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Full text of "Les graveurs du 19e siècle; guide de l'amateur d'estampes modernes"

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LES 


GRAVEURS 


DU   XIXe   SIECLE 


GUIDE   DE  L'AMATEUR   D'ESTAMPES  MODERNES 


PAR 


HENRI   BERALDI 


XII 
SAINT-MARCEL-  ZWINGER 


PARIS 

LIBRAIRIE    L.    GONQUET 

5,     RUE     DROUOT,    5 

1892 


LES 


GRAVEURS 


DU   XIXe   SIÈCLE 


LES 


GRAVEURS 


DU  XIXe   SIECLE 


GUIDE   DE   L'AMATEUR   D'ESTAMPES   MODERNES 


PAR 


HENRI  BERALDI 


XII 

SAINT-MARCEL  -  ZWINGER 


PARIS 

LIBRAIRIE    L.    CONQUET 

5,     RUE     DROUOT,     5 

1892 


RA 
DEC  19  1966 

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"t.  12. 


LES 


GRAVEURS 


DU   XIX'    SIÈCLE 


SAINT-MARCEL  (Edme  Cabin),  peintre  et  ama- 
teur d'estampes,  1819-1890,  a  laissé  un  œuvre  de 
graveur  fort  peu  connu ,  où  se  trouvent  pourtant 
quatre  vues  prises  dans  la  forêt  de  Fontainebleau 
qui  sont  des  eaux -fortes  très  remarquables. 
M.  Loys  Delteil ,  après  beaucoup  de  recherches, 
vient  de  décrire  (!j  vingt-et-une  eaux-fortes  et  une 
lithographie  de  Saint-Marcel  (dont  il  a  gravé  le 
portrait).  Nous  suivons  ici  son  catalogue. 

1-12.  Reproductions  diverses. 

Copies  d'après  les  maîtres.  1.  Tête  d'homme  à  collerette: 
Boissieu  d'après  Van  Dyck,  in-4.  —  2.  Le  Maître  d'école  : 
Boissieu ,  in-8.  —  3.  Le  Titien:  Van  Dyck,  in -18.  — 
4.  Pie  Vil  :  De  Frey  d'après  L.  David,  in-8.  —  5.  Gérard 
Dow  :  De  Frey  d'après  G.  Dow,  in-8. —  6.  Portrait  déjeune 

(')  Dans  le  journal  La  Curiosité  Universelle  du  29  décembre  1890. 


3  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

homme  :  De  Frey  d'après  Rembrandt,  in-8.  —  7.  Erasme  : 
Holbein,  in-8.  —  8.  La  Cruche  vide  :  A.  Van  Ostade,  in-12. 

9.  Portrait  de  religieuse  :  Delacroix ,  in-4 ,  vers  1840.  — 
10.  Tigre  dévorant  un  cheval  :  Delacroix,  in-4  en  1.,  1843. 

11.  Garde-chasse  assis:  Decamps ,  in-4.  —  12.  Le  buste 
seul  du  garde-chasse  ,  in-12. 

13.  LE  BERGER  ET  LA  BERGÈRE  CONVER- 
SANT, effet  de  soleil  dans  la  forêt  de  Fontainebleau, 
in-4  en  1.,  1848. 

14.  LES  BŒUFS  TRAVERSANT  LA  MARE  DE 
BELLE-CROIX,  effet  de  soleil  à  travers  les  arbres, 
in-4  en  1.,  1848. 

15.  LA  BERGÈRE  ASSISE  :  Nid  de  L'Aigle,  pet. 
in-fol.  enl.,  1852. 

16.  LE  PAYSAN  SUIVI  DE  SON  CHIEN,  gorges 
d'Apreraont,  in-4  en  1.,  1863. 

17-21.  Pièces  diverses. 

17.  La  mère  Dusserre,  tête  de  vieille  femme,  in-4,  1870. 
—  18.  La  même,  profil  à  droite,  in-12. 

19.  La  Panthère,  tournée  a  droite,  in-4  en  1. ,  1873. 

20.  Tète  de  Lion  sur  fond  noir,  in-8  en  1.  Signé  à  rebours, 
1873  (a  paru  depuis  dans  V Illustration  Nouvelle). 

21.  Essai  lithographique  :  trois  sujets  sur  une  pierre, 
in-fol.  enl.  :    chat  assis  près  du  feu,   et  deux  paysages. 

SAINT- MARTIN  (Paul  de),  peintre.  —  A 
reproduit  ses  tableaux  de  paysages  en  un  album 
lithographie  sous  le  titre  de  Œuvres  de  Paul  de 
Saint-Martin,  vers  1857. — Autre  album  :  Poésies 
des  champs.  —  Cours  de  Paysage. 

SAINT-RAYMOND  (E.  de).  —  Paysanne  toutou- 


SAINT-RAYMOND. 


saine  gor géant  des  canards,  eau-forte  (Cadart). 
—  Elisabeth  de  Hongrie  guérissant  les  teigneux  : 
Murillo  (L'art). 

SALATHÉ  (Frédéric),  né  en  Suisse  à  la  fin  du 
xvme  siècle,  graveur  de  vues  au  lavis. 

1.  EXCURSION  SUR  LES  COTES  ET  DANS  LES 
PORTS  DE  NORMANDIE.  Paris,  Osterwald 
(Didot) ,  gd.  in-fol.  Quarante  vues  en  couleur,  gra- 
vées par  Salathé,  Himely,  Paul  Legrand  ,  Thaïes  et 
Newton  Fielding ,  d'après  Luttringhausen,  Boning- 
ton  ,  Noël ,  Grenier,  Régnier. 

Ouvrage  remarquablement  exécuté  ;  il  est  à  recueillir. 

2.  Vues  et  Panoramas. 

Bataille  de  Navarin. 

Voyage  dans  la  vallée  de  Chamounix,  40  p.  in  -  4. 

Vues  au  lavis  :  Lyon  ,  2  p.  d  après  Brascassat.  —  Pont 
de  Bordeaux,  Magasin  des  vivres  de  la  Marine. —  Bordeaux. 
—  Marseille.  —  Toulon.  —  Cherbourg. 

Panorama  de  Paris  pris  de  la  coupole  du  Palais  de  l'Ins- 
titut, en  deux  grandes  feuilles.  —  Panorama  de  Paris  près 
de  la  Tour  Saint-Gervais.  2  f.  Vers  1835. 

Venise,  Turin,  Bade,  Leipsick,  Château  et  Musée  de 
Berlin ,  Rio-Janeiro ,  etc. 

Les  Chutes  du  Niagara,  2  grandes  pièces,  d'après 
Sebron. 

SALMON  (Adolphe),  né  à  Paris  en  1806 ,  gra- 
veur au  burin  et  aquarelliste ,  élève  de  Ingres  et 
Henriquel,  prix  de  Rome  en  1834  (ex-aequo  avec 
Bridoux).  —  Académies  de  concours  de  1830  et 
1834.  —  Portrait  de  femme  :  Morani,  gravé  à  Rome 
en  1849.  In-fol.  —  J.  L.  Ch.  d'Orléans  Longue- 


8  LES     GRAVEURS     DU     XIX"    SIECLE. 

rilh\  d'après  Nanteuil,  1853  (Vignères). —  Sébas- 
tien del  Pionibo,  d'après  le  Rosso,  1853.  — 
M.  Schneider,  président  du  Corps  Législatif , 
d'après  Paul  Delaroche,  1857. — La  Comtesse 
<!' .[</(>// If  et  sa  fille,  comtesse  de  Charnacé  :  Ingres  ; 
fac-similé  de  crayon.  —  La  Charité  :  Andréa  del 
Sarto,  in-fol.,  1863  (Chalcographie),  gravé  sur  le 
dessin  de  Saint-Ève.  —  Jules  César:  Ingres,  in-4 
(frontisp.  de  V Histoire  de  César  par  Napoléon  III  ). 
—  Le  Christ:  Ary  Scheffer,  1867.  — Apothéose 
de  Napoléon  Ier:  Ingres,  1874.  —  Victor  Cousin, 
d'après  Lehniann.  —  Le  Concert  champêtre  : 
Giorgion,  in-fol.  (Chalcographie).  —  M.  Thomas, 
doyen  des  notaires  de  Paris,  en  tenue  officielle, 
d'après  Cot ,  in-fol.,  1882.  —  La  Source  :  Ingres , 
in-4.  —  Œdipe:  Ingres,  in-4. 

Adolphe  Salnion  a  été  décoré  en  1867. 

SALMON  (Théodore-Frédéric),  né  en  1811, 
peintre  ,  n'est  pas  parent  du  précédent.  —  Fron- 
tispice à  l'eau-forte  pour  Jean  Galéas ,  duc  de 
Milan,  drame  poétique  d'Arthur  Fleury,  1835.  — 
Portrait  de  V.  Hugo,  en  tète  de  quelques  exem- 
plaires HHernani,  1830.  F.  S  al  mon  a.  f.  — 
Affiche  pour  Luciole.  —  Forgeron  près  de  son 
étau,  Marchande  de  poisson  :  Jeanron ,  2  p.  in-18 
sur  la  même  feuille. 

Suite  d'Animaux  à  Veau- for  te,  par  Th.  Salmon, 
titre  et  8  pièces  in-8,  1849  (Delàtre  imp.). 


SALMON. 


SALMON  (Emile),  fils  du  précédent  né  en  1840, 
graveur  à  l'eau-forte ,   élève  d'Hédouin.  (4) 

Sujets  divers. 

La  Mort  de  Virginie  :  James  Bertrand,  1878.  —  La  Sortie: 
Willems.  —  Pèlerins  allant  à  la  Mecque  :  Belly.  —  Arabes 
sous  la  tente  :  Hédouin.  —  Portrait  d'homme  :  Van  Dyck. 

—  La  Liberté  :  Delacroix,  1881.—  L'Effroi  :  Greuze  (L'Art). 

—  Arrivée  du  général  Prim  devant  Madrid.  —  La  Classe  de 
Danse ,  La  Classe  de  Chant  :  Ludovici.  —  La  Réprimande  : 
Vibert.  —  L'Anniversaire  :  E.  Adan.  —  Cerf  sous  bois  : 
R.  Bonheur.  —  Rezonville  :  Aimé  Morot.  —  La  Dame  au 
Perroquet  :  L.  Leloir.  —  Le  Labourage  nivernais  :  R. 
Bonheur,  1890.  —  Etc. 

SALNEUVE.  —  Vue  du  Camp  près  de  Reims 
pour  le  Sacre  de  Charles  X ' ,  et  Bazar  construit  à 
Reims,  lithographies  d'après  X.  Leprince. 

SANDOZ,  peintre  —  Un  profil  de  femme  (la 
princesse  Czartoryska,)  in-8  ovale,  1850,  lith. 

Sandoz  a  été  l'un  des  illustrateurs  du  Béranyer 
de  1847.  Il  a  donné  des  portraits  pour  la  librairie, 
notamment  pour  les  classiques  de  Hachette. 

SANG(F.-J).  —  Paysages  et  Marines,  douze 
eaux-fortes  (Cadart  ) . 

SARAH   BERNHARDT.   —    Génie    couronnant, 

Molière  et  Shakspcare ,    dessin  ia-4gilloté,  pour 
un  album  théâtral. 

(1)  Il  faut  encore  nommer  Salmon,  imprimeur  en  taille-douce.    Voyez 
l'article  Deldlre,  tome  V,  page  114,  note. 


10  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

SARAZIN  DE  BELMONT  Louise -Joséphine  ) , 
peintre  et  lithographe.  1790-1871.  —  Suite  de 
Vues  des  Pyrénées,  1831  et  suiv.  (voir  L'Artiste). 

SARCUS.  —  Voyez  QUILLENBOIS. 

SARDOU  Victorien).  —  Delà  main  dn  célèbre 
auteur  dramatique  on  a  des  planches  de  caprices 
calligraphiques  et  spirites  ,  intitulées  Maison 
de  Bernard  Palissy,  et  signées  Sardou  médium. 

SARGENT  (  Alfred  ï.  né  à  Paris  en  1828,  gra- 
veur sur  bois,  élève  deTimms,  expose  depuis  1855. 

SARGENT  ( Louis),  né  à  Eu,  graveur  sur  bois, 
frère  et  élève  du  précédent,  a  exposé  depuis  1863. 

SAUERVEID  (Alexandre),  peintre  de  batailles 
et  graveur  à  l'eau-forte,  né  en  Courlande  en  1782, 
mort  à  Saint-Pétersbourg  en  1844.  —  Scènes  de  la 
g nerre près  de  Dresde. — Types  de  soldats  russes.  Une 
série  a  été  gravée  en  couleur  par  Alix  et  Jazet. 

Vue  de  Paris  prise  de  la  route  de  Mcudon.  in-fol. 
en  1.  Chez  Lorieux,  graveur. 

Le  Bivouac  de  Cosaques  aux  Champs-Elysées, 
grande  estampe  en  largeur  gravée  en  couleur  par 
Jazet,  est  une  pièce  très  recherchée.  Elle  a  pour 
pendant  la  Course  de  traîneaux  à  Krasnoi-Kabach. 


SAULX.  11 

SAULX  (Jean  de).  —  Voyez  DESAULX  (4). 

SAUVAGE  (Napoléon),  graveur. — Vue  de  Fras- 
cati  :  Michallon,  1847.  —  Études  de  Paysages  (2). 

SAUVAGEOT  (  Claude  )  (3),  graveur  d'architec- 
ture, élève  de  Gaucherel.  a  exposé  depuis  1855. — 
Planches  pour  diverses  publications  d'architecture: 
Architecture  civile  et  domestique  d'Aymar  Verdier, 
Flore  ornementale  de  Ruprich  Robert,  etc. 

Les  Palais  et  Châteaux,  Hôtels  et  Maisons  de 
France,  par  Sauvageot  (Morel.  éd.). 

SAUVÉ  Théodore).  1792-1869.  élève  de  David, 
gravait  au  pointillé ,  sous  la  Restauration ,  des 
modèles  de  dessin  ou  des  tètes  d'expression,  dans 
lesquelles  figuraient  naturellement  celles  de 
Louis  XVIII  et  de  Charles  X.  —  Tètes  cPexpres- 

(!)  Nous  ne  lui  avons  consacré  que  quelques  lignes,  quoiqu'il  ait  beau- 
coup produit  ;  mais,  en  matière  d'estampes,  produire  n'est  que  le  moindre 
côté  de  la  question  ;  produire  des  pièces  de  nature  à  retenir  l'attention  de 
l'amateur,  des  pièces  capables  d'être  collectionnées,  voilà  l'autre  côté  et  le 
plus  important.  Desaulx  a  fait  une  grande  quantité  de  préparations  à  l'eau- 
forte  pour  les  grandes  publications  :  Campagne  d'Italie  ,  Voyage  de  Cons- 
tanlinople,  Musée  des  Monuments  français.  Souvenirs  du  Golfe  de  Naples, 
Antiquités  de  la  Nubie  ;  il  a  gravé  bon  nombre  de  paysages  d'après  les 
maîtres  ,  pour  le  Musée.  Dans  tout  cela,  où  est  la  pièce  topique,  la  pièce 
qui  entrera  dans  les  portefeuilles  de  l'amateur  d'estampes  ? 

(2)  Sous  la  signature  Sauvage,  trois  types  de  navires  du  premier 
Empire,  gravés  en  1848  :  la  Dorothea,  V Impériale  et  le  pirate  Souvenir. 

(3)  Frère  de  Charles  Sauvageot ,  né  à  Sanlenay,  élève  de  Millet  et 
Viollet-le-Duc.  Autre  Charles  Sauvageot,  peintre,  1826-1883,  élève  d'Isabey; 
il  a  lithographie  :  L'Espérance  (Portefeuille  du  dessinateur),  etc. 


12  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


s/on.  d'après  E.  Bourgeois.  —  En  1829,  il  a  litho- 
graphie un  cahier  de  Têtes  (T études  (P après  Raphaël. 

SAUX  (Mme  de).— Voyez  Henriette  BROWNE. 

SAVIGNY  (Le  Baron  Frédéric  de).  — Roger, 
par  Frédéric,  1869,  pointe-sèche  in-12  (portrait 
du  baron  Roger  Portalis,  lequel  a  gravé  le  portrait 
de  M.  de  Savigny). 

SCHAAL  (Louis),  peintre  et  graveur,  né  en 
1800,  élève  de  Daguerre  et  Lethière. 

Deux  petites  pièces  pour  la  naissance  du  duc  de 
Bordeaux.  —  Études  de  Paysages,  1824  (d). 

Lith.  pour  Y  Artiste  :  Table  et  Vases  de  Ghena- 
vard;  Bronzes  et  objets  d'ameublement  de  Denière. 

Café  de  la  Banque  de  France,  1838,  in-4  en  1., 
gravure  assez  curieuse  [L'Artiste). 

Frontispice  pour  L'Art  en  Province. 

La  Cigale  :  Prud'hon  ;  Turc  :  Decamps  ;  Matelot 
et  Galérien:  Decamps:  Jeune  Paysanne:  Roque- 
plan:  fac-similé  de  dessins,  1850. 

Projet  de  Régénération  de  V empire  d1  Occident  par 
les  Beaux- Arts,  par  Louis  Schaal.  Paris,  1859, 
in-fol.  avec  8  pi.  gravées.  (2) 

(!)  Le  Catalogue  Parguez  les  inscrit  sous  le  uom  d'  »  Auguste  Schaal , 
l'iève  deCharlet  ». 

(2)  Schaal  était  un  homme  à  idées  (bizarres)  ;  voyez  encore  : 

Les  Beaux-Arts  sous  la  République  démocratique  ,  par  Louis  Schaal , 


SGHANNE.  13 


SCHANNE  (le  Schaunard  de  la  Vie  de  Bohême 
de  Murger).  —  Il  existe  quelques  pièces  de  lui, 
notamment  Les  Affiches  Parisiennes  (  Grand- 
Carteret). 

SCHEFFER  (Ary),  peintre,  1795-1858,  a  litho- 
graphie et  gravé. 

1.  LeVengeur,  13  prairial  an  II ,  in-fol.  (Lasteyrie). 

2.  Portrait  de  femme,  in-8  (Lasteyrie). 

3-4.  Le  Départ.  —  Le  Retour  (Villain  ,  1825). 

5.  Jeunes  filles  jetant  des  fleurs  sur  le  corps  de  leur 
compagne  étendue  au  pied  d'un  arbre.  In-8  en  U 

professeur  de  dessin,  1850.  —  Lettre  d'un  ouvrier  graveur  de  Paris  à 
M.  le  Ministre  de  l'Intérieur,  1851.  —  Application  de  l'enseignement  mutuel 
militaire  à  l'élude  du  dessin  industriel  dans  les  classes  publiques  ,  1853. 

La  Lettre  d'un  ouvrier  graveur  est  effervescente  ;  c'est  un  mélange  de 
socialisme  à  la  mode  de  1848  et  d'enfantillage.  Voici  ce  que  propose 
Schaal  :  —  faire  faire  un  musée  des  copies  de  tableaux  célèbres  ;  créer  une 
sixième  classe  à  l'Institut  pour  l'Industrie;  meubler  les  palais  nationaux 
magnifiquement  ;  les  mettre  à  la  disposition  du  peuple  souverain  sous  le 
titre  de  Cercles  du  Peuple  ;  les  membres  du  clergé  catholique  exécuteront 
les  cérémonies  d'usage  pour  placer  ces  monuments  sous  la  protection  du 
Créateur,  après  quoi  viendront  d'autres  cérémonies  exécutées  par  les 
membres  des  religions  tolérées;  des  commissaires,  hommes  et  dames, 
seront  nommés  dans  chaque  section  de  la  garde  nationale  pour  faire  les 
honneurs  des  appartements  des  cercles  du  peuple  :  leur  signe  distinctif 
serait  le  cordon  royal  et  le  diadème  (!)  ;  il  faudra  organiser  un  service  de 
voitures  pour  aller  les  chercher  et  les  reconduire  à  domicile ....  etc. 

En  185T,  Louis  Schaal  lançait  un  placard  gravé  annonçant  qu'il  allait 
fonder  le  journal  Les  Créations  humaines,  organe  spécial  «  d'une  librairie 
universelle  exploitée  au  profit  de  tout  le  monde  par  des  actions  de  un  franc, 
au  capital  d'un  milliard.  «  Il  annonçait  également  un  grand  ouvrage: 
Les  Chemins  de  Dieu,  voyages  artistiques,  littéraires,  scientifiques,  sur 
tous  les  fleuves  du  Globe 


14  LES    GRAVEURS    DU    XIXe   SIECLE. 


6-13.  Croquis  lithographiques  par  Scheffer  aîné, 
182(3  :  L'Antiquaire  :  La  Convalescence  d'une  mère  ; 
Le  vieux  Pâtre  ;  La  Déclaration  ;  La  Jeune  Malade; 
Mort  on  ;  Allons  !  (départ  de  volontaires)  ;  Les  Sou- 
venirs du  Soldat  :  8  p.  (Engelmann). 

Second  tirage  à  l'adresse  de  Gihaut;  numérotage  i  à  8. 

14.  Si  jeune!  (L  Artiste). 

On  trouve  encore  dans  L'Artiste  une  lithographie  de 
Françoise  de  Rimini  sans  nom  de  lithographe.  Elle  n'est 
probablement  pas  de  la  main  du  peintre. 

15.  Marguerite  a  l'église,  eau-forte  originale  in-12. 
{Les  Artistes  Contemporains.) 

16.  Un  Ange  faisant  de  la  musique  devant  la  Vierge 
qui  tient  l'Enfant  Jésus;  Chœur  d'Anges  pleurant  la 
mort  du  Christ  sur  le  Calvaire. 

Ces  deux  eaux-fortes  sont  signées  de  M1"6  Girard,  1836. 
Elles  portent  toutefois  le  monogramme  AS. 

17.  Histoire  de  la  Révolution  Française,  100  sujets 
gravés  d'après  Henry  et  Ary  Scheffer  et  Johannot 
(suite  estimée) . 


Constater  qu'Ary  Scheffer  a  été  très  souvent  gravé  serait 
insuffisant,  car,  en  définitive,  tous  les  peintres  célèbres  du 
xix"  siècle  ont  été  fréquemment  traduits  en  estampes  : 
Ingres  comme  Paul  Delaroche,  Delacroix  comme  Horace 
Vernet ,  Millet  comme  Meissonier  ;  si  on  ne  tient  compte 
que  du  nombre  des  estampes  ,  on  trouvera  même  que  tel 
Schlesinger,  tel  Schopin  ou  tel  Compte-Calix  n'a  pas  été 
gravé  moins  souvent  que  Ingres  ou  que  Delacroix.  Mais 
Ary  Scheffer  est ,  avec  Paul  Delaroche,  le  peintre  qui  a  été 
le  plus  capitalement  gravé,  et  celui  qui  a  dû  à  la  gravure 
le  plus  de  popularité.  Dans  les  premiers  temps,  sous  la 


SCHEFFER.  15 


Restauration,  lorsqu'il  est  voué  aux  sujets  de  genre,  Ary 
Scheffer  partage  avec  tous  les  autres  peintres  de  genre  les 
honneurs  d'une  reproduction  telle  quelle  par  le  burin ,  la 
manière  noire  ou  la  lithographie.  Mais  lorsqu'il  passe 
ensuite  aux  poétiques  figures  de  Françoise  de  Rimini,  de 
Béatrice,  de  Mignon,  de  Marguerite,  lorsqu'il  se  voue  enfin 
aux  sujets  religieux,  ce  sont  les  premiers  burins  de  son 
temps  qui  le  traduisent,  les  Henriquel,  les  Galamatta,  les 
François,  les  Aristide  Louis,  les  Beaugrand,  les  Blanchard  ; 
et  le  succès  de  ces  gravures  est  considérable  auprès  de 
toutes  les  personnes  qui  veulent  placer  sous  leurs  yeux  , 
dans  leur  salon,  un  sujet  de  sentiment  ou  de  piété.  Avec 
Paul  Delaroche ,  Ary  Scheffer  est  certainement  le  peintre 
qui  a  été  le  plus  encadré. 

Les  Orphelins,  Les  Enfants  égarés  :  A.  et  T.  Johannot  ; 
La  Pauvre  Femme  en  couches  :  Frilley  ;  La  Chaumière 
dévastée ,  La  Famille  abandonnée  ,  La  Veuve  du  Soldat , 
La  Famille  du  Marin  :  F.  Girard.  —  Hé!  sans  espoir  : 
Belliard.  —  L'Inondation  :  Midy.  —  Les  Petits  Moisson- 
neurs. —  Premier  chagrin  :  Girard.  —  L'Alsacienne  :  J . 
David.  —  La  Mansarde  :  Gouault.  —  Le  Vieux  Sergent  : 
Maurin.  —  Le  Sommeil  :  Hipp.  Garnier.  —  Elle  retrouve 
Chariot  :  Tassaert.  —  L'Heureuse  Mère  :  J.  David.  —  Le 
Grand-Papa,  La  Grand-Maman  :  Desmadryl. 

Jeune  Grec  défendant  son  père  :  Maurin.  —  Femmes 
grecques  implorant  la  Madone  :  Morin.  —  Les  Femmes 
Souliotes  :  Mme  Girard.  —  La  Mort  de  Géricault  :  Maurin 
(et  une  réduction  par  Garnier). 

Histoire  de  Ganganelli  ,4p.:  Jazet.  —  Chércbert  et 
Chlodsinde  :  Maurin.  —  Bataille  de  Tolbiac  :  Tavernier  (et 
autres  pièces  pour  les  Galeries  de  Versailles).  —  Louis- 
Philippe  rencontrant  le  1er  hussards  à  la  barrière  du 
Trône  :  Prévost  (Galeries  de  Versailles) . 

Le  Giaour  :  Fajans.  —  Le  Larmoyeur  :  Paul  Chenay,  et 
une  petite  eau-forte  par  Auguste  Bouquet. 

Françoise  de  Rimini  :  Galamatta.  —  Dante  et  Béatrice  : 
N.  Lecomte.  —  Lénore  :  M"'e  Girard.  (  Sujet  pris  dans  la 
ballade  de  Burger  intitulée  Lénore).  —  Mignon  regrettant 
sa  patrie,  Mignon  aspirant  au  ciel:  Ar.  Louis. —  Mignon  et 
son  père  :  Alph.  François. 

Marguerite  sortant  du  temple  :  Desmadryl,  (et  aussi 
Gélestin  Nanteuil  en  forme  de  titre  de  romance  lithogra- 


16  LES    GRAVEURS    DU     XIX"    SIECLE. 


phié  :  Le  premier  Regard  de  Faust,  par  M"18  Molinos 
Laffitte).  —  Le  Présent  de  Faust  :  Garnier.  —  Le  Roi  de 
Thulë  :  Léon  Noël.  —  Marguerite  à  la  fontaine  :  Flameng. 

—  Marguerite  voit  Faust  :  Caron.  —  Faust  et  Marguerite  : 
Blanchard.  —  Marguerite  à  l'église  :  Alph.  François.  — 
Faust ,  Marguerite  :  Eichens. 

Hébé:  J.  François.  —  L'Enfant  charitable  :  Thévenin. — 
Jacob  et  Rachel,  Ruth  et  Noémi  :  Levasseur. 

Christ  consolateur  :  Henriquel.  —  Christ  rémunérateur: 
Blanchard.  —  Tentation  du  Christ  :  Alph.  François.  —  Le 
Christ  et  S1  Jean  :  Rousseaux.  —  Le  Baiser  de  Judas  : 
Chevron.  —  Le  Christ  au  jardin  des  Oliviers:  Caron, 
retouché  par  Bertinot ,  et  signé  Durand.  —  Les  Saintes 
Femmes  au  tombeau  :  Keller.  —  Le  Christ ,  Mater  Dolo- 
rosa ,  Christus  Consolator,  Marie-Madeleine  :  Eichens.  — 
S<  Augustin  et  S'e  Monique  :  Beaugrand.  —  S'e  Cécile  : 
Bernardi. 

Portraits  :  Bazard  :  Aug.  Lemoine.  —  Béranger  :  S.W. 
Reynolds  (et  lith.  par  Garnier  et  par  Maria  Caron). —  Chan- 
garnier  :  L.  Noël.  —  Chopin  :  Fajans.  —  Ath.  Coquerel  : 
F.  Girard.  —  Dupont  de  l'Eure  :  Garnier.  —  Duc  d'Elchin- 
gen  :  Blanchard.  —  B.  Fould  :  Blanchard.  —  La  Fayette  : 
Leroux.  —  Lamennais  :  N.  Lecomte.  —  Ch.  Ph.  de 
Lasteyrie  :  N.  H.  Jacob  ,  lith.  in-8.  —  Liszt  :  L.  Noël.  — 
Princesse  Marie  :  Henriquel.  —  Dr  Marjolin  :  Garnier.  — 
Le  Duc  d'Orléans,  prince  royal,  lith.  in-fol.  signée  5.  E. 

—  La  Reine  des  Belges  :  Corr.  —  Rodrigues  :  Blanchard. 

—  Rossini  :  Thévenin.  —  Rossini  :  L.  Noël.  —  Edm.  Verny  : 
L.  Noël.  —  Villemain:  F.  Girard.  —  Talleyrand:  Hodyetts. 

Le  portrait  d'Ary  Scheffer  a  été  gravé  par  Henriquel , 
d'après  Benouville. 

En  même  temps  que  les  principales  reproductions  d'après 
Ary  Scheffer,  citons  celles  d'après  son  frère  cadet  Henry  : 

Avant  ;  Après  :  Desmadryl.  —  La  Déclaration  ;  Un  an 
après  :  Hippolyte.  lith.,  1824.  —  La  Jeune  Mère  :  Midy.  — 
Les  Regrets  maternels  :  Maile.  —  Scène  d'intérieur  : 
Régnier.  —  Bataille  de  Cassel  :  Pigeot  (  Galeries  de  Ver- 
sailles). —  Jésus  chez  Marthe  et  Marie  :  Raunheim. 

Portraits  :  Arago  :  Sixdeniers.  —  Armand  Carrel  :  Hipp. 
Garnier.  —  J.  Laffitte  :  H.  C.  Muller.  —  Orfila.  —  Duc 
d'Orléans  :  Chollet ,  1845.  —  C'«  de  Rambuteau  :  Sudre. 


SGHEFFER.  17 


SCHEFFER  (Jean-Gabriel),  peintre,  né  en  1797. 

Lithographies  humoristiques. 

Petits  sujets  à  deux  par  feuille  (Delpech). 

Eh  bien!  adieu;  A  qui  êtes-vous,  Monsieur?;  Tu 
t'ennuies  avec  moi;  etc.  :  pièces  signées  J.  S.,  1824.  — 
Monologue  du  Cachemire,  dansZa  Silhouette. 

Grisettiana,  12p.  signées/.  G.  S.  (Osterwald). 

Suite  de  12  p.  :  Simplicité ,  Constance ,  Indécision , 
Satisfaction,  Timidité,  Tristesse,  Gaîté,  Candeur,  Coquet- 
terie,  Pruderie,  Soins  maternels. 

Le  Diable  boiteux  à  Paris  (Osterwald  et  Piéri-Bénard . 
1830).  Tableaux  de  Paris. 

Ce  qu'on  dit  et  ce  qu'on  pense,  petites  scènes  du  monde, 
par  Scheffer  Gabriel ,  titre  et  60  lith.  color.  (Gihaut). 

Le  dessin  de  Scheffer  n'a  pas  le  piquant  de  celui  de  l'autre 
peintre  des  Grisettes  :  Henry  Monnier.  Il  est  à  remarquer 
d'ailleurs  qu'il  ne  lithographie  pas  à  la  plume,  mais  au 
crayon ,  et  que  le  coloriage  sur  le  crayon  donne  un  résultat 
peu  satisfaisant  et  mou,  même  avec  Monnier.  Scheffer  est 
intermédiaire  entre  les  dessinateurs  des  mœurs  du  monde 
élégant ,  comme  Lamy,  et  les  dessinateurs  qui  font  rire  le 
populaire,  comme  Pigal  :  c'est  le  dessinateur  petit  bour- 
geois de  1830,  comme  Bouchot  dans  «  Les  Déclarations  », 
comme  Bourdet  dans  ses  «  Bigarrures  de  l'esprit  humain  », 
dans  sa  «  Vie  de  Grisette  »,  dans  son  «  Béotisme  pari- 
sien »  ,  comme  Philipon  dans  ses  «  Souvenirs  d'amou- 
rettes ».  Le  tout  réuni  donne  une  note  particulière. 

Souvenirs  de  Nice  et  des  environs,  dessinés  d'après 
nature  par  G.  Scheffer,  lith.  par  divers  (Chaillou-Potrelle). 

Plus  tard ,  Régnier  et  les  Bettanier  ont  lithographie  une 
suite  d'après  Scheffer  :  la  Déclinaison  du  verbe  Aimer. 

SCHENNIS,  peintre.  —  Un  Parc,  eau-forte  in-4, 
1879. 


SCHLESINGER  (Henri-Guillaume),  peintre.— 
Les  Séductions  de  la  vie,  peint  et  lithographie  par 
Schlesinger,  1840  {Galerie  Pittoresque). 


18  LES    GRAVEURS    DU     XIX"    SIECLE. 

SCHLŒSSER  (Carl),  peintre,  né  à  Darmstadt. 

—  Avant,  Après,  eaux-fortes,  1869  (Cadart).  — 
Une  Bouteille  de  Champagne. 

SCHMIDT  (Jean-Philippe),  dessinateur,  né  à 
Paris  en  1790,  a  exposé  de  1824  à  1832  des  litho- 
graphies: Le  Monastère,  une  Baigneuse,  d'après 
Bouton  ;  —  planches  pour  Un  Mois  à  Venise  par  le 
Comte  de  Forbin  et  Dejuinne.  —  Reproductions 
de  décors  pour  Théâtres  de  Paris  \  —  planches 
pour  Histoire  et  Description  du  Palais  de  Justice 
et  de  la  Sainte-Chapelle  par  Sauvan  et  Schniidt  ; 

—  Principes  d'Ornements  à  V usage  des  artistes  et 
des  ouvriers.  — Les  Baigneuses  (L'Artiste). 

La  Muse  romantique,  par  Schmidt,  dessinateur 
lithographe  du  Roi  (Engelmann),  très  grande  pièce 
au  sujet  caractéristique  :  la  muse  du  romantisme 
se  tient  la  nuit,  sur  une  tombe,  dans  les  ruines 
d'une  abbaye  gothique  éclairée  par  le  flambeau 
que  tient  le  spectre  de  quelque  «nonne réveillée»; 
autour  d'elle,  aux  rayons  de  la  lune,  des  ombres 
fantastiques  mènent  une  ronde  infernale. 

Planches  pour  l'ouvrage  du  baron  Taylor. 

SCHNEIDER  (Amable)  (*),  graveur  au  burin  et 
peintre  ,  élève  de  Drolling.  —  Confiteor  ;  Credo  : 


(!)  Sous  la  signature  Schnaider  :  un  portrait  in-8  de  Louis-Napoléon , 
vers  1850  ;  Saint  François  d'Assise,  d'après  Sigoli  ;  etc. 


