xous  ne 
sommes  pas  comme  le  reste  des  hommes  :  et  qui,  afin  qu'ils 
n'aient  pas.  en  effet,  de  comi^araison  avec  les  autres,  les 
pousse    aux  i)lus  absurdes  nouveautés.  Orgueil,    cet   esprit 
d'insoumission  qui  appelle    une   conciliation    de   l'autorité 
avec    la   liberté.   Orgueil,  cette  prétention  de  réformer  les 
autres,    dans   l'oubli   d'eux-mêmes  ;  ce  manque    absolu   de 
respect  à  l'égard  de  l'autorité,  sans  en  excepter  l'autorité 
suprême.   Non,  en  vérité,  nulle  route  qui  conduise  plus  droit 
ni  plus  vite  au  modernisme  qi^e  l'orgueil.  Qu'on  nous  donne 
un  catholicpie  laïciue,  qu'on  nous  donne  un  prêtre,  qui  ait 
perdu  de  vue  le  précepte  fondamental  de  la  vie  chrétienne, 
savoir  que  nous  devons  nous  renoncer  nous-mêmes  si  nous 
voulons  suivre  Jésus-Christ,  et  qui   n'ait  pas  arraché  l'or- 
gueil de  son  r(eur  :  ce  laïque,  ce  prêtre  est  mûr  pour  toutes 
les   erreurs  du  modernisme.  -  -  C'est  pourquoi,   Vénérables 
Frères,   votre  premier  devoir  est  de  traverser  ces  hommes 
superbes,  et  les  api^liquer  à  d'infimes  et  obscures  fonctions  : 
qu'ils  soient  mis  d'autant  plus  oas  qu'ils  cherchent  à^mon- 
ter  plus  haut,   et  (pie  leur  abaissement  môme    leur  ôte  la 
faculté  de  nuire. 

(1)  Kj).  Kiioyol.  8inij\dari  A'oH,  7  kal.  .lui  1834. 


Kil  — 


De  i)lus,  sondez  soi};neiisenient  j)ar  vous-mêmes  ou  i)ar  les 
(lincteurs  de  vos  .Séminaires  les  jeunes  clercs  :  ceux  chez 
(|iii  vous  aurez  constaté  l'esprit  d'orfiueil,  écartex-les  sans 
liitir  du  sacerdoce.  Plût  à  Dieu  qu'on  en  eût  toujours  usé 
(le  la  sorte,  avec  la  vigilance  et  la  constance  voulues. 

(Jue  si,  des  causes  morales,  Nous  venons  aux  intellec- 
tuelles, la  i>remière  qui  se  présente  et  la  principale  — 
c'est  l'if^norance.  Oui,  ces  modernistes.  (|ui  posent  en  doc- 
teurs de  riif^lise,  (lui  portent  aux  nues  la  ])liil()so|)hie  mo- 
derne et  reçiardent  de  si  haut  la  scolasticiue,  n'ont  embrassé 
celle-là,  pris  à  ses  ap])arences  fallacieuses,  (juc  parce  que, 
i;>;norants  de  celle-ci,  il  leur  a  manqué  l'instrument  néces- 
saire pour  percer  les  confusions  et  dissii)er  les  sojjhismes. 

Or,  c'est  d'une  alliance  de  la  fausse  i)hilosophie  avec  la 
foi  ([u'est  né,  i)étri  d'erreurs,  leur  système. 

Si  encore  ils  apporta'°"t  moins  de  zèle  et  d'activité  à  le 
proi)af,'er:  Mais  telle  est-,  ela  leur  ardeur,  telle  leur  opi- 
niâtreté de  travail  q  ;  r..  ;,,•  •  eut  sans  tristesse  les  \oir  dé- 
penser à  ruiner  I'EkHs.  '  ,[  oelles  énerj^ies,  (piand  elles  lui 
eussent  été  si  i)rofitahles' bien  employées.  Leurs  artifices 
pour  abuser  les  esprits  sont  de  deux  sortes:  s'efforcer  d'é- 
I  arter  les  obstacles  cpii  les  traversent  ;  pr.is  re.rliercher  avec 
soin,  mettre  activement  et  patiemment  en  (cuvre  tout  ce 
(|ui  les  peut  servir. 

Trois  choses,  ils  le  sentent  bien,  leur  barrent  la  route  :  la 
l'Iiilosoj  '    .  scolastiiiue,   l'autorité  des  Pères  et  la  tradition 
le  nia^ist^re  de  l'Efîlise. 

.\  ces  trois  choses  ils  font  une  guerre  acharnée. 

b-rnorance  ou  crainte,  à  vrai  dire  l'une  et  l'antre,  c'est  un 
lait  (lu'avec  l'amour  des  nouveautés  va  toujours  de  pair  la 
liaine  de  la  méthode  scolastiqi'.e  ;  et  il  n'est  pas  d'indice 
i'ius  sûr  que  le  ^oût  des  doctrines  modernistes  commence  à 
poindre  dans  un  esprit,  que  d'y  voir  miitre  le  défioût  de 
■  et  te  méthode. 

Mie  les  modernistes  et  leur  fauteurs  se  souviennent  de  la 


^1' 


m 


—   1(J2  — 

prof)Osition  condamnée  r'ar  Pie  IX  :  La  vu'tltodc  et  les  prin- 
cipes qui  ont  servi  aux  antiques  docteurs  seo/astiques,  dans 
la  culture  de  la  théoloi^ie,  ne  répondent  plus  aux  cxiMcnces  de 
notre  temps  ni  au  progrès  des  sciences.  (1) 

La  tradition,  ils  s'efforcent  d'en  fausser  perfidement  le  ca- 
ractère et  d'en  saper  l'autorité,  afin  de  lui  ôter  toute  valeur' 
Mais  le  second  Concile  de  Nicée  fera  toujours  loi  pour  les 
catholicpies  :  il  condamne  ceux  qui  osent,  sur  les  traces  des 
lt''rêtiques  impies,  mépriser  les  traditions  ecclésiastiques,  in- 
venter quelque  nouveauté ,  ou  cherclier,  avec  malice  ou  avec 

astuce,  à  renverser  quoi  que  ce  soit  des  légitimes  traditions 
de  riiglise  catholique.  Fera  loi,  de  même,  la  profession  du 
quatrième  Concile  de  Constantinople  :  C'est  pourquoi  nous 
faisons  profession  de  conserver  et  de  garder  les  règles  qui  ont 
été  léguées  éj  la  sainte  Eglise  catholique  et  apostolique,  soit 
par  les  saints  et  très  illustres  Apôtres,  soit  par  les   Conciles 
orthodoxes,    généraux    et    particuliers,   et    même  par  chacun 
des  /'ères   interprète   divins   et   docteurs  de  l'Jiglise.  Aussi 
les  papes  Pie  1\'  et  Pie  IX,ont-ils  ordonné  l'insertion  dans 
la  i)rofession  de  foi  de  la  déclaration  suivante  :    J'admets 
et  f  embrasse  très  fermenu  nt  les  traditions  apostoliques  et 
ecclésiastiques    et   toutes    les    autres    observances   et    cons- 
titutions de  l'Eglise.   Naturellement,  les  modernistes  éten- 
dent aux  saints  Pères   le  jufïement  (pi'ils  font  de  la  tradi- 
tion. Avec  une  audace  inouïe,  ils  les  déclarent  personnel- 
lement  dignes   de    toute  vénération,  mais  d'ailleurs  d'une 
ignorance  incroyable  en  matière  d'histoire  et  de  critique  et 
qui  ne  peut  être  excusée  (pie  par  le  tem])S  où  ils  vécurent. 
Enfin,  ils  s'évertuent  à  amoindrir  le  magistère  ecclésiasti- 
'  que  et  à  en  infirmer  l'autorité,  soit  er.  en  dénaturant  sacrilè- 
îîement  rorif^inc,    le   caractère,  les  droits,  soit  en  rééditant 
contre  lui.    le   plus  librement  du  monde,  les  calomnies  des 
adversaires.  Au  clan   moderniste  s'applique  ce  que  Notre 
prédécesseur  écrivait,  la  douleur  dans  l'âme  :   A.tin  d'attirer 
le  mépris  et  l'odieux  sur  l'Epouse   mystique  du   Christ,  en 

(1)  Syll.  pn.]'.    i:l. 


—  163 


h'I 


qui  est  la  vmic  lumU'rc,  !cs  fils  des  tvnùbrcs  ont  accoutume 
(le  lui  jeter  à  la  faee  des  peuples  une  calomnie  perfide,  et,  ren- 
versant la  notion  et  la  valeur  des  choses  et  des  mots,  la  repré- 
sentent comme  amie  des  ténèbres,  fautrice  d'ignorance,   en- 
nemie de  la  lumière,   de  la  science,   du  progrès    (i).  Après 
cela,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  si  les  modernistes  pour- 
suivent de  toute  leur  malveillance,  de  toute  leur  acrimonie, 
les  catholiques  qui   luttent  vik'oureusement  pour  l'ERlise. 
Il  n'est  sorte  d'injures  qu'ils  ne  vomissent  contre  eux.    Celle 
d'is^morance  et  d'entêtement  est  la  préférée.    S'a},nt-il  d'un 
adversaire  <iue  son  érudition  et  .sa  vif^ueur  d'e.sprit  rendent 
redoutable  :    ils  chercheront  A  le  réduire  à  l'impuissance  en 
or-anisant  autour  de  lui  la  conspiration  du  silence.     Con- 
duite 'd'autant  plus  blâmable  que,tlans  le  même  temp.s,  sans 
Hii  ni  mesure,  ils  accablent  d'élo^'es  qui  se  met  de  leur  bord. 
Ln  ouvrage  pataît,    respirant   la   nouveauté   par   tous  ses 
|>ores  ;  ils  l'accueillent   avec  des  applaudissements  et  des 
cris  d'admiration.   Plus  un  auteur  aura  apporté  d'audace  à 
battre  en    brèche  l'a-ntiquité,  à  saper  la  tradttion  et  le  ma- 
uistère  ecclésiastique,    et  plus  il  sera  .savant.    Enfin  -    et 
(•cri  est  un  .sujet  de   véritable   horreur  pour  les  bons       s'il 
arrive  (pie  l'un  d'entre  eux  soit  frappé  des  condamnations 
>K:  l'Ktilise,    les  autres  aussitôt  de  se  presser  autour  de  lui, 
(le  'e  (  ombler  d'éloges  publics,  de  le  vénérer  pres(|ue  comme 
lin   martyr  de  I;»  vérité.   Lm  jeunes,    étourdis  et  troublés  de 
tout  ce  fraf-as  de  loiv.n;:es  et  d'injures,    finissent,    i)ar  peur 
<li!  qualificatif  d'ignorants  ^t  'par  ambition  du  titre  de  sa- 
vants, en   même    r(,m|)s  (|p  >  sous  raiguillon  intérieur  de  la 
1  unosité  et  de  l'org, :■■'",    par  céder  au  courant  et  se  jeter 
ilans  le  modernisme. 

Mais '■,. ci  ai)partient  déjà  aux    artifices  employés  parles 
iiiodeii    .tes  pour  écouler  leurs  produits.   Oue  ne  mettent-ils 
pas  en  (uuvre  pour  se  créer  de  nouveaux  i)artisans  :  Ils  s'em- 
paivnt  de  chaires  dans  les  Séminaires,  dans  les  Universités." 
•  !    Irs  transforment    en  chaires   de    pestilence.     Déguisées 

il     Mdtu  |ii()ii.  Ut  Mj/étkiiiii,  M  Martii  K^iU. 


A' 


—  1(54 


peut-être,  ils  sèment  leurs  doctrines  de  la  chaire  sacrée  ;  ils 
les  professent  ouvertement   dans  les  Congrès  ;  ils  les  font 
pénétrer  et  les  mettent  en  vofïue  dans  les  institutions  socia- 
les. Sous  leur  propre  nom,  sous  des  pseudonymes,  ils  pu- 
blient livres,  journaux,   revues.    Le  même    multipliera  ses 
pseudonymes,  pour  mieux  tromper,  par  la  multitude  sunulée 
des  auteurs,  le  lecteur  imprudent.  En  un  mot,  action,  dis- 
cours, écrits,  il  n'est  rien   qu'ils  ne  mettent  en  jeu,  et  véri- 
tablement vous  les  diriez  saisis  d'une  sorte  de  frénésie.  Le 
fruit  de  tout  cela  ?  Notre  cœur  se  serre  à  voir  tant  de  jeunes 
tiens,  qui  étaient  l'espoir  de  l'Lkdise  et  ;\qui  ils  promettaient 
de  si  bons  services,  absolument  dévoyés.   Un  autre  spectacle 
encore   Nous  attriste  :  c'est  que  tant  d'autres  catholicpies, 
n'allant  certes  pas  aussi  loin,    aient   pris  néanmoins  l'habi- 
tude, comme  s'ils  eussent  respiré  un   air  contaminé,  de  pen- 
ser, parler,    écrire  avec    plus  de  liberté   qu'H  ne  convient   à 
des  catholiques.   De   ceux-ci,    il  en    est  parmi  les  laïques,  il 
en  est  dans  les  ranfiS  du  cler^ïé,  et    ils  ne  font  pas  défaut  là 
où  on  devait  moins  les  attendre,  dans  les  Instituts  religieux. 
S'ils  traitent  de  cpiestions  bibliques,  c'est  d'après  les  princi- 
pes modernistes.  S'ils   écrivent  l'histoire,    ils   recherchent 
avec  curiosité  et   publient   au  jrrand  jour,  soun  couleur  de 
dire  toute  la  vérité  et  avec  une  sorte  de  plaisir  mal  dissimulé, 
tout  ce  (pli  leur  paraît  faire  tache  dans  l'histoire  de  l'ERlise. 
Dominés  par  de    certains  n  priori,   ils  détruisent,    autant 
qu'ils  le  peuvent,  les  pieuses  traditions  populaires.    Ils  tour- 
nent en  ridicule  certaines  reliques,  fort  vénérables  par  leur 
anticiuité.   Ils  sont  enfin  possédés  du  vain  désir  de  faire  par- 
ler d'eux  ;  ce  (pii   n'arriverait  pas.  ils  Iccomprennent  bien, 
s'ils  disaient  comme  on  a  toujours  dit  juscpi'ici.   Peut-être 
en  sont-ils  venus  ;\  se  persuader  (pi'en  cela  ils  servent  Dieu 
et  l'K^dise  :  en  réalité,  ils  les  offensent,  moins  peut-être  par 
letirs  œuvres  mêmes  (pie    i)ar  l'esprit  qui  les  anime  et  par  le 
concours  qu'ils  prêtent  aux  audaces  des  modernistes. 

A  tant  et  de  si  graves  erreurs,  à  leurs  envahissement- 
publics  et  (x-cultes.  Notre  prédécesseur  Léon  XIU,  d'heu- 
reuse mémoire,   chercha  fortement  à  s'opposer,  surtout  en 


—  165  — 


iiKitirre  l)ibli(|ue,  et  par  des  paroles  et  par  des  actes.  Mais 
ce  lie  sont   pas   armes,  Nous  l'avons  dit,  dont  les  modernis- 
tes s'eff-^vent  facilement.    Avec  des  airs  affectés  de  soumis- 
sion ei  .e  respect,    les  i)aroles,  ils  les  pliiVent  à  leur  senti- 
MHnt,-les  actes,  ils  les  rapportèrent  à  tout  autre  qu'i\  eux- 
uuMiies.    Et   le  mal  est  allé   s'a-î,^ravant  de  jour  en  jour, 
(■"est  pourquoi,  Vénérables  I-Vères,  Nous  sommes  venu  à  la 
(l('terniination   de   i)rendre  sans  autre   retard  des   mesures 
l)lus  efficaces.   Nous  vous  prions  et  vous  conjurons  de  ne  pas 
souffrir  que  l'on  puisse  trouver  le  moins  du  monde  à  redire, 
en  une  matière  si  Rrave,  à  votre  vi}rilance.  ;\  votre   zèle,  à 
votre  fermeté.  Et  ce  que  Nous  vous  demandons  et  que  Nous 
attendons  de  vous.    Nous  le  demandons  aussi  et  l'attendons 
(le  tous  les  autres  |)asteurs  d'àmes,  de  tous  les  éducateurs 
et  i)rofesseurs  de  la  jeunesse  cléricale,  et  tout  spécialement 
(les  Supérieurs  majeurs  des  Instituts  religieux. 

I 

Pi-emi(^rement.  en  ce  qui  regarde  les  études,  Nous  voulons 
et  ordonnons  cpie  la  philosophie  scolasti(iue  soit  mise  à   la 
l>ase  des  sciences  sacrées.   Il  va  sans  dire  cjue  s'iV sc-  rcncon- 
Irc  qiirlquc  chose  chez:  les  docteurs  scolastiques  que  Ton  puisse 
irMonJcr  connue  excès  ,/e  subtilité,  ou  qui  ne  cadre  pas  avec 
les  découvertes  des   temps  postérieurs,  ou  qui  n'ait  enfin  au- 
iuue  espèce  de  probabilité,  il  est  bien  loin  de  Xotre  esprit  de 
vouloir  le  proposer  à  l'in/itation  des  Mènera  lions  présentesÇ  i  ). 
l-:t  (|uand  Nous  prescrivons  la  philosophie  scolastique,  ce 
Mlle    Nous   entendons  surtout  par  hY  — ceci   est   capital  — 
c'est  la  i)hilosoi)hie  ()ue  nous  a  léguée  le  Docteur  angélicnie 
Nous  déclarons  donc  (pie  tout  ce  (|ui  a  été  édité  à  ce  sujet  par 
Notre  Prédécesseur  reste  pleinement  en  vigueur,  et,  en  tant 
Mue  de  besoin.  Nous  l'édictons  à  nouveau  et  le  confirmons, 
't  ordonnons  qu'il   soit  par   tous  rigoureusement   observé! 
L'ue.  dans  les  Séminaires  où  on  aurait  j.u  le  mettre  en  oubli, 
les  évêques  en  imposent  et  en  exigent  l'observance   :  pres- 
I)  Léo  XIII,  Eue.  ^Eterui  Pairis, 


il 


,b? 


_   IGO  — 


rriptions  (lui  s'adressent  aussi  aux  Supérieurs  des  Institut-^ 
religieux.  Et  que  les  prof  sseï^ sachent  bien  ([Ue  s'rrarter 
de  saint  Thomas,  surtout  dans  ..  .  (luestionsmt'tapliysKiues, 
ne  va  pas  sans  détriment  trrave. 

Sur  cette  base  philosophitiue.  (lue   l'on  élève  solidement 
réditice  théolojiiciue.       Autant  «lue  vous  le  pourrez,  Véné- 
rables Frères,  stimule/,   à   l'étude   de  la  théologie,  de  façon 
(,iK-  les   clercs  en    emportent,  au  sortir   du    Sémmaire,  ui. 
estime    profonde  et  un  ardenl  umour.  et  (lue,  toute  l.nr  vie. 
ils  en    fassent    leurs  délices.  Car   nul  H'if^non'   .jiu,   parm 
irtt<-  unvn/r  multitude  de   scicuas,  et  si  diverses,   uni  s'oj- 
freut  à  l'esprit  ovide  de  vérité,  la  première  plaee  revient  d, 
'droit  à   lo   théologie,    tellement   que   estait  une   maxime  de 
tantième   sagesse   ^lue  le  devoir   d      antres  seunees,  eomme 
de^  arts,   est  de  lui  être  assnie/lie      '  connus,  ^  à  la  manière 
des  servantes  (  i  K  Aujoutons  .pie  cruN-l;     en;œ  autres.  Non  ■ 
paraissent  (liszncs  de  louantes  «iui.  pleintMuent  resiurtlu-ux 
de  la  tradition,  des  saints  Pères,  du  ma-istère  ecclesiastuiuf 
mesurés  dans  leurs  ju^u-ments.  et  se  t^uidant  sur  les  norm.- 
catholiques  'ce  .pii   ne   se   voit   pas  chez   tous),  ont  pn-;  a 
fiche  de  fane   plus  de   lumière   dans  la  théolo^iie  positive, 
en  V    projetant  celle   de    l'histoire       de    la  vraie,   lividem- 
menl,    il   faut  donner  plus  d'importance  tpie  par  le  passe   a 
la    théolos,ne  positive-,  mais  sans  le  moindre  détriment    pour 
la  théolo^de    srolasti.iue  ;  et   ceux-là   sont    à    réprunander, 
comme  faisant    les  affaires   des  modernistes,    (pu  exaltent 
de  telle   façon  la  théologie  positive,  «lu'ils  ont  tout  l'air  de 
déniizriM-  en  même  temi)S  la  scolasti(pie. 
■        (  )„:u,t  aux  études  profanes,  il  sulln-a  <1e  rai.j.eler  ce  (pren 
a   dit   fort    saf,H.'ment    Notre  Prédécesseur  :    A pplujne::-voii^ 
treee   ardeur  à  l'étude  des  seienees    naturelles  :  les   géniale, 
déeouirrtes,  les  affUeations  liardies  et  utiles  .laites  de    nos 
ionrs  sur  ee  terrain,  qui  provoquent  à  juste  titre  les  applan- 
',li, renient  s  des  eontem  parants,  seront  aussi  à  la  postérité  un 


(1)  Luo  MU,  Lilt.  ap,  /"  muijna,  10  Dec.  1889. 


1(. 


sni\.  ulmiration  et  tic  loua,  s  (i).  Mais  les  études  p  ■- 
cives  n'en  loivunt  pas  souffi  .  Sin  quoi  le  même  Pape 
'lonne  tout  aussitôt  le  {,aave  avertissement  qm  voir-  <,i 
l'on  icclurclu-  avec  soin  la  cause  de  ces  erreurs,  on  la  tioiivc- 
',1  urtout  en  ceci  :  que  plus  s'est  accru,  l'ardeur  four  les 
.ricnces  naturelles,  f/us  les  iuuitcs  scia,  s,  les  sciences  stWres 
sont  allées  dc-.iinant  ;  il  ci  est  qui  lan^^uissent  dans  ronhli  ; 
'■r/a///es  antres  sont  traitées  faiblement  et  à  la  légère,  et,  ce 
^//tl  est  indigne,  déchues  de  leur  antique  splendeur,  on  les  in- 
fecte encore  de  doctrine  "  ,  ;  es  et  d'opinions  dont  la  mons- 
truosité épouvante  (  z).  -ette  loi,  Nous  ordonnons  «pie 
ion  rètrle  dans  les  ijérn'  l'étude  des  sciences  naturelles. 

II 

On  devra  avoir  ces  prescriptions,  et  celles  de  Notre  Prédé- 
cesseur et  les  Nôtres,  sous  les  yeux,  chatiue   fois   (|iie   l'on 
iraitera  du  choix  des  directeurs  et  professeurs  pour  les  Sé- 
ninaires  et  les  Universités  catholiques.  ~  Qui  d'une  maniè- 
re ou  d'une  autre  se  montre  imbu  de  modernisme  sera  exclu, 
sans  merci,  de  la  charge  de  directeur  ou  de  professeur  ;  l'oc- 
<  upant  déjà,  il  en  sera  retiré  ;  de  même.  <|ui  favorise  le  mo- 
dernisme, soit  en  vantant   les  modernistes   ou  en  excusant 
leur  conduite   coupable,  soit  en    critiquant  la  scolastique, 
les  saints   Pères,  le  magistère  de  l'Eglise,  soit  en  refusant 
oluissance  à   l'autorité   ecclésiasticpie,    quel  qu'en    soit    le 
dépositaire  ;  de  même  qui,  en  histoire,  en  archéoloj^ie,  en 
< M'fïèse  biblique,  trahit  l'amour  de  la  nouveauté  ;  de  même 
enfin,  (|ui  néfrli^e  les  sciences  sacrées  ou  paraît  leur  préférer 
les  profanes.  —  Dans  toute  cette  question  des 'études.  Vé- 
nérables Frèi  es,  vous  n'apporterez  jamais  trop  de  vigilance 
ni  (le  constance,  surtout  dans  le  choix  des  professeurs  :  car, 
•l'ordinaire,  c'r.t  sur  le  modèle  des  maîtres  que  se  forment 
les  élèves.  Forts  de  la  conscience  de  votre  devoir,  agissez 
eu  tout  ceci  prudemment,  mais  fortement. 

(1)  Alloc.  7  Maiiii  1880. 
(.')  Loc.  cl. 


MICROCOPY    RESOLUTION   TEST   CHART 

lANSI  and  ISO  TESf  CHART  No.  2) 


1.0 


l.l 


|2.8 
13.2 


2.5 
2.2 

2.0 


.8 


1.25 


1.4 


1.6 


^  /APPLIED  IM/IGE     Inc 

^l  I65J   [qsI    Mam    Slreel 

r.S  Rochester,   New   York        U609       USA 

iSB  (716)   «82   -  OMO  -  Phone 

Bas  (716)   288  -  5989  -  Fax 


-fp« 


—  168  — 

Il  faut  procéder  avec  même  vifïilance  et  sévérité  à  l'exa- 
men et  au  choix  des  candidats  aux  saints  Ordres.  Loin,  bien 
loin  du  sacerdoce  l'esprit  de  nouveauté  !  Dieu  hait  les  su- 
perbes et  les  opiniâtres.  —  Que  le  doctorat  en  théologie  et 
en  droit  canonique  ne  soit  plus  conféré  désormais  à  quicon- 
que n'aura  pas  suivi  le  cours  régulier  de  philosophie  scolas- 
tique  ;  conféré,  qu'il  soit  tenu  pour  nul  et  de  nulle  valeur. — 
Les  prescriptions  faites  parla  Sacrée  Congrégation  des  Evo- 
ques et  Réguliers,  dans  un  décret  de  1896,  aux  clercs  sécu- 
liers et  réguliers  d'Italie,  concernant  la  fréquentation  des 
Universités,  Nous  en  décrétons  l'extension  désormais  à  tou- 
tes les  nations.  —  Défense  est  faite  aux  clercs  et  aux  prêtres 
qui  ont  pris  quelque  inscription  dans  une  Université  ou  Ins- 
titut catholique  de  suivre,  pour  les  matières  qui  y  sont  pro- 
fessées, les  cours  des  Universités  civiles.  Si  cela  a  été  permis 
quelque  part,  Nous  l'interdisons  pour  l'avenir.  — Que  les 
évêques  qui  président  à  la  direction  de  ces  Universités  et 
Instituts  veillent  ;\  ce  que  les  prescriptions  que  Nous  venons 
d'édicter  y  soient  fidèlement  observées. 


III 


Il  est  encore  du  devoir  des  évoques,  en  ce  qui  regarde  les 
écrits  entachés  de  modernisme  et  propagateurs  de  moder- 
nisme, d'en  empêcher  la  publication,  et,  publiés,  d'en  entra- 
ver la  lecture.  —  Que  tous  les  livres,  journaux,  revues  de 
cette  nature,  ne  soient  pas  laissés  aux  mains  des  élèves, 
dans  les  Séminaires  ou  dans  les  Universités  :  ils  ne  sont  pas, 
en  effet,  moins  pernicieux  que  les  écrits  contre  les  bonnes 
mœurs,  ils  le  sont  même  davantage,  car  ils  empoisonnent 
la  vie  chrétienne  dans  sa  source.  —  Il  n'y  a  pas  ;\  juger 
autrement  certains  ouvrages  publiés  par  des  catholiques, 
hommes  dont  on  ne  peut  suspecter  l'esprit,  mais  qui,  dé- 
pourvus de  connaissances  théologicpies  et  imbus  de  philoso- 
phie moderne,  s'évertuent  à  concilier  celle-ci  avec  la  foi,  et 
à  l'utiliser,  comme  ils  disent,  au  profit  de  la  foi.  Lus  de  con- 
fiance, à  cause  du  nom  et  du  bon  renom  des  auteurs,   ils  ont 


—  169  — 


pour  effet,  et  c'est  ce  qui   les  rend  plus  dangereux,  de  faire 
Khsser  lentement  vers  leTnodernisme. 

Généralement,   Vénérables   Frères,  et  c'est   ici   le   point 
capital,  faites  tout  au  monde  pour  bannir  de  votre  diocèse 
tout  livre  pernicieux,  recourant,  pour  cela,  s'il  en   est  be- 
soin, â  l'interdiction  solennelle.  Le  Saint-Siège  ne  néglige 
rien  pour  faire   disparaître  les  écrits  de  cette  nature  ;    mais 
le  nombre  en  est  tel  aujourd'hui  que  les  censurer  tous  est 
rui-dessus  de  ses  forces.    La  conséquence,  c'est  que  le  remè- 
de vient  quelquefois  trop  tard,  alors  que  le  mal  a  déjà  fait 
ses  ravages.   Nous  voulons  donc  que  les  évèques.  méprisant 
toute  crainte  humaine,  foulant  aux  pieds  toute  prudence  de 
la  chair,  sans  égard  aux  criailleries  des  méchants,  suave- 
ment sans  doute,  mais  fortement,  prennent   en   ceci   leur 
part  de  responsabilité,  se   souvenant  des   prescriptions  de 
Léon  XIII   dans  la  Constitution  Apostolique   Omorum   : 
Que  les  Orchnatrcs,  même  comme  délégués  du  Siège  Apostoli- 
^m.  s  e,ttoreent  de  proscrire  les  livres  et  autres  écrits  mauvais 
publies  ou  répandus  dans  leurs  diocèses,  et  de  les  arracher  des 
"'<^nn  des  Mêles.  C'est  un  droit  qui  est  conféré  dans  ces  pa- 
rôles,  mais  aussi  un  devoir  qui  est  imposé.   Et  que  nul  ne 
l'ense  avoir  satisfait  aux  obligations  de  sa  charge  s'il  Nous  a 
d.fei-e  un  ou  deux  ouvrages  et  laissé  les  autres,  en   grand 
nombre,  se  répandre  et  circuler.  -  Ne  vous  laissez  pas  arfê- 
er   Vénérables  Frères,  au  fait  que  l'auteur  a   pu   obtenir 
d  ailleurs  1  Impnmatur  :  cet  imprimatur  peut  être  apocry- 
Plie.  ou  ,1  a  pu  être  accordé  sur  examen  inattentif,  ou  enco- 
>e  par  trop  de  bienveillance  ou  de  confiance  à  l'égard  de 
auteur,  ce  qui  arrive  peut-être  quelquefois  dans  les  Ordres 
religieux.  Puis,  le  môme  aliment  ne  convient  pas  à  tous  •  de 
-ncme.  un  livre  inofïensif  dans  un  endroit  peut,  au  contrai- 
•<■•  a  raison  des  circonstances,  être  fort  nuisible  dans  un  au- 
-e.  S,  donc  l'eveque.  après  avoir  pris  l'avis  d'hommes  pru- 
lents  juge  nécessaire  de  censurer  dans  son  diocèse  quelque 
'vre  de  ce  genre,    qu'il  le  fasse.  Nous  lui  en  donnons   très 
oiont.ers  la  faculté.  Nous  lui  en  imposons  même  l'obliga-      ' 
fou.  La  chose,  naturellement,  doit  se  faire  avec  prudence 


-  170  — 

en  restreignant  la-prohibition,  si  cela  .suffit,  au  clergé  ;  res- 
triction, en  tout  cas,  que  ne  prendront  jamais  pour  eux  les 
libraires,  dont  c'est  le  devoir  de  retirer  purement  et  simple- 
ment de  la  vente  les  ouvrages  condamnés  par  l'évecpie.  Et, 
])uisqu'il  est  question  des  libraires,  que  les  évoques  veillent 
à  ce  ()ue  l'amour  du  lucre  ne  les  entraîne  pas  à  trafiquer  de 
produits  délétères.  Il  est  de  fait  qu'en  certains  de  leurs  cata- 
logues s'étalent,  accompagnés  de  réclames  alléchantes,  bon 
nombre  d'ouvrages  modernistes.  Que  s'ils  refusent  obéis- 
sance, les  évècjues  n'hésiteront  pas,  après  monition,  à  les 
priver  du  titre  de  libraires  catholiques  ;  de  même,  et  à 
plus  forte  raison,  du  titre  de  libraires  épipcopaux,  s'ils  en 
ont  été  gratifiés.  Quant  aux  libraires  pontificaux,  ils  les  dé- 
féreront au  Saint-Siège.  A  tous.  Nous  rappelons  l'article 
XXVI  de  la  Constitution  OfficiorUm  :  Ceux  qui  ont  obtenu  la 
faculté  de  lire  et  retenir  les  livres  proJtibés  n'ont  pas  pour 
cela  le  droit  de  lire  et  de  retenir  les  livres  ou  Journaux,  quels 
qu'ils  soient,  interdits  par  l'Ordinaire,  à  moins  que  dans 
l'induit  apostolique  la  faculté  ne  leur  ait  été  accordée  cxpres- 
sénirnt  de  lire  tt  de  retenir  les  livres  condamnés  par  n'impor- 
te quelle  autorité. 

IV 


Jl  ne  suffit  pas  d'empêcher  la  lecture  et  la  vente  des  mau- 
vais livres,  il  faut  encore  en  f>ntraver  la  publication.  Que  les 
évêques  donc  usent  de  la  plus  grande  .=''  'lité  en  accordant 
la  permission  de  publier.    Or,  comm.^  )mbre  est  grand, 

d'après  la  Constitution  OfHciorum,  des  ouvrages  qui  ne  peu- 
vent iiaraître  sans  la  permission  de  l'Ordiiiaire,  et  comme, 
d'autre  part,  l'évêciue  ne  les  peuc  tous  reviser  par  lui-même, 
dans  certains  diocèses  on  a  institué,  pour  procéder  à  cette 
revision,  des  censeurs  d'office.  Nous  louons  très  fort  cette  ins- 
titution, et  non  seulement  Nous  engageons  ;\  l'étendre  à  tous 
les  diocèses,  mais  Nous  en  faisons  un  précepte  strict.  Qu'il  y 
ait  donc  dans  toutes  les  curies  épiscopales  des  censeurs  d'ot- 
fice,  chargés  de  l'examen  des  ouvrages  à  publier  :  ils  seront 
choisis  parmi  les  prêtres  du  clergé  tant  régulier  que  séculierv 


'  K 


—  171  — 


.,».' 


recoinmandables   par  leur  âpe,  leur  science,  leur  prudence, 
.c  i;ni,  en  matière  de  doctrine  à  approuver  ou  à  blâmer    se 
tiennent  dans  le  juste   milieu.  A  eux  sera   déféré   l'examen 
de  tous  les  écrits,  qui  d'après  les  articles  XLI  et  XLII  de  la 
Constitution  mentionnée,    ne    peuvent  être  édités  .-ans  per- 
mission. Le  censeur  donnera  son  avis  par  écrit.  Si  cet  avis 
est   favorable,   l'évêque  délivrera  le  permis  de  publication, 
par  ce   mot  Imprimatur,  mais  qui  sera   précédé  de  la  for- 
mule .\ilulohstat,  avec  audessous.  le  nom  du  censeur  Dans 
•    la  curie  romaine,  aussi  bien  que  dans  les  autres,  des  censeurs 
seront  institués.  Leurnomination  sera  faite,  d'entente  avec 
ic  cardinal  vicaire,  et  avec  l'approbation  du  Souverain  Pon- 
ti:e,    par   le   maître  du  Sacré   Palais.  A  celui-ci   il   appar- 
tiendra de  désigner  le  censeur  pour  kievision  de  chaque  ou- 
vra^^e.  Le  permis  de  publication  sera  encore  délivré  par  lui 
ainsi  que  par  le  cardinal  vicaire  ou  son  vice-géra  at,  et  il  sera 
procédé,  comme  ci-dessus,   de  la   formule  d'approbation  du 
censeur,  suivie  de  son  nom.  Seulement  dans  des  cas  excep- 
tionnels et  fort  rares,  pour  des  raison-  dont  l'appréciation 
est  laissée  à  la  prudence  de  l'évêque.  lù  mention  du  censeur 
I)ourra  être  omise.  Le  nom  du  censeur  sera  tenu  secret   aux 
auteurs,    et  ne  leur  sera  révélé  qu'après  avis   favorable,  de 
l-eur  qu'il   ne  soit  molesté,  et  durant  le  travail   de   revision 
ft   par  la  suite,  s'il  a  refusé  son  approbation.   Nul  censeur 
ne  sera  pris  danà  un  Institut  religieux  sans  qu'on   ait     au 
préalable,  consulté  secrètement  le  provincial,  ou.  s'il   s'agit 
de  Ivome,  le  Supérieur  général  ;  celui-ci,  provincial  ou    Su- 
Pmeur  général,    devra   attester  en  conscience  la  vertu     la 
science,^  l'intégrité  doctrinale  du  candidat.  Nous  avertissons 
les  Supérieurs  religieux  du  grave  devoir  qui  leur  incombe  de 
NeiUer  à  ce  qu'aucun  ouvrage  ne  soit  publié  sans  leur   auto- 
nsation  et  celle  de  l'Ordinaire.  Nous  déclarons  enfin  que  le 
I  itre  de  censeur  ne  pourra  jamais  être  invoqué  pour  appuyer 
les  opinions  personnelles  de  celui  qui  en  aura  été  revêtu   et 
>^era,  a  cet  égard,  de  nulle  valeur. 

Ceci  dit  en  général,  Nous  ordonnons  en  particulier  l'ob- 
servation  de  l'article  XLII  de  la  Constitution   Officiorum, 


—  172 


dont  voici  la  teneur  :  Défense  mix  vievibres  du  clergé  tant 
séculier  que  régulier  de  prendre  la  direction  de  journaux  ou 
de  revues  sans  la  permission  dis  Ordinaires.  Que  s'ils  vien- 
nent à  abuser  de  cette  permission,  elle  leur  sera  retirée, 
après  monition. — ^  En  ce  qui  regarde  les  prêtres  correspon- 
dants ou  collaborateurs  —  pour  employer  ks  mots  courants 
—  comme  il  n'est  pas  rare  qu'ils  glissent  dans  les  journaux 
ou  revues  des  articles  entachés  de  modernisme,  il  appartient 
aux  évêques  de  les  surveiller,  et,  s'ils  les  prennent  en  faute, 
de  les  avertir  d'abord,  puis  de  leur  interdire  toute  espèce  de 
collaboration  ou  correspondance.  Même  injonction  est  faite 
aux  supérieurs  religieux  :  en  cas  de  négligence  de  leur  part, 
les  évêques  agiront  comme  délégués  du  Souverain  Pontife. 
Qu'à  chaque  journal  et  revue  il  soit  assigné,  autant  que 
faire  se  pourra,  un  censeur  dont  ce  sera  le  devoir  de  par- 
courir en  temps  opportun  chaque  numéro  publié,  et,  s'il  y 
rencontre  quelque  idée  dangereuse,  d'en  imposer  au  plus  tôt 
la  rétractation.  Ce  même  droit  appartiendra  à  l'évêque, 
lors  même  que  l'avis  du  censeur  aurait  été  favorable. 


Nous  avons  déjà  parlé  des  Congrès  et  assemblées  publi- 
ques comme  d'un  champ  propice  aux  modernistes  pour  y 
semer  et  y  faire  prévaloir  leurs  idées.  —  Que  désormais  les 
évêques  ne  permettent  plus,  ou  que  très  rarement,  de  Con- 
grès sacerdotaux.  Que  s'il  leur  arrive  d'en  permettre,  que 
ce  soit  toujours  sous  cette  loi  qu'on  n'y  traitera  point  de 
question  relevant  du  Saint-Siège  ou  des  évêques,  que  l'on 
n'y  émettra  aucune  proposition  ni  aucun  v<feu  usurpant  sur 
l'autorité  ecclésiastique,  que  l'on  n'y  proférera  aucune 
parole  qui  sente  le  modernisme,  ou  le  presbytérianisme,  ou 
le  laïcisme.  —  A  ces  sortes  de  Congrès,  qui  ne  pourront  se 
tenir  que  sur  autorisation  écrite,  accordée  en  teiaps  oppor- 
tun, et  particulière  pour  chaque  cas,  les  prêtres  des  diocè- 
ses étrangers  ne  pourront  intervenir  sans  une  permission  pa- 
reillement écrite  de  leur  Ordinaire.  —  Nul  prêcre,  au  surplus, 
ne  doit   perdre  de  vue  la  grave  recommandation   de  Léon 


—  173  - 


Mil:   Oiu-  r  au  ton  te  de  leurs  pasteurs  soit  sacrée  aux  prêtres 
qirih   tiennent  pour  certain  que  le  ministère  sacerdotal    s'il 
n  est  exercé  sous  la  conduite  des  é^rgues,  ne  peut  être  ni  saint 
>n  .fructueux,  m  recommandable.   (Lettr.  Enc.    Nobilissima 
(.allorum.  lo  fcvr.  1884). 

VI 

Mais  que  servirai ^il,  Vénérables  Frères,  que   Nous   int=- 
mions  des  ordres,  que  Nous  fassions  des  prescriptions,  si  on 
ne  devait  pas  les  observer  ponctuellement   et  fidèlement? 
Ahnque   Nos  vues  et  Nos  vœux  soient   remplis,  il  Nous  a 
paru  bon  d'étendre  à  tous  les  diocèses  ce  que  les  évoques  de 
1  Ombne,    il  y  a  déjà  longtemps,    établirent  dans  les  leurs 
avec   beaucoup  de  sagesse.  Afin,   disaient-ils,  de  bannir  les 
erreurs   déjà   répandues  et  d en   empêcher  une  diffusion  plus 
Ki-amle,  de  faire  disparaître  aussi  les  docteurs  de  nienwni^e 
par  qui  se  perpétuent  les  fruits  funestes  de  cette  diffusion,  la 
sonite  Assemblée  a  décrété,  sur   les   traces  de  saint   Charles 
l'orromee,    l'institution   dans  chaque  diocèse  d'un  Conseil, 
torme  d'hommes   éprouvés  des  deux   clergés,  qui  aura  pour 
missum  de  surveiller  les  erreurs,  devoir   s'il  en  est  de  non- 
-elles  qui  glissent  et  se  répandent,   et  par  quels  artifices,  et 
duitonner  de  tout  l'évêque,  afin  qu'il  prenne,  après  commune 
délibération,   les  mesures  les  plus   propres  à  étouffer  le  mal 
dans  son  principe,  et  à  empêcher  qW il  ne  se  répande  de  plus 
eu  Mus,  pour  la  ruine  des  âmes,  et  qui,  pis  est,  qu'il  ne  s' invé- 
téré et  s'aggrave  (Actes  du  Congrès  des  évêques  de  l'Om- 
bne.   novembre   1840.  Titre  II,    art.  6).  -  Nous  décrètes 
<I;hic  que  dans  chaque  diocèse  un  Conseil  de  ce  genre,  qu'il 
^<•us  plaît  de  nommer  Conseil  de  vigilanre,  soit  institué  sans 
utard.  ^es   prêtres   qui   seront    appelés  à  en   faire   partie 
s'^ront  choisis  à  peu  près  comme  il  a  été  dit  à  propos  des  cen- 
seurs. Ils  se  réuniront  tous  les  deux  mois,   à  jour  fixe,  sous 
la   présidence  de  l'évêque.  Sur  les  délibérations  et  les  déci- 
Mons.  ils  seront  tenus  au  secret.  Leur  rôle  sera  le   suivant 
Il  ■  surveilleront  très  attentivement  et  de  très  près  tous   les 
""l'ces,  toutes  les  traces  de  modernisme  dans  les   publica- 


—  no- 
tions,   aussi    bien  que  dans  l'enseifinenient  ;  ils   prendront, 
pour  en  i>réserver  le  clerf,a'  et  la  jeunesse,  des  mesures   pru- 
dentes,   mais   promptes  et   efficaces.  —  Leur  attention   se 
fixera  très  particulièrement  sur  la  nouveauté  des  mots,  et  ils 
se  souviendront,  à  ce  sujet,  de  l'avertissement  de  Léon  XIII  ; 
On  ne  peut  approuver,  dans  les  éerits  des  eatlioliques,  un  lan- 
gage qui,  s' inspirant  d'un  esprit  de  nouveauté  eondainnahle, 
paraît   ridieuliser  la  piété  des  Jidèles,  et  parle  d'ordre  nou- 
veau  de  vie  ehrétienne,  de  nouvelles   doctrines   de   l'hglise, 
de  nouveaux  besoins  de  l'àine  chrétienne,  de  nouvelle  vocation 
sociale  du  clergé,  de  nouvelle  humanité  chrétienne,  et  d'autres 
choses   du    même  genre   (i).   Qu'ils  ne  souffrent  pas   de    ces 
choses-là   dans  les  livres  ni  dans  les  cours   des   professeurs. 
—  Ils  surveilleront  pareillement  les   ouvrages  oïl  l'on  traite 
de  pieuses  traditions  locales  et  de  reliques.  Ils   ne  permet- 
tront pas  que  ces  questions  soient  agitées  dans  les  journaux, 
ni  dans  les  revues  destinées  î\  nourrir  la  piété,  ni  sur  un  ton 
de  persiflage  et  où  perce  le  dédain,  ni  par  manière  de  sente- 
nces sans  appel,  surtout  s'il  s'agit,  comme  c'est  l'ordinaire, 
d'une  thèse  qui  ne  passe  pas  -les  bornes  de  la  probabilité  et 
qui  ne  s'appuie  guère  que  sur  des  idées  préconçues.  — Au  su- 
jet des  reliques,  voici  ce  qui  est  à  tenir.   Si  les  évêques,  seuls 
compétents   en  la  matière,    acquièrent  la   certitude  qu'une 
relique  est  supposée,  celle-ci  doit  être  retirée  du  culte.  Si  le 
document  témoignant  de  l'authenticité  d'une  reliciue  a  péri 
dans  quelque  perturbation  sociale  ou  de  toute  autre  manière, 
cette  relique  ne  devra  être  exposée  à  la  vénération  publique 
qu'après  récognition  faite  avec   soin  par  l'évêque.  L'argu- 
ment de  prescription  ou  de  présomption  fondée  ne  vaudra 
que  si  le  culte  se  recommande  par  l'antiquité,  selon  le  décret 
suivant  porté  en    1896   par  la  Sacrée    Congrégation  des  In- 
dulgences et  Reliques  :  Les   reliques  anciennes   doivent  être 
maintenues  en  la  vénération  oîi  elles  ont  été  jusqu'ici,  à  moins 
que,  dans  un  cas  particulier,  on  ait  des  raisons  certaines  pour 
les  tenir  fausses  et  supposées.  —En    ce  qui  regarde   le  juge- 


(\)  ?■  C,  AA    EE   EE.,  27  Jmi.  1902. 


—  175  — 


ment  :\  porter  sur  les  F)ieuses   traditions,  voici  ce  qu'il   faut 
avoir  sous  les  yeux  :  TBIfrlise  use  d'une  telle  prudence  en  cette 
uKitière   (lu'elle  ne  permet  point  que  l'-,n  relate   ces   tradi- 
tions dans  des  écrits  publics,  si  ce  n'est  qu'on  le  fasse   avec 
de  -nindes  précautions  et  après   insertion  de  la  déclaration 
imposée   par   Urbain    VIII  ;   encore  ne   se  porte-t-elle  pas 
'garante,  même  dans  ce  cas,  delà  vérité  du  fait  :  simplement 
elle  n'enpôche  pas  de  croire  des  choses  auxcpielles  les  motifs 
•  le  foi  humaine  ne  font  pas   défaut.  C'est   ainsi  (|ii'en  a  dé- 
crété,   il  y  a  tn  nte  ans.  la  Sacrée   Con^M-é^jation   des  Rites 
(  I  )  :  Os   apparitions  ou  rcrilations  n'ont  ctc  ni   approuvccs 
ni  condamnées  par  le  Saint-Sicge.  qui  a  simplnncnt  permis 
qu'on    les   crut  de  foi  pnrrm:nt  humaine,  sur    les   traditions 
qui  les  relatent,  corroborées  par  des  ténioi fanages  et  des  monu- 
ments dignes  de  foi.   Qui  tient  cette  doctrine  est  en  sécurité. 
(  ar  le  culte  qui  a  pour  objet  quelqu'une  de  ces  apparitions, 
en  tant  qu'il  regarde  le  fait  même,  c'est-à-dire  en  tant  qu'il 
est  relatif,  implique  toujours  comme  condition  la  vérité  du 
fait  :  en  tant  qu'.r/;A7V//,  il  ne  peut  jamais  s'appuver  que  sur  la 
vérité,  attendu  qu'il  s'adresse  à  la  personne  même  des  saints 
•Itie  l'on  veut  honorer.   Il  faut  en  dire  autant  des  reliques. 

Xous  recommandons  enfin  au  Conseil  de  vi^'ilance  d'avoir 
l'(eil  assidriment  et  dili5,^emment  ouvert  sur  les  institutions 
sociales  et  sur  tous  les  écrits  qui  traitent  de  questions  socia- 
les, pour  voir  s'il  ne  s'y  glisse  puint  du  modernisme,  et  si 
tout  y  répond  bien  aux  vues  des  Souverains  Pontifes. 

VII 

l'^t  de  peur  que  ces  prescriptions  ne  viennent  à  v-nber 
<'ans  l'oubli.  Nous  voulons  et  ordonnons  que  tous  les  Ordi- 
naires des  diocèses,  un  an  après  la  publication  des  présen- 
'cs.  et  ensuite  tous  les  trois  dns.  envoient  au  Saint-Siè^^e 
""c  relation  fidèle  et  corroborée  par  le  serment  sur  l'exécu- 
•'  Il  de  toutes  les  ordonnances  contenues  dans  les  présentes 
lettres,  de  même  (jue  sur  les  doctrines  cpii  ont  cours  dans  le 
«  lerjîé,  et  surtout  dans  les  Séminaires  et  autres  institutions 

i!    iVriet  i!  Mail  1877. 


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—  176 


cath(ili(Hies,  sans  en  excepter  ceux  qui  sout  exempts  de 
la  jiiridirtion  de  l'Ordinaire.  Nous  faisons  la  même  in- 
jonction aux  Supérieurs  tît'm'raiix  des  Ordres  religieux  en 
ce  ()ui  regarde  leurs  sujets. 

V'oil:\.  Vént'rables  Frères,  ce  ciue  Nous  avons  cru  devoir 
vous  dire  pour  le  salut  de  tout  croyant.  Les  adversaires  de 
l'li},flise  en  abusf.-ront  sans  doute  pour  reprendre  la  vieille 
caUrmnie  (|ui  hi  représente  connue  l'ennemie  de  la  science 
et  du  proférés  de  l'humanitc.  Afin  d'o|)poser  une  réponse 
encore  inédite  A  cette  accusation  —  que  d'ailleurs  l'histoire 
de  la  relijiion  chrétienne  avec  ses  éternels  témoignages  ré- 
duit à  néant,  —  Nous  avonà  conçu  le  dessein  de  seconder  de 
tout  Notre  pouvoir  la  fondation  d'une  Institution  particu- 
lière qui  {groupera  les  plus  illustres  représentants  delà  scien- 
ce parmi  les  catholicpieset  (|ui  aura  pour  but  de  favoriser, 
avec  la  vérité  catholique  pour  lumière  et  pour  {înide,  le  pro- 
trrès  de  tout  ce  ciue  l'on  peut  désifjner  sous  le  nom  de  scien- 
ce et  d'érudition.  Plaise  à  Dieu  que  Nous  puissions  réaliser 
ce  dessein  avec  le  concours  de  tous  ceux  cpii  ont  l'amour 
sincère  de  l'Eglise  de  Jésus-Ghrist. 

En  attendant.  Vénéra.bles  Frères,  plein  de  confiance  en 
votre  zèle  et  en  votre  dévouement.  Nous  appelons  de  tout 
cctur  sur  vous  l'abondance  des  lumières  célestes,  afin  que, 
en  face  du  danger  qui  menace  les  âmes,  au  milieu  de' cet 
universel  débordement  d'erfeurs,  vous  voyiez  où  est  le  devoir 
et  l'accomplissiez  avec  toute  force  et  tout  courage.  Que  la 
vertu  de  Jésus-Chi-ist,  auteur  et  consommateur  de  notre  foi 
soit  avec  vous.  Que  la  Vierge  Immaculée,  destructrice  de 
toutes  les  hérésies,  vous  secoure  de  ra  prière.  Nous,  comme 
gage  de  Notre  affection,  comme  arrhes  de  consolation  divi- 
ne parmi  vos  adversités,  Nous  vous  accordons  de  tout  cœur 
ainsi  qu'à  votre  clergé  et  à.  votre  peuple,  la  bénédiction 
apostolique. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  le  8  septembre  1907 

la  ;'■  année  de  Notre  Pontificat. 

PIE  X,  PAPE. 

[Traduction  otliinelle. 


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—  179  — 


(No  49) 


CIUC.'ULAlltE  AU    CLERGÉ 


I    Archevêché  de  Québec 
l  i"  mai  1908. 

I.  PromulKation  de  k  Lettre  Pontificale  Immortaliapromtrita,  relative  aux 
fêtes  des  centenaire»  (le  Qnëbec.  ni-uro  «ux 

II.  Indulgence  accordée  à  cette  occasion. 


Bien  Chers  Collaborateurs, 


Sa  Sainteté  Pie  X  a  bien  voulu  nous  adresser  à  Nous  et  à 
Nos  Seigneurs  les  Archevêques  et  les  Evêques  du  Canada, 
une  Lettre  où  il  exprime  tous  les  sentiments  de  joie  et  de 
paternelle  bienveillance  qu'il  éprouve  à  l'occasion  des  fêtes 
du  centenaire  de  Québec  et  de  Monseigneur  de  Laval. 

Notre  Saint-Père  le  Pape  sait  comn     nous  sommes  heu- 
reux d'unir  cette  année  dans  une  longue  série  de  solennelles 
démonstrations  les  noms  pour  nous  impérissables  du  fon- 
dateur de  Québec  et  du  fondateur  de  l'Eglise  canadienne; 
d  sait  aussi  l'attachement  inviolable  que  noug  avons  con- 
strvé,    depuis  les  premiers  jours   de    notre  vie  historique. 
l'oiir  la  personne  auguste   du    successeur   de    Pierre,  et  il 
■"^  peut  s'empêcher   de    faire  sienne  notre  commune  allé- 
Wîsse,  et   de   nous  signaler  avec    toute  la  confiance  d'un 
'  "e  qui  parle  à  des  fils  respectueux  et  dévoués,  les  leçons 
M'ie  nous  apportent  nos  mémorables  anniversaires. 
<-ette  attention  si  touchante  du  Souverain  Pontite  pour  la 
noble  nation  canadienne  "  ne  peut  manquer  d'aller  droit 
a  nos  ca-urs  catholiques.  La  voix  de  Pie  X  se  sera  fait  enten- 


180 


dre  l'une  des  premières  dans  ce  concert  de  louanges  offi- 
cielles qui  se  prépare  à  l'adresse  de  Samuel  de  Champlain 
et  du  Vénérable  François  de  Laval  :  nons  en  {garderons  fidèle 
ment  l'écho  dans  nos  consciences  dociles,  et  nous  l'accueil- 
lerons comme  un  nouveau  témoignage  certain  de  cette 
sollicitude  avec  laquelle  l'Eglise  s'intéresse  à  tous  les  mou- 
vements et  à  tous  les  progrès  de  notre  vie  nationale. 

Pour  que  les  fêtes  des  centenaires,  qui  seront  célébrés 
à  Québec  dans  le  cours  de  l'été,  soient  non  seulement  une 
manifestation  de  notre  foi  patriotique,  mais  aussi  une  occa- 
sion pour  nos  âmes  de  s'e  'chir  de  trésors  spirituels,  le  Sou- 
verain Pontife  a  daigné  a  >/rder  une  indulgence  plénière  à 
tous  les  fidèles  de  ce  diocèse  qui  pendant  l'un  des  trois  jours 
■du  mois  de  juin  qui  seront  désignés  par  l'Archevêque,  s'étant 
confessés  et  ayant  communié,  prieront  dans  notre  église 
métropolitaine  de  Québec,  aux  intentions  du  Pape  et  pour 
la  conservation  de  la  foi  dans  la  Puissance  du  Canada.  Nous 
profiterons  de  ce  triduum  religieux  et  historique  pour  faire 
l'examen  de  conscience  des  vertus  et  des  défauts  de  notre 
vie  personnelle  et  de  notre,  vie  nationale;  .Inous  aurons  à 
cœur  de  multiplier  les  unes  et  de  corriger  "et  supprimer 
les  autres  pour  que  le  peuple  canadien  s'avance  plus 
sûrement    encore  dans  la  voie  de  toutes  les  prospérités. 

Un  triduum  d'action  de  grâces  sera  donc  célébré  dans 
toutes  !;s  églises  paroissiales  et  dans  toutes  les  communau- 
tés religieuses  de  ce  diocèse  pendant  le  mois  de  juin  pro- 
chain, aux  jours  fixés  par  Messieurs  les  Curés  et  par  Mes- 
sieurs les  Aumôniers  ;  l'on  y  invitera  les  fidèles  à  gagner 
l'indulgence  plénière  accordée    par    le  Souverain   Pontife. 

Vous  voudrez  bien  lire  à  vos  fidèles,  le  premier  diman- 
che après  leur  réception  la  présente  circulaire  et  la  Let- 
tre pontificale  qui  l'accompagne. 

Agréez,  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon  entier 
dévouement  en  Notre  Seigneur. 

t   L.-N.    BÉGIN 

Archevêque  de  Québec. 


—  181  — 


on  entier 


Sc.<rreteria  di  Stato 
di  Sua  Santita. 

Xo.  29439. 


Dal  Vaticano,  11  Avril  1908. 


Monsei^rneur, 

Ci-joint  je  transmets  à  Votre  Grandeur  la  lettre  que  le 
Saint  Père  a  daijiné  adresser  aux  Evêques  du  Canada  en 
l'occasion  si  mémorable  du  3me  centenaire  de  la  fondation 
de  la  ville  de  Québec.  Cette  lettre  causera,  j'en  suis  con- 
vaincu, une  grande  joie  aux  Evêques  Canadiens  et  aux 
fidùles,  et  Votre  Grandeur  sait  trop  bien  la  part  que  je 
prends  à  tout  ce  qui  se  ra-.porte  à  l'Eglise  du  Canada  pour 
douter  du  plaisir  que  j'ai  -       >us  la  faire  parvenir. 

Je  prie  Votre  Grandeur  d'agréer  toutes  mes  félicitations, 
et  je  profite  volontiers  de  cette  occasion  pour  lui  renouveler 
l'assurance  de  mes  sentiments  dévoués  en  N.  S. 

R.  Card.  Merrv  del  Val. 
A  sa  Grandeur 
Mgr  Louis  Bégin 

Archevêque  de  Québec. 


1* 

1'* 


i 

t  i 


—  182  — 

Venerabilibus  Fkatribus 

LuDOVico  Nazario  Archiepiscopo  Quebecensi  ceterisque 
Archiepiscopis  et  Episcopis  Fœderatarum 

CiVITATUM    CANADENSIUM. 

Plus  pp.  X 


Venerabiles  Fratres, 

Salutem  et  Apostolicam  benedictionem. 

Immortalia  promerita  aut  prasclare  facta  maiorum  certis 
destinatisque  intervallis  celebrari  publiée,  aequum  est  valde 
atque  opportunum  :  suadet  id  enim  pietas  quaedam  et  offi- 
cium  grati  memorisque  animi  ;  et  praeterea  magnarum 
recordatio  virtutum  non  parum  habet  admonitionis  et  hor- 
tamenti  ad  communem  salutem.  Id  ipsum  apud  vos  factum 
iri  intelligimus  in  proximum  mensem  Jur;ium,  exeunte  sse- 
culo  simul  tertio  post  urbem  Quebecum  conditam,  et  altero 
post  quam  Franciscus  de  Montmorency  Laval  excessit  e  vi- 
vis.  Profecto  si  magnitudo  virispectetur,  si  urbis  auctoritas, 
apparet  satis  esse  causse,  cur  nobilis  Canadensium  natio 
duplicis  rei  memoriam  singularibus  solemnibus  honestare 
velit  :  quin  immo  non  est  mirum,  etiam  ultra  vestros  fines 
tantam  commotam  esse  conspirationem  animorum  ad  haec 
apparenda  solemnia,  ut  iam  nunc  liceatprospicere,  celeber- 
rima   ea   fore   ac   splendidissima. 

Jamvero  in  isto  quasi  concentu  gratulantiura  filiorum, 
vocem  desiderari  Nostram  non  patitur  peculiaris  illa  cari- 
tas  et  necessitudo,  qua  vobiscum  coniuncti  sumus.  Is  enim 
rerum  vestrarum  est  cursus  ut,  quum  in  omni  génère  civilis 
cultus  cum  politissima  quaque  gente  contenditis,  tum,  quod 
ad  custodiam  avitas  religionis  attinet,  nulli  concedere  vi- 
deamini.  Nempe  florere  istic  ac  vigerescimus  divino  munere 


—  183  — 

christiana  ..tituta;  neque  solum  in  moribus  privatorum 
sp.rareprotess.onem  catholici  nominis,  sed  etiam  in  action^ 
commun,  v.te    uti   par  est.  atque  in  ipsa   disciplina   ac 

fru,  libertatis  copia  cern.mus.  quanta  fortasse  nusquam  alibi  • 
.n  que  pra^ter  virtutemet  constantiamcatholicorum  civiûm 
lwouZ'''T  '■^^■-■";,^  Kritannici  libenter  agnoscimus 
1  r^c  puum    au  em  quemdam   gaudii   fructum  capimus    ex 

h^L  R  "'^^-  p°'  ^f  *'"•  ^""^  ^'  exploratissimam  vos  ha- 
bet.s  Roman.  Pontifies  in  vos  benevolentiam,  non  minus 
compertum  Nobis  est  plénum  amoris  et  obsequii  studium 
quo  Vicarmm  Jesu  Christi  vos  colitis  .•  quod  quidem  W 
lenter  apparu.t  recenti  memoria.  quum,  tentato  perduellium 
armis  prmcpatu  cvili,  frequens  ante  alios  Pontifici  Can^- 
densis  pubcs  adfuit.  parata  certaque  pro  iuribus  Apostol.cL 
ium   ita  rr"r-  ^*^"''"'  ^--Canadensempopol 

ad  vos    Venerabiles  Fratres.  Clerumque  vestrum  pertinet 
atque  etiam  ad  eos  omnes  de  numéro  laicorum,  qui  vobi 

n    rehg,osa   tuenda  promovendaque   re   operam    navant 
vestraquippe  Potissimum  vigilantia  et  cura,  horum  autem 
seduhta  e.ndustnaque  fit,  ut  ista  Ecclesia  et  parta  retinea" 
décora  et  m  meliora  nitatur. 
Quare   intelligitis,    quam   Hbenti  Nos    animo   in  partem 

en.amus  communis  la^titi^  vestr*  :  quod  pr^terea  multo 
1  bentms  facmus  ob  eam  causam.  quia  ex  occasione  horum 
.olemnmm  prochve  erit  recordari,  quantum  gens  Cana- 
Ç  ensis  a  sms  pnmordiis  ad  hodiernum  diem  catholica.  reli- 
.oniEcclesieequedebeat.  Jam  in  ultima  originum  vestra-    ' 

nat.one   Gallus.   vir  ingemo  generosaque  virtute  egregius 

naxmie   autem   studio   christiana.  sapientia.  :  qui   a  Relè 

^'aiharum  .stuc  deducenda.  colonia.  causa  missus,  nihil  anfi- 

'l.'-us  habu.t.  quam  ut  catholicum  nomen  per  ist;s  regiones 

:ropagaret  ;  recte  enim  censuit  non  se  suo  régi  servire  me! 

"us  posse.    quam   si   Jesu   Christi    gloria,^  serviret.  Itaque 

Pnmum  omnium,  fundato  dedicatoque  templo.  initia  conse' 

^je^ecen...  lUu:^,   qLic-  ccnrrum  quoddam  futura  esset 


184 


unde  in  immensas  septentrionalis  Americse  plaças  bénéficia 
christianai  humanitatis  influèrent.  Mox,  uberrimfe  spe  sege- 
tis  proposita,  suffragante  niniirum  Apostolica  sede,  alias  ex 
aliis  elicit  ex  (iallia  virorum  apostolicorum  manus  :  qua- 
nimium  quantum  elaborarunt,  ut  multitudinem  indifïenam 
ex  agresti  immaniquc  vita  erudirent  ad  Evangelium  et  miti- 
îiarent.  Cofinitum,  ex  eo  numéro  Sodales  e  Societate  Jesu 
pra;cipue  nobilitatos  esse,  quorum  comi)lures  acerbissimam 
in  sancto  fungendo  munere  mortem  obierunt.  Ille  autem, 
quum  ita  incolarum  saluti  consulit,  tum  prudentissime 
curât,  ne  quid  succrescentibus  bene  rébus  Hcentia  noceat 
advenarum.  Er^io  non  omnibus  promiscue  permissum  trans- 
mii,'rare  in  Americam,  sed  iis  tantum,  quos  constiterit  con- 
sruenter  christiano  nomini  vivere  ;  si  qui  maie  morati  in 
coloniam  irrepserint,  cautum  ut  deprehensi,  sine  cuncta- 
tione  dcmum  remittantur.  Optimum  sane  institutum  ;  quod 
quum  etiam  qui  enmconsequuti  sunt  Gallici  administratores 
colonise,  tenuerint,  multum  valuisse  arbitramur  ad  hanc 
conservandam  in  Canadensibus  christianie  et  professionis 
et  vitte  integritatem. 

Cœptis  tam  felicibus  mirifice  perficiendis  amplificandis 
ille  divinitus  datus  est  primus  Quebecensium  Episcopus  : 
qui  diuturnum  pontificatus  sui  spatium  tôt  tantisquebene- 
factis  illustravit,  ut  quibus  laudibus  Canadensis  vel  Ecclesia 
vel  civitas  hodieque  ornatur,  earum  fere  omnium  procrea- 
tor  et  quasi  parens  ipse  exstiterit.  Is  igitur  mandatam  sibi 
a  Romano  Pontifice  provinciam  magno  animo  aggressus, 
qufecumque  in  commune  bonum  féliciter  instituta  reperit, 
provehere  in  maius  ;  quicquid  autem  novi  opportunum  fore 
videt,  studiosissime  effectum  dare.  Ita  sacris  expeditioni- 
bus  multo  auctis,  per  omnem  superiorem  Americam  usque 
ad  Mexicanum  sinum,  quantum  scilicet  patebat  NOVA 
GALLIA,  pnecones  Evangelii  dimittit  ;  bis,  adiutrices 
optimas  ad  omne  officium  munusque  christianye  caritatis, 
addit  sanctimoniales  feminas  ;  prohibet  diligenter  a  colo- 
niscorruptelarum  illecebras,  diligentius  etiam  pericula  fidei  ; 
et,  quo  tempore  nimis  multi  Gallicanis  erroribus  capti  ab 
obsequio  Sedis  Apostolicae  deficiebant,    ipse  ad  Romanes 


—  185  — 

ritus  perfunctionem  sacrorum  exi^it.  Clerum  maxime  suo  Ro- 
mani 1  ontificatus  amore  observantiaque  imbuit,  omnideni- 
«liiesolertia  fovet  et  in  perpetuum  firmat  eam  Canadensium 
mtnnam  cum  Romano  Pontifice  coniunctionem,   qua  Nos 
tantopere  delectari  diximus.  Ma^na  sunt  h*c  in  rem  vestram 
communem  mérita  :  illud  arbitramur  esse  maximum  quod  ipse 
hemmanum  Quebecense  condidit  sapientissime  constituit 
Cœpit  enim  mde  Canadensis  Ecclesia  sacerdotibus  affluera 
qui  virtute  doctrinaque  probe  instructi,  deditissimi  Romanô 
ont.fici  et  suo  quisque  Antistiti,  colli-ati  inter  se  caritate 
traterna.    divmum   munus  sanctissime  administrarent.  Ex 
eadem  disciplma  nullo  non  tempore  exstitere  optimi  et  civi- 
Mum   rerum   peritissimi   viri  ;  quorum   opéra,    adnitentibus 
h-piscopis,  ea  est  Canadensi   nationi  iurium  et  libertatum 
<iu.esita  possessio.  quam  hodie  obtinet.   Manet  autem  nobile 
Illud    pastorahs    providenti*    monumentum,    intesramque 
conservât   impressam  ab  auctore   suo   formam  nativosque 
spintus  :  caput  idem  et  exemplar  omnium  fore,    qua^  istic 
sunt  Instituta  sacrée   pra^sertim  excolendœ  iuventuti.   Nec 
vero  débet  hoc  prœtermitti,  quod  imo  est  in  prtecipua  coin- 
mendatione   ponendum   Seminarii    Quebecensis,     ex    ipso 
magnum  Lyceum  Lavallianum,  domicilium  doctrinarum  et 
propugnaculum  catholica-  veritatis  insigne,  auspice  Aoosto- 
ica  Sede  et  Episcoporum  Canadensium  ordine,  effloruisse 
1  ostremo  ad  istam  conciliandam  concordiam,  qua;potestati 
ecclesiast.ca.  cum  politica  auspicato  intercedit.  Franciscum 
(le  Laval  exstitisse  principem,  nullus  ignorât  :  quod  quidem 
etiam  causa;  est.  cur  in  habendis  eidem  honoribus  mirifice 
Mui   prœsunt   civitati   vobiscum   consentiant. 

Tantarum  commemoratione  rerum,  quam  proximarum 
enarum  celebritas  afferet.  sane  quotquot  istic  sunt  Christi- 
iideles,  omnes  excitari  decet  ad  agendas  primum  Deo  publi- 
ée gratias,  cuius  beneficio  res  est  Canadensis  in  hanc 
•implitudmem  provecta,  tum  ad  colendam  maiori  pietatis 
atlectu  Ecclesiam,  quœ  per  filios  clarissimos  divins  eis 
-enignitatis  se  ministram  praebuit.  Communibus  hisce  stu- 
'liis  vestra  prœibit  auctoritas,  Venerabiles  Fratres  •  quos 
Muidem,   consentaneum  est,  quum  dignitatis  et  gloris  hère- 


—  186  — 

ditaiem  ceperitis  a  sanctissimo  Episcopo,  velle  acrius  quo- 
tidie  "n  exempla  eius  intueri.  Nos,  ut  sœcularia  solemnia 
univer.*  nationi  vestrae  perquam  salutaria  eveniant,  iam 
nunc  cœlestium  munerum  vobis  ubertatem  precamur  :  quo- 
rum pignus,  itemque  testimonium  paterna;  benevolentiae 
Nostrae,  Apostolica  sit  benedictio,  quam  vobis,  Venerabiles 
Fratres,  et  Clero  populoque  vestro  peramanter  impertimus. 

Datum  Romœ  apudS.  Pet'rum  die  XXXI  Martii  MCMVIII 
Pontificatus  Nostri  anno  quinto. 


(LtS) 


Plus  pp.  X 


— 187  — 

A   NOS   VÉNÉRABLES   FRÈRES 

Louis-Nazaire.  Archevêque  de  Québec. 
ET  AUX  Archevêques  et  Evêques 
DE  LA  Puissance  du  Canada 

PIE  X,  PAPE 


il' 


Vénérables  Frères.  Salut  et  Bénédiction  apostolique. 

JL'tlT.r'"  '*  ^l?  "PP^""*""  ^'  ^é^'^b'--  à  des  épo- 
ques fixes  et  convenables  les  immortels  bienfaits  ou  les 
grandes  actions  des  ancêtres  :  la  piété  elle-mTrne  et  Z    e 
connaissance  nous  y  invitent    et  ce  r^n,..'  au     ! 
tuq  nniiQ  o„-..*v  /'^'lent,   et  ce  rappei  des  hautes  ver- 

us  nous  avertit  aussi  et  nous  persuade  de  travailler  tous  à 
I  œuvre  commune  de  la  prospérité  publique. 

noustm'ble  Hl  "a,f  '''''T'^.^^^  —  ^lle^  accomplir, 
ous  semble-t-il.  au  mois  de  juin  prochain,  à  l'occasion  dû 
ro.SK  me    centenaire    de   la  fondation   de   Québec    et   1 

"a^aTtertr  'p  '^  '"^^^  ''  F-nJs  de^^^tU- 

et  àT-im/ortant"    •  ^    ^^  Inie'dt' Q^b"'^  ^T  '"  '^^°^' 
dent  on,,  la  „„ki         .  Québec,  il  devient  évi- 

n-r  par  del  î  "T"  ""^*«™^  a  bien  raison  dhono- 
STvétr„t'  Et  ,  "''"'""^  '^  mén,oire  de  ee  dou- 
lenors  de  votre  pays,  ,1  y  ait  un  si  grand  concours  des  volon- 

ne^tuloL'?"""»'  '™  ""  "'^  rec'onnaissants  nous 

toute  pt^cr/reri         ?   ™"  =°"  "''^^■"'  ^    '•^'««'-n 
«e  part  culière  et  les  relations  étroites  qui  nous  unissent 

i   h  sToriote"'"""'  "ir""-    ^"''  -'•  -  elrvo  re 
historique  que,  capables  de  rivaliser  dans  les  choses  de 


— 18«  — 

l'activité  civile  avec  les  nations  les  plus  avancées,  vous  ne 
le  cédez,  à  aucune  quand  il  s'atjit  de  sauvegarder  la  reli};ion 
des  aïeux.  Nous  savons  que  dans  votre  pays,  },'râce  ;\ 
Dieu,  fleurissent  et  prospèrent  les  institutions  chrétiennes, 
et  que  ce  n'est  pas  seulement  la  vie  privée  qui  y  est  péné- 
trée de  l'esprit  catholique,  mais  encore,  comme  il  convient, 
la  vie  publique,  et  même  l'orf^anisation  et  le  tïouvernement 
del'Etat.  Au  surplus,  l'Eglise  chez  vous  jouit  d'une  liberté 
plus  grande  peut-être  que  partout  ailleurs  ;  et  nous  nous 
plaisons  à  reconnaître  \à,  en  môme  temps  que  le  courage  et 
la  persévérance  des  citoyens  catholiciues,  la  juste  infliience 
du  régime  britanniciue. 

Mais  ce  qui  nous  est  le  plus  particulièrement  agréable, 
c'est  votre  piété  pour  Notre  personne.  Si,  en  effet,  vous 
avez  des  preuves  manifestes  de  la  bienveillance  du  Pontife 
Romain  pour  vous,  Nous  ne  pouvons  douter,  Nous  aussi,  de 
l'affection  et  de  l'obéissance  dont  vous  honorez  le  Vicaire 
de  Jésus-Christ.  Nous  en  avions  un  témoigage  bien  éloquent 
il  y  a  quelques  années,  quand  fut  attaqué  par  des  armées 
ennemies  notre  domaine  temporel,  alors  que  la  jeunesse  ca- 
nadienne accourut  nombreuse  et  la  première  auprès  du 
Pontife,  prête  à  donner  sa  vie  pour  défendre  les  droits  du 
Siège  Apostolique. 

Mais  quand  nous  louons  ainsi  les  vertus  du  peuple  cana- 
dien, une  large  part  de  ces  éloges  doit  aller  à  vous.  Vénéra- 
bles Frères,  et  à  votre  clergé,  et  à  tous  ceux-là  parmi  les 
laïques  qui  travaillent  avec  vous  à  défendre  et  à  faire  pros- 
pérer les  intérêts  de  la  religion.  C'est  en  effet,  d'une  part, 
votre  vigilance  et  votre  sollicitude,  et  d'autre  part  l'activité 
très  sage  de  ces  fidèles  qui  font  que  l'Eglise  du  Canada  con- 
serve, toutes  belles,  les  œuvres  du  passé,  et  s'efforce  de 
marcher  vers  un  avenir  toujours  meilleur. 

Au.ssi,  vous  comprenez  avec  quel  empressement  Nous  pre- 
nons part  à  votre  joie  commune.  Et  Nous  le  faisons  d'autant 
plus  volontiers  qu'à  l'occasion  de  ces  fêtes  on  se  souviendra 
inévitablement  de  tout  ce  que  la  nation  canadienne,  depuis 
ses  origines  jusqu'aujourd'hui,  doit  à  la  religion  ca,tholique 
et  à  l'Eglise. 


— 18<) 


Dans  les  plus  lointains  souvenirs  de  votre  histoire  apparaît 
et  se  dresse  la  figure  de  Samuel  de  Chainplain.  Français  de 
naissance,  remarquable  par  son  fïénie  comme  par  son  cou- 
rage, mais  plus  encore  par  sa  sagesse  chrétienne.   CharKÙ 
l.ar  le  roi  de  France  de  fonder  sur  votre  continent  une  colo- 
me  nouvelle,  il  n'eut  rien  de  plus  à  cœur  que  de  propager 
<lans  ces  régions  le  nom  du  catholicisme  ;  il  estimait  avec 
raison  qu'il  ne  pouvait  mieux  servir  son  roi  qu'en  procurant 
la  jroire  de  Jésus-Christ.  Aussi  consacrait-il  tout  d'abord 
parla  fondation  et  la  dédicace  d'un  temple,  le  berceau  de 
cette  ville  de  (Juébec  qui  devait  être  comme  le  foyer  d'où 
se  répandrait  par  toutes  les  plaf,'es  de  l'Amérique  septen- 
trionale, l'influence  de  la  civilisation  chrétienne.  Bientôt 
anime  parl'espoir  d'unetrès  abondante  moisson  et  approuvé' 
certes,    par  ce  Sièfre    Apostolique,  il    fit  venir  de  France' 
successivement  appelés  les  uns  par  les  autres,  des  mission- 
naires qui  travaillèrent,  nous  savons  avec  quelle  ardeur   à 
tirer  de  la  barbarie  des  multitudes  d'indigènes,  et  s'employè- 
rent à  les  adoucir  et  à  les  évang^eliser.   Personne  n'ignore 
que  parmi  tous  ces  apôtres,  les  membres  de  la  CompagLie 
fie  Jésus,  se  sont  particulièrement  illustrés  ;  plusieurs  d'en- 
tre eux  ont  trouvé,  dans  l'exercice  du  saint  ministère,  la 
mort  cruelle  du  martyr. 

Mais  Champlain,  qui  avait  si  bien  pourvu  à  la  conversion 
des  habitants  du  pays,  voulut,  par  une  rare  prudence,   em- 
pêcher que  la  licence  des  nouveaux  venus  ne  pût  compromet- 
tre le  succès  des  œuvres  de  la  colonie.  On  ne  permit  donc  pas 
a  tous  indistinctement  de  passer  en  Amérique  ;  ceux-là  seule- 
ment le  pouvaient  faire  qui  avaient  donné  des  preuves  suffi- 
santes de  la  pratique  des  vertus  chrétiennes.  Que  si     par 
lasard,  des  hommes  perdus  de  mœurs  s'étaient  introduits 
«ans  la  Nouvelle- France,  on  prenait  soin  de  les  arrêter    et 
<le   les   renvoyer  dans  leur  pays.  Admirable  politique  '  et 
c  est  parce  que  les  gouverneurs  français  qui  ont  succédé  à 
^  hamplain  l'ont  maintenue  et  pratiquée,  qu'elle  a  si  large- 
nient  contribué.   Nous  en  sommes  convaincu,  à  conserver 

l^armi  les  Canadiens  l'intégrité  de  la  foi  et  de  la  vie   chié- 

iienne. 


J  • 


190 


De  si  heureux  commencements  ont  été  merveilleusement 
continués  et  apr.andis  par  celui  que  la  Providence  choisit 
pour  être  le  premier  évêque  de  Québec.  Celui-ci  illustra  par 
tant  et  de  si  prands  bienfaits  son  lon^  pontificat  qu'il  fut 
en  quelque  sorte  le  créateur  et  l'ouvrier  de  presque  toute 
cette  tîloire  dont  brillent  encore  aujourd'hui  l'Église  et  la 
patrie  canadienne.  Arrivé,  avec  tout  son  ^rand  courage, 
dans  le  diocèse  que  lui  confiait  le  Pontife  Romain,  il  s'appli- 
qua h  développer  les  œuvres  qu'il  y  trouva  heureusement 
établies  pour  le  bien  public,  et  il  travailla  avec  la  plus 
grande  diligence  à  organiser  toutes  celles  qu'il  crut  oppor- 
tun d'y  fonder.  C'est  ainsi  qu'élargissant  beaucoup  le 
champ  des  missions  religieuses,  il  envoya  par  toute  l'Amé- 
rique du  Nord,  jusqu'au  golfe  du  Mexique,  aussi  loin  que 
s'étendait  la  Nouvelle-France,  des  hérauts  de  l'évangile. 
Aux  missionnaires  il  adjoignit  des  religieuses  qui  leur  furent 
des  auxiliaires  précieux  pour  toutes  les  œuvres  et  tous  les 
devoirs  de  la  charité  chrétienne.  Soucieux  de  préserver  les 
colons  de  la  corruption  des  mœurs,  il  prit  encore  un  plus 
grand  soin  d'écarter  de  leur  foi  tout  danger.  Et  à  une  épo- 
que où  un  très  grand  nombre  d'esprits,  imbus  de  gallicanisme 
manquaient  de  déférence  pour  le  Siège  Apostolique,  François 
de  Laval  exigea  que  dans  son  diocèse  la  liturgie  fut  bien 
conforme  aux  rites  romains,  et  surtout  il  inspira  à  son  clergé 
l'affection,  le  culte  qu'il  professait  lui-môme  pour  le  Souve- 
rain Pontife;  enfin,  grâce  à  sa  parfaite  sages.se,  il  resserra 
et  il  affermit  pour  toujours  cette  union  étroite  des  Canadiens 
avec  le  Pontife  Romain  :  ce  qui,  nous  l'avons  dit,  fait  toute 
notre  joie. 

Ce  sont  là,  certes,  pour  votre  pays  de  grands  bienfaits  : 
mais  nous  estimons  que  le  plus  considérable  de  tous,  c'est 
ce  Séminaire  de  Québec  que  François  de  Laval  a  fondé  et 
très  sagement  organisé.  Grâce  à  cette  institution,  l'Eglise 
canadienne  a  commencé  à  se  pourvoir  de  prêtres  nom- 
breux qui,  formés  à.  la  vertu  et  à  la  science,  très  dévoués 
au  Souverain  Pontife  et  à  leurs  évêques,  unis  entre  eux 
par  une  charité  toute  fraternelle,  ont  rempli  avec  une 
grande  piété  les  devoirs  de  leur  ministère.    De  cette  même 


—  191  — 

maison  3ont  sortis  en  tous  temps  des  citoyens  excellents  et 
rès  mstru.ts  des  choses  de  la  vie  civile.  C'est  par  Paction 
<le  ces  citoyens,  secondés  par  les  évêques,  que  la  nation 
canadienne  a  conquis  les  droits  et  les  libertés  qu'elle  pos- 
sède maintenant.  * 

Il  est  encore  debout  ce  Séminaire,  monument  très  noble 
cie  sollicitude  pastorale,  et  i^arde  intact  le  caractère  que 
Im  a  imprime,  l'esprit  que  lui  a  légué  son  fondateur.  Cette 
institution  est  comme  la  mère  et  le  modèle  de  presque  tou^ 

T-  dn'".  T)  "^""  '""'•  ^°"*  spécialement  consacrées 
A  1  éducation  de  la  jeunesse  ecclésiastique.  Mais  il  faut  sur- 

ont  rappeler  -  puisque  c'est  là  le  plus  beau 'titre  de  gloire 
du  Semmaire  de  Québec  -que  de  ce  Séminaire  est  née  sous 

VU^!^^  ^'T  ^P°^*°^'^"^  ^t  ^-  J'^-^P-copat  canadien. 
I  Université  Laval,  sanctuaire  insigne  de  la  science  et  forte 
resse  de  la  vérité  catholique. 

Enfin  François  de  Laval,  nul  ne  l'ignore,  a  le  premier 
travadlé  à  établir  cette  concorde  qui  fort  heureusemen 
existe  chez  vous  entre  le  pouvoir  ecclésiastique  et  le  pou- 
voir  politique  :  et  c'est  ce  qui  explique  pourquoi,  à  l'oc 
casion  des  honneurs  qu'on  va  lui  rendre,  les  chefs  de 
i  Ktat  s  unissent  à  vous  dans  un  commun  et  unanime  senti- 

I-e  souvenir  de  toutes  ces  grandes  choses  que  rappellera 
a  ..lenn.té  de  vos  fêtes  prochaines,  doit  engager  telmiZ 
e  votre  contrée,  tous  tant  qu'ils  sont,  à  rendre  des  actions 
l^'^^races  publiques  au  Dieu  dont  la  secourable  Providence  a 
H,t  s,  prospère  le  pays  canadien  ;  ce  sbuvenir  doit  aussi  les 
V,  er  à  aimer  d'une  piété  plus  affectueuse  l'Eglise  qui  par 
-s  hls  les  plus  Illustres  s'est  constituée  pour  eux  la  dispen- 
satrice des  libéralités  divines.  "'^pen 
\-otre  autorité.  Vénérables  Frères,  assurera  l'accomplisse- 
>'H.nt  de  tous  ces  communs   devoirs.  Vous   avez   recueilli 
n.mme   un   héritage   sacré,    la  dignité  et  la  gloire  du  très 
M.nteveque,   vous  voudrez  aussi,  comme  il  convient    fixer 
"us  les  jours  vos  regards   attentifs  sur  les  exemples  qu'il 
\"us  a  laissés.  ^ 

'Juant  à  Nous,  pour  que  vos  fêtes  sécul.iires  soient  des 


—  Iî)2 


solennités  utiles  î\   toute  votre  nation,  Nous  implorons  en 
votre  faveur  l' abondance  des  dons  célestes, 

Comme  na^e  de  res  dons,  et  aussi  comnie  témoitjnaKe  de 
Notre  paternelle  bienveillance,  recevez  la  bénédiction 
Apnstolitf'ie  que  Nous  accordons  très  affectueusement  -k 
vous,  V'ép.    -xbles  l'rères,  :\  votre  clergé  et  ;\  votre  peuple. 

Donné    ;\    Kome,   prés   de  Saint-Pierre,  le  31""  jour    de 
mars  iyo8,  de  Notre  Pontificat  l'an  cinciuiéme. 


PII-:  X,   PAPE. 


—  193  — 


I 


Plus  PI'.  \ 

IINIVEKSIS  IJJRISTII.IDKLIIHJS  pra^sentes  Littera. 
.  spectuns  salutcMn  et  Apostolicam  Henedict.>nem.   Ketullt 
ad  ncs  0..el,e<:ens.s  Archi.  pisropus  proximo    Uuuo  nJsl, 
et.o   exeunte   sa^culo.    ex   cp.o   prunum   urbs   Canadens^ 
'  ">n,s  pnnccps  fundata  fuit,  solemnes  rite  esse  il"  a 
•H.K'.osas  suppl.cationes.  seque  admod.un  in  votis  habere 
"t    a.ispicatissima  occasione  rcclestes   lîcclesia-    thes'Ulrn^' 
..uonun  Nobis  Altissinu.s  dispensationem  conun.i        ^  ^ 
l.en,,.ne,d,^rnaremur.     Nos   autem.    c.uibus  nihil    ;„tic,un 

trZ  "'  't''"  rf  '''''■"'  ^Piritualibus  .rutiis  an,    ! 
e  nr.  et  snnul  cv.les  festivitates  reli^io  cohonestet.  votis 

I     irPetH"?P%-'!  '''-'■"'^^-^••^    J^-    'nisen;ordia 
ac  H.  R  Petn  et   Pauli  App.    Kius  auctoritat.   ronfisi    par 
Pra-sentes  concednmis.  „t  omnes  et  sin.ndi  fuMc^     v  utr;K  ue 
s-xu.  qu,  hoc  anno  tribus  Jnnii  niensis  diebus.  ab  Archiepis- 
.:opo  Quebecen.    semel   desi.nandis.   a  primis  vo.perJTd 
.    asum  sohs  d>erum   huioi.    admissorn.n   confes.  one  ri'e 
xp.at,  atcue  An^elorum  Pane  refecti,  vel  in  Métro   olitano 
-.Plo  yuebecensi.   vel  in   proprio  cuiusc.ue  curial.  ^^a 
Unis    Arch,dueces,s    b-mites.    iuxta   mentem    Nostn,  n    pro 
Chr.s  .  fide  .n   Canadensi  ditione  servanda.  dévote     reœs 
'ff-dant.    quo   ex   iis  die   id   a.ant.    Plenariarn    o,       un 
..ccatorurn   suorum   indul^entia.n   et  remissionem.    .  tia 
n.rnaln.s  Pur.atorii  applicabile.n.  consequi  valeant.     -o" 
aris  non  obstant.bus  quibuscumque.    Prasentibus   ,  nice 
"tum  vahtuns   Datum  Rom.e  apud  S.  Petru.n  sub  An       o 
• -atons  d.e  IX  Martn  MCM VIII  Pontificatus  Nostri  a   n. 


L  -I-  S 


R.  Card.  Merry  de!  Val 

a  Secretis  Status. 


■1î 


—  194  — 

PIE  X  PAPE 

A  tous  les  fidèles  qui  les  présentes  verront,  Salut  et 
Bénédiction  Apostolique. 

L'Archevêque  de  Québec  Nous  a  laissé  savoir  que  des 
solennités  religieuses  ont  été  ordonnées  pour  le  mois  de  juin 
prochain,  pour  célébrer  le  troisième  centenaire  de  la  fonda- 
tion de  la  première  ville  canadienne.  Il  Nous  a  également 
manifesté  son  ardent  désir  que,  en  cette  occasion  favorable, 
Nous  daignions  ouvrir  les  trésors  célestes  de  l'Eglise,  dont 
le  Très-Haut  Nous  a  confié  la  garde  et  la  distribution.  Or, 
comme  Nous  n'avons  rien  de  plus  à  cœur  que  d'accroître 
par  des  grâces  spirituelles  la  piété  des  fidèles  et  de  voir  la 
religion  honorer  les  fêtes  civiles.  Nous  accédons  volontiers 
à  ces  pieux  désirs  et,  plein  de  confiance  en  la  miséricorde 
du  Dieu  Tout-Puissant  et  en  l'autorité  des  saints  Apôtres 
Pierre  et  Paul,  Nous  accordons,  par  les  présentes,  une 
Indulgence  plénière,  applicable  aux  âmes  du  Purgatoire,  à 
tous  et  à  chacun  des  fid^èles  de  l'un  et  de  l'autre  sexe,  qui, 
cette  année,  ^  en  l'un  des  trois  jours  du  mois  de  juin  que 
l'Archevêque  de  Québec  désignera  à  l'avance,  depuis  les 
premières  vêpres  du  premier  de  ces  jours  jusqu'au  coucher 
du  soleil  du  dernier  —  ,  dûment  purifiés  par  la  confession  de 
leurs  fautes  et  fortifiés  par  le  Pain  des  Anges,  prieront 
dévotement  selon  Notre  intention,  soit  dans  l'église  métro- 
politaine de  Québec,  soit  dans  leur  propre  église  paroissiale, 
pour  la  conservation  de  la  foi  chrétienne  dans  la  Puissance 
du  Canada.  Et  ce,  nonobstant  toute  chose  contraire  et  les 
présentes  ne  pouvant  être  utilisées  qu'une  fois  seulement. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  sous  l'anneau  du 
Pêcheur,  le  neuvième  jour  de  mars  mil  neuf  cent  huit,  de 
Notre  Pontificat  l'an  cinquième. 

LtS 

R.  Card.  Merry  de!  Val, 

Secrétaire  d'Etat. 


195  — 


(No  50) 


CIKCULAIKE  AU    CLEKGÉ 


/    Archevêché  de  Québec, 
l  4  mai  1908. 


Bien  chers  Collaborateurs, 

Ma  dernière  Cnrn/anr,  datée  du  i"  mai,  était  déjà  impri- 
mée lorsque  me  sont  arrivées,  le  30  avril,  les  Bulles  nommant 
M.  1  abbe  Paul-Eugène  Koy  évêque  d'Eleuthéropolis  ùi 
partihusiufidcliinn^i  auxiliaire  de  Québec;  et  je  n'ai  pu 
vous  en  donner  alors  la  nouvelle,  que  d'ailleurs  VAction 
MHialc  vous  a  apprise  sans  aucun  retard. 

Après  de  sérieuses  réiîexions.  et  surtout  après  avoir  im- 
l'Inre  les  lumières  du  Saint-Esprit,  je  me  suis  décidé  à 
•Ic'inander  au  Souverain  Pontife  la  nomination  d'un  évêque 
:ui.Niliaire.  qui  partageât  avec  moi  le  labeur  et  les  fatigues 
ce  l'administration  diocésaine,  laquelle,  d'année  en  année 
'levient  plus  lourde  par  l'accroissement  rapide  de  la  popul 
lation,  par  la  fondation  si  fréquente  de  nouvelles  paroisses 
par  le  développement,  enfin,  de  toutes  nos  institutions  et 
(le  toutes  nos  œrvres  religieuses.  Assurément,  l'âgé  n'a  en 
nen  diminué  le  désir  (jue  j'ai  toujours  éprouvé  de  me  dépen- 
ser totalement  pour  le  bien  religieux  des  ouailles  qui  me  sunt 


lOfi 


confiées,  ut  j'ai  bien  fait  tout  mon  possible  pour  servir  les 
meilleurs  intérêts  de  ce  cher  troupeau,  en  m'efforçant  de  le 
maintenir  toujours  dans  les  sûrs  pàturaues  du  bien  et  du 
vrai,  et  de  le  protéger  contre  tous  les  ennemis  de  sa  sécurité 
et  de  son  bonheur,  je  suis  toujours  disposé  à  ne  reculer 
devant  aucun  effort  et  aucune  fatiirue  pour  remplir  jusciu'au 
bout  les  devoirs  (|ue  la  Providence  a  votdu  m'imposer.  Mais 
je  ne  puis  nie  dissimuler  le  fait  (lue.  à  mesure  fine  s'accrois- 
sint  les  (euvres  diocésaines.  (|ue  s'a;^n-andit  le  champ  d'ac- 
tion, et  (|ue  par  consé(|nent  plus  lourd  devient  le  fardeau,  à 
mesure  aussi,  bien  (|ue  ma  santé  se  maintienne  très  satis- 
faisante, le  poids  des  années  s'accumule  sur  ma  tète,  et  fait 
(pie  mes  forces  ne  répondent  plus  à  mon  désir  de  promou- 
voir eiticacement.  en  ce  diocèse  de  Québec,  les  intérêts  de 
riijilise  et  le  bien  des  àiTies. 

Ce  fut  le  29  janvier  dernier  (pU',  dans  une  audieiice  parti- 
culière, j'exposai  cette  situation  à  X.  S.  P.  le  i\-pe,  et  lui 
demandai  de  vouloir  bien  à  la  fois  diminuer,  en  le  parta- 
treant,  le  fardeau  des  charges  (|ui  me  sont  imposées,  et 
assurer  les  protirès  et  le  bien  du  diocèse  par  la  nomination 
d'unévêcpie  auxiliaire.  Avec  cette  très  -grande  bonté  (ju'il 
daigna  nu;  témoiiiiicr  en  toute  occasion  et  dont  le  souvenir 
sera  i)ourm()i  ineffaçable,  U-  Saint-Père  voulut  bien  accueil- 
lir ma  prière  avec  faveur,  et  désiKuer,  pour  prendre  sa 
part  de  mes  travaux,  le  iirêtre  distin^'ué  dont  je  lui  avais 
exposé  les  mérites  et  fait  valoir  les  altitudes  à  des  fonctions 
aussi  importantes  p(uir  l'avantage  de  notre  Ejïlise  de 
Québec. 

\'ous  connaissez  depuis  lonsjcteiiips,  bien  chers  collabo- 
rateurs, celui  (pie  Sa  Sainteté  aiipelle  à  travailler  à  mes 
côtés.  Sa  jiiété  solide,  son  amour  du  travail,  son  exception- 
nelle formation  intellectuelK;  sa  puissance  de  parole,  son 
■;rand  et  actif  dévouement  à  ri':',dise.  tout  cela  vous  est 
connu,  j'ajoute  (pie  la  Providence  a  jus(iu'ici  ordonné  sa 
carrière  de  fa(;on  à  lui  donner  une  «.■xpérience  peu  commune, 
une  connaissance  rare  des  hommes  et  des  choses.  Kn  effet, 
s;i    pratiuue  du    haut  enseignement,  ses  neuf   années  de  nii- 


197  — 


1,  ." 

■H    1. 


nistère  actif  chez  nos  frères  des  Etats-Unis  ;  ses  courses  dans 
toutes  les  parties  du  diocèse  en  faveur  soit  de  la  cause  de  la 
Tempérance,  soit,  précédemment,  de  l'œuvre  de  l'Hôtel- 
Dieu  du  Sacré-Cceur  :  l'organisation  qu'il  a  su  mener  à 
bonne  fin  de  la  paroisse  de  Jaccjues-Cartier,  à  Québec, 
dont  les  fidèles  ressentent  encore  le  reM;ret  de  son  départ  ; 
et,  tout  récemment,  le  travail  qu'il  a  fait  pour  organiser, 
diriger  et  maintenir  les  grandes  œuvres  de  l'Action  sociale 
catholiciue  et  de  la  Presse  catholicpie  que  j'ai  confiées  à  son 
zèle  et  à  sa  prudence  :  voilà  des  états  de  services,  cjui  non 
seulement  assurent  à  un  prêtre  la  reconnaissance  de  l'Eglise, 
mais  le  préparent  aussi  à  faire  face  à  toutes  les  situations. 

i'our  tous  ces  motifs,  je  suis  certain  que  votre  joie  égalera 
la  mienne,  à  la  vue  du  collaborateur  que  le  Saint-Siège  a 
Men  voulu  me  donner,  pour  l'administration  religieuse  du 
diocèse. 

\'ous  ai)prendrez  aussi  avec  satisfaction  cjue  Monseigneur 
Roy  conservera  encore,  au  moins  pour  un  temps,  la  direc- 
tion de  l'Action  sociale  catholique,  dont  il  a  surveillé  la 
mise  en  train  avec  tant  de  succès. 

C'est  dimanche  prochain,  le  lo  mai,  à  la  Basilique  de 
tjiiébec,  (|ue  je  donnerai  la  consécration  épiscopale  à  l'évè- 
«lue  élu  d'Eleuthéropolis.  Je  serais  heureu.x  de  voir  tout  le 
clergé  du  diocèse  assister  à  cette  cérémonie,  s'unir  à 
nous  pour  api)eler  sur  cet  épiscopat  naissant  les  bénédictions 
(lu  Ciel,  et  chanter  le  Te  Dcum  des  actions  de  grâces  pour 
la  faveur  (lue  recevra  en  ce  jour  l'Eglise  de  Quél)ec.  Mais 
jii  comprends  cpje  le  plus  grand' nombre  d'entre  vous,  rete- 
nus i)ar  les  devoirs  du  ministère  i)aroissial,  ne  pourront 
venir  j)rendre  part  à  cette  fête  religieuse.  Du  moins,  j'invite 
'  oïdialement  tous  ceux  à  qui  la  chose  sera  possible  à  venir 
assister  au  sacre  de  Mgr  l'évèque  auxiliaire. 

Monseigneur  Koy  fait  cette  se?naine  sa  retraite  prépara- 
'<in-e.  Vous  et  vos  fidèles,  vous  avez  intérêt  à  ce  que  le 
nouvel  évê(|ue  reçoive  dans  leur  plénitude  toutes  les  grâces 
'le  la  consécration.  Adressons  donc   tous  ensemble  de  fer- 


—  198  — 

ventes  prières  pour  que  Dieu  répande  abondamment  sur 
son  élu  les  grâces  les  plus  précieuses,  et  assure  ainsi  la 
fécondité  la  plus  belle  à  sa  carrière  épiscopale,  pour  le  bien 
de  l'Eglise  universelle  et  celui  de  notre  Eglise  particulière 
de  Québec. 

Recevez,  bien  chers  collaborateurs,   l'expression  de  m.on 
sincère  attachement. 

t  Louis-NAiiAiRE,  Arch.  de  Québec. 


^^< 


—  199 


(N°  51) 
MANDEMENT 

A    L'OCCASION    DU    DEUXIlîME   CENTENAIRE    DE    LA    MORT 
DU    VÉNÉRABLE    MONSEIGNEUR   DE  LaVAL  ET 
DE  L'ÉRECTION  D'UN    MONUMENT    EX   SON    HONNEUR 
DANS    LA   VILLE    DE   yUÉBEC 


LOUIS-NAZAIRE  BÉGIN.  par  la  grâce  de  Dieu  et 
iH-  Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec. 

.///  clergé  séculier  et  régulier,  aux  couunijunutés  religieuses 
et  <)  tous  les  fidèles  de  l'arckidiocèse  de  Québec,  Salut  et  Héné- 
dictiou  en  Notre  Seigueur. 

Nos  Très  Chers  Frères. 


'il 


Le  6  mai  1708  décédait  au  Séminaire  de  Québec,  dans  la 
quatre-vingt-cinquième  année  de  son  âge,  après  une  vie  de 
labeurs  féconds  et  d'héroïques  souffrances,  un  personnage 
<lont  le  nom,  déjà  illustre  sur  cette  terre  encore  jeune  d'A- 
mérique, devait  se  perpétuer  dans  la  mémoire  de  ses  com- 
patriotes et  rayonner  d'un  éclat  de  plus  en  plus  vif  â  travers 
toutes  les  vicissitudes  de  notre  histoire.  Monseigneur  Fran- 
<;ois  de  Montmorency-Laval,  premier  évoque  de  Québec, 
allait  recueillir  au  ciel  le  fruit  de  ses  hautes  vertus  et  là 
récompense  de  ses  rares  mérites. 

Deux  cents  ans  se  sont  écoulés  depuis  la  date  de  cette 


i*--- 


;li-; 


-200 


mort  qui  plongeait  dans  le  deuil  l'âme  de  tout  un  peuple  et 
l'Eglise  de  tout  un  continent. 

Sur  ce  sol  arrosé  de  ses  sueurs,  l'œuvre  du  vénérable  fon- 
dateur n'a  pas  péri.  Bien  au  contraire,  elle  a  grandi,  elle 
s'est  développée  dans  des  proportions  merveilleuses.  Près 
de  cent  diocèses  sont  sortis,  comme  des  rameaux  pleins  de 
sève,  du  tronc  vigoureux  de  l'Eglise  mère,  et  autour  du 
tombeau  de  celui  qui  planta  et  cultiva  cet  arbre  à  jamais 
béni,  des  œuvres,  des  institutions  nouvelles  ont  surgi,  végé- 
tation puissante  que  chaque  jour  voit  croître  et  s'étendre 
davantage  et  qui  n'est,  à  bien  dire,  que  l'épanouissement 
progressif  de  l'œuvre  initiale. 

C'est  pour  célébrer  cet  étonnant  progrès  que  dans  notre 
chère  ville  de  Québec,  par  les  soins  reconnaissants  de  ses, 
fîls  et  la  générosité  spontanée  de  ses  amis,  un  monu- 
ment vient  d'être  élevé  à  la  mémoire  du  grand  évêque  au- 
quel le  Canada,  disons  mieux,  une  grande  partie  de  l'Amé- 
rique du  Nord  doit,  à  un  si  haut  degré,  le  bienfait  de  la  foi 
religieuse. 

Dans  quelques  jours.  Nos  Très  Chers  Frères,  vous  aurez 
l'insigne  bonheur  de  contempler  sur  son  piédestal  de  gloire, 
cette  belle  et  grave  figure.  Sortant  en  quelque  sorte  de  son 
tombeau.  Monseigneur  de  Laval  réapparaîtra  aux  yeux 
réjouis  de  ses  concitoyens  dans  tout  le  rayonnement  de 
l'histoire.  Nous  le  verrons,  après  deux  siècles,  bénissant 
dans  l'allégresse  du  triomphe  le  champ  immense  et  fertile 
qu'il  laboura  et  ensemença  au  milieu  d'indicibles  fatigues. 
Ce  sera  pour  nous  la  résurrection  de  souvenirs  réconfor- 
tants et  pour  lui  la  glorification  de  l'apothéose. 

En  face  d'un  tel  spectacle  et  à  la  pensée  des  développe- 
ments de  toutes  sortes,  intellectuels,  spirituels  et  sociaux, 
dont  nous  avons  la  joie  de  constater  dans  l'Eglise  établie 
par  l'évêque  de  Pétrée  le  fait  éclatant,  il  est  naturel  l.^  se 
demander  à  quoi  tient  ce  fait  remarquable  et  quels  principes 
de  force  et  de  vitalité  l'évêque-fondateur  sut  mettre  à  la 
base  de  son  œuvre. 


^n^ 


—  201  — 

Et  la  réponse  à  cette  question,  nous  la  trouvons.  Nos 
1res  Chers  Frères,  dans  les  enseignements  lumineux  du 
samt  Evangile,  dans  les  pages  où  Notre  Seigneur  nous  en- 
seigne sur  quelles  bases  il  a  lui-môme  fondé  son  Eglise. 

S'inspirant  des  saintes  Ecritures,  la  théologie  catholique 
nttribue  à  la  véritable  Eglise  quatre  propriétés  fondamen- 
tales qui  en  sont  les  prérogatives  nécessaires  et,  par  1;\ 
même,  les  marques  distinctives  et  caractéristiques. 

L'Eglise  du  Christ  est,  en  effet,  une,  sainte,  catholique 
et  apostolique  :  une  (i)  par  l'identité  de  doctrine,  le  cachet 
immuable  de  ses  dogmes  et  l'autorité  centrale  et  souveraine 
de  son  gouvernement  ;  sainte  (2)  par  la  fécondité  morale 
de  ses  principes,  le  caractère  sacré  de  ses  institutions,  la  flo- 
raison admirable  des  vertus  dont  elle  porte  en  soi  la  racine  ; 
catholique,  (3)  parce  qu'elle  embrasse  dans  le  ravon  de  son 
influence  tous  les  temps  et  tous  les  peuples  ;  apostolique,  (4) 
parce  que,  toute  répandue  qu'elle  soit  dans  les  régions  les 
plus  reculées  de  l'univers,  elle  garde,  chez  les  peuples  qui  la 
composent,  la  chaîne  d'or  qui  la  rattache,  sans  rupture  de 
contmuité,  au  centre  de  la  foi  chrétienne,  au  foyer  de  l'au- 
torhé  divine,  à  la  Chaire  du  bienheureux  Pierre,  prince  des 
Apôtres,  premier  pontife  romain  et  vicaire  de  Jésus-Christ. 

Là  où  sont  ces  propriétés,  là  est  la  vraie  Eglise.  Elles  en 
sont  l'indication  sûre  et  vivante,  le  pur  et  éclatant  refîet. 
Et  plus  ces  notes  distinctives  resplendissent  dans  l'Eglise 
d'une  nation  quelconque,  plus  cette  Eglise,  sans  cesser 
<1  être  elle-même,  participe  de  la  grandeur,  de  la  vitalité  et 
de  la  fécondité  inépuisable  de  l'Eglise  universelle. 

Ce  sera  l'éternel  honneur  de  l'Eglise  de  Québec  et,  avec 
elle,  de  l'Eglise  canadienne  tout  entière,  d'avoir  été,  dès  le 


m  Kphes.,  IV,  s  :  «  Unti.^  Domiimo.  nna/den,  iinnm  baptixma,^  ;  Joan.   X   16 
"  i<niim  oink  et  mius  pantor.  n  '    ' 

(2)Eiilics.,    I,    3:  <(  ChrutuH  dikxit    Ecdexiam  et . 
'I'  ll/am  mnclificaret  » 

(3)  Rom,,  I,  8  :  «  Fides  vestra  anninitiatiir  in  nnirerso  mundo. 

(!)  .Iran.,  XX,  'M  :  «  Sicnl  midi  me  Pattr,  ei  t<ju  mitio  rox  » 


i^eijimm  tradidit  pro  ea 


I  il,K' 


"■"•n 


—  202  — 

principe,  placée  et  très  solidement  fixée  sur  les  bases  mêmes 
où  Notre  SeiM:neur  a  établi  sa  !,'rande  œuvre  sociale,  et 
d'avoir  pu,  de  bonne  heure,  se  développer  dans  les  condi- 
tions de  la  plus  entière  conformité  avec  les  caractères  de  la 
Sainte  Eglise  Romaine. 

Monsei};neur  de  Laval  comi>renait  trop  bien  l'indispensa- 
ble nécessité,  dans  l'E^dise  du  Christ,  de  l'unité  de  doctrine 
comme  aussi  de  l'unité  de  frouvernement,  pour  ne  pas  relier 
par  cette  double  attache  au  centre  de  la  vérité  catholique 
et  de  la  juridiction  ecclésiastique  la  société  relitjieuse  qu'il 
avait  la  mission  de  fond-^r. 

Dans  un  siècle  où  la  foi  était  menacée  par  de  graves 
erreurs,  où  le  jansénisme  rebelle  s'attaquait  au  dofime  misé- 
ricordieux de  la  Rédemption,  où  le  f,'allicanisme  arrogant 
entraînait  la  constitution  même  de  l'Eglise  pour  faire  de 
cette  société  la  vassale  des  p  inces,  l'illustre  prélat,  formé  à 
l'école  des  disciples  de  saint  Ignace,  sut,  avec  un  soin  ja- 
loux, garder  intact  le  dépôt  de  la  doctrine.  Dcposituni  ctis- 
todi,  disait  saint  Paul  à  Timothée.  Cette  parole  de  l'Apôtre 
ne  cessait  de  retentir  à  ses  oreilles,  et  voih\  pourquoi,  le  re- 
gard tourné  vers  Rome,  il  s'appliquait  à  reproduire  dans  sa 
prédication,  dans  ses  mandements,  dans  ses  instructions 
dogmatiques  et  morales  les  enseignements  mêmes  de  Rome. 

Voilà  pourquoi  encore  il  se  montrait  soucieux  d'éloigner 
de  son  peuple  tout  contact  qui  eut  pu  porter  atteinte  à  la 
pureté  de  ses  croyances.  C'est  ce  désir  d'unité  religieuse 
qui  lui  fit  demander  au  roi  de  ne  pas  permettre  aux  héréti- 
ques l'accès  de  la  terre  canadienne,  et  c'est  ce  même  senti- 
ment qui  le  faisait  se  réjouir  si  vivement  chaque  fois  que 
des  conversions  à  la  religion  catholique  se  produisaient  sous 
ses  yeux  ou  par  le  fait  de  son  intervention. 

Convaincu  que  l'union  avec  Rome  ne  saurait  jamais  être 
trop  étroite.  Monseigneur  de  Laval  voulait  que,  non  seule- 
ment dans  la  doctrine,  mais  même  dans  la  discipline, 
l'Église  de  Québec  fût  en  parfait  accord  avec  l'Église 
Romaine    C'est   ninsi  (in'il  adoota  pour  lui-m.ême  et  pour 


—  203  - 


ses  prêtres  le  bréviaire  romain,  le  missel  romain,  le  cérémo- 
nial romain. 

On  sait  quel  zèle  intelligent  et  industrieux  l'É^ïlise  catho- 
li(iue  montra  toujours  imur  les  progrès  de  l'éducation  tant 
sacrée  que  profane.  Le  fondateur  de  l'Église  de  Québec  n'eut 
rien  de  plus  pressé,  en  arrivant  en  ce  pays,  que  de  travail- 
ler, au  prix  des  plus  fjrands  sacrifices,  A  favoriser  la  culture 
(les  lettres  et  des  sciences.  Dans  ce  but,  il  fondr  -sans  comp- 
ter la  première  école  normale  et  la  première  école  indus- 
trielle du  Canada-un  fjrand  et  un  petit  Séminaire,  pépinière 
féconde  de  prêtres  pieux  et  de  citoyens  éclairés,  et  dans 
cette  fondation,  d'une  portée  si  considérable  pour  les  inté- 
rêts relifïieux  et  sociaux  de  sa  patrie,  ce  sont  les  décrets  du 
S;imt  Concile  de  Trente,  dont  il  était  si  parfaitement  ins- 
truit, qui  guidèrent  ses  décisions. 

Rien  d'étonnant  que  cet  évêque  si  romain  dans  sa  doc- 
trme  et  dans  toutes  ses  vues,  eût  pour  le  successeur  auguste 
(le  saint  Pierre  une  profonde  et  inaltérable  vénération. 

Dès  le  début  de  son  administration,  il  avait  pris  soin, 
comme  pour  mieux  assurer  l'apostolicité  de  son  Église,  de 
la  tenir,  malgré  certaines,  prétentions  contraires,  sous  la 
dépendance  directe  et  immédiate  du  Siège  Apostolique.  Ce 
■Siège  représentait  à  ses  yeux  l'indéfectible  primauté  qui, 
'le  par  la  volonté  du  Christ  et  grâce  à  une  série  non  inter- 
rompue de  pontifes,  étend  de  siècle  en  siècle  son  sceptre 
Inenfaisant  sur  la  longue  série  des  générations  chrétiennes. 

Par  Monseigneur  de  Laval,  comme  par  un  intermédiaire 
jl  incontestable  autorité,  l'Église  de  Québec  et  les  nom- 
l)reuses  Eglises  qui  en  sont  issue  "emontent  sûrement  jus- 
qu'au principe  de  tout  pouvoir  spirituel  et  de  toute  juridic- 
tion. 

Comme  il  se  plaisait,  ce  digne  évêque.  à  honorer  de  toute 
^on  âme  cette  autorité  souveraine  et  le  Pontife  régnant  qui 
in  est  le  dénositaire  et  l'organe  !  Des  relations  fréquentes 
^;iir  l'état  Spirituel  et  même  temporel  de  son  diocèse.—  rela- 
iions  toujours  empreintes  de  la  plus  haute  déféi  '    " 


îce 


is-a- 


'I* 


-    204 

vis  de  Notre  Suint  Père  le  Pape,  —  le  tenaient  ré(,'iilière- 
ment  en  coniiminication  avec  la  cour  de  Rome.  Son  esprit 
et  son  cœur  puisaient  à  cette  source  leurs  directions  et  leurs 
inspirations. 

De  1;\  son  zèle  constant,  actif,  infatif,'al)le  pour  propauer 
la  foi  chrétienne  et  étendre  jus(|u'au.\  extrêmes  limites  de 
l'Amérique  septentrionale  les  frontières  du  royaume  de 
Jésus-Christ. 

Catholi(iue  veut  dire  universel.  Cette  i)roi)riété<lela  vraie 
Église  (pli  n'est  que  la  mise  en  acte  de  l'universalité  de 
la  Rédemption,  éclate  sint,^ulièrement  dans  les  oritjines  de 
l'Éfîlise  du  Canada.  De  (Juébec,  sous  l'impulsion  et  avec 
les  bénédictions  de  Monseitïneur  de  Laval,  partaient  chaque 
année,  tantôt  pour  les  récrions  k'<'jà  e.xplorées  de  l'Acadie, 
tantôt  pour  les  territoires  plus  I»Mntains  et  plus  inconnus  de 
l'Ouest,  des  missionnaires  à  l'âme  vaillante,  désireux  de 
conquérir  des  âmes  à  Dieu  et  de  planter  partout,  au  cœur 
des  forêts  séculaires  ou  sur  le  bord  des  farauds  lacs,  l'éten- 
dard sacré  de  la  croix.  L'ceuvre  des  missions  avait  sans 
doute  précédé  l'arrivée  du  premier  évoque  canadien,  mais 
on  ne  saurait  nier  que  celui-ci  leur  imprima  un  vif^oureux 
essor.  • 

Le  dévoué  prélat  était  lui-même  embrasé  d'un  zèle  tout 
apostoli(iue.  Malgré  les  innombrables  soucis  d'une  admi- 
nistration laborieuse  qui  semblait  exiger  sa  présence  au 
centre  de  la  colonie,  il  n'hésitait  pas,  dans  l'intérêt  des 
pauvres,  des  ignorants  et  des  humbles,  à  entreprendre  les 
V)lus  longs  et  les  plus  pénibles  trajets.  Send^lable  aux  premiers 
apôtres  dont  il  sentait  en  son  âme  la  foi  et  la  charité  agis- 
sante, il  bravait  toutes  les  fatjgues,  il  affrontait  tous  les 
périls,  il  s'imposait  les  plus  rudes  privations  pour  aller  por- 
ter au  loin  la  parole  de  vie,  bénir  de  ses  mains  pasteurs  et 
brebis  et  marquer  de  l'onction  (jui  fait  les  forts  le  front  des 
néophytes  et  des  jeunes  chrétiens.  Ce  descendant  d'une  des 
plus  nobles  familles  de  France  se  mettait,  pour  servir  le 
Christ,  au  rang  des  plus  humbles  prêtres.  Il  voyageait  pau- 
vrement,  comme   jadis  son   divin   Maître  sur    la    route  de 


205 


ri:>jypte.    Notre  sol.  foulé  en  cent   endroits  divers  par  le 
l-ed  de  cet  autre   Paul,  «arde  avec  respect  la  trace  de  ses 

|);is. 

Ce  sont  des  vestiges  sacres  :  et  ils  nous  rappellent  que  la 
vraie  hulise.  dont  Monseif^neur  de  Laval  eut  le  mérite  et 
l'iinnncur  d'implanter  ici  un  rameau  si  vit^oureux.  ne  croît 
et  ne  i)rospère  que  dans  une  terre  sanctifiée. 

gue  si  l'Éjîlise  Catholi(,ue    est  sainte,   Dieu  merci.   Nos 
I  ns  Chers  I-réres,  ce  joyau  de  l'épouse  du  Christ  n'a  pas 
niaïuiuc.  dc-s  l'on^Mne,  au  diadème  de  l'Éf,dise  de  Québec 
\  raiment.  nous  ne  saurions  assez  remercier  le  Ciel  d'avoir 
entouré  d'une  couronne  d'Ames  d'élite,  de  vierges  intrépi- 
•les.  d  incomparables  apôtres,   de  citoyens  de  toute  classe 
.nus  par  le  plus  pur  esprit  de  foi.  le  berceau  de  la  nationa- 
. t.  canadienne.    Champlain.  de  Tracy.   de   Maisonneuve, 
Lallema.Kl.  de   Hrébeuf.    Jof,M.es,    Nfarie   de    l'Incarnation, 
Catherine  de  Saint-AuRustin.   Mar<ïuerite  Hourjjeovs   sont 
(les  noms  que  les  peuples  les  plus  fiers  de  leur  blason   pour- 
raient  légitimement  nous  envier. 

Or,  parmi  toutes  ces  figures,  il  en  est  une  qui  par  la 
■najestc,  la  vif^ueur.  la  beauté  virile  des  traits,  comme 
aussi  par  l'héroïsme  des  vertus  dont  elle  présente  au.x 
a.Liards  le  calme  et  expressif  reflet,  domine  toutes  les  autres  • 
(•  est  la  fifîure  de  Monseigneur  de  Laval- 

Il  serait  trop  lonfj  de  redire  tout  ce  que  ce  grand  évêque 
assurément  digne  des  âges  les  plus  glorieux  du  Christianis- 
'iK'.  ht  pour  imprimer  et  développer  dans  les  âmes  la  Sain- 
teté dont  il  comprenait  l'importance  primordiale  dans  la 
vie  des  individus,  des  familles  et  des  peuples. 

C'est  cet  objectif  qu'il  poursuivait,  lorsqu'il  s'appliquait 
avec  tant  de  soin  à  former  pour  la  desserte  des  pa-oisses  un 
<  lerge  vraiment  pieux  et  instruit.  C'est  vers  ce  but  qu'il 
[endait,  lorsqu'il  dénonçait  avec  énergie  tous  les  désordres 
l<"s.|u'il  combattait  de  toutes  ses  forces  le  fléau  de  l'intem- 
pérance et  traçait  ainsi,  d'une  main  aussi  ferme  que  sage, 
a  ses  successeurs  une  litrne  de  rnndiii>e  r,„';\c  -v*; -  ->' 


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—  20()  - 

heureux  de  suivre,  lorsqu'il  |)renait,  selon  les  vieux  du  roi, 
une  part  si  active  dans  l'orjiaiiisation  sociale  de  ce  pays, 
lorstju'il  revendi<|uait  sans  faiblesse  les  droits  méconnus  de 
l'ICk'lise  et  des  unies,  lorstiu'il  prodiguait  aux  diverses  com- 
munautés relitîieuses  de  son  diocèse  les  plus  tendres  et  les 
plus  paternelles  sollicitudes,  lorscpie,  enfin,  il  faisait  fleurir 
dans  le  parterre  mystique  de  son  Ek'lise  ces  belles  et  salu- 
taires dévotions  ;\  la  Sainte  Famille,  ;\  la  Vierf,'e  Immaculée, 
i\  la  Bonne  sainte  Anne  cjui  ont  enveloppé  comme  d'un  par- 
fum surnaturel  toute  notre  existence  nationale. 

Lui-même,  Nos  Très  Chers  Frères,  s'exerça  avec  tant  de 
fermeté  et  de  constance  dans  la  pratique  de  toutes  les  ver- 
tus, et  en  particulier  de  l'humilité,  de  la  charité,  de  l'abné- 
tiation,  de  la  force  dans  les  épreuves,  de  la  patience  dans  la 
douleur,  de  la  mortification,  de  la  foi  confiante  en  Celui 
pour  qui  il  avait  renoncé  aux  plus  brillantes  espérances  de  ce 
monde,  qu'une  vie  si  pleine  de  mérites  finit  par  attirer  l'at- 
tention du  Saint-Sièfie.  La  cause  de  béatification  et  de  ca- 
nonisation du  Vénérable  Serviteur  de  Dieu  put  être,  vous  le 
savez,  introduite  en  cour  de  Rome  le  24  septembre  1890. 

Nous  sommes  sûr  d'exprimer  les  vœux  ardents,  non  seule- 
ment du  clergé  et  des  fidèles  de  notre  archidiocèse,  mais  des 
catholiques  de  tout  le  Canada,  et.  Nous  pourrions  ajouter, 
de  toute  l'Amérique  du  Nord,  en  souhaitant  qu'avant  long- 
temps les  honneurs  du  culte  puissent  être  liturgiquement 
décernés  au  fondateur  vénéré  de  l'Eglise  de  Québec. 

En  attendant  ce  jour  mémorable.  Nous  aurons  du  moins 
la  consolation  de  le  voir,  par  un  mouvement  de  foi  et  de 
générosité  ciui  honore   grandement  nos  chrétiennes  popula- 
tions,   célébré  et  glorifié  :\  l'égal  des  plus  fameux  évêques 
•  et  des  plus  considérables  bienfaiteurs-dé  leur  patrie. 

De  ce  monument  que  la  reconnaissance  populaire  vient 
de  lui  ériger,  comme  du  haut  d'une  tribune  publique,  Mon- 
seigneur de  Laval  parlera  de  nouveau  à  son  peuple  ;  il  le 
félicitera  d'être  resté  fidèle  à  Dieu  dans  la  bonne  comme 
dans  la  mauvaise  fortune  :    il  lui  remettra  sous  les  j'eux  ks 


~  207  — 

■Joires  religieuses  de  son  passé  ;  il  lui  ,nrin,.îeru  <\n  doiyt  les 
-levoirs  et  les  respcnisal.ilités  de  Pavc^nir  ;  il  |,n  prcVhera 
union  dans  l'amour  et  la  défense  de  PKulise.  l'esprit  d'o- 
H'issance  ;\  ses  pasteurs,  le  >5èle  pour  les  nobles  causes,  la 
iM.te  des  plaisirs  ronpal.les.  la  piété.  la  sobriété,  une  fidélité 
inviolable  :\  toutes  les  traditions  catholit|ues. 

l':t  nous-mêmes.  Nos  Très  Chers  l-réres,  émus  et  recueillis 
au  pied  de  ce  monument,  nous  écouterons  dune  oreille 
•l"c.le,  pour  les  mettre  religieusement  on  pratique,  les 
,i,nandes  et  fortes  leçons  de  notre  premier  évé(,ue. 