SCHNEIDER.  19 


Chazel,  2  p.  in-8.  —  Couronnement  de  la  Vierge, 
peinture  de  Flandrin  à  Nîmes,  iii-4  en  L,  1861. 

SCHNETZ  (  Jean-Victor  ) ,  peintre ,  1787-1870. 
—  Le  Samaritain  secourant  le  blessé  de  Jéricho, 
Jith.  in-8,  signée  seulement:  Peint  par  Schnetz 
(  Villain,  vers  1820).  — Dragon  blessé  élevant  un 
trophée  pris  sur  les  turcs. 

SCHNORR  (Louis),  de  Leipzig,  peintre,  1789- 
1853.  —  Le  Fils  de  Napoléon  mort  à  Vienne  le 
22  Juillet  1832,  lith.  d'après  nature,  in-fol. 

SCHOMMER  (François),  peintre.  — Patrouille 
bavaroise;  —  Madeleine  repentie,  1878,  eaux- 
fortes,  (Gadart). 

SCHRŒDER  (Frédéric)  ('),  originaire  de  Hesse- 
Gassel ,  mort  à  Paris  en  1839  ;  buriniste,  graveur 
de  paysage ,  non  sans  quelque  habileté,  comme  on 
en  pourra  juger  par  Le  Soleil  couchant,  Le  Coup 
de  tonnerre,  et  un  Port  de  mer  de  J.  Vernet  (pour 
le  Musée),  etc.  Il  a  gravé  beaucoup  de  planches 
pour  la  Description  de  V Egypte ,  etc.  —  Vignettes 
d'après  Moreau  pour  La  Fontaine,  1822. 


(!)  Sous  la  signature  /.  Schrœder,  nombreuses  petites  vues  pour  être 
placées  dans  des  livres  ;  planches  des  Galeries  de  Versailles. 


20  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 

SCHUBERT ,  lithographe  contemporain.  — 
M.  &)*évy\  Le  Général  Pittié ,  2  p.  in -fol.  — 
Reproductions  d'après  Hamman  et  autres. 

SCHULER  (Auguste)  ('),  graveur  au  burin  et 
lithographe,  né  à  Strasbourg  en  1804,  mort  en 
1859;  élève  de  son  père  (2),  de  H.  G.  Muller  et 
Bein.  —  Le  Sommeil  d'un  ange  et  Cupidon  endormi, 
du  Corrège,  1850.  — La  Vierge  :  Sassoferrato,  etc. 
—  Portraits  :  Renouard  de  Bussière  ;  Bernard 
Lormtz,  fondateur  de  l'école  forestière  de  Nancy, 
in-4;  Teresa  MUanollo,  in-4,  1851,  etc. 

Danseuses  italiennes  :  Léopold  Robert,  lith. 
in-fol.  dédiée  à  la  Société  des  Amis  des  Arts  de 
Strasbourg,  1836. —  Ecce  Homo:  Solario. —  Etc. 

SCHULTZ,  lithographe. — Bertin  d'après  Ingres: 
Philarète  Chasles.  etc.  —  Le  féroce  Chasseur. 
ballade  de  Burger,  in-fol.  en  1.  (imp.  Lemercier). 

SCHULTZE,  de  Dresde,  1749-1819,  élève  de 
Wille.  Ce  buriniste  appartient  principalement  au 
xvme  siècle  ;  mais  sous  l'Empire,  il  gravait  encore 
VEsculape  et  autres  antiques  pour  le  Musée. 

(!)  J.-Théophile  Schuler,  son  cousin,  peintre  et  illustrateur,  1821-1878. 
a  lithographie  :  Construction  de  la  cathédrale  de  Strasbourg,  etc. 

(2)  Charles  Schuler.  Il  a  gravé  L'Innocence  outragée  :  Van  Brée , 
Strasbourg,  1815,  etc. 


SCHULZ.  21 

SCHULZ  (  Louis).  —  Le  Départ  du  Soldai,  Le 
Retour  du  Soldat:  Bellangé;  lith. 

SCRIVEN,  graveur  anglais  travaillant  à  Paris 
vers  1830.  —  Portraits  pour  la  librairie. 

SEARS  ,  graveur  sur  bois,  anglais  ;  a  travaillé 
pour  les  livres  illustrés  français,  à  partir  de  1835. 

Il  a  massacré  en  conscience  quelques-uns  des 
derniers  dessins  de  Raffet  pour  le  Napoléon  de 
Norvins  (4). 

SEBRON  (Hippolyte)  1801-1879,  peintre,  élève 
de  Daguerre,  a  lithographie  :  Décor  du  4e  acte  de 
Gustave  ///(pour  la  Revue  des  Peintres.)  —  Église 
des  Dominicains  à  Anvers  (pour  L Artiste).  Etc. 

SEGÉ  (Alexandre),  peintre,  né  à  Paris,  a  gravé 
à  l'eau-forte  nombre  de  paysages,  à  partir  de  1848. 
Il  a  exposé  :  Ostia,  1855.  —  Sept  Paysages,  1857. 
—  Une  Ferme.  —  Un  Moulin  breton.  —  Suite  de 
Croquis ,  1861 .  —  L'Automne,  1863.  —  Dans  les 
Abruzzes ,    1864   (Cadart).   —  Dans  le  Pas-de- 

(1)  D'une  façon  générale  la  fin  de  cet  admirable  livre  à  figures  ne 
répond  pas  au  commencement,  il  y  a  eu  visiblement  de  la  presse,  il  fallait 
paraître  à  jours  fixes. 

Quel  malheur  que  Raffet  n'ait  pas  eu  à  l'égard  de  ses  graveurs  la  poigne 
que  Menzel  a  montrée  vis-à-vis  des  siens  pour  Y  Histoire  du  grand  Frédéric, 
quand  il  les  força  à  être  aussi  nerveux  que  des  graveurs  à  l'eau-forte.  Dans 
le  livre  de  Norvins,  presque  tous  les  grands  bois  hors  texte  sont  mous  et 
lâchés  d'exécution. 


22  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Calais ,  1864.  —  Moulin  du  Pas-de-Calais ,  /fà;es 
de  la  Canche,  1865.  — Dunes  de  Mirlimont,  1866. 

SEGUIN  (Gérard),  né  en  1805,  dessinateur,  a 
illustré  Jean-Paul  C hop  paru,  1833,  Monsieur  le 
Venu  eu  Madame  la  Pluie,  de  P.  de  Musset,  1846. 
Le  Royaume  des  Roses,  d'Arsène  Houssaye,  V His- 
toire dhm  Pion,  d'Alph.  Karr,  le  Musée  Poétique, 
d'Anaïs  Marcelli,  1866,  etc. 

SEIGNEURGENS  (Ernest),  peintre  et  illustra- 
teur, a  donné  au  Charivari  des  Scènes  de  la  vie  de 
province,  1844,  Les  Canichomanes,  des  Actualités. 
—  Illustrations  pour  Les  Mystères  de  Paris,  Y  His- 
toire pittoresque  de  la  Franc-Maçonnerie  et  des 
Sociétés  secrètes,  de  Clavel  (Pagnerre,  1843). 

SELLIER  père  (François-Noël),  graveur  d'ar- 
chitecture, a  exposé  de  1776  à  1824.  Il  a  gravé 
pour  le  Musée,  les  Monuments  de  la  Nubie,  Y  His- 
toire de  la  Cathédrale  de  Cologne,  les  Ruines  de 
Pompeï,  et  pour  la  Description  de  V Egypte. 

Dans  ce  dernier  ouvrage  on  trouve  aussi  des 
planches  de  Sellier  fils.  (*) 

SELLIER  (Henry),  graveur  d'archéologie  et 
d'architecture,  1848  et  suiv.  —  Plafond  de  V Hôtel 
de  Ville  :  Delacroix,  etc. 

(')  Sous  la  signature  Lierles,  anagramme  de  Sellier,  portrait  in-4  de 
La  Duchesse  de  Berry  avec  le  Duc  de  Bordeaux ,  lithographie. 


SENEFELDER.  23 


SENEFELDER  (Aloys),  né  à  Prague  en  1771, 
mort  à  Munich  en  1834. 

Sur  l'inventeur  de  la  Lithographie,  les  notices 
abondent  (la  plus  intéressante  est  encore  celle  de 
la  biographie  de  Michaud1,  et  toujours  le  morceau 
à  effet  de  ces  notices  est  la  légende  de  la  note  de 
blanchisseuse,  écrite  par  hasard  sur  une  pierre 
calcaire  de  Solenhofen  avec  un  vernis  gras  de 
gravure,  et  soumise  à  la  morsure  d'un  acide  :  et 
l'on  ne  manque  pas  d'ajouter  :  «  la  lithographie 
était  trouvée  !  » 

S'il  y  a  intérêt  à  revenir  encore  une  fois  sur 
cette  légende  rebattue,  c'est  pour  diminuer  consi- 
dérablement son  importance.  La  lithographie  n'a 
point  été  trouvée  en  cinq  minutes  et  d'un  seul 
coup,  et  Senefelder,  loin  d'être  l'inventeur  de 
hasard,  est  au  contraire  le  type  du  chercheur 
patient,  infatigable,  qui  se  propose  un  but  et  qui 
le  poursuit  pendant  des  années,  jusqu'au  succès, 
par  une  série  de  recherches  méthodiques. 

Senefelder  était  un  auteur  dramatique  qui,  vers 
1791,  avait  fait  jouer  ses  pièces  sur  le  théâtre  de 
Munich.  Ne  trouvant  pas  d'éditeur  pour  les  impri- 
mer, il  eut  une  idée  bien  arrêtée  :  trouver  un 
procédé  économique  d'impression  qui  remplaçât 
la  typographie.  Il  s'enfonça  dès  lors  dans  ses 
recherches,  essayant  tout  d'abord  d'écrire  sur  des 
planches  de  cuivre  avec  une  encre  grasse  et  savon- 
neuse ,   et  de  faire  mordre ,  ce  qui  donnait  une 


24  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

écriture  en  relief.  Mais  ce  genre  d'impression 
était  fort  pâteux,  et  déplus,  dispendieux. 

C'est  ici  que  le  hasard  le  lit  dévier  dans  ses 
expériences  et  le  mit  sur  une  voie  nouvelle  :  la 
fameuse  note  de  blanchisseuse  le  conduisit  à  faire 
mordre  la  pierre  par  l'acide.  Mais  ceci  n'est  pas  de 
la  lithographie,  c'est  de  la  gravure  en  relief  sur 
pierre  f1) . 

Mais  Senefelder  continua  ses  recherches  avec  la 
pierre,  et  c'est  ainsi  qu'après  une  longue  série 
d'expériences,  il  en  vint  à  dévier  une  seconde  fois, 
abandonnant  la  gravure  en  relief,  renonçant  à 
entamer  la  pierre  par  morsure,  pour  obtenir  seu- 
lement un  procédé  d'impression  de  l'écriture  ou  du 
dessin  au  moyen  d'une  modification  chimique  de  la 
surface  de  cette  pierre.  Modilication  d'ailleurs 
complexe,  qui  comporte  d'un  côté  des  réactions 
entre  les  acides  gras  et  le  calcaire,  de  l'autre,  des 
réactions  entre  ce  calcaire  et  l'eau  acidulée  gom- 
mée, et  naissance  de  composés,  là  attractifs,  ici 
non  attractifs  de  l'encre  grasse. 

Ce  qui  prouve  encore  que  Senefelder  n'était 
pas  l'homme  du  hasard,  c'est  qu'il  poussa  son 
invention  à  fond,  et  arriva  à  créer  méthodique- 
ment et  complètement  le  manuel  opératoire  de  la 

(!)  Procédé  médiocre  ,  qui  depuis  a  été  employé  par  Jean-Louis  Duplat 
à  la  reproduction  de  dessins  de  Moreau  le  Jeune  pour  les  Fables  de  La 
Fontaine;  ces  gravures  en  relief,  exécutées  pour  Renouard  et  très  louées 
dans  leur  temps,  sont  tout  simplement  abominables.  —  Charles  Girardet , 
en  1834,  a  refait  de  la  gravure  en  relief  sur  pierre. 


SENEFELDER.  25 


lithographie,  y  compris  le  lavis,  l'impression  à 
deux  teintes,  le  report  sur  pierre  des  gravures  au 
burin,  à  l'eau-forte  ou  sur  bois,  et  la  chromo- 
lithographie. 

Par  exemple .  ce  qu'il  ne  pouvait  pas  prévoir, 
c'est  que  son  procédé  ft  impression  chimique,  comme 
il  l'appela  d'abord,  deviendrait  un  procédé  de 
dessin  d'art  et  recevrait  tout  son  développement  et 
sa  célébrité  de  la  main  des  peintres  français. 
Senefelder  ne  pensait  d'abord  qu'à  remplacer 
l'imprimerie,  et  il  conclut  son  premier  traité  avec 
un  éditeur  d'Offenbach-sur-le-Mein  pour  l'impres- 
sion de  la  musique.  C'est  à  Offenbach  qu'il  connut 
deux  Français,  qui  depuis  essayèrent  vainement 
de  propager  la  lithographie  en  France  :  Ant.  André 
en  1800,  François  Johannot  en  1806. 

Senefelder  fut  ensuite  directeur  de  la  lithogra- 
phie royale  de  Munich.  Nous  avons  parlé  des 
essais  sur  pierre  que  firent  dans  cette  imprimerie 
le  général  Lejeune  en  1805  et  le  baron  Denon  en 
1809.  En  1812  et  1814,  Lasteyrie  et  Engelmanny 
étudièrent  le  procédé  qu'ils  acclimatèrent  définiti- 
vement en  France  en  1815.  L'année  1816  est  une 
grande  année  pour  la  lithographie  ;  c'est  sa  date  de 
naissance  au  point  de  vue  de  l'art,  nos  peintres 
l'adoptent  :  bientôt  le  procédé  prend  en  France  un 
immense  développement.  Depuis  il  a  ajouté  au 
fonds  général  de  l'Estampe  quelque  chose  comme 
vingt  mille  pièces  dignes  d'attention  ! 


26  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIÈCLE. 

Senefelder,  qui  était  d'une  nature  assez  agitée, 
vint  à  Paris  en  1820  pour  y  établir  une  imprimerie 
Lithographique  :  mais  il  y  trouva  des  imprimeurs 
lithographes  au  moins  aussi  habiles  que  lui,  et  au 
bout  de  peu  de  temps  retourna  en  Allemagne. 
(Son  imprimerie  fut  reprise  par  Adrien,  7,  rue 
Richer).  —  Il  a  publié  : 

L'Art  de  la  Lithographie  (traduction  française), 
1819,  in-4. 

Recueil  papgrographique,  in-4.  —  Portefeuille 
lithographique,  Paris,  1823.  Recueil  de  pièces 
exécutées  par  un  nouveau  procédé  imaginé  par 
Senefelder  et  qui  consistait  à  remplacer  la  lourde 
et  encombrante  pierre ,  par  une  composition  pier- 
reuse appliquée  sur  métal  ou  sur  carton.  Il  cher- 
chait à  lancer  son  «  papier  lithographique  »  et 
dans  un  prospectus  daté  de  Paris,  1er  mai  1820,  le 
recommandait  comme  moyen  de  multiplication 
facile  aux  négociants,  aux  administrations,  aux 
ministres,  aux  états-majors,  aux  peintres  et  aux 
professeurs  de  musique.  Il  ouvrait  chez  Treuttelet 
Wurtz  une  souscription,  à  300  francs  ;  les  sous- 
cripteurs devaient  recevoir  une  presse,  six  cartons 
lithographiques,  cinquante  feuilles  de  papier  à 
transporter,  des  crayons,  etc. 

L'Aquatinta  lithographique,  1824. 

SEQUEIRA  (LeChevaJierDoMiNGos-ANTONioDE), 
peintre  portugais,   1768-1838.  —   Une  belle  et 


SEQUEIRA.  27 


curieuse  lithographie  in -fol.  représentant  un 
monsieur  et  une  dame  accompagnés  de  toute  une 
ménagerie  ,  un  perroquet ,  un  corbeau  ,  un  chien 
et  deux  agneaux  :  D.  A.  de  Sequeira  f.  c.  à 
Paris  1824  (Lasteyrie). 

SERGENT  (Antoine-François).  — C'est  le  gra- 
veur en  couleurs  du  xvnie  siècle,  le  conven- 
tionnel Sergent-FAgate ,  le  beau-frère  du  général 
Marceau.  Nous  ne  revenons  ici  sur  lui  que  pour 
citer  un  portrait  à'Élisa  Garnerin,  ascension  avec 
parachute  Je  1er  Avril  1824  à  Milan,  Sergent- 
Marceau  del.  etsculp.  ad  vivum;  in-8,  au  lavis.  (*) 

SERVIN  (Amédée-Élie),  peintre,  1829-1886.— 
Pâturage'.  Brascassat,  in-8  en  1.  —  Le  Chemin  des 
Prés  à  ViUiers,  d'après  son  tableau  de  1867,  in-8 
en  1.  —  Puits  de  Charcutier,  d'après  son  tableau 
de  1869,  bonne  eau-forte  [Gazette  des  Beaux-Arts). 

Inauguration  de  la  Statue  du  duc  de  La  Roche- 
foucauhl-Liancourt,  le  6  octobre  1861,  lithographie 
signée  :  Dess.  par  Serein,  peintre,  in-fol.  en  1. 

Intérieur  de  ferme,  Intérieur  de  forge,  2  lith. 
in-4  en  1.  — Le  Défilé,  d'après  Thuret  [L'Artiste). 


(!)  Nous  avons  vu  cette  petite  pièce  rare ,  exécutée  par  Sergent  à  l'âge 
de  soixante-treize  ans,  dans  la  collection  aéronautique  des  frères  Tissandier. 

Le  portrait  de  Mme  Sergent ,  sœur  de  Marceau  ,  a  été  lithographie  à 
Nice  par  Méren  ,  d'après  un  portrait  dessiné  par  son  «  époux  »  en  1808. 

Sur  Sergent  et  sa  femme,  voyez  Les  Graveurs  du  XVIIIe  siècle. 


28  LES     GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

SETTE  (Jules),  peintre  et  lithographe,  1836  et 
suiv.  — Lithographies  :  Bouquets  cariés,  Groupes 
de  Fleurs ,  Elude*  de  Fruits,  Etudes  de  Gibier. 

SEVRETTE  ^ Jules'  ,  peintre  et  graveur  à  l'eau- 
forte.  —  Le  Pêcheur  à  la  ligne,  d'après  Gilbert, 
in-S:  La  Passerelle,  d'après  Damiron,  1889;  etc. 

S  H  ARLES.  — Série  de  lithographies  sur  les  évé- 
nements de  1848  et  suiv.  ;  Berlin  denl8maers 
1848,  Robert Blu m  in  Wien.  Mort  du  général Rem, 
1851 .   imprimées  à  Paris  chez  Lemercier). 

SICARD.  —  Le  Sommeil,  Le  Réoeil,  Les  Ré- 
flexions, Les  Confidences ,  L'Attente ,  La  Nacelle, 
6  p.  in-4,  lith.  par  B.  Sicard,  vers  1830. 

SIEURAC  (François -Joseph- Juste)  ,  miniatu- 
riste, né  en  1781.  Portraits  lithographies  : 
Louis  XVIII,  in-fol.  et  in-8;  De  Chalandray , 
Davet.  —  La  Surprise,  in-8  (Villain)  linement 
crayonnée. 

SILBERMANN  (Henri-Rodolphe-Gustave'  ,  né 
en  1801 ,  imprimeur  à  Strasbourg  ,  peut  être  con- 
sidéré comme  le  créateur  en  France  delà  chromo- 
typographie ,  ou  impression  des  couleurs  par  des 
gravures  en  relief.  11  a  publié  ainsi  dès  1851-55  les 
Vitraux  delà  Cathédrale  de  Strasbourg,  et  en  1855 
L'ancienne  Bannière  de  Strasbourg. 


SILBERMANN.  29 


Sur  le  moment  l'impression  typographique  en 
couleur  ne  détrôna  pas  la  chromolithographie; 
mais  aujourd'hui  la  chromotypographie ,  avec  la 
facilité  qu'elle  trouve  dans  les  procédés  photogra- 
phiques pour  la  fabrication  des  clichés,  répond  au 
contraire  admirablement  aux  nécessités  de  tirage 
rapide  et  à  nombre  immense  d'exemplaires.  Elle 
facilite  la  publication  de  journaux  illustrés  en 
couleur,  de  numéros  de  Noël ,  etc.  Elle  pénètre 
aussi  dans  le  livre  de  luxe,  comme  le  Conte  (h 
V Archer  (Imp.  Lahure),  ou  le  très  remarquable 
volume  des  Quatre  fils  Aymon  récemment  illustré 
par  Grasset  (Launette,  éd.). 

Le  développement  delà  chromotypographie,  de 
l'impression  typographique  en  couleur .  est  un 
fait  marquant  dans  l'histoire  de  l'Estampe;  les 
conséquences  en  seront  probablement  considé- 
rables ,  et  toute  une  série  de  créations  nouvelles 
peut  en  découler.  Le  bibliophile,  particulièrement, 
doit  suivre  avec  intérêt  la  production  du  livre 
illustré  en  couleur  par  ce  nouveau  moyen. 

SIMON  l1),  de  Strasbourg,  s'est  beaucoup 
occupé  des  procédés  de  lavis  lithographique  imi- 
tant l'aquarelle.  Il  a  publié,  dans  ce  genre,  en 


(*)  Au  commencement  du  siècle.  Simon,  l'associé  de  Coinv  dans  la  gra- 
vure des  Fables  de  La  Fontaine,  a  fait  un  Triomphe  de  Napoléon  iu-4.  — 
Un  portrait  de  Napoléon  au  pointillé,  d'après  C.Vernet,  est  signe  Simon, 
et  aussi  un  Grdlry  âgé ,  d'après  Isabey 


30  LES    GRAVEURS     DU     XIX»    SIECLE. 

1850-1851.  deux  grandes  pièces ,  Le  Glacier  de 
VOber-Aar  et  Le  Glacier  du  Rhône. 

SIMONET  (Jean-Baptiste),  né  en  1742.  L'un 
des  meilleurs  et  des  plus  fermes  graveurs  de 
l'école  française  du  xviir6  siècle.  Au  xixe  ce 
vaillant  artiste  est  encore  le  graveur  le  plus  souvent 
employé  par  Renouard  à  la  reproduction  des 
illustrations  de  Moreau  ;  il  exécute ,  —  et  remar- 
quablement ,  —  plus  de  cent  planches  pour  les 
suites  de  Voltaire,  Molière,  Télémaque,  Racine, 
Gresset,  Werther,  Boileau ,  Crébillon  ,  Corneille, 
La  Fontaine,  les  Lettres  à  Emilie,  les  Études 
de  la  Nature,  les  Passe-Temps  de  Despréaux, 
le  Musée  Français ,  Le  Mérite  des  Femmes ,  Tom 
Jones. 

SIMONET  (Adrien),  fils  du  précédent,  grave 
sous  la  Restauration  la  vignette  et  le  portrait  de 
livre.  Il  est  surtout  préparateur  à  l'eau-forte  : 
il  pose  la  première  et  même  la  seconde ,  de  sorte 
qu'il  ne  reste  plus  au  buriniste  qu'à  venir  placer 
des  points  de  figure  sur  les  chairs  et  à  signer. 
Comme  gravure  préparée  par  Simonet  on  peut  citer 
le  Charles-Quint  et  François  Ier  à  Saint-Denis , 
d'après  Gros  :  les  trois  premiers  états  sont  signés 
de  lui ,  tout  est  en  place  lorsqu'arrive  Forster, 
pour  terminer  et  prendre  la  planche  à  son  nom. 
— Tout  comme  jadis  Simonet  père  avait  «  terminé  » 


SIMONET.  31 


le  Couché  de  la  Mariée  et  le  Modèle  Honnête , 
sur  les  admirables  eaux-fortes  de  Moreau. 

SI  NET  (André).  —  D'après  le  pastel  de  ce 
peintre ,  une  affiche  lithographiée ,  quadruple 
colombier,  représentant  en  pied  et  de  grandeur 
nature  la  chanteuse  Yvette  Guilberl,  1891. 

SINGRY  (Jean-Baptiste),  1782-1824, peintre  en 
miniature  et  délicat  lithographe,  élève  d'isabey. 

Quatre  profils  sur  la  même  feuille,  dont  celui  de 
Singry.  —  La  Fayette.  — P.  Baillât ,  Chauvelin, 
Pelletier  de  Chambure ,  Général  Drouot,  Général 
Thiard,  Ysidore  Agasse,  portraits  in-8.  —  Talma, 
Michot,  Michelot,  Melle  Mante,  A.J.B.  Joli/,  in-8, 
et  un  très  fin  portrait  également  in-8  de  Mme  Crétu. 

Hôtel  Thèlusson,  1823. 

SIROUY  (Achille),  né  à  Beauvais  en  1834, 
très  habile  lithographe,  élève  deLassalle. —  Dans 
son  œuvre,  considérable  par  le  nombre  et  l'impor- 
tance des  pièces,  il  faut  citer  : 

Rêverie'.  Longuet,  1853.  —  Intérieur  de  cui- 
sine :  Ph.  Rousseau.  —  Après  le  bal  masqué  : 
Wattier.  —  Profil  de  femme,  Vieille  femme  lisant, 
Enfant  tenant  une  rose,  3  p.  in-12  :  Mme  Herbelin. 
—  Suite  de  Sujets  religieux  :  Giappori.  —  L'An- 
nonciation :  Jalabert.  —  Soins  délicats ,  Recherche 
ingénue  :  Lucien.  —  La  Fête  de  ma  mère  :  Marchai. 


32  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

—  Tu  es  fâchée  :  Baldi.  —  Soldai  du  Christ  : 
Lorentz. —  Patrie  absente  :  Pabst. —  Le  Marchand 
à  la  campagne  :  Castan. 

Ce  n'est  pas  moi  :  Hanion,  1857.  —  Le  Gué  : 
Trovon.  —  Lecture  de  la  Bible,  Première  Rêverie  : 
Roqueplan.  —  Misère  :  Tassaert.  —  Le  Loup  et 
V Agneau  :  Mulready,  1859.  —  Le  Duel  après  le 
bal  masqué  :  Gérônie.  —  La  Fille  du  marinier  : 
Isabey.  —  Halte  de  Bohémiens  :  Knaus,  1861.  — 
Aihalie  :  Sigalon.  —  Les  Moines  quêteurs  ■  Vibert. 

—  Le  petit  Charmeur  :  De  Coninck.  —  Les  petits 
Oiseleurs ,  Le  Déjeuner  au  village  :  Ed.  Frère.  — 
Benedicile  :  Goodall.  —  Perdues!  :  Linder.  —  Le 
Pâturage  :  Van  Marcke. 

Jésus  descendu  de  la  croix  :  Ribera.  —  Vierge  au 
chapelet  :  Murillo.  —  Femme  au  perroquet  :  Jor- 
daens.  —  Madone  :  Corrège.  —  Adoration  des 
Mages  :  Rubens.  (Collection  Eug.  Pelouze.) 

D'après  Rosa  Bonheur  :  Sous  les  pommiers , 
1857.  —  Le  Marécage.  —  Chevreuil,  Troupeau 
de  moutons ,  2  petites  pièces ,  1860.  —  Études  de 
chevaux,  12p.,  1860. 

Sujets  de  chasse,  12  p.  d'après  Gabé.  —  Chiens, 
12  p.  :  Earl.  —  Le  Château  de  Boursauli,  album. 

Album  de  la  Galerie  historique  du  Cercle  reli- 
gieux de  Marseille ,  seize  sujets  historiques,  in-fol. 
cintré,  d'après  les  peintures  de  Magaud,  1863-66. 

Cérémonies  du  couronnement  du  tzar  Alexandre II, 
3  grandes  pièces. 


SIROUY.  33 

Encore  deux  minutes  !  (le  général  de  Mac- 
Mahon  dans  la  tranchée ,  avant  l'assaut  de  Mala- 
koff) ,  d'après  Aillaud ,  grand  in-fol.  en  1.  (Il  y  a 
une  planche  explicative  pour  le  détail  des  figures.) 

—  Bivouac  en  Kabylie  (le  maréchal  de  Mac-Mahon 
et  son  état -major:  Lebrun,  Borel,  d'Abzac, 
d'Espeuilles,  etc.)  :  Aillaud  ,  grand  in-fol.  en  1. 

Portraits  :  Ils  passèrent  sur  la  terre  en  faisant 
du  bien  (la  Famille  impériale,  1857);  L'Impéra- 
trice et  le  Prince  Impérial  :  Brochart.  —  L'Impé- 
ratrice :  Winterhalter.  —  V Impératrice  :  Viénot, 
in-fol.  —  La  Princesse  Mathilde  :  Giraud.  — 
Alexandre  III.  —  Général  Le  Flô.  —  Garibaldi. 

—  Le  P.  Ratisbonne.  —  Mal  de  Santa-Cruz.  — 
De  Larcy,  Pinard,  Dr  Grisolle,  Ctme  de  Chatenay, 
Ctesse  de  Ckoiseul,  Jahan  père  et  fils ,  Oudot  père  et 
fils,  Amédèe  Jullien.  —  Mgr.  Thomas ,  évèque  de 
La  Rochelle,  d'après  Bouguereau.  —  M.  et  M'"e 
Gihaut,  d'après  Raffet.  —  Mmes  Reboux ,  Karoly, 
Carlotta  Patti. 

Rosa  Bonheur,   d'après   Dubufe.    —   Eugène 
Delacroix.  —  Charlet.  —  Prud'hon. 

Mouilleron,  d'après  le  comte  Mniszech,  in-fol. 

Sirouy  a  lithographie  d'après  ses  propres 
tableaux  :  Le  Sphynx,  1883.  —  Portrait  d'une 
petite  fille ,  1884.  —  Mme  G***.  —  Sur  le  qui-vive, 
1889.  —  Deux  Têtes,  1889. 

Nous  avons  réservé  pour  la  fin  les  pièces  d'après 
Meissonier ,  Prud'hon  ,  Decamps  et  Delacroix  , 


34  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

qui  donnent  à  l'œuvre  de  Sirouy  une  importance 
toute  particulière  et  le  placent  parmi  les  pins 
habiles  artistes  de  la  lithographie  de  traduction. 

Les  Lansquenets  :  Meissonier,  1857,  in-8. 

Vénus  et  Adonis  :  Prud'hon ,  1869,  in-12. 

MMe  Mayer  :  Prud'hon  ,  1870,  in-12. 

Mme  Anthony  et  ses  enfants  :  Prud'hon  ,  1884 , 
in-8.  (Les  premières  épreuves  ont  pour  remarque 
le  portrait  de  Sirouy). 

Jésus  aie  prétoire  :  Decamps,  1855. 

Sortie  de  V école  turque  :  Decamps. 

Jeune  Grecque  arrosant  des  fleurs  :  Decamps 
(fac-similé). 

Chasse  au  loup  :  Decamps  (fac-similé). 

Entrée  des  Croisés  à  Consianlinople  :  Delacroix  , 
esquisse  de  la  collection  Moreau ,  1859 ,  grand 
in-fol. 

Sardanapale  :  Delacroix ,  1861 ,  gd.  in-fol. 

Apollon  vainqueur  du  serpent  Python  :  Dela- 
croix ,  1879,  gd.  in-fol. 

Jésus  endormi  dans  la  barque  :  Delacroix, 
1881,  gd.  in-fol. 

Boissy  d'Anglas  :  Delacroix,  1884,  gd.  in-fol. 

Les  deux  Foscari:  Delacroix,  1886.  gd.  in-fol. 

Portrait  de  vieille  religieuse  ;  —  Marocains  de 
Tanger;  —  Femmes  d'Alger  :  Delacroix. 

Sirouy  est  chevalier  de  la  Légion  d'honneur 
depuis  1869. 


SISGO.  35 

SISCO  (Louis-Hercule),  graveur  au  burin  delà 
Restauration ,  né  à  Paris  ,  mort  en  1881.  —  Por- 
trait de  son  maître  Ingouf,  in-S.  —  Clytemnestre: 
Guérin;  L'Avare  puni:  Menjaud  [Galerie  du 
Luxembourg).— Images  de  piété  :  Albrier,  Devéria. 

—  Vignettes  :  Devéria ,  Desenne ,  etc.  —  En-tète 
pour  une  compagnie  d'assurances  de  Bordeaux  : 
Devéria.  —  M**  Georges:  Devéria,  in -8.  — 
Portrait  de  femme  âgée,  coiffée  d'un  grand 
chapeau  à  plumes  :  Dm.  etgr.  par  Sisco.  —  Scène 
de  la  St-Barthélemy ,  de  P.  Delaroche,  réduite  en 
vignette,  in-8.  —  François  Ier  et  Charles-Quint  à 
St-Denis,  de  Gros,  idem.  —  Martyre  de  Ste  Agathe. 

—  Jésus-Christ  flagellé  :  Garbillet,  in-8,  1852. 

SISLEY  (Alfred),  peintre  contemporain.  — 
Quelques  eaux-fortes  :  LeLoingàMoret,  1890,  etc. 

SITTEL  (Constant).  —  Portrait  de  Van  Dyck , 
manière  noire,  1849.  —  Le  Commandant Lelièvre 
défenseur  de  Mazagran,  d'après  Martinet.  — 
Frisette  :  Brocbart.  —  Cecily  :  Winterhalter. 

SIXDENIERS  (Alexandre- Vincent),  né  à  Paris 
en  1795 ,  d'abord  graveur  au  burin ,  puis  habile 
graveur  à  l'aquatinte.  Il  se  noya  accidentellement 
dans  la  Seine  en  1846.  C'est  un  de  ces  graveurs 
qui ,  malgré  un  talent  ordinaire  ,  demeurent  inté- 


36  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

ressants  parce  qu'ils  ont  été  pour  ainsi  dire  très 
mêlés  à  la  peinture  de  leur  temps. 

Burins  :  Sécurité  de  la  France  :  naissance  du 
Roi  de  Rome ,  in-8 ,  chez  l'auteur.  —  Euterpe , 
statue  antique ,  pour  le  Musée.  —  Académie  de 
Concours,  1816  (Sixdeniers  eut  le  second  prix). 
— Honneurs  rendus  à  Raphaël  après  sa  mort  :  Ber- 
geret  ;  gd.  in-fol.  en  1.  1822.  —  Propertia  de  Rossi 
terminant  son  dernier  ouvrage:  Ducis;  in-fol., 
1826.  —  Suite  de  Saints  :  Boyenval,  1828,  in-8. 

—  Endymion  :  Girodet  [Galerie  du  Luxembourg), 
in-4, 1831 . — Bidon  :  Guérin,  in-4  en  1. —  Zéphyre  : 
Prudhon  ,  in-8.  —  Diverses  vignettes  :  La  Dot  de 
Suzette,  deFiévée,  (Lequien,2  vign.  Desenne),  etc. 
La  Chaumière  indienne. — Iconographie  instructive. 

—  Titre:  Architecture  de  C.-N.  Ledoux ,  1846. 

—  Deux  aciers  pour  Souvenirs  d'un  Aveugle,  de 
J.  Arago,  1843. 

Dans  les  gravures  à  l'aquatinte  nous  trouvons 
d'abord  un  lot  de  ces  sujets  de  femmes  nues  au 
bain  ou  au  lit ,  si  en  vogue  vers  1830  :  Tu  ne 
V auras  pas  ;  Tiens,  voilà  ;  Oh  !  le  petit  canard  ;  Va 
retrouver  ta  mère  ;  L'Entrée  au  bain  :  La  Sortie 
du  bain  ;  E Hésitation  ;  La  Conversation  ;  La  Sur- 
prise', E Effroi:  Viens  donc,  Je  ne  veux  pas  : 
Rioult  ;  —  Garde  à  vous  ;  Ne  regardez  pas  :  Devé- 
ria,  2  p.  in-8  en  1.  —  Le  Sommeil,  Le  Réveil, 
E  Attente,  Le  Roman  :  Melle  Aimée  Pages,  4  p.  in- 
fol.  ;  les  mêmes  in-8  avec  Réflexion  et  Satisfaction. 


SIXDENIERS.  37 


Le  Départ,  Le  Retour-.  Aimée  Pages. — Elle 
V entraîne  :  Aimée  Pages  ;  Elle  s'enfuit  :  Rioult. 

Ali-Pacha  et  Vasiliki,  Don  Juan  et  Aydée,  Don 
Juan  surpris  par  Lambro,  Lara,  (2  p.),  Mazepjm 
(2p.),  Jeune  Grecque:  Al.  Colin. 

Donnez  à  manger  à  ceux  qui  ont  faim  :  Duval 
Le  Camus.  —  La  Fille  bien  gardée  :  Destouches. 

—  Je  te  salue,  grand  homme  :  Charlet ,  im4  (le 
Napoléon  y  a  ensuite  été  remplacé  par  une  sta- 
tuette de  la  Liberté).  —  La  Visite  au  Cimetière  : 
Riquer.  —  V Invasion  :  Franquelin.  —  Edouard, 
en  Ecosse:  P.  Delaroche,  in-fol.;  et  le  même  sujet 
in-4.  —  Navarin  :  Langlois.  —  Derniers  moments 
de  Frédéric-Guillaume  III  :  Schoppe. 

Louis  XVI,  statue  allégorique  de  Bosio,  in-fol., 
1835.  —  Charles  Ier  et  ses  enfants  :  Colin ,  1836. 

—  Le  Contrat  rompu,  Destouches,  1837.  —  La 
Charité  :  Decaisne.  —  Pêcheurs  attaqués  par  des 
ours  :  Biard,  1840.  —  Charlotte C 'or day  :  H.  Sohef- 
fer.  —  F  Hospitalité  :  Latil.  —  Le  Virtuose  cham- 
pêtre :  Bouterwich.  —  Napoléon  avec  le  Roi  de 
Rome  :  Steuben.  —  Les  Funérailles  de  Marceau  : 
Bouchot,  1843. — F  Arabe  en  prière ,  La  Poste 
au  désert,  Mazeppa  :  H.  Vernet.  —  Les  Crêpes, 
Colin-Maillard  :  Giraud ,  1844.  —  F  Accordée  de 
village ,  La  Dame  bienfaisante  :  Greuze. 

Tête  de  Christ,  Le  Sauveur:  Colin.  —  La 
Vierge.  —  Sainte  Cécile  :  Delaroche.  —  Jésus  : 
T.  Johannot.  —  Éducation  de  la  Vierge  :  Mmc 


38  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Dehérain,  1846.  —  Vierge  au  donataire  :  Raphaël; 
Christ  en  croix  :  Rubens;  Jésus  pasteur  :  Murillo. 

Portraits  :  Napoléon,  Eugène  Beauharnais,  in-4; 
De  Lanneau ,  in-4  ;  Du  Pavillon ,  in-4  ;  Toullier, 
in-4  ;  Le  docteur  Belliol ,  in-12. 

Arago  :  H.  Scheffer,  1838,  in-fol.  Le  premier 
état  au  pointillé  avant  l'aquatinte  est  bien. 

Melle  Rachel  :  Charpentier,  in-fol. ,  1841.  Une 
des  meilleures  planches  de  Sixdeniers. 

Le  Frère  Philippe  :  H.  Vernet ,  in-fol.,  1845. 

SKELTON,  graveur  anglais.  1760-1848. 

Le  Château  d'Eu  illustré,  depuis  son  origine  en 
912  jusqu'au  voyage  de  S.  M.  Victoria  reine 
d'Angleterre,  par  Joseph  Skelton,  texte  par  Vatout; 
1844,  gd.  in-fol.  Planches  et  portraits  par  Eugène 
Lami ,  Winterhalter ,  Karl  Girardet ,  Percival , 
Skelton,  gravés  par  Skelton,  Hopwood ,  Beyer, 
Hurlimann,  Riffaut,  etc. 

Un  grand  nombre  de  planches  pour  les  Galeries 
de  Versailles. 

SMEETON.  — Dans  son  Histoire  anecdotique  des 
cafés  et  cabarets  de  Paris,  Alfred  Delvau,  à  l'article 
de  la  brasserie  Andler,  située  rue  Hautefeuille, 
faisait  le  dénombrement  des  artistes  qui,  vers 
1860,  en  étaient  les  habitués:  Guignet,  Français, 
Staal,  Anastasi,  Baron,  Traviès,  Bodmer,  Mouille- 
ron  «  le  roi  de  la  lithographie  »,  Gélestin  Nanteuil 


SMEETON.  39 


«  son  vice-roi  »  ;  Best,  Leloir,  Brugnot,  Trichon, 
Pisan,  «  les  princes  de  la  gravure  sur  bois  », 
Régnier,  le  graveur  français,  Smithon,  le  graveur 
anglais,  etc. 

Smithon ,  c'est  Smeeton,  qui  s'était  établi  à 
Paris  vers  1840.  Il  a  gravé  nombre  de  bois  pour 
le  Magasin  Pittoresque,  pour  L'Art,  etc. 

Il  a  eu  entre  autres  élèves ,  Auguste  Lepère. 

Smeeton  disait,  avec  son  accent  anglais,  qu'il 
avait  inventé  une  manière  de  graver  avec  la 
pied.  Il  faisait  ainsi  un  travail  de  gravure  tout 
piqueté  comme  par  une  pointe  d'aiguille.  D'où 
l'on  suppose  que  son  système  de  graver  avec  le 
pied  consistait  dans  une  adaptation  à  la  gravure 
de  la  machine  à  coudre. 

SMITH  (Orrin)  (*).  — L'un  des  Anglais  par  les- 
quels Curnier  fit  graver  lesboisdeP&^/e^  Virginie 
et  de  La  Grèce.  Les  autres  sont  Th.  Williams, 
miss  Williams,  Hart,  Slader,  Gray,  Folkard,  etc. 

SOINARD  (François-Louis).  —  Vénus  de  Mé- 
dias', le  Christ  du  Guide  ;  Figure  tirée  du  dernier 
tableau  de  Prud'hon,  pointillés,  vers  J824.  — 
Soinard  a  fait  ensuite  de  la  peinture  de  paysage 

SOLIER.  —  Sous  cette  signature,  portrait  en 

(d)  Thomas  Smith.  PI.  pour  ia  Description  de  l'Egypte,  etc. 


40  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 

pied  de  Lord  Cochrane,  d'après  un  dessin  apparte- 
nant à  sa  veuve  ,  lithographie  in-fol.  (Renou). 

SOLIMAN-LIEUTAUD.  Né  vers  1810,  mort  en 
1880.  —  Il  serait  excessif  de  lui  donner  la  qua- 
lification de  graveur,  car  ce  qu'il  a  gravé  ou  rien 
est  la  même  chose,  et  encore  ce  rien  passe-t-il  pour 
n'être  pas  de  lui,  mais  de  sous-graveurs  plus  que 
médiocres  (!).  Soliman  fut  donc  plutôt  collec- 
tionneur de  portraits  gravés  :  il  en  avait  réuni 
des  quantités  innombrables ,  et  marquait  chaque 
épreuve,  au  dos,  de  ses  initiales  S.  L.,  marque 
bien  connue  des  amateurs.  Il  se  servait  de  ces 
documents  pour  rédiger  des  iconographies  :  Les 
Apocryphes  de  la  gravure  de  portrait]  Liste  des 
portraits  omis  dans  le  Père  Lélong  ;' Liste  des  por- 
traits de  personnages  nés  dans  le  duché  de  Lorraine, 
1852  ;  En  Champagne,  1856,  etc.,  etc.  La  plupart 
des  manuscrits  de  ces  iconographies  sont  aujour- 
d'hui au  musée  Carnavalet. 

Rien  d'horriblement  pittoresque  comme  le 
désordre  repoussant  du  taudis  où  vivait  et  mourut- 
Soliman.  C'était  un  fouillis  indicible,  sordide,  de 
dossiers ,  de  papiers  ,  et  de  hardes  ;  il  faudrait  la 
plume  de  Balzac  pour  le  décrire. 

Le  portrait  de  Soliman  a  été  gravé  par  Ad.  Varin. 

(')  Quelques  portraits  in-12  pour  des  classiques,  Molière ,.  Boileau , 
Racine ,  Chapelain ,  Voltaire ,  puis  Lanlara ,  Czartoryski ,  Kosziusko , 
Philippe-Égalité,  La  Femme  de  Van  Dyck,  Le  petit  Savoyard,  La  petite 
Savoyarde. 


SOLMS.  41 

SOLMS  (Mme  Marie  de)  (2)  a  dessiné  quelques 
portraits -charges  qui  ont  paru  lithographies  en 
1860  dans  la  Revue  artistique  aV  Aix-les-Bains. 

Une  vignette  sur  acier  gravée  par  Darodes  , 
Promenade  à  Hautecombe  sur  le  lac  du  Bourget, 
représente  Mme  de  Solins  et  Ponsard. 

SOLON.  —  Suite  de  Compositions  Ornemanes- 
ques  pour  servir  aux  Arts  Industriels,  dessinées  et 
gravées  (à  reau-forte)^rZ.-if.  Solon,  1856.  (Imp. 
Bès  et  Dubreuil  ;  second  tirage,  imp.  Pierron). — 
Inventions  décoratives ,  choix  de  compositions  et  de 
motifs  d'ornementations ,  par  L.  Solon,  sculpteur 
attaché  à  la  manufacture  de  Sèvres.  (Morel,  1865). 
— >  La  Chute  (pour  Sonnets  et  Eaux- Fortes). 

Solon  est  aujourd'hui  fixé  en  Angleterre. 

SOMM  (François -Clément  SOMMIER,  dit 
Henry),  né  à  Rouen  en  1844,  vignettiste  et  gra- 
veur à  l'eau-forte  et  à  la  pointe  -  sèche ,  élève  de 
l'école  municipale  de  dessin  dirigée  à  Rouen  par 
Gustave  Morin. 

A  dessiné  des  illustrations  gillotées  pour  les 
journaux  la  Charge,  la  Cravache,  la  Chronique 
parisienne,  le  High-Life,  le  Frou-Frou,\e  Monde 
parisien,  le  Panurge,  le  Tout-Paris,  le  Chat  Noir, 
le  Courrier  Français,  —  et  gravé  à  l'eau-forte 
diverses  vignettes  de  sa  composition. 


(*)  Devenue  depuis  Mme  Rattazzi  et  Mine  de  Rute. 


42  LES    GRAVEURS    DU     XIXP    SIECLE. 

A  parfois  japonisé  (illustrations  pour  L'Art), 
par  cette  remarquable  inconséquence  qui  a  porté 
certains  de  nos  dessinateurs,  las  des  anciennes 
formules  et  des  copies,  et  épris  du  nouveau,  à 
copier  dans  le  japonisme  d'autres  sujets  tout  faits 
(comme  si  copier  les  japonais  n'était  pas  encore 
bel  et  bien  copier  !  )  [l) . 

Bracqiiemond ,  lorsqu'il  était  directeur  artis- 
tique de  la  maison  Haviland,  lui  a  fait  composer 
une  série  de  décorations  d'assiettes,  à  l'eau-forte, 
pour  être  ensuite  transportées  sur  faïences. 

La  vraie  personnalité  de  Somm  est  dans  les 
menus,  les  adresses,  les  ex-libris,  programmes, 
invitations,  cartes  de  visites,  almanachs  et  pièces 
similaires.  Il  les  compose  avec  un  matériel  icono- 
logique  réduit  à  sa  plus  simple  expression  :  c'est 
toujours  «  une  petite  dame  »,  une  «  belle  petite», 
coquettement  vêtue  d'une  élégante  confection  et 
coiffée  d'un  grand  chapeau  ;  de  ce  thème  à  peu 
près  invariable  il  tire  de  nombreuses  variations , 
fort  spirituellement  exécutées.  Ce  sont  des  riens, 
si    vous    voulez,    mais    coquettement   troussés. 

(!)  Il  faut  même  dire  plus  :  admirer  et  aimer  les  dessins  japonais  faits 
par  des  Japonais ,  c'est  logique  et  fort  bien.  Mais  pour  des  dessinateurs 
français,  copier  le  japon,  faire  du  simili-japon,  c'est  le  pire  servilisme  d'art. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Somm  s'était  engoué  de  japonisme  à  l'exposition  de 
1867,  il  entra  à  l'école  des  langues  orientales  et  se  fit  présenter  à  Burty  : 
il  comptait  obtenir  une  mission  pour  le  Japon.  La  guerre  vint,  adieu  la 
mission  promise  ;  Somm  partit  comme  soldat.  Depuis,  les  exigences  de  la 
vie  l'ont  forcé  à  une  production  incessante  d'aquarelles,  de  dessins  faits 
sur  les  marges  des  livres,  etc. 


SOMM. 


L'artiste,  en  somme  (sans  calembour),  est  de  ceux 
qui,  suivant  le  mot  fameux,  boivent  dans  leur 
verre  :  il  fait  agréablement  ce  qu'il  fait. 

1-13.  Illustrations. 

1.  La  Rapine  ide  ou  L'Atelier,  1870  (Barraud ,  éd.), 
14  eaux-fortes. 

2.  A  la  même  librairie  Barraud,  4  eaux -fortes  pour 
Tanzaï  et  Néadarné,  de  Crébillon  fils,  dans  le  goût  japo- 
nais (sic). 

3.  Rose  tendre  et  vert  foncé,  par  Eugène  Montassier, 
couverture  gravée  et  4  eaux-fortes. 

4.  La  Maison  de  fous,  par  Richard  Lesclide,  4  eaux- 
fortes. 

5.  Les  Solutions  conjugales,  par  Aug.  Saulière  (Richard 
Lesclide),  10  eaux-fortes.  (2e  édit.  chez  Dentu,  sous  le 
titre  Leçons  conjugales). 

6.  Histoires  conjugales,  par  Aug.  Saulière,  10  eaux- 
fortes. 

7.  Ce  qu'on  n  ose  pas  dire,  par  Aug.  Saulière,  10  eaux- 
fortes  . 

8.  Alphabet  de  l'imperfection  et  malice  des  Femmes, 
de  J.  Ollivier,  1876  (Barraud),  un  frontispice. 

9.  Le  Couvent  du  dragon  vert,  par  Léon  de  Rosny, 
frontispice. 

10.  Le  Livre  des  Baisers  (Victor  Billaud,  à  Royan), 
frontispice. 

11.  Chansons  folles,  de  Nadaud  (Monnier),  frontispice 
à  la  pointe-sèche. 

12.  Magasin  théâtral  (Barraud),  diverses  eaux-fortes  : 
Un  Guignol,  Gros-Guillaume,  LAvare,  Le  Matamore,  Trois 
têtes . 

13.  Paris  à  V Eau-Forte  (Richard  Lesclide).  Tout  le 
long,  le  long  des  Boulevards  ;  Femme  entourée  de  person- 
nages grotesques  voltigeant  ;  Dame  péchant  un  polichi- 
nelle à  la  ligne  ;  Groupe  de  crapauds  et  de  personnages 
grotesques.  (Cette  planche  est  en  collaboration  avec  Alfred 
Lepetit  dont  c'est  la  première  eau-forte). 

14.  Le  Magicien  (table  pour  L'Illustration  Nouvelle, 


LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

de  Cadart).  —  15.  La  Dame  empilant  des  albums 
(Id.).  —  16.  Prospectus  de  L'Illustration  Nouvelle, 
deux  petites  eaux-fortes. 

17-22.  Almanachs  pour  1878,  1879,  1881,  1882. 
1890,  1891  :  poitites-sèches,  in-4  en  1. 

23.  Les  Potiches,  in-8  (Lefilleul).  —  24.  Premiers 
rhumatismes,  in-18  (Lefilleul).  —  25.  L'Éventail, 
in-8  (Goupil).  —  26.  Poisson  d'avril  ,  in-4  en  1. 
(Goupil).  —  27.  Tête  de  femme  avec  grand  chapeau, 
in-12  (Goupil).  —  28. Tête  de  femme,  in-fol.(Mathias). 

—  29.  Portrait  de  Mme  Judic,  pointe-sèche  (La  Vie 
élégante,  Decaux,  éd.).  —  30.  Ph.  Burty,  croquis. 

—  31.  Femme  hélant  un  canot,  in-18.  —  32.  Page 
de  croquis.  —  33.  Un  Ramoneur.  —  34.  Chez 
Rodolphe,  3  petites  pièces  gravées  sur  nature  dans 
la  propriété  de  Rodolphe  Salis. 

35.  Japonisme  ,  1881  ,  in-4  en  1.  (Dumont).  —  La 
planche  a  été  coupée,  et  la  tête  de  la  femme,  tirée 
isolément,  a  été  vendue  sous  le  titre  de  «  Blonde  »). 

—  36.  Brune,  in-4  (Dumont).  —  37.  Femme  au 
grand  chapeau,  in-4  (Dumont). 

38.  Dix  petites  Dames  (Delàtre,  1881,  couverture 
gravée).  Série  très  caractéristique. 

39.  Six  Pointes-Sèches,  1891  (Joly,  éd.,  couverture 
gravée. 

40-65.  Cartes,  Menus,  Invitations. 

40.  Invitation  pour  la  Brasserie  du  Chat-Botte,  rue  de 
Bellefond . 

41.  Adresse  de  Guinchard  et  Fourniret ,  emballeurs.  — 
42.  Carte  de  l'expert  Gandouin  (Hôtel  des  Ventes).  —43. 
Carte  de  Serin,  graveur  héraldique.  —  44.  Carte  de  Marge- 


SOMM.  45 


lidon,  curiosités  japonaises.  —  45.  Carte  de  Grison,  mar- 
chand de  tableaux.  —  46.  Carte  de  Marichy,  marchand  de 
curiosités.  — 47.  Carte  de  Bing,  curiosités  japonaises. — 
48.  Carte  de  Delorière,  marchand  d'estampes. 

49.  Menu  pour  M.  L***  (Femme  précédée  d'un  petit 
marmiton).  —  50.  Menu  du  Cochon.  —  51.  Menu  du 
Dîner  du  Fâté  de   bécasse.  —  52.  Menu  de  Paul  Eudel. 

—  53.  Goguette  du  Clou  (avec  petit  croquis  représentant 
le  chansonnier  Jules  Jouy).  —  54.  Brasserie  Lofh. 

55.  Programme  pour  une  représentation  à  bénéfice  à 
l'Athénée.  —  56.  Pendaison  de  crémaillère,  vicomte  Gaudry 
de  la  Rochenoire.  —  57.  Invitation  au  bal  des  Incohérents. 

—  58  Programme  pour  une  fête  donnée  par  M.  Albert 
Ménier.  —  59.  Programme  pour  une  soirée  de  prestidigi- 
tation au  Cercle  de   l 'Avenir  commercial ,  rue  Hauteville. 

—  60.  Invitation  pour  une  soirée  chez  Cadart,  1874.  — 
61 .  Programme  de  la  soirée  Cadart.  —  62.  Programme  pour 
soirée  avec  représentation  de  Pupazzi.  —  63.  Programme 
pour  une  représentation  de  Don  Pasquale  chez  la  marquise 
d'Osmond. 

64.  Tête  de  facture  du  Magasin  des  Enfants.  —  65. 
Adresse  de  la  Maison  des  Enfants. 

Grande  affiche  à  l'éléphant  pour  le  Cirque  Ciotti,  lith. 
1865.  —  Balayeurs  et  Balayeuses,  lith.  pour  le  Tam-Tam 
rouennais,  1866. 

Somm  a  fait  jouer  sur  le  théâtre  du  Chat  Noir  une  pièce 
de  marionnettes  :  La  Berline  de  l'Emigré ,  ou  Jamais 
trop  tardpour  bien  faire,  et,  par  silhouettes  :  L'Éléphant, 
La  Potiche  ,  Avant  le  Salon  ,  Le  Fils  de  l'Eunuque  , 
Cythère  A  Montmartre . 


SOMMERARD  (Edmond  Du)  archéologue,  1817- 
1885,  a  lithographie  plusieurs  planches  pour  le 
grand  ouvrage  publié  par  son  père ,  Alexandre 
Du  Sorumerard  :  Les  Arts  au  Moyen-Age ,  1839- 
43,  5  vol.,  avec  atlas  de  510  lith.  par  Bachelier, 
J.  Boilly,  Chapuy,  A.  Colin,  Delaporte,  Delorieux, 
,    André  Durand,  Edm.  Du  Sonnnerard, 


Deroy 


46  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

Fichot,  Th.  Fragonard ,  A.  Godard,  Guesdon , 
Guichard,  Lesaint,  Mansson,  C.  Muller.  H.  Petit, 
Victor  Petit,  Renoux ,  Robert  sourd -muet, 
Eni.  Sagot,  Fr.  Villeneuve,  etc.  Il  y  a  quelques 
planches  pittoresques  dans  la  première  partie  de 
l'atlas,  où  sont  données  des  vues  de  monuments. 
Portrait  à' Al.  Bu  Sommerard,  1842  (L'Artiste. 

SOR EL  (Victor)  ('),  a  lithographie  pour  Haute- 
cœur  une  très-nombreuse  série  de  travestissements, 
sous  les  titres  Bals  de  l'Opéra,  de  la  Renaissance, 
Bals  Musard,  Julliers,  Bu  frêne,  1837-1842. 

Autre  suite  de  plus  de  deux  cents  travestisse- 
ments :  Bals  fashionables  de  V Opéra,  vers  1847. 

SORRIEU  (Frédéric)  ,  né  à  Paris  en  1807,  élève 
de  Cassas  et  Deroy. 

Lithographies,  1830-45. 

Reproductions  de  tableaux  pour  la  Revue  des  Peintres ,  le 
Salon  de  1840 ,  la  Galerie  Pittoresque,  Y  Album  de  l'Infini, 
Album  du  Journal  des  jeunes  personnes,  etc. 

Petits  sujets  villageois,  d'après  Grenier. 

Casella,  album  de  littérature  italienne,  1838. 

Fantaisies  du  jour,  album,  1845  (Bourmancé). 

Entourages  finement  exécutés  pour  Les  Mois  de  Grévedon , 
pour  une  suite  de  sujets  de  Jules  David  :  (Coquetterie,  Impu- 
dence, Corruption,  Mère  dénaturée,  Infamie,  Dégradation), 
pour  Le  Livre  d'or  des  Contemporains  (6  sujets  d'après 
Mme  Elise  Boulanger  gravés  par  Desmadryl,  et  pages  de  texte 


(!)  Un  autre  Sorel  dessine  actuellement  des  charges  et  des  silhouettes 
dans  la  Caricature  de  Robida. 


SORRIEU.  47 


en  fac-similé  d'écriture,  avec  croquis  d'après  divers),  pour 
Paris  au  XIXe  Siècle,  pour  Paris,  Lingerie,  Nouveautés,  de 
Gavarni,  etc.  —  Portrait  de  Lottin  de  Laval,  romancier.  — 
Un  Tour  de  France.  —  Le  Maître  à  danser  :  Anaïs  Gollin. 
—  La  Pièce  d'eau  :  Garnerey.  —  Pâturage  par  un  mauvais 
temps  :  J.  Paris  ;  etc.  —  Vues  de  Paris  —  Vues  diverses.  — 
La  Tribune  de  Florence,  grande  vue.—  Macédoines.—  Petites 
reproductions  d'après  les  lith.  d'Al.-Év.  Fragonard. 

Scènes  de  théâtre.—  Figures  de  modes. — Titres  de  musique  : 
Mélodies  caractéristiques  pour  piano  par  Ed.  Wolff)  6  dessins 
par  Sorrieu  ;  —  Frontispice  avec  portrait  pour  un  Album  de 
musique  de  Clapisson  ;  et  dans  cet  album  le  Code  noir,  valse 
brillante,  etc.  —  L'Arbre  de  Noël,  mélodie  de  Thierry  et 
Grisar.  —  Les  Saisons,  4  duettini  par  Marmontel.  —  Mélodies 
de  Schubert. 


SOTAIN  (Noël-Eugène),  graveur  sur  bois,  né 
vers  1816  ,  a  gravé  pour  le  Magasin  Pittoresque , 
V  Histoire  des  Peintres ,  les  ouvrages  illustrés  par 
Doré,  etc.  — Vignettes  de  Nadar  pour  Chants  et 
Chansons  de  la  Bohême,  Paris ,  Bry ,  1853. 

SOUDAIN  (Alexandre),  né  à  Paris  en  1833,  bon 
graveur  d'architecture ,  élève  d'Emile  Ollivier ,  a 
exécuté  des  planches  pour  La  Renaissance  monu- 
mentale en  France,  les  Monuments  Historiques 
(Escalier  du  Château  de  Blois ,  Maisons  et  Hôtel 
de  Ville  d'Orléans,  Hôtel  de  Ville  de  Beaugency, 
Cité  de  Garcassonne,  etc.),  L'Art  architectural  en 
France  de  Rouyer ,  la  Topographie  historique  du 
Vieux  Paris,  les  Monuments  historiques  de  Paris 
de  Leblanc ,  Y  Encyclopédie  d'Architecture ,  V  Ar- 
chitecture normande  de  Ruprich  Robert ,  les 
Théâtres  de  la  place  du  Châtelet,  les  Motifs  histo- 


48  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

riques,  V Architecture  funéraire  de  César  Daly. 
les  Restaurations  de  Monuments  Antiques  par  les 
pensionnaires  de  Rome  ,  etc. 

SOULANGE-TEISSIER  (Louis-Emmanuel)  ,  né  à 
Amiens  en  1814,  entra  en  1830  chez  un  impri- 
meur de  Paris  et  ses  premiers  essais  en  compo- 
sition typographique  furent  les  proclamations 
républicaines  de  Juillet.  Il  passa  bientôt  metteur 
en  pages  chez  Panckoucke  ,  puis  voulut  se  faire 
recevoir  avocat  et  se  mit  à  étudier  le  droit,  mais 
il  l'abandonna  ensuite  pour  la  grande  peinture. 
Cette  dernière  tentative  ne  fut  pas  heureuse  et  il 
lui  fallut  «  se  résigner  à  la  lithographie  ».  (') 

Soulange-Teissier  ne  s'est  point  mal  trouvé  de 
cette  «  résignation  »  puisqu'il  s'est  fait  un  nom 
comme  lithographe. 

Le  Sueur  chez  les  Chartreux:  Elise  Journet, 
1844.  —  L'Entrée  au  couvent,  La  Prise  de  Voile  : 
Houzé.  —  Dévouement,  Les  Présents  de  noce  : 
Du  val  Le  Camus. —  Charité,  Humilité  chrétienne  ; 
La  Famille  du  Moissonneur ,  Le  beau  Temps  : 
Oscar  Gué.  —  Sacré  Cœur  de  Jésus,  Le  Denier  de 
César,  Ecce  Homo,  Fraternité,  Regrets,  Confi- 
dences, Aricl,  Suzanne  :  Bazin. —  Jésus  instituant 
V Eucharistie  :  Aug.  Pichon. —  Christ  à  la  Croix, 
L'In-Pace:  Jacquand. — Mort  de   S t  Pierre  de 

(')  Article  biographique  du  Dictionnaire  Larousse. 


SOULANGE-TEISSIER.  49 

Vérone,  Mort  de  St  François-Xavier,  Jésus  console 
sa  mère,  Le  Sauveur  :  Em.  Lafon.  —  Le  Figuier 
maudit:  Lecointe.  —  Le  bon  Pasteur:  de  Rudder. 

—  S  te  Thérèse  :  Gérard.  —  Mater  Dei,  Vierge  à 
la  couronne  :  Lazerges.  —  Pour  ma  mère  :  Hesse. 

—  Famille  calabraise  ;  Avant  le  mariage,  Après  le 
mariage  :  Colin.  —  Michel- Ange  et  le  Titien  : 
R.  Fleury. — Le  Repos  maternel:  L.  Robert. —  La 
Retraite  au  désert:  Lansac. — La  Ferme  d'Italie, 
Le  Chenil,  Janissaire,  Laveuses,  Le  Chercheur  de 
truffes,  Le  Passage  difficile,  Intérieur  d'atelier, 
Chasseur  surpris  par  V orage  :  Decamps.  —  Atelier 
de  forgeron  :  Cicéri.  —  Jeunes  filles  à  la  fontaine  : 
Bendemann.  —  Grenadier  en  tirailleur  :  Charlet. 
— Les  Dangers  partagés:  Beauine. —  Ondine:  G.  L. 
Millier.  —  Paysages  :  Huguet.  —  La  Leçon  de 
politesse  :  Bellangé.  —  La  Déclaration  soufflée  : 
Guillernin.  —  Mars  et  Vénus  surpris  par  Vulcain  : 
Roehn.  — Panthère  noire  en  embuscade  :  Gérônie. 

—  Comment  V esprit  vient  aux  filles  :  Schlesinger. 

—  La  Mère  aveugle  :  Jacob.  —  Poulailler  :  Ph. 
Rousseau.  —  Moutons  au  repos  :  Brascassat.  — 
Retraite  de  Russie  :  Yvon. 

Portraits  :  Louis-Napoléon  ,  le  Marquis  de  La- 
roche-Jacquelin,  sénateur  ;  Mgr  de  Dreux-Brézé. 

Caricatures  diverses  :  Corréard.  — Napoléon  et 
VEcèque,  Napoléon  et  le  Curé  :  Jacquand  [Musée 
des  Rieurs).  —  Têtes  de  chiens  :  Landseer  et  Earl. 

—  Gladiateur  et  autres  chevaux  de  courses. 

4 


50  LES     GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

Soulange-Teissier  a  été  principalement  l'inter- 
prète de  Rosa  Bonheur  :  Animaux,  Le  Sombrage, 
Le -petit  Labour.  La  Fenaison,  L'Abreuvoir,  Près 
de  la  ferme ,  Trois  frères  d'armes ,  Prairies  nor- 
mandes, Les  Pâturages,  etc.  —  Les  Charbonniers, 
Inquiétudes,  Bruyères  du  Morvan  :  Mme  Peyrol- 
Bonheur . 

Nous  citerons  à  part  quelques  grandes  litho- 
graphies ,  les  plus  remarquables  de  l'œuvre  de 
Soulange-Teissier  : 

Paris  et  Hélène  réconciliés  par  Vénus  :  Prudhon, 
in-fol.  en  1.  (Chalcographie). 

La  Mal' aria  :  Hébert. 

Saint  François  d'Assise  :  Benou ville. 

Labourage  nivernais  :  Rosa  Bonheur. 

Série  d'études  d'animaux  :  Rosa  Boûheur. 

Chevaux  de  trait  :  Decamps. 

Le  Singe  artiste  :  Decamps. 

La  Prise  de  Malakoff',  —  Solférino;  —  Après 
la  victoire  :  Y  von. 

Napoléon  III  :  Gabanel. 

Soulange-Teissier  est  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  depuis  1859 

SOU  LIÉ  (Léon),  peintre,  né  en  1807.  — Pano- 
rama du  Salon  de  Toulouse  en  1840,  croquis 
autographiés  à  la  plume  de  tous  les  tableaux,  por- 
traits et  statues  :  dédié  à  la  ville  de  Toulouse , 
(Dieulafoy,   éd.);  cahier  d'un  titre  et  17  pi.  Le 


SOULIE.  51 

peintre  s'y  est  représenté  dessinant ,  à  la 
planche  13. 

Le  Saut  du  Sabot,  Tarn  (dans  Le  Routier  des 
Provinces  méridionales. 

Soulié,  médiocre  peintre,  fut  un  remarquable 
dessinateur.  Observateur  exact ,  croquiste  alerte, 
il  fixait  avec  une  verve  extrême  les  types  méri- 
dionaux .  les  femmes  au  marché  de  la  place  du 
Capitole,  les  enfants  jouant  sur  les  promenades  ou 
dans  les  faubourgs  toulousains.  Il  saisissait,  avec 
l'exactitude  d'un  objectif  et  l'esprit  en  plus,  les 
vues  des  places,  des  quais  ,  du  pont  de  Toulouse  ; 
il  rendait  cet  aspect  heureux  et  épanoui  au  soleil 
qu'ont  les  villages  des  plaines  delà  Garonne  ou  du 
Tarn  ;  il  aimait  à  retracer  le  panorama  d'Albi, 
avec  son  ancien  pont  et  sa  cathédrale  de  Sainte- 
Cécile  aux  allures  de  donjon. 

Plein  d'un  mérite  très  original ,  Soulié  fut 
pourtant  profondément  malheureux.  Nature  d'ar- 
tiste honnête,  sympathique,  il  était  aussi  un 
indiscipliné,  et  un  naïf,  ignorant  et  dédaignant 
absolument  l'art  de  tirer  profit  de  son  talent  et  de 
ses  dessins.  Épris  de  son  Midi,  il  s'y  confinait; 
incapable  avec  cela  de  se  plier  à  un  travail  régu- 
lier ,  décourageant  les  bienveillances,  refusant  les 
commandes  ou  les  positions  afin  de  «  garder  sa 
liberté  pour  faire  de  l'art.  »  De  l'art,  c'est-à-dire 
de  la  mauvaise  peinture  à  laquelle  il  s'acharnait, 
et  qui  lui    restait  pour  compte  en  lui  attirant 


52  LES    GRAVEURS    DU    XIX»    SIÈCLE. 

d'humiliantes  critiques.  C'était  son  désespoir,  ce 
fut  aussi  la  misère  ,  fièrement  dissimulée ,  une 
misère  atroce  qui  l'abattit  corps  et  àme.  Soulié 
finit  par  n'avoir  pas ,  à  la  lettre  ,  un  morceau  de 
pain  à  manger.  Un  jour  de  mai  1862,  il  monta 
tout  en  haut  du  clocher  de  Saint-Sernin ,  con- 
templa longuement  Toulouse  et  la  campagne  lan- 
guedocienne, et  se  précipita  (*). 