Nous  apprendrons  de  lui  ,|uo  lU-uvre  spirituelle  dont  il  a 
^■te  parmi  nous  l'initiateur  clairvoyant,  repose  sur  des  bases 
vraiment  divmes.  ,,u'elle  mérite,  par  là  même,  toute  l'adhé- 
sion de  notre  foi.  tout  le  concours  de  nos  volontés,  tout 
I  attachement  de  nos  cœurs. 

Membres  d'une  Kulise  si  visiblement  bénie  du  ciel,  nous 
remercierons  la  Providence  de  nous  avoir  fait  naître  en  son 
sein  et  d'avoir  donné  à  notre  peuple,  pour  f,n.ider  ses  premiers 
pas.  la  haute  sak'esse  pratique  d'un  chef  spirituel   compara- 

i       T    Tl\?  ^''^^^^"^^'^'  ^"-^  Augustin  d'An^deterre.  aux 
l>oniface  d'Allemagne. 

Nous  nous  rappellerons,  de  plus,  quel  rôle  remarquable 
cet  homme  de  Dieu  joua  dans  la  vie  même  politic  uc  de 
notre  société  naissante,  et  nr.us  nous  convaincrons,  par  son 
exemple,  combien  il  importe  d'imprégner  d'esprit  chrétien 
nos  lefT.tmies  aspirations  patriotitiues  et  de  ne  séparer 
lamais  m  dans  nos  pensées,  ni  dans  nos  actes,  les  intérêts 
'eliKieux  de  ce  pays  de  nos  intérêts  sociaux  et  nationaux. 

A  ces  causes  et  le  saint  Nom  de  Dieu  invoqué,  nous  réglons 
et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

I-  -  Les  21.  22  et  23  juin  seront  consacrés  à  célébrer,  à 
Uuebec,  ~  par  des  fêtes  solennelles  suivant  -  un  programme 
préparé  sur  notre  demande  et,  en  particulier,  par  l'inau-u- 
lation  olhcielle  du  monument  érigé  en  son  honneur -le 
<leuxieme  Centenaire  de  la  mort  de  Monseigneur  d-  L— a! 


V) 


—  20«  — 

^  _  Le  dimanche,  21  juin,  on  chantera  un  Tr  Dciiui  solen- 
ne7:\  la  suite  de  la  messe  dans  toutes  les  pa  'sses  et  mis- 
sions de  ce  diocèse  ;  dans  les  communautés  ce  Te  Daim  sera 
chanté  ou  au  moins  récité  ai)rès  la  messe  conventuelle. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de 
toutes  les  ésihses  paroissiales  et  chapelles  où  se  font  les 
offices  publics,  et  en  chapitre  dans  les  communautés  reli- 
gieuses, le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seinsi.  le  sceau  de  l'ar- 
chidiocèse  et  le  contre-sein^'  de  notre  secrétaire,  en  ce 
deux-centième  ai.  /ersaire  de  la  mort  de  Monsei^meur  de 
Lavah  le  six  mai  mil  neuf  cent  huit. 


t  Loiis-Nazaire.  Arch.  de  Québec. 


Par  mandement  de  Monseigneur. 


EuG.-C.  LaI'LAMMK.  ptre, 

Sccrctciirc. 


—  209  — 


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'Vf 
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(No  52) 


CIUCULAIKE  AU  CLERGÉ 


I    Archevêché  de  Québec, 
l  lo  mai    1908. . 


.S.int,rc.a„.ila,,ti.ste   ,Jécla>V.    ,.,„•   S.  S.    Pie    X   patron   sp«,.ial   de   tous    les 


Messieurs  et  chers  collaborateurs, 


La  Société  Saint-Jean-Baptiste  de  Québec,  par  l'entre- 
mise de  son  président  l'honorable  Monsieur  Adélard  Turgeon 
■n'avait  prié  de  solliciter  du  Souverain  Pontife,  pendant 
mon  séjour  à  Rome,  "  la  faveur  insigne  de  la  reconnaissance 
et  de  la  proclamation  de  saint  Jean-Baptiste,  comme  patron 
de  tous  les  Canadiens-Français  en  quelque  endroit  qu'ils  se 
trouvent  fixés.  " 

Sa  Sainteté  Pie  X  a  accédé  avec  plaisir  au  vœu  de  la 
Socrte,  et  je  vous  transmets  aujourd'hui  le  Bref  par  lequel 
Klie  déclare  d'une  manière  officielle  "saint  Jean-Baptiste 
iTitron  spécial  auprès  de  Dieu  des  fidèles  franco-canadiens 
lant  de  ceux  qui  sont  au  Canada  que  de  ceux  qui  vivent  sur 
krre  étrantrère.  " 

Notre  peuple  a  toujours  eu  pour  le  saint  Précurseur  une 
dévotion  remarquable.  Dès  les  premiers  temps  de  la  Colo- 
nie. —  les  annales  de  notre  histoire  en  ont  gardé  le  précieux 


—  210  — 


souvenir  —  on  célébrait  avec  éclat  la  fête  de  la  Saint-Jean. 
De  nos  jours,  surtout  depuis  la  fondation  de  la  Société 
Saint-Jean-Baptiste,  chaque  année,  le  24  de  juin  est  regardé 
comme  un  jour  de  fête  religieuse  et  nationale.  Cet  acte  de 
bienveillance  du  Souverain  Pontife  augmentera  encore 
cette  dévotion,  et  nous  attachera  davantage  ri  la  religion 
et  aux  traditions  de  nos  pères. 

La  religion  a  déterminé  les  événements  qui  ont  donné 
naissance  à  notre  race,  elle  a  été  notre  force  aux  jours  diffi- 
ciles de  notre  histoire,  elle  a  été  partout  et  toujours  l'infati- 
gable champion  de  notre  nationalité.  J'en  appelle  au  témoi- 
gnage non  suspect  d'un  écrivain  protestant,  français 
d'origine,  qui,  après  avoir  visité  deux  fois  notre  pays,  a  écrit 
sur  celui-ci  un  ouvrage  fort  remarqué.  "  Si  notre  langue, 
dit-il,  est  encore  parlée  dans  une  vaste  partie  de  l'Amérique 
du  Nord,  s'il  y  a  encore  ce  qu'on  appelle  des  Canadiens- 
Français,  c'est  à  la  religion  catholique  qu'on  le  doit.  "  Et 
il  ajoutait  :  "  Comme  hier,  comme  il  y  a  cent  ans,  le  main- 
tien du  catholicisme  semble  être  la  principale  condition 
de  la  persistance  de  notre  race  et  de  notre  langue  au 
Dominion.  " 

Que  la  puissante  protection  de  saint  Jean-Baptiste  res- 
serre toujours  de  plus  en  plus  les  liens  si  nécessaires  qui  nous 
unissent  à  la  sainte  Eglise  et  au  Siège  Apc^rtolique.  Cette 
union  qui  a  été  notre  force  dans  le  passé  le  sera  encore  dans 
l'avenir. 

Mais  lorsque  l'Eglise  donne  un  patron  à  une  société,  elle 
ne  lui  assure  pas  seulement  un  protecteur,  elle  lui  propose 
aussi  un  modèle.  En  un  temps  où  l'ardente  recherche  de 
la  fortune  et  des  plaisirs  exerce  sur  les  hommes  une 
influence  si  pernicieuse  ;  où  la  prudence  humaine  et  l'amour 
d'une  fausse  tranquillité  empêchent  trop  souvent  les  chré- 
tiens de  montrer  dans  la  profession  de  leur  foi  la  force, 
l'énergie  et  l'indépendance  qui  en  assurent  toute  l'efficacité, 
quel  utile  modèle  que  saint  Jean-Baptiste  ! 

Ses  mortifications  et  ses  austérités  nous  enseignent   le 


•^f: 


—  211  — 

mépris  des  richesses  et  des  plaisirs,  le  renoncement  qui  est 
le  caractère  distinctif  des  disciples  de  Jésus-Christ  Sa  vie 
tout  entière  est  une  condamnation  de  l'erreur  et  du  vice  et 
son  martyre,  une  leçon  admirable  du  fier  courage  et  de  la 
glorieuse  liberté  des  enfants  de  Dieu. 

Nous  prierons  donc  notre  saint  patron,  et  nous  lui  deman- 
derons la  grâce  de  ne  pas  nous  laisser  absorber  tout  entiers 
par  l'appât  ou  le  soin  des  biens  matériels,  mais  de  nous 
garder  hbres  de  tout  esclavage,  afin  que  notre  conscience 
ne  faiblisse  jamais  devant  le  devoir.  A  la  chair  et  à  ses  dé- 
bauches, au  luxe  et  à  ses  excès,  à  la  cupidité  et  à  ses  rapi- 
nes aux  oppresseurs  du  droit  et  de  la  vertu,  à  tous  les 
violateurs  des  lois  de  Dieu  et  de  l'Eglise,  sachons  redire 
fièrement  le  /um  licct  de  Jean-Baptiste. 

La  traduction  du  Bref  pontifical  ainsi  que  la  présente 
circulaire  seront  lues  au  prône,  le  premier  dimanche  après 
leur  réception. 

Agréez,  chers  Collaborateurs,  l'assurance  de  mon  parfait 
dévouement  en  Notre-Seigneur. 

■\  Louis-Nazaire,  Arch.  de  Québec. 


if- 


—  212  — 
BREF  DE  SA  SAINTETÉ  PIE  X 

NOMMANT  SAINT  JeAN-BaPTISTE 

PATRON  SPÉC1AI,  DIÎ  TOUS  LKS  CaNADI  ENS-FrANÇAIS 

Plus  pp.  X. 

AD  PERPETUAM  KEl  MEMOKIAM.  Siiii;ulari  iniseri- 

cordice  sensu  solet  Ecclesia  respicere  ad  eas  grentes,  qiut' 

loniîo  terrarum  marisque  tractu  sejuncttc  ab  hoc  catholuM 

nominis  centro,  intesirani  atque  inviolatain,  licet  dissitis  in 

re^Monibus,  niajorum  suoruni  tideni  servant  ac  tuentur.    Iste 

enim   grex    in   longinquis  subinotiis  pascuis,    ideo  fortasse 

di^nior  videtur,  quein  Nos  tanquam  dilectam  ovilisdivinitu.s 

comtnissi   parteni,  dili^enter  custodianms  ac  vi^ilenter,  et 

in  eum  quidquid  ejus  saluti  ac  bono  utile  esse  arbitramur, 

sollicito  studio  conferamus.   Hoc  quidem  consilio,  cuni  Ve- 

nerabilis  Frater  Archiepus  Quebecen..  in  Canadensi  ditione, 

nomine  Societatis  S.   Joannis  Baptist;e,  ipsa  in  civitate  ins- 

titutte,  supplices  ad  Nos  litteras  dederit,  quibus  petitur  ut 

Sanctum    Préecursorem   peculiarein    tidelium  Franco-Cana- 

densium  Patronum  celestem,  aucte  Nra  constituamus  ;  No? 

cum  id  maxime  rei  catholicœ  illius  regionis  interesse  indice- 

mus,  piis  hisce  precibus  benijine  obsecundandum  censuimus. 

Atque  hoc  eo  libentius  facimus,  quod  non  parva  est  spes, 

quam  repositam  habemus  in  ope  atque   intercessione  ipsius 

Baptistœ,  quem  prima  ab  origine  Canadensis  populus  sm- 

Rulari  pietatis  sensu  jufiiter  prosequutus  est.  Quibus  e  rébus 

quod  bonum,  felix  faustumque  sit  Ecclesiée  Canadensi  et 

Christianis   omnibus    regionis   illius   benevertat,     supremâ 

aucte  Nrâ  pra;sentium  tenore  Sanctum  Joann-iui  Baptistam 

fidelium   Franco-Canadensium  tam  in  ditione  Canadensi, 

quam  ubiquè  terrarum  commorantium,  collatis  etiam  con- 

siliiscum  VV.  FF.  NN.  S.  R.  E.  Cardd.  ne^^otiis  Propagan- 

dœ   Fidei   prsepositis,    singularem   apud    Deum    patronum 

facimus,  constituimus,  renuntiamus.  Itaque  volumus,  ut  m 

illis  partibus  S.  Joanni  Baptista>  omnia  privilégia  et  omnes 


—  213  — 

honorificentiae  adjudicentur  ac  deferantur,   qua;  celestibus 
locorum  patronis  de  jure  competunt,   quin  tamen  ejusdem 
Sancti  festuni  declaretur  de  prjecepto  in  locis,   in  quibus 
utpote  de  prœcepto  non  recolitur.    Decernentes  présentes 
Litteras  firmas,  validas  et  efficaces  semper  existere  et  fore, 
suosque  plenarios  et  integros  effectus  sortiri  et  obtinere,  ac 
illis  ad  quos  spectat  et  pro  tempore  quomodolibet  specta'bit, 
m  omnibus  et  per  omnia  plenissirnè  suffragari,   sicque  in 
pra>missis  per  quoscumque  judices  ordinarios  et  delegatos 
iiidicari  et  definiri  debere,  atque  irritum  esse  et  inane,  si 
secus  super  bis  a  quoquam  quavis  auctoritate  scienter  vel 
iKHoranter  contigerit  attentari.  Non  obstantibus  constitu- 
tionibus  et  ordinationibus  Aplicis,   ceterisque  speciali  licet 
at(iue  individuâ  mentione  ac  derogatione  dignis  in  contra- 
nuin  facientibus  quibuscumque. 

Datum  Romae,  apud  S.  Petrum,  sub  annulo  Piscatoris  die 
XXV  Februarii  MDCCCCVIII.  Pontificatus  Nostri  Anno 
quinto. 


LtS 


R.  Card.  Merry  Del  Val, 

a  Secret is  Status. 


1 1 


214  — 


PIE  X,  PAPE 


POUR  PERPÉTUELLE  MÉMOIRE.    C'est  avec  une 
particulière  bonté  que.  l'Eglise  témoigne  sa  sollicitude  aux 
peuples  séparés  de  ce  centre  du  monde  catholique  par  les 
terres  et  les  mers,  et  c|ui  conservent  pourtant  intacte  dans 
ces  régions  éloignées  la  foi  des  ancêtres.  Ce  troupeau  qui  vit 
dans  de   lointains  pâturages  mérite  pour  cela  même  que 
Nous  le  gardions  avec  soin  et  avec  vigilance  comme  une 
portion  choisie  du  bercail  que  Dieu  Nous  a  confié,  et  Nous 
lui  devons  accorder  avec  empressement  tout  ce  que  Nous 
croyons  être  utile  à  son  salut  et   à  sa   prospérité.  Aussi, 
lorsque  Notre  Vénérable   Frère   l'Archevêque  de  Québec, 
ville  du  Canada,   Nous  a  présenté,  au  nom  de  la  Société 
Saint-Jean-Baptiste  fondée  dans  cette  même  ville,  des  lettres 
où  l'on    Nous  demandait  de   déclarer,   en  vertu  de  Notre 
autorité,  le  saint   Précurseur  patron  des  Franco-Canadiens, 
jugeant  que  cela  pouvait  être  grandement  profitable  aux 
intérêts   de   la   vie   catholique  dans  ce  pays,  Nous  avons 
décidé  de  faire  droit  à  ces  prières.  Et  Nous  le  faisons  d'au- 
tant plus  volontiers  que  Nous  avons  une  grande  confiance 
dans  le  secours  et  l'intercession  de  ce  Saint  que,  depuis  son 
origine,  le  peuple  canadien  n'a  cessé  d'honorer  d'une  piété 
toute  particulière.  C'est  pourquoi  —  et  Nous  voudrions  que 
cela  soit  pour  le  plus  grand  bien,  pour  le  bonheur  et  la  pros- 
périté de  l'Eglise  canadienne  et  de  tous  les  catholiques  de 
ce  pays  — ,  par  Notre  autorité  Suprême  et  par  les  présentes, 
après    en    avoir  conféré   avec   Nos  Vénérables  Frères  les 
Cardinaux  de  la   sainte    Eglise    Romaine,    préposés    aux 
affaires  de  la  Propagande,    Nous  établissons,   Nous  consti- 
tuons   et    Nous    proclamons    saint  Jean-Baptiste    patron 
spécial  auprès  de  Dieu  des  fidèles  franco-canadiens,  tant  de 
ceux  qui  sont  au  Canada   que  de  ceux  qui  vivent  sur  une 
terre  étrangère.   Nous  voulons  donc  que  dans  ces  régions, 
on  accorde  et  on  rende  à  saint  Jean-Baptiste  tous  les  pri- 
vilèges et  tous  les  honneurs  qui  appartiennent  de  droit  aux 
patrons  des  lieux,  sans  que  toutefois  la  fête  de  ce  Saint 


—  215  — 

sj.it  déclarée  de  précepte  là  où  elle  ne  l'est  pas  encore. 

Nous  voulons  que  les  présentes  lettres  soient  constantes. 

valides,  efficaces:  qu'elles  aient  leur  plein  et  entier  effet,  et 

q..  elles  soient  acceptées  en  tout  et  pour  tout  par  ceux  que 

cela  regarde,  et  aussi  lontïtemps  qu'ils  y  seront  intéressés. 

Nous  décrétons  que  c'est  en  ce  sens  c,ue  ces  lettres  devront 

être  comprises  et  interprétées  par  tous  les  jujrës  ordinaires 

ou  decRues,  et  que  tout  ce  qui  peut  être  tenté  de  contraire 

à  ces  lettres  par  Quelque  personne  que  ce  soit,   de  quelque 

autorité  <,u'elle  soit  revêtue,  et  qu'elle  le  fasse  sciemment 

ou  par  ignorance,  est  nul  et  sans  valeur.  Nonobstant  toutes 

Constitutions    ou    Prescriptions    Apostoliques    ou    autres 

'inelles  qu'elles  soient,  môme  celles  qui  méritent  une  men- 

lon  ou  une   dérogation  spéciale.  (,ui  seraient  contraires  à 

la  teneur  de  ces  lettres. 

Donné  à  Rome,  près  de  Saint-Pierre,  sous  l'anneau  du 
1  echeur,  le  vingt-cinquième  jour  de  février  de  l'année  mil 
neuf  cent  huit,  de  Notre  Pontificat  la  cinquième 


LtS 


R.  Card.  Merrv  DEL  Val, 

Secrétaire  d'État. 


Mgi 


LOU 

Hr  SIKG 

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M!  tu  Si- s 

<  /    />  '      ' 
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Nos 

•Vous 

l'irt,'    fili 

l'î'-  enti( 
s;tint  év( 
(le  reli.fïi. 
I">nr  les 
l""!!-  la  c 
"i'';nes,  « 
">')iiume 


—  217 


(N°  53) 


LETTRE  PASTORALE 


DE 


^f^.K  I^uis-Nazaire  Bégin,  Archkvêoue  dk  Qvûukc 

AV  SUJET    nu  TROISIÈME  CENTENAIRE 
DE  LA  FONDATION  DE  QuÉliEC         » 


LOUIS-NAZAIRE  BÉGIN.  par  ea  orace  de  „ieu    et 

">    SIEGE  APOSTOUO.E.  ARCHEVÊQUE  DE  QUÉBEC. 

s>^^ s  c   a  tous  hs  n^Wcs  de  l'archidioccsc  de  Québee    Saint 
^1  Inuedieiione,,  Xotre-Sei ^neur 


N'os  Très  Chers  Frères, 

■Vous  venons  d'accomplir  ensemble  un   f,rand  devoir  de 

t  •  hhale  envers  le  fondateur  de  notre  É,dise.   Notre  peu! 

nt.er  a  voulu  .donfier,  et  ma.^nifiquement.  le  .^rand  et 

-MU  eveque  qui  a  fait  l'âme  de  notre  race,  l'a  pétrie  de  foi 

-e  ..on.  de  force  morale  et  l'a  si  parfaitement  formée 

'  ^'^  ^^^"'^-^  ^t  1^^  '"ttes  de  la  vie  présente  en  l'armTnt 

P-r  la  conquête  de  la  vie  future.     Le.  chefs  de  l'Etat  eux 
'  ■nés,  en   venant  inaugurer  avec  les  chefs  de  l'Eglise  le 
n-nument  él.vé  à  la  .némoire  du  Vénérable  Monseigrîel^dc 


n 


—  21H  — 


Laval,  ont  voulu  reconnaître  (lu'il  n'a  pas  moins  bien  méri- 
tr  de  la  patrie  de  la  terre  cpie  de  la  patrie  du  ciel,  et  qre 
ceiix-l:\  travaillent  plus  efficacement  cpie  personne  au  bien 
et  à  la  prospérité  même  temporelle  des  peuples  (jui  les  in- 
struisent dans  la  foi  et  les  forment  :\  tous  les  devoirs  chré- 
tiens de  la  vie  publique  "t  de  la  vie  privée.  Cette  leçon, 
jamais  inopi)ortune,  ne  >ouvait  pas  nous  être  donnée  plus 
efficacement  (pU'  i)ar  l'homme  distingué  (|ui  rei)résente  au 
milieu  de  nous  l'autorité  souveraine  de  la  t^rande  nation 
(jue  Dieu  a  faite  depuis  cent  cincpiante  ans  l'arbitre  de  nos 
dertinées  politi<|ues.  (Ju'il  dai^^ne  en  a^réeravec  l'expres- 
sion de  notre  reconnaissance  nos  respectueuses  félicitations. 

\'ous  vous  préparez  maintenant,  X.  T.  C.  I'..  à  célébrer 
dans  un  mois  le  troisième  centenaire  de  la  fondation  de 
(Juébec,  [)remier  foyer  de  la  civilisation  chrétienne  dans  la 
vallée  du  Saint-Laurent  et  du  Mississipi,  cité-mère  de  la 
nation  canadienne  et  de  toute  la  race  canadienne-française. 
Vous  voulez  (pie  ces  fêtes  soient  solennelles,  i)o])ulaires. 
enthousiastes,  avec  cette  note  relijiieuse  sans  laquelle  elles 
ne  seraient  difjfiies  ni  de  notre  cité  ni  de  votre  race,  et  vous 
attende/  (pie,  fidèle  :\  la  tradition  de  nos  vénérés  prédéces- 
seurs, nous  prenions  notre  part  dans  ces  joies  de  la  patrie 
qui  ne  'aéraient  pas  complètes  si  l'Eglise  catholicpie  n'eu 
était  paa. 

Votre  désir  est  aussi  le  nôtre.  Cirâces  ;\  Dieu,  il  n'y  a  pas 
dans  vos  âmes  une  seule  jurande  |)ensée  ni  un  seul  s^énéreux 
sentiment  (pie  vous  ne  retrouviez  dans  l'âme  de  vos  évêques 
et  de  vos  prêtres  :  ils  aiment  comme  vous  d'un  immense  et  ' 
tendre  amour  leur  patrie  de  la  terre.  Comme  vous  étiez 
avec  eux  aux  fêtes  de  Mur  de  Laval  pour  remercier  Dieu 
d'avoir  fondé  par  ce  j^rand  évêque  sa  sainte  E<;lise  sur  cette 
terre  du  Canada,  d'avoir  multiplié  son  clersié  en  lui  gardant 
cet  esprit  de  zèle  et  de  dévouement  (ju'il  tient  de  son  pre- 
mier père,  et  d'avoir  conservé  dans  notre  peuple  cette  foi, 
cette  pratique  des  devoirs  relif^neux,  ce  sens  catholique  et 
cet  amour  de  l'Ef,dise  et  du  Pape  qui  en  font,  disait  un  des 
derniers  Préfets  de  la  S.  C.  de  la  Propagande,  un  des  plus 


-  21U  — 

l>ea..x  joyaux  de  l'K^li.sf  Romaine.  -  (,,  ils  seront  ruec 
^ous  aux  fêtes  (lu  troisième  centenaire  de  (Juc-l,ec  j.our  n- 
.nerc.er  D.eu  de  toute,  les  bénédictions  spirituelles  et  te  n- 

Poel  es  JU..O.U.S  :Wu.tre  c.té  et  à  notre  race  pendant  ces 
■nis  siècles,  et  le  prier  d-    lous  conserver  toujours  avec   la 

';;f-';'.-lafidé.:é  aux  traditions  chrétLnne^^uJs^ 
""t  'lans  1  avenir  connue  dans  le  passé  notre  force  et  notre 

L'Apôtre  ensei^^nait  aux  premiers  chrétiens  .p,e  c'est  tou- 
i-us  le  tenM.s  de  la  prière  et  de  l'action  de  ,rà  es.  plus  e 
.una.s  sans  .loute  dans  les  grandes  joies  et  pour  iJ  beso  " 

ire  àv  c  n""  ^•p  "^'-■''  ""^'  """-^  ^'"-  clemandous  ,1e 
t.urt  avec  nous  A  l'occas.on  de  ces  fûtes  solennelles  du  troi- 

-me  centenaire  de   Québec  et  de  la  Nouvelle-I-Vance    et 

-tout  lorsque  sera  offert   au   nom  de  la  cité  et  de  to       e 

P-ple  l'au..,ste  sacrifice  ,ui  consacra  il  v  a  trois  cen  s  ans 

;■  n.cher  de   Stadaconé  et  le  prenn'er  sanctuaire  de  la  Nu 

ulle-I.rance    Vous  remercierez  Dieu  de  nous  avoir  faits    t 

;1<'  nous  avo.r  ,^ardés.  pendant  ces  trois  siècles,  canadiens 

.ançais  et  catholiques,  vous  l'en  ren.erciere.  a  ec  nou        , 

nute  fierté  chrétienne  eten  toute  hunn.fté.  En  toute  fil^t 

.         est     u,  .pu   nous  a  cho.s,  vos  pères,  et  en  vous  rappe- 

1  ni  les  ..races  <p,',l  leur  a  faites,  les  vertus  dont  ilsnousont 

•'-ne  1  exemp  e.  les  grandes  ceuvres  qu'ils  ont  accomplies 

•y;ns  pourrons  d.re  comme  le  poëte  d'Israël  :    Xof^iH^ 
■''ro>'nu   natio.i  :     Dieu  n'a  pas  donné  à  tous  les  peuples 
..me  '-n^K-t,on    En  toute  humilité  =    car.  disaient  „: 

■iii(  êtres,       iioO/l-ssc  ob  i trc  "  re    e  rif.  I'-1.„..  ,  i 

11     1  cLiie  ae  i  <ime  plus  encore  ciiie 

'  •    e  du  san.^  :    et  sommes-nous  honnnes  A  transmettre  aux 
'  n-at,ons  futures,  sans  l'amoindrir,  l'héritante  de  foi  et  de 

-tus  chrétiennes  que  nous  avons  reçu  de  nos  pères"  C'est 
;-.,uo,.  après  avoir  fait  éclater  notre  reconn' is  ance  en 
•  ^  Dieu  en  actions  de  .^râces  pour  les  bienfaits  reçus   rap- 
■i- au  sentiment  de  nos  .rands  et  difficiles  devoirs  pour 

''     .resent  et  l'avenir  de  notre  patrie  et  de  notre  raequ 
-   nt  dans  la  main  de  Dieu,  comme  le  salut  de  chacuni 


!)  r.'Kniincnt  caid.  Le  lochow.,ki  en  1898. 


~  220  - 

nous,  tUMH  11'  sii|i|>lifrons  de  nous  éclairer  sur  no^  devoirs  de 
chrétiens  dans  la  vie  pul)li(|Ue  eonune  dans  la  vie  privée  et 
de  noi  s  donner  \  tous  ce  (|ui  est  plus  rare  encore  et  non 
moins  nécessaire  au  salut  de  la  i)atrie,  la  bonne  volonté  de 
les  accomplir. 

I 


Certes.  N.  T.  C.  l'".,  lui  peuple  ne  saurait  pas  plus  tiu'ati- 
cun  homme  se  choisir  des  ancêtres.  C'est  Dieu  seul  (jui 
donne  t\  toute  vie  humaine,  comme  au  fleuve,  sa  source  d'où 
s'épanchent  des  flots  purs  ou  troublés.  Mais  encore  (lue 
l'honuiH'  n'ait  pas  choisi  ses  prres  et  qu'il  les  ait  reçus  de  la 
miséricorde  et  de  la  sagesse  de  Dieu,  il  ne  laisse  pas  de  s'en 
réclamer  et  d'en  être  fier,  parfois  plus  <iue  de  raison.  C'est 
un  sentiment  que  la  nature  inspire,  (pie  la  raison  approuve, 
(pie  Dieu  lui-même  commande  et  bénit.  Honora  pati\-m.  A 
la  piété  filiale  des  peuples  comme  à  celle  les  enfants  il  atta- 
che une  récompense.  L'amour  pour  les  ancêtres  les  fait 
revivre  dans  leurs  descendants  et  assure  ;\  ceux-ci  l'héritage 
des  dons  providentiels  que  Dieu  leur  a  préi)arés  dans  leurs' 
pères. 

Or,  sans  nous  i)référer  à  aucune  des  autres  races  cpie  Dieu 
a  purifiées  et  s'est  consacrées  par  le  baiitôme,  nous  avons 
le  droit  de  n'être  jaloux  traucunc.  Il  n'en  est  pas  dent  les 
sources  soient  plus  pures  ni  (pii  se  réclame  d'ancêtres  i)liis 
irréprochables  devant  Dieu  et  devant  les  hommes. 

v'est  dans  la  l-'rance  trés-chrétienne  (jue  Dieu  a  choisi 
no^  ancêtres,  à  ce  moment  du  ^rand  siècle  où  elle  a  si  bien 
nurilû  de  la  oi  et  de  la  piété  catholicpie.  Et  ce  ne  fut  i)as 
seulement  ei  vue  d'étendre  son  commerce  et  d'accroître  <:i 
prospérité  temporelle,  mais  pour  porter  au  loin  la  foi  n 
donner  à  Jésus-Christ  des  peuples  nouveaux,  (pie  la  h'ram  t 
envoya  sur  les  bords  du  Saint-Laurent  ses  premiers  c()!<'ii> 
avec  SCS  premiers  missionnaires.  C'est  une  fjrande  ptn  ■ 
de  foi  chrétienne  autant  qu'une  grande  pensée  politique  <iui 
ont  fondé  de  concert   (Juébec  et  la  Nouvelle-l'Vance.    C  :ir 


-  ?21  - 


:ire  inoment-lù.  le  pouvoircivil.  profonclûnf„t  et  pruti.,uc- 
mc-nt  chrctien.  n'ignorait  [.as  encort-  (,„..  Die-u  est  le  plus 
l.;nne  rempart  des  cités  et  ,,„e  Jésus-Christ  est  la  seule 
lierre  ariRulaire  des  sociétés  <,u'on  vent  érlitier  pm.r  des 
siècles  Mais  si  la  I-rance  chrétienne  eut  ouhhé  de  veiller  sur 
notre  berceau,  la  Providence  de  Dieu  ne  l'oubliait  pas. 

Ce  n'est  pas  A  un  aventurier  (,uelcon(,ue.  A  un  néjrociant  vu 
M.H'tede  fortune,  ni  X  un  houune  de  uuerre.  ni  .-\  ,ui  tin  diplo- 
mate «lu'elle  donna  la  mission  de  jeter  sur  les  bords  du  j,Mand 
Ifuve.  les  fondements  de  la  première  cité  de  la  Nouvelle- 
•rance.  mais  h  un  citoyen  de  mœurs  irréprochables,  pro- 
l'-ndcment  chrétien  d'esprit  et  de  vie.  pour  ..uiêtre  français 
<■  .'tait  être  catholupie  et  être  cath(,Ii,,ue  c'était  être  meil- 
leur  français. 

C'est  avec  un  ^rand  esprit  de  foi  ,p,e  Champlain  comj.rit 
et  remplit  sa  mission  providentielle.  Il  lui  sembla  .,ue  Dieu 
avait  creusé  cette  immense  vallée  et  préparé  ces    plaines 

'itiles.  pour  y  asseoir  un  jour  un  ^^rand  empire  chrétien 
tonde  par  la  France  catholic,UL-.  et  trouverné  par  elle      nis 
dans  lequel  tous  les  peuples  r     ^'Amérique  auraient  d.ou  de 
"te  par  le  baptême.  C'est  la      vitale  de  cet  empire  du  Christ 
MU  II  voulut  fonder,  et  il  en  choisit  avec  soin  tous  les  pre- 
nuers  ctn.  .„..   H  voulut  (pi'ils  fussent  tou.  d'une  foi  non 
>nH'         .  .1,    mœurs   intègres   et  d'une   piété  sincère,  pour 
'  'Muiucrir  :\  la  civilisation  et  à  l'Évangile  les  peuples  païens 
ces  vastes  contrées  par  l'exemple  d<  s  vertus  chrétiennes 
■t<l  une  société  parf.  tement  ordonnée  autant  que  par  la 
prédication  des  missionnaires.  Tant  qu'il  vécut,  la  colonie 
Ht  moins  une  ville  qu'une  famille  chrér,,  ,me  dont  il  était 
!'■  IHTe.  et  une  paroisse  plut At   qu'uMc   cité.    La  première 
'ulise  s  éleva  auprès  de  la  première  maison,  et  le  {jouver- 
'"•ur  ne  fut  que  le  premier  et  le  i-lus  fidèle  paroissien. 

Ce  n'est  pas  là  un  fait  i.olé  et  un  exemple  unique  dans 
""tre  histoire^  Si  le  fondai  ,.r  de  Québec  a  été  durant  toute 
■a  c^rnere  l'homme  qui  vit  de  .a  foi  et  de  ses  convictions 
'  ithoiiques  qui  ne  conçoit  pas  un  citoyen  neutre  et  indif- 
I  rent  doublé  d'un  chrétien  dévie  privée,  qui  vouiui  que  son 


t 
'  il 


009 


(L'uvre  pour  être  viable  et  vraiment  française  fut  bien  chré- 
tienne et  bien  catholique  comme  sa  personne  et  sa  vie,  tous 
ses  successeurs  à  la  tête  de  la  colonie,  sans  avoir  eu  tous 
son  iicnie  et  sa  valeur  morale,  sont  entrés  dans  son  idée. 
Si  préoccupés  ([U'ils  furent  parfois  des  passions  naturelles  à 
des  âmes  qui  ne  sont  i)as  plus  hautes  (jue  la  fortune  et  les 
diirnités  ou  même  d'erreurs  en  cours  de  leur  temps  dans  la 
mère-patrie,  tous  ont  voulu  comme  lui  que  cette  société 
naissante  fut  formée  d'éléments  choisis,  de  foi  non  suspecte 
et  de  mœurs  irréprochables. 

Kt  puisqu'en  cet  anniversaire  ce  n'est  pasChamplain  seu- 
lement (lue  nous  voulons  j^lorifier,  mais  toutes  ces  grandes 
âmes  si  parfaitement  héroïques  parce  qu'elles  étaient  parfai- 
tement chrétiennes,  c|ui  ont  fait  notre  i)eu])le  et  écrit  ces 
deux  premiers  siècles  de  notre  histoire  qui  n'a  pas  une 
tache  cls  boue  ni  une  tache  de  san^r,  nous  ne  pouvons  pas 
ne  i)as  rappeler  à  notie  souvenir  ému  et  reconnaissant  cette 
phalanf^e  d'âmes  vraiment  jrrandes,  de  héros  et  d'héroïnes, 
de  saints  et  de  saintes,  que  Dieu  suscite  autour  du  berceau 
d'une  race  ()u'il  voulait  parfaitement  chrétienne.  En  vérité 
c'est  à  des  mains  très  pures  que  Dieu  voulut  confier  le  ber- 
ceau de  toutes  nos  premières  cités  canadiennes,  et  que  de 
pa^es  de  leur  jiremière  histoire  auraient  mérité  d'être  écri- 
tes par  des  an^es  1 

Certes,  N.  T.  C.  F.,  nous  avons  le  droit  de  remercier  Dieu 
de  nous  avoir  donné  de  tels  ancêtres.  Les  plus  jjrands 
devant  les  hommes,  ceux  dont  nous  savons  les  noms  et  la 
vie,  ont  écrit  cjuclques  unes  des  paj^es  les  plus  touchantes 
de  l'histoire  de  l'Église  et  de  la  France  catholitiue.  Suffirais- 
je  à  nommer  tous  ceux  dont  les  noms  reviennent  en  ce 
moment  dans  votre  cœur  et  sur  vos  lèvres  ?  Mais  que  d'au- 
tres encore  dont  la  vie  et  les  noms  ne  sont  connus  que  là- 
haut,  ont  fécondé  par  leurs  sueurs  le  sol  de  notre  pajs  et 
attiré  sur  leurs  enfants  et  sur  lui  la  bénédiction  de  Dieu  1 
C'est  cette  multitude  de  héros  sans  noms  et  de  saints  incon- 
nus, couchés  dans  les  fondations  de  notre  société,  qui  en 
fait  la  force  et  la  solidité. 


—  223  — 

Avec  ces  chefs  vraiment  chrétiens,  un  peuple  choisi  formé 
a  la  foi  et  à  toutes  les  vertus,  et  des  âmes  d'élite  en  «rand 
nombre,  la  Providence  nous  donne  dès  les  premiers  jours  tou- 
tes les  mstitutions  nécessaires  à  la  formation  et  au  bon  fonc- 
nonnenient  de  la  société  chrétienne.    Québec  n'est  pas  plus 
tôt  fonde  que  sa  première  église  s'élève  auprès  de  l'hun.ble 
rhateau  de  son  premier  RouveVncur.     Des  missionnaires  se 
partagent  déjà  l'mimense  territoire  découvert  et  acquis  :^  la 
l'rance.   Puis  à  peme  <iuelques  familles  sont-elles  ^^roupées 
et  les  premières  terres  défrichées,  les  fils  de  saint  Ignace  vienl 
nent  aider  aux  f^ls  de  Saint  François  et  ouvrent  aux  enfants 
des  colons  le  premier  collège  de  l'Amérique  dn  Nord    I  a 
\enerable  Marie  de  l'Incarnation  et  ses  Ursulines  font  pour 
les  jeunes  hlles  ce  que  les  Jésuites   feront  pour  les  jeunes 
uens    Les  sœurs  Hospitalières  viennent  de  Dieppe  prendre 
soin  des  infirmes  et  des  malades.   Ce  que  Marie  de  l'Incar- 
nation et  les  Hospitalières  font  à  Québec,  la  Vénérable  Mar- 
gner.te  Bourgeois  et  Mlle  Mance  le  font  à  Montréal,  et  les 
Messieurs  de  Saint  Sulpice  y   prennent  à  leur  compte  les 
travaux  apostoliques  des  Jésuites  et  des  Récollets     Avant 
nn  dem.-siècle  on  trouve  ainsi  à  Québec  et  à  Montréal  toute 
a  vieille   l'rance  catholique,  avec  son  admirable  organisa- 
-c.u  sociale  qui  pourvoit  avec  sagesse  à  tous  les  besoins  des 
familles  et  du  peuple  chrétien.   Il  n'y  manquait  qu'un  évê- 
<iue  pour  y  mettre  la  dernière  main. 

Dieu  qui  savait  ce  qu'il  voulait  faire  de  nous  et  de  cette 
nouvelle  Kglise  choisit   Mgr  de  Laval,  homme  de  science 
<  expérience  et  de  très  sainte  vie,  plus  homme  d'église  et 
<^l  esprit  a  la  fois  plus  romain  et  aussi  français,  qu'aucun 
eveque  de  son  temps.    La  Providence  lui  ménagea  la  pleine 
'-nfiance  du  chef   de  l'Eglise  et  du  roi  très  chrétien.    Elle 
voulut  qu'il  ne  relevât  d'aucun  siège  épiscopal  de  France 
SI  vénérable  et  illustre  qu'il  fût,  mais  du  seul  siège  de  Pierre 
et  fut  soumis  â  lui  seul.    Mais  en  même  temps  qu'il  recevait 
<i'i  \ica.re  de  Jésus-Christ  ses  pouvoirs  de  juridiction  du 
1-le  nord  au  golfe  du  Mexique,  il  prenait,  de  par  la  volonté 
<l'i  roi  très  chrétien,  la  première  place  après  le  Gouverneur 


IM 


mt 


â> 


II'"'; 


—  224  — 

dans  le  Conseil  Souverain  de  la  Nouvelle-France,  moins 
pour  mettre  l'influence  de  l'Etat  au  service  de  l'Eglise  que 
pour  mettre  l'influence  et  l'autorité  de  l'Eglise  au  service 
de  la  société  civile. 

Ce  que  furent  notre  premier  évêque  et  nos  premiers  mis- 
sionnaires pour  les  commencements  de  la  colonie,  leurs  suc- 
cesseurs le  furent  pour  notre  pays  pendant  tout  le  cours  de 
notre  histoire.  Assurément  jamais  Eglise  particulière  ne  fut 
plus  romaine  que  l'Eglise  du  Canada  ;  mais  jamais  Eglise  ne 
futplus  patriotique  ni  plus  vraiment  nationale,  dans  le  bon 
sens  du  mot,  plus  constamment  et  plus  intimement  mêlée  à 
tous  les  actes  de  la  vie  privée  et  de  la  vie  publique  de  notre 
peuple, 

Et  ce  fut  le  salut  de  notre  race.  Parce  qu'elle  fut  toujours 
catholique  avant  tout,  intimement  unie  d'esprit  et  de  c(eur 
à  son  clergé,  qui  lui-même  ne  relevait  que  du  chef  universel 
de  l'Eglise,  au  moment  où  sombrait  avec  la  puissance  et  la 
fortune  de  la  P>ance  sur  nos  bords,  tonte  l'organisation  d-^ 
notre  société,  le  peuple  abandonné  de  ses  chefs  temporr* 
resta  debout,  serré  autour  de  ses  prêtres  et  de  son  évêq.. 
devenus  ses  seuls  chefs  et  ses  conseillers  en  môme  temps 
que  les  médiateurs  nécessaires  et  les  plus  dévoués  entre  lui 
et  le  nouveau  pouvoir. 

Nous  n'avons  garde  de  méconnaître  les  services  rendus  h 
notre  race,  sous  le  régime  anglais,  par  quelques-ims  de  nos 
plus  illustres  citoyens.  L'Eglise  ne  s'honore  pas  moins  de 
leurs  vertus  et  de  leurs  grandes  actions  que  de  celles  de  ses 
prêtres  et  de  ses  évêques.  C'est  elle,  en  effet,  qui  les  a  for- 
més, qui  a  élevé  et  orné  leur  esprit,  trempé  leur  caractère  et 
leur  a  inspiré  ce  désintére.ssement,  cette  magnanimité  et 
cette  force  d'âme,  par  une  éducation  vraiment  catholique 
donnée  par  .ses  prêtres.  Non-seulement  c'est  l'Eglise  qui 
les  a  élevés  et  formés,  mais  elle  les  a  soutenus  de  ses  sym- 
pathies et  de  ses  conseils-,  les  a  appuyés  de  son  influence,  et 
leur  a  préparé  un  peuple  uni,  généreux,  fort  de  ses  mâles 
vertus  sans  lequel  les  meilleurs  chefs  seraient  impuissants. 

Notre  peuple,  en  effet,  c'est  sa  religion  et  sa  foi  qui  l'ont 


—  225 


Rarde  e  multiplié  en  le  tenant  groupé  sur  le  sol  de  la  patrie 
auprès  du  prêtre  et  à  l'ombre  du  clocher  de  son  église.  C'est 
ce  ses  prêtres  qu'il  a  appris  à  rester  français  de  langue  et 
de  mœurs  en  restant  catholique  d'esprit  et  de  vie.  C'est  sa 
to.  et  sa  piete  nourries  par  l'enseitrnement  de  prêtres  dé- 
voues qu,  l'ont  formé  à  ces  chrétiennes  vertus  qui  font  les 
races  fortes  et  bénies  de  Dieu. 

Qui  lui  a  donné  le  courage  de  persévérer  dans  cette  lon- 
^^ue  et  laborieuse  conquête  du  sol.  de  s'y  étendre,  de  s'y  en- 
raciner e    de  S'y  fortifier  pour  résistera  toutes  les  tempêtes? 
Sa  foi  catholique  et  la  présence  de  son  Dieu  et  de  ses  prê- 
res^  Partout  où  il  y  a  une  é.lise.  ou  au  moins  un  autefet 
un  prêtre,  il  y  a  de  suite  une  communauté  canadienne,  une 
'rveni  '"'v"  ^-J^l-s  années,  prend   un  accroissemen 
me  veilieux.   V  ivre  consolé  et  fortifié  par  la  reli.don.  mourir 
assiste  par  elle,  ça  été  de  tout  temps  la  double  et  suprême 
aspiration    de  l'âme  canadienne-française.    Aucune   autre 
n  a  fait  davantage  pour  la  prospérité  et  le  développement 
même  temporels  du  pays.  Pi^ciueiu 

I)e    l'exemple    et    des    fortes    leçons     du    prêtre    qui  a 
MU.  te    es  joies  et  les   espérances  du  monde    pour  étendre 
s  limitées  de  la  patrie  en  même  ten,ps  que  celles  du  royau! 
me  de  Dieu    notre  peuple  a  appris  le  désintéressement,  la 
.  ne  osite,  la  fo.  en  la  Providence  et  toutes  ces  vertus  qui 
font  les  vrais  et  les  meilleurs  serviteurs  de  le  patrie  et  de  la 
race  en  même  temps  c,ue  les  plus  fidèles  serviteurs  de  Dieu 
Le  monde  entier  admire  et  j^lorifie  la  fécondité  de  nos  famill 
es.  Dieu  nous  a  donné,  en  efïet.  la  bénédiction  promise  au- 
refois  à  son  peuple  choisi  :    des  f^énérations  saines  et  nom- 
breuses, la  femme  canadienne  a  bien  été  comme  cette  vi- 
.^ne  abondante  en  fruits  de  vie  et  de  joie  qui  fait  la  vraie 
nchesse  des  familles  et  de  la  patrie,  et  c'est  bien  le  Cana- 
.lien  hdèle  aux  enseignements  de  son  Eglise  et  à  la  tradi- 
.on  de  ses  pères  qui  met  sa  ,doire  et  sa  principale  richesse 
dans  une  couronne  de  fils  pleins  de  vigueur,  que  le  chantre 
d  Israël  comparait  aux  jeunes  pousses  de  l'olivier  autour  du 
tronc  paternel.  (Ps.  127)  ^^ 


^è 


lii;- 


1^ 


—  22G  — 

Des  économistes  qui  oublient  que  les  peuples  ont  une  âme 
et  qui  les  regardent  comme  des  machines  à  amasser  des  ca- 
pitaux, nous  plaindront  de  n'avoir  pas  ébloui  le  monde  par 
nos  richesses  et  les  merveilles  de  notre  industrie.  Dieu  nous 
a  fait  pendant  ces  trois  siècles  des  dons  plus  précieux  et 
plus  rares  :  l'intelligence  pratique  qui  suffit  avec  le  travail 
à  ses  propres  besoins,  la  simplicité  des  mœurs  et  des  goûts 
qui  permet  de  vivre  à  l'aise  et  comptent  avec  peu  de  biens  et 
moins  encore  de  caprices  et  de  besoins.  Notre  peuple  fut 
longtemps  à  la  rude  et  salutaire  école  de  la  pauvreté,  mais 
ne  souffrit  jamais  des  misères  inconsolées  des  peuples  riches; 
il  connut  moins  que  d'autres  la  guerre  entre  les  classes  de 
la  société,  parce  que  chez  lui  la  véritable  égalité  chrétienne 
fut  rarement  outragée  par  le  faste  des  fortunes  dues  au 
génie  de  la  cupidité  et  à  celui  de  la  rapine.  Sa  foi  et  sa  reli- 
gion lui  apprirent  à  vivre  heureux  de  son  modeste  avoir,  en 
faisant  encore  la  part  généreuse  à  Dieu  et  à  ses  pauvres. 
Sans  dédaigner,  comme  on  l'a  prétendu,  les  biens  temporels 
nécessaires  aux  sociétés  humaines,  il  leur  a  toujours  préféré 
la  culture  intellectuelle  et  les  richesses  morales,  et  a  tou- 
jours estimé  qu'elles  sont  I2  capital  le  plus  nécessaire  aux 
peuples  qui  ne  veulent  pas  mourir. 

C'eut  été  peu  de  choisir  les  colons  avec  le  plus  grand  soin 
et  en  général  dans  les  familles  les  plus  saines  et  les  plus  re- 
commandables  par  leurs  vertus.  Dès  les  premières  années  on 
prit  un  soin  extrême  de  l'éducation  des  enfants  et  même  de 
leur  insu-uction.  C'est  à  cela  sans  doute  que  l'on  doit  en 
grande  partie  ces  vertus  de  famille  et  cet  esprit  religieux 
de  nos  populations,  comme  aussi  leurs  manières  distinguées 
et  leurs  vertus  civiles.  Si  plus  tard,  presque  un  siècle  durant, 
l'instruction  dut  souffrir  du  malheur  des  temps,  soit  à  cause 
de  la  ruine  temporelle  des  institutions  privées  des  ressources 
de  la  charité  française,  soit  à  cause  de  l'hostilité  du  nouveau 
pouvoir  naturellement  défiant  envers  toute  influence  fran- 
çaise et  catholique,  l'éducation  de  famille  toute  imprégnée 
d'esprit  chrétien  et  des  saintes  traditions,  secondée  par 
quelques  rares  couvents  et  la  direction  pratique  de  nos  pré- 


—  227  — 


très    sut  nous  former  encore  des  âmes  d'élite,   des  esprits 

ro.ts  et  élevés,  des  cœurs  fermes  et  généreux  p..  ne  C 

irpÎrSnt'^""^""^^  ^l'études  les  plus  complets  et 

Vous  savez  vous-mêmes  que  depuis  cinquante  ans  l'instruc 

IZeu^T  ^'  '  ^^^^^'^'-^'^^  ^^'^'^'  PJ"«  de  pro,.-ès  dans 
notre  pa3s  qu  en  aucun  autre.  Grâce  à  l'esprit  relifïieux  de 
nos  u.st.tut,ons  et  de  ceux  qui  les  dirigent,   l'instruction  pu! 

t'!or\'/r'''T"'''"'''''"'"-^''^"^^^^  ^-y^'   ^-•-'^  ''*^du- 
cat.on  et  déforme  la  conscience  des  je.mes  ,'énérations.   Ici 

encore  lespntrehfïieux  de  notre  peuple  et   l'influence  lé^i- 
■me  et  nécessaire  qu'il  accorde  à  l'Eglise  ont  sin,..lièrement 
>ude  tous  les  progrès.  Sans  parier  du  zèle  des  prOtres  à  sti- 
muler partout  les  parents  et  les  municipalités  à  fonder  des 
écoles,  à  les  bien  tenir  et  à  en  assurer  le  fréquentation,  nous 
avons  toute  "ne  année  d'instituteurs  relifricx  qui  font  avec 
un  succès  e^al  à  leur  dévouement  et  à  leur  désintéressement 
ce  ministère  de    'enseignement  si  nécessaire  à  la  patrie  et  à 
il'^Kl.se.  C  est  la  ressource  providentielle  sans  laquelle  il 
-serait  H^poss.ble  de  suffire  aux  besoins  croissants  de  la  po- 
pulation avec  le  seul  personnel  formé  aux  frais  des  particu- 
liers et  du  trésor  public. 

Enfin,  nous  n'oublierons  pas  de  remercier  Dieu  des  béné- 
dictions même  temporelles  accordées  à  notre  race  et  à  notre 
l'a3;s.^Sans  doute,  cefrimmense  développement  et  cette  pros- 
périté croissante,  il  est  juste  d'en  faire  honneur  au   pouvoir 
qui  a  compris  enfin  ce  qu'il  pouvait  attendre  de  loyauté  d'un 
peuple  foncièrement  honnête  et  religieux  et  lui  a  laissé  le 
soin  de  pourvoir  lui-même  à  son   avenir  et  à  son   gouverne- 
ment. ~  Sans  doute,  nous  devons  encore  en  être  reconnais- 
sants aux  citoyens  éminents  qui  depuis  cinquante  ans  ont 
obtenu  la  confiance  des  souverains  et  du  peuple  et  gouverné 
notre  pays.  Mais  ces  hommes  d'élite  eux-mêmes,  c'est  Dieu 
-im  les  donne  aux   peuples  qu'il    aime  et  qui  les  méritent 
N  oublions  pas  non  plus  que  ni  l'intelligence  des  chefs,  ni 
eravail  et  l'activité  du  grand  nombre  ne  réussissent  sans 
la  l)enéd!ct!on  de  Dieu. 


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;3 

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>Rf5 


228  — 


D'une  part  le  pouvoir  dans  notre  pays  a  toujours  su  faire 
hommage  il  Dieu  de  la  prospérité  publique.  Quelles  qu'aient 
pu  être  les  défaillances  et  les  erreurs  personnelles  de  ceux 
qui  en  ont  eu  la  s^arde,  il  n'a  jamais  cessé  d'être  chrétien. 
De  son  côté,  le  peuple  n'a  pas  cessé  de  faire  très  larj^e  et 
parfois  mafrnifique  au  culte  de  Dieu  et  ;\  toutes  les  œuvres 
de  charité  envers  le  prochain  la  contribution  prélevée  non 
sur  son  lu.xe  mais  sur  le  nécessaire. 

Nos  villes  n'ont  pas  sans  doute  des  temples  comparables 
aux  chefs-d'œuvre  d'architecture  de  l'ancien  monde  :  le 
temps  n'est  plus  où  tout  un  peuple  mettait  son  travail  et 
ses  offrandes  et  des  princes  leurs  immenses  ressources  pour 
.  construire  un  monument  que  deux  siècles  pouvaient  à  peine 
achever.  Notre  peuple  vit  de  sa  foi  et  de  sa  religion  :  ses 
églises  lui  sont  aussi  nécessaires  et  plus  chères  que  sa  mai- 
son. Il  faut  qu'elles  poussent  vite  comme  lui.  Il  les  veut 
vastes,  parce  qu'il  n'oublie  pas  de  les  remplir  les  dimanches 
et  les  fêtes  ;  il  les  veut  propres  et  meublées  avec  magnifi- 
cence. Que  d'églises  de  nos  campagnes  feraient  honneur  A 
de  riches  et  populeuses  cités  !  Ce  sont  les  contributions  vo- 
lontaires du  peuple  cjui  ont  élevé  A  Dieu  ces  demeures 
dignes  souvent  d'une  munificence  royale. 

La  piété  de  notre  peuple'ne  s'est  pas  rendu  un  moins  glo- 
rieux témoignage  en  faisant  la  prospérité  de  tant-  d'œuvres 
ie  charité  spirituelle  et  corjiorelle.  —  Sans  doute  la  pré- 
voyance des  premiers  chefs  de  la  colonie  avait  assuré  des 
ressources  à  toutes  les  (euvres  indispensables,  soit  par  des 
gratifications  royales,  soit  par  des  aumônes  princières  de 
riches  et  pieuses  personnes  de  la  vieille  France.  Mais  que 
d'autres  sont  devenues  nécessaires  et  ont  pris  un  développe- 
ment considérable,  grâce  aux  seuls  subsides  de  la  charité 
populaire  ! 

Enfin,  ce  (jui  l'honore  davantage,  notre  peuple  a  payé  ù 
Dieu  et  plus  largement  encore  et  avec  une  chrétienne  fierté 
l'impôt  du  sang.  Nous  ne  parlons  i)as  des  martyrs  des  pre- 
miers temps  de  notre  histoire  que  nous  espérons  bien  véné- 
rer un  jour  sur  nos  autels.  Nous  ne  tarions  'jas  non  nlus  dt;         si 


—  229  — 

cette  phalange  f^énéreuse  qui  fut  prête  un  jx^ur  ;\  défendre 

VirW  f  r"  '^?  ■''  •^^t'-'r^"'"^  '1^  J'Éf^^lise  et  la  liberté  du 
V.ca  re  de  Jesus-Chnst-L'IC ^lise  a  besoin  d'une  autre  armée 
nombreuse,  permanente,  pour  con.buttre  d'autres  cond.ats 
' -ss.per  1  .Knorance.  extenniner  les  vices,   afïermir   le  rè^nè 
de  D,eu  dans  les  âmes,  porter  au  loin  son  nom  béni  à  ceux 
qtn  ne  le  connaissent  pas.   lui  donner  devant   le  monde  le 
e  no,,na.ede  la  fo,   et  celui  de   la  charité  :  c'est  l'armée 
samte  des  âmes  vouées  umque.nent  à  son  service,    apôtres 
e  la  fo,  et  de  la  charité,  prêtres.  reli,.eux  et  religieuses.    _ 
Laquelle  de  nos  famdies  canadiennes  ne  se  croirait  pas  ho- 
norée et  bén.e  de   D,eu  de   lui  avoir  donné  un  pré  re.   un 
ren.^ux   et    une    religieuse  ?  Laq-.elle   ne  le   remerci;ra  t 
pas  de  lui  en  avoir  demandé  plusieurs  ? 

Vous  ave.  raison.  N.  T.  C.  F.,  de  voi^ dans  la  multiplication 
des  vocations  sacerdotales  et  relif^ieuses  une  f^rande  hénédic- 
t.on  pour  vos  famdles.   Vous  y  verre,  aussi  justement  une 
prédilection  de  Dieu  sur  notre  race  et  la  raison    principale 
peut-être  des  attentions  de  sa  Providence  sur  nous.   EnLt 
CI  ces    lu,  qm  donne  et  c'est  nous  qui   recevons  en   ayant 
1  a.r  de  lu.  donner.  Pour  cette  faveur,  comme  pour  les  au  re 
rendons  grâces  à  Dieu  qui  nous  a  comblés  de  tant  de  bien-' 
faits  pendant  ces  trois  siècles,   nous  a  sauvés  de   tant  de 
P-nls.  a  tourné  à  notre  bien  nos  plus  dures  épreuves  et  ce 
qui  semb  ait  être  nos  plus  terribles  malheurs.   Remercions- 
e  surtout  d  avoir  conservé  intacte  la  foi  de  notre  peuple   et 
<  avoir  par  elle  sauvé  tout  ce  qui   fait  notre  vie  nationale 
Remercier  ce  n'est  pas  .seulement  acquitter  une  dette  de 
reconnaissance  et  de  justice,  c'est  prier. 


ii'' 


'         II 

La  prière  pour  notre  patrie,  c'est  encore  l'un  des  ^^rands 
devoirs  de  tout  Canadien-français  dans  ces  .aands  jours 
<^^  est  Dieu  qm  a  tait  notre  passé  dont  nous  .sommesjuste- 
-ent  fiers,  qui  nous  a  multipliés,  défendus  contre  tous  les 
dangers  et  sauvés  par  ceux-là  même  qui  auraient  voulu 
i-vraic.   ^u  II  en  soit  Dùni  l 


wmi 


—  230  — 


Mais  c'est  Dieu  aussi  qui  fera  notre  avenir,  si  nous  savons 
comprendre  ses  desseins  sur  nous  et  y  rc'ijondre  avec  bonne 
volonté.  Que  serions-nous  devenus,  si  nos  pères  ne  s'étaient 
pas  mis  en  peine  de  nous  transmet»-*-  cet  héritaj^e  de  foi  et 
de  vertus  chrétiennes,  ipii  a  été  i)e.,Jant  trois  cents  ans  leur 
consolation,  leur  force  et  leur  salut  ?  Que  seront  nos  des- 
cendants, non  dans  trois  siècles,  mais  dans  un  siècle  seule- 
ment, si  oublieux  des  desseins  de  Dieu  sur  nous  et  des 
dons  qu'il  a  faits  A  notre  race,  nous  apostasions  plus  ou 
moins  consciemment  l'une  ai>rès  l'autre  les  traditions  de  nos 
pères } 

C  'rtes,  N.  T.  C.  F.,  personne  ne  ])eut  prédire  sûrement 
quel  sera  l'avenir  d'un  peuple  ou  d'une  race  :  l'avenir  des 
peuples  comme  celui  tles  individus  est  dniis  les  secrets  de 
Dieu.  Mais  pourtant  l'enchaînement  des  circonstances  et 
la  trame  des  événements  voulus  etdiri<,'és  par  la  Providence 
rendent  manifeste  la  volonté  de  Dieu  sur  l'orientation  de 
notre  vie.  l'ourcpioi  Dieu  a-t-il  pris  soin  de  nous  former  et 
de  nous  garder  pendant  trois  siècles  catholicpies  et  français  ? 
Pourquoi  s'est-il  servi  de  notre  foi  pour  garder  notre  race  ? 
Pourquoi  s'est-il  servi  de  notre  langue,  de  nos  mœurs  et  de 
nos  institutions  françaises  i)our  couvrir  notre  foi  ?  Pourquoi, 
sinon  afin  que  nous comjjrenions  bien,  que  dans  sa  pensée  et 
dans  sa  volonté,  nous  devons  être  Canadiens-français  pour 
rester  catholiques  et  rester  catholiques  pour  être  toujours 
Canadiens-français. 

Certes,  N.  T.  C.  F.,  il  nous  est  bien  permis  de  penser 
que  Dieu  n'a  pas  comblé  notre  race  de  tant  de  grâces,  pour 
elle  seulement,  pour  récompenser  dans  les  rtls  les  vertus  de 
leurs  pères  et  se  choisir  en  elle  ceux  cpi'il  a  prédestinés  au 
salut.  Des  esprits  attentifs  à  méditer  les  voies  de  la  Provi- 
dence et  son  intervention  visible  dans  les  événements  de 
l'histoire  ont  cru  que,  s'il  l'a  pétrie  de  foi  et  de  sens  chrétien 
et  jetée  sur  le  sol  de  l'Amérique  du  Nord,  c'est  pour  en  faire 
un  levain  qui  travaillera  toute  cette  masse  de  peuples  et  y 
propager  le  ferment  divin  de  la  foi  et  de  la  vie  chrétienne. 

Et  pour  le  dire  en  passant,    cette  pensée  doit  nous  forti- 


t  nous  forti- 


—  2,'n  — 

r.er  et  nous  enconra.^er  dans  les  périls  de  l'heure  présente 
1-    dessen.s  de    D,.u  ne  sont  pas  eeux  des  ho.n.n es.  et  i    a 

veut  trava  lier  les  plus  sa^'es  politi(,ues  à  conserver  aux 
-pies  les  luens  cp.-iis  leur  voudraient  enlever.  Quand  nouï 
oyons  nos  immenses  territoires  envahis  par  cette  foule 
de  toute  race,  de  toutes  nueurs.  de  toute  langue  e  de  to" te 
croyance  nous  nous  den^andons  avec  anxiété  si  elle  n  t 
l>as  appelée  pour  nous  noyer.  Dans  les  desseins  des  homme 
.>eut-etre.  ma.s  dans  les  desseins  de  Dieu  elle  ne  nous  p  dra 
que  SI  nous  voulons  être  perdus. 

.    /y.u.   pour   fanctcnncntcr  toute  une  masse  de  pâte  ^  " 

vestons  co.nme  peuple  et  comn,e  race  le  ferment   divin'  la 

«t^pâte       "';   '^  ''""'   ^"^  aura  travaillé  la  ma^e'd: 

pate  ou  la  pâte  <,u.  aura  été  transformée  par  le  ferment  ? 

Déjà  depuis  cent   cinquante   ans  la   Divine    Providence 

qu.  a  ses  élus  dans  toutes  les  races  humaines  et  nTitltlt 

cept.on  des  personnes,   nous  a  envoyé  en  bon  nombre  des 

-thoKjues  d'autre  lan.nie  c,ui  ont  trouvé  sur  note   terre 

hosp.tahère  la  liberté  et  la  paix  <,ue  le  sol  natalTe  r  ava" 

.e  usees^    Ils  forment  déjà    dans  les  autres  prov  nces  de 

t^l'S     m'T;?"  ^\^-^'-"^^-d-Pa^isser  im^ 
tan  es.  qu     a  1  heure  choisie  par  la   Providence  nous  aide 
J^)nt  singulièrement  à  accomplir  notre  mission.  Elle    se^on" 
les  centres  naturels  où  se  rallieront  sans  doute  tontes  le 

a.nes  que  la  miséricorde  de  Dieu  amènera  à  la  foi  c^^ûe 
Ouoiqn-il  en  soit  de  cet  avenir  de  notre  race  et  des  des 

-.ns  particuliers  de  Dieu  sur  elle,  quel  que  soit  le  rôfe   qu-n 
■réserve  sur  cet  immense  continent  qu'elle  a  clctpé  e 

<»ltive  la  première  parmi  les  races  chrétiennes    r,/n 

-vous  que  Dieu,  pendant  ces  trois  siècle  Ïe  no  ;ehitorrr 
;^  ait  naître.  Pa  fait  croître  et  l'a  conservée  pa  Ta    o     ' 
Miqu.  C'est  qu'il  a  voulu  qu'elle  soit  chrétienl':t  c   tho-' 

l-que    Le  jour  ou  elle  cessera  de  l'être,  Dieu  n'aura  aucune 

( J  )  A  1  exneption  de  l'Amérique  espagnole, 


I 


232  — 


raison  particulit-re  de  veiller  sur  elle   et   de   la   conserver. 

C'est  vous  dire,  N.  T.  C.  1'.,  ([ne  si  vous  aimez  avec  in- 
ttllijfence  votre  patrie  et  votre  race,  vous  travaillerez  avec 
nous  de  toutes  vos  forces  et  de  toute  votre  influence  :\  lui 
conserver  et  vous  prierez  Dieu  de  lui  garder  toujours  la 
nu*ine  fi)i  et  la  même  pratique  religieuse  (|ui  sont  la  condi- 
tion de  toutes  \vy  vertus  privées  et  pul)li(|ues.  C'est  la  leçon 
ipii-  le  Souverain  Pontife  lui-même  vous  demande  de  tirer 
des  ^Mandes  fêtes  (pii  vont  rai)peler  les  plus  grands  faits  de 
notre  histoire  en  même  temiis  (jue  la  fomlation  de  la  Nou- 
velle-I'>ance.  "Ce  souvenir,  dit-il,  doit  les  inviter  à  aimer 
d'une  i)iêté  plus  affectueuse  rK{j;Iise(|ui,  parses  fds  illustres, 
s'est  constituée  imur  tux  la  dispensatrice  des  libéralités 
divines.  " 

Restez  unis  à  vos  évê(|ues  et  à  vos  prêtres  comme  eu.\- 
même  sont  unis  au  chef  de  rEf,dise.  C'est  à  eux  seuls 
que  l'Ivsi>rit  Saint  a  ctuifié  la  mission  de  garder  le  dépôt  de 
la  foi  et  de  j^uider  les  consciences  dans  l'accomplissement 
de  tous  les  devoirs  de  vie  privée  et  de  vie  publique.  Ils  ne 
^j'occuperont,  iTest  \rai,  (pie  de  les  éclairer  par  la  loi  de  Dieu 
et  de  sauver  vos  int.  rets  éternels  :  mais  vous  savez  par  la 
foi  et  vous  i'avez  ai>pris  de  vos  pères,  les  meilleurs  citoyens 
et  les  plus  fidèles  serviteurs  de  la  |tatrie  de  la  terre  ont  tou- 
jours été  les  cito.vens  et  les  serviteurs  de  la  patrie  future. 

Priez  Dieu  de  vous  donner  toujours  des  chefs  spirituels 
remplis  de  sou  esprit,  uniquement  dévoués  à  la  gloire  de 
son  nom  et  à  vos  intérêts  spirituels,  sans  aucun  souci  d'une 
vaine  ])oi>ularité,  ni  préoccupation  d'ambition  mondaine, 
comme  fut  le  i>remier  et  le  modèle  de  tous  vos  évêciues. 
Demandez-lui  (|u'il  daigne  appeler  en  grand  nombre  vos  fils 
et  vos  fifles  dans  la  milice  sainte  (lui  est  l'honneur  et  la  force 
de  la  patrie  temporelle  comme  de  la  patrie  spirituelle,  et 
que,  grâce  à  eux,  nous  soyons  pour  nos  concitoyens  et  pour 
les  étrangers  -la  manifestation  de  Dieu  par  l'ar>ostoiat  de  la 
foi  et  de  la  chanté. 

Demandez-lui  aussi  qu'il  garde  notre  pays  dan    la  paix  et 


conserver. 


—  233  — 

l'ordre  civil  et  m^itlT  l    ?        ^""""■'  I"""'  •^'"''^  'l''"^ 

Qu'il  vous  donne  A  vous-même  H',îfr«  ^^n    i- 
de  parole  et  d'action    n  T  catholiques smcères 

loMte  pensée  chré.fennrH      T       ".■"  ='P"'"»»nt  Dieu  et 

-vir'uieu^Lt^:':e"c"r:t''L"i:rd:itf;;r;;r"r="' 

rares  actes  de  religion  dans  les  égHsë  Lt  l  11  '"" 
leurs  suffra.es  ou  leur  abstention  cr im^'el  IT,!'  r  "'  ^ 
maintenir  i\  la  tcie  de  h  sociét,-.  l.  .  '  "'  '^ 

'le  tout  ordre  chrétien    <Wi         '^»  <•"'""  'eurs  acharnés 

■l-n  ne  peu.  eîfchr'ti^^  n^ltr^rde''  """""'"''' 
voir  dans  l'autre  d'autre  1   ;  '  '^  ^'"^^  ^^  "'a- 

'.'.'il  ne  vous  servtaTr  den  '^  r""^^'''''''^^^P^^-^ons  ; 
dévotion  e"  vl    Z  eteTou  t  ""•"^"^."  ^'"^  -^^-"^ 

••.des„„e';nubn^ueT"'"'"™=^"°"  ''^  '•'^"""'='^« 

Ht  comme,  pour  faire  le  bien  et  servir  r h r,^; 
pays,  il  ne  suffit  pasd'exercer  ses  dro^^r  "''"""* '°" 

intention  mais  L^unLcernen^^^^^^^^ 

vous  éclairer  et  H.   Z     '"'î^'^"^"^^"^  suffisant,  priez  Dieu  de 

■les  i.on,r  :Ltrrs''do^::e^  ir  "^t  '- 

™us  rassure,  pas  .„r  des  oro,™"'l. '.!';':,  "r."»"^"'  ■^'= 

•■3  v:c  lo-i  rc;if;i,  uie  non 


'  Il 


A&t, 


—  284 


ronfirinés  pfir  des  actes.  Le  hypocrites  et  les  tniitres  sont 
I>liis  ;\  craindi-f  pour  vous  <nif  les  francs  ennemis  de  votr»' 
foi  et  de  vos  traditions  nationales  :et  personne  ne  s'entend 
mieux  à  exploiter  le  sentiment  reli),'ieux  du  peuple  (jue  ceux 
qui  le  veulent  perdre. 

iJtie  Dieu  vous  donne  de  (■oini)rendre  que  les  pires  enne- 
mis de  votre  pays  et  les  vôtres,  ce  sont  certains  hommes  ;\ 
tout  (lire  et  à  tout  faire,  sans  aucune  conscience  ou  sans 
énertjfie  de  volonté  ;  qui  vont  à  la  iness'  dans  vos  églises  et 
la  nuit  aux  réunions  occultes  ;  (|ui  prennent  volontiers  place 
dans  les  institutions  catholicpies  et  les  associations  pieuses 
mais  travaillent  plus  encore  à  concpiérir  des  ^rrades  maçon- 
niques ;  (pli  font  en  temps  ojiportun  des  discours  on  ne  peut 
I>li:s  catholi(iues,  et  cntnplotent  dans  les  lo!,'es  d'émanciper, 
comme  ils  disent,  votre  conscience  et  de  secouer  le  jouji  de 
l'idée  chrétienne  ;  (pii  impriment  dans  leurs  journaux  des 
méditations  pieuses  sur  nos  fêtes  liturKi<iues  et  ne  perdent 
pas  une  occasion  de  reproduire  les  nouvelles  les  plus  invrai- 
semblables injurieuses  pour  le  Pape  et  les  évêcpies  et  sou- 
vent des  écrits  ini>i)irés  i)ar  le  maçonnisme  et  la  libre  pensée. 
C'est  à  vous  de  soustraire  î\  ces  néfastes  influences  tous  les 
actes  de  votre  vie  publique. 

Et  comme  vos  devoirs  de  vie  civile  sont  souvent  aussi 
difficiles  qu'ils  sont  importants  pour  vous  et  votre  patrie, 
demande/  X  Dieu  non  seulement  de  les  bien  comprendre  et 
de  les  bien  remplir,  mais  d'y  bien  préparer  les  générations 
futures  en  instruisant  vos  enfants  par  vos  leçons  et  vos 
exemples.  -  Nous  vous  disions  tout  ;\  l'heure  que  c'est  la 
bonne  éducation  donnée  aux  enfants,  dès  les  premiers  temps 
du  pays,  qui  a  implanté  ces  fortes  traditions  de  foi  et  de 
vertus  chrétiennes.  ~  C'est  l'éducation  chrétienne  de  vos 
enfants  qui  fera  l'avenir  comme  elle  a  fait  le  passé. 

Vous  vous  réjouissez  et  nous  nous  réjouissons  avec  vous 
que  le  trésor  public  puisse  vous  aider  plus  largement  que 
vos  pères  à  assurer  à  vos  enfants  l'instruction  toujours  utile 
en  tout  état  de  société,  mais  particulièrement  nécessaire 
dans  un  pays  où  tout  le  monde  est  appelé  à  prendre  sa  part 


—  285  -_ 


«lartion  et  d'intlueiK     dans  U 
l'iibli<|ue.   Nous  noi 


gouvernement  He  la  chose 

^onhiiton    ,1,1       "  '*'"J?"''^""^  '^^  ''■'  P•■"K^^.s  ef  nous  en 
nha.ton.,!..  plus, ^rands  encore  et  pour   les  clas.es     .pu- 
l-n-s  et  pour  les  classes  dirif^-eantes  de  notr.  société    Ouoi 
|.-n  d,sent  des  voix  hostiles,  mécréantes  ou  in^n  de^ës 
••U  ^e  n'a  jarna,.  aiu.é  Pi.norance  et  n'a  jamais  eu  "^^ 
'1'    1   nstruct.on.     IJl.  l'a  toujours  favorisée,  aidée  d.  toute 
■n.'unere.  donnée  elle-même  gratuitement  souvent,  méë. 
'-X  HU.  devaient  en  abuser  contre  elle,  dans  n;tn        v 
I  l"s<,u  en  aucun  rtutre.   Nous  souhaitons  de  tout  notn  r,  :.. 
'•    "o"s  !>nons  D.eu  c.ue.  non  seule.n.nt  pour  les  classes  po- 
a,r..       ,,s  pour  les  classes  diri.^ean tes.  notre  ensei.me- 

•n  M,  ellecf  die.    L'K^,].se  n'a  pas  attendu  1,  s  avances  ou 

'  ""'pr,     ,,,...  flans  les  pays  (p,e  l'opinion,  en  .nielque  sorte 
J.-erne..lfa.-t  des  h.mmes  d'une  forn,a^ 
ure  plus  complotes  pour  gouverner  l'opinion.    Non-seule- 
nnnt  elle  a  con.pris  ce  besoin,  n.ais  depuis  plus  d'un  demi- 
si.cle  elle  s'est  efforcée  d'y  pourvoir. 

Uuels  f,ue  soient,  du  reste,  les  progrès  désirables  et  possi- 
bles de  notre  ensei.^nement  public,    il   ne  vous   dispensera 
-na.s  d'être  les  premiers  et  les  plus  nécessaires  édn.aJeurt 
'le  vos  enfants  pour  la  vie  publique  et  pour  la  vie  privée 
\  ous  ne  pouve.  pas  en  conscience  vous  en  décharger  uni- 
•inement  sur  les  écoles  et  vous  en  désintéresser.  C'est  un  des 
«lan^'ers  des  pays   d'enseignement  à   outrance   où    l'enfant 
su  .toutes  les  n.tiuences  et   prend  toutes  les  formations 

Ulu  acte  qu'au  sem  d'une  famille  chrétienne  par  un  pore 
<'t  une  mère  conscients  de  leur  lole  et  de  leur  mission. 

v.n^''!f  \^T'  ^-  '^-  ^-  ^^-  ^^"^  ""tre  catholique  pro- 
■nce  de  Québec,  l'esprit  chrétien  règne  encore  dans  no" 
nsftutmns  ;  nos  écoles  sont  franchement  chrétiennes  et  en 
ait  e  les  appartiennent  aux  chefs  de  famille  qui  leur  con- 
sent leurs  enfants.    Garde,  toujours   vos  écoles  entre  vos 

■iiams.  Paites   tous   I^=  co.-..fi.„„   .,..  ,,  . 

*- ^    H'-'uz    quelles   soicni  ies 


'^M 


'! 


■.•il 


TW 


—  28G  - 

meilleures  possibles,  pour  y  attirer  les  meilleurs  instituteurs 
et  les  plus  chrétiens  ;  mais  qu'elles  soient  à  vous  toujours, 
et  que  le  choix  des  instituteurs  dûment  qualifiés  relève  de 
vous.  Le  jour  où  vous  abandonnerez  vos  écoles  sous  pré- 
texte de  vous  en  décharf^^er,  vous  livrerez  l'âme  de  vos 
enfants  et  avec  elles  l'avenir  de  votre  race  et  de  votre  pays. 

Priez  Dieu  c|ue  vos  enfants  groupés  autour  de  vous  jouis- 
sent longtemps  de  vos  conseils  et  de  vos  bons  exemples. 
Elevez-les  dans  l'amour  du  travail,  de  la  simplicité,  de  la 
religion  et  de  l'honnêteté.  Aidez-les  à  s'emparer  du  sol:  le 
pays  appartiendra  à  ceux  qui  y  auront  poussé  les  plus  pro- 
fondes racines.  Ne  déclassez  pas  vos  enfants,  à  moins  de 
circonstances  qui  vous  indiquent  un  appel  de  la  Providence. 
Qu'ils  gardent  le  sol  natal  où  l'air  est  plus  pur.  les  mœurs 
plus  simples  et  plus  saines,  et  défendez-les  autant  que  vous 
le  pouvez  de  la  fascination  des  grandes  villes,  où,  comme 
des  plantes  déracinées,  ils  seront  plus  facilement  flétris  et 
emportés  à  toutes  les  .séductions. 

Que  vous  viviez  à  la  campagne  ou  dans  les  villes,  priez 
Dieu  qu'il  sauve  vos  jeunes  gens  des  périls  particuliers  à 
leur  âge  et  surtout  des  trois  pestes  qni  menacent  de  ruiner 
l'esprit  chrétien  et  les  mœurs  dans  toutes  les  classes  de 
notre  société  :  l'intempérance,  les  mauvaises  lectures  et  les 
sociétés  dangereuses  ou  franchement  mauvaises. 

C'est  pour  cela  que  les  pasteurs  de  vos  âmes  qui  ont  en 
vue  le  {)lus  grand  bien  du  pays,  en  même  temps  que  celui  de 
l'Eglise,  prêchent  partout  cette  croisade  contre  l'intempé- 
rance. Soyez-en  vous-mêmes  les  meilleurs  prédicateurs  dans 
vos  familles,  de  parole  et  d'exemple. 

Dans  un  pays  de  vie  publique  comme  le  nôtre,  tous  ont 
besoin  de  se  renseigner  et  de  s'instruire.  La  lecture  est  in- 
dispensable, celle  des  bons  livres  et  des  bons  journaux.  C'est 
pourquoi,  et  voulant  suivre  la  direction  donnée  à  plusieurs 
reprises  par  le  Saint-Siège,  nous  avons  entrepris  cette  œu- 
vre difficile,  délicate  et  importante  entre  toutes  de  VActiH// 
Soritj/r  si  hautement  louée,  approuvée  et  bénie  par  Sa  Sain- 
teté Pie  X.    Nons  vous  recommandons  de   nouveau   cette 


—  237  — 
.J^ner  exactement  sur  les  intérêts  de  leur  foi  et  sur  l'ét.rH; 

De  même  le  meilleur  mo>  en  de  préserver  vos  jeunes  i.en. 

moler  dans  des  sociétés  ou  fondées  par  l'Ej^lise  ou  bén  e 
t  approuvées  par  elle.    Rien  en  particulier  n'est  plus  sa iT 
-re  pour  l'esprit  et  le  cœur  des  jeunes  .ens  et  ne  les  p  é" 

i::::  d^r  niir ------ -'>^- ^^^^^ 

uevoirs  de  cito>ens  que  ces  associations  honnêtes  ef 

l'^-s  ijieu  et  son   Lf,rl,se,  nous  tient  le  plus  au  c(pur     In 
''■••■x.eme.  la  solennité  de  la  circonstance  ne  vous       'rn 
'ions  ne  verrnnQ  iJmo      *.       •       ,     ,    .       "-"'"-^  M"e  vous  et  moi 

tr.rait  plus  avant  dans  vos  esprits  et  dans  vos  cteurs. 
Mais  comment  pourrais-ie  '^rh,^^^,.f  ^„* 

_,ui  aesrendra  :.ui   vous  par  la  main  et  la 


> 


3 


èl 


Tfl. 


238  — 


voix  de  votre  archevêque.  Daifjne  le  Dieu  tout-puissant  et 
miséricordieux,  le  Dieu  de  Mfïr  de  Laval  et  de  Champlain,  le 
Dieu  de  nos  martyrs  et  de  nos  héros,  exaucer  cette  prière 
qui  montera  vers  lui  avec  celle  de  tout  le  peuple  !  Puisse 
cette  bénédiction  vous  conserver  longtemps  et  toujours, 
vous,  vos  enfants  et  les  enfants  de  vos  enfants,  dans  ces  con- 
victions reli},neuses  et  cette  pratique  chrétienne  qui  sont 
votre  honneur,  votre  consolation  et  votre  force  '.  Puisse, 
dans  cent  ans  et  dans  trois  cents  ans,  un  autre  successeur 
de  Mgr  de  Laval  vous  retrouver  dans  vos  enfants,  français 
encore,  catholic|ues  toujours,  autour  de  l'autel  du  Dieu 
vivant  et  vous  bénir  dans  vos  descendants,  comme  je  les 
aurai  bénis  dans  leurs  pèresl 

A  ces  causes  et  le  Saint  Nom  de  Dieu  invocpié,  nous  ré- 
j^lons  ce  (lui  suit  : 

I  "  Le  vendredi,  3  juillet  —  anniversaire  précis  de  la  fonda- 
tion de  Québec  —  on  chantera,  dans  toutes  les  éf^lises  du 
diocèse,  à  l'heure  jujrée  convenable  par  MM.  les  Curés,  une 
fjrand'riiesse  d'actions  de  grâces  en  l'honneur  de  saint  Joseph 
premier  patron  de  ce  pays,  pour  remercier  Dieu  de  la  pro- 
tection «lu'il  nous  a  accordée  par  l'intercession  de  ce  urand 
Saint. 

On  aura  soin,  ;\  cette  messe,  de  faire  chanter  l'hymne  Te 
Joscplt,  cclcbrciit. 

Si  cette  lettre  pastorale  n'arrive  jjas  à  temps  pour  que 
l'annonce  pui.sse  être  faite  au  prône,  le  dimanche,  2.S  juin. 
MM.  les  Curés  la  remettront  à  un  jour  subsé(iuent,  mais  le 
plus  tôt  possible. 

2°  Le  dimanche,  26  juillet,  jour  où  la  sainte  messe  sera 
célébrée  en  i)lein  air  sur  les  Plaines  d'Al>raham,  on  chantera 
dans  toutes  les  éf;;lises  du  diocèse,  à  la  suite  '1  ■  la  ^rand'- 
messe,  ou  de  la  messe  principale  dans  les  chai  elles  des  com- 
munautés, un  Te  Dcinii  d'actions  de  grâces  pour  remercier 
Dieu  du  don  de  la  foi  et  de  la  prospérité  de  notre  pays  et  le 
pri'T  de  continuer  au  peui)le  canadien  la  protection  dont  il 
a  besoin   pour  demeurer  comme  pendant  ces  trois  derniers 


—  239  — 

siècles,  fidèle  à  PE^Hise  catholique  et  à  ses  divins  ensei-ne- 
nients.  " 

Sera  la  i.résente  lettre  pastorale  lue  au  prône  de  toutes 
les  e«l,ses  et  chapelles  où  se  fait  l'office  public,  et  en  chapi- 
tre dans  les  communautés  rehVieuses  le  premier  dimanche 
après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sons  notre  sein^^  le  sceau  de  l'Archi- 
'liocese  et  le  contre-sein^  de  notre  secrétaire,  le  vin^t-qua- 
tneme  jour  de  juin,  fête  patronale  de  tous  les  Canadiens- 
français,  mil  neuf  cent  huit. 


S^âC^EV'I^  ^  Louis-Na;îairk.  arch.  de  Québec, 


Par  Monseifjfneur, 
ErGKNE-C.  Lailammk.  Ptre. 


\  I 


« 


241  — 


(  No  54  ) 


CrRCULAIKE  AU   CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec 
29  octobre  1908. 


I.  Jubila  sacer.l,.tal  de  Sa  Sainteté  le  Pape  Pie  X 

II.  Lettre  de  Sa  Sainteté  Pie  X  an  clergé. 

III.  Œuvres  diocésaines. 

I V.  Sujets  d'examen  des  jVnnes  prêtres  pour  1909. 


Bien  chers  collaborât 


eurs, 


I 

Le  .6  novembre  prochain.  Rome  célébrera  par  des  fêtes 

rPi^:x"c'"t"^   anniversaire  de  prêtrise  de  Sa 
sainteté  P,e  X.  C  est  là,  au  centre  du  monde  catholiaue 
au  p,ed  du  trône  où  rè^ne  le  vénéré  jubilaire,  que  s  achève 
on     es  manifestations  de  joie,   de  gratitude  et  de   plt" 
filiale  provoquées  par  cet  heureux  événement. 

Comme  prélude  à  ces  fêtes   les  églises  particulières  ont 

ntonne  tour  à  tour  l'hymne  d'allégresse.  On  a  sentYpasse 

travers  le  monde  un  saint  tressaillement  de  foi  et  d •amou/ 

.tout  les  lèvres  et  les  cœurs  se  sont  ouverts,  et  un  meTve"  l 

;-x  concert  s'est  élevé  vers  le  ciel,  portant  jusou'A  ^^. 

""-xnges.  ics  v<eux  et  les  prières  des  catholiques. 


'  il 


—  242  — 

A  notre  tour,  bien  chers  collaborateurs,  nous  ferons  enten- 
dre notre  voix,  et  nous  saluerons  avec  une  douce  émotion  le 
jubilé  de  notre  Père  bien-aimé. 

A  deux  reprises,  déjà,  cette  année,  yuéuec  a  l'té  le  théâ- 
tre de  I  i;lles  fêtes  jubilaires.  Laval  et  Champ'ai::,  le  père 
de  l'Égih^e  de  Québec  et  le  fondateur  de  ;<;  patrie  canadienne, 
ont  vu  fout  un  peuple  se  fjrouper  autour  de  leurs  .-t-ttues 
pour  faire  revivre  leurs  actions  et  ccn  nacrer  leur  uloui  Du 
cœur  si  hon  de  Pie  X  jaillit  alors  cett<^  chaude  et  vibrante 
lettre, qui  'jionore  la.  noble  nation  canadienne,  et  qui  restera 
comme  l'un  des  plus  tci> rhants  souvenirs  de  nos  fêtes. 

Québec  se  souvient  !  ï'-t  c'c't  avec  la  plus  piofonde  grati- 
tude que  nous  tournons  aujourd'hui  vers  Konie  nos  esprits 
et  nos  cœurs.  Au  glorieux  pontiie,  qui  y  célèbre  ses  noces 
d'or  sacerdotales,  nous  envoyon;:  l'hom;';-ige  de  notre  sin- 
cère admiration  et  nos  vœux  les  plus  ardents.  Avec  tous  les 
v-afants  de  !a  sainte  Église,  nous  nous  réjouissons  des  grâces 
ie  ch.)i.-{  qu'il  a  plu  à  Dieu  de  répandre  sur  la  vie  sacerdo- 
tale de  notre  vénéré  Père,  et  n^'us  demandons  au  ciel  de 
prolonger  des  années  si  fécondes  [)our  la  gloire  de  l'Église 
et  pour  le  bien  des  âmes. 

Il  y  a  50  ans,  l'abbé  Joseph  Sarto  était  ordonné  prêtre.  Il 
recevait,  par  son  ordination,  la  mission  de  prêcher  le  Christ 
à  toutes  les  nations,  et  de  leur  apj>rendre  à  observer  ses 
commandements.  Vicaire  àTombolo,  curé  de  Salzano,  cha- 
noine et  vicaire  général  de  Trévise,  évoque  de  Mantor.e, 
patriarche  de  Venise,  le  prêtre  ne  perdit  jamais  de  vue  sa 
divine  mission.  Véritable  homme  de  Dieu,  toujours  soucieux 
de  porter  le  Christ  dans  son  cœur  et  sur  ses  lèvres,  il  a  jeté 
sur  tous  les  champs  qui  lui  furent  confiés  la  semence  d'un 
verbe  apostolique  et  les  leçons  d'une  vie  de  dévouement  et 
de  sacrifice. 

Aussi,  quand  ie  choix  des  cardinaux  se  fût  fixé  sur  lui,  le 
5  août  1903,  et  que,  malgré  ses  répugnances,  il  lui  fallut  mon- 
ter sur  le  siège  de  Pierre,  et  prendre  en  mains  le  gouverne- 
ment de  l'Église,  il  n'eut  qu'à  ouvrir  son  esprit  et  son  cœur 


243  — 


pour  en  faire  jaillir  le  pl-opramme  admirable  de  son  ponti- 
ficat. Nous  nous  mettons  à  l'œuvre,  dit-il  dans  sa  première 
encyclique,  appuyé  sur  la  force  de  Dieu,  et  nous  affirmons 
n'avoir  d'autre  prot^ramme  que  notre  désir  de  réunir  toutes 
choses  en  Jésus-Christ,  pour  qu'il  soit  en  tous...  Si  l'on 
vous  demande  notre  mot  d'ordre,  le  voici  :  restaurer  tontes 
choses  dans  le  Christ.  "  Voilà  bien  le  prêtre,  autre  Christ, 
avec  les  sublimes  ambitions  de  réaliser  l'idéal  de  son  sacer- 
doce ! 

Depuis  cinq  ans.  Pie  X  travaille  avec  un  indomptable  cou- 
rafie  à  exécuter  ses  desseins.  Avec  une  clairvovance  surhu- 
maine il  a  sondé  les  ténèbres  que  l'ignorance  jette  sur  toutes 
les  vérités,  il  a  discerné  les  erreurs  les  plus  séduisantes  et  les 
plus  ruineuses  de  notre  temps  ;  et,  d'une  parole  claire,  pré- 
cise, vivante,  il  a  fait  luire  la  lumière  dans  les  ténèbres,  il  a 
démasqué  le  mensonge  et  débarrassé  la  vérité  des  étrein- 
tes hypocrites  et  malsaines  où  voulait  l'étouffer  l'erreur 
moderne.  Et  le  monde  reconnaissant  salue  en  ce  pontife  le 
Docteur  de  la  vérité  :  Ego  veritas. 

Notre  mère  patrie,  livrée  en  ])roie  à  un  gouvernement  mal- 
faisant, a  vu  se  renouveler  contre  ses  enfants  catholiques 
l'une  des  plus  insidieuses  persécutions  dont  fasse  meiiuon 
l'histoire  de  l'Église.  Évêques,  prêtres  et  fidèles,  dépouillés 
de  leurs  droits  et  de  leurs  biens,  attirés  vers  des  compromis- 
sions où  pouvait  sombrer  l'Église  de  France,  ont  tourné 
vers  Rome  des  regards  anxieux.  Pie  X  a  fait  le  geste  précis 
du  guide  qui  connaît  son  chemin,  et  la  France  catholique  a 
retrouvé  la  sécurité  en  suivant  la  route  indiquée  :  Ego  via  ! 

Pour  que  l'Eglise  fasse  abonder  la  vie  du  Christ  dans  les 
âmes,  il  faut  que  sa  discipline  soit  appliquée  avec  vigueur 
1 1  précision,  que  son  clergé  se  montre  gardien  compétent 
'  f  vigilant  de  la  foi  et  des  mœurs,  que  la  piété  des  fidèles 
sjilimente  aux  bonnes  sources.  L'étonnante  activité  de 
l'ie  X  s'est  portée  sur  tous  ces  points.  De  sa  main  de  maître, 
mise  au  service  d'un  cœur  d'apôtre,  il  a  entrepris  toutes  les 
r.  fûrtnes  jugées  utiles,   écarté  tous  les  obstacles,   redressé 


—  244  — 

tous  les  sentiers,  rallié  toutes  les  forces,  ouvert  toutes  les 
fontaines  de  vie  surnaturelle.  Et  les  catholiques,  confirmés 
dans  leur  foi,  dirigés  et  soutenus  dans  leurs  œuvres,  accla- 
ment avec  effusion  ce  Père  qui  leur  donne  avec  surabon- 
dance la  vie  du  Christ  :  Ego  vita  ! 

Voilà  pourquoi  il  y  a  tant  d'allégresse  dans  les  âmes  et 
tant  de  louanges  sur  les  lèvres,  en  cette  année  jubilaire. 
Toutes  les  nations  ont  ;\  cœur  de  porter  jusqu'au  trône  pon- 
tifical l'hommage  de  leur  reconnaissance  et  de  leur  amour. 
La  douce  figure  de  Pie  X  nous  apparaît  comme  auréolée  par 
la  sympathique  admiration  de  tant  de  millions  de  catholi- 
ques ;  et  nous  voyons  briller  les  reflets  du  Thabor  sur  ce 
Calvaire,  où  le  pontife  prie  et  soufïre  pour  le  Christ  et 
l'Eglise. 

Notre  piété  filiale  est  consolée  parce  spectacle,  et  c'est 
d'un  cœur  profondément  ému  que  nous  faisons  monter  vers 
le  Très-Saint  Père  le  vœu  de  l'Eglise  universelle  :  Ad  multos 
annos  ! 

Et  afin  que  le  peuple  tout  entier  s'associe  à  notre  joie, 
à  notre  reconnaissance  et  à  nos  vœu.x,  vous  voudrez  bien, 
chers  collaborateurs,  vous  rendre  à  notre  désir,  et  célébrer 
comme  suit  le  jubilé  sacerdotal  de  PieX  : 

1°  Cette  partie  de  la  présente  circulaire  sera  lue  au  prône 
de  toutes  les  églises  paroissiales  et  des  chapelles  publiques, 
le  dimanche,  8  novembre. 

2°  Un  Te  Dcîim  d'actions  de  grâces  sera  chanté,  le  di- 
manche suivant,  à  l'issue  de  la  grand'messe,  ou  de  la  messe 
principale,  dans  toutes  les  églises  et  chripelles  de  ce  diocèse. 

II 


Je  vous  envoie,  avec  la  présente  circulaire,  la  traduction 
française  de  la  lettre  si  touchante  que  Pie  X  a  adressée  au 
clergé  catholique,  à  l'occasion  du  cinquantième  anniversaire 
de  son  ordination.  Vous  lirez  et  vous  méditerez  avec  profit  ce 
pieux  message  oCi  le  Très  Saint  Père  a  laissé  parler  son  cœur. 
Vous  y  trouverez,  à  travers  Içs  effusions  de  la  piété  la  plus 


—  245  — 

tendre,  des  rù.^les  de  vie  pratique  d'une  extrême  importance 
Le  vénéré   Pontife  y   exhorte   avant   tout   les   prêtres   \ 
mener  une   v.e   sainte.  De  cette  nécessité   po  r  le     rTtre 

antes  c,u  .1  emprunte  presque  toutes  aux   Saints  Livres  et 
aux   Docteurs  de   l'E.lise.   Puis  il  indique   les   moyins  de 

'^:^tTT''^^^^^'^^^-  ^^'-ison.  laTectu^ed 

Lcnture  Samte,  l'examen  de  conscience.  la  pratique  cons 

an  e  de  la  pnère.  les  retraites  annuelles  e  mensu  Jes     te  s' 

et  Pie  X  en  parle  avec  une    ustesse   et  une  conviction  o„  , 

éclairent  l'esprit  et  ébranlent  la  volonté.        '°"''''*'°"  ^"'  ' 

Assurément,   ce   ne  sont  pas  là  sujets  nouveaux    et  les 

yres  ne  rnanquent  pas  qui  les  traitent  avec  de  nombreux 

ietads.  Mais  présentées  dans  ce  puissant  et  lumineux  rac 

ourc.  jailhssant  des  lèvres,  ou  plutôt  du  cœur  de   "pontife 

lu..  au  cours  des  cinquante  années  de  son  sacerdoce  a  vécu    ' 

^3  re':''  T^""''''''  ^"^'-^^  cathoHqueTa 
ce  jrrand  restaurateur  de   toutes    choses  dans   le   ChrL 

'.'H  veut,  dù-il.  former  le  Christ  dans  ceu.x  qui  sont  deTt  ' 

"n  e  tTnTir'r^'^"^  '''  ^"*^-'  ces^.^Wa^S" 
l'rennentune  allure  de  saisissante  actualité.  Nouscrovon^ 
entendre  le  grand  apôtre  nous  adresser  la  prière  qu'Hfar 
sait  aux  prem  ers  rhr^fiVne  .   c  .  " "^  ^1"  "  'ai- 

w.  ../Z/«"  w  '  •^^•^^"  ----/....,-....,«„.. 

Prenez  donc,  chers  collaborateurs,  et  lisez.  Faites  de  ces 
lM.es.  SI  pleines  de  piété  et  de  doctrine,  une  sorte   de  LI 

charitf  ou-ir         "  '°""'"*  "°^  ^«"^^  ^  ^-   fla"^'-e 

H.  de  prÏtrerh        '°"'   ^PPO'-tent.  et  appliquez  à   votre 

V    .s   racen  "  P^^^^-'^-ede  piété  et  d'action  qu'elles 


I 


III 

'  ■"       ^    '"^'^    '==  qucres    diûcésaines;   en    1907, 


—  246  — 

soixante  paroisses  n'ont  rien  donné  à  la  Propagation  de  la 
P'oi  et  cent  six  à  la  Société  de  Colonisation.  C'est  un 
état  de  choses  que  je  ne  puis  tolérer  plus  longtemps  et  je 
veuv  ,  ,  .  avenir  il  n'y  ait  aucune  abstention  et  pour 
aiîi'ui'.  <v-\  .,uêtes  commandées.  Comme  il  reste  encore 
deux  luois  d'ici  à  la  fin  de  l'année,  les  retardataires  ont  tout 
le  temps  de  réparer  au  besoin  leurs  omissions  de  1908.  T?)u. 
tes  les  collectes  de  la  Propaf.'ntion  le  la  Foi  doivent  être 
adressées  à  l'aumonier  avant  la  fête  de  Noël. 


IV 


Les  sujets  des  examens  des  jeunes  prêtres  pour   1909 
seront  les  suivants  : 

Dogme  ;   De  gratiâ  et  virtutihus  in/usis. 

Morale  :  De  justifia  et  jure. 

Histoire   ecclésiastique  :     De  vita  et  actis     Venerabilis 
l'rancisci  Laval,  primi  episeopi  Quebecensis. 

Ecriture  Sainte  :  De  epistola  ad Hebneos. 

Droit  canonique  :  De  parochis. 

Sujets  de  sermons  : 

i"  La  résurrection  des  corps  ; 

2"  L'aumône. 

Agréez,  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon  dévoue- 
ment en  Notre  Seigneur, 

t  L.-N.  Arch.  de  Québec. 


ion  de  la 
C'est  lin 
nps  et  je 
et  pour 
e  encore 
sont  tout 
X)8.  ''■  'U- 
/ent   être 


our   u/T) 


lu-fiibilis 


1  dévoue- 
ébec. 


A    I. 


Noui 
Xoiis 
Hchrci 
<le  !'oL 
tfraves 
.'lyant  : 

.  Si  et 

ont  au 

iiiaI{,Té 

mission 

liritiide 

l'rn!--L'r 

du  Seifj 

les  min 

fharge. 

tout  qn 

!,'ion.   C 

tificat, 

iiombrei 

•  tvons  c 

lii'Tes,  le 

(i)S.  Pa 


1 


—  1  — 


EXHORTATION  DE  S.  S.  l'U:  x 

PAPE   PAR    LA    IJIVINK   PROVIDENCE 
AU   CLERGÉ 

A   L'OCCASION   DU   50'  ANNIVKrqaipt'    I^r>   o 

3V/    AJNNIVERSAIRt    DE   SON   SACERDOCE 

PIE  X.   PAPE. 


Chers  iMls.  Salut  et  ««T-nédiction  apostol 


ique. 


I. 


RAISONS   ET  OBJET   DE   CETTL   EXHORTATION. 


Nous   avons  profondément  présentes  à  l'esprit    K   elles 
^reux  1  apôtre  des  nations  (i).  lorsque,  en  les  instruisint 

,<raves     qu'ils  sont  ob  gés  d'exercer  leur  min--  .♦  > 

'•^>  ant  à  rendre  compte  de  leurs  âmes  •■  "'  """^ 

..rikTé  Vnfr.  l^^       '  ''  S'adresse  surtout  à  Nous  qui 

'  il},rc  Notre  insuffisance,  exerçons  chez  elle,  par  une  per 
.  s,on  de  Dieu.  la  suprême  autorité.  Aussi,  dans  Notre  so 

I"  .tude  incessante,  de  nuit  et  de  jour.  NoJs  ne  cessons  de 

^::'z::^  f  ?  '  ^°"^^^^^  ^^  ^  accroîtr:i:^f: 

lu  heiK^eur.   Un  objet  surtout  nous  préoccupe  •  c'est  nue 
les  muustres  de  Dieu  soient  ce  qu'ils  doiventTt  e  pa    leur 

l.-.e.  Nous  sommes  persuadé,  en  effet,  que  c'est  d"    ur 
'-.t  qu  ,1  faut  -attendre  le  bon  état  et  le  progrès  de  la  rel 
J.->n    C'est  pourquoi,  dès  que  Nous  avons  e^té  fnvestîdu  Pon 

"cat.  quoique,  en   considérant   lensemble  dlc  êrKé    ses" 
'  -breux  mérites  éclatassent  A  Nos  yeux,  cependant  Nou 
-ons  cru  devoir  exhorter  paniculièreinent  Nos  vénéraw" 
'-es.  les  évêques.  pour  qu'ils  n'eussent  rienle  pbsl'œur 

(>)S.  Paul,  Hebr.  xiii,  17. 


_  2  — 


ni  qu'ils  jufieassent  plus  utile  iiue  de  former  le  Christ  dans 
les  autres.  Nous  avons  vu  (juel  a  été  le  zèle  des  Pontifes  à 
s'acquitter  de  ce  soin.  Nous  avons  vu  avec  quelle  vigilance 
et  (|uelle  sollicitude  ils  se  sont  appli(|ués  assidûment  à  for- 
mer leur  clergé  A  la  vertu,  et  de  cela  il  Nous  plaît  de  n'avoir 
pas  eu  tant  à  les  féliciter  qu'à  leur  rendre  grâces  publi- 
(luement. 

Mais  si,  d'un  côté,  Nous  avons  à  Nous  réjouir  (|ue,  par 
suite  de  cette  action  des  évétiues,  le  feu  divin  se  soit  rallumé 
chez  un  certain  nombre  de  prêtres  et  leur  ait  fait  recouvrer 
ou  ait  vivifié  en  eux  la  grâce  de  Dieu,  cju'ils  avaient  reçue 
par  leur  ordination  sacerdotale  ;  de  l'autre.  Nous  avons 
encore  ;\  déplorer  (lu^  plusieurs,  en  certains  pays,  ne  se  mon- 
trent pas  tels  (|ue  le  peuple  chrétien  en  les  regardant,  ajuste 
titre,  comme  dans  un  miroir,  puisse  voir  en  eux  de  quoi  les 
imiter.  C'est  à  ceux-là  que  Nous  voulons  ouvrir  Notre  cœur 
dans  cette  lettre  que  Nous  vous  adressons,  et  ce  cœur  est 
celui  d'un  jière  qui  bat  d'un  amour  plein  d'angoisse  à  la  vue 
de  son  enfant  malade.  C'est  sous  l'inspiration  de  cet  amour 
que  Nous  voulons  ajouter  Nos  exhortations  à  celles  de  l'épis- 
copat,  et  bien  qu'elles  aient  surtout  pour  but  de  rappeler  au 
bien  les  dévoyés  et  les  tièdes,  Nous  voulons  aussi  qu'elles 
soient  un  stimulant  pour  les  autres.  Nous  montrons  le  che- 
min que  chacun  doit  s'efforcer,  plus  studieusement  de  jour 
en  jour,  de  suivre  pour  être  vraiment,  selon  la  belle  expres- 
sion de  l'apôtre,  l'hornme  de  Dieu  (i),  et  po'ir  répondre  à 
la  juste  attente  de  l'Église. 

Nous  ne  vous  dirons  rien  qui  ne  vous  soit  connu,  ni  de 
nouveau  pour  personne,  mais  cju'il  importe  à  chacun  de  se 
rappeler:  et  Dieu  Nous  donne  l'espérance  que  Notre  parole 
portera  un  fruit  abondant.  Tout  Notre  désir  s'exprime  dans 
cette  pensée:  "  Renouvelez-vous- •  •  dans  votre  esprit  et 
revêtez  en  vous  l'homme  nouveau  qui  a  été  créé,  selon  Dieu, 
dans  la  justice  et  la  sainte  vérité  (2).  "  Et  ce  sera  pour 
Nous,  de  Notre  part,  le  plus  beau  et  le  plus  agréable  présent 


(I)   I   Tim,  VI,     11.   (2)  Epiies.,   iv,   23,  24. 


—  3  — 


"I 


.l>.e  vous  puissiez  Nous  offrir  en  ce  cinquantième  anniver- 
sa.re  de  Notre  sacerdoce.   Pour  Nous,  quand  Nous  repasse- 
rons sous  le  rej^ard  de  Dieu,  avec  un  cceur  contrit  et  en  esprit 
cihum.lite  (i).  ces  cinquante  années  passées.   Nous  paraî- 
trons en  quelque  sorte  expier  tout  ce  qu'il  peut  y  avoir  d'hu- 
-nam  à  en  effacer,  en  vous  recommandant  et  en  vous  exhor- 
tant :\  marche,  dignement  pour  plaire  à  Dieu  en  tout  f") 
Mais    dans  cette   exhortation.    Nous   n'aurons   pas   seule- 
.uent  en  vue  votre  bien  particulier,  mais  le  bien  général  des 
catholiques.  1  un  ne  pouvant  être  séparé  de  l'autre.  Car  telle 
est  la  condition  du  prêtre  qu'il  ne  peut  être  bon  ou  mauvais 
seulement  pour  lui  ;  mais  sa  manière  d'être  influe  nécessai- 
rement sur  le  peuple.  U\  où  il  y  a  un  bon  prêtre,  de  quel 
bienfait  et  de  quelle  importance  n'est-ce  pas  autour  de  lui  ? 

II.  —CE   yui    FAIT   AVANT   TOUT    L'HONNEUR    DU 
PKÊTRE,    C'EST   LA    SAINTETÉ    DE   SA   VIE. 

Nous  commencerons  donc,  chers  fils,  Notre  exhortation 
l-ar  vous  exciter  à  la  sainteté  de  vie  que  requiert  votre  dignité 
Uuiconque,  en  effet,  exerce  le  sacerdoce,  ne  l'exerce   pas 
-seulement  pour  lui.  mais  aussi  pour  les  autres.   "Car  tout 
I  ontife  pris  parmi  les  hommes  est  constitué  pour  les  hom- 
".es  dans  les  choses  de  Dieu  (3)  ".  Jésus-Christ  a  exprimé 
a  même  pensée  lorsque,  pour  montrer  à  quoi  doit  tendre 
I  action  des  prêtres,  il  les  compare  au  sel  et  à  la  lumière    I  e 
l'retre,  donc,  est  la  lumière  et  le  sel  de  la  terre-  Personne 
lVv"T'  ^"^"'^-^°"«•«te  surtout  pour  lui  à  communiquer 
l.i  vente  chrétienne  ;  mais  peut-on  ignorer  davantage  que 
.e  ministère  n'est  rien,  si  le  prêtre  n'appuie  pas  de  son  exem- 
l'Ie  ce  qu  il  enseigne  par  sa   parole  ?   Ceux  qui  l'écoutent 
l'ourraient  dire  alors,  injurieusement  il  est  vrai,  mais  avec 
'-l'son  :      Ils  professent  Dieu  en  parol-s,  mais  ils  le  nient 
par  leurs  actes  (4)  ;  "  et  ceux-là  alors  repousseront  la  doc- 
'nne  et  ne  profiteront  pas  de  la  lumière  du  Christ.  C'est 

")  Dan..  IH,  39,    IL  -  (2)  Colos.,  I,  10. 
(i)Ilebr.  V,  L  — (4)  TU.  I,   16. 


—  4  — 

pourquoi  Jésus-Christ  lui-même,  constitué  le  mod("^le  des 
prêtres,  a  d'abord  enseigné  d'exemples  et  ensuite  par  paro- 
les :  "Jésus  a  fait  d'abord  et  il  a  enseigné  ensuite"  (i). 

De  même,  en  négligeant  la  sainteté,  le  prêtre  ne  pourra, 
en  quoi  que  ce  soit,  être  le  sel  de  la  terre  ;  car  ce  qui  est 
corrompu  et  contaminé  n'est  aucunement  propre  à  conser- 
ver ;  et  là  où  manque  la  sainteté,  il  est  inévitable  que  la 
corruption  se  mette.  Aussi,  Jésus-Christ,  continuant  cette 
comparaison,  appelle  de  tels  prêtres  un  sel  fade,  "qui  n'est 
bon  qu'à  être  jeté  dehors,  pour  être  foulé  aux  pieds  par  les 
hommes  (2).  " 

III.— LES    FONCTIONS   SAINTES   yU'EXERCE    LK 
PRÊTRE    REQUIÈRENT    LA    SAINTETÉ    UE   SA   VIE 

Ces  vérités  ressortent  d'autant  plus  que  nous,  prêtres, 
nous  n'exerçons  pas  la  fonction  sacerdotale  en  notre  nom, 
mais  au  nom  de  Jésus-Christ.  "Et  ainsi,  dit  l'apôtre,  que 
l'homme  nous  considère  comme  les  ministres  du  Christ  et 
les  dispensateurs  des  mystères  de  Dieu  (3)  :  car  nous  som- 
mes les  lieutenants  du  Christ  (4).  "  C'est  pjour  cette  raison 
aussi  que  Jésus-Christ  lui-même  nous  a  enrôlés  au  nombre 
de  ses  amis  et  non  de  ses  serviteurs-.  •  Mais  je  vous  ai  appe- 
lés mes  amis,  parce  que  tout  ce  que  j'ai  appris  de  mon  Père, 
je  vous  l'ai  fait  connaître  à  vous.  ••  je  vous  ai  choisis  et  cons- 
titués pour  que  vous  alliez  dans  le  monde  et  que  vous  pro- 
duisiez du  fruit  (5).  " 

Nous  avons  donc  à  remplir  le  rôle  du  Christ  ;  la  mission 
qu'il  nous  a  donnée,  nous  devons  l'accomplir  en  prenant  pour 
but  celui  auquel  il  a  tendu.  Et  comme  "  vouloir  et  ne  vou- 
loir pas  la  même  chose  est  le  propre  d'une  solide  amitié,  " 
nous  sommes  tenus,  en  notre  qualité  d'amis,  de  nous  com- 
porter comme  Jésus-Christ  qui  est  "saint,  innocent  et  imma- 


(I)  Act.  I,  I.  —(2)    Matth.  V.  13. 

(3)  I.  Cor.  IV.    1,  -(4)  II.  Cor.  v,  20.  —  (5)  Joan.  xv,  15,  16. 


5  — 


modtïle   des 


^•»lé  (i).  "  Comme  ses  légats,  nous  devons  gatîner  l'esprit 
des   hommes  ;\  ses  dortrmpc  «f  a  i    •       '^"'-"^'   '  esprit 

.l'abord  nnr  1.=  IT  ''°^*'^'"^''  ^^  ^  «a  loi,  en  commençant 
1  abord  par  les  observer  nous-mêmes  ;  en  tant  que  partici- 
l;.uU  X  son  pouvoir,   nous  sommes  tenus,   pour  délivreriez 

r^Jptn'rv  mf '''  ''  "°"^  efforcer'coura.eusemen 
<le  ne  pas  nous  y  impliquer  nous-mêmes.  Mais  surtout  comme 
-s  ministres,  dans  l'oblation  du  sacrifice  par  eTceZ^e 
nous  devons  nous  mettre  dans  la  même  dis'.osition  d""; 
avec  laquelle  ,1  s'est  offert  lui-même  sur  l'autel  de  la  croT 
.n  hostie  immaculée  à  Dieu.  Car  si,  autrefois,  quand  1  ne 
j^  a..ssai    que  d'apparences  et  de  fif^ures,  une  s  ,!rande    ain- 

i  ti^eesirCh  'r.'''r  ^\^"'^^^-"  '^^^  "ouVc'uan     a 
victime  est  le  Christ  ?      Combien  donc  ne  doit  pas  être  olus 

pur  celui  qui  offre  un  tel  sacrifice  ?  Quelle  splendeur      " 

.datante  que  celle  du  rayon  du  soleil  doit  avofr  a  ma  n  nu 

partage  cette  chair  ?  Que  doit  être  cette  bouche  qufse  rem 

::;.out:biiT"^?;r^''  ^""  '^-^-^  -'  -  ---^  ^-^  -- 

très  chers  fr^rL  i         '     .       "°"'  "°"'  rappelions.  Nos 

es  chers  frères,  quelles  grandes  et  saintes  choses  le  Seigneur 

y  eu  a  niises  dans  nos  mains,  quelle  force  aurait  cette  consi 

at.on  pour  nous  porter  à  mener  une  vie  digne  de  Xës  - 

Jue  le  Seigneur  n'a-t-il  mis  dans  ma  main  quLd  ily  a  placé 

a  m  s  dans  ma  main  tous  ses  trésors,  ses  sacrements,  ses 
.aces     ,1  y  a  place  les  âmes  qui  lui  sont  ce  qu'il  y  a  de  plus 

.1  rachetées  dans  son  sang  :  il  a  mis  dans  ma  main  le  ciH 
•H.e  je  puis  ouvrir  et  fermer  aux  autres...  Comment  donc 
-rrais-je  être  ingrat  pour  tant  d'honneurs  et  d'amour  au 
;;;.nt  de  pécher  contre  lui  ?  au  point  d'offenser  en  m"  " 
"  ajesté  ?  au  point  de  contaminer  un  corps,  qui  est  le^én  > 
-^^nt  de  souiller  cette  dignité,  cette  v^'cins:::j:  tZl 


(1)  Hfl>r.  VII,  26. 

-!)  -S.  Jean  Chiysoit.  hom.  82  in  Math.  n.  5. 


—  G- 


III.  —  AVERTISSEMENTS    DE    L'ÉGLISE 


ET    DES    SAINTS  PERES. 


A  cette  sainteté  de  la  vie,  dont  Nous  voulons  vous  parler 
encore  davantage,  l'Ef^lise  tend  par  de  grands  et  continuels 
efforts.  Les  séminaires  sacrés  ont  été  institués  dans  ce  but  : 
là,  si  les  jeunes  gens  cjui  s'élèvent  pour  le  recrutement  du 
clergé  sont  initiés  aux  lettres  et  aux  sciences,  ils  sont  enmème 
temps  et  surtout  formés,  dès  leurs  plus  tendres  années,  à 
tout  ce  qui  concerne  la  piété.  Ensuite,  comme  une  mère 
vigilante,  l'Eglise  en  les  conduisant  de  degré  en  degré  au 
sacerdoce,  par  de  longs  intervalles,  n'épargne  pas  ses 
exhortations  pour  leur  faire  acquérir  la  sainteté  qui  leur 
convient. 

Il  nous  plaît  de  le  rappeler  ici.  Dès  qu'elle  nous  a  enrôlés, 
en  effet,  dans  la  milice  sacrée,  elle  a  voulu  que  nous  nous 
engagions  par  ces  paroles  solennelles;  "Le  Seigneur  est 
ma  part  d'héritage  et  de  calice.  C'est  vous,  mon  Dieu,  qui 
me  rendrez  cet  héritage  qui  est  mien  (i).  "  Par  ces  paroles, 
dit  saint  Jérôme,  le  clerc  est  averti  que  celui  qui  est  lui-même 
une  part  du  Seigneur,  ou  qui  a  le  Seigneur  pour  sa  part, 
doit  se  montrer  tel  que  lui-même  possède  le  Seigneur  et 
qu'il  soit  possédé  par  lui  (2).  "  Et  quel  grave  langage  parle 
l'Église  à  ceux  qui  vont  être  promus  au  sous-diaconat! 
"  Vous  devez  considérer  et  considérer  encore  quelle  charge 
vous  assumez  volontairement  aujourd'hui- •  •  Que  si  vous 
entrez  dans  les  ordres,  il  ne  vous  sera  plus  permis  de  revenir 
sur  votre  décision,  mais  il  vous  faudra  servir  Dieu  toujours 
et  garder  avec  son  aide  la  chasteté.  "  Et  enfin  :  "Si  jus- 
qu'à présent,  vous  avez  été  négligents  de  l'église,  vous  devez 
désormais  y  être  assidus  ;  si  vous  avez  été  somnolents,  vous 
devez  être  vigilants.  Si  jusqu'à  présent  vous  avez  été 
déshonnêtes,  maintenant  vous  devez  être  chastes.  ■  •  Voyez, 
quel  ministère  vous  est   conféré  !  " 

(i)  Ep.  i.ii,  ad  Nepotianum,  n.  5. 
(2)  Coloss.,  I,  28. 


—  7 


Pour  ceux  qu.  vont  passer  au  diaconat.  l'É^rlise  prie  ainsi 
par  la  vo,.x  de  son  Pontife  :  "  Qu'en  lui  abonde  tout^nre  de 
ver  u.  une  autonté  modeste,  une  pudeur  constante.  la  p^  ete' 
de  1  .nnocence  et  une  observance  spirituelle  de  la  dicipl  ne 
:"  la'e'd"  "r"^\^^'"-^'  >^-^-eur.  vos  précepLs.  afin 

e'ii     -  M^i  '"  chasteté,  le   peuple   imite  un  si   saint 
exemple.       Mais  ses  exhortations  redoublent  surtout  pour 

avec  fîrande  révérence  à  un  si  haut  de^ré  et  s'applinuer  à 
ce  que  la  saj.esse  céleste,  la  probité  de  vie  et  la  perpétuelle 

tZTZlt  ^^  ''""T  'r'  ^"  ^°-  "-  recomZdltn 

ut.  ces  vertus  pour  les  <>  ne        c^,,^  i  t         , 

^  -,  ,       ,  ^         .  ^  cius..     (jue  le  parfum  de  votre  vie 

;  ti^n  eTr  ''  ''f ''"  ''  ^'^"'  ^"  '^'^^  ^^-  '-^  ^^ 

cicat  on  et  exemple  vous  construisiez  la  maison  c'est-à- 
<l.re  la  famdle  de  Dieu.  "  Elle  insiste  par-dessus  tou  atec 
ce  dernier  et  important  conseil  :  "  Imite,  ce  que  vous  tene^  ■ 
ce  qu,  s'accorde  avec  le  précepte  de  saint  Paul  :  "  Que  nous 
rendions  tout  homme  parfait  er  '4sus-Christ  (i)   '• 

sa^d^aï'i;''  J'É^lise   et.  .    dc,n<    telle,  quant  à  la  vie 
rites  l;       "'  ^^7"-J'^«--Wev.^.ran,.eà  personne  que 

er  s'ntimenr  '°'''""  ^^^   ^"'"'^  ^^"-"^--  d'ns 

leur  sent  ment  sur  ce  point,  et   que   ce  sentiment  soit  tel 

e    pTurtlr  .^^^•'"^^^'-'  ^-^-*--  i'^  allaient  trop  loi 

hd  et  vr^i  e        T    ;^'^V"'''^"'  ^"'  "^  ^ût.  au  premier 

hel.  et  vrai  et  juste.  Or,  leur  avis,  en  somme,  est  celui-ci  • 

l'-ntre  le  prêtre  et  quelque  homme  probe  que  ce  soit   iï  do  t 

V  avoir  autant  .      différence  qu'il  en  existe  entre  le  ciel  e 

'•^  terre  ;  et  pour  .ette  raison,  il  faut  que  l'on  prenneTarde 

<i;.ç  la  vertu  du  prêtre  soit  exempte  de  tout  reproche   non 

eulement  en  matière  grave,  mais  encore  en  ce  qui  concerne 

1-  fautes  réputées  minimes.  Le  Concile  de  Trente  s'ït  tenu 

-Uu.ement  de  ces  hommes  si  vénérables,  lorsqu'i   a  averti 

y      très  grandes,  en  effet,  mais  non  pas  en 

{')  ï's.  XX,  s.   _  (2)  Ses'.  XXII  Dtrefo.n,  c.  i. 


:  Il 


—  H 


soi,  mais  eu  égard  à  celui  qui  les  commettrait  et  à  qui,  à 
bien  meilleur  droit  qu'aux  édifices  de  nos  temples,  convient 
cette  parole  des  Saints  Livres  :  "  La  sainteté  convient  à  ta 
maison.  (  i)  " 


V.  —  EN    (JUOI    CONSISTE   CETTE   SAINTETÉ  ? 

Mais  cette  sainteté,  de  laquelle  il  serait  horrible  que  le 
prêtre  vînt  ;\  manquer,  il  faut  déterminer  en  quoi  elle  doit 
consister:  car  celui  qui  l'ignorerait  ou  l'entendrait  mal 
serait  exposé  à  un  danger  considérable. 

Il  en  est  qui  pensent,  et  même  qui  professent  que  la  gloire 
du  prêtre  doit  être  tout  entière  en  ceci,  qu'il  se  dépense  sans 
réserve  à  ce  qui  est  utile  aux  autres.  Ceux-là,  délaissant  pres- 
que tout  souci  de  ses  autres  vertus  —  qu'ils  appellent  fassi- 
ves  —  par  lesquelles  l'homme  se  parfait  lui-même,  disent  que 
toute  la  force  et  tout  le  soin  doivent  être  employés  par  cha- 
cun à  l'acquisition  et  à  l'exercice  d'autres  vertus,  qu'ils 
nomment  actives. 