SOU  M  Y  (Joseph  -Paul  -  Marius  ) ,  graveur  , 
peintre  et  lithographe,  né  au  Puy  en  1831,  mort  à 
Oullins  près  Lyon  en  1863  ^encore  une  rin  tra- 
gique :  Soumy ,  dans  un  accès  de  fièvre  chaude  , 
se  jeta  par  la  fenêtre).  —  Élève  de  V.  Vibert  et  de 
l'Ecole  des  Beaux-Arts  ;  grand  prix  de  gravure 
en  1854  sur  une  excellente  Académie  de  concours. 

Suite  à?  Images  de  piété,  Soumy  del.  et  se,  vers 
1854  (chez  Daniel). 

François  Ier ,  d'après  le  Titien,  in-fol.  Belle 
planche  (envoi  de  Rome)  qui ,  en  somme ,  cons- 
titue à  elle  seule  l'œuvre  de  Joseph  Soumy. 

Sainte  Véronique  et  Simon  le  Cyrénéen  :  Le 
Sueur.  Portrait:  Giorgione  (Gaz.  des  Beaux-Arts). 

(1)  Le  Musée  de  Toulouse  devrait  se  préoccuper  de  recueillir  et  d'exposer 
les  dessins  les  plus  importants  et  les  plus  caractéristiques  de  Soulié.  Le 
conservateur,  M.  Garipuy,  y  est  tout  disposé,  et  vient  de  recevoir  à  cet 
effet  un  premier  don  de  dessins  offerts  par  un  collectionneur,  M.  Mazzoli. 

Puisque  le  nom  de  Garipuy  se  présente  ici ,  citons  de  ce  peintre  deux 
lithographies  romantiques:  titres  pour  Les  deux  Compères  ,  vieux  Paris, 
paroles  de  Barateau ,  musique  de  Clapisson  ,  et  Les  Donjons ,  de  Deleuse 
et  Clapisson. 


SOUMY.  53 

Eaux-fortes:  La  Morte,  d'après Chifflart;  Forges 
d'Allevard',  Mendiant  romain.  (Cadart). 

Lithographies  :  Motifs  d'études  (en  collaboration 
avec  Duplonib).  Chez  Morier  (l). 

STA  (Henry  de  SAINT-ALARY,  dit),  né  en 
1846.  —  Dessins  humoristiques  pour  les  journaux 
illustrés.  Vignettes,  La  Chanson  du  Colonel ,  Nos 
Militaires,  etc. 

Almanach  pour  1883,  eau-forte. 

STAAL  (Gustave),  vignettiste,  graveur  et  litho- 
graphe, né  en  1817,  fils  d'un  boucher  de  Vertus 
(Marne),  vint  à  Paris  en  1834  et  fut  d'abord 
commis  dans  un  magasin  de  rubans  :  son  goût 
pour  le  dessin  lui  fit  quitter  cet  emploi.  Il  passa 
par  l'École  des  Beaux-Arts:  Paul  Delaroche  le 
prit,  dit-on,  en  affection  pour  l'extrême  fini  de  ses 
dessins  (2).  Vers  1845  il  reçut  quelques  leçons  de 
gravure  de  son  camarade  Adolphe  Varin.  Il  a 
dessiné  pour  les  publications  illustrées,  quel- 
quefois lithographie,  enfin  gravé  pour  Bachelin- 
Deflorenne  une  série  de  portraits  de  bibliophiles. 


(•)  Voir  :  J.-P.-M.  Soumy,  graveur  et  peintre,  par  Ph.  Burty.  Dans  la 
Gazette  des  Beaux-Arts ,  tome  XVIII. 

(2)  Notice  sur  Gustave  Staal ,  par  Adolphe  Varin  ,  dans  le  journal 
V Estampe  de  1882.  —  On  ne  confondra  pas  le  nom  de  Gustave  Staal 
avec  celui  de  P.  J.  Stahl,  pseudonyme  d'Hetzel. 


M  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Au  total,  rien    de    saillant.    Son    irrémédiable 
défaut  était  la  fadeur. 
Il  est  mort  en  1882. 

1.  Portraits  de  Bibliophiles,  in-8,  Staal  del.  et  sculp. 
(Bachelin-Deflorenne.) 

Duc  d'Aumale,  Gh.  Brunet,  Armand  Bertin,  Barbier, 
Curmer,  Dinaux,  Dibdin,  Girardin,  La  Bédoyère,  Lamar- 
tine, Lamennais,  Morean,  Méry,  Murger,  Elisa  Mercœur, 
Naudé,  Nodier,  Peignot,  Pixérécourt,  Quérard,  Renouard  , 
R°n  Pichon,  Toussenel,  Viollet-Leduc,  de  Vigny,  Golbert, 
Diane  de  Poitiers,  GlcsseDu  Barry ,  Duc  de  La  Vallière,  Guy- 
Patin  ,  Mazarin,  Mme  de  Pompadour,  Rothelin,  de  Thou  , 
Rouget  de  l'Isle. 

2.  Lithographies. 

Annunziata-Monanni,  1846.  —  Portrait  d'homme  attribué 
à  Francia.  —  Raphaël.  —  Souvenir  de  première  communion. 
—  Gunin-Gridaine.  —  Les  sergents -députés,  Boichot, 
Rattier ,  Commissaire.  —  Dussoubs  ,  De  Flotte  ,  Vidal 
{Assemblée  législative*  la  Montagne).  —  Ph.  Chasles.  — 
Moinet,  horloger.  —  Catinka  de  Dietz,  pianiste.  —  Dieu  le 
veut!,  paroles  de  Besselièvre  (portrait  du  comte  de  Cham- 
bord),  et  Je  le  veux!,  réponse.  —  Dorian ,  Flourens  , 
Thiers  conserve  Belfort  à  la  France.  —  Album  de  la 
Chronique  illustrée,  guerre  et  Commune. 

Staal  a  dessiné  des  bois  pour  le  Magasin  Pittoresque  et 
autres  publications.  —  Petit  Almanach  impérial,  illustré 
de  118  vignettes  par  H.  Vernet,  J.  A.  Beaucé,  Bertall  et 
Staal.  —  Romans  publiés  à  deux  colonnes ,  Balzac  de 
V.  Havard,  etc.  («  Staal,  l'illustrateur  le  plus  délicat  de 
»  toutes  ces  publications  à  quatre  sous  et  à  un  sou  dont 
»  la  France  est  inondée  depuis  quinze  ou  vingt  ans  », 
disait  en  1862  Delvau  dans  ses  Cafés  de  Paris.  Il  le  nomme 
encore  dans  les  Cythères  Parisiennes,  au  bal  de  VAstic 
dans  le  quartier  Saint-Antoine.  «  Ils  et  elles,  artistes  et 
»  modèles,  tous  canotiers  et  canotières,  s'abattaient  à 
»  VAstic  en  revenant  du  tour  de  Marne,  poux  danser  quelques 
»  quadrilles  en  costume,  avant  d'aller  se  coucher.  Parmi 
»  ces  artistes  on   cite   Meissonier ,    Daubigny,    Daumier, 


STAAL.  55 

»  Gham  ,  Staal ,  Bertall ,  Pascal  le  sculpteur,  et  quelques 
»  autres  encore,  grands  amateurs  de  canoterie  ,  dont  plu- 
»  sieurs  roulent  équipage,  —  sur  la  Basse-Seine.  » 

Meissonier  en  canotier!  On  a  quelque  peine  maintenant 
à  se  le  figurer  ainsi. 

Autres  illustrations  de  Staal  :  Vie  des  Saints  (Delloye). — 
Les  Femmes  de  la  Bible ,  1846  (Garnier) ,  suite  de  figures 
gravées  dans  le  genre  keepsake  par  des  graveurs  anglais. — 
Images  de  piété,  gravées  par  Varin  et  autres.  —  Galerie 
des  Femmes  célèbres  ,  par  Sainte  -  Beuve  ,  12  portraits 
gravés  par  Geoffroy,  Girardet ,  Outhwaite,  Delannoy.  — 
Les  Femmes  mythologiques,  Les  Génies  (femmes)  de 
V Olympe  .  ensemble  24  p.  (De  Gonet).  —  Les  Mystères 
de  Paris.  —  Les  Etoiles  du  Monde,  1858.  —  La  Marseillaise, 
publiée  en  1848  pour  être  rajoutée  aux  Chants  et  Chansons 
populaires  de  la  France. 

3.  Chants  et  Chansons  de  Pierre  Dupont,  4  v.  in-18, 
1851-1859,  fig.  de  Staal,  T.  Johannot,  Andrieux  ('). 
G.  Nanteuil,  Gavarni,  Fath,  Beaucé,  Veyrassat. 

Ces  figures  sont  gravées  sur  acier,  médiocrement. 

STACHOWICZ.  —  Monumenta  Regum  Poloniœ 
Cracoviensia:  Varsoviae ,  1827.  Les  planches, 
gravées  au  lavis  par  Dietrich  sur  les  dessins  de 
Stachowicz,  portent  la  mention  :  Imp.par  Lemer- 
cier  à  Paris. 


(!)  Clément -Auguste- Andrieux,  peintre,  né  à  Paris  en  1829,  mort  en 
1880,  dessinateur  et  peintre,  élève  de  Lorentz.  Il  a  lithographie  quelques 
pièces  d'un  bon  crayon  sur  les  gardes  nationaux  et  les  insurgés  de  1848. 
—  Son  portrait,  lithographie  sous  le  titre  de  L'Amateur  d  Estampes  ,  a 
figuré  à  l'exposition  de  la  lithographie  en  1891. 

De  1849  à  185T  Andrieux  a  exposé  des  tableaux  de  bataille,  Fontenoy, 
Malakoff.  Il  a  été  collaborateur  du  Journal  Amusant,  du  Charivari,  du 
Monde  Illustré.  En  1810-T1,  il  a  lithographie  une  série  de  30  p.  sur  le 
Siège  de  Paris  (Bry). 


56  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

STADLER,  lithographe.  —  Cj/bèle,  Amphitrite, 
La  Toilette  de  Vénus  :  Baudry,  1861. —  La  Petite 
nonchalante:  Dejonghe. 

STEINHEIL  (Louis-Charles-Auguste),  peintre, 
1814-1885. 

Vers  1833,  il  exécute,  en  collaboration  avec 
son  beau-frère  Meissonier,  de  petites  images  de 
piété.  Meissonier  dessine  le  sujet,  Steinheil  le 
cadre  orné.  Les  éditeurs  paient  cela  deux  francs  f1). 
Un  peu  plus  tard,  Steinheil  est  un  des  illustrateurs 
des  Chants  et  Chansons  populaires  de  la  France, 
de  Notre-Dame  de  Paris,  du  Jardin  des  Plantes. 
Il  donne  aussi  des  vignettes  à  la  Vie  des  Saints . 
Garnier,  1854,  aux  Saints  Évangiles,  Lyon,  1855, 
4  vol.  in-4,  à  V Imitation  de  Jésus-Christ  de  l'impri- 
merie impériale ,  1855,  aux  Fables  de  Lacham- 
beaudie,  aux  Épisodes  de  la  Bible  de  L.-G.  Michel, 
au  Traité  de  botanique  de  Le  Maout  et  Decaisnes  : 
il  dessinait  des  fleurs  pour  des  ouvrages  scienti- 
fiques en  leur  conservant  leur  aspect  naturel. 

Crosse  trouvée  à  Luçon,  eau-forte.  — Portrait 
de  son  frère  Steinheil,  botaniste,  mort  dans  un 
voyage  d'exploration  en  Amérique,  lithographie. 

STEINLEN  (Alexandre),  illustrateur  très  pari- 
sien ,  né  à  Lausanne  en  1859,  collaborateur  du 

I1)  Notice  sur  Steinheil,  par  Alfred  Darcel.  Gaz.  des  Beauoc-Aits,  1885. 


STEINLEN.  57 


Chat  Noir.  Avec  saveur  et  couleur  locale,  il  a 
semé  le  curieux  petit  volume  des  chansons  et 
monologues  d'Aristide  Bruant,  Dans  la  Rue,  de 
vignettes  où  sont  portraiturés  au  vif  les  rôdeurs , 
les  traîneuses,  les  «  marmites  »,  les  souteneurs, 
les  «  dos  »  et  autres  espèces  qui  pullulent  sur  les 
boulevards  extérieurs,  où  ils  «  dégringolent  les 
pochards  »,  ou  «  refroidissent  les  pantes  »  ou 
«  trouent  la  paillasse  aux  sergots  »  : 

C'était  V  pus  beau ,  c'était  V  pus  chouette 

A  la  Villette 

C'était  V  pus  beau ,  c'était  V  pus  gros , 
Comm'  qui  dirait  V Empereur  des  dos. 
On  Va  crevé  la  s'main'  dernière 

A  la  Glacière...! 
C'est  pas  un  gros,  c'est  un  p'tit  mac 
Qui  y  a  mis  d' l'air  dans  l'estomac. . . 

Et  ainsi  de  suite ,  à  Batignolles ,  à  «  Montper- 
nasse  »,  à  Saint-Lazare,  à  la  Roquette,  à  Belleville, 
à  Ménilmontant ,  à  Montrouge ,  à  la  Bastille  ,  à 
«  Montmerte  »  ,  à  Grenelle.  Noble  population , 
ni  hommes ,  ni  femmes ,  tous  «  macs  »  et  toutes 
«  girondes  »  (\;. 

Dans  une  note  moins  ichthyologique,  Steinlen 


(!)  Et  au  milieu  de  tout  cela,  un  quasi  chef-d'œuvre  :   Le  Càlier. 

En  dehors  du  volume  dont  nous  venons  de  parler,  le  répertoire  des 
chansons  de  Bruant  s'édite  en  morceaux  séparés  chez  l'auteur,  84,  bou- 
levard Rochechouart ,  avec  dessins  de  divers.  Steinlen  en  a  illustre 
plusieurs,  notamment:  Aux  Arts  libéraux,  monologue  (portrait  de  Bruant, 
dans  un  costume  néglige,  savamment  composé  pour  l'effet);  Concurrence, 
Soupe  du  mac,  Bavard,  Foies  blancs,  Chansons  des  Michetons  (toujours 
les  souteneurs  et  leurs  marmites  ;  c'est  une  note  nouvelle  dans  la  chanson. 


58  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

a  composé  des  titres  de  musique  (gillotages  colo- 
riés à  la  japonaise,  par  teintes  plates),  pour  la 
Semaine  artistique  et  musicale  de  Cardane,  Visite 
à  Ninon,  Un  Miracle,  Pièces  intimes,  Nuit  mysté- 

Aprèstout,  ces  espèces  existent,  pourquoi  n  observerait-on  pas  leurs  mœurs? 
Il  y  a  Lien  des  gens  qui  font  de  savants  mémoires  sur  les  amours  des 
cloportes  et  de<  araignées,  et  ils  sont  pour  cela  membres  d'une  foule  d'aca- 
démies et  chamarrés  de  croix  !  Nous  n'en  demandons  pas  autant  pour 
Bruant.  Pour  varier,  des  histoires  de  pochards  (Trempe),  de  chiens  (Les 
tjunt'  pattes),  d'assassins  (A  Mazas),  et  de  guillotinés  (Géomay)  ;  quel- 
quefois même  de  soldats  ,  non  plus  de  touilourous  gauches  et  bêtas 
comme  dans  le  répertoire  ordinaire  du  café-concert,  mais  de  soldats  douteux 
qui  chantent  A  Biribi  (prononcez  :  aux  compagnies  de  discipline)  ou  Aux 
Bat  d'Af  (prononcez  :  aux  bataillons  d'Afrique). 

Steinlen  donne  des  titres  à  une  autre  série  de  chansons  :  Le  Mirliton, 
directeur  Bruant. 

Il  idustre  également  d'autres  chansons  de  café-concert  :  le  «  Répertoire 
de  Mévisto  »  (A  l'atelier,  Quand  lu  feras  un  gosse,  Les  P'tits  Martyrs, 
En  r  filant  la  Comète,  Les  pauv'  petits  Fieux,  etc.),  et  Les  petits  Petons, 
dits  par  Kam-Hill,  et  Mon  p'tit  Salé,  qui  est  tout  naïvement  une  berceuse, 
mais  en  argot.  Etc.,  etc. 

Ainsi  tout  se  renouvelle  dans  le  monde  de  l'estampe,  y  compris  les 
vignettes  de  chansons  de  café-concert. 

Aux  illustrateurs  anciens  (parmi  lesquels  on  peut  nommer  un  lithographe 
spécialiste  signant  Butscha),  aux  dessinateurs  ordinaires  du  genre  succèdent 
Steinlen,  Lourdey  et  autres,  illustrateurs  des  chansons  Chat-noiresques 
de  Bruant,  Xanrof  Nac  Nab.  Jouy.  —  Mais  il  ne  faut  pas  s'y  tromper  : 
le  genre  naturaliste  et  amer  n'est  qu'une  curiosité  d'art  très  travaillée  à 
l'usage  des  blasés  ou  des  curieux  ;  le  propre  de  la  vraie  chanson  française, 
faite  pour  l'ensemble  du  public,  est  d'être  gaie  et  faite  avec  rien.  Si  l'on 
voulait  parler  à  l'instar  de  Lamartine  on  dirait  que  les  chansons  de 
«  macs  )>  n'ont  fait  que  le  tour  du  boulevard  extérieur,  tandis  que  :  On 
va  lui  percer  le  flanc,  Bien  n'est  sacré  pour  un  sapeur,  Les  Pompiers 
de  Nanlerre  et  En  rev'nanl  de  la  Bévue  ont  fait  le  tour  du  Monde. 

Tout  est  dans  l'estampe,  avons-nous  dit  plusieurs  fois.  Répétons-le 
encore.  Nous  avons  pu  voir  le  romantisme  ressusciter  devant  nous  rien 
qu'avec  les  titres  de  musique  de  Célestin  Nanteuil.  De  même  il  suffira 
plus  tard  des  titres  de  Steinlein  pour  faire  apparaître  le  naturalisme. 

A  un  point  de  vue  général,  quel  curieux  document  la  collection  complète 
de  tous  les  dessins  pour  chansons  de  café-concert  !  Là  s'étale  le  type  des 


STEINLEN.  59 


rieuse ,  Les  Cloches  du  soir,  Babillage  et  autres 
pièces  intéressantes,  et  pour  les  morceaux  publiés 
par  V Intransigeant  illustré  (et  l'éditeur  Fouquet). 
—  Etc. 


comiques  à  face  glabre  et  des  fortes  chanteuses  à  biceps  ;  là  se  retrouvent 
les  portraits  des  célébrités  du  genre  :  Thérésa,  Plessis,  Paulus,  Yvette 
Guilbert  ;  là  se  conserve  pour  la  postérité  tout  ce  qui  s'est  chanté 
depuis  un  demi-siècle;  plates  inepties  (en  grande  majorité),  déclamations 
soi-disant  patriotiques,  boulangeades,  romances  écœurantes,  caricatures 
d'anglais,  pioupious  grotesques,  allusions  égrillardes  (en  masse),  mono- 
logues de  pochards,  «  scies  »  (très  gaies  parfois),  etc.,  etc. 

Songez  à  l'importance  du  café-concert,  plaisir  quasi-national,  au  nom- 
bre des  gens  qui  vont  y  passer  leur  soirée  :  par  jour  ils  sont  milliers,  par 
an,  millions,  par  siècle  ils  seront  milliards  ;  cela  vaut  la  peine  d'être 
étudié  ;  une  catégorie  particulière  d'estampes  en  fournira  les  moyens. 

Surtout  gardons-nous  de  nous  fâcher  et  de  déclamer  sur  le  café-concert. 
Vus  à  distance,  les  articles  de  colère  sont  ridicules.  Il  y  a  vingt-cinq  ans 
Veuillot,  prenant  sa  discipline  et  en  assénant  de  terribles  coups .  .  .  sur  le 
dos  des  autres,  a  écrit  une  satire  célèbre  sur  l'ineptie  du  café-concert  et 
sur  la  «  torpeur  troublée  »  du  public  qui  s'y  porte  :  «  la  tristesse  réside 
au  fond  »  disait-il,  «  cette  tristesse  déserte  et  plate  qu'on  appelle  l'ennui  ». 
Au  même  moment,  a  l'autre  extrémité  de  l'opinion,  un  rédacteur  d'en- 
cyclopédie se  demandait  quel  motif  poussait  le  public  dans  les  cafés- 
concerts,  et  il  se  répondait  :  «  C'est  évidemment  l'absence  de  la  Liberté. 
Si,  sous  le  Second  Empire,  on  avait  le  droit  de  réunion  et  si  les  Français 
pouvaient  se  rassembler  pour  s'entretenir  de  choses  élevées  [sic),  il  n'y 
aurait  plus  que  les  idiots  qui  iraient  achever  de  s'abrutir  sur  l'air  de  la 
Gardeuse  d'Ours  ».  Le  droit  de  réunion  est  venu  :  puis  la  Liberté  dans 
sa  plénitude,  et  les  cafés-ccncerts  ont  décuplé  en  nombre  et  en  dimensions, 
ce  qui  voudrait  donc  dire  qu'il  y  a  cent  fois  plus  d'  «  idiots  ».  Mais  la 
déclamation  et  l'aphorisme  à  la   Prud'homme  ne  sont  pas  de  l'observation. 

Il  ne  faut  pas  trop  discuter  les  plaisirs  et  les  goûts  de  ce  qu'on  appelle 
le  gros  public.  Nous  ne  l'avons  pas  insulté  pour  notre  pari  lorsque  nous 
l'avons  vu  préférer  les  lithographies  de  Bellangé  à  celles  de  Raffet,  ou 
se  presser  devant  les  caricatures  de  Lavrate,  ou  acheter  la  Lanterne  de 
Boquillon  ;  nous  ne  l'insulterons  pas  davantage  parce  qu'il  cherche  .1  m1 
détendre  le  soir,  après  une  journée  de  travail,  dans  des  établissements  où 
on  lui  chante  des  gravelures,  des  romances,  des  machines  patriotiques, 
des  scies,  et  des  drôleries.  Comme  le  pêcheur  a  la  ligne  qui  ne  prend 
rien,  mais  qui  pêche  avec  le  désir  de  prendre,  le  public  ne  va  pas  au  café- 


60  LES     GRAVEURS     DU     XIXP    SIECLE. 


STEUBEN,  peiûtre.  1788-1856.  —  Études 
d'après  nature  (le  chapeau  de  Napoléon  vu  sous 
diverses  phases  qui  sont  censées  symboliser  la  vie 
de  l'Empereur),  lithographie  originale.  Cette  pièce 
a  été  reproduite  par  la  gravure. 

STEUFFERCHER  (Jean).  -  A  exécuté  à  Paris, 
vers  1860,  une  série  d'eaux-fortes  pour  décors  de 
céramique. 

STEVENS  (Alfred),  peintre.  —  Étude  de 
femme  assise,  eau-forte,  1878. 

STIPULKOWSKY,  graveur  sur  bois,  période 
1840.  —  Voir  Les  Français  peints  par  eux-mêmes. 

STOP,  de  son  vrai  nom  MOREL-RETZ,  né  à 
Dijon  en  1825,  d'abord  avocat,  puis  dessinateur 

concert,  et  là  est  le  point  à  noter,  avec  l'idée  arrêtée  de  s'ennuyer  ou 
d'entendre  des  choses  idiotes,  il  y  va  dans  l'espoir  du  je  ne  sais  quoi 
d'amusant  qu'il  espère  qu'on  lui  servira  dans  la  masse.  Ce  je  ne  sais 
quoi  ne  vient  généralement  pas,  mais  cependant  quelquefois.  Pourquoi  si 
rarement  ?  Pourquoi  dix-neuf  fois  sur  vingt  le  programme  est-il  inepte  à 
intentions  obscènes,  gâteux  à  stupéfier  le  public  même  du  café-concert? 
Nous  n'en  savons  rien ,  et  tous  ceux  qui  par  métier ,  suivent  et  observent 
le  théâtre,  n'y  comprennent  rien.  Peut-être  est-il  difficile  de  réussir  une 
chanson  de  café-concert,  et  en  faut-il  dix-neuf  mauvaises  pour  une  bonne, 
comme  il  faut  dix-neuf  médiocres  pièces  de  théâtre  avant  d'en  rencontrer 
une  sortant  de  l'ordinaire,  ou  bien,  —  et  ceci  nous  ramène  à  notre  sujet 
dont  nous  nous  sommes  un  peu  écarté  ,  —  comme  il  faut  plusieurs 
centaines  de  milliers  d'images  platement  exécutées  ,  sans  valeur  d'art  , 
pour  que  notre  siècle  laisse  après  lui  un  choix  superbe  et  glorieux  de 
quelques  centaines  d'estampes  dignes  de  ce  nom  ! 


STOP.  61 

humoriste.  Une  des  colonnes  du  Journal  Amusant 
où  il  fait  notamment  des  comptes-rendus  comiques 
des  pièces  de  théâtre.  Il  a  lithographie  un  grand 
nombre  de  titres  de  musique ,  et  dessiné  des 
costumes  pour  la  Nouvelle  Galerie  théâtrale  de 
Martinet-Hautecœur.  —  Un  Marchèitalien  (Cadart). 

—  Menu  du  Souper  des  Pierrots  au  Lion  d'or. 

—  Adresse  de  Pesme  et  Varin,  photographes. 

STRANG,  etcher  (graveur  original)  anglais,  a 
envoyé  à  l'Exposition  Universelle  de  1889  une 
série  de  portraits  à  l'eau-forte  d'après  nature, 
traités  avec  un  goût  extrême. 

SUBERCAZE  (Léon),  peintre. 

Eaux-fortes  (vers  1845-48),  in-8  ou  in-12. 

1-14.  Reproductions  d'eaux  -  fortes  d'A.  Van  Ostade  : 
Fête  de  village,  Devant  d'habitation,  Groupe  de  trois 
figures  ,  Intérieur  d'auberge  ,  École  de  village  ,  Buveurs  , 
Groupe  de  deux  figures  marchant ,  Homme  avec  un  tablier. 
Homme  avec  un  chapeau  ,  Intérieur  avec  un  homme  faisant 
manger  un  enfant ,  Homme  et  femme  causant,  Devant  de 
maison  rustique,  Fumeur,  Mendiant;  —  15-16.  Deux 
reproductions  d'eaux  -  fortes  de  Tiepolo.  —  17.  Portrait 
d'après  Rembrandt.—  18-19.  La  Pourvoyeuse,  La  Récu- 
reuse,  d'après  Chardin.  —  20.  Nature  morte  (canard  sur  un 
chaudron),  d'après  Ch.  Jacque.  —  21-22.  Brebis  allaitant 
son  petit;  Bœufs  et  moutons,  d'après  deux  eaux-fortes  de 
Van  de  Velde.  —  23.  La  Conversation,  d'après  Béga. 

Plusieurs  pièces  portant  la  signature  de  Ch.  Jacque, 
(compositions  d'après  Ostade,  Tiepolo,  Chardin,  Jeanron) 
sont  de  Subercaze. 

24.  La  Ménagère,  d'après  son  tableau  (L" Artiste). 


62  LES    GRAVEURS     DU    XIX'     SIÈCLE. 

SUDRE  (Jean- Pierre),  le  lithographe  d'Ingres, 
né  à  Albi  en  1783,  fut  successivement  élève  de 
l'école  centrale  de  sa  ville  natale,  puis  de  l'acadé- 
mie de  Toulouse,  enfin  de  David  à  Paris,  en  1802. 
Il  offre  un  étrange  exemple  de  stérilité  artistique 
pendant  toute  sa  jeunesse  :  au  sortir  de  l'atelier 
de  David  il  resta  plus  de  dix  ans  «  sans  savoir 
comment  utiliser  ses  études  de  dessin  ».  Ce  n'est 
qu'à  l'âge  de  trente-cinq  ans  qu'il  trouva  une  voie 
où  s'engager:  en  1818,  la  nouveauté  et  la  facilité 
du  procédé  lithographique,  que  vulgarisait  alors 
Lasteyrie.  le  séduisirent,  et  il  s'y  adonna  défini- 
tivement. 

Sa  première  production  fut  la  série  des  portraits 
des  accusés  de  l'affaire  Fualdès:  Bastide,  Jausion, 
Colard,  Bach,  Bousqvier,  Missonnier,  la  Bancal, 
Mme  Mansçm  :  dessinés  à  Albi  d'après  nature  par 
Sudré  {sic,  conformément  à  la  prononciation 
méridionale),  élève  de  David. 

De  1820  à  1823,  Sudre  lithographia  la  collection 
des  cent  vingt  portraits  du  Panthéon  Français  de 
Langlumé,  en  médaillons  ovales  in-4.  Il  y  a  là 
des  personnages  dont  il  est  utile  d'avoir  un 
portrait ,  mais  l'ensemble  de  la  série  est  terne  et 
banal. 

Sudre  s'était  lié  à  Paris  avec  Ingres,  son  quasi- 
compatriote  (d'un  albigeois  à  un  montalbanais  il 
n'y  a  pas  loin).  Il  eut  donc  naturellement  la  fortune 
d'être  adopté  par  le  maître  comme  son  traducteur 


SUDRE.  63 

attitré,  et  c'est  d'après  Ingres  qu'il  a  exécuté  ses 
lithographies  les  plus  réputées  : 

L'Odalisque  couchée,  in-fol.  en  1.,  1827. 

La  Tête  de  C  odalisque  (lithographiée  deux  fois, 
en  1827  et  1859). 

La  Chapelle  Sixtine,  (ou  Pie  VII  tenant  chapelle), 
1834,  très  grande  pièce,  capitale  et  célèbre  (*); 
un  des  chefs-d'œuvre  de  la  lithographie  de 
traduction . 

Le  Christ  et  la  Vierge,  1842. 

Cherubini  et  la  Muse,  1844. 

Œdipe,  1853. 

Angélique,  1853. 

Portrait  de  Mme  Sudre  avec  son  enfant,  1859. 

Sudre  dessina  et  exposa  à  partir  de  1845  une 
série  d'aquarelles  représentant  les  vitraux  exécutés 
à  Sèvres  d'après  les  cartons  d'Ingres  pour  la 
chapelle  de  Saint-Ferdinand  des  Ternes. 

Les  autres  lithographies  de  Sudre ,  moins 
fameuses  que  ses  morceaux  d'après  Ingres,  sont  : 

Delille  sur  son  lit  de  mort  :  Girodet,  in-fol.  — 
Michel- Ange,  Raphaël,  Le  Poussin:  Girodet.  — 
Alain  Chartier:  Beaume,  1831.  —  Deux  Bai- 
gneuses: Rioult.  —  Portraits  de  M.  G***  et  du 
colonel  Saint-Victor,  1831.  —  Autre  Portrait, 
1837.  —  M.  de  Rambuteau:  H.  Scheffer,  1845. 

(1)  Sans  être  irrévérencieux,  nous  rappellerons  ici  l'analogie  qu'on  a 
trouvée,  pour  l'effet  d'éclairage  par  la  lumière  du  haut,  entre  cette  pièce 
fameuse  et  le  Ventre  Législatif  de  Daumier 


64  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

La  Vierge  à  la  chaise,  1846.  —  La  Vierge  au 
silence:  Carrache.  —  Tête  d'étude:  Léonard  de 
Vinci.  —  Christ  en  croix:  Lebrun,  1864.  —  Christ: 
Le  Guide,  1865. 

Sudre  est  mort  à  Paris  en  1866,  ayant  obtenu 
toutes  les  médailles  dès  1834,  mais  point  la  Légion 
d'Honneur;  ce  qui  est  une  injustice  au  moins 
relative  (l). 

SULPIS  (Jean-Joseph),  né  à  Paris  en  1826, 
graveur  d'architecture,  a  collaboré  à  V Ornementa- 
tion ait  XIXe  Siècle  de  Liénard,  à  la  Statistique 
monumentale  de  Paris,  à  L 'Architecture  du  Ve  au 
XVIe  Siècle  de  G-ailhabaud,  aux  Archives  des  Monu- 
ments historiques  (façade  Renaissance  du  Château 
de  Blois),  h  L1  Art  dans  ses  diverses  branches  de 
Gailhabaud,  à  La  Renaissance  Monumentale  en 


(!)  Si  l'on  dresse  la  liste  des  producteurs  d'estampes  décorés  (lithographes, 
graveurs  ,  aquafortistes)  ,  on  verra  que  Sudre  est  au  moins  l'égal  de  la 
plupart  de  ceux  qui  furent  plus  heureux  que  lui.  Mais  Sudre ,  quand  il 
exécuta  ses  plus  célèbres  lithographies ,  V Odalisque  et  la  Chapelle  Sixtine, 
n'était  pas  en  ligne  pour  la  croix,  et  plus  tard,  lorsqu'il  eût  pu  y  prétendre, 
il  se  trouva,  lui,  l'homme  du  grain  classique, éclipsé  et  comme  démodé  par 
les  lithographies  colorées  des  romantiques  et  de  Mouilleron.  Lui-même,  en 
fournissant  des  notes  pour  sa  notice  biographique,  l'a  laissé  entendre;  »  En 
1855,  fait-il  dire  à  son  biographe,  Sudre  n'était  déjà  plus  jeune  (l'euphé- 
misme est  joli  :  Sudre  avait  soixante-douze  ans),  et  la  lithographie,  trans- 
formée depuis  i830,  avait  fait  d'énormes  progrès.  Tout  en  n'ayant  pas 
à  son  service  les  procédés  nouveaux  introduits  dans  l'crl  de  dessiner  sur 
la  pierre,  d'en  obtenir  les  noirs  profonds,  les  clairs  vaporeux,  Sudre 
n'en  continuait  pas  moins  à  affirmer  son  talent  par  des  productions 
d'autant  plus  remarquables  qu'il  manquait,  pour  le  faire  valoir,  de 
moyens  employés  par  ses  concurrents. 


SULPIS.  65 

France,  à  la  Monographie  du  temple  de  Rome  et 
d'Auguste,  à  la  Monographie  de  la  Colonne  Trajane. 
Il  a  gravé  le  Monument  d'Henri  Regnault  à  l'école 
des  Beaux-Arts,  Y  Escalier  d'honneur  de  l 'Opéra,  la 
Vue  perspective  du  cercle  de  la  Librairie  d'après 
Ch.  Garnier,  1881,  etc. 

SULPIS  (Emile),  fils  du  précédent ,  grand-prix 
de  Rome  pour  la  gravure  en  1884.  — Esclave: 
Michel-Ange,  1884.  —  Albert  Durer  d'après  lui- 
même.  —  La  Sibylle  lybique:  Michel- Ange.  —  La 
Parabole  des  aveugles  d'après  Breughel  le  vieux, 
1890.  —  Dans  les  Dunes:  Delobbe.  —  Adam  et 
Eve,  Cércs,  estampes  originales.  —  Saint  Sébas- 
tien, d'après  le  tableau  de  Mantègne  qui  est  à 
Aygueperse  (Puy-de-Dôme),  1892  (l). 

SUTHERLAND,  graveur  au  lavis,  anglais.  — 
Nous  le  citons  pour  l'ouvrage  suivant  :  Picturesque 
tour  of  Seine  front  Paris  lo  the  sea:  bg  M.  Sauvan, 
Londres,  Ackermann,  1821 ,  in-4,  avec 25  planches 
en  couleur,  dédié  à  Louis  XVIII. 

SUTTER  (David),  peintre,  critique  et  professeur 
d'esthétique  générale  à  l'École  des  Beaux-Arts, 
né  à  Genève  en  1811.  — La  Maison  de  Michel- 
Ange,  eau-forte,  Sutter  inv.  et  se.  [L'Artiste). 

(!)  Cette  gravure  est  exécutée  sans  que  toute  la  planche  soit  couverte 
de  tailles  et  le  blanc  du  papier  y  joue  un  rôle.  Les  burinistes  seraient-ils 
eutin  tentés  de  revenir  aux  bons  principes? 

XII  5 


66  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 

SWEBACH  (Jacques)  dit  FONTAINE,  qu'on 
appelle  aussi  Sivebach-Des  fontaines,  né  à  Metz  en 
1769,  mort  en  1823,  peintre  de  soldats  et  de 
chevaux,  qui  avait  eu  un  vif  succès  aux  Salons  de 
la  République  et  demeura  intéressant  plus  tard, 
quoique  Renouvier  l'appelle  assez  sèchement  «  le 
peintre  le  plus  petit  et  le  plus  expéditif  de 
l'Empire  »  ;  résuma  son  œuvre  dans  un  recueil 
intitulé  Encyclopédie  pittoresque,  180  pi.  au  trait. 

Dans  ses  dernières  années  il  suivit  l'usage  à  peu 
près  général  des  peintres,  de  se  mettre  à  la  litho- 
graphie, et  dessina  ainsi  : 

Passage  d'un  pont:  Swebach  d.  F.  pinx.  et 
lith.,  in-4  en  1.  (Engelmann,  Mulhouse.) 

Bachkir,  Le  Piqueur  égaré,  2  p.  in-8  en  1. 

Attelages  russes,  8  p.  in-4  en  1.,  1821  (Delpech). 

Souvenirs  de  la  Russie,  par  J.  Siveback,  12  p. 
in-12  en  1.  —  Autre  cahier  de  12  p.  en  1822. 

D'après  Swebach:  L  Attente,  lith.  par  Bonne- 
maison;  Le  Bac,  par  G.  Engelmann  (chez  Giroux, 
rue  du  Coq)  ;  Halte  de  militaires ,  par  Malapeau  : 
Quatre  Études  de  chevaux  par  Lambert  frères. 

Accidents  de  barrières,  6  p.  par  Swebach 
(Jacques  ou  Edouard?) 

SWEBACH  (Edouard),  fils  et  élève  du  précé- 
dent, né  à  Paris  en  1800,  peintre,  lithographe  et 
graveur.  Son  œuvre  présente  quelques  sujets  de 
sport  traités  avec  piquant. 


SWERAGH.  67 


1.  Lithographies  diverses. 

Bivouac  de  cavalerie  en  Russie  (Engelmann). 

La  Mort  de  l'estafette  (Me»e  Formentin). 

Intérieur  d'une  écurie  (Langlumé). 

Uniformes  français  (Motte). 

Respect  aux  anciens,  gamins  !  (Villain). 

La  Journée  d'un  cocher  (V Album). 

Les  Parieurs  fMotte).  Jolie  pièce. 

2.  Fantaisies,  sujets  militaires  par  Ed.  Swebach. 

Vignette  de  titre. —  Les  bonnes  Vivandières,  Mon  pauvre 
cheval ,  Les  Traînards,  Réveille-toi  donc ,  L'Espion. 

3.  Recueil  de  douze  Sujets  divers  ,  composés  et 
lithographies  par  Ed.  Swebach  (Engelmann). 

1.  L'Espion.  —  2.  La  Malle -Poste.  —  3.  Une  Escar- 
mouche. —  4.  Convoi  de  blessés.  —  5.  La  Caravane.  — 
6.  Embuscade  de  Polonais.  —  7.  La  Curée.  —8.  La  Chasse. 
—  9.  Le  Passage.—  10.  Les  Prisonniers.  —  11.  Les  Tirail 
leurs.  —  12.  Les  Rouliers.  (Ces  pièces  sont  in-8  en  1.). 

4.  Fastes  des  Habitants  de  Paris ,  album  national 
dédié  aux  braves  qui  ont  combattu  pour  la  liberté 
dans  les  journées  des  21,  28,  29  Juillet  1830, 
12  p.  in-4  en  1.  (Engelmann.  Semaine  parisienne). 

5.  Journées  de  Juillet,  feuilles  de  croquis  (Rittner). 

6.  Défense  d'une  barricade,  1830  ;  in-fol. 

7.  Album  pour  1831,  12  p. 

1.  La  Course  (jolie  pièce).  —  2.  Marche  declaireurs  en 
Russie.  —  3  Attaque  d'avant-poste  —  k.  Traîneau  de 
poste.  —  5.  Le  Postillon  de  retour.  —  6.  Donneuse  de 
poste.  —  7.  La  Chasse.  — 8.  Cour  de  ferme.  —  9.  Hourrah 
de  cosaques.  —  10.  Ecurie  de  hussards.  —  11.  Bivouac 
de  cavalerie  en  Russie.  —  12.  Devant  d'auberge. 

8.  Désagréments  de  la  Chasse  à  courre,  couverture 
et  12  lith.   Bruxelles,  deWasmes). 


68  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIÈCLE. 


9.  Macédoines,  etc. 

La  République,  L'Empire,  Les  Cent  Jours  (macédoines;. 
—  Scènes  de  carnaval,  macédoines  (Engelmann).  —  Macé- 
doines de  sujets  de  courses ,  de  chasses ,  de  militaires 
(Engelmann).  —  Désagrément  des  voitures,  macédoines  — 
Steeple-chase.  —  Études  de  chevaux  de  chasse.  — Voitures 
russes.  —  Macédoines  de  voitures  russes.  —  Macédoines 
de  sujets  russes,  10  feuilles.  —  Sujets  de  courses,  jus- 
qu'en 1846. 


10.  Gravures  en  manière  noire. 

Le  Livre  de  Messe,  Le  Messager  d  amour  :  Destouehes. 
Anne  de  Boulen  :  Gibot.  —  Rébecca,  Le  Fauconnier  : 
Decaisne.  —  Fourberie  de  Don  Juan,  Le  Bouquet  de  fête  : 
Fragonard.  —  Portrait  de  Dupin  aîné  :  Duval  Le  Camus  (*). 


SZRETTER  (A.-L.j.  graveur  d'architecture.  — 
Monuments  polonais  au  cimetière  Montmartre.  - 
Planches  pour  le  Palais  de  Fontainebleau  de  Pfnor. 

TAIÉE  (Alfred),  graveur  à  l'eau-forte,  parisien. 

1.  Paris  et  ses  Environs,  Paris  en  train,   1869- 
1880,  six  séries  d'eaux-fortes  (Cadart). 

Sous  les  titres  Croquis  à  Veau- forte  gravés  sur  nature, 
Eaux-Fortes  par  Alfred  Talée,  Paris  et  ses  Environ*. 
(certaines  pièces  portent  en  outre  le  sous-titre  Paris  en 
Train).  Les  séries  ont  chacune  un  titre  et  douze  pièces, 
sauf  la  seconde  série,  qui  est  de  vingt-cinq  pièces. 
Nous  y  choisissons  quelques  sujets  intéressants  : 
Construction  du  pont  Saint-Michel  en  1857,  Le  Quai  de  la 
Mégisserie  en  1860,  Pont  des  Sts-Pères,  Arènes  de  la  rue 
Monge,  Tour  de  Jean-Sans-Peur,  Place  Clichy  en   1865. 

(!)    Deux    estampes    d'après    Vallou    de    Villeneuve    portent    le    nom 
d'Henri  Swebach  comme  graveur. 


TAIÉE.  69 


Démolition  du  Vaudeville  ( deux  pièces),  Le  Pont-Neuf, 
Vieilles  maisons  du  Pont-Neuf,  La  Rue  de  la  Banque, 
Notre-Dame,  Saint-Séverin,  Saint-Germain-des-Prés,  Rue 
Rollin,  Réparations  au  Louvre,  Rue  des  Pyramides  prolon- 
gée, Rue  de  Glatigny,  Saint- Ouen  avant  la  guerre.  —  Rue 
Royale  en  mai  1871,  Barricade  de  la  rue  St.- Florentin  ; 
Tuileries  ,  Conseil  d'État ,  Légion  -  d'Honneur  en  1871 , 
Ruines  du  Ministère  des  Finances  (2  p.)  ;  Les  Canons  de  la 
Commune  à  Versailles.  —  Église  de  Vanves,  Villeneuve-la- 
Garenne,  Notre-Dame  de  Mantes,  Ile  St-Ouen  ,  Petit  bras 
de  la  Seine  à  Billancourt ,  etc  —  Siège  de  L'Illustration 
Nouvelle,  rue  Neuve-des-Mathurins ;  Le  N°  47  du  Boulevard 
Haussmann  (magasin  de  Cadart). 

Citons  aussi  deux  autres  séries,  en  prenant  les  stations 
de  bains  de  mer  comme  un  prolongement  des  environs  de 
Paris  :  Arromanches,  titre  et  12  p.  ;  Grandcamp,  titre  et  12  p. 

2.  Eaux-fortes  diverses. 

Le  Chanteur  :  Roybet.  —  Le  Verger  :  Chintreuil.  —  La 
Danse  des  Nymphes  :  Corot.  —  La  Batteuse  :  Millet.  — 
Frontispice  et  10  p.  :  Chintreuil.  —  Galerie  Berthelier, 
21  p.  d'après  divers.  —  Coquelin,  rôle  d'Aristide  dans  Le 
Lion  Amoureux. 

Les  Sonnets  Impossibles ,  par  Poisle-Desgrange  :  Paris, 
Bachelin-Deflorenne,  1873,  in-8;  12  eaux- fortes.  —  Le 
Roman  à  Veau-forte,  en  douze  chapitres  inédits  par  Poisle- 
Desgranges  :  Bachelin,  1874,  in-8;  14  eaux-fortes. 


TAILLÂND  (Edouard),  né  en  1819.  élève  de 
Sixdeniers.  Graveur  de  vignettes  depuis  1843. 
préparateur  des  planches  de  Geoffroy  (Geoffroy 
avait  un  préparateur!),  et  surtout  graveur  de 
figures  de  modes  d'après  les  dessins  de  Jules 
David  et  des  sœurs  Leloir.  Signe  particulier  :  a 
gravé  ces  figures  de  modes  entièrement  de  sa  main, 
ce  qui  est  rare  dans  cette  spécialité  f1). 

(!)   Il  y    a    des   sous-spécialistes    qui   gravent    seulement  les  modes  de 


70  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 

TALIN.  —  Vers  1853,  on  voit  ce  nom  associé  à 
celui  de  Damourette,  sur  des  séries  de  caricatures. 

—  Les  Lorettes,  Les  Actrices,  Les  Filles  de  marbre, 
Fourberies  des  hommes,  par  Talin  et  Damourette. 

—  Petits  albums  pour  rire,  etc.  —  La  Comédie  des 
Comédiennes. 

Talin,  c'est  Henri  MEILHAC.  de  l'Académie 
Française  (!). 

TAMAGNON  (Emerig  de),  peintre.  —  Rome 
religieuse,  Vues  de  Sicile,  lith.,  vers  1846. 

TAMISIER  (Charles)  (2),  élève  de  Porret; 
graveur   sur  bois   de  l'époque  1850.   Vignettes 

femmes  (la  fille  de  Tailland  ,  Mme  Cordeau,  fait  des  préparations  à  l'eau- 
forte  de  modes  de  femmes  pour  divers  graveurs)  et  d'autres  qui  gravent 
seulement  les  vêtements  d'hommes  ;  ceux-ci  et  ceux-là  laissant  les  têtes 
et  les  mains  en  blanc,  pour  être  gravées  par  d'autres  sous-spécialistes 
d'un  ordre  plus  relevé  (comme  Le  Couturier),  capables  d'exécuter  au  poin- 
tillé ces  morceaux  de  haute  difficulté.  Au  besoin,  cet  assommant  travail 
de  picotage  a  été  le  gagne-pain  de  plus  d'un  graveur  connu.  Ferdinand 
Gaillard  a  commencé  par  là  ! 

Aujourd'hui  il  y  a  une  autre  ressource,  c'est  de  se  faire  retoucheur  de 
photogravures.  Juste  réciprocité  et  échange  mutuel  de  services.  D'un 
côté ,  les  graveurs  retouchent  les  photogravures,  et  plus  la  photogravure 
disparaît  dans  le  travail  de  l'homme,  mieux  elle  vaut.  De  l'autre,  on  ne 
saura  jamais  les  services  que  les  héliograveurs  rendent  aux  graveurs.  J'en 
pourrais  citer,  et  des  plus  marquants,  qui  écrivent  des  lettres  éplorées  à 
Dujardin  :  «  Il  m'arrive  un  accident ,  j'ai  manqué  ma  morsure  !  Pour- 
riez-vous  me  faire  remordre  ?  »  Ou  bien  :  «  Je  voudrais  poser  un  grain 
sur  ma  planche  :  je  suis  embarrassé,  voulez-vous  me  tirer  d'affaire  ?  »    Etc. 

(i)  Grand -Carteret  cite  un  album  :  La  Chicane  et  l'Amour,  dont  la 
couverture  porte  :  «  par  Lefils  ,  Meilhac  et  Damourette.   » 

(2)  Sous  la  signature  Tamisier,  une  lithographie  :  Mater  Dolorosa , 
d'après  Magaud ,   1852. 


TAMISIER.  71 


d'après  Grand  ville ,  Johannot,  Gavarni.  — En 
1855,  il  a  exposé  Le  Printemps,  L'Été  et  L'Automne 
d'après  T.  Johannot,  pour  le  Magasin  pittoresque. 

TANGUY.  —  Petites  planches  pour  Paris  à 
Veau-forte,  1873. 

TARDIEU  (Pierre-Alexandre),  né  à  Paris  en 
1756 ,  célèbre  graveur  ;  arrière-neveu ,  neveu , 
frère  et  oncle  de  graveurs  et  de  graveuses  (J),  élève 
de  son  oncle  Jacques-Nicolas  Tardieu  et  de  Wille. 

Avec  Bervic,  (qu'il  remplaça  à  l'Institut  en 
1822),  Alexandre  Tardieu  forme  la  transition 
entre  les  graveurs  du  dix-huitième  siècle  et  ceux 

(*)  Le  tableau  suivant  expliquera  clairement  la  filiation  des  Tardieu.  Les 
noms  de  ceux  qui  ont  été  graveurs  sont  inscrits  en  capitales. 

Pierre-François, 

(1-71 1-1774) 

marié  à 

Marie  Rousselet. 

i  Jean-Bapt.-Pierre, 

(  1746-1816  ) 

qui  prit  le  premier 

le  titre  de 
graveur-géographe. 

1  .  „  /  Pierre-Antoine  , 

Pierre-Joseph  ,       IAntohœ- FrançoisI     flVeur  geographe. 

.naître  planeur,         Tardleu  rEstrapade,)         .„_,„..„ 
i     marie  deux  fois  „.„«,,  ,pn™hp  /        Amhkoise  , 

Claude,  )        eut  5  enfants  /  graveur-géographe,  f        (H88-1K-11. 


chaudronnier.    \  de 


\  Pierre -Alexandrb 


I  son  premier  mariage  (1756-1844). 

et  -21  du  second  ,  \     -  i 

\      parmi  lesquels  :      J     Jean_baptistb  , 
»l  I  né  en  1768, 

■   graveur-géographe. 

Louis, 

tué  aux  massacres 

de  Septembre. 

Nicolas-Henri,  (  Jacques-Nicolas,    l       Jean-Charles, 

(1674-11491       )  (1716-1791)  1  dit  Tardieu-Cochin , 

marié  à  Marie   j  marié  à  )  peintre 

Horthemels.     f  Elisabeth  Tournay.  [  1765-1830). 


72  LES     GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

du  dix-neuvième,  et  la  fin  du  dernier  siècle  coupe 
en  deux  parts  exactement  égales  sa  longue  car- 
rière. (Mort  en  1844  à  quatre-vingt-huit  ans, 
Tardieu  avait  quarante-quatre  ans  eu  1800). 

Il  grava  surtout  le  portrait.  Au  xvme  siècle. 
Voltaire  d'après  Houdon  pour  l'édition  de  Kehl, 
le  médecin  Dubreuil,  Frédéric-Guillaume, Castéra, 
La  Pérouse,  Blauw,  Mme  Deshoulières ,  Huber, 
Montesquieu,  Stanislas -Auguste,  Christine  de 
Suède,  le  Comte  d'Arundel  d'après  Van  Dyck 
(un  chef-d'œuvre),  le  grand  portrait  de  Lvof  Nicol 
d'après  Levitzky  (autre  chef-d'œuvre,  quoique  peu 
connu);  un  Lepelletier  Saint- Fargeau  d'après 
David,  aussi  rarissime  que  le  Marat  gravé  par 
Morel  ;  des  assignats,  des  tètes  de  lettres  pour  le 
Ministère  de  la  Marine  ;  les  Adieux  de  Louis  XVI 
à  sa  famille  d'après  Monsiau  ;  enfin,  en  l'an  VII, 
le  très  grand  portrait  de  Barras  en  costume  de 
Directeur ,  d'après  Hilaire  Ledru  :  il  est  traité ,  dit 
Renouvier,  avec  une  magnificence  de  représenta- 
tion qui  peut  le  faire  mettre  en  pendant  avec 
n'importe  quel  potentat  ;  en  habit,  manteau  riche- 
ment drapé,  bas  de  soie,  chapeau  à  panache, 
baudrier  et  écharpe  à  franges  d'or  ;  la  tète,  coiffée 
à  poudre,  ne  manque  ni  de  dignité  ni  de  finesse. 

Par  ces  œuvres  Tardieu,  comme  Bervic,  assurait 
la  permanence  de  notre  art  du  burin  et  lui  faisait 
franchir  le  périlleux  défilé  de  la  période  révolu- 
tionnaire. 


TARDIEU.  73 

Prenons  maintenant  son  œuvre  au  xixe  siècle: 

Bonaparte,  premier  Consul  :  Isabey  :  médaillon 
in-8.  —  Washington,   id. 

Alexandre  Ier  :  Kuchelchen,  in-fol. 

Napoléon,  pour  la  publication  du  Sacre. 

Napoléon  :  Muneret,  1810,  ovale  in-8. 

Napoléon,  masque  rayonnant,  d'après  Dabos, 
terminé  par  Aubert  sourd-muet. 

La  reine  Louise  de  Prusse  :  Vigée-Lebrun,  in-8. 

Demoustier,  in-8. 

Ney  :  Gérard,  in-4. 

Mu  rie- Antoinette,  en  pied,  pressant  des  lys  sur 
son  cœur  :  Dumoni,  gd.  in-fol.  Très  belle  planche. 

Voltaire:  Houdon,in-8,  1817. 

Montaigne,  in-8,  1818. 

Germain  Gallard  :  Loir,  in-4. 

Charetie,  in-8. 

Alexandre  Bavai:  Boilly,  in-8. 

Volney,  buste,  in-8. 

Comme  reproductions  de  peintures  : 

Saint  Michel  terrassant  le  démon  :  Raphaël, 
1806  :  —  et  divers  autres  morceaux  d'après 
Raphaël. 

La  Communion  de  Saint  Jérôme'.  Le  Domini- 
quin,  grand  in-fol.  Un  des  remarquables  morceaux 
de  gravure  de  ce  siècle  (*).  L'aimée  de  son  exposi- 


(1)  Cela  fait  peine,  en  vérité,  d'entendre  aujourd'hui  certains  critiques 
parler  de  gravures  de  reproduction  ayànl  la  valeur  de  cette  planche 
d'Alexandre  Tardieu  !  Un  mot  tranchant  ,  méprisant ,  et  c'est  jugé  !  C'est 


74  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIÈCLE. 

tion  (1822),  Tardieu  reçut  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur  et  entra  à  l'Institut. 

Ruth  et  Boo:  :  Hersent.  (Il  en  a  été  fait  une 
parodie  lithographique,  avec  des  tètes  de  chiens, 
sous  le  titre  :  Diane  et  Médor). 

Marie  de  Médicis  et  Louis  XIII ,  Sully  et 
Louis  XIII  :  Mme  Hersent,  etc. 

Le  portrait  d'Alexandre  Tardieu  a  été  gravé 
par  Henriquel,  d'après  le  dessin  d'Ingres  f1). 

TARDIEU  iAmbroise),  1788-1841,  graveur  et 
marchand  d'estampes,  neveu  et  élève  du  précédent. 
—  Il  a  produit  une  formidable  iconographie  au 
pointillé  :  Collection  de  tous  les  "personnages  célèbres, 
1820-28  :  on  y  trouve  les  portraits  de  beaucoup  de 


»  vieux  jeu  »,  c'est  «  institutard  »,  ce  n'est  pas  «  dans  le  train  »,  c'est 
«  ennuyeux  »  ,  c'est  «  encombrant  »  ,  etc.  Assurément ,  les  grandes 
estampes  de  reproduction  sont  d'un  format  à  ne  pas  entrer  dans  les  porte- 
feuilles de  dimension  maniable;  ce  sont  des  estampes  d'encadrement  :  elles 
n'atteignent  généralement  pas  en  vente  publique  les  gros  prix  des  estampes 
originales,  leurs  sujets  ne  sont  pas  de  ceux  que  les  collectionneurs  d'es- 
tampes modernes  recherchent,  attachés  qu'ils  sont  (nous  ne  les  en  blâmons 
pas)  aux  sujets  de  mœurs,  de  modernité,  d'actualité,  ou  bien  encore  aux 
savoureux  caprices  de  l'eau-forte.  Et  après  ?  Qu'est-ce  que  cela  prouve  ? 
Sinon  que  ceux  qui  parlent  ainsi  ont  un  parti  pris  en  matière  de  gravure. 
Il  n'y  a  rien  de  commun  entre  la  gravure  de  reproduction,  qui  est  la  véri- 
table gravure  (la  gravure,  c'est  la  taille),  et  la  gravure  originale,  qui 
est  à  proprement  parler  un  mode  particulier  de  dessin  et  qui  doit  être 
considéré  comme  une  annexe  de  la  peinture.  Mais,  parce  que  l'on  aime 
passionnément  l'une,  ce  n'est  pas  une  raison  pour  ignorer  et  même 
pour  injurier  l'autre.   Il    faut  savoir  apprécier  les  deux  ! 

(!)  Voir,  sur  Alexandre  Tardieu ,  une  notice  avec  catalogue  par  Emile 
Galichon,  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts  (tome  XIV,  p.  222). 


TARDIEU.  75 

personnages  de  l'époque  de  la  Restauration  que 
l'on  chercherait  vainement  ailleurs. 

Galerie  des  Uniformes  des  gardes  nationales  de 
France,  publiée  avec  l'approbation  de  Monsieur, 
et  dédiée  à  S.  A.  R.  par  Ambroise  Tardieu,  garde 
national  de  la  onzième  légion  et  graveur  du  comité 
et  de  l'état-major  de  la  garde  nationale,  1817. 
Couverture  et  27  pi.  in-8. 

Colonne  delà  Grande- Armée,  1822,  in-4,  36  pi. 

Planches  et  cartes  pour  Anacharsis,  Victoires  et 
Conquêtes,  Histoire  Universelle  de  Ségur,  divers 
atlas.  Ambroise  Tardieu  était  graveur-géographe 
de  la  Marine,  du  Dépôt  des  Fortifications,  et  de 
l'administration  des  Forêts  (1). 

TASSAERT  (Jean-Joseph-François),  était  le  lils 
du  sculpteur  Jean-Pierre-Antoine  Tassaert,  né  à 
Anvers  en  1729,  mort  à  Berlin  en  1788.  J.-J.-F. 
Tassaert  naquit  à  Paris  pendant  que  ses  parents  y 
séjournaient  en  1765  :  il  passa  sa  jeunesse  à  Berlin, 
s'y  maria,  puis,  vers  1792  vint  se  fixer  à  Paris,  où 
nous  le  voyons  graver  au  pointillé  les  portraits  de 
Camille  Desmoulins,  de  Charlotte  Corday,  de 
Carteaux,  de  Brune;  un  31  Mai  et  un  9  Thermidor 
d'après  Harriet,  etc.  Après  avoir  gravé  des  portraits 
de  républicains ,  il  grava  plus  tard  ceux  de  Bona- 
parte, de  Napoléon   empereur  dans  une  gloire 

(!)   Son  fils,  Ambroise  Tardieu,  fut  le  médecin  légiste  bien  connu. 


76  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 

céleste,  de  Marie-Louise',  puis,  en  1814,  une  allé- 
gorie sur  la  Cli  h  le  il  a  Tyran.  Ce  qui  fait  que 
Henouvier,  indigné,  et  d'ailleurs  assez  volontiers 
préoccupé  des  effets  de  style  incisif,  trouve  à 
propos  du  procédé  employé  par  Tassaert  cette 
étonnante  épitliète  :  son  pointillé  n/ était  qu'une 
selle  à  tous  cher  aux! 

Tassaert  a  gravé  le  portrait  de  M.  Dupin, 
avocat;  des  Fleurs  d'après  Redouté,  etc.  Il  est 
mort  vers  1835  '  . 

TASSAERT  Paul),  pointilleur  et  éditeur,  fils 
aîné  du  précédent.  —  A  fourni  un  fort  contingent 
à  l'imagerie  de  la  Restauration  :  tableaux  de  piété 
pointillés  d'après  les  maîtres  et  d'autres  que  les 
maîtres:  Jésus-Christ  et  la  femme  adultère:  Le 
Titien  ;  La  Confession,  La  Communion  :  Soinard  : 
—  portraits  de  Léon  XII,  Charles  X,  Wellington, 
etc.  ;  —  sujets  divers  :  La  Ménagère,  La  Coquette: 
Présents  de  noce,  Toilette  de  la  mariée  ;  Lu  Moisson, 
La  Y  ni  d  nnge',  Qu'en  dites-vous  Monsieur?,  Char- 
mant, délicieux!,  etc.  Il  est  mort  en  1855. 

TASSAERT  Octave;,  peintre  et  lithographe, 
né  à  Paris  en  1800,  mort  par  suicide  en  1874,  frère 


(1)  Henriette  Tassaert .  sa  sœur,  a  gravé  le  portrait  de  son  père  J.  P.  A. 
Tassaert.  —  Philippe- Joseph  Tassaert  (son  oncle?)  ne  a  Anvers  en 
l~3ij,  mort  en  1803  ,  a  été  graveur  a  Feau-forte  et  en  manière  noire. 


TASSAERT.  77 


du  précédent.  Il  travailla  de  bonne  heure  (^  à  la 
gravure  sous  la  direction  de  son  frère  Paul  et  passa 
quelque  temps  dans  l'atelier  de  François  Girard. 
Mais  dès  1817  il  abandonna  la  gravure  pour  la 
peinture. 

Octave  Tassaert  a  beaucoup  lithographie,  de 
1825  à  1838.  Quelquefois.  —  rarement.  —  un 
morceau  d'un  crayon  effurné,  clair  de  lune,  montre 
que  l'artiste  avait  l'étoffe  d'un  lithographe  remar- 
quable dans  le  mode  blond.  Le  portrait  qu'il  nous 
a  donné  du  lithographe  Julien  en  est  la  preuve. 
Mais,  au  fond,  il  s'adonnait  à  la  lithographie  sans 
enthousiasme  et  sans  conviction,  par  nécessité  :  ce 
fut,  un  moment,  le  plus  clair  de  ses  moyens  d'exis- 
tence. Pour  gagner  les  quatre-vingts  ou  cent  francs 
des  éditeurs  il  faisait  à  volonté  tous  les  sujets 
demandés  :  Napoléon  ou  l'enseigne  Bisson ,  les 
journées  de  1830  ou  des  macédoines  ;  l'histoire, 
l'anecdote,  la  piété,  la  gaudriole  i surtout  :  il 
allait,  suivant  sa  propre  expression,  «  du  folichon 
aux  larmes  »,  du  religieux  au  graveleux.  L'œuvre 
futur  du  peintre,  du  «  Corrège  de  la  mansarde  », 
du  «  Prud'hon  des  pauvres  »,  est  en  germe  dans 
ce  salmigondis. 

Des  cent  et  quelques  lithographies  de  Tassaert 


(*)  «  Le  père  Tassaert ,  qui  avait  quatre  fils  et  une  fille,  avait  pour 
principe  de  mettre  ses  fils  à  la  porte  de  chez  lui  le  jour  même  qu'ils  attei- 
gnaient douze  ans.  Pour  la  fille,  il  prolongea  la  limite  jusqu'à  seize  ans.  » 
(Bernard  Prost). 


78  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

et  de  celles  qui  ont  été  exécutées  d'après  lui  par 
divers,  il  existe  un  catalogue,  par  Bernard  Prost  (*) . 

1.  Sujets  divers. 

La  Nymphe  de  la  Seine  au  tombeau  du  général  Foy. 
(Bernard  Prost ,  N°  597). 

Six  scènes  de  la  vie  de  Napoléon  :  Couverture  et  5  p., 
chez  Osterwald  (599-604). 

Album  théâtral,  scènes  de  diverses  pièces  de  théâtre; 
1827,  12  p.  (605-616). 

(!)  Octave  Tassaert ,  Notice  sur  sa  vie  et  Catalogue  de  son  œuvre,  par 
Bernard  Prost.  Préface  par  Alexandre  Dumas  fils.  Baschet,  1886,  gd.  in-8. 
Le  catalogue  comprend  les  tableaux  ,  dessins ,  gravures  et  lithographies  ; 
il  est  accompagné  d'une  nombreuse  et  très  intéressante  série  de  repro- 
ductions. 

Citons  l'appréciation  de  M.  Prost  sur  les  lithographies  de  Tassaert  : 

«  Le  dessinateur  renferme,  à  l'état  de  chrysalide,  tout  le  Tassaert  futur. 
»  A  trente-cinq  ans  ,  sa  genèse  est  complète  :  genre ,  histoire  ,  religion  , 
»  mythologie,  allégories,  etc.  Il  a  parcouru  tout  le  cycle  où  son  pinceau  doit 
»  ensuite  se  mouvoir  avec  mainte  réminiscence  de  quelque  ancien  crayon. 
»  Ce  sont  déjà  ses  divers  genres  et  jusqu'à  plusieurs  de  ses  types  de 
»  prédilection  ;  c'est  déjà  tout  un  répertoire  emprunté  à  la  fantaisie  et  à  la 
»  réalité,  aux  traditions  historiques  et  religieuses,  en  même  temps  qu'aux 
»  boudoirs  et  aux  mansardes  ;  scènes  familières  ou  sentimentales  ,  mys- 
»  tiques  ou  voluptueuses,  curieux  mélange  de  Saintes-Familles,  de  Christs 
»  en  croix  ,  d'enfants  d'Edouard  ,  d'apothéoses  de  Napoléon ,  de  Vierges , 
»  de  Vénus ,  de  Madeleines  ,  d'odalisques  ,  de  grisettes  ,  d'orphelins  au 
»  cimetière,  de  liseuses  au  coin  du  feu,  de  dénicheurs  d'oiseaux,  de  filles 
»  séduites,  de  peines  d'amours,  de  rêves  d'amours,  etc.,  etc.;  le  tout  inter- 
»  prêté  souvent  dans  le  goût  du  jour  et  pour  les  besoins  de  l'imagerie. 
»  Mais  à  travers  un  fatras  d'estampes  démodées  on  pressent  bien  l'artiste 
»  à  venir,  avec  ses  envolées  inégales  d'esprit  tourmenté,  avec  son  sentiment 
»  expressif  dans  les  genres  les  plus  divers,  avec  l'affirmation  déjà  de  sa 
»   note  dominante  :  la  préoccupation  sensuelle  de  la  beauté  féminine.  » 

On  voit  que  Tassaert  n'était  pas  à  court  de  sujets,  comme  lithographe 
et  comme  peintre.  On  l'eu  a  blâmé.  «  On  lui  a  reproché  »,  dit  Alexandre 
Dumas  fils ,  dans  sa  préface,  «  d'être  littéraire,  c'est-à-dire  de  s'être  efforcé 
»  de  donner  un  intérêt  psychologique  à  quelques-uns  de  ses  tableaux  et 
»  d'en  faire  jaillir  une  émotion  ou  une  pensée.  Je  sais  bien  qu'aujourd'hui, 
»  pour  toute  une  école,  l'exécution  d'un  morceau  suffit;  mais  on  n'arrivera 


TASSAERT.  79 


Les  Indiens  de  la  tribu  des  Ossages  arrivant  en  fiacre  à 
Paris  (618). 

Trait  sublime  de  l'enseigne  Bisson  (625). 

Le  Doux  Rêve  (626). 

Le  Songe,  La  Préférence  (627-628). 

Vénus  triomphante  ,  Vénus  sortant  du  sein  des  eaux 
(630-631). 

Le  Temps  fait  passer  l'Amour,  L'Amour  fait  passer  le 
temps  (632-633). 

Fanfan-Lolotte  (636-637). 

Portrait  de  Léon  Tassaert  fils  (644). 

Portrait  du  lithographe  Julien,  très  bonne  lithographie. 

»  jamais  à  refuser  à  un  tableau  le  droit  d'émouvoir,  de  faire  réfléchir  ou 
»  rêver  celui  qui  le  regarde.  Si  je  m'absorbe  dans  le  grand  salon  du 
»  Louvre,  pendant  des  heures,  devant  La  Mise  au  tombeau,  devant 
»  La  Vierge  au  voile,  devant  VAnliope  ,  Le  Solitaire  ,  Erasme  ou  La 
»  Joconde ,  ce  n'est  pas  seulement  parce  que  ce  sont  de  beaux  morceaux 
»  de  peinture ,  mais  parce  que  je  sens  à  travers  l'admirable  manière  de 
»  voir  d'un  oeil  et  l'admirable  façon  de  rendre  d'une  main ,  la  pensée 
»  d'un  esprit  ,  même  dans  un  simple  portrait.  Tassaert  est  de  cette  école 
»  et  je  lui  en  sais  gré  ;  il  en  est  dans  la  proportion  de  ses  forces  et  de  son 
»  temps.  » 

Nous  touchons  ici  à  la  grande  querelle  du  morceau  contre  le  sujet,  dans 
laquelle  il  y  a  un  fonds  de  juste,  mais  dans  laquelle  aussi  on  arrive  à  des 
exagérations  ridicules,  et  à  des  idées  funestes.  «  Depuis  Diderot  »,  crient 
les  partisans  du  «  morceau  »,  «  on  n'a  jamais  fait  de  critique  d'art  que  sur 
le  sujet.  Il  est  temps  que  cela  cesse.  Parlez-nous  désormais  de  ce  qui 
compte  en  art  :  de  l'exécution,  du  morceau  !  »  Et  jusque-là  ils  ne  sont  pas 
dans  leur  tort.  Mais  ils  s'y  mettent  bien  vite  par  des  exagérations  et  des 
fanatismes  étranges  :  «  Sus  au  sujet  !  plus  de  sujet  !  qu'on  nous  en  débar- 
rasse! nous  voulons  la  suppression  de  tout  sujet  !  pour  tableaux,  rien  que 
des  morceaux  ;  des  morceaux  d'une  belle  et  succulente  matière,  qu'on 
pourra  regarder  indifféremment  la  tête  en  haut  ou  la  tête  en  bas  ;  plutôt 
même  la  tète  en  bas,  afin  de  faire  abstraction  de  toute  trace  de  sujet  !  » 
Alors ,  dans  le  feu  de  l'excitation  et  du  paradoxe  ,  on  ne  se  connaît  plus  ; 
alors  commence  l'extermination  en  règle  de  tout  ce  qui  dans  la  peinture 
porte  un  nom  ,  de  tout  ce  qui  dans  les  tableaux,  jouit  d'une  célébrité  ;  puis 
on  s'approche  du  mur  de  l'atelier,  on  y  découvre  quelque  esquisse,  ou  quart 
d'esquisse  d'un  inconnu,  qui  représente  une  pipe  culottée  ou  l'anse  d'une 
tasse  à  café,  ou  telle  autre  absence  de  sujet ,  et  alors  ce  sont  des  admira- 
tions colossales,  et  voilà  »  de  la  peinture  »,  et  le  Sacre  de  David  n'est  qu'un 
mauvais  tableau ,  etc !!I 


80  LES     GRAVEURS    DU     XIX'    SIECLE. 


Deux  scènes  de  Henri  III  (645-646). 