On  ne  saurait  trop  remarquer  quels  germes  d'illusion  et 
de  perdition  sont  contenus  dans  cette  doctrine.  C'est  d'elle 
que  Notre  prédécesseur,  d'heureuse  mémoire,  a,  dans  sa 
sagesse,  écrit  :  (2)  "  Celui-là  seul  qui  ne  se  souvient  pas  des 
'■  paroles  de  l'apôtre  :  Ceux  qu'il  a  préconnus  et  prédestinés 
"  comme  devant  devenirconformes  à  l'image  de  son  Fils  (3), 
"  celui-là  seul  voudra  que  les  vertus  chrétiennes  varient  selon 
"  les  temps  auxquels  elles  doivent  s'accommoder.  Le  Christ 
"est  le  Maître  et  l'exemple  de  toute  sainteté;  et  il  est 
"nécessaire  que  quiconque  prétend  à  prendre  place  parmi 
"  les  bienheureux  s'adapte  à  la  règle  du  Christ.  Or,  le  Christ 
"  ne  change  pas  (4)  à  mesure  que  les  siècles  passent,  mais 
"  il  est  le  même  hier  et  aujourd'hui  ;  et  il  sera  le  même  dans 
"tous  les  siècles.   (5)  "     'C'est  donc  aux  hommes  de  tous 

(I)  Ps  xcii.s.    -(2)  Ep.    7>y/(fw  *(f««TO/if»/»>,  ad.  archiep.  Baltiraoren.,  22 
janv.    1899.  {,51   Rom.,  —  viii,   29. 

(4)   llebr.xiii,  8.  —  (5)   Malih.,  xi,  29.— 


—  9  — 


;;  les  dK-es  que  s'adresse  ceci  .•   "  Apprene;cde  moi  que  je  suis 

doux  et  humble  de  cœur  ■  (i)  "  "il  n-v  .  - 

"m\  1p  rhr.ef  11  n  y  a  pas  une  époque 

"  mort  '    r.       T  r  "'°"f'  '""  """'  ^"''^  ^^'^^'■^^^"t  J"«^l"'^^  la 
mort      (2)  ;  et  la  parole  de  l'apôtre  :   "  Ceux  qui  sont  du 

•  p':'ei::  .T:r':  '"'^-^^^'^  ^^^^  '^^  ^^-^  «^' -  --'- 

Piscences      (3)  est  en  vif^ueur  dans  tous  les  temps.  " 
Ces  enseijïnements.  il  est  vrai,  s'appliquent  à  chacun  des 
hde  es  ;  ma.s  ds  ont  trait  plus  immédiatement  aux  prêtres 
et  .1  faut  c,ue  ceux-c,  reçoivent  comme  avant  été  dit  pour 
eux.  avant  tous  les  autres,  ce  que  Notre  prédécesseu:  ajou 
ta,t  dans  son  apostolique  ardeur:    "Plût  A  Dieu  que  ces 
^  vertus-là  fussent  mair.tenant  en  honneur  auprès  d'  m  p  u 

••euL  l'onTét^:  '''r""î  ''  ^^^^'^"^^^  ^-^  --•  --- 

••passés  , m-  ''"'  '  d«  «-ints  personna^^es  des  temps 
I-asscs  qui.  en  soumission  du  cœur,  en  obéissance,  furent 
Puissan  s  par  les  œuvres  et  la  parole,  pour  le  plu  ,rand 
profit  des  institutions  non  seulement  reli.Meuses  mais 
môme  publiques  et  civiles.    '  "pieuses,    mais 

11  ne  serait  pas  hors  de  propos  de  faire  remarquer  ici  que 
e  très  sage  Pontife  faisait  une  mention  toute    ...ticuli're 
<le  cette  vertu  d'abstinence  que.  dans  la  langue  étangéli   ue 

^hers  fils,  dans  cette  vertu  est  contenue  la  force  et  l'effica- 
c.te  et  tout  le  fruit  du  ministère  sacerdotal  ,  et  de  sa  ntll 
.ence  proc  ..e  tout  ce  qui.  dans  les  mœurs  du  prêtre   p^ut 
offenser  les  yeux  et  les  âmes  des  fidèles.  Car.  si  l'on  ag  t'pa 
t  ra     d  un  gain  honte..x.  si  'V>n  s'engage  dans  les  affaires 
'lu  siècle   s,   l'on  recherche  ïes  première,  places  et   si   l'on 
•neprise  les  autres  si  l'or   a^quiesc  à  la  chair  et  au  sang 
M  1  on  cherche  à  plaire  aux  i,.,  mes.  et  si  l'on  se  confie  aux 
paroles  persuasives  de  la  sages.,e  humaine,  toutes  ces  choses 
erivent  de   ce   qu'on   néglige   l'ordre  du   Christ   et  qu'on 
"K,.nse  la  règle  posée  par  Lui .   "  Si  quelqu'un  veut  tenir 
après  moi,  qu'il  se  renonce  lui-môme.  '" 


il 


(I)   J'hili 


pp. 


".  8.  -    {2,  Gai.,  V.  24.  -  (j)  Alatih.,  nvi,  24. 


—  10  — 


iM_-' 


VI.  — c'KST    t.A   SAINTETÉ    DU    l'KKTRK   OUI    KKNI)   SON' 
MINISTKKE    IRUCTUKl'X 

Tandis  que  Nous  prêchons  ces  choses,  Nous  aussi,  Nous 
n'en  avertissons  pas  moins  le  prêtre  fpie  ce  n'est  pas  pour 
lui  seul  qu'il  lui  faut  vivre  saintement  ;  il  est,  en  effet,  l'ou- 
vrier que  le  Christ  sortit  ••  •  entjatïer  pour  sa  vifïne  (i).  C'est 
donc  ;l  lui  qu'il  appartient  d'arracher  les  herbes  folles,  de 
semer  les  utiles,  de  les  irrij^nier,  et  de  veiller  pour  empêcher 
(pie  l'homme  ennemi  ne  sème  par-dessus  de  l'ivraie.  C'est 
pourquoi  le  prêtre  doit  se  frarder  de  se  laisser  conduire  par 
un  soin  inconsidéré  de  la  perfection  iutérieure,  (jui  lui  fasse 
omettre  c|uel(|u'une  des  charfïes  de  son  ministère  qui  se  rap- 
l)ortent  au  bien  des  autres.  De  cette  espèce  sont  la  prédica- 
tion de  la  parole  de  Dieu,  l'audition  fidèle  des  confessions, 
l'assistance  des  malades  et  surtout  des  mourants,  l'enseifrne- 
ment  de  ceu.x  qui  ignorent  la  foi,  la  consolation  des  afflifîés, 
la  réconciliation  de  ceux  que  l'erreur  entraîna,  et,  pour  tout 
dire  d'un  mot,  l'imitation  du  Christ,  "  qui  passa  en  faisant 
le  bien,  et  en  {guérissant  tous  ceux  qu'opprimait  le  dia- 
ble ''  (2).  Mais  parmi  toutes  ces  œuvres,  qu'il  ait  profondé- 
ment inscrit  dans  sa  pensée  l'avertissement  solennel  de  saint 
Paul  :  "  Ni  celui  qui  plante,  ni  celui  qui  arrose  ne  sont  rien, 
mais  Dieu  seul  qui  donne  l'accroissement  (3).  " 

Qu'on  aille  donc  en  pleurant  aux  semailles  il  faire  ;  qu'on 
cultive  ensuite  le  champ  d'un  grand  labeur  :  mais  pour  que 
la  semence  {jerme  et  pour  qu'on  en  mange  le  fruit  qu'on  en 
attend,  (pi'on  ne  compte  c|ue  sur  Dieu  seul  et  sur  son  secours 
tout-puissant.  Il  faut  remarquer  qu'on  ne  peut  considérer 
trop  que  les  hommes,  en  fin  de  compte,  ne  sont  rien  que 
des  instruments  dont  Dieu  se  sert  pour  le  salut  des  âmes  :  et 
«lu'il  faut  (lue  ces  instruments  soient  dans  un  état  (|ui  les 
rende  aptes  â  être  employés  par  Dieu.  Mais  dans  quel  sens  ? 
Croyons-nous  (|ue  Dieu  ait  besoin,  pour  l'accroissement  de 

(I)  Matili.,  XX,  1.—  (2)  Act,,  X.   38. 
(;,)  l.  Cor.,  III,  7.  , 


— 11  — 

sa  gloire,  des  ressources  qu'il  a  mises  en  nous  ou  qu'il  nous 
a  cte  permis  de  développer  par  notre  zèle  ?  En  aucune 
man.ùre.  Et  en  effet,  il  est  écrit  :  "  Dieu  a  choisi  ce  qui  est 
lou  selon  le  monde  pour  confondre  les  sapes  ;  et  ce  qui  est 
ta.be,  pour  c  u^ondre  les  forts,  et  les  choses  c,ui  sont  sans 
noblesse  et  méprisables,  Dieu  les  a  choisies,  et  celles  qui  ne 
sont  pas  pour  détruire  celles  qui  sont  (i).  " 

Il  n'y  a.  en  réalité,  qu'une  chose  qui  unisse  l'homme  à 
Dieu,  et  qui  en   fasse   comme   l'aide  supplémentaire,  non 
indigne   de  la  divine  miséricorde  et  c'est  la  sainteté  de  la 
vie  et  des  mœurs.    Si  ce^te   sainteté,  qui.  au  fond,  est  la 
science  sureminente  de  Jésus-Christ,  manque  au  prêtre,  tout 
Im  manque.  Car,  séparées  de  cette  sainteté,  même  l'étendue 
de  la  science  la  plus  choisie  (que  Nous-même  Nous  efïorcons 
de  promouvoir  dans  le  clergé),  et  l'adresse  et  la  circonspect 
ion    quand  bien  même  elles  pourraient  procurer  quelque 
benc-hce  soit  à  l'Eglise,  soit  aux  individus,  leur  causent  sou- 
vent de  lamentables  détriments.  Mais  celui  qui  serait  orné 
<le  la  sainteté  et  en  qui  la  sainteté  abonde,  celui-là,  fût-il  le 
plus  petit,  peut  le  plus  pour  produire  et  faire  resplendir  des 
traits  de  salut  magnifiques  dans  le  peuple  de  Dieu  •  et  c'est 
ce  que.  dans  tous  les  temps,   prouvent  les  plus  nombreux 
témoignages  :  entre  autres,   dans  un  temps  peu  éloigné  de 
nous,  celui  de  Jean-Baptiste  Vianney,   ce  curé  exemplaire 
dames  à  qui   Nous   Nous  réjouissons  d'avoir  Nous-même 
décrète  les  honneurs  dus  aux  bienheureux. 

I. a  sainteté  seule  nous  rend  tels  que  nous  veut  notre  voca- 
tion divine  :  c'est  à  savoir  des  hommes  crucifiés  au  monde 
<it  A  qu,  le  monde  lui-même  soit  crucifié  ;  des  hommes  mar- 
chant dans  le  renouvellement  de  la  vie,  et  qui.  comme  l'en- 
seigne saint  Paul  (2).  "par  les  travaux,  par  les  veilles, 
par  la  chasteté,  par  la  science,  par  la  patience,  par  la  sua- 
vité, par  l'Esprit-Saint,  par  la  charité  non  feinte,  par  le 
verbe  de  vérité  ",  se  montrent  eux-mêmes  comme  ministres 
<le  Dieu,  qui  tendent  uniquement  aux  choses  célestes,  et  s'ef- 

U)  I  Cor.,  I,  27.  28.  -  (2)  II  Cor.,  vi    c;  ,„ 


m] 


—  12  - 

forcent  de  tout  leur  pouvoir  d'y  conduire  les  autres  avec- 
eux. 

VII.  —  AIMKR    I  A  PRII>RK   KST  I.H  GRAND  MOYEN 
H)UR    POSSÉDER  LA    ^AINrf  TÉ 

Mais  parce  <|ue,  comme  personne  fv  rij,'nore.  la  sainteté 
de  vie  est  le  fruit  de  notre  volonté  en  tant  qu'elle  soit  forti- 
fiée de  Dieu  par  le  subside  de  la  «race,  Dieu  a  pourvu  hii- 
même  abondamment  Ace  cpienous  ne  manquassions  jamais, 
si  nous  le  voulons,  du  secours  de  sa  tînice  ;  et  r»  secours, 
nous  nous  l'assurons  tout  d'abord  par  '  ■  zèle  de  la  prière. 
PIntre  la  sainteté  et  la  prière,  une  fonction  ré<  iproque  existe, 
de  toute  nécessité,  (|ui  fait  qu'en  aucune  façon  l'une  ne  peut 
exister  sans  l'autre.  A  cet  é^jard,  le  sentiment  de  In  vérité 
tout  entière  est  exprimé  par  cette  parole  de  saint  Jean 
Chr3Sostome  :  "  J'estime  qu'il  est  manifeste  p.  .ur  tous  qu'il 
est  simplement  imp-ossible  de  vivre  vertueust  ne,  t  sa'  le 
secours  de  la  prière  (i).  "  Saint  Augustin  conclut  .,f  inùme, 
avec  sajïesse  :  "  Celui-là,  dit-il,  sait  bien  vivre,  cpii.',,  it  bien 
prier  (2).  "Et  ces  ensei^jnements,  le  Christ  en  i-crsonne 
nous  les  persuade  et  par  l'exhortation  constante  de  sa  ,.arole 
et,  plus  encore,  par  son  exemple.  Pour  prier,  Il  se  retirait 
dans  les  déserts,  où  II  gravissait  seul  les  montagnes  ;  Il  s'ab- 
sorbait des  nuits  entières  dans  cette  occupation  à  laquelle 
Il  se  livrait  tout  entier  ;  Il  allait  fréquemment  au  temple  ; 
et  même  sous  les  yeux  des  foules  <iui  s'étonnaient,  Il  priait 
en  public,  les  yeux  levés  au  ciel  ;  enfin,  attaché  ;\  la  croix 
au  milieu  des  douleurs  de  la  mort,  Il  supplia  encore  son  Père 
avec  larmes  et  dans  un  f^^rand  cri. 

Tenons  donc  pour  certain  et  prouvé  que  le  prêtre,  pour 
pouvoir  soutenir  .son  ran;,'  et  son  office,  a  besoin  de  se  don- 
ner profondément  au  soin  de  la  prière.  Trop  souvent,  il  y  a 
à  déplorer  que  lui-même  prie  plus  par  habitude  que  par 
ardeur  de  cœur,    qu'il  y   vaque  sans  attention  aux  heures 

(1)    De  /<reca/ione,  orat.  I.   —  (2)  Ilom.,    iv,  ex   5  o . 


—  18  — 


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e  ^      ouvi         '  ^       "  ''''"  ^''"  "^^  '  •^'  ^  'l"'ensuite.  il 

IJ  eu.  avec  ses  pieuses  aspirations,  le       bi.t  ,'e  son  oraison 
K.     ependant.    '.  prC-tre.    beaucoup   plus  .,ue   tout  ai'e 
tTm     •"'  '"  P'-fePtedu   Christ:   "Il  faut   prier  tou'- 
lours   (I)      .   précepte   sur  lequel  saint  Paul  insistait  avec 
tant  de  xùle  ;  -  Persiste,  dnns  la  pri,'  ..  veillant  pur     le  en 
action  de  grâces  (2).   Prie,  sans  interniission       O.  Et  c^m" 

k  jour,  à  une  arne  possédée  parle  d.sir  de  sa  sanctification 
propre  et  du  salut  des  autres  âmes  ■  I   •,  angoisses  intîn  es 

erturî   ^\   '"'""-^-^^d-  tions.   la   faiblesse   de^ 

^e    us.  le  relâchement  et  la  st."  les  œuvres,  les  ofïenses 

et  les  ne«:, pences  sans  nombre  „n  la  crainte  des  ju^ 
ments  de  Dieu,  toutes  ces  chos,  ,.ous  incitent  avec7o  ce  t 
Pleurer  devant   le  Sei.neur,  et  à  nous  enrichir  de  nStet 

^  e  lui.  ht  ,1  ne  faut  pas  que  nous  ne  pleurions  cpr^  cause 
le  nous.  Dans  ce  délu.e  de  crimes  qui.  de  partout,  'se  répTnd 
■^  eten,,  sans  cesse,  c'est  surtout  à  nous  d'implorer  pamos 
-PPl.cations  la  divine  cK-.,nence  ;  c'est  à  nous  d' ins  ste 
|levant  le  Christ,  prodif^ue  de  toute  ,^râce  dans  son  imn  Inse 
honje  dans  l'admirable  sacrement,  et  de  lui  demande  rlan" 

"  Pardonne..  Seigneur.  épar{,'ne.  votre  peuple.   " 

VIII  -  AVANT  TOUT.   NÉCESSITÉ  DK    MÉDITER   SUR  LES 
VÉRITÉS  ÉTERNELLES 

Le  point  important  en  ceci  est  qu'il  soit  concédé  chaque 

our  un  temps  déterminé  à  la  .néditation  des  choses7ternel 

-.   Il  n'est  aucun  prêtre  ,ui  puisse,  sans  encourir  la  note 

.1  une  imprudence   gra^       et   un  détriment  pour  son  âml 

'K'.^l.Ker  cela.  Ecriva,     à  Eugène  III.   qui    avait  é"é   son 

"sciple  et   qui.  depuis,  était  devenu  Pontife  roina  n    C 


(!)    Lv.r. 


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(2)  C^inOâ», , 


S2-  —  (3)  Ihess.,  V,  17. 


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nard,  le  très  saint  abbé,  l'avertissait  sans  cesse,  et  libre- 
ment, de  ne  manquer  jamais  un  jour  h  la  méditation  des 
choses  divines,  sous  quelque  excuse  cjue  ce  fût  des  occupa- 
tions, si  nombreuses  et  si  graves,  que  le  suprême  apostolat 
comporte.  Il  s'efforçait,  et  à  bon  droit,  d'obtenir  cela,  énu- 
mérant  ainsi,  avec  une  jrrande  saj,^esse,  les  utilités  de  cet 
exercice. 

La  méditation  purifie  la  pensée,  sa  propre  souice, 
d'où  elle  procède.  Elle  refile  ensuite  les  affections,  dirige  les 
actes,  corrige  les  écarts,  compose  les  mœurs,  rend  la  vie 
honnête  et  l'ordonne  :  enfin,  elle  confère  également  la 
science  des  choses  divines  et  des  choses  humaines.  C'est 
elle  qui  précise  ce  qui  est  confus,  resserre  ce  cjui  est  relâché^, 
recueille  ce  qui  est  épars,  scrute  ce  qui  est  caché,  découvre 
ce  qui  est  vrai,  examine  ce  qui  est  vraisemblable  et  explore 
ce  qui  est  embrouillé  et  obscur.  C'est  elle  qui  préordonne 
ce(iui  doit  être  fait,  et  repasse  ce  qui  est  fait,  en  sorte  que 
rien  ne  reste  dans  l'esprit  qui  n'ait  été  corrigé  ou  ait  besoin 
de  correction.   " 

C'est  elle  qui,  dans  la  prospérité,  fait  pressentir  les 
épreuves  et  fait  qu'on  ne  sente  pas,  pour  ainsi  dire,  l'ad- 
versité quand  elle  arrive:  deux  biens  dont  l'un  est  de  la 
force,  l'autre  de  la  prudence  (i).  L'ensemble  de  ces  grands 
services  que  la  méditation  nous  rend  nous  enseigne  à  la 
fois  et  nous  avertit  qu'elle  nous  est,  et  combien  elle  nous 
est,  à  tous  et  en  toutes  parts,  non  seulement  salutaire,  mais 
tout  à  fait  indispensable. 

Bien  que  les  différentes  fonctions  sacerdotales  soient 
augustes  et  vénérables,  il  arrive  cependant  que,  par  l'habi- 
tude, ceux  (jui  les  accomplissent  ne  les  apprécient  pas  avec 
toute  la  religion  (lu'elles  méritent  ;  et,  la  ferveur  diminuant 
peu  à  peu,  ils  tombent  facilemeut  dans  la  négligence  et 
même  dans  le  dégoût  des  choses  les  plus  saintes. 

De  plus,  c'est  une  nécessité  pour  le  prêtre  de  passer  sa  vie 

(I)  I,  Tliess.,  V,  17. 


•M 


—  15  — 

"an  mjlieu  d'une  société  mauvaise  ",  de  sorte  que  souvent 
-ncme  dans  1  exercice  de  sa  charité  pastorale,  il  doit  redou- 
ter les  pièces  cachés  de  l'infernal  serpent.  Et  quoi  d'éton- 
nant :  n'est-.l  pas  trop  naturel  que  les  âmes  même  les  plus 
religieuses  contractent  une  certaine  souillure  du  commerce 
du  monde  ? 

^  Delà  pour  lui.  l'urgente  nécessité  de  revenir  chaque  jour 
a  la  méditation  des  vérités  éternelles,  afin  d'affermir  par  de 
nouvelles  forces  son  esprit  et  son  c(eur  contre  les  perfides 
embûches  de  l'ennemi. 

En  outre,  le  prêtre  doit  être  doué  d'une  certaine  aptitude 
a  s'élever  et  à  tendre  vers  les  choses  d'en  haut,  lui  qui  a  pour 
mission  essentielle  de  goûter,  d'enseif,mer  et  d'inculquer  les 
choses   célestes   ;  lui    qui   doit   régler    toute   sa   vie   d'une 
manière  si  surhumaine  que,  quoi  qu'il  fasse  dans  l'ordre  de 
son  ministère,  il  le  fasse  selon  Dieu,  sous  l'inspiration  et  la 
direction  de  la  foi.  Et  ce  qui  surtout  établit  et  conserve  le 
l-retre  dans  cet  état  d'âme,  dans  cette  union  nour  ainsi  dire 
naturelle   avec    Dieu,    c'est   la   pratique   delà   méditation 
quotidienne:    cela   est   tellement  clair  pour   tout   homme 
sage  qu'il  est  inutile  d'y  insister  plus  longuement. 

IX.  —  MALHEURS  yU'ENTRAINE  LA  NÉGLIGENCE 
DE  LA   MÉDITATION. 

Nous  pouvons  demander  la  confirmation  de  ces  vérités 
«confirmation  pénible  assurément)  â  la  vie  de  ces  prêtres 
qui  font  peu  de  cas  de  la  méditation  ou  qui  s'en  dégoûtent 
complètement.  On  voit  en  effet  des  hommes  chez  lesquels 

le  sens  du  Christ  " ,  ce  bien  si  précieux,  est  à  peu  près 
éteint.  Ils  sont  tout  entiers  à  la  terre,  ils  ne  poursuivent 
que  la  vanité  et  la  frivolité,  ils  remplissent  leurs  fonctions 
■maintes  avec  relâchement,  avec  tiédeur,  quelquefois  même 
•l'une  manière  indigne.  Naguère  encore,  imprégnés  de 
I  onction  sacerdotale  toute  récente,  ils  se  préparaient  avec 
■om  a  l'office  divin-,  nonr  ne  point  ressembler  à  ceux  qui 


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—  16  — 


tentent  Dieu  ;  ils  cherchaient  les  temps  les  pi'":  j^ropices 
€t  les  lieux  les  plus  recueillis  ;  ils  s'appliquaient  à  piinétrer 
le  sens  des  paroles  divines  ;  avec  le  Psaimiste,  ils  louaient, 
ils  tîémissaient,  ils  étaient  dans  l'allégresse,  ils  répandaient 
leur  âme  dans  la  prière. 

Mais  aujourd'hui  quel  étrange  changement  ! 

De  même,  c'est  à  peine  s'il  réside  ei..,ore  en  eux  quelque 
chose  de  cette  vive  piété  qu'ils  ressentaient  devant  le 
mjstère  divin.  Combien  autrefois  leur  étaient  chers  ces 
tabernacles  1  Leur  cœur  tressaillait  de  ce  trouver  dans 
l'ombre  de  la  table  du  Seigneur  et  de  lui  attirer  de  plus  en 
plus  de  dévots.  Avant  le  saint  sacrifice,  que  de  purifications, 
que  de  prières  d'une  âme  remplie  de  désir  !  Alors,  dans  son 
accomplissement,  combien  grand  était  leur  respect  pour  l'in- 
tégrité du  rite  des  augustes  cérémonies  1  Quelles  eftusions 
de  cœur  dans  l'action  de  grâces,  et  comme  heureusement 
dans  le  peuple  se  répandait  la  bonne  odeur  du  Christ  ! 

"  Souvenez-vous,  '  Nous  vous  en  conjurons,  chers  fils, 
"  souvenez-vous- •  des  jours  d'autrefois  (i)  "  ;  alors  l'âme 
brûlait,  nourrie  par  l'étude  de  la  sainte  méditation. 

Mais  chez  ceux  à  qui  pèse  de  "  repasser  en  leurs 
cœurs  "  (2),  ou  qui  le  négligent,  il  n'en  manque  pas  qui  ne 
dissimulent  pas  la  faiblesse  qui  en  résulte  pour  leur  esprit,  et 
qui  s'en  excusent  sous  prétexte  qu'ils  sont  englobés  dans  le 
tourbillon  du  ministèr*^,  par  les  multiples  services  qu'ils 
doivent  rendre  aux  autres.  Ma''-  '^s  s'abusent  fâcheuse- 
ment. Car  ceux  qui  ne  sont  pas  t  mmerce  habit'iel  avec 
Dieu,  lorsqu'ils  parlent  de  lui  aux  iicmmes  ou  donnent  des 
conseils  pour  la  pratique  de  la  vie  chrétienne,  manquent 
complètement  du  souffle  divin,  en  sorte  que  la  parole 
évangélique  paraît  presque  morte  avec  eux. 

Leur  voix,  si  vantée  qu'elle  soit  pour  son  habileté  et  son 
éloquence,  ne  rend  pas  du  tout  la  voix  du  bon  Pasteur  que 
les  brebis   écoutent  avec  profit  ;  elle  éclate,  en  effet,  et  se 

U)  Luc.  xvin,  I.  (2)  llebr.  x,  32. 


—  17  — 

niilient  "  (i)  '^  prière  de  ceux  qui  s'hu- 

U  tuneste   aveuglement  !  Plût  à  Dien  on^    c> 

Que  Dieu  exauce  nos  vœux  •  ZeZrlJ.J  ^  T""''' 

les  dévoyés  il  réu-^nr^^  e,    '  "^^-ardant  avec  indulgence 

l=ur  erreur,  reprennent  avec'ioi     "T'        ""'  *  '''^P'''^" 

rairemen,  abandonnés  ely  ^^ch  nfcirr  """'""'  '™'- 
(lence    On*^  r>;«.,  •  "^arcnent  de  nouveau  avec  pru- 

xorso^tL^i^^eT^rTue^ut;^  ^°"^  ^'^^^^-  '^>' 

entrailles  de  J  'sus-Chr^ !  '"  "^'^^"^  ^^"'^  '^^ 

X.  —  EXHORTATION  A  LA  MÉDITATION 

Voyez,  veillez  et  priez  (-:!)    "    Om«    ""  ^^'^"^ur  Uhrist  : 

priera)  "   Tn„?  •   ^^'^"^"'■'   apprenez-nous  à 

(4)     .  Toute  cause  particulière  nous  doit  être  un  nou- 

")Jerem.,xn,  n.  (2)Phi!ipp.,  ,,s. 
(3)  Marc,  xiii,  33.   f^)  i.„ç   v,.  j. 


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—  18  — 

veau  motif  puissant  de  méditer  ;  caria  grande  force  de  con- 
seil et  de  vertu  qui  naît  de  la  méditation  est  bien  utile  à  la 
direction  des  âmes,  œuvre  difficile  entre  toutes. 

Elle  se  rapporte  à  ce  sujet  que  Nous  traitons,  et  elle  est 
digne  de  mémoire,  cette  allocution  pastorale  de  saint  Char- 
les ;  "  Comprene;2,  mes  frères,  que  rien  n'est  nécessaire  aux 
hommes  d'Eglise,  tous  tant  cju'ils  sont,  comme  leur  est 
l'oraison  mentale,  laquelle  doit  précéder,  accompagner  et 
suivre  tous  nos  actes.  Je  chanterai,  dit  le  prophète,  et  je 
comprendrai  (i).  Si  tu  administres  les  sacrements,  ô  frère, 
médite  ce  que  tu  fais  ;  si  tu  célèbres  la  messe,  médite  ce  que 
tu  offres  ;  si  tu  chantes,  médite  à  qui  tu  chantes  et  ce  que  tu 
dis;  si  tu  diriges  des  âmes,  médite  par  quel  sang  ces  âmes  ont 
été  lavées  (2)  ".  C'est  dans  ce  même  esprit  que  l'Eglise,  à 
bon  droit,  nous  fait  répéter  souvent  ces  paroles  de  David  ; 
"  Bienheureux  l'homme  qui  médite  dans  la  loi  du  Seigneur  ; 
sa  volonté  demeure  et  le  jour  et  la  nuit  ;  et  toutes  les  choses 
qu'il  fera  prospéreront.  "  —  Qu'une  chose,  ajoutée  à  ces 
choses,  serve,  enfin,  à  déterminer  dans  ce  sens  notre  zèle  à 
tous. 

Que  si  le  prêtre  est  appelé,  et,  par  la  communication  de 
la  puissance  du  Christ,  s'il  est  en  effet  un  autre  Christ,  ne 
devrait-il  pas  de  fait,  et  en  tous  points,  se  rendre  et  appa- 
raître tel,  par  l'imitation  de  ses  actes  ?  "  Que,  donc,  notre 
étude  suprême  soit  de  méditer  sur  la  vie  de  Notre-Seigneur 
Jésus-Christ  (3)  "• 


II. 


AVANTAGES  DES  SAINTES  LECTURES. 


Il  importe  beaucoup  que  le  prêtre  joigne  assidûment  à  la 
méditation  quotidienne  des  choses  divines  la  lecture  des 
livres  pieu.x,  et  tout  d'abord  de  ceux  qui  ont  été  inspirés  de 
Dieu.  Ainsi  l'ordonnait  Paul  à  Timothée  :  "Sois  attentif  à 
la  lecture  (4)."  Ainsi  Jérôme,  instruisant  Népotien  sur  la  vie 


(i)  Ps.  c.  2.  (2)  Ex  oraf.  ad  clerum. 

(3)  De  imit.  Chn'sli,  i,  i.  (4)  I  Tim.,  iv.  13. 


—  19  — 
sacerdotale,  lui  inculquait  ceci:   "   Que  jamais   les  saints 

!T,    u  ^Î^J^""^"^^  ^e  que  tu  as  à  ensei^^ner  :    cherche 
..ourto.  d'abord  cette  parole  fidèle,  c.ui  eat  conforme  à  la 

doctrine,  et  convamcre  les  contradicteurs.   " 

Quel  profit,  en  effet,  font  les  prêtres  qui  a^^-'  sent  ainsi 
avec  constance,  dans  les  instants  de  leur  vie  .  Combien 
savoureusement  ils  prêchent  le  Christ,  et  comme  ils  pous- 
sent vers  le  m.-eux.  comme  ils  élèvent  vers  les  désirs  d'en 
l..'u.t.  plutôt  qua  de  les  amollir  et  les  flatter,  les'esprits  et  les 
aines  de  ceux  qui  les  écoutent  ! 

Mais  le  précepte  fructueux  du  même  Jérôme  •  "  Que  les 
livres  sacrés  soient  toujours  dans  tes  mains  "  (,)  vaut  à  un 
antre  titre  encore,  chers  fils,  en  ce  qui  vous   re^^arde.'  Qui, 

a^nr  sur  le  cœur  d'un  ami  est  la  voix  de  l'ami  qui  l'avertit 
03alement,  qui  l'aide  de  son  conseil,  le  reprend,  le  réveille 
et  le  détourne  de  l'erreur?  "  Heureux  celui  qui  trouve 
"n  am.  véritable  (2)...  Celui  qui  l'a  trouvé  a  trouvé  un 
trésor  (3).  '^  Au  nombre  donc  de  nos  amis  vraiment  fidèles 
nous  devons  inscrire  les  livres  pieux. 

De  fait,  lis  nous  font  gravement  nous  souvenir  de  nos 
nevo.rs  et  des   prescriptions   de   la  discipline  légitime-  ils 
réveillent  dans  nos  cœurs  les  voix   célestes  endormies  ;'  .-Is 
Wnt  la  nonchalance  de  nos  bons  propos  ;  ils  troublent 
nos  mauvaises   tranquillités;     ils  accusent   nos   affections 
-crêtes  et  dissimulées  ;  ils  découvrent  les  dangers  qui,  sou- 
vent, gue  tent   notre  imprudence.  Et  tous  ces  bons  offices 
tnvT  1%  '■^"^^"j.^^^^  ""«  telle  bienveillance   et   d'une 
"an.ere  tellement  discrète,  qu'ils  se  montrent  à  nous  non 
pas  seulement  comme  des  amis,  mais  comme  les  meilleurs, 
ei  de  beaucoup,  des  amis. 

Xous  les  avons,  quand  il  nous  plaît,  comme  attachés  à 

"i  l'^p.,  i.viii,  ad  Paulinum,  n.  6. 
i-^l  Hccli.,  XXV,  12.  (3)  II,.,  VI,  14. 


■i, 

'À 

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—  20  - 

nos  côtés,  prêts  à  toute  heure  i\subven;-;\  nos  nécessités  inti- 
mes ;  et  leur  voix  n'est  jamais  timide  ni  mensonfjère.  De.-, 
exemples  nombreux  et  insi{,'nes  démontrent  l'efficacité  très 
salutaire  des  livres  pieux  ;  mais  elle  nous  est  montrée  surtout 
dans  l'exemple  de  saint  Ausrustin,  dont  les  {grands  mérites  à 
l'ésjrard  de  l'Éfîlise  ont  fait  de  lui  un  oracle  :  "  Prends,  lis  ; 
prends,  lis.  ■  •  Je  pris  (les  épîtres  de  saint  Paul),  j'ouvris  et 
je  lus  en  silence..  Comme  si  la  lumiilire  de  la  sécurité 
s'était  répandue  dans  mon  cœur,  toutes  les  ténèbres  de  mes 
doutes  se  dissipèrent  (i),  " 

Hélas  :  au  contraire,  de  nos  jours,  il  arrive  trop  souvent 
que  des  hommes  du  clergé  soient  peu  à  peu  envahis  par  les 
ténèbres  du  doute  et  en  arrivent  ;\  suivre  les  obliques  sentiers 
du  siècle,  pricipalement  du  fait  qu'ils  préfèrent  de  beaucoup 
aux  livres  pieux  et  divins  tant  d'autres  livres  de  toute  sorte 
et  jus(|u'à  la  tourbe  des  journaux,  lesquels  sont  infectés 
d'une  erreur  maligne  et  subtile. 

Prenez  garde  ;\  vous,  mes  chers  fils  ,  ne  vous  fiez  pas  à 
votre  âge  adulte,  même  à  votre  âge  avancé  ;  ne  vous  laissez 
pas  abuser  par  cette  espérance  illusoire  que  vous  pourrez 
ainsi  aviser  plus  utilement  au  bien  commun.  Observez  les 
règles  certaines  que  les  lois  de  l'Église  ont  tracées  et  que 
votre  prudence  et  votre  charité  envers  soi-même  vous  font 
voir  ;  car  il  est  extrêmement  rare  que  celui  qui  une  fois 
aurait  laissé  son  âme  s'imbiber  de  ces  poisons-là  échappe 
à  la  perte  finale  dont  ils  ont  pris  le  principe. 


XII. 


NE    PAS    OMETTRE  L'EXAiVlEX  DE    CONSCIENCE 


Or,  le  profit  que  le  prêtre  retirera,  tant  de  ses  lectures 
pieuses  que  de  la  méditation  des  choses  célestes,  sera 
d'autant  plus  abondant  quil  s'y  proposera  un  point  parti- 
culier, par  où  il  puisse  reconnaître  s'il  s'applique  dans  un 
esprit  vraiment  religieux  à  faire  passer  dans  la  pratique  de 
sa  vie  ses  lectures  et  ses  méditations.   Il  y  a  pour  cela  un 


(i)Conf.,  L.  VIII,  c,  XII. 


m 


—  21  — 

moyen  excellent  recommandé  surtout  au  prêtre  par  saint 
Jean   Chrysostome  .-  "  Chaque  jour,  au  moment  de  la  nuit 
avant  que  le  sommeil  ne  vienne,  fais  l'examen  de  ta  consl 
c.ence^  demande-lui  sévèrement  compte,  et  les  mauvaises 
pensées  que  tu  as  pu  avoir  pendant  la  journée. ..  perce- 
les,  dech,re-les.  et   fais-en    pénitence  (i).  -  Combien  cet 
exercice  est  convenable  et  profitable  X  la  vertu  chrétienne 
les  maîtres  les  plus  sa^es  de  la  vie   spirituelle   le  prouveni 
l>ar  les  meilleures  raisons  et  considérations.   Il  nous  plaît 
-surtout  de  citer  ce  précepte  de  la  rè.^le  de  saint  I^ernard 

cotVrTT'"Z  ''''''^'"'  ^'  ^"  ^""'"'^  ^^'â-e.  rends-toi 
compte  de  ta  v,e  dans  un  examen  de  chaque  jour.  Recher- 
che avec  soin  en  quoi  tu  as  gagné,  en  quoi  tu  as  perdu-  . . 
Apphque-toi  à  te  connaître  toi-même.  Mets  sous  tes  yeux 
tous   tes  manquements.     Mets-toi    en    face   de   toi-même 

:reT.)"'  ^  ''""  '"^"'  ^^  ^'"^'  ^^^^^-^-  ^^  p"^- 

XIII.   -OBSERVATION  A  CE  PROPOS  ET  ÉCARTS  A  DÉPLORER 

cJe  Jesus-Christ  :      Les  enfants  du  siècle  sent  plus  sages  que 
les  enfants  de  lumière  (3).  -  Voyez,  en  effet,   aîec  quels 

Zutent'  """Tr  '   ^^""  ^"^'^^^  ■'  ^°-b'-  — T 
supputent   leurs  dépenses   et   leurs   recettes  ;    avec   quelle 

tten  ion    et   quelle  rigueur  ils  déplorent  leurs   pertes   et 

s  exciten     eux-mêmes   plus  ardemment  à  les  réparer     E 

ous.   prêtres,    qui  ne   pensons  peut-être  qu'à  briguer  le 

X:";  r'^"^--^--^- patrimoine,  qu'à  acquéri 
seulenien  de  la  renommée  et  de  la  gloire  par  h  ,rience 
nous  traitons  avec  mollesse  et  indifférence  la  plu.     rand^ 

t  o  '  An  ^^t  ''^""'  ^^^^°^^  "^^^^  propre' sanctifica! 
tion^  A  peine,  de  temps  en  temps,  nous  recueillons-nous  et 
-xam  nons-nous  notre  âme  qui.  à  cause  de  cela,  végète 
l-eniblement    comme   la  vigne    du   paresseux   dont   ifesl 

(i)  Kxposit.  in  Ps    IV,  n.  8. 

(2)  Mcditaliones  piissin,a.>,  c.  v.  ^.  ,;uoM  sui  ipsius  exam. 

(3)  Luc  ;  XVI,  8. 


f 


i  il 


90 


écrit  :  "J'ai  passé  A.  travers  le  champ  du  paresseux  et  le 
vi{,'noble  de  l'idiot,  et  j'ai  vu  (jue  les  orties  les  avaient 
entièrement  envahis,  ciue  les  épines  avaient  couvert  leur 
surface  et  que  leur  mur  de  pierres  était  détruit  (i).  "  Et  le 
mal  est  d'autant  plus  trrand  cpic  les  mauvais  exemples,  si 
nuisibles  ;\  la  vertu  du  prêtre  même,  se  multiplient  autour  de 
lui  ;  en  sorte  (|u'il  lui  faut  redoubler  chaque  jour  de  vit,'i- 
lance  et  d'efforts  sur  lui-même.  L'expérience  prouve  que 
celui  cjui  se  livre  frécpiemment  à  un  sévère  examen  de  ses 
pensées,  de  ses  paroles,  de  ses  actions,  a  plus  de  coura^re 
pour  haïr  et  fuir  le  mal  et  aussi  plus  de  zèle  et  d'ardeur 
pour  le  bien.  Klle  ne  montre  pas  moins  à  combien  d'incon- 
vénients et  de  dommafîes  est  exposé  celui  qui  s'abstient 
d'user  de  ce  tribunal,  où  la  justice  est  assise  pour  ju^er  et 
devant  lequel  la  conscience  comparaît  pour  s'accuser.  En 
lui,  vous  chercheriez  vainement  cette  circonspection,  si 
nécessaire  au  chrétien,  qui  fait  éviter  jusqu'aux  moindres 
péchés,  cette  pudeur  d'âme,  qui  est  surtout  le  propre  du 
prêtre  et  qui  s'effarouche  de  la  plus  petite  faute  envers 
Dieu.  Bien  plus,  cette  incurie  et  cette  né^îligence  de  soi- 
même  aboutissent  souvent  à  la  désuétude  plus  grave  encore 
du  sacrement  de  pénitence,  par  lequel  Jésus-Christ  a  le 
plus  efficacement  pourvu,  dans  son  insigne  miséricorde,  à 
la  faiblesse  humaine.  On  ne  saurait  nier,  et  il  y  a  bien 
plutôt  à  le  déplorer,  qu'il  ne  soit  pas  rare  de  voir  des 
prêtres,  qui  détournent  les  autres  du  péché  avec  une 
éloquence  enflammée,  ne  rien  craindre  de  pareil  pour  eux 
et  s'encroûter  dans  leurs  fautes;  qui  exhortent  et  pressent 
les  autres  à  se  hâter  de  laver,  par  le  rite  sacramentel,  les 
souillures  de  leur  âme,  et  d'y  mettre  pour  leur  compte  la 
plus  grande  négligence  jusqu'à  attendre  des  mois  entiers  ; 
qui  sont  habiles  à  répandre  l'huile  et  le  vin  salutaires  sur 
les  plaies  d'autrui,  et  rester  eux-mêmes  blessés  sur  la  route, 
sans  avoir  soin  de  réclamer  le  secours  d'une  main  fraternelle 
qui  est  tout  près  d'eux.  Hélas  !  combien  il  en  est  résulté,  et 
il  en  résulte  encore,  çà  et  là,  d'indignités  à  l'égard  de  Dieu 


(I)   Pr  V  ;  XXIV,  30,  3I. 


—  23  — 

et  (le  l'Efrlise,  de  maux  pour  le  peuple  chréti 
P'wir  le  sacerdoce! 


en.  et  de  hontes 


XIV. 


PLAINTES  D'UNK  AMK  APOSTOLIyUE 


<le't1!scLce  ":  "'•  1""''"^  ^'"^  ^""^  ^-■---  P-  d-oir 

.i'a,n::;^:^No:i  :Srs:"i  ""^^^  ''-^  ^^  ^^-^''''^ 

-m  t,r.itr«        •  ^  '  ^"  k'emissements  :  Malheur 

ï-us    pLcnent  :    rejouissons-nous    de    leur  ôl,'.vnf;^„ 
tremblons  pour  leur  chute  ■  il  v  o  ^   •    ^  ticvat.on.    mais 
vlévé  en  hauf  n  l    i      ,     ,'  '' ^  ^ '"«'"S  de  jo,e  pour  s'ûtre 
.nets  (r).  '  ''""^  ^'''  ^^"^b^'  des  som- 

letSl  "^""a  '"  ^'^'''"'  ^'"''  ^"^''^"'^  d^  ^"'-"^ême.  perd 
le  /Ole  de  la  prière,  qui  a  le  dégoût  des  lectures  pieuses  a  li 
ne  rentre  jamais  en  lui-même  pour  écouter  a  voK  de  sa 
conscience  accusatrice  !  Ni  les  plaies  sai^^nantes  de  son 
ame.  n.  les  gémissements  de  l'Eglise,  sa  mère,  ne  touche 
ront  le  malheureux,  jusqu'à  ce  que  le  frappent  ces  terribles 
menaces  du  prophète  :"  Endurcis  le  oœur  de   ce  p  up  ^ 

owcl^-lui  les  oreilles,  ferme-lui  les  yeux  afin  qu'il  ne  vôi; 
l'l>.^  de  ses  yeux,  qu'il  n'entende  plus  de  ses  oreillelét 
M  .  alors  1    comprenne  dans  son  cœur,  qu'il  se  conv  rt  sse 

t  nue  je  le  guérisse  (2).  "  Que  le  Dieu  riche  en  misTicor! 

1-  ccarte  de  chacun  de  vous,  chers  fils,  ce  triste  oTâc        ce 

^•eu  qui  voit  au  fond  de  Notre  cœur,  qui  le  sait  exempt'  de 

toute  amertume  envers  qui  que  ce  soit,   mais  rempH  d'un 

a.nour  de  pasteur  et  de  père  envers  tou    !   "  CarTuel  e  es^ 

ie;:;:eur^rr^^   ^^     ^°"^    ^^^^"^    J^-Ch-t    Notre. 

(')  s.  Ilieron.  in  Ezech  ;  I.  XIII,  c.  xi.iv,  v.  38. 
(2)  Is  ;  VI,  10.  '      ^ 

<3)  I.  Thess  ;  II,  19. 


1       '! 

i 


—  24  — 


XV.  — AUX  ÉPOQUES  CALAMITEIJSKS  POUR  L'ÉGLISK  F.A 
VERTU  nu  PRÊTRE  DOIT    P.CLATKti  DAVANTAGE 

Mais  vous  vo^e/c  vous-inômes,  qui  (jue  vous  soyez,  en 
quels  malheureux  temps  l'I-^ulise  se  trouve  par  un  secret 
dessein  de  Dieu.  Considi'rtz  aussi,  méditez  combien  sacré 
est  le  devoir  (jui  vous  lie,  afin  que  vous,  qui  ave/  "tté  dotés 
par  elle  d'une  si  haute  dignité,  vous  vous  efforciez  aussi 
d'être  avec  elle  et  de  l'assister  dans  ses  épreuves.  C'est 
pourcpioi,  en  ces  temps  plus  que  jamais,  une  haute  vertu 
est  nécessaire  au  clergé  ;  une  vertu  exemplaire,  ardente, 
active,  prête  enfin  ;\  faire  de  grandes  choses  et  à  en  sup- 
porter de  lourdes  pour  Jésus-Christ.  Kt  il  n'y  a  rien  que 
Nous  demandions  et  ciue  Nous  désirions  avec  plus  d'ardeur 
pour  vous  et  pour  chacun  de  vous.  Qu'en  vous  donc  brille 
d'une  splendeur  inaltérable  la  chasteté,  le  plus  bel  orne- 
ment de  notre  ordre  sacerdotal.  Par  l'éclat  de  cette 
vertu,  de  même  que  le  prêtre  devient  semblable  aux  anpes, 
ainsi  il  apparaît  plus  vénérable  au  peuple  chrétien  et 
devient  plus  fécond  en  fruits  de  salut.  Que  le  respect  et 
l'obéissance  promis  par  lui  à  ceux  que  le  Saint-Esprit  a 
établis  pour  régir  l'Eglise  s'accroissent  continuellement  ; 
et  surtout  que  les  esprits  et  les  cœurs  soient  enchaînés 
par  les  liens  toujours  plus  resserrés  de  la  fidélité  dans  la 
soumission  si  justement  due  à  ce  siège  apostolique.  Qu'en 
vous  tous  domine  aussi  une  charité,  qui  ne  cherche  en 
rien  ses  avantages,  afin  que,  après  avoir  réprimé  en  vous 
les  aiguillons  des  jalousies  et  des  ambitions  propres  à  la 
nature  humaine,  tous  vos  efforts  tendent,  dans  une  fra- 
ternelle émulation,  à  l'accroissement  de  la  gloire  divine. 

"  La  grande  multitude  des  anémiques,  des  aveugles,  des 
boiteux,  des  malingres,  "  cette  multitude  si  malheureuse, 
attend  les  bienfaits  de  votre  charité  ;  elles  les  attendent 
surtout,  ces  masses  de  jeunes  gens,  espoir  chéri  de  le  société 
et  de  la  religion,  entourés  qu'ils  sont  de  toutes  parts  de 
mensonge  et  de  corruption.  "  Appliquez-vous  avec 
ardeur,   non  seulement  à  leur  faire  le  saint  catéchisme,   ce 


—  25  — 


.|.  e  Nous  vous  recommandons  de  nouveau  et  avec  plus  de 
force  encore,  mais  aussi  à  .néritt-r  excellemment  d'eux 
tous  par  toutes  les  ressources  et  les  industrie  I  "e  ù 
<euvres  d  assistance,  de  patrona^^e.  de  correction,  de  ^aix  •' 
«ue  par  tous  ces  moyens  vous  cherchiez  et  .,ue  ;ous  aye; 
..  ca.ur  de  .a.ner  ou  de  conserver  des  ûmes  l  K^us-Jh^t 

r'  :r  ruHr  "7'-^  '"^'""*'"^'  -"-t.- s-a.itent  de 
e  ir  côte,  pour  la  perte,  aujourd'hui  si  (:-norme.  ,les  âmes  ' 

r^.i"  it  et""?'"^"  f  '■'^  ''''"''  ''"^  '•*^^^'-  -tholi;  ue  se 
rejoint  et  se  K-lonfie  dans  son  clergé,  qui   pror-a^e  la  paix 
'■I.rot.enne.  qu,  apporte   le  salut  de  la  .ivil  sa  ion  jusqu'au 
se.n  des  peuples  barbares,  che.  qui.  au  prix  de  se  simm     ses 
rava^x  et  souvent  môme  de  son  san..  le  royaume  du  Chr 
sc.end  de  jour  en  jour  et  la  foi  chrétienne  est  consacrée 
e    rendue  plus  auK..ste  par  de  nouvelles  victoires    o'e  si 
hers  fils.   1-env.e.    la   médisance,    la   calomnie  ré  .o^In  ' 
onnne  ,  arnve  souvent,  aux  offices  extérieurs  de  v;trë  cha- 
let... n'allé,  pas  pour  cela  succomber  de  tristesse  à  la  tâche 
ne  vous  dccoura^^cz  pas  en  faisant  le  bien  "  (,)     Ay^; 
devant  les  yeux  ces  phalanges  de  martyrs,    aussi  éminen's 
<'n  nombre  qu'en  mérites,  qui.  à  l'imitation  des  âp^es   au 
nn.,eu  des  opprobres  les  plus  cruels  supportés  pour  le  nom  d 
C-'hnst.       allaient   joyeux    et.    maudits,  béhissaient   "  Car 
nous  sommes  les  fils  et  les  frères  des  saints,  donll  s  noms 
iirdlent  au  hvre  de  vie  et  dont  l'E.lise  célèbre  les  mérite^ 
Nous  n  acceptons  pas  que   vous  nous  imputiez  à  crime 
notre  gloire  (2)  !"  k      «=/•-  a  enme 

XVI.  —  MOYENS  SPÉCIAUX  POUR  CONSERVER 
LA  SAINTETÉ  SACERDOTALE 

L'esprit  de  la  grâce  sacerdotale  étant  restauré  et  ancré 

<ians  les  ordres  du  clergé.   Nos  autres    projets  de  réforme 

"US.  n  en  auront  que  plus  d'efficacité,  avec  l'aide  de  Dieu' 

*-  est  pourquoi  il  Nous  paraît  bon  d'ajouter  quelques  con^ 

-Ils  à  ce  que  Nous  avons  déjà  dit  plus  haut,  au  sujet  des 


'0  HThessîIII,  13. -(2)  IMacch;I\,  10. 


nfi:i. 


—  26  — 


moyens  propres  à  conserver  et  à  entretenir  cette  grâce.  lî 
y  en  a  un  d'abord,  connu  et  recommandé  par  tout  le  monde, 
mais  que  tous  ne  pratiquent  pas  également  :  ce  sont  les. 
retraites  avec  les  exercices  dits  spirituels  ;  elles  doivent 
avoir  lieu  une  fois  par  an,  autant  que  possible,  soit  en  privé, 
soit,  ce  qui  vaut  mieux,  en  commun,  pour  que  le  fruit  en 
soit  plus  abondant,  sous  la  réserve  toutefois  des  prescrip- 
tions épiscopales.  Nous  avons  déjà  assez  fait  ressortir  les 
avantages  de  cette  institution,  dont  l'utilité  Nous  a  paru 
l'emporter  sur  toute  autre  pour  ce  qui  concerne  la  discipline 
du  clergé  romain  (i).  Et  il  ne  sera  pas  moins  bon  pour  les 
âmes  que  des  retraites  de  ce  genre  aient  lieu,  chaque  mois, 
pendant  quelques  heure.=  '-oit  en  particulier,  soit  en  com- 
mun. Nous  voyons  favo  ^ement  cet  usage  des  récollec- 
tions mensuelles  s'établir  dans  plusieurs  endroits,  d'après 
les  recommandations  des  évoques  eux-mêmes  et  quelquefois 
même  sous  leur  présidence. 

Nous  avons  à  cœur  aussi  de  vous  recommander  d'établir 
entre  vous  des  unions  étroites  de  prêtres,  comme  il  convient 
pour  vous,  sous  la  sanction  et  la  direction  de  l'autorité 
épiscopale.  Il  est  recommandable  surtout  qu'ils  s'unissent 
en  sociétés,  soit  pour  s'assurçr  de  mutuels  secours  contre 
les  malheurs,  soit  pour  défendre  l'intégrité  de  leur  honneur 
et  de  leurs  fonctions  contre  les  attaques  ennemies,  ou  pour 
tout  autre  objet  de  ce  genre.  Mais  il  importe  surtout  de 
former  des  unions  pour  l'usage  de  la  liberté  de  l'enseigne- 
ment cirétien,  et  surtout  pour  la  conservation  plus  efficace 
de  la  vocation  ecclésiastique,  pour  la  sauvegarde  des 
intérêts  des  âmes,  en  mettant  en  commun  les  pensées  et  les 
efforts.^  Les  annales  de  l'Eglise  attestent,  pour  les  temps  où 
les  prêtres,  en  certains  pays,  vivaient  en  communauté, 
quels  heureux  résultats  avait  ce  genre  d'association.  Qui 
empêcherait,  de  notre  temps,  de  le  rétablir  avec  opportu- 
nité, en  certains  endroits  ?  Ne  pourrait-on  pas  en  attendre, 
avec  raison,  pour  l'avantage  de  l'Eglise,  les  mêmes  fruits 
qu'autrefois  ? 

(I)  Ep.  Experiendo,  ad  Catd.  in  Urbe  Vicarium,  27  déc.  1904. 


—  .27  — 

En  fait   il  ne  manque  pas  de  communautés  de  ce  genre 
-numes  de  l'autorisation  des  évoques,  et  elles  sont  d'autani 
I-lns  utiles  qu'elles  s'établissent  de  propos  délibéré  au  début 
n.eme  du  sacerdoce.  Nous-meme.  à  l'époque  où  Nous  rem- 
plissions la  charge  épiscopale.  Nous  en  avons  fondé  une 
•lont  1  expen.nce  Nous  a  montré  l'avantage  et  que   Nous 
contmuons  à  entourer,   ainsi  que  d'autres  semblables,   de 
Notre  particulière  bienveillance.  Ces  adjuvants  de  la  grâce 
sacerdota  e  et  d'autres  que  la  prudence  éclairée  des  évêques 
pourrait   leur  inspirer  selon  les  circonstances,  vous,  chers 
his,  apprecie.-les  et  employe.-les  af:n  que,  de  jour  en  jour 
vous   marchie.   plus    dignement   dans   le   chemin   de   k 
ocation  à   aquelle  vous  ave^  été  appelés  "  (i ,,  honorant 
^otre  ministère  et  parachevant  en  vous  la  volonté  de  Dieu 
•liii  est      votre  sanctification  ". 

XVII.  -VŒUX  ET  SOUHAITS  POUR  LE  CLERGÉ 

Ce  sont  là  Nos  pensée       s  plus  habituelles  et  Nos  plus 
constan  es    sollicitudes  ;    aussi,    les    yeux     levés    au    ciel 
enouvelons-Nous   fréquemment,  pour  le  clergé  tout  entier 
a  pri  re  même  de  Jésus-Christ  :    '•  Père  saint,  sanctifie^: 
cLe     1  .    '.  ^°"^'";^  ^^'^"'■«"^   q"'"n   grand   nombre  de 
A    U°r  '   "°"d't'°"'  soucieux   de  Notre   bien  et  de 
celui  de  l'Eglise,  s'associent  à  Nous  dans  cette  prière  •  et 
■neme  Nous  avons  ce  bonheur  que  beaucoup  d'âmes  géné- 

".une  de  la  vie  du  siècle,  s'offrent  en  victimes  à  Dieu  dans 

"-   but,  par  une   intention    continuelle.    Que   Dieu   agrée 

c.>nime  un  suave  parfum,  leurs  pures  et  sublimes  prières   ei 

u  .1  ne  dédaigne  pas  non  plus  Nos  très  humbles  supplica- 

ons.    Que  dans  sa  bonté  et  sa  providence  il  nous  soi     en 

e.  Nous  l'en  supplions,  et  que  du  très  Saint  Cœur  d    son 

Is,   1   répande  sur  tout  le  clergé  des  trésors  de  f^râce   de 

chante  et  de  toute  vertu.  Enfin,  il  Nous  est  doux,  chers  fiÏ 

'1)  Ephes.,  IV,  I. 
(3)  Joan.,.\vn,  ii,  17. 


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de  vous  exprimer  toute  Notre  reconnaissance  pour  les  vœux 
et  souhaits  que  vous  Nous  avez  offerts,  sous  toutes  les 
formes  de  la  piété,  à  l'occasion  du  cinquantième  anniver- 
saire de  Notre  sacerdoce,  et  afin  qu'en  retour  Nos  vœux 
vous  arrivent  aussi  et  soient  plus  efficacement  exaucés, 
Nous  voulons  les  confier  à  l'auguste  Vierge-Mère,  Reine  des 
Apôtres.  Elle  a  illustré,  en  effet,  avec  eux,  par  son  exemple, 
ces  heureux  commencements  du  sacerdoce,  en  leur  mon- 
trant comment  ils  devaient  persévérer  dans  la  prière,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  fussent  revêtus  de  la  vertu  d'en-haut,  et  cette 
vertu,  elle  la  leur  a  certainement  obtenue  plus  étendue,  en 
même  temps  qu'elle  l'a  accrue  et  fortifiée  de  ses  conseils, 
pour  l'heureux  succès  de  leurs  travaux. 

Et  maintenant,  Nous  souhaitons,  chers  fils,  que  la  paix 
du  Christ  exulte  dans  nos  cœurs  avec  la  joie  du  Saint- 
Esprit  ;  a3'ez-en  pour  gage  la  bénédiction  apostolique  que 
Nous  vous  accordons  à  tous  de  tout  Notre  amour. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre,  le  4  août  1908,  au 
commencement  de   la  sixième  année  de   Notre   Pontificat. 

PIE  X,  PAPE. 


—  247  —  . 

(No  55) 

MANDEMENT 

ORDONNANT   AU    CLERGÉ    ET   A   TOUS   LES    FIDÈLES 

DE  L'ARCHIDIOCÈSE  DE  QUÉBEC 

OUI    ONT    EN    MAINS    DES   ÉCRITS   DES    PP.     DE    BRÉUEUF, 

G.     LALLEMANT,     JOGUES,     DANIEL,     GARNIER,     CHABANEL. 

PRÊTRES  DE  LA  COMPAGNIE  DE  JÉSUS, 

ET    DE  RENÉ    GOUPIL    ET  JEAN     DE    LA    LANDE, 

DE  LES  TRANSMETTRE  A  L'ARCHEVÊCHÉ. 


LOUIS-NAZAIRE   BÉGIN,  par  la  ,^râce  de  Dieu  et  du 
Siège  Apostolique,  Archevêque  de  Québec. 

Au   cierge'  séculier  et  régulier,    aux    communautés   reli- 
gieuses  et  à  tous   les  fidèles   de  Parcliidiocèse   de   Québec 
Salut  et  Bénédiction  en  Notre  Seigneur. 

Nos  Très  Chers  Frères, 

Il  n'est  personne  d'entre  vous,  qui  ne  connaisse,  au 
moins  en  partie,  l'existence  merveilleuse  des  Pères  de 
I^rébeuf,  Lallemant,  Jogues,  Daniel,  Garnier,  Chabanel 
prêtres  de  la  Compagnie  de  Jésus,  et  de  René  Goupil  et 
Jean  de  La  Lande,  leurs  compagnons  infatigablement 
dévoués.  Il  y  a  un  peu  plus  de  deux  cent  cinquante  ans 
que  ces  missionnaires  quittèrent  la  France,  la  terre  clas- 
sique du  zèle  apostolique,    pour  venir    sur    les    bords    du 


.»-:! 

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§ 

—  248 


Saint-Laurent  et  des  fïrands  Lacs  en  quête  d'âmes  idolâtres 
à  éclairer  et  à  sauver.   Ils  rêvaient  de  fonder  sur  ces  plages 
une  église  indienne,  ayant  pour  fidèles  les  sauvages  épar:i 
dans   les  forêts   immenses  qui  couvraient  le   continent  de 
l'Amérique  du  Nord.    Leur  œuvre  se  trouvait  entravée  prin- 
cipalement parla  rivalité  des  Hurons  et  de  leurs  implacables 
ennemis  les  Iroquois.   Mais  cet  obstacle  ne  les  découragea 
pas.  A  l'e.xemple  de  saint  Paul,  se  faisant  tout  à  tous  pour 
les  gagner  à  Jésus-Christ,  nos  apôtres  n'hésitaient  pas  à  se 
mêler  aux  sauvages  dans  leurs  sordides  cabanes  ;    ils  les  sui- 
vaient dans  leurs  campagnes  guerrières,  les  instruisant  et 
les  baptisant  dans  l'intervalle  de  deux  batailles,  refusant  de 
fuir  au  moment  de  la  défaite  pour  ne  pas  perdre  l'occasion 
de   consoler  les  blessés   et   d'absoudre   les  mourants.    En 
retour  de  tant  de  dévouement  ils  méritèrent  de  tomber  sous 
les  coups  des  farouches  ennemis  de  leur  Dieu  et  de  la  Fran- 
ce.   Rien  de   plus  cruel   que  les  supplices  qui   leur   furent 
infligés  et  qui   ne   parvinrent   pas   toutefois   à   lasser  leur 
patience.    Qu'ils  eussent  les  ongles  arraches,  et  les  mains 
mutilées  ;    qu'ils  dussent  subir  une   bastonnade   barbare  ; 
qu'ils  fussent  cloués  à  des  poteaux,  le  corps  entouré  d'écor- 
ces  enflammées,  arrosé  d'eau  .bouillante  ou  aspergé  de  cen- 
dres rougies  ;    qu'ils  sentissent   leurs   membres   lentement 
dévorés  ou  coupés  en  morceaux,  ils  n'en  continuaient  pas 
moins,   tant  qu'un  souffle  de  vie  leur  restait,, à  prêcher  la 
parole  de  Dieu  et  à  soutenir  l'énergie  des  chrétiens  soumis 
à  de  semblables  tortures.    Leur  courage  excitait  l'admira- 
tion de  leurs  féroces  bourreaux,  au  point  que  les  Iroquois 
voulurent  se  nourrir  du  cœur  de  Brébeuf,  espérant  par  là 
s'inoculer  quelque  chose  de  sa  vaillance  surnaturelle.    Nous 
pouvons  donc  bien  conclure,  avec  l'un  de  nos  écrivains,  que 
dans  l'histoire  du  Canada  il  ne  se  trouve  pas  de  figures  plus 
grandes  que  celles  de  Brébeuf  et  de  ses  compagnons. 

Nous  ne  saurions  douter.  Nos  Très  Chers  Frères,  que  leur 
sang,  comme  celui  des  martyrs  de  la  primitive  Église,  a  été 
une  semence  féconde  de  chrétiens  ;  il  a  mieux  fait  que  de 
fonder  une  église  indienne  ;  il  a  grandement  contribué  ;\ 


-  249  — 

est  tirurd'h^ùf  n'  ""'"""^  française  dont  la  prospérité 
est  aujourd  hu.  pour  nous  tous  un  sujet  de  légitime  fierté 

attL'sur  T"r''  '"  T  f'  '"'^'^  ^-  ^-'  héroïsme  a 
attires  sur  notre  pays.  La  foi  si  ferme  et  si  pure  de  notre 

population  catholique    est    certainement,   pour  une  Ce 
part,  le  salaire  de  leur  martvr*^     r'«cf  •  ^ 

temas  n.,'nn«  „i         u     mart>re.    C  est  pourquoi,  en  même 
temps  qu  une  gloire  bien  gagnée  par  eux,  ce  serait  une  joie 
.ntense  pour  tous  les   catholiques  du  Canada  et  de  iTmS 
Mue  de  voir  de  tels  apôtres  élevés  sur  nos  autels  et     ecevo'r 
publiquement  dans  nos  temples  l'hommage  de  notre X 

Ils  ne  se  désintéressent  pas  de  la  contrée  où  ils  ont  tra 
vaille  et  souffert  ;  ils  continuent,  du  haut  du  ciel,  à  veillll 
nous;  mais,  publiquement  implorée,  leur  intercession  sera- 
ans  doute  plus  efficace.    Or  nous  avons  besoin  d'interce 
eurs  nouveaux  et  de  protecteurs  puissants  auprès  de  D  eu 
en  ces  temps  où  les   progrès  matériels  risquent  d'ébranïë; 
la  fermeté  de  notre  foi  et  d'altérer  la  pureté  de  nos  mœurs 
ou  les   aspirations,    parfois  légitimes,    mais   aussi     ouveni 
.rnmodérées.  des  classes  ouvrières  sont  une  menace  perpé 
tudle  de  désordre  et  d'anarchie  pour  la  société  chrétfennT 
^  après  ces  quelques  considérations.    Nos    Très    Chers 
frères,  vous  pouvez  juger  avec  quelle  joie  empressée  nous 

de  béatification  de  nos  martyrs  canadiens.  Déjà  a  eu  lieu  à 
Uuebec  le  procès  informatif  de  l'Ordinaire  au  sujet  deur 

PaTr         ;""'^'''  "'  ^^"^  '"^^^^^  ^''^^  leur    mirades 
X  Tjfr  '''  '^^'^"^^"^  ^-^  '^  P-cès  dit  de  non! 
s'étai't  .Z        r  "^"^  "°"'  "°"'  '^•^'"^^  ^^^»ré  que  l'on 

aa.t  abstenu  de  prévenir  le  jugement   du  Saint  Siè^re  en 
leur  rendant  un  culte  non  autorisé.  ^ 

Maintenant,  avant  que  la  cause  puisse  être  introduite   il 
-^  agit  de  recueillir  les  écrits  de  ces  Serviteurs  de  dTcu  et  de 

uLéreTïécl^r  t''  '^'^^"^^^^^  minutieusement    xt 
d.  ï'ÉglLe      '       ^"^'-^--t  conformes  à  renseignement 

Suivant  l'avis  de  1q  ron^rép-a^'-n  J  -  t?-- 

"!'&regawun  ucs  Rues,   nous  don- 


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250  — 


nons  donc,  par  les  présentes,  instruction  de  recueillir  tous 
les  écrit,'  des  Pères  de  Brébeuf,  Lallemant,  Jogues,  Daniel, 
Garnier,  Chabanel,  et  de  René  Goupil  et  Jean  de  La 
Lande  ;  c  est-à-dire  "  non  seulement  es  ouvrages  ou  livres, 
mais  aussi  les  traités,  les  opuscules,  les  méditations,  les 
discours,  les  lettres,  les  pétitions  ou  requêtes  et  les  brouil- 
lons et  autres  écrits  de  la  main  des  Serviteurs  de  Dieu,  ou 
dictés  ou  ordonnés  par  eux-.  Dans  le  cas  même  où  ces 
écrits  auraient  été  imprimés,  les  autographes,  s'ils  existent 
encore,  doivent  être  livrés,  ;\  moins  qu'il  ne  soit  certain 
que  les  imprimés  y  sont  absolument  conformes.  " 

En  vertu  de  cette  instruction  apostolique,  tous  les  fidèles 
de  ce  diocèse,  sans  exception  aucune,  sont  obligés,  sous 
peine  des  censures,  et  par  conséquent  de  faute  grave,  non 
seulement  de  nous  faire  parvenir,  directement  ou  par  l'in- 
termédiaire de  leur  curé,  tous  les  écrits  de  ces  Serviteurs  de 
Dieu  qu'ils  auraient  en  mains,  mais  aussi  de  Nous  indiquer 
les  personnes  qu'ils  savent  en  avoir  en  leur  possession. 

Les  personnes  qui  refuseront  ou  négligeront  de  Nous 
faire  remettre  ces  écrits  ou  de  Nous  désigner  ceux  qui  en 
ont,  avant  le  i"'  janvier  prochain,  seront  considérées 
comme  coupables  de  désobéissance  grave  et  indignes  de 
recevoir  les  sacrements. 

Messieurs  les  Curés,  même  des  paroisses  les  plus  récentes, 
devront  axaminer  les  archives  de  leur  paroisse. 

Les  communautés  religieuses  sont  tenues  de  faire  des 
recherchés  et  de  Nous  en  communiquer  le  résultat  par 
l'entremise  de  leur  supérieure  ou  de  leur  chapelain. 

Tou,.  les  fidèles  doivent  examiner  leurs  bibliothèques  et 
leurs  manuscrits,  s'ils  ont  ciuelque  raison  de  croire  qu'il  s'y 
trouve  quelque  chose  de  ce  qui  est  demandé  ci-dessus. 

Nous  n'en  doutons  pas.    Nos  Très  Chers  Frères,   votre 
filiale  soumission  au  Siège  Apostolique  vous  fera  un  devoir 
et  un  plaisir  de   vous  conformer  à  cette  ordonnance,  et- 
votre  piété  ne  se  lassera  pas  d'importnner  le  ciel  afin  d'en 
obtenir  la  glorification  de  nos  martyrs  canadiens. 


—  251  — 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  de 

outes  ^s  eghses  et  chapelles  paroissiales  et  autres  où  se 

fait  1  office  public,  et  en  chapitre  dans  les  communautés 

religieuses,   le  dimanche  qui  suivra  sa  réception   et   une 

seconde  fois  quinze  jours  plus  tard. 

Donné  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidiocèse  et   le 
contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  15  novembre  1908. 


f  Louis-Nazaire, 
archevêque  de  Québec. 
Par  mandement  de  Monseigneur, 

Eug.-C.  Laflamme,  ptre. 
Secrétaire. 


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(  No  5(5  ) 


('IKCULAIKE   AU   CI.KIKÎÉ 


[)nC-io  k  i;,in.  en    faveur  .los   vi.tiin...  .lu   t™M,l.l..,uoi,l  de   t.nre  ,1..   fltulie 
Jiu-JlilKiuiilr, 


Bien  chers  collaborateurs, 

Les  journaux  vous  ont  déjà  appris  l'épouvantable  désastre 
dont  viennent  d'être  frappées  les  populations  de  la  Sicile 
et  de  la  Calabre.   Deux  «randes  villes,  Messine  et  Re^gio 
et  (luelques  autres  villes  de  moindre  importance  ont  été  en 
j^Tande  partie  détruites  par  un  tremblement  de  terre.  Envi- 
ron deux   cent  mille  personnes  ont  péri,  ensevelies  sous  les 
rmnes.  Cette  catastrophe,  presque  inouie  dans  les  annales 
de  l'histoire,   a  provoqué  dans  l'univers  entier   des  senti- 
■nents  de  profonde  sympathie  pour  les  victimes  elles-mêmes 
et  aussi  pour  les  survivants  qui.  en  très  «rand  nombre,  n'ont 
ectiappe  à  la  mort  que  pour  traîner  désormais  une  misé- 
rable existence.    Que  de  milliers  et  de  milliers  d'enfants 
devenus  orphelins  !  Que  de  pauvres  veuves  demeurées  sans 
appui,  n'ayant  pour  partage  que  la  misère  noire  et  la  pers- 
pective  d'un    avenir  des  plus  sombres  !    Que  de   pauvres 
inhrmes  on  a  retirés  des  décombres  et  qui   sont  sans  pain 
^ans  abri,  sans  autre  ressource  pour  vivre  que  la  charité 
publique  :  On  ne  peut  ffuère  se  faire  une  idée  de  la  misère 
qui  re^ne  dans  cette  partie  de  l'Italie  méridionale. 

Notre  Très  Saint  Père  le   Pape,  profondément  ému  au 
spectacle  de  tant  d'infortunes,  a  donné  aussi  largement  que 


—  25(5  — 


le  |)ermett:iient  ses  faibles  ressources  et  a  recueilli  un  jrrand 
noir.**re  «le  ces  malheureux  dans  son  hôpital,  Mais  ces 
secour!«,  M  y  ajoutant  in.wne  ceii\  (|ui  viendront  de  toutes 
les  parties  df  la  <hrétienté,  seront  encore  Ijien  insiitlisants 
pour  répondre  à  (h  ^i  nombreux  besoins  nr-ictits  et  pour 
n'parer  tant  de  ruines.  Sa  Saintctr  sera  heiircii  e  de  rece- 
voir nos  auinones,  nuelque  faibles  (|u'elles  soient,  et  de  les 
faire  distribuer  aux  plus  nécessiteux.  * 

Hn  conséquent  ,  une  (piête  devra  ctre  faite  dans  toutes 
les  étrlis(!S  et  chapelles  du  diocèse,  dimanf-ht-,  24  janvier. 
et  le  produit  en  sera  envoyé  iininédiatenietit  à  Mgr  H,  Têtu, 
procureur  de  l'archevêché  de  Québec,  fvxhortc/:  vos  tidêles 
à  se  montrer  charitables  en  cette  occasion  et  ;\  faire  |)our 
ces  pauvres  victimes  ce  (pi'ils  voudraient  cpron  fît  |)our 
eux  en  pareil  cas  :  le  bon  Dieu  les  en  récompensera  .ui 
centuple. 

N'oul)lie/C  pas  non  plus  de  prier  pour  le  repo-i  de  l'ilme  de 
ces  malheureux  «pii  ont  été  frappés  si  subitement  et  cités  au 
tribunal  du  Souverain  juge. 


Veuille/  a^rréer,  bien  Chers  Collaborateurs,  l'assurance  de 
mon  dévouement  bien  sincère  en  N.  S. 


,t  Louis-Nazairh,  arch.  de  Québec. 


—  257  — 


V 


(No  5d) 


CTRCULAIKE  AU   CLERGÉ 


I-    Règlement  du  Carême. 

H.  Itinéraire  de  la  visite  pastorale. 


Bien  chers  collaborateurs, 

Le  règlement  du  Carême  pour   lono  sera   1.  rv.-^ 

2°  Il  est  permis  de  faire  gras  tous  les  lnnri;=  j- 

jeudis,  sans  excepter  ceux  de  la  sëm  e  Sat'te  "t  t  '' 
les  samedis,  excepté  celui  de  la  semaine  des  Quatr'eTem"' 
et  le  Samedi-Saint  ;  mais  à  chacun  de  ces  ou  si  ^T?''' 
permis  de  faire  gras  qu'à  un  seul  repas.  '         '  '"'^ 

3    Tous  les  mercredis  et  vendredis  A,,  r^^* 
jours  d'abstinence  à  tous  les  repas  ''''"'  '°"*  ^'' 

4"  Le  jeûne  reste  obligatoire  pour  chacun  des  jours  dn 
Carême,  les  dimanches  exceptés.  ^  " 

5°  Les  personnes  non  soumises  à  la  loi  du  jeûne  ou  U^hi 
n.ement  empêchées  ou  dispensées  de  jeûner.  peJvenÏie" 
n.  les  repas  en  gras,  les  jours  où  il  est  permise  cell  s  q 
l^unent  de  faire  usage  de  vianda  au  repas  principal. 


—  258 


6"  Il  ne  faut  pas  oublier  ciue,  les  jours  du  Carême  où  il  est 
permis  de  faire  s^ras,  on  ne  peut  faire  usage  de  viande  et  de 
poisson  au  même  repas. 

Pour  compenser  cette  faveur  du  Saint-Siège  qui  veut  bien 
adoucir  la  loi  de  l'Eglise,  les  fidèles  sont  tenus  de  faire  une 
aumône  et  vous  devez  les  en  avertir.  En  conséquence,  il  y 
aura,  dans  chaque  église  ou  chapelle  publique  de  ce  diocèse, 
un  tronc  spécial  fine  MM.  les  curés  auront  soin  de  faire 
placer  et  d'indiquer  aux  paroissiens  pour  recevoir  les  aumô- 
nes du  Carême.  Ces  aumônes  seront  transmises  au  procureur 
de  l'ar-  hevêché  inniiédiatement  après  Pâciues,  pour  être 
employées  aux  ceuvres  de  charité  du  diocèse,  au  choix  de 
l'Ordinaire. 


II 


Vous  recevrez,  avec  ma  présente  circulaire,  l'Itinéraire 
de  ma  visite  pastorale. 

Afin  que  personne  nç^  les  mette  en  oubli,  je  renou\  ..mI,;  les 
recommandations  déjà  faites  ces  années  dernières.  Tout 
devra  être  préi)aré  et  mis  en  bon  ordre  avant  l'arrivée  de 
l'archevêciue  :  rapiwrt  annuel  complet,  cahierdes  confirmés 
et  liste  des  confirmands,  journal  des  recettes  et  des  dépenses 
de  la  Fabrique  avec  les  reçus,  comptes,  hvrets  de  banque, 
cahiers  dés  bancs  et  du  casuel,  reddit^ioiis,  de  comptes  des 
marguilliers,  et  celles  des  syndics  ou  procureurs,  s'il  y  en  a  ; 
registres  des  délibérations  de  la  Fabrique,  ainsi  que  des 
baptêmes,  mariages  et  sépultures,  cahiers  de  prônes,  de 
reccAsement  de  la  jiaroisse,  des  confréries,  des  intentions  de 
messes,  papiers  de  la  Fabricpie,  documents  épiscopaux. 

Pendant  dçux  semaines  avant  l'arrivée  de  l'archevêciiie 
pour  la  visite  pastorale,  on  récitera  dans  les  paroisses  Miii 
attendent  cette  visite  —  les  dimanches  et  fêtes  après  le 
sermon,  la  semaine  après  la  dernièire  messe  ^  trois  J'o'-r 
et  trois  Aiu-.  Je  recommande  instamment  à  toutes  les 
familles  la  récitation  en  conunun  de  ces  mêmes  prière  s, 
chaque  soir  de  cette  même  quinzaine,  afiri  d'attirer  sur  cette 


le  où  il  est 
ande  et  de 


—  259  — 
visite  pastorale  les  bénédictions  du  ciel.  C'est  par  la  prière 

pouvon      h"V"  ''''''''  ^'^"'  ''  --  '-  ^'-e  noJ  n 
pouvon    absolument  r,en  dans  l'ordre  du  salut.   CW....;.. 

^us  avect,"'"  ^v   ^''"   '°'  Paroissiens  à  se   réconcilier 

de  la  Tables       .        /"/"  ^°""  '^  ''''''  <^^  '^  s'approcher 
de  la  Fable  Sainte,  afin  de  k'af,'ner  l'indulj^ence  pléniére  que 
e    Souverain    Pontife   accorde   à   l'occasion   de   la      isk 
Ireparex-lesù  l'avance  comme  pour  une  retraite. 

A'^réey.,    bien   chers  collaborateurs.   l'assurance   de   mon 
dévouement  bien  sincère  en  Notre  Seigneur. 

t  Louis-Nazaire,  arch.  de  Québec. 


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l'Itinéraire 


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(Xo  5«) 


MANDHMKNT 

A    ..'OCCAS.ON    DU    PHKM.ER    a.NCILE   M.KN.HK    DU  CANADA 


1'' 
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S,':';^!^-"^^^^^^^^  ï^l^^^N.  PAK  .A  CKACH  DK  I),HU  HT  D. 
Sii.<.K   AfosTOUoue.    AKCHEVKMUE    de   guÉBEC. 


Nos  Très  Chers  Frères. 


Notre  Divm  Sauveur,  avant  de  remonter  au  ciel  dans  la 
-loire  de  son  Ascension,  voulut  assurer  la  permanence  de 
s'-n  œuvre  sur  la  terre.  Assis  à  la  droite   de  son  Père    il 
•l^^vait  être  le  chef  invisible  de  l'É.dise  qu'il  avait  fondée 
P"nr  conduire  les  hommes  dans  les  voies  du  salut.  Mais  à 
'ttte  société,  visible  et  humaine  dans  ses  membres,  il  fallait 
'es  chefs  visibles  poui  la  ^^ouverner.   Dou;.e  apôtres  furent 
'lonc  choisis  par  le  Maître  et  chargés  de  continuer  sa  divine 
■"iss.on.  Il   leur  transmit  tous  ses  pouvoirs  et  les  envoya 
Prccher  son   Evan<,Mle  à  toutes  les  nations.  "Toute   puis- 
Nince  m  a  été  donnée  dans  le  ciel  et  sur  la  terre.  Allez  donc 


—  258  — 


et  instruisez  tous  les  peuples,  les  baptisant  au  nom  du  Pèn^ 
et  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  et  leur  apprenant  :\  observer 
toutes  les  choses  que  je  vous  ai  prescrites.  "  (Math,  xxviii, 
i8).  Pour  garantir  l'autorité  et  )'intc}jrrité  de  ses  ensei^nt- 
ments,  Notre  Seit,'neur  promet  aux  apôtres  de  les  assister 
jusqu'à  la  consommation  des  siècles,  et  il  ordonne  {ju'on 
leur  obéisse  comme  à  lui-même.  "  Qui  vous  écoute  m'écoute; 
qui  vous  méprise  me  méprise.  "  (Luc  x,  i6). 

Parmi  les  apôtres  il  en  choisit  un,  saint  Pierre,  à  (|ui  il 
confère  des  prérogatives  particulières.  Il  le  constitue  l:i 
pierre,  le  fondement  indestructible  de  son  Ef^lise.  contre 
laquelle  les  portes  de  l'enfer  ne  prévaudront  jamais  ;  et  il 
lui  donne  pour  mission  de  paître  ses  agneaux  et  ses  brebis. 

Devenu  ainsi,  par  la  vertu  de  ce  mandat  spécial,  chef  des 
apôtres  et  pasteur  universel,  saint  Pierre  réside  à  Rome 
pendant  vingt-cinq  ans,  et  fait  de  cette  ville  le  sièf,'e  de 
l'autorité  suprême.  C'est  de  là  que  les  évêciues  de  Rome, 
les  Papes,  successeurs  de  Pierre,  continuent  de  gouverner 
l'E^^lise  de  Jésus-Christ  depuis  dix-neuf  siècles,  tandis  (|uc 
les  évoques,  successeurs  des  autres  apôtres,  répandus  dans 
le  monde  entier,  remplissent  la  mission  d'enseii^^ner  à  tous 
les  peuples  la  doctrine  que  .fésus-Christ  est  venu  apporter 
sur  la  terre. 

L'Eglise  ainsi  constituée  par  son  divin  fondateur,  avec 
son  admirable  hiérarchie,  est  justement  comparée  et  ressem- 
ble à  une  armée  rangée  en  bataille.  Munie  de  l'assistance 
du  Saint-PIsprit,  elle  résiste  aux  persécutions  incessantes,  à 
tous  les  assauts  de  l'enfer,  et  s'avance  toujours  victorieuse 
sur  la  route  où  tombent  successivement  ses  ennemis  vaincus. 

Afin  d'assurer  l'intégrité  de  la  doctrine  révélée,  d'affer- 
mir l'unité  de  la  foi  et  de  protéger  la  pureté  de  la  morale 
chrétienne,  les  Papes,  chefs  suprêmes  de  l'Eglise,  ont  con- 
voqué, lorsque  le  besoin  s'en  faisait  sentir,  des  conciles 
œcuméniques  ou  généraux,  dont  les  décrets  s'imposaient  et 
s'imposent  encore  à  tout  l'univers  catholique. 

Mais  ces  réunions,    qui  groupent  dans   une   même   ville 


lème    ville 


—  259  — 

l'ri.iscopat  du  monde  entier,  sont  difficiles  à  organiser,  et 
ne  i-euvent  guère  avoir  lieu  c.u'à  de  longs  intervalles.  Sou- 
U'Ht  sous  1  impulsion  ou  avec  l'approba'.ion  du  Souverain 
1  -mtife,  ce  sont  les  seuls  cveques  d'une  province  ou  de  tout 
•m  pays  (,ui  se  réunissent  pour  délibérer  sur  les  intérêts  spi- 
rituels de  leurs  ouailles. 

l^p  notre  vieille  ville  de  Québec  a  eu  le  spectacle  édi- 
tant et  le  bienfait  très  apprécié  de  sept  Conciles  provin- 
ciaux. Tous  ont  produit  les  plus  consolants  résultats. 

Le  premier  de  ces  Conciles  fut  tenu  en  185 1.  A  cette  épo- 
que  ,1  n'y  avait  qu'une  province  ecclésiastique,   compre- 
nan    les  diocèses  de  Québec,    de   Montréal,    de    Kingston. 
|1  Ottawa    et   du    Nord-Ouest,    et    ayant    pour    métropole 
^^ffl'se  de  Québec.  Bien  que  les  diocèses  de  Charlottetovvn. 
(le  Halifax,   du  Nouveau-Brunswick  et  d'Arichat  ne    fissent 
l'as  partie  de  notre  Province,   ils  y  avaient   cependant  été 
annexx-s.    pour   les  fins  conciliaires,  en    vertu  d'une  bulle 
l'ont.ficale  de  1844.  et  les  Ordinaires  de   ces  diocèses  furent 
convoques  au  Concile-  (i)    On   peut  donc  dire   que  notre 
premier  Concile  provincial    groupa  autour  du   Métropoli- 
tain de  Québec  tout  l'épiscopat  canadien. 

La  province  ecclésiastique  de  Halifax  fut  créée  peu  de 
l'^nips  après,  et  les  trois  Conciles  suivants,  tenus  en  1854 
1.S65  et  1869.  réunirent  tous  les  évoques  du  Canada,  moins 
<  eux  des  Provinces  Maritimes.  Les  trois  derniers  Conciles 
provinciaux  eurent  lieu  en  1873,1878  et  r886.  Les  seuls  évé- 
'inesdela  province  civile  de  Québec  y  prirent  part,  les 
l'.glises  de  l'Ontario  et  du  Nord-Ouest  ayant  été  constituées 
t  n  provinces  indépendantes. 

L'Église  canadienne  jouit  maintenant  d'une  organisation 
;i  peu  près  complète.  L'autorité  religieuse  y  est  répartie 
•ntre  34  archevêques,  évoques,  vicaires  et  préfets  apostoli- 
'ines.  On  y  compte  8  provinces  ecclésiastiques.  29  diocè- 
ses régulièrement   constitués.    3  vicariats  et  2  préfectures 

fl)  L,Mli,„.,'.,so  de  Terreneuve   n'avait  ôté  détaché   do  ia  Province  .le  Québec 

'!'"■  Il'  S  octolire  1850. 


—  260 


apostoliques.  Cette  Es,'lise  couvre  un  territoire  itninetise 
qui  s'étend  d'un  océan  ;\  l'autre  et  où  vivent  i>rès  de  troif, 
millions  de  catholi(|ues  de  races  et  de  lanfîues  différentes. 
Cha(|ue  année,  l'iminit^ration  nous  apporte  de  nouveaux 
éléments,  auxcpiels  il  faut  i)rocurer  les  bienfaits  de  la  foi 
en  les  faisant  entrer  dans  les  cadres  ré^'uliers  de  l'adminis- 
tration ecclésiastique. 

Des  développements  aussi  rapides  et  une  aussi  vaste  orga- 
nisation causent  au.x  pasteurs  des  âmes  une  sollicitude  toute 
particulière.  11  importe  (pie,  en  s'orjianisant  et  en  se  dila- 
tant, l'iifîlise  Rarde  intactes  l'unité  de  la  foi  et  l'intégrité 
des  mœurs.  Il  faut  aussi  nue  sa  discipline  trouve  dans  des 
applications  uniformes  la  vijjjueu:-  dont  elle  a  besoin  pour 
s'imposer  et  se  maintenir.  \'oilà  pourquoi,  N.  T.  C.  F.,  on 
a  pensé  (pie  l'heure  était  venue  de  tenir  un  i)remier  Concile 
plénier,  (pii  grouperait  tous  les  chefs  de  l'Église  cana- 
dienne, et  leur  fournirait  l'occasion  de  délibérer,  sous  la 
conduite  de  l'Esprit-Saint,  sur  les  meilleures  mesures  à 
prendre  pour  assurer  à  notre  pays  une  vie  reli},neuse  intense 
et  féconde. 

La  tenue  de  ce  premier  Concile  plénier  du  Canada  aura 
lieu  dans  notre  éy:lise  métroi»olitaine  de  Québec.  Tous  les 
archevêques  et  évoques  du  pays  y  assisteront,  de  même  que 
les  prélats,  les  vicaires-j^énéraux,  les  représentants  des  cha- 
pitres, les  recteurs  d'université,  les  sui)érieurs  de  j^rands 
séminaires,  les  provinciaux  des  ordres  religieux,  et  enfin, 
les  théolojïiens  et  les  canonistes  des  évoques.  En  vertu  de 
lettres  apostoliques  datées  du  35  mars  1909,  le  Concile  sera 
présidé  par  le  représentant  du  Souverain  Pontife,  Son  Excel- 
lence Mgr  D.  Sbarretti.  La  lettre  de  convocation,  qui  nous 
a  été  adressée  le  2  mai  dernier,  fixe  au  dimanche  ig  septem- 
bre la  date  de  la  première  session  solennelle. 

Le  Saint-Esprit,  N.  T.  C.  F.,  a  établi  les  évoques  pour 
gouverner  l'Eglise  de  Dieu.  C'est  pour  rendre  ce  gouverne- 
ment plus  efficace,  et  pour  faire  mieux  servir  au  bien  de 
l'Eglise  et  au  salut  des  âmes  l'autorité  dont  ils  sont  revêtus, 
que  vos  pasteurs  jugent  bon  de  se  concerter  ensemble  dans 


—  261 


Jle  solennelles  assises,  où  sont  s'>rien.sement  disnuies  toute. 

^un^nwl  :T  T'"  ""'"'"•  '"'"^'  ^^  disciplinaire.  Cette 
ru,n  on  1.  tous  les  cvêques  d'un  pays  n'est  pas  un  événe- 
-Ment  ord.na.re.  Elle  intéresse  au  plus  haut  point  tous  cZ 
<im  aunent  vraunent  notre  patrie,  et  elle  fera  époc,„e  dans 
h.sto.re  reI,,Meuse  du  Canada,   non  seulement   par   l'cV^at 

.tout.  Nous  n'en  doutons  pas.  par  le  bien  spirituel  ,ni  en 
lesultera  pour  les  :\mes. 

Les  délibérations  conciliaires  d'un  épiscopat  ne  porlen. 
pas  sur  des    choses  purement   matérielles;     elles    ne   pro- 
voquent   pas    les  tumultes;    elles  n'excitent     pas  les  pas- 
sions mauvaises  et  les  vilaines  convoitises  qui  exercent    ant 
<i  emp.re  dans  les  affaires  du  monde.   Elles  ont  pour  bat  de 
<^orn,er  les  erreurs,   de  réprimer  les  abus,   de  signaler  1 
'ian^^ers  que  courent  la  foi  et  la  morale,  de  ré-d^r  tout  ce 
'VU  concerne  le  culte  et  la  discipline,  de  détruire  le  vice    de 
«■l.andre   partout  les  saines  idées  et  de  mettre  en  honneur 
a  Piat.que  des  vertus  chrétiennes.    Moraliser  et  sanctiHe 
1-  md.v.dus.  les  familles,  la  société  :  tel  est  le  noble  de    ein 
M   .  lesmsp.re  et  qu'elles  poursuivent  sous  les  re.^ards  de 

la'prLVe  eVd         ,'^  '^  ^''^"■""-    dans  le  recu;illemen; 
<ie  Ja  prière,  et  dans  les  sentiments  de  la  divine  charité. 

Dieu  bénira  ces  apostoli^p.es  travaux,  Nous  en  avons  la 
-me  assurance.   Celui  qui  est  venu  sur  terre  pour  ,    ai  e 
i-ller  la  venté  dans  les  ténèbres,   et  qui  a  promis  ^Se 
avec  son  E.l.se  jusqu'à  la  fin  des  siècles.  dir.Ura  et  éclai! 
•e.a  les  discussions  et  inspirera  les  décrets  des  Pères  du  pre- 
nuer  Concile  plénier  du  Canada.  Et  afin  qu'il  en  soit  ainsi 
Nous  vous  den,andons.  Nos  Très  Chers  b>ères.  le  secoua    ' 
o.  prières,  de  vos  aumônes  et  de  vos  bonr      ouvres    \o  ! 
;;-ns  u„  appel  spécial  et  pressant  aux  âmes  pi  L^q 

nt  dans  une  plus  mtime  familiarité  avec  Dieu,  qui  veu- 

."  ,:  fpi-ixT'  ^'  ''""  'f  ''''''''  ''  comprennent  mieux 

>1  faut  les  sauver.  Que  tous  fassent  au  Ciel  une  sainte 

^  ^olence  afin  d'attir.    sur  les  travaux  du  Concile  l'Esprit  de 


2(Î2- 


force  et  d'amour,  l7;.v/>/7V  lic  luiniac  qm  nisiiMin-  toiid-  Write. 

A  ces  causes  et  le  saint  Nom  de  Dieu  invoc|uô,  nous  avons 
renié  et  ordonné,  Nous  régions  et  ordonnons  ce  qui  suit  : 

i"  A  partir  du  premier  dimanche  de  juillet  jus(|U';\  la 
clôture;  (lu  '"oncile.  tous  les  prêtres  du  diocise  réciteront 
aux  messes  basses  l'oraison  A'  S  fi  ri  tu  Sam/o,  sans  omet- 
tre celle  qui  est  déjà  commandée  J^ro  Papa. 

2"  Tous  les  dimanches,  fl  partir  du  5  septembre  jusqu'A 
la  fin  du  Concile,  on  chantera  le  l\ui  Creator  avant  la 
trrrind 'messe  dans  toutes  les  enlises  et  chai)elles  où  se  fait 
l'office  public.  On  se  contentera  de  réciter  cette  hymne 
avant  la  messe  principale  dans  les  chapelles  où  il  n'y  a  (|ue 
des  messes  basses, 

X  Depuis  l'ouverture  du  Concile  jusqu'.-\  la  fîn,  chaciiu- 
Vendredi,  le  Saint  Sacrement  sera  exposé  toute  la  journée 
dans  les  communautés  religieuses  de  femme/.  L'exposition, 
faite  :\  la  messe  de  communauté,  se  termine:,!  dans  l'après- 
midi,  Vers  5  heures,  par  un  salut  solennel. 

4"  Pendant  le  Concile  nous  demandons  à  toutes  nos 
familles  chrétiennes  de  réciter,  chaque  jour,  le  chapelet  en 
commun,  aux  intentions  des  Pères  du  Concile. 

5"  Enfin,  selon  le  désir  exprimé  par  Son  Excellence  le 
Délégué  Apostolique,  dans  sa  lettre  d'indiction  du  Concile, 
le  vendredi,  ro  septembre  pro  hain,  sera  un  jour  de  jeûne 
d'obligation. 

Sera  le  présent  mandement  lu  et  publié  au  prône  des 
énJises  paroissiales  et  des  chapelles  où  se  fait  Ivffice  public, 
ainsi  qu'en  chapitre,  dans  les  communautés  religieuses  du 
diocèse,  le  premier  dimanche  après  sa  réception. 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  de  l'archidio* 
cèse  et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le  vingt-sept 
juin  mil-neuf-cent-neuf,  en  la  solennité  de  Saint-Jean- 
Haptiste,  patron  du  Canada. 

t  L.  N.,  Arch.  de  Québec 
Par  Monseigneur 

Eug.  C.  Laflamme,  ptre 
Sicn'tairi. 


-  îfi.s  -^ 


L>oNATifs  Sharrkttî 


"Hriis  deposi  mn  f  f        Ca"adensi  i-ef,.one  prius  a  Missio- 

.w  ctrum    sive  ™     ■  ="'°^'°"'^°''  ■•^^«"dos,  fréquent  m- 
«cras  aëfe    Inn""  "™  ««"'''^'■"'.  P"lcherrimas 


—  204  — 

C^l,^!h',r'l   '''■"'!""  '■^"''^•••-^'  "-H-'n  uhemmos  ù. 
Una  U  ,  n„l,.xent  in.ctns.   att.-n.u-n  a.l  an.plicra  in  dies. 

Mru,         I,.u..   prastarula   ,H.,..e  a.l   ..ruli   c-onsu„nMatio- 

Lv.ui;,^eln   lux  <I.ffun,l.M.,la.  err„rc-s  un.ii.,,,.   irrepent.s  .k- 

d  ençMuventus  lK.nis  „.onln.s  i„f.nnancia.  s<J.!a<,.uM:.  - 
r.    .ns.„H.nca.  ,1e  a.lven.s  curan.hnn.  pntsentiln.s  et  fut,,- 

^rrn:'r"'''''"''r"'''''''^    t..:asocietas(:anadensK 

n    -h  isto       '•  "?'"  '""'"""'■''•  *^^'  "^  ••'"'^'■'^  instaurentur 
m  l-hnsto.  ,,ui  est  via.  Veritas  et  vita. 

Ad  <,.ueeffirariu.  ohtinenda.  voluniatu.n  omnium  rr.nro,- 
d  a  eonmulen.  mod.onnn  u.us.  viriu:n.,ue  conspirati,.  re,u- 
n  1  .  ht  har  p,en>us  cumulatius<,ue  ronse<,ui  fas  erit.  si 
i  ntlatonnn  onmmm  jure  «au.ientiu.n  collatis  consiliis.  cwi.l 

î^  c^;:^d^:"  r -"'t  ^■^"'^^^'  ^^"^'■^^"  ^^^^  -  ^^^^^>  ^^ 

nio  Canadens!  ab  ipsis  decernatur. 

Uuapropter  Sununu.  Pontifex   l'ius  Papa  X.   Christ,  in 
erns  V  canus    ,nter  mnumeras  Supremi   PontiH.atus  ,„ 
as.  ahud   luculentum  sua-  paterne-  sollicitudinis  arfrumeu- 

n  e.       H,,,   ,,,,,„^   ^.^^^^  ,^^^_,^.^^.    ^^^^^^  ,,,,,t,,,X 

ums  ,o  hm,nent,ss,moruu.  Patnnn   ad  S.  Con.re.ationen. 

C.anadensem  ,n  Oueberens,  civitate  habendi.  approI>are  et 
landare:  ar  per  btteras  Apnstoliras  sub  die  25  Martii  ux^ 
datas.  Nobis  Hcet  indi.nis.  numus  eanuiem  S.vnod^  int 
cend,  ac  moderand.  committere  dij^natus  est. 

Proinde.  ex  auctoritate  apostolica  Nobis  hac  in  re  rollata 
nvocato    Nomine    Sanctissima.    et     individu.   TrinVtat,  ' 

^a  " -m    '"•^'^^'^■^"•^^'^  J-'^^---  Cordis  Jesu.  ac  pot^nti 
Hean.ss..n.e  sempercue   Immaculata-   Vir.Mnis  Maria,  auxi- 

tnum    iMetropol.tarum   Canadensium    voto,   hisce  I  itteris 
■nd.cmusetconvocamus  Concilium  Plenarium  Can'adens; 
nnn,m  ,n  Metropolitana  JCcclesia  Quebecensi  die  ,9  së  .- 
te.nbns  anni  currentis  solemniter  inchoandum. 


2«i5  — 

j  -  vH  consuetudine  Concilio  l'k.uuio   nteres^    ehent  t 

Quods,  ali<,„i.s  Antistes  légitime  i.npeditus  fuerit  IWu- 
rat,,rem  mstnnncnto  ...ocrationis  au.hentico  l^^ti^ZL 
-nfecto  ,nun,tum   nuttat  :  at   Nostn    PatrunH.ue^    '  S 

C-imautemnihihnnohis  luminis  insit  nisi  a  Pâtre  h.mi 
"""' ;n  nos  descendat.  nihil  viri.n,,  nisi  ah  eo.  c,ui   v.ït       n 

ocorum   Ordmarns   preces    publiar   al.    iisdf.n   Ordin-uiis 
ITacp.enda.     ,n    o.nnibus    Dominii   Canadensis    Fcc  J 
s.nKul,s  Dom.n.cis  pie  fundantur.  at,„.e  die   V  neni  h  db 
.ach.  secunda.  Septe.nbris.  Conrilii    inch„ation!m     n^ce" 
clent.s.  seu  d.e  .o  ejusden.  n.ensis.  ie,.„i..„  solenulë  p::;^;: 

I)em,>m  Sanctissima   Vir-nne  Maria  sine   lahe  roncepta 

>ue  Sedes  est  Sap.entia.  u.tercedente.  enixe  Deum   ad     e' 

amur  ut  .rafa  sua  intellectus  illu.ninet.  volunta  ë    „o    "  ' 

afïectusmflarnmet.  actionesque  nostras  pro  tc.tius  1  "r L'^^^^^ 

Canadensis  bono  fcecundas  reddat.  i-^f^lesue 

r)atum  Ottawa  ex  Aedibus  Delej^ationis  Apostolica.  die 

^'!::1:ZZ:T  '"^^^^-^^  ^^-^^^  Joseph/Patro^r^n- 


DONATUS   SHAKKETTI. 

Anhicf^iscopus  liplicsiniis, 

J)</<Mn//fs  Af>ostoliius. 
I>e  mandato  Illnii  ac  Kmi  I).  D. 
I^eleyati  Apostob'ci, 

Alfridus  a.  Sinnott, 

Sccrctariiis. 


—  26rj 


LETTRE  DE  CON\'OCATION 

.  /  Oiicluc  ,iii  prcnicr  Concile  riniicr  ,ù(  Canada 


Don  AT  Shakretti 

Par  la  xrâcr  ,lc  Dieu  et  di,  Siè^e  Apostolique.  Archevccjue 
(l'iipl/èse   et    Délégué  Apostolique. 


A  tous  les  Illustrissimes  et  Révérendissiwes  Archevêques  et 
hvequcs,  aux  Révérendissintes  Vicaires  et  Préfets 
Apsotoliques  du  Canada,  aux  Révérendissintes  Abbés, 
aux  Supérieurs  d'Ordres  et  de  Communautés  religieuses 
et  à  tous  ceux  qui  dg  droit  ou  conforniénient  à  l'usage 
établi  doivent  prendre  part  aux  Conciles  Pléniers.  Paix 
et  Salut  en  Xotre-Seigneur. 


Par  un  admirable  dessein  de  la  Divine  Providence,  le 
k^rain  de  sénevé  déposé  par  les  missionnaires  dans  le  sol  des 
vastes  récitions  canadiennes  et  fécondé  ensuite  par  leurs 
sueurs^et  leur  sans-,  aussi  bien  que  par  le  zèle  apostolique 
des  évoques,  est  devenu  un  ^rand  arbre.  Dans  ce  pays  où 
les  tribus  sauvaf,-es,  adonnées  aux  superstitions  du  paRa- 
nisme,  menaient  une  vie  errante  dans  les  forêts  et  sur  les 
mers,  où  seul,  il  y  a  deux  siècles,  le  Vénérable  Evêque  de 
Québec  dirigeait  un  petit  nombre  de  fidèles,  nous  voyons 
maintenant  avec  joie  une  grande  partie  des  indigènes  con- 
vertis à  la  vraie  foi,  d'immenses  populations  catholiques 
plusieurs  Prélats  ;\  la  tète  de  diocèses  ou  de  vicariats 
apostoli(iues,  un   clergé  séculier  et  régulier  très  nombreux, 


-  2G7  — 

tmetft?H"H''''f  "'  T-'^'"'"^^'"^^-  cPinnombrables  établis- 
sements d  éducation  et  de  bienfaisance. 

Mais  I'É.iîh-se,  qui  est  douée  d'une  force  d'expansion 
'nerve.Ileuse  et  qui  a  déjà  produit  au  Canada  des  œuvres 
s.  fécondes,  do.t,  pour  la  ,doire  de  Dieu,  l'extension  de 
notre  re.,, on  et  le  salut  des  âmes,  prendre  chac^-e  Jour,  e 

m  nt     ,?;"^7"^^^■°"  d-  -ècles.  da  nouveaux  accrois- 

Lvan,ile.   repousser   les  erreurs   qui  s'insinuent  partout 

o  mer  la  jeunesse  aux  bonnes  mœurs  et  lui  donner  une  insl 

truc  .on  sohde.   se  préoccuper  de  ceux  qui  arrivent  et  vien- 

Pr"  enTes"".  r/^  ""'  Populations,  pourvoir  aux  nécessités 
l>  csentes  e    futures  ;    toute  la  nation  canadienne  doit  être 
soitVeT     "/'  l'esprit  de  Notre   Sei.neur.  afin    que  tou 
so.t  restaure  dans  le  Christ  qui  est  la  voie,  la  vérité  et  la  vie 

Pour  cela,  il  faut  l'accord  de  toutes  les  volontés  le  con- 
::Z    In^''  '-^-^d•-tion.    ,'union  de  toute^lL 
sPréK^  ^'■"^7\P'^'^  complètement  à  cette  fin.  si    ^ 

u.r.  lumières,   définissent  par  des  lois  qui  s'appliquent  à 
""•t  le  Canada,  ce  qu'il  faut  faire,  ce  qu'il  faut  e^^Uer. 

C'est  pourquoi  le   Souverain   Pontife   Pie  X.  Vicaire  de 
l^sus-Chnst  sur  la  terre,  .nal^ré  les  innombrables  soucis  du 
-Preme  Pontificat,  a  voulu  donner  une  nouvelle  preuve 
1;.^  paternelle  so  licitude  dont   il  entoure  cette  porrion  cho 

Pur  :  dVIfs  '""^T^^-  ^'  -^  '•--  des  Eminentissimes 
très  de  la  Sainte  Conj^réf^ation  du  Concile.  Il  a  daigné 

7^:^:'  'Tc^r'^'  '■""  ^^"^-'^  ^''--  --^"n 

i'   serait  tenu  à  Québec  ;    et  par  des  lettres  apostoliques 

U  ees  du  25  mars  1909.  il  a  bien  voulu  nous  confier.  màS 

not^re  ^indignité,  la  charge  de  convoquer  et  de    présider  ce 

C'est  pourquoi,  en  vertu  de  l'autorité  qui  nous  a  été  con- 

Hm'  t     ir°"  T'^^'"'^  ''  ^"^""^^^  '^  '^^'^^  Sainte  et  Indi- 

'.Mble  Trinité,  imploré  le  Cœur  miséricordieux  de  Jésus  et 

1'  recours  puissant  de  la  Bienheureuse  et  Immaculée  Vierge 


26S  - 


Marie,  et  apivs  entente  avec  les  Illustrissimes  Archevêques 
canadiens  sur  le  jour  de  l'ouverture  du  Concile,  Nous,  par 
les  présentes,  annonçons  la  réunion  du  Premier  Concile 
Plénier  du  Canada,  et  nous  le  convoquons  pour  le  rg  sep- 
teinl.re  de  l'année  courante,  dans  l'ét^lise  métropolitaine 
de  (Juébec,  où  se  fera  l'ouverture  solennelle. 

Nous  exhortons  donc,  dans  le  Seigneur,  tous  les  Archevê- 
<iues,  Evêciues  et  autres  (|ui,  de  droit  ou  selon  l'usa^^e,  doi- 
vent i-rendre  part  au  Concile  Plénier,  et  au  besoin.  Nous 
les  enjoi-nons  et  leur  ordonnons  de  se  rendre  au  jour  et  au 
lieu  désif,niés  par  Nous. 

Si  (|uelque  Kvèque  est  légitimement  empêché,  qu'il 
envoie  un  Procureur  muni  d'une  procuration  authentique  et 
il  Nous  api^artiendra,  ainsi  (|u'aux  Pères  du  Concile,  de 
ju^er  de  la  légitimité  de  l'empêchement  et  de  la  validité  de 
la  procuration. 

Et  comme  nous  n'avons  de  lumière  (lue  celle  (|ui  vient  du 
Père  des  lumières  et  que  toute  force  nous  est  donnée  par 
Celui  <iui  affermit  notre  faiblesse.  Nous  conjurons  dans  le 
Seigneuries  Ordinaires  d'ordonner  des  prières  publiques  à 
réciter,  cha(|ue  dimanche  dans  toutes  les  éj^lises  du  Canada, 
et  de  prescrire  un  jeune  solennel  pour  le  lo  septembre,  ven- 
dredi qui  précédera  l'ouverture  du  Concile. 

Enfin,  par  l'intercession  de  Marie,  Vier^^e  très  sainte, 
conçue  sans  péché  et  trône  de  la  saj^^esse,  Nous  prions  Dieu 
d'éclairer  par  sa  livCicc  les  intelli-iences,  d'exciter  i  3s  volon- 
tés, de  toucher  les  cceurs  et  de  rendre  toutes  nos  actions 
fécondes  pour  le  bien  de  l'Ej^dise  du  Canada. 

Donné  à  Ottawa,  au  Palais  de  la  Délégation  Apostoli(|ue. 
le  2  mai  kw,  le  jour  de  la  fête  du  Patronage  de  saint 
Joseph,  Patron  de  l'Eglise  Universelle. 

(Signé;,    •!    DONAT  SBARRETTI, 

Par  mandement  de  l'Ill.,  et  Révnie  Dél.   Apost., 

(Contresigné),  Awred  Sinnott, 

Sccrctaii  c. 


2{!0 


Archevêques 
le,  Nous,  i);ir 
nier  Concile 
ur  le  19  sep- 
i3tropolitaine 

les  Archevê- 

l'usaj^^e,  doi- 

jesoin,  Nous 

au  jour  et  an 

péché,    (|u'il 

thentique  et 

Concile,  de 

a  validité  de 

(|ui  vient  du 
donnée  par 
"ons  dans  le 
publiques  à 
;  du  Canada, 
embre,  ven- 
tres sainte, 
prions  Dieu 
er  ios  volon- 
nos  actions 

apostolique, 
ge  de  saint 

;tti, 

'1.  t/' /:/)//, 'm. 
NNOTT, 

Sccirtiiiii. 


(Xo  .")f)) 


('fJiC'Ul.AIKK   Ar   V\.VMy\É 


1.     Lettre  collective  des  Pè-ies  du  Pie 


Archevêché  de  Québec, 
X  décembre   kxx;. 


U    r     r  '•^""<^'- l^'oo^^ile  l'iôaier  ,1,.  Québec. 

11.  t-nnferences  ccclésiastiVjues. 

"f.   Kèfîlenie.it  iiour  le  i.rochain  Caréuie. 
\'-   iK'p.iit  iiour  l'Europe. 


I5ien  chers  collaborateurs, 

I 

l^es  grandes  démonstrations  relimeuses  ai.vnn.ll  o       . 
premier  Concile   Pléni^r  o  a        -  h    "^^^  auxquelles  notre 

la  KJe   te  au  devoir,  l'attachement  et  la  dociité  f f     ? 
""vons  mériter  !  ^"^  "°"s 


—  270  — 


Je  vous  envoie,  avec  la  présente  circulaire,  non  pas  les 
décrets  du  Concile  qui  devront  recevoir  auparavant  la  sanc- 
tion du  Saint-Siège,  mais  la  Lettre  collective  de  l'épisco- 
pat  canadien  aux  catholiques  de  tout  notre  pays.  Après  un 
labeur  assidu  de  plus  de  six  semaines,  sous  les  regards  de 
Dieu  et  dans  l'union  parfaite  des  esprits  et  des  cœurs,  les 
évoques  ont  résolu  de  leur  adresser  cette  Lettre  remplie 
d'une  affection  toute  paternelle  et  dans  laquelle  leur  sont 
tracés  les  devoirs  que  leur  impose  la  vie  chrétienne  dans  la 
famille  et  la  société. 

Vous  la  lirez  par  parties  à  vos  fidèles  ;  vous  la  leur  expli- 
«luere/^  et  la  commenterez  de  manière  que  les  enseigne- 
ments qu'elle  renferme  soient  bien  compris  de  tous  et  puis- 
sent être  mis  en  pratique.  Ce  grave  et  solennel  document 
de  tous  les  chefs  de  notre  Eglise  canadienne  ne  peut  man 
quer  de  produire  une  profonde  et  excellente  impression  sur 
nos  chères  ouailles. 

II 

Les  conférences  ecclésiastiques  sont  d'obligation  pour 
tous  les  membres  du  clergé  qui  exercent  le  saint  ministère. 
Dans  le  Décret  XIII  du  premier  Concile  de  Québec,  il  est 
dit:  "  .i/>  û/)si-ntil)iis  iwiffatnr  ut  scripto  qmvstionibus  irs- 
pondcant.  "  Tous  doivent  étudier  sérieusement  les  questions 
proposées,  faire  même  un  travail  écrit,  s'ils  veulent  que  ces 
conférences  leur  soient  vraiment  profitables. 

Les  secrétaires  sont  tenus  d'expédier  sans  retard  à  l'ar- 
chevêché les  procès-verbaux  de  ces  conférences. 

III 

En  vertu  de  l'Induit  apostolique  du  _';  janvier  1903,  le 
règlement  du  prochain  Carême  sera  le  même  que  celui  de 
l'année  dernière  : 

1°  Tous  les  dimanches,  même  celui  des  Rameaux,  seront 
gras; 

2°  Tous  les  lundis,   mardis,    jeudis  et  samedis,   excepté  le 


271  -- 


samedi  des  Quatre-Temps  et  le  samedi-saint,  tout  le  monde- 
pourra  fa.re  le  pnncipal  repas  en  .^ras.  Ht  ces  jours-là.  les 
'muVh"  "°",^°"^"'-^^-^  ■'  '-  '"'■  du  jeûne,  ou  lé.ntimement 
trôîs  re^as  "     '"'"    "  ''  ^""^^'  '"""""^  ^^'^  «'■-  --^  ' 

3"  Les  autres  jours,  c'est-à-dire  les  mercredis,  les  vendre- 
dis et  les  deux  samedis  exceptés  plus  haut,  seront  maigres  : 

4"  Le  jeûne  devra  ôtre  observé  tous  les  jours  du  carême, 
excepte  les  dmianches  ; 

5'  Les  jours  où  il  est  permis  de  faire  j^ras.  personne  ne 
peut  manger  de  la  vmnde  et  du  poisson  au  même  repas,  et 
rettedeense  s;etend  à  tous  les  jours  de  jeûne  de  l'année 
ainsi  qu  a  tous  les  jours  de  carême. 

Le  Souverain  Pontife,  en  nous  permettant  ces  adoucisse- 
ments aux  saintes  lois  du  carême,  ne  nous  dispense  pas  de 
faire  pénitence.  Tous  les  hommes  sont  pécheurs  et  par 
conséquent,  tous,  riches  ou  pauvres,  prêtres  ou  laïques 
savants  ou  i,^norants.  sont  tenus  d'expier  leurs  fautes  par 
la  mortification.  * 

L'Eglise,  gardienne  incorruptible  des  enseignements  du 
divin  Maître,  n'a  jamais  cessé  de  prêchera  ses  enfants  la 
pénitence  corporelle,  et  surtout  le  jeûne  et  l'abstinence  à 
certains  temps  de  l'année.  Cependant  la  faiblesse  des  san- 
tés a  notre  époque,  la  diminution  Je  la  foi  chez  un  grand 
"ombre  ont  porté  l'Eglise  à  se  relâcher  de  sa  sévérité  pri- 
mitive en  cette  matière. 

C'est  ce  que  le  Saint-Siège  a  fait  pour  nous.  Canadiens 
mais  toujours  à  la  condition  que  nous  ferons  de  notre  côté 
des  (ouvres  expiatoires.    Aussi  est-ce  un  devoir  pour  vous 
ehers     collaborateurs,     de    recommander    a   vos    ouailles 
de   pratiquer  la   tempérance   parfaite  durant    le    carême 
ainsi  que  la  patience  dans  les  épreuves,   la  mortification 
intérieure   et  extérieure,   la  communion   fréquente.    Qu'ils 
assent  la  prière  du  soir  et  récitent  le  chapelet  en  famille 
Kappelez-leur  qu'ils  doivent   s'abstenir  de   fréquenter  le.s 
tHeatres,  les  réunions  mondaines,  les  divertissements  dan" 


•n-2  — 


«ercMix  et  bruyants  :   le  rarùne  doit  être  un  temps  de  prière 
de   reciiedleinent,    de  bonnes  (eiivres.    d'apcstolat   pour  la 
gloire  de  Dieu  et  le  salut  du  luorhain. 

l'our  compenser  les  faveurs  que  le  Souverain  Pontife  leiu- 
accorde  en  adoucissant  !a  loi  de  l'I^:<rlise,  les  fidèles  devront 
faire  une  aumône  i)roportionnèe  à  leurs  moyens.  C'est  i)our 
cela  que  j'ai  déjà  recommandé  de  placer  dans  toutes  les 
é-hses  et  chapelles  un  tronc  spécialement  destiné  à  recevoir 
ces  aumônes  du  carême.  X'ous  exhorterez:  vos  paroissiens  à 
y  déposer  de -énéreuses  offrandes  (| ni  .seront  emplovées  au 
bénéfice  de  tant  d'ceuvres  (|ui  sollicitent  i)rotection.  Ce 
sera  pour  eux  un  moyen  de  réparer  le  mal  que  font  commet- 
tre les  folles  dépenses  du  luxe  et  de  l'ivrognerie. 

Ces  aumônes  devront  être  transmises  à  Mtjr  H.  Têtu,  pro- 
cureur de  l'archevêché,  dans  la  quinzaine  de  1  âques.  ' 

Dans  un  bon  nombre  de  paroisse.s,  les  pasteurs  profitent 
de  la  circonstance  .solennelle  de  la  première  communion  ou 
de  la  confirmation  pour  enrôler  tous  les  enfants  dans  la 
société  de  tempérance  et  leur  faire  promettre  de  ne  jamais, 
pour  quelque  motif  que  ce  soit,  devenir  membre  de  la  franc- 
maçonnerie  ou  d'une  société  secrète  (luelconque.  Je  désire 
que  cette  excellente  pratique  devienne  tout  à  fait  générale. 

Ma  pauvre  santé  est  encore  chancelante  et  exige  un  repos 
complet  avec  traitement  spécial.  Je  partirai  pour  l'Europe 
lundi,  le  13  décembre,  et  m'embarquerai  à  New- York  le  16, 
Mon  retour  s'effectuera  le  plus  tôt  possible.  Durant  mon 
absence,  Mgr  Roy,  mon  digne  auxiliaire,  administrera  le 
diocèse.  Je  me  recommande  à  vos  bonnes  prières  et  à  celles 
de  tous  mes  bien-aimés  diocésains. 

Agréez,  bien  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
entier  dévouement  en  N.-S. 

t  L.-N.  Arch.  de  Québec. 


273 


(No  60) 


CIKCUJ.AIKE  AU   CI/KRGÉ 


".1 


Archevêché  de  Québec. 
1er  février  1910. 


I-o  Congrès  Eucharistique  de  Moiitiéal 


Messieurs, 

Dans  un  mandement  du  26  août  dernier.  M^r  l'Arche- 
veque  de  Montrerai  annonçait  en  ces  termes  la  tenue  à 
Montréal  du  procham  Congrès  eucharistique  : 

"L'année  prochaine,  aura  heu  à  Montréal    le  vin-t-et- 
nméme  congrès  eucharistique  international.   C'est  à  1  on 
dres  que   cet  insigne   honneur   nous  fut   offert.   Comment 
aurions-nous  pu  le  refuser  .^ 

';  Déjà,  nous  le  savons,  l'idée  d'un  congrus  au  Canada  avait 
■coccupé  biçn  des  esprits.  Dans  notre  pays,  .^race  à  Dieu 
e  culte  de  la.samte  Eucharistie  fut  de  tout  temps  en  grand 
l^onneur  ;  ma.s  il  y  fait  depuis  quelques  années  H.s  progrè 
notoires  et  consolants.  L'adoration  perpétuelle  qui  se  pra- 
tique dans  a  plupart  de  nos  diocèses  avec  une  si  grande 
solennité  ;  la  communion  réparatrice  du  premier  vendredi 
;^e  chaque  mois;  l'Heure  sainte,  les  Confréries  du  Très 
haint-Sacre-ment  érigées  en  tant  de  paroisses  :  le  nombre 
sans  cesse  croissant  de  communions;  tout  cela  prouve  .,ue 


—  274  — 

le  Canada,  terre  de  liberté,  est  en  môme  temps  une  terre  de 
toi  préparée  pour  la  tenue  d'un  congrus  solennel.  " 

Sans  doute.  Messieurs,  ces  belles  paroles  et  le  joyeux  mes- 
sage qu'elles  apportent  ont  déjà  réjoui  vos  cœurs.  Avec  le 
venere  métropolitain  de  Montréal  vous  pensez  que  notre 
cher  pays  n'est  pas  indigne  de  l'honneur  qui  lui  est  fait  • 
que  l'heure  est  venue  pour  lui  de  prendre  sa  part  dans  le  pu- 
blic hommage  des  nations  au  Dieu  de  nos  autels  ;  que  trois 
sitcles  de  foi  généreuse  et  féconde  ont  bien  préparé  la  terre 
canadienne  à  ces  imposantes  et  pieuses  démonstrations 
/ous  ajoutez,  sans  doute  aussi.  c,ue  Montréal,  non  moins 
que  Londres  et  Cologne,  saura  rendre  à  [ésus-Hostie  les 
honneurs  qui  lui  sont  dus,  et  donner  au  21°  congrès  un  éclat 
et  une  portée  qui  justifieront  toutes  les  espérances. 

Mais  pour  assurer  un  succès  que  nous  désirons  tant,  il 
tnut  y  travailler  avec  ensemble,  méthode  et  persévérance. 
Mgr  1  Archevêque  de  Montréal  a  fait  appel  à  toutes  les 
bonnes  volontos  ;  ii  a  le  droit  de  compter  sur  le  concours 
empresse  de  tous  les  catholiques  et  particulièrement  du 
cierge  de  ce  pays.  Il  s'agit  ici  d'une  entreprise  qui  intéresse 
A  la  tois  notre  honneur  patriotique  et  notre  croyance  reli- 
gieuse. Ce  n'est  pas  trop  de  t6utes  nos  forces  bien  groupées 
et  bien  orientées  pour  préparer  au  divin  Roi  de  l'Eucharis- 
tie un  triomphe  qui  affermisse  son  règne  dans  les  âmes  et 
dans  la  société. 

Dès  le  mois  de  novembre  dernier,  Mgr  l'Archevêque,  pour 
repondre  au  désir  de  son  vénéré  collègue,  formait  un  comité 
de  prêtres  chargé  d'organiser,  dans  notre  diocèse,  le 
travail  d'information  et  de  propagande,  et  de  favoriser  par 
tous  les  moyens  possibles  le  succès  du  Congrès.  Ce  comité 
s  est  mis  à  l'œuvre  avec  zèle  et  entrain  ;  il  s'est  tracé  un 
programme  d'action  clair  et  précis,  et  fera  tout  son  possible 
pour  ciue  l'exécution  en  soit  prompte  et  efficace. 