Pièces  de  Y  Album  périodique ,  sujets  divers  lith.  par 
Tassaert  ou  H.  Garnier  (647-656). 

Trois  scènes  de  L'Ane  Mort,  Badinage,  Espièglerie,  Le 
jeune  Dénicheur  d'oiseaux ,  La  petite  Fille  et  son  chien ,  Les 
Œufs  frais,  Les  Cerises,  L'Oiseau. 

Le  petit  Oiseau  (657). 

Le  Manteau,  suite  de  4  p.  (659-662). 

Les  Jeunes  Orphelines  (670). 

Peine  d'amour,  1830  (671). 

Scène  de  Shyloch  (672). 

Mené  Constance  de  V***  (673). 

Une  pièce  pour  Croquis  par  divers  artistes  (674). 

Macédoines,  3  feuilles  (675-677),  dont  deux  sur  les  Jour- 
nées de  Juillet. 

Octave  Tassaert  en  garde  national  (681). 

Variante  du  portrait  précédent  (681 bis). 

Honneurs  funèbres  rendus  à  Napoléon  à  Ste-Hélène  (682). 

Le  Roman  (683). 

Jeune  femme  accoudée  à  un  piano  (684). 

Scènes  des  journées  de  Juillet,  par  Goblain,  Cœure  , 
Lœillot,  Tassaert,  8  p.  ((381  et  685  à  691). 

La  Toilette,  Le  Billet,  L'Escarpolette,  L'Anneau  nuptial, 
Le  Domino,  La  Lecture.  La  Colombe,  Le  Bracelet,  La 
Bague  (695-703). 

La  Laitière  suisse  (704). 

Le  duc  de  Reichstadt  (732). 

La  Tombe  et  le  Berceau  [Napoléon  et  son  fils]  (735). 

Le  Griffon,  La  petite  Chatte  (736-737). 

La  Duchesse  de  Berry  :  C'est  pour  toi  que  je  souffre  (739) . 

Une  Muse  au  tombeau  de  Napoléon  (742). 

Caroline,  duchesse  de  Berry  (743). 

Malheureuse  Pologne  (744). 

Les  Derniers  Jours  de  Walter  Scott,  1832  (745). 

Un  sujet  d'après  Bouchot  (746). 

L'Odalisque  coupable,  L'Odalisque  punie  (747-748). 

Le  22  septembre  1831 ,  anniversaire  de  la  naissance  du 
duc  de  Bordeaux  (749). 

Le  Duc  de  Bordeaux  pose  à  Prague  devant  Grévedon  (754). 

Le  Lion  du  Mont  Atlas ,  Le  Tigre  royal,  1838  (806-807). 

L'Accordée  de  village,  Le  Paralytique  servi  par  ses 
enfants,  d'après  Greuze  (810-811). 

Et  plus  de  cent  pièces  lithographiées  d'après  Tassaert  par 


TASSAERT.  81 


Gigoux  (Le  Matin,  bonjour  mon  fils;  La  Nuit,  bonsoir 
mon  fils),  Carrière  (Henry,  comte  de  Chambord  ;  La  Veille 
de  la  bataille  d'Austerlitz  ;  Le  duc  de  Reichstadt  reçu  par 
Napoléon  aux  Champs-Elysées  ;  Je  ne  le  verrai  plus!  ;  Oh, 
mon  fils  (Napoléon)  ;  La  Rencontre  effrayante  ;  Les  Jeunes 
Oiseleurs  épouvantes ,  La  petite  Fille  en  danger,  Jeune 
garçon  sauvé  par  son  chien);  Bardel  (La  bonne  Mère); 
Julien  (La  Prière,  La  Mélancolie,  La  Modestie,  L 'Attente, 
La  Malice,  Le  Repos;  Napoléon  au  retour  de  Vile  d'Elbe, 
Scène  de  Juillet  1830  au  pont  des  Arts  ;  Apothéose  des 
victimes  des  27,  28,  29  Juillet;  diverses  Études);  F.  Cousin 
(Bonaparte  aux  Pyramides ,  Napoléon  à  Waterloo);  Dela- 
rueile  (Napoléon  Ier  et  le  roi  de  Rome)  ;  H.  Garnier  (Leices- 
ter  et  Anny  Robsart;  Les  Enfants  d'Edouard,^  p.)  ;  Victor 
(Imagerie  de  piété:  Histoire  d'Esther,  1838  ;  Histoire  d'une 
Servante,  en  4  p.  :  Le  Départ,  L'Entrée  en  maison,  La 
Séduction,  Le  Retour;  Odalisques,  4  p.)  ;  Bétrémieux  , 
Dumont  (Imagerie  de  piété)  ;  Urruty  (Id.  ;  La  France  et  le 
prince  de  Joinville  à  S^-Hélène ,  Retour  de  Napoléon),  Etc. 

2.  Imagerie  erotique  de  1830. 

(De  ce  genre  d'imagerie,  nous  avons  suffisamment  parlé 
à  l'article  Numa,  nous  n'y  revenons  pas). 

Le  Miroir  (629).—  La  Ceinture  (629*»'»). 

Les  Préludes  de  la  Toilette.  Osterwald ,  1828 ,  6  p. 
(638-643). 

Les  premiers  Moments  de  la  Toilette  :  La  Boucle 
d'oreille,  La  Jarretière  (658  et  669). 

Boudoirs  et  Mansardes,  8  p.  (  705-712).  (Je  n'y  suis  pour 
personne.  —  Que  d'appas'..  —  Non,  Monsieur.  —  Vous 
nous  le  paierez.  —  Puisque  c'est  pour  le  bon  motif,  parlez- 
en  à  ma  mère.  —  Méchant!  —  Jules,  je  vais  sonner!  — 
Comme  ils  s'aiment!  ) 

Les  Amants  et  les  Époux  ,  18  p.  (713-730).  (Quelle 
horrible  figure  !  —  Un  lendemain  de  noces  :  Eh  bien, 
comment  t'en  trouves-tu  ï  Oh  ma  bonne  amie,  ne  te  marie 
jamais,  c'est  une  horreur!  —  Ne  fais  donc  pas  la  cruelle! 
—  Il  y  a  des  gens  qui  diraient  :  je  vous  remercie.  —  C'est 
juste  la  taille  de  la  Vénus.  —  Eh  bien  !  dites  :  s'il  vous 
plaît.  —  Oh  Monsieur,  n'entrez  pas,  elle  n'a  pas  fermé 
l'œil  de  la  nuit.  —  Eh  bien  ,  qua-t-il prescrit  ?  Du  repos  et 
des  fortifiants.  —  Il  viendra  à  ce  signal.  —  Eh  bien , 
xn  6 


82  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 


flatteur,  compare.  —  Déjà  coquette!  Déjà  jaloux!  —  Ah! 
pour  le  coup  ,  la  belle  enfant  !!  —  Serai-je  toujours  aimé  ? 
Seras-tu  toujours  aimable?  —  Va,  ma  chère  amie,  ton  mal 
est  tout  autre  chose  que  le  choléra.  —  Allons,  mon  petit 
cousin  ,  laissez  un  moment  votre  Minerve  et  vos  antiques. 
—  Au  secours ,  Charles,  ma  chemise  brûle! —  Ah!  mes 
belles  dames,  vous  voulez  me  dépouiller!  eh  bien!  me 
voilà!)  Les  légendes  indiquent  les  sujets,  qui  sont  d'inten- 
tion fort  grivoise. 

3.  Gravures. 

L'Été,  L'Automne.  B  (Bouchot)  del.  0.  Tassaert  sculp. 
vers  1820.  (528-529). 

Sujets  divers  (piété,  Napoléon) gravés  par  Paul  Legrand, 
J.  A.  Allais,  Roemhild,  Leblanc,  etc. 


TATTEGRAIN  (Francis),  peintre  et  graveur,  né 
à  Péronne  en  1852,  élève  deLefebvre  et  de  Lepic. 

1-16.  —  Eaux- Fortes. 

i.  Passage  du  Blanc-Pignon  à  Amiens,  1875,  in-4.  —  2.  Le 
Pont  de  la  queue  du  Sacke  à  Amiens.  —  3.  La  Forge,  in-8, 
1875.—  4.  Tête  de  paysan,  in-18, 1875.—  5. Canal  à  Amiens, 
1877,  in-4  en  1.— 6.  Portrait  de  vieillard,  1876.—  7.  Canal  du 
pont  à  Moinets,  Amiens,  1877,  in-18.  —8.  Barques  sur  le 
sable,  Berck,  1880.  —  9.  Démolition  d'une  vieille  barque  , 
Berck,  1880.  —  10.  L'Homme  aux  béquilles  dans  une  rue 
étroite,   in-fol.  —  11.    Ancien  pont  de  Creil,  in-4  en  1. — 

12.  Un  titre  de  morceau,  parole  et  musique  de  Daussy.  — 

13.  Tète  de  femme,  pointe-sèche,  1881.  —  14.  Maîtrise  de 
Notre-Dame  de  Senlis,  diplôme,  1881.  —  15.  Débarquement 
de  harengs,  1882.  —  16.  Billet  de  naissance:  C'est  moi,  bébé, 
Robert  Tattegrain,  que  j'ai  l'honneur  de  vous  annoncer 
■mon  arrivée  en  ce  bas  monde  ;  Poissy,  1883. 


TAU R EL  (André-Benoît-Barreau),  né  à  Paris 
en  1794,  élève  de  l'école  des  Beaux- Arts  et  de 


TAUREL.  83 

Bervic,  grand-prix  de  Rome  en  1818  sur  une  belle 
Académie  gravée,  s'annonça  par  le  Sextus  Pompée 
du  Musée  Royal,  et  par  les  portraits  in-8  de 
Corneille,  Molière,  La  Bruyère  et  J.-B.  Rousseau 
(1824),  pour  les  Classiques  de  Lefèvre,  du  Tasse,  et 
par  diverses  planches  pour  le  Plutarque  de  Dubois, 
comme  un  vigoureux  buriniste,  destiné  à  faire 
honneur  à  notre  école.  Mais  en  1828  il  quitta  la 
France ,  nommé  par  le  roi  de  Hollande  directeur 
de  la  gravure  à  l'Académie  des  Beaux- Arts 
d'Amsterdam,  fonction  qu'il  a  exercée  jusqu'à  sa 
mort,  en  1855.  Il  fut  correspondant  de  l'Institut. 

En  Hollande,  Taurel  a  gravé  les  grands  portraits 
de  Guillaume  Ier  et  de  la  reine  Sophie,  d'après 
Pienemann,  de  Guillaume  II  et  de  Guillaume  III 
d'après  Kruseman,  du  czar  Nicolas,  d'après  Kruger 
et  de  la  grande-duchesse  Anna-Pauloivna  d'après 
Van  der  Hulst. 

Taurel  avait  été,  à  Paris,  le  maître  du  jeune 
Galamatta  arrivant  d'Italie. 

Il  épousa  la  fille  du  peintre  Charles  Thévenin, 
qui  fut  directeur  de  l'Académie  de  France  à  Rome 
et  conservateur  du  Cabinet  des  Estampes. 

TAUREL  (Edouard),  graveur,  né  à  Paris  en  1824 
et  fixé  en  Hollande,  fils  du  précédent ,  a  gravé 
d'après  les  dessins  d'Ingres  les  portraits  de  soû  père 
A.-B.-B.  Taurel,  (reconnaissable  à  d'énormes 
lunettes  ,  de  sa  mère  Mme  Taurel  [Claire  Thévenin) 


84  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

et  de  son  grand-père  Ch.  Tàévenin,  et  diverses 
reproductions  de  tableaux. 

Il  a  publié,  sous  le  titre  de  L'Album  T,  un 
recueil  de  planches,  autographes  et  documents 
divers  (L Atelier  de  Bervic  d'après  Henriquel- 
Dupont,  etc.) 

TAVERNE  (Pierre-Gustave),  né  à  Bordeaux  en 
1860,  graveur  à  l'eau-forte,  élève  de  Laguillermie. 
—  Portraits  :  Raynal,  député  de  la  Gironde,  1887. 
Bénac.  —  Vaine  attente  :  Cogghe.  —  La  Fin  de  la 
Journée'.  Emile  Adan.  —  Dans  la  Campagne'. 
Julien  Dupré,  1890. 

TAVERNIER  (Pierre-Joseph),  graveur  au  burin 
et  à  l'aquatinte,  né  en  1787. 

Vignettes,  Sujets  divers. 

Vignettes  d'après  Desenne,  Devéria,  Johannot.  Dans  ces 
travaux,  Tavernier  cherche  à  saisir  l'esprit  et  la  manière 
d'Henriquel.  Il  y  arrive  dans  un  très  fin  portrait  du  pape 
Pie  VII  d'après  Lawrence,  réduit  à  la  dimension  in-8. 

Planches  pour  les  Galeries  de  Versailles.  (Bataille  de 
Tolhiac  :  Ary  Scheffer,  etc.). 

La  Circassienne  au  bain  :  Blondel,  in-fol. —  Narcisse: 
Albrier,  1822,  in-fol.  —  Le  Médecin  malgré  lui  :  Grandville, 
1837.  —  Saint  Gilles  devant  le  pape:  Murillo.  —  Réparation 
faite  au  roi  au  nom  du  pape  :  Ziégler. 

Le  Singe  cuisinier  :  Decamps.  Cette  gravure,  aqua- 
tinte et  roulette,  assez  ordinaire,  eut  le  malheur  d'être 
refusée  au  Salon  de  1834.  Il  faut  voir,  là-dessus,  la  grande 
colère  du  journal  U  Artiste  ,  toujours  dominé  par  cette  idée 
à  la  Janin,  que  la  rénovation  de  la  gravure  en  France  est 
dans  la  manière  noire.  Il  faut  voir  l'enthousiasme  débor- 
dant à  propos  de  Tavernier  !  Il  faut  Lire  la  bordée  d'injures 


TAVERN1ER.  85 


envoyée  au  Jury.  «  La  planche  de  Tavernier  n'a  point  été 
»  refusée  par  ignorance,  mais  bien  à  cause  et  avec  par  faite 
»  connaissance  de  ce  qu'elle  vaut.  Ce  que  nous  louons  d  ins 
»  cette  planche  doit  naturellement  être  blâmé  par  des 
»  académiciens ,  ce  qui  nous  y  plaît  leur  répugne ,  ce  que 
»  nous  proposons  à  l'imitation  des  autres  graveurs  n'est,  aux 
»  yeux  du  jury,  qu'un  exemple  dangereux  qu'il  doit  avoir 
»  soin  de  marquer  de  sa  réprobation.  Tavernier,  de  l'aveu 
»  de  tous  les  gens  qui  ont  un  peu  exaniiné  tous  les  systèmes 
»  de  gravure  et  tous  les  ouvrages  les  plus  célèbres,  a  fait 
»  une  planche  doublement  remarquable  et  par  la  beauté  du 
»  résultat  et  par  la  combinaison  nouvelle  de  procédés  au 
»  moyen  de  laquelle  il  a  été  obtenu.  On  n'a  jamais  poussé 
»  si  loin  le  prestige  de  la  couleur.  Mais  c'est  justement 
»  à  cause  de  cela  que  cette  planche  devait  être  repoussée 
»  par  des  hommes  qui  ont  fait  profession  de  sécheresse 
»  dans  leur  peinture...  Du  reste,  la  planche  de  Tavernier, 
»  refusée  par  le  jury,  n'en  sera  pas  moins  recherchée  et 
»  appréciée  par  tout  ce  qu'il  y  a  de  connaisseurs  en  gra- 
»  vure,  et  l'auteur  n'a  pas  à  se  plaindre  du  tort  que  ce 
»  refus  lui  cause.  Le  mérite  de  son  ouvrage  est  assez 
»  éclatant  pour  braver  la  désapprobation  de  toute  espèce 

»  d'Académie » 

Tout  cela  pour  Tavernier!  Tout  cela  pour  l'aquatinte! 
Cet  article  de  L'Artiste  est  à  conserver  :  c'est ,  au  fond ,  le 
modèle,  toujours  suivi,  des  exagérations  d'atelier,  des 
admirations  hors  de  mesure  par  camaraderie,  et  des 
violences  de  critiques  pour  essayer  d'imposer  comme  de 
premier  ordre  des  graveurs  d'un  mérite  plus  qu'ordinaire; 
s'il  y  a  souvent  erreur  de  goût  dans  les  appréciations,  n'y 
a-t-il  pas  aussi  quelquefois  simple  taquinerie  à  l'adresse 
des  artistes  arrivés  ?  (l) 

(*)  Ceci  nous  rappelle  ce  mot  d'un  électeur  narbonnais  à  qui  l'on 
demandait  pour  quel  candidat,  suivant  les  probabilités,  l'on  voterait  à  la 
prochaine  élection  législative,  «  POUR  qui?  s'écria-t-il ;  —  on  voit  bien 
que  vous  ne  nous  connaissez  pas  l  Demandez-moi  contre  qui  nous 
voterons  la  prochaine  fois  !  A  Narbonne  on  ne  vole  jamais  pour 
quelqu'un,   on    vole  toujours  contre  quelqu'un.  » 

Il  en  est  quelquefois  de  même  en  critique  d'art  :  vous  voyez  aujourd'hui 
exalter  par  des  épithètes  outrageusement  louangeuses  et  qualifier  de 
«  graveur  impeccable  •>,  ou  mieux  de  «  maître-graveur  »  (ou  peintre  ou 
sculpteur),  ou  même  de  «  seul  graveur  de  ce  temps»  tel  artiste  de  second 


LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 


TAVERNIER  (Ernest-Louis),  graveur,  a  exposé 
de  1861  à  1877  des  reproductions  d'objets  d'art, 
ivoires,  orfèvreries ;  reliures,  sceaux,  etc.  — 
La  basse  Vieille-Tour  à  Rouen ,  eau-forte,  1873. 
—  Ruines  des  Tuileries,  1874. 

TAYLOR  (Le  Baron),  1789-1879. 

Figure  absolument  particulière,  unique,  dans 
l'histoire  des  hommes  du  monde  mêlés  aux  choses 
de  l'Art.  Carrière  plus  que  multiple ,  et  que  l'on  a 
résumée  d'un  mot  quand  on  a  dit  du  baron  Taylor  : 
«  il  fut  tout  »  (1).  Carrière  d'action,  d'activité, 
d'une  activité  prodigieuse ,  et  que  l'on  peut  au 
besoin  raconter  sans  phrases  :  un  sommaire  suffit , 
comme  pour  un  militaire  (le  baron  Taylor  l'a  été) 
un  bref  et  éloquent  état  de  services. 

Né  à  Bruges  en  1789,  d'un  père  français  d'origine 


ordre  et  quelquefois  pis.  Hélas,  graveur,  ne  t'enorgueillis  pas  !  On  t'appelle 
«  maître  »,  ce  n'est  ni  parce  que  l'on  croit  que  tu  l'es,  ni  même  pour  t'être 
agréable  :  c'est  simplement  pour  être  désagréable  à  d'autres.  Du  moment, 
en  effet,  que  c'est  toi  qui  as  «  la  parfaite  maîtrise  »  il  est  clair  que  ce  n'est 
plus  un  tel,  graveur  arrivé,  considérable  et  jouissant  d'une  réputation  dès 
longtemps  acquise.  Comme  l'électeur  narbonnais,  ce  n'est  pas  pour  toi 
qu'on  a  écrit,  mais  contre  l'autre.  Gare  aux  représailles:  quand  tu  seras 
arrivé,  à  ton  tour,  on  refera,  pour  un  autre  en  apparence,  en  réalité  contre 
toi,  l'éternel  article  Tavernier.  Veux-tu  aujourd'hui  un  exemple  remar- 
quable de  ces  tentatives  d'extermination  indirecte  ?  Regarde  l'exaltation 
indéfinie  d'Alphand . . . . ,  pour  ne  pas  nommer  Haussmann  ! 

(J)  Souvenirs  d'un  Directeur  des  Beaux-Arts,  par  M.  de  Chennevières. 
—  Voyez  aussi  la  notice  du  comte  Delaborde ,  secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  des  Beaux-Arts. 


TAYLOR  87 

irlandaise  et  d'une  mère  flamande ,  Isidore- Justin 
Taylor,  élevé  à  Paris,  reçoit  une  solide  instruction. 

—  Est  élève  de  Suvée  pour  le  dessin.  —  En  1811, 
commence  ses  voyages  artistiques  par  le  Nord  de 
la  France,  la  Belgique,  l'Allemagne  et  l'Italie.  — 
Conçoit  dès  ce  moment  le  projet  de  réhabiliter 
dans  l'opinion  l'art  gothique,  c'est-à-dire  l'art 
national  français,  se  préoccupe  d'un  moyen 
d'exécution  pratique,  (que  la  lithographie  lui 
apportera  dans  quelques  années). —  Aux  événe- 
ments de  1813-14,  sert  dans  la  garde  mobile. 

—  Nommé  lieutenant  d'état-major,  promotion 
de  juin  1814.  —  En  1815  rejoint  Louis  XVIII 
à  Gand,  avec  son  camarade  d'atelier,  de  Cailleux. 

—  Protégé  parle  général  Lauriston,  futur  ministre 
de  la  Maison  du  roi  (et  conséquemment ,  des 
Beaux-Arts). —  Visite  l'Angleterre,  la  Hollande, 
la  Suisse,  l'Espagne,  1816-1819.  —  Écrivain, 
dessinateur,  lithographe,  metteur  en  œuvre,  publie 
dès  1820  le  premier  volume  de  l'ouvrage  célèbre  et 
capital  :  Voyages  pittoresques  dans  V ancienne 
France.  —  Dramaturge,  fait  représenter  une  série 
de  pièces  :  obtient  en  1821  un  succès  de  deux  cents 
représentations  avec  son  fameux  Bertram  ou  le 
Château  de  Sainte-Aldegonde  (en  collaboration  avec 
Nodier).  —  S'intéresse  à  toutes  les  choses  du 
théâtre,  a  fait  de  la  peinture  de  décors  avec  Degotti, 
Gué,  Gicéri,  s'occupe  aussi  de  la  question  des 
dioramas  avec  Daguerre,  Bouton,  Pierre  Alaux. 


88  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

—  Fait  toute  la  campagne  d'Espagne  en  1823.  — 
Promu  capitaine  d'état-major,  1824.  —  La  même 
année,  mis  en  disponibilité,  est  nommé  commis- 
saire royal  près  le  Théâtre-Français  ;  se  montre 
très  libéral,  reprend  Tartufe  et  Le  Mariage  de 
Figaro  longtemps  défendus,  et  présente  au  public 
Alexandre  Dumas  et  Victor  Hugo  avec  Henri  111 
et  Hernani\  (confirmé  dans  ses  fonctions  jusqu'en 
1836,  fait  débuter  Rachel).  —Publie  en  1826-32 
un  Voyage  'pittoresque  en  Espagne,  en  Portugal 
et  sur  les  côtes  d'Afrique  (1).  —  Va  en  Egypte. 
Y  retourne  en  1830  avec  une  mission  officielle 
pour  négocier  la  cession  de  l'obélisque  de  Louqsor. 

—  Missions  en  Espagne,  1835  (achat  de  tableaux), 
et  en  Angleterre  (collection  Standish).  —  Nom- 
breux voyages  ;  acquisitions  d'objets  d'archéologie 
pour  les  musées  ;  publication  de  La  Syrie, 
V Egypte,  la  Palestine  et  la  Judée,  1838-39  (2), 
et  d'autres  ouvrages  (3).  —  Membre  de  la  Coni- 

(!)  Paris,  Gide,  in-4.  Planches  1  à  104  signées  Taylor  del,  les  suivantes 
Blanchard  del  (le  peintre -voyageur  Pharamond  Blanchard?)  ;  gravées  en 
taille-douce  (médiocrement)  par  des  Anglais. 

(2)  Avec  Louis  Reyhaud.  —  Au  Bureau  central  des  Dictionnaires, 
2  vol.  in-4  ;  200  pi.  de  Dauzats,  Meyer,  Ciceri  fils,  gravées  (médio- 
crement) par  Finden  et  «  les  premiers  artistes  de  Londres  ». 

(3)  Voyage  en  Suisse.  —  Les  Pyrénées.  —  Un  volume  sur  la  Syrie  et 
Jérusalem  (sous  le  pseudonyme  du  R.  P.  Laorty)  qui  a  eu  plus  de  trente 
éditions.  —  Un  volume  in-8  sur  Reims.  —  Reims  et  ses  monuments, 
sacre  des  rois  de  France,  par  le  haron  1.  Taylor,  membre  de  l'Institut, 
publié  par  F.  Lemaître,  graveur,  in-fol.  Vignette  de  titre  gravée,  et 
24  lith.  de  Dauzats  et  Emile  Sagot.  —  Etc. 

Le  baron  Taylor  a  dirigé  avec  Nodier  la  publication  de  YHisloire 
d' Angleterre  du  baron  de  Roujoux  :  3  vol.  in-4  avec  bois,  1835-36. 


TAYLOR.  89 

mission  des  Monuments  historiques  en  1837.  — 
Est  nommé  inspecteur  général  des  Beaux-Arts, 
1838  [1).  —  Membre  de  l'Institut  (associé  libre  de 
l'Académie  des  Beaux- Arts  i,  1847.  —  Consacre  la 
seconde  partie  de  sa  vie  à  des  œuvres  philanthro- 
piques ;  crée  successivement  en  dépit  de  tous  les 
obstacles,  dirige,  et  rend  prospère  jusqu'à  leur 
procurer  une  fortune  totale  de  douze  millions  : 
l'Association  des  artistes  dramatiques,  celle  des 
peintres,  sculpteurs  et  architectes,  celle  des  musi- 
ciens, celle  des  inventeurs  et  artistes  industriels, 
la  Société  des  gens  de  lettres,  celle  des  membres 
de  l'enseignement.  —  Homme  de  patriotisme 
et  d'infatigable  bienfaisance,  doué  de  l'énergie 
pratique  de  l'administrateur,  «  encourageant  les 
jeunes  dans  leur  début  et  les  vieux  dans  leur  décré- 
pitude »,  ne  connaissant  d'autre  parti  que  celui 
de  l'Art ,  indifférent  et  supérieur  aux  partis 
politiques,  il  est  honoré  par  tous  les  régimes  :  la 
Restauration  le  fait  baron,  le  Gouvernement  de 
Juillet  commandeur,  l'Empire  sénateur,  la  Répu- 
blique grand- officier. 

De  cette  carrière  sans  seconde  en  son  genre  (2) 
nous  avons  à  retenir  un  élément,  la  publication  du 

(*)  Et  pendant  ce  temps,  jusqu'en  1843,  le  baron  Taylor  est  toujours 
capitaine  d'état-major,  disponible  ;  de  sorte  que  V Annuaire  militaire 
présente  à  son  nom  ce  fait  anormal  et  antiréglementaire  :  un  simple 
capitaine  commandeur  de  la  Légion  d'honneur. 

A  peine  pourrait-on  rapprocher  du  baron  Taylor  le  comte  de  Caylus. 
Mais  Taylor  est  un  Caylus  multiplié  à  la  quatrième  puissance. 


90  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

recueil  formidable  et  célèbre  que  la  complication 
de  son  titre  a  conduit  à  désigner,  dans  le  langage 
courant  des  librairies,  par  cette  abréviation  qui  se 
trouve  être  un  acte  de  justice  :  V Ouvrage  du 
baron  Taylor. 

VOYAGES  PITTORESQUES  ET  ROMANTIQUES 
DANS  L'ANCIENNE  FRANCE  par  MM.  Nodier, 
J.  Taylor  et  Alph.  de  Cailleux.  Gide  (imp.  de  Didot), 
1820  à  1878,  19  vol.  Dédié  au  marquis  de  Lauriston. 

Publication  très  célèbre,dont  la  renommée  a  été  immense, 
et  qui  a  joué  un  rôle  capital  à  deux  points  de  vue. 

D'abord  pour  l'archéologie.  En  résumé ,  dès  1810  (c'est 
lui-même  qui  nous  donne  cette  date),  Taylor  a  eu  la  pensée 
de  glorifier  par  un  livre  les  monuments  de  notre  art  ancien, 
particulièrement  de  cet  art  barbarement  et  traîtreusement 
appelé  gothique  et  qui  n'est  autre  que  l'art  national  français 
dans  une  période  de  splendeur;  et  il  formulait  cette  profes- 
sion de  foi  :  «  Dans  l'histoire  générale  des  Beaux- Arts , 
l'art  du  Moyen-Age,  l'art  gothique,  constitue  non  pas 
une  décadence,  mais  un  progrès  ».  Venu  après  Alexandre 
Lenoir,  Taylor,  dans  sa  Normandie  et  sa  Franche-Comté, 
a  donc  la  gloire  d'être  le  précurseur  des  Victor  Hugo,  des 
Mérimée,  des  Vitet,  des  Viollet-le-Duc,  de  la  Commission 
des  Monuments  Historiques. 

Ensuite  pour  la  lithographie,  dont  Taylor  a  précipité  la 
floraison  en  lui  apportant  un  merveilleux  aliment.  Admi- 
rons ici  l'activité  taylorienne  ;  la  lithographie  date,  comme 
procédé  usuel,  de  1817,  et,  dès  1819,  les  Voyages  pitto- 
resques sont  en  pleine  préparation  :  imprésario  entraînant. 
Taylor  a  réuni  une  troupe  de  lithographes  d'élite,  il  a  mis  le 
crayon  lithographique  dans  la  main  de  cinquante  peintres, 
et,  en  1820,  paraît  le  premier  volume  de  la  Normandie.  Un 
genre  est  créé  et  porté  d'emblée  à  son  plein  épanouisse- 
ment :  la  lithographie  d'archéologie  pittoresque,  qui  a  ses 
qualités,  la  couleur,  la  vie,  l'agrément,  —  et  son  défaut, 
l'excès  même  de  l'agrément  aux  dépens  de  l'exactitude.  Et 
ce  genre  qui  forme  un  chapitre  spécial  dans  l'histoire  de 
l'Estampe,  né  avec  le  livre  de  Taylor,  mourra  avec  lui  (au 


TAYLOR.  91 


moins  provisoirement  (*),  tué  par  un  autre  genre,  la  gra- 
vure géométrale  d'architecture,  qui  a  ses  qualités,  la  netteté 
et  l'exactitude,  —  et  son  défaut,  l'excès  même  de  l'exac- 
titude aux  dépens  du  pittoresque  et  de  la  vie. 

Nous  avons  eu  cent  fois  l'occasion  de  citer  les  Voyages 
pittoresques,  aux  noms  des  lithographes  qui  y  ont  collaboré; 
mais  il  faut  regarder  maintenant  l'ouvrage  dans  son 
ensemble.  Non  pas  que  cet  ensemble  constitue  aujourd'hui 
un  livre  de  bibliophile  :  son  format,  sa  masse  formidable  ne 
lui  permettent  guère  d'être  recueilli  des  collectionneurs. 
Mais  ce  recueil  est  comme  un  vaste  réservoir  de  deux  mille 
lithographies  et  nous  avons  à  examiner  comment  l'amateur 
d'estampes  y  peut  puiser. 

NORMANDIE,  2  vol.,  1820-25. 

L'artiste  qui  a  le  plus  travaillé  à  l'illustration  de  ces  deux 
volumes  est  Al.  Ev.  Fragonard.  Il  est  premier  sujet,  et 
aussi,  grande  utilité,  et  dans  leur  post-face,  les  auteurs  lui 
adressent  avec  raison  des  remerciements.  (Citons  parmi  ses 
meilleures  planches  :  Chapelle  du  Saint-Sépulcre  à  Cau- 
debec,  Château  d'Harcourt,  Entrée  de  l'église  de  Lille- 
bonne,  Tancarville,  Grand  Escalier  de  Gr avilie,  Châ- 
teau de  Dieppe,  Chapelle  de  l'église  Saint-Jacques  à 
Dieppe,  Château  d'Arqués,  Eu,  Le  Tréport,  Manoir 
d'Ango,  Gournay,  Boscherville ,  Cathédrale  de  Rouen, 
St-Ouen,  Place  du  Parvis  Notre-Dame  à  Evreux,  etc.,  etc., 
de  nombreuses  planches  de  détails  de  sculpture ,  et  le 
titre,  etc.,  etc.).  A  côté  de  lui  débute  son  fils  Théophile 
Fragonard,  qui  signe  seulement  de  son  prénom. 

Vient  ensuite  Villeneuve  ,  le  dessinateur  de  vues  (Eglise 
de  Gr  avilie ,  Abbaye  de  Fécamp,  Si-Sépulcre  de  l'église 


(1)  Nous  disons  provisoirement  parce  qu'en  fait  de  genres  on  ne  sait 
ni  qui  vit  ni  qui  meurt.  Notre  siècle  a  vu  ressusciter  un  mort,  le  bois  ; 
il  a  vu  ensuite  la  petite  lueur  de  l'eau-forte  originale,  presque  éteinte, 
reprendre  jusqu'à  briller  d'un  extraordinaire  éclat.  Présentement  il  voit 
une  éclipse  de  lithographie,  mais  avec  tendance  à  sortir  de  la  pénombre. 
Voici,  par  exemple,  qu'un  de  nos  dessinateurs,  Robida,  s'avise  de  faire, 
son  petit  baron  Taylor  :  il  a  recommencé  par  la  Normandie,  la  Bretagne 
et  la  Touraine  de  nouveaux  voyages  dans  La  Vieille  France,  qu'il  va 
continuer  par  la  Provence,  le  Languedoc,  etc.  Et  pour  cela  il  s'est  remis 
au  procédé  d'autrefois,  à  la  lithographie  d'architecture  pittoresque. 


92  LRS    GRAVEURS     DU    XIX"    SIECLE. 


St-Jacques  à  Dieppe ,  Le  Tréport,  Rouen ,  Fontaine  de  la 
Croix  de  Pierre,  Fontaine  de  la  Crosse,  Vue  générale  de 
Rouen,  etc.). 

Parmi  les  illustrateurs  importants  est  le  général  baron 
Atthalin.  habile  lithographe,  à  qui  les  auteurs  adressent 
aussi  de-;  remerciements  :  (Saint -Wandril/e ,  Croix  du 
cimetière  de  Graville,  St-Jacques  à  Dieppe,  St-Martin 
d'Auchi,  Cloître  de  Boscherville,  Escalier  de  la  biblio- 
thèque de  la  cathédrale  de  Rouen,  La  Grande-Maison  aux 
Andclys.  Gisors,  etc.). 

Mais  les  deux  noms  à  mettre  en  vedette,  et  pour  parler 
comme  au  théà:re,  les  deux  lithographes  étoiles  sont,  au 
premier  volume,  Isabey  père  avec  ses  lithographies  admi- 
rablement argentines  (Saint- Wandrille,  Escalier  de  la 
grande  tour  du  château  d'Harcourt,  Intérieur  de  l'église 
de  Graville,  Caveau  de  Notre-Dame  d'Eu,  etc.:  ce  sont 
des  estampes  de  premier  ordre)  et  au  tome  second  Bonington 
avec  ses  estampes  fameuses  qui  sont  le  clou  du  volume  et 
l'orgueil  des  collections  (Le  Gros-Horloge ,  etc.  Voyez 
l'article  Bonington). 

Gros  delà  troupe:  Bourgeois  (Vue  de  Lillebonne,  Vue 
d'HarpZeur,  Donjon  de  Gisors)  ;  —  Truchot  (Eglise  de 
Louviers,  Jumièges,  Château  d'Harcourt,  Cloître  de 
Graville,  Montivilliers)  ;  —  Vauzelle  (Eglise  d'Hurfleur, 
Abbaye  de  Montivilliers,  Cour  du  Palais  de  Justice  de 
Rouen)  :  —  Giceri  père  (Souterrain  du  château  de  Robert 
le  Diable)  ;  —  Daguerre  (Jumièges ,  Grande  Salle  du 
I^alais  de  Justice  de  Rouen)  ;  —  Bouton  (vues  de  Rouen, 
etc.)  ;  —  Bichebois  (Cathédrale  de  Rouen,  etc.)  :  — Léger 
(Rouen  :  Portail  des  Libraires,  Portail  de  la  Calendre, 
Hôtel  Bourgtheroulde,  St-Maclou,  petite  vue  en  cul-dc- 
lampe)  ;  —  Alexis  Joly  (Château  Gaillard,  Gisors). 

Taylor  lui-même  (Maison  des  Templiers  à  Louviers, 
croquis  au  trait  ;  Intérieur  de  l'église  de  Louviers,  cul-de- 
lampe  de  Louviers,  Ruines  du  château  de  Robert  le 
Diable.  Abbaye  de  Jumièges,  Tombeau  d'Agnès  Sorel, 
Enlise  de  Léry,  lith.  par  divers  d'après  Taylor). 

Arnout  (Intérieur  de  l'abbaye  de  Fécamp,  Notre-Dame 
d'Eu)  ;  —  Baltard  (Ruines  de  Jumièges)  ;  —  Enfantin 
(Ruines  de  l'abbaye  de  Mortemer);  —  Lemaître  (Arche- 
vêché d'Évreux,  Cour  de  l'hôtel  Bourgtheroulde)  ;  — 
X.  Le  Prince  (St-Ouen,  Notre-Dame  d'Eu)  ;  —  Régnier 
(Pourvillc)  ;  —  Renoux  (Porte  de  la  cathédrale  de  Rouen)  ; 


TAYLOR.  93 


—  Robert  {Tancarville ,  Vue  de  la  plaine  d 'Arques)  ;  — 
Schmidt  (Église  d' Harfleur)  ;  —  Gh.  de  Vèze  (Tancar- 
ville);—  Lesaint,  Picot,  Thiénon,  Watelet. 

Et  encore  : 

Jean  Alaux,  dit  le  Romain,  peintre,  1786-1864  (Cour  du 
château  d'Arqués). 

Jean-Paul,  dit  Gentil  Alaux,  peintre,  né  à  Bordeaux  , 
1788-1858  (Clocher  de  Darnetaf). 

Oscar  Gué,  né  à  Bordeaux  en  1809,  directeur  de  l'École 
de  peinture  et  du  Musée  de  Bordeaux  :  neveu  de  Julien- 
Michel  Gué  qui  a  lithographie  des  décors  (Eglise  de 
Graville,  Montivilliers .  Ces  deux  pièces  sont  signées  Gué 
tout  court). 

Jean-Joseph  Jorand,  peintre  et  archéologue,  né  à  Paris , 
1788-1850  (Portail  d'Eu,  St-Hildebert,  Gournay,  Les 
Andelys). 

Enfin,  les  plus  minces  emplois  (au  théâtre  on  dirait  :  les 
pannes),  c'est-à-dire,  ceux  de  dessinateurs  de  culs-de- 
lampe,  sont,  remplis  par  Horace  Vernet  (qui  a  aussi  dessiné 
deux  grandes  vues),  Carle  Vernet,  Géricault,  Bergeret, 
Mauzaisse,Gosse,Aubry-i.e-Comte,  Vigneron.—  Visconti 
et  Devéria  dessinent  les  fleurons  de  titres.  —  Victor  Adam 
est  chargé  de  mettre,  dans  quelques  planches,  les  figures, 
que  certains  faiseurs  de  vues  ne  savent  pas  dessiner. 

FRANCHE-COMTÉ,  1  vol.,  1825. 

Nous  allons  d'abord  retrouver  des  noms  d'artistes  déjà 
vus  dans  la  Normandie.  Fragonard  (Titre,  Dôle,  Pesme, 
Tour  nus,  Tombeau  de  Philibert-le-Beau,  Nantua,  Abbaye 
de  Saint-Claude,  Besançon)  ; 

Alexis  Joly  (Dôle,  Saut-de -Pue  elle,  Neuville-sur- Ain, 
Perte  du  Rhône,  Source  du  Rhône  d'après  Michallon, 
Vues  du  Jura,  Château  de  Montferrand,  Joux)  ; 

Villeneuve,  dont  la  collaboration  devient  très  fréquente  : 
ses  vues  ne  se  comptent  plus  (Lac  de  Nantua,  Montagnes 
du  Bugey,  Fort  de  l'Ecluse,  vues  du  Jura,  St-Claude, 
Usines  de  la  source  de  la  Loue,  Vallée  de  Consolation, 
Saut  du  Doubs,  etc.)  ; 

Le  baron  Atthalin  (Église  souterraine  de  Toumus,  Inté- 
rieur il 'une  grange  de  Cordon,  Cascade  de  l'Abyme,  La 
Quenouille  des  Fées); 

Bichebois  (Brou,  Citadelle  de  Besançon)  ;  —  Arnout 
(Brou); —  J.   Alaux  (Intérieur  d'une  grange  à  Nantua, 


94  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 


Montagnes  du  Jura,  St-Claude,  Pont-des- Arches,  Château 
de  Présilly,  etc.)  ;  —  Taylor  {Intérieur  d'une  tour  du 
château  cFArlay);  —  Bouton  (Montaigu,  Cave  de  Lacuzon); 
Jorand,  V.  Adam. 

Les  trois  noms  à  signaler  en  vedette  sont  : 

Bonington  (Suite.  Voyez  son  Catalogue)  ; 

Un  autre  anglais,  Harding,  avec  une  série  de  pièces 
remarquables,  peu  connues,  d'un  crayon  très  fin  et  moel- 
leux, qui  ont  été  imprimées  à  Londres  chez  Hullmandel  : 
(Route  de  Cerdon  à  Maillac  ;  Châteaux  de  Tout-Saint. 
d'Oliferne,  de  La  Roche,  de  Frasne,  de  Ver  ce,  de  Mon- 
taigu,  de  Rupt;  Chateauvillain,  Abbaye  de  Baume,  Source 
du  Héron,   Gorges  du  Mont -Terrible,  etc.); 

Et  le  peintre  Louis  Courtin  avec  deux  pièces  superbes 
(Intérieur  de  l'église  de  Brou,  Chœur  de  l'église  de  Brou). 

Noms  nouveaux  apparaissant  dans  ce  volume: 

Charlet  (Grotte  d'Osselles,  Intérieur  d'une  baraque  de 
charbonniers)  ;  —  Deroy  (Besançon)  ;  —  Louis  Haghe 
(Château  de  Vaire);  —  Jacottet  (Abbaye  de  Château- 
Châlons)  ;  —  les  anglais  Fielding-Newton  (Richecourt)  et 
Prout  (Abbaye  de  Baume,  Montbéliard)  ;  —  enfin  Jaime 
(Nozeroy);  Sabatier  (Eglise  de  Remonot)  et  Dauzats 
(Monnet-le-Château,  Intérieur  de  la  tour  de  Rupt  signé 
Dozat):  nous  les  retrouverons  tout  à  l'heure. 

Culs-de-lampe  par  H.  Vernet,  Joly,  Thomas,  Alâux, 
Grévedon,  etc.,  celui  de  l'introduction  par  Ingres.  Fleu- 
rons de  titre  d'après  Percier. 

AUVERGNE,  2  vol.,  1829-33. 

Les  belles  lithographies,  dans  ces  deux  volumes,  sont 
toujours  en  grand  nombre. 

Illustrateurs  :  Fragonard,  qui  commence  à  être  distancé, 
(Notre-Dame  du  Puy,  etc.),  Jorand  (ld.),  le  baron  Atthalin  ; 
pour  les  Yues,  Villeneuve  (Vue  de  Thiers,  Château  de 
Nonette,  etc.),  Al.  Joly. 

Alaux  (St-Cirgues,  Porche  de  l'église  de  Thiers,  St- 
Julien-de-Brioude.  —  Le  Pont  du  Lignon  est  signé 
M.  Alaux)  ;  —  Aubry-Lecomte  (Village  du  Mont-Dor)  ;  — 
Bichebois  (Château  de  Tournoël,  Taylor  del.);  —  Bour- 
geois (Vallée  de  Royat,  Église  de  St-Jean  à  Thiers, 
Château  de  Mozun)  ;  —  Bouton  [Notre-Dame  du  Port  à 
Clermont,  etc.);  —  Cicéri;  —  Courtin;  —  Daguerre (Galerie 
du  château  de  Tournoël, Pont  de  Thiers);  —  Deroy  (Église 


TAYLOR.  95 


d'Issoire);  —  Gué  (Eglise  de  Mauzac,  Besse,  Maison  au 
Puy,  Grand  Escalier  de  l'église  du  Puy,  Vieille  Porte  au 
Puy,  Rocher  de  St-Michel)  ;  —  Hague  (Château-Gay,  Pont 
du  Moustier  à  Thiers);  —  Léger  ;  —  Taylor;  —  De  Vèze 
(Chapelle  Ste-Claire  au  Puy,  Polignac)  ;  —  Watelet 
(Vallée  de  Chaudefour). 

Noms  nouveaux  : 

Sabatier,  qui  commence  à  fournir  un  grand  nombre  de 
vues  (Chapelle  et  Montagne  de  St-Cirgues,  Le  Château  de 
Mont-Rognon  et  le  Puy-de-Dôme,  Le  \Mont  Dor  d'après 
Taylor,  etc.,  etc.). 

Goignet  (Gergovié)  ;  —  Gudin  (Château  de  Buron);  — 
Hostein  (La  Roche-Vandeix)  ;  —  Hubert  ;  —  Monthelier 
(Grotte  de  Royat)  ;  —  Thomas  (Chapelle  de  la  Vierge  à 
Volvic,  Entrée  de  Montferrand);  —  Tirpenne  (Cascade  de 
la  Durolle)  ; 

Jaime  (Eglise  d'Ennezat ,  vue  du  château  de  Tournoël. 
Volvic,  Eglise  de  Pionsat,  Village  du  Mont-Dor,  Le  Trou 
d'Enfer  à  Thiers). 

Le  peintre  Granet  (Eglise  de  Cœbazat). 

Le  peintre  Nous  veaux  (Lac  Chambon). 

Le  peintre  Justin  Ouvrié,  1806-1880,  filleul  du  baron 
Taylor  (Eglise  de  Menât,  signé  Justin). 

Chapuy  (')  (Eglise  St-Genez  à  Thiers,  Tour  de  Clé- 
ment VI  à  la  Chaise- Dieu  ,  St-Elpize  et  les  bords  de 
V  Allier). 

(d)  Nicolas-Marie-Joseph  Chapuy,  né  à  Paris  en  1790,  mort  en  1858, 
élève  de  l'Ecole  Polytechnique  de  la  promotion  de  1809  et  élève-ingénieur 
des  constructions  navales,  fut  mis  a  la  retraite  d'office  en  1815  pour  cause 
de  bonapartisme.  Il  devint  alors  archéologue  et  architecte.  Il  a  beaucoup 
lithographie,  et  il  a  mis  en  œuvre  nombre  de  publications  à  lithographies. 
C'est  un  Taylor  en  réduction. 

Lui  aussi  a  lutté  un  des  premiers  pour  nos  monuments  historiques,  en 
publiant  à  partir  de  1823  une  série  de  monographies  des  Cathédrales 
françaises  (  Paris ,  Amiens ,  Orléans ,  Reims  et  le  Sacre  de  Charles  X , 
Strasbourg- ,  Auxerre ,  Chartres ,  Sens ,  Dijon ,  Albi ,  Arles ,  Autun , 
Senlis,  etc.  Chez  Leblanc,  Gœtschy  ou  Levraut,  in-4).  Ces  monographies, 
dont  le  texte  est  de  Jolimont  et  de  Du  Mège,  contiennent  des  séries  de 
lithographies  dont  la  majeure  partie  est  de  Chapuy  ;  il  s'y  trouve  des 
pièces  d'un  crayon  fin,  et  les  détails  d'architecture  gothique  y  sont  pré- 
cieusement fouillés.  D'autres  lithographies   sont    d'Arnout,    Bicbebois, 


96  LES    GRAVEURS     DU    XW-    SIECLE. 


A  signaler  plus  particulièrement  : 

Harding,  suite  :  (Eglise  de  Mauzac,  Chatelgayon,  Anval, 
Tournoël ,  Volvic ,  Cimetière  St-Gervais,  Chateauneuf, 
Cascades  de  Thiers,  Cours  de  la  Durolle)  ; 

Brascassat  (Eglise  St-  Gervais;  Vue  de  Menât ,  Eglise 
de  Beserve,  Vue  générale  de  Clermont); 

Le  peintre  De  Laberge  ,  avec  une  pièce  d'un  aspect 
caractéristique  (Château  de  Pesteil  à  Polminhac)  ; 

Paul  Huet  (Tour  de  Montpeyroux)  ; 

Eugène  Isabey  (Rue  des  Gras  à  Clermont,  Village  des 
bains,  St-Xectaire,  Lac  d' Aidât,  Eglise  St-Jean  à  Thiers, 
Château  de  Bouzols,  Donjon  de  Polignac,  Croix  de  Chau- 
desaigues ,  Château  de  Pesteil,  Château  de  Larderole). 
Avec  Eug.  Isabey  apparaît  cependant  le  défaut  du  genre  : 
le  pittoresque  poussé  à  l'extrême,  plus  de  chic  que  de 
vérité,  et  un  système  de  dramatiser  jusqu'aux  terrains,  qui 
finit  par  fatiguer. 

Dauzaïs,  avec  un  brillant  début  (Vue  générale  de  Riom, 
Place  Delille  et  Fontaine  à  Clermont ,  Cathédrale  de 
Clermont ,  Mont-Rognon ,  Beaumont,  Route  de  Roche  fort 
aux  Mont-Dor,  La  Roche ,  La  Chaise-Dieu ,  Façade  de 
l'église  de  la  Chaise-Dieu ,  Le  Puy  en  Velay ,  Grande- 
Place  du  Puy ,  Maisons  à  Chaudesaigues  ,  Château  de 
Rouffiac ,  St-Pol ,  Abbaye  d'Aurillac). 

Courtin,  Deroy,  J.  David,  et  l'on  y  voit  quelquefois  des  figures  de  Victor 
Adam. 

Voyage  pittoresque  dans  Lyon  ancien  ei  moderne,  publié  par  Cliapuy 
et  lithographie  d'après  ses  dessins.  Paris,  Leblanc,  1824,  in -fol.  ;  lith. 
par  Arnout,  Bichebois,  Bonington  (Façade  de  l'église  St-Jean)  Deroy, 
Joly,  V.  Adam. 

Souvenir  d'un  voyage  dans  le  Midi  de  la  France,  croquis  lithographies 
d'après  Chapuy  par  divers  (sans  intérêt). 

Le  Moyen-Age  monumental  et  archéologique,  lithographies  par  divers 
d'après  Chapuy. 

Le  Moyen-Age  pittoresque,  texte  par  Moret,  1839-1844,  in-fol.  Dessins 
de  Chapuy,  lithographies  par  lui-même  et  par  Asselineau,  Beyer,  Boys, 
Cuvillier,  Tirpenne,  Houargue,  Villemin,  André  Durand,  Danjoy,  Herson, 
Wild,  etc. 

Chapuy  a  collaboré  à  d'autres  publications  :  Œuvres  de  Palladio,  1826, 
Monuments  de  France,  Monuments  de  Pétra,  Antiquités  d'Alsace,  Voyage 
en  Orient,  par  M.  de  Bussière,  etc.  et  autres  ouvrages  que  l'amateur 
d'estampes  n'est  d'ailleurs  pas  dans  l'obligation  de  connaître. 


TAYLOR.  97 

Rien  à  signaler  dans  les  vignettes,  sauf  un  cul-de-lampe 
signé  Eug.  Delacroix. 

LANGUEDOC,  k  vol.;  1833-34-35-37. 

Il  faut  ici  renverser  l'ordre  des  facteurs  et ,  avant  de 
parler  des  planches,  attirer  l'attention  sur  le  texte,  ou 
plutôt  sur  son  exubérante  ornementation. 

A  l'époque  où  le  Languedoc  est  mis  en  œuvre,  le  roman- 
tisme, et  avec  lui  l'illustration  romantique  battent  leur 
plein.  On  est  tout  «  moyen-âge  ».  Les  auteurs  des  Voyages 
dans  V ancienne  France ,  voyages  que  depuis  douze  ans 
leur  titre  qualifie  de  romantiques,  ne  peuvent  pas  faire 
moins  que  d'entrer  dans  le  mouvement.  Ils  conçoivent 
donc  des  volumes  «  moyen-âge  »  avec  texte  entouré  d'or- 
nements gothico-romantiques.  Toutes  les  pages  sont  ainsi 
encadrées,  et  dans  ces  bordures  viennent  heureusement 
s'intercaler  nombre  de  petites  vues  pittoresques  ou  de 
détails  d'architecture.  Les  volumes  du  Languedoc  pren- 
nent dès  lors  une  allure  de  vieux  manuscrit ,  de  riche 
antiphonaire sorti  des  presses  de  Didot.  —  Inconsé- 
quence de  la  bibliographie  !  On  a  écrit  des  volumes  sur  les 
livres  dits  «  romantiques  ».  On  y  a  étudié  ,  catalogué  , 
reproduit  lès  moindres  vignettes  de  Johannot ,  les  bois  de 
Porret,  les  eaux-fortes  de  Gélestin  Nanteuil.  Et  on  y  a 
toujours  oublié  les  volumes  du  Languedoc  et  de  la  Picardie, 
qui  constituent  la  plus  caractéristique  peut-être,  et  certai- 
nement la  plus  touffue  des  illustrations  romantiques  ! 

Les  ornemanistes  s'y  divisent  en  deux  espèces  bien 
tranchées  :  ceux  qui  sont  romantiques  d'instinct ,  natu- 
rellement et  sans  effort,  —  et  ceux  qui  se  battent  les  flancs 
pour  l'être. 

Le  plus  original ,  le  plus  brillant  des  premiers  est 
Gélestin  Nanteuil,  le  «  jeune  homme  moyen-âge  ».  Il 
trouve  là,  en  grand,  l'occasion  de  placer  son  répertoire 
d'archanges,  de  saintes  (aux  yeux  qui  ne  sont  jamais 
d'accord),  de  chevaliers,  d'enroulements  gothiques  et 
de  donner  une  des  productions  les  plus  saillantes  du 
romantisme ,  traitée  avec  autant  d'imagination  débordante 
et  heureusement  étrange  que  de  savoureuse  couleur.  Ses 
encadrements  de  Moissac  et  de  Narbonne  sont  le  paroxysme 
romantique,  le  romantisme  flamboyant.  —  Il  faut  nommer 
aussi  Jean  Gigoux  ,  qui  n'a  qu'un  seul  encadrement , 
mais  bien  typique  ,  et  Perlet  ,  Feuchère  ,  Bonhomme  , 


LES    GRAVEURS    DU     XIX'     SIÈCLE. 


collaborateurs  accidentels  ;   enfin ,  Dauzats ,    très   remar- 
quable. 

Dans  les  seconds  est  le  jeune  Viollet-Leduc,  qui  se 
multiplie,  et  souvent  avec  ingéniosité.  Sa  nombreuse  série 
d'encadrements  est  curieuse  ;  mais  il  y  manque  le  je  ne 
sais  quoi ,  la  flamme  romantique.  Les  fragments  d'archi- 
tecture y  sont  habilement  et  froidement  assemblés  :  tel , 
un  élève  très  fort,  dans  un  discours  latin,  replace  à  propos 
des  tournures  notées  dans  son  «  cahier  d'expressions  ». 
Viollet-Leduc  est  déjà  un  savant  «  moyenâgiste  »,  mais 
il  n'est  pas  un  «  moyenâgeux  »  comme  Gélestin  Nanteuil. 
—  Encore  plus  froids  sont  les  encadrements  d'AiMÉ 
Chenavard  ,  l'homme  de  l'ornement  Louis-Philippe,  et  de 
Théophile  Fragonard.  —  Autres  ornements  dessinés  ou 
lithographies  par  Fries  ,  Marly  ,  Ledoux  ,  Gosse  ,  l'archi- 
tecte Danjoy,  Lehnert,  J.  David  ,  Victor  Adam  ,  Pierre- 
Joseph  Challamel  (  frère  d'Augustin  Ghallamel  ),  Léon- 
Auguste  Asselineau  (cousin  du  bibliographe  des  roman- 
tiques), Ph.  Blanchard,  Llanta,  Signol,  etc. 

Passons  aux  trois  cents  vues  pittoresques. 

Dauzats  remplit  ici  le  grand  premier  rôle  ,  ses  lithogra- 
phies sont  innombrables,  (Toulouse  :  Eglise  St-  Etienne , 
Musée,  Lycée,  Donjon  du  Capitule,  Arsenal,  Escalier  de 
V Arsenal ,  Hôtel  de  Pierre ,  etc.  —  Albi  :  St-Salvi ,  La 
Place,  Ste-Cécile,  Jubé  de  Ste-Cécile,  Extérieur  du  chœur; 
divers  détails  de  sculpture.  —  Vues  des  Environs  d'Albi. — 
Série  du  Cloître  de  Moissac.  —  Rocamadour,  Pont  de 
Cahors,  Cathédrale  de  Cahors,  Château  d'Assier,  Nar- 
bonne,  Perpignan,  Aiguës-Mortes ,  Nîmes,  St-Bertraud  de 
Comminges ,  Cathédrale  de  Béziers).  Ces  lithographies 
sont  d'un  très  beau  crayon.  Le  Donjon  du  Capitole,  par 
exemple,  et  Y  Escalier  de  l'Arsenal,  ne  seraient  pas  désa- 
voués par  Bonington  :  malheureusement  ces  sujets  ne  sont 
pas  d'un  intérêt  capital,  et  le  sujet,  quoi  qu'on  die,  est  bien 
quelque  chose  ! 

Alaux  ;  —  Bichebois  (Rocamadour,  Abbaye  de  Conques, 
etc.); —  Bouton  (Eglise  des  Jacobins  à  Toulouse);  — 
Chapuy  (  Belle  série  de  St-Sernin  de  Toulouse ,  Hôtel 
d'Assézat,  Jubé  de  la  Cathédrale  de  Rodez;  —  Gourtin  (La 
Commutation  à  Toulouse)  ;  —  Fragonard  (  Cour  du  Capi- 
tole) ;  —  Oscar  Gué  ;  —  Haghe  (  Narbonne ,  Salces , 
St-Martin  du  Canigou ,  Château  de  Brissac  drawn  on 
zinc  by  Haghe ,  Foix ,  etc.)  ;  —   Léger   (  La  Dalbade  à 


TAYLOR.  99 


Toulouse)  ;  —  Monthelier  (  Château  de  Calmont  )  ;  — 
Ouvrié  (belle  lith.  de  Saint-Bertrand  de  Comminges)  :  — 
Renoux  (Salle  du  petit  Consistoire  au  Capitole)  ;  —  Taylor 
(  Cathédrale  de  Montpellier,  etc.).  —  Sabatier  (  Château 
d'Espalion  ,  etc.)  —  Villeneuve  (  Vue  d'Albi,  Castelnau- 
Bretenoux  d'après  Grille  de  Beuzelin,  Vues  du  Rouergue, 
Pont  de  Toulouse,  Pont  du  Gard,  Château  de  Lourdes,  etc.) 

Harding  (Notre-Dame  de  la  Brèche,  Port-Vendres , 
Villeneuve-lès-Avignon),  et  d'autres  anglais  dont  les  litho- 
graphies sont  imprimées  chez  Hullmandel  :  George  Bar- 
nard  (Eglise  de  Ville  franche,  Montauban,  Rue  de  Caylus, 
Collioure,  Lodève,  Abbaye  de  St-Savin)  ;  —  Thomas  Boys 
(  Tour  de  Rodez);  —  Fowler  (  Moissac)  ;  —  R.  L.  Gale 
{Le  Lot  à  Espalion  ,  Lourdes)  ;  —  Harris  (Narbonne)  ;  — 
Mackensie  ;  —  W.  Walton  (Vue  de  Conques). 

Noms  nouveaux  :  Bachelier  ;  —  Guiaud  (  Église  de 
Villefranche  près  Prades)  ;  —  Lassalle  ;  —  Jean-Bona- 
venture  Laurens  ;  —  Leblanc  (  Salles-la-Source  )  ;  — 
Albert  Lenoir,  fils  d'Alex.  Lenoir  (détails  de  sculpture)  ; 
—  Ed.  Massé  (  Hôtel  d'Assezat  )  ;  —  Mayer  (  Cour  du 
Château  de  Montai);  —  Mialhe  (Le  Tourmalet);  — 
D'Orchwiller ;  — Victor  Petit; —  Questel; — Tirpenne; 
Turpin  de  Crissé  [Cloître  des  Cèlestins  à  Rodez,  Intérieur 
du  Musée  de  Nîmes)  ;  —  Villemin  ;  —  Weber. 

Nombreuses  vues  des  Pyrénées  par  Villeneuve,  Chapuy, 
Monthelier,  Harding,  Joly,  Nousveaux.  Peu  intéressantes. 
Dans  l'ensemble,  on  commence  à  constater  quelque  mono- 
tonie et  à  éprouver  de  la  lassitude.  La  lithographie  de 
vues  pittoresques,  à  l'époque  où  nous  sommes  arrivés,  se 
met  à  pulluler  et  à  se  banaliser.  Au  Salon  de  1834,  le  tiers 
des  quarante-cinq  lithographes  exposants  envoie  des  vues 
destinées  à  l'ouvrage  du  baron  Taylor,  ou  autres  publica- 
tions dérivées  !  (l) 

PICARDIE  ,  3  vol.  1835-40-45. 

Même  système  d'encadrements  de  texte  que  pour  le 
Languedoc.  Le  chapitre  relatif  à  Amiens  est  très  richement 


(!)  Par  exemple,  le  Voyage  pittoresque  en  Bretagne  du  comte  de 
Trobiïand. 

Les  Esquisses  Bourbonnaises  d'Achille  Allier,  petit  album  d'ailleurs 
insignifiant  (chez  Desrosiers,  à  Moulins). 

L'Ancien  Bourbonnais,  par  Achille  Allier,  gravé  et  lithographie  sous  la 


100  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 


entouré  par  Célestin  Nanteuil ,  par  Viollet-Leduc ,  qui 
semble  s'échauffer  un  instant  au  contact  des  autres  roman- 
tiques, par  Perlet,  Marly,  Signol,  Ledoux,  etc.  Un  des 
encadrements  est  du  peintre  Français,  1838. 

Mais  bientôt,  —  la  période  des  livres  romantiques  tirant 
à  sa  fin,  —  Nanteuil  disparaît  ;  Viollet-Leduc  tombe  dans 
le  genre  ennuyeux,  puis  dans  le  mauvais  :  on  voit  qu'il  n'y 
a  plus  le  goût.  Et  les  derniers  encadrements  sont  signés 
Ph.  Blanchard  inv.  et  del.  C'est  la  fin  du  genre. 

Pour  les  planches ,  les  dessinateurs  dont  les  noms 
reviennent  le  plus  souvent  sont  Barnard,  Harding,  Dauzats, 
Monthelier,  Villeneuve,  Sabatier,  enfin  Eugène  Cicéri  qui 
finira  par  illustrer  les  Voyages  de  V Ancienne  France 
presque  à  lui  tout  seul. 

Dans  les  noms  nouveaux:  Guesdon,  l'anglais  Hawke, 
Julien  ,  E.  Lassalle  ,  V.  Lefranc  ,  Théod.  Mansson  , 
Roux  ,  Sagot.  —  Bachelier  ,  Ad.  Cuvillier  ,  l'architecte 
Hipp.  Durand,  Duthoit  d'Amiens,  Guyon,  Herson,  Laby, 
Lassus  ,  Lion,  Aug.  Mathieu,  l'anglais  Nash  {Eglise 
St-Riquier),  Daniel  Ramée.  —  Les  graveurs  Hibon  et 
Emile  Ollivier. 

La  qualité  des  lithographies  est  de  plus  en  plus  banale. 
Mais  nous  citerons  par  exception  : 

Eugène  Balan  (Maison  à  Amiens,  St-Wulfram  d'Abbe- 
ville ,  Escalier  de  la  Trésorerie  de  V abbaye  de  St-Riquier, 
Chapelle  des  fonts  baptismaux ,  id.)  ; 

L'anglais  Thomas  Shotter  Boys  (*)  (Place  du  grand 
marché  d'Abbeville,  Canal  d'Abbeville,  Maison  d'Abbeville, 
Tour  du  beffroi  à  Calais)  ; 

direction  d'Aimé  Chenavard.  Moulins,  impr.  de  Desrosiers,  1833  et  suiv., 
in-fol.  Vignettes  de  Johannot,  Allier,  etc. ,  lithographies  d'André  Durand, 
Tudot,  Courtin,  Chapuy,  Sagot,  Deroy,  Villeneuve,  Tirpenne,  Sabatier, 
Bichebois,  Sorrieu,  Jaime. 

V Artiste  de  ces  années  est  plein  de  vues  d'architecture  pittoresque. 

La  cause  du  Moyen-Age  étant  gagnée,  les  recueils  sur  le  Moyen-Age 
se  multiplient.  Nous  en  avons  cité  tout  à  l'heure  à  propos  de  Chapuy, 
rappelons  aussi  celui  de  Du  Sommerard.  C'est  une  profusion,  un  déluge. 
Mais  c'est  la  banalité  ;  nous  sommes  loin  de  l'estampe  de  collectionneur 
comme  les  lithographies  de  Bonington,  ou  même  de  Dauzats,  et  nous 
tombons  dans  l'atlas  de  planches  explicatives.  Arrêtons-nous. 

(!)  On  retrouve  Boys  dans  deux  autres  publications  :  Paris  ancien  et 
moderne,  recueil  de  vues  lithographiées  d'après  nature  et  d'après  les 


TAYLOR.  101 


Les  lithotintes  d'Harding  [Fort  rouge  de  Calais,  etc.)  ; 

Et  la  série  des  planches  de  Bonhomme  ,  ce  maître  trop 
peu  connu  :  (  Cathédrale  d'Amiens  :  Rose  du  Nord  ,  Bas- 
reliefs  du  chœur,  Bas-reliefs  de  l'extérieur  du  chœur,  4  p., 
Fonts  baptismaux ,  Soubassement  des  bas-reliefs,  Tombeau 
de  Hénancourt ,  Monuments  en  bronze ,  Chapelle  des 
Macchabées,  Tombeau  des  comtes  de  Lannoy.  —  Maison  de 
1555 ,  Intérieur  de  l'église  de  St-Poix ,  Collégiale  St- 
Riquier,  Portail  de  St-Riquier,  Dessus  de  la  Grande  Porte, 
Abbaye  de  St-Jean  des  Vignes ,  Cloître  de  St-Jean  des 
Vignes ,  Petit  cloître  de  St-Jean  des  Vignes). 

BRETAGNE  ,  2  vol.  1845-46. 

Vignettes  de  titres  de  Viollet-Leduc ,  gravées  par  Gau- 
cherel,  et  de  Gaucherel,  gravées  par  Guillaumot. 

On  peut  dire  que  toute  l'illustration  est  de  Dauzats  et 
d'Eugène  Cicéri  (  Grande  rue  Vieille  à  Nantes ,  Vues  de 
Brest ,  Place  de  la  Halle  à  Landerneau) ,  A.  Mayer, 
Jacottet.  Gela  tourne  à  l'imagerie,  à  la  feuille  de  modèle 
pour  cours  de  dessin. 

CHAMPAGNE ,  2vol. 

Ces  volumes  ont  été  mis  en  train  vers  1841.  Les  litho- 
graphies sont  de  Dauzats  (série  de  Iroyes,  etc.),  Eug. 
Cicéri  (Série  de  la  Cathédrale  de  Reims ,  etc.),  Sagot , 
Monthelier,  Victor  Petit.  Quelques  planches  gravées  par 
Wacquez. 

Rien  à  signaler. 

DAUPHINÉ,  1854. 

Lithographies  exécutées  vers  1843  par  Haghe ,  Harding 
(en  lithotinte),  Aug.  Mathieu,  et  pour  les  vues  Sabatier 
et  Eug.  Cicéri. 

BOURGOGNE. 

Planches  lithographiées  par  Eug.  Cicéri,  Sagot,  Durond, 

manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale  par  Boys,  Dauzats,  Deroy  et  Jaime; 
texte  par  Duchène  aîné:  publié  en  25  livr.,  1836.  (Motte,  Rittner  et 
Goupil,  Delloye)  —  Architecture  Pittoresque,  par  Boys:  26  vues  prises 
à  Paris,  Rouen,  Chartres,  Anvers,  etc.  Lith.  coloriées,  imprimées  chez 
Hullmandel.  In-fol.,  1839. 