Mais  le  rôle  de  Québec  ne  doit  pas  se  borner  au  travail  du 
seul  comité.  Il  faut  que  le  congrès  soit  l'œuvre  de  tous,  et 
que  le  succès  final  soit  assuré  par  la  mise  en  activité  de 


—  275  — 


com.te.  d  ailleurs,  ne  pourront  réaliser  leur  plan  que 
.^  .Is  trouvent  chez  les  urètres  et  les  fidèles  un  concours 
seneux  et  pratique.  i  uncours 

Ce  concours,  Messieurs,  je  viens  vous  solliciter  de  le  don- 
ner  «enereusement  et  de  l'obtenir  des  fidèles  confiés  à  votre 
.arde.  Afin  de  ne  nen  laisser  au  hasard  et  de  rendre  les 
efforts  plus  utdesenen  réglant  l'application,  je  voussi,.,ale! 
.a.  les  principaux  moyens  à  employer  pour  atteindre  le  but. 

1°  A\v/.Vé7>//r/;/;7/Av  à  (ioinnr 

Vous  reoevre;.  avec  cette  lettre  un  questionnaire  préparé 
par  e  com.te  et  desti^né  à  fournir  des  rensei.^nements  utiles 
ur  la  piete  et  le  culte  eucharistique  dans  notre  diocèse 
Les  congrès   ont  pour  but  d'accroître  la  connaissance  et 
le  culte  de  Jésus -Hostie.    Pour  cela  il  est  nécessaire  de  se 
rendre   bien    compte   de   l'état   actuel   de   cette   dévotion 
Lne  enquête  de    ce    genre   met  au    jour  de   bons   exem- 
ples à  im.ter  ;    elle  fait  toucher  du  doigt  l'efficacité  de  cer- 
tames  méthodes,  mdique  les  lacunes  à  combler,  les  erreurs 
pratiques  à  corriger.  Les  réponses,  quand  elles  sont  com- 
plètes et  précises,  fournissent  les  éléments  de  statistiques 
fort  intéressantes  ;  et  je  suis  persuadé  que  ces  statistiques 
seront  consolantes  pour  nous. 

Je  vous  recommande  donc  de  faire  votre  enq-ète  avec 
soin,  de  répondre  exactement  et  clairement  aux  questions 
posées,  et  de  donner  à  vos  réponses  la  plus  grande  brièveté 

possible. 

Vous  voudrez  bien  me  renvoyer  cette  formule  sous  l'enve- 
loppe ci-jointe  avant  le  i"  mars  prochain. 

2°  Prédication  eucharistique 

Il  importe  de  bien  préparer  les  fidèles  au  congrès,  de  leur 
en  faire  comprendre  la  nature  et  la  grandeur,  de  les  inté- 
Jesser  d'avance  au  succès  de  l'entreprise  et  de  les  mettre  en 


''■  tl 


—  27() 


mesure  dcii  hieii  i.roHter.  l'our  cela  il  est  bon  d'ùclaiier  tt 
'If  lortitirr  Ifiir  foi  et  (raccroître  leur  dévotion  envers  le 
s:uifiiient  (k>  l'iùicliaristie.  Rien  n'y  peut  contribuer  davan- 
t;i«e  (lu'une  srrie  de  solides  et  pieuses  instructions. 

\niis  savez:  ([uelle  est  l'influence  de  la  parole  de  Dieu  sur 
la  foi  :  Iiiffs  ,x  aiiditu.  Ap|)li(|uez-vous  donc  ;\  au},Mnenter 
l;t  foi  (les  rtdèles  en  leur  parlant  souvent  du  mystère  de  la 
loi.  La  prédication  eucharisti()uo  est  '  articulièrement  douce 
au  c(eur  et  aux  lèvres  du  prêtre,  et  c  .,t  celle  (jui  porte  dans 
les  àines  les  meilleurs  fruits  de  sanctification. 

Dans  vos  prônes,  dans  vos  instructions  du  carême,  dans 
VMS  conseils  aux  membres  des  différentes  confréries  pieuses, 
parle/  de  l'Eucharistie,  des  devoirs  qu'elle  impose  aux  fidè- 
les et  du  urand  triomphe  cpii  s'apprête  en  son  honneur. 
Donne/  à  tous  comme  un  mot  d'ordic.  dont  l'écho  retentira 
jns(|ir;\  l'école  et  dans  la  famille.  i)our  orienter  vers  le  con- 
grès les  esprits  et  les  cœurs. 

Le  triduum  eucharisticiue.  recommandé  par  le  Pape,  vous 
fournira  ime  excellente  occasion  de  stimuler  la  piété  de  vos 
l>aroissiens  et  de  mettre  bien  en  relief  le  rôle  de  l'Eucharis- 
tie dans  la  vie  chrétienne,  je  désire  que  tous  les  curés  don- 
nent, cette  année,  au  triduum"  le  plus  de  solennité  possible 
et  (|u'ils  en  fassent  une  préparation  pratique  au  congrès. 

Les  ouvraf^es  du  P.  Lintelo,  S.  J..  surtout  son  Triduum 
iUfliaristu]uc\  vous  seront  d'une  grande  utilité  pour  votre 
prédication,  et  je  vous  conseille  de  vous  les  procurer. 

3°  La  communion 

Aux  hommes  on  demande  une  lar^'e  part  de  bon  vouloir, 
de  travail  intelligent  et  persévérant  ;  ;\  Dieu  il  faut  deman- 
der les  secours  surnaturels  qui  seuls  peuvent  assurer  aux 
entreprises  humaines  leur  succès  et  leur  fécondité  pour  le 
bien.  Il  importe  donc  de  s'adresser  A  Dieu  plus  encore 
(|u'aux  hommes  pour  que  le  congrès  de  Montréal  réussisse 
et   i>orte  tousses  fruits.    Organisons  partout  une  véritable 


277  — 


'  ;impaKne  de  prière,  et  sachons  faire  au  ciel  la  sainte  vio- 
iHice  qui  l'ouvrira  sur  nous  et  en  fera  descendre  les  grâces 
ilont  nous  avons  besoin. 

Nul  exercice  de  piété  ne  sera  plus  agréable   a-i  Seigneur 
et  ne  préparera  plus  efficacement  les  âmes  i\  profiter  du 
'■"ngrès  (|ue  la  sainte  Communion.    Aussi  je  vous  prie  de 
redoubler  vos  instances  pour  ame-er  a  la  Table  Sainte  vos 
l'aroissiens.    Kecommandoc  aux  personnes  pieuses  la  com- 
munion fréquente,  et  exhorte;c-les  à  ofïrir  leurs  communions 
iuix  mtentions  des  organisateurs  du  congrès;    faites  enten- 
dre aux  enfants  l'invitation  pres.sante  de  Notre-Seigneur 
afin  que   par  les   lèvres  de   ces  chers   petits   lésus-Hostie 
reçoive  la  louange  qu'il  aime  et  la  prière  qu'il  exauce. 

Afin  qu'il  y  ait  union  dans  la  prière  comme  dans  l'action 
VOICI  ce  que  je  crois  utile  de  prescrire  : 

r.  —A  partir  du  premier  mars  jusqu'au  12  septembre   les 
I-retres  réciteront  à  la  messe  l'oraison  du  Saint-SacremLnt 
avant  l'oraison  pour  le  Souverain  Pontife  ; 

2.  — Tous  les  dimanches,    pendant  la  même  période  de 
te.nps,  on  récitera  à  la  suite  du  prÔne  de  la  messe  parois- 
siale la  prière  suivante  :    No/r,  Père,  Je  vous  salue  Marie 
Uoire  sait  au  P-re,  et  Bâii  soit  Jésus  au   Très    -aint-Sacre- 
ment  de  l'autel  ; 

3. -J'invite  les  religieux  et  les  religieuses,  les  élèves  de 
nos  maisons  d'éducation  à  multiplier  leurs  communions  et 
Jeurs  visites  au  Saint-Sacrement  ; 

4^- D'une  façon  générale,  je  demande  à  tous  les  fidèles 
du  diocèse  de  ne  jamais  entrer  dans  une  église  ou  chapelle 
sans  adresser  à  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  présent  dans  le 
tal)ernacle  une  ardente  prière  pour  le  succès  du  prochain 
(  ongres  eucharistique. 

^|ous  voudrez  bien  lire  à  vos  paroissiens  les  passages  de 
<  ^^tte  le  tre  qui  les  concernent,  et  leur  en  faire  connaître  les 
'"nclusjons  pratiques. 


—  278  — 

Veuille/,  agréer,   Messieurs,    l'assurance  de  mon  cordial 
dévouement  en  Notre-Seigneur. 

i    Paul-Eugp^nf.:,  év.  d'Eleuth., 

Administrateur. 


»on  cordial 


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piélé, 

spiiiti 


ij^:ttri:  pastorale 


DES 


PÈRES  DU  PREMIER  CONCILE  PLÉNIER 

19  SKI'TKMHRE-  1"    N'OVI-MUIU.;   1901) 

L'esprit  chrétien  dans  l'individu,  dans  la  famille  et 
dans  la  société 


-\n  clerçjc  séculier  el  ré<,ulU'r,  aux  communautés   relùjieuses 
et  a  tous  les /iJcles  du  Canada,  salut  et  bénédiction 
^otre-Seiqnear. 


en 


Nos  très  chers  l'rères, 

L'Eglise  du  Canada  a  lenu  son  premier  Conc.le 
plonier.  Réunis  dans  la  vieille  rilé  de  Champlain.  où 
Vibrent  encore  les  échos  des  inoubliahles  lètes  du  troisième 
centenaire  groupés  autour  du  tombeau  où  reposent,  sous 
I;.  garde  hdele  du  Séminaire,  les  restes  vénérés  du  premier 
^■veque  de  Québec,  vos  pasteurs  ont  étudié,  dans  la  paix 
•ans  1  union  des  esprits  et  des  cœurs,  les  meilleurs  moyens 
do  promouvoir  en  ce  pays  les  inlérèts  de  l'Église  et  des 
anies.  Après  avoir  mis  leurs  délibérations  sous  la  conduite 
je  1  Ispnt-Saint  et  avoir  l'ait  appel  aux  conseils  des  hommes 
l<  s  plus  remarquables  par  leur  science,  leur  sagesse  et  leur 

'"    •;    .'  r''.'?I'  ""  ^"'  ''"''  ""  P"'-"  '«  P""«  "'i'^  «"  bien 
si)nituel  des  hdeles  confiés  à  leurs  soins. 


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—  280  — 

Les  décrets  du  Concile,  après  avoir  élé  soumis  à  Rome 
vous  seront  communiqués  et  deviendront  une  lumière  pour 
votre  foi.  une  règle  pour  vos  mœurs.     Mais  nous  voulons 
nos  très  chers  frères,  vous  ouvrir  aujourd'hui  nos  cœurs 
pour  vous  remercier  des  ferventes  prières  que  vous  avez 
adressées  au  ciel,  afin  d'attirer  les    bénédictions   de   Dieu 
sur  nos  importants  travaux.     Vos  prières  ont  été  exaucées 
et  nous  avons  ressenti  les  salutaires  effets  de  la  protection 
divine.     Jésus-Christ,  qui  a  promis  d'être  avec  les  siens 
quand  ils  s'assembleraient   deux  ou  trois  en  son  nom    a 
sensiblement    manifesté  sa  présence   dans  ces  solennelles 
reunions  où  prêtres  et  évèques.  animés  de  l'esprit  du  divin 
Maître,  n'avaient  d'autre  ambition  que  d'affermir  son  œuvre 
et  d  étendre  son  règne. 

Vos  actions  de  grâces  se  joindront  donc  aux  nôtres 
maintenant  ;  avec  nous,  vous  bénirez  Dieu  qui  nous  donne 
des  preuves  si  touchantes  de  sa  bonté.  Et  pour  que  votre 
reconnaissance  ne  soit  pas  vaine,  vous  tâcherez  de  mériter 
de  plus  en  plus  ses  faveurs,  en  accomplissant  toujours  plus 
Iidelement  sa  sainte  volonté. 

Dans  cette  lettre  pastorale,  qui  complète  les  travaux 
du  (.oncile,  nous  unissons  nos  voix  et  nos  cœurs  pour  vous 
donner  un  solennel  témoignage  de  notre  afîection,  et  jeter 
dans  vos  esprits  la  semence  des  bons  conseils.  C'est  l'Église 
du  Canada  tout  entière  qui  vous  parle  par  notre  bouche 
Vous  recevrez  avec  respect  et  méditerez  avec  soin  ses 
enseignements  qui  ont  pour  objet  vos  meilleurs  intérêts 
spirituels. 

Nous  inspirant  de  l'admirable  programme  que  Pie  X 
s'est  tracé  dès  le  début  de  son  règne  ;  convaincus,  comme 
lui.  que  les  individus  et  la  société  ne  peuvent  être  sauvés 
que  s'ils  s'appuient  «  sur  le  fondement  qui  a  été  posé  et 
qui  est  le  Christ  Jésus,  »  "'  nous  joignons  notre  voix  à  la 


(1)  ICor.,  3.  n. 


nis  à  Rome, 

imîère  pour 

us  voulons, 

nos  cœurs 

vous  avez 

s   de   Dieu 

é  exaucées, 

I  protection 

c  les  siens 

on  nom,  a 

solennelles 

fit  du  divin 

son  œuvre 

lUx  nôtres, 
lous  donne 
r  que  votre 
de  mériter 
ijours  plus 

es  travaux 
pour  vous 
m,  et  jeter 
est  l'Église 
e  bouche. 
i  soin  ses 
"S   intérêts 

que  Pie  X 
is,  comme 
Ire  sauvés 
té  posé  et 
voix  à  la 


—  281  — 

sienne  pour  vous  exhorter  à  «  tout  restaurer  dans  le 
Christ  »  «'.  et  à  bien  pénétrer  de  son  esprit  votre  vie  privée, 
voire  vie  domestique  et  votre  vie  sociale. 


I 


L'ESPRIT  CHRÉTIEN  DANS  LA  VIE  PRIVÉE 

Le  grand  devoir  du  chrétien  est  de  travailler  à  repro- 
duire, dans  sa  vie  personnelle,  les  traits  essentiels  de  la 
vie  du  Sauveur.  C'est  à  quoi  nous  exhorte  l'Apôtre  quand 
il  demande  «  que  la  vie  de  Jésus  soit  manifestée  en  notre 
chair  mortelle.  »  ^'  Appliquez-vous,  nos  très  chers  frères, 
à  bien  comprendre  le  sens  de  ces  paroles,  et  acceptez-en 
généreusement  les  conséquences  pratiques. 

1°  LE  MODÈLE  DE  LA  VIE  CHRÉTIENNE 

.a  première  de  ces  conséquences,  c'est  qu'il  laut  cher- 
cher à  bien  connaître  le  modèle  proposé  à  notre  imitation. 
Saint  Paul  demandait  aux  Corinthiens  d'être  ses  imitateurs, 
comme  lui-même  l'était  du  Christ.  '"  Mais  il  avertissait 
que,  pour  en  arriver  là,  il  s'adonnait  à  l'étude  constante 
<lu  divin  modèle  ;  et  c'est  avec  une  iierté  tout  apostolique 
qu'il  ajoutait  :  «  Tant  que  j'ai  été  parmi  vous,  je  n'ai 
point  fait  profession  de  savoir  autre  chose  que  Jésus- 
(^hrist  et  Jésus-Christ  crucifié.  »  '*' 

Méditez  bien  cette  leçon,  nos  très  chers  frères,  et  péné- 
trez-vous de  la  nécessité  où  sont  les  chrétiens  d'étudier  la 
vie  de  Notre-Seigneur,  afin  de  suivre  ses  exemples.  Hélas  ! 


(1)  Ephès.,  1.  10. 

(2)  II  Cor..  4.  11. 

(3)  I.  Cor.,  4,  16. 

(4)  l,  (>.r..  2.  2. 


isar? 


—  282  — 

«elle  science  de  Jésus  n'est  pas  celle  dont  on  se  montre  le 
plus  avide.     Bien    peu    nombreux    sont   ceux  qui  ouvrent 
ass.dument  le  saint    évangile    pour  se  mettre  en    face  du 
d.v.n  Maître,  le  voir  agir,  l'entendre  parler,  et  pour  entrer 
avec  lui  dans  une  intime  et  salutaire  familiarité  !     0„  est 
très  curieux  des  sciences  profanes  ;  on  se  pique  de  ne  rien 
Ignorer  des  événements  et    des   personnages   qui  occupent 
1  opinion  ;  de  Jésus-Christ  que  sait-on  de  précis  ''     Ouel 
soin  prend-on  de  garder  en  bonne  lumière  sa  figure  divine 
ses  conseils  et  ses  préceptes,    ses  bienfaits  et  ses  vertus  '' 
ht,  cependant,  plus  que  jamais  il  devient  nécessaire  à 
quiconque  veut  vivre  de  la  loi  et  être  un  vrai  chrétien  de 
se  mettre  sérieusement  à  l'école  du  Christ,  et  d'apprendre 
de  lui  les  règles  et  la  pratique  de  la  sagesse.     L'enfer,  qui 
ne  saurait  prévaloir  contre  le  Fils  de  Dieu,  déchaîne  rour- 
tant  contre  lui  toutes   ses  fureurs  et  s'acharne  à  le  rendre 
méconnaissable  aux  yeux  des  hommes.    Après  les  multiples 
heresies  qui  ont  tenté,  au  cours  des  siècles,  de  travestir  sa 
doctrine,  voici  que.  en  ces  derniers  temps,  une  erreur  qui 
résume  toutes   les  autres,  en  les  aggravant,  s'attaque  à  la 
personne  inème  du  divin  Rédempteur.     Sous  prétexte  de 
nous  ol  nr  un  Christ  nouveau,  plus  conforme  à  la  science, 
les  modernistes  ne  nous  présentent  plus  qu'une  caricature 
du  Sauveur,     hn  contemplant  cet  odieux  travestissement 
nous  pouvons  bien   répéter  avec  douleur  les  paroles  que 
suggérait  a  Isaïe  la  vision  prophétique  du  Messie  dans  sa 
passion  :    «Nous  l'avons  vu.  et  il  était  défiguré,  et  nous 
ne  lavons  point  reconnu.»  '*' 

Tout  autre  est  le  Christ  <,ue  l'Eglise  adore  et  que 
levangde  et  la  tradition  nous  pré.sentent.  le  Dieu  fait 
homme  qui  a  apporté  sur  la  terre  la  vraie  lumière,  qui  a 
londe  dans  son  sang  une  institution  divine  comme  lui- 
même,  et  qui  continue  par  celte   institution   à  enseigner 

(1)  Is..  r)3.  2. 


e  montre  le 
qui  ouvrent 
en    face  du 
pour  entrer 
é  !     On  est 
e  de  ne  rien 
li  occupent 
cis  ?     Quel 
ure  divine, 
K's  vertus  ? 
lécessaire  à 
chrétien  de 
l'apprendre 
-'enl'er,  qui 
)aîne  pour- 
■i  le  rendre 
s  mulîiples 
ravestir  sa 
erreur  qui 
laque  à  la 
)rétexte  de 
la  science, 
caricature 
lissement, 
ïroles  que 
e  dans  sa 
é,  et  nous 

re  et  que 
Dieu  lait 
îre,  qui  a 
m  me  lui- 
enseigner 


—  283  — 

aux  hommes  toute  vérité.  Vicaire  de  ce  Christ  sur  la  terre 
le  Souverain  Pontife  nous  demande  de  restaurer  en  lui 
notre  vie  tout  entière,  et.  pour  cela,  de  bien  fixer  dans 
notre  esprit  sa  véritable  image.  Lisez  donc  souvent  le  saint 
évangile  dans  un  texte  autorisé;  lisez  aussi  les  excellentes 
vies  de  Noire-Seigneur  recommandées  par  vos  pasteurs  • 
écoutez  avec  attention  et  un  grand  esprit  de  foi  la  prédi- 
cation qui  vous  éclaire  sur  les  enseignements  et  les 
exemples  du  Fils  de  Dieu.  Sa  doctrine  et  sa  vie 
rayonneront  ainsi  sur  vos  croyances  et  sur  vos  mœurs 
Aous  vous  éclairerez   au    divin   flambeau,    et   vous  aurez 

1  ambition  de  mettre  davantage  sur  vos  âmes  lornement  des 
vertus  qui  font  si  belle  et  si  grande  iVime  de  Jésus-Christ. 

2  LES   TRAITS  CARACTÉRISTIQUES  DE  LA  VIE  CHRÉTIENNE 

T/i  vie  chrétienne,  nos  très  chers  frères,  se  manifeste 
a  extérieur  par  la  participation  aux  exercices  du  culte 
public,  par  la  réception  des  sacrements,  par  des  actes  qui 
donnent  à  la  conduite  une  apparence  de  rectitude  et  d'hon- 
nêteté. Toutefois,  ces  marques  extérieures  ne  constituent 
pas  la  vie;  elles  peuvent  même  se  concilier  avec  la  mort, 
«lu  as  la  réputation  d'être  vivant  et  lu  es  mort.»  dit 
i  Apolre  saint  Jean  à  l'ange  de  l'Eglise  de  Sardes.  '»' 

Vivre  de  la  vie  chrétienne  c'est  donc  avoir  l'espri^  de 
lesus-Christ.  «Si  quelqu'un,  dit  saint  Paul,  n'a  pas  l'esprit 
'  u  (^bnst.  il  n'est  pas  à  lui.  »  '=<■  Dès  lors  il  est  facile 
de  comprendre  en  quoi  consiste  l'esprit  chrétien.  C'est  un 
ensemble  de  qualités  et  d'habitudes  intellectuelles  et 
morales  qui  nous  portent  à  penser,  à  sentir  et  à  agir  d'une 
manière   conforme   aux    pensées,  aux   iienlimenls   et   aux 


<h  Apoc,  3,  1. 
(2)  Rom.  8,  il. 


—  284  ~ 

actions  de  Jésiis-Chrisl  lui-même.  Nous  le  trouvons  clai- 
rement résumé  dans  cette  exhortation  de  l'Apôtre:  «Kntrez 
dans  les  senfmenls  où  a  été  Jésus-Christ.  »  '<» 

Si  vous  étudiez  avec  soin  h  vie  du  Sauveur,  si  vous 
cherchez,  sous  la  lettre  de  l'évangile,  l'esprit  du  xMaitre 
qui  doit  être  celui  du  disciple,  vous  constaterez  bien  vite 
que  les  maximes  et  les  actes,  par  où  se  traduit  cet  esprit 
ne  concordent  guère  avec  les  maximes  et  les  actes  qu'ins- 
pire  1  esprit  du   monde.     Entre  ces   deux  esprits  il  y  a 
opposition  irréductible,  et  c'est  une  erreur  funeste  de  pré- 
tendre les  unir  et  les  mêler  dans  sa  conduite.     «  Nul  ne 
peut  servir  deux  maîtres,»  '^'  a  déclaré  Noire-Seigneur-  et 
vous    nignorez    pas    avec    quelle    vigueur   il   a   stigmatisé 
1  esprit  du  monde. 

Mettez-vous  donc,  nos  très  cheis  frères,  à  l'école  du 
divin  Maître  pour  vous  bien  pénétrer  de  son  esprit. 

Il  vous  enseignera  d'abord  l'humilité:  «Apprenez  de 
moi  que  je  suis  doux  et  humble  de  cœur.  »  '"  C'est  la 
vertu  londamenlale  de  la  vie  chrétienne. 

Le  premier  Adam  avait  perdu  l'humanité  en  voulan. 
par   orgueil    s'élever   jusqu'à-  Dieu  ;    le   nouvel   Adam  la 
sauve  par  l'abaissement  de  Dieu  jusqu'à    l'homme.     Or 
humilité  garde,  dans  le  salut  de  l'individu,  la  place  et 
1  importance  qu'elle  eut  dans  le  mystère  de  la  Rédemption. 
I^Dieu  résiste  aux  superbes,  mais  il  donne  sa  grâce  aux 
humbles.  »   i        ssi.  est-ce  l'orgueil  qui  est  cause  de  toutes 
les  défections     .tellectuelles  et  morales,  et  qui  courbe  défi- 
nitivement sous  le  joug  impitoyable  du  démon  les  âme.. 
qu.  refusent  de  prendre  le  joug  doc  x  et  léger  de  Jésus, 
i.  humilité,  au  contraire,  ouvre  la  source  des  grâces  qui 
éclairent  et  foiUfient  ;    elle  est  la  vraie  sagesse,  selon  ces 


(1)  l'hili.  2.  5. 

(2)  Malt.  6,  24. 

(3)  Matt.  11,  29. 

(4)  .lac,  4,  6. 


—  285  — 


«  Là  où  est  l'humilité,  là  est  la 


])aroles  de  l'Esprit-Saint 

sagesse.  »  '<' 

L'obéissance,  fille  de  l'humilité,  constitue  le  deuxième 
Irait  caractéristique  de  l'esprit  chrétien.  C'est  une  vertu 
chère  entre  toutes  au  Cœur  de  Jésus,  puisqu'il  lui  a  donné 
une  si  large  place  dans  sa  vie.  L'Evangile,  en  ettet,  résume 
la  plus  grande  partie  de  la  vie  mortelle  du  Sauveur  par 
ces  simples  mots  :  «  Il  leur  était  soumis.  »  '2)  Et  l'apôtre 
saint  Paul  ne  trouve  pas  de  plus  belle  et  de  plus  expres- 
sive louange  à  lui  donner  que  celle-ci:  «Il  s'est  (ait  obéis- 
sanl  jusqu'à  la  mort,  et  jusqu'à  la  mort  de  la  croix».'' 

Le  démon,  (ils  et  victime  de  la  révolte,  veut  à  tout 
prix  entraîner  l'humanilé  à  sa  suite  dans  la  faute  qui  l'a 
perdu  et  dans  les  châtiments  dont  il  est  frappé  pour  tou- 
jours. Elernei  jaloux  du  Christ,  il  n'a  d'autre  ambition 
que  de  lui  arracher  les  âmes  conquises  par  la  croix  ;  exilé 
du  ciel,  il  s'acharne  à  en  écarter  ceux  qui  s'y  acheminent 
avec  la  sainte  espérance;  et  rien  ne  sert  mieux  ses  desseins 
pervers  que  l'esprit  de  désobéissance.  Pourquoi  (aut-il 
qu'il  ait  réussi  à  empoisonner  de  cet  esprit  mauvais  un  si 
grand  nombre  de  chrétiens  ! 

En  elTet,  le  mal  dont  souflrent  le  plus  les  âmes, 
aujourd'hui,  est  sans  contredit  le  mal  de  l'indépendance  et 
de  l'insubordination.  L'Esprit-Saint  nous  enseigne  que 
toute  autorité  légitimement  constituée  vient  de  Dieu;  '*'  il 
ajoute  que,  par  conséquent,  résister  à  l'autorité  c'est  résis- 
ter à  Dieu,  s-  Or  l'autorité  parait  insupportable  à  bien 
des  hommes  de  notre  temps.  On  réclame  une  liberté  qui 
échappe  à  tout  contrôle  de  l'autorité,  oubliant,  qu'une  telle 
liberté  est  fausse  et  ruineuse.  Sous  prétexte  de  se  sous- 
traire aux  pouvoirs  qui  gênent,  on  tombe  dans  la  licence 


vdi 


(1)  Prov..  11.  2. 

(2)  Luc,  2,  .-il. 

(3)  Phili.,  2.  8. 

(4)  Rom..  13.  1. 

(5)  Hom..  13,  2. 


et  1 
et  (I 


-  2.S6  — 

on  se  précipite  dans  I'liii,„ilinnle 
es  passions. 


servitude  desintérêls 


ah 


orilé  de  Jésus-Clirisi  et  de  son  E 


n    des    conséquences   de   cet 


Tan  lot  par  ign 


église  n'est 
esprit  d'insubordinà 


«norance.  tantôt   avec  préméditât 


on  cherche  à  restreindre  les  d 


pas  à 

tien. 

ion  et  malice. 


au  nom  de  Die,,.    Les  o,d,es  et    les    I 


«oitsdeceux  qui  coi     .,and 


lent 


discutés  avec    u 

qu'elle    l'st   plus  mal  écl 


ne  indépendance  d'autant  pi 


ois  de  rKglise  sont 


J 


iiii'ee. 


us    regiettahle 


.a,ssez-nous  vous  rannel 


mission  de  l'I^yl 


du  CI 


isene  ,-elève(r 


Ppeler,  nos  1res  chers  / 


limil 


iiist  seul,  qui  cmi 


aucun  pouvoir  huma 


'■ères,  que  la 


in,  mais 


t's    dans    ces 


nation» 


pa,plcs 


niartjué  le  caraclèie   et   tiacé  1 


Ail 


ez. 


conimandt 


eur  a,pi(>naiil  à  ohservcr  tout 


enseigne/    toutes    I 


es 
es 


C'est  I 


1er  par  la  houche    d 


ui  qui  revit  et  continue 


ce  que  je  vous 


m  écoute,  qui  vou 

II 
l'intell 
le  savons,  à   des   iniluen 


e    ses    ininist,-es:   «() 


a  vous  pai-- 


s  niej)rise  me  mépiise.  » 


u,    vous    écoule. 


s  sont  bien  à  plaindie   les   ch 
Igence  de  ces  principes  él 


ré  tien  s   qui   ont   perd 


ementaires.  Ils  cèdent 


ces 


VOivenl  pas  toute  la  ,nalic.e.     I 


pernicieuses   dont   ils 


passent  sur  la  sociél 


•es  souilles   d 


é  moderne,  ébranlent  d 


e   révolte. 


perdu 
nous 


per- 
qui 


n  a 


;|u  on  avait  cru  lerines,  et  font  fléchir  d 


es  convictions 


tant 


les  1)1 


de  I 


généreuses  le  respect  pour  les  cl 
e  piétendus  amis  d 


ans  d 


plus  sacrées.     I) 


les  à  mes  pour- 
lioses  et  les  personn 


es 


e  persuader  que  le  joug  de  VEg\ 


épaules,  et  que  l'inll 


u  peuple  s'elTorcent 
ise  est  trop  lourd  à  ses 


rite  religieuse  est 


uence    que  veut  p,-end,e  sur  lui  | 


I-'un  des  ti-ait 


envahissante  et 


auto- 


inopportune. 


ee  (ju'elle  est 

ce  qui  lui  permet  d 


s  caractéristiques  de  l'Kglise  consiste 


une  école  de  discipline  et  d'ob 


en 


c  garder   tous 


éissance.   C'est 


union    si    merveilleuse    et    si    fécond 


ses   enfants   d 


et  de 


ans   une 


semer  sur 


^1)  Malt.,  28.  ]!). 
(2)  Luc,  10,  U'h 


.i^« 


—  287  — 

son    chemin    des   œuvres    vraimeul    durables.     Sur    elle 
lombent  les  bénédic.ions  pro.nises  par  Dieu  à  Abrahan 
<«  loutes  les  nations  de  la  .erre  seront    bénies  en    ta   pos- 
'-•■  e  parce  que  tu  as  obéi  à  n.a  voix.  »  -     Si  les  dilléren^s 
sectes  rebg,euses    où  il  y  a  pourtant  de  si   belles   ànK-     e 
^le   s.  genueux   élans,    s'épuisent  en  des  divisions   ince 

sont  biles  de  la  désobéissance,  et  quelles  sont  fata  e.nent 
"upu.ssan tes  à  enseigner  e.  à   faire    pratiquer   cette  u 

iiui.spensable  aux  enfants  de  Dieu  V 

Héjouissez-vous.  nos  très  chers  frères,   de  vivre  dans 
|me  Kg   se      ,  ,,.,^  ,„   ^.    ^,.^^,^^,    honneur    robéiss.in^ 
).  u.  et  a  tous  ceux   qui  conunandent  au   nom  de  Dieu 
(.0  nprenex    b.en   sa    doctrine  sur  ce  point  et  mette.-Ia   "n 
•'■at.que.     ^'ous  vivrez  alors  vraiment  de  la  vie  du  Ci 
1    --egnera   en    vous,    puisque    par    vous  il  continuera  de 
-"P  .-•  sa  nussion  qui  est  de  faire  la  volonté  de  son  l4  ' 
I^  espnl  du  (Jnist  est  encore  un  esprit  de  remncement 
n  '"sp.re    e  courage  de  nnucher  dans  la  voie  roval" de  I  i 
ao.x.  e    de  répon<lre  généreusen.ent  à  cet  appel  d\.  Ma    r 
"  S,  quelqu  un  veut  venir  après  moi.  qu'il  se  renonce   ôu'il 
prenne  sa  croix  et  qu'il  me  suive.  >>  '^>'  ^ 

Hien   des  chrétiens,  en  lisant  ou  en  entendant  cette 
parole    sont  tentés  de  la  trouver  dure.   Elle  détonne  et  an 
nemenl  dans  l'amollissant  concert  des  discours  n,ond    n 
et  elle  trace  un  progranune  où  n'entrent  guère  les  mœurs 
e  notre  époque.     Le  désir  du  bien  être.  l'âpre      crc 
clés  jouissances,  la  peur  de  la  souflrance  et  l'applica  k^ 
constante  a  l'écarter:  voilà  les  traits  dont  est  profond      " 
narquee  la  société  contemporaine.     Pour  s'en  conva      r 
i  suffU  de  vo.r   a  place  de  plus  en  plus  grande  que  3: 
nom  chez  nous  les  amusements  de  tous  genres-  les  oro^rL 
alarmants  d'un  luxe  qui  dévore  les  fruit!  du    J^i    et'q- 


(1)  Gcn.,  22,  18. 

(2)  Matt.  1(5,  21 


—  288  — 

!onll?  !*'"'  '"«"vaises  passions;  Timpalience  à  accepter 
son  sor   et  a  se  soumettre  aux  misères  et  aux  souffrances 
qui  sont  voulues  de  Dieu  ;  enfin   la   facilité  avec  lac,ue  e 
on  trouve  des  prétextes  pour  se  soustraire  aux  pénit  ne  ! 
.mposees    par    l'Eglise.     Mn    sensualisme    touj^ur     p  u 
exigeant  et  plus  raffiné  pénètre  les  habitudes  de   vivre" 
ru.ne  I  esprit  évangélique.  On  voudrait  d'un  christianisme 
sans  pemtence.  d'un  pardon  sans  expiation,  d'un  ciel  Z 

Ce  n'est  pas  ainsi,  nos  très  rhers  frères,  que  vous 
aguez.  Montrez-vous  les  vrais  disci,Ies  du  divin lucif?" 
souvenez-vous  que  l'évangile  est  inséparable  de  la  croiV 
que  le  cMel  souflre  violence,  et  accepte!  d'un  cœur  joveuv 
la  lo.  de  pemtence,  qui  est  pour  l'homme  pécheur  une  loi 
de  résurrection  et  de  vie.  '<' 

30  LES  SOURCES  DE  LA  VIE  CHRÉTIENNE 

Mais  pour  pratiquer  ces  vertus,  qui  sont  le  plus  bel 
ornement  des  âmes  chrétiennes,  il  est  nécessaire  de  forti- 
her  sa  volonté,  en  rappuya.>t  sur  la  force  même  de  Dieu. 
Cest  le  rôle  de  la  prière.     Prier  c'est  associer  Dieu  à  sa 
v.e  ;  cest  se  revêtir  de  sa  puissance,  de  son  armure,  selon 
I  expressive  parole  de  l'Apôtre.  -->  Dans  l'ordre  surnaturel 
notre  v.e  ne  se  soutient  que  par  la  gràco.  et  la  grâce  est 
promise   à   celui    qui    l'implore.     La    prière   est   donc   le 
grand  devoir  des  enfants  de  Dieu.  Nous  vous  exhortons 
nos  très  chers  frères,  à  li.i  donner  dans  votre  vie  la  placé 
qu  elle  doit  avoir.  Il  est  bon.  il  est  salutaire   au    chrétien 
d  interrompre  de  temps  à    autre  ses   entretiens    terrestres 
pour  reporter  ses  pensées  vers  Dieu  et  placer  sa  conver- 
sa^^dans  le  ciel.  <.^'    C'est  dans  ces  saints  colloques  que 

S?  Et  gentibus  pœnitentiam  dédit  Deus  ad  vitam.     (Act    II    18  1 
<2)  Ii'du'fe  vos  armaturam  Dei..  (Epi,..  6.  11)  '      ^ 

(d)  Nostra  autem  conversatio  in  cœlis  est  (Philip.  3,  20.) 


2«9  — 


ice  à  accepter 
s  souiïrances 
ivcc  laquelle 
X  pénitences 
"jours  plus 
de  \ivre  et 
hristianisme 
'un  ciel  sans 

s,  que  vous 
in  crucifié  ; 
:1e  la  croix, 
œur  joyeux 
eur  une  loi 


le  plus  bel 
re  de  forti- 
le  de  Dieu. 
Dieu  à  sa 
nure,  selon 
surnaturel, 
a  grâce  est 
■t   donc   le 
exhortons, 
ie  la  place 
1    chrétien 
terrestres, 
ia  conver- 
oques  que 

Vct.  II,  18.) 
>0.) 


IVune  se  déprend  davantage  du  péché,  qu'elle  goûte  la 
suave  bonté  du  Seigneur,  (ju'clle  relève  ses  espérances  et 
raiïerniit  ses  résolutions.  L'homme  qui  a  bien  prié  com- 
|>rend  mieux  ses  obligations  et  les  accomplit  plus  coura- 
^^(•uscmenl.  Il  ne  se  laisse  pas  abattre  par  les  épreuves 
ni  amollir  par  les  jouissances.  Les  tentations  le  trouvent 
(■veillé  et  debout  :  c'est  un  soldat  armé,  prêt  au  combat  et 
sur  de  la  victoire. 

Parmi  les  exercices  de  piété  qni  contribuent  à  déve- 
lopper la  loi  e'  à  lormer  Jésus-Christ  dans  les  âmes,  il  en 
est  un  plus  elficace  que  les  autres,  et  qu'il  nous  est 
I)arliculièremenl  agréable  de  vous  recommander  ici  :  c'est 
la  sainte  communion. 

Quand  Notre-Seigneur  institua  le  sacrement  de  l'Ku- 
charistie,  il  voulut  fournir  aux  hommes  un  moyen  infail- 
lible  d'alimenter    leur   vie    surnaturelle.     La  lorme   .sous 
laquelle  il  institua  ce  sacrement  nous  dit  assez  clairement 
sa  pensée.     «  Le  pain  que  je  donnerai  est  ma  chair  pour 
la  vie  du  nionde.»  "  «Je  suis  le  pain  vivant,  descendu  du 
ciel.»  '-"  Et  il  ajoute  :    «  Si  quelqu'un  mange  de  ce  pain,  il 
vivra  éternellei.ent.))  *"  Hien  de  plus  clair  que  ces  paroles, 
et  rien  de  plus  convaincant.     l'LlIes  doivent  être  la  règle 
essentielle  el  directrice  de  toute  vie  chréthnne.    D'un  côté, 
nous  avons  l'obligation  de  conserver,  d'augmenter,  de  per- 
fectionner en  nous  la  vie  surnaturelle  que  le  baptême  a 
communiquée  à  nos  âmes,  et  qui  doit  trouver  son  parfait 
épanouissement  dans  le  ciel  ;    d'autre  part.   Jésus-Christ 
nous  déclare  qu'une  telle  vie  ne  s'alimente  que  par  le  pain 
eucharistique.     Il  est  facile  de  conclure  que  la  participa- 
lion   au   sacrement  de  l'Eucharistie  est  indispensable  au 
chrétien.     Pour  lui,  c'est  une  ques  ion  de  vie  ou  de  mort 
spirituelle  ;     «  Si  vous    ne    mangez    la  chair   du    Fils    de 


(1)  Joan.,  C,  52, 

(2)  Joan.,  6.  51. 

(3)  Joan..  6.  52. 


-  290  — 


riioinmo,  et  si  vous  ne  buvez  son  saiif?,  vous   n'auro/  pas 
la  vie  eu  vous.»  '•' 

Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  l'I^^lise,  dont  c'est  la 
mission  de  garder  la  vie  dans  les  àines,  ait  toujours  eu  à 
cœm-  d'attirer  les  fuUMes  à  la  Sainte  Table.  Pénétrés  des 
enseignements  aposloli(|ues,  les  prenners  cbrétiens  regar- 
daient comme  un  besoin,  et  aussi  comme  un  honneur, 
d'être  les  convives  (|uotidiens  du  baii(|ii('l  sacré.  Pour  eux, 
l'âme  ausài  bien  (|ue  li'  corps  réclaniail  son  pain  de  clia(jue 
jour  pour  ne  pas  délaillir  dans  le  chemin  du  ciel  ;  et 
chaque  jour,  le  divin  Maître  nourrissait  de  sa  chf(ir  et  de 
son  sang  ceux  qui  voulaient  vivre  de  sa  vie 

llélas  !  Que  nous  sommes  loin  de  celle  ferveur  primi- 
tive! Telle  est  devenue  l'imlilTéronce  des  chrétiens  envers 
l'aliment  divin,  (jue  l'Kglise  s'est  vue  dans  la  pénible  obli- 
gation de  commander  à  ses  enCaii!^  de  communier  au  moins 
une  l'ois  l'an.  El  ils  ne  sont  pas  rares,  de  nos  jours,  ceux 
(pii  se  contentent  d'obéir  à  ce  jjréceple,  et  qui  se  laissent, 
en  (piehiue  sorte,  pousser  à  la  table  auguste  où  .Jésus  dis- 
pense le  pain  de  vie.  Ht  pourtant,  le  banquet  est  toujours 
préparé;  notre  Hoi  de  mansuétude  et  d'amour  souhaite 
(|ue  la  salle  du  festin  se  remplisse;  et,  comme  dans  la 
parabole  de  l'évangile,  il  envoie  partout  ses  serviteurs 
pour  recruter  des  convives. 

L'Kglise  catholique  tout  entière  a  tressailli,  il  y  a 
(juatre  ans,  au  vigoureux  et  pressant  appel  du  Maitre. 
Notre  bien-aimé  Pontile  Pie  X,  se  faisant  l'interprète  du 
C(rur  de  Jésus,  a  tenté  un  suprême  effort  pour  raviver  les 
saintes  traditions  des  premiers  siècles.  D'un  geste  hardi 
et  vraiment  apostolique,  il  a  écarté  tous  les  obstacles  qu'un 
jansénisme  persistant  et  des  interprétations  théologiques 
trop  étroites  tenaient  dressés  sur  le  chemin  de  la  Sainte 
Table. 


(1)  Joan..  6,  54. 


—  21)1  - 

I.t>  Dêcrpl  sur  la  ronnnunion  (|tioli(li('nne  a  dirimé 
lotîtes  les  dispules  et  mis  lin  à  loiiU-s  les  lusitations.  «La 
comimmion  fiéqiuMïlf  et  (|uolitliontu',  en  tant  (|iie  vivomcnl 
(lésiiTi-  par  Nolre-Seif^iieur  et  par  TK^Iise  catholiciue,  doit 
tire  accessible  à  tous  les  chrétiens  de  (|uelqu'()rdre  ou  con- 
dition (ju'ils  soient,  de  telle  sorte  que  personne,  s'il  est  en 
tial  de  grâce  et  s'approche  de  la  Sainte  Table  avec  une 
intention  droite  et  pieuse,  ne  puisse  en  être  ccarlé.  »  C/esl 
p:ir  celle  déclaration  solennelle,  claire  et  précise  que  com- 
mence le  Décret  de  la  Sacrée  Conj^régalion  du  Concile, 
illle  établit  nettement  le  désir  du  (Christ  et  de  son  Mglise. 
et  la  légitimité  de  la  communion,  même  (|uoli(lienne, 
pour  tons  les  lidèîes  (|ui  sont  en  élal  de  grâce  et  (pii  ont 
diiiis  le  cœur  une  inle'-'inn  droite  et  |)ieuNe.  \insi  se  trou- 
vent lisées  les  rejets  de  "jnduite  pratitpies  qui  devront 
(iisormais  guider  i  's  prètrt .  et  les  fidèles. 

Mais,  s'il  y  a  'ais  ce  (.'-ave  document  l'autorité  (|ui 
s  impose,  il  y  a  auss  d  ;,  a  surtout  l'amour  qui  invite. 
Comment  ne  pas  sentir  vibrer  sous  !a  lettre  du  Décret  le 
(.o'ur  si  bon,  si  compatissant  du  prisonnier  de  nos  laber- 
MMcles  ?  Il  a  vu  la  détresse  de  la  foule  courbée  sous  le 
hirdeau  et  |)rivéede  l'aliment  qui  fortifie,  et,  comme  autrefois, 
il  a  eu  pitié.  Par  la  bouche  de  son  Vicaire,  il  a  jeté  le 
Cl  i  de  sa  compassion  :  «  Venez  à  moi,  vous  tous  qui  êtes 
liiligiiés,  et  qui  êtes  accablés,  et  je  vous  soulagerai.  » '•' 

Les  catholi(|ues  du  monde  entier  ont  enlendu^ce  misé- 
ricordieux api)el,  et  nous  assistons,  depuis  quelque  temps, 
il  un  consolant  spectacle.  La  pralique  de  la  com- 
munion fré(|uenfe  se  propage  rapidement,  et  un  irrésis- 
lil)le  mouvement  de  foi  et  d'amour  ramène  les  fidèles  à 
lésus-Hostie.  Dès  le  premier  jour,  vous  vous  êtes  asso- 
ciés, nos  très  ebers  frères,  à  ce  pieux  mouvement.  En 
enfants  dociles  et  en  chrétiens  éclairés,  vous  avez  compris. 

(1)  Matt.  11,  28. 


~  292  — 

les  désirs  de  la  sainte  Eglise,  et  vous  vous  êtes  empressés 
d'y  répondre.  Nous  vous  en  félicitons  de  tout  cœur,  et 
nous  vous  exhorions  à  persévérer  dans  ces  bonnes  dispo- 
sitions. La  communion  rrécjuente  est  le  remède  le  plus 
efficace  aux  maux  qui  ravagent  la  société  moderne  ;  elle 
guérira  la  fièvre  du  matérialisme  qui  met  en  grand  péril 
la  vie  surnaturelle,  et  restaurera  le  Christ  dans  les  âmes. 


II 


L'ESPRIT  CHRÉTIEN  DANS  LA  FAMILLE 


Etre  chrétien,  nos  très  chers  fières,  c'est  donc  péné- 
trer son  âme  des  enseignements  et  des  exemples  du  divin 
Maître  ;  c'est  chercher  dans  l'évangile  la  règle  de  sa  vie, 
dans  la  prière  et  les  sacrements  les  dons  de  Dieu.  Nous 
ajoutons  qu'il  faut  être  chrétien,  non-seulement  dans  sa  vie 
privée,  mais  aussi  dans  sa  vie  publique. 

C'est  une  erreur  trop  commune,  aujourd'hui,  et 
extrêmement  ruineuse  pour  les  âmes,  de  croire  que  l'on 
peut  servir  deux  maîtres,  et  plier  sa  conscience  à  deux 
morales  différentes. 

Ce  partage  de  l'àme  et  cette  scission  de  la  conscience 
constituent  une  dangereuse  duperie.  L'àme  est  une,  la 
conscience  aussi.  Dieu,  notre  unique  et  souverain  Maître, 
veut  être  servi  en  public  comme  en  particulier,  et  le  chré- 
tien est  responsable  à  ce  Maître  de  toutes  les  actions  de 
sa  vie.  C'est  là,  nos  très  chers  frères,  une  vérité  que 
l'Eglise  ne  se  lasse  pas  de  prêcher  à  ses  enfants,  et  sur 
laquelle  nous  attirons  tout  spécialement  votre  attention. 
De  votre  v'e  individuelle  que  l'esprit  de  Notre-Seigneur 
rayonne  donc  sur  tous  vos  actes  publics,  et  qu'il  s'épa- 
nouisse  l'abord  à  votre  foyer,  dans  votre  vie  familiale. 


—  293  — 

La  ramillc,  comme  le  cœur  du  chrétien,  est  un  sanc- 
tuaire que  la  religion  doit  consacrer  et  sanctifier.  Pères 
et  mères,  vous  êtes  les  gardiens  de  ce  sanctuaire  ;  et  il 
faut  que  vous  ayez  l'ambition,  non-seulement  de  le  défen- 
dre contre  toute  profanation,  mais  encore  d'y  faire  régner 
l'intluence  du  Christ  et  la  pratique  des  vertus  chrétiennes. 
Pour  cela,  suivez  avec  docilité  et  courage  les  avis  que  nous 
jugeons  à  propos  de  vous  donner  ici. 

1>  RESPECT  DU  LIEN  CONJUGAL 


La  sécurité  du  foyer  chrétien  repose  tout  entière  sur 
l'indissolubilité  du  lien  conjugal.  Rien  ne  peut  briser  ce 
lien  que  Dieu  lui-même  déclare  être  intangible:  «Que 
l'homme  ne  sépare  pas  ce  que  Dieu  a  uni.  »  •''  Nous  ne 
saurions  trop  réprouver  les  législation  qui  ont  porté  une 
atteinte  sacrilège  à  ce  principe  fondamental  de  la  civili- 
sation chrétienne.  Le  divorce  viole  la  doctrine  de  Jésus- 
Christ  et  entraîne  les  conséquences  les  plus  lamen- 
tables. L'Eglise  catholique  s'est  toujours  montrée  l'indé- 
iectible  gardienne  de  l'indissolubilité  du  mariage,  et  elle 
déclare  que  le  divorce  laisse  intact  le  lien  conjugal, 
nonobstant  les  lois  civiles  qui  le  décrètent. 

Mais  le  respect  dû  à  l'indissoluble  et  sainte  union 
matrimoniale  impose  aux  époux  catholiques  des  devoirs 
spéciaux,  qu  ils  ne  sauraient  trop  méditer.  Ils  doivent, 
avant  tout,  pratiquer  une  grande  charité  mutuelle  et  sup- 
porter leurs  défauts  réciproques  avec  une  patience  toute 
chrétienne.  La  paix  et  le  bonheur  du  foyer  sont  le  prix 
(le  généreux  sacrifices.  Le  .sacrement  porte  avec  lui  la 
grâce  de  faire  ces  sacrifices,  et  d'éviter  tout  ce  qui  pour- 
rait troubler  l'harmonie  et  séparer  les  cœurs. 


)  ■ 


(1)  Matt.,  19,  6. 


K     !  . 

-f^^K'           ^^^1 

ï     ■  ' 

m^Ê-  k  ^1 

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'^^Bp'  V  ^^^1 

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1 

'^^^^i         ^  ^^^^1 

S     ! 

Wl 

.jUlfe    II  ^^^H 

^H  '  '!  ^1 

IH'^^I 

B^:^l 

—  294  — 

Nous  recommandons  parliculièrement  aux  époux  de 
consacrer  à  leur  IVunille  tout  le  temps  que  ne  réclament 
pas  leurs  afîaires  ou  les  devoirs  sociaux.  Hien  ne  désor- 
ganise le  loyer  comme  l'habitude  où  sont,  aujourd'hui,  un 
trop  grand  nombre  de  maris  de  chercher,  loin  de  leur 
lemme  et  de  leurs  enfants,  les  distractions  et  les  amuse- 
ments dont  ils  sont  avides.  On  dirait  que  le  séjour  à  la 
maison  leur  pèse  et  les  ennuie.  Ils  n'y  font  que  de. rares 
apparitions,  et  trouvent  mille  prétextes  pour  s'en  éloigner 
ei  prolonger  leur  absence.  Il  existe,  dans  tous  les  centres 
un  peu  considérables,  des  clubs  (|ui  l'ont  aux  foyers  domes- 
li(jues  une  concurrencf.'  désastreuse.  C'est  là  que,  trop 
souvent,  le  mari  va  gaspiller  ses  loisirs  dans  des  compa- 
gnies, des  conversations  et  des  jeux  qui  ne  laissent  intacts 
ni  sa  fortune,  ni  sa  santé,  ni  son  honneur,  ni  sa  foi.  Il 
y  prend  des  goûts  el  y  noue  des  relations  qui  lui  font 
perdre  tout  esprit  de  famille  et  étouffent  peu  à  peu  dans 
son  cœur  les  pures  et  saintes  tendresses  qu'il  doit  aux 
siens. 

Et,  pendant  que  ces  salles  de  clubs  attirent  et  gardent 
leur  trop  fidèle  et  trop  nombreuse  clientèle,  que  se  passe- 
t-il  dans  les  familles  ?  La  solitude,  les  tristesses  de  l'aban- 
don pèsent  sur  la  femme  et  les  enlanls,  qui  ne  se  sentent 
ni  protégés  ni  aimés.  Les  tentations  ijerlides  rôdent  autour 
de  ces  maisons  mal  gardées  ;  et,  si  l'épouse  n'a  pas  l'ànie 
profondément  chrétienne,  elle  est  exposée  à  de  graves  dan- 
gers. 

D'un  autre  côté,  les  épouses  doivent  toujours  se  sou- 
venir (lu'elles  sont  comme  le  cœur  du  foyer,  la  flamme 
qui  le  réchauffe  el  l'éclairé.  Klles  en  sont  aussi  les  anges 
gardiens  visibles,  et  nulle  mission  n'est  pKs^  noble,  plus 
utile,  plus  féconde  en  résultats  ;  nulle  ne  répond  mieux 
aux  généreuses  ambitions  que  Dieu  a  mises  au  cœur  de  la 
femme. 

L'Eglise,  assurément,  n'interdit  pas  à  la  femme  d'ex- 
ercer son  iiuluence  pour  le  bien  en  dehors  de  sa  demeure. 


—  29Ô  — 


ni  de  prendre  sa  part  légitime  dans  l'action  sociale  plus 
nécessaire  aujourd'hui  que  jamais;  mais,  elle  réprouve 
les  Ihéories  malsaines,  propagées  dans  ces  derniers  temps, 
et  dont  nous  devons  tous  travailler  à  préserver  notre  pays. 
Sous  le  très  fallacieux  prétexte  de  libérer  la  femme  des 
servitudes  que  l'on  dit  pjser  sur  elle,  on  veut  tout  simple- 
ment l'arracher  au  foyer  dont  elle  a  la  garde,  et  la  sous- 
traire aux  devoirs  sacrés  que  la  nature  et  la  Providence  lui 
imposent.  Par  une  regrettable  confusion,  qui  est  le  fruit 
de  l'ignorance  chez  les  uns,  de  la  malice  chez  les  autres,  on 
hiisse  entendre  que  l'égalité  entraîne  la  similitude  des  droits, 
et  l'on  veut  que  la  femme  entre  en  une  ridicule  et  odieuse 
rivalité  avec  l'homme,  sur  un  champ  d'action  où  ni  les 
conditions  de  la  lutte,  ni  les  chances  de  succès  ne  sauraient 
être  égales.  La  mise  en  pratique  de  pareilles  théories  serait 
Imicste  à  la  femme  et  à  la  famille,  et  amènerait  à  bret 
ilclai  la  déchéance  de  l'une  et  la  ruine  de  l'autre. 

l'el  n'est  pas  l'idéal  chrétien  que  l'Kglise  propose  à  la 
femme  ;  tel  n"' st  pas  non  plus  le  type  d'épouse  et  de  mère 
(|ue  nous  oflrent  l'histoire  et  les  traditions  de  notre  pays. 
Dieu  a  visiblement  béni  la  lamille  canadienne  ;  il  l'a  pro- 
tégée contre  la  plupart  des  erreurs  et  des  pratiques  perni- 
cieuses, qui,  en  d'autres  contrées,  désorganisent  les  foyers 
et  empoisonnent  les  sources  mêmes  d'où  jaillit  la  vie 
(les  peuples.  Chez  nous,  la  société  domestique  a  tou- 
jours fermement  reposé  sur  les  bases  que  lui  a  données 
l'évangile  ;  et  c  est  notre  gloire,  en  même  temps  que  notre 
lorce,  que  la  femme  canadienne  ait  merveilleusement  com- 
pris et  courageusement  pratiqué  ses  devoirs  d'épouse  et 
(le  mère. 

Pour  guider  et  soutenir  les  parents  dans  l'accomplis- 
stment  de  leur  tâche,  rien  n'est  plus  efficace  que  le  culte 
<ie  la  Sainte-Famille,  culte  dont  l'origine,  en  ce  pays,  se  con- 
lond  avec  l'origine  même  de  notre  histoire  religieuse. 
Voilà  pourquoi  Léon  XIII  a  voulu,  il  y  a  quelques  années, 
propager  ce  culte  dans  le  monde  entier,  et  consacrer  à  la 


llllii 


il 


!> 


—  296  — 

Sainte-F'amillo  tous  les  foyers  catholiques.  Nous  vous  exhor- 
tons donc,  nos  très  chers  frères,  à  répondre  à  ces  désirs 
de  l'Eglise,  à  honorer  de  votre  conliance  et  de  votre  amour 
Jésus,  Marie  et  Joseph,  à  connaître  et  à  imiter  les  belles 
vertus  qu'ils  ont  pratiquées  et  qui  ont  fait  de  la  maison  de 
Nazareth  le  modèle  parfait  de  toutes  les  autres. 

Eclairés  par  de  tels  exemples,  soutenus  par  de  si 
puissantes  protections,  vous  ferez  triompher  chez  vous  le 
véritable  esprit  de  Jésus-Christ,  vous  garderez  intactes  les 
saines  traditions  du  peuple  canadien,  et  vous  répondrez 
aux  vues  de  Dieu  et  aux  espérances  de  l'Eglise  en  élevant 
des  générations  de  chrétiens. 

2»  ÉDUCATION  CHRÉTIENNE  DES  ENFANTS 


L'éducation  des  enfants  est,  en  etTet,  le  grand  devoir 
comme  le  grand  honneur  des  parents.  La  nature,  aussi 
bien  que  la  religion,  leur  impose  cette  mission  ;  le  bien  de 
la  société  exige  qu'ils  la  remplissent  avec  intelligence  et 
dévouement.  Il  est  donc  souverainement  important  qu'ils 
soient  bien  instruits  de  leurs  graves  obligations. 

(al  Education  domestique 


Pères  et  mères,  sachez-le  bien,  le  foyer  domestique 
est  la  première  école  de  l'enfant  ;  cette  école  peut,  à  la 
rigueur,  remplacer  toutes  les  autres,  mais  elle  ne  peut 
jamais  impunément  être  remplacée  par  aucune.  De  cette 
école  vous  êtes  les  maîtres,  et  l'enseignement  que  vous  y 
donnez  ne  relève  que  de  Dieu,  de  l'Eglisv.:  et  de  votre 
conscience.  C'est  là,  à  vos  genoux,  sous  vos  yeux,  par 
voire  parole  et  vos  actes,  (jue  l'enfant  reçoit  les  premières 
clartés  qui  illuminent  son  intelligence,  les  premières  impres- 
sions qui  se  gravent  dans  son  cœur,  les  premiers  conseils 
qui  disciplinent  et  orientent  sa  volonté.     L'âme  de  voire 


-  297  — 

enfant,  enveloppée  dans  la  chair  et  comme  captive  des  sens, 
attend  de  vous  seuls  l'acte  éducateur  qui  la  tirera  de  sa 
prison,  et  l'impulsion  bienfaisante  qui  Vèlèvera  vers  la 
vérité,  vers  le. devoir,  vers  Dieu.  Encore  neuve,  tendre  et 
souple,  elle  vous  est  confiée  pour  que  vos  mains  la  façon- 
nent et  la  modèlent  sur  le  divin  exemplaire.  Ministère 
sublime,  qui  vous  associe  à  l'œuvre  créatrice  et  qui  fait  de 
vous  les  aides  de  Dieu  !  Tâche  délicate,  qui  réclame  toutes 
les  lumières  de  la  foi  et  toutes  les  puissances  de  la  grâce  I 

Ne  tardez  pas,  parents  chrétiens,  à  vous  appliquer  à 
ce  travail  de  l'éducation  domestique,  et  accomplissez-le 
selon  les  vues  de  votre  mère  la  sainte  Eglise.  Vous  sou- 
venant que  vos  enfants  viennent  de  Dieu  et  doivent  retour- 
ner à  Dieu,  ayez  soin  de  former  et  de  développer  en  eux  le 
sentiment  religieux.  Tournez  de  bonne  heure  ces  chères 
âmes  du  côté  du  ciel  ;  ouvrez-les  aux  salutaires  influences 
de  la  foi,  et  apprenez-leur  à  prier.  Dieu  se  plaît  à  la 
louange  des  petits  enfants,  et  il  bénit  les  pères  et  les 
mères  dont  la  main  pieuse  fait  brûler  dans  ces  cœurs  purs 
l'agréable  encens  de  la  prière.  Cet  encens  parfumera 
votre  foyer  et  en  assainira  l'atmosphère  Heureuses  les 
maisons  où  toutes  les  âmes  se  recueillent,  chaque  jour,  et 
s'unissent  dans  une  prière  commune!  Le  Seigneuries 
couvre  de  sa  protection  ;  il  y  habite  comme  dans  un  sanc- 
tuaire et  sa  grâce  y  triomphe  du  péché. 

Avec  la  piété,  il  faut  jeter  dans  l'âme  de  l'enfant  la 
semence  des  vertus  chrétiennes,  et  en  surveiller  avec  soin 
la  germination  el  la  croissance.  Parmi  ces  vertus,  nous 
vous  signalons  tout  particulièrement  le  respect  de  l'autorité, 
l'obéissance  prompte  et  aO'ectueuse  à  ceux  qui  comman- 
dent, la  tempérance  dans  le  boire  et  le  manger,  l-i  charité 
envers  le  prochain,  la  compassion  po'ir  les  malheureux  et 
la  pratique  de  l'aumône.  Ne  craignez  pas,  parents  chré- 
tiens, de  parler  souvent  de  ces  vertus  à  vos  enfants.  Vos 
conseils  donnes  à  propos,    renouvelés  avec  patience,  mais 

niisçi  nvpo    UnP  fprmp     ronvirtinn-    sp    ornvpronf    Hnnç    Ipiii- 


—  298  — 

mémoire  et  éclaireront  d'un  rayon  bienfaisant  le  premier 
éveil  de  l 'ur  conscience.  La  parole  de  Dieu,  passant  par 
vos  lèvres,  sera  une  lumière  pour  guider  leurs  pas  chance- 
lants dans  les  sentiers  du  devoir.''' 

A  la  parole,  joignez  l'action.  Saisiiisez  avec  joie  toutes 
les  occa-'ions  qui  se  présentent  d('  i;ii.i  pratiifuer  à  vos 
enfants  h  s  vertus  que  vous  devez  1  -(u-  enseigner,  Donr.ez- 
leur\ous mêmes,  d'abord,  l'entraîneraient  si  puis  ant  ik>  vos 
bons  exei»ples;  puis,  par  des  actes  répclé«,  faites  "eur 
contracter  de  bonne  heure  h  salut.«jr3  habitude  de  la 
verlu.  Il  y  .t,  pour  \v  liiiMi  comme  pour  le  mal,  une  accou- 
tumance qui  sacquier'  par  l'exercice,  qui  assouplit  i.  s 
facultés  de  l'âme  et  discip'iae  hi  volonté,  rend  l'obs- 
tacle moins  rediiiilablc  en  halitii'uit  à  !p  \aino.re,  et  donne 
en  quelque  sorte,  dans  le  che  nin  du  ciel,  une  vitesse 
acquise,  qui  décuple  la  puissance  de  l'elToil,  et,  sans  enle- 
va r  le  mé^'.it^  multiplie  les  chances  d'arriver  au  but.  C'est 
!e  Ics'oud  résultai  d'une  éducation  foncièrement  chrétienne, 
't  c'est  l'inappréciable  bonheur  ci  s  enlanls  qui  ont  trouvé 
près  de  leur  berceau  une  véritable  école  de  vertus. 

l'hj   L'Ecole  catLolique 


■sksiâ 


Mais  les  parents,  d'une  façon  |>énérale,  ne  sont  pas 
en  mesure  de  donner  par  eux-mêmes  aux  enfants  toute  la 
formation  intellectuelle  et  morale  à  laquelle  ils  ont  droit. 
Cette  lâche  dépasse  le  cadre  ordinaire  des  devoirs  domes- 
tiques, et  il  faut,  pour  l'accomplir,  avoir  recours  à  l'école, 
qui  devient  alors  comme  un  prolongement  du  foyer  et  une 
succursale  de  la  famille.  Toulefois,  il  est  évident  que  les 
pères  et  mères,  en  confiant  à  d'autres  mains  le  soin  de 
continuer  et  de  parfaire  l'éducation  de  leurs  enfants,  .e 
perdent  aucun  di;  leurs  droits  et  n'échappent  à  aucune  des 


(1)  I.ucc-rna  (edihus  meis  verbum  luum,  et  lumen   semitis   meis. 
Ps.  118.  105.  ) 


299 


iitis   meis. 


responsabilités  qui  pèsent  sur  eux.  Ils  ont  le  devoir  rigou- 
reux de  ne  transmettre  leur  autorité  qu'à  des  maîtres  qui 
soientdignes  et  capables  de  l'exercerpour  le  plusgrand  bien 
(les  familles  ;  ils  doivent  surtout  avoir  à  cœur  que  l'école 
ne  devienne  jamais  un  péril,  mais  qu'elle  reste  toujours  un 
abri  et  une  sauvegarde  pour  la  loi  et  la  morale  de  leurs 
inlants. 

Une  triste  expérience  démontre  que    l'inlluence   d'une 
bonne  éducation  domestique  ne  résiste  pas  longtemps  aux 
atteintes  d'une  mauvaise  éducation  scolaire.  Quand  l'école 
se  dresse  comme  un  ennemi  en  face  du   loyer,   la   victoire 
reste  généralement  à  l'école.     L'autorité  deVinstituteur  est 
prépondérante  et  son  iniluence  décisive  dans  la  formation 
de  l'enfant.     Il  met  sur  l'esprit,  le  cœur  et  la   volonté  de 
son  élève  une  empreinte  qui  demeure.  Voilà  ce  que  ne  doivent 
jamais  oublier  ceux  qui  se  préoccupent  du  si  difficile  pro- 
blème de  l'éducation.  Avec  les  développements  rapides  que 
l)rend  l'instruction  populaire,  avec  la  nécessité  toujours  crois- 
sante où  l'on  est  d'accentuer  la  formation  scolaire,  les  peuples 
sont  de  plus  en  plus  à   la  merci  des  éducateurs  de  l'en- 
liince.     C'est  l'école  d'aujourd'bui  qui    prépare    la   société 
(le  demain.     K[  c'est  parce  que  l'école  exerce  cette  influence 
toute  puissante  sur  la  vie  des  nations,   c'est  parce    qu'elle 
est  la  grande  pourvoyeuse  d'bommes,  que  nous  voyons  se 
ccncenti-r  sur  elle,  à  l'beure  présente,  toutes  les  espérances 
cl  foul;.s  les  craintes,  et  qu'autour  d'elle  se  livrent  les  plus 
•mouvantes  batailles.  Tous  les  amours  et  toutes  les  baines. 
tous  les  sublimes  dévouements  et    tous    les   étroits    fana- 
lismes  montent  à  l'assaut  de  cette  citadelle  qui  garde  la 
\ie  ou  donne  la  mort,  selon  les  maîtres  qui  la  possèdent. 
Nous  voulons,  nos  très  cbers  frères,  vous  rappeler  ici 
les  principes  que  l'Eglise  enseigne  touchant  cette  vitale 
question,  et  la  ligne  de  conduite  qu'elle  trace  à  tous  les 
catholiques.     Pour   cela,    nous    ne   saurions  mieux   faire 
que  d'emprunter  à  Léon  XIII  la  doctrine  si  précise  et  si 


II 


•M) 


lumineuse  de  l'encyclique  Afjari  vos,  adressée,  en  décembre 
1897,  à  loul  l'cpiscopat  canadien. 

«Il  ne  saurait  èlre  permis  d'aller  demander  pour 
nos  eni'anls  le  bienfait  de  l'instruction  à  des  écoles 
qui  ignorent  la  religion  catholique,  ou  qui  la  combattent 
positivement,  à  des  écoles  où  sa  doctrine  est  méprisée 
et  ses  principes  répudiés.  Que  si  l'Eglise  l'a  permis 
quelque  part,  ce  n'a  été  qu'avec  peine,  et  en  entou- 
rant les  enfants  de  multiples  sauvegardes  qui,  trop  sou- 
vent, d'ailleurs,  sont  reconnues  insuflisanles  pour  parer  le 
danger,  l'areillement,  il  faut  fuir  à  tout  prix,  comme 
très  funestes,  les  écoles  où  toutes  les  croyances  sont 
accueillies  indifl'éremmenl  et  traitées  de  pair,  comme  si, 
pour  ce  qui  regarde  Dieu  et  les  choses  divines,  il  importait 
peu  d'avoir  ou  non  de  saines  doctrines,  d'adopter  la  vérité 
ou  l'erreur.  Vous  êtes  loin  d'ignorer,  vénérables  frères, 
que  toute  école  de  ce  genre  a  été  condamnée  par  l'Eglise, 
parce  qu'il  ne  se  peut  rien  de  plus  pernicieux,  de  plus 
propre  à  ruiner  l'intégrité  de  la  loi  et  à  détourner  les  jeunes 
intelligences  du  sentier  de  la  vérité.» 

Ces  paroles,  nos  trçs  chers  frères,  sont  décisives. 
Elles  résument  avec  précision  et  autorité  l'enseignement 
de  l'Eglise  au  sujet  des  écoles  neutres  et  anti-catho- 
liques. Vous  y  trouverez,  très  nettement  tracée,  une 
ligne  de  conduite  dont  il  ne  vous  est  pas  permis  de  vous 
écarter  sans  oH'enser  Dieu  et  sans  mettre  en  péril  la  foi  de 
vos  enfants.  Partout  où  existent  des  écoles  catholiques, 
c'est  une  obligation  de  conscience  rour  les  parents  d'y 
envoyer  leurs  enfants.  Là  où  ces  écoles  feraient  défaut, 
nous  demandons  aux  pasteurs  et  aux  fidèles  de  travailler 
à  en  établir,  en  usant  de  tous  les  droits  que  la  loi  leur 
reconnaît  ;  et  dans  ces  parties  du  pays,  où  les  catholiques 
ne  peuvent  pas  faire  servir  les  taxes  scolaires,  qui  leur  sont 
imposées,  à  l'instruction  catholique  de  leurs  enfants,  qu'ils 
prennent  tous  les   moyens  à  leur  disposition  pour  assurer 


ÎPI 


—  301  — 

à  ceux-ci.  au  prix  même  des  plus  grands  sacrifices,  le  bien- 
fait d'une  éducation  en  conformité  avec  leur  foi. 

Après  avoir  signalé  les  écoles  condamnables.  Léon  XIII 
indique  quelles  écoles  les  catholiques  ont  le  droit  et  le 
devoir  de  réclamer  pour  leurs  enfants  : 

«  La  justice  et  la  raison  exigent  que  nos  élèves  trou- 
vent dans  les  écoles,  non  seulement  l'instruction  scienti- 
lique,  mais  encore  des  connaissances  morales  en  harmonie 
avec  les  principes  de  leur  religion,  connaissances  sans  les- 
quelles, loin  d'être  fructueuse,   l'éducation  ne  saurait  être 
qu'absolument    funeste.     De   là.   la    nécessité  d'avoir  des 
mailres  catholiques,   des    livres   de  lecture  et  d'enseigne- 
ment approuvés  par  les  évêques,  et  d'avoir  la  liberté  d'or- 
ganiser l'école  de  façon  que  l'enseignement  y  soit  en  plein 
accord  avec  la  foi  catholique,  ainsi  (|u'avec  tous  les  devoirs 
qui  en  découlent.  . .     Quand  donc  les  catholiques  deman- 
dent, et  c'est  leur  devoir  de  le  demander  et  de  le  revendi- 
quer,  que  l'enseignement  des   maîtres   concorde   avec   la 
religion  de  leurs  enfants,  ils  usent  de  leurs  droits.     Et  il 
ne  se  pourrait  rien  de  plus  injuste  que  de  les  mettre  dans 
l'alternative,  ou  de  laisser  leurs  enfants  croître  dans  l'igno- 
rance, ou  de  les  jeter  dans  un  milieu   qui    constitue    un 
danger    manifeste    pour    les    intérêts   suprêmes    de    leurs 
âmes.  » 

Nous  avons  tenu,  nos  très  chers  frères,  à  remettre 
sous  vos  yeux  d'aussi  salutaires  enseignements.  Ils  vous 
font  voir  quelle  importance  l'Eglise  attache  au  grave  pro- 
blème de  l'éducation,  et  de  quelle  maternelle  sollicitude  elle 
enveloppe  ces  chers  enfants,  qui  forment  la  portion  choisie 
de  son  troupeau.  Volontiers  elle  fait  écho  au  terrible 
anathème  que  Jésus  a  prononcé  contre  quiconque  scanda- 
lise un  seul  de  ces  petits  :  «  Mieux  vaudrait,  pour  cet 
liomme,  être  précipité  au  fond  de  la  mer  avec  une  nujie 
de  moulin  au  cou.  »  <i'    Inspirez-vous  bien  de  ces  sentiments 

(1)  Matt.,  18,  6. 


i:   I 


ml 


11^ 


-^  ;i()2  — 

et  laisse/- vous  guider  par  celle  doclrih  .  Happelcz- 
vous  loujours  (|ue  l'école,  pas  plus  que  le  loyer,  ne  saurail 
écliitpper  à  votre  vigilnnf  contrôle.  Les  leçons  et  les 
exen.iK  ;  du  niaîlre,  connue  I'  s  vôtres,  doiuient  à  l'enhint 
l,  v'i  ou  !  t  mort,  selon  qu'ils  portent  à  son  âme  la  vérité 
ou  reneui,  la  vertu  ou  le  vice.  Votre  œuvre  ne  sera 
donc  conipléle,  et  votre  devoir  rempli,  que  le  jour,  on,  par 
vos  soins,  l'école  et  le  loyer,  vraiment  restaurés  dans  le 
Christ,  prépareront  à  la  société  les  citoyens  et  les  cliréliens 
dont  elle  a   besoin 

m 

L'ESPRIT  CHRÉTIEN  DANS  LA  SOCIÉTÉ 

Ln  vie  individuelle,  après  s'èlre  développée  et  comme 
élargie  dans  le  cadre  du  loyer  l'amilial,  achève  de  rayonner 
et  de  s'épanouir  sur  le  théâtre  plus  vaste  de  la  société. 
L'homme  n'est  pas  seulement  inend)reou  chef  d'une  famille  ; 
il  est  encore  citoyen  d'une  ville,  d'une  j)rovince,  d'une 
patrie.  Dans  ce  cercle  agrandi  où  s'exerce  son  activité,  ses 
intérêts  personnels  se  lient  nécessaire'- u'nt  aux  inté'Ms 
d'autrui,  et  de  cette  liaison  naissent  pour  lui  des  droits  «  i 
des  devoirs  nouveaux  :  c'est  la  vie  sociale.  Or  cette  vi. 
complément  nature!  des  deux  autres,  est  sounrse  comme 
elles  au  jugement  de  Dieu,  aux  prescriptions  de  la  cons- 
cience et  aux  enseignement^  de  la  foi.  Le  Christ  ven' 
régner  rnr  la  société  aussi  bien  que  sur  la  famille  et  l'in 
dividu.  Pour  cela,  il  importe  que  les  calholi(|ues,  dans 
ious  les  actes  f"  leur  vie  sociale,  s;\.hent  bien  s'inspirer 
des  préceptes  ue  l'évang.le  et  se  montrent  'oujours  'Hs 
respectueux  et  soumis  de  l'Kglise,  que  Jésus-Ciirist  a  établie 
pout  éclairer,  gu'der  et  saiv  "r  les  nations  comme  les  indi- 
vidus. Nous  voulons,  nos  irès  chers  frères,  attirer  votre 
attention  sur  les  oblis^ations  très  graves  que  ous  impose  le 
titre  de  citoyens  -.  uthoiiijues,  et  sur  Sa  néctssité  de  bien 
imprégner     •  spri'  chrétien  toute  votn   vie  sociale. 


]():\  ~ 


1"  DEVOIRS  DU  CITOYEN  CATHOLIQUE 


Liussoz-nous  d'alwid  vous  (IcinaiulrM-  de  toujours  unir 
dans  un  indéleclible  amour  nifilisc  catholique  et  la  patrie 
oanadienne,  et  de  donner  à   ciiacune.   dans  vos  pensées  et 
dans  votre  dévouement,  la  place  qui  lui  convient.  «Ainu 
les  deux  patries,  dit  Léon  XIM.  celle  de  la  terre  et  celle  du 
ciel,  mais  de  façon  que  l'amour  de  la  patrie  céleste    IVm- 
l'oile  sur  lamour  de  la    première,   et   que  jamais   les  lois 
liiiminnes  ne  passent  avant  la  loi  de  Dieu,  tel  est  le  devoir 
tssenliel  des  chrétiens,  d'où  sortent,  comme  de  leur  source, 
lous  les    aulres  devoirs.»'"     J'«ur    cela,    {-aidez   bien   les 
Inidilions  chrétioiines  que  vous  ont  léguées  vos  ancêtres,  et 
"•■laisse/ pas  s'ohscun-ir  les  principes  salutaires  qui  doivent 
éclairer  les  mcrurs   ,    il.liques.     Quej  ,p,e    soit   votre   rôle 
(I  ins  la  société  civile,  remplissez-le  av(  c  droiture  et  désin- 
Invssemenl.  plaçant  l'intéièl    commum   avant  vos  intérêts 
|..rso„„els.  vous  laissant    toujours  guider  i)ar  votre  cons- 
nei.ce  de  catholiques,  et  vous  élevant  au-dessus  de  toutes 
l's  divisions   pour  promouvoii    le  bien   social  et  défendre 
II-  droits  sacrés  de  la  religion. 

Si  la  loi  vous  donne  le  droit   de  vote,    sachez  en  user 

auc  sagesse  et  honnêteté.     C'est  une  arme  puissante  qu'on 

•us  met  .'ulreles  mains;  employez-la  pour  les  bons  com- 

ts.     Volez    librement,    n'ayant  en  v     ■   que  le  bien   réel 

'>ays,  el    n'obéissant    qu'à   la    dictée    d'une    conscience 

\ ''■       '■''■''"■•é^     Soyez  en  garde  contre  les  tentations  de 

;'  venaiile,  et  n'imitez  jamais  ceux  qui  mettent  à  prix 
l'xercice  de  leur  droit.  Vendre  son  vote,  c'est  venrlre  sa 
nHiseience  et  déshonorer  le  beau  titre  de  citoyen.  Un 
li.ilu-    aussi    honf   ,        répugne    tout  à  la  à  :.i    saine 

">it)rale  el  au  .sens  chrétien. 


Pi 


(I)  lùicjil.  Sapieiiliae  chrisilitim 


*i; 


304 


2»  DEVOIRS  DU  LÉGISLATEUR  CATHOLIQUE 


Quant  à  ceux  que  le  sulVuiKe  populaire  porte  à  l'adini- 
nislration  de  la  chose  puhliciue,  nous  leur  rappelons  qu'ils 
sont  responsables  à  leurs  ôUcteurs,  et  encore  plus  à  Dit  . 
de  la  l'açon  dont  ils  remplissent  leur  mandat.  Nous  livroii?. 
h  l  irs  réllexions  ces  belles  paroles  de  I.éon  XIII,  qui 
devraient  servir  de  programme  a  tous  les  législateurs 
catlioli<|ues  : 

«  Ceux  qui  rédigent  des  constitutions  et  font  des  lois 
doivent  tenir  compte  de  la   nature  morale  et   religieuse  de 
rhonimc,  et  l'aider  à  se  perleclionner,  niais  avec  ordre  et 
droiture,   n'ordonnant    ni    ne    prohibant    rien    sans    avoir 
égard  à  la  lin  propre  de  chacune  des  sociétés  civile  et  reli- 
gieuse.   L'I'^glise  ne  saurait  donc  être  indilTérento      ce  que 
telles  ou  telles  lois  régissent  les  Ktats,  non  pas  en  tint  que 
ces  lois  appartiennent  à  l'ordre  civil  et  politique,  mais  en 
tant   quelles    sortiraient    de    la    sphère   de   cet   ordre   et 
empiéteraient  sur  ses  tlroits.     L'Kglise  a  encore  reçu  de 
Dieu  le  mandat  de  s'opposer  aux  institutions  qui  nuiraient 
à  la  religion,  et  de  luire  de  continuels  elVorts  pour  pénétrer 
de  la   vertu   de   T'-vangile  les   lois  et  les    institutions    des 
peuples.     Va  comme  le  sort  des   Ktats  dépend  principale- 
ment des  dispositions  de  ceux  qui  sont  à  la  tète  du  gou- 
vernement, l'Kglise  ne  saurait  accorder  ni  son  patronage 
ni  sa  faveur  aux  hommes  qu'elle  sait  lui  être  hostiles,  qui 
refusent  ouvertement  de  respecter  ses  droits,  et  (|ui  cl>  r- 
chent  à  briser  l'alliance  établie  par  la   nature  même  iks 
choses  entre  les  intérêts    religieux  et  les  intérêts  d'ordre 
civil.     Au  contraire,  son  devoir  est  de  favoriser  ceux  qui 
ont  de  saines  idées  sur  les  rapports  de  l'Eglise  et  de  l'Etat, 
et  s'efforcent  de  les  faire  servir   par    leur   accord  au  bien 
général.  »  '' 


(1)  Encycl.  Sapientiae  Clinslianac. 


—  SOf)  — 


Pour  suivre  ce  progrnuinic,  i\ue  leur  tmce  un  maître 
<lonl  l'aulorili-  .-st  indiscutahlc.  nos    hommes  publics   ont 
iM'soin  delre  bien  informés.     Dans  tout  pays  chrétien,  les 
deux  sociétés  civile  et    religieuse    se    louchent  de  près   et 
leurs  intérêts  se  mêlent    et    se    confondent   assez  souvent 
I.Kglise  reconnaît  que  le    pouvoir   civil    est    indépendant 
«dans  les  limites  parlailemenl  déterminées   et    tracées   en 
eoulormilé  de  sa  nature   et   de  son  but  spécial»;  '»'  mais 
indépendante    elle   aussi,   dans   le    domaine    qui    lui    est 
propre,  elle  exige  le  respect  de   tous   ses  droits,  alin  d'ac- 
complir la  bieiilaisanle  mission  dont  l'a  investie  son  divin 
londaleur. 

Il  impc  ite  encore  de  ne  pas  marcher  à  l'aveugle  sur  ces 
(mnliéres,  parfois  un  peu  indécises,  où  se  rencontrent  les 
deux  pouvoirs.   Il  y  surgit  souvent  des  questions  complexes 
fl    délicates,    où    des    intérêts    temporels   se   mêlent  ti  des 
inléréls  d'ordre  religieux  et  moral.     Pour   les  traiter  avec 
compétence  et  les  résoudre  avec  équité,  il  ne  suffit  pas  de 
connaître  les  exigences  de  la  politiciue  et  d'rtvoir  en  vue  le 
progrès    matériel   de  son  pays,  il  faut  encore  tenir  compte 
des   droits    supérieurs    ,le    rKglise  cl  avoir  à  crur  de  ne 
jnmais  les  sacrifier.     Voilà  pourquoi  nous  recommandons 
a  tous  les  législateurs  calholiipies  de  se   renseigner   avec 
M.,n  en  pareille  matière.     La  connaissance  du  droit  public 
<lt'   Ihghse   est,    en  elTet.  indispensable  à  ceux  qui  ont  le 
redoutable  honneur  de  préparer,  de  voler  et  d'appliquer 
es  lois  de  la  nation,  afin  qu'ils  ne  soient  jamais  exposés  à 
laire  ce  que  la  conscience  catholique  réprouverait. 

.>    DEVOIRS  DE  L'ÉCRIVAIN  CATHOLIQUE 

Parmi  les  auxiliaires  elfic  aces  qui  aident  l'Kglise  à 
»|Hre  connaître,  à  défendre  ses  droits  et  à  assurer  le  règne 
<!'•  lesus-Christ  sur  la  société,  il  convient  de  mentionner 


(1)  Immortale  Dei. 


—  \m\  — 


les    écrivains    cl,    plus    pailiculiùreincnl,    les  journalistes 
calholi(|ues. 

Personne  n'i{^nore,  en  clVel,  la  place  prépondéranle 
que  prennent  aujourd'luii  le  livre,  la  revue,  la  brochure 
et  le  journal.  Ils  sont  devenus  les  principaux  semeurs 
d'idées  et,  bien  souvent,  les  maîtres  incontestés  de  l'opinion 
publique.  Sous  toutes  les  loruies,  mais  surtout  sous  la 
forme  du  journal,  la  presse  est  la  ^ran  le  et  parfois  l'uni- 
que éducalrice  des  muliiludos.  li\U-  pénètre  partoul, 
s'adresse  à  toutes  les  classes  et  à  tous  les  âges,  traite  tous 
les  sujets,  met  et  lient  en  éveil  toutes  les  curiosités,  et 
s'empare  peu  à  peu  des  esprits  (ju'elle  forme  et  déforme  à 
son  gré.  Son  inlhience  est  très  souvent  décisive  et  ses 
jugements  sans  appel. 

Il  n'est  donc  pas  étonnant  que  les  ennemis  de  l'Eglise 
aient  songé  à  s'enipnrer  d'une  arme  si  puissante  et  à  la 
faire  servir  à  leurs  desseins  pervers.  Qui  niera  qu'une 
presse  impie  et  licencieuse  soit  pour  beaucoup  dans  la 
guerre  livrée  aujourd'hui  à  la  religion  et  à  la  morale  chez  plu- 
sieurs peuplesdu  vieux  monde?  C/est,  en  cITel,  par  les  mille 
voix  de  la  presse  que  les  erreurs  se  sont  |)ropagées  si  nom- 
breuses, si  vile  et  si  loin  depuis  un  siècle  ;  c'est  le  mauvais 
journal  (|ui  a  battu  en  brèche,  discrédité  dans  l'opinion 
toutes  les  institutions  religieuses  que  nous  avons  vues 
disparaître;  c'est  j)ar  les  journaux  et  par  les  romans,  non 
moins  que  par  les  pièces  de  théâtre,  que  s'est  préparée  la 
loi  du  divorce,  vrai  lléau  de  la  société  moderne  ;  c'est 
dans  les  journaux  qu'a  été  menée  la  campagne  contre  l'édu- 
cation chrétienne  de  la  jeunesse,  et  ce  sont  leurs  sophisnies 
cent  fois  répétés  qui  ont  frayé  la  voie  à  l'école  neutre. 
Toutes  les  mesures  de  persécution  et  de  haine  qui  ont  été 
prises,  en  ces  derniers  temps,  contre  l'Kglise  et  contre  ses 
œuvres,  n'auraient  jamais  été  acceptées  si  la  mauvaise 
presse  n'avait  d'avance  préjugé  et  égaré  l'opinion  publique. 
A  l'heure  qu'il  est,  nos  très  chers  frères,  les  mauvais  jour- 
naux, dans  le  nionde  entier,  l'emportent  de  beaucoup  :ur 


—  307  ~ 

les  bons  par  le  nombre  et  par  l'induence.     La  puissance 
énorme  de  la  presse  est  donc  au  service  de  l'erreur  contre 
la  verile,  de  Satan  contre  Jésus-Christ.     Il  ne  faut  pas 
des  lors,  être  étonne  que  les  doctrines  erronées  et   subvcr^ 
s.ves     les    préjugés    vulgaires    et   les  opinions    malsaines 
pénètrent  partout  et  se  propagent  avec  u.)e  efVravante  rapi- 
dité.    Ce  qu,  s  est  passé  ailleurs  est  une  leçon  pour  notre 
I^-nne  pays.     Loin  de  nous  la  pensée  d'appliquer  à  la  presse 
eanadienne  en  général  ce  (,ue  nous  venons  de  dire  ;    mais 
nous  devons  prévenir  le  danger.  Aussi.  somu,es-nous  con- 
vaincus que  la  création,  la   di<rusion.  le  soutien  constant 
de  journaux  véritablement  catholiques  est  une  œuvre  sou- 
vera|nen.enl  utile,  et  nous  ne  craignons  pas  de  dire  qu'elle 
est  de  nos  jours  une  absolue  nécessilé.     l.i,  en  cela,  nous 
croyons  rendre  la  pensée  du  Pape  Pie  X.  qui  disait,  dans 
un   bre    a  Mgr   1  Archevêque   de  Québec,   en   date   du   27 
mai  1!)0/  ; 

"  Le  trait    caractéristique  de   noire  épo,,ue    c'est  que 
pour  tout  ce  qui  regarde  les    façons  de  vivre  et  de  penser 
on  s  .ns,>ire  d'ordinaire  des  feuilles  quotidiennes  répandues 
partout.     Il  faut  donc,  pour  guérir  les  maux  de  notre  temps 
emp  oyer  oes  moyensqui  soient  aj.propriés  à  ses  habitudes. 
<-est  pourquoi  aux  écrits  opposons  les  écrits;  aux  erreurs 
P'opagees  ça  et  là.  la  vérité:  au  poison  des  mauvaises  lec- 
mes.  le  remède  d.:,  lectures  salutaires;  aux  journaux  dont 
I  ndluence  pernicieuse  se  fait  sentir  tous  les  jours,  le  bon 
journal.     Mettre  de  côté  de  sen,blables    nu)vens.    c'est    se 
<ondamner  à  n'avoir   aucune    action  sur  le"^ peuple,    et  ne 
nen  comprendre  au  caractère  de  son  temps;  au  contraire. 
n'Iu.-la   se  montrera    juge    excellent  de   son   époque,    qui 
pour  semer  la  vérité   dans  les  âmes  et   la  propager  plu 
I    peuple,  saura  se  servir  avec  adresse,  /èle  et  constance 
ne  la  presse  quotidienne.  » 

Les  devoirs  des  journalistes    catholiques    sont    graves 
el  nombreux.     II    serait   trop    long  de    les    énumérer  ici". 


—  308  — 

Au  reste,  les  trois  derniers  pontifes,  Pie  IX,  Léon  XIII  et 
Pie  X  se  sont  exprimés   Kà-dessus  avec  tant  de  lorce  et  de 
clarté,  et  leurs  Actes  sont  si  facilement  accessibles  à  tous, 
que  nous  préférons  y  renvoyer  tout   simplement  ceux  qui 
assument  la  noble  et  difficile  mission  d'éclairer  et  de  diriger 
l'opinion   publique.     Ils   trouveront  là  les  avertissements, 
les  conseils  et  les  encouragements  qui  leur  sont  nécessaires. 
Nous  signalerons,  cependant,  ce  qui  nous  paraît  être 
le     trait     caractéristique    de     l'écrivain     catholique  :     la 
soumission  filiale  et  respectueuse  à  l'autorité  ecclésiastique. 
Le  Pape  et  les  évèques  sont  chargés  d'instruire  et  de  gou- 
verner L'Eglise  de  Dieu.     Leur  pouvoir  ne  se  renferme  pas 
dans  les  strictes  limites  de  la  foi;  il  s'étend  à  tout  ce  qui 
regarde  la  bonne    discipline    morale    de    peuple    chrétien. 
Or  l'obéissance    des    (idèles   doit    se    montrer    partout   où 
s'affirme   et   s'exerce   l'autorité  légitime  des   pasteurs.     Ils 
mancpicnt  donc  à  leurs  devoirs  les  écrivains    catholiques 
(jui,  sans  résister  de  front  à   leurs  chefs   spirituels,  entra- 
vent cependant  leurs  desseins  par  de  sourdes  opimsitions, 
et  combattent  leur  autorité  en  cherchant,  par  des  détours 
habiles,   à   la  diminuer    ou    à    s'y    soustraire.     «  Que    les 
journalistes  catholiques,   dit  Léon  XIII,   se    gravent    bien 
dans  l'esprit  que  s'ils  osent  enfreindre  ces  prescriptions  et 
se  livrer  à  leur  appréciation  personnelle,  soit  en  préjugeant 
les  questions  que  le  Saint-Siège  n'a   pas  encore  décidées, 
soit  en  blessant  l'autorité  des  évèques  et  en  s'arrogeant  une 
autorité  qu'ils  ne  sauraient  avoir,  qu'ils  soient  bien  con- 
vaincus  que   c'est   en    vain    qu'ils    prétendent    conserver 
l'honneur  du  nom  de  catholiques  et  servir  les  intérêts  de 
la  très  sainte  et  très  noble  cause  qu'ils  ont  entrepris  de 
défendre  et  de  glorifier.  »  *' 


(1)  Lettre  à  l'Arcli.  ilc  Tours. 


—  309  — 

Nous  ajouterons  ici  cette  autre  direction  si  sage  et  si 
opportune  donnée  par  Léon  XIII  dans  une  de  ses  encycli- 
ques : 

«  Que  les  journalistes  considèrent  que  l'œuvre  de  la 
presse  sera,  sinon  nuisible,  du  moins  fort  peu  utile  à  la 
religion,  si  l'accord  ne  règne  pas  entre  ceux  qui  tendent 
au  même  but.  Ceu:<  qui  veulent  servir  l'Kglise  utilement, 
ceux  qui  désirent  sincèrement  défendre  par  leurs  écrits  la 
religion  catbolique  doivent  combattre  avec  un  parfait 
accord,  et,  pour  ainsi  dire,  en  rangs  serrés.  Aussi,  ceux- 
là  paraitraient  plutôt  déclarer  la  guerre  que  la  repousser 
qui  disi)erseraient  leurs  lorces  par  la  discorde.  »  '' 

Enfin,  que  les  journalistes  catholiques  sachent  s'élever 
au-dessus  des  intérêts  de  partis,  chaque  fois  que  les  inté- 
rêts de  la  religion  sont  en  cause. 

Dirigés  par  des  catholiques  sincères,  dans  un  esprit 
de  loi  et  de  respectueuse  soumission  à   tous  les  enseigne- 
ments de  l'Eglise,  les  journaux  sont  de  puissants  maîtres 
de  vérité  et  de  vertu.     Par  la  variété  et  l'étendue  de  leur 
apostolat,  ils  atteignent  tous  les  milieux,  poursuivent  le 
vice  et  l'erreur  dans  toutes  leurs  voies  tortueuses  et  jus- 
qu'au fond  des  obscures  retraites  où   ils  cherchent  à  se 
dissimuler.     Aux  attaques  de  l'ennemi  ils  donnent  tout  de 
suite  la  réponse  qu'on  attend  et  qui  déjoue  les  sophismes, 
dissipe  les  insinuations  malveillantes  et  met  en  leur  vraie 
posture    les    calomniateurs  ;  sur  toutes   les  questions  qui 
préoccupent    le    public    et   où  la  passion  et  l'intérêt  font 
«lisser  tant  de  ténèbres,  ils  projettent  la  sereine  lumière 
<|ui  éclaire  l'opinion  et  lui  permet  de  bien  s'orienter  ;  ils 
réveillent  les  énergies,  groupent  les  volontés  et  remontent 
Ifs  courages  en  jetant  le  cri  d'alarme  et  en  montrant  le 
drapeau    qu'il    faut    suivre.     Belle   et   glorieuse    mission, 
bien  capable  de  tenter  le  zèle  et  le  dévouement  de  ceux  qui 


(1)  liliicycl.  Longinqua  (keani. 


—  310  — 

ont  reçu  de  Dieu  (lueUiuc  lalenl  el  qui  veulent  le  faire 
IrucHlier  ;  bien  digne  aussi  de  recevoir  de  tout  le  peuple 
clirélien  les  encouragements  et  rap|)ui  pralicjue  dont  elle  a 
besoin  pour  n'ussir  ! 

Qu'ils  croissent  donc  et  se  multiplient  les  journaux 
vraiment  callioli(|ues.  Que  partout,  dans  notre  pays,  et 
dans  toutes  les  langues,  ils  exercent  leur  fécond  apostolat 
et  portent  la  bonne  nouvelle  du  (Ibrist.  (l'est  notre  ardent 
désir  que  les  lidèles  s'y  abonnent  el  les  soutiennent  de 
toute  façon,  (|ue  le  clergé  les  encourage  et  travaille  à  leur 
diiïusion.  Il  n'y  a  peut-èlre  pas,  à  l'beure  actuelle,  de 
moyen  plus  eflicace  de  défendre  la  cilé  du  bien,  que  de 
poster  solidement,  sur  les  remparts  dressés  par  noire  foi, 
les  vaillantes  sentinelles  du  journalisme  catlioliciue,  et  de 
les  aider,  par  notre  conliance  et  nos  secours  opportuns, 
à  faire  bonne  garde,  à  épier  altenlivement  les  mouvements 
de  l'ennemi  el  à  repousser  toutes  les  atta(pies  parties  de 
la  cilé  du  in.d. 


A"  NOS  PLAIES  SOCIALES 


Toute  société  qui  veuf  faire  fleurir  en  son  sein  les 
mœurs  chrétiennes  doit  s'applicpier  à  combattre  le  vice 
sous  toutes  ses  formes,  à  guérir  surtout  certaines  plaies 
infectieuses  (pii  s'atUujuenI  à  prescpie  Ions  les  corps  sociaux 
et  y  trouvent  trop  souvent  un  fertile  champ  de  culture. 
Notre  pays  n'a  pas  échappé  à  ce  danger.  Le  vice  a  poussé 
contre  nous  son  llol  envahissant,  et,  malgré  la  vigilance 
des  pasteurs,  malgré  la  loi  encore  vive  de  nos  populations, 
il  a  forcé  nos  frontières  el  exerce  un  peu  partout  ses  rava- 
ges. Aussi,  ne  pouvons-nous,  nos  très  chers  frères,  terminer 
celte  lettre,  sans  jeler  un  cri  d'alarme  et  vous  conjiuTr 
de  veiller,  de  combattre  et  de  prier. 

Il  serait  trop  long  de  faire  ici  le  douloureux  dénom- 
brement (les  lléaux  (pii  menacent  l'intégrité  de  votre  foi  et 
la  pureté  de  vos  m(rurs  ;  mais  nous  devons    vous    mettre 


-  311  - 

en  garde  contre  le  blasphème,  le  parjure,  les  mauvais 
llu'àtres  et  la  profanation  du  dimanche.  Ce  sont  là.  nos 
1res  chers  frères,  de  terribles  ennemis  de  votre  salut, 
eonlre  lesquels  il  faut  mener  une  guerre  sans  trêve  ni 
merci.  Leur  triomphe,  dans  une  société,  signifie  la  mort 
(le  l'esprit  chrétien  et  le  retour  au  paganisme. 

Parmi    les  plaies   sociales  qui  ont  déjà  fait  beaucoup 
de  mal  à  notre  pays,  nous  tenons  particulièrement  à  indi- 
quer l'alcoolisme.     11  est   peu   de    vices   qui    soient   plus 
leconds  en  ruines  que  celui-là  ;  il  n'en  est  point  qui  ouvrent 
plus  sûrement  et  plus  vite  la  voie  à  toutes  les  déchéances 
physiques,  intellectuelles  et  morales.  L'alcool  est  un  poison 
qui  a  ce  terrible  pouvoir  de  s'attaquer  à  la  fois  à  l'âme  et 
iui  corps,  dont  il  paralyse    toutes    les   énergies  et   épuise 
toutes  les  sources  vives.     L'appétit  grossier,  insatiable  et 
immoral  qu'il  développe  dans  les  sens,  est  une  des  passions 
les  plus  avilissantes  et  les  plus  ingnt  ^-sables  que  l'on  con- 
naisse.    Ses  victimes  sont  un  obj  '  ô,    ,,  ',ndale  ou  d'hor- 
reur pour  la  société,  en  attendanl  <^u^elie.  aillent  grossir  la 
tnsle  elle   lèle  des  hôpitaux  et  des  .....sons  de  santé. 

Une  expérience  déjà    vieille,    et    toujours   renouvelée 
nous  apprend  ce  que  deviennent   les  fortunes,  quand  elles 
sont  mises  au  service  de  cette  exigeant,  passion  ;  elle  nous 
montre  aussi  comment  le  salaire  de  l'ouvrier,  au  lieu  d'al- 
ler porter  au  foyer  le  pain  de  chaque  jour  et  le  modeste 
conlort    dont  il  a  be- :.,,   s'arrête  souvent  en  chemin,  et 
tombe  aux  mains  de  .aubergiste  complaisant,  qui  vend  à 
ce  prix  le  déshonneur  du  père  de  famille,  la  misère  et  la 
lionte  de  la  femme  et  des  enfants.     Si  nous  consultons  les 
slMtistiques.  elles  nous  révèlent  qu'il  se  consomme  annuelle- 
"Hut,  en  notre  pays,  pour  plus  de  cent  millions  de  piastres 
<le  liqueurs  alcooliques.  Or,  la  plus  grande  partie  de  cette 
somme  constitue  le  budget  où  s'alimente  le  vice,  et  où  se 
gaspillent  les  trésors  de  force  physique  et  de  vigueur  intel- 
Keluelle  et  morale,  que  Dieu  a  si  libéralement  accordés  à 
Il  ire  pcujiic. 


-  312 


L'Kglise  ne  cède  donc  pas  à  des  crainles  chinu'Tl(|iu's 
(|iiand  elle  l'ail  appel  à  ses  enfaiils,  el  que,  les  f^roupant 
sous  l'étendard  de  la  croix,  elle  organise  une  vigoureuse 
campagne  contre  l'un  des  pires  ennemis  de  la  religion  cl 
de  la  patrie.  l'Ln  cela,  elle  resie  fidèle  à  son  rôle  el  à  ses 
traditions.  La  guerre  au  lléau  de  l'alcoolisme  remonte  à 
l'origine  même  de  notre  pays.  Quand  la  Iraile  de  l'eaii- 
de-vie  menaçait  de  ruiner  ici  la  civilisation  naissante, 
un  homme  se  dressa  fièrement  en  face  des  trafiquants 
cupides,  ([u'encourageail  l'appui  plus  ou  moins  avoué  du 
pouvoir  :  ce  lut  notre  premier  et  illustre  évèque,  M**''  de 
Laval.  Dans  le  duel  émouvant  (jui  eut  lieu  alors,  et  dont 
les  adversaires  nous  apparaissent  aujourd'hui  éclairés  par 
la  pleine  lumière  de  l'histoire,  le  beau  rôle  reste  au  vaillant 
apôtre  de  la  tempérance.  C'est  lui  qui  lut  le  vrai  patriote 
et  le  clairvoyant  défenseur  des  intérêts  matériels  et  religieux 
de  la  colonie. 

Héritiers  de  ce  grand  évêque,  nous  avons  à  cœur  de 
continuer  aujourd'hui  la  croisade  dont  il  fut  ici  le  héraut 
intrépide.  A  son  exemple,  nous  voudrions  arracher  notre 
peuple  au  péril  toujours  renaissant  de  l'alcoolisme.  Nous 
avons  la  ferme  confiance  que  nos  efTorts  ne  seront  pas 
inutiles.  Déjà  de  très  appréciables  résultats  ont  été  obte- 
nus, et  tout  nous  fait  espérer  qu'ils  seront  durables. 

Prestjue  partout,  les  autorités  civiles  ont  donné  leur 
indispensable  concours  et  se  sont  employés  avec  un  véri- 
table sens  chrétien  à  enrayer  le  fléau.  On  a  surtout 
compris  qu'il  fallait  atteindre  le  mal  à  sa  source,  supprimer 
le  commerce  des  boissons  enivrantes  partout  où  cela  est 
possible,  ailleurs  le  diminuer  et  le  contrôler  plus  sévère- 
ment, el  établir  une  législation  (jui  mette  des  eiitraves 
sérieuses  au  vice  et  facilite  aux  bons  citoyens  la  làclie 
d'écarter  le  danger  et  de  faire  cesser  les  désordres. 

Nous  félicitons  de  grand  cœur  tous  ceux  qui  ont  tra- 
vaillé à  cette  cause  de  relèvement  social;  nous  les  encou- 
raiîeQns  à  nersévérer  dans  leurs  nobles   efÎQrts.  et  à  étendre 


I   îi  r'>fpii<lrp 


—  313  — 

liMir  zèle  à  toutes  les  entreprises  de  préservation  et  d'assai- 
nissement niorals. 

Un  autre  péril  menace  la  foi  catholique  en  ce  pays,  et 
<evient  une  véritable  plaie   sociale:    nous   voulons  parler 
•l.s  mariaKes  mixtes.     L'Efilise   s'y   est    toujours   opposée 
lortement.  parce  qu'elle  les  considère  comme  très  préjudi- 
Hi.l.les  au  bien  de  la  relif-ion.    l'ne  longue  et  triste  expé- 
nnice    prouve   qu'elle  a   raison.     De   tels   mariages   sont 
souvent  une  cause  de  perversion  pour  la  partie  catholique, 
cl  rendent  toujours  très  difficile  l'éducation  catholique  des 
Çninnts.     Aussi,  quand  on  cherche  la  cause  des  trop  nom- 
l.rçuses  délections   qui  ont  allligé  ri^:g|ise.   au  Canada    et 
ailleurs,  on  constate  qu'un  très  grand  nombre  sont    dues 
iuix  mariages  mixtes. 

Voilà  pourquoi,   nos  très  chers  frères,  nous  jugeons  à 
|>m|>os  de  vous  donner  ici  un  solennel  avertissement.  Nous 
vous  le  répétons,  l'Kglise  est  opposée  à  ces  sortes  d'unions 
(est  donc  le  devoir  dun  vrai   catholique  de  tenir  compté 
pmliquement  d  une  opposition  si  autorisée  et  si  justifiable 
(.  est  auss,  le  devoir  des  parents  de  faire  connaître  a  leurs 
enfants  cet  enseignement  de  n':glise,etde  veiller  sévèrement 
sur  eux  afin  que  rien  dans  leurs  relations  sociales  ne  les 
expose  a  sen.:'ge'   dans  ces  liaisons  dangereuses  qui  con- 
duisent aux  m.'M  )ges  mixtes. 

Nous  exhortons  tous  les  curés  et  les  missionnaires  à 
l>.en  instruire  les  fidèles  -ur  c.  g..ve  sujet,  et  à  insister 
sur  la  nécessite  de  prévenir  '.  danger  tn  fuvant  toutes  les 
l'eeasmns  qui  peuvent  le  fai.  >  r .Mie.  Ce  n'v.i  pas  trop  de 
'oulcs  les  bonnes  volontés  et  d,  .us  les  efforts  réunis  pour 
uieltre  la  foi  de  notre  peuple  à  1  abri  d'un  si  grand  mal 

II  nous  reste,  nos  très  chers  frères,  un  dernier  danger 
.1  vous  signaler.  Vun  des  plus  funestes  à  une  société  chré- 
'-enne,  puisqu'il  s'attaque  au  Christ  et  à  son  Eglise  et 
cherche  a  détruire  leur  influence  sur  les  âmes  :  nous  vou- 
l-u.s  parler  des  sociétés  secrètes   et  des  sociétés  neutres 


'    il 


-  311  — 

Par  sociétés  seci'èlos  nous  enlcndons  toutes  les  associations 
ténébreuses  qui  se  rallnchcnl,  plus  ou  moins  directement,  à 
la  franc-maçonnerie,  et  qui,  sous  des  noms  divers,  travail- 
lent avec  une  même  persistance  et  une  même  énergie  à 
ruiner  le  catholicisme  dans  le  monde. 

Malgré  les  condamnations  sévères  et  souvent  répétées 
des  Souverains  Pontifes,  ces  sectes  inaliaisantesont  poursuivi 
leurs  desseins  et  accompli  leur  o'uvre  néfaste  au  sein  des 
nations  catholiques.  On  retrouve  leur  iniluence  et  leur 
inspiration  dans  ces  lois  de  malheur  qui  veulent  asservir 
l'Kglise  et  la  réduire  à  l'impuissance  ;  dans  ces  doctrines 
subversives  de  l'autorité  et  de  l'ordre  public,  qui  fermen- 
tent au  sein  des  masses  populaires,  et  qui  éclatent  de  temps 
à  autre  en  de  sinistres  explosions  de  crimes  et  d'anarchie; 
dans  ces  complots  savamment  ourdis  et  habilement  me- 
nés contre  la  liberté  d'enseignement  et  les  droits  inalié- 
nables des  parents  et  de  l'église  en  matière  d'éducation. 
«  Dans  l'espace  d'un  siècle  et  demi,  dit  Léon  XIII,  la  secte 
des  francs-maçons  a  fait  d'incroyables  progrès.  Employant 
à  la  fois  l'audace  et  la  ruse,  elle  a  envahi  tous  les  rangs 
de  la  hiérarchie  sociale  et  commence  à  prendre,  au  sein 
des  Ktats  modernes,  une  puissance  qui  équivaut  presque 
à  la  souveraineté. . .  On  en  est  venu  à  ce  point  qu'il  y  a 
lieu  de  concevoir  pour  l'avenir  les  craintes  les  plus 
sérieuses,  non  certes  en  ce  cjui  concerne  l'Eglise,  dont  les 
solides  fondements  ne  sauraient  être  ébranlés  par  les  efforts 
des  hommes,  mais  par  rapport  à  la  sécurité  des  Etats,  au 
sein  desquels  sont  devenues  trop  puissantes  ou  cette  secte 
de  la  franc-maçonnerie  ou  d'autres  associations  similaires 
qui  se  font  ses  coopératrices  et  ses  satellites.  »  *" 

Nous  avons  la  douleur  de  constater,  nos  très  chers 
frères,  que  les  sociétés  secrètes  ont  réussi  à  recruter  des 
adeptes  en  notre  pays,  même  dans  les  rangs  de  ceux  qui 


Km* 


(1)  Encycl.  Humanum  geniis. 


—  315  - 


î  énergie  a 


prétendent  au  titre  de  catholiques.  Voilà  pourquoi  nous 
jugeons  à  propos  de  rappeler  ici  les  condamnations  sévères 
prononcées  par  l'I^glise  contre  ceux  de  ses  enfants  qui, 
foulant  aux  pieds  les  promesses  de  leur  baptême  et  les 
enseignements  o.  lur  foi,  ne  craignent  pas  d'entrer  dans 
ces  loges  maçonniques  et  d'y  pactiser  avec  les  pires  enne- 
mis de  la  religion,  l'ne  pareille  trahison  ne  saurait 
aujourd'hui  se  justilier  par  l'ignorance,  encore  moins  par 
la  poursuite  de  quelques  avantages  matériels.  Ceux  qui 
s'en  rendent  coupables  sont  retranchés,  par  le  fait  même, 
du  corps  de  l'Kglise,  et  s'exposent,  s'ils  meurent  sans 
reconnaître  leur  faute  et  sans  réparer  le  scandale  donné,  à 
toutes  les  rigueurs  des  lois  ecclésiastiques. 

A  côté  de  ces  sociétés  lormellement  condamnées  par 
l'Eglise,  il  en  existe  d'autres  sur  qui  ne  pèse  pas  une 
pareille  condamnation,  mais  qui  doivent  être  tenues  pour 
suspectes  par  des  catholiques.  Ce  sont  toutes  les  sociétés, 
d'ordre  économique  ou  moral.  (,ui  font  profession  de  neu- 
tralité religieuse,  ouvrent  leurs  rangs  aux  hommes  de 
toute  croyance,  mettent  toutes  les  religions  sur  un  pied  de 
complète  égalité,  et  que.  pour  ces  motifs,  on  appelle  sociétés 
nenti-es.  De  telles  sociétés  ne  sont  pas  nécessairement  hostiles 
a  l'Eglise  ;  il  peut  même  arriver  que  l'on  y  affecte  une 
grande  déférence  pour  la  religion  catholique,  dont  les 
lulèles  fournissent  les  meilleures  recrues  et  les  plus  gros 
bénéfices. 

Mais,  ne  vous  y  trompez  pas.  nos  très  chers  frères, 
les  sociétés  neutres  sont  rarement  inoffensives  et  causent 
presque  toujours  de  graves  préjudices  aux  catholiques  qui 
s  y  enrôlent.  Le  principe  de  neutralité,  qu'on  y  met  en 
pratique,  est  un  principe  faux  et  extrêmement  dangereux, 
l  n  catholique  ne  peut  pas  admettre  que  toutes  les  religions 
sont  égales,  puisqu'il  sait  que  la  vérité  est  une.  et  que 
cette  vérité  c'est  le  Christ  vivant  dans  son  Eglise  Jusqu'à 
la  consommation  des  siècles.  Cependant,  à  force  de  fré- 
I.1.I....X  ,,ii  ,  ^i.euf  rcuiuiiii;  Cl  ooneni  tous  les 


310  - 

droits  cl  lous  les  honneurs  de  la  vérité,  à  lorrc  de  respirer 
rntmosphtre  d'indinérence  religieuse  créi'e  par  celle  perpé- 
luclic  confusion,  il  finira  par  en  subir  l'inllnence  nélaslc, 
el  par  perdre  rinl<''^rili'  de  sa  foi. 

A  ce  premier  péril  s'en  ajoute  un  aulre  n(»n  moins 
«rave.  On  ne  sait  jamais  en  quelles  mains  ni  sous  (|ueIlos 
inlluences  sonl  placées  ces  sociétés  neutres.  I^lles  peuvent 
sortir  un  jour  ou  l'autre  de  leur  pirtendue  neutralité,  ef 
mériter  la  condamnation  de  l'I-lglise.  I/expérience  nous 
montre  (jue  ce  n'est  pas  là  une  supposilion  chimérique. 
Kl  alors,  les  calholi(|ues,  qui  ont  coin  lis  l'imprudence 
d'entrer  dans  une  société  ainsi  condanniée,  se  trouvent 
placés  dans  la  pénible  alternalive  de  sacrilier  les  éparj^nes 
(ju'ils  lui  ont  conliécs,  on  de  renoncera  la  pratique  de  leur 
religion  et  de  mettre  en  grand  danger  leur  .s:i'ul  éternel. 
De  tristes  exemples  npus  prouvent  que,  en  tareil  ca'^, 
beaucoup  de  catholiques  choisissent  la  pire  solution  et 
sacrifient  leurs  âmes  à  leur  argent. 

Voilà  pourquoi,  nos  très  chers  frères,  nous  jugeons  à 
propos  de  vous  donner  ici  un  solennel  avertissemei  ',  et 
de  vous  répéter  ce  que  disait  Léon  XIII  dans  son  ency- 
clique aux  évèques  des  i-llats-L'nis  :  «  Il  faut  fuir,  non 
ht^lemenl  les  associations  ouvertement  condamnées  par  le 
jugement  de  l'Eglise,  mais  encore  celles  que  l'opinion  des 
îiommes  sages,  principalement  des  évèques,  signale 
comme  suspectes  el  dangereuses.  Bien  plus,  el  c'est  un 
point  très  important  pour  la  sauvegarde  de  la  foi,  les 
catboliciues  doivent  s'associer  de  préférence  à  des  catholi- 
ques, à  moins  que  la  nécessité  ne  les  oblige  à  agir 
autrement.  »  ''  C.ette  règle  si  sage  vous  est  tracée  i)ar  la 
suprême  autorité  de  l'Eglise.  Nous  vous  conjurons  de  la 
suivre  fidèlement.  Vous  y  trouverez,  avec  une  meilleure 
garantie  de  vos  intérêts  matériels,  la  sécurité  de  votre  foi, 
la  paix  de  vos  consciences  et  les  bénédictions  du  ciel. 


(1)  Encycl.     Longinqua'Oceani. 


-  ni7  - 


CONCLUSION 

Tels  sont,  nos  tivs  chers  (rërfs.  les  enscignemenls  que 
nous  voulons  olVrir  à  vos  sérieuses  méditations,  vl  qui 
«loiv.nt  servir  comme  de  couronnement  aux  travaux  du 
l.ren.ier  Concile  Plénier  de  Québec.  Nous  prions  Marie. 
Mère  du  Mon  Conseil  et  secours  des  chrétiens,  de  vous 
aider  à  nu'ltrc  lidèlement  en  pratique  des  avis  qui  vous 
sont  donnés  en  toute  charité  et  ,  nn  v  Ire  plus  grand 
hien.      lous  nos  vœux  seraient   c.  s  si   les   principes 

.|iie  nous  venons  d'exposer  servaie  sormais  à  éclairer 

votre  vie  privée  et  votre  vie  pubh  .e.  votre  vie  domes- 
i.que  et  votre  vie  sociale.  Nous  verrions  alors  le  Christ 
triompher,  régner  et  commander  en  maître  ;  et  il  exprime- 
rait une  consolante  et  leconde  réalité  ce  chant  qui  mon- 
la.r  .yeux  et  vibrant  sous  les  voûtes  de  la  basilique  de 
Qu.bec.  a  la  clôture  du  Concile  :  Chrislas  nincit,  Chùslas 
(iii/ieral,  Chri.slns  reynal  ! 

;•  I)oNAT   Archevêque  d'Ephèse.  Délégué  Apostolique 

,  l^ouis-NAZAniE,  Archevêque  de  Québec 

ï  [..-P.  Adixahd.  Archevêque  de  Saint-Honilace 

y  i  AUL,  Archevêque  de  Montréal 

;•  (Jhahles  Hugh,  Archevêque  de  Kingston 

;•  Im)\vard  .Ioskfii,  Archevêque  de  Halifax 

;-  I'Ï:h(îus  Pathick.  Archevêque  de  Toronto 

'•  loiiN,  Evêque  d'Antigonish 

r  Thomas  .Joseph.  Evêque  de  H  inilton 

V  Mu  iiAHD  Alpiionsus,  Evêque  de  Peterborough 

y  ANm,K-ALHERT.  Evôque  d.   Saint-Germain  de  Rin,ouski 

,  .)AMi:s  l.HAHLEs.  Evèqu(   ..e  Charlottetown 

;  Iosepm-Médahd,  Evêque  de  Valleyfield 

i  Michel-Thomas.  Evêque  de  Chicoutinii 

;  Paul,  Evêque  de  Sherbrooke 


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zrr-  1653   last    Main   Street 

~—  Rocliesler.   Ne*   York        14609       USA 

^^  (;16)   482  -  0300  -  Plione 

^=  (716)   288  -  6989  -  Fax 


—  :ns  - 

f  Narcisse-Zkphirin,  Evêque  de  Pembroke 

^  François-Xavier,  lilvèque  des  Trois-Rivières 

•f  TiMOTHY,  Evoque  de  Saint-Jean,  N.-B. 

-|-  Emile,  Evêque  de  Saint-Albert 

-{-  Thomas-Francis,  Evêque  de  Chathain 

■{-  Hermann,  Evêque  de  Nicolet 

•f  Josei'h-Alfrei),  Evêque  de  .loliette 

•f  David-Joseph,  Evêque  du  Sault  Sainte-Marie 

•j-  Alexis-Xvste,  Evêque  de  Saint-Hyacinthe 

-}-  William  Andrew,  Evêque  d'Alexandria 

•[  Albert,  Evêque  de  Prince-Albert 

■J-  Alexander,  Evêque  de  Victoria 

f  Emile,  Evêque  d'Ibora,  Vie.  Apostolique  d'Athabaska 

-J-  Gabriel,  Evêque  d'Adramyte,  Vie.  Apost.  de  Mackenzie 

f  Gustave,  Evêque  de  Sicca,  V.  Ap.  du  Golfe  Saint-Laurent 

-j-  Elie-Anu.et,  Ev.  de  Catenne,  V.  A.  du  Témiscaniingue 

f  ZoTiQUE,  Evêque  de  Pogla,  Aux.  de  Montréal 

•j-  Paul-Eugène,  Evêque  d'Eleuthéropolis,  Aux.  de  Québec 

■f  Célestin,  Evêque  d'Arcadiopolis,  Coad.  d'Athabaska 

Emile  Bunoz,  g.  m.  i..  Préfet  Apostolique  du  Yukon 

John  Welch,  o.  m.  i.,  Adm.  de  Vancouver,  sede  vacante 

Jos.-Onésime  Routhier,  Adm.  d'Ottawa,  sede  vacante 

Jos. -Edouard  Meunier,  Adm.  de  London,  sede  vacante 


îjin 


(N°  (12) 


LETTiil^  PASTOJi.AjJ-: 


LOUIS-NAZAIRE  BÊGIN,  par  la  gkace  de  Dieu  et 

nu    SIÈGE    Al'OSTOLlyUE    AKCHEVHgUE    DK   QUKIÎEC. 

.///  Cii^rgi^  Si'ciilin-  et  RcMn/icr,  aux  Covuiiunaiitcs  reli- 
gieuses et  à  tous  les  Fidèles  de  Notre  Diocèse,  Salut  et 
Bénédiction  eu  Xotre-Seigneur, 


Nous  avons  appris,  Nos  Très  Chers  Frères,  avec  une  i)ro- 
fonde  tristesse  la  mort  soudaine  de  Notre  Très  Gracieux- 
Souverain,  Sa  Majesté  Edouard  VU.  Nous  Nous  empres- 
sons de  vous  communiquer  cette  très  affligeante  nouvelle, 
persuadé  que  vous  mêlere/,  vos  regrets  au^■  nôtres'  et  que 
vous  prendrez  une  large  part  au  deuil  universel  qui 
frappe  aujourd'hui  tous  les  fidèles  sujets  de  l'Empire  bri- 
tannique. 


\  ■:■' 


—  r)2o 


Monté  sur  le  trône  à  un  âge  déjà  avancé,  notre  di.ne  Sou- 
vera,nta.t  préparé  depuis  lon.ten.ps  à  ex..er  ses  hau 
tonctKn..  Ses  nombreux   voyages  à  travers  tous  les  cont.- 
ne,.  s   u.  ava,ent  pennis  de  faire  des  observations  sérient' 

moderne   d  entrer  en   relations  avec  tous  les  chefs  d'état, 
avec  les  hommes  les  plus  distingués  de  la  politique  mondiale 
et  de  conna  tre  parfaitement  le  vaste  empire  dont  la  div^n 
Prov.dence  lu.  destinait  le  ^gouvernement.  -  Edouani  VII  - 
fourn,  une  carrière  malheureusement  bien  courte,  mais  for' 
Rlor.euse.  Son  mcomparable  expérience  des  hommes    td 
choses  l'a  m.s  en  état  de  jouer  dans  la  politique  anglaise  un 
Ole   pe.-sonnel  considérable.    Grâce  à  une  habileté  et  à  un 

L       1  ,^''^"?^'^^'  -^  f^'re  accorder  aux  vaincus  une 

hberto  large  et  généreuse  ;  il  a  constitué  une  série  d'allian- 
ces et  d'ententes  par  lesquelles  il  a  grandi  le  prestige  de 
son  pays  ;  ,1  a  exercé  une  influence  heureuse  sur  la  diploma- 
.e  européenne  et  ass.ré  le  maintien  de  la  paix  entre  les  dif- 
erentes  nat.ons.  Aussi  est-ce  à  juste  tit.e  qu'il  a  été  appelé 
le  Roi  pacificateur.  ^pfcil 

Pour  nous.  Canadiens-français  et  catholiques,  il  nous  p 
donne   des   preuves   manifestes   et  constantes    de    la    plu^^ 

fomlm  T"  ''""•/^'^  '"""  catholiques  garderont 
longtemps  le  souvenir  du  message  si  sympathique  que  Sa 
GracieuseMajesté  adressa,  au  mois  d'octobre  dernier  aux 
eveques  reunis  en  Concile  plénier  à  Québec,  message  dans 

eh"!  r"'\  '   """^^^"    '^^  ^^°'^^   d^    -tre    sainte 

religion   au  Canada   et    sa    vo        i   sincère    de  voir    tous 

ifbertT^'  '''^^"*'''"''  "'""  "^^  '^-^   ^'^'t'  ^^"^  ""^  «"t'ère 

Nous  avons  donc  bien  raison  de  pleurer  et  de  regretter  cef 
Illustre  monarque,  enlevé  si  tôt  à  l 'affectueuse  admiration 
de  tous  ses  sujets.  Xotre  deuil  et  notre  affliction  ne  peuvent 
rouver  d'adoucissement  que  dans  la  pensée  de  l'avènemenl 
au  trône  de  Son  Altesse  royale.  Georges-Frédéric-Ernest- 
Albert,  Pnnce  de  Galles,  désormais  Georges  V.  auquel  nou. 


—  321  — 

notre  é{,rard    En  eff^f    ^o„    i     ^^""^'^^   V  II,  était  animé  à 

-c.re    es.    „o.e    ,!Z^        ,,       L^SÏ^r,  ^-''- 
\  eiains.  ^nj,jererre  et  ses  sou- 

II  est  de  notre  devoir    Noq  Tr.>.c  nu        t^  v 
.«e  des  consolaiions  dans    :  ''„ '"h      r""',  "''"=  ''  '"'''- 

..ays,  M  foi;':fiTerde:r:a";srdV  "'■"'"'  ■'=  '°" 
;lans  le  passé  la  grandeur  de  rASerrae.'T'''"'  ™'  '"' 
'^'  -iileure  „.ra„,ie  de  sa  prospéra  rare  '""  '""'  '''''' 
^_A  ces  causes.    Nous  avons  ordonné  e.  ordonnons  ce  qui 

i^inianche,  le  ^^  du   rirôt.-:»^* 

'"«es  les  é«lises-de  ceToct  Tn'%"  T  ^'T"'  ''"'' 
actions  de  grâces  nn„.  ,      ."•  ""    ''   '^""''  solennel  en 

'-..issan,  Pr!  ce  Geo"  1^"h™",'  '"  "■'"''  ""  """  « 
""m  de  Georges  V  e^enJer"?""'"'^"'"''  ^""^  '«= 
-ec  l'Oraison  pour  fer"  '  '"'"'""'  '"  """"''•"  (»■ 


i'O  On  tic 


•vca  ce  Psaume  à  la  ,.«go  230  du  Gradud  Kon.ain. 


322 


Donné  à  (Juébec,  sous  Notre  Sein^r,  le  sceau  du  diocèse  et 
le  contre-seinR  de  Notre  Secrétaire,  le  huit  mai  mil  neuf 
cent  dix. 


h  Louis-Na/aire,  arch.  de  Québec. 
Par  mandement  de  Monseigneur, 

EuG.-C.  Laflamme,  Ptre, 

sccrctairc. 


P.  S.  Le  jour  nic'me  où  auront  lieu  les  funérailles  du  roi,  \  Londres,  nne  mes.'e 
Koleiinelle  sera  (Oiantée  dans  la  Basilique  de  Québec  j>our  demander  ù  Dieu  ili' 
répandre  sur  la  famille  royale  et  sur  l'Euiiiire  Britannique  les  consolations  et  lc« 
bénédictions  du  ciel. 


.323  — 


(N"  G3; 


CIRCULAIRE 


AU  CLERGÉ  DU  DIOCÈSE 

SUR  LE  DÉCRET  Q„a,n  singulari  Christus  amore 
Chers  Collaborateurs, 

Une  fois  de  plus  Notre  Très  Saint-Père  le  Pape  Pie  X 

vient  de  prouver  avec  quelle  clairvoyante  sagesse,  quelle 

o  l.ctude  paternelle  et  quel  esprit  de  suite  il  travaille  à 

ta  ,ser  le  beau  programme  de  son  règne  :  la  restauration 

de  toutes  choses  dans  le  Christ. 

Déjà  nous  avons  entendu  le  pressant  appel  qui  invitait  le 
peuple  chrétien  à  fréquenter  le  chemin   trop  oublié  de  la 

n.'io  r  J    T       ^'^1f  "i^^"^"^^  ""  ^'^ho  de  la  miséricordieuse 
parole  de  Jésus  :         \  enez  à  moi,  vous  tous  qui   peine;;  et 
qui  portez  le  fardeau,  et  je  vous  soulagerai.    "  (Matt     ir 
2»;.  Les  fidèles  ont  répondu  avec  empressement  A   cette 
invitation;  et  l'inoubliable  Congrès  Eucharistique  de  Mont- 
réal a  merveilleusement  mis  au  jour  les  résultats  déjà  obte- 
nus,  chez  nous,  par  la  pratique  de  la  communion  fréquente. 
Le  8  août  dernier,   la  S.   Congrégation  des  Sacrements 
l'ubliait  un  décret  très  important  sur  l'âge  d'admission  des 
<'ntants  a  la  première  Communion.  Cette  fois  encore  c'est 
esus,  qm  par  la  bouche  de  son  Vicaire,  nous  révèle  les  ten- 
dresses de  son  Cœur  pour  les  petits  enfants.  Il  nous  rappelle 
.  omme  il  les  aima  aux  jours  de  sa  vie  terrestre,  et  répète 


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—  324.  — 

avec  émotion  son  touchant  reproche  à  tous  ceux  qui  ont 
charge  d'âme,  et  qui,  renouvelant  le  .reste  des  apôtres,  vou- 
draient les  soustraire  trop  longtemps  à  ses  caresses  et  ;\  ses 
embrassements  divins.  "  Laissez,  nous  dit-il,  laissez  venir  à 
moi  les  petits  enfants  et  ne  les  empêchez  pas  :  c'est  à  leurs 
pareils  qu'appartient  le  .royaume  de  Dieu.  "  (Marc,  x,  13, 
14.  16). 

Je  suis  heureux,  chers  collaborateurs,  de  vous  communi- 
quer aujourd'hui  le  texte  de  ce  décret,  afin  que  vous  le  lisiez 
à  votre  peuple,  et  que  vous  le  mettiez  en  pratique. 

Il  est  à  peine  besoin  de  vous  dire  que  nous  accueillons 
avec  le  plus  grand  respect  et  la  plus  entière  déférence  ce 
grave  document.  Au  clergé  et  aux  fidèles  de  ce  diocèse  nous 
demandons  de  l'étudier  avec  soin  et  de  se  conformer  avec 
une  filiale  soumission  à  toutes  les  directions  qui  y  sont  don- 
nées. C'est  un  acte  officiel  du  souverain  Magistère  de  l'E- 
glise. L'attitude  des  catholiques  à  son  endroit  ne  saurait 
être  autre  que  celle-ci  :  obéissance  prompte,  complète, 
généreuse  et  confiante. 

Le  décret  Quant  Singulari  rappelle  une  doctrine  élémen- 
taire dont  personne  ne  saurait  contester  l'évidente  recti- 
tude, De  cette  doctrine  il  tire  des  conclusions  pratiques 
parfaitement  d'accord  avec  les  saines  traditions  de  l'Eglise 
et  avec  les  décisions  très  précises  des  Conciles  de  Trente  et 
de  Latran.  Enfin  il  condamne  comme  abusives  et  erronées 
les  règles  d'après  lesquelles,  en  certains  pays,  on  exige  pour 
la  réception  de  l'Eucharistie  un  âge  plus  avancé  et  une  dis- 
crétion plus  complète  que  pour  \z.  confession. 

Il  s'agit  donc  ici,  non  pas  assurément  d'une  doctrine  nou- 
velle, mais  de  l'interprétation  plus  rigoureuse  et  de  l'appli- 
cation plus  uniforme  d'un  enseignement  admis  par  tous. 
Avec  le  merveilleux  sens  pratique  qui  le  distingue,  Pie  X  a 
compris  qu'en  un  sujet  si  gros  de  conséquences,  il  était 
nécessaire  d'entrer  dans  les  détails,  de  donner  des  règles 
précises,  et  même  de  trancher  dans  le  vif  de  certaines  habi- 
tudes profondément  enracinées,  afin  de  supprimer  tous  les 


—  325  — 


abus  réels  ou  possibles,  et  de  soustraire  aux  influences  trop 
nombreuses  et  parfois  contradictoires  des  personnes  des 
temps  et  des  lieux  l'administration  d'un  sacrement  qui  est 
le  vrai  centre  de  la  vie  chrétienne.  Admirons  cette  sagesse 
tout  apoctohque,  et  soyons  heureux  de  nous  laisser  guider 
|)ar  elle. 

Sans  doute,    notre   obéissance    nous  imposera   ciuelques 
sacrifices.    L'application  du  nouveau  décret  se  heurtera  :\ 
certaines  difficultés  d'ordre  pratique.    Qu'importe?  L'auto- 
nte  qui  commande  est  certaine  ;  la  chose  commandée  est 
évidemment  bonne  ;  si  donc  entre  les  deux  il  surgit  des  obs- 
tacles, mettons  tous  nos  efforts  à  les  surmonter.    D'ailleurs 
l'expérience  prouvera  que  l'on  peut  facilement  se  faire  illu- 
sion sur  la  gravité  de  ces  obstacles.    Pour  ce  qui  regarde 
en   particulier  l'enseignement  du  catéchisme,   nous  sommes 
convaincu  qu'il  ne  court  aucun  danger.  Il  y  aura  tout  profit 
à  remplacer  la  culture  intensive  de  l'année  de  la  première 
communion  par  un  enseignement  progressif,  mieux  gradué 
et  proportionné  k  la  capacité  de  l'enfant.    Ce  sera  aussi  un 
bienfait  du  régime  nouveau  de  bien  faire  comprendre  à  tous 
que,  dans  le  cours  d'instruction  religieuse,  la  première  com- 
munion ne  doit  pas  marquer  la  dernière,  mais  bien  plutôt 
la  première  étape,  et  que,  si  l'on  exige  de  l'enfant  qui  va 
devenir  adulte  une  certaine  somme  de  connaissances  reli- 
gieuses,  ce  n'est  pas  simplement  pour  le  mettre  en  état  de 
faire  sa  première  communion,  mais  encore  et  surtout  pour 
lui  donner  la  lumière  dont  i!  a  besoin  pour  éclairer  sa  cons- 
cience et  gouverner  sa  vie. 

Nous  vous  tracerons  plus  tard  les  règles  pratiques  qui 
devront  vous  guider  pour  l'enseignement  relig  >-  à  donner 
aux  enfants  qui  ont  fait  leur  première  communie  n,  comme 
aussi  pour  les  communions  solennelles  des  enfants,  que 
recommande  le  décret  gaa/u  singidari. 

Voici  ce  que  dès  aujourd'hui  nous  croyons  bon  de  régler 
et  de  statuer  : 

1°  Pour  ce  qui  regarde  l'admission  à  la  première  commu- 


1 


—  32G 


nion  on  devra  s'en  tenir  aux  termes  du  décret.  Les  parents 
et  le  confesseur  sont  seuls  jujjres  et  responsables.  Ils  auront 
désormais  pour  se  guider  ces  deu.x  règles  ;  (a)  L'Cme  de  dis- 
crétion, aussi  bien  i)our  la  communion  que  pour  la  confes- 
sion, est  celui  où  l'enfant  commence  :\  comprendre,  c'est-;V 
dire  vers  sept  ans,  plus  ou  moins  :  (b)  il  est  requis  et  il  suffit 
pour  qu'un  enfant  fasse  sa  première  connnunion  qu'il  com- 
prenne, suivant  sa  capacité,  les  mystères  de  la  foi,  néces- 
saires de  nécessité  de  moyen,  et  (pj'il  sache  distinguer  le  pain 
eucharistique  du  pain  ordinaire  et  corporel. 

2"  Tous  les  enfants  qui,  aux  termes  du  décret,  ont  l'àse 
de  discrétion,  sont  soumis  à  l'obli^^ation  de  satisfaire  au 
double  précepte  de  la  confession  annuelle  et  de  la  commu- 
nion pascale.  L'obli<,'ation  de  ce  précepte  retombe  sur  ceux 
qui  ont  charge  de  l'enfant:  les  parents,  le  confesseur,  les 
instituteurs  et  le  curé. 

3"  Les  parents  et  les  curés  devront  mettre  un  jrrand  zèle 
à  faire  communier  souvent  les  enfants  (pii  ont  fait  leur  pre- 
mière connnunion  :  ils  veilleront  à  ce  que  ces  enfants  s'ap- 
prochent de  la  Sainte  Table  avec  la  dévotion  que  comporte 
leur  àyre. 

4"  Il  y  a  obliRation  grave  de  -donner  le  Saint  Viatique  et 
l'Extrême  Onction  aux  enfants  (pii  ont  l'âge  de  raison. 

5"  Tous  les  enfants  (jui  meurent  après  l'âge  de  discrétion 
doivent  avoir  des  funérailles  conformes  au  cérémonial  que 
l'Eglise  prescrit  pour  les  adultes. 

6"  Le  décret  Q/tni//  s///j^7///Tr/  sera  lu  aux  fidèles  tous  les 
ans  au  temps  pascal. 

Seront  la  présente  circulaire  et  le  texte  du  décret  Oi/o»/ 
siiij^ndari  lus  et  publiés  au  prune  des  églises  paroissiales  et 
des  chapelles  publiques,  ainsi  qu'en  chapitre  dans  les  com- 
munautés religieuses,  le  premier  dimanche  après  leur  récep- 
tion. 

Veuillez  agréer,  chers  Collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
plus  cordial  dévouement  en  N.-S. 

f   L.-N.,  Arch.  de  Québec. 


—  327  _ 


1)i':cri-:t 

DE  LA  S.  (ONC.RliGATION  DES    SACRKMKNTS 
Sl'K     I.'ACK     ■.•aI,M,SSIUN    A     ,.A     l'IUiMlÈKK    CoMMUNl, 


)N 


en?o!,r''T'  '"T""  ''^•"•-"'-^tion  jc-sus-Christ  sur  terre  a 

Ses  dc^ices  étaient  de  vivre  au  milieu  d'eux  ;  il  avait  l'ha- 
■'>t"de  de  leur  unposer  les  mains,  de  les  embrasser   ^e  les 
bemr.  Il  s'md.^na  de  les  voir  repoussés  par  ses  d  ;cinles 
<...  .1  repnmanda  par  ces  paroles  sévères  :    "  La Lt  v         à 
mo.  les  pems  enfants  et  ne  les  en  empêche. "as     c"  t  -t 
eurs  pare.Is  cp.;appartient  le  royaume  des  cieux  "  (.Z' 
^.  i.j.  14.  16.)  Combien  il  appréciait  leur  innocence  et  leur 
candeur  d'âme,  il  Ta  suffisamn.ent  montré  qnan'     a'ant  " 
approcher  un  enfant,  il  dit  A  ses  disciples      ''  Kn  ter"  é     e 
vous  le  dis.  s.  vous  ne  devene.  semblables  à  ces  pet  ts   v^us 

.  auiuc    UCS    CieUX.     h-t    ClUlCOnflUP    rpr-nif 

En   so,^-enir  de  ces  faits.  l'E.lise  catholique,  dés  ses  dé- 
buts  eut  a  cœur    '.  rapprocher  les  enfants  de  Jésus-Christ 
par  la  communi.-.  .ucharistic.ue.  qu'elle  avait  l'haliUide  1 
eur  adm.mstrer  dès  leur  premier  âge.  C'est  ce  c'u'el  e  fai! 
a.t  dans  la  cérémonie  du  baptême,  ainsi  qu'il  est  pre  cr  t  à 
peu  près  dans  tous  les  rituels  anciens,  jusqu'au  xnr  siè    / 

dTo it!  'l"'r"  ^'^^^--"^--   Plus  tard  dans  certain; 
endroits  ;    les  Grecs  pt  1^=  Orientanv  U   -  - 

-L  _..  i.rientaux  la  conservent  encore. 


:h2h 


Mais,  |)Our  écarter  tout  danger  de  voir  des  enfants  non 
encore  sevrés  rejeter  le  pain  consacré,  l'usage  prt'valut  dès 
l'oritrine  de  ne  leur  administrer  l'Kucharistie  que  sous  l'es- 
pèce du  vin. 

Après  le  baptême,  les  enfants  s'approchaient  souvent  du 
divin  Hancpiet.  Dans  certaines  E(j;lises,  on  avait  pour  habi- 
tude de  communier  les  tout  petits  enfants  aussitc  après  le 
clergé,  et  ailleurs,  de  leur  distribuer  les  fragments  après  la 
communion  des  adultes. 

Puis  cet  usatîe  disparut  dans  l'IC^lise  latine.  On  ne  permit 
plus  aux  enfants  de  s'asseoir  ;\  la  sainte  Table  que  lorsque 
les  premières  lueurs  de  la  raison  leur  apportaient  quelque 
connaissance  de  l'auf^uste  Sacrement.  Cette  nouvelle  disci- 
pline, déjà  admise  par  quelques  Synodes  particuliers,  fut 
solennellement  confirmée  et  sanctionnée  au  iv'  Concile 
œcuménicpie  de  Latran,  en  12 15,  par  la  promulgation  du 
célèbre  Canon  xxi,  qui  prescrit  en  ces  termes  la  confession 
et  la  communion  aux  fidèles  ayant  atteint  l'âge  de  raison  : 
"Tout  fidèle  des  deux  sexes,  lorsqu'il  est  parvenu  à  l'âge  de 
discrétion,  doit  fidèlement  confesser  tous  ses  péchés,  au 
moins  une  fois  l'an,  ;\  son  propre  curé,  et  accomplir  avec 
tout  le  soin  possible  la  pénitence  qui  lui  est  enjointe  ;  il 
recevra  avec  dévotion,  au  moins  à  Pâques,  le  sacrement  de 
l'Kucharistie,  :\  moins  que,  sur  le  conseil  de  son  propre  curé, 
il  ne  juge  devoir  s'en  abstenir  temporairement  pour  un  mo- 
tif raisonnable.  " 

Le  Concile  de  Trente  (Session  xxi,  de  Coinnninione,  c.  4), 
sans  réprouver  aucunement  l'ancique  discipline,  qui  était 
d'administrer  l'Eucharistie  aux  enfants  avant  l'âge  de  rai- 
son, confirma  le  décret  de  Latran  et  anathématisa  les  parti- 
sans de  l'opinion  adverse  :  "  Si  quelqu'un  nie  que  les  chré- 
tiens des  deux  sexes,  tous  et  chacun,  parvenus  à  l'âge  de 
discrétion,  soient  tenus  de  communier  chaque  année,  au 
moins  à  Pâques,  selon  le  précepte  de  notre  sainte  Mère  l'E- 
glise, qu'il  soit  anathème.  "  (Sess.  xiii,  cù-  Eucharistia,  c. 
8,  can.  9.) 


—  329  — 

Donc,  en  vert.,  an  d.'.cret  de  Latran  cité  plus  haut  et  tou- 
jours  en  vigueur,  les  rtcl,^Ies,  dus  qu'ils  ont  atteint  l'Acre  de 
ci.scret.on.  sont  astreints  à  l'obliuation  de  s'appro.  her.  au 
r^rhan^tie""  "^'^  «^crements  de  la  Pénitence  et  de 

Mais,  dans  la  fixation  de  cet  Afje  de  raison  ou  de  discré- 
H.n.  nombre  d'erreurs  et  d'abus  déplorables  se  sont  intro- 
'Imts  au  cours  des  siècles.   Les  uns  crurent  pouvoir  détermi- 
ner  detrx  A.^es  de  discrétion  distincts,  l'un  pour  le  sacrement 
de  la  lénitence.  l'autre  pour  l'Kucharistie.    Pour  la  Péni- 
tence. A  les  entendre,  âf^e  de  discrétio:    devait  si^Miifier  celui 
ou  on  peut  discerner  le  bien  du  mal.  et  donc  pécher  ;   mais 
pour  1  Luch.nst.e.  ils  requéraient   un  â^e  plus  avancé,  où 
1  en.ant  pût  aporter  une  connaissance  plus  complète  de  la 
religion  et  une  disposition  d'âme  plus  mûrie.    De  la  sorte 
suivant  la  variété  des  usages  ou  des  opinions,   l'âge  de  là 
I  remiôre  Communion  a  été  fixé  ici  à  di.x  ou  dou;ie  ans  là  à 
<|uator/e  ou  même  davantage,  et  avant  cet  âge  la  commu- 
nion a  été  interdite  aux  enfants  ou  adolescents. 

Cette  coutume  qui.  sous  prétexte  de  sauvegarder  le  res- 
Pect  dû  à  1  auguste  Sacrement,  en  écarte  les  fidèles  a  été  la 
cause  de  maux  nombreux.  Il  arrivait,  en  effet,  que  l'inno- 
cence  de  l'enfant,  arrachée  aux  caresses  de  Jésus-Christ  ne 
se  nourrissait  d'aucune  sève  intérieure  ;  et.  triste  consé- 
quence, la  jeunesse,  dépourvue  de  secours  efiicace  et  en  tou- 
ree  de  pièges,  perdait  sa  candeur  et  tombait  dans  le  vice 
avant  d'avoir  goûté  les  Saints  M3 .itères.  Même  si  l'on  pré- 
parait la  Iremière  Communion  par  une  formation  plus  sé- 
rieuse et  une  confession  soignée,  ce  qu'on  est  loin  de  faire 
partout,  il  n'en  faudrait  pas  moins  déplorer  toujours  la  perte 
de  la  première  innocence,  qui  peut-être  eût  pu  être  évitée 
SI  1  li-ucharistie  avait  été  reçue  plus  tôt. 

N'est  pas  moins  digne  de  blâme  la  coutume  introduite  en 
l'iusieurs  régions  de  ne  pas  confesser  les  enfants  avant  leur 
admission  à  la  sainte  Table  ou  de  les  priver  de  l'absolution 
H  arrive  ainsi  qu'ils  demeurent  longtemps  dans  les  liens  de 
l>eches  peut-être  graves  :  et  c'est  un  grand  p^rij. 


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330  — 


Mais  ce  ciui  est  souverainement  fàrheux,  c'est  que,  en  cer- 
tains pays,  les  enfants,  avant  leur  Premit-re  Communion, 
même  s'ils  sont  en  danger  de  mort,  ne  sont  pas  admis  n 
communier  en  viatique,  et,  après  leur  mort,  sont  ensevelis 
selon  les  rites  [)rescrits  pour  les  tout  petits,  et  sont  ainsi 
privés  du  secours  des  suffrages  de  l'Eglise. 

Tels  sont  les  dommages  au.\(iue!s  on  donne  lieu  quand 
on  s'attache  plus  que  de  droit  à  faire  précéder  la  Première 
Couununion  de  préparations  extraordinaires,  sans  remar- 
c|uer  assez  peut-être  (pie  ces  sortes  de  précautions  scrupu- 
leuses dérivent  du  jansénisme,  qui  présente  l'Eucharistie 
comme  une  récompense  et  non  comme  un  remède  à  la  fragi- 
lité humaine.  C'est  i)our*-ant  la  doctrine  contraire  qui  a  été 
enseignée  par  le  Concil  -  Trente,  affirmant  que  l'Eucha- 
ristie est  un  "  antidote  qui  nous  délivre  des  faute?  quoti- 
diennes et  nous  préserve  des  péchés  mortels  "  (Sess.  xiii, 
i/r  J://c//fr/-/s//ir,  c.  2.  )  ;  doctrine  cpi'a  rappelée  récemment 
avec  plus  de  force  la  S.  Congrégation  du  Concile,  en  per- 
mettant, par  .son  décret  du  26  décembre  IQ05,  la  communion 
quotidienne  à  tous  les  fidèles  d'Age  avancé  ou  tendre,  et 
ne  leur  imposant  cjue  deux  conditions  :  l'état  de  grâce  et 
l'intention  droite. 

Et  certes,  puisque  dans  l'antiquité  on  distribuait  les  res- 
tes des  Saintes  Espèces  aux  enfants  encore  à  la  mamelle, 
on  ne  voit  aucune  raison  légitime  d'exiger  maintenant  une 
préparation  extraordinaire  des  petits  enfants  qui  vivent 
dans  11  si  heureuse  condition  de  la  première  candeur  et  de 
l'inno-ence,  et  ciui  ont  tant  besoin  de  cette  nourriture  mys- 
tique au  milieu  des  multiples  embûches  et  dangers  de  ce 
temps. 

A  quoi  attribuer  les  abus  <|ue  nous  réprouvons,  sinon  à  ce 
que,  en  distinguant  deux  âges,  l'un  pour  la  Pénitence,  l'au- 
tre pour  l'Iùicharistie,  on  n'a  ni  nettement  ni  exactement 
défini  ce  qu'est  l'âge  de  discrétion?  Et  pourtant,  le  Con- 
cile de  Latran  ne  requiert  (|u'un  seul  et  même  âge  pour 
ces  deux  sacrements,  quand  il  impose  simultanément  l'obli- 
gation de  la  confession  et  de  la  communion. 


—  ,'J31   — 

^  Ainsi  donc,  de  même  que  pour  la  confession,  on  appelle 
ase  de  discrétion  celui  auquel  on  peut  distiuRuer  le  bien  du 
ma,  c'est-à-dire  auquel  on  est  parvenu  à  un  certain  usage 
de  la  raison  ;  de  même  pour  la  communion,  on  doit  appeler 
due  de  discrétion  celui  auquel  on  peut  discerner  le  pain 
eucharistu-ne  du  pain  ordinaire,  et  c'est  précisément  encore 
1  a^e  même  auquel  l'enfant  atteint  un  certain  usage  de  la 
raison. 

C'est  ainsi  que  l'ont  compris  les  principaux  interprètes  et 
contemporains  du  Concile  de  Latran.  L'histoire  de  l'Fglise 
nous  apprend,  en  effet,  que  dès  le  xiif  siècle,  peu  après   le 
Concile  de  Latran,  plusieurs  S3'nodes  et  décrets  épiscopaux 
ont  admis  les  enfants  à  la  Première  Communion  à  l'âge  de 
sept  ans.   Un  témoignage  hors   de  pair  est   celui  de  saint 
Ihomas  d'Aquin,  qui  a  écrit:   "  Lorsque  les  enfants  aw^- 
mcnccit  à  avoir  quelque  usage  de  la  raison,  de  manière  à 
pouvoirconcevoir  de  la  dévotion  pour  ce  Sacrement  (l'Eu- 
charistie),   alors   on    p-it    le   leur   administrer.  "    {Summ 
tlu-ol.,    iii  p..  q.   Lxxx,         9,  ad  3.)  Ce  que  Ledesma  com- 
mente en  ces  termes  :    "  Je  dis,  et  c'est  l'avis  universel,  que 
l'Lucharistie  doit  être  donnée  à  tous  ceux  qui  ont  l'usage 
de  la  raison,  quelle  que  soit  leur  précocité,  et  cela  même  si 
l'enfant  ne  sait  encore  «lue  confusément  ce  qu'il  fait.  "  Un 
-S.   Thom.,  III  p.,  q.  LXXX,  a.  9.  dub.  6.)   Vasquez  explique 
ainsi  le  même  passage  :   "Une  fois  que  l'enfant  est  parvenu 
a  cet^  usage  de  la  raison,  aussitôt  il  se  trouve  à  ce  point 
obligé   par    le  droit  divin    lui-même  que  l'Eglise   ne  peut 
à  aucun   prix   l'en    délier.  "    (//,    5.  Thom.,   m    p.,   disput. 
214,  c.  4,  N'.  43).  Telle  est  aussi  l'opinion  de  saint  Antonin, 
qui  dit:    "Mais,   lorsque  l'enfant  est  capable   de  malice' 
c'est-à-dire  capable  de   pécher   mortellement,   alors    il    est 
obligé  par  le  précepte  de  la  confession,  et  par  conséquent 
de  la  communion.  "    (P.    ,„,  tit.  14,  c.  2,  .i^  5.)   Cette  con- 
clusion  est   aussi    celle  qui  découle   du   Concile;  de  Trente 
Quand  il  rappelle  (Sess.  xxi.  c.  4)  que   "  les  petits  enfants" 
avant  l'âge  de  raison,  n'ont  aucun  besoin  ni  aucune  obli- 
gation de  communier  ",  il  ne  fournit  de  ce  fait  qu'une  rai- 


—  332  — 

son,  à  savoir  qu'ils  ne  peuvent  pas  pécher  :    "  En  effet,  dit- 
il,  à  cet  âfîe,  ils  ne  peuvent  perdre  la  Rrâce  de  fils  de  Dieu 
qu'ils  ont  reçue."  D'où  il  appert  que  la  pensée  du  Concile 
est  que  les  enfants  ont  le  besoin  et  le  devoir  de  communier 
lorsqu'ils    peuvent    perdre    la  grâce  par   le    péché.    Même 
sentiment  au  Concile  romain  tenu  sous  Benoît  XIII,  et  qui 
enseigne   que  l'obligation   de   recevoir  l'Eucharistie  com- 
mence "  lorsque  garçons  et  fillettes  sont  parvenus  à   l'âge 
de  discrétion,  c'est-à-dire  à  l'âge  auquel  ils  sont  aptes  à  dis- 
cerner cette  nourriture  sacramentelle,  qui  n'est  autre  que 
le  vrai  Corps  de  Jésus-Christ,  du  pain  ordinaire  et  profane 
€t  savent  en  approcher  avec  la  piété  et  la  dévotion  requi- 
ses. "  U lis  t  met  ion  pour  ceux  qui  doivent  être  admis  à   la 
Première  Communion,  append.  xxx,  p.    ii.)  Le  Catéchisme 
Romain  s'exprime  ainsi:   "  A  quel  âge  on  doit  donner  les 
Saints  Mystères  aux  enfants?    Personne  n'est  plus  à  même 
de  le  fixer  que  le  père  et  le  confesseur.   C'est  à  eux  qu'il 
appartient  d'examiner,  en  interrogeant  les  enfants,  s'ils  ont 
quelque  connaissance  de  cet  admirable  Sacrement  et  s'ils 
-en  ont  le  désir.  "    (P.  ii,  De  Sacr.  Euc/i.,  N°63.) 

De  tous  ces  documents,  on  peut  conclure  que  l'âge  de 
discrétion  pour  la  Communion  est  celui  auquel  l'enfant 
sait  distinguer  le  pain  eucharistique  du  pain  ordinaire  et 
corporel,  et  peut  ainsi  s'approcher  avec  dévotion  de  l'autel. 
Ce  n'est  donc  pas  une  connaissance  parfaite  des  choses 
de  la  foi  qui  est  requise,  puisqu'une  connaissance  élémen- 
taire, c'est-à-dire  une  ecrtaine  connaissance,  suffit.  Ce  n'est 
pas,  non  plus,  le  plein  usage  de  la  raison  qui  est  requis, 
puisqu'un  commencement  d'usage  de  la  raison,  c'est-à-dire 
un  certain  usat^^e  de  la  raison,  suffit. 

En  conséquence,  remettre  la  Communion  à  plus  tard,'  et 
fixer  pour  sa  réception  un  âge  plus  mûr  est  une  coutume 
tout  à  fait  blâmable  et  maintes  fois  condamnée  par  le  Saint- 
Siège.  Ainsi  le  Pape  Pie  IX,  d'heureuse  mémoire,  par  une 
lettre  du  cardinal  Antonelli  aux  évêques  de  France,  le  12 
mars  1866,  réprouva  vivement  la  coutume,  qui  tendait  à 
s'établir  dans   quelques   diocèses,   de   différer  la   Première 


333  — 


Communion  jusqu'à  un  âge  tardif  et  fixe.  De  même   la  Sa- 
crée Con       ,ation  du  Concile,  le   15   mars   i8si.    corrigea 
.in  chapi-.     du  Concile  provincial  de  Rouen,  qui  défendait 
d  admettre  ,es  enfants  à    la    Communion    avant   l'âge  de 
douze  ans.    De  même  encore,  dans  le  cas  de  Strasbourg 
le  25  mars   1910,   la  Sacrée   Congrégation  des  Sacrements' 
consultée    pour  savoir  si  on  pouvait  admettre   les  enfants 
a  la  sainte  Commnnion  à  douze  ou  à  quatorze  ans.   répon- 
dit :       Les  garçons  et  les  fillettes  doivent  être  admis  à  la 
communion  lorsqu'ils  ont  atteint  l'âge  de  discrétion,  c'est- 
a-dire  lorsqu'ils  ont  l'usage  de  la  raison.  " 

Après  avoir  mûrement  pesé  toutes  ces  raisons,  la  S.  Con- 
grégation des  Sacrements,  réunie  en  assemblée  générale 
le  isjmllet  1910,  afin  que  prennent  fin  définitivement  les 
abus  signalés  et  que  les  enfants  s'approchent  de  Jésus-Christ 
dès  leur  jeune  âge,  vivent  de  sa  vie  et  y  trouvent  protection 
contre  les  dangers  de  corruption,  a  jugé  opportun  d'éta- 
blir, pour  être  observée  partout,  la  règle  suivante  sur  la 
Jr'remière  Communion  des  enfants: 

I.  —  Dâge  de  discrétion,  aussi  bien  pour  la  communion 
que  pour  la  confession,  est  celui  où  l'enfant  commence  à  rai- 
sonner, c'est-à-dire  vers  sept  ans,  soit  au-dessus,  soi^  même 
au-dessous.  Dès  ce  moment  commence  l'obligation  de  satis- 
fatre  au  double  précepte  de  la  confession  et  de  la  communion. 

II.  —  Pour  la  première  confession  et  la  Première  Commu- 
nion, ponit  n'est  nécessaire  une  pleine  et  parfaite  connais- 
sauce  de  la  doctrine  chrétienne.  L'enfant  devra  cependant 
cxsuite  continuer  à  apprendre  graduellement  le  catéchisme 
entier,  suivant  la  capacité  de  son  intelligence. 

III.  —  La  connaissance  de  la  religion  requise  dans  l'enfant 
pour  qu'il  soit  convenablement  préparé  à  la  Première  Com- 
"mnion  est  qu'il  comprenne,  suivant  sa  capacité,  les  mystè- 
res de  la  foi,  nécessaires  de  nécessité  de  moyen,  et  qu'il  sache 
distinguer  le  pain  eucharistique  du  pai-  ordinaire  et  corpo- 
>cl,  afin  de  s'approcher  de  la  sainte  Table  avec  la  dévotion 
que  comporte  son  âge. 


—  334  — 

IV.  -  L'obligation  du  pn'ccptc  de  la  confession  et  de  la 
communion,  qui  touche  P enfant,  retombe  sur  ceux-là  uirtout 
cm  sont  chargés  de  lui,  c'est-à-dire  les  parents,  le  confesseur 
les  instituteurs,  le  curé.  C'est  au  père,  ou  à  ceux  gui  le  rem- 
f lacent,  et  au  confesseur,  qu'il  appartient,  suivant  le  Caté- 
chisme Romain,  d'admettre  l'enfant  à  la  Première  Corn- 
mu  ni  on. 

V.  -  Qifune  ou  plusieurs  fois  par  an,  les  curés  aient  uun 
d  annoncer  et  d'avoir  une  communion  générale  des  enfants 
eu  dy  admettre,  non  seulement  les  nouveaux  communiants 
mais  les  autres  qui,  du  consentement  de  leurs  parents  ou  de 
leur  confesseur,  comme  on  l'a  dit  plus  haut,  auraient  déjà 
pris  part  à  la  Table  Sainte.  Qu'il j>  ait  pour  tous  quelques 
jours  de  préparation  et  d'instruction. 

VI.—  Tous  ceux  qui  ont  charge  des  enfants  doivent  met- 
tre tous  leurs  soins  à  les  faire  approcher  souvent  de  la  Sainte 
I able  après  leur  Première  Communion  et,  si  c'est  pou-iblc 
même  tous  les  jours,  comme  le  désirent  le  Christ  /ésus 
et  notre  Mère  la  Sainte  Eglise  ;  qu'on  veille  à  ce  qifils  le 
fassent  avec  la  dévotion  que  comporte  leur  â^e.  Que  ceux  qui 
ont  cette  charge  se  rappellent  aussi  leur  très  grave  devoir  de 
vrillera  ce  que  ces  enfants  ùssistent  aux  leçons  publiques 
de  catéchisme,  sinon  qu'ils  suppléent  de  quelque  façon  à  leur 
instruction  religieuse. 

VII.  —  Ta  coutume  de  ne  pas  admettre  à  la  confession  les 
enfants,  ou  de  ne  jamais  les  absoudre  quand  ils  ont  atteint 
l'âge  de  raison  est  tout  à  fait  à  réprouver.  Tes  Ordinaires 
auront  soin  défaire  disparaître  cet  abus  en  employant  même 
les  moyens  du  droit. 

\  III.  —  C'est  un  abus  détestabT  que  de  ne  pas  donner  le 

1  latique  et  l' Extrême-Onction  aux  enfants  après  l'âge  de 

raison  et  de  les  enterrer  sui^imt  le  rite  des  enfants.   Que  les 

Ordinaires  prennent  des  mesures  rigoureuses  contre  ceux  qui 

n'abandonneraient  pas  cette  usage. 

Ces  décisions  des  PIminentissimes  cardinau.x  de  la  Sacrée 


—  335  — 

Con^^réffation.  Notre  Saint-Père  le  Pape  Pie  X,  dans  Pau- 
^lience  du  7  août,  les  a  toutes  approuvées,  et  a  ordonné  de 
Pnbher  et  promulguer  le  présent  Décret.  Il  a  prescrit  en 
outre,  à  tous  les  Ordinaires  de  faire  connaître  ce  décret 
non  seulement  aux  curés  et  au  clergé,  mais  encore  aux  fidè- 
les auxquels  il  devra  être  lu  en  langue  vulgaire,  tous  les 
ans.  au  temps  pascal.  Quant  aux  Ordinaires,  ils  devront 
ous  'es  cmq   ans,  rendre  compte  au  Saint-Siôge  en  même 

drce'Décrff'  ^"^''^  ^^^''''  "^^  '""'  '^'°''''''  '^^  ''^^^^"tion 

Nonobstant  toutes  choses  contraires. 

Donné  à  Rome,  au  palais  de  la  Sacrée  Congrégation  des 
•Sacrements,  le  8  août  1910. 

D.  card.  Ferrata.  />n[A'f 

Ph.  GlusTlNi,  scn'taire. 


,  i,\^3:p 


i  ^^ 


I. 
II. 
III. 

IV. 


Bi< 


On 

réguli 

C'est 

sérieu 

et  /;) 

ses.  L 

expéd 

lemen 

sancti 

patror 

Sil' 

faf  éc 


337  _ 


(  N«  64  ) 
CrRCUJ.AIllE  AU   CLEJiGÉ 


f     Archevêché  de  Québec, 
(         15  novembre  1910. 

I.  Cas  de  Conférences  ecclésiastiques. 
II.  Quête  pour  les  Ruthènes. 
III.  Matière  d'examens  et  de  sermons  des  jeunes  prêtres. 


Bien  chers  Collaborateurs, 


On  est  pne  de  faire  les  Conférences  ecclésiastiques  aussi 
re.uhèrement  que  possible,  c'est-à-dire  tous  les  trois  moi 
C  est  un  devoir  grave  a)  d'y  assister,  à  moins  de  raisons 

1    T  consciencieusement  les  cas  qui  sont  propo- 

ses. Le  proces-verbal  de  chacune  des  conférences  doit  être 
expédié  par  le  Secrétaire  à  l'Archevêché.  J'appelle  spéc  a! 

llTc^^LT  TT'^''  T  '''  '''  '^  -aria^rmi^îde 
patrons  dimanche  et  de  relations  entre  ouvriers  et 

Si  l'on  ne  peut  se  rendre  à  la  Conférence,  on  doit  envoyer 

par  écrit  au  sfirrétai«-«»  em   tr H    -,-   1 

=11. „  ^on  iravaii  sur   les  cas  proposés: 


—  338  — 

"  A/>  (i/>.until)us  ixigatur   ut  scripto   quœstionihus  rcspon- 
(Uanl.  "  I)c>cret  xm  du  premier  Concile  de  Québec. 

II 

Vous  voudrez  bien  recommander  \  la  charité  de  vos  ouail- 
les l'œuvre  de  l'évanKélisation  des  catholiques  Kuthùnes  et 
l'Ouest  canadien. 

Lors  du  i*' Concile  Plénier  de  Québec,  Monseif^'neur  l'Ar- 
chevêque de  Sain t-Bonif ace  exposa  à  ses  collègues  la  véri- 
table situation  de  ces  milliers  d'étrangers,  nos  frères  dans  la 
foi.  Les  l'éres  du  Concile,  émus  de  cette  triste  situation, 
s'engagèrent  à  faire  une  (juète  annuelle  dans  leur  diocèse  — 
et  cela  pendant  dix  ans  —  pour  venir  en  aide  à  ces  pauvres 
Ruthènes. 

Je  me  plais  ;\  reproduire  ici  ce  qu'écrivait  :\  ce  sujet  l'il- 
lustre Métropolitain  de  Saint-Honiface,  dans  une  lettre  à 
son  clergé  le  i  février  dernier  : 

"  Le  premier  Concile  plénier  de  Québec,  <iui  a  été  une 
manifestation  si  consolante  de  la  vitalité,  de  l'unité  et  de  la 
force  d'organisation  de  l'I'Lglise  du  Canada,  restera  comme 
un  des  événements  les  plus  importants  de  l'histoire  ecclé- 
siasticjue  de  notre  pays.  Mais' il  nous  est  particulièrement 
agréable  d'ajouter  que  nos  ICglises  de  l'(3uest  ont  eu  plus 
que  toutes  les  autres  à  se  louer  de  ces  grandes  assises  de  la 
hiérarchie  catholique  de  tout  le  pays,  parce  que  nos  causes 
les  plus  chères  y  ont  été  traitées  avec  une  sollicitude  et  une 
sagesse  qui  nous  ont  grandement  réjoui.  Nous  ne  pouvons 
parler  maintenant  que  de  la  réunion  extra-conciliaire,  tenue 
le  samedi  30  octobre  1909,  alors  que  les  Révérendissimes 
Pères  du  i)remier  Concile  plénier  de  Québec  ont  bien  voulu 
donner  une  preuve  de  l'intérêt  cm'ils  portent  à  nos  chers 
Ruthènes,  en  promettant  de  donner,  chaque  année,  pen- 
dant dix  ans,  pour  les  œuvres  ruthènes,  quatre  piastres  par 
mille  diocésains,  ou  de  faire  une  quête  qui  donnera  le  même 
résultat  ou  même  davantage.  En  retour,  les  Evêques  de  la 
province   ecclésiastique  de  Saint-Boniface  ont  consenti  à 


—  339  — 

rZ,"L  T"'''"!  '''"  •■'"'•  '  '"  ""«'^  <<''  ''™l'=  <1"  Nord, 
oes,    an  demandant  cependant  I,,  permission  de  donner 

•irMacK^"    r"""  '■"""'  Apos,oli,„.es  d'A.hal.aska  e 
n  ,  ,:   r  l'!:r™  T'-'l^e^oiven,  cha„ne  année  ;  e. 


no,.  a,„n.  demander  .,ue  le  n.ème  avan.a.é  so/.  accordi 
:""Z.  '"""■'  '^"-'"'"l-  <!..   Keewatin,    .,uand   il  s, 


au 

sera 


nommé 

dil^s"  TeTin/n"  '."  ""?•  '"  ''"^^^•"^^-  ^-->-  ^-- 
kZT  \  ^^'"  -I^°"'fa".  'le  Saint-Albert  et  de  Prince- 
Albert,  sont  nombreuses. 

...rXfrw ''•'''' ^°"'"''  catholique  ruthùne.  c.ui  doit 
énfTnr  \,^y'""'^^^^'  =   P"'^-   un    petit   séminaire   pour  les 
enfants  ruthènes  qui  se  destinent  au  sacerdoce  :  e^    enfin 
Pus-eurs  œuvres  de  charité  et  d'éducation  à  Winnlperet  à 
S.fton  (Man.toba).  et  les  é.^lises  à  bâtir  dans  les  trois  dio- 

"Aussi,  c-est  avec  une  bien  vive  émotion  que  nous  remer- 

ôr;  du"V"^H  ''f  "'°"  '^  "°^^^  "-^-  ''vénérable  es- 
copat  du  Canada  de  sa  grande  charité  envers  nos  chers 
catholiques  ruthônes, 

Pôtre'^sainrpr?'  f '"  '  '^''^""  '^  "°^  ^°"^^"--  —  l'a- 
potre  samt  Paul,  dans  son   épître  à  Philémon  -  "   Nous 

avons  ressent,  beaucoup  de  joie  et  de  consolation,  au  suj 
foi.  frère"'-    '  '"  '"  """^^  '''  ^"""^^  °"^  '''  -"""-s  p'ar 

''   Quelle    consolation   et   quelle    force,    pour    nos   bons 

Kuthénes.  de  trouver  de  telles  sympathies,  alors  que  Phté 

se  et  le  sch.sme  sont  conjurés  pour  leur  ravir  la  vieille   oi 
athoi.q  ,,,,3  ^..^^^  ^^^  ^^^^,^  ^^  ^^  e  fo. 

et^^i  laquelle  ,  s  sont  eux-mêmes  très  attachés!  Et  pour  nouî' 
Jweques  de    a  provmce  ecclésiastique  de  Saint-Boniface 
nous  succombons  sous  le  poids  des  nouvelles   obligation; 
colon?"  t^r"   "'"'"^"^^  ^^"^^'^   ^'  considér  W     de 

le  Tli  !.;'?"  '"'"'^^  "  '^"^  P^°^"-^  ^-  Prêtres  e 
des  eghses  ;  et  il  nous  est  particulièrement  réconfortant  de 
voir   nos   vénérables   collègues   venir  à  notr^seco, '"    ^ 


—  340  — 

temps  oi)i>r)rtun,  pour  nous  permettie  de  sauver  des  milliers 
d'ilrnes  (jue  les  schismaticiues  et  les  hérétiques  ont  juré  de 
détacher  du  sein  de  la  sainte  KRlise,  notre  mCre.  " 

Le  dioct^se  dr  Québec  se  trouve  donc  enpaué  pour  sa 
part,  à  payer  chaque  année  pendant  dix  ans,  quatre  pias- 
tres par  mille  diocésains. 

J,a  première  quôte  en  faveur  des  Ruthènes  se  fera  cette 
année  le  prer.nier  dimanche  de  l'Avent.  Kn  l'annonçant  le 
dimanche  prti  lent  vous  voudrez  bien  exhorter  vos  parois- 
siens à  se  montrer  pénéreux  pour  une  œuvre  si  importante. 
L'an  prochain  et  dans  la  suite  cette  quête  remplacera  celle 
qui  se  faisait  jusqu'ici  pour  les  Ecoles  du  Nord-Ouest  et  elle 
devra  se  faire  le  jour  de  la  Pentecôte. 

III 

Les  sujets  d'examens  des  jeunes  prêtres  pour  191 1  seront 
les  suivants  : 

Dogme  :  De  Dco  Crcatorc. 

Morale  :  De  actibus  humanis,  De  Conscientia,  De  Legibus. 

Histoire  ecclésiastique  :  Gallicanismus  et  Jansenismus  ; 
practpin  eonim  fautores  et  error.es. 

Ecriture  Sainte  :  De  divinitate  Librorutn  Sacrœ  Scriptu- 
rœ  consideratœ  ratione  materiœ  et  ratione  auctoris.  De 
medio  qiw  nobis  innotescit  SS.  Libroruvi  inspiratio. 

Sujets  de  sermons  :  i"  La  Toussaint 

2"  L'Ascension. 

Prière  de  relire  l'article  de  la  Discipline  :  Examen  des  Jeu- 
nes prêtres. 

IV 

Dans  son  Encyclique  Pascendi  du  8  septembre  1907  —  qui 
vous  a  été  communiquée  le  15  septembre  de  la  même  année- 
Nôtre  Saint  Père  le  Pape  Pie  X  a  cund  '.mr  ;  formellement 
le  modernisme,  assemblage  d'une  foule d'ea-urs  docti-iaies 


III  seront 


—  341   — 

•mi  tendent  à  saper  le  Christianisme  pr  •  .,  base  Cette 
condamnation  a  prod.  ^  des  résultats  sal  ^.icd  •  elle  a  fait 
ouvnr  lesyeux  A  nne  toule  de  personnes  qui.  sans  pr;sque 
en  louter  allaient  ,  (>udier  les  vérités  fondamentales  de 
la  toi  catholuiuf. 

Il  n'en  est  pas  moin,  resté  un  certain  nombre  qui  ont  con- 
tinue :\  propa^îer  insidieusement,  parleurs  écrits,  leurs  faus- 
ses et  très  pernicieuses  doctriiuîs. 

Le  Souverain  Pontife.  Pie  X.  tjardien  vigilant  de  la  doc 
trine  révélée,  a  constaté  et  signalé  le  danger.    Dan-   son 
^lotupropnoAxx  premier  septembre  de  cette  année,  il  s'élève 
avec  force  contre  l'audacieuse  témérité  de  ces  modernistes 
qui   travaillent  encore  A  se  faire  des  adeptes  et  à  inoculer 
dans  les  veines  de  la  société  chrétienne  le   venin  de   leurs 
opinions  par  la  publication  de  livres  et  de  brochures    II  fait 
lin  devoir  aux  évoques  de  travailler  à  la  défense  de  la  foi 
catholique  et  de  veiller  avec  le   plus  grand  soin   A  ce  que 
I  intégrité  de  ce  dépôt  divin  ne  subisse  aucune  attente  •    il 
impose  la  même  obligation  aux   pasteurs  d'âmes,  aux  édu- 
cateurs et  professeurs  de  la  jeunesse  cléricale  et  tout  spécia- 
lement aux  supérieurs  majeurs  des  Instituts  religieux. 

Afin  de  conjurer  ce  péril  du  modernisme,  le  Pape  ord-  nne 
encore,  comme  l'avait  déjà  fait  son  illustre  prédécesseur, 
que   a  philosophie  srolastique  soit  mise  à  la  base  des  étu  les 
théologiques  ;   qu'on  éloigne  de  la  direction  des  élèves  ou 
du  pro  essorât  quiconque  est  imbu  des  doctrines  modem  s- 
tes  ou  les  favorise  de  quelque  manière  que  ce  soit  ;    que  ].  s 
oveques  interdisent  la  lecture,  la  publication,  la  vente  des 
ouvrages  qui  refléteraient  ces  erreurs  et  qu'ils  désignent  des 
censeurs  pour  en  faire  la  révision  avant  que  V Imprimatur 
-soit  donne.    Et  afin  d'empêcher  plus  efficacement  la  diffu- 
sion de  ce  modernisme.  Sa  Sainteté  ordonne  aux  évoques 
U  établir  dans  leurs  diocèses  respectifs  un   Conseil  de  vigi- 
laucc  qui  aura  pour  mission  de  surveiller  très  attentivement 
et  de  tn  s  près  toutes  les  traces  de  ces  funestes  doctrines  soit 
'ians  les  publications  soit  dans  l'enseignement. 


n 


—  342  — 

Selon  l'ordonnance  pontificale,  tous  les  prêtres,  profes- 
seurs, directeurs  de  séminaire,  curés,  vicaires,  confesseurs, 
prédicateurs  de  carême,  ainsi  que  les  clercs  qui  doivent  être 
promus  aux  ordres  sacrés,  devront  prêter  le  serment  dont  je 
vous  envoie  la  formule,  y  apposer  leur  signature  et  la  ren- 
voyer à  l'archevêché  avant  le  31  décembre. 

Ce  serment  ou  profession  de  foi  se  fera  soit  devant  l'Or- 
dinaire, soit  devant  les  supérieurs  des  maisons  d'éducation 
soit  devant  les  présidents  des  conférences  ecclésiastiques  où 
devant  tout  curé  ou  prêtre  ayant  juridiction  que  nous  auto- 
risons par  la  présente  à  remplir  ce  ministère. 

S'il  arrive  que  des  prêtres  pour  une  juste  raison,  ne  peu- 
vent, avant  cette  date,  rencontrer  des  confrères  devant  les- 
quels ils  puissent  prêter  ce  serment,  ils  rempliront  cette 
obligation  au  pied  de  leur  crucifix,  et,  après  avoir  daté  et 
signe  leur  document,  ils  le  transmettront  comme  les  autres 
à  larchevêché. 

Agréez,  bien    chers    Collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
entier  dévouement  en  Notre-Seigneur. 

t  Louis-Nazaire,  Arch.  de  Québec. 


JURISJURANDI  FORMULA 

CONTRA  ERRORES  MODERNISTARUM 

"  Ego. . .  firmiter  amplector  ac  recipio  omnia  et  singula 
qu^  ab  inerranti  Ecclesias  magisterio  definita,  adserta  ac 
declarata  sunt,    praesertim  ea  doctrinal  capita,  qua.   hujus 
temporis  erroribus  directe  adversantur. 

"  Ac  primum  quidem  Deum,  rerum  omnium  principium  et 
finem,  naturali  rationis  lumine  per  ea  qu^  facta  sunt,  hoc 
est  per  visibilia   creationis  opéra,    tamquam  causam   per 
ettectus.  certo  cognosci,  adeoque  demonstrari  etiam  posse 
profiteor.  ' 

"Secundo,  externa  revelationis  argumenta,  hoc  est  facta 
divina,  m  pnmisque  miracula  et  prophetias  admitto  et 
agnosco  tamquam  signa  certissima  divinitus  ortœ  chris- 
tianae  rehgionis,  eademque  teneo  œtatum  omnium  atque 
hommum  etiam  hujus  temporis,  intelligentis  esse  maxime 
accommodata. 

"  Tertio  :  Firma  pariter  fide  credo  Ecclesiam,  verbi  reve- 
lati  custodem  et  magistram,  per  ipsum  verum  atque  histori- 
cum  Christum,  quum  apud  nos  degeret,  proxime  ac  directe 
institutam,  eamdemque  super  Petrum,  apostolic*  hierar- 
chip  pnncipem  ejusque  in  *vum  successores  tedificatam 

Quarto  :  Fidei  doctrinam  ab  Apostolis  per  orthodoxes 
l^atres  eodem  sensu  eademque  semper  sententia  ad  nos 
usque  transmissam.  sincère  recipio;  ideoque  prorsus  rejicio 
hsreticum  commentum  evolutionis  dogmatum,  ab  uno  in 
ahum  sensum  transeuntium.  diversum  ab  eo,  quem  prius 
habu.t  Ecclesia  ;  pariterque  damno  errorem  omnem.  quo, 
d.vmo  deposito,  Christi  Sponsa.  tradito  ab  Eaque  fideliter 
custodiendo.  sufficitur  philosophicum  inventum,  vel  creatio 
humant  conscientiae.  hominum  conatu  sensim  efformata 
et  m  posterum  indefinito  progressu  perficiendœ. 


344 


"  Quinto  :  certissime  teneo  ac  sincère  profiteor,  Fidem 
non  esse  cœcum  sensum  religionis  e  latebris  suhconscicntiœ 
erumpent.'^m,  sub  pressione  cordis  et  inflexionis  voluntatis 
moraliter  informatœ,  sed  verum  assensum  intellectus  veri- 
tati  extrinsecus  acceptée  ex  auditu,  quo  nempe,  quas  a  Deo 
personali,  creatore  ac  domino  nostro  dicta,  testata  et  reve- 
lata  sunt,  vera  esse  credimus,  propter  Dei  auctoritatem 
summe  veracis. 

Me  etiam,  qua  par  est,  reverentia,  subjicio  totoque 
animo  adh^ereo  damnationibus,  declarationibus,  prœscrip- 
tis  omnibus,  qua.'  in  Encyclicis  litteris  Pasccndi  et  in  De- 
creto  Lainoitabili  continentur,  pra^sertim  circa  eam  quam 
historié  m  dogmatum  vocant. 

Item  reprobo  errorem  aiïirmantium,  propositam  ab 
Ecclesia  fidem  posse  historiée  repugnare,  et  catholica  dog- 
mata,  quo  sensu  nunc  intelliguntur,  cum  verioribus  chris- 
tianft  religionis  originibus  componi  non  posse. 

"  Damno  quoque  ac  rejicio  eorum  sententiam  qui  dicunt 
christianum  hominem  eruditiorem  induere  personam  dupli- 
cem,  aliam  credentis,  aliam  historici,  quasi  liceret  hislorico 
ea  retinere  quic  credentis  fidei  contradicant,  aut  pntrulssas 
adstruere,  ex  quibus  consequatur  dogmata  esse  aut  falsa 
aut  dubia,  modo  hac  directo  non  denegentur. 

Reprobo  pariter  eam  Scriptura;  Sancta  dijudicandrc 
atque  interpretanda  rationem,  qua\  Ecclesia  traditione, 
analogia  Fidei  et  Apostolica  Sedis  normis  posthabitis,  ratio- 
nalistarnui  commentis  inharet,  et  criticen  textus  velut  uni- 
cam  supremamque  regulam,  haud  minus  licenter  quam 
temere  amplectitur. 

"  Sententiam  praterea  illorum  rejicio  qui  tenent,  doctori 
disciplina  historica  theologica  tradenda,  aut  iis  de  rébus 
scribenti,  seponendam  prius  esse  opinionem  ante  concep- 
tam  sive  de  supernaturali  origine  catholica  traditionis,  sive 
de  promissa  divinitus  ope  ad  perennem  conservationeni 
uniuscujuscjue  revelati  veri  ;  deinde  scripta  Patrum  singulo- 
ruin  interpretanda  solis  scientia  principiis,  sacra  qualibet 
auctoritate  seclusa,  eaque  judicii  libertate,  qua  profana 
quavis  monumenta  soient  investigari. 


—  345  — 

"  In  universum  denique  me  alienissimum  ab  errore  profi- 
teur, quo  modernistœ  tenant  in  sacra  traditione  nihil  inesse 
divini  ;  aut,  quod  longe  deterius,  pantheistico  sensu  illud 
admittunt  ;  ita  ut  nihil  jam  restet  nisi  nudum  factum  et 
simplex,  communibus  historiccc  factis  œquandum;  hominum 
nempe  sua  industria,  solertia,  ingenio  scholam  a  Christo 
ejusque  apostolis  inchoatam  per  subséquentes  œtates  conti- 
nuantium.  Proinde  fidem  Patrum  firmissime  retineo  et  ad 
extremum  vitae  spiritum  retinebo,  de  charismate  veritatis 
certo,  quod  est,  fuit  eritque  semper  in  episcopatus  ab  Apos- 
tolis successiotte  (Iren.  iv,  c.  26)  :  non  ut  id  teneatur  quod 
melius  et  aptius  videri  possit  secundum  suam  cujusque  œta- 
tis  culturam,  sed  ut  nunquam  aliter  credatur,  nunqtcam  ali- 
ter intelligatur  absoluta  et  immutabilis  veritas  ab  initio  per 
Apostolos  praedicata  {Prœser.  c.  28). 

"  Hsec  omnia  spondeo  me  fideliter,  intègre  sincereque 
servaturum  et  inviolabiliter  custoditurum,  nusquam  ab  iis 
sive  in  docendo  sive  quomodolibet  verbis  scriptisque  deflec- 
tendo.  Sic  spondeo,  sic  juro,  sic  me  Deus  adjuvet  et  htec 
sancta  Dei  Evangelia, 


\ 

J 

^  1 

i 

I. 

II. 
III. 

IV. 
V. 


Bie 


La 

clécre 
s'occi 
<Tet  e 
(liscip 
servie 
profar 
exerçE 
des  re 
ies  chî 
"^ririer 


—  347  — 


(  N»  05  ) 
OrRCUJ.ATRE  AU   CLEllGÈ 


I      Archevêché  de  Québec, 
l  14  janvier  1911. 


I.  DécTct  ,h  la  S.  C.  Consistoriale  .■  />.  ,,//,„  ,,,,.•., 

i\ .  Comptes  de  n.arguilliers  et  de  syudios 
V.  Itinéniire  de  la  Visite  Pastorale. 


administra- 


Bien  chers  Collaborât 


eiirs, 


I 

La  S.  C.  Consistoriale  a  rendi'    le  i-^  n^,.      1 
décret  par  lequel  il  e.f  in  J.!,  .  "«vembre  I910,  un 

-iisciplfne  dePF.Hsrm.    V  T'     ",'  ''''  '"'''  °''="""  '^ 
service  de  Die  ,   n.  I    K  ''"'  ''  P"''"''='  ""''«'é  au 

Profanefe    "ese   a,"e  dis?;  ^^'^^•""•'''^''^'  des  affaires 

e«.a„.  des  e.^;,'r;f:r„/nra°v"ec™™1:  d^"^  ^" 

des  responsabilités  au  point  de  vu.  Z  dangers, 

les  cHar.es  de  pr.siden,*;  rj^z^T:::::;^:^':?:;^ 

-ner  ue  ccrta.nes  sociétés  d'ailleurs  excellentes  "en" eli;;." 


—  ;]4s  — 

luèiiics  —  à  )ii(iiiis  if  une  />t'/////ss/(>)/  s/^rcin/i-  du  Sixiut-Sicgi-. 
\'ous  ôtiidierez  ce  dt'cret  avec  soin  i)our  voir  si  vous  n'êtes 
pas  Htteint  {>ar  son  disi)ositif  et  vous  devrez  vous  y  confor- 
mer.   En  voici  la  teneur  : 

Decrktim 

DlC  VETITA  Cl.HKICIS  TlCMl'OKAI,!  ADMIN'ISTUATIONE 


Docente  Apostolo  Paulo,  iiciiio  iiii/itaiis  Pco  iinplicat  se 
uigotiis  .uriii/an'lnis  (II  'J'iin.,  ii,  4j,  constans  Ecclesite  dis- 
ciplina et  sacra  lex  hctc  seniper  est  habita,  ne  clerici  pro- 
fana negotia  gerenda  susciperent,  nisi  in  quibusdam  pecu- 
liaribus  et  extraordinariis  adiurctis  et  ex  légitima  venia. 
"Cum  enim  a  Sîcculi  rébus  in  altiorem  sublati  locum  conspi- 
ciantur",  ut  habet  SS.  Tridentinum  Concilium  Siss.  XXII, 
cap.  I de  réf.,  oportet  ut  diligentissime  servent  inter  alia 
quae  "de  sa'cularibus  negotiis  fugiendis  copiose  et  salubriter 
sancita  fuerunt.  " 

Cum  vero  nostris  diebus  c|uamplurima,  Deo  favente,  in 
Christiana  republica  instituta  sint  opéra  in  temporale  iide- 
lium  auxilium,  in  primisque  arccv  nummaria',  mensée  argen- 
tarifc,  rurales,  parsimoniales, -ha'c  quidem  opéra  magnopere 
probanda  sunt  clero,  ab  eoque  fovenda  ;  non  ita  tamen  ut 
ipsum  a  suye  conditionis  ac  dignitatis  officiis  abducant,  ter- 
renis  negotiationibus  implicent,  sollicitudinibus,  studiis,  pe- 
riculis  qurf  his  rébus  semper  inhalent  obnoxium  faciant. 

Quapropter  SSnius  Dominus  Noster  Pius  PP.  X,  dum 
hortatur  quidem  pra'cipitque  ut  clerus  in  hisce  institutis 
condendis,  tuendis  augendiscjue  operam  et  consilium  impen- 
dat,  praisenti  decreto  prohibet  omnino  ne  sacri  ordinis  viri, 
sive  sa'culares  sive  regulares,  munia  illa  exercenda  susci- 
piant  retineantve  suscepta,  qua-  administrationis  curas, 
obligationes,  in  se  recepta  pericula  secumferant,  qualia  sunt 
officia  pra;sidis,  moderatoris,  a  secretis,  arcarii,  horumque 
similium.  Statuit  itaque  ac  decernit  SSmus  Dominus  Nos- 
ter, ut  clerici  omnes  quicumque  in  prasens  his  in  muneribus 


—  340  - 

versantur,  infra  quatuor  menses  ab  hoc  edito  decreto,  nun- 
tium  illis  mittant,  utque  in  posterum  nemo  e  clerc  quodvis 
id  genus  munus  suscipere  atque  exercere  ciueat,  nisi  ante  ab 
Apostohca  Sede  peculiarem  ad  idiicentiam  sit  consequutus 
Contrariis  non  obstantibus  quibuslibet. 

Datum  Rom*  ex  a>dibus  sacrn;  CongreKationis  Consisto- 
iialis,  die  t8  mensis  Novembris  anno  mdccccx. 


L.  t  S. 


C.  Gard.  De  Lai,  Sccn-tarius. 
S.  Tecchi,  A(hessor. 

II 


Vous  avez  dû  recevoir  dernirrement  une  lettre  de  M  le 
Secrétaire  du  Bureau  d'Hyyiùne  (,ui  se  plaint  de  nouveau 
de  la  négligence  de  certains  ministres  du  culte  à  lui  envoyer 
le  premier  de  chaque  mois,  comme  l'exige  la  loi  civile,  les 
certificats  de  décès  qui  ont  été  recueillis  durant  le  mois 
(■coulé. 

Cette  loi  est  obligatoire  pour  tous  les  curés  ou  desser- 
vants. 

Pour  la  mettre  à  exécution,  il  suffit  i"  d'avertir  les  parois- 
siens que  vous  ne  pouvez  inhumer  personne,  à  moins  qu'on 
ne  vous  remette  préalablement  un  certificat  de  décès  donné 
l-ar  le  médecin  de  l'endroit,  ou,  à  son  défaut,  par  le  juge  de 
paix,  ou  par  le  coroner.  Si,  par  hasard,  -  ce  qui  ne  peut 
arriver  que  rarement-,  il  vous  est  impossible  d'obtenir  un 
certificat  de  l'un  de  ces  fonctionnaires  publics,  alors  seule- 
ment, il  vous  est  permis  d'en  donner  un  vous-même  mais 
l)as  en  d'autres  cas;  2"  de  recueillir  au  fur  et  à  mesure  du- 
rant le  mois  les  certificats  de  décès:  ,s"  de  les  mettre  sous 
enveloppe  et  de  les  expédier  par  le  co  rier  au  Bureau 
d'Hygiène,  le  premier  de  chaque  mois.  Lo.s  même  qu'il  n'y 
a  pas  eu  de  décès  dans  le  mois,  vous  devez  en  informer  le 
même  Bureau. 

J'espère  que   pas  un   prêtre   du  diocèse   ne  pourra  êtrç 
■iccusé  de  négligence  à  ce  sujet. 


f:.i 


—  360  — 


III 


Sous  peine  de  refus  des  sacrements,  il  est  défendu  aux 
I)arents.  par  nos  Conciles  de  Québec,  d'envover  des  enfants 
catholiques  ùdes  ccoles  protestantes,  à  cause  des  graves  dan- 
gers qu'elles  font  courir  à  leur  foi.  IClles  conduisent  d'ordi- 
naire, vous  le  savez,  :\  l'indifférence  en  matière  religieuse. 
C'est  là  une  conséquence  de  la  plus  extrême  gravité. 

Afin  que  personne  ne  puisse  préte.xter  ignorance,  veuillez 
publier  cette  défense  au  prône  tous  les  ans  (avant  l'ouver- 
ture des  écoles)  et  faire  comprendre  aux  parents  qu'il  ne 
.eur  est  pas  permis  en  conscience  d'exposer  ;\  la  ruine  la 
foi  de  leurs  enfants. 

L'évêque  seul  peut  permettre  de  fréquenter  les  écoles 
protestantes,  ((uand,  à  cause  de  circonstances  exception- 
nelles de  temr.s  et  de  lieux,  il  juge  que  cd  i  est  nécessaire 
et  qu'il  n'y  a  pas  de  danger  de  perversion  Dans  notre  dio- 
cèse de(Juél)ec,  cette  permission  ne  s'accorde  que  très  rare- 
ment et  très  difficilement. 

—  De  même,  les  dispenses  pour  iiti^riagcs  mixtes  ne  s'ac- 
cordent que  pour  des  raisons  très  graves.  Il  est  nécessaire 
de  ra[)peler,  chaque  année,  :\  vos  paroissiens  l'Instruction 
donnée  par  la  S.  C.  de  la  Propagande  ;\  tous  les  évoques 
le  25  mars  1868  : 

"  iMatrimonia  mixta  permittuntur  gravibus  dumtaxat  de 
causis  atque  œgre  admodum,  ac  non  nisi  sub  expressa  con- 
ditione  de  pnemittendis  necessariis  opportunisque  cautioni- 
bus  in  naturali  ac  divino  jure  fundatis  ;  ut  scilicet  non 
solum  catholicus  conjux  ab  acatholico  perverti  non  possit, 
quinimo  catholicus  ipse  conjux  teneri  se  sciât  ad  acatholi- 
cum  pro  viribus  ab  errore  retrahendum,  verum  etiam  ut 
universa  utriusque  sexus  proies  ex  mixtis  matrimoniis  pro- 
creanda  in  sanctitate  catholicct  religionis  educari  omnino 
debeat-.  Ad  matrimonium  mixtum  permittendum  minime 
sufficit,  ut  sponsi  cautiones,  de  quibus  supra,  admittere 
parati  sint,  necnon   ceteras  rlausulas  in  rescriptis  Apostoli 


-  S61  - 

cae  Sedis  adhiberi  solitas.  sedomnino  justée  gravesque  requi- 
runtur  causa.-.  Quamobrem  enixe  peto  a  chafitate  tua.  ut 
quantum  cum  Domino  poteris  fidèles  tibi  commissos  a  mix- 
.s  matrimonns  contrahendis  arcere  satayas  atque  conten- 
•las,  quo  grav.ss.ma.  qua-  in  iis  continentur,  pericula  pr^ca- 
veantur  ac  dev.tentur.  (/../. ./.  /.,  Prop.  ,  tous  1rs  làê.ues. 
.\-y  mars  iS68.  ) 

Ne  manquez  pas  de  rappeler  ;\  vos  paroissiens  que  les 
mariages  mixtes  contractés  en  présence  d'un  ministre  pro- 
testant  ou  d'un  officier  civil  sont  absolument  nuls  et  invali- 
(les.  Avertissez  aussi  les  parents  de  ne  pas  permettre  à  leurs 
enfants  d'être  fréquentés  par  des  protestants  en  vue  du 
inanage;    ,1s  ne  doivent  pas  tardera  empêcher  ces  rela- 

rnl  ""Vi  "TT-  ''''''"'  P^"'"  ""^  J^""«^  sens  de  plus 
en  plus  difficile.   Pnndpiis  obsta  ;  sera  mcdicina  paratur 


IV 

Les  comptes  de  Fabrique  doivent  être  tenus  suivant  les 
règles  données  par  r  Appendice  au  Rituel  et  avec  une  scru- 
puleuse exactitude. 

D'après  la  loi,  le  marguillier  en  charge  doit,  à  la  fin  de 
son  année  d'exercice  -le  plus  tard  le  premier  février - 
n-ndre  compte  de  sa  gestion  à  la  Fabrique. 

Les  syndics  nommés  pour  la  construction  ou  la  réparation 
'une  eghse.  ou  d'un  presbytère,  doivent,  le  premier  diman- 
'  he  de  décembre  ./.  ehaquc  année  ou  un  autre  dimanche  du 
même  mois,  rendre  compte  de  leurs  opérations  des  douze 
vierniers  mois  devant  la  paroisse. 


■y        ! 


f  ' 


Je  vous  envoie  l'Itinéraire  de  la  Visite  Pastorale  pour  la 
présente  année.  Relisez  les  recommandations  que  j'ai  faites 
^es  années  dernières  à  ce  sujet.  Faites  en  sorte  que  les 
.  omptes  de  Fabrique,  les  Registres,  les  Rapports  et  autres 
'iocuments  ex,j,^és  soient  prêts  et  en  ordre  parfait.  N'oubliez 


—  S5S  — 

pas  de  réciter  en  temps  opportun  les  prières  déjà  prescrites 
afin  que  la  Visite  soit  aussi  fructueuse  <iue  j)ossible  pour  les 
âmes  (jui  vous  sont  confiées. 

Veuillez  ajjréer,  chers  Collahorateurs.  l'assurance  de  mon 
plus  cordial  dévouement  en  N.  S. 


t  L.-N.,  Arch  de  Québec. 


prescrites 
lie  pour  les 


ce  de  mon 
uébec. 


Régler 


Bien 


En  ^ 
lèglem 
l'année 

i°Il 
Carême 

2°  To 
>ainedi 
pourra 
personii 

trois  re] 

3"  Les 

iis  et  le; 
l'ahstin 

4"  Le  j 
".x'cepté 


—  3Ô3  — 


(N"  66) 


CrKCULAIKE  AU   OLEUGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
15  février  191 1. 


Règlement  pour  lu  Can 


eme. 


Bien  chers  Collaborateurs, 
l'année  dernière  :  "'''"''  ^"^  ^«Jui  de 

--  'airelle  rSnc^'r,:         r*-,',!;''  '-' '»  -on^^ 

l'ersonnes  non  soumises  ■'.  il  iL'  H^,";  -  "f '""■'s-lft,  les 

empêchées  on  dispensXV,!  i   -   ''""-""''•  ""  l-î-'ilimement 
irais  repas  ;      """""''-"-  'l'  "="""■  P°"nont  faire  gras  aux 

.s"  Les  autres  jours,  c'esf-\  rhv^  i^. 
■lis  et  les  deux  samed  s  exce".  "t  '"^^'^''^d.s.  les  vendre- 

fabstinence.  "'"  ''^'''  ^^^'^-  ^^'"«"^  ^^«^  jours 

4"  Le  jeûne  devra  être  nh=or,r  ',4.         1       • 
excepté  les  dimanches  '""'  ^'^  ^""^^  ^^^'  ^^--e, 


—  854  — 

5"  Les  jours  où  il  est  permis  de  faire  «ras,  personne  ne 
peut  manfjer  de  la  viande  et  du  poisson  au  même  repas,  et 
cette  défense  s'i'tend  à  tous  les  jours  déjeune  de  l'année, 
ainsi  qu'à  tous  les  jours  de  carême. 

Le  Souverain  Pontife,  en  nous  permettant  ces  adoucisse- 
ments aux  saintes  lois  du  carême,  ne  nous  dispense  pas  de 
faire  pi'tiitence.  Tous  les  hommes  sont  pécheurs  et,  par 
consé(i.K'iil,  tous,  riches  ou  pauvres,  i)rêtres  ou  laïques, 
savante  (m  i.unorants,  sont  tenus  d'expier  leurs  fautes  par 
la  inoriitication. 

L'Eglise,  gardienne  incorruptible  des  enseignements  du 
divin  Maître,  n'a  jamais  cessé  de  prêcher  à  ses  enfants  la 
pénitence  corporelle,  et  surtout  le  jeûne  et  l'abstinence  à 
certains  temps  de  l'année.  Cependant  la  faiblesse  des  san- 
tés :\  notre  époque,  la  diminution  de  la  foi  chs/  un  grand 
noml)re  ont  porté  l'Eglise  à  se  relâcher  de  sa  sévérité  pri- 
mitive en  cette  matière. 

C'est  ce  que  le  Saint-Siège  a  fait  pour  nous,  Canadiens, 
mais  toujours  à  la  condition  que  nous  ferons  de  notre  côté 
des  (tuvres  expiatoires.  Aussi  est-ce  un  devoir  pour  vous, 
rhers  collaborateurs,  de  recommander  à  vos  ouailles  de  jira- 
tiquer  la  tempérance  parfaite  durant  le  carême,  ainsi  (|ue 
la  patience  dans  les  épreuves,  la'mortification  intérieure  et 
extérieure,  la  communion  fré(iuente.  Qu'ils  fassent  la  prière 
du  soir  et  récitent  le  chapelet  en  famille.  Rappele;^-leur 
<iu'ils  doivent  s'abstenir  de  fréciuenter  les  théâtres,  les 
réunions  mondaines,  les  divertissements  dangeur"  ix  et 
bru.vants  :  le  carême  doit  être  un  temps  de  prière,  de  recueil- 
lement, de  bonnes  (euvres,  d'apostolat  pour  la  gloire  de 
Dieu  et  lesalut  du  i)rochain. 

Pour  compenser  les  faveurs  que  le  Souverain  Pontife  leur 
accorde  en  adoucissant  la  loi  de  l'Eglise,  les  fidèles  devront 
faire  une  aumône  proportionnée  à  leurs  moyens.  C'est  pour 
cela  que  j'ai  déjà  recommandé  de  placer  dans  toutes  les 
églises  et  chapelles  un  tronc  spécialement  destiné  à  recevoir 
ces  aumônes  du  carême.    \'ous  exhorterez  vos  v)aroissiens  à 


~  ;}5r,  _ 

y  déposer  de  j^^énéreuses  offrandes  (,ui  seront  erni>]ovées  au 
l)enchce  de  tant  d'œuvres  qui  sollicitent  protection  Ce 
sera  pour  eux  un  moyen  de  réparer  le  mal  que  font  commet- 
tre les  folles  dépenses  du  luxe  et  de  l'ivrognerie. 

Ces  aumônes  devront  être  transmises  à  Mj^r  H   Têtu    pro 
tireur  de  l'archevêché,  dans  la  (|uin/aine  de  Pà(,ues.   ' 

Ak'réex,    bien   chers  collaborateurs,    l'assurance   de   mon 
entier  dévouement  en  N.-S. 


t  L.-X.  Arch.  de  Québec. 


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351 


(  N*  67  ) 


LETTRE  PASTORALE 


LOUIS-NAZAIRE  BÉGIN.  par  la  grâce  de  Dieu  et 
't'  Siège  Apostolique  .Archevêque  de  Québec. 

Au  Clergé  Séculier  et  Régulier  et  à  tous  les  fidèles  du 
hocese  de  Québec,  Salut  et  Bénédiction  en'Notre-Seigneur. 

Nos  Très  Chers  Frères, 

Dans  la  lettre  pastorale  que  Nous  vous  avons  adressée 
e  IX  mars  1007.  Nous  avons  défini  et  précisé  les  devoirs  du 
journaliste  rntholique. 

Plus  d'une  fois,  depuis,  les  paroles  et  les  actes  de  N   S   P 

ape  Pie  X  sont  venus  confirmer  ces  enseignements  que 

^ous  avions  Nous-même  puisés  aux  meilleures  sources  de  la 

lusquen  ces  dernières  années,  le  Pape  et  les  évéques 
'  ont  in««3te  sur  l'influence  de  la  presse  en  ï>tM>ér*l,  et  sur 
es  obligations  de  la  presse  catJiolique  en   particulier. 

Nul  plus  que  ic-  journaliste  catholique  n'est  tenu  de  se 
.avenir  chaque  jour  des  graves  responsabilités  qui.cnt  ' 
attachées  a  3es  fonctions  et  à  son   ministère,    pu'il   soit 


Igagé   ni)    flQf]     m    qpryr'fv   fl' 


•ir=  r.arff  ï;r)] 


Tiolifique,  ii  doit  défen- 


-    358  — 

dre  avHnf  tout  autre  intérêt  la  cause  de  I)i<:u  et  celle  de 
ritfîlisc.  l'A  il  ne  i)eut  lui  être  |jenni.s  de  sacrifier  h  des 
ambitions  humaines  les  |)iincipes  suinirieiirs  <lo  la  doclri 
de  In  morale;  et  de  la  discipline  catholiques. 


ne. 


Il  jfiuil  sans  doute  d'uiKî  très  {jrrande  liberté  dans  l'ai>iiré- 
ciation  ei  dans  !a  dise  ussion  des  choses  <jui  sont  du  domaine 
de  l'administration  civi'e  et  |iolili(iije  ;  mais  il  ne  |)eiil  aller 
jusqu';\  I  omi)romettre  dans  ses  polémiques  (^uoli(liennes 
ni  l'in  éi-riié,  ni  'a  di<',niié  de  sa  consciem  e  de  chrétien     l^t 


SI  certaines  (jueslions  dont    il   < 


loit 


entretenir  ses  U-rljMirs 


touchent  à  la  fois  aux  intérêts  de  l'I'.pli'^e  et  de  l'État,  il  ne 
doit  janiais  se  départir  de  la  lir^ne  de  <  enduite  (jue  les  Sou- 
verains l'ontifesont  souvent  rappelée  à  ceux  (pii  se  mêlent 
de  la  (  hose  publique  :•  il  fani  qU'i]  emploie  toute  son  ardeur 
et  tout  son  talent  A.  sauveîirawier.  les  droits  impresc,rii>idiles 
de  Dieu,  bien  persuadé  (lu'un  caihori<pie  ne  sert  jamais 
mieux  son  pays  que  lorsqu'il  assure  les  victoires  de  l'I^'lise. 
Avec  combien  plus  de  raisons,  un  journalisie  doit-il  se  fjiire 
l'auxiliaire  respectueux  de  l'autorité  relif^ieuso,  s'il  traite  d(; 
questions  (pji  concernent  spécialement  la  foi  ou  la  vie 
'"itholi<pies. 


Il  arrive  malheureusement,  non  seulement  dans  les  pays 
d'Iùjroiie  i>lus travaillés  <pie  le  nôtre  par  la  pensée  indépen- 
dante et  impie,  mais  même  dans  noire  chère  l'rovince  de 
Québec,  (pu-  d«;s  journalister.,  qui  se  dis(;nt  catholiques,  ou 
blient  ces  graves  devoirs  de  leur  état.  Il  arrive  <iu''une  cer- 
taine presse,  prétendue  catholique,  cesse  d'être  l'auxiliaire 
précieux  de  l'autorité  épiscopale  quand  il  s'atjit  de  procurer 
le  bien  des  âmes,  ou  de  défendre  les  œuvres  de  l'ftj^lise  ;  et 
il  est  regret!  abh;  que  certains  journalistes  paraisscînt  plutôt 
s'appli(pier  à  entraver  l'action  des  évoques,  ou  à  circons 
crire  injustement  et  ruiner  l'infîuence  de  leurs  prêtres.  Ils 
oublient,  A  l'occasion,  (^ue  dans  l'Église  de  Dieu,  c'est  ai; 
Pape  et  aux  évoques  qu'.appartient  l'autorité  ;  ils  préjupenî 
l'esprit  de  leurs  lecteurs  contre  les  directions  ecclésiasti- 


—  .'{59 


U.on  Xlir  signalait  justement  pour  les  flétrir  ces  tristes 
^;  arts  de  la  presse,  quand  il  écrivait,  au  sujet  des  jou  nau7 
<^atho hques,  cette  phrase  trop  juste  :  "Si  l'action  de  la  presse 

Pli-ssenient  de  leur  m.ss.on.  s'il  en  résultait  un  affaiblisse- 
ment du  respect  et  de  l'obéissance  qui  leur  sont  dT  si 
»  ordre  hiérarchique  établi  dans  l'É.Mise  de  Dieu  en  lai 
utte.nt  et  troublé,  les  inférieurs  s'arro.eant  le  droit  de  ju." 
a  doc  nne  e    la  conduite  de  leurs  vrais  pasteurs.  l'Juvre 

bien.  nja,s  par  plus  d'un  côté  elle  serait  grandement  nui- 
Notre  S.  P.  le  Pape  Pie  X.  qui  ne  cesse,  avec  un  esprit 

.ouvent  déplore  dans  ces  derniers  temps  les  erreurs  de  la 
presse,  recommande  avec  instance  à  tous  les  évêques  de 
epr.mer  avec  fermeté  les  abus  qui  se. pouvaient  commettre 
c  ans  leur  diocèse  Par  son  Motu  proprio  du  i"  septembre 
dernier,  .1  adjure  les  évêques  de  veiller  plus  attentfvement 
Mue  jamais  sur  tous  les  écrits  qui  pourraient  corrompreTes^ 

sans  Pitié    «'M    ^'  '  'T'  ^"^°'"'  ^^  '^^  ^^^  ^^  -^^  - 
.an.  pit.e.      Nous  voulons,  dit-il.  que  les  évêques.  mépri- 

•sant  toute  crainte  humaine,  foulant  aux  pieds  to^te  pr". 

<ience  de  la  chair,  sans  égards  aux  criailleries  des  méchants 

.^uç^vement.  sans  doute,  mais  fortement,  prennent  en  ctl 

leLéon  XIirn'^T' r*'*  "  ^°"^^"^"*  ^^^  prescriptions 
.  e  Lcon  XII  .  dans  la  Constitution  apostolique,  Officiorum 

'"■  '«««-''«'«  (25  janv.  1897  [  Lettres  apostolique;,  efc     t  T 

p.  i04-r27  J  )  :  Qrte  les  Ordinaires,  même  comme  délégués  dL 

S^ese  apostok.ue,  s'efforcent  de  proscrire  les  livres  etlutZ 

/.'.  arracher  des  mains  des  fidèles.  C'est  un  droit  qii  est 
;::f.!'^"^-^P-°'-'  -ais  aussi  un  devoir  qui  e's    im 


A  • 


'A  ' 


(I)  Lettre  de  Léon  XIII  à  S   Ex    Mfrr  n;  n««^ 
Irsnce,  1884.  ^        '  '^""^^'  "°"'=«'  an,  stolique  en. 


—  360  — 

Ce  devoir,  que  nous  rappelle  si  cnergiquement  le  Souve- 
rain Pontife,  il  est  inhérent  à  Notre  charRe  apostolique. 
Nous  avons  à  garder  le  troupeau  qui  Nous  est  confié,  à 
défendre  la  foi  catholique  contre  ce  qui  peut  l'entamer  ou 
l'ébranler,  à  protéger  les  institutions  et  les  œuvres  de  l'É- 
glise contre  les  attaques  injustes,  à  faire  respecter  la  disci- 
pline, et  à  empêcher  qu'on  ne  mine  l'autorité  religieuse  en 
discréditant  ses  paroles  et  ses  entreprises. 

*** 

Nous  voulons  remplir  ce  devoir,  comme  le  veut  Pie  X. 
en  toute  charité,  mais  avec  fermeté. 

Nous  dénonçons  donc  avec  énergie  la  campagne  menée 
depuis  quelque  temps  par  certains  journaux  publiés  à  Qué- 
bec et  ailleurs,  contre  le  clergé,  les  institutions  religieuses, 
les  enseignements  et  les  œuvres  de  l'épiscopat.  La  presse, 
qui  mène  cette  campagne,  fait  œuvre  mauvaise,  dissolvan- 
te, ruineuse  de  la  discipline  et  de  la  foi  ;  elle  jette  le  troubJi 
dans  les  âi.ies,  détruit  la  confiance  des  fidèles,  paralyse  les 
efïorts  des  pasteurt ,  et  sème  partout  l'esprit  d'insubordina- 
tion et  de  désordre. 

Et  comme,  parmi  les  journaux  qui  mènent  cette  campa- 
gne, il  en  est  deux,  La  Vif^ie  et  Le  So/eil,  qui  sont  publiés 
dans  Notre  ville  épiscopale.  Nous  jugeons  nécessaire  de  lent 
donner  un  avertissement  solennel,  de  les  rappeler  avec 
fermeté  au  sentiment  de  leur  devoir,  et  de  signaler  à  Nos 
fidèles  les  excès  de  langage  et  les  écarts  de  conduite  ()iie 
Nous  avons  à  leur  reprocher. 

Nous  avons  longtemps  hésité  à  agir.  Nous  avons  patienté, 
espérant  que  ces  journaux,  effrayés  par  leurs  propres  excès, 
avertis  par  ceux  qui  en  ont  le  contrôle,  ou  cédant  ;i 
la  crainte  d'offenser  les  lecteurs  catholiques  qui  forment 
leur  clientèle,  cesseraient  leur  propagande  d'idées  malsai- 
nes, reviendraient  à  une  pratique  plus  constante  de  ces 
devoirs  du  journalisme  catholique  que  les  Papes  et  les  évo- 
ques ont  tant  de  fois  rappelés. 


~  '.m  — 

Noïrelltco  TT'  '"'  ^"""""""-^  paraissent  abuser  de 
Notre  silence,  et  s'éîîarer  davanta^^e  dans  le.irs  voies  dan 

'  o.nrne  une  .nfidélité  A  Notre  cha^e  f>astora].<    '"^herau  n, 

* 
*  * 

Nous  rappelons  tout  d'abord  l'attitude  incorrerlo  oue  ce 
ournaux  ont  dc'iA  nricïf.  «M,  1-,  <■     ""  "'^'-""^•-^'' ^"*- ^  •■> 

l'I' "lise  en  mnf    r    Jl  <î"e«t>on  grave  des  droits  de 

.inn    î         T  rf'^'nseifïnement.   Kt  Nous  prenons  occ- 

s.on  de  ce  fait   pour  <le„,ander  à  tous  nos  jcLnalis^^es  d 
b.en   vouloir  quand   ils  discutent  de  si  délices "n  est iorf: 

nr  e':s:::;;r  '^^^"T'^^^  ^^  ^^^  doctrine  ^1^;::^: 

iib  ne  aoivent/nicme  abordei'  r^y  cni^^fc   ,    •  ■ 

Il  y  a  quatre  ans,  Nous  avons  fnnH.'v  r  /  <•      <■     ■   ,     . 
au  .lcs,rde  Sa  Sain.e.o  l'ieX,  .,„i  demal^de  .,„•",„" 

K^er  l'opmion  sur  tous  les  problèmes  d'or.W 

social    nnlif.-».,^      \       X       ^"""'''"'es  d  ordre  économique. 

Uîno  er  a  ses  lecteurs  les  j^raves  questions  qui  intére  sen    e 
leur  fo.  de  catholiques,  et  leur  conscience  de  citoyen" 
Comment  Notre  œuvre  a-t-elle  été  accueillie  par  les  deux 


—  im  — 


Bl'll 

.. 

i 

ppi 

journaux  dont  nous  parlons  ?  L'un,  la  l'îgic,  a  cherché  :\ 
>oulever  contre  elle  les  préjujïés,  et,  avant  mOme  l'ap[)ari- 
tion  du  journal  l'Acliûn  Sociale,  a  pris  contre  lui  une  atti- 
tude nettement  hostile,  dont  il  ne  s'est  pas  d(';parti  de|)uis 
L. autre,  \e  Soleil,  a  rompu  un  silence  assez-  significatif  et 
nrolonfjé,  non  pour  entamer  avec  V Action  Sociale  une  dis- 
cussion qui  eût  été  dans  l'ordre,  mais  pour  diriger  contre 
-elle  des  attaques  souvent  injustes  et  inconvenantes. 

Trop  souvent  il  a  paru  que  par  de:^'.us  les  sujets  de  discus- 
sion, l'on  visait  l'œuvre  même  du  journal,  l'opportunité  de 
sa  fondation,  le  caractère  et  la  sagesse  de  son  iirogramme. 
Si  de  telles  intentions  ne  furent  jamais  dans  l'esprit  des 
rédacteurs  du  Soleil  et  de  la  yiéfic,  il  ne  fût  pas  difficile  à 
leurs  lecteurs  de  donner  une  telle  signification  X  la  violence 
-et  à  l'esprit  de  leurs  articles.  Ces  deux  journaux  ont  mis, 
en  effet,  à  discréditer  l'Action  Sociale  une  sorte  d'acharne- 
ment vraiment  pénible  et  scandaleux.  La  Vi^trie  surtout  a 
montré  dans  cette  campagne  une  ténacité  et  une  audace 
plus  d'une  fois  mensongère,  qui  ont  dû  souvent  étonner  ses 
propres  lecteurs. 

Nous  dénonçons  et  condamnons  cette  attitude  indigne 
-d'écrivains  catholiques,  et  Nous  faisons,  une  fois  pour  toutes, 
nu  sujet  du  journal  l'Action  Sociale,  les  déclarations  suivan- 
tes, dont  Nous  prions  Nos  fidèles  de  tenir  compte. 

i"—lJ Action  Sociale  ne  vise  pas  àl'infaillibilité.  Dans  la 
discussion  des  non  i  reux  problèmes  qui  se  posent  chaque 
jour,  dans  l'exposé  des  faits  qui  se  produisent,  ses  rédac- 
teurs ont  une  liberté  qui  n'est  limitée  que  par  le  programme 
du  journal,  et  par  les  règles  de  la  foi  et  de  la  morale  catho- 
liques. Leurs  opinions  peuvent  donc  être  discutées  ;  nous 
ne  songerons  jamais  à  blâmer  ceux  qui  les  discuteront  quand 
ceux-ci  se  conformeront  eux-mêmes  aux  règles  de  la  foi,  de 
la  morale  et  de  la  discipline  catholiques. 

2"—  C'est  Nous  qui  avons  déterminé  le  programme  du 
journal,  l'Action  Sociale.  Nous  Nous  sommes  pour  cela  ins- 
piré de  la  pensée  et  des  directions  des  Souverains  Pontifes, 


—  363  - 

et  Nous  avons  use  d'un  droit  que  les  catholiques  ne  sau- 
I  .lient  contester. 

.î  —  C'est  i\  Nous  (|u'il  appartient  de  jufjer  si  ce  protjrani- 
ine  est  suivi  ou  non  ;   c'est  donc  :l  Nous  aussi  (|u'il  convient 
'le  s'adresser  pour  faire,  (luand  il  y  a  lieu,  de  justes  repré- 
sentations.   I<:t  d'ailleurs,  si  Nous  tenons  A  user,  en  cette 
inatiôre,  de  toute  notre  autorité.  Nous  avons  aussi  à  cœur 
(l'exercer  toute  Notre  vigilance,  't  quand  d'autres  journaux 
laissent  entendre,  dans  des  a  ticles  suffisamment  clairs,  ciue 
Nous  ne  remplissons  pas  Notre  devoir,  ou  que  même  ils  en 
ippellent  contre  Nous  au  tribunal  incompétent  de  l'opinion 
:)ubliqùe.  ils  commettent  au  moins  une  impertinence  indi- 
gne d'un  journal  catholique  ;    ils  témoignent  qu'ils  mécon- 
naissent la  nature  de  l'œuvre  que  Nous  avons  fondée  ;  ils  se 
mettent  en  contradiction  avec  les, .régies  disciplinaires  si 
sages  et  si  précises  que  le  Saint-Siège  a  souvent  rappelées 
;iux  journalistes  catholiques. 

Nous  avertissons  aujourd'hui  ces  journaux  et  ceux  qui  les 
dirigent  que  Nous  entendons  à  l'avenir  défendre  Notre  œuvre 
et  Notre  autorité  contre  les  insinuations  malveillantes  et  les 
attaques  injustifiables  qui  tendent  à  discréditer  l'une  et 
l'autre  dans  l'opinion  des  lecteurs. 

4"  Il  Nous  plaît  de  donner  ici  un  témoignage  de  Notre 
satisfaction  aux  rédacteurs  de  \' Action  Sociair.  Nous  sa- 
vons au  nr  lieu  de  quelles  difficultés  ils  ont  à  faire  l'œuvre 
<iue  Nous  leur  avons  confi.;e;  combien  cette  œuvre  est 
délicate  dans  un  milieu  comme  le  nôtre,  où  bien  peu  d'es- 
prits sont  préparés  à  comprendre  qu'un  journal  quotidien 
peut  être  mdépendant  des  partis  politiques  ;  aussi  Nous 
ne  pouvons  que  louer  la  bonne  volonté  et  l'esprit  vraiment 
catholique  qu'ils  apportent  dans  l'accomplissement  d'une 
tâche  aussi  laborieuse  que  nécessaire.    • 

Telles  sont  les  déclarations  que  Nous  jugeons  opportun 
de  faire  aujourd'hui  au  sujet  du  journal  l'Action  Sociale, 
déclarations  que  provoque  depuis  longtemps  l'attitude  con- 
damnable du  Soleil  et  de  la  Vigie. 

*** 


—  364  — 

Hn  rnômo  temps  qu..  Nous  avons  iouclé  VAc-^,o»  Social. 
CathoU<,ur,Hon^  avons  (±,,h\\,  .sous  !..  litre  de  Denier  de  U 
t  res.e  (  alkolitiue,  une  .ju^te  annndie  A  faire  duns  tout.- 
les  etïhsoH  de  ce  dioc.Ns^.  ICn  étul.l,ssu„t  c:ett<,  .x.uvre,  Nou- 
avons  a«.  dans  J.i  sph,N,e  de  Notre  autont<<  disciplinaire  e 
Nous  avons  ,>nsé  un  acte  dont  nu  vrai  catholique  ne  saurai 
suspecter  les  inleniions  et  contester  |■oppor(unit.'^ 

<.'r,  ■■•s  .leux  journaux  <:i-dessus  mentionnés  se  sont  permi- 
à    plusieurs  reprises  <io   jeter  sur   le    Dnmr  de  ta   Près, 
Calkohcfue  des  soupçons  ou  des  sarcasmes  dont   l'injure 
apn^s  être  mont,':e  jusqu'à  l'autorité-  reli^neuse,  est  retom' 
b.rH.«  en  scandale  sur  les  f.d,^Ies.    I,a  ^Ù^V  surtout  a  public   ; 
propos  de  cette  œuvre,  établie  par  mandcn.ent  é()iscopàl 
des  ar  icles  peri.des  et  scandaleux.   Nous  signalons  simple- 
ment   les  suivants:         Une   cnkhe  dorée  sur   t,.u.che   ' 
(20  janvier  ,9,0)  ;       Sans  malice  "  (3  février  ,9,0)  •    "  l'é- 
'"l>le  éniume  -^(,5  mars  19.0).    De  tels  é.-ri(s  déshonorer,^- 
une  plume  catholique  et  méritent   la  réprobation  de  to-r 
lecteur  qui  «arde  encore,   avec   le  sens  chrétien,   quelqu. 
respect  de  l'autorité  reh^'ieuse.  -     ' 

*** 

Nous  dénonçons  aussi  et  condamnons  la  campa.rn, 
mjuste,  déloyale,  menée  dej.uis  quelque  temps  contre  no^ 
maisons  d'éducation  par  les  mômes  quotidiens  de  Québec 
D.riRée  d'abord  contre  les  chers  l<rères.  que  l'on  a  fausse- 
ment accusés  de  faire  une  sorte  de  propatjande  politicpu 
aupr<^s  de  leurs  elùves,  cette  campatïne  se  poursuit  aujonr- 
d  hui  contre  nos  séminaires  et  nos  coHùkcs  classiques. 

S'arropeant  le  droit  d'interpréter  les  documents  pontifi- 
caux, ces  journaux  ont  visiblement  insinué  «,ue  les  évêque^ 
manquaient  eux-mêmes  d'en  appliquer  les  pre.^criptions  : 
nos  maisons  d'éducation.  Des  journalistes  cathobque. 
avant  -l-  s'enter  en  juges  ue  l'épiscopat.  feraient  bien  de 
méditer  ces  paroles  de  Léon  XIII  :  "  Non,  ,1  ne  faut  aucu- 
nement supporter  que  des  laïques,  qui  professent  le  catho- 


860  — 


•r.sme.  en  Viennent  jusou'à  s'arroger  ouvertement,  dans 
les  colonnes  d'un  journa'.  le  droit  de-  dénoncer  et  de  criti- 
quer, avec  la  plus  «rande  licence  et  suivant  leur  bon  plaisir 
toutes  sortes  de  personnes,  sans  en  excepter  les  évêques.  ei 
croient  qu'..  leur  est  permis  d'avoir  en  tout,  sauf  en  ce  qui 
regarde  la  foi.  les  sentiments  qu'il  leur  plaît,  et  de  juper 
tout  le  monde  à  leur  fantaisie"  (i). 

Ces  paroles.  Nous  pouvons  malheureusement  les  appliquer 
avec  une  trop  grande  vérité  aux  journalistes,  qui.  pendant 
ces  dernières  semaines,  en  invoquant  des  lettres  pontificales, 
dont  Ils  ont  dénaturé  le  sens  exact  et  rigoureux,  et  s'ap- 
puyant  sur  des  rapports  controuvés.  ont  voulu  faire  la  leçon 
aux  éveques.  ont  décrié  indistinctement  le  clergé,  nos  insti- 
tutions d'enseignement,  et  jeté  la  défiance  dans  l't-sprit  des 
pc-res  de  famille. 

Nous  croyons  donc  opportun  de  rappeler  aujourd'hui  ,,«,- 
l<ïs collèges  et  les  séminaires  sont  placés  sous  notre  direction 
immédiate,  et  que  c'est  à  Nous,  et  non  au  public  trop  facile- 
à  préjuger,  que  l'on  devra  s'adresser  «,uand  on  croira  devoir 
siunaler  des  abus  qu'il  faudrait  réprimer.  C'est  à  Nous 
M";mcombe  le  devoir  de  la  vigilance  doctrinale  et  discipli- 
naire sur  ces  maisons,  et  c'est  à  Nous  Missi  qu'il  appartient 
d  appliquer  les  directions  pontificale  i  les  peuvent  <on- 
cerner.  Des  journalistes  catholiques  vu  devraient  pas  igno- 
rer ces  règles  élémentaires  de  la  discipline  de  l'Eglise  et 
Nous  avons  l'esr^        ,và  l'avenir  ils  sauront  s'y  confonner. 

Vous  savez.  N.  T.  C.  l'\,  avec  quel  zèle  actif  et  j.ersévé- 
rant  se  poursuit  dans  notre  diocèse  la  campagne  de  tempé- 
rance Cette  campagne  qui  intéresse  si  hautement  la  mo- 
rale chrétienne  a  été  entreprise  par  l'autorité  religieuse,  et 
elle  a  reçu  le  concours  d'un  très  grand  nombre  de  citoyens. 
C  est  évidemment  le  devoir  d'un  j.,urnal  catholique  de 
seconder  un  tel  apostolat,  d'y  travaille-  non  pas  d'un*. 
(J)  Lettre  de  Léon  XIII  à  Mgr  Meignau,  ;  ■!'*'■ 


—  «66  — 

façon  quelconque,  avec ,  toutes  sortes  de  reî^triçtions  que 
peuvent  suggérer  l'intérêt  ou  les  vues  personnelles,  non  pas 
surtout  en  contrecarrant  les  directions  épiscppales,  mais  en 
suivant  le  programme  tracé  par  l'autorité  diocésaine. 

Or.  bien  loin  d'en  agir  ainsi,  la  Vigie  a  pris  sur  cette 
«rave  question  de  la  tempérance  une  attitude  scandaleuse 
<iue  Nous  condamnons.  Nous  rappelons,  ici,  pour  le  flétrir 
comme  il  le  mérite,  l'article  odieux  que  ce  journal  publiait 
le  21  janvier  1910,  sous  le  titre  :  "  Un  exemple  àsuivre  ". 
Cet  exemple,  que  le  journaliste  avait  l'audace  de  proposer 
aux  échevins  de  Québec,  c'était  l'exemple  de  la  résistance 
Ace  qu'il  appelait  le  "système  de  terrorisme  religieux" 
mis  en  vogue  chez  nous. 

Un  tel  article,  et  combien  d'autres  inspirés  par  un  sem- 
blable dessein  de  discréditer  les  directions  épiscopales,  ne 
sont  propres  qu'à  faire  du  mal.  qu'à  paralyser  les  inflùen- 
-ces  généreuses  qu'ils  combattent,  et  à  compromettre  le  suc- 
cès même  de  la  cause  que  Nous  essayons  de  faire  triompher. 

*   * 

Tels  sont,  N.   T.   C.  F.,  les  principaux  griefs  que  Nous 
avons  cru  bon  de  vous  signaler..  Quand  des  journaux  rédigés 
^t  lus  par  des  catholiques  s'écartent  ainsi  des  voies  du  jour- 
nalisme catholique  et  donnent  le  triste  exemple  d'une  criti- 
que  malsaine  ;    quand  plus  d'une  fois,    par  leurs  articles 
tenda'  -ieux  ou  mensongers,  ils  sèment  le  scandale  dans  nos 
populations  catholiques,    leur   lecture   devient   un   danger 
pour  les  fidèles,  et  contre  ce  danger  Nous  avons  le  droit  et 
le  devoir  de  prémunir  les  âmes  confiées  à  .Notre  sollicitude 
liastorale.  Nous  Nous  en  tenons  aujourd'hui  à  un  grave  et 
solennel   avertissement.     Nous   avons   assez  de   confiance 
<lans  la  bonne  foi  et  le  sens  chrétien  de  ceux  qui  contrôlent 
les  deux  journaux  ci-dessus  désignés,  pour  espérer  qu'ils  les 
mettront  dans  la  voie   droite,    les   empêcheront   de   retom- 
ber dans  d'aussi  regrettables  écarts,  et  Nous  épargneront 
la  douleur  de  recourir,  pour  protéger  les  âmes  et  défendre 


—  367  _ 
Notre  autorité.  ;\  langueur  de  la  discipline  ecclésiastique. 

Nous  prions  les  directeurs  et  les  rédacteurs  de  ces  jour- 
naux de  bien   lire  et  médiler  ces  paroles  que  Léon  XIII 
adressait  à  d'autres  fidèles,  et  qu'il  convient  de  leur  appli- 
quer aujourd'hui.   "  Il  faut  regarder,  dit  Léon  XIII,  comme 
manquant  ;\  ces  devoirs  d'obéissance  et  de  respect  à  l'KgH- 
se.  non  seulement  ceux  qui  repoussent  ouvertement  et  en 
f:u-e  l'autorité  de  leurs  chefs,  mais  tout  autant  ceux  qui  s'v 
montrent  contraires  et  hostiles  par  d'astucieuses  tergiver- 
sations et   par  des  voies  obliques  et  dissimulées.   La  vertu 
vraie  et  sincère  de  l'obéissance  ne  se  contente  pas  des  paro- 
les :  elle  consiste  surtout  dans  la  soumission  de  l'esprit  et 
de  Ja  volonté.  "  (i) 

N.  T.  C.  F.,  Nous  avons  plus  d'une  fois  remercié  le  ciel 
d'avoir  confié  à  Notre  soin  des  âmes  si  pénétrées  encore  des 
vertus  de  l'esprit  chrétien.  Nous  ne  voulons  pas  que  .sous 
Notre  garde  la  religion  de  ces  âmes  .soit  amoindrie  ou  expo- 
sée à  des  influences  dangereu.ses.  Nous  les  défendrons  à  tout 
prix  contre  ceux  qui  pourraient  leur  être  nuisibles. 

Nous  vous  l'avons  déjà  rappelé,  et  votre  ^e^^riénce  de^ 
choses  de  la  vie  sociale  contemporaine  sufifife^ir  vous  en 
avertir,  c'est  par  la  presse  que  notre.peuple  ca«a;dien  sera 
perverti,  s.  jamais  il  doit  l'être.    Ce  sont  les  mille\oix  de  la 
presse  qui  ont  soufflé  sur  d'autres  pays,  d'abord  l'esprit  de 
discorde  et  d'insubordination,  puis  les  erreurs,  les  doctrine, 
dangereuses  qui  ont  séduit  les  âmes  et  les  ont  éloignées  de 
1  l'-fïlise   de  Jésus-Christ.    A  Dieu  ne  plaise  ,jue   de   telles 
entrepri.ses  puissent  jamais  réussir  dans  notre  pays   que  de 
tels  malheurs  puissent  affliger  nos  populations  chrétiennes  : 
Quant  à  Nous,  Nous  ferons  tout  Notre  devoir  pour  empê- 
cher de  s  introduire  dans  ce  diocèse  le  journalisme  irrespec- 
tueux de  l'autorité  religieuse,  et  destructeur  de  la  conscien- 
ce catholique.   Selon  les  prescriptions  an  Motu  proprio  de 
I  le  X,  du  1  '  septembre   1910,  Nous  surveillerons  avec  une 

(!)  Lettre  de  Léon  XHI  ii  Mgr  Meicnan.  i8S)-\ 


—  368  — 

particulière  diligence  tous  les  écrits,  et  plus  spécialement 
les  journaux  qui  seront  distribués  à  Nos  fidèles.  Nous 
lîommes  sûrs  que  tous  les  catholiques  soucieux  du  bton  ordre, 
soucieux  par-dessus  tout  de  voir  ici  se  perpétuer  la  foi  et 
la  piété  des  ancêtres.  Nous  rendront  facile  et  consolant 
l'accomplissement  de  ce  devoir  de  Notre  charge  pastorale. 

Sera  la  présente  Lettre  Pastorale  lue  en  entier,  et  sans 
aucun  commentaire,  au  prône  de  la  messe  de  toutes  les  égli- 
ses et  chapelles  où  se  fait  l'office  public,  et  en  chapitre  dans 
les  communautés  religieuses,  le  premier  dimanche  après  sa 
réception.    • 

Donné  à  Québec,  sous  notre  seing,  le  sceau  du  diocèse  et 
le  contre-seing  de  notre  Secrétaire,  le  quinze  février,  mil 
roeuf  cent  onze. 


t  Louis-Nazaire.  Arch.  de  Québec. 
Par  mandement   de    Monseigneur. 

EUG.-C.  LAFLAMME.ptre^ 

Secrétaire. 


Sb& 


seigneur. 


(N°  G8) 


CrKCUJ.AlKE   AU    (!LEUGÊ 


Archevêché  de  Qiiéhec, 
le  i6  avril  1911. 


Bien  chers  Collaborateurs, 

Mous  ne  pouvons  rester  indifférents  au  triste  spectacle 
nue  donne  au  monde  catholicjue  le  pouvoir  usurpateur  qui 
fête  cette  année,  en  Italie,  le  jubilé  de  son  établissement 
officiel.  C'est  surtout  un  devoir  de  piété  filiale,  pour  nous, 
de  nous  associer  à  l'immense  douleur  qui  étreint  le  cœur  de 
Notre  Très  Saint  Père,  et  de  faire  monter  vers  lui  l'hom- 
mage réparateur  de  nos  protestations  indignées  et  de  notre 
indéfectible  dévouement  à  la  Chaire  Apostolique. 

Il  plaît  aux  ennemis  de  l'Eglise  et  du  Pape  de  commémo- 
rer par  des  manifestations  et  des  réjouissances  scandaleuses 
le  cinquantième  anniversaire  de  la  fondation  du  royaume 
d'Italie.  Inspirés  par  une  haine  aveugle  et  cruelle,  ils  veu- 
lent humilier  davantage  l'auguste  prisonnier  du  Vatican 
en  célébrant  comme  un  bienfait  l'acte  inique  qui  l'a  dépos- 
sédé de  ses  biens  et  qui  a  préparé  sa  dure  captivité.  Ces 
insensés  glorifient  comme  un  triomphe  national  l'unité  qui 


m 


il 


-  370  — 

fut  le  fruit  d'un  attentat  sacrilèfïe,  et  ils  honorent  comme  un 
haros  le  souverain  qui  s'abaissa  au  vilain  rôle  de  spoliateur 
et  qui.  par  la  plus  manifeste  et  la  plus  inique  des  usurpa- 
tions, mit  sur  son  front  un  sti-mate  infamant,  et  sur  l-i 
couronne  (lu'il  portait  une  llétris.sure  ineffaçable. 

On  se  souvient  de  (,uelles  réprobations  fut  alors  enveloppé 

•usurpateur  piémontais.  Un  douloureux  émoi  étreiynit  tous 

es  cœurs  des  enfants  de  l'E,Lîlise.  Dans  un  superbe  élan  de 

toi  et  de  sacrifice,  qui  fit  son-er  aux  Croisades,  des  braves 

accoururent,  messagers  de  presque  toutes  les  nations  ratho- 

.ques.  et  voulurent  faire  de  leurs  poitrines  un  rempart  aux 

Ktats  pontificaux.    Hélas  !  malgré  des  r-rodi^es  de  valeur 

Ils  furent  défaits  et   \-irtor-b:„„nanuel    put    être  proclamé 

roiditabe. 

C'était  l'heure  de  la  i.uissance  des  ténèbres.  L'esprit  du 
mal  triomphait.  Le  Christ  Roi  se  livrait  de  nouveau  dans 
la  personne  de  son  Vicaire,  aux  judas  et  aux  Pilâtes  dont  la 
race  paraît  être  immortelle.  Une  fois  encore  le  divin  cruci- 
he.  qi-i  ne  meurt  plus,  prenait  son  diadème  d'épines,  char- 
geait sa  croix  et  gravissait  le  Cah  aire  ! 

C'est  ù  raviver  de   tels  souvenus  que  s'applique  aujour- 
d  hui  la  juiverie  maçonnupie  <iui  prétend  ré-ner  sur  Rome 
Llle  prend  un  i-noi)le  plaisir  à  remuer  ces  hontes  de  l'his- 
toire et  se  fait  .^doire  d'insulter  à  la  douleur  majestueuse  et 
impuissante. 

Mais,  dans  l'a-itation  fébrile  que  met  l'impiété  :\  clamer 
ses  triomphes  et  à  faire  api.el  :\  l'opinion  publi(|ue,  il  est 
facile  d'apercevoir  les  craintes  et  les  terreurs  môme  d'un 
vain(,ueur  mal  afferm.  dans  sa  victoire,  et  (,ui  redoute 
encore  plus  qu'il  ne  hait,  l'ennemi  (ju'il  n'est  pas  sur 
d'avf)ir  définitivement  vaincu. 

Il  y  a  plus  de  faiblesse  (,ue  de  force  dans  le  frémissement 
convulsif  (jue  la  haine  donne  à  ces  fêtes.  On  sent  bien  que 
le  vrai  prestij^rc.  à  I^ome.  ra.vonne  du  \'atican  et  non  du 
(Juinnal.  C'est  par  la  concmète  des  âmes  (|ue  s'affermit  et 
(pie  dure  le  pouvoir  ;    et  l'on  ne  concjuiert  pas  les  âmes  en 


'Î71  _ 


volant  des  rovaiirnes.    Pie  X  restf  Anr,n  i 

A  la  fois   Pontife   et    Roi     ,  ar  ^  1  ^    r/'"' '°"'"''"'"'' 
1  11-  '    '  ^  ^""^   '^'^   titres  diie   DeiiVf-nt 

donner  le  ,lro,t  divin  et  le  dro.t  h.unain.  ^ 

C'est    en   effet,  le   Christ   U.i-.nèn.e.  kui  unn.ortel  des  siè- 

cii.itale  de  son  royaume  sur  la  terre.  ccessturs. 

I":t  pour  que  cette  capitale  soit  bien  soustraite  au  hasard 

dessus   des   convoitises    hun.aines.   voici   c.ue   des   rois 
^".des  par  l'espr.t  de  Dieu,  assurent  sa  perpétuel  e    i^o' 

lu  rrt:^'r^"^"'^^^"'^-^^^-'^•'-'-'^^. 
l"e.   en  toit     roit  et  en  toute  liberté,   ils  consacrent  au 

-rv.ce   exclusif   du    chef   visible   de    PK-^lise     Rome     d  i 
centre  du  monde  catholique,  de  par  l.t^n^^hk^ 

^i^r  o^rd^:;;  r'"^-  ^'^^*^"-  -^  -^  -^^  ^^-  ^-l^-- 

"l'ie.  pu  le  droit  humain  se  met  au  service  du  droit  Hfvin 
a  capitale  des  Etats  pontificaux.   De  la  sort  .  eUe    stt  x 
fois  sacrée  et  deux  fois  intan^nble. 

>^tors   et  méchants,    toute   l'ambition   sournoise   et   avide 
'    >.n  monan.uesans  scrupules,  pour  tent.r  co   tre  l  Ché 

Voilà  les  douloureux  événements  que  l'on  veut  auiour- 

nr  dan^  l'h'  r^"^  '-'''''^  "--^-  dansl'opiniliTX 

ttentats  inV  T  '?"""'  ^'^"'^^  d'approbation,  deux 

|U tentats  infâmes  .-    le  vol  des  Etats  pontificaux  pour  créer 

Un  succès  temr)oraire  a  bi*-"  nn  enharH.V  i 

|)^i  ennarair  ics  usurpateurs 


P'ff 


—  372  — 

dans  leur  dessein  ;  mais  la  conscience  publi(|ue  n'a  pas 
cessé  de  les  coiidnmner.  Kt  V()ih\  pounjiioi  les  peuples,  dans 
leur  ensemble,  ne  s'associeront  i)oint  à  la  joie  malsaine  de 
ce  jubilé. 

Quant  aux  catholiciues,  ils  na  peuvent  y  voir  (lu'une  pro- 
vocation injurieuse  au  Souverain  Pontife  et  ii  l'Kjîlise.  Ces 
fêtes  jubilaires  ont  visiblement  pour  objet  de  mettre  davan- 
ta^'e  en  relief  le  triompbe  de  la  force  sur  le  droit,  et  de  tour- 
ner en  dérision  le  titre  de  roi  auquel  le  pape  a  droit  et  (|ue 
les  fidèles  aiment  à  lui  décerner. 

Témoins  attristés  de  ces  cruelles  provocations,  nous  ne 
pourrons  nous  empêcher  de  songer  à  une  scène  douloureuse 
entre  toutes  de  la  passion  du  Sauveur.  Afin  d'insulter  à  son 
titre  de  roi,  et  j^our  mieux  marcjuer  leur  joie  d'avoir  pu  met- 
tre la  main  sur  ce  rival  de  César,  les  bourreau.x  de  Jésus, 
après  l'avoir  accoutré  en  roi  de  comédie,  se  prosternaient 
devant  lui  et  lui  jetaient  avec  leurs  horribles  blasphèmes  ce 
salut  dérisoire  :  Roi  des  Juifs,  nous  te  saluons  ! 

Il  peut  paraître  plaisant  aux  bourreaux  qui  ont  dépouillé 
le  pape  de  se  moquer  de  son  titre  de  roi  de  Rome.  Leur 
amusement  pourrait  bien  être  de  courte  durée.  La  passion 
du  Christ  a  eu  un  lendemain  que  n'avaient  prévu  ni  César 
ni  son  Procurateur  de  Judée.  Les  fêtes  jubilaires,  où  paraît 
vouloir  se  consommer  la  haine  des  ennemis  du  pape-roi, 
auront  aussi  un  lendemain  que  ne  prévoient  pas  ceux  qui 
mènent  ces  odieuses  manifestations. 

Les  fid<'  enfants  de  l'Eglise  ne  doivent  donc  pas  se 
laisser  abai lie  ni  décourager  par  ces  triomphes  éphémères 
Assurément,  ils  ont  raison  d'être  affligés.  Blessés  dans  leurs 
plus  nobles  sentiments,  humiliés  dans  leur  fierté  de  catholi- 
ques, atteints  dans  leur  filiale  et  tendre  affection  pour  celui 
que  leurs  c(Lurs  plus  encore  que  ]-;urs  lèvres  nomment  Très- 
Saint-Père,  ils  ne  peuvent  se  défendre  d'une  vive  et  pro- 
fonde tristesse.  La  grande  douleur,  qui  voile  l'âme  du  Père 
f:ommun,    enveloppe    dans   une    même    étreinte   les  âmes 


—  .'^73  — 

|ie  tous  ses  enfants.    Et  cette  universalité  de  la  douleur  est 
la  plus  éloquente  réponse  aux   provocations  de  l'impiété 
comme  elle  est  aussi  le  plus  beau,  le  plus  consolant  hom^ 
PonTiff  '^'"'^^*^'"  ^"'  f^"^^^^  "^«"ter  vers  le   Souverain 

Mais  cette  commune  affliction  ne  saurait  ébranler  nos 
esr.erances.  Pour  rassurer  ses  apôtres  et  les  fortifier  contre 
les  défaillances  de  leurs  cœurs,  le  Maître  leur  disait  "  Aye'^ 
confiance,  j-ai  vaincu  le  monde.  "  Cette  parole,  vérifiée  par^ 
vm,n  siècles  d  histoire,  elle  retentit  encore  aujourd'hui  à 
nos  oreilles,  et,  dominant  les  clameurs  dont  s'épouvantent 
les  pusillanimes,  elle  apporte  aux  vrais  disciples  de  Jésus- 
Chnst  le  courage  qui  garde  les  âmes  hautes  et  fait  les  espé- 
rances  immortelles. 

Les  fidèles  de  notre  diocèse  seront  heureux,  sansdoute. 
de  se  joindre  à  la  grande  famille  catholique  pour  dire  au 
Souveram  Pontife  leur  filiale  sympathie,  et  la  part  très 
grande  qu  ils  prennent  A  sa  douleur.  Voici  quelle  est  notre 
volonté  à  ce  sujet  :  «^  "une 

1  -  Avec  la  présente  lettre,  vous  recevre;c  un  document 
q.ie  nous  nous  proposons  d'envoyer  au  Très-Saint-Père 
C  est  une  protestation  contre  les  insultes  à  la  papauté,  une 
solennelle  affirmation  des  droits  du  Pontife  romain,  ^t  un 
respectueux  témoignage  de  soumission  et  d'attachement  au 
Samt-Siege.  Vous  êtes  priés  de  donner  lecture  de  ce  docu- 
ment et  de  notre  lettre  circulaire,  au  prône  de  votre  messe 
paroissiale,  le  premier  dimanche  après  leur  réception. 

2  --  C'est  notre  désir  que  tous  les  fidèles  du  diocèse,  hom- 
mes.  femmes  et  enfants,  apposent  leurs  signatures  au  bas  de 
ce  document.  Vous  verre,  donc  à  recueillir  ces  signatures 
vLhé         """"'"^"'^  '^"'  '^^^'■d  au  Secrétaire  de  l'Arche- 

3 -Nous  voulons  qu'une  Communion  réparatrice,  aux 
fidèles,  et  que  l'on   donne  à  cette  communion    le   plus  de 


I ., . 


» 


—  374  — 

solennité  possible.  Nous  fixons  la  date  de  cette  communion 
générale  au  premier  vendredi  ou  au  premier  dimanche  du 
mois  de  juin. 

Veuillez  agréer,  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
entier  dévouement  en  N.-S. 

i  L.-N.  Arch.  de  Québec. 


Hl'j 


A  SA  SAINTETÉ 


r.E  PAPE  PIE  X 


Très  Saint  Père, 


L'année    mil  neuf  cent  onze   se    présente    aux    regards 
catholiques  avec  un  cortège  de  dates  et  de  visions  lugubres. 

ICIle  rappelle  au  monde  chrétien  l'audace  sacrilège  par 
la<iuelle.  il  y  a  cinquante  ans.  un  monarque  ambitieux  et 
spoliateur  osa  usurper  une  couronne  qui,  pendant  tant 
de  siècles  avait  orné  le  front  et  symbolisé  la  puissance 
civile  du  Vicaire  de  Jésus-Christ. 

Klle  évoque  k  souvenir  des  menées  ténébreuses,  des  com- 
Phc.tes  hypocrites,  des  résolutions  et  des  combinaisons 
machiavéliques  dont  l'effet  allait  être  d'arracher,  lambeau 
l>ar  lambeau,  au  Souverain  Pontife  son  domaine  temporel 
et  de  le  constituer  lui-même  prisonnier  dans  un  coin  de  la 
ville  de  Rome. 

Il  y  a  là,  nous  le  savons,  pour  les  ennemis  de  l'Eglise  par- 
tout où  ils  dominent,  l'occasion  de  vives  et  bruyantes  réjouis- 
sances. Ce  doit  être,  pour  les  amis  de  l'ordre  et  du  droit  en 
quelque  pays  qu'ils  habitent,  le  signal  d'un  redoublement  de 
toi  dans  la  Providence  divine,  de  confiance  et  d'espérance 
dans  les  destinées  immortelles  du  catholicisme  et  dans  le 
triomphe  final  des  revendications  du  Pontife  romain. 

L'Eglise  à  laquelle  nous  sommes  fiers  d'appartenir  est 
une  société  parfaite  et  autonome.  Cette  autonomie,  dont 
Dieu  ui-meme  l'a  dotée  et  qui  fait  partie  de  ses  attribu- 
tions les  plus  essentielles.  exifTP  qmp  =r^p   o,,*^,;*.^  ^>^^.^^^. 

.  -    —  4 —  ....1.  ,i!,it'iii'_  3  cxercc 


-  'iH\ 


non  d'une  manière  ciuelconque  mais  dans  des  conditions 
d'une  pleine  et  entière  liberté.  Le  Pape,  par  cela  même 
qu'il  est  le  Prince  des  peuples  et  qu'il  étend  sur  toutes  les 
tètes  le  sceptre  de  sa  souveraineté,  ne  doit  dépendre  d'au- 
cune royauté  terrestre. 

C'est  pour  garantir  cette  indépendance  nécessaire  ijue 
s'était  de  bonne  heure,  par  un  concours  d'événements  pro- 
videntiels, constitué  en  Italie  l'Htat  Pontifical.  Et  c'est 
l)our  maintenir  ce  domaine  traditionnel  (pie,  tant  de  fois  et 
contre  les  plus  ardentes  convoitises,  l'influence  du  Pape  et 
celle  des  Princes  les  plus  chrétiens  se  liguèrent  en  coalition 
f,Morieuse. 

Nous  regrettons  de  le  constater  :  ce  sera  la  honte  du  di\- 
neuviéme  siècle  d'avoir  laissé  se  perpétuer,  par  lâcheté, 
par  intérêt  ou  par  mépris,  l'attentat  (pii  mit  fin  non  pas 
sans  doute  aux  droits  imprescriptibles  du  Saint  Siè},'e,  mais 
aux  possessions  territoriales  dont  il  jouissait.  Un  grand 
crime  a  été  commis,  dont  le  souvenir  pèse  lourdement  sur 
ses  auteurs  et  dont  la  contagion,  de  révolte  en  révolte,  ne 
peut  qu'être  fatale  il  la  société  tout  entière. 

Pour  prévenir  ce  crime.  Très  Saint  Père,  le  Canada 
catholique  se  fit  un  devoir  et  une  gloire  de  porter  il  l'armée 
épuisée  de  Pie  IX  le  secours  généreux  de  sa  foi  et  de  son 
courage. 

Pour  protester  contre  l'injustice  commise,  nos  évoques 
organisèrent  les  manifestations,  les  plus  solennelles  ;  hom- 
mes d'Kglise  et  hommes  d'Etat,  rivalisant  d'éloquence, 
exhalèrent  tour  à  tour  la  même  plainte  et  firent  monter 
vers  le  trône  papal  les  mêmes  expressions  de  sympathie, 
les  mômes  témoignages  d'amour. 

Ces  plaintes  et  ces  regrets,  les  catholiques  du  diocèse  de 
Québec  —clercs  et  laïques,  pasteurs  et  fidèles—  sollicitent 
humblement  la  permission  d'en  renouveler  aujourd'hui  :\ 
Votre  Sainteté  l'expression  respectueuse  et  douloureuse. 

Nous  comprenons  en  effet.  Très  Saint  Père,  quelle  situa- 
tion de  plus  en  plus  pénible  est  faite  au  chef  de  l'Eglise. 


eue,  mais 


—  377  — 

quelles     appréhensions     préoccupent    son    esprit.    <,uelles 
angoisses  etrc^nent  et  brisent  son  cœur. 

Ncjn  seulement  on  l'a  clé,.o„ilI.:.  de  ce  patrin.oine  sacré 

.'.us  htats  et  presque  dans  l'enceinte  de  sa  ville  épiscc- 
':tl^  .1  est  contraint  d'assister  au  trion,phe  insolent  de  fin- 
'Hic  puissante  et  .naîtresse.  Na.M.cTe  encore.  Trc.s  Saint 
Içre.  une  vo.v  msultan.e.  partie  du  Capitole.  s'éleva.t  s 
■M.  ^  vos  oredies  et  créait  dans  tout  Punivers  catholic,ue  un 
vaste  courant  d'indi{,'nation.  ^  '<|ue  un 

C'est  c,ue.  PcTe  hien-aimé,  vous  êtes  vraiment  pour  nous 
ou     ce      ..e  ce  heau   nom   ccnnporte.    Vos  peines^cna  ^^^^^ 
unes,  vo    douleurs  sont    nos  douleurs;    a„x    prc'...,  .upa- 
ons  de  votre  c^-ceur  paternel  répondent  par  une  connnuu,- 
.on  m  m,e  les  sympathies  franches  et  profondes  de  nos 
âmes  hliales  et  dévouées. 

Ce  dévouement,    nous  en  déposons   aux   pieds  de   Votre 
Sainteté  le  tcn.o.^na^'e  ému.   Et  pendant  que  tant  de  chré- 
t.ens.  oubheu.v  des  bienfaits  sans  nombre  reçus  par  la  P. 
i;a..te  et  par  i'E.dise.  abandonnent   in.aatement    l'une  et 
aure.   nous,  catholiques  de  cette    province   française  de 
Uucbec  et  de  ce  diocèse   londé  parle  Vénérable   Fran,-,.^ 
<ie  Laval,  voubns  autant  qu'il  dépend  de  nous,  con.pen  e 
cette  m,ratitude  et  protester  de  notre  fidélité  inv.oh  blé" 
Siej,-e  du  bienheureux  Pierre. 

Vous  êtes    Très  Saint  Père,  le  Docteur  infaillible   pl-ué 
au  sonmiet  de  l'humanité  pour  lui  montrer,  d'une  ma  n! 
vente   bienfaisante,  et  de  l'autre,    l'erreur  perfide  et  mal- 
saine.  De  toute  la  force  de  nos  es.rits  dociles,  nous  adh^- 

on    a  vos  enseignements  lumineu.v.  et  nous  repoussons  les 
doctrines  erronées,  de  quelque  nom  qu'elles  se  parent    que 

o  r     vi.„,„,,  ,,   ^^^^,.^   clairvoyance   ne   cessent  de   dé 


—  378 


Vous  êtes  le  chef  d'une  |.:«lise  ,,„e  vous  dirijjex  aver 
sagesse  selon  les  .ternels  princii.es  .lu  ..rcit  rt  selon  les 
hesou.s  sans  cesse  renaissants  d'une  sori.'té  m.oImL  et  ,  ha,,- 
K'eante  Nous  acceptons.  Très  Saint  l'ère,  vos  instruc  lions 
e  vos  directions  dans  le  sens  précis  où  elles  sont  données 
et  avec  toutes  les  conséquences  nécessaires  «.u'elles  en- 
trament. 

Vous  êtes  le  So.iverain  spirituel  ,,ue  Dieu  a  constitué 
pour  nous  Kuider  et  A  .,ui  sa  souveraineté  n.én.e  fait  un 
devoir  d'exiger  qu'on  ne  jréne  en  rien  et  sous  aucun  pré- 
texte m  ses  relations  ni  ses  attitudes.  Avec  vous.  Très  Saint 
I  ç-re.  nous  réclamons  et  nous  ne  cesserons  de  réclamer  Tin- 
dei.endance  juridique  dont  Votre  autorité  a  besoin  et  le 
moyen  spécial  qui  seul  peut  assurer  cette  indépendance 
souverame. 

Dieu  tient  en  ses  mains  le  cœur  des  hommes  et  la  ch'iîi.f 
des  événements.  Nous  le  prierons  ionc.  particulièrenuPt 
cette  année,  de  hâter  par  son  intervention  toute  puiss-.nte 
e  jour  heureu.x  oii  l'Kjrlise  et  son  chef  pourront  jouir  d'un., 
liberté  féconde  et  user  de  cette  situation  désirée  pour  le 
|)lus  trrand  bien  des  peuples  et  de  l'Italie  elle-même. 

Daifjnez.  Très  Saint  Père,  répandre  sur  le  clergé  et  les 
hdeles  de  Québec  vos  bénédictions  les  plus  précieuses  et 
agréer  les  sentiments  de  soumission  sincère,  de  resi.ect  pro- 
fond, de  vénération  affectueuse  dans  lescpiels  nous  enten- 
dons demeurer  toujours  inébranlablement  attachés  à  Votre 
personne  au^aiste  et  à  l'autorité  surnaturelle  .,ue  Votre 
w^amtete  représente  si  dignement  ici-bas. 


liiiuez  avec 
l't  selon  l(s 
>ilf  et  cliaii- 
instriK  (ioiis 
Mit  cloiifiijes 
iu 'elles  en- 

a  constitut' 
-•me  fait  on 
aiuutj  [>rt'- 
Tn's  Saint 
::laii,er  l'in- 
lesoin  et  le 
lépendancc 

t  la  chaîne 
ulii-refnt  nt 
'  l'iiis-iriiite 
ouir  d'iiiie 
"ée  pour  le 
ne. 

-rtré  et  les 
îcieuses  et 
;spect  i)r()- 
3US  en  tell- 
es A  Votre 
lue    Votre 


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I 

II, 
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IV. 

V. 


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applic 
prccisi 
iit4'ne  c 
<iiie  et 

L'af 


—  379  — 


(N*  69) 


CriiCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
le  lo  mai  1911. 


I.  Catéehismoot  communion  des  enfants 
n.  Règlement  de  la  Société  .k  Tempérance. 
IH.  C-tn.n.tion  à  l'Action  Sociale  Catholi,ne  pa.  les  associations  et  confé- 

'v:  Rrur;:t:îe'-  '■  ^-«-^--'— -^•^^-iondesma..ia«es. 


Bien  chers  Collaborateurs, 


I 


..réc-ser  aujourd'hui  ce.  ts^  ic    '  et  de^^v^  tL::  T 

:refL— ;lxi=:----- 

L'application  du  H^rrof  „?>  .,>-_-/«x.        .       .   , 

r-.r  ne  .  aiiuic  point  à  la  première 


380 


communion.  Celle-ci  n'est  plus,  désormais,  que  la  première 
étape  sur  une  route  assez  lonj,aie,  où  l'enfant  aura  besoin, 
presque  ;\  chaque  pas,  d'être  éclairé,  soutenu,  guidé,  par 
ceux  qui  ont  charge  de  son  âme. 

Pour  vous  aider  dans  l'accomplissement  des  devoirs  très 
graves,  qui  résultent  pour  vous  d'une  situation  un  peu  nou- 
velle, je  me  propose  de  vous  dire  ici  dans  quel  cadre  et  selon 
quel  plan  général  devra  être  donné  aux  enfants  l'enseigne- 
ment catéchistique,  et  quels  seront  le  mode  et  la  fréquence 
des  communions  solennelles  ou  générales  d'enfants. 

ENSEIGNEMENT   CATÉCHISTIQUE 


iV 


Le  catéchisme  peut  et  doit  s'enseigner  à  la  maison,  à 
l'école  et  'X  l'église. 

I.  A  la  maison.  —  Le  foyer  domestique  est  la  première 
école  de  l'enfant.  Ses  premiers  maîtres  sont  les  parents  qui 
ont  charge  de  son  corps  et  de  son  âme.  Au  père  et  à  la  mère 
incombe  le  devoir  d'enseigner  à  l'enfant  les  notions  reli- 
gieuses qui  lui  sont  nécessaires  pour  éclairer  sa  conscience 
dans  le  premier  usage  de  sa  liberté,  et  pour  le  mettre  en 
état  de  recevoir  avec  fruit  les  sacrements  de  Pénitence  et 
d'Eucharistie.  Cet  enseignement  doit  embrasser  les  formu- 
les de  prières,  qui  donnent  à  la  piété  son  premier  aliment  et 
à  l'âme  ses  premières  ailes  pour  monter  vers  Dieu,  et,  de 
plus,  les  vérités  chrétiennes  dont  la  connaissance  est  néces- 
saire de  nécessité  de  moyen. 

Plus  que  jamais,  il  importe  que  les  parents  comprennent 
bien  et  remplissent  exactement  la  tâche  si  grave  qui  leur 
est  imposée  par  la  nature  et  par  Dieu.  C'est  une  obligation 
personnelle,  dont  ils  ne  peuvent  se  déchargf  i  sur  personne, 
et  qui  réclame  de  leur  part  une  consciencieuse  application. 

MM.  les  curés  ne  manqueront  pas  de  revenir  souvent, 
d'insister  sur  cette  obligation,  d'en  faire  connaître  la  nature 
et  la  gravité.    Ils  s'assureront,  de  la  sorte,  dans  la  personne 


381  — 


des  parents,  des  auxiliaires  indispensables  pour  la  formation 
chrétienne  des  enfants. 

2.  A  l'école. -Mais  c'est  à  l'école,  évidemment,  que  l'en- 
fant trouvera  les  moyens  de  développer  et  d'éclaircir  des 
notions  qui  n'ont  pu  être  qu'ébauchées  à  la  maison.  Grâces 
a  Dieu,  la  science  reli^^neuse  et  la  science  profane  n'ont  pas 
divorcé,  chez  nous.  On  admet  pour  l'enfant  le  droit  ric^ou- 
reux  à  recevoir  de  ses  maîtres  la  connaissance  des  vérité'i  de 
la  foi  en  mûme  temps  que  celle  des  vérités  naturelles  On 
sait  que  l'éducation  qui  ne  s'éclaire  pas  principalement  au 
toyer  de  la  lumière  divine  est  une  éducation  stérile  et  pres- 
<iue  toujours  périlleu.se.  Voilà  pourquoi  le  catéchisme  tient 
un  ran.tî  d'honneur  parmi  nos  manuels  scolaires  Voilà 
pourquoi  aussi  nos  instituteurs  et  nos  institutrices  sont  les 
SI  utiles  et  les  si  dévoués  collaborateurs  du  prêtre  dans  l'^n- 
sei^'nement  de  la  religion. 

Ce  rôle  est  honorable  et  très  bienfaisant  quand  il  est 
assume  par  des  catholiques  dignes  de  le  remplir.  Je  me  plais 
;\  reconnaître  que  l'enseignement  du  catéchisme,  à  l'école 
trouve  presqu.  partout  les  maîtres  qu'il  lui  faut-  et  j'en 
bonis  le  ciel.  Je  me  hâte  d'ajouter  que  c'est  un  devoir  pour 
le  cierge  paroissial  de  donner  à  ces  maîtres,  dans  l'accom- 
plissement de  leur  tâche,  toute  l'assistance  qui  leur  est 
nécessaire  et  tous  les  encouragements  qu'ils  méritent. 

Le  pasteur  est  gardien  de  la  foi  et  il  a  l'obligation  grave 
d  en  procurer  le  bienfait  à  toute,  les  âmes  qui  lui  sont  con- 
fiées. C'est  donc  son  devoir  plus  encore  que  son  droit  de 
contrôler,  de  diriger,  d'encourager  l'enseignement  religieux 
que  reçoivent  les  enfants  dans  sa  paroisse.  Pour  u.ser  de  -e 
droit  et  remplir  ce  devoir,  il  doit  évidemment  s'astreindre\ 
visiter  régulièrement  les  écoles. 

Quelle  fréquence  convient-il  de  donner  à  ces  visites  ?    II 
■ne  paraît  difficile  d'exercer  sur  les  classes  de  catéchisme 
un  contrôle  sérieux  et  pratique  si  l'on  ne  fait  pas,  une  fois 
par  mo,s,  une  visite  d'au  moins  deux  heures  à  chaque  école 
I  ar  cette  visite  mensuelle  le  prêtre  peut  se  tenir  au  courant" 


in"* 


382  - 


1 


i 


garder  contact  avec  les  maîtres  et  les  élèves,  combler  à 
temps  les  lacunes  qu'il  constate,  donner  à  propos  les  con- 
seils jugés  utiles,  se  rendre  compte  des  progrès  réalisés- 

Aussi,  je  veux  que,  dans  toutes  les  paroisses  et  pour  tou- 
tes les  écoles  où  la  chose  est  possible,  la  visite  du  curé  ou 
du  vicaire  ait  lieu  tous  les  mois. 

Si  l'étendue  de  la  paroisse  et  le  grand  nombre  d'écoles 
qui  s'y  trouvent  ne  permettent  pas,  ou  rendent  trop  oné- 
reuse, la  visite  mensuelle,  on  devra  visiter  chaque  école  au 
moins  une  fois  tous  les  deux  mois. 

Il  n'est  guère  possible  de  définir  exactement  le  pro- 
gramme de  ces  visites.  Je  crois,  cependant,  utile  d'indiquer 
les  points  essentiels  suivants  ;  (.a)  se  bien  enquérir  de  l'as- 
siduité des  enfants  à  fréquenter  l'école,  et  des  raisons  don- 
nées pour  justifier  les  absences,  afin  de  pouvoir  remédier  au 
mal,  s'il  y  a  lieu  ;  (/O  interroger  les  enfants,  pour  se  rendre 
bien  compte  des  progrès  ou  des  lacunes  de  leur  savoir  caté- 
chistique  ;  (r)  faire  les  reproches,  donner  les  encourage- 
ments, distribuer  les  récompenses  mérités  ;  {d)  employer 
quelques  minutes  à  expliquer  une  ou  deux  questions  de 
catéchisme  qui  paraissent  avoir  été  spécialement  négligées 
ou  mal  comprises. 

Le  zèle  de  chacun  et  les  circonstances  suggéreront  ce 
qu'il  conviendra  d'ajouter  à  ce  programme  pour  le  complé- 
ter, et  pour  assurer  l'intérêt  et  l'efficacité  des  visites.  Le 
pasteur  aura  soin  de  s'y  montrer  charitable  et  bon  dans 
toutes  ses  remarques,  et  de  faire  son  possible  pour  soutenir 
le  prestige  des  maîtres  et  maîtresses. 

Ce  qu'il  importe  surtout  de  bien  comprendre,  c'est  que 
de  telles  visites  sont  indispensables  pour  le  fonctionnement 
de  l'enseignement  catéchistique,  et  qu'elles  doivent  devenir 
une  des  fonctions  régulières  du  ministère  paroissial. 

3.  A  l'église.  —  Il  ne  suffit  pas  que  le  prêtre  aide,  encou- 
rage et  contrôle  les  leçons  de  catéchisme  qui  se  donnent 
à  l'école.    Son  ministère  lui  impose  la  tâche  de  rompre  lui- 


—  383  — 


même  et  de  distribuer  de  ses  mains  le  pain  de  la  doctrine 
•  nie  réclament  les   enfants  des  hommes.  Personne  ne  peut 
le    rem{)Iacer  dans  cet  office.    Les  collaborateurs   si  utiles 
qu'il  trouve  à  l'école  et  à  la  maison  ne  lui  enlèvent  rien  de 
ses  obligations  et  de  ses  responsabilités. 

MM.  les  curés  redoubleront  donc  de  ;;cle  et  de  ponctualité 
pour  donner,  â  l'église,  l'enseignement  catéchistique  qui 
devra  continuer  et  compléter  celui  de  l'école.  Voici,  à  ce 
sujet,  quelques  directions  pratiques  au.xciuelles  on  voudra 
l)ien  se  conformer  aussi  exactement  que  possible. 

a)  Catéchisme  chi  dimanche.  -  L'obligation  de  faire  une 
heure  de  catéchisme  tous  les  dimanches  est  maintenue  du 
moins  dans  son  esprit,  sinon  dans  la  lettre.  Voici  ce  que 
nous  entend'-«ns  r\  ce  sujet. 

MM.  les  curés  sont  tenus  de  faire,  au  cours  de  chaque 
année,  dans  l'eglise,  ou  dans  une  salle  qui  en  tient  lieu,  au 
moins  cinciuante  heures  de  catéchisme. 

Ce  catéchisme  doit  avoir  lieu  le  dimanche,  à  l'heure  qui 
paraîtra  la  plus  convenable. 

Toutefois,  pour  les  mois  de  novembre,  décembre,  janvier 
Février,  mars  et  avril,  j'autorise  le  curé  à  remplacer  le  caté- 
chisme dominical  par  des  catéchismes  faits  sur  semaine  • 
soit  une  fois  par  semaine  i)endant  une  heure,  soit  une  fois 
par  mois,  pendant  quatre  ou  cinq  heures.  Il  est  bien  en 
tendu  que  toutes  ces  heures  doivent  erre  consciencieuse- 
ment employées  à  l'enseignement  catéchistique,  et  non  à 
confesser  les  enfants  et  à  les  préparer  à  la  communion. 

Formeront  l'auditoire  obligé  de  ces  catéchismes  tous  les 
enfants  communiants  qui  n'ont  pas  encore  subi  avec  succès 
1  e.xamen  final.  On  s'efforcera  d'y  amener  aussi  les  enfants 
plus  âges,  surtout  pendant  l'année  qui  suit  leur  communion 
solennelle.  Si  les  catéchismes  se  font  'e  dimanche,  il  faudra 
y  inviter  fortement  les  grandes  personnes. 

Jusqu'à  nouvel  ordre,  on  se  servira,  pour  ces  catéchismes 
du  manuel  actuellement  en  usage  et  approuvé  pour  la  pro^ 
vince  ecclésiastique.  ^  h  ^ 


—  384  — 

b)  CtJfirhisvw  préparatoire  à  l'examen  final.  —Chaque 
année,  à  l'époque  fixée  dans  le  passé  pour  les  catéchis- 
mes de  i)remière  communion,  le  curé  devra  appeler  tous 
les  enfants  qu'il  juj^era  suffisamment  préparés,  et  leur 
donner  des  leçons  spéciales  sur  l'ensemble  des  vérités  con- 
tenues dans  le  catéchisme.  Cet  enseiy;neinent  ditrera  quatre 
semaines  consécutives,  et  il  faudn  y  «nployo;  au  moins 
quatre- \inf4ts  heures  en  tout.  Il  tu-ndiu  lieu  du  catéci  "sme 
qu'on  avait  l'habitude  de  faire  pour  piéparer  la  p>eMiière 
communion.  Pour  y  être  arhnis,  le.-,  -..'nfants  devront  iivoir 
au  moins  dix  ans  révolus.  Dans  cc=;  limites,  on  tiendra 
compte  du  degré  de  •-,cience  de  l'enfant  plutôt  que  de  son 
âge. 

eï  E.uinen  final.—  \  îa  fin  :1e  ce.''  'eçons  de  catéciiisme,  et 
comme  sanction  pratique,  on  fery  subir  aux  enfanl-s  an  exa- 
men sérieux  sur  le  catéchisme,  Cef  examen  cievi'a  permettre 
au  "uré  de  constater  si  les  entants  pcv.sèdent  bien  l'ins- 
truction religieuse  nécessaire  à  un  adulte  pour  gouverner 
i'-A  vie  dans  la  voie  des  commandements. 

A  tous  ceux  qui  auront  fait  j  reuve  d'une  science  suffi- 
sante le  curé  remettra  un  certifie :a  signé  de  sa  main,  attes- 
tant (lue  le  porteur  a  subi  son  ex:unen  final  avec  succès,  et 
le  déclarant  apte  â  être  admis  dans  la  catégorie  des  fidèles 
adultes. 

Une  formule  uniforme,  obligatoire  dans  tout  le  diocèse, 
sera  préparée  pour  ces  certificats.  En  attendant,  et  pour 
cette  année,  MM.  les  curés  pourront  se  servir  de  la  forme  et 
de  la  rédaction  qu'ils  voudront. 

Il  conviendra  d'insister  sur  le  caractère  obligatoire  de 
cet  examen  final.  Nul  enfant  ne  pourra  être  admis  à  fré- 
quenter les  sacrements  à  titre  d'adulte,  s'il  ne  prouve  d'une 
manière  satisfaisante  qu'il  a  complété  son  cours  d'instruc- 
tion religieuse.  Aussi  longtemps  que  cette  preuve  n'est  pas 
faite,  l'enfant  est  obligé  de  suivre  les  catéchismes  ri  l'école 
et  à  l'église,  ou,  en  tout  ras,  de  prendre  des  moyens  effica- 
ces pour  acquérir  les  connaissances  qui  lui  sont  nécessaires. 


^     ] 


—  385  — 

Toute  négligence  grave,  de  la  part  de  l'enfant  ou  de 
ses  parents,  à  remplir  ce  devoir,  entraînera,  comme 
conséquence  de  la  faute  et  sanction  de  la  loi,  le  refus  des 
sacrements. 


COMMUNION    DES    ENFANTS 

1  Première  communion 

Vous  voudrez  bien  vous  reporter,  pour  ce  qui  regarde  la 
première  communion,  au  décret  Qiiam  singulari,  et  à  la 
Circulaire  qui  l'a  accompagné.  Maintenant  que  les  difficul- 
tés de  transition  et  de  mise  au  peint  sont  à  peu  près  sur- 
montées, et  que  les  cfioses  vont  reprendre  un  cours  normal, 
chacun  va  s'appliquer  à  entrer  très  simplement  dans  les 
vues  du  Saint  Père,  et  à  les  mettre  en  pratique  très  exacte- 
ment. 

La  première  communion  est  un  acte  privé  où  l'enfant  ne 
relève  que  de  ses  parents  et  de  son  confesseur.  Il  importe 
de  se  bien  dépouiller  de  la  mentalité  que  nous  ont  faite  des 
coutumes  fortement  ancrées  dans  nos  mœurs.  Il  faut  sur- 
tout se  bien  garder  de  soumettre  un  tel  acte  à  des  prépara- 
tions, à  des  modes,  à  des  exigences  qui  contrediraient  la 
lettre  et  l'esprit  du  décret,  et  laisseraient  dressées  sur  le 
chemin  de  la  sainte  Table  des  barrières  que  la  main  de 
Pie  X  a  voulu  abattre. 

2.  Communions  générales 

La  science  est  assurément  nécessaire,  mais  elle  ne  suffit 
pas  à  l'éducation  chrétienne.  Elle  forme  l'esprit  en  y  met- 
tant la  lumière.  Il  faut  aussi  former  le  cœur  en  y  cultivant 
la  piété.  Cette  tâche,  comme  l'autre  et  plus  encore  que 
l'autre,  fait  partie  des  devoirs  qu'impose  le  ministère  des 
âmes. 

Il  est  à  souhaiter  que  la  communion  ne  devienne  pas 


{,. 


—  386  - 

pour  l'enfant  un  acte  routinier  et  stérile,  mais  qu'elle  soit 
pour  son  âme  une  source  de  vie  surnaturelle  et  un  principe 
de  sanctification.  Pour  cela  il  faut  mettre  beaucoup  de  soin 
à  développer  chez  lui  la  piété  eucharistitiue.  Et  rien  n'y 
contribuera  plus  efficacement  que  des  communions  géné- 
rales préparées  et  surveillées  par  le  prêtre. 

Le  pape,  dans  son  décret,  recommande  fortement  de 
recourir,  de  temps  en  temps,  ;\  des  communions  générales, 
et  de  les  faire  servir  ;\  stimuler  la  piété  des  enfants.  Voici 
dans  quelle  mesure  et  de  quelle  façon  je  veux  que  cette  indi- 
cation du  décret  pontifical  soit  mise  en  pratique  dans  toutes 
les  paroisses  du  diocèse. 

(n)  Au  moins  (luatre  fois  par  année,  et  à  des  intervalles 
à  peu  près  égaux,  tous  les  enfants  communiants,  qui  n'ont 
pas  encore  subi  leur  examen  final,  seront  invités  et  préparés 
;\  faire  une  communion  générale. 

(,/',)  On  consacrera  deux  jours  entiers  :\  préparer  cette 
communion.  La  préparation  sera  faite  sous  forme  de  retrai- 
te, et  devra  consister  en  exhortations  courtes,  simples  et 
pratiques,  en  exercices  de  piété,  chant  de  cantiipies,  etc. 
Il  importe  que  l'Eucharistie  soit  l'objet  principal  et  comme 
le  centre  de  toute  la  retraite.  Chaque  instruction  fera  voir 
et  aimer  Jésus-Hostie  ;  chaqu.e  prière,  chaque  cantique 
doit  mettre  l'âme  en  contact  avec  Lui.  Il  ne  s'agit  donc 
pas  ici  d'une  simple  classe  de  catéchisme  transportée  de 
l'école  il  l'église,  mais  d'une  véritable  retraite  spirituelle, 
faite  h  la  mesure  des  enfants,  et  apte  à  faire  germer  et  fleu- 
rir en  leurs  cœurs  une  saine  et  forte  piété  eucharistique. 

(c)  La  deuxième  journée  sera  employée  surtout  à  prépa- 
rer et  à  entendre  la  confession  des  enfanis.  On  en  profitera 
pour  leur  parler  du  péché,  de  la  contrition,  et  pour  leur 
donner  des  conseils  pratiques  sur  la  manière  de  s'examiner 
et  de  se  confesser. 

(d)  La  messe  de  coiimunion  sera  dite  à  une  heure  com- 
mode pour  les  enfants  et  les  parents.  Après  l'Evangile, 
une  exhortation  de  dix  minutes  environ  servira  de  prépara- 


—  387  — 

tion  immédiate.  Le  prêtre  ne  devra  jamais  manquer  de  pré- 
sider à  l'action  de  grâces  qui  durera  au  moins  dix  minutes- 
Il  stimulera  la  piété  des  enfants  par  quelques  sutî^estions 
pieuses  et  de  courtes  formules  de  prière,  leur  laissant,  tou- 
tefois, le  temps  de  réfléchir  et  de  prier  en  leur  particulier. 

r.O  Dans  les  grandes  paroisses,  il  peut  être  plus  avanta- 
geux de  ne  pas  appeler  A  ces  communions  générales  tous 
es  enfants  A  la  fois.  Il  est  certain  que  le  trop  grand  nom- 
bre peut  devenir  un  obstacle  à  l'efficacité  des  retraites  pré- 
paratoires. On  y  obvie  alors,  en  divisant  les  enfants  par 
groupes,  qu'on  appelle  séparément.  Je  laisse  :\  MM.  les  eu- 
res  toute  liberté  sur  ce  point,  à  la  seule  condition  que  tous 
les  enfants  fassent  la  communion,  ensemble  ou  par  catégo- 
ries, au  moins  quatre  fois  par  année. 

(/)  Ces  communions  générales  fourniront  aux  enfants  qui 
n  auront  pas  encore  communié,  et  que  leurs  parents  et  leurs 
confesseurs  jugeront  suffisamment  préparés,  une  excellente 
occasion  de  faire  leur  première  communion.  Les  chers 
petits  tireront  grand  profit  de  la  retraite  qu'ils  feront  avec 
les  autres  ;  de  plus,  leur  présence  répandra  sur  ces  commu- 
nions générales  un  charme  particulier  qui  stimulera  la  piété 
des  fidèles,  et  elle  fera  jaillir  plus  abondantes,  sur  les  parents 
et  les  enfants,  les  grâces  du  Cœur  Eucharistique  de  Jésus. 

3.  Communions  solennelles 

Chaque  année,  à  la  suite  des  catéchismes  préparatoires  à 
1  examen  final,  tous  les  enfants  qui  auront  mérité  le  certifi- 
cat feront  ensemble  une  communion  solennelle.  Ce  sera  en 
quelque  sorte,  le  couronnement  de  l'enseignement  catéc'his- 
t.que  et  l'entrée  officielle  de  ces  enfants  dans  la  catégorie 
des  fidèles  adultes.  J'invite  MM.  les  Curés  à  donner  à  cette 
communion  le  plus  d'éclat  possible.  Il  faut  en  faire  une  fête 
paroissiale  en  même  temps  que  la  fête  de  l'enfance  chré- 
tienne. 

La  communion    solennelle  devra   être  précédée   d'une 


h  II. 


—  388  — 

retraite  de  trois  jours,  consacrée  à  stimuler  et  à  affermir 
chez,  les  enfants  la  piété  eucharistitiiie,  et  à  les  munir  des 
conseils  les  plus  aptes  ;\  bien  orienter  leur  vie  chrétienne. 

Tous  les  paroissiens,  et  surtout  les  enfants,  seront  invités 
à  communier  avec  les  retraitants.  Ceux  qui  auront  fait 
l'an'^'.V-  j'i.Védente  leur  communion  solennelle  seront  spé- 
cîiilcri  f  nf  pîiub  de  se  joindre  à  leurs  compaj^nons  pour  célé- 
brer i-a.f  une  fervente  communion,  l'anniversaire  de  leur 
admission  au  rang  des  fidèles  adultes. 

Après  l'action  de  grâces,  ou  à  un  autre  moment  de  la 
journc'e,  si  on  le  juge  plus  convenable,  aura  lieu  la  rénova- 
tion solennelle  dp"  ■  '"•  ,  •■^es  du  baptême  avec  exhortation 
spéciale.  J'engage  aussi  AiM.  ks  curés  à  profiter  de  cette 
circonstance  pour  faire  entrer  ces  enfants,  comme  membres 
réguliers,  dans  la  Société  de  Tempérance,  et  dans  les  autres 
confréries  ou  associations  catholiques  pour  jeunes  gens,  qui 
existent  dans  la  paroisse. 

La  cérémonie  pourra  se  terminer  par  la  remise  officielle 
du  certificat  d'instruction  religieuse  aux  heureux  enfants 
qui  l'auront  mérité. 

Il  est  très  désirable  que  désormais,  pour  la  première  com- 
munion et  pour  la  communion  solennelle,  on  renonce  à  la 
coutume  tyr-\nni(|ue  et  dispendieuse  des  deaux.  Je  vei..> 
aussi  que  l'on  évite,  en  ces  circonstances,  les  toilettes  spé- 
ciales, trop  éclatante^,  où  rivalise  [larfois  l'orgueil  des  pa- 
rents, et  où  se  pavane  la  vanité  des  enfants.  La  té  souf- 
fre de  ces  exagérations  et  la  modestie  chrétienne  les  con- 
damne. 


II 


iv'ans  le  mandement  du  _j  janvier  1906,  j'ai  ét-'bli  la  So- 
ciété de  Temi'érance  et  ordonné  une  campagne  antialcoo- 
liqu--'  d  ns  toutes  les  paroisses  ''u  diocèse.  On  s'est  mis  à 
l'ceuvre  avec  zèle,  v  la  lutte  a  été  menée  partout  avec  une 
grande  activité.  Le  beau  congrès,  qui  s'est  ten    à  Québec. 


~  389  — 

l'automne  dernier,  a  t  voir  les  résultats  déjà  obtenus  et 
la  bonne  volonté  don  on  se  montre  partout  animé,  fl  a 
permis  aussi  de  constater  les  lacunes  et  de  mieux  compren- 
dreia  n  ecessité  d'une  ortjanisation  forte  et  méthodique 
pour  bien  grouper  les  efforts  et  assurer  des  résultats  i,rati- 
ques  et  constants. 

Le  Con^rrés.  l'our  réalisr  ses  vœux  et  rendre  son  influence 
plus  durable,  a  établi  un  Comit.  permanent,  qui  continue 
1  œuvre  entreprise,   et  qui  est  devenu,  avec  la  li^ue  .    liai 
coohqua.  l'un  des  plus  actifs  et  des  plus  forts  champions  de 
la  bonne  cause. 

Pour  mettre  à  exécution  1rs  projets  recommandés  par  le 
(congrès,  et  aussi  pour  répondre  à  mon  désir,  le  Comitr  -er- 
manent  s'est  occupé,  sans  tarder,  de  préparer  un  règlement 
uniforme  pour  la  Société  de  Tempérance  dans  le  diocèse.  Ce 
nMîlemenl.  dont  vous  ave.  reçu  une  copie,  a  eu  mon  appro- 
bation,  et  u  doit  être  mis  en  vigeur  dès  le  mois  de  juin. 
Vous  voudrez  1  .  l'étudier  avec  soin  et  ,>rendre  tout  de 
suite  les  mesures  nécessaires  pour  le  mettre  en  pratique 
dans  votre  paroisse. 

J'attire  spécialement  votre  attention  sur  les  trois  disposi- 
tions  du  règlement  que  voici  :  (a)  organisation  d'un  conseil 
local,  pour  veiller  sur  place,  avec  le  curé,  aux  intérêts  de  la 
bociete  de  Tempérance  et  pour  entretenir  avec  le  Conseil 
Central  les  rapports  nécessaires  au  bon  fonctionnement  de 
1  Œuvre  ;  (/;)  paiement  d'une  cotisation  annuelle,  afin  de 
permettre  au  Conseil  Central  de  solder  !(.s  frais  d'ad.uinis- 
tration.  et  pour  le  mettre  m  mesure  de  pousser  avec  acti- 
vitclalutteantMlcoolique;  G)  ren  avellement  des  jr  omes- 
ses  de  ..^pérance,  chaque  année,  le  24  juin  autant  que 
p       ible. 

Un  voudra  bien  noter  qu'il  n'y  a.  dans  le  dioc  èse.  qu'une 
seule  Société  de  Tempérance,  dont  le  siège  esi  Ouébec 
et  qu,  se  ramifîe  dans  toutes  les  parois  -.  „.r  des  s^ections 
locales.  Le  roulement  préparé  par  le  mit  >ermanent 
est  aussi  le  seul  (pii  puisse  désormais  se  réchu^.-.  de  l'appro- 
bation officielle 


.p 


—  390  — 

Il  est  à  souhaiter  que  ce  règlement  soit  min  entre  les 
mains  de  tous  les  membres,  pour  leur  permettre  de  se  bien 
renseiKner  sur  la  nature  de  la  Société  et  sur  les  obligations 
imposées  :\  ceux  <|„i  en  font  partie.  On  pourra  se  procurer 
le  nombre  d'exemplaires  re(|uis  en  s'adressant  h  Nfonsei- 
Kneur  C.-O.  Caunon,  président  du  Comité,  n"  !0i.  rue 
Sainte-Anne,  Québec. 


III 


i.H 


Je  vous  prie  de  vouloir  bien  relire  l,i  circulaire  privée  que 
je  vouh  ai  adressée  le  21  novembre  1907.  Cette  circulaire 
vous  faisait  part  d'une  ordonnance  qui  se  lit  comme  suit  : 

"i"  A  partir  du  r''  janvier  k;o8,  toutes  les  associations 
pieuses  établies  par  Notre  autorité,  et  soumises  ;\  la  direc 
tion  des  curés  ou  de  leurs  représentants,  seront  de  droit  et 
de  fait  affiliées  :\  l'Action  Sociale  Catholitiue. 

"  2"  Par  cette  affiliation  les  dites  associations  feront  pariie 
de  l'Action  Sociale  Catholi.fue  à  titre  de  membres  titulaires 
ou  de  mem'res  adhérents. 

"  ,V  La  contribution  annuelle  sera  de  dix  piastre^  pour  les 
membres  titulaires  et  de  cinq  piastres  pour  les  membres 
adhérents. 

"4"  La  contribution  sera  payable,  chaque  année,  au  cours 
du  mois  de  janvier,  et  devra  être  envoyée  au  Directeur 
général  de  l'œuvre.  » 

Cette  ordonnance  est  toujours  en  vigueur,  et  je  demande 
à  Messieurs  les  curés  et  aux  directeurs  de  telles  associations 
de  s'y  conformer  exactement.  L'envoi  des  contributions 
devra  être  fait  à  Mgr  C.-O.  Gagnon.  101,  rue  Sainte-Anne, 
Québec. 


IV 

Vous  voudrez  bien  prendre  connaissance  de  la  nouvelle 
Instruction  de  la  S.  C.  des  Sacrements,  en  date  du  6  mars 


I 


~  391  — 

IQH  relativement  A  la  célébration  des  mariages,  et  vous 
conformer  avec  som  aux  prescriptions  qu'elle  co^tienl- 
tn  VOICI  le  texte  latin  : 

I.  -In  memorian.  redipatur  parochorum  haud  licere  iosis 
adesse  matnmonio.  „ùi  constito  sibi  Icgithne  de  libcro  ^atu 
contrahcnnum,  savatis  de  turc  servandis  :  (  Cfr  Decr  A^' 
fnnT7'  ";•  ^'"-^  '^  •  i'demque  prasertim  moneantur  ne  omit- 
tant  bapt.sm.  test.monium  a  contrahentibus  exigere  si  hic 
aha  m  parœcia  fuerit  illis  collatus. 

II.  -  Ut  autem  quœ  n.  IX,  g  2  memorati  Decreti  t.rae- 
scnpta  sunt  nteserventur,  celebrati  matrimonii  denuntiatio 
ptenh  rô  "^  T  ^^^"^.'"•■'^^"da.  coniugum  eorumque 
parentupi  nomma  et  a^nomina  descripta  secumferat  a^ta- 

em  contrahent.um.  locum  diemque  nuptiarum.  testium  qui 
inter  uerunt  nomma  et  agnomina.  habeatque  parochi  sub- 
scnptum  nomen  cum  adiecto  parochiali  si.nllo.  Inscriptio 
autem  accurata  mdicet  parœciam.  diœcesim.  oppidum  seu 
locum  bapfsm.  con.u,^um.  et  ea  qu..  ad  scripta  per  publias 
portitores  tuto  transmittenda  pertinent.       '      '      '  "  ""^"^ 

III. -Siforteaccidatut.   adhibitis  etiam    cautelis    de 
.|"<bus  n    I.  bapfsmi   parochus.   in   recipienda  denuntin- 
t  one  matnmonn  comperiat  alterutrum  contrahentium  aliis 
nuptns  .am   esse    alhgatum.    rem   quantocius    significab 
parocho  attentati  matrimonii.  "ncaoït 

IV.  -  Ordinarii  sedulo  advif,nlent  ut  h*c  pra-scripta  reli- 
.Mose  serventur.  et  trans.^ressores.  si  quosinvenerin  .  curent 
ad  officmm  revu,  are.  adhibitis  etiam.  ubi  sit  opus.  canoni 
cis  pcenis.  »-«i"unj- 

D'après  cette  Instruction  le  curé  doit  donc  : 

f  •/■  tTV:  '^  !"^'''^*>'«'  ^■'^•eer  de  chacun  des  époux  un  cer- 
tificat  de  baptême  ; 

2»   Après  le  mariap.  0  donner  notification  au  curé  du 
baptême.  Cette  notification  doit  contenir  : 

a)  les  noms  et  prénoms  (en  toutes  lettns ;  des  époux  ; 

b)  les  noms  et  prénums  de  leurs  parents  ; 


—  392  — 

c)  l'âge  des  contractants  ; 

<0  la  date  du  mariage,  et  le  nom  de  l'église  où  il  a  été 
célébré  ; 

i)  les  noms  et  prénoms  des  deux  témoins  nécessaires  ; 

/)  la  signature  du  curé  ; 

é,')  l'empreinte  du  sceau  paroissial. 

En  outre,  il  doit  veiller  à  adresser  bien  exactement  le 
document  contenant  ces  indications,  pour  qu'il  parvienne 
sûrement  ;\  destination. 

M.  M.  les  curés  qui  ne  se  seraient  pas  encore  pourvus 
d'un  sceau  paroissial,  voudront  bien  le  faire  au  plus  tôt. 


La  premiùre  retraite  pastorale  commencera  dimanche 
soir,  le  6  août,  et  finira  samedi  matin,  le  12.  La  seconde 
commencera  lundi  après  midi,  le  21  août,  et  finira  samedi 
matin,  le  26. 

Tous  les  prêtres  du  diocèse,  sans  exception,  doivent  suivre 
les  exercices  complets  de  l'une  ou  l'autre  retraite,  X  moins 
de  raisons  graves  approuvées  par  l'Ordinaire.  MM.  les  cu- 
rés sont  priés  d'assister,  autant  que  possible,  à  la  première, 
et  MM.  les  vicaires  à  la  seconde. 

L'examen  écrit  des  jeunes  prêtres  aura  lieu  lundi  matin,  le 
21  août,  ;\  huit  heures  et  demie,  à  la  salle  des  coirs  du  grand 
séminaire. 

Veuillez  prier  Dieu  pour  que  la  Visite  pastorale,  que  nous 
allons  commencer  ces  jours-ci,  soit  utile  aux  âmes  et  porte 
aux  paroisses  la  surabondance  de  vie  spirituelle  dont  elles 
ont  besoin. 

Agréez,  bien  chers  collaborateurs,  l'assurance  de  mon 
cordial  dévoûment  en  N.  S. 

t  Louis-Nazaire,  Arch.  de  Québec. 


i4S 


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1 

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I 


—  393  — 


(N^  70) 


CIRCULAIRE  AU  CLERGÉ 


Archevêché  de  Québec, 
7  octobre  lyii. 


l!'  ?2tr''T  *^'"''=°'T,!:;^'  Monseigneur  0.  Mathieu.  evê,,„e.élu  de  Régina. 
•  Ç "Il«ote  a  faire  pour  l'Œuvre  de  la  préservation  de  la  jeune  fille. 

II.  hujets  d  examens  et  de  sermons  des  jeunes  prêtres  pour  1912 
I  V .   Ouvrages  recommandés. 

^  .   Excursions  du  dimanche. 
\'I.   Conférences  ecclésiastiques. 


Bien  chers  Collaborateurs, 


I 

Sa  Grandeur  Monseigneur  O.-E.  Mathieu,  évêque-élu  de 
Keg.na.  recevra  prochainement,  dans  notre  Basilique  de 
Québec.  la  consécration  épiscopale.  -  Nous  avons  tous 
appris  avec  joie  l'élection  de  Monseigneur  Mathieu,  proto- 
notaire  apostolique,  qui  a  occupé  avec  tant  de  distinction 
et  de  sagesse  les  postes  importants  de  professeur,  de  supé- 
rieur ^du  Séminaire  de  Québec,  de  recteur  de  l'Université 
Lava,  et  qui  a  conquis  l'estime  sincère  et  la  confiance  de 


u 


—  lidi  — 

toute  notre  population.  Le  Souverain  Pontife  ne  pouvait 
choisir,  pour  organiser  et  jrouverner  la  nouvelle  Eglise  de 
Résina,  un  prêtre  plus  zélé,  un  prélat  plus  instruit,  plus 
capable  de  procurer  le  bien  des  âmes.  Le  nouvel  évèque 
mettra  au  service  de  ses  chères  ouailles  les  belles  qualités 
de  l'esprit  et  du  cœur  qui  le  distinguent  et  tout  le  dévoue- 
ment qu'il  n'a  cessé  de  dépenser  au  profit  de  l'instruction 
de  la  jeunesse  du  Séminaire  et  de  l'Université. 

Nous  nous  réjouissons  tout  spécialement  de  ce  que  le 
clergé  du  diocèse  de  Québec,  tpii  a  toujours  été  si  fécond 
en  apôtres,  est  appelé  :\  fournir  encore  à  nos  frères  de 
l'Ouest  Canadien  un  pasteur  qui  continuera  sur  cette  terre 
lointaine  les  glorieuses  traditions  de  courage.de  zèle  et 
d'esprit  de  sacrifice  de  ses  premiers  évèques,  de  ses  premiers- 
prêtres  missionnaires. 

Vous  êtes  invités  à  assister,  autant  que  le  permettront 
vos  fonctions,  à  la  cérémonie  de  la  consécration  épiscopale. 
La  date  de  cette  imposante  cérémonie  vous  sera  annoncée 
par  la  Stiiidinv  l\i/i\^iciisc  et  les  journaux.  Vous  voudrez  bien 
associer  vos  prières  aux  nôtres  pour  appeler  sur  l'épiscopat 
de  Monseigneur  Mathieu  les  bénédictions  du  ciel.  Vous  ne 
sauriez  donner  à  ce  cher  confrère  que  le  Saint-Siège  vient 
d'honorer  de  sa  plus  haute  confiance  un  meilleur  témoi- 
gnage de  votre  affection  et  de  votre  reconnaissance  pour 
les  services  «pi'il  a  rendus  à  notre  Eglise  de  Québec. 


II 


Dans  une  circulaire  du  lo  octobre  1906.  je  vous  faisais 
connaître  l'Œuvre  naissante  à*i\^  Prcscnurliou  i/is  jeunes 
filles.  Cette  leuvre  dont  le  siège  est  2,  Côte  du  Palais,  Qué- 
bec, répond  à  un  incontestable  besoin  ;  elle  a  pour  but  de 
protéger  la  vertu  des  jeunes  personnes  qui  viennent  de  la 
campagne  pour  gagner  leur  vie  à  Québec  comme  servantes 
ou  autrement.  C'est  aux  pasteurs  et  aux  parents  â  les  diri- 
ger vers  cet  asile  de  prévenante  charité.  On  , 'occupe  de  les 
r)larer  avantageusement  chez  des  i.atrons  honnêtes  et  chré- 


le  pouvait 
Eglise  de 
truit,  plus 
'el  évèque 
;s  qualités 
e  dévoue- 
istruction 

:e  que  le 
si  fécond 
frères  de 
ette  terre 
;  xèle  et 
premiers 

mettront 
iscopale. 
innoncée 
dre/.  bien 
ipiscopat 
Vous  ne 
;ge  vient 
iT  témoi- 
nce  pour 


s  faisais 
fs jeunes 
lis,  Qué- 
ir  but  de 
înt  de  la 
ervantes 
les  diri- 
îe  de  les 
et  chré- 


—  395  — 

tiens;  on   les  hospitalise  temporairement  ;  on  leur  donne 
surtout   les   dimanches  après-midi,    des    instructions,    une 
direction  et  des  conseils  salutaires.  Cette  institution  a  déjà 
fait  un  bien  considérable  ;  plus  de  quatre  mille  jeunes  filles 
ont   profite  des   avantages   spirituels  et   matériels  qu'elle 
leur  offrait    je  vous  l'ai  recommandée  à  la  dernière  retraite 
pastorale.   N'oublie/  pas  de  faire  d'ici  au  premier  de  l'an 
dans  chacune   de   vos  églises  paroissiales  et  dans  les  cha- 
pelles de  communautés  religieuses,  la  collecte  que  je  vous  ai 
demandée  et  d'en  envoyer  le  produit  à  Mgr  Henri  Têtu,  à 
I  arcnevechu. 

III 

Les  matières  de  l'examen  des  jeunes  prêtres  pour  inr2 
seront  les  suivantes: 

Dogme  :  /;,•  ^^ratici  et  virtutilnis  infusis. 

^'^oïkU  :  De Justitio  ït  iure. 

Histoire   ecclésiastique:    Afo.^.^-^nexr  de  Saint-Vallier, 

i/eit. vieille  évêqite  de    huiu- 
Ecriture  Sainte  :  De  Aetibm  .  \i>os!ol:  rum 
Dro:U:anonique  :  De  officiis  ,    .     iorum  ei  vieailorum. 
Sujets  de  sermons  : 

1°  La  fête  de  la  Pentecôte. 

2"  L'infaillibilité  du  \'icaire  de  Jésus-Christ. 

IV 

L'histoire  de  ne  .re  cher  Canada,  dont  les  origines  reli- 
gieuses sont  s.  édifiantes  et  qui  a  produit  tant  Se  saint  es 
âmes  -  eveques,  prêtres,  religieu.x,  religieuses,  séculiers.  - 
do.t,  sans  doute  être  étudiée  dans  nos  maisons  d'éducation 

cleïïé  "dr"ff    '^  r°"'''  ""'^  ^"^^^^  ^^^-^^^«  P-  notre 
cierge  ;  e  le  ofïre  à  notre  imitation  et  à  notre  admiration 

des  modèles  parfaits  de  dévouement,  de  piété,  de  f  rn    t" 

de  caractère,  de  courage  héroïque.  fermeté 

Je  vous  ai  recommandé,  durant  la  retraite,  deux  imoor. 


\     A 


—  3!Ki  —    ■ 

tants  ouvrages,  récemment  publiés,  et  qui  ont  recueilli  dans 
notre  public  instruit  des  éloges  bien  mérités  :   je  vous  les 
recommande  de  nouveau.  Le  premier,  c'est  le  livre  de  Mon- 
sieur  l'abbé  Amédée   (iosselin,  supérieur  du  Séminaire  et 
Recteur  de  l'Université  Laval:  "  I:  iiistnutioii  nu  Cn,ia,ùr 
sons  le  ri\i,ri  me /minais  ",  ouvraf^e  très  documenté  et  d'une 
parfaite  exactitude  historique,  qui  fait  connaître  les  sacri- 
fices considérables  que  se  sont  imposés  nos  ancêtres  pour 
développer  l'instruction   religieuse  et  profane   dans  notre 
pays.  —  Le  second,  c'est  le  livre  que  vient  de  publier  Mon- 
sieur l'abbé  Auguste  <  ".osselin  :  "  A'/u'//iv  du  Cnnndn  tùpuis 
M,»isi-t\iiinur  de  l.aval  jusqu' à  la  coiiquctc.    Pirviicrc  par- 
tie   Mgr, le  Saint-Vallicr'\  Ce  livre  fait  suite  à  la  Vie  de 
Mgr  de  Laval  et  :\  Ia.  Mission  du  Canada  avant  Mgr  de 
Laz'al.  Ces  ouvragessont  intéressants  et  très  instructifs.  Nos 
prêtres  canadiens  devraient  tous  se  les  procurer  et  les  lire, 
pour  bien  connaître  l'histoire  de  notre  Eglise  de  la  Nou- 
velle France.   Ils  devraient  aussi  en  placer  des  exemplaires 
dans  toutes  nos  bibliothé(|Mes  paroissiales,  afin  de  donner 
à  notre  peuple  la  facilité  de  s'instruire  et  de  s'édifier.  — 
Dans  un  autre  volume  qui  sera  publié  aussitôt  que  possi- 
ble. Monsieur  (iosselin  continuera  l'histoire  religieuse  du 
Canada  jusciu'îï  la  cession  du  pays  A  l'Angleterre. 


Veuillez  relire  au  moins  partiellement,  et  commenter  au 
besoin,  lors(|ue  les  circonstances  le  requièrent,   la  Lettre 
pastorale  collective  des  évoques  snrV  Hdueation,  (19  février 
1894)  et  celle  de  mon  vénéré  prédécesseur  le  Cardinal  Tas- 
chereau,  sur  la  sanetification  des  dimanelus  et  fêtes  (26  avril 
1880).  Vous  trouvère/,  dans  ces  documents  épiscopaux  une 
direction  sage,  précise  et  claire  à  donner  ;\  vos  paroissiens. 
et  votre  parole  aura  plus  de  poids,  exercera  plus  d'influence 
sur  vos  auditeurs.   Il  y  a  une  tendance  de  plus  en  plus  pro- 
noncée à  multiplier  les  excursions  de  f^laisir,  de  sf>ort  les 
dmianches  et  fêtes,  ainsi  qu';\  tenir  les  magasins  ouverte  et 


~  307  — 

à  vendre  comme  durant  la  semaine.  C'est  là  un  abus  très 
erave  <|u'il  faut  réprimer,  en  se  servant  de  la  loi  civile  au 
besoin.  Ces  excursions  dans  les  paroisses  étran},'èress,  outre 
«|ii  elles  font  parfois  manquer  la  messe  et  autres  offices  reli- 
fîieuxàbien  des  personnes,  sont  souvent  la  cause  de  sérieux 
desordres.  Vous  ne  saurie;c  trop  insister  dans  vos  instruc- 
tions a  l'école  et  à  l'église  sur  ce  point  important  du  res- 
pect c,ue  tout  bon  catholique  doit  avoir  pour  le  saint  jour 
(jue  le  Seigneur  s'est  réservé. 

VI 

Je  vous  envoie  les  c,uestions  à  traiter  dans  les  conféren- 
ces ecclésiastiques.  Ces  conférences  doivent  se  faire  avec 
grande  régularité  ;  vous  devez  tous,  à  moins  de  graves  rai- 
sons, y  assister,  ou  envoyer  votre  travail  écrit.  -  Les  pro- 
ces-verl.au.x  doivent  être  expédiés  sans  retard  à  l'-archevé- 
chc.  Que  chaque  prêtre  étudie  soigneusement  les  matières 
c|U.  sont  proposées  ;  c'est  le  vrai  et  unique  moyen  de  retirer 
un  réel  proht  de  ces  conférences. 

Veuillez  agréer,  bien  chers  collaborateurs,  l'assurance  de 
mon  dévoument  bien  sincère  en  N.  S. 

t  Louis-Naz.uke.  Arch.  de  Québec. 


APPENDICE 


I  iii 


1 

1 

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1 

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-  Rivière  à-Pienv Jeurh 

-Lac  Edouard Vendredi 

-  Siiiery Samedi 

-  Saiiile-Foy Dimanche 

■  Gap-Roiige Lundi 

-  Laval Mardi 

-  Beaiiiiort Mereredi 

-  Saiiit-Gi'égoirp  Vendredi 

■  L'Aiige-Gardieii Dimanche 

Châleaii-Richer Mar-di 

-  Sainle-Aiiiie  do  Beaupré Jeudi 

Saiiil-PVrréol Vendredi 

Saiiil-Tite Dimanche 

Saiiil-Joachim Lundi 

Anrieiine  Lorette Mercredi 

Saiiit-Ambroise Vendredi 

Noire  Danio  de  Lorelle Samedi 

Charlesboiirg Dimanche 

Nolre-DaniH  des  Laiireiilides  Lumli 

Sloneham Mardi 

Tewkesbury  Mercredi 

Valcartier Jeudi 

Saillie-Catherine  Vendredi 

Sainl-Raymoiid Samedi 

Saint-Léonard Lundi 

Sainte-Christine Mardi 

Sainl-Basile Mercndi 

Pon!  Ronge Vendredi 


17—  18 

mai 

18—  19 

19  —  20 

20-21 

21  —  22 

22  —  23 

23  —  25 

25  —  27 

27  —  29 

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•2it.— S;iiiil-Aiigiisiiii Dimanche 

30.—  P<»iiUi-aii.v-T;eii:l)les   Mardi 

31.—  Kciiiviiils Mercredi 

32.— Gai)-Saiilé jg^ui 

.<3.—  Poilii.Mif Vendredi 

34.—  D.'schanibaiilt Dimanche 

35.      Gmiidincs Mardi 

36.— Saiiil-Gilbert Mercredi 

37.—  SaintMaiT j^^di 

3«.-Saini.Albaii  Vendredi 

39. —  Saint-Casimir Samedi 

40.—  SaJDt-Thiiribe Lundi 

41.-Sai.il-Cbaiùe Mardi 

42.--  Moiiiaiiban Mercredi 

43.—  Sainl-Rf'ini y^^^j 

44.—  Stada.oiia Samedi 

45.—  Liinniloii Dimanche 


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liiMiiciils  i\  Siiiiil-Ht'iij.imiii 


PS  à  Saiiil-Adelliort 

"  Saiiit-Hnmo 

"  Sainl-CôiMc 

"  Saiiil-Daiiiast' 

"  Sainl-FabuMi   

"  Saiiitc-.liisliiic 

"  Saint  MaiTiil  

''  Saint-Mnlhode.  ... 
"  N.-I).  (Il-  Lourdes. 
"  Saiiitif-Uose   


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Balance  de  1004. 
R(M^Httt'  de  1!)05. 


'l'otar 

DéliiMises  de  1905. 


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Balance. 


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La  Société  u  re(;ii  du  gonvernemonl  la  somme  de  $ 
laquelle  a  été  dépenséf;  comme  suit  : 


Chemins 


u 

u 
11 
11 
u 


Saint-Camille 

Saint-Gédéon 

Lac  Ktcliemiu 

Saint-Ludger , 

Saint-Perpétne 

Saint-Prosper 

Sainte-Martine 

Saint-Nazaii'e 

Sainte-Rose 

l'onlbfiand 

Saint-l'aiil  dn    Hiiton. 


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25, 

200 

00 

200 

00 

250 

00 

100 

00 

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150 

00 

100 

00 

100 

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25 

200 

00 

100  00 

Archevêché  de  Qnébec, 
ter  janvier  1006. 


S  1,671   25 


II.  TÊTU,  Pire. 


EN   l!l()5. 


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100  00 

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200  00 

100  00 

CIRCULAIRE 


Aux  membres  de  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint-Joseph 


Québec,  15  juin  1006. 


Mou  cher  Monsieur, 


$  1,671  25 


I/article  26ème  des  règles  de  notre  Caisse  Ecciésiastiqu.-  dit 
(lut."  les  procureurs  doivent  être  élus  tous  les  six  ans.  La  der- 
nière élection  ajant  eu  lieu  eu  1900,  il  lau:  eu  faire  une  autre 
"fUo  année.  Pour  nu- conformer  au  réglenienr,  je  vous  adresse 

«la  liste  des  membres  non  pensionnés ,  commeu(;a''  par  les 

plus  anciens  par  l'ordination,  et  mettant  à  part  les*  noms  des 
douze  procureurs  sortant  de  charge,  et  des  douze  membres 
qui,  après  eu.\,  ont  eu  le  plus  de  voix  à  la  dernière  élection  ; 
loiis  ceu.x  qui  sont  sur  ces  trois  listes  sont  également  éligibles.» 

Vous  voudrez  bien  remplir  la  formule  ci-jointe  t-t  me  la  ren- 
voyer avant  le  15  août  prochain. 

.le  prie  les  Messieurs  qui  n'ont  pas  encore  souscrit  au  Monu- 
ment Laval  de  i)roater  de  cette  occasion,  et  de  ne  pas  tarder 
plus  longtemps  à  s'acquitter  f*' ce  devoir  d'honneur  et  de  recon- 
naissance. 


J'ai  l'hormeur  d'être, 

Mon  cher  Monsieur, 

Votre  très  dévoué  confrère, 

H.  Têtu,  Ptro 

Secrétaire. 


ÊTU,   Pti'e, 


—  14*  — 
Noms  (les  Procureurs  sorlanl  tle  cliarjjte 

Mgr  C.-A.  Marois, 

Mgr  H.  Tèlii, 

MM.  Edouard  Kalard, 

Josepli-Aiuié  Bureau, 

Ludger    Biais, 

Naf). -Joseph  Si  rois, 

Antoine  (iauvreaii, 

Bernard   Ik'riiier, 

Jos.-Oclave  Faucher, 

Adolphe  (lodbout, 

Krs-Xaviei'  (iosselin, 

Frs-Xa'         Faguy. 


Noms  des  douze  membres  qui,  après  eux,  ont  eu  le  plus 
grand  nombre  de  voix  à  la  derniL're  éleclion. 


MM.  Anselme  Déziel, 
Charles  Richard, 
(leoi'ges  Cùlè, 
Chs  Fi's  (jloulier, 

Mgr  C.-O.  (iagnou, 

MM.  Fidèle  Morissel, 
David  (Iosselin, 
ChsHdouard  Carrier, 
Ulric  Rousseau, 
Georges  Fraser, 
Hospice  Desjardius, 
Thos.-Grégoire  Rouleau, 


—  15*  — 

f.isle  (li's  ;i  11  tirs  iiit-mhres  non  pensionnés  de  laSociélé,  par 
ordre  d';iiicii'iiiiolé  dans  le  sacerdoce. 


lit  en   le  plus 


MM.  Richard,  Cliarl(!s-S. 
Méthot,  F.Xavier 
Gauthier,  L.-Augiislin 
Pà(juet,  I.s  Honoré 
Valié(!,  .1.  S.-Achille 
Fieiiette,  Chs-Engène 
Halié,  Charles 
Gosselin,  Angnste-H. 
Girard,  Joseph-Z.-A. 
Moreaii,  J.-Magloire 
Gagnon,  Louis-Jos. 
M.ircean,  K.-II.-Liulger 
Raiiiville,  J.-Aiiné 
Soiilard,  Joseph  B. 
Guy.  U.-CIaiide 
Lessard.  'Miiiéas 
Beaiidet,     iacide-E. 


Mor 


isset,  Léon  M. 


Garoii,  Samuel 
lliidon,  F.-K.-G.-Krnest 
Gagné,  Lii<;ien  H.-A. 
Collet,  C.-Z..AIlyre-L. 
Casanlt,  Kdonard 
l'àijiiet,  Cléni.  Nazairo 
Casgrain,  Reiié-K. 
Boiirtjiie,  (Iharles 


nie 


Delagrave,  P.Théod 
Lambert.  L.-Zotd 
Gingras,  J.-ApoUinaire 
Proiilx,  Narcisse 
liallantyne,  .1.  .Tames-D. 
0"Farreli,  John 
Ijizotte,  Joseph 
Lindsay,  Lionel-Sl-G. 
GndiiK  A,  Ovide 


—  16* 


MM.  Garnea\i,  Ferdinand 
Pérusse,  Ludger 
D'Anleuil,  J. -Alphonse 
Huard,  J.-Victor-A. 
Bellean,  E.-E.-Arthiir 
Meunier,  M.-Prosper 
Gosselin,  Jean 
Roy,  Placide 
Beaiidet,  Alphonse-A. 
Laiiberlé,  Eloi 
MoCrea,  Georges    ' 
Boulet,  Jean 
Page,  P.-J.-Edouard 
Pouliot,  P.-Alfred 
Hrousseau,  J.-Onésime 
Paquet,  Alfred 
Anclair,  li.-Grégoire 
McGratty,  Hugh 
Guy,  Georges 
Dionne,F.-H.-Emile 
Dionne,  G.-Benjamin 
Elie-Bretou,  Joseph 
Plaisance,  Wenc.-S.-O. 
Labbé,  J.-B.-René 
Bon  tin,  Fran(;ois  de  B. 
Desjajdins,  Bruno 
Rouleau,  Joseph-E. 
Michaud,  Adolphe 
C.-Dupuis,  J.-Ble 
Bouffard,  Herménégilde 
Lemieux,  Gilbert-A. 
Vaillancourt,  M.-Arthur 
Marois,  V.Odilon 
Deschénes,  L.-Philippe 
Pelletier,  Georges-Th. 
Lessard,  Louis-N. 
Leclerc,  Charles 
Têtu,  M.Alphonse-A. 


—  17*  — 


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Gouin,  P.-Charles.-S. 
Goiiiii,  J.-Arthiir-N. 
Valin,  Joseph 
Thiboutot,  J.-Bte 
Dupais,  .1.  Feniand 
Paradis,  Loiiis-L. 
Beaiidoiiin,  Joseph-D. 
Fi'éohelte,  J.-Honoré 
Filiion,  Maxime 
Scott,  H.-Aithiir 
Magiiire,  A.Eustache 
Lafraiice,  J.-Alexandre 
Caiiliii,  Oiiésiphore-A.-J. 
Labrecqiie,  Ph.-Honoré 
Pampaloii,  P.  Antoine 
Fortin,  Ant.-Angnste 
Lauzé,  Thomas- V. 
Bégin,  Ferdinand 
Rouleau,  F.-N.-Albert 

Corriveau,  Etienne-0. 

Pelletier,  M.-Dominique 

Feniltault,  Joseph-A. 

Richard,  Joseph 

Lessard,  Hubort-S. 

Tessier-Laplante,  Frs-X,. 

Turcotte,  J.-Théophile 

Bernier,  P.-Hippolyte-A. 

Dion  ne,  H. -Alfred 

Ouellet,  J.P.-Auguste 

Gagné,  Charles- E. 

Lévesqne,  Luc-A. 

Trudel,  M.-D.-Théophile 

Lemay,  Philogone 

Verret,  J.-O.-Edmond 

Rouleau,  Fortunat 

Coulombe,  Louis  J. 

Defoy,  Henri 

Vézina,  J.-E.-Auguslin 


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—  18* 


MM.  Guimont,  L.-Daniel 

Jolicœiir,  M.Siméon-F. 
Goudreau,  J. -Georges 
Talbot,  L.-A.-Alplionse 
Ouellet,  Pierre 
Couture,  Frs- Xavier 
Ruel,  Jean  Ble 
Langlois,  JosepliOct. 
Lachance,  J.-Télesph. 
Bégiii,  P.-Achille 
LiMiiieux,  Célt'slin 
Caron,  P.-Auguste 
Delisle,  Ls-Philippe 
Lévesqne,  Clis-Clément 
Gaierneau,  Joseph-E. 
Marcoux,  Tliomas 
Nadeau,  J.Condé 
Grenier,  Ls-Adnlphe 
Laberge,  J.-Esdras 
Garon,  Louis 
Magnan,  Aristide 
Lavoie,  Joseph-E. -A. 
Mi  ville,  P.-A.-Georges" 
Easl,  J.-Ulric 
Dumais,  Joseph-F. 
Grondin,  J.-Pierre 
Gauvreau,  C.-Lucien 
Morissette,  Ls-Rosario 
Rousseau,  L.R. -Albert 
Castonguay,  Alfred-A. 
T^evasseur,  Joseph-B.-E. 
Hudon,  J.-Eugène 
Arsenault,  J.-Glovis 
Lecours,  S.-Irénée 
O'Reilly,  Patrick-F.-J. 
Garon,  Alphonse 
Taschereau,  A.-Auguste 
Dion,  Alberl-A. 


—  19*  — 


MM.  Gignac,  Joseph-N. 
Richard,  Edouard-A. 
Lachance,  H. -Arthur 
Turgeon,  J.-E.-Gaud. 
Samsoii,  Cyrille 
Boilard,  Aldéric-E. 
Merciei-,  J. -Théodore 
Gagnon,  Joseph-F. 
Laiiglois,  J.-Charles-D. 
Gloiitier,  C.-Onésime 
Boiirassa,  E.-Alph. 
Richard,  Salluste-A.-E. 
Garon,  J. -Denis 
Bernard,  G.-P.-Mendoza 
Cloulier,  Elienne-C. 
Leclerc,  Bruno-Oi. 
Soucy,  Télesphore 
Lagueux,  P. -A. -Robert 
Dion,  Louis-J.-A. 
Simard,  J.-Gléophas 
Hudon,  Arsène-0. 
Deslroismaisons,  Magl. 
Roy,  E.-Philéas 
Rémillard,  J.-L.-Gusl.-E. 
Jobin,  F.-X.-Joseph-H. 
Morisset,  D.-Alfred 
Turcotte,  Ls-Sauveur 
Gagnon,  E.-Adélard 
Côté,  Ls-Emile 
Derome,  M.-J.-.T.-Bte 
Godbout,  Pierre-A. 
Faucher,  A.-Adjutor 
Carrier,  G.-L..J.-Wilfrid 
Turcotte,  J.-Philéas 
Brunet,  J.O.-Ulric 
Dumais,  J.-D.-Ludger 
Vincent,  Arthur-A. 
Marcoux,  P.-Auguste 


•  »A 


20*  — 


MM.  Michaud,  D.-Hermas 
Diilac,  F.-X.-Adolphe 
Vézina,  M.-Léonce-A. 
Dioniie,  Elzéar-E. 
Cinq-Mars,  Joseph-H. 
Siinard,  Ls-Arthiir 
Chéiiard,  J.-Silvio 
Chénard,  J.-M. -David 
Diipuis,  C.-Odiloii 
Kiroiiac,  Jiiles-A. 
Paquet,  .I.-F.-Edoiiard 
Lecleic,  Pierre-Ph. 
Thibaiideaii,  Joseph-T. 
Paradis,  J.-Benjamiii 
Plante,  P.-J.-L.-Omer 
Pelletier,  E.-P.-Eug. 
Martin,  J.-E.-Olivier 
Morin,  Joseph 
Roy,  J.-Elias 
Laverdière,  Gédéon 
Fiset,  D.-Loiiis-N. 
Picher,  M.-J.-Liidger 
Martin,  J.-Bte-Einile 
Lemieux,  M.-Gaudiose 
Poiriei-,  Orner 
Verreanlt,  Armand-J. 
Fortier,  F.-X.-Hilaire 
Laçasse,  J.-P.-Arthur 
Poulin,  J.-P.-Arlhur 
Faucher,  Aniédée 
Houde,  J. -Edouard 
Rouleau,  Joseph 
Proulx,  J.-Armand-L. 
Blanchet,  Odilon 
Veilleux,  J.Odilou 
Lemay,  J.-AIbert 
Dosrochers,  J.-P.-Chrys 
Langlais,  W.-J.-AIph. 


—  21*  — 


MNf .  Chiimberlaiid,  Jos.-E.-L 
Mailiii,  B.  Edouard 
Founiicr,  Cyrille-,!. 
Boulet,  J. -Auguste  0. 
Grandbois,  Joseph-R.-E 
Clavel,  Wilbrod 
Biais,  Jacques-J. 
Moreau,  Arthur 


Lep, 


ige,  M.-J.  Alexandre 


Gosseliii,  Louis 
Pouliol,  Napoléon 
Poulin,  J.  Alexis 
Savard,  C.Odllon 
Dumas,  M.-U.-Théophile 
Côté,  L.-F.Philippe 
Roger.  J.-Herménégilde 
Deschênes,  A.-Silvio 
Pichet,  J.-B.-Emilien 
Houle,  J.-F.-Théophile 

Godboni,  P.-G.-Ovide 
Donaldson,  J.-E. 

Dumais,  F.  Arthur 

Lailamme,  Eugène-C. 

Paradis,  A.-Emile 

Giroux,  J.-Gléophas 

Carrier,  Eugène 

Roy,  Joseph-01. 

Poulin,  J.-Amédée 

Dionne,  Charles-F. 

D 

Dubé,  J.-Martial 

Desroches,  O.-Hildevert 


upont,  Charies-F. 


ppe 


Rochette,  J.-Eleusi 
Halle,  Joseph-J.-B. 
Galerneau,  J.-Isaïe 
Montreuil,  J.-O  -tlrnest 
Voyer,  Ths-Elzéar 
Garneau,  M.  J.-J.-Adolphe 


00* 


MM.  IN'iioii.  ,I.-Uliio 
l'aradis,  ,losi'|)li 
(liroiix.  F.  I.-I'iiiiili' 
fiailamnie,  .I.-Nii|i, 
Proiilx.  J.-Walstaii 
lludoii,  I,.  I;ii(lçrer 
Gigiiar,  .Ios('iili-X;(rc. 
Boulin,  J.-Aiiit'dt'c 
llniit,  ,l.-,I()lm-N. 
Cloiilier,  Giistavt; 
Gervais,  .1. -Jules 
Cai'oii,  Nazaiic 
liilodcaii,  Télt'sphoi'c 
Oiiiinoiit.  C;.-Roiiiéo 
Allier,  .I.-Cliai'les 
Laiiioîitagni'.  Frs-Pli. 
Hlaiicliel,  J.-L.Frs 
(^ôté,  Fi's-Xavior 
Bureau,  Jnsepli 
Lat'raiice,  K.-K.-.\ap. 
Cari'it'r,  liOuis-H. 
Lo'isai'd,  Joseph  A. 
Proulx,  J.-F. -Arthur 
liavcie,  Josepli-K.-N, 
Castou^iiay,  Auf-uste 
Tiii'geoii,  Josepli.-Ig. 
Gaj:uoii,  l.s-Adélard 
liiiot,  I.-F.  J.-AiiLouio 
]\Iercier,  Joseph-K.-A. 
l>alue('(iue,  Joseph-A. 
LapoiiUe.  F.-O.-Arlliur 
Filleau,  J. -Albert 
Pelletier,  Joseph-R. 
Auhei't,  Albert-A. 
Rochette,  Joseph-Fmm. 
Roy.  J.-Valère 
Tessier,  Charles-Auj^uste 
Bélanger,  J.-V.  Fuclide 


m 


2.3*  — 


MM.  (iosscliii,  Josi'pli  F. 
Hoy,  ,1.  Foiliiiial 
Caroii,  J.-W.-Iv;iiilioe 
(îosscliii,  Odilnii 
Béljiii'jfi',  P./.-Salhiste 
(jriiy,  J.-A.-Hi'iiiu'ii. 
Lévesque,  .I.Kdinoiid 
Hi'iiiiL't,  KiigiMieK. 
Hochcttf,  Cliark's-n. 
Hoy,  K.-Ale.\aii(lre 
Larue,  Luc-J. 
Lemay,  J.-Léonidas 
(îiiimoiit,  A.-Odiloii 
(ielly,  F.-X.-Thomas 
Lamontaf,MK',  Raymond 
Provancher,  M.  ,1.  Arlli. 
Lavoie,  Edouard  .1. 
Lamlieit,  J.Ij.-Zoë| 
Mail  rais,  J. -Eugène 
Caslongiiay,  Ksdras-J.-A, 
Dupont,  H.-Allied 
Pelletier,  ,1. -Georges 
Bonrque,  Joseph 
Lebon,  J.-Wiliiid-C. 
Lessard,  J.-Augnsle-II. 
Roy,  J.-U.-Wilfrid 
Rémillard,  J.-A.-Jules 
Robert,  J.-Arthur 
Dumont,  Joseph-F. 
Langlois,  J.-Alfred 
Mercier,  Georges-A.-A. 
Heaulieu,  .los.-Stanislas 
(ienest,  M.-,I. -Oscar 
Michaud,  J.-Fnoïl 
Dion,  J.-O.-Au rélien 
Pelletier,  J.-FJrnno 
Boulanger,  Lauréat 
liarochelle,  J.-Léon 


r  M 


—  24*  — 


M 


MM.  Moiiit'an,  Ij.-C.-Eiigène 
Killioii,  il. -Hector 
Moiilet,  J..Alfred 
(iiiillot,  Joscph-A. 
Hoy,  J.-Adalberl 
Desjaidins,  (leorges 
llélHM't,  ,l.-Léoiiidas 
Ik'igero!),  Amaïul 
Lépiiiay,  Félix 
Ui'aiidoiii,  Arthur 
Larochelie,  Ovide 
Michaud,  .1.  A.-Auréliiis 
Michaiid,  C.-T.-Liulger 
Leclerc,  Jeaii-Bapliste 
Dion,  Pierre-Alir. 
Beauiieii.  J. -Charles 
Doschèiies,  Ilonoriiis 
Caroii,  J.-Wiifrid 
Laverdière,  L.-Phil-A. 
Saiivageaii,  J.(iédéoii 
Floury,  Joset)h-Cl.-(). 
Godboiit,  A. -Albert 
Camion,  Walter-K. 
Martel,  Alfred-H. 
Lallamme,  J.. Alfred 
Bégiii,  St-(}eo.-Th. 
Marceau,  Joseph-M.-O. 
Doiicet,  K.-Alphoiise 
Heniier,  .loseph-A.-K. 
Paré,  J.-V.-Hdnioiid 
Tremblay,  !'].-( l. -Alphonse. 


—  26*  — 


PROCÈS-VERBAL 

DE   l'assemblée   du   BUREAU   DE   LA 

SOCIETE  ECCLESIASTIPE  ST-JOSEPH 

TENUE   AU  SÉMINAIRE   DE  QUÉBEC 

LE  17  AOUT   1906 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.  Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


Présents:  Mgr  Marois,  Mgr  Tôtu,  Mgr  Gauvreau,  Mgr  Fa- 
guy,  MM.  Frs-Xavier  Gosseliii,  Nap.-Joseph  Sirois,  Jos.-Aimé 
Bureau  et  Adolphe  Godbout,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  11  août  1905  est  lu 
et  adopté. 

Les  Messieurs  dont  les  noms  suivent  sont  reçus  membres 
de  la  Caisse  : 

MM.  Jules  Laberge, 
Philibert  Grondin, 
Alfred  Carrier, 
Onésime  Gosselin, 
Arthur  Martin, 
Salluste  Boulet, 
Ernest  Proulx, 
Ulric  Croteau, 
Albert  Labrèque, 
Ulric  Martel, 
Théodule  Proulx, 
Edouard  Guay, 
Cyrille  Gagnou, 
Ferdinand  Massé, 
Arthur  Lapointe, 


■Ri 


'M 


—  26*  — 

Lt^on  (raiithitM', 
IMt'iTti  Chaliloiir, 
Josepli  Kcrland, 
l'iinilt'  (iiiillot. 
Kinilc  Mcriiard. 

Lo  Secrétaire  donne  les  noms  des  nîembres  dôcédés  depni» 
le  dernier  bureau  : 

MM.  .1.  K.  Martin, 
P.  Dassylva, 
Cainillt!  nrocliii, 
Félix  Dnniontier, 
Théo.  Siniard. 
Lo  trésorier  ht  ir  résiinié  dos  comptes  comme  suit: 

RECETTES 

Contiibiitions  des    membres $       7,,'')r).3  08 

Arrérajics  por(;iis 14  21 

Remboursé  par  la  Fabi'iijiie  de  Weedou 1.(500  00 

Remboursé  par  la  Fabri([ue  de  Cabano 1,200  00 

Remboursé  jiar  la  Fabii(]Me  du  I.iic  au  Sable.  .-. .  225  00 

Lej.;s  de  M.  V.  Dassylva ISO  00 

Don  de  M.  F.  Dumontier 50  00 

Dons  divers 1 15  60 

Intérêt   à  la  Caisse  d'Kcouomie; 96  24 

Intérêt    sur  déjiôt  à  la  HaïKiue  Nationale 6  85 

Intérêt,    sur    fonds  placés I  128  58 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Rcounmio  au  dernier  bureau  1,K)7  :w 

Dépôt  à  la  Haïuiue  Natiouah^  au  ileruier  bureau  170  43 

8     1. '5.807  ••57 
DEPENSES 

Pensions  accoi'dées  par  le  Bureau  de  190.") ^  G.-2iO  00 

Pensions  accordées  par  Mj:r  le   Président ij(w  71 

Impressions  du  Rap[)ort   etc '  25  50 

Dépôt  à   la  Caisse  d'Kcououiie 5  31g  ^^^ 

Dépôtà  la  Uauiiiu' Nationale    (*)  l'o54  "8 

?      1.3,807  37 
(•)  Recettes nrdin.airos,  .?H,7P.898.  I>cpèhausonlinairo8S7,.i3421.Suri.hwSl,364  7fv 


—  27*  — 


icédés  (Jppui» 


<nit: 

?   7,553  08 
14  21 

l.fiOO  00 

1,200  00 

225  00 

ISO  00 

50  00 

115  60 

9fi  24 

()  S5 

1,128  58 

1,467  38 

170  43 

S  13.807  37 

$       6.240  00 

1,168  71 

.  25  50 

5,318  88 

1.054  28 


■       13,807  37 
ur|pliwSl,364  7ft 


DETTE'   A.C^7.VES 

Prêt  f\  la  lubrique  de  N.  D.  du  la  Garde  (4  p,  c). . .  $      4.U00  00 

4,825  00 

2.(K)0  00 


Prêt  au  I.  ic-au-Sable  (4  p.  c). 


Prêt  au  const'il  (l'Invernt'HS  (5  p.  c.). 


Prêt  à  1    fabrùiut;  .1.  St-Mathias  de  Cabaiio  (5  p  i\)  |,8()0  00 

Prêt  sur  tiypoliièque  (6  p.  c.)    t;.500  00 

2.010  00 

5,318  8a 

1 .054  28. 


HaïKiiic  Natioiiiih'  —  67  atioiis  (6  p.  c) 
Dépôt  à  laCaiss(!  i,  Kcmiomie 


Dépôt  à  laliaiique  Nationale 


Les  procureurs  allouent  les  pensions  suivante! 
MM.  .los.  Félix  Gendron  V.  G 


»     27.348  16. 


Etienne  Ilallé, 
Basile  Hohin. . 


Thos-Kugtinc  Beaulieu 
Jos.-Magloiie   Riou.\... 

Patrick   Kelly 

Aiif,Misliii   Uernier 

Joseph  Dion 

GharlesGalerneau 

Napoléon  Cin(]inars. . . . 
Jain(.'s  Ne  ville 


Panlaléoii  Bégin 
Gvriac   Bérubé. .. 


Jos.-Rénii  Dcsjanlins. 
Alfred  BerKerou 


Gliarles  Baiilargeon. 
Chs  Henri  PAiinel. . . 

Maxime  IIiuIod 

Guillaiinie  (iiroux.  . 

Louis  Sanfaçou 

Darie  Lemieux 

Ktieiuie  Grondin..  . . 

Kdoiiard  Casault 

Apollinaire  Gingras . 
Benjamin  Deniers. .  , 


Jos.-Kdouard  Ilo^ 
Pierre  Théberge. 


200  OO 
200  00 
200  00 
200  (»0 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  OO 
200  OO 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 


—  28* 


MM.  Ferdinand  Chabot 

François  Têtu 

Pierre  Plante 

Albert  Lamothe 

Honorât  Hudon 

Joseph  Morin 

Herménégilde  Dubé 

Léandre  Hamelin 

Laurent-B.  Chabot 

Fait  et  passé  à  Québec,  le  17  août  1906. 

t  L.-N.  Bégin,  Arch.  de  Québec, 


200 

00 

200 

00 

200 

00 

200 

00 

200 

00 

200 

00 

150 

00 

80 

00 

80 

00 

e  6,910  00 


Président. 
Secrétaire  et  Trésorier 


H.  Têtu,  Ptre, 


200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

150  00 

80  00 

80  00 

$  6,910  00 

—  29*  — 
EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 
JUSQU'AU  1"  OCTOBRE  1906 


1t. 


ANNÉE  1905-1906 


orier 


Sa  Grandeur  Mgr  L.-N.  Bégin , 


Mg] 


MM, 


Auger,  unarles 

Baillargeon,  Charles 
Ballant  vue,  James. 
Beaudet,  Alphonse. . 

Beaudet,  Placide 

Beaiidoin,  Arthur. . . 
Beaudoin,   Joseph . . . 
Beanlien,  Charles. . 
Beaulieu,   Stanislas  , 
Beaulien,Thos-Eiig. . 

Bégin,  Achille 

Bégin,  Ferdinand 

Bégin,  Pantaléon 

Bégin,  Si  Georges. . . 


8  216  00 
15  00 
24  00 
12  00 

127  00 

8-1  no 

3:?  00 

6  60 

39  00 

12  20 

malade 

31  25 

46  00 

malade 

6  00 

103  50 

y  00 

00  00 

malade 

9  00 

18  00 

malade 


—  30*  — 


MM.  Bélanger,  Eiidide !«  00 

Bélanger,  Salliiste 1:^  00 

Belleaii,  Arthur 24  00 

Belleau,  Louis 3  00 

Bergeron,  Alfred 16  00 

Bergeron,  Amand 6  00 

Bernard,  Mendoza , 16  50 

Bernier,  Augustin malade 

Bernier,  Bernard 21  00 

Bernier,  Joseph 6  00 

Béruhé,  Gyrias malade 

Bilodeau,  Télesphore 10  50 

Biais,  F.-X.-Ludger 37  50 

Biais,  Jacques 6  00 

Blanchet,  François 6  60 

Blanchot,  Odilon 18  00 

Boilard,  Aldéric 2  00 

Boulanger,  Lauréat 6  50 

Boulet,  Alfred 5  00 

Boulet,  Auguste 7  50 

Boulet,   Jean 21  00 

Bourassa,  Alphonse 20  10 

Bourque,  Charles 41   10 

Bourque,  Joseph ." 6  00 

Boulin,  Amédée 9  00 

Boulin,  François 29  00 

Breton,  Jos. -Elle 25  62 

Brochu,   Camille 5  00 

Broussean,  Gaudiose 35  00 

Brousseau,  Onésime 6  00 

Brunet,    Eugène 9  00 

Brunet,  Ulric 18  00 

Bureau.  Joseph 7  50 

Bureau,  Jos.-Aimé 42  00 

Cannon,  Walter 6  60 

Cantin,  Onésiphore 27  00 

Caron,  Alphonse 25  00 

€aron, Auguste 39  00 

Caron,  Ivanhoe 10  50 


.._  31*  — 

MM.  Caroii,  Nazaire 13  00 

Caron,  Will'rid g  OO 

Carrier,  Alfred 1  00 

Carrier,  C.-Edouard 54  00 

Carrier,    Eugène 8  34 

Carrier,   Louis 12  00 

Carrier,     Wilfrid 15  00 

Casaiilt,  Edouard malade 

Gasgrain,  René 25  00 

Castonguay,  Alfred 9  qo 

Castongnay,  Auguste 7  20 

Castonguay,    Esdras 6  00 

Chabot,  Ferdinand malade 

Chabot,  Laurent-B malade 

Chamberland,  Joseph 1 1  80 

Chénard,    David 23  80 

Chénard,    Sylvio 30  48 

Cinq-Mars,    Joseph 14  00 

Cinq-Mars,   Napoléon malade 

Clou  lier,  Chs-Frs n  50 

Cloutier,  Etienne 25  40 

Clou  lier,  Gustave g  00 

Cloutier,    Onésime 24  00 

Collet,' Ghs-AUyre q  25 

Corriveau,  Etienne 20  00 

Coté,    Emile 26  95 

Côté,  François-Xavier 7  50 

Côté,    Georges 40  00 

Côté,    Philippe 12  oq 

Coulombe,  Louis 30  00 

D'Auteuil,     Alphonse 21  00 

Defoy,    Henri 18  oo 

Delagrave,   Théodule 30  00 

Delisle,    Philippe 35  00 

Demers,    Benjamin malade 

Derome,    Jean-Bte 12  00 

Deschônes,  Honorius g  00 

Deschônes,   Ls-Philippe 30  00 

Deschênes,     Sylvio e  oO 


;■ 

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1  1 

fl 

l  ^ 

S 

i-  -i 

—  32*  — 

MM.  Desjardins,   Bruno... 30  30 

Desjardins,    Georges 7  94 

Desjardins,  Hospice 32  85 

Desjardins,  Jos.-Rémi malade 

Desroches,    Ilildevert 10  00 

Destroismaisons,   Ls-Magloire 25  00 

Déziel,    Anselme 56  00 

Dion,  Albert g  00 

Dion,  Aniélien e  00 

Dion,  Joseph malade 

Dion,    Louis 12  00 

Dion,  Pierre-Alfred fi  oo 

Dionne,  A Ifred 80  00 

Dionne,   Benjamin 18  00 

Dionne,  Charles g  qo 

Dionne,  Elzéar 7  50 

Dionne,   Emile 50  00 

Donaldson,  Joseph 20  00 

Doucet,  Alphonse g  oo 

Dubé,  Herménégilde malade 

Dubé,  Martial 7  00 

Dnlac,  Adolphe 12  00 

Dnmais,  Arthur n  05 

Dumais,   Joseph •. 31  25 

Dumais,  Ludger 7  50 

Dumas,  Théophile 10  00 

Dumont, Joseph g  oo 

Dupont,  Alfred '. g  qO 

Dupont,  Charles 19  00 

Dupuis,  Fernand 1.3  00 

Dupuis,  Jean-Baptiste 18  00 

Dupuis,  Odilon q  qq 

East,  Ulric 15  00 

Fafard,  Edouard 50  00 

Faucher, Adjntor 13  00 

Faucher,  Amédée g  oO 

Faucher,  J.-Octave 39  00 

Ferland,  Joseph gO 

Feuilteanlt,  Jos.-Alphonse 29  00 


—  33*  — 

MM.  Fillion,  Hector g  q^ 

Fillion,  Maxime '  55  ^^ 

Filteau,  Albert g  qq 

Fiset,   Ls-Napoléon 21  00 

Fleury,  Joseph il  7a 

Fortier,  Hilaire g  qq 

Fortin,  Auguste *  *  33  00 

Fournier,  Cyrille '  6  00 

Fraser,  Georges 43  26 

Fréchette,  Honoré 51  00 

Frenetle,  Eugène *  33  OO 

Gagné,  Charles î^  95 

Gagné,  Lucien "  "  '  ^6  00 

Gagnon,  Adélard g  qq 

Gagnon,  Ls-Adélard g  qq 

Gagnon,  Joseph ^5  50 

Gagnon,  Ls-Jos ^^  qq 

Galerneau,  Charles ;;;;;  ^l^.^^^ 

Galerneau,   Isaïe g  qq 

Galerneau,  Jos.-Elzéar 01  qq 

Garneau,  Ferdinand 42  00 

Garon,  Denis -^ô  00 

Garon,  Louis 10  00 

Garon,  Samuel 21  00 

Gauthier,   Augustm 38  00 

Gauvreau,  Lucien 15  00 

Gelley,  Thomas jq  qq 

Gendron  FéHx  V.  G :.■::.•::::  .,,,,;,3 

Gènes t,  Oscar. ...  n  nn 

r,         •     T   ,               "  ^t) 

Gervais,  Jules 13  68 

Giugras,    Apollinaire malade 

Giguac,   Joseph-Narcisse (;  qq 

Girard,  Joseph 17  00 

Girou.x,  Cléophas 13  .50 

Giroux,  Emile g  qq 

Giroux,  Guillaume ".'.■.■.■.■.■"■.■.■.■;.■.■;  malade 

Godbont,   Adolphe j.,  qq 

Godbout,  Albert g  ^^ 

Godbout,  Charles-Ovide \i  13. 


WM 


—  34*  — 


MiVl.  Godbout,  Pierre '^5  00 

Godin,  A.-Ovide ;5;J  00 

Gosseliii,   Anj,niste 4  50 

Gosselin,  David 39  00 

Gosselin,  Frs-Xavier 90  00 

Gosselin,  Jean 25  00 

Gossfilin,  Joseph 6  00 

Gosselin,  Louis 21  00 

Gosselin,  Odilon 6  00 

Goudreau,  Georges 55  00 

Gouin,  Arthur 36  00 

Gouin,  Charles 6  00 

Grandbois,  Joseph , 6  00 

Grenier,  Adolphe..' 24  00 

Grondin,  Etienne malade 

Grondin,  Pierre 16  80 

Guay,  Edouard 1  50 

Guillot,  Joseph 6  00 

Guimont,  Daniel 9  00 

Guimont,  Odilon 7  20 

Guimont,  Roméo 7  20 

Guy,  Bernard-Claude 27  00 

Guy,   Georges 35  00 

Guy,  Herménégilde : 6  00 

Halle,  Etienne malade 

Halle,  Joseph 6  60 

Hamelin,Léandre malade 

Hébert,  Léonidas 6  00 

Houde,  Jos.-Edouard 2.3  25 

Houle,  Théophile 12  00 

Huard,  Victor-Alphonse 12  00 

Hudon,  Arsène 16  00 

Hudon,   Ernest 38  00 

Hudon,  Eugène 30  00 

Hudon,  Joseph-Honorat malade 

'  Hudon,  Ludger 7  50 

Hudon,  Maxime malade 

Hunt,   John o  00 

Huot,  Antonio malade 


—  35*  — 

MM.  Jobin,  Joseph 15  ^5 

Jolicœiir,  Siméon 15  oo 

Kelly,  Patrick malade 

Kirouac,  Jules 24  00 

Labbé,   René 05  59 

Laberge,  Joseph-Esdras U  00 

Laberge,    Jules 1   oO 

Labrecque,  Jos.-A 6  00 

Labrecque,  Honoré 40  00 

Laçasse,  Arthur 17  qO 

Lachance,  Arthur 24  00 

Lachance,  Jos.-Télesphore 7  50 

Laflanime,  Alfred 7  05 

Laflamme,  Eugène 13  oO 

Laflamine,  Napoléon q  qO 

Lafrance,  Alexandre 25  00 

Lafrance   Napoléon q  qO 

Lagueux,   Robert 24  00 

Laliberlé,  Eloi 6  00 

Lambert,  Joseph-Zoël 7  oO 

Lambert,  Zoël 75  oq 

Lamontagne,  François iq  oq 

Lamontague,  Raymond q  qO 

Lamolhe,  Albert malade 

Langis,  Louis-Jacques,  V.  G 66  00 

Langlais,  Alphonse 25  00 

Langlois,  Charles iq  00 

Langlois,  Jos.-Alfred g  qO 

Langlois,  Jos.-Octave 26  00 

Langlois,  Lonis-Alfred 45  50 

Laplante,  Frs-Xavier 28  00 

Lapointe,  Arthur ^5  qq 

Larochelie,  Léon g  qq 

Larochelle,  Ovide g  qq 

Lame,  Luc g  qq 

Lauzé,  Thomas 3q  qq 

Laverdière,  Gédéon ig  qq 

Laverdière,  Philippe g  qq 

Lavûie,  Edouard k  ka 


—  36* 


MM.  Lavoie,  Joseph. 


Lavoie,  Joseph-E.-N. 

Leboii,  Wilfiicl 

Leclerc,  Bruno 

Leolerc,  Charles 


Leclerc,  J.-Iite 

Leclerc,  Pierre 

Lecoiirs,  Iréiiée 

Lemay,  Albert 

Lemay,  Léoiiidas... 
Lemay,  Philogone. 
Lemieiix,  Célesliii.. 

Léinieux,  Darie 

Lemieux,  Gaudiose 
Lemieux,  Gilbert... 
Le  page,  Alexandre. 

Lépinay,  Félix 

Lessard.  Auguste... 
Lessard,  Hubert 


Lessard,  Joseph 


Lessard,  Louis 

Lessard,  Philéas.... 
Levasseur,  Joseph.. 
Lévùque,  Clément.. 
Lévèque,  Edmond.. 

Lévèque,  Luc 

Lindsay,  Lionel 

Majrnan,  Aristide.. 
Maguire,  Euslache. 
Marceau,  Joseph.... 
Mar 


ceau. 


Ludger.. 
Marconx,  Auguste.. 
Marcoux,  Edmond. 
Marconx,  Thomas.. 

Marois,   Odilon 

Martel,  Alfred 

Maitiu,  Edouard.... 


Martin,  Emile  . 
Martin,  Olivier. 


22  65 

6  oa 

6  00 

27  00 

12  GO 
6  00 

5  00 

6  00 
6  00 

10  60 

19  65 

8  25 
malade 

20  25 

23  50 
6  00 

6  00 
•  6  00 

.'U  .38 

13  50 

28  25 
55  50 
41  00 
23  00 

7  20 

16  00 

9  50 
10  00 

21  00 

6  00 
1.')  00 

9  00 
00  00 

7  80 
78  60 

6  00 

17  00 
15  00 

•2■^  00 


—  87*  — 

MM.  Maniais,  Eugène g'  00 

McCrea,  Geoiy^es 45  qq 

McGralty,  Hngh 12  OO 

Mercier,  Georges g  00 

Mercier,  Joseph 6  00 

Mercier,  Théodore 19  50 

Méthot,  François-Xavier 18  66 

Mennier,  Marcel-Prosper 27  00 

Michand,  Adolphe 31  50 

Michand,  Anrélins (j  qq 

Michaud,  Enoïl g  qq 

Michand  Hermas 30  00 

Michand,  Lndger 17  qq 

Mi  ville,  Georges g  qq 

Montrenil,  Flrnest y  qq 

Moreau,  Arthnr 15  00 

Morean,  Magloire 30  00 

Morin,  Joseph ." ;.;;;;;;  ^;i^^g 

Morisset,  Alfred 46  00 

Morisset,  Fidèle 27  75 

Morisset,  Léon 44  00 

Morissette,  Rosario 27  00 

Mornean,  Engène "9  00 

Nadeau,  Condé r>  00 

Neville,  James ^o^ori^ 

^-..f,       ', ,    -,        malade 

Otarrell,  John 04  00 

O'ReiUy,  Patrick ....!........  24  00 

Onellet,  Jos.-Phihppe '  27  00 

Onellet,  Pierre oq  ka 

Page,  P.donard ^^  00 

Pampalon,  Antoine 19  00 

PAqnet,  Alfred ".  ' .,0  oO 

Pâqnet.  Chs-Henri ^T^j.^^ 

Paqnet,  Edonard 27  75 

Paquet,  Louis-H ^^  "3  0() 

Paquet,  Nazaire ''7  25 

Paradis,  Emile T-?  ca 

Paradis,  Benjamm 1 3  50 

Par:  ■;,  Joseph ■..........".'.['..'.  7  50 


38*  — 


m 


"m 


MM.  Paradis,  Louis. 
Kdiiioiiil. 


arc 


r 

Pelletier,  Bruno 

PelU'lier,  Dominique. 

Pelletier,  Eugène 

Pelletier,  Georges» 

Pelletier,  Geo.-N 

Pelletier,  Joseph 


Perron,  Ulric 

Pérusse,  Ludger.. 
Picher,  Ludger.... 
Piehelte,  Eniilien. 


Plaisance,  \VencesU 
Plante,  Orner 


Plante,  Pierre. 
Poirier,  Onier, 


Poulin,  Arthur 

Poulin,  .loseph-Amédée. 

Poulin,  J. -Alexis. 

Ponliot,  Alfred 

Pouliot,  Napoléon 

Proulx,  Armand 

Proulx,  Arthur 


roulx, 


N: 


V 

Proulx,  Walstan 

Provancher,  A''iliur 

Raiuville,  Joseph-Aimé. 

Rémillard,  Gustave 

Rémillard,  Jules 

Richard,  Charles 


Richard,  Ghs-Stanislas. 

Richard,  Edouard 

Richard,  Joseph 

Richard,  Sallnsle 


4H  00 
()  00 
()  00 

7  65 

36  00 
6  00 
6  00 
6  00 

3.3  00 
V2  00 
10  00 
15  00 
12  00 
malade 
IS  15 

17  00 
6  00 
9  00 

33  00 
9  00 

18  00 
0  00 

37  00 
6  00 
6  00 

L>6  70 

■2\  00 

()  40 

G-2  00 


1';)  uv 

9  00 

21   00 

00 


j.) 


Rioux,  Joseph-M nialadi; 

Ruhert,  Arthur absent 

malade 

12  00 

6  00 


Robin,  Basile 

Rochette,  Eleusippe. 
Rochelti'-,  Joseph 


—  39* 


48  00 
(5  00 
(i  00 

.•{f)  M 
7  «5 

36  00 
6  00 
6  00 
6  00 

33  00 
l'J  00 
10  00 
15  00 
V2  00 
malade 
18  15 

17  00 
6  00 
9  00 

33  00 
9  00 

18  00 
fi  00 

37  00 
6  00 
6  00 

26  70 

21  00 

fi  40 

62  00 

2b  uu 

!)  00 

21   00 

25  00 

malade 

al)seiU 

malade 

12  00 

6  00 


MM.  HOI.MM',  Ilprmi'-né^'ildp. 


Hoiilt'aii,  Albert 

Roiihîan,  Fortmiat. 


Houleaii,  Joscpli 

Hnuleaii,  Josfph-Fi] 

Rouleau,   Thomas-Grég, 

Rousseau,   Albfïrt 

Rousseau,  Ulric 

Roy,  A(lall)i;rt 

Roy,  Alexandre 

Roy,  Klias 


Roy,  .Ios.-I*klouard. 
Roy,  Jos.-Olivier. . 


Roy,  Josepli-Fortuuat. 

Roy,  Philéas 

Roy,  Placide 

Roy,  Valt'ie 


Rov,   Wilfrid. 


Ruel,  .leau-B.iptiste, 
Samson,  Cyrille  . .  . . 
Saul'agou,  Louis. .  . . 
Sauvageau,  Gédéon 


Savard,  Odilou. . .  . 
Seott,  H.-Aithur  . . 
Suuard,  Arliiur.  .  . 
Simard,  Cléo(|has . , 
Siiois,  Nap.-Joseph , 
Soucy,  Télesidiore. , 
Soulard,  -ioseph  B. . 
Talbot,  Alphonse  . .  . 


Taschereau,  Auguste 

Tessiei',  Charles 

Têtu,    Alphonse 

Têtu,  Fi'ançois 


Tl 


iei)t'i''M' 


'lei-re. 


Thibaudeau,  ,Ioseph-T. 
Thiboulor.,    Jean-[^aptiste 

Tremblay,  Alphonse 

Trndel,  ^Hiéophile 


6  0( 
34  50 
24  00 
16  50 
30  00 
50  00 

6  00 
30  00 

6  00 
10  00 

6  00 
malade 

7  50 
6  00 

21  00 
40  00 
6  00 
6  00 
30  00 
29  53 
malade 
9  00 
6  00 
35  00 
21   00 
15  00 
47  32 
27  00 
29  50 
31   25 
10  00 
fi  25 
9  00 
malade 
mahifle 
18  50 
22  00 
G  00 
21  00 


/'M 


—  40»  — 

MM.  Tiircdtto,  Philôas ,  16  00 

Turcotte,  Sauveur 30  00 

Turtolle,  ThAoi»liile 25  60 

TurgcoM,  Ciaudiose 13  73 

Tiir^eon,  Joseph h  50 

Vaillauconrt,  Arthur 45  00 

Vaillancoiirt,  Jos('|ili mr.lade 

Valiu,  Joseph .},;  qo 

Vallée,  Achille 7  {-,0 

Veilleux,  Joseph 10  qo 

Verreault,  Anuaud q  qq 

Verret,  Edmond 39  37 

Vézina,  Auguste g  qq 

Vézina,   Léonce oi  00 

Vincent,  Arthur 43  00 

Voyer,  Elzéar ^^  qq 

ARRÉRAGES  PERÇUS 

MM.  T.   Dumas g     14  21 

Joseph  Bernier g  qq 

Archevêché  de  Québec,  1"  octobre  1906. 
H.  TÊTU,.Ptre,  Secrétaire. 

MM.  Edui.  Marcoux,  Armand  Verreault  et  Stan.  Beaulieu 
sont  exclus  en  vertu  du  N"  15  des  Règles, 


-    41' 


•  *  « 

15  00 

30  00 

25  50 

13  73 

H  50 

45  00 

malade 

46  00 

7  50 

•  •  »  •  • 

19  00 

0  00 

39  37 

6  00 

21  00 

43  00 

8  00 

re  1906. 


14  21 
6  00 


t  Stan.  Beaulieu 


ELECTION  DES  NOUVEAUX  PROCUREURS 


PROCUREURS  ÉLUS 


1  MyiC.-A.  Marois  V.  G. 

2  Miiv  M.  IV'iii 

3  MgiR-X.Faguy 

4  M.  Ffs-XavierGoHseliii 

5  Mgr  Aiit.  (îaiivrt-aii 

6  M.  Jos.-Oci.  Fiiiicher. . 

7  M.  N.-Jos.  Sirois...... 

«  M.  F.-X.-Ln.lgcr  Biais  . 

y  M.  Ans(!!mc  Dôzicl 

10  M,  Edouard  Kafard 

11  M.  .I.-Aiiné  Bureau 

12  M.  Charles  Richard 

M.  Ad.  Godbonl 

M.  C.-E.  Carrier 

M.  T.  G.  Rouleau 

M.  David  Gosseliii 

MgrC.-O.  Gagiion 

M.  Jos.  Beaiidoiii 

M.  Bernard  Bernier 

M.  C.-F.  Cloutier 

M.  Geo.  Côté 

M.  Geo.  Fraser 

M.  Fidèle  Morisset 

M.  P.-Eugèiie  Roy 


111 

111 

106 

102 

96 

91 

83 

70 

69 

67 

67 

64 


50 
34 

27 
^3 
22 
22 
16 
12 
U 
II 
8 


voix 


ga^  .if^B^  wia.ifc.vj^wYtf:rff.fBff*fcH«»»^| 


—  42*  — 

M.  liionol  Liiulsay 5 

M.  Alfred  Dtoiino 5 

M.  Tel.  Lacliaiice 5 

M.  Ar.  Vaillancoiiit 4 

M.  Doiii.  IVllelicr 4 

M.  Ii'éiiée  Lecfuirs...   4 

MM.  A.  Raiiiviile,  Z.  Laniberl,  Al.  Bi-aiulet,  J.-H.  Fréchette 
Chs  Gagné,  H. -A.  Scolt.  3  voix  chaciiii. 

MM.  Ulric  Rousseau,  Eugène  Frenelte,  l.sJos.  Gagiiou, 
Philéas  Lessard.  Léon  Morisset,  T.  Delagrave,  Jos.  Lizotte 
Placide  Roy,  Alphonse  Têtu,  Adolphe  Michaud  et  Herni.  Bouf 
fard,  2  voix. 

MM.  F.-X.Méthnt,  ,I.-Fi.Soulai'd,  Lueien  Gagné,  Chs  Bour- 
que,  Ovide  (iodin,  Ferd.  Garneau,  Ludger  Péiusse,  Jos.  Valin, 
Max.  Fillion,  Kdm.  Verret.  ,1.-Bte  Dupuis,  Patrick  O'Reiiley, 
Pierre  Ouellel.  Gilbert  Leniienx,  Phil.  Delisle,  ,1.-B.  Ruel.  J.-A. 
Feuiilault.  Al.  Boilard,  Ad.  Greniei-,  .1.-0.  Cantin,  Al.  Lafrance 
et  Ph.  Côté,  1  voix. 


5 

5 
5 
4 
4 

4 

I.-H.  Fi'échette 


sJos.  Gagiioii, 
\  Jos.  Lizotte 
ïl  Herni.  Boiif 

nié,  dis  Bour- 
sse,  ,Ii)s.  Va  lin, 
rick  O'Rcillcy, 
.-B.  Rncl.  J.-A. 
1,  Al.  Lafiance 


—  43*  — 


QUyESTIONES 

ANNO  1907 

COLLATIONIUUS  THEOLOGICIS  DISCUTIEND.E 
IN  ÀRCHIDIOECESI    QuEHECENSI, 


Mense  januario 

Viiium  pro  missis  celebrandls  janifliii  iii  aliqua  dlœcesi 
vendebalTitius  meiraloi-qui,  lide  sua  interposita,  affirmabat 
illiid  viniim  esse  ex  uvis  expressum.  Sed  paulo  posl  Titii  obitiim, 
o!x  hœi'ediiin  et  famiiloriirn  relationo  cogiiitum  est  viiuim  illud 
arte  fuisse  confecliim.  Et  rêvera  rem  ila  se  habere  et  illud 
non  esse  vinum  ad  niissam  celebraiidani  aptum,  peritorura 
judiclo  confirmatuni  fuit. 

Theologi  de  boc  casn  interrogati  in  diversas  sententias  abie- 
riint.  Krant  enim  qui  contendebanl  Missas  rêvera  colebratas 
l'iiisse,  (juia  nna  saltem  spccies  rite  consecrata  l'nerat  ;  dnm, 
e  contra,  quidam  asserebant  neque  panem  in  casu  consecratnm 
l'uis^e. 

Alii  dnbilabant  utrnni  sacerdotes  qui  Missas  celebraveranl 
possenl  receptas  eleemosynas  suas  t'acere  qiiin  alias  missas 
celebrarent,  dam  ex  alla  parte  erant  plnres  qui  illarum  elee- 
mosynas retineiidas  esse  pro  c(;rto  habebanl  :  quorum  non- 
nnlli  hoc  onus  non  presbyteris  celebrantibus,  sed  potins  Titii 
lueredibus  imponendnm  censebant. 

Intérim  consulitnr  eximius  Iheologua  ab  eo  qnaerens  : 

1"  An  valida  sit  consrcvatio  unius  specifi  sine  altéra  ? 

•2"  El  qmlenàs  af/irmalive,  an  in  unius  specici  consecratione 
sacri/icium  habealur  ? 

•T  Ulrum  eleemosynx  perceptœ  in  hoc  cam  jure  relinrri  pos- 
sinl,  vel  e  contra  sacerdotes  ipsi  célébrantes,  aul  alius  quispiam 
illas  restiluere  debeat  ? 


■l''^\ 

l        .     . 

'  /- 

■  '  ■  *  ■  ï 

—  44*  — 

Senipromiis,  professor  luiciis,  iloccl  uminuiiieinqiie  civom 
hnbere  jiii-e  naliii'tili  liberlatom  al)soliitain  coniiandi,  loquKndi, 
scribeiuli  i'X  profilendi  cuUumi\\n  ipsi  inagis  placiierit.  Qiiœritiir, 
pi'îeluceiiti!  l']iii'yrlica  L'ionis  XIH  m  D^'  Uberldlr  kumnaun 

r  An  damiuutdx  sinl  ha:  libertales? 

2"  El  (pialoins  a/finnalive,  cur  damnandx  siiU  ? 


Mense  maio 

SemproiiiiLs,  parocluis,  orcasione  Eiicyclice  «  Veheinoiiter» 
Pii  X  iii  (jiia  damiiatiir  siîparatio  Ecclesiœ  et  Status,  dinnon- 
strat  suis  ovibiia  raliones  (juibus  innixus  estSiimmus  PoiUil'fx 
iii  hac  (locti'iiiu  tradeiida.  Idcirco  probat  : 

1°  Ecclesiam  esse  societatem  perfectam^  independentem  a  polcs- 
tate  civili  eaque  superiorem  ; 

2°  Statum  fsse  non  solum  négative,  sed  et  positive,  licet  indi- 
rect!;., suhordinatum  Ecclesiœ  ;  altamen 

3°  Hoc  non  impedire  quominus  societas  religiosa  et  societas 
civilis  sint  distincts;  propriumquc  habeant  fincm.  (CI'.  Decretuin 
XXIV  Concilii  Quebec(Misis  Proviiicialis  v.) 

4°  Ecclesiam  a  Statu.  Statumque  ab  Ecclcsia  sejungcndum  non 
esse. 


Qu.-prit  Titiiis  quibiisiiam  ratioiiibus  seu  argnmentis  iniiiti- 
tiir  prohibitio  cremalionis  seii  incinerationis  cadavernm  apud 
catholicos.  (Cf.  Decretuin  Congrg.  S.  Oflicii,  die  19â  maii  1886.) 


Mense  julio 

Titius,  parochus,  videns  innnmeros  errores  qui  hinc  indè  iiî 
ephemeridis  et  Jibris  sparguiitiir,  coiicioiies  in  siiâ  parochiâ 
habere  intendit  circà  educationem  et  qtuerit  : 

1»  Quxnam  sint  in  génère  jura  et  o/Jicia  parentum,  Ecclesiw  et 
Stattcs  relaté  ad  educationem  puerorum  ; 


—  45*  — 

2"  Ou'-eiwm  slnl  officia  parcntum  f/iioad  corpus  fiUorum  suorum, 
quand  eorum  animum  cl  disci/iliuam  morum  ; 

3°  An  leneanlur  arccre  fiUox  a  scholis  hœreticis  vel  nexUris; 

4°  An  et  cur  hujusmodi  scholsf.  damnatx  siiit  ab  Ecclesia.  (Cf 
Encyclicas:  «Officio  Saiirtissimo.,,  «  Inscnitabile,.,  «  Sanien- 
tue  chnstiaiife  .,,  ((  Nobilissinia  Gallornm  Gens»,  «Quod  niul- 
tiim»,  «Affai'i  vos»,  Leoiiis  XI II.  ) 


DoMir   oompoiulium  Eiicyclica^  «  Renim    Novannn»  Leoiiis 
Xlli,  De  condilione  opificum,  (din  IGà  luaii  1891). 


dentem  a  pôles- 


silivè,   liccl  indi- 


fjungvndum  non 


Mense  octobri 

(Fil  eleclio  secretarii  par  scrutiuia  secrcla). 
Sempronius,  neo-sacerdos,  cupiens  omnia  sua  officia  rite  im- 
plore, (iiu-ent  ut  ipsi  breviterexponantur  obligationes  sacerdo- 
tum, 

l-'Ratione  Ordiuis,  scilicet  a)  quoad  tonsuram  et  habitum 
clencalem  ;  bj  quoad  recitationem  diviui  officii  ;  cj  quoad  ha- 
bitationom  cum  muliehbus  ;  r/;  quoad  veuationem  ;  H  quoad 
negotiationem  ;  '     /  i 

•2"  Ralione  Minislerli  Sacri,  a)  quoad  residentiam  ;  6  J  quoad 
oblationem  Sacrificii  Misses  ;  c)  quoad  pra^dicationeui  verbi 
uei  ;  dj  quoad  sacrameutorurn  administratiouem. 


Anselmus  et  PauHna,  ambo  e  diœcesi  Pembrokensi  in  eo 
suiit  ut  nuptias  coulrahaut  atque  jam  triplex  lacta  fuit  denun- 
tiationum  proclamatio.  Piœ  peregrinationis  causa,  pergunt  ad 
Sanc  uaruim  Sauctie  Auna>  de  Beaupré,  ubi  reperto  parocho. 
Anselmi,  matruiiouium  inter  se  coram  eo  ineuut  sub  oculis. 
gloriosae  thaumaturgœ  et  patrouje  Cauadeusis. 

Quaeri  tu r  an  validum  et  Ucitum  sil  hoc  malrimonium  '' 


itum,   Ecclesix  et 


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—  54*  — 


DÉPENSKS  DE   LA   SoClkrk   DE   COLONISATION    EN    I906 

Orphelinat  aRricole  de  Saint-Damien $  l'^ôôé  9^ 

Chemins  ;\  Adstock 

"   Saint-Henjamin. 

"   Saint-Damase  

"   Sainte-Rose 

Grange  à  Saint-Damien 

Colons  pauvres 

RÉSUMÉ 

Balance  de  igo, $         561   11 

Recette  de  1906 ii,7i3  9i 


68 

00 

68 

00 

50 

00 

31 

41 

500 

00 

9 

00 

$ 

11.393 

32 

Total 

Dépenses  de  içoô-  • 

Balance 


$12,275  02 
11,393  32 

$        881    /O 


LaSociété  a  reçu  du  gouvernement  lasomrne  de  $  1,868  59 
laquelle  a  été  dépensée  comme  suit  : 

Chemins  à  Saint-Adalbert $  100  00 


"  Saint-Camille.  ■  • 

"  Cranbourne" 

"  Saint-Fabien-  •  ■  • 
"  Sainte-Martine  ■ 
"  Saint-Nazaire.'-  • 
"Sainte- Perpétue. 

"Pontbriand. 

"Saint-Prosper 
"  Sainte- Rose. 


300  00 
150  00 
300  00 
200  00 
200  00 
150  00 
150  00 
200  00 
118  59 

$  1,868  59 


Archevêché  de  Québec, 
ler  janvier  1907. 


H,  TÊTU  Ptre, 
Secrétaire. 


3ATION   KN    190^ 

..  $    10,666  91 

68  00 

68  00 

50  00 

31  41 

500  00 

9  00 


$  11,393  32 

561  II 
11,713  91 

2,275  02 
,393  32 

881  ;o 
mrnede$  1,868  59 

$  100  00 

300  00 

150  00 

300  00 

200  00 

200  00 

I 50  00 

I 50  00 

200  00 

"8  59 


$  1,868  59 


.  TÊTU  Ptre, 
Secrétaire. 


56» 


Itinéraire  de  lu  Visite  Tastorale  de  IDO; 


4. 

6. 
7. 

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10. 
11. 
12. 
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14. 

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16. 

17.- 

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20.- 

21. 
00 

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2't.- 
25.- 
2(5.- 
27.- 
28.- 
211- 


—  .Nofit'-niiiiif  (II'  L('vis Snmrilt 

—  •''"'•'•'di-''  IHiumu-hr 

— L'Kiif'iiiU.,It'»iis Mdvdi 

—  ï-"'  ^'•'''- )lnci;;n 

— SMiiilMiiiiiici' (If  Tlirtford   Jruoi 

— S;iii)t-,I(«iiii  Clii'v.sosloiiit'  Lundi 

— Notre-Da le  Chiiiiiy M„rdi 

— Sailli  Klit'iiiic Mncrvdi 

—Sailli  Nicol.is  y,j„// 

,— SaiiilAuloiiicdc  Tilly   Vrntlrrdi 

— Saiiit-A|iolliiiaii('    Samedi 

— Saiiit-A-riipii  /y,,,/,- 

— Sailli  (lillcs  Mardi 

-Saiiile-Aj,ralli." Mrrcirdi 

—Sainte  Anaslasic Vendredi 

-Sailli- Klavif'ii Samedi 

-N.-D.  (In  Sacîié-Cœiir..    pi  uuiche 

S  ùnte-Ci-oix iundi 

Lotbinière Mardi 

■Sailli  Kdoiiard Jeudi 

-Saiiile-P]inniéli(! Vendredi 

■Saint-Jean  Dcschaillons ^mnedi 

■Sailli  Jac(|n('s  de  l'.iiisviile Lundi 

■Sainte  PiiiloiiU'iic Mardi 

N.4).  d<î  Lourdes      Mercredi 

Sain le-.In lie jc^di 

Plessisvilh. Vendredi 

Sainte-Sopliie Dimanche 

Sainl-Ferdin:!!:.  /.y,;^/^ 


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51, 


—  56*  — 

— Sailli- i*i('iT('-Hii()lislt' Mn-cinti 

— liivi'i'iit'ss Jeudi 

—  liCt'ds Vi-iidri'di 

— Sain l-Adr Ici  1 Sdiiifili 

— Sainl-.Mpiioiisc  de  Tlicltord Diinanrhc 

— Poiilhi'iaiid Uiiiiti 

— S.-C.  dt'  Marie Munli 

— Sailli  IMiMTc  df  Hnuiuli  Ion Mercredi 

— Sacrt'-duMii'  de  .Icsiis Vendredi 

— Saiiil-Fii'diMic Suriiedi  -2'.) 

—Sailli  Scvt'riii Lundi 

— Saint  l'il/.éar Mardi 

— SainlcMai'it' Mercredi. 

— Saint -Maxi  nie Vendredi 

— S.iiiit  Isidore Scnnedi 

-Saint-Lainlieil Dimanche 

—Saint- Narcisse Lundi 

—Saint-Bernard Mardi 

— Sa  in  t-l'a  I  rice Mercredi 

— Saint-Sylveslre Jeudi 

— Saint  David  de  l'Aiilieiàvière Samedi 

— Sainl-Romnald Dimanche 


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CIRCULAIRE 


AUX  membres  de  la  Caisse  Ecclésiastique  Saint- Joseph 


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Québec,  le  i"  octobre  1907. 


Mon  cher  Monsieur, 


Pour  me  conformer  aux  instructions  de   MM    les  Procu 
leurs  de  la  Caisse  ecclésiastic,ue,    je   viens  vous  de.nander 
votre  avis  sur  le  projet  d'élever  les  pensions  à  $250.00  ou  A 
.t.300.00,  et  vous  donner  quelques  statistiques  qui  pourront 
vous  ^nnder. 

Disons  d'abord  que  les  revenus  augmentent  tous  les  ans 
avec  e  nombre  des  membres,  de  même  que  les  dépenses 
avec  le  nombre  des  pensionnaires. 

Il  y  a  dix  ans,  les  revenus  ordinaires  étaient  de  $6,376.00 
en  1907  ils  sont  de  $9,400.00.  '     ' 

Les  contributions  des  membres  dans  le  même  temps  ont 
I)assé  de  $5,495-00  à $8,020.00. 

Les  malades  en  1897  étaient  au  nombre  de  trente  et  un, 
nous  en  comptons  aujourd'hui  quarante  et  un.  Quoiqu'il  en 
soit,  il  y  a  eu  des  suri)lus  tous  les  ans,  et  la  somme  s'en 
élève  maintenant  à  $10,800.00.  Les  Procureurs  ont  parfaite- 
ment le  droit  de  se  servir  de  ce  montant  pour  paver  les  pen- 
sions, avant  d'en  venir  à  élever  le  percentage  de  la  contri- 
l)ution  des  membres. 

Si  ceux-ci  payaient  trois  et  demi  pour  cent  au  lieu  de  trois, 
la  recette  ordinaire  serait  d'environ  $10,300.00.  Quatre  pour 
cent  donnerait  environ  $11,600.00. 

Avec  quarante  pensionnaires,  ce  qui,  je  crois,  est  une 
bonne  moyenne  pour  les  dix  ans  à  venir,  il  faudrait  12,000.00 
de  revenus  pour  payer  des  pensions  de  $300.00;  et  $10,000.00 
pour  des  pen.sionsde  $250.00. 


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Ces  chiffres  étant  posés,  je  crois  pouvoir  affirmer  que  i)Our 
élever  les  pensions  ;\  $2 5( ).()(),  il  n'y  a  aucun  besoin  de  chan- 
•rer  le  percentaf^e  de  la  contribution.  PendaU't  dix  ans,  le 
trésorier  aura  des  revenus  suffisants  pour  les  paj'er.  en  se 
servant  des  surplus  accumulés  de  $I(),8(M).()(). 

Si,  d'un  autre  côté,  on  veut  (jue  les  pensions  soient  de 
$300. (H),  elles  pourront  bien  être  payées  i)endant  (|uatre 
ou  cinq  ans  ;  mais  après  cela  il  faudra  avoir  recours  à  la 
taxe  additionnelle. 

Quelle  que  soit  votre  opinion,  je  vous  prie  en  îiiâce  de 
vouloir  bien  la  donner,  puisqu'il  faut  le  consentement  de  la 
majorité  des  membres  pour  amender  les  règlements.  Les 
réponses  doivent  être  données  d'ici  au  i"  décembre  pro- 
chain. 

Quelques  membres  ont  demandé  les  Ri\ii/is  de  la  Caisse 
Hiih'siastiijKc  :  la  première  édition  est  épuisée. 

Je  vous  adresse  (jnelques  uns  des  articles  les  i)lus  impor- 
tants ;  aussi  des  formules  dont  vous  pourrez  vous  servir 
pour  me  donner  votre  avis.  Au  reste  une  carte  postale  fera 
|)arfaitement  l'affaire. 

Je  demeure, 
Mon  cher  Monsieur, 
Votre  très  dévoué  confrère, 
H.  Ti-;TU,Ptre. 


5!)* 


Formules  à  suivre  : 

i"  Je  désire  que  les  pensions  soient  élevées  ;\  $1:50.00  et 
Mlle  la  rontribution  des  membres  ne  soit  pas  changée. 

2"  je  désire  (jue  les  pensions  soient  élevées  à  $,^00.00  et 
<ine  la  contribution  des  membres  ne  soit  pas  chanj^^ée  avant 
(|ue  ce  soit  nécessaire. 

^  Je  désire  que  les  pensions  soient  élevées  A  $300.00  et 
que  la  contribution  des  membres  .soit  de  trois  et  demi  (ou 
l)ien  de  (piatre)  i)arcent. 

4"  Je  suis  o])pnsé  à  tout  changement. 


'es  de  la  Caisse 


—  61»  — 


PROCÈS-VERBAL 

DE    L'aSSKMBLÉE   du   BUREAU   DE   LA 

SOCIETE  ECCLESIAST1(|UE  ST-JOSEPH 

TENUE   AU  SÉMINAIRE    DE   QUÉBEC 

LE  16  AOUT  1907 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.  Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


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Présents  :  Mgr  Marois,  Mgr  Têtu,  Mgr  Gauvreau,  Mgr 
Faguy,  MM.  Frs-Xavier  Gosselin,  Nap.- Joseph  Sirois,  Jos  - 
Oct.  Faucher,  Anselme  Déziel  et  Charles  Richard,  procu- 
reurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  17  août  1906  est 
lu  et  adopté. 

Les  Messieurs  dont  les  noms  suivent  sont  reçus  membres 
de  la  Caisse  : 

MM.  Omar  Cloutier, 
Théodore  Labbé. 
Albert  Hébert, 
Aimé  Lacroix, 
Valmore  Lavergne, 
Léon  Vien, 
Patrick  Boyd, 
Noël  Pelletier. 


—  62*  — 

MM.  Stanislas  Théberge, 
Pamphile  Legendre, 
Chs-F'rs  Bourque, 
Georges  Côté, 
Georges  Ouvrard, 
Emilius  Michaud, 
Philémon  Cloutier, 
Louis  Bolduc, 
Arthur  Desjardins. 

M.  Edmond  Marcoux  est  réadmis. 

Le  Secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis 
le  dernier  bureau  : 

MM.  Etienne  Halle, 
Basile  Robin, 
Frs.-Xav.  Méthot, 
Placide  Beaudet, 
Joseph  Valin, 
Honoré  Labrecque, 
Honorât  Hudon, 
Joseph  Morin, 
Martial  Dubé, 
Joseph  Bureau. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES 


■j.'sj:         lu 


(       iributions  des  membres $ 

Arrérages  perçus 

Remboursé  par  la  Fabrique  de  Cabano 

Dons  divers 

Intérêt  sur  dépôts ' 

Intérêt  sur  fonds  placé"? 

Emprunts  à  fonds  perdus 

DépôtùlaCaisse  d'Economie  audernier  bureau 
Dépôt  àla  Banque  Nationale  audernier  bureau 

$ 


8  020 

13 

79 

61 

610 

00 

6 

00 

178 

50 

1  VM 

00 

700 

OO 

5  .318 

88 

1  051 

.28 

17.099  09 

■63*  — 


s  décédés  depuis 


...  $ 

8  0-20  7;i 

79  61 

610  00 

6  00 

178  50 

1  i.*n  09 

700  OO 

2  au 

5  318  88 

eau 

1  054:_28 

$     17.099  Oi> 


DÉPENSES 

Pensions  accordées  par  le  bureau  de  1906 $  6,560  00 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 1,179  83 

Impression  du  Rapport  etc 14  80 

Rentes  viagères 22  50 

Prêt  au  Lac-au-Sable 150  00 

Acheté  23  actions  de  la  Banque  Nationale-  • .  828  00 

Prêt  sur  hypothèque :i,500  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie 3,635  59 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale (*)  1 , 208  37 

$  17,099  09 
DETTES  ACTIVES 

Prêt  à  la  Fabrique  de  N.  D.  de  la  Garde  (-i  p  c.)  $  4  OUO  00 

Prêt  au  Lac  au  Sable  (4  p.  c.)  4  975  00 

Prêt  au  Conseil  d'^nverness  (5  p.  c.)  2  000  00 

Prêt  à  la  Fabrique  de  Cabano  (5  p.  c.)  1  190  00 

Prêt  sur  hypothèque  (5  p.  c.  )  C  500  00 

Prêt  sur  hypothèque  (5  p.  c.)  3  500  00 

Banque  Nationale  (90  actions  )  (7  p.  c.)  2  700  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie  3  635  59 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale  1  208  37 

$  29  70896 

Dû  $  200  00  pour  pension 

Les  Procui'eurs  allouent  les  pensions  suivantes 

MM.  Félix  Gendron  V.  G.  (1) $  200  00 

Thos.-Eug.  Beaulieu 200  00 

Jos.-Magloire  Rioux 200  00 

Patrick   Kelly 200  00 

Augustin  Bernier 200  00 

Joseph  Dion 200  00 

Charles  Galerneau 200  00 

(*)Recetteaordiiiuire.sj9,4]r)  93.  Dépenses  ordinaires  87,777  IS.SurjiIu.s  $l,C,3S  80 
Montant  total  des  surplus,  $10,821 14. 

(  1  )   M.  le  Grand   Vicaire   Gendron  est  mort  quelques  jours  après  l'a-sscmlilée 
du  Bureau. 


64*  — 


MM.  Napoléon  Cinqmars 200  00 

James  Neuville 200  00 

Pantaléon    Bégin 200  00 

Cyriac  Bérubé 200  00 

JosephGirard 200  00 

Jos.-Rémi  Desjardins 200  00 

Alfred  Bergeron  200  00 

Charles  Baillargeon-  200  00 

Chs-Henri  Paquet 200  00 

Maxime  Hudon 200  00 

Guillaume  Giroux 200  00 

Louis  Sanfaçon 200  00 

DarieLemieux 21)0  00 

Etienne  Grondin 200  00 

Edo..ard  Casault 200  00 

RenéCasgrain 200  00 

Apollinaire  Gingras 200  00 

Benjamin  Demers 200  00 

Jos.-Edouard  Roy 200  00 

Eloi  Laliberté 200  00 

René    Labbé 200  00 

Frs    de   B.   Boutin 200  00 

Pierre    Théberge 200  00 

Ferdinand  Chabot 200  00 

François  Têtu 200  00 

Pierre  Ouellet 200  00 

Pierre    Plante 20000 

Albert   Lamothe 200  00 

Edouard  Richard 2ii0  00 

Herménégilde    Dubé 15ù  00 

Léandre  Hamelin 80  00 

Laurent-B.   Chabot 80  00 

$  7,5(0  00 
Le  Bureau  décide  qu'à  l'avenir  et  pour  éviter  toute  diffi- 
culté, quand  le  vicaire   chante  la  messe,    ni  le  curé  ni  lui 
n'est  obligé  de  payer  trois  pour  cent  sur  les  honoraires  per- 
çus par  le  vicaire. 


200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
2(10  00 
200  00 
200  00 
200  Ou 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
2n0  00 
150  00 
80  00 
80  00 


—  65*  — 

Quelques  membres  demandent  que  les  pensions  soient 
auf^mentees  Après  discussion,  les  Procureurs  prennent  la 
résolution  de  consulter  les  membres  pour  saveur  s'ils  dés.^ 
rent  que  les  pensions  soient  à  l'avenir  de  $3°°  oo  ou  bien  de 
$3So  oo.  et  S'ils  veulent  que  la  contribution  annuelle  oit  en 
conséquence  élevée  et  devienne  de  trois  et  demi,  de  quatre 
ou  de  cinq  par  cent.  qudire 

Le  secrétaire  est  chargé  de  donner  aux  membres  les  ren- 
seignements et  les  statistiques  utiles. 

Fait  et  passé  à  Québec,  le  i6  août  1907. 

t  L.-N.  BÉGiN,  Arch.  de  Québec. 

H.  TÊTU,  ptre 

Secrétaire  et  trésorier. 


$    7,510  00 

viter  toute  diffi- 
li  le  curé  ni  lui 
honoraires  per- 


—  66*  — 


EXTRAIT  DES  RÈGLES 
DE  LA  CAISSE  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 

7.  Le  prêtre  qui  a  demanda  son  aRrésation,  ne  devient 
membre  qu'après  que  les  deux  conditions  essentielles  suivan- 
tes ont  été  remplies  :  -".  que  sa  demande  ait  été  agréée  par 
le  bureau  ou  par  la  majorité  des  procureurs  consultés  par 
écrit  par  le  président  ;  2".  (pril  ait  réellement  payé  en  argent 
la  totalité  de  la  contribution  à  laquelle  il  aurait  été  tenu,  s'il 
eût  été  membre  de  la  société  dés  le  jour  de  son  ordination  ; 
le  reçu  du  trésorier  en  fera  foi. 

8.  Un  membre  qui  a  cessé  d'appartenir  à  la  Société  n'y 
peut  être  admis  de  nouveau  par  les  procureurs,  qu'en  payant 
tout  ce  qu'il  aurait  dû  payer,  s'il  fût  toujours  demeuré 
membre  de  la  Société. 

9.  Chaque  associé  est  tenu  de  payer  annuellement,  en 
argent,  avant  le  premier  octobre,  trois  par  cent 

1".  Des  revenus  ecclésiastiques  perçus  par  lui  pendant  les 
douze  mois  terminés  au  15  août  précédent,  ou  du  revenu 
attaché  à  la  fonction  même  non-ecclésiastique  qu'il  exerce 
du  consentement  de  l'Ordinaire  ;  le  revenu  ecclésiastique 
comprend  les  dîmes,  les  suppléments  en  arpent  ou  en  nature, 
les  rentes  des  terres,  maisons,  bien-fonds  dont  on  a  la  jouis- 
sance ou  l'usufruit  en  vertu  de  sa  fonction  (  à  l'exception 
du  revenu  du  terrain  occupé  par  l'église,  le  cimetière,  le 
presbytère  et  autres  bâtisses,  jusqu'à  la  concurrence  de  huit 
arpents  en  superficie,  à  moins  que  ce  revenu  ne  provienne  de 
rentes  en  argent)  ;  tout  octroi,  pension,  honoraire,  obtenu 
soit  du  Gouvernement,  soit  de  la  Propagation  de  la  Foi, 
soit  des  Fidèles,  ou  de  quelqu'autre  source,  pour  mission, 
desserte  ou  autre  service  du  ministère  ecclésiastique  ;  en  un 
mot,  tout  revenu  que  l'on  n'aurait  pas  si  on  était  hors 
d'emploi,  à  part  le  casuel  et  les  honoraires  de  messes  ;  2".  du 


—  67* 


INT-JOSEPH 


casuel  reçu  dans  le  même  espace  de  temps,  soit  en  argent, 
soit  en  cierges  ou  autrement,  pour  toute  fonction  ecclésias- 
tique, ou  tout  droit  à  l'occasion  des  sépultures,  mariages, 
grand-messes,  ou  pour  certains  actes  particuliers  delà  fonc- 
tion que  l'on  remplit  de  l'agrément  de  l'Ordinaire.  En 
aucun  cas,  les  contributions  ne  peuvent  se  payer  par  billet 
promissoire. 

'o.  Les  chapelains,  vicaires,  professeurs  et  autres  qui 
reçoivent  une  pension  en  sus  de  leurs  honoraires,  à  raison  de 
leurs  fonctions,  payent  aussi  le  cinquantième  (  i  )  de  cette 
pension  alimentaire  estimée  à  cent  piastres  par  année. 

11.  Tout  membre  qui,  sans  être  infirme,  est  privé  par  son 
évêque  du  pouvoir  d'exercer  le  Saint  Ministère  ou  obtient 
la  permission  de  quitter  le  Saint  Ministère  pour  vivre  de  ses 
I)ropres  ressources,  pavera  le  cinquantième  (  2  )  de  son  reve- 
nu et  de  son  casuel. 

12.  Lorsqu'un  membre  meurt  dans  le  cours  de  l'année,  la 
Société  a  droit  de  réclamer  les  arrérages  de  la  contribution 
annuelle,  au  pro  rata  du  temps. 

13»  Quand  un  associé  meurt,  tous  les  membres  doivent 
dire  ou  faire  dire  au  plus  tôt  une  messe  porr  le  repos  de  son 
âme  et  lui  appliquer  l'indulgence  plénière  accordée  dans  ce 
diocèse  par  l'article  I  de  l'induit  du  18  Août  1850.  {Ordon- 
nances ciioccsaines.  Induit  No  36.)  Aux  mémento  de  cette 
messf  on  est  expressément  invité  à  faire  mémoire  de  tous 
les  associés  vivants  et  défunts  et,  en  particulier,  du  membre 
qui  doit  mourir  le  premier. 

15.  Un  membre  est  exclu  de  la  Société  ipso  facto  et  sans 
qu'il  soit  besoin  de  déclaration  : 

1°.  Si  avant  le  premier  octobre  il  n'a  point  payé  sa  con- 
tribution annuelle  ;  mais  dans  ce  cas,  le  Président  pourra, 
sur  preuve  suffisante  d'un  empêchement  légitime,  autre  que 
le  défaut  d'argent,  et  sur  payement  effectif  de  tous  les 
arrérages,  rétablir  le  dit  membre  dans  tous  ses  droits  avant 
le  premier  janvier  suivant. 

(  1  )  Aujourd'hui  c'est  trois  par  cent  qu'ils  doivent  payer. 
(•2  )  Voir  la  note  précédente. 


—  68*  — 
EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  KCCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 
JUSQU'AU  l"  OCTOBRE  11)07 


ANNEE  190U-1907 


JMËim  .i 


Sa  Grandeur  Mt;r  L.-N.  Béfïin $        216  00 

Mkf    C.-A.  Marois,  p.  a..  \'.  g 15  00 

"       H.  Têtu,  P.  D. 24  00 

"       C-CGa^non,  P.  I>. 12  00 

"      Ant.  Gauvreau,  P.  D 127  50 

"       Frs.-X.  Fak'iiy,  P.  U 84  00 

"      Thos-Gré^^  Rouleau.  P.    D 50  00 

MM.  Arsenault,    Clovis 33  00 

Aubert,  Albert 6  60 

Auclair,  Gré}j;oire •' 39  00 

Autrer,    Charles I  i  00 

Baillarpteon,  Charles malade 

Ballantyne,    James 33  00 

Beaudet,    Alphonse 42  00 

Beaudoin,    Arthur G  00 

Beaudoin,  Joseph 130  00 

Beaulieu,    Charles 10  80 

Beaulieu,  Thos.-Eug. malade 

Béfîin,  Achille 9  00 

Bégin,  Ferdinand 18  00 

Bégin,  Pantaléon malade 

Bégin,  St-Georges 6  00 

Bélanger,    Euclide 18  00 

Bélanger   Salluste 12  00 


—  ot>'-- 


.  $    216  00 

1 5  00 

■21  00 

12  00 

.. 

127  50 

84  00 

50  00 

33  00 

6  60 

39  00 

1  i  00 

malade 

33  00 

'f2  00 

G  00 

130  00 

10  86 

malade 

9  00 

18  00 

malade 

G  00 

18  00 

12  00 

MM.  Helleau,  Arthur        . . 

Htlleau,  Louis 

Herueron,    Alfred 

Ht'r>,'er()n,    Amaiid    . 

Hernard,  Mendo/a 

licrnier,    Augustin 

IJertiier,   Bernard   .    . 

Heniicr,    Joseph 

liérubé,   Cyriac 

Hilodeau,  Télesphore. 

lilais,    F.-X.-Lud>,'er. . 

Hlais.  Jac<iues 

Hlanchet,     l'rançois.  ■ 

HIanrhet,  Odilon 

r.  jil.'ii,     Aldrric 

iioulanK»';-,  I.auréat... 

BiM-ilet,  A'^red 

i--'^^ulet,   Auguste 

Hc     ei,    Jean 

Boulet,    Salluste-      . . 
Bourassa,  Alphonse-  •  . 

liourque,  Charles 

Hour(|ue,  Joseph 

ik)utin,    Aniédée 

Boutin,    François 

Breton,   Jos.-B'lie 

Brousseau,  Gaudiose-  • 
Brousseau,    Onésime-- 

Brunet,    Eugùne 

lirunet,    Ulric 

Bureau,  Jos.-Aimé 

Camion,  Walter 

Cantin,  Onôsiphore 

Caron,  Alphonse 

Caron,    Anfruste 

Caron,    Ivanhoe 

Caron,  Nazaire 


•20  •2^ 

6U0 

malade 

()  00 

16  7.» 

mal'iJe 
2;i  00 

G  (Kl 

malade 
1  I  00 
i  1  iô 

21  u': 

G  00 
G  00 
G  00 
7  50 
21  00 
G  00 
30  00 
52  20 
G  00 
12  00 
21  00 
27  00 
45  00 
G  00 
9  00 
24  00 
40  00 
8  10 
27  00 
18  00 
42  00 
11  00 
15  00 


—  70» 


MM.  Caron,    Wilfrid 

Carrier,  Alfred 

Carrier,  C. -Edouard-  •  • 

Carrier,    Eugène 

Carrier,  Louis 

Carrier,  Wilfrid 

Casault,  Edouard 

Cas^rain,  René 

Caston^uay,  Alfred-  • 
Caston{>uay.  Aufjuste  - 
Castonfïuay,  Esdras  - - 
Chabot,  Ferdinand-  - - 
Chabot,  Laurent-H. 
Chalifour,  Pierre  -  •  •  • 
Chamberland,  Joseph   - 

Chénard,    David 

Chénard,    Sylvio 

Cinq-Mars,  Joseph 

Cinq-Mars,    Napoléon, 

Cloutier,   Chs-Frs 

Cloutier,  Etienne 

Cloutier,    Gustave-    •  • 
Cloutier,  Onésime  -  .    -  •- 

Collet,    Chs-Allyre 

Corriveau,  Etienne- --- 

Côté,  Emile 

Côté,  François-Xavier - 

Côté,  Georges 

Côté,  Philippe 

Coulombe,  Louis 

Croteau,  Ulric 

D'Auteuil,  Alphonse--- 

Defoy,   Henri 

Delatïrave,  Théodule- 

Delrsle,  Philippe 

Deniers,   Benjamin 
Derome,   Jean-Bte     • 


6  00 

BOO 

54  84 

•)  00 

10  50 

15  00 

malade 

L'5  00 

9  00 

6  00 

6  00 

malade 

malade 

(]  00 

Il  80 

24  57 

30  13 

17  00 

malade 

9  00 

25  00 

6  00 

30  00 

7  00 

29  50 

25  80 

10  00 

45  00 

10  00 

36  00 

0  00 

25  50 

18  00 

33  00 

37  00 

malade 

15  0(1 

-  71* 


MM.   Deschônes.  Honorius 

Deschênes,  Ls-Philippe 

Deschênes,    Sylvio 

Desjardins,    Bruno 

Desjardins,  Georf^es 

Dejardins,  Hospice 

Desjardins,  Jos.-Rémi 

Desroches,  Hildevert 

Destroismaisons,  Ls-Magloire 

Déziel,  Anselme 

Dion,  Alhert   

Dion,    Auréhen 

Dion,  Joseph 

Dion,  Louis 

Dion,    Pierre-Alfred 

Dionne,  Alfred 

Dionne,  Benjamin 

Dionne,  Charles 

Dionne,  Elzéar 

Dionne,  Emile 

Donalson,  Joseph 

Doucet,   Alphonse 

Dubé,  Herménégilde 

Dulac,  Adolphe 

Dumais,    Arthur 

Dumais,    Joseph 

Dumais,  Ludger 

Dumas,  Théophile 

Dumont,  Joseph 

Dupont,    Alfred 

Dui)ont,  Charles 

Dupuis,    P^ernand 

Dupuis,  Jean-Baptiste   

Dupuis,  Odilon 

East,  Ulric 

Eafard,  Edouard 

Faucher,  Adjutor 


cno 

25  00 

15  00 

?()  86 

819 

28  50 

malade 

10  00 

25  (10 

-  51  00 

6  00 

(i  00 

malade 
10  00 

G  00 
82  00 
20LtO 

8  00 

7  50 
53  50 
27  50 

0  00 
malade 

18  00 

19  00 
30  00 

!»  00 
10  00 

6  00 

0  00 
11»  75 
lv>  75 
16  00 

6  00 
15  00 
55  00 
I30fl 


—  72*  — 


ïï: 


MM.    l'"aucher,  Amédée 

l*'aucher.     j. -Octave 

Ferland,  Joseph 

Feiiilteault,    jos. -Alphonse 

l'ilhon,     Hector 

Filhon,  Maxime 

Filteau,  Albert 

Fiset,  Ls-Napoléon 

Fleury,  Joseph 

I-'ortier,     Hilaire 

Fortin,    Auguste 

Fournier,  Cyrille 

Fraser,   Georjïes 

Fréchette,  Honoré 

Frenette,    Eugène 

Gagné,    Charles 

Gagné,  Lucien 

Gagnon.     Adélard 

Gagnon,   Cyrille 

Gagnon,   Ls-Adélard 

Gagnon,   Joseph 

Gagnon,  Ls-Jos 

Galerneau,   Charles^ 

Galerneau,  Isaïe 

Galerneau,  Jos.-Elzéar 

Garneau,    I^'erdinand 

Garon,     Denis 

Garon,     Louis 

Garon,  Samuel 

Gauthier.  Augustin 

(iauthier,   Léon.  .  •  ■ 

Gauvreau,    Lucien 

Cîelley,    Thomas 

Genest,   Oscar 

Gervais,    Jules 

Gingras.  Apollinaire 

Gignac,    Joseph-Narcisse.. 


6  00 
50  00 

6  00 
48  00 

6  00 
64  00 

8  00 
21  00 

0  00 
14  28 

3(;  00 

0  00 
.•?!)  00 
40  50 
30  75 
12  50 
24  25 

6  00 

7  60 

6  00 
24  00 
26  00 

malade 

9  00 
;n  00 
30  00 
26  00 
10  00 
18  00 
30  0fi 

0  00 
14  25 
10  00 

0  00 
I  Cl  75 

malade 

7  50 


—  73*  — 


6  00 

50  00 

6  00 

48  00 

6  00 

64  00 

8  00 

21  00 

0  00 

14  28 

3()  00 

G  00 

39  00 

40  50 

30  75 

12  50 

24  25 

6  00 

7  60 

6  00 

24  00 

26  00 

malade 

0  00 

31  00 

39  00 

26  00 

10  00 

1800 

30  011 

()  00 

14  25 

10  00* 

G  00 

!()75 

malade 

7  50 

MM.  Girard,  Joseph malade 

Giroux,  Cléophas i(j  50 

Giroux,  Emile 6  00 

Giroux,  Guillaume .'....■  ^^^^^^ 

Godbout,   Adolphe 9  qo 

Godbout,  Albert (j  qo 

Godbout,  Charles-Ovide 13  50 

Godbout,    Pierre 35  00 

Godin,  A. -Ovide   32  00 

Gosselin,    Aujjuste 4  5(^ 

Gossclin,    David 43  50 

Gosselin,   Frs-Xavier 01  00 

Gosselin,  Jean 27  00 

Gosselin,  Joseph fj  qq 

Gosselin,  Louis 18  45 

Gosselin,  Odilon g  qo 

Gosselin,    Onésime qqq 

Goudreau,  Georges 57  (;o 

Gouin ,   Arthur 43  qo 

Gouin,  Charles g  qq 

Grandbois,  Joseph g  00 

Grenier,  Adolphe •        39  q^ 

Grondin,  Etienne [['.  ^^'i^j^ 

Grondm,   Philibert 7  00 

Grondin,  Pierre 15  50 

Guay,  Edouard ^qq 

Guillot,  Emile 7  50 

Guillot,  Joseph g  qq 

Guimont,  Daniel 15  qq 

Guimont,  Odilon g  qq 

Guimont,  Roméo 7  oQ 

Guy,  Bernard-Claude 28  25 

Guy,    Georges 4^00 

Guy,  Herménégilde (j  49 

Halle,    Joseph g  qq 

Hamelin,  Léandre [[[  ^^^^^^ 

Hébert,    Léonidas (j  qq 


TE 

1 


-  .74*  — 


MM.  Houde,  Jos-Edouard 24  00 

Houle,    Théophile 22  00 

Huard,    Victor-Alphonse 1 2  00 

Hudon,  Arsène 18  00 

Hudon.  Ernest 40  23 

Hudon,    Eugène 32  00 

Hudon,  Ludger 18  00 

Hudon,   Maxime malade 

Hunt,    John 6  00 

Huot,  Antonio malade 

Jobin,    Joseph 15  50 

Jolicœur,  Siméon 15  00 

Kelley,   Patrick malade 

Kirouac,  Jules 33  00 

Labbé,    René 25  00 

Labbé,  Théodore 6  00 

Laberge,  Joseph-Esdras 12  00 

Laberge,  Jules 6  00 

Labrecque,   Albert 10  65 

Labrecque,  Jos.-A. 9  00 

Laçasse,  Arthur 1 5  00 

Lachance,   Arthur  ■_^ 24  00 

Lachance,    Jos-Télesphore 6  00 

Laflamme,  Alfred 6  00 

Laflamme,  Eugène 13  00 

Laflamme,  Napoléon 6  00 

Lafrance,  Alexandre 36  00 

Lafrance,    Napoléon 6  00 

Lagueux,  Robert 30  00 

Laliberté,  Eloi malade 

Lambert,  Joseph-Zoël 10  00 

Lambert,  Zoël 83  00 

Lamontagne,  François-  ■  •  • 31  00 

Lamontagne,  Raymond 600 

Lamothe,  Albert malade 

Langis,  Louis- Jacques,  V.  G 61  Oq 

Langlais,  Alphonse 27  50 


75*  ■ 


MM.  Langlois,  Charles 10  00 

Langlois,  Jos.-Alfred absent 

Langlois,  Jos.-Octave 28  50 

Langlois,  Louis-Alfred 48  00 

Laplante,  Frs-Xavier 30  00 

Lapointe,  Arthur 6  00 

Lapointe,    P.-O.-Arthur ^  15  00 

Larochelle,  Léon 6  00 

Larochelle,  Ovide 6  00 

Larue,  Luc 6  00 

Lauzé,  Thomas 40  00 

Laverdière,  Gédéon 

Laverdière,  Philippe 6  00 

Lavoie,  Edouard 6  00 

Lavoie,  Joseph 23  50 

Lavoie,  Joseph-E.-N. G  00 

Lebon,  Wilfrid absent 

Leclerc,  Bruno 26  00 

Leclerc,  Charles 32  00 

Leclerc,   J.-Bte 6  00 

Leclerc,  Pierre 10  00 

Lecours,  Irénée 6  00 

Lemay,  Albert 6  00 

Lemay,  Léonidas 1 0  75 

Lemay,   Philogone 24  16 

Lemieux,   Célestin malade 

Lemieux,  Darie malade 

Lemieux,    Gaudiose 24  00 

Lemieux,   Gilbert 25  50 

Lepage,  Alexandre 6  00 

Lépinay,  Félix 6  00 

Lessard,  Auguste 6  00 

Lessard,   Hubert 35  00 

Lessard,  Joseph 1 4  00 

Lessard,  Louis 30 1 0 

Lessard,  Philéas , 56  62 

Levasseur,  Joseph 42  00 


—  76*  — 


MM.  Lévêque,  Clément 

Lévêque,   Edmond 

Lévêque,    Luc 

Lindsay,   Lionel 

Magnan,  Aristide 

Maguire,  Eustache 

Marceau,  Joseph 

Marceau,    Ludger 

Marcoux,    Augusi  e 

Marcoux,  Edmond 

Marcoux,    Tbomas 

îvîarois,  Odiion 

Martel,    Alfred 

M;i>.  iel,    Ulric 

Martin,  Arthur 

Martin,  Edouard 

Martin,    Emile 

Martin,  Olivier 

Massé,  Ferdinand-  •  •     .  . 

Maurais,    Eugène 

McCrea,  Georges 

McGratty,  Hugh 

Mercier,   Georges . . 

Mercier,    Joseph 

Mercier,  Théodore 

Meunier,  Marcel-Prosper. 

Michaud,  Adolphe 

Michaud,  Aurélius 

Michaud,  Enoïl 

Michaud,  Hermas 

Michaud,  Ludger 

Miville,  Georges 

Montreuil,  Ernest 

Moreau,  Arthur 

Moreau,  Magloire, 

Morisset,  Alfred 

Mori=sct,   Fidèle 

Moiissci,  Léon 


9  50 
7  75 

20  00 
9  00 
9  85 

25  00 


15  00 

9  00 

50  00 

7  80 
88  05 

6  00 

6  00 

6  00 

20  50 

18  00 

24^0 

6  00 

8  75 
50  00 

12  ro 

17  00 
6  00 

malade 

33  00 

36  00 

6  00 

6  00 

30  00 

6  00 

9  00 

8  20 

15  00 

27  00 

46  00 

30  00 

5100 


—  77*  — 


MM,  Morisset,    Rosario 28  00 

Morneau,  Eugène g  qq 

Nadeau,  Condé ^2  00 

Neville    James '.'.,..  ^^f^^e 

O'Parrell,  John 27  75 

O'Reilly,  Patrick 24  00 

Ouellet,  Jos-Philippe 32  OO 

Ouellet,  Pierre 22  50 

Page,   Edouard 45  52 

Pampalon,  Antoine 20  00 

Paquet,  Alfred 03  qq 

Paquet,  chs-Henri ;;;  ^;i^d. 

Paquet,  Edouard 2y  25 

Paquet,  Louis-H 3  qq 

Paquet,   Na;2aire 28  17 

Paradis,  Emile ^  g  85 

Paradis,  Benjamin ^3  59 

Paradis,  Joseph 1 2  00 

Paradis,  Louis 4g  qq 

Paré,  Edmond g  nn 

Pelletier,   Bruno g  qq 

Pelletier,  Dominique •.  25  03 

Pelletier,  Eugène "7  50 

Pelletier,  Georges 3500 

Pelletier,  Geo.-N g  qo 

Pelletier,  Joseph g  qq 

Perron,  Ulric 15^5 

Pérusse,   Ludger 30  qq 

Picher,   Ludger |g  qq 

Pichette,  Emilien 1 0  00 

Plaisance,  Wenceslas 12  00 

Plante,  Orner gQQ 

Plante,    Pierre "  ^.1   j 

T}^-  ■       ^                             malade 

Poirier,  Orner g^  qq 

Poulin,  Arthur ^g  75 

Poulin,  Joseph-Amédée g  qq 

Poulin.  J. -Alexis ç)  qq 


—  78*  — 


MM. 


Pouliot,  Alfred ^2  00 

Pouliot,    Napoléon ^^^ 

Proulx,  Armand 28  00 

Proulx,  Arthur ^^^ 

Proulx,  Ernest ^»  ^0 

Proulx,  Narcisse 33  00 

Proulx,  Théodule 600 

Proulx,  Walstan ^  00 

Provancher,  Arthur ^  00 

Rainville,  Joseph-Aimé 29  00 

Rémillard,    Gustave 2250 

Rémillard,    Jules ^  00 

Richard,  Charles 6Ç)00 

Richard,  Chs-Stanislas 25  00 

Richard,    Edouard •••••  ^  ^0 

Richard,  Joseph ^1  00 

Richard,   Salluste 27  00 

Rioux,  Joseph-M. malade 

Robert,    Arthur ^00 

Rochette,    Eleusippe ^^^^ 

Rochette,  Joseph ^"^ 

fi  00 
Roger,  Herménégildp 

Rouleau,  Albert-  •  •  •" ^^  ^^ 

Rouleau,   Fortunat ^^  ^^ 

Rouleau,  Joseph ^^  ^^ 

Rouleau,  Joseph-E ^^  J'J 

Rousseau,  Albert .■ ^J  ''''' 

Rousseau,  Ulric 

Roy,  Adnlbert ^  ^" 

Rov,  Alexandre "  ^^ 

Roy,  Elias ^  «^ 

Roy,  Jos.-Edouard malade 

Roy,  Jos.-Olivier J  ^jj 

Roy,  loseph-Fortunat *'  "^' 

Roy,  Philéas 12 

Roy,  Placide '^2 

Roy,  Valère ^  "" 


—  79' 


32  00 

9  00 

28  00 

r.  00 

0  00 

33  00 

600 

0  00 

0  00 

29  00 

22  50 

6  00 

60  00 

25  00 

9  00 

2100 

27  00 

malade 

6  00 

19  50 

6  00 

6  00 

38  00 

16  00 

16  00 

30  00 

10  50 

26  00 

6  50 

9  00 

6  00 

. . . .    malade 

7  50 

6  00 

9  00 

40  00 

6  00 

MM.  Roy,  Wilfrid g  qO 

Rue],    Jean-Baptiste 36  00 

Samson,   Cyrille 33  50 

Sanfaçon,    Louis malade 

Sauvafîeau  Gédéon ç)  (jq 

Savard,   Odilon g  oo 

Scott,  H. -Arthur 36  00 

Simard,  Arthur 21  00 

Simard,  Cléophas 15  00 

Sirois,   Nap.-Joseph 45  no 

Soucy,  Télesphore 28  00 

Soulard,  Joseph-B 32  00 

Talbot,  Alphonse 33  25 

Taschereau,  Auguste ,  21  00 

Tessier,  Charles 6  00 

Têtu,  Alphonse 9  OO 

Têtu,  François .,  malade 

Théberge,  Pierre malade 

Thibaudeau,  Joseph-T 22  50 

Thiboutot,  Jean-Baptiste 21  50 

Tremblay,  Alphonse 6  00 

Trudel,  Théophile 30  00 

Turcotte,  Philéas 1 6  00 

Turcotte,  Sauveur 32  00 

Turcotte,  Théophile 30  00 

Turgeon,  Gaudiose ','8  45 

Turgeon,  Joseph 18  00 

Vaillancourt,  Arthur 54  00 

Vaillancourt,  Joseph 14  56 

Vallée,  Achille 7  50 

Veilleux,   Joseph 26  00 

Verret,  Edmond 38  50 

Vézina,  Aujjjuste 6  00 

Vézina,  Léonce 21  00 

Vincent,    Arthur 42  00 

Voyer,    Elzéar 9  00 


—  80*  — 

ARRÉRAGES  PERÇUS 

MM.  Cyrille  Gagnon 0  40 

J.  O.  Gosselin 1  00 

ChsBeaulitu 2  00 

Chs  Rochette 6  00 

Théo.  Dumas 13  31 

Edrn.  Marcoux - 50  00 

Orner  Cloutier 125  00 

MM.  Gédéon  Laverdière  et  Joseph  Marceau  sont  exclus 
en  vtxij  du  iNo  13  des  Règles. 

Archevêché  de  Québec,  i"  Octobre  ï()07. 

H.  TÊTU,  ptre,  SicnUain-, 


0  40 
100 
2  00 
6  00 

13  31 

50  00 

125  00 

;au  sont  exclus 


190;. 


—  81*  — 


MKNSE  JAXUARIO 

Titins  pr,rochiali  munere.  prope  Comitiormn  ^dern.  in 
*nita  e  fiinficns.  paschali  ten.pore  confessiones  nonnullo- 
rum  deputatorum  excipit.  gua-  cum  sil.i  satis  intricat^ 
vide  intnr,  necnon  multis  dubiis  et  nnf.ni  anxictatibus  lo- 
'"■"  l'H'  rint,  statuit  theolotju.n  nmrale.n  adiré  a  quo 
sequi-ntiu  dubia  solvenda  petit  : 

i"  (>/;/.,;;/  />oss/„/  ,n,t  tnuantur  ,icputati  munus   aa      - 

3"  Quiennm  sint  (hputatorum  obli^irationes  ? 

3"  Aii  cjnU  tcneantur  chpvtati  qui  suftragati  ...ait  U  vi 
nuque  vclsuffraghnnindcbitèowitU'Hdo.  in  causo  tucnnit 
lit  eadcm  Jerrctur  / 

4"  Qnm.tum  rrstiturrc  dhraut  dputnti  q>,i  ..usa  fucnuU 
(taniiii  illati  / 

•>    An  /xm>nt,ts  vcl  non  a.ivntcn  rx  omission,-  sni  ^ufTro- 
.   /  ,im,nnn,i  sccuturu,,,,  tcncatiir  hoc  s,r„t„,n  npnrarc  i 


SI 


Hre 


\n    r 


deinonstretur    falsii 


Miieiitis    proposiiionis 


yii  ,  quaiu  nuper  decreto  Lamcuabil        ne  cxitii  Pius  X 
damnavit  : 


b-ccl.  ,ia,  runi  proscribit  t-rrores.  n.equi 


|U!t  a  fidel'! 


aj. 


82" 


eere  ullum  intcnuim  asscnsiim,  qiio  judicia  a  se  édita  com- 
plectantur.  " 


Posito  Decrcto  "Ne  tetiu-re  "  S.  C.  Concilii  (|Uod  viin 
le^is  habebit  post  Doininicam  l'aschte,  A.  I).  i<;"^H,  (juaTit 
Seinpronius  purocluis  n  "i  an  i)ostea  valida  luilsiiida  sint 
matrimonia  mixta  coram  tnanistratii  civili  vel  ininistcllc 
protestante  contracta  ?  /' >  (luoniudo  ajtere  debeat  cuin  iis 
catholicis  (pii  and)o  veiiiiint,  v.  k<  ex  Statibiis  Unitis  ad 
contrahendiim  corani  ipso  matrimonium  ?  r)  (Juid  ayen- 
dum  sit  relate  ad  inscrtionem  matrinionii  in  libro  l)ai)tiza- 
tnrmn,  quando  sponsi  nesciunt  iil)inain  baptizati  fuerint  ? 

MKNSE  MAIO 

Sempronius  ob  suas  divjtias,  indolem,  nuendique  ratio- 
nein,  non  parvam  auctoritatem  in  suâ  civiiatv^  nactus,  cupit 
vel  maxime  se  haberi  et  api)ellare  catholiciun.  Sanctissimo 
inissa-  sacrificio  (piotidie  adstat  in  ecclesia,  sacras  conciones 
audit,  divinis  Jùnbaristia'  epulis  sa-pè  reficitur,  non  levés 
elarjjitur  i>auperibus  eleemosynas  et  nonnunquam  ipsos 
a'^rotos  visitât  in  Viosocomio.  Nolens  autem  strepitum  (sic 
enim  ait)  et  odia  sibi  (  onciliare,  inter  catholicos  quos  ipsc 
militante  appellat,  n-censeri  renuit,  nec  se  ad  operosas 
oatholicarum  consociationes  pro  Dei  Ecclesia  dimicantes 
adjun^ere  consentit,  sed  pacem  cum  omnibus  servare  vult, 
onuiium  (piocpie  opiniones  revereri.  Facile,  si  vellet,  iiiduxu 
suo  posset  multos  amicos  et  concives  a  damnatis  erroribus 
et  periculosis  opinionibus  revocare,  sed,  ne  ipso*-  mitristet, 
ac  timens  ne  sibi  exauf^erati  vel  imprudentis  nonien  adscri- 
batur,  dissimulare  eles^'it  ac  tacere. 

Oua'ritur  an  lauiianda  sil  Scinproiiii  ajiciiiù'  ratio  ? 


Paulus.  aKricola,  pater  numéro  x  prolis,  vir  aliundè  bo- 
nus  et   eximia  indolis.  potenter  tanien   bibit   et   fît   ebrius 


i  se  e<lit;i  com- 


—  H.'J»  — 

«Miotie.scum.,i,e  tliehus  .lo.nnu.-.s  iH-r^-if  ad  ■.uuh^-iuhun  mis- 
sa.n.  ,„„H  non  pr„cul  al,  ecclesia  a.l.>sf  tal.nr.a  in  .,.ul  r.un 
"<»nnuili.s  potatoril.iis  intei;rmn  k-rî-  «lieu.  < onsurnit.  Sa-pis- 
sin.i-  proniisit  .cnfessariu  suo  se  ad  ineliorein  fnitrem  redit»- 
«'11..  esse,  sed  pn.posito  mu  non  stetit  :  ait  se  oravisse  imo 
se  a.nicni  sen.m  adduxisse  qui  se  al.  har  proxinul  orca- 
SK.ne  averteret.  sed  «ntationil.us  validissimis  al.rept.nn 
setnper  fn.sse.  rai.pona.n  intrasse.  et  scandali.m  el.rietatis 
ronmuo  dédisse,  l'.rjjit  itermn  desperatus  et  dolens  ad 
ronfessarn,m  et  ait  ei  :  '•  Ivvistinw,  melius  esse  missan,  nul- 
atenùs  and.re  d.el.us  dominicis  <,„.\n,  ei  intéresse  et  ine- 
l>nan  vel  domi  remanere  saltein  a<l  tei,i,M.s.  v  -  ,„., 
'l"'ruine  aut  sex  menses.  ..noadusque  pessi.na,,.  illamhal.i- 
t>Kl,nein  tandem  ali,,nando  superaveri.n  et  dein.K-  rit^  con- 
versus  absque  relap.sus  periculo  possini.  sieut  cnteri  fidèles 
inissa-  sacnficio  adesse.  " 

giuerityr  i"   ./,/.  „,/  vitaïuiam  occasioncm  proxiuiawNu- 
<'vu/i,  ,hhcat  l\u,lusa  missà  m„Uc,i,ià  ahtincrc  .' 

2"  Qui.l  a^cid,,,,,   sit  in  contUctu   ,h<onn„   prurcttorum 
ficlcsiastia  scilicct  et  lia  tu  m  lis  .' 

f  Oui,i  Pnulo  rcxMiderc  Hcbvat  doctus  et  tnnicns  confes- 
sa nu  s  : 


MENSE  jULIO 

Kemitîins,  vir  ratliolicus,  cum  inter  hetemdoxos  tnoretur 
aciual.ter  cum  omnibus  sibi  at,a"ndum  essc dicit  ob  exi-en- 
tiam  vme  sor.alis.   Quare  tun.  inter  ratholicos.    tum   inter 
heterodoxos.    amieos  retinet  :  dum   inter  primos   versatur 
rathohce    lo.pntur.    ratholieumque   se    ostendit  ;    sed   dun". 
anucos  heterodoxos  invisil  vel  snscipit.  eorum  collcquiis   si 
«l.ue  contnï    fidem  ratholicam  misceantur.  nedmn  obsistat 
sapé  et.am  cum   aliis  pra-sentibus  subridet.  et  simul  ne  iis 
<i.spbceat.  exterius  dubium  de  quodam  cathobVo  dot,anate 
ostendit.   Si  Hi\  eorum  nuptias.  funera.   solemniores  ritus  in 
templo   mvitetur.  eis  assistere  urbanitatis  ran^A    rrnn  ..^~.. 


—  84»  - 

tiir  ;  eoriiiu  conciones  etiam  audit,  pecuniam  ad  eoruin 
scholas  sustentandas.  si  (iiiit-  petatur,  elartïitur.  quemad- 
inodiim  scholis  aliisqiie  catholicoruin  institutis  sustinendis 
(•()oi)ei-atur  :  nihil  iiiali  anirnadvertit  iii  ils  catholicis  qui 
pueros  suos  ad  acadeinias  protestantium  inictunt  lintjua' 
ati-ilicff  addiscenda-  causa  :  omnibus  enim  faciendum  bo- 
iiuin  est,  iuquit.  et  ad  omnes  instructio  extendenda  est. 

C"onti};it  autem  ut  in  (luibusdani  sacris  exercitiis,  qmv 
nia^^no  i)lausu  catholicus  missionarius  diri^ebat,  fervidani 
concioneni  contr;\  indifferentiain  relif,nosam  audierit,  Dei- 
que  uratia  motus,  decrevit  se  ad  meliorem  fru^em  conver- 
tere.  Adit  t-v^^o  sacrum  tribunal  ptenitentia'  ad  contitenduni 
et  (|uid  sibi  faciendum  sit  docili  animo  interro};at. 

(Juaritur  qmcnaiii  moiiitti  in  hoc  casu  a  saccrdotc  daiuia 
siiitf 


Petrus,  mercator,  in  suis  itineribus,  Sfepissimè  hoc  ve- 
luri  axioma  inter  viatores  plurimos  recepturn  audivit  : 
"Omnes  reli},Hones  sunt  Hi^què  bona-  et  vent.  SufTicit  ut  vir 
(piilibet  honestiis  sit  et  secundum  propriam  tidem  vivat, 
quin  cnram  habeat  de  opinionibus  vel  de  fide  aborum.   " 

UuaTit  ciuiO/isiinn/  solidis  arj^ui/iciitis  diutonstrari  posscl 
l'ai  si  tas  Inijus  asscitioiiis  ? 

MHNSK  OCTOliKI 

(Iviectio  sfcretarii  tit  i>er  scrutinia  sécréta). 

Doctus  (piidam  laicus,  cum  Caio  .sacerdote  de  Kcclesiâ 
(^hristi  dis|)utans.,  demonstrat  se  plura  erronea  j)rofiteri. 
li)l>rinus  vero  assi  rit  b^cclesiae  vitam  Jvquiparandam  esse 
vitJi'  humananun  societ.-ttum,  eamcpie  perpétua-  evolutioni 
subesse  non  sohmi  <|uantum  ad  formaiii  accidenlalem,  sed 
(|uantum  ad  constitutionem  or^'anicam,  (pue,  ipse  ait,  pro- 
i^ressui  democratico  hodiernte  tetatis  accommodari  débet. 


—  85  *  — 

Caius.ne  ipse  in  le  tanti  momenti  decipiatur,  et  utd* 
tum  arnicnn  de  crrore  efficaciter  convincat.  qua^rit  a  theo- 


Jecep- 


l"    A-//,,/  ar/,>  constct  claucnta  coustitntiva  licclcsuc  fuisse 
al)  Ipso  C  linsto  (ictcniiinuta  .' 

2"   Utruw  Mccviun,  lirdcsicc  rc^^imcu  posait  i„  ,1anocr. 
ciiiii  Irainjoriiiari .' 


iti- 


3"  \/nN  et  quo  scusu  licchsia  .iici  possit  Icd  propres 
subjcitn  /  /      .^     - 


sus 


xccrdotc  lianda 


Ostcndatur  <)uà  ex  causa  dan.nala  sit  a  Pio  X  in  Decreto 
lMnu„tnb,li  sanc  cxitu  se.|ut'ns  i.ropositio  xxiiâ  •  "  Dof- 
mata  qm.  Ecclesia  perhib.t  tanquarn  revelata.  non  sunt 
ventates  e  cœlo  delapsa^  sed  sunt  mterpretatio  qua^dam 
factonnn  iel,t,Mosorum  quani  huinana  mens  lahorioso  conatu 


coinparavit. 


iistrari  possrt 


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DÉPENSKS    DE    I.A    S>  '  ll'.TK 


DK    COI.ONISAIION     îiN 


Orphelinat  agricole  de  Saint-Damieii- 
Chemins  à  Adstock , 

Sainte-Apollini'.      

Sainte-Aiirclie 

Saint-Dainase 

Saint-I-'abien. ■-. 

Saint-Na/aire. 

Sainte-Kose. 

Défrichements  ;Y  Saint-Tlu'ophile 


'7 

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KhSl'M 

Balance  de  i!M)(i 

'Recette  de   1!»(»7  

Total 

Dépenses  de    l!*07 

Balance 

La  Société  a  reçu  du  siouvernement  la  sonune  de  *  '.\,'222  l'ô 

latiuelle  a  été  dépensée  comme  suit  : 

Chemins  ;\  Adstock §    •'*"-  75 

"  Saint-Adelbert 100  00 

"  Sainte-Aurélife-^:^- 100  Ou 

"  Saint-Cyrille '■ -'00  00 

'•  Saint-Côme 200  00 

•>  Saint-Hleuthère 200  00 

"  Saint-Gérard   Majella -'.V)  00 

■'  Saint-Gédéon H)0  00 

"  Saint-Marcel -'>00  00 

'' Mont-Carmel 'i^O  00 

"  Saint-Philémon -'00  Oo 

"  Ponthriand 100  00 

'•'  Sainte-Rose -'00  00 

"  Sainte-Sabine âOO  00 


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Archevêché  de  Québec, 
1er  janvier  icx)8. 


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14      1 


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Secrétaire. 


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200  00 
200  00 
200  00 
250  00 
100  00 
500  00 
^100  00 
200  00 
100  00 
200  00 
500  00 

S  :i,222  75 


1^  I  '   l  >  ♦  t- £» 
' 1 

Secrétaire. 


Itin<'iaire  de  la  Visite  l'aslorale  de  lOOS 


IS—inmai. 
19—20     " 
20—22     " 
22—28     ' 
23—24    " 


I. — Saint- Henri Lundi 

2. — Sainte- Hénédiiitj.  .  .  .  .  Mardi 

'i. — Saint- Victor Morcretli 

4.. — Suint-Heiioît-  Lubre ,  Vendredi 

5. — HMint-Monoré-de-Slit        Samedi 

<i.— Saint-Ephreui Dimanche  24—20     " 

7. — Saint- Métliode iMardi  20 27     " 

.S.— Saint-Evariste Mercredi     27— 2M     " 

!>. — Sainte-Martine Ieu»li  2S 2î)     " 

I(»   -Siiint-Vital-de-Lambton Vendredi    2!) 31      " 

1 1. —Saint- Sébastien DiniancheHlmai,  ("juin. 

12.— Saint-Sanmel Lundi  1 2      " 

!.•{.— Saint-Ludger Mardi 

14. — Saint-Gédéon Mercredi 

15. — Saint-Martin Jeudi 

1(). — Saint-ïhéophile Vendredi 

1 7. — Saint-Côme Samedi 

I.H.— Saint-Zacharie Dimanche 

!!>.- Sainte-Aurélie Lundi 

20. — Saint- Prosper Mîicdi 

2 1  .—Saint-Benjamin Mercredi  10—1 1 

22.— Saint-Odilon-de-Uranbouriie.  .  .  .Jeudi  11—12 

2.'{.— Saint-Edouard-de-Frainpton Vendredi  12—13      " 

24.— Sainte-Ma  guérite Samedi      13—14      " 

2").— Saints- Anije-s Dimanche  14—15      " 

Retour  à  Québec  pour  les  Fête.s  de  l'inauguration  du  Monu- 
ment de  Monseigneur  de  Laval. 


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4—  5 

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(ANSI  and  ISO  TEST  CHART  No.  2) 


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^?  1653  Eosl   Main   Sireel 

S^  Rocheslef,   Ne«   Tork        U609       USA 

'—  (716)  482  -  0300  -  Phone 

ZSS  (716)  288  -  S989  -  Fox 


2(j. — Sainte-Claire Lundi       29- 

-7. — Saint-Malacliie .Mardi       30- 

28. — Saint-Nazaiie Mercredi     1- 

29. — Saint-Léon-de-Standon Jeudi  2- 

30. — Sainte-Uermaitie Vendredi   3- 

31.— Sainte-KoHe Samedi       4- 

32.— Sainte-Justine Diniauelie  5- 

33. — Sainte-Sabine Lundi         6- 

34. — Saint-Ct.inillé Mardi         7- 

35.— Saint-Magloire Mercredi    8- 

36.— Saint-Fabien Vendredi  10- 

37.— Saint-Pliilénion Samedi     11- 

38.— N.-D.-de  Bucidand Dimanchel2- 

39. — Saint-Damien Lundi        13- 

■+0. — Saint- Lazare Mercredi  1,5- 

41.— Saint-Nérëe Jeudi         itJ- 

42. — Saint-Gervais Venth'edi  17- 

43.— Honrieur Samedi      18- 

44.— Saint-Charle.s Dimanche  19- 


-30 

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45. — Saint- An.selme 
40. — Saint-Joseph  de  Beauee 
47. — Saint-Fraii(;(ji.s  de    " 
48.  — Saint-Georije.s  de     " 


en  septembre  ou 
octobre. 


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eptembre  ou 
octobre. 


PROCÈS-\'ERHAL 

1)K    r/A.SSEMHLKE    DU    liflîEAlJ   ])K    |,A 

SOCIKTfi  KCCLESIASTIHUE  ST-JOSEPH 

TEXLTE   AIT  SÉMINAIHK    DE   C^l'lîIiKC 

LK  12  AOU^J^  1908 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.   Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


Pmsents:     M-r    Marois.     Myr    Têtu,     M^r    C.auvrenu 
MM.    l<rs-Xavier   Cos-selin,   Nap.-Joseph   Sirois.   Jos.-A      ] 
Hureau,   et    Charles  Richard,  procureurs. 

Le  procès-verhal  de  l'assemblée  tenue  le   i6  août  icx);  est 
lu  et  adopte. 

Les  Messieurs  dont  les  noms  suivent  sont   reçus  membres 
de  la  Caisse  : 

Mk'r  P.-Eusône  Roy. 
MM.    \'ictorien  Crenier, 

Jos.-Cjrille  Fréchette, 

Jos.  Picard  Destroismaisonr, 

Jos.-Wilfrid  Lemieux, 

Joseph  Gauvin, 

Joseph  Houde, 

Sévère  \'illeneuve, 

Amédée  Ferland, 

Joseph  Proulx, 


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ir.t-T  i or!  m, 
\iiiic  l'"()i-tii 


Artliiir  Mnlu'ii, 
|f:ui-'riii)S  Xrulcau, 
(  1  ilcs  (  -rnlcaii 
josepli  lîrt'toii, 
Horarc  Ciairnoii, 
l'JlLirlU'  Miller, 
ICniilc  johin, 
josc'iih  Diilu''. 
jdst'ph  Laçasse. 


M. 


.(Iinonil 


Mr 


rcoiix  est  ri'adiiiis. 


Le  Seciitaire  donne  lesnonis  l'es  ineiiilires  (kV'/'dés  deimis 


le  derniei'  hiireaii 


MM.  l'Vlix  (lendroii  \'.  ( 
Lrnest  Hiidon. 
In-njaniiii  Dioniie, 


.-M; 


mloire  Kioux 


(  leor^es  Cnté, 
("lis-l'is  Cloiitier, 
("liarles  (iaiernean. 
.Ma;-;loiie  .Moreau, 
lùliniard  Richard.. 
Pierre  Ouellet, 
■  Patrick  Kelly. 

Le. trésorier  lit  1(.'  rt'\-iiinu''  des  conii»tes  cc^nmie  suit 


RECt..  A' ES 


Contributions  des  membres $     7,;'!' 


.\rréraj;es  perçus   

Remboursé  par  le  conseil  d'Inverness 
Rembourse  i)ar  la  b'abricpie  de  Caba 

].e.!.is  de  M.  j.   jobin.    ptre 

Intérêt   sur  dépôts 


li.OO 
OO(K) 


no 


riU.fH) 

1  ÎO.'.IO 


—  00*  — 


"es  (kVJ'dc's  (l(M)uis; 


innie  suit  : 


Intc'rèt   sur  fonds   i)lacés. 


D 


m 


pnints  à  fonds   i^erdu? 
c'pot  ;\  la  Caisse  d'ii 


997.50 
400.00 


Dépôt  à  la  Banque  Nationale  au  d 


ronoiiiie  au  dernier  bureau        •■!,C35.r)0 

1,308.37 


ernier  bureau. 


V 


ensions  rirrordc 


DEPENSES 

es  par  le  bureau  Kjoj 


$     ir),?90.5l 


tnsions  accordées  par  M-r  le  Président, 
nipresssion  du  Rapport,  elc 


:iin(io 
!»;3.').ii) 


ventes  viatières 


l'rét  à  la  l'abri 


0  0 


l>ep(jt  a  la  Caisse  d'K 


que  de  Saint-H 


en  ri  de 


aillon 


•2.50 

;i,.")U().oo 


J->épôt  à  la  ] 


cononiie  • 


>an(|ue   Nationale (* 


;i.0]( 


i.-î; 


(*; 


DETTES  ACT'VtS 


i-cc  à  la  I-abriquede  N.-l).  de  la  (iard 


i'rèt 


au  Lac  au  Sable  ( 


e  (  'I. 


ret  au  Conseil  d'Inv 


'ret  à  la  Fal: 


4  p.  c.  ) 
erness  (5  p.  c  ) 


rniue  de  Cabauo 


l'rèt  sur  hypothèque  ( 
Prêt  sur  hypotht\|ue  (  : 
IVét  à  Saint-H 


c.) 


I>.  c 


) 


enri  de  Taillon 


De 


an(|ue  Nationale  (HO 
'pot  à  la  Caisse  d'Ec 


actions) 
onoinie 


c.) 


(  '  p.  c.) 


Dépôt  à  la  banque  Nationale 


483  9.5 

$   i^~mT\ 


c.)  $  -i.fOOOO 
4,975  00 
1,500  00 
1^63  78 
0,500  00 
3,500  00 
3,. 500  00 
3,700  00 
3  010  42 
483  05 


Les  P 
-MM.  ' 


L 


rocureurs  allouent  les  pen 
l'hos.-Ku.tr.   H 
M-  Biais. 


îsions  suivantes 


eaulieu. 


ud 


Augustin   Bernier 

Joseph    Dion 

Napoléon  C 


inqinars- 


$    30,430  15 

$  200  00 
200  00 
200  00 
200  00 
200  00 


(1)  Umut 


S  280  1!»,  Mont 


i-s    <iriiiii.iii(.s,    t!  ^,.-,70  3.3.    I), 


mit  total  .!< 


't.'|."n.T.s  01(1 


iiijiii'i' 


!1, 


S  S!  S,2P0  14.  Suriil 


U!j 


1^ 


—  100*  — 

MM.  James    Neville 

l'antali'oii   lU'i^in 

C>riar    Hi'nibr 

Joseph  (iirard :  .  .  . 

Joseph-Rrini    Desjanlins 

Alfred  liert^^eron    

Charles  l-Jaillariieon 

C-hs-Henri  Pà(Hiet ' 

Maxime   Hiulon 

("luillaume  (iiroii.x 

Louis  Saiilaçon 

Darie  Lemieiix 

Ktienne  (irondin 

Edouard  Casault • 

René  Cas^^rain 

Apollinaire  ("lin^ras 

Benjamin   Demers 

Eloi  Laliherté 

Alfred  Pà(|iiet 

René  Lahhé 

F.  de  H.  Boutin ••  • 

Pierre  Théber^e .• 

Ferdinand  Chabot 

François  Têtu 

Pierre  Plante    • 

Albert  Lamothe 

Alfred  Castonyuay 

Amédée  brancher 

St-Georjies   Bv^'m 

Elerménéjiilde  Diibé 

Léandre  Hamelin 

Laurent-B.  Chabot 

Fait  et  passé  à  Québec,  le  r_'  août  1908. 
L.-N.  BÉGiN,  Arch.  de  Québec, 
H.  TÊTU,  ptre, 
Secrétaire  e(  trésor 


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it  1908. 
Québec, 
u.  ptre, 

i'(  trésorier. 


—  loi*  _ 

Après  avoir  pris  connaissance  des  opinions  données  par 
écrit  sur  le  projet  d'élever  les  pensions,  les  Procureurs  déci- 
dent d'adopter  les  deux  amendements  suivants  et  invitent 
tous  les  membres  à  les  approuver  : 

i"  Les  pensions  seront  à  l'avenir  de  $  2SO.oo  et  la  contri- 
bution des  membres  ne  sera  pas  changée. 

2"  Les  pensionnaires  oui  par  infirr  •  3ont  incapables  de 
dire  la  messe  recevront  une  pension  de  $  3a).oo  par  an.  au 
pro  rata  du  temps  où  ils  n'auront  pu  célébrer,  (t  ) 

(l)  Ces  amendements  ont  ,.té  approuvés  .hins  le  cour,  des  deux  retraites  ecclé- 
s.astic,ue,sp»rt>oH™nt.sdix  mend.ns  de  la  Sodéf,  ce  ,,ui  forme  une  majorité 
.ons.deraMe.  Llle  serait  encore  ,. lus  lorte  si  l'on  fournissait  aux  al.sents  l'occa- 
s.on  de.donner  leur  avis.  Mais  la  question  se  trouve  déjà  décidée  et  les  nou- 
veau;, r-xiemcnts  seront  mis  ;.  exécution  dés  aujourd'hui,  premier  octobre  If.OS 

H.  Tftri-,  itte. 


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—  102* 


EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

l)F.  LA 

SOCIÉTÉ  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 
JUSQU'AU  V  OCTOBIIE  1!)0H 


1  ii 

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AN-NKK   lit()7-l!l()S 

Sa  Cirancleur  Mj^r  L.-N.   lu'^in $ 

Mfîr    C.-A.  Marois,  I'.  A..  \'.   (.     

"       H.  Têtu,  P.  I). - 

C.-O.  GaRiioii,  1'.  I). 

Ant.  (lauvreau,    P.   I). 

I'>s.-X.  h^a^niy,   P.  1). 

Thos-GrcK.  Rouleau   P.   D. 

MM.  Arseneault,    Clovis 

Aubert,   Albert 

Auclair,    (irégoire-  •  •  •' 

Aufîer,  Charles 

J^aillar^reon.    Charles 

Ballantyne,  James 

Beaudet,  Alphonse 

Heaudoin,    Arthur 

Beaudoin,   Joseph 

Beaulieu,    Charles 

Beaulieu,  Thos.-Eu<î. 

Bé},n'n,  Achille 

Bé},nn,   Ferdinand 

Béjïin,   Pantaléon 

Besoin,  St-Ceortres 

Bclanjfer,   Euclide 

Bélanger  Salluste 


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Herî^erou,   Armand 
Bernard,    Mendo/a 


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Bernier,  Bernard. 
Bernicr, 
Bi'riihi', 
Bilodcaii, 


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;iis,  .|aci|ius 

inrlu't,  l'ianroi^;. 
uudiet.  Odilon 


Boilard,  Aldt'ri 


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ixMiianiicr.   Laurt'at 


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Boulet,  AuL;i!st( 


>oul(M,    |( 


Boulet,  Sallu 


sie 


plionse 


iric 


i><)urassa, 
Bour(|uc,    C."h; 
Bour(|Ue,   Joseph 
B>outiii,  Ainédée    ■ 

Boyd,  Patrick 

B 


oi]r(|ue.  Cliarle; 


I>reton,  jos.-ICIie  ■  . 
l^>rousseau.  (laudiose. 
Brousseau,  Onésime 


t>runet, 


-ui^cne 


Brunet,    l'irir 

Biu-eau,  jos.-.\inu'. 
("an non,  \N'alter.  . . 
C'antin,   Onûsiphore 


Canju.  Alphonse 
Caron,  .Auiidste. . 


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—  104* 


{<    «Me  1 


'MM.  Caron.   Ivanhoe 

Caron,   Nazaire 

Caron  Wilfrid 

Carrier,  Alfred 

Carrier,  C-Edcuard   •  • . 

(Carrier,  Eugène 

Carrier,  Louis 

Carrier,  Wilfrid 

Casault,   Edouard 

Cas^rain,    Kenô 

Castonf,'uay,  Alfred-  • . . 
.  C'astonfïuay,  Auguste- . 
("astonguay,  Esdras-  - 
Chahot.  Ferdinand  -  •  - 
Chabot,   Laurent-B.  •  -  • 

Chalifour,   Pierre 

("hainberland,  Joseph 

Chc'nard,  David 

Clu'nard,    Sylvio 

Cin<i-Mars,  Joseidi .  • .  . 
Cin«i-Mars,  Napoléon  -  - 
Cloutier,  Etienne  .  .  .  . 
Cloutier,     (iustave.  •  •  • 

Cloutier,  Orner 

Cloutier,  Onésinie-  • 
Cloutier,  Philémon  -  •  - 
Collet,  Chs-Allyre . ._. .  . 
Corriveau,  Etienne.  - .  - 

Côté,    Emile 

Côté,   l'rançois-Xavier- 

Côté,  Ceorges 

Côté,  Philippe 

Coulombe,  Louis 

Croteau,    Ulric 

D'Auteuil,  Alphonse-  •  • 

Defoy      Henri 

Delagrave,  Théodule-. 


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21  00 
18  00 
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—  10-)*  — 

MM.  Dc'lisie,  Philippe,   3hOO 

Demers.   Benjnmin malade 

Dtronie,  jeari-Bte .  14  00 

Dcschènes,  Moiioriiis 0  00 

DescluMies.  F.s-1'liilippe 20  00 

Desc^hènes,  Svlvio. .    2l'  OU 

Desjanlins,   Arthur G  Oo 

I>esjar(lins,    Hnino l'I  là 

nesjardiiis,  Gforfie.s (>  ()o 

Desjardins.  jos.-Rémi malade 

Desroches.    Hildevert IHOO 

Destroiinaisons.  Joseph ;<  50 

Destroiniaisons,    Ls-Maploire 2(5  00 

Dé/iel.    Anselme 5|  OO 

i^ioii.  Albert 6  00 

Dion,  Aiirélicn (j oo 

^^:^^"-  '"-^«Pl' malade 

Dion,    Louis ., 15  00 

Dion,  Pierre-Alfred , .  6  00 

Dionne,  Alfred '  85  00 

Dionne,   Charles 2  50 

Di(jnne,  Kl/éar !»  OO 

Dionne,  Emile 50  60 

Donaldson.  Joseph 27  00 

Doucet.  Ali)honse 0  00 

Dubé.   Herméné},nlde malade 

Dulac,  Adolphe 30  00 

Dumais.  Arthur , .  2 1  75 

Duniais,  Joseph 30  00 

Dinnais,  Lud^er 9  qo 

Dum;ts.   Théophile I5  00 

Dumo?r,    Joseph (5  oO 

DupouL,  Alfred ^ (JOO 

DuiJont,    Charles 1950 

Dupuis.  Fernand. ;}4  qo 

Dupuis.    Jean-Baptiste 18  00 

Dupuis.   Odilon r  nn 


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MM.  East.    Ulric 2000 

l'"nf ard.   I''douard •'••'^  <)0 

l'aucher,  Ajutor • .  .■  '  i'  50 

l'^aucher,  Amédée •?  'di 

l'aucher,    j. -Octave »7  OU 

r'erland,  Joseph Il  :10 

l''euilteault,  Jos.-Alphonse IlMMi 

Fillion,  Hector (1  (to 

Fillion,  Maxime ôS  H3 

iMlteau,  Albert    h  00 

Fiset,    Ls-Napoléon ii  00 

Meury,  Joseph li  00 

l'^ortier,  Hilaire *J7  00 

Fortin,  Auguste 'M  00 

l'ournier,  Cyrille (î  45 

l'"raser,  Georges :\\)  00 

l'>échette,   Honoré 50  OD 

l'renette,   Eugène 'M  00 

(  iagné,   Charles I  -2  -25 

Gagné,  Lucien ' .  21  54 

Gagnon,  Adélard (1  oo 

Gagnon,  Cyrille 7  HO 

(iagnon,  Ls-Adélard 1 1  00 

Gagnon,  Joseph ;U  50 

Cagnon,    Ls-Jos :{000 

Galerneau,    Isaïe |-2  00 

(  ialerneau,  Jos-Elzéar 'V.\  00 

Garneau,    Ferdinand 'M  .50 

Garon,   Denis .  .  .'50  -25 

Garon,   Louis .  1  ;<  00 

(jaron,  Samuel -?5  00 

(iauthier,  Augustin VA  00 

(  iauthier,   Léon v'  00 

(îauvreau,  Lucien 13  05 

Gelley,  Thomas 10  50 

Genest,     Oscar <)  90 

tiervais,  Jules --.,.. 14  00 


—  107*  — 


% 


MM.  GitiKras,  Apollinaire 

(fif;nac,  Joseph-Narcisse 

Girard,  .|oseF)h   

(liroux,  Cléophas 

(iiroux,  Emile 

(firoux,  (aiillHiiiiif 

(îodbout,    Adolphe 

(/odboiit,  Albert 

(iodbout,  Charles-( )vide \ 

(iodhout,    Pierre 

(^iodin,  A. -Ovide 

Gosselin,    Auguste 

Gosselin,    David 

Gosselin,  Frs-Xavier 

Gosselin,  Jean 

Gosselin,  Joseph 

Gosselin,  Louis 

Gosselin,  Odilon 

Gosselin,   Onésime 

Goiidreau,  Georges 

Gouin,  Arthur 

Gouin,  Charles 

Grandbois,  Joseph 

lirenier,  Adolphe 

Grondin,  Etienne .' 

Grondin,  Philibert 

(irondin,  Pierre 

Guay,  Edouard 

Guillot,  Emile 

<iuillot,  Joseph 

Guimont,  Daniel 

Guimont,  Odilon 

<iuimont,  Roméo 

(iuy,  Bernard-Claude 

<iuy,    Georges 

Guy,   Herménégilde 

Halle,    Joseph 

narnclin,  Léandre ........... 


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-  108* 


MM.  Hébert,  Albert   

Hi'bert.     Léonicbis 

lloude.  Jos-lùl(juarcl 

Houle.    Théophile 

Huard.    X'ictor-Alphonse  .  .  .  , 

Hiulon.  Arsriie 

iiiidon,    lùi<iène 

Hiulon,  Lud<rer 

Hudon.    Maxime 

Muiit,    John 

H  Ilot,  .Vntoiiio 

Jobin,    Joseph 

Jolicœur,  Siiné 

Kirouac.  Jules 

Lal)l)é,    René 

Labl)é,   Théodore 

Laber.Lrc'.  Josepli-Esdras-    •  • 

Laberire,  Jules 

Labrec(iiie,    Albert 

l-abrecque,  Jos.-A. 

Laçasse,  Arthur 

I-achance,    Arthur- 

Lachance,    Jos-Télesphore  •  ■ 

LaHanime,  Alfred 

Laflamine,  Kiiyéne 

Latlamnie,  Napoléon 

l-afranre,   Alexandre 

i^afrance,    Nai)oléon- 

I^a.yueux,  Robert 

Laliberté.  Kloi 

Lambert,  Josei)h-Zoël 

Lambert,   ZoiJ 

Lamonta}j:ne.    l'rançois 

Lamontafiiie,    Raymond      .  .  . 

Lamothe,  Albert 

Lans^iis.  Loiiis-Ja<(|ues,  V.   (i. 
Laniilais,  Aljjlionse 


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MM.  Langlois.  Charles |ooo 

Langlois,  Jos.-Alfred 3  qq 

Langlois,  Jos.-Octave 30  y(j 

Langlois,  Louis-Alfred ^4  63 

Laplante,  Frs-Xavier 30  00 

Lapointe,  Arthur g  q,) 

Lapointe,    P.-O.-Arthur 18  QO 

Larochelle,  Léon g  qq 

Larochelle,  Ovide g  qq 

Larue,  Luc 1 2  00 

Lauzé,  Thomas 37  00 

Laverdière,  Philippe   (j  qo 

Lavergne,  Valmore g  qo 

Lavoie,  Edouard g  00 

Lavoie,  Joseph 0 1  00 

Lavoie,  Joseph-K.-N. 7  50 

Lebon,  \Vilfrid ^^sent 

Leclerc,  Bruï.'n ^6  00 

Leclerc,  Cha       41  jq 

Leclerc,   J.-Bte g  q,) 

Leclerc,  Pierre ^4  00 

Lecours,  Irénée ()  qq 

Lemay,  Albert 7  r,y 

Lemay,  L.éonidas 10  97 

Lemay,   Philogone ^9  04 

Lemieux,   Célestin «)  00 

Lemieux,  Darie malade 

Lemieux,    Caudiose   20  00 

Lemieux,    Gilbert ^0  25 

Lepage,  Alexandre (j  oq 

Lépinay,  Félix (5  ^^^ 

Lessard,  Auguste c  qo 

Lessard.    Hubert 54  jo 

Lessard,  Joseph 1 7  59 

Lessard,  Louis 3175 

Lessard,   Philéas 56  30 

Levasseur,  Joseph 14  00 


■M 


—  110* 


MM.   Lependre,  Pamphilt 
Lcvèque,    Clément- 
Lévèque,    Edmond  ■ 
Lévêque,  Luc 


Lindsa}-,  I^ionel  •  • 
MaîJ^nan,  Aristide- 


M 


aRuire,   lùistache 


Marceau,  Ludsj:er 
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arcoux,  Aujiuste 
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Marc 


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mond- 


:oux,  Thomas - 


Maiois,  Odilon 
Martel,   Alfred- 
Martel,    Ulric- 
Mart 


in,  Arthur 


Martin,  lùlouard 
Martin,  ICmile    -  -  -  - 
Martin,  Olivier-  -  -  - 
Massé,   l'"erdinand. 


aurais. 


-utiene- 


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McC^^ea,    (ieor^es- 

McGrattv,  llu^h-  - 

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ercier,  Georsies- 


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Meunier,   Marcel-Pr 
Michaud,    Adolphe - 


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Michaud,  .lùnilius- 


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aud,  Aurélius 


Michaud,  Knoïl  -  - 
Michaud,  Hermas- 
Michaud,  Ludf^er. 
Miville,  (ieorjres---- 
Montreuil,  lù'nest 
Moreau,  Arthur-  ■  ■ 
Morisset,  .\lfred-. 
Morisset,     l'idèle-  - 


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—  111*  — 

MM.  r  'orisset,  Léon 

\;  jrisset,    Rosario 

-iorneau,  Eufïène 

Nadeaii,  Conrié 

Xeville,  James- .  •  • 

O'Farrell,  John-    

O'Reilly,   Patrick 

Oiiellet,  Jos-Philii)i)e 

Pa^é,   Edouard > . 

Pampalon,   Antoine 

Pâciuet,  Alfred 

Pà(|uet,  Chs-Henri 

P;u|uet,  Edouard 

Piuiuet.   Louis-H. 

Paquet.   Na^caire 

-Paradis,  ICinile 

Paradis,   Hcnjainiii 

Paradis,  Joseph 

Paradis,  Louis 

Paré,  lùhnond 

I\'lletier,    lîruno 

Pelletier,  I)oiiiini(pie 

»    Pelletier,   Jùi^èiu; 

Pelletier,  (  ".eoriies 

Pelletier,  Ceo.-X 

Pelletier,  Joseph 

Pelletier  Noël , 

l'erroii,  Ulric 

Pérusse,    Lud^er 

Pieher,    Lu(l).;er 

i'ichette,  lùnilien 

Pl:iisanre,    Wenreslas 

Plante,  Ourt 

Plante,    Pierre---    .''.' 

Poirier,  Orner ' 

Poulin,  Arthur 

Poulin,  |oseph-,\niéfl<'.'.      ... 


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MM.  Poulin,  J. -Alexis 

Pouliot,  Alfred 

Pouliot,    Napoléon 

Proulx,  Armand 

Proulx,  Arthur 

Proulx,  Ernest 

Proulx,   Narcisse ' 

Proulx,    Théodule 

Proulx,  Walstan 

Provancher,  Arthur 

Rainville,  Joseph-Aimé 

Rémillard,    Gustave 

Rémillard.    Jules 

Richard,  Charles 

Richard,  Chs-Stanislas 

Richard,  Joseph 

Richard,   Salluste 

Robert,    Arthur     

Rochette,  B. -Charles 

Rochette,    Eleusippe 

Rochette,  Joseph 

Rojier,   Herménéfiijde 

Rouleau,    Albert 

Rouleau,   l"^)rtunat 

Rouleau,  Joseph 

Rouleau,  Josei)h-K 

Rousseau,  Albert 

Rousseau,  Ulric 

R.)y,  Adalbert 

R'<y,  Alexandre 

Roy,   Elias 

Ro\-,  Jos. -Edouard 

Roy,  Jos. -Olivier 

Roy,  Joseph-b'ortunat 

Roy,  Philéas •* 

Roy,   Placide 

Roy,  \'alère 


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MM.  Roy.   Wilfrid  6  00 

Kiiel.    jean-Baptiste  33  75 

Sanison,    ("yrilU- 30  00 

Sanfaçon,    Louis malade 

Sauva^eau  Gédéon 0  00 

Sa\ard,    Odilon •. |s  00 

Scott,  H. -Arthur :\-  (lo 

Simard,  Arthur l'I  00 

Simard,  Cléophas 15  00 

Sirois,    Nap. -Joseph ',<)  of, 

Soucy.  Télesphore ;i;{  f)0 

Soulard,  joseph-H 33  00 

Talbot,  Alphonse 27  00 

Taschereau,  Aujruste 20  00 

Tessier,  Charles (i  00 

Têtu,  Alphonse <)  QO 

Têtu,  François malade 

Théberse,  Pierre malade 

Théherj^e,  Stanislas r,  00 

Thibaudeau,  Joseph-T 28  50 

Thiboutot,  Jean-Bai)tiste 23  25 

Tremblay,  Alphonse  . .  •• 6  00 

Trudel,  Théophile 33  00 

Turcotte,  Philéas 17  00 

Turcotte,  Sauveur 35  00 

Turcotte,  Théophile 29  75 

Turfireon,  (iaudiose 31  30 

Turî,'eon,  Joseph  17  25 

Vaillancourt,  Arthur 03  00 

Vaillancourt,  Joseph 1850 

\'allée,  Achille 7  50 

Veilleux,   Joseph 22  50 

Verret,  Edmond 31  55 

Vézina,   Auguste 18  60 

Vézina,  Léonce 2100 

Vincent,    Arthur 33  80 

Voyer,    Elzéar 21  00 


ARRERAGES   PERÇUS 

Miiv  V.-E.    Roy 

MM.  Chs-lM-s  Ctoiitier 

IC.   Matiuire 

Thco.   Dumas 

L'I.    Kousseaii 

j.    Marceau 

AJbert  Hébert 

Jules  Lahersjfe 

Jos.  Dutnont 

deo.    Coté 

\'aliiiore  LaveriLine 

Jos. -H.  Thél)eri,'e ■ 

-lùnilius  Michaud 

Arc^hevèché  de  (Juéhec, 

1er  octobre  njoS. 

H.  Ti:Tr,  Ptre, 


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117* 


QU^STIONES  ANNO    lî)09 


UISCuriKNl»;    IN    <(.M,ATIONIIirs   T 


HEOI.OdKMS    AlirUlDIœcKsls  gUEBECENsW 


MENSE  JANUARIO 


Detur  summa  analytica    epistol*     encyclic^    Pii   X  de 
Modcrnistariim  doctrinis  (8  sept.  1907). 


Sempronius  medicus,  peracto  conscienti^  examine  Rene- 
iah     plura  confessario   subjicit   de   quibus  animo  anfjitur 
Multum  emm  ponderare  solet  novas.  qu.  in  dies  excogitan: 
tur,    curandi   rationes,  easque   in  praxim  reducit.    Si  quos 

udicat  eos  non  monere  ut  sibi  provideant  nisi  forte  in  ex- 
tremis, ne  citius  intereant.  Se  etiam  accusât,  quod  valdè 
queru  os  et  dolonbus  acerbis  laborantes  frequenti  morphH 
subcutanea  mject.one  necnon  chlorophormio  sensus  conso- 
Pien  e  recreav,t  :  sed  id  feci.  inquit,  quia  infirmi  poscebant 
et  illorum  peccata  saltem  impatientia.  vitabam,  sedatis 
dolonbus  vel  sensibus  consopitis. 

Confessarius  hase   audiens  dubius  hœret.  et  ad  dubia-i 
sipanda  moralem  adit  theolof^um  a  quo  postulat  quid  sen 
tiendum  de  varia  agendi  ratione  Sempronii,  nempe  : 

i"  De  praxi  omnia  nova  adhibcndi  rnmdia  ;  / 

2°  De  non  monendi  infirmis  periciilosè  œgrotantibus  ; 

3"  De  frequenti  usu  morphii  et  chlorophorviii. 


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MENSE  MAIO 


Marco  patrifamilias  très  siint  liberi,  Faustus,  Paschasius 
et  Hertha.  l'austiis  vult  reli},nonem  in^redi,  sed  pater,  (|ui  iii 
eo  spem  familice  reposuerat,  ilhiin  de  sententià  reniovere 
conatur,  amicis  rmindanis  tradit,  spectacula  adiré  jubet  et 
minatur  se  per  vim  filiuni  e  monasterio  educturum  si  illud 
intjrediatiir.  Paschasius  «luidein  militaris  eciues  esse  vult  ; 
mater  auteiu  omnino  net^at,  tum,  inquit,  (iiiia  in  colle^io 
militari  vix  potuerit  Deo  servira,  tum  quia  ma},'no  postea 
in  periculo  versabitur  ne  in  sectam  massonicam  implicetur. 
Marcus  i{,Mtur  rnittere  eum  decernit  in  universitatem  (|uam- 
dam,  unde  le^is  peritus  évadât.  Tandem  Berthée  proponit 
Marcus  sponsum  divitem  valde  et  pium  ;  sed  is  filiœ  non 
arridet  ;  alterum  etiam  locupletem,  sed  qui  nec  Berth* 
placet  quia  pius  non  est  :  pnefert  autem  filia  innupta  mane- 
re,  (luod  pater  omnino  dissuadere  conatur.  Qui  tandem  hune 
sme  familia;  statum  confessario  aperiens,  rectam  agendi 
normam  ab  eo  exposcit. 

Hinc  quieritur  i"  qticenain  sîiU  parcntum  obligationc s  et 
Jura  qnoad  clcctioncm  status  filiorum  ? 

2"  Qui d  Marco  rcspondaidum  in  casii  ? 


Sub  numéro  46  damnata  est  a  Pio  X  (decr.  Lamentahili 
sanc)  sequens  propositio  :  "Non  adfuit  in  primitiva  Eccle- 
sia  conceptus  de  christiano  peccatore  auctoritate  Ecclesite 
reconciHato  ;  sed  Ecclesia  nonisi  admodum  lente  hujusmodi 
J'.'nceptui  assuevit.  "  Assignetur  hujuscondemnationisratio- 
simulque  definiatur  num  tuto  doceri  possit  "  Ecclesiam  ab 
initio  quidem  plenam  potestatem  clavium  accepisse,  sed 
circa  quartum  vel  quintum  tantum  sœculum  plenam  hujus 
potestatis  conscientiam  habuisse.  " 


//  abligatioiics  et 


119» 
MENSE  JULIO 

Antonius  nefrotiator.  duas.  soluto  annuo  pretio.  epheme- 
ndes  cuo  .d.anas  le«it.  unarn  c.uide.n  bonam  doctrinacTue 
tuta.n.  alteran,  vero  minus  laudandam.  in  qua.  prater  ph  ra 
Prorsus  .nnocua.  ,mmo  in  re  pnt.sertim  mercatoria  certe 
ntd.a,  plurac.uoque  reperiuntur  reli.Moni  ejusque  ministris 
mjunosa^  De  quo  ab  amico  reprehensus.  respondit  velle  se 
de  omnibus  cert.orem  fier,  atque  quid  boni,  quid  mali  publi- 
es  foins  c.rcumferatur.  per  seipsum.  experienti^c  compa- 
randiL'  f,'ratia,  addiscere.  * 

Intérim  theolo^us,  ad  quem  res  delata  est,  secum  qua-rit  • 

I    Qua  nonna  cphancridcs  maUe,  vcl  suspccUe  indolis,  n 
oonis  (iisccrnandœ  siint  ? 

2"  Num  in  cas,,  h'.Kwntis  assùùtc  cpliancrùies  mahxs,  coopc 
ratioiii  vcl  scaiitialo  lacs  cssc  possit  / 

3"  Qua   ratione  tcncntur  catholici  favcn-    cphcicruUhus 
ùoiiis,  ma/as  aittcn  vcl  suspectas  vitare  ? 

4    Quiii  lie  Antonio  nagotiatorc  sentienduin. 


Utrum  jure  merito  fuerit  a  Pio  X  (decr.  La,nentabili 
J^wt-;  reprobata  sequens  propositio  II"  :  -'Inspiratio  divina 
non  ita  ad  totam  Scripturam  Sacram  extenditur,  ut  omnes 
et  sinfiulas  ejus  partes  ab  omni  errore  praimuniat." 


MENSE  OCTOBRI 
{Electio  sccrctariifit  per  scrutinia  sécréta) 

Didymus  sacerdos,    prolixa   Pétri    confessione    excepta 
totus  impensus  in  salutanbus  monitis  ei  suggerendis,  imper- 
tiendai  absolutionis  prorsus  oblitus  est  ;  hujusque  omissionis 


120* 

solnni  meminit,  uhi  in  sacrarium  reversus  se  ad  nissam 
celebrandam  |)aral)ut.  Tune  vcro  secum  volvere  c(tpit  (luid- 
nain  remedii  afferret,  nec  ejus  menti  occurrebat.  Conti(,'it 
AUtem  Ht,  dum  sacrum  taceret,  pœnitens  eucharistiam  sus- 
cepttirus  ad  altare  accederet.  Quid  tune  Didymus  ?  Dum 
hostiam  a  pwide  accepit  Petro  porriyendam,  secreto,  ut 
adstantes  non  adverterent,  dixit  :  /i^v  A  uâso/ro  etc. 
Hinc  tiua.'ritur  : 

i"  C  '"''  ti,i,u/it/um  confcssario,  qui  absolut ionis  pœnitenti- 
intpcrtiindic  oblitiis  est  / 

2"  Quœ  unio  intcr  materiam  et  formata  sacramenti  Pœni- 
tentiie  ad  validitatem  requiratur  ? 

3 "  Q\t'd de  ai^eiidi  latioue  DPij'mi  ? 


Potestne  a  catholicis  tutâ  doctrinâ  sustineri  : 

i"  Quod    EcclesicK    sensus    circa   icternitatem    pœnarum 
inferni  non  idem  semper  fuerit  ; 

2"  Quod  pœnae  illte,  decursu  temporis,  ex  Dei  misericordia 
mitigabuntur? 


—  121*  — 


i  8e  ad  nissîim 
vere  c(L'pit  (|iiid- 
rebat.  Contitrit 
icharistiarn  sus- 
)idynuis  ?  Dutn 
datii,  secreto,  ut 
so/î'o  etc.. 

demis  pœnitenti- 


\cramcHti  Pœni-  ■     i     n     w        |     ë        r,  \  ^  q  ^  \u.  :  ^  :  r.  -^     ...        f..®!' 


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rtA;//    pœnarum 

Dei  misericordia 


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128* 


DÉPENSES  DE  LA  SOCIÉTÉ   DE  COLONISATION  EN  1008 

Orphelinat  agricole  de  Saint  Damien $  8,  50O  75 

RÉSUMÉ 

Balance  de  1007 $  107  7() 

Recette  de  1908    9   133  31 


Total  $  9  241  07 
Dépense  de  1908 8  5G0  75 


Balance  $  680  32 

La  Société  a  reçu  du  gouvernement  la  somme  de  1,723.31 
laquelle  a  été  dépensée  comme  suit  : 

Cheminsà  Adstock 100  00 

"Sainte-Apolline 100  00 

"       "  Saint-Camille •  •  100  00 

"  Saint-Cyrille 100  00 

"  Sainte-Euphémie 200  00 

"       "  Saint-Fabien 200  00 

"       "  Saint-Gérard  Magella 100  00 

"       "Saint-Marcel 100  00 

"       "Sainte-Martine 100  00 

"       "  Saint-Nazaire 50  00 

"       "  Pontbriand 100  00 

"       "  Sainte-Rose 100  00 

"       "Sainte-Sabine 100  00 

'  "       "Saint-Théophile 273  31 


Archevêché  de  Québec, 
1er  janvier  igcj. 


V 

H.  TÊTU  Ptre, 

Secrétaire. 


N  EN  1908 
.   $  8,  5G0  75 


129* 


Itinéraire  de  la  Visite  Pastorale  de  1909 


le  de 

!  1,723.31 

100  00 

100  00 

■•  100  00 

.  100  00 

.  200  00 

.  200  00 

. .  100  00 

.  100  00 

.  100  00 

.  50  00 

.  100  00 

.  1O0  00 

•  •  '  .  • 

..  100  00 

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..  273  31 

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23.- 


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.-Sam  -Laurent,  I.-O Samedi  22-23 

•  ^^^:"  -Jf^"    ■•; Dimanche  23-24 

.~Sa.nt-I-rançois f^^^,^^f.  .2^_25 

.--Samte-Famille  y„,.^^.  05_26 

.-Saint-I  ,erre j^^,,.^.^.^,^^^.  ^^__^^ 

.-Sa.nte-Petronille j,,,^^^  27-28 

•  [^^':^"'"°nt J^^,^^^.      3ln.ai    I" 

—Saint-\  allier ^r.        j-       o 

,>     ,,  .  Mercredi        2 —  3 

~^^^^'f/-  .• Jeudi  3-4 

Sam  -Pranço.s. Vendredi       4-  5 

— Samt-Pierre c,,     j-  <■      ^ 

o    .    ^  ,„,  Samedi  5—  6 

-Sa.nNlhomas  Dimanche      6-  8 

Cap  Samt-Isnace j/,,,,^^,-  .^_,o 

"!:^t*, •■  Jeudi  10-, , 

-SHmt-Jean-Port-Joli  Vendredi  11-13 

-Samt-Roch-des-Aulnaies AW„,/,,  l:i__,4 

Samte-Anne  de  la  Pocatière-  Lundi  14-10 

-Samt-Onésime .   j/,,,,,,,^-  ,6__,7 

Sa.n.Pacorne y,,,^,  ,7__„ 

v.v.ere-OuelJe. p,,,,^,^.^^^.  „__,9 

t-TpK-r ^^^'''-'''''         ^9-20 

-Samt-Ph,l,ppe  de  Néri Dimanche     20-21 

^^°"    î^/^"^^' ^■-  Lundi  21-22 

-Samt-Bruno j^^^^.  ,^_^^ 

t^^'"'-^"'?' ^'/^n-m//      23-25     ■ 

-Kamouraska. p,,,^^,.^,^^.      2-__26     . 

-Sa.n  -Germam Samedi         26-27     ' 

-Sa.nte-Helène /)/;«.^«.,^.     27-28     • 


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•)4. 


—  180*  — 

-Saint-Alexandre  Luiuli 

-Sain t-Kleuthère Mardi 

-Saint-Antonin  Jeudi 

-Saint-Patrice  de  Fraserville-    Vendredi 

•Saint-Lud},'er Samedi 

-Saint-l'rançois  Xavier  Dimanehe 

-Notre-Dame  du  Portage Lundi 

Saint-André    Mardi 

-Sainte-Louise Mercredi 

-Saint-Aubert Jeudi 

Saint-Uamase. l'endredi 

-Sai n te-Perpét ue Sa^nedi 

-Saint-Painphile Dimanehe 

-Saint-Marcel Mardi 

Saint-Apolline Mereredi 

-  Sain  t-C.vrille Jeudi 

Saint-Kufiène Wndredi 

Saint-Kaphaël  Samedi 

Saint-Cajétan  d'Annauh Lundi 

Saint-Paul  de  Montminy. Mercredi 

Sainte-Euphémie Jeudi 

Saint-Rosaire  Vendredi 

-Ile-aux-Grues Samedi 

-Saint-Joseph  de  Lévis  ■••••. Samedi 

Bien  ville Dimanehe 


2H— 29 
29—30 

juin 

1-2  juillet 
2—3       " 

3—4 

14 

4—5 

(  1 

5-0 

1  t 

fi     7 

1  1 

7     8 

1  1 

8-9 

«  1 

9—10 

1  1 

10—11 

*  1 

11  —  13 

(« 

13-14 

4  « 

14-15 

1  t 

15—16 

1. 

16—17 

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[7—19 

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19—21 

(  « 

21—22 

4  4 

22—23 

4< 

23—24 

4  . 

24  -25 

4  4 

4—  5  sept. 

131  •  — 


PROCES-VERBAL 
DK  l'assemblée  du  huhjcau  de  la 

SOCIETE  ECCLESIASTKIIIE  ST-JOSEPH 

TENUE   AU  SÉMINAIRE    DE   QUÉBEO  ' 

LE  13  AOUT  1909 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.   Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


Présents  :  Mgr  Marois.  Mgr  Têtu,  Mgr  Faguy,  MM.  Frs- 
Xavier  Gosselin,  Jos.-Aimé  Bureau,  Anselme  Déziel  et 
Charles  Richard,  procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  12  août  1908  est 
lu  et  adopté.  . 

Les  Messieurs  dont  les  noms  suivent  sont  reçus  membres 
de  la  Caisse  : 

MM.    Henri  Garneau, 

Philippe  Mathieu, 
Cléophas  Leclerc, 
Adélard  Turme' 
Orner  Carrier, 
Valère  Pouliot, 
Léo  Chabot, 
Herménégilde  Tremblay, 


•M 

fi: 


—  132»  — 

MM.     Albert  Roberj^e, 

Hilaire  Chouinard, 

Joseph  I'à(|uet, 

Maxiriiilien  (ieiidron, 
'Ihcodore  (laKHon, 
*  (iédcon  Julien, 
Adélard  Hilodeau, 
Lcon  Delisle, 
I-ouis  'l'iirjieon, 
Honoriiis  l^ois. 

Le  Secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décèdes  dci)uis 
le  dernier  bureau  : 

MM.  Joseph  Dion. 

Pantaléon  Bé^in. 
Cyriac  Bérubé, 
Louis  Sanfaçon, 
GeonjTes  l'^aser, 
Wenceslas  Plaisance. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES 

Contributions  des  membres- *  9,16i.09 

Arrérages  perçus '.'j.ôri.Vl 

Remboursé  par  le  conseil  d'-rverness-  • 1  .{17.34 

Remis  sur  pension  par  M.  l'abbé  Al.  Pâ^iuet, ....  '  (iÙo 

Remboursé  par  la  P^abnque  de  Cabano.  • . .  ' 2G3.7.S 

Don  (anon3'me). .,qq  qq 

Succession  de  l 'abbé  Ma^.  Moreau ||  OO 

Legs  de  M.  Walstan  Blajs  (balance) Glisô 

Letïs  de  M.  P.  Kelly  ptre'.... 100.00 

Intérêt   sur   fonds   placés 1,1.52.76 

Intérêt   sur    dépôts |  75.(;2 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie  au  dernier  bureau  -{.Oie.'i^ 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale  au  dernier  bureau.  4H3.9.") 

$    l6,.")Gr).22 


Mili*  - 


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lécédc'S  depuis 


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55,-).!)  I 

I..5I7.34 

«2.50 

l'OO.UU 

.11. ou 

61.25 
100.00 

1,152.76 
1  75.()2 

■•{,0IG.i2 
4H3.95 


$     If>,."")G5.22 


DEPENSES 

Pension,s  accordées  par  le  bureau  i(/38 $    H,023.5o 

Pensions  accordées  par  M-r  le  Président l/.r.C.oH 

Inipresssion  du  Rapport,  etc '   17.-,', 

Rentes  viaRÙres   '  ^^^)^^^^ 

Prêt  :\  la  Fahriepu'  de  Saint-Thuribe 1,000.00 

Acheté  trois  actions  de  la  Hancpie  Nationale.  • .  '.%O.00 
Acheté  débentures  de   Development  El.   Co.   of 

Toronto 2.7iH.4y 

Depot  à  la  Caisse  d'Economie 1,934. 79 

Dépôt  ;\  la  lîanciue  Nationale (*)  4C5.M2 

$    ir)5()5?? 
DETTES  ACTIVES 

Prêt  ;\  la  l'abritiuede  N.-D.  de  la  Garde  fi.  p.  c.  )  $  i,f00  0(» 

Prêt  au  Lac  au  Sable  (4  p.  c.  )  i  97,')  00 

Prêt  au  Conseil  d'Inverne.ss  (5  p.  c.  )  182  (U; 

Débentures  de  l'Electric  Co.  of  Toronto  3,000  00 

Prêt  sur  hypothèque  (  5  p.  c.  )  (5,500  00 

Prêt  sur  hypothècpie  (5  p.  c.)  3,500  ()() 

Prêt  à  Saint-Henri  de  Taillon  3,500  00 

Prêt  à  Saint-Thuribe                                    .  )  000  00 

Ban(|ue  Nationale  Ujo  actions)  (7  p.  c.)  3,000  00 

Dépôt  ;\  la  Caisse  d'Economie  ]  «)34  79 

Dépôt  ;\  la  Banque  Nationale  '465  82 

Note  du  Trésorier.  ^    32,058  27 

On  a  ronmiqué  sans  doute  ,|u'il  y  a  une  «rande  .lifféronce  entre  les  recettes  de 
1908  e  celles  de  li>09.  Cel^i  .s'explkjne  facilement  :  les  comptes  do  1908  ont  été 
n'Kles  d.n.x  jours  seulon.ent  après  le  commencement  de  la  retraite  ecclésiastique  • 
et  ceux  .1..  li.09  à  la  tin.  Le.  contributions  des  membres  augmentent  tons  les' 
an*,  a  cause  des  nouvelles  admissions  et  des  revenus  progressifs  des  anciens 
mcml)res. 

Les  recettes  ordinaires  peuvent  ..tre  évaluées  aujourd'hui  à  $  10,300  00  et  les 
dcpe.,ses  u  .?  10,000.00.  De  sorte  .|u'il  est  probable  que  le  surplus  de  .^  12  000  00 
ne  sera  j)as  encore  entamé,  .     '       '       ' 

(•)  Recettes  ordinaires,  -S  11,048.98.  Dépenses  ordinaires,  .*  10,0f,6  12     Sur 
plus  iS  992. 8(j.   Montant  total  des  surplu.s,  S  12,0P4.19. 


—  134» 


Les  Procureurs  allouent  les  penslens  suivantes: 

MM.  Ferdinand  Chabot 3on  00 

François  Têtu. 300  ,,0 

St-GeofKes   Béjjin ;{(,0  oy 

Mfrr  C.  O.  Gannon yno  OO 

Fidèle  Morisset  Qr^{\  oq 

Thos.-Kupfène  Heaulieu 250  00 

Ludfjer  Hlais i?50  00 

Augustin  Bernier '2r)()  OO 

Napoléon   Cingniars «j 50  00 

Chs-Kup.  Frenette »j.")0  00 

James  Neville.  ••• :    :iô0  00 

Joseph  Girard 2r»0  00 

Joseph-Kémi  Desjardins 2")()  OO 

Alfred  Herf,'eron '2';0  00 

Charles  Baillar^eon 250  00 

Chs-Henri  Pâcjuet 200  00 

Maxime  Hudon ono  00 

Guillaume  Giroux 2.')()  00 

Darie  Lemieux 20000 

Etienne  Grondin  250  00 

Edouard   Casault 2.5000 

René  Casfïrain  250  OO 

Apollinaire  Gingras 250  00 

Benjamin   Demers 250  00 

J.-Edouard  Roy 25000 

Eloi  Laliberté 250  00 

Alfred  Pâquef 25000 

Hugh  McGratty 250  00 

Pierre  Théberge 250  OO 

Pierre    Plante 250  00 

Lucien  Gauvreau 250  00 

Alfred    Castonguay 25000 

Amédée  Faucher 250  00 

Benjamin     Paradis 25000 


suivantes  : 


MM 


:ui()oo 
;{i)o  00 

'.'50  00 

?r)0  00 
2r)0  00 

'.V)0  00 
'250  OO 
250  00 

2:)0(io 

'J'M  00 
•J.")0  00 
2')\)  00 
'2";0  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  OO 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  OO 
250  00 
250  00 
25000 
250  00 
250  00 


—  135*  — 

Edmond    I  'vclque 

Eugène  M, ;.,,»■ 

Herménégilde    Dubé 

René  Labbé  

Albert  Lamothe 

Léandre  Harnelin 

Laurent-B.  Chabot 


260  OO 
25000 
150  00 
150  00 
150  00 
80  00 
80  00 


^  .  9,76000 

rait  et  passé  à  Québec,  le  13  août  lyoc;. 

t  L.-N.  BÉGiN,  Arch.  de  Québec. 

H.  TÊTU,  ptre. 

Secn'tairc  et  trésorier. 


—  13G*  — 
EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 
JUSQU'AU  1"  OCTOBRE  1909 


ANNÉE  1908-1909 

Sa  Grandeur  M^n-  L.-N.  BéRin $ 

P.-Eufïène  Roy. 

Mfjr    C.-A.  Marois,  P.  A.,  V.  G     

Ls-j.  Lanîiis,  V.  G 

•'       H.  Têtu,  I\  D 

C.-O.  Gaî^non,  P.  D. 

Ant.  Gauvreau,   P.  D. 

Frs.-X.  P^a^my,   P.   D. 

Il      Thos-Gréfî.  Rouleau   P.   D. 

Nap. -Joseph  Sirois,  P.  U. 

MM.  Arseneault,    Clovis 

Aubert,   Albert 

Auclair,   Gréf^oire 

Au^^er.  Charles 

Haillarfreon,    Charles 

Ballantyne,  James 

Heaudet,  Alphonse 

Beaudoin,    Arthur 

Beaudoin,   Joseph 

Beaulieu,    Charles 

Beaulieu,  Th6s.-Eug 

Béjj:in,  Achille 

Bégin,   P^erdinand 

Bégin,  St-Georjîes 

Bélanfjer,   lùiclide 

Bélanf^er   Salluste 


im  00 

18  00 
I T)  00 
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2'»  00 

8  00 
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9  00 
4  40 

30  00 
30  00 

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()00 

132  00 

absent 

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9  00 

1 7  00 

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40  00 

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3(5  00 

36  00 

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13200 

absent 

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9  00 

17  00 

malade 
40  00 

1  :i  50 


—  137*  ~ 

MM.  Helleau,  Arthur 

Helleau,  Louis 

I^erfîeron,  Alfred ['[[ 

HerK-eron,   Armand 

Bernard,    Mendo^a ' 

dernier,   Au<ïustin ' . 

Hernier,  Hernard ; 

Hernier,    Joseph " 

Bilodeau,  Télesphore 

Biais,  F.X.-Ludger 

Biais,  Jacques 

Blanchet,  P>ançois 

Blanchet,  Odilon.... ,...  . 

Boilard,  Aldéric 

Bois,  Honorius 

Bolduc,  Louis 

Boulanger,  Lauréat 

Boulet,  Alfred 

Boulet,  Auguste 

Boulet,  Jean 

Boulet,  Salluste ..... 

Bourassa,   Alphonse 

Bourque,   Charles 

Bourque,  Charles 

Bourque,  Joseph ' 

Boutin,  Amédée 

Boutin,  Frs  de  B ' .  "  '  ' 

Bo\d,  Patrick 

Breton,  Joseph 

Breton,  Jos.-Elie 

Brousseau,  Gaudiose \[\ 

Brousseau,  Onésime 

Brunet,  Eugène / 

Brunet,   Ulric . ." 

Bureau,    Jos.-Aimé 

Cannon,  Walter \ 

Cantin,  Onésiphore 


25  00 
6  00 

tnalade 

6  00 

18  00 

malade 

24  00 

6  00 

16  00 

malade 

6  00 

9  00 

18  00 

11  00 

I  50 

5  00 
9  60 
600 
7  50 

20  00 

6  00 
24  00 
52  35 

6  00 

6  00 
14  00 

9  00 

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6  50 
31  00 
50  00 

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12  00 
30  00 
39  00 

7  50 

^■  t     VV 


î 

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—  138* 


MM.  Caron,  Alphonse 

Caron,  Auguste 

Caron,    Ivanhoe 

Caron,  Nazaire 

Caron  Wilf rid 

Carrier,  Alfred 

Carrier,  C-Edouard ••  ■  • 

Carrier,  Eugène 

Carrier,  Louis 

Carrier,  Orner. 

Carrier,  Wilfrid 

Casault,   Edouard 

Casgrain,   René 

Castonguay,  Alfred-  • .  . 
Castonguay,  Auguste  ■  • 
Castonguay,  Esdras-- 
Chabot,  Ferdinand'  ■  •  • 
Chabot,  Laurent-B.  •  ■  • 

Chabot,  Léo 

Chalifour,  Pierre 

Chamberland,  Joseph-  - 

Chénard,  David 

Chénard,    Sylvio 

Chouinard,  Hilaire-  •  •  - 

Cinq-Mars,   Joseph 

Cinq-Mars,  Napoléon  • . 

Cloutier,   Etienne 

Cloutier,     Gustave  •  -  -  - 

Cloutier,  Orner 

Cloutier,  Onésime- ••• 
Cloutier,  Philémon  •  ■  •  - 

Collet,  Chs-AUyre 

Corriveau,  Etienne. .  - . 

Côté,    Emile 

Côté,   François-Xavier- 

Côté,  Georges 

Côté,  Philippe 


18  OO 

42  00 

12  00 

16  00 

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Il  (50 

52  00 

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29  85 

27  00' 

11  13 

36  00- 

—  189*  — 


*   *   • 

18  00- 

•  .   . 

42  00 

• 

12  00 

.  .  . 

16  00 

•    .    • 

G  00 

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18  00 

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6  00 

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10  50 

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1  80' 

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36  00 

.  .  • 

10  25 

.  .  • 

12  00 

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33  75 

.  .  . 

29  85 

■  .. 

27  00' 

.   .  . 

11  13 

36  00- 

MM.   Coulombe,  Louis .Ui  00 

Croteau,   Ulric 6  00 

D'Auteiiil,  Alphonse 21  00 

Defo.v,  Henri 18  00 

Delafîrave,  Théodule 39  00 

Delisle,  Léon j  00 

Delisle,  Philippe,  30  00 

Demers,    Benjamin malade 

Derome,  Jean-Bte 14  00 

Deschênes,  Honorius 6  00 

Deschènes,  Ls-Philippe 36  00 

Deschênes,  Sylvio  • l>3  00 

Desjardins.   Arthur- . .' 1 1  25 

Desjardins,  Bruno. 19  50 

Desjardins,  Georges (i  40 

Desjardins,  Hospice 2S  1 7 

Desjardins,  Jos.-Kémi malade 

Desroches,   Hildevert 17  |o 

Destroimaisons,  Joseph 6  00 

Destroiniaisons,    Ls-Maj^loire 24  OO 

Dé/îiel,    Anselme (;;{  -jO 

Dion,  Albert fi  00 

Dion.  Aurélien (j  00 

Dion,     Louis |h  oO 

Dion,  Pierre-Alfred 6  00 

Dionne,  Alfred 80  00 

Dionne,    Charles 6  00 

Dionne,  Elzéar 9  oo 

Dionne,  Emile 51  00 

Donaldson,  Joseph 32  00 

Doucet.  Alphonse f)  00 

Dubé,  Herménéprilde malade 

Dulac.  Adolphe 32  .'W 

Dumais,   Arthur 24  00 

Dumais,  Joseph 23  50 

Dumais,  Ludf^er 9  qq 

Dumas,   Théophile 3fi  00 


—  140*  — 


MM.  Duinont,  Joseph 30  00 

Diii)ont,  Alfred G  00 

Dupont,    Charles 18  50 

Dupuis,  Fernand 42  82 

Dupuis,  Jean-Baptiste 18  00 

Dupuis,    Odilon 6  00 

East,   Ulric 27  00 

Faf ard,  Edouard 50  00 

Faucher,  Ajutor 1500 

Faucher,   Amédée malade 

Faucher,    J. -Octave 50  00 

Ferland,  Amédée 6  00 

Ferland,  Joseph 5  55 

Feuilteault,  Jos.-Alphonse 37  00 

Fillion,  Hector G  00 

Fillion,  Maxime 59  1 7 

Filteau,  Albert 8  00 

F"iset,    Ls-Napoléon 30  00 

Fleury,  Joseph 9  00 

Fortier,  Hilaire 27  00 

Fortin,  Auguste 33  oo 

Fortin,   Maxime G  00 

Fortin,  Omer. 6  00 

Fournier,  Cyrille 7  5() 

Fréchette,  Cyrille G  00 

Fréchette,   Honoré 4 1  00 

Frenette,   Eugène malade 

Gagné,   Charles 1 2  25 

Gagné,  Lucien 28  95 

Gagnon,  Adélard G  00 

Gagnon,  C}'rille 7  75 

Gagnon,  Ls-Adélard 12  00 

Gagnon,  Joseph 40  00 

Gagnon,    Ls-Jos 22  00 

Gagnon,  Théodore 1  50 

Galerneau,   Isaïe 20  25 

Galerneau,  Jos-Elzéar 33  00 


30  on 

G(K) 

■  18  50 

42  82 

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12  00 
40  00 
22  00 

1  50 
20  25 
33  00 


—  141*  — 

MM.  Garneau,    Ferdinand 

Garneau,  Henri 

Garon,   Denis 

Garon,   Louis 

Garon,  Samuel 

Gauthier,  Augustin 

Gauthier,   Léon 

Gauvin,  Joseph 

Gauvreau,  Lucien 

Gelley,  Thomas 

Genest,    Oscar 

Gervais,  Jules 

Gingras,  Apollinaire 

Gi^nac,    Joseph-Narcisse 

Girard,  Joseph 

Giroux,  Cléophas 

Giroux,   Emile 

Giroux,  Guillaume 

Godbout,    Adolphe 

Godbout,   Albert 

Godbout,  Charles-Ovide 

Godbout,    Pierre 

Godin,  A. -Ovide 

Gosselin,    Auguste 

Gosselin,    David 

Gosselin,    Frs-Xavier 

Gosselin,  Jean , 

Gosselin,  Joseph 

Gosselin,  Louis 

Gosselin,    Odilon 

Gosselin,    Onésime 

Goudreau,  Georges , 

Gouin,   Arthur 

Gouin,  Charles 

Grenier,  Adolphe 

Grenier,  Victor 

Groleau,   Giles 


3!)  00 

5  0(1 

2!)  00 

13  00 

20  00 

38  00 

0  00 

0  00 

17  00 
1 2  00 

7  50 

18  00 

malade 

7  50 

malade 

18  00 

9  00 

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1 3  00 
42  00 
34  00 

4  50 

50  00 
98  00 
27  00 

7  50 
24  00 

4  00 

350 

77  00 

51  00 
6  00 

30  00 

8  50 
6  00 


—  142* 


MM.  fîrondin.  Ktienne 

(irondin,   Philibert 

Grondin,  Pierre 

Guay,  Edouard 

Giiillot,   Emile 

Ciiiillot,  Joseph 

Guimoiit,  Daniel 

Guimont,  Odilon 

Gu\',  Bernard-Claude-    •  • 

Guy,    Geors^res 

Guy,   Herniénctîilde 

Halle,    Joseph . 

Hanielin  Léandre- 

Hébert,  Albert 

Hébert.     Léonidas 

Houde,  Joseph. 

Houde,  Jos-EMouard 

Houle,    Théophile 

Huard,    Victor-Alphonse. 

Hudon.  Arsène 

Hudon,    Eu^r^^ne 

Hudon,  Ludf,'er 

Hudon,   Maxime 

Hunt,    John 

Huot,  Antonio 

Jobin,  Emile 

Jobin,    Josei)h 

Jolicœur,  Siméon 

Kirouac,   fuies 

Labbé,    René 

Labbé,  Théodore 

Laber{,^e,  Joseph-Esdras-  ■ 

Labertîe,  Jules 

Labrecque,  Albert ■ 

Labrect|ue,  Jos.-A. 

Laçasse,  Arthur 

Laçasse,  Joseph 


malade 

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7  00 

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20  50 

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6  75 
6  00 
9  00 

IT)  75 
6  00 


—  143*  — 

MM.   Lachance.    Arthur 

Lachance,    Jos-Télesphore  •  •  • 

Laflamme,  Alfred 

Laflamme,  Eufcène 

Laflamme,  Napoléon 

Lafrance,  Alexandre 

Lafrance,    Napoléon 

Lafïueux,  Robert 

Laliberté,  Eloi 

Lambert,  Joseph-Zoël 

Lambert,  Zoël 

Lamontagne,  François 

Lamontagne,  Raymond 

Lamothe,  Albert 

Lan^lais,  Alphonse 

Langlois,  Charles 

Langlois,  Jos.-Alfred 

Langlois,  Jos.-Octave 

Langlois,  Louis-Alfred 

Laplante,  Frs-Xavier 

Lapointe,  Arthur 

Lapointe,    P.-O. -Arthur 

Larochelle,  Léon 

Larochelle,  Ovide 

Larue,  Luc 

Lauzé,  Thomas 

Laverdière,  Philippe   

Lavergne,  Valmore 

Lavoie,  Edouard 

Lavoie,  Joseph 

Lavoie,  Joseph-E.-N. 

Lebon,  Wilf rid 

Leclerc,  Bruno 

Leclerc,  Charles 

Leclerc,  Cléophas, 

Leclerc,   J.-Bte 

Leclerc,  Pierre 


25  00 

42  00 

G  00 

18  00 

7  50 
35  00 

0  00 
20  00 

malade 

20  OO 

92  00 

27  00 

6  60 

malade 
34  50 

10  00 

8  70 
30  05 
m  50 
40  00 

6  00 

18  00 

6  00 

0  00 

12  25 

36  00 

6  00 

6  0O 

6  25 
24  00 

7  50 

absent 

27  00 

43  00 

6  00 

6  00 

30  00 


k 

j 

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—  144*  — 

MM.  Lecoius,  Iréni'c 7  g^ 

Lef,'endre,   Pamphile [  <;  qq 

Lema\',  Albert 7  _r,^, 

Leniax ,   Léonidas |  j  jq 

Lemay,   PhiloRone ^G  07 

Lemieux,    Célestin "()  ("(q 

Lemieux,  Darie .„., ,    , 

,                   ,,      ..                        malade 

Lemieux,    Gaudiose 1^  y,) 

Lemieux.    Gilbert .,.,  5,^ 

Lepage.  Alexandre ]l -^ 

Lépina}-.  Félix ;  ;  ;  ;  \.^,^^ 

Lessard,  Auj^uste (5  qq 

Lessard,  .Hubert 53  (,() 

Lessard,  Joseph ^0  00 

Lessard.  Louis "^^  \:i 

Lessard,   Philéas 50  70 

Lev-asseur.   Joseph 4;}  (jq 

Lévèqi.e.    Clément j^  0^ 

Lévê(|,ie.    Edmond 5 00 

Lévôque.   Luc. j I  00 

Lindsax-,  Lionel 9  qq 

Mat^nan.  Aristide r^  -.- 

Mapire,  Eustache '.'.'.'..'.',  30 Ôo 

Maheu.  Arthur ' ; 7^0 

Marceau.  Ludf,'er. ^^^^q 

MarcouN   Au<,ni5te 12  qq 

Marcoux,   Edmond 3^  „() 

Marcoux,  Thomas '  7  ,^0 

Marois.  Odilon ^p  '.j,j 

Martel  Alfred :.:.::  «qq 

Martel,    Ulric 7  q^ 

Martin,  Arthur ,j  qq 

Martin,  Edouard ^4  00 

Martin.  Emile ^r^Qç^ 

Martin,  Olivier 3Q  3Q 

l\^Tu'  ^''^"""^ '.'''.''''.''.  absent 

Mathieu,    Philippe c  qq 


7  50 
<)  00 
7  ÔO 
Il  10 
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11(10 

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56  70 
43  00 

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5  00 

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18  00 

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8  00 
7  00 
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2i  00 
15  00 
30  30 

absent 
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MM.  Maurais,  Kupène 

McCrea,    Georfjes 

McCratty,  Hii<rh 

Mercier,  Oe-    «^es 

Mercier,  Joseph 

Mercier,  Théodore 

Meunier,    Marcel-Prosper- 

Michaud,    Adolphe 

Michaud.  .^Kinih'iis 

Michaud,  Aurélius 

Michaud,   Hnoïl 

Michaud,   Hermas 

Michaud,  Lud^^er 

Miller,  Eufjène 

Miville,  Georfîes 

Montreuil,  Ernest 

Moreau,  Arthur 

>Iorisset.  Alfred 

Morisset,    Fidèle 

Morisset,  Léon  •  • .    

Morisset,  Rosario 

Morneau,  Eujîène 

Nadeau,    Condé .'. . 

Neville,   James 

O'Farrell,  John 

O'ReiUy,    Patrick 

Ouellet,  Jos-Philippe 

Ouvrard,  Georges 

Page,   Edouard 

Pampalon,   Antoine 

Paquet,  Alfred 

Paquet,  Chs-Henri 

Paquet,  Edouard 

Paquet,  Joseph 

Paquet,  Louis-H 

Paquet,   Nazaire 

Paradis,  PImile 


I  !  (50 
iO  00 

malade 

15  00 

I.UIO 

10  00 

34  00 

30  00 

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34  00 
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malade 

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32  75 

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22  00 

malade 

malade 

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3  00 

26  80 
I  -  on 


—  146*  — 

MM.  Paradis,  Renjamin 20  00 

Paradis.  Joseph |  •_>  00 

Paradis,  Louis iG  00 

Paré,  Edmond (}  oo 

Pelletier,   Bruno «  \() 

Pelletier,  Dominique j','/,o 

Pelletier,    Kutîène y  oo 

Pelletier,  Georfjes 33  OQ 

Pelletier,  Geo.-N 5  qq 

Pelletier,  Joseph 4  qO 

Pelletier    Noël (;  oq 

Perron,  Ulric 12  00 

Pérusse,    Lud^er *. U8  00 

Picher,    Lud^er |8  00 

Pichet,    Emilien.. i;j  oy 

Plante,  Omer 15  00 

Plante,    Pierre ^^^^^^^ 

Poirier,  Omer 24  50 

Poulin,  Arthur I^OO 

Poulin,  Joseph-Amédée 7  50 

Poulin,  J. -Alexis 12  (i() 

Pouliot,  Alfred 27  00 

Pouliot,    Napoléon .  .  . ._ ^5  50 

Proulx,  Armand ;  25  00 

Proulx,  Arthur (;  00 

Proulx,  Krnr    '; (j  qq 

Proulx,  Joseph. (5  oq 

Proulx,  Narcisse ;j6  00 

Proulx,   Théodule ;  0  00 

Proulx,  Walstan 2 1  00 

Provancher,  Arthur (j  cq 

Rainville,  Joseph-Aimé 2  ■  OO 

Rémillard,    Gustave 25  50 

Rémillard,    Jules qoq 

Richard,  Charles f)3  50 

Richard,  Chs-Stanislas 2S  00 

Richard,  Joseph 27  00 


20  00 
12  00 
i(j  00 
6  00 
H, 40 
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27  OO 


-    l-t7»  — 

MM.  Richard.   Salluste 33  qq 

Robert,    Artliur    720 

Roberge,  Albert |  50 

Rochette.  B.-Charles goO 

Rochette,    Hleusippe i^OO 

Rochette,  Joseph 20  60 

Kofîer,  HerménéKilde (;  00 

Rouleau,    Albert 30  oO 

Rouleau,   l'^ortunat ih  00 

Rouleau,  Joseph ;}o  oq 

Rouleau,  Joseph-E ;{(;  qq 

Rousseau,  Albert i-^  30 

Rousseau,  Ulric 25  00 

Roy,  Adalbert 1 0  00 

Roy,  Alexandre (;  0,) 

Roy,   Elias g  Oq 

ij'^^'  J^^f ,d°"^^'-^l •  "balade 

Roy,  Jos.-Ohvier 9  ()<) 

Roy,  Joseph-Fortunat g  oo 

Roy,  Philéas f-,000 

Roy,   Placide ^5  qq 

Roy,  Valère k)  q^j 

Roy,  Wilfrid g  qq 

Ruel, Jean-Baptiste. 35  00 

Sam  on,   Cyrille 30  60 

Sauvafîeau  Gédéon 9  00 

Savard,   Odilon 15  00 

Scott,  H. -Arthur 40  00 

Simard,  Arthur 21  00 

Siniard,  Cléophas 1 5  00 

Soucy,  Télesphore 3.3  00 

Soulard,  Joseph-B 3  i  50 

Talbot,  Alphonse 39  00 

Taschereau,  Auguste 25  00 

Tessier,  Charles 5  50 

Têtu,  Alphonse 9  00 

Têtu,  François malade 


—  I4H»  — 

MM.  1"li('l)i;rKt'.   l'ierrt' 

Tht'herKi',  Stutiislas 

'riiil);iiuleau,  joscph-T 

'riiihoutot,  .|ean-Hai)tistf 

Trembla)',  Alphonse 

Trembla V.   HermOnr^Mlde 

Tnuk'l.  Tht'ophile 

Turcotte,   l'hilt'as 

Turcotte,    Sauveur 

Turcotte,   Théophile 

Turtîeon,  (iaudiose 

Tur^eon,  Joseph 

Tunnel,   Adélard 

Vaillancoiirt,  Arthur 

Vaillancourt,  Joseph 

Veilleux.  Joseph 

Verret,   lùliiiond 

Vézina,  Auffuste 

Vénixa.  Léonce 

Vilneuve,  Sévère 

Vincent.  Arthur 

Voyer,    ICizéar 

ARRÉRAGES  PERÇUES 

MM.  Ainédée    b'eriand " 

N.-J.   Sirois. 

Léon  Vien. 

Anonyme 

Jos.  Dubé 

Jos.   Proulx    .  ■  • 

l'erd.    Ciarneau 

Cyrille  Fréchette 

J.Gervais ■ 

Geo.  Ouvrard • 

Archevêché  de  (Juébe-, 

1er  octobre  IQ09. 

H.  TÊTU  Ptre, 

Sci'rctai>-c 


malade 

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151* 


QU.ESTIONES   A>^XO   1010 


MENSE  JANUARIO 


I^Ki 


Sempromo    sacerdoti    beneficium   parochiale   confertur 
qucd  pra.,pue  decimis  parochianonun  et  con-^ruo  supl: 
^  nto  constitu.tur.  Non  rnulto  post  ab  ,nchoato  officio Tn^ 
na  verm  multo.  parochianos.    ob  defuncti  pr.de     sso    s 

non    o  ve  ;  et  ie  1  ,•"'  'r  ^^"""  '^"'"^^  ''  supplementun, 
on  sou  ère  et  de  his  solvendis  neque  amplius  co^itare. 

Sempronius  plene   novit  ^ravem  difficultatem  revocindi 

'/^  A.  cap.  x.i.   Hinc  quotquot  ad  confitendum  accedunf  d. 
o^..at,one  décimas  et  supplernentu.n  solvenJi  admone    e 

c  leinitiit.  liMnde    quanmonuf    adversus  oarn- 
chum  invalescunt.  'luvcisus  paro- 

Sempronius,  conscientia;  augustiis  pressus,  qua^it: 

JAn  supplcnunt.nu,   ah  cptscopo  impositun,^   scd  a  lc,e 
<^.  >h  uon  sananan,  c.ugi  posait  et  dclwat  siaU  et  ,icci„J> 


'-j;% 


152» 

4°  Quid scnticndnm  sit  de  agcndi  rationc  parochi  dcfuncti? 

5°  An  Scvipronius  rcctc  se  gesse  rit,  et  quid  a  se  modo  facicn- 
diiiii  / 


De  communionibus  extra  missam  quaeri  potesl  : 

\°  An  ndelibus  conuniinionein  petentibus  immédiate  ante 
vel  immédiate  post  missam  dari  possit  aut  deheat  /  An  quâ- 
eumqiie  diei  Jiorâ  ? 

2°  An  post  commitnionem  ita  datant,  sacerdos  benedietioncm 
scmper  dore  debeat  ? 

"^  An,  extra  casum  neccssitatis,  possit  communionem  dis- 
tribnere  sine  superpellieeo  et  stola  ?  sine  cercis  aeeensis 
supra  altare  ?  sine  recitatione  "  Confit eor  ",  quando  in  eccle- 
sia  adest  niulier  quœ  illud  recitarc  possit  f 


MENSE    MAIO 

Berthœ  ancillae  cum  Caio  hero  suo  saepe  peccanti  Titius 
confessarius  imponit,  ut  illius  domo  statim  discedat.  Id 
autem  peragere  ipsa  renuit,  tum  quia  Caius  emendationem 
promiserat,  tum  quia  ab  aliquot  annis  stipendium  famula- 
tus  ei  non  solvit,  quod  tamen  brevi  recipere  sperabat,  non 
autem  amplius  receptura,  si  discessisset.  His  auditis,  Titius 
eam  absolvit,  simul  injungens  ut  singulis  hebdomadibus  ad 
confessionem  redeat.  Sed  solum  post  sex  mensescum  relap- 
su  pluries  iterato  Bertha  ad  Titium  revertitur,  easdem 
adducens  rationes  ne  heri  domum  relinquere  cogatur.  Ipsa 
addit  a)  herum  suum  paucos  post  dies  Marianopolim  pro- 
fecturum,  ubi  diutius  commorari  ei  necesse  erat  et  /;)  se 
velle  ea  die  communicare,  ne  indulj^entia  plenaria  privare- 
tur.  Titius  ei  iterum  absolutionem  impertitur  ;  sed  tamen 
anxius  haeret  et  quaerit: 

1°  Quid  et  quotuplex  sit  occasio  peccati  ? 


f 


"larochi  dcfuncti? 
a  se  modo  facicn- 


2"  An  et  in 


153' 


c]ua    oecasione  pœnitens  conslitutus   nbsohi 


possit  ? 

f  Qiiidjudieanditm  de  agendi  ratîonc  Titii  ? 


otest  : 

innnediate  aiiie 
iebeat  '  An  qiià- 

los  benedictionem 

'nimniiioncvi  dis- 

'  cereis   nccensis 

qiiando  in  eccle- 


peccanti  Titius 
im  discedat.  Id 
s  emendationem 
•endium  famula- 
e  sperabat,  non 
is  auditis,  Titius 
ebdomadibus  ad 
ensescurn  relap- 
vertitur,  easdem 
e  cogatur.  Ipsa 
.rianopolim  pro- 
îsse  erat  et  /;)  se 
lenaria  privare- 
itur  ;  sed  tamen 


Afferantur    pr«;cipu*   rationes    cur   x' fidèles  catholiei  a 


MENSE  JULIO 

Quum  Decretum  "  X.  temere  "  nonnullas  modificationes 
>ntulent  relate  ad  celebrationem  matrimoniorum,  Sempro 
mus  parochus  sequentia  dubia  solvenda  proponit  : 

I"  AV.;«  snf^-eif,   ad  validit aient  nuUrimonii,  ut  parocinn 

un  ""''"  '"'T'  ""''"'  ''""'''  1'- siùi  inLm  mu^ 

in  uni  eonsensuni  pnc  lient  / 

2"  Quomodo  se  gerere  débet  in  matrimoniis  mixtis  ? 

J/S""^''^'"  ^"'"'''"'  '"^f''i>"o>no  suoruni  parodnanonnn 
<'altde  assis tere  extra  terriiorium  siue  paroehiœ  ? 

4°  Quasnam  conditiones  adimplere  débet  paroelius  ut  pos- 
sit ntatrimonio  lieite  assistere  ? 

5°  Qtiid  agere  débet  paroelius  si  contrahentes  neque  donii- 

tdZûT'''  ^"'^'^''^'""'"'  ""'"'  '"""''  '"  iP^i^'s  Paroehia 

&Num  suffieit  quasi  domieiliian  habere  ut  quis  possit 
eonstderari  tanquani  Paroehianus  illius  paroehi  ? 

f  Num  Deeretum  "  Ne  teniere  -  nullam  exeeptioneni  sen 
derogatwnem  adviittit  regulis  quœ  validitatem  niairimonii 
respictunt  f 


Uuct-ritur  qmd  senticndum  sit  de  presbyteris  qu,.  arnore 
tel   spe   cujusdam   lucn.    se  dedunt  iis  q,.e  vul^o   dicuntur 
>>/>ci/i/ati(>ns  (il-  In  i^iirsc.  " 

K}uk\  de  ohU^aùone,   pro  sacerdotibiis   nostra.   regionis,. 
cleferendi  vestem  talarern  et  tonsuram  ? 


'  'il 


MENSE  OCTOBKI 


(/•//  ch-ctio  sccn-taiii  f>rr  scntti 


niuiit  sccrctuiit) 


julius  juven.s.  verba  faciens  cum  suo  confessario  ordina^ 
no  ai.d.t  eum  dicentem  ad  veram  contritionem  recjuiri 
'rH.tei-  dolorem  peccatorum  pra^teritoru.n  etiarn  proposil 
-m  formale  et  explicitum  non  relabendi.  Si  ita  est.  repo- 
nit  Jnhus.  omnes  confessiones  me^e  anteacta»  fuerunt  nul- 
1-.  .s.qu.dem  I.cet  dol.erim  de  peccatis.  nunqua.n  propo- 
Mt.nn  concep,  ea  ratione,  prout  tu  doces.  In  eliciendo  actu 
dolons.  non  de  futura  vita  co^itabam  :  si  enim  de  futuro 
coyitas.em,  ex  pra'visione  novorum  lapsuum  aninio  conci- 
uissem. 

His  anditrs.  confessanus  an.ceps  ha-ret  circa  Julii  confes-' 
siones  et  secuin  quaerit  : 

1°  .///  ad  pcccati  ranissioncm  rcquiratur  lurcssario  propo- 
SI  t  uni  et  la, Il  explicitum,  scii  foninilc  / 

2"    l 'tniiii  awipoiii   possit  propositi    linnitas   cmn    ir/ap- 
siiinii  prcTisioiic  / 

3"  Qui,/  in    asu  ,/r  coiiùssiouihus  Julii jiuiieaiiduiii,  et  qitu/ 
r<ru'Sfnluii(iinii,  irl  .oitsuliiiduiii  / 


Summario  modo  recenseantur  pra^cipua  ofificia  i"  pcvoc/io- 
ruin  ;  2"  7ucarioru,ii  ;  ,V'  capcllanonim  scu  confcssarioruiU 
inonialiuiii. 


—  155*  — 


;ris  qui,  amore 
kulfïo  dicuntur 

)stnje   regionis, 


Itinéraire  de  la  Visite  Pastorale  de  1910 


crctuni) 

essario  ordina- 
ionem  reciuiri, 
etiam  proposi- 
li  ita  est,  repo- 
e  fuerunt  nul- 
nquam  propo- 
eliciendo  actu 
nim  de  futuro 
aninio   conci- 

i  Jiilii  confes-- 

l'isario  propo- 
is  iiiin  rclap- 
xnduin,  et  i]iii({ 


cia  r  paroilto- 
^nfcssarionim 


3- 
4- 
5- 
6. 

7. 
8. 

9- 
10. 

ri. 

12.- 

14.- 

15- 
16.- 

17- 
18.- 
19.- 
20.- 

21.  - 

22.  - 

24.- 

25.- 
26.- 

27.- 
28.- 


.     Saint-Raymond Samedi       ->,_., 

-Sa.nte-Chris.ine p„„,fj  _  ~' 

-Saint-Léonard ^p,,,^^        l'  _    ^ 

-Kl viere-:\- Pierre  et  Lac  Edouard  XPcrcn-di  25  -  26 
-Saint-Rémi  (Lac-aux-Sables).   Pcudi  26-^7 

-Saint-Ubald ^^.„/..    ,•  ^ 

^,    ^  '  ciuircat    27  —  2<j 

-N.-D.  des  Anges  (Montauban)  Dima.uhc  29  -  ,0 

'^;^-:::. -jW'  3u„ai;V 

-Saint-^erréol y,„^^,.^^.  ^ 

-Sainte-.^nnede  Beaupré Dhuanc/w  \~    7 

-Chateau-Richer Jir^,,^^  !  __    ^ 

-Ange-Gardien /,.„j:  ^ 

-Saint-C.régoire  • . .  j-      >     j- 

-Beauport n;  , 

-Laval                        I^tmamhc  ,2  -  13 

-chariesbourg.;.;.;;.::::  ■■  t?^:^    '^-^4 

■^•-^^•^^•^^^^'•^"tides ^p,rcrcdi     rc    --,? 

-Tewkesbury r^.„  ,      ,.  '  -^ 

-Valcartier. Z'^''^'"'^'     '^^iS 

t,    .         ^,  Samedi        t8  -    in 

-Sainte-Catherine /)/„,  ,„.,  ^ 

•Saint-Ambroise i  „„  j, 

Village  Huron.     Mn.-j; 

,,    .       ,,  1*1  a  rai  ^i  —  tt 

Saint-derard ,7/  , 

.       .  ,  Mercredi     22 02 

Ancienne-Lorette a.,,,/,-  ^,       "'^ 

Saint-Augustin ^: ,      j-         ^      -^^ 

TJ     .  r.  Samedi       2^  —  27 

Pont-Rouge /.y  ^      ^7 


mai 


-y-      Sairit-iîasile.    .lA/r/vv//  _'(>  juin  i  ' 

,S0.     Saim-Ciilhert /  'nuindi      \        2 

31.-  Saint-Marc  des  Carrières Saiindi         ^  -    3 

32.-Saint-AIban Piiitanc//.-     3       4 

33-  Saint-Thuribe /.midi  4        5 

34-  -  Sainl-Casiniir Mardi  5  -      7 

35-  (ironciines Jiudi  7         s 

36.  -Desrhamhault /  \iidirdi      S  -    10 

37-— Portneuf Diinanclic  10       12 

38.-  Cap-Santé. Mardi         12       13 

39---Kcureuils Mercredi     13  -  14 

40.  — Pointe-aux-Trernbles. Jeudi  14-    15 

41  ■     Cai)-R(Ki-:e. Vendredi     15  —  i6 

42  -  Sainte-Foy Samedi        16       17 

43-— Sillery Diiiiaiielie    17  -  18 

44.— Limoilou Lundi  18       19 

45.— Stadacona Mardi         19-  20 

46.— N.-D.  de  la  Garde   Mercredi    20-    21 


jiiil 


151 


2\i  juin  1     jiii 

1 

2 

1  - 

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4       " 

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—  164*  — 

Dépenses  dk  la  Son  été  ue  colonisation  en  igoy 

Orphelinat  atïricole  de  Saint-Damien  ■ $  4.^25  40 

Défrichement  à  Saint-Théophile so  00 

"  Saint-Benjamin 100  00 

"  Saint-Bruno 50  00 

Pont                  "  Saint-Aurélie joo  00 

Chemin  à          Saint-Côme  50  00 

Saint-Camille. 104  00 

$  5.379  40 

RÉSUMÉ 

Balance  de  1908 $    680  32 

Recette  de  ic/x; 5,461  43 

Total  $  6,141  75 

Dépense  de  1909 5,379  40 

Balance  $    762  35 

La  Société  a  reçu  du  ji:ouvernement  la  somme  de  $  2,940.43 
la(iuelle  a  été  dépensée  comme  suit  : 

Chemins  à  Saint-Damase 75  00 

"  Sainte-Apolline 200  00 

"  Saint-Camille 396  00 

"  Saint-Cyrille 150  00 

"  Saint-l''abien 450  00 

"  Saint-Marcel. 200  00 

"  Saint-Nazaire 269  43 

N.-I).  du  Rosaire. 200  00 

"  Sainte-Perpétue 200  00 

"  Pontbriand 100  00 

"  Sainte-Rose 200  00 

"  Sainte-Sabine 200  00 

Archevêché  de  Québec, 
1er  janvier  19 10. 

H.  TÉTU  Ptre, 
Secrétaire. 


riON  EN  1909 

$4.<;25  40 

50  00 

100  00 

50  00 

ICXD  CO 

50  00 

104  00 


$  5.379  40 


'  32 
43 

75 
40 
35 
ne  de  $  2,940.43 

75  00 

200  00 

396  00 

1 50  00 

450  00 

200  00 

269  43 

200  00 

200  00 

100  00 

200  00 

200  00 


Tktu  Ptre, 
Secrétaire. 


165* 


QU^STIONES  ANNO  1911 


COLI.AT,0N,Bi;.s  THEO.OGICIS  ,N  AKCH.D.OCOES,   QUP.BECEN8I   DISCUTIEND* 


MENSE  JANUARIO 

Titius  parochus.  qui  semper  sacrum  ministerium  in 
regione  omn.no  catholica  exercuerat,  recenter  translatus 
est  ad  parochiam  m  qua  sunt  multi  protestantes  et  ideo 
etiam  aliquando  matrimonia  mixta.  Qusrit  a  theologo  : 

i"  Quonamjîirc  matrimonia  mi.,  a  sint  illicita  ? 

2"  An  licita  fieri  possint  et  quitus nam  conditionibus  ? 

f  Quomodo  se  gerere  debcat  in  celebratione  matrimoni 
mixtt,  sive  tlhciti,  sive  liciti  ? 

4"  Quomodo  se  gerere  debeant  paroehi  et  confessarii  cum 
cathohrts  qui  tllicite  vel  etiam  invalide  matrimonium  mix- 
tum  contraxerunt  ? 

s'  Quid  agendum    sit  si  post  matrimonium   contractum 
non  ohstantibus  promissis,  omittatur  catholica  omnium  ùue- 
rorum  educatio  ? 

e  Quœnam  sunt  funestœ  conscqucntiœ  quœ  sœpissime  ex 
mtxtis  matrimoniis  proveniunt  ? 


Julius,  sectce  massoniccc  addictus,  publiée  contendit  reli- 
gionem  catholicam  nimis  detineri  rébus  qufe  ad  vitam  futu- 
ram  spectant.  et  idcirco  paiipfrtatprn  <.f  mi-p-.o ;_ - 


166» 

das  materiales  apud  suos  asseclas  secum  trahere.  Sed  statim 
surgit  Sempronius  ex  auditoribus  et  Julium  argumentis  in- 
victisstmis  refellit.   Quœnam  sunt  hœc  argumenta  ? 


MENSE    MAIO 

Sempronius  parochus,  ingemiscens  de  violatione  prœcepti 
sanctificationis  dominiez  et  festorum,  inquirit  a  theologo 
antequam  conciones  hac  de  re  instituât,  quéenam  dicendâ 
veniunt 

I*  De  nattira  stipradicti  prcecepti  ? 

2"  De  Us  quœ  ad  sanctificationcm  honim  dieriim  prœscri- 
bunîur,  nempe  de  obligatione  missœ  audiendœ  et  de  modo  eam 
audiendi  ;  de  causis  au  hac  obligatione  eximentibus,  de 
assistentia  catechesi  et  diversis  officiis  ecclesiœ  ; 

3"  De  Us  quœ  hoc  prœcepto  prohibcnttir  ; 

4"  De  Us  qui  his  diebus  merces  vendunt  vel  emunt,  qin 
excîirstones  per  vias  ferreas  vel  per  navigia  delectationis 
causa  faciunt. 


Quctritur 

I*  Quotiplicis  gcneris  sint  libri  prohibiti  ? 

2  An  detîir  parvitas  materiœ  in  lectione  librorum  prohi- 
hitorum  ? 

3"  An  ille  in  pœnas  incidat  qui  tradit  altcri  libnim  legen- 
dum  ut  ipse  audiat  ? 

4°  An  peccent  graviter  ii  qui  adscripti  su>'f  officinœ  in  qua 
nonnisi  prava  eduntur  opéra  —  vel  qui  eniunt  prava  script  a 
sive  libros  sive  cphemerides  —  vel  qui  prava  folia  clientibus 
legenda  prœbent  ? 


167* 


ère.  Sedstatim 
argumentis  in- 
H-nta  ? 


tione  praecepti 
rit  a  theologo, 
aenam  dicenda 


wrtnii  prœscri- 
ct  de  modo  eani 
nmentibus,   de 


'el  cniunt,   gui 
T  dclectationis 


MENSE  JULIO 

De  divortio  loquens  quod  saepe  nunc  temporis  in  diversis" 
regionibus  evenit,  Julius  laicus  quœrit 

I*  Quotuplex  sit  divortium  et  an  unquam  permitti  passif  ? 

2    An  vinculum  matrimoniale  ex  jure  divino  vel  humano 
tan  tu  m  ortatur  f 

3°  An  divortium  a  lege  civili  mérita  reeagnitum  et  sanci- 
tum  dici  posstt  ? 

4"  An  et  quœnam  sint  funestœ  consequentiœ  quœ  ex  divar- 
tta  provemunt  ? 

^^  s"  Detur  dactrina   Leants   XIII  hac  de  re  in   Encyclica 
Arcanum.divtnœ  sapientiœ.  " 


Theodorus,  qui  inter  sectarios  vitam  duxit,  fidem  amisit 
et,  per  modum  jactantiœ  pharisaic^  se  supra  alios  extol- 
lens,  a^ditur  fréquenter  ha^c  repetere  :  "  Nihil  credo  prêter 
ea  qu*  vïdeo  et  intelligo  "  ;  vel  etiam  :  "  Mihi  sufficit 
ratio  ;  fide  non  indigeo.  "  Quaeritur  quid  Theodoro  respon- 
dendum  sit  ? 


brorum  prohi- 

librtim  legen- 

yfficinie  in  qua 
prava  scripta 
•}lia  elientibus: 


MENSE  OCTOBRI 
{Fit  elcctio  secretarii  per  scrutinium  sccretum). 

^tate  nostra  fréquenter  surgunt  gravissima  inter  ope^ 
rarios  et  patronos  dissidia,  ex  quibus  mala  cujuscumque. 
generis  m  ordme  materiali  et  spirituali  oriuntur.  Nolens 
proprio  tantum  judicio  uti  ad  solvendas  hujusmodi  intrica- 
tissmas  quiestiones,  Georgius  quaerit  a  theologo 

I    Quid  sit  associa tio  in  génère  ? 


WL. 


168* 

2"  An  adsit  operariis  et  pair  ont  s  Jus  associa  tioni s  ? 

3    An  hcB  associationes  si  ni  Icgitimœ  et  utiles  ? 

a'  Quid  dicendîim  sit  de  sdlario  justo  et  de  salaria  fami- 
liah,  juxta  doctrinam  Leonis  XIII  / 

5°  An  sint  légitima  opcnstitia   (grèves)   et  interventus 
Jw.testatis  publicœ  ? 

6"  Quœnam  sint  officia   operariontm  et  patronorum  ?  Et 
quœnam  remédia  operistitiis  opponenda  ? 


Quœritur  :  An  et  qiio  jure  teneantur  clerici  bona  superflua 
ecclesiastica  erogare  in  causas  pias,  sive  per  testamenttim, 
sive  per  donationem  inter  vivos  f 


3X«i 


- 169*  — 


'■onis  ? 

f 

alnrio  faini- 

interventus 

^norum  ?  Et 


na  superflua 
l'stamentum, 


PROCÈS-VERBAL 

I)K    i;A.S.SKMBI,f;K    DU    HL'IIKAU    1)K    LA 

SOOim  ECCLESIASTIijUE  ST-JOJiEPH 

TENUE    Air   SEMINAIRE    DE   QUÉHEC 

LE  5  AOl'T  1910 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.   Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


Présents  :  Mgr  Marois,  Mgr  Têtu,  Mgr  Rouleau,  Mgr  Sirois 
MM.  Jos.-Aimé  Bureau,  Charles  Richard,  et  C. -Edouard 
Carrier,  procureurs. 

Le  procùs-verhal  de  rassemblée  tenue  le  13  août  igOQ  est 
lu  et  adopté. 

Les  Messieurs  dont  les  noms  suivent  sont  reçus  membres 
de  la  Caisse  : 

MM.   Thomas  Cloutier, 
Evariste  Corriveau, 
Joseph  Larochelle, 
Louis  Belleau, 
Alphonse  Corriveau, 
Léonce  Pelletier, 
Irénée  Fortin, 
Ernest  Chapleau, 


—  170*  _ 

MM.  Arthur  (iauthier, 
Edouard  Pacaud. 
Joseph-Charles  Gosselin, 
Arthur  Préinont, 
Victor  Rochette, 
Ls-Philippe  Bl;..;  •, 
Joseph  Dumas, 
Lucien  Leclerc, 
Alexandr.   X'achwn. 
Edmond  Caron, 
Philippe  Nadeau, 

Le  Secréraire  do-;n.  les  noms  des  .ne.nbres  chV.^dés  depuis 
le  dernier  bureau  :  c^l'uis 

MM.  Edouard  l-afs-r  1, 
James  Nevill, 
Laurent-B.  Chabot, 
lidouard  Casault, 
Jean  J^oulet, 
Arsène  Hudoii. 

Le  trésorier  lit  le  n'sumé  des  rumptes  comme  suit  : 

RECETTES 

Contributions  des  iiiernbrt-s $  .s  91  7  :,i> 

Arrérages   perçus "  '\h'  \() 

Remboursé  par  la  b'abri.pie  de  Saint-Thuribe . .  .  i.OOo".  00 

Legs  de  M.  C.  I'.  Cloutier '   450  (,„ 

Legs  de  M.  Edouard  Fafard 100!  00 

I-egs  de  M.  Edouard  Casault   loo.  00 

Remis  sur  pension  par  M.  l'abbé  Alf.  Paquet «2.  50 

Intérêt  sur  Placements   u-jd   |.'t 

Intérêt  sur  dépôts 169.  fiO 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie  au  dernier  bureau  1,0,'{4.  7!) 

Dépôt  à  la  Banfjue   Nati.-nale  au  dernier  bureau  '«65.  82 

$    14.f)44.r)0 


—  171*  — 


flrcrdés  de]  mis 


le  suit  : 


•  ■  $  s,5ir 

"..')() 

18 

10 

...       1,000.  (Kl 

I;VJ 

00 

100.00 

100.00 

«2. 

50 

.  .        1 42G. 

i.'î 

IGîl. 

«(> 

au     i,0;u. 

7!) 

u           i65. 

82 

$    t4,r,44. 

50 

DEPENSES 

Pensions  accordées  par  le  bureau  lyoy $    «,  •-,•{•>  lo 

ens.ons  accordées  par  Mfjr  le  Président '    =>  8')0  43 

Rentes  viajïères '   ijl'  Jj' 

Impresssion  du  Rapport  annuel . .' , ,,"  k, 

I^fcpôt  à  la  Caisse  d'Economie "        ■>  i  r,V  ?) 

Dépôt  à  la  Han(|Me  Nationale '   11!  6)S 

$     i'«,(i1t.50 
DETTES  ACTIVES 

Prêt  à  la  Fabrique  de  N.-l).  de  la  (iarde  i ,.  p.  ,.  )  $  4.(  Oo  Oo 
Prc    a  .a  babnque  du  Lac  au  Sable  (4  p.  c.  )  4,97500 

1  ïet  au  Conseil  d'Inverness  (6  p.  c.  )  ■>()()  qq 

Débentures  de  l'Klectric  Co.  de  Toronto  (  ,  p.  c.  )      li.Ôoo  00 
I  rot  sur  hypothèque  (s  P.C.)  0,500  00 

H-et  sur  hypothécpie  (5  p.  c.  )  '  ;{ 50,,  „„ 

Prêt  àla  Fabrique  de  Saint-Henri  de  Taillon  (5  p.  c.  )  lÙ.OO  00 
Banque  Nationale  (.30  actions)  (7  p.  c.  )  ;m)00  Oo 

i/opot  :\  la  Caisse  d'Economie  2  154  7'» 

Dépôt  à  la  l^an(|ue  Nationale!*,)  "'  u  (j.s 

^ $    :iO,84i  74 

<it    «ISSii.     VI      '       '.^'"'•'"^■*'^-   '^'-M'""'*'-"'   "'■'l"'.tn.'s,  .<1-J,4-S.0;i.    Défi, 
ut,  »  ISM.l  1.    Montant  .les  .snr|,lns,  .■<  10,2]0.0,'i. 


172*  — 


Les  Procuraurs  allouent  les  pensions  suivantes: 

MM,  Ferdinand  Chabot. ;K)000 

François  Têtu. 300  0() 

St-Georyes  ISéf,nn ., .-$00  OU 

Mgr  Ant.  Gauvreau ?5000 

Mgr  C.  O.  (iafjnon '^>!ôo  00 

Fidèle  Morisset  ■•,  ....  ?,50  00 

Thos.-Eugène  Beaulieu 250  00 

Ludfjer  Biais 250  00 

Augustin  Hernier 250  qq 

Napoléon    Cin(imars 250  00 

Chs-Eug.  Frenette 250  00 

.Iosei)h  Girard 250  00 

Louis-jos.  Gagnon 250  00 

Joseph-Rémi  Desjardins 250  00 

Alfred  Bergeron 250  00 

Charles  Baillargeon 250  00 

Chs-Henri  Paquet 250  00 

Jos.-Ben.  Soulard.. 250  00 

Maxime   Hudon 2.50  qq 

Guillaume  Giroux 250  00 

Claude  Guy •• 25000 

Darie  Lemieu.v ...  25000 

Etienne  Grondin  25000 

René  Casgrain  250  OO 

Edmond  Marcoux 250  OO 

Apollinaire  Gingras 250  OO 

Benjamin   Deniers 250  00 

J. -Edouard  Roy 250  00 

Eloi  Laliberté 250  00 

Alfred   Paquet 25000 

Hugh  McGratty 25000 

Pierre  Théberge 250  00 

joseph-A.  Feuiltault. 250  00 

Pierre    Plante 250  00 


suivantes 


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300  00 
300  00 
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250  00 
250  00 
250  00 


—  173* 

MM.  Luc  Lévcque 

Daniel  Ciuimond 

Alfred    Castonguay 

Ainédce  Faucher 

Alfred  Paradis 

Kdmond  Lévêque 

Kut'ène  Bninet 

Ovide  LarochelJe 

Kdmond  Paré 

Eugène  Miller 

Herménégilde  Dubé. 

René  Labbé 

Albert  Lamothe 

Léandre  Hamelin 


250  00 
250  00 
25000 
25000 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
150  00 
150  00 
1 50  00 
80  00 


11,(58000 
Fait  et  passé  à  Québec,  le  3  août  i(,cy. 

i  L.-N.  BÉGiN,  Arch.  de  Québec. 

H.  TÊTU,  ptre. 

Secrétaire  et  trésorier. 


—  174*  — 
EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

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H.   fétu,  p.  I). 
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Ant.   ( 
l'rs.-X.  i< 


laKnon.  1'.  l). . 
auvreaii.   P.  D. 


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ÎILMIV,    ]'.    D. 


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>rcii.  Rouleau    P.    1). 


ap.-joseph  Sirois,  P.  I). 


M.\f.  Arseneault,    ':i 


ovis. 


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Aufjrer,  Charles. 
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ar},-eon,    Charles- 


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eaudet.  Alphonse. 
Hcaudoin,  Arthur.. 
Beaudoin,  Joseph-. 
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eaulieu.    Charles- 


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liefîin,    l'erdinand- 
Bp'Tin.  St-Georsres- 


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J^élan},'er   Salluste. 


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MM.  Brlleau.  An,    ... 

Helleau,  I.onis 

Herueron,  Alfred.  . 

HtTKeron,   Armand 

JieriKird,  l'.'niile  .  .  . 

l^<'mard.    Mcndo/a 

Ht-rnier,   Aimustiii 
lieriiier.  Hernard.. 

l^ernier.    Joseph 

nilodeaii.  Adt'lard 
Hilodeaii.  Tt'l.'sphor 
l^lais,  l\X.-I,i„ljrer 

liiHis.  lac, Mes '.'.'.'.''.'.y.. fif. 

Hl.-iiichet.  P'rançois 
lîlHticlict.  Odilon... 
iioilard.  Aldc'ric... 

'^ois,  Hc)i">riiis 

I5()l(ii]r,       .iiiis 

lioiilaii-tr,   Laiirûat 

iioiilet.  Alfred 

Hoiilft,  Aii<,r„ste 

boulet.  Salltiste 

l'xMirassa,  Al[)li()ns(  . 
liouniue.  Charles  . . , 
l>oiii(,iie,  Charles.  .  . 

Hounjiie.  ,|ose|)h 

Houtin,  Amédée 

Houtin,  l'Vs  de  II .    . 

J^oyd,  Patrick 

lireton,  Joseph 

l^reton,  Jos.-Klie 

Hrousseaii,  C.audiose. 

iirousseau,  Onésime  • 

Hrunet,  1 

Janine  ! 

Bureau, 

Cannon,  W  alter 


-Ufrene.  .  . 

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—  17«* 

MNf,  Cantin.    Oni'siphore 

Caron,  Alphonse 

Caron,  Aiitruste 

Caron,    Ivanhoe 

Caron,  Na/aiie  

Caron  W'ilfrid   

Carrier,  Alfred 

Carrier,  C-lùlouard 

Carrier,  Ku{,'ène 

Carrier,  Louis 

Carrier,  Onier. 

Carrier,  Wiifrid 

Cas^rain,    René 

Castonmiay,  Alfred 

Castontiiiaj-,  Auk'uste 

Castonf^uay,   Ksdras 

Chabot,  I-'erdinand 

Chabot,  Léo 

Chalifour,  Pierre 

Chainberland,   Joseph 

Chénard,  David 

Chénard,    Syh  io 

Chouinanî,  Hilaire 

Cin(|-Mars,  Joseph..   '• 

Cin(|-M;us,  Napoléon 

Cloutier,    fitienne 

Cloutier,     (iustave 

Cloutier,  Orner 

Cloutier,    Onésime 

Cloutier,  Philénion 

Collet.  Chs-Allyre 

Corriveau,  Etienne 

Corriveau.  j.-Hvariste 

Côté,    Emile 

Côté,  François-Xavier  ... 

Côté,  (ieortïes 

Côté,  Philippe 


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40  00 

—  177»  — 

MM.  Couloriibe,  Louis .,,,  „^ 

Croteau,    Ulrir ' '"^^ 

D'Auteuil,  Alphonse '.'.'.'.'.'.'.'..'.  -nZ 

Oefoy,  Henri ""  ^^^, 

Hela^rave    Théodule '.':.['.'.:'::.:  3300 

Helislf,  Philippe .{(joy 

Deniers.   Henjamin .,   r    i 

T»               ,         .. ma  ade 

Derome.  jean-Hte ^^qq 

Deschènes.  Honorius p  qo 

Deschênes,  Ls-1'hilippe <2no{) 

Deschônes,  Sylvio o^  qq 

Desjardins,   Arthur 12  00 

Desjardins,  Bruno. ;}^  oo 

Desjardins,  (ieortjes. 7  qh 

Desjardins,  Hospice 33  qo 

Desjardins.  Jos.-Kémi [  ^^j^^e 

Desroches.   Hiidevert ^(550 

Destroimaisons,  Joseph (j  qo 

Destroimaisons,    Ls-Mayloire o.r,  00 

Dcziel,    Anselme ij  j  qq 

Dion.  Albert ' ..  ^a 

Dion,  Am  .lien j.  qq 

Dion,    Louis  1^-^. 

Dion,  Pierre-Alfred ^q  00 

Dionne,  Alfred- f^^QQ 

Dionne,    Charles ^qq 

Dionne,  Elzéar 3qqq 

Dionne,  Emile t..  r^r. 

iJonaldson,  Joseph 27  OO 

Doucet.  Alphonse ]\  g q^^ 

Dubé,   Herménégilde ,    , 

Dubé. Joseph .■.■::::.■:::;:  "^"'300 

Dulac,  Adolphe ^.Q^. 

Dumais,  Arthur    gj  g^ 

Dumais,  Joseph 07  7g 

Dumais,  Ludger "  "  "■  "^g^^j 


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—  178*  — 

Al  M.  Dumas,  .Iosei)h III 

Dumas,    Théophile 28  ()■? 

Dumont,  Joseph 17  8.') 

Dupont.  Alfred G  (M) 

Dupont,    Charles .'Oflct 

Dupuis,  r^ernand ;îl  5!) 

Dupuis,  jean-Baptiste I S  OQ 

Dui)nis.    Odilon 7  00 

East,    Ulric 22  Olî 

Fafard,  Edouard !  2  (10 

J'aucher,  Ajutor I C  00 

l'^aucher,    Amédée malade 

Faucher,    J. -Octave :»0  0(i 

I^^rland,  Amédée 7  50 

Ferland.  Joseph malade 

Feuilteault,  Jos. -Alphonse 18  âo 

l'-illion,  Hector (î  Oo 

l""illion,  Maxime r»5  70 

Filteau,  Albert s  00 

Fiset,    Ls-Napoléon 30  00 

l'ieury,  Joseph 1 2  00 

Fortier,  Hilaire iJÔ  oo 

Fortin,  Auguste il  OO 

Fortin,   Maxime. ." (l  0(^ 

l'ortin,  Onier. (i  00 

l'-Qurnier,  Cyrille 7  50 

l'réchette,  Cyrille :i  OO 

l""réchette.  Honoré 15  00 

l'Venette,    Eugène malade 

(  iagné,   Charles 2  00 

(  iagné,  I -ucien l'S  'M\ 

(iagnon.  Adélard Ji  ôo 

Cagnon,  Cyrille "       (i  00 

Cagnon,  Ls-Adélard I2  0O 

(lagnon,  Joseph :î!( oo 

Cagnon,    Ls-Jos malade 

(  iagnon,  Théodore ,"».')(> 


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5  50 


—  17!)* 

MM.  (ralenieaii,    Isaïe 

(ialerneaii,  jos-El/rar 

Ciarnean,    Ferdinand 

(iarnean,  Henri 

(iaron,    Denis 

(iaron,    Louis 

Craron.  Samuel 

fiauthier,  Augustin 

(ianthier.  Arth   

(iauthier,   Lt'on 

fiauvin,  Joseph. 

(iaiivreau,  I.uricn 

(ielley,  Thom;is 

(iendron,  Maximilien 

(îenest,    Oscar 

("rervais,  Jules 

(iint,'ras,  Apollinaire     .    . . . . 

fiiî.înac,   Joseph-Narcisse  •  • . 

Girard,  Joseph 

Giroux,  Cléophas 

Giroux,  Emile 

Giroux,  Guillaume 

Godhout,   Adolphe 

Godbout,   Albert 

Godhout,  Charles-Ovide  • . .  . 

Godbout,    Pierre 

(•odin,  A. -Ovide 

Gor -clin,    Aufjuste 

Gosselin,     David 

Gosselin,    l'rs-Xavier 

Gosselin,  Jean 

Gosselin,  Joseph 

Gosselin,   Louis 

Gosselin,  Onésime 

Gfoudreau,  Georj^cs 

Gouin,   Arthur 

Grouin,  Charles 


20  7") 
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—  180*  — 

.  Gren  ier,  Adolphe 30  oo 

Grenier,  Victor ]  |  59 

Groleau.   Giles à  Kome 

Grondin.  Etienne .malade 

Grondin,   Philibert (j  qO 

Grondin,  Pierre o<j  qo 

Guay,    Edouard (;  oy 

Guillot,  Emile ;^  00 

Guillot,  Joseph 6  00 

Guiinont,  Daniel 7  QO 

Guimont,  Odilon |h  ()() 

Guy,  Bernard-Claude 2?  00 

Guy,    Georjîes ai  OO" 

Guy,    Herménéfîilde  ....    7  7r) 

Halle,    Joseph 7  ,')(» 

Hamelin  Léandre malade 

Hébert,     Léonidas 8  00 

Houde,  Joseph (j  QO 

Houde,  Jos-Edouard 3G  00 

Houle,    Théophile ;{()  40 

Huard,    \'ictor-Alphonse \-2  00 

Hudon,    EuK^ène 40  00 

Hudoii,  Ludfier "21  00 

Hudon,    Maxime malade 

Hunt,    John 1  00 

Huot.  Antonio balade 

Jobin,  Emile q  (jo 

Jolicieur,  Siméon |h  00 

Julien,  Gédéon 5  3(j 

Kirouac,  Jules 2.'5  50 

Labbé,    René malade 

Labbé,  Théodore (;  oq 

Labertïe,  Joseph-Esdras 15  00 

Laber^e,  Jules g  75 

Labrecque,   Albert (5  oo 

Labrecque,  Jos.-A 0  00 

Laçasse,  Arthur I!)  0(1 


—  181*  — 


30  00 

1150 

à  Rome 

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0  00 

?9  00 

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8  00 

6  00 

7  00 
18  00 
27  00 
34  00 

7  75 

7  50 

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18  00 

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25  50 

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15  00 

6  75 
6  00 
9  00 

11)00 


MM.  Laçasse,  Joseph 

Lachance,    Arthur 

Lachance,    Jos-Télesphore 

Laflamme,  Alfred 

Laflamme,  KiiKÙne 

Laflamine,  Napoléon 

Lafrance,  Alexandre 

Lafrance,    Napoléon 

Lafîueux,  Robert 

Laliberté,  Eloi 

Lambert,  Joseph-Zoël 

Lambert,  Zoë] 

Lamontapne,   François 

Lamontapne,   Raymond-  •  •  • 

Lamothe,  Albert 

Lanfîlais,  Alphonse 

Lanfîlois,  Charles-- 

Lan^lois.  Jos.-Alfred 

Langlois,  Jos.-Octave 

Lanfîlois.  Louis-Alfred 

Laplante,  Frs-Xavier 

I^apointe,  Arthur 

Lapointe,  F.-O. -Arthur 

Larochelle,  Léon 

Larochelle,  Ovide 

Larue,  Luc  

Lau;^é,  Thomas 

Laverdièrc,  Philippe 

Laverfjne,   V'almore 

Lavoie,   Edouard 

Lavoie,   Joseph 

Lavoie,  Joseph-K.-N. 

Lebon,   Wilfrid 

Leclerc,   J^riino 

Leciert-,  Charles  - .  ■ 

Leclerr,  (^éophas 

Leclerr,    J.-Bte 


6  00 
25  00 
51  00 

(')  00 
17  00 

9  50 
30  00 

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30  00 

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27  00 

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35  00 

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8  00 

10  00 

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7  50 

6  00 

32  00 

M  00 

C.  00 

(1  00 


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—  182*  — 

MM.  LrcleiT,  l'ierre 3,3  4 (^ 

Lecours,  Irénée •  |q  g^ 

Lependre,   Pamphile g  oo 

Leniay.  Albert 7  gy 

Lcrnay.   Léonidas t-'uO 

Leiiiay,    Philo^ïone :.'3  00 

Lemienx,   Cûlestin q  qq 

Lemieux.   Darie ::..:;  ,„^,;^j^ 

l-einieii\,     (Wuidiose |;j  q^ 

Letniciix,    (".ill)f it •_.-,  oo 

Lepa},'e,  Alexandre    1 4  ^(t 

Lôpinay,  lù'Iix (;  („) 

Lessard,  Au},aiste (j  qq 

Lessard,    Hubert <;((  v)- 

Lessanl.  Joseph .2{)m 

Lessard,  Louis t?(;  âo 

f^essard,    l'hiléas r,^  .,„ 

Levasseur.  Joseph 43  35 

I-evasseur  Paul ',25 

Lévè(jue,    Clément ,s o^ 

Lévèc)ue,    ICdmond „-,m1o,i 

,   ,    ,           ,                                      malade 

Lt'vecitie,   Luc ,;  qq 

Lindsay,  Lionel ^  q„ 

MaRnan.  Aristide ;,  7- 

Ma^uire,   lùistache " 3,; qq 

Maheu,   Arthur. \\m 

Marceau,   Ludjjer |_^  q,, 

Marcoux    Au>,niste j^  00 

Marcoux.   Edmond „,,.,    , 

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Marcoux,  1  hoinas 7  j.,,, 

Marois,  Odilon mm 

Martel,  Alfred \t^^^ 

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Martm,  Arthur.... ,.  o,^ 

•Martin,  Edouard 55  qq 

Martin,  Emile i'-an 

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Martm,  Olivier ..-  j  r 


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—  188*  — 

^^M.  Massé,   I^'erdinand 

Mathieu.    Philippe 

Maurais,  lùij^'ùne 

McCrea.    Geor^'es 

Mc(;ratt\,  Hu5,'h 

Mercier,  (ieorîjfes 

Mercier,  Joseph 

Mercier.  Théodore 

Meunier.    Marcel-Prosper 

Michaiul.    Ad()li)he 

Michaud,  Jùnilius 

Michaud.  Aurélius 

Michaud.   Jùioïl ' 

Michaud,   Hermas 

Michaud,  Ludfrer, ' 

Miller,  Kufîène 

Miville,  Geor^^es. 

Montreuil,  Ernest 

Moreau,  Arthur 

Morisset,  Alfred "...... 

Morisset,    Fidèle 

Morisset,  Léon  .  •  •    

Morisset,   Rosario 

Morneau,   Hufjrène 

Nadeau,   Condé 

O'Farrell,  John-. 

O'ReilIy,    Patrick ". 

Ouellet,  Jo    î'hilippe 

Ouvrard,   ^  eorgfes 

Pafïé,   Edouard 

Pampalon,  Antoine 

Pâciuet,  Alfred ...^.. .. 

Paquet,  Ch.s-Henri ,   ^ 

Paquet.  Edouard .'.■.■.■.:.■.■.■.■.■  '"^,09" 

Pâque^  .Joseph 

Paquet,   Louis-H. 

Paquet,   Xa^aire 


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3  00 

32  70 


—  184*  — 


MM.  Paradis,  Henjainin 

Paradis,  Emile 

Paradis,  Joseph 

Paradis,  Louis 

Parent,  Ekéar 

Paré,  Edmond 

Pelletier,  Bruno 

Pelletier,  Dominique  . . 

Pelletier,   Eufïène 

Pelletier,  Georges 

Pelletier,  Geo.-N 

Pelletier  Noël. 

Perron,  Ulric 

Pérusse,   Ludfjer 

Picher,    Ludger 

Pichet,   Emilien 

Plante,  Orner 

Plante,    Pierre  

Poirier,  Orner 

Poulin,  Arthur 

Poulin,  Joseph-Amédée  • 

Poulin,    J. -Alexis 

Pouliot,  Alfred 

Pouliot,    Napoléon 

Proui.x,  Armand 

Proulx,  Arthur 

Proulx,  Ernest 

Proulx,  Joseph 

Proulx,    Narcisse 

Proulx,    Théodule 

Proulx,   Walstan. 

Provancher,  Arthur. . .  . 
Rainville,  Joseph-Aimé- 
Rémillard,    (xustave .  . .  . 

Rémillard,    Jules 

Richard,  Charles 

Richard,  Chs-Stanislas. 


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—  18Ô»  — 

MM.  Richard,  Joseph o: qq 

Richard,   SaUuste 33  qo 

Robert,    Arthur 7  20 

Roberse.  Albert fi  OO 

Rochette,  H. -Charles 6  00 

Rochette,  Eleusippe 1m  50 

Rochette,  Joseph 1 9  59 

Ro^^er,  HennénéKilde 15  00 

Rouleau,    Albert 30  00 

Rouleau,    Fortunat 24  50 

Rouleau,    Joseph 33  qq 

Rouleau.   Joseph-E. 3;j  OO 

Rousseau,    Albert 12  50 

Rousseau.    Ulric 24  00 

Roy.  Adalbert 9  OO 

Roy,  Alexandre h  00 

Roy,   Elias 9  00 

Roy,  Jos.-Edouard malade 

Roy,  Jos.-Olivier |()  .fjo 

Roy,  Joseph-Fortunat (j  00 

Roy,  Philéas go  Oo 

Roy,    Placide 4^90 

Roy,  \'alère 7  59 

Roy,  Wilfrid (5  q^ 

Ruel, Jean-Baptiste 360,) 

SiM>s(n,    Cyrille 3000 

Sauv.iseau  (iédéon 9  qq 

Savard,   Odilon 18  00 

Scott,  H. -Arthur 3g  o^ 

Simard,  Arthui            2I 00 

Siinard,  Cléopha:: 1 5  q^ 

Soucy,  Télesphore     .    .    33  5^ 

Soulard.    Joseph-K \\\\  ^^^.^^^ 

1  albot,   Alphonse 'Mm 

Tascht  leau,  Auiïuste 24  00 

Tessier,  Charles |  (j  qu 

Têtu.   Alphonse g  qq 


'1 


—  186*  — 

MM.  'lY-tii,  l'rançois 

TIu'l)ertîe,  Pierre 

Tlu'hertre,  Stanislas 

iliibaiuleati,  Joseph-T 

Thihoutot.  ,Iean-Bai)tiste 

'l'rernhlay,  Alphonse 

Tremhla.v,   Hermém'tïilde 

Triidel,  Tht'ophile 

Turcotte.   Philéas 

Turcotte,    Sauveur 

Turcotte.    Théophile 

Tur^'eon.  («audiose 

Tur^eon.  Joseph 

Turjïeon.  Louis 

Turmel.  Adclard 

Vaillancourt.  Arthur 

V'aillancourt,  Joseph 

V^eilleux,  Joseph 

Verret,   Edmond 

V'c'zina,  Au^ruste 

Vézina,  Léonce 

Villeneuve,  Sévère 

Vincent.  Arthur 

Voyer,    Hl;ccar ; 

Archevêché  de  (Juébec, 
1er  octobre  lyio. 

II.  Tkti-  Ptre, 


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187»  — 


Itinéniire  de  k  visite  pastorale  de  m 


I.     Notre-Dame  de  Uvis.         Samrr/i        e-j 
2.~Saint-I)av  d /,,•         ,  ' 

•i-  — rintendre r .     t 

c   •   .  1.  Lundi  8— o 

4.-Saint-Komuald ...  ^nu,.f; 

5.-Notre-I)aine  de  Chii  /,,,„//  ^       ^ 

6.-^S.-H.^ne  de  Hreak.,  ville  ^:l^    Ipl^ 
7.-Sa.nt-ht,enne y,^^,  ^^^  « 

8.-   Sa.n    N.colas ^..Wnv/.    h^Jo 

9.-Sa.nt-Anto,nedeTilly..,    .W,,/,       ^0-21 
lo.- Saint-Apollinaire  .  /)/  ^021 

2.-Sa.nte-Cro.x  j,j^^.,.  J^ 

l3--Lotl)inière ,      ,  -^     ^^ 

'4.-Saint-Kdouard. v     \     r  T'^ 

5-Sa,nte-Emô|.e ,,^,^^^,^,^.        '  J^ 

6.^Sa.nt-Jean  Deschaillons       Lu,, fi        ^_^^ 
17.  — l'arisville ,,  ..     ^     •*' 

.«.-sainte-Phiiomène::::,;::  ]^;:fr  ''T'~' 

.y.-Notre-Dame  de  Lourdes   .     r.Wnv//  2-3 

2o.-Sa,n  e-Anastasie .sW.//  3-5 

.-Sainte-Julie ,^„,,,,  .^5 

22.  -Plessisville ,y-  ,-  '     ' 

23.  -Sainte-Sophie .ï.v    ^'^      '""' 

a4.-Saint-Ferdinnnd wT       ^~'° 

.5.-Sa,nt-l>,err    i.aptiste. . . .     Z^^.'/         ,3-, 

6.-nverness ,,^^^^,.        ^^^^ 

27.— Leeds .,  ,.     •*     '*♦ 

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r.=        Rothesler,   Ne*   York         14609       USA 
■as        (716)   482  -  0.100  -  Phone 
(716)   288  -  li9B9  -  Fox 


—  188*  — 

29.-Saint-Flavien Samedi 

30.— Saint-Agapit Lundi 

31.— Saint-Gilles Mardi 

32. —Saint-Narcisse Mercredi 

33-— Saint-Bernard -Jeudi 

34.  — S. -Patrice  de  Beaurivage.     Vendredi 

35-— Saint-Sylvestre Samedi 

36.  — Saint-Elzéar Lioidi 

37-— Saint-Séverin Mardi 

38.— Saint-Frédéric Mercredi 

39.— Sacré-C(eur  de  Jésus Vendredi 

40. -S. -Pierre  de  Brouf^hton.-    Divianelu 
41.  — Sacré-Cœur  de  Marie   ...    Mardi 

42.-Pontbriand Mercredi 

43-  — Saint-Adrien  Jeudi 

44- -Lac-Noir Vendredi 

45.- S. -Maurice  deThetford..    Himanelie 
46.-  S. -Alphonse  de  Thetford.    Lundi 
47-— L'Eiifant-Jésus Mercredi 

48.  -  Sainte-Marie Jeudi 

49.  ■   Saint-Maxime Samedi 

50.  -  Saint-Isidore Dimanc/ic 

51.- Saint-Lambert Mardi 

52. -Saint-Jean  Chrysostome-    Mercredi 


17—19 

juin 

19—20 

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20—21 

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21—22 

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24—26 

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26      27 

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27—28 

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28-30 

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DÉPENSES    «Fï    LA    SOCIÉTÉ    OK   COLONISATION    EN    IQIÔ 

Orphelinat  afïricole  de  Sainl-Dainien $  4i578  78 

Pont  à   Saint-Benjamin 

Saint-l*abien 

Saint-Théophile 

au   Lac  Edouard 

Mission  de  Sainte-Apolline 


105 

55 

100 

00 

75 

00 

304 

50 

RÉSUMÉ 

Balance  de  1909 $     762  35 

Recette  de   1910 5.384  06 

Total  $  6.146  41 

Dépense  de  igio 5.263  83 


$  S. 263  83 


Balance 


$     882  58 


La  Société  a  reçu  du  gouvernement  la  somme  de  $2,141.93 
laquelle  a  été  dépensée  comme  suit  : 

Chemins  :\  Saint-Adrien 200  00 

"  Saint-Abdon 200  00 

"  Sainte-Apolline 200  00 

"  Sainte-Euphémie... 200  00 

"  Saint-Fabien 291  93 

"  Saint-Méthode 100  00 

"  Saint-Na;caire 250  00 

"  N.-D.  du  Rosaire 200  00 

"  Sainte-Rose. 100  00 

"  Sainte-Sabine 200  00 

"  Saint-Théophile 100  00 

'■  Saint-Zacharie 100  00 


Archevêché  de  Québec, 
1er  janvier  1911. 


$2,141  93 


H.  TÊTU  Ptre, 
Secrétaire. 


N  rgid 


197* 


'  4.578  78 

ICX3 

00 

105 

55 

100 

00 

75 

00 

304 

50 

^  5.263  83 


QU^STIONES  ANNO  1912 


^■)M,ATio>iriiir.s  m  •oi.oii.jis  iv  Aiicjir 


DIIKOHMI    gi/KBKCKVMI    DlsCf  II  KNI)^ 


$2,141-93 

200  00 

200  00 

200  00 

200  00 

291  93 
100  00 
250  00 

2GO  00 
100  00 
200  00 
100  00 
100  00 

2,141    93 


re, 
aire. 


MKNSK  JANUARIO. 
Maria  vidua.  habet  dominium  alicujus  domûs  qu^-  cum 

ne.iexit    solvere   taxas   municipales,    quarum    summa    est 
m.n.ma,    auctoritas    municipalis    ad  licitationern    dedux 
domum.  qu.  ad.udicata  fuit  Paulo.  qui  ornni.oda  bonâ  fide 

petrus  debuisset  op;::^ti^;::  :;;^:::  ^^^  ^^ ^^ 

Sed  hanc  oppositionem  non  fecit  P^tmc^,   Z''''""' lacère, 
solutum  et  sumptus  vendition.\     «;;  ,  Il  ^ 

u.-..r.  Pe.„s  s„L  iu-d  rdrp„iL:;:er;;;:.  '-'Ter 

!■  ù.as  donimus  et  damùs  el  fundi  remanet  ' 


duos  annos  'pse  pollicetur  se  hanc  doimiin  esse  tinpturiini 
pro  prt'tio  <|i]od  ad  eam  retrohal>endam  mater  nnnc  solvere 
«leheret. 

Hinc  ijuitritur  : 

I*  Utrum  jus    Pétri  sit  in  foro  conscientia    exstinctuni, 
sicMiti  est  corain  It^e  civili  ? 

2"  Ad  (|nid  tenetnr  Maria  ? 

3"  l'iniin  Paiiliis  et    Thomas  talem  conventionem  inire 
possint  ? 

4*  Ad  «inid  tenerentiir   Paulus  et  Jliomas.  si,  cH^nsentiente 
Maria,  pntdictain  conventionem  inirent  ? 


Petrus,  prrdicator,  «nKirit  a  theolojio  : 

l"  Utrum     rrcte    dici    possit    Deuin    videndum    esse    ah' 
homine  in  judicio  particiilari  ? 

2"  Si  affinnative.  «malis  sit  hac  visio  Dei  ? 


mi-:nse  maio. 

Herla  con.iiit.'ata  experientiû  novit  sibi  jrruvissimum  inor- 
tis  i»ericn]um  imminere,  si  prolem  in  utero  concipiat.  Ad 
hujusmodi  removendum  periculum  Petrus  medicus  ei  phar- 
macuin  j.rabet  ad  conceptionem  imiiediendam,  unice  in- 
tendens  mulieris  salutem  procurare. 

Nihilominus  Herta  pragnans  efticitur  et  in  suiumo  \  ita 
discrimine  reapse  cum  proie  constituitur,  cpia-  consequenter 
sine  baptismo  simul  cum  rnatre  morietur.  Hinc  Petrus  ad 
salvandain  niatrem  a  morte  et  ad  baptismum  j.roli  procu- 
landuu),  abortum  arte  medicâ  opportuno  tempore  procurât. 
Et  sic  mater  rêvera  salvatur,  et  proies  viva,  sed  non  vitalis 
eKre.ssa,  po.st  baptismum  statim  e.\stini,'uitur. 


i 


tia    exstinctuni, 


<juiirit(ir  : 

I*  An  lireat  abortiim  prorurare  ? 

2*  An  l'etnis  recteeRerit  ? 

.1'  An    ipse  inciirrerit    exe 
irrei^'ularis  ? 


onimiinioationem  et  factus  sit 


^entioneni  inire 


SI,  cc»nsentiente 


l'robet.ir  Anjîelcs  non  coK'n<,scere  sécréta  cordiutn,  et 
d.catur  an  et  ...loniodo  diaboli  cofrnosrant  fortunam  tenta- 
tioniun.  quas  in  mentes  honiinuni  injieriint. 


MKXSJC  JULIO. 


rnduMi    esse    al) 


Jacobus  auricola  pertinet  ad  aliquan,  parœciam.  in  au-X 
Pra'ter  dec.nias  tenentur  ayricola'  supplementa  qu.edarn 
solvere.  Sed.  ju.xta  a-stimationem  suam.  .p.e  Jacobus  tenet 
tuec  supplementa  non  esse  necessaria  ad  honestam  parorhi 
sustentat.onem.  et  ideo  eorum  solutionem  pertinaciter  de- 
negat.  Jamjam  parochus  eum  pluries  monuit  et  tandem 
post  acerbam  discussionem  ei  absolutionem  denegavit. 

Post  vero  plures  annos  transactos  absque  sacramentorum 
susceptione,  Jacobus  morbo  ita  gravi  correptus  est,  ut  e  vi- 
VIS  tollendus  videretur.  Attamen  ad  saluti  su^e  ^tern^..  pro- 
videndum  nihil  éprit. 

Hujusce  autem  statutn  fere  desperatum  cognoscens.  Pau- 
us  v.carius  adiit  eum  et  ipsi  auxilium  sui  ministerium  obtu- 
i.t.  Moribundus  autem  se  non  indi-ere  tali  auxilio  reposuit 
et  promde  confiteri  rscusavit. 

Prêter  omnem  spem  convaluit  tamen  Jacobus.  et  post 
aliquod  tempus.  extra  omnem  populi  concursum,  adiit  eccle- 
siam  ad  confessionem  suam  faciendam.  Ab  eo  autem  voca- 
tus,  vicarius  audivit  hanc  confessionem.  in  quâ  tamen  pœ- 
nitens  de  non-solutione  supplementorum  nihil  dixit. 


200* 

Absolutâ  vero  confessione,  vicarius  quiesivit  utrum  pœni- 
tens  teneretur  aliquo  debito  nondum  soluto,  et  Jacobus  se 
omnia  débita  solvisse  respondit.  Insuper  confessarius  inter- 
rogavit  utrum  aliquando  contra  ecclesiasticam  auctorita- 
tem  adlocutus  fuerit,  et  pœnitens  se  numquam  taliter  egisse 
asseruit. 

His  omnibus  autem  positis,  post  vividam  exhortationem 
vicarius  Jacobum  absolvit. 

Hinc  qua^ritur  : 

1°  Utrum  debuisset  vicarius  Jacobum  interrogare  de  solu- 
tione  supplementorum  ? 

2°  Utrum  moneri  debuisset  Jacobus  de  obligatione  hiec 
supplemer       solvendi  ? 

3°  Utrum  ex  tab"  absolutione  adfuerit  periculum  scandali  ? 
4°  Utrum  recte  egerit  Paulus  ? 


Cum  apud  theologos  communiter  admittatur  materiam 
proximam  sacramenti  pœnitentia-  esse  actus  pœnitentis, 
dicaturcur  potest  et  débet  dari  absolutio  sub  conditione  ali- 
cui  fideli,  qui  gravi  morbo  correptus  nullum  signum  facere 
potest. 


MENSE   OCTOBRI. 

(hit  clcctio  sccrctarii  pcr  scrutiniuin  secrcttwi) 

Joannes  jam  tribus  abhinc  mensibus  cum  Bertâ  inierat 
sponsalia,  quando  audit  mortem  patris,  qui  eum  unicunr 
filium  executorem  testamenti  de.signavit.  Ideo  sponsus, 
ipsâ  die  profecturus  in  longinquam  regionem  in  quâ  pater 
sedem  habebat,  monet  Bertam  quod  non  est  reversurus  ante 
annum  completum,  quia  longa  est  peregrinatio  et  quia 
multa  adsunt  in  successione  patris  solvenda.    Berta  auten> 


n 


vit  utrum  pctni- 
3,  et  Jacobus  se 
nfessarius  inter- 
icam  auctorita- 
im  taliter  egisse 

exhortationem 


rrogare  de  solu- 
bligatione  htec 
ulum  scandali  ? 


atur  materiam 

us  pœnitentis, 

conditione  ali-^ 

signum  facere 


':retum) 

Bertâ  inierat 
i  eum  unicum- 
Ideo  sponsus, 

in  quâ  pater 
sversurus  ante 
natio  et   quia 

Berta  auten> 


201* 

ei  ravalât  sa  jam  concepisse  ex  copulâ  cum  ipso  habita  et 
requint  immediatam  matrimonii  promissi  celabrationem. 
Froinde  Joannes  adit  parochum  et  petit  ut  possit  immédiate 
absque  proclamationibus  ad  scandalum  pnecavendum  inire 
matnmomum  cum  Bertâ.  Parochus  vero,  consideratis  cir- 
cumstantns,  dispensât  a  proclamationibus,  et  assistit  matri- 
monio  cum  requisitis  testibus.  Die  ipsA  autem  Joannes  pro- 
ticiscitur.  ^ 

Jamvero  mox  invenitur  adesse  impedimentum  consan-ui- 
nitat.s  in  quarto  gradu  inter  sponsos.  et  proinde  parochus 
monet  Bertam  matrimonium  esse  nullum  et  necessariam 
esse  novam  celebrationem  post  sponsi  reditum.  Intérim 
parochus  petit  dispensationem.  quin  tamen  faciat  mentio- 
nemde  omissis  proclamationibus,  quia  propter  hanc  omis- 
sionem  Lpiscopus  jam  eum  redarguerat. 

Obtenta  vero  dispensatione  et  regresso  sponso,  parochus 
obtinuit  novum  consensum  utriusque  sponsi  coram  testibus, 
sed  ïîonnisi  post  nativitatem  alicujus  filii. 

Ui.  .0  quaeritur  : 

1°  Qucenam  sit  obligatio  proclamandi  banna  matrimoni- 
atia  ?  -  quinam  potest  ab  hac  obligatione  dispensare  ? 

•^  Utrum  parochus  recte  egerit,  quando  adstitit  matrimo- 
n.o.    om.ssis    proclamationibus,    ante   Joannis   discessum  ? 

:^"  Utrum,  post  renovationem  consensus,  validum  habea- 
tu  rmatrimonium  ? 

Utrum  filius  natus  censeatur  legitimus  ? 


Alpha^us  parochus  qua;rit  utrum  possit  vel  teneatur  de- 
negare  absolutionem  parentibus  quibusdam,  qui  pertinaci- 
ter,  post  plures  monitiones.  sub  pn^^textu  quod  sunt  nimis 
levés,  récusant  pueros  suos.  qui  jam  saptimum  aut  etiam 
octavum  annum  adepti  sunt,  deducere  ad  ecclasiam,  ita  ut 
possint  primam  communionem  recipera.    Quid  respondan- 


IN 


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Il 


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20 


p» 


PROCÈS-VERBAL 

DE   L'aSSEMIU.ÉE   du   BUREAU  DE    LA 

SOCIETE  ECCLESIASTip  ST-JOSEPH 


TENUE   AU  SÉMINAIRE   DE   QUÉBEC 

LE  11  AOUT  1911 

Sous  la  présidence  de  Mgr  L.-N.  Bégin, 

Archevêque  de  Québec. 


Présents  :  Mgr  Marois,  Mgr  Têtu,  Mgr  Rouleau,  MM.  Jos  - 
Octave  Faucher,  Frs-Xavier  Gosselin  et  Anselme  Déziel 
procureurs. 

Le  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  le  5  août  igio  est 
lu  et  adopté. 

de^rc^isse^"''  "^^^^  '^'  "°"''  '"'"'"^  '°"*  '^^"'  membres 

MM.  Joseph-Aurore  Larochelle, 
Apollinaire  Allaire, 
Janvier  Lachance, 
Léonidas  Verrault, 
Cyrille  Labrecque, 
Etienne  Grandbois 
Frs-Xavier  Lefebvre, 
Emile  Giguère, 
Oscar  Proulx, 
Pierre  Poulin, 


i^ 


II 


II 


—  204*  — 

MM.  Alfred  Côté, 
Adélard  Piché, 
Israël  Laroche, 
Eugène  Beaudet, 
Célestn  Fillion, 
Alphonse  Morel, 
Calixte  Ferland, 

Le  Secrétaire  donne  les  noms  des  membres  décédés  depuis 
le  dernier  bureau  : 

Mgr  Antoine  Gauvreau, 
MM.  Fidèle  Morisset, 

Augustin  Dernier, 

Chs-Henri  Paquet, 

Claude  Guy, 

Philéas  Lessard, 

Narcisse  Proulx, 

Prosper  Meunier, 

Placide  Roy, 

Eloi  Laliberté, 

Edmond  Verret, 

Jos.-Cyrille  Fréchette. 

Le  trésorier  lit  le  résumé  des  comptes  comme  suit  : 

RECETTES 

Contributions  des  membres $  8,  947.  00 

Arrérages  perçus '     e.  35 

Remboursé  par  le  conseil  d'Inverness 200.  00 

Legs  de  M.  C.-Henri  Paquet 100.  00 

Don  anonyme 200.  00 

Remis  sur  pension  par  M.  l'abbé  Alf.  Paquet 62.  50 

Intérêt  sur  Placements 1,430.  17 

Intérêt  sur  dépôts 104.  21 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie  au  dernier  bureau  2,154.  79 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale  au  dernier  bureau-  11.  68 

$    13,216.70 


décédés  depuis 


le  suit  : 


.  ■ 

$  8,  947.  00 

,  , 

6.35 

•  .  . 

200.  00 

.  . 

100.  00 

•  *  . 

200.  00 

*  .  . 

62.50 

•  •  . 

1,430.  17 

104.  21 

San 

2,154.79 

lU. 

11.68 

—  205»  — 

DEPENSES 

Pensions  accordées  par  le  bureau  de  1910 $  9  725  79 

Pensions  accordées  par  Mgr  le  Président 2  013  "18 

Rentes  viagères '  30'  00 

Impresssion  du  Rapport  annuel,  etc 27."  94 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie 1  373'  3g 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale '  46.  41 

$    13,216.70 
DETTES  ACTIVES 

Prêt  à  la  Fabrique  de  N.-D.  de  la  Garde  (4.  p.  c.)  $  4,000  00 
l'ret  à  la  Fabrique  du  Lac  au  Sable  (4  p.  c.  )  4  975  00 

Débentures  de  l'Electric  Co.  de  Toronto  (5  p.  c.)     3,'oo0  00 
Prêt  sur  hypothèque  (5  p.  c.)  6,500  00 

Prêt  sur  hypothèque  (5  p.  c.)  3,500  00 

Prêtàla  Fabrique  de  Saint-Henri  de  Taillon  (5  p.  c.)  3,500  00 
Banque  Nationale  (30  actions  7  p.  c.)  3,000  00 

Dépôt  à  la  Caisse  d'Economie  |   373  38 

Dépôt  à  la  Banque  Nationale(*)  '   46  41 

$    29,894  79 

{•)  Recettes  ordinaires,  $10,750.23,  Dépenses  ordinaires,  g  11,796.91.    Défi- 
cit, «1,046.68.  Montant  dos  surplus  3  9,163.37. 


El 


$    1 3,21  Ç.  70 


—  206»  — 


Les  Procureurs  allouent  les  pensions  suivantes: 

MM.  Chs-Stanislas  Richard o^n  nn 

Etienne-O.  Corriveau                      7 

P«r^.-^      A    V.   ,   "^^^^ 300  00 

Ferdinand  Chabot. ^^^,.,, 

^;-"rT»'-,-. ;.•:.■  'ZZ 

St-Georges  Begin g^^  ^^^ 

lhos.-EugèneBeauHeu 25000 

Lud,^er  Biais..      ^ÔO  00 

Napoléon  Cinq-Mars 05Q  qq 

Chs-Eug.  F'renette gÔO  00 

JosephGirard ;:;;  ^SOOO 

Louis-Jos.  Gagnon gÔO  00 

Joseph-Rémi  Desjardins(  I  ) 950  00 

Alfred  Bergeron .' ."  250  00 

Charles  Baillargeon 250  00 

Jos.-Ben.  Soulard.. [[[[[  250  00 

Maxime  Hudon 250  no 

Guillaume  Giroux 250  00 

Darie  Lemieux 25CO0 

Etienne  Grondin  250  00 

René  Casgrain 250  00 

Edmond  Marcoux(2) , 250  OO 

Apollinaire  Gingras 250  00 

Benjamin  Demers- 250  00 

Alphonse  d'Auteuil 250  00 

Alfred  Paquet goOOO 

J-Onésime  Brousseau 250  00 

Hugh  McGratty gôO  00 

René  Labbé 250  00 

Pierre  Théberge .'.  250  00 

Joseph-A.  Feuiltault. 250  00 

Théoph.  Trudel 25000 

<1)  mort  le  12  août  dernier. 
(2)    "      "  11    "         « 


suivantes 


300  00 
300  00 
30000 
300  00 
300  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 

250  00 
250  00 
25C  00 
250  00 
250  00 
250  OO 
250  00 
250  00 
250  00 
25000 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 


--  207»  — 

MM.  Pierre   Plante 

Mendoza  Bernard .' 

Daniel  Guimond 

Eugène  Brunet 

Ovide  Larochelle ..!...''""' 

Léon   Gauthier 

Herménégilde  Dubé. 

Albert  Lamothe .....*."  '  '  '  "  " 

Léandre  Hamelin .. .. 

Fait  et  passé  à  Québec,  le  1 1  août  191 1. 
t  L.-N.  BÉGiN,  Arch.  de  Québec. 

Président 
H.  TÊTU,  ptre. 
Secrétaire  et  trésorier 


250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
250  00 
150  00 
150  00 
80  00 


—  208»  — 


'<li3 


EXTRAIT  DU  LIVRE  DES  RECETTES 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  ECCLÉSIASTIQUE  SAINT-JOSEPH 
JUSQU'AU  1"  OCTOBRE  1911 


ANNÉE  1910-1911 

Sa  Grandeur  Mpr  L.-N.  Bégin $ 

P.-Eugône  Roy. 

Mp    C.-A.  Marois,  P.  A.,  V.  G     

Ls-J.  Lan^is,  V.  G 

'[       H.  Têtu.  P.  D ." 

C.-O.  Gagnon,  P.  D. 

Il       Frs-X.    Faguy,  P.   D. .[ 

Il      Thos-GréK.  Rouleau   P.  D 

Nap.-Joseph  Sirois,  P.  D 

MM.  Allaire,  Apollinaire 

Arsenault,    Clovis 

Auclair,   Grégoire ■ 

Auffer,  Charles 

Baillargeon,   Charles 

Ballantyne,  James 

Beaudet,  Alphonse 

Beaudoin,    Arthur 

Beaudoin,  Joseph 

Beaulieu,   Charles 

Beaulieu,  Thos-Eug 

Bégin,  Achille 

Bégin,   Ferdinand 

Bégin,  St-Georges 

Bélanger,  Euclide 

Bélanger  Salluste 


'200  00 
2.5  00 
1500 
46  00 
29  00 
15  00 
84  00 
56  00 
40  25 
6  00 
25  50 
30  00 
37  00 

malade 

3^  00 

40  00 

8  25 

136  50 

8  00 

malade 

0  00 

18  00 

malade 
42  85 
24  00 


TTES 


-JOSEPH 


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25  00 
15  00 
■'«6  00 
29  00 
15  00 
84  00 
56  00 
40  25 
G  00 
25  50 
30  00 
37  00 

malade 
3^  00 

40  00 

8  25 

13G50 

8  00 

malade 

i)00 

18  00 

malade 
42  85 
24  00 


—  209*  — 

Nm.  Belleau    Arthur ,,  ,, 

lielleau,  Louis g  qq 

Bertreron,  Alfred "  _   ,    , 

B.            .                malade 

er},'eron,   Armand ^^Q^^ 

Bernard,  Emile ."".""■  ^Q^^^^ 

liernard,    Mendoza "  | ,  r,f, 

Hernier,  Bernard ....,  26 00 

Bernier,   Joseph ....'.'..'.  \ou 

Bilodeau,  Adélard (j  qq 

Bilodeau,  Télesphore 16  2", 

Bla.X  F.X.-U,dBer i.:;.:.  „^,^j^ 

lilais,  Jacques g  qq 

Biais,  Ls-Ph;iippe gQ(, 

Blanchet,  François iqsq 

Blanchet,  Odilon ,  '  '  ,^  qq 

Boilard,  Aldéric ^r,QQ 

Bois,  Honorius o  nn 

Bolduc,  Louis g  qq 

Boulanger,  Lauréat g  00 

Boulet,  Alfred ^^qq 

Boulet,  Auguste f)  qo 

Boulet,  Salluste (^qq 

Bourassa,  Alphonse 26  00 

Bourque,  Charles 49  qq 

Bourque,  Charles '  («00 

Bourque,  Joseph 7  qq 

Boutin,  Amédée |g  qq 

Boutin,  Frs   de  B. oq  oo 

Boyd,  Patrick '  "-  qq 

Breton,  Joseph -j  qq 

Breton,  Jos.-Elie 30  55 

Biousseau,  Gaudiose 51  qq 

Brousseau,  Onésime g  qq 

Brunet,  Eugène ;:::;;;:  malade 

Brunet,  Ulric _  3g  qq 

Bureau,    Jos.-Aimé 50  qq 

Cannon,  Walter "^g  qq 


I 

* 


il 


—  210*  — 

MM.  Cantin,    Onésiphort 07  o(> 

Caron,  Alphonse ^  ^  oo 

Caron,  Auguste 45  q^ 

Caron,    Ivanhoe |hoo 

Car  m,  Nazaire 35  qo 

Caron,  Wilfrid 10  07 

Carrier,  Alfred 12  12 

Carrier,  C-Edouard 60  00 

'^arrier,  Eujîène <)  75 

Carrier,  Louis 22  (jO 

Carrier,  Orner 7  50 

Carrier,  Wilfrid in  70 

CasKrain,   René ^naïade 

C  astonguay,  Alfred 0  00 

Castonguay,  Auguste IG  30 

Castonguay,  Esdras 1 8  30 

Chabot,  Ferdinand malade 

Chabot,  Léo 7  00 

Chalifour,  Pierre 9  OO 

Chamberland,   Joseph 24  00 

Chapleau,  Ernest 6  00 

Chénard,  David 33  ;}', 

Cbénard,    Sylvio 13  ce 

Chouinard,  Hilaire 7  oO 

Cinq-Mars,  Joseph 1 7  50 

Cinq-Mars,  Napoléon malade 

Cloutier,    Etienne 33  çq 

Cloutier,     Gustave 1500 

Cloutier,  Orner 34  qo 

Cloutier,    Onésime 35  59 

Cloutier,  Philémon 1 1  25 

Cloutier,  Thomas g  OU 

Collet,  Chs-Allyre 9  qo 

Corriveau,  Alphonse 6  00 

Corriveau,  Etienne malade 

Corriveau,  J.-Evariste (5  oo 

Coté,   Emile 27  00 


—  211» 


27  00 
18  00 
45  00 
IHOO 
3G00 
10  07 
I2t2 
GO  00 

!»75 
22  00 

7  50 
1î>7G 

malade 
noo 

lti30 
18  30 

malade 

700 

9  00 

24  00 

6  00 
33  34 

•3  55 

7  00 

17  50 

malade 

33  60 

15  00 

84  00 

36  50 

1125 

6  00 

9  00' 

6  00 

malade 

6  00 

27  00 


M?^   Côté,  François-:  >,vi»' 

Côté,  Georges 

Côté,  Philippe 

Coulombe,  Louis 

Croteau    Ulric 

D'Auteuil,  Alphonse.. 

Uefoy,  Henri 

DelaKiave,  Théodule- 

Delisle,  Léon 

Delisle,  Philippe. 


3000 
10  50 
40  00 
3900 
6  00 
25  00 
17  85 
3450 
600 
3900 


Demers,  Benjamin ^alad. 

Derome,  Jean-Bte 

Deschônes,  Honorius 

Deschânes,  Ls-Philippe 

Deschênes,  Sylvio 

Desjardins,  Arthur 

Desjardins,  Bruno 

Desjardins,  Georges. 

Desjardins,  Hospice 

Desroches,  Hildevert 

Destroimaisons,  Joseph 

Destroimaisons,    Ls-Magloire 

Déziel,    Anselme 

Dion,  Albert 

Dion,  Aurélien 

Dion,  Pierre 

Dionne,  Alfred- 

Dionne,   Charles 

Dionne,  Elzéar 

Dionne,  Emile 

Donaldson,  Joseph 

Doucet,  Alphonse 

Dubé,  Herménégilde „,alade 

Dubé,  Joseph 9  qq 

Dulac,  Adolphe 35  59 

Dumais,  Arthur 1900 

Dumais,  Joseph 3410 


1100 

600 

25  Ot» 

24  0( 

1 1  au 

44  00 

7  50 

35  24 

2100 

6  00 

25  00 

57  00 
6  00 
6  00 

12  00 

90  00 
6  00 

29  00 

5410 

28  00 

12  00 


—  212*  — 

MM .  Dumais,  Ludger 9  oo 

Dumas,  Joseph 6  90 

Dumas,   Théophile 24  00 

Dumont,  Joseph 18  00 

Dupont,  Alfred 6  OO 

Dupont,   Charles 19  OO 

Dupuis,  Fernand ,  36  10 

Dupuis,  Jean-Baptiste 15  00 

Dupuis,    Odilon 7  00 

East,   Ulric 24  00 

Faucher,  Ajutor 42  00 

•  Faucher,  Amédée . .  • malade 

Faucher,   J. -Octave 50  00 

Ferland,  Amédée 7  50 

Ferland,  Joseph 6  60 

Feuilteault,  Jos.-Alphonse malade 

Fillion,  Hector 6  00 

Fillion,  Maxime 67  53 

Filteau,  Albert 24  00 

Fiset,    Ls-Napoléon 29  50 

Fleury,  Joseph 1200 

Fortier,  Hilaire 40  66 

Fortin,  Auguste 33  00 

Fortin  Irénée .'. 6  OO 

Fortin,  Maxime. g  oo 

Fortin,  Omer.  ....... g  qO 

Fournier,  Cyrille 9  00 

Fréchette,  Honoré 50  00 

Frenette,  Eugène malade 

Gagné,   Charles .,. 45 00 

Gagné,  Lucien 33  00 

Gagnon,  Adélard 22  50 

Gagnon,  Cyrille g  qO 

Gagnon,  Ls-Adélard- ...;.;  i 12  00 

Gagnon,  Joseph ...... ^^i 43 50 

Gagnon,    Ls-Jos ".  malade 

Gagnon,  Théodore  • qqq, 


90O 

6  90 
24  00 

18  00 

eoo 

19  00 
3610 
15  00- 

7  00 
24  00 
42  00- 

malade 

50  00 

750- 

6  60 

malade 
600 
67  53 
24  00 
29  50 
12  00 
40  66 
33  00 
6  00 
6  00 
6  00 
9  00 
5000 
malade 
45  00 
33  00 
22  50 
6  00 
12  00 
43  50 

malade 
6  00 


—  213*-- 

MM.  Galerneau,   Isaïe 

Galerneau,  Jos-Elzéar lAr. 

Garneau,   Ferdinand ■'"'  HZ 

Garneau,  Henri ^«^^ 

^^^-•j^-- .■.■.■■.:::::  288o 

Garon,   Louis j^  ^^ 

Garon,  Samuel , ^  „_ 

Gauthier,  Augustin , ,  ^^ 

Gauthier,  Arth '.■..■.■;■■  gOO 

Gauthier,  Léon '"'  g^^ 

Gauvin,  Joseph '  "  "  *  g  ^^ 

Gauvreau,  Lucien "  '  '  "  '  j<,  ^^ 

Gelley,  Thomas '     '  gj  OO 

Gendron,  Maximilien "  '  g  qq 

Genest,   Oscar g  ^^ 

Gervais,  Jules '.W .„ 

Giguère,    Emile ;;';  395 

Gingras,  Apollinaire ,    , 

Gignac,  Joseph-Narcisse '.'.".'.".' .' ." .' .'  ""^7^50 

Girard,  Joseph ;......  ,    ^ 

Giroux,  Cléophas '.'.'..'.'.'.'.'.' i  ""^iJ 30 

Giroux,  Emile  ...... '  ^g 

Giroux,  Guillaume , 

Godbout,  Adolphe  .............:" ""^Ynt 

Godbout,  Albert .^^^ 

Godbout,  Charles-Ovide "  "  "  "  !«  "^ 

Godbout,   Pierre î^^^ 

Godin,  A.-Ovide ■"■ l^J^ 

Gosselin,    Auguste 1,,^ 

Gosselin,  Charles g^" 

Gosselin,    David .^"^ 

Gosselin,    Frs-Xavier.. ■""  97^0 

Gosselin.  Jean ;;;  .g^^ 

Gosselm,  Joseph "^  g^ 

Gosselin,  Louis '-...........  2500 

Gosselin,  Onésime ][     '  g ^^ 

Goudreau,  Georges- [[['/[  g^ qq 


sf'î 


-  \ 

i.  ' 


—  214*  — 

MM.  Grenier,  Adolphe 3qqq 

Gouin,  Arthur '  ^g  ^5 

Gouin,  Charles g  qq 

Grenier,  Victor ,'"*"*  |2 00 

Groleau,  Giles g  qq 

Grondin,  Etienne „„i    , 

«-       j.      Ti,.,-,                   malade 

Grondin,   Phihbert 5  qq 

Grondin,  Pierre 35  00 

Guay,   Edouard g  qq 

Guillot,  Emile 9  qq 

Guillot,  Joseph g  00 

Gmmont,  Daniel ^^^^^^ 

Guimont,  Odilon ^  9  qq 

Guy,    Georges 32  45 

Guy,   Herménégilde 19  go 

Halle,    Joseph 7  50 

Hamelin,  Léandre malade 

Hébert,    Léonidas 7  gg 

Houde,  Joseph g  qO 

Houde,  Jos-Edouard 36  00 

Houle,    Théophile 30  00 

Huard,    Victor-Alphonse „ , . .  1 2  00 

Hudon,    Eugène 42  00 

Hudon,  Ludger : 28  50 

Hudon,   Maxime j^^lade 

Hunt,    John 12  00 

Huot,Antonio ^^{^^^ 

Jobm,  Emile 7  gQ 

Jolicœur,  Siméon -jg  qq 

Julien,  Gédéon q  qq 

Kirouac,  Jules 35  oo 

Labbé,   René' ^^j^^^ 

Labbé,  Théodore 4  75 

Laberge,  Joseph-Esdras 12  55 

Laberge,  Jules g  75 

Labrecque,  Albert , g  qq 

Labrecque,  Cyrille 0  85 


30  00 

48  75 
6  00 

1200 
8  90 

malade 

6  00 

35  00 

8  00 

9  00 

6  00 

malade 
19  00 
32  45 
19  80 

7  50 
malade 

7  60 

6  00 
36  00 
30  00 
12  00 
42  00 
28  50 

malade 
12  00 

malade 

7  80 
18  00 

6  00 
36  00 

malade 
4  75 
12  55 
6  75 
6  00 
085 


—  215*  — 

MM.  Labrecque,  Jos.-A g  oo 

Laçasse,  Arthur 30  qo 

Laçasse,  Joseph ç^qq 

Lachance,   Arthur 35  qq 

Lachance,  Jos.-Télesphore 50  82 

Laflamme,  Alfred 6  60 

Laflamme,  Eugène 15  qq 

Laflamme,  Napoléon 9  75 

Lafrance,  Alexandre 45  00 

Lafrance,    Napoléon 2I  00 

Lagueux,  Robert 140  00 

Lambert,  Joseph-Zoël 21  00 

Lambert,  Zoël 10000 

Lamontagne,  François 30  00 

Lamontagne,  Raymond 8  00 

Lamothe,  Albert • ^^i^^e 

Langlais,  Alphonse 37  55 

Langlois,  Charles- \qqq 

Langlois,  Jos.-Alfred q  qo 

Langlois,  Jos.-Octave 27  00 

Langlois,  Louis-Alfred 63  85 

Laplante,  Frs-Xavier 30  oo 

Lapointe,  Arthur (j  00 

Lapointe,  F.-O.-Arthur 30 00 

Laroche,  Israël |  qq 

Larochelle,  Jos. -Aurore s  50 

Larochelle,  Léon ^500 

Larochelle,  Ovide '  "  "  m^^.A. 

Larue,  Luc 13  qq 

Lauzé,  Thomas 30  00 

Laverdière,  Philippe '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.  malade 

Lavergne,  Valmore ^  /^q 

Lavoie,  Edouard 1 1  5Q 

Lavoie,  Joseph 24  00 

Lavoie,  Joseph-E.-N. "7  50 

Lebon,  Wilfrid 750 

Leclerc,  Bruno 39  75 

Leclerr.  Charlpc  .-"a 


i<i3 


—  216*  — 

MM.  Leclarc,  Cléophas 6  00 

,  Leclerc,   J.-Bte g  00 

Leclerc,  Pierre 25  00 

Lecours,  Irénée 10  50 

Lefebvre,  Frs-Xavier 1  00 

Legendre,   Pamphile 6  00 

Lemay,  Albert 5  65 

Lemay,  Léonidas 1 1  35 

Lemay,  Philogone 22  54 

Lemieux,   Célestin 9  00 

Lemieux,  Darie malade 

Lemieux,    Gaudiose 49  50 

Lemieux,   Gilbert 27  00 

Lepage,  Alexandre 13  25 

Lépinay,  F'élix 6  0(> 

Lessard,  Auguste 7  50 

Lessard,    Hubert 60  00 

Lessard,  Joseph 25  50 

Lessard,  Louis 3115 

Lessard,   Philéas 40  00 

Levasseur,  Joseph 46  00 

Levasseur,  Paul. 6  00 

Lévêque,    Clément malade 

Lévêque,    Edmond 4  00 

Lévêque,  Luc malade 

Lindsay,  Lionel 9  oo 

Magnan,  Aristide 3  oO 

Maguire,  Eustache 39  oo 

Maheu,  Arthur. g  oo 

Marceau,  Ludger 15  oo 

Marcoux  Auguste 12  00 

Marcoux,  Thomas 7  80 

Marois,  Odilon 84  00 

Martel,  Alfred 1 7  00 

Martel,    Ulric 6  50 

Martin,  Arthur 6  00 

Martin,  Edouard 55  50 


6  00 

6  00 

25  0  0 

10  50 
1  00 
6  00 

5  65 

11  35 
22  54 

0  00 

malade 
49  50 
27  00 
13  25 

6  00 

7  50 
60  00 
25  50 
31  15 
40  00 
46  00 

6  00 
malade 

4  00 
malade 

9  00 

3  00 
30  00 

6  00 
15  00 
12  00 

7  80 
84  00 
17  00 

6  50 

6  00 

?5  50 


—  217*  — 

MM.  Martin,  Emile ,- .^ 

»»     , .      „,.    .                           0/  50 

Martm,  Olivier g  q^, 

Massé,  P'erdinand "  ,2  00 

Mathieu,    Philippe '  ^qc)2 

Maurais,  Eugène ,  jg  ^q 

McCrea,    Georges 5000 

McGiatty,  Hugh .;.■;  ^^j^^^ 

Mercier,  Georges jq  50 

Mercier,  Joseph 135Q 

Mercier,  Théodore 04  00 

Michaud,    Adolphe 4500 

Michaud,  ^milius 4  qO 

Michaud,  Aurélius oq  00 

Michaud,  Enoïl '  'g  75 

Michaud,  Hermas 31  qq 

Michaud,  Ludger, g  qq 

Miller,  Eugène ,    , 

\jf   -11     ^                    malade 

Miville,  Georges ,5  qq 

Montreuil,  Ernest g^O 

Moreau,  Arthur 3Q  qq 

Morisset,  Alfred 46  50 

Morisset,  Léon qqqq 

Morisset,  Rosario 48  00 

Morneau,  Eugène "'.".'.''  g  qq 

Nadeau,   Condé '"  ^^qq 

Nadeau,  Philippe g  00 

O'Farrell,  John '  o,  -„ 

O'Reilly,   Patrick '.'.'.'.'.'..""  30OO 

Ouellet,  Jos.-Philippe 30  00 

Ouvrard,  Georges 6  00 

Pacaud,  Edouard "...'  9qq 

Page,  Edouard _'  15  qq 

Pampalon,  Antoine ooQO 

Paquet,  Alfred ;:.;::::::  „,alade 

1  aquet,  £.douard 24  00 

Paquet,  Joseph g  qq 

Paquet,  Louis-H. 3  qq 


lAi 


—  218*  — 

MM.  Paquet,   Nazaire 32  37 

Paradis,  Benjamin malade 

Paradis,  Emile is  30 

Paradis,  Joseph 12  00 

Paradis,  Louis 53  OO 

Parent,  Elzéar g  qO 

Paré,  Edmond g  oO 

Pelletier,  Bruno g  00 

Pelletier,  Dominique 26  53 

Pelletier,  Eugène 9  OQ 

Pelletier,  Georges 30  00 

Pelletier,  Geo.-N 7  50 

Pelletier,  Léonce 6  00 

Pelletier,  Noël 6  00 

Perron,  Ulric ^^  00 

Pérusse,   Ludger 36  oo 

Picher,    Ludger 37  50 

Pichet,   Emilien 25  00 

Plante,  Orner 35  Qq 

Plante,    Pierre ^^^^^^ 

Poirier,  Omer 29  00 

Poulin,  Arthur 20  00 

Poulin,  Joseph-Amédée 24  50 

Poulin,    J. -Alexis " ]20(y 

Poulin,    Pierre 3  00 

Pouliot,  Alfred 26  sa 

Pouliot,    Napoléon 30  oo 

Pouliot,  Valère g  Oa 

Prémont,  Arthur eoo 

Proulx,  Armand 27  OO 

Proulx,  Arthur g  OO 

Proulx,  Ernest g  qO 

Proulx,  Joseph 7  93 

Proulx,    Oscar  3  qo 

Proulx,   Théodule g  qo 

Proulx,  Walstan i^ qo 

Provancher,  Arthur 7  5(y 

Rainville,  Joseph-Aimé 27  00 


32  37 

malade 

18  30 

12  00 

53  00 

6  00 

8  00 

6  00 
26  53 

9  00 
39  00 

7  50 
6  00 
6  00 

18  00 

36  00 

37  50 

25  00 
35  Oq 

malade 

29  OO- 
20  00 
24  50 

12  oa 

3  00 

26  50* 

30  00 
8  00 
6  00 

27  OO 
6  0O 

6  00 

7  92 
3  00 

6  00 
1800 

7  50 
27  00 


—  219*  — 

MM.  Rémillard,    Gustave o«  nn 

Rémiiiard,  Jules .;;;;;;  goo 

Richard,  Charles ggQ^ 

Richard,  Chs-Strnislas ."  28  00 

Richard,  Joseph 21  00 

Richard,   Salluste 33  qq 

Robert,   Arthur 720 

Roberge,  Albert g  qq 

Rochette,  B.-Charles .........'  6  00 

Rochette,   Eleusippe [^qq 

Rochette,  Joseph jg g^ 

Rochette,  Victor "  g  q 

Roger,  Herménégilde 15  qq 

Rouleau,    Albert 33  qq 

Rouleau,    Fortunat 28  50 

Rouleau,  Joseph ",'.  300O 

Rouleau,  Joseph-E 3g  qq 

Rousseau,   Albert 12  go 

^°"^^,T' uiric :::;  3000 

Roy,  Adalbert g  gg 

Roy.  Alexandre ;.■.■;;;;;;  g^^ 

^°^\^^'^!,, 900 

Roy,  Jos.-Edouard ,    , 

Roy,  Joseph.... •;.■.■.■.■.■.■;;  """975 

Roy,  Joseph-Fortunat «  ^n 

Roy.  Philéas „,^„^^^ 

Roy.  Placide :;;:•••  llll 

Roy.Valèie ,  °^ 

Roy,  Wilfrid lll 

Ruel,  Jean-Baptiste '^^ 

Samson,   Cyrille [[ ^^^0 

Sauvageau,  Gédéon "  '  *  ^  !^" 

Savard,   Odilon J^^ 

Scott.  H.-Arthur ;;; 112 

Simard,  Arthur ^J^^ 

Simard,  Cléophas :,°„ 

Soucy.Télesphore ',,J 

■  ■ OO  50 


,#^'' 


—  220*  — 

MM.  Soulard,    Joseph-B malade 

Talbot,  Alphonse 34  34 

Taschereau,  Auguste 28  00 

Tessier,  Charles 21^00 

Têtu,  Alphonse 9  00 

Têtu,  François malade 

Théberge,  Pierre malade 

Théberge,  Stanislas 6  00 

Thibaudeau,  Joseph-T 48  20 

Thiboutot,  Jean-Baptiste 25  00 

Tremblay,  Alphonse (>  OO 

T.emblay.   Herménégilde 6  00 

Trudel,  Théophile malade 

Turcotte,  Philéas 25  00 

Turcotte,    Sauveur 35  00 

Turcotte,   Théophile 3000 

Turgeon,  Gaudiose 24  00 

Turgeon,  Joseph 15  00 

Turgeon,  Louis 11  50 

Turmel,  Adélard H  75 

Vachon,  Alexandre ^  ^0 

Vaillancourt,  Arthur 55  00 

Vaillancourt,  Joseph malade 

Veilleux,  Joseph 34  00 

Vézina,  Auguste ^  ^  25 

Vézina,  Léonce 27  00 

Villeneuve,  Sévère *^  ^0 

Vincent,  Arthur 37  50 

Voyer,   Elzéar '^^^0 


—  221*  — 


malade 

34  34 
28  00 
21^00 

9  00 

malade 

malade 

6  00 

48  20 

25  00 

6  0O 

6  00 

malade 

25  00 

35  00 
30  00 
24  00 
15  00 
1150 
1175 

9  50 
55  00 

malade 
34  00 
Il  25 
27  OO 
6  00 
37  50 
24  00 


ARRERAGES 

Plusieurs  anonymes 

MM.  Jos.  Proulx 

Ths  Cloutier 

E.  Jobin 

L.-P.  Biais ,..'.* 

M.   Fortin 

E.  Chapleau 

L.   Pelletier  

Ph-  Nadeau 

M.-L.  Belleau   

Archevêché  de  Québec, 
1er  octobre  191 1. 

H.  TÊTU,  Ptre, 

Secrétaire. 


65  00 
6  00 
4  50 
3  00 
1  50 
1  50 
150 
1  00 
1  00 
0  30 


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à 

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TABLE   CHRONOLOGIQUE 
DEH    MATIÈRES 


SA  GRANDEUR  MONSEIGNEUR  L.-N.  BÉGIN 

Archevêque  de  Québec 

MANDEMENTS   ET  CIRCULAIRES 

1906 

(40)  Circulaire  au  clergé  (22  janvier).  I.  Lettre  pas-  Page 

torale  sur  le  fléau  de  l'alcoolisme.  —  II.  Itiné- 
raire de  la  visite  pastorale  de  1906.  —  III, 
Règlement  du  prochain  Carême. 5 

(41)  Mandement    au    sujet    de    l'alcoolisme   et   des 

moyens  à  prendre  pour  en  arrêter  les  progrès 

(22  janvier). 9 

(42)  Circulaire  au  clergé  (15  mai).  I.  Décret  de  la  S. 

C.  du  Concile  sur  la  Communion  fréquente  et 
quotidienne. — II.  Décret  delà  S.  C.  des  Indul- 
gences dispensant  de  la  confession  hebdoma- 
daire.—III.  Retraite  pastorale. —  IV.  Prédica- 
teurs de  la  Société  de  Tempérance.  —  V.  La 
Tempérance,  publication  mensuelle  des  RR. 
PP.  Franciscains  de  Montréal. — VI.  Ouvrages 
recommandés  :  Le  fléau  maçonnique  ;  Croire, 
c'est  vivre.  — VII.  Le  monument  Laval 21 

(43)  Circulaire  au  clergé  (10  octobre).  —  I.  L'œuvre 

de  la  Préservation  de  la  jeune  fille.  —  II. 
L'œuvre  de  la  Préservation  des  jeunes  gens. — 
—  III.  Sociétés  catholiques  de  secours  mutuel 
à  encourager.  —  IV.  Conférences  ecclésiasti- 
ques. —  V.  Examen  et  sermons  des  jeunes 
pïctrcâ  pour  1907.   ■    ■  • 29 


tV.i 

WÈ 

1.  ■  s 

1 

î 

224» 
1907 

(44)  Circulaire  au  clergé  (29  janvier).   —  I.   Prière 

pour  la   France.  —  II.    Le  Denier  de   Saint 
Pierre.  —  III.  Mgr  Justin  Fèvre.  —  IV.  La  der- 
nière Encyclique  du   Pape  à  la  France.  —  V. 
Règlement  du  prochain  Carême. 

(45)  Lettre  pastorale  (31  mars)  sur  l'Action  Sociale 

Catholique  et  en  particulier  sur  l'CEuvre  de  la 
Presje  Catholique 

(46)  Circulaire  au  clergé  (4  août).   I.   Visite  pasto- 

rale.—II  .Décrets  de  Sa  Sainteté  Pie  X  relati- 
vement èl  la  sainte  Communion.  —  III.  For- 
mule abrégée  pour  l'administration  de  l'Ex- 
trême Onction  en  cas  de  nécessité.  —  IV. 
Nouvelles  indulgences  attachées  à  la  célébra- 
tion du  mois  du  Sacré-Cœur  de  Jésus.  —  V. 
Retraites  pastorales 

(47)  Circulaire  au  clergé  (12  juin).    Bref  pontifical 

sur  l'Action  Sociale  et  l'Œuvre  de  la  Presse 
Catholique.  (Annonce  de  sa  réception,  billet 
du  Cardinal  Secrétaire  d'État,  te.xte  latin  et 
traduction  française  du  Bref.) 

(48)  Circulaire   au  clergé    (15   novembre).    I.  —  Le 

décret  La)ncnta()ili  snitc  cxitu  du  Saint-OfBce 
et  l'Encyclique  Pasccndi  domiiiici grcgis  de  N. 
S.  P.  le  Pape  Pie  X.  — II.  Le  décret  Ne  teinerc 
de  la  S.  C.  du  Concile  sur  les  Fiançailles  et  le 
Mariage.  —  III.  Quête  du  Denier  de  saint 
Pierre  à  faire  dans  toutes  les  églises  le  8  dé- 
cembre. —  IV.  Cas  de  conférences  ecclésiasti- 
ques. —  V.  Matières  d'examen  et  sujets  de  ser- 
mons pour  les  jeunes  prêtres.— VI.  Indulgence 
plénière  pour  le  renouvellement  des  promesses 
du  baptême  en  la  fête  de  la  Sainte  Trinité.  — 
VI.  Addition  à  faire  à  l'annonce  de  la  fête  du 
Sacré-Cœur  de  Jésus.  —  VII.  La  sainte  com- 
munion dans  les  oratoires  privés.  —  IX.  Messe 


35 


57 


71 


n 


35 


57 


71 


n 


225» 

de  Minuit  et  privilège  de  distribuer  la  sainte 
communion  dans  les  oratoires  où  l'on  conserve 
le  Saint  Sacrement-  —  X.  La  Société  de  Tem- 
pérance et  la  Lij,'ue  anti-alcoolique.  — XI.  Dé- 
part pour  l'Europe 87 

1908 

(49)  Circulaire  au  clergé  (i"mars).  -  I.  Promulga- 
tion de  la  Lettre  Pontificale  Immortalia  pro- 
iiurita,   relative  aux  fêtes  des  Centenaires  de 

Québec.  —  H.  Indulgences  accordées  à  cette 
occasion. j-q 

Circulaire  au  clergé  (4  mai).  —  Election  et  con- 
sécration de  Mgr  Paul-Eugène  Roy,  évoque 
d'Eleuthéropolis,  Auxiliaire  de  Québec 195 

Mandement  à  l'occasion  du  deuxième  cente- 
naire de  la  mort  du  Vénérable  Monseigneur 
de  Laval  et  de  l'érection  d'un  monument  en 
son  honneur  dans  la  ville  de  Québec 199 

Circulaire  au  clergé  (10  mai).  Saint  Jean-Bap- 
tiste déclaré  par  S.  S.  Pie  X  patron  spécial  de 
tous  les  Canadiens- Français 209 

Lettre  pastorale  (24  juin)  au  sujet  du  troisième 
centenaire  de  la  fondation  de  Québec 217 

Circulaire  au  clergé  (29  octobre).  —  I.  Jubilé 
sacerdotal  de  Sa  Sainteté  le  P  .pe  Pie  X.  — 

II.  Lettre  de  Sa  Sainteté  Pie  X  au  clergé.  — 

III.  Œuvres  diocésaines.  —  IV.  Sujets  d'exa- 
men des  jeunes  prêtres  pour  1909 241 

(55)  Mandement  ordonnant  à  tous  ceux   ayant  des 

écrits  des  Jésuites  mis  A  mort  par  les  Iroquois 
au  17"  siècle,  et  dont  on  introduit  la  cause  de 
béatification,  de  les  transmettre  à  l'archevêché 
(  15  novembre) 247 

1909 

(56)  Circulaire  au  clergé  (9  janvier)  —  Quête  à  faire 


(50) 
(51) 

(52) 

(53) 
(54) 


226* 

en   faveur  des  victimes    du   tremblement    de 

terre  de   l'Italie   méridionale 255 

<57)  Circulaire  au  clergé  (janvier).   I.  Règlement  du 

Carême.— II.  Itinéraire  de  la  visite  pastorale.      257 

(58)  Mandement   à  l'occasion    du   Premier    Concile 

Plénier  du  Canada  (27  juin) 257 

(59)  Circulaire  au  clergé  («  décembre).  I.  Lettre  col- 

lective des  Pères  du  Premier  Concile  Plénier 
de  Québec.  —  IL  Conférences  ecclésiastiques. 
—III.  Règlement  pour  le  prochain  Carême.— 
IV.  Enrôlement  des  enfants  dans  la  Société 
de  Tempérance.  —Promesse  d'éviter  les  socié- 
tés secrètes.  —  V.  Départ  pour  l'Europe 269 

1910 

(60)  Circulaire  au  clergé  (i"  février).  —  Le  Congrès 

Eucharistique  de  Montréal 273 

(61)  Lettre  pastorale  des  Pères  du  Premier  Concile 

de  Québec  (19  septembre— 1"  novembre  1909). 
L'esprit  chrétien  dans  l'individu,  dans  la  fa- 
mille et  dans  la  société 279 

(62)  Lettre   pastorale   de   S.    G.    Mgr  L.-N.    Bégin, 

archevêque  de  Québec  sur  la  mort  de  S.  M.  le 

Roi  Edouard  VII 3I9 

(63)  Circulaire  au  clergé  (15  octobre)    sur  le  décret 

Quant  singulari  Christus  aviore 323 

(64)  Circulaire  au  clergé  (15  novembre)  —I.  Confé- 

rences ecclésiastiques  —  IL  Quête  pour  les 
Ruthènes.  —III.  Matières  d'examen  et  de  ser- 
mons des  jeunes  prêtres.— IV.  Motu  proprio  du 
Pape  condamnant  de  nouveau  le  modernisme 
et  exigeant  prestation  du  sermentd'orthodoxie.     337 

1911 

(65)  Circulaire  au  clergé  (14  janvier).  I.  Décret  de  la 

S.  C.   Consistoriale  :    De  vetitaclericis  tempo- 


it    de 

255 

it  du 

)rale.      257 
mcile 
257 


269 

273 

279 

319 

lécret 
......      323 

^onfé- 
ur  les 
ie  ser- 
rio  du 
nisme 
doxie.     337 


227* 

rali  administrationc.  —II.  Certificats  de  décès 
à  envoyer  tous  les  mois  au  Bureau  d'Hygiène. 

—  III.  Ecoles  protestantes  et  mariages  mixtes. 

—  IV.  Comptes  de  marguilliers  et  de  syndics. 

—  V.  Itinéraire  de  la  visite  pastorale 347 

(66)  Circulaire  au  clergé  (15  février)  Règlement  pour 

le  Carême 353 

(^6y)  Lettre  pastorale  (15  février)  touchant  l'attitude 
de  certains  journaux  de  Québec  vis-à-vis  la 
presse  catholique  et  l'autorité  religieuse 357 

(68)  Circulaire  au   clergé  (16   avril)    accompagnant 

une  lettre  de  Sa  Sainteté  Pie  X  protestant 
contre  la  célébration  du  cinquantième  anni- 
versaire de  la  spoliation  du  domaine  temporel 
du  Pape 369 

(69)  Circulaire  au  clergé  (10  mai)  I.   Catéchisme  et 

communion  des  enfants.— II.  Règlement  de  la 
Société  de  Tempérance.  —  III.  Contribution 
à  l'Action  Sociale  Catholique  parles  associa- 
tions et  confréries.  —  IV.  Instruction  de  la  S. 
C.  des  Sacrements  sur  la  célébration  des  maria- 
ges. —  V.  Retraite  pastorale 379 

(70)  Circulaire  au  clergé  (7  octobre).  —  I.  Consécra- 

tion épiscopale  de  Monseigneur  O.  Mathieu, 
évêque-élu  de  Régina.  —  II.  Collecte  à  faire 
pour  l'Œuvre  de  la  Préservation  de  la  jeune 
fille.  —  III.  Sujets  d'examen  et  de  sermons  des 
jeunes  prêtres  pour  1912.  —  IV.  Ouvrages 
recommandés.  —  V.  Excursions  du  dimanche. 
—IV.  Conférences  ecclésiastiques 393 


APPENDICE 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  1906 3* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse 

de  Québec,  en  1905 5* 

Circulaire  aux  membres  de  la  Caisse  ecclésiastique 

Saint-Joseph  (15  juin  1906) 13* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  bureau  de  la  Société 

ecclésiastique  Saint-Joseph  le  14  août  1906 25* 

Qnœstiones  anno  1907  collationibus  thcologicis  discu- 

ticndœ  in  archidiœccsi  Qucbeccnsi 43* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 

Québec  en  1906 47* 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  1907 55* 

Circulaire  aux  membres  de  la  Caisse  ecclésiastique 

Saint-Joseph  (  i"  octobre  1907) 57* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  bureau  de  la  Société 

ecclésistique  Saint-Joseph  le  16  août  1907 61* 

Qiiœtiones  anno  1908  collationibus   thcologicis   discu- 

ticndœ  in  archidiœcesi  Qucbeccnsi 81* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 

Québec  en  1907 87* 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  1908 95* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  bureau  de  la  Société 

ecclésiastique  Saint-Joseph  le  12  août  1908 97* 

Quœstioncs  anno  190Q  disciiticndœ  collationibus  thcolo- 
gicis arcliidiœcesis  Qucbccensis 117* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 

Québec  en  1908 121* 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  1909 129* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  bureau  de  la  Société 

ecclésiastique  Saint-Joseph  le  13  août  1909 131* 

Quœstioncs  anno  1910  collationibus  thcologicis  discu- 

ticndœ  in  archidiœccsi  Qucbeccnsi 151* 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  191  o 155* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 


3* 

5* 
13* 

25* 

43* 

47* 

55* 

57* 

6i* 

8i* 

87* 
95* 

97* 
117* 

121* 

•    ■  •••  •     129* 
Société 

? 131* 

discu- 

151* 

155* 


229* 

Québec  en  1909 ^ 

Qucsstiones  anno  1911  collationibus  ttieologicLs'archi-    '^^ 

diœcest   Qucbecensi  discutiendœ jg.* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  Bureau  de  la  Société       ' 

ecclésiastique  Saint-Joseph  le  5  août  1910 160* 

Itinéraire  de  la  visite  pastorale  de  191 1 13-* 

Comptes-rendus  des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 

Québec  en  içio o  * 

Quœstiones    anno    1912    collationibus    theologicis  in 

archtdtœcesi  Qucbecensi  discutiendœ m;* 

Procès-verbal  de  l'assemblée  du  bureau  de  la  Société 

ecclésiastique  de  Québec,  le  1 1  août  191 1 203* 

Documents  hors  série 
Décret  de  la  S.  C.  du  Concile.  De  la  communion  quo- 

tidienne  (A  la  suite  de  la  circulaire  42) 

Exhortation  de  S.  S.  Pie  X  au  clergé  à  l'occasion  du 

50  anniversaire  de  son  sacerdoce 

(A  la  suite  de  la  circulaire  54) 


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TABLE   ALPHABÉTIQUE   DES  MATIÈRES 


Action  Sociale  catholique,  L'  —  Lettre  pastorale,  57-— 

Bref  de  Pie  X  sur,  avis  de  réception,  77  ;  texte  latin,  81; 

version  française,  83  ;  contribution  des  associations  et 

confréries  à,  390. 
Administration  temporelle.  —  Décret  l'interdisant  aux 

clercs  dans  certains  cas,  avis  concernant  le,  347  ;  texte 

latin  du  décret,  348. 
Alcoolisme.  —  Le  fléau  de  1'  ;  avis  touchant  le  mandement 

sur,  s  —  Mandement  sur  ce  sujet,  9. 
Anniversaire.  -Cinquantième  de  la  spoliation  du  domaine 

temporel  du  Saint-Siège  (circulaire  et  lettre),  369. 
Anti-alcoolique,  ligue  et  la  Société  de  Tempérance,  94. 
Associations  et  confréries— leur  contribution  à  l'Action 

Sociale  Catholique,  390. 

Brefs  pontificaux  —  Bref  de  S.  S.  Pie  X  déclarant  saint 
Jean-Baptiste  patron  "spécial  de  tous  les  Canadiens- 
Français,  texte  latin,  212  ;  traduction  française,  214. 

Caisse  Saint-Joseph  —Circulaires  aux  membres  de  la,  13*. 

57* 
Carême  —  règlement  du,  pour  1906,  7.  —  Règlement  pour 

1907,  42.  —  Règlement  pour  1908,  257.  —  Règlement 

pour  1909,  270.  —  Règlement  pour  191 1,  353- 

Catéchisme  —  des  enfants,  préparatoire  à  la  communion, 

379. 

Centenaires  —  Mandement  à  l'occasion  du  deuxième  cen- 
tenaire de  la  mort  de  Mgr  de  Laval,  I99-  —  Lettre  pas- 
torale à  l'occasion  du  troisième  centenaire  de  la  fonda- 
tion de  Québec,  217. 

Certificats  — de  décès  à  envoyer  au  Bureau  d'Hygiène,. 

349- 


ATIÈRES 


itorale,  57. — 
xte  latin,  81; 
sociations  et 

;erdisant  aux 
e,  347  ;  texte 

;  mandement 

1  du  domaine 
re),  369- 
ipérance,  94. 
on  à  l'Action 


:;larant  saint 
3  Canadiens- 
içaise,  214. 

es  de  la,  13*, 

clément  pour 

-  Règlement 

553- 

L  communion, 

leuxième  cen- 

—  Lettre  pas- 
e  de  la  fonda- 

u  d'Hygiène,. 


231* 

Clercs  —  Certaine  administration  temporelle  défendue 
aux,  347. 

Communion  — fréquente  et  quotidienne,  décret  delà  S.  C. 
du  Concile,  21  ;  décrets  de  S.  S.  Pie  X  au  sujet  de  la, 
72  ;  dans  les  oratoires  privés,  93  ;  des  enfants,  décret 
touchant  la,  323,  327  ;  des  enfants,  et  catéchisme  pré- 
paratoire, 379. 

Comptes  — de  marguilliers  et  de  syndics,  351. 

Comptes-rendus -des  collectes  faites  dans  le  diocèse  de 
Québec  en  1905,  5*;  en  1906,  47*;  en  1907,  87*;  en 
1908,  121*  ;  en  1909,  157*  ;  en  1910,  189*. 

Concile  Plénier  -  Mandement  à  l'occasion  du  premier, 
2S7  bis —Litterœ  indictionis  (texte  latin)  263.  Lettre 
de  convocation  (traduction  française),  266.  Lettre  col- 
lective des  Pères  du  Premier  Concile  Plénier  de  Qué- 
bec —  avis  de  son  envoi,  269.  Lettre  pastorale  des 
Pères  du  Premier  Concile  Plénier  de  Québec  (texte) 
279. 

Conférences  ecclésiastiques  —  Avis  touchant  les,  33, 
90,  270,  337,  397.  Questions  à  discuter,  1907,  43*  ;  1908,' 
81*;  1909,  117*;  1910,  151*;  1911,  165*;  1912,  197*. 

Confession  — hebdomadaire,  dispense  de  la,  22. 

Congrès  — Eucharistique  de  Montréal,  le,  273. 

Décès  —  Certificats  de,  à  envoyer  au  Bureau  d'Hygiène 
349. 

DÉCRETS  pontificaux  -  Lainenlabili  sanc  exitu  (Cong. 
S.  Off.)  —avis  touchant,  87;  version  française.  105.) 
Nctcmcre.  (S.  Cong.  Conc.  2  août,  1907)  avis  touchant 
le,  89  ;  version  française,  97.  —  Qunm  singidari  Chris- 
tus  amorc,  circulaire  le  communiquant  au  clergé,  323;  — 
traduction  française  du  décret,  327.  De  vetita  clcricis 
temporali  administrationc  (S.  Cong.  Consist.  18  nov. 
1910),  texte  latin,  348  ;  Instruction  de  la  S.  C.  des 
Sacrements  sur  la  célébration  des  mariages,  390. 

Denier  de  saint  Pierre  -  Engagement  à  y'  contribuer 
davantage,  n.  —  Quête  du  Denier  de  saint  Pierre  à 
faire  le  8  décembre,  89. 


232* 

Départ  -  pour  l'Europe,  96,  pour  l'Europe,  272, 

Écoles— protestantes,  350. 

EDOUARD  VII  —Lettre  pastorale  sur  sa  mort,  319 

Encycliques  -  de  Pie  X  à  la  France  (6  janvier  1907).  45  • 

Pascendi  dominici  gregis  (8  sept  i9o7),  avis  à  ce  sujet,' 

87,  texte  français,  11  ç. 
Enfants —  Décret  touchant  la  communion  des,  323.  327, 

Catéchisme  et  communion  des,  379. 
Examens  et  SERmoNs  des  jeunes  prêtres  —  pour  1907 

33-  pour  i9o8,  9l  -  pour  i9ii,  340  ;  -  pour  i9i2,  395' 
Excursions  —  du  dimanche  prohibées,  396. 
Extrême  Onction  -  Formule  abrégée  en  cas  de  nécessité 

73- 

Fevre,  Mgr  Justin  -  Jugement  de,  sur  S.  E.  le  cardinal 

Taschereau  à  corriger,  39. 
Fiançailles  -  Décret  Ne  tcmcrc  concernant  les  97 
France  -  prières  pour  la,  35-  -  La  dernière  ÈncycHque 

du  Pape  à  la,  41.  Encyclique   de  Pie  X  à  la,   (6  ian 

i9o7),  texte,  45. 


Georges  V.  -  Ordonnance  relative  à  l'avènement  du 
321 


roi, 


■i?  . 


Hygiène. 

349. 


Bureau  d',  certificats  de  décès  à  envoyer 


au, 


Indulgences  -  Nouvelles  pour  le  mois  du  Sacré-Cœur  de 
Jésus,  74.  —  Indulgence  plénière  pour  renouvellement 
des  promesses  du  baptême  en  la  fête  de  la  Sainte  Tri- 
nité, 9i  ;  -à  l'occasion  de  la  Lettre  Pontificale  Immor- 
talia  promerita,  193. 

Itinéraire  —  de  la  visite  pastorale:  i9o6,  3*-  1907  cr*  . 
1908,  95*;  i9o9,  129*;  1910,155*;  i9ii,  187*.      ' 

Jean-Baptiste,  Saint  -  Bref  le  déclarant  patron  spécial 
de  tous  les  Canadiens-Français:  introduction,  2o9  ; 
texte  latin,  212  ;  traduction  française,  214. 


urope,  272, 


1  mort,  319. 

C6  janvier  1907),  45  ; 

907),  avis  à  ce  sujet, 

union  des,  323.  327, 
). 

ÊTRES  —  pour  i9o7, 
;  —  pour  i9i2,  395. 
396. 
en  cas  de  nécessité, 


ar  S,  E.  le  cardinal 

rnant  les,  97. 
lernière  Encyclique 
'ie  X  à  la,   (6  jan. 


'avènement  du  roi, 

écès  à  envoyer  au, 

du  Sacré-Cœur  de 
lur  renouvellement 
e  de  la  Sainte  Tri- 
Pontificale  Immor- 

56,  3*  ;  1907,  55*  ; 
9ii,  187*. 

int  patron  spécial 
ntroductioa,  2o9  ; 
i,  214. 


233» 

JÉSUITES  -  Obligation  à  ceux  ayant  des  écrits  des  Jésuites 
massacrés  par  les  Iroquois  de  les  transmettre  à  l'Arche- 
vêché, 247. 

Journaux  -  attitude  de  certains  à  l'endroit  de  la  presse 
catholique  et  de  l'autorité  religieuse,  357 

Jubilé  -  Sacerdotal  de  S.  S.  Pie  X,  241.  Lettre  de  Sa 
Samtete  au  clergé  à  cette  occasion,  annonce  de  la,  244. 

Laval  Mgr  DE  -  Monument,  24.  Mandement  à  l'occasion 
du  deuxième  centenaire  de  sa  mort  et  de  l'érection  de 
son  monument,  i99. 

Lettre  pontificale  -  Immortalia  promerùa,  promul- 
gation de  la  lettre,  179  ;  texte  latin,  182  ;  version  fran- 
çaise, 187. 

Livres  recommandés  -  L'abbé  A.  Huot,  LeJIéau   maçon- 

I  abbe  Amedee  Gosselin,  V Instruction  au  Canada  sou\ 
le  ^-cgtmc    français,    395.     p^bbé    Auguste   Gosselin. 
.      \f-glise  du  Canada  de  puis  Mgr  de  Laval,  i'  partie  • 
Mgr  de  Saint-Vallier,  7,9^,. 

Marguilliers  —  Comptes  de,  351. 

Mariage  -  Décret  Ne  temere  concernant  le,  9l  ;  mariages 
mixtes  350.  Instruction  de  la  S.  C.  des  Sacrements  sur 
la  célébration  des  mariages,  390 

Mathieu,  Mgr  O.  -  évêque-élu  de  Régina,  consécration 
épiscopale  de,  393. 

Messe  —  de  Minuit  dans  oratoires  privés  94 

Modernisme  -Encyclique  condamnant  le,  87.  115  -  Avis 
touchant  le  motu  proprio  de  Pie  X  contre  le,  340  For- 
mule de  serment  à  prêter  contre  le,  343 

Montréal  -  Le  Congrès  Eucharistique  de,  273 

Monument  -  Laval,  24.  Mandement  à  l'occasion  de  l'érec- 
tion du  monument  de  Mgr  de  Laval,  199. 

Œuvres  -  Préservation  des  jeunes  filles,  29.  -  Préserva- 
tion des  jeunes  gens,  31. 

Oratoires  privés  -  Sainte  Communion  dans  les.  93.  - 
Messe  de  Minuit  et  communion  dans  les,  94. 


284* 


i;"'  Il 


•'  i\ 


Ouvrages  recommandés  —  Voir  Livres. 


Pie  X  Sa  Sainteté  le  Pape  -  Jubilé  sacerdotal  de,  214 
Exhortation  de  Sa  Sainteté  au  clergé  à  cette  occasion 
annonce  de  V,  244.  Circulaire  accompagnant  une  lettre 
à  Sa  Sainteté  pour  protester  contre  la  célébration  du 
50  anniversaire  de  la  spoliation  du  domaine  temporel 
du  Saint-Siège,  369  ;  texte  de  la  lettre,  375 
Prédicateurs  -  de  la  Société  de  Tempérance,  23. 
PRESERVATION  -  des  jeunes  filles,  œuvre  de  la,   29.  -  des 

jeunes  gens,  œuvre  de  la,  31. 
Presse  CATHOLIQUE,  l'œuvre  de  la -Lettre  pastorale,  ;;. 
Bref  pontifical  de  Pie  X  sur  (texte  et  traduction),  M. 
Attitude  de  certains  journaux  à  l'endroit  de  la  presse 
catholique  de  Québec   et  de  l'autorité   ecclésiastique. 
357- 
Procès-verbaux  _  des  assemblées  du  Bureau  de  la  Société 
ecclésiastique  Saint-Joseph,  i9o6,  25*;  i9o7,  61*  ;  i9o8, 
97*;   i9o9,  131*;  i9io,  i69*;  i9ll.  203*. 

Quêtes  -pour  le  Denier  de  saint  Pierre  le  8  décembre, 
89  —  Pour  les  victimes  du  tremblement  de  terre  de 
ritahe  méridipnale,  225  ;  -  pour  les  Ruthônes,  338. 
Comptes-rendus  des,  faites  dans  le  diocèse  de  Québec  • 
en  1905,  5*  ;  en  1906.  47*;  en  1907.  87*  ;  en  1908,  121*  • 
en  I9C9,  157*  ;  en  1910,  189*. 

Retraites  pastorales  -  de  (i9o6),  23  ;  -  de  i9o7  74  •  - 
de  i9ii,  392. 

Roy.  Mgr  Paul-Eugène  -Election  et  consécretion  de,  i9s 
RuTHENEs  -  Quête  pour  les,  338. 

Sacré-Cœur  de  Jésus  -  Nouvelles  indulgences  pour  le 

mois  du,  74  ;  addition  à  faire  à  l'annonce  de  la  fête  9i 
Saint-Joseph,  Société  ecclésiastique  -Procès-verbal  de 

1  assemblée  du  bureau.   i9o6,  25*;    i9or,  61*;    i9o8. 

97*;  i9o9.  131*;  i9io,  i69*;  i9ii,  203* 
Saint  Pierre,  denier  de.  -  Engagement  à  y  contribuer 

davantage.  37. 


vres. 

bile  sacerdotal  de,  214. 
:lergé  à  cette  occasion, 
compagnant  une  lettre 
)ntre  la  célébration  du 

du  domaine  temporel 

lettre,  375. 
empérai.ce,  23. 
mvre  de  la,  29.  —  des 

—Lettre  pastorale,  i;;. 
<te  et  traduction),  ^  i. 
l'endroit  de  la  presse 
utorité   ecclésiastique. 

a  Bureau  de  la  Société 
.  25*;  i9o7,  61*;  1908, 
I,  203*. 

Pierre  le  8  décembre, 
nblement  de  terre  de 
ir  les  Ruthônes,  338, 
:e  diocèse  de  Québec  ; 
7<  87*;  en  1908,  121*; 


23  ;  —  de  i9o7,  74  ;  — 
t  consécretion  de,  195 

indulgences  pour  le 
monce  de  la  fête,  9i 
E  — Procès-verbal  de 
'':   i9or,  61*;   i9o8, 
203*. 
ment  à  y  contribuer 


236» 

Secours  mutuel  —  Sociétés  catholiques  de,  à  encourager. 

32. 
Sc^  'ÉTÉ  DE  TEMPÉRANCE  —  Prédicateurs  de  la,  23  ;  —  et 

Ligue  anti-alcoolique,  94  —  Enrôlement  des  enfants 

dans  la,  272  ;  —  de  Tempérance,  règlement  de  la,  388. 
Sociétés  secrètes  —  Faire  promettre  aux  enfants  de  les 

éviter,  272. 
Syndics  — Comptes  de,  351. 

Tempérance  —  Prédicateurs  de  la  Société  de,  23.  —  Revue 
mensuelle  de,  23  ;  —  Société  de,  et  Ligue  anti-alcooli- 
que, 94.  —  Règlement  de  la  Société  de,  388. 

Tremblement  de  terre  —  de.l'Italie  méridionale,  quête 
pour  les  victimes  du,  255. 

visite  pastorale  — de  i9o6,  avis,  6;— de  1907,  avis,  71  •— 
de  i9o9,  avis,  258;  —de  i9ii,  avis,  35 1.  —  Itinéraire, 
l9o6,  3*;  i9o7,  55*;  i9o8,  9s*;  l9o9,  I29*;  i^io, 
155*  :  i9ii,  187*.