102  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 


Fichot,  Hubert  Glerget,  Gaildreau,  Benoist,  ou  gravées 
par  F.  Lemaître  et  autres,  ou  en  phototypie  Poitevin. 

NORMANDIE ,  troisième  volume. 

Enfin,  plus  tard,  bien  plus  tard,  en  1878,  le  baron  Taylor, 
alors  âgé  de  quatre-vingt-neuf  ans ,  eut ,  comme  dans  la 
chanson,  une  réminiscence  et  revint  a  son  point  de  départ,  à 
sa  Normandie  qu'il  pensa  (Souvenez-vous  en!)  à  compléter, 
avec  des  éléments  qu'il  avait  prêts  depuis  plus  de  trente 
ans.  11  publia  donc  un  tome  troisième  avec  lithographies 
(bien  antérieures  à  la  publication  du  volume)  d'Eug.  Cicéri, 
Gaildreau,  Fichot,  Gh.  Vernier  (d). 

TELLIER,  dessinateur,  1830  et  suiv. 
Lithographies. 

Un  Blessé  de  la  Grande  Semaine,  1830.  Chez  l'auteur,  12, 
boulevard  Montmartre.  In-4  en  1.  —  La  France  (?)  appuyée 
sur  une  colonne  funéraire  :  à  côté  d'elle,  Louis-Philippe, 
mettant  la  main  sur  son  cœur.  In-4  en  1.  —  Le  Lever, 
L'Andalouse,  paroles  de  Musset,  musique  de  Monpou.  — 
La  Tour  de  Nesle  :  R.  de  Beauvoir  et  Monpou.  —  Bar- 
carolle  :  Th.  Gautier  et  Monpou  [-).  —  Les  Emplettes  de 
bal.  —  Divers  sujets  pour  le  Journal  des  Jeunes  Personnes. 

Et  des  dessins  sur  bois  :  Vignette  du  Journal  de  la 
Jeunesse,  gravée  par  Lacoste.  —  Illustrations  pour  les 
Crimes  des  rois  de  France,  1840. 

(!)  Il  est  facile  de  voir,  par  le  nombre  des  noms  d'artistes  que  nous 
avons  cités  à  l'occasion  des  Voyages  pittoresques  de  l'Ancienne  France,  à 
quel  point  l'on  serait  envahi  et  où  l'on  tomberait,  si  dans  un  travail  sur 
l'estampe  du  XIXe  siècle  on  prenait  en  considération  quiconque  a  tenu 
du  plus  au  moins  le  crayon  lithographique  ! 

Nous  avons  groupé  autour  du  baron  Taylor  l'armée  de  ses  collaborateurs, 
tout  le  personnel  du  genre  «  vue  pittoresque  »,  parce  que  c'est  là  que 
doit  être,  après  tout,  sa  vraie  place.  Beaucoup  de  vues  lithographiées 
plaisent,  placées  dans  les  volumes.  On  ne  les  changerait  pas  impunément 
de  milieu  pour  les  insérer  à  haute  dose  dans  une  collection  d'estampes. 

(2)  Autre  romance  de  Monpou,  La  Femme  changée  en  pierre,  avec  une 
lithographie  ridicule,  signée  Teisserenc. 


TERRY.  103 

TERRY,  lithographe.  —  Suite  de  12  Paysages 
de  C.  Hesse  (chez  Goupil).  —  Vues  de  Suisse, 
d'après  divers.  —  Tableaux  de  la  Suisse ,  d'après 
Diday.  —  For  te  feuille -Diday.  —  Nombreuses 
pièces  pour  Les  Artistes  Suisses. 

TESSIER  (Léon),  peintre,  a  gravé  à  l'eau-forte , 
d'après  les  peintures  de  son  maître  Hanoteau  : 
Fermière  apportant  à  manger  aux  oies,  1875, 
in-fol.  ;  Les  Biquets,  1877. 

TESTARD  (  François  -  Martin  ?) ,  graveur  au 
pointillé  et  au  lavis  ,  commencement  du  siècle.  — 
Sujets  de  piété  à  l'aquatinte,  d'après  les  maîtres. 
—  Le  Soufflet,  Le  Dimanche  matin,  d'après  Farrier 
(chez  Bulla  et  chez  Testard,  rue  Poupée).  — 
D  Emblème ,  La  Confidence.  —  Fleurs  et  Fruits , 
d'après  Vidal.  —  La  plus  belle  des  Roses,  tête  de 
femme  dans  une  fleur.  (Chez  Testard,  marchand 
d'estampes,  15,  quaiMalaquais)  (1). 

TESTARD  (Jacques -Alphonse),  né  en  1810. 

Sujets  divers. 

Trois  sujets  d'animaux  féroces  ,  d'après  Mène  ,  1840-42. 

Une  série  de  petites  pièces  in-12  en  1.,  au  lavis  :  Moulons 
couchés,  1844  ;  Mouton  couché  (vers  1851);  Lapin;  Deux 
Lapins,  Cobaye  ;  Deux  Cobayes.  (Imprimerie  Beillet.) 


(!)  Est-ce  le  même  ?  —  On  trouve  aussi  le  nom  de  Testard  dans  le 
grand  ouvrage  sur  l'Egypte. 


10'.  LES    GRAVEURS    DU    XIX0    SIÈCLE. 


Viltard,  rôle  d'André  dans  L'Aveugle  de  Bagnolet,  in-8. 
Bronzes  de  M.  Mène.  Testard  del  et  se.  (L'Artiste).  — 
Cheval  attaqué  par  un  loup  (Id.) 

Sous  le  nom  de  Testard  comme  dessinateur,  on  trouve  : 

Vignettes  de  piété  ;  portrait  de  Pie  IX,  etc. 

Collection  des  principales  vues  de  Paris  dessinées  par 
Gavard  avec  le  diagraphe  et  gravées  par  les  meilleurs 
artistes.  Planches  in-4  en  1.  dessinées  par  Testard,  gravées 
par  Appert  et  Salathé  (chez  Fatout,  vers  1840).  —  Nouveau 
Plan  pittoresque  de  Paris,  1840,  titre.  —  Divers  plans  de 
Paris.  —  Vue  générale  de  Versailles. 

Portrait  de  Ch.  Deburau,  1849,  in-4.  —  Le  Même,  la 
main  appuyée  sur  une  table,  in-4(1).  —  Le  Même,  ayant 
à  côté  de  lui  la  statuette  de  son  père.  1854,  in-4. —  A.  Laja- 
riette,  directeur  des  Délassements-Comiques,  mort  en  1848- 


(1)  Rapprochons  de  ces  trois  portraits  de  Deburau  fils  le  portrait  de 
Deburau  père,  lithographie  par  Auguste  Bouquet  d'après  son  tableau 
[L'Artiste),  le  même  réduit  sur  bois  (pour  Y  Histoire  du  Théâtre  a  quatre 
sous),  et  quatre  belles  lithographies  in-4  d'Auguste  Bouquet  représentant 
Deburau  dans  quatre  pantomimes  :  Le  Chiffonnier,  ou  le  Billet  de  mille 
francs,  Le  Songe  d'or  (en  robe  de  chambre,  mettant  la  main  dans  sa 
poche),  Le  Joli  Soldai  (en  Jean-Jean),  Les  Cosaques  (en  garçon  de  ferme). 

Ces  pièces,  d'un  beau  crayon,  sont  d'une  rareté  insigne.  Nous  les  avions 
envoyées  en  1891  à  l'exposition  de  la  Lithographie. 

A  l'instar  des  astronomes,  —  qui  n'ayant  pas  tous  les  jours  un  monde 
de  premier  ordre  à  trouver,  comme  Leverrier,  s'acharnent  à  la  découverte 
de  petites  planètes  finissant  par  tourner  à  une  simple  poussière  cosmique, 
—  les  iconographes,  faute  de  sujets  éclatants  à  observer,  s'ingénient  à 
découvrir  des  oubliés  ou  des  dédaignés,  —  voire  de  quatrième  ordre,  — 
et  à  les  faire  sortir  de  leur  obscurité.  Songez  donc  !  Inventer  un  nouvel 
artiste  dans  l'estampe,  c'est  la  gloire  ;  le  cataloguer,  c'est  l'immortalité  ! 
On  sera  cité,  à  travers  les  siècles,  dans  les  catalogues  de  vente  qui  feront 
suivre  les  titres  des  pièces  de  la  fameuse  mention  :  Catalogue  un  tel, 
numéro  tant. 

Mais  les  astronomes,  tenus  en  bride  par  la  précision  mathématique, 
n'ont  point  licence  de  modifier  et  d'amplifier  à  leur  gré  le  volume,  la  masse, 
ou  le  poids  des  corps  qu'ils  découvrent.  Tandis  que  nous  autres  amateurs 
d'estampes,  nous  résistons  difficilement  à  la  tentation  dégrossir,  ou  plutôt 
de  boursoufler  les  ignorés  que  nous  cherchons  à  mettre  en  lumière.  Pour 
un  iconographe,  tout  inconnu  qu'il  entreprend  de  révéler  est  un  artiste 


TEXIER.  105 


TEXIER  (Victor),  peintre  et  graveur  au  trait, 
né  à  La  Rochelle  en  1777,  mort  à  Paris  en  1864  : 
Planches  pour  le   Musée  Français.  —  Vues  de 


absolument  extraordinaire,  et  toute  estampe  qu'il  connaît  et  qui  est  restée 
non  décrite  est  une  estampe  inouïe. 

Ainsi  pour  Auguste  Bouquet,  caricaturiste  violent,  lithographe  assez 
intéressant,  et  un  peu  graveur,  qui  peut-être  aurait  été  peintre,  mais  qui 
n'a  pas  eu  le  temps  de  le  devenir,  étant  mort  à  trente-six  ans  (voyez 
tome  VIII,  page  259).  Champfleury,  qui  aimait  les  trouvailles,  quitte  à  les 
faire  avec  un  scepticisme  assez  narquois,  s'était  mis  sur  cette  piste  :  il 
voulait  découvrir  Bouquet;  pour  le  singulariser  il  avait  imaginé  de  lui 
donner,  avec  un  air  un  peu  goguenard,  le  singulier  titre  de  «  peintre  ordi- 
naire de  Deburau  »  ;  il  venait  au  Cabinet  des  Estampes  demander 
«  l'œuvre  ;>  d  Auguste  Bouquet.  Après  des  recherches  tenaces,  s'étant  pro- 
curé quelques  données  sur  l'homme,  il  parvint  à  en  tirer,  —  véritable  tour 
de  force  !  —  une  longue  notice  (publiée  dans  le  journal  L'Art),  suivie  d'un 
catalogue  qui  nous  fait  connaître  à  peu  près  complètement  l'œuvre  du 
«  peintre  ordinaire  de  Gaspard  Deburau  ». 

Eh  bien,  toutes  choses  remises  en  ordre  simple  et  convenablement 
tassées,  cet  œuvre  se  compose  : 

De  quelques  portraits  :  Auguste  Bouquet,  sa  palette  à  la  main,  devant 
son  chevalet  où  il  peint  Deburau  ;  il  est  vêtu  d'une  longue  blouse  à  man- 
ches pagodes  qui  fait  ressembler  le  jeune  artiste  à  une  femme  ;  la  pièce  est 
curieuse.  —  Mazurier,  dans  Une  Visite  à  Bedlam.  —  J.-M.  Cambon, 
compositeur,  vers  1830.  —  Charles  Caret  (que  Champfleury  suppose  être 
un  poète-ouvrier,  mêlé  aux  insurrections).  —  George  Scholey,  in-fol.  — 
Deburau,  copie  du  tableau  peint  par  Bouquet  [L'Artiste).  —  Les  quatre 
Deburau,  dans  Le  Chiffonnier,  le  Songe  d'Or,  Le  Joli  Soldat  et  Les 
Cosaques,  très  intéressantes  pièces.  —  Je  fume,  tu  fumes,  il  fume, 
pièce  représentant  Guinard,  Cavaignac,  Trelat  et  d'autres  détenus 
politiques.  (Les  profils  de  Guinard,  Cavaignac,  Trélat  ont  aussi  été 
lithographies  par  Jeanron  et  par  Gigoux). 

D'un  lot  de  caricatures  politiques  fort  violentes  :  Amateurs  de  liberté, 
La  Débâcle,  Reliques  de  Juillet,  Un  Ami  de  l'ordre.  Elle  me  résistait..., 
Louis-Philippe  et  la  Liberté,  Tonnerre  de  D...  le  petit  bonhomme  vit 
encore!  (Mayeux  à  Holyrood),  Toi  grenadier  tu  vas  monter  la  garde. — 
Dans  la  Caricature  de  Philipon,  vingt-quatre  pièces,  1830-33  ;  c'est  la 
partie  la  plus  originale  des  lithographies  de  Bouquet.  (Nous  en  avons 
parlé  tome  V,  page  116).  —  Dans  le  Charivari  :  C'est  ainsi  qu'ils  iront  à 
V immortalité,  Ah  I  petit  drôle  de  prince (Louis- Philippe  surprend  un 


106  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

VAlhambra  et  de  Cordoue,  1812.  —  Tableau  de 
la  Compagnie  des  Gardes  à  pied  ordinaires  du 
Corps  du  Roi,  1815.  —  Planches  pour  le  Musée 


de  ses  fils  en  train  de  dessiner  une  poire),  Dis  donc,  beau  masque,  Grand 
combat  des  navets  de  Compiègne,  Suppôts  de  l'amour  unanime,  Le  trou- 
badour de  Syracuse,  Tête-à-tête  de  jeunes  époux. 

D'un  lot  de  ces  petites  lithographies  de  reproductions  comme  on  en 
exécutait  alors,  à  la  centaine  et  sur  le  pouce,  pour  les  publications  illus- 
trées. Dans  le  Charivari  :  Le  Pécheur  napolitain  dansant  :  Duret  ;  L'En- 
terrement du  Titien  :  Hesse;  Scène  de  «  Le  Brigand  et  le  Philosophe  »,  de 
Félix  Pyat  ;  Parias  :  Préault  ;  Misère  :  Préault  ;  Ours  jouant  dans  soti 
auge  :  Barye  ;  Le  Billet  :  Roqueplan  ;  Plage  à  marée  basse  :  Isabey  ;  Une 
Scène  de  Paris  :  Jeanron  ;  Intérieur  d'atelier  :  Decamps  ;  Mahomet  et  son 
chat  :  Em.  Lessore.  —  Dans  la  Bévue  des  Peintres  :  L'Abreuvoir  : 
Decamps  ;  L'Arménien  :  Decamps  ;  Le  Bepas  de  Pierrot  (dans  Le  Bœuf 
enragé)  ;  Devant  la  cheminée  :  F.  Boissard  ;  Le  Dimanche  des  Bameaux  : 
Em.  Lessore.  —  Dans  L'Artiste  :  scène  du  Murillo  de  Félix  Pyat  (^4  la  vue 
de  ce  tableau  délicieux...)  ;  Morte  :  Decamps  ;  Scène  de  la  Saint-Barthé- 
lémy, Jeux  d'enfants  :  Robert  Fleury  ;  Exorcisme  de  Charles  II  :  Brune  ; 
Episode  de  la  retraite  de  Moscou  :  Boissard  ;  Les  Dansadores  :  de  Che- 
vagneux,  1837. 

De  quelques  tentatives  de  gravure  :  Le  Larmoyeur  :  Ary  Scheffer  (pour 
Le  Musée  d'Al.  Decamps),  eau-forte.  —  Un  fac-similé  d'eau-forte  de  Rem- 
brandt. —  Le  Caravansérail  :  Decamps  (L'Artiste).  —  L'Ange  gardien  : 
Decaisne  (L'Artiste).  C'est  une  manière  noire  insignifiante,  c'est  moins  que 
rien  ;  mais,  suivant  son  habitude,  L'Artiste  faisait  à  cette  image  une  forte 
réclame,  par  la  plume  de  L.  Noël  :  Cet  ouvrage  plein  d'harmonie  se  fait 
remarquer  par  de  brillantes  et  solides  qualités  :  l'ensemble  de  la  gravure 
est  aussi  gracieux  qu'attrayant  ;  nous  la  croyons  destinée  à  un  grand 
succès,  plus  encore  à  cause  de  la  manière  dont  elle  est  traitée  qu'à  cause 
du  sujet  qu'elle  représente. . .  —  Ste  Famille,  Tobie  :  Rembrandt  (L'Ar- 
tiste). —  Portrait  de  Jules  Janin,  1841,  manière  noire. 

De  sept  vignettes  sur  bois  (pas  plus  !)  pour  L'Elysée  Bourbon  d'Urbain 
Canel,  le  journal  Bagatelle,  le  Cirque  littéraire  et  dramatique,  album 
littéraire  et  théâtral,  l'Histoire  du  théâtre  à  quatre  sous. 

Enfin  Challamel  a  lithographie  d'après  Bouquet  les  Derniers  moments 
de  Ganganelli. 

Ceci  est  intéressant  à  connaître  pour  ceux  qui,  s'occupant  à  fond  des 
estampes  modernes,  doivent  avoir  tout  vu,   —  et  suffira  à  toujours  faire 


T  EX  1ER.  107 

de  Sculpture  du  comte  de  Clarac.  —  Les  Sept 
Sacrements  du  Poussin,  1843,  avec  explication 
par  A.  Jacquemart,  f1) 

TEYSSONNIÈRES  (Pierre),  né  à  Albi  en  1834, 
graveur  à  l'eau-forte  et  peintre ,  a  d'abord  exécuté 
des  planches  de  sa  composition ,  de  1867  à  1873  : 
Vuesd'Arcachon,  Bords  delà  Garonne  à  Bordeaux, 
Le  Pont  de  Bordeaux,  La  Passerelle  de  Bordeaux, 
Le  Pont  et  la  Cathédrale  d'Albi,  La  Rivière  du 
Dadou,  La  Digue  de  la  Garonne  à  Saint-Macaive, 
Les  Buveurs,  Les  Oubliés  de  la  Bastille,  Epée 
Louis  XIII ,  Vainqueur  ou  vaincu  ? ,  etc.,  etc. 

Depuis  1873,  il  s'est  adonné  à  la  gravure  de 
reproduction  ,  et  parmi  ses  nombreuses  planches 
il  faut  citer  : 

Saint  Ambroise  instruisant  Honorius  enfant: 
J.-P.  Laurens,  in-4,  1873. 

La  Mort  du  duc  d'LJngkien  :  J.-P.  Laurens,  in-4, 


mentionner  le  dessinateur  dans  l'histoire  de  la  caricature  et  de  la  litho- 
graphie. Mais  il  ne  le  fera  jamais  briller  en  étoile.  Dans  l'ensemble,  dans 
l'univers  de  l'art,  les  Auguste  Rouquet  (et  tant  d'autres  dont  nous  avons 
dû  nous  occuper  à  un  point  de  vue  spécial  et  relatif)  resteront,  quoi  qu'on 
fasse  pour  eux,  de  simples  astéroïdes.  Moins  encore  :  des  corpuscules  ! 

(!)  Il  faut  nommer  aussi  Charles  Texier ,  architecte  et  dessinateur, 
auteur  de  grandes  publications  archéologiques  :  L'Arménie,  la  Perse  et  la 
Mésopotamie  par  Charles  Texier:  Didot,  1842,  in -fol.,  planches  gravées 
par  Lemaître,  Clara  Lemaître,  S.  Cholet,  Gibert  ;  Description  de  l'Asie 
Mineure,  Didot,  1849,  la  gravure  dirigée  par  Lemaître;  Architecture 
byzantine,  Londres,  Day  et  fils,  lithographes  de  la  Reine  et  de  S.  A.  R.  le 
Prince  de  Galles,  1864. 


108  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

1874.  Très  belle  estampe,  la  meilleure  de  l'œuvre. 

Le  Pape  Formose  :  J.-P.  Laurens,  in-4. 

Saint  Bruno  refusant  les  présents  du  comte  Roger 
de  Calabre:  J.-P.  Laurens,  pet.  in-fol.,  1875. 

Mazeppa  :  Géricault ,  in-4 ,  1876. 

Fliézer  et  Rébecca  :  Tiepolo,  in-4,  1877. 

Chasse  au  faucon  :  Fromentin,  in-fol. .  1878. 

Vue  du  Château  Broivn-  Cantenac  (Gironde), 
in-fol.,  1879. 

La  Madeleine ,  in-fol.  :  Décor  de  Marionnettes , 
in-4:  A .  de Beaulieu,  1880. 

Portraits  de  Pierre  et  Thomas  Corneille  :  Lebrun 
et  Jouvenet,  2  p.  in-fol.,  1881. 

Bronze  de  la  collection  Thiers,  1882. 

Un A])prenti  cuisinier:  Simon  Durand,  in-fol. 

Fileuse  ;  Tricoteuse  :  Millet ,  et  dix-huit  autres 
planches  d'après  Rousseau,  Decamps,  etc.,  pour 
le  Catalogue  Marmontel. 

Tricoteuse;  Fileuse:  Millet,  2  p.  in-4,  1883. 

L'Alcool:  Beaulieu,  in-fol. 

Samson  terrassant  les  Philistins:  Decamps;  Le 
Matin  :  Corot  ;  Groupe  de  Chênes  :  Th.  Rousseau  ; 
Chez  V Armurier:  Isabey.  1884  (pour  les  Cent 
Chefs -d^  Œuvre). 

Le  Calvados  (pêcheuses  de  moules)  :  Teysson- 
nières,  in-fol.  (Keppel  éd.). 

Les  grandes  Voiles  sur  le  lac  de  Genève: 
Teyssonnières ,  in-4,  1885. 

Les  Deux  Filles  de  la  Mer:  Delobbe,  in-fol. 


TEYSSONNIÈRES.  109 


La  Butte  des  Clines  :  Teyssonnières ,  in-fol. 

Portrait  de  Marie  Stuart,  in-fol. 

Retour  de  Pêche:  Feyen-Perrin,  in-fol.,  1887. 

Le  Duel:  Beaulieu,  in-fol. 

Rentrée  à  la  ferme:  Vernier,  in-fol.,  1888. 

La  Voix  des  falaises  :  Teyssonnières.  in-fol. 

Rabelais  à  Meudon  :  Garnier,  in-4,  1889. 

La  Comtesse  tf  Haussonvïlle  :  Ingres ,  inA. 

Un  Meeting:^.  Knight,  in-fol.,  1890. 

Procession  of  the  Flitch  of  Bacon  :  Stothard. 

Partie  gagnée  :  Meissonier,  manière  noire,  in-4. 

Portraits  :  Teyssonnières ,  d'après  Gervex  ; 
M1' M.  Teyssonnières,  VAbbé  Michon,  l'Ingénieur 
Soyer,  le  Comte  d'Osmoy,  etc. 

Illustrations  d'Emile  Bayard  pour  Molière  (elles 
font  peu  d'honneur  à  l'imagination  du  dessinateur); 

—  de  Maurice  Leloir  pour  Jacques  le  Fataliste  (édi- 
tion des  Amis  des  Livres) ,  et  pour  Les  Confessions 
(Launette)  ;  —  de  Wagrez  pour  Le  Décaméron 
(Boudet)  ;  —  Illustrations  pour  Bug-Jargal  (édition 
nationale  de  Victor  Hugo)  ;  les  Mélodies  du  comte 
d'Osmoy  ;  —  Le  Château  de  Coppet. 

Ex-libris  F.  Worms,  Bonniceau - Gesmon  , 
Dubuisson.  —Menus  (M.  Prévet ,  député  ;  Mme de 
Bute;  Polichinelle;  la  Lanterne  magique).  — 
Menu  et  Carte  de  bal  pour  la  Société  de  Sauvetage. 

—  Programme  d'une  soirée  chez  Teyssonnières. 

—  Adresse  du  magasin  du  Mikado.  —  Carte  de 
visite  de  Keppel. 


110  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

Chaque  année  depuis  1867 ,  Teyssonnières 
compose  et  grave  sa  Carte  de  visite  illustrée  (vues 
de  Bordeaux,  Arcachon,  la  rue  des  Martyrs,  etc.). 

Le  nombre  des  planches  du  graveur  monte 
actuellement  à  quatre  cents  (M. 

TEYSSONNIÈRES  (Mathilde),  née  à  Toulouse, 
fille  du  précédent .  grave  à  l'eau  -  forte  ;  expose 
depuis  1881.  Sentinelle:  Le  Titien. —  Vanneur: 
Salvator  Rosa.  —  Espagnol:  H.  Regnault.  — Le 
Sommeil ;  Arabe  porteur  d?  eau:  Fortuny. — Retire  : 
Meissonier.  —  Portrait  de  femme  :  Jackson.  — 
Rêverie,  Faneuse,  Armorica:  Feyen-Perrin.  — 
Faneuse  :  Julien  Dupré. 

THÉNOT  ^Pierre),  né  à  Paris  en  1803,  avait 
d'abord  semblé  promettre  un  brillant  aquarelliste 
de  paysages  :  il  avait  été  complimenté  par  la 
duchesse  de  Berry  au  Salon  de  1827.  Mais  ,  faute 
de  suite  dans  les  idées  et  le  travail ,  cette  carrière 
tourna  court,  et  ne  le  mena  pas  au  succès.  Thénot 
a  lithographie  (Etudes  de  Fleurs  et  de  Fruits. 
Titre  pour  Les  Lys  et  les  Roses  de  Mélanie  Waldor, 
etc.);  il  a  publié  plusieurs  traités  de  perspective. 


(!)  «  La  surface  de  la  partie  gravée  de  mes  planches  égale  dix  mètres 
»  carrés  »  dit  Teyssonnières,  avec  cette  forte  pointe  d'accent  qui  donne 
au  langage  des  languedociens  un  si  vif  ragoût  :  «  Je  ne  pense  pas  que 
»  beaucoup  de  graveurs  aient  couvert  pareille  surface.  J'ai  gravé  deux 
»  cent  cinquante  kilos  de  cuivre  I  » 


THENOT.  m 


Enfin  il  fut  critique  d'art  à  la  Gazette  de  France. 
Au  total,  il  mourut  dans  la  misère  en  1857. 
Gavarni  a  lithographie  son  portrait. 

THÉROND  (Emile),  né  à  Saint-Jean-du-Gard 
en  1821 ,  bien  connu  pour  les  innombrables  vues 
dessinées  sur  bois  pour  les  journaux  illustrés , 
comme  le  Tour  du  Monde  ;  a  gravé  à  l*eau-forte  : 

Théophile  Gautier,  portrait-frontispice  in-8  pour 
Emaux  et  Camées. 

La  Closerie  des  Lilas,  Mabille,  Le  Casino-Cadet, 
Le  Château  des  Fleurs.  Le  Bal  Constant,  La  Reine 
Blanche ,  vignettes  pour  Les  Cythères  parisiennes 
de  Delvau,  1864. 

Histoire  anecdotique  des  Barrières  de  Paris,  par 
Delvau,  1865,  avec  10  eaux-fortes  de  Thérond 

THÉVENIN  (Jean-Charles),  buriniste ,  fils  du 
peintre  qui  fut  conservateur  du  Cabinet  des 
Estampes ,  est  né  à  Rome  en  1835 ,  et  y  est  mort 
par  accident  en  1869  (il  tomba  du  haut  de  Saint- 
Paul-hors-des-murs) . 

Sa  première  planche  est  demeurée  sa  meilleure  : 
le  portrait  de  Bossini:  Ary  Scheffer,  in-fol.  1845. 

il  a  exposé  :  le  portrait  de  Gérard  Doiv  ;  —  La 
Vierge  à  la  Croix:  Raphaël,  1847;  —  L'Enfant 
charitable:  Ary  Scheffer;  —  Les  Enfants  de 
Charles  TT  :  Van  Dyck,  1863  ;  —  Suzanne  au 
bain  :  le  Corrège,  1865  ;  —  Béatrix  de  Cenci  :  le 


112  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

Guide  ;  Alphonse  d1  Avalos  :  le  Titien,  1868  (Chalco- 
graphie )  ;  —  Saint  Luc  faisant  le  portrait  de 
Notre-Dame'.  Raphaël,  1868. 
Portrait  de  Pie  IX. 

THIBAULT  (Louis-Gustave)  (!),  graveur,  vers 
1840,  a  travaillé  pour  les  Galeries  historiques  de 
Versailles,  etc. 

TH I BAUT  (Ch arles-Eugene)  ,  peintre  et  graveur, 
né  à  Paris  en  1835,  élève  de  Martinet. —  La  Fille 
de  Palma  Vecchio. —  Romulus  :  Ingres. —  Rêverie, 
Le  Fil  rompu ,  A  la  Source  :  J.  Aubert,  1868-80. 

THIELLEY  (Claude),  peintre,  né  en  1811. 

Lithographies. 

Séance  de  quatuor,  Partie  de  whist,  Partie  de  billard,  La 
Poste  enfantine,  Les  Bulles  de  savon  :  Hillemacher.  — 
Quelles  belles  carpes!,*  Quels  beaux  boudins!  :  Verheyden. 
—  Mariage  suisse,  La  Contrainte  par  corps,  Une  vocation 
d'artiste  :  Girardet.  —  Oh  v'ià  le  diable  !  ;  Le  Grand  Papa  ; 
Hue ,  dada  !  etc.  (Plusieurs  de  ces  pièces  font  partie  du 
Musée  des  Rieurs,  collection  prétendue  comique  où  les  dessi- 
nateurs se  battent  en  vain  les  flancs  pour  amuser  la  galerie.) 

Dans  le  genre  sérieux  : 

Luther  brûle  la  bulle  :  Matersteîg  ,  1855.  —  Bernard 
Palissy:  Wetter,  1867,  bonne  lithographie.  —  Un  des  Pâtu- 
rages de  Rosa  Bonheur.  —  Le  Vœu  à  la  Vierge,  l'Action  de 
grâces.  —  Etc. 


(!)  Sous  la  signature  Thibaut  ou  Thiebaut,  comme  graveur,  quelques 
pièces  au  trait,  coloriées,  sur  les  Alliés.  —  Thiebaut,  graveur  sur  bois. 


THIENON.  113 


THIÉNON  (Claude),  peintre,  né  en  1772.  —  Un 
des  lithographes  de  la  première  heure,  dont  les 
paysages  figurent  en  1817  dans  la  collection  de 
«  produits  lithographiques  »  exposée  par  Lasteyrie. 

Vues  lithographiées. 

Ces  pièces,  d'une  exécution  poncive  et  blafarde,  ont  un 
intérêt  de  date. 

Maison  Valentin  à  Clisson,  1817. 

Vues  prises  à  Tivoli,  à  la  villa  d'Est,  à  la  Riccia,  sur  les 
bords  du  Teverone,  in-fol.,  1817  (Lasteyrie). 

Albano,  1817,  Temple  du  Soleil  et  de  la  Lune.  Thermes 
de  Dioclétien,  1817.  Vue  d'un  couvent  sur  l'emplacement  de 
la  maison  d'Horace  à  Tivoli.  Vue  prise  sur  la  seconde 
terrasse  de  la  villa  d'Est.  Vue  prise  dans  le  quartier  du 
Transtevere,  Gascatelles  de  Tivoli,  etc. 

Vue  du  château  de  Gisors,  1819.  —  Vue  de  Provins.  — 
Château  de  Graville. 

Choix  de  Vues  pittoresques  recueillies  sur  le  Départe- 
ment de  la  Gironde,  album  in-4  (Delpech). 

Vue  prise  à  la  Riccia,  dessinée  à  la  plume  sur  une  planche 
de  cuivre,  1815. 

Voyage  pittoresque  dans  le  Bocage  de  la  Vendée,  ou 
Vues  de  Clisson  :  1817  ;  planches  de  Thénon  gravées  par 
Piringer. 

Principes  de  Lavis  et  d'Aquarelle. 

THIÉNON  (Louis-Désiré),  né  en  1812,  fils  du 
précédent ,  dessinateur  de  paysages ,  a  gravé 
quelques  Vues  de  1830  à  1845  ;  il  a  travaillé  pour 
L'Univers  pittoresque.  —  La  Maison  de  Napoléon 
à  Longivood ,  in-4  en  1. 

THIERRIAT  (Augustin-Alexandre),  1789-1870, 
peintre  et  directeur  du  Musée  de  Lyon,  a  gravé  de 
1840  à  1857  une  série  de  soixante-dix -sept  eaux- 


114  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

fortes  :  petites  vues ,  prises  dans  les  départements 
du  Rhône ,  de  l'Ain ,  de  l'Isère ,  etc. ,  et  d'une 
facture  dérivée  de  Bléry. 

Thierriat  fait  comme  celui-ci  la  «  fabrique 
pittoresque  »,  mais  ce  qu'il  réussit  le  mieux,  c'est 
le  tronc  d'arbre  (]).  Gomme  spécimen  on  peut  citer  : 
Promenade  des  Tilleuls  à  Ambronay ,  Vue  inté- 
rieure du  prieuré  de  Terney ,  Vieux  Saules  aux 
Brotteaux ,  Bords  de  la  rivière  d'Oullens , 
Ancienne  voûte  de  V abbaye  d?  Ambronay,  Le  Vieux 
Mûrier  de  160  ans  à  Terney. 

THIERRY,  né  à  Paris  en  1787 ,  graveur  d'archi- 
tecture ,  et  auteur  d'un  Cours  de  dessin  linéaire 
exposé  en  1831.  Il  était  fils  de  l'architecte  Jacques- 
Etienne  Thierry,  qui  fut  «  inspecteur  de  l'Arc-de- 
Triomphe  »  et  en  a  publié  la  Monographie. 

THIERRY  (Joseph),  peintre  de  décors,  1812- 
1866,  a  gravé  à  l'eau-forte,  très  naïvement,  quatre 
vignettes  pour  le  roman  de  son  frère  Edouard 
Thierry  :  Les  Enfants  et  les  Anges,  1833. 

(*)  Continuons  à  remarquer  combien  est  rare,  dans  l'eau-forte  originale, 
l'apparition  de  la  figure  humaine,  et  surtout  de  l'homme  mêlé  à  des  actions 
intéressantes  !  Quand  on  parcourt  des  portefeuilles  d'eaux-forles  origi- 
nales, on  peut  voir  cinq  cents  pièces  de  suite  sans  rencontrer  un  «  sujet  » 
intéressant  !  Des  arbres,  tant  qu'on  en  veut.  Quelquefois,  —  ceci  est  un 
cran  au-dessus,  —  on  aperçoit  une  fabrique  pittoresque,  ou  une  ferme. 
Encore  un  degré  au-dessus,  on  aborde  l'être  anime  :  le  cochon,  ou  le 
mouton.  Tout  à  fait  en  haut  de  l'échelle,  apparaît  quelquefois  le  berger  ou 
la  paysanne.  Mais  il  ne  faut  pas  eu  demander  plus. 


THIOLLET.  115 


THIOLLET  (François),  architecte,  1782-1842. 
Monument  de  Monge  au  cimetière  Mo nt- Louis , 
lith.  1820.  —  Antiquités  du  Haut-Poitou ,  1823. 

THIRIAT  (Henri),  graveur  sur  bois,  élève  de 
Smeeton,  expose  depuis  1874. —  Série  de  portraits 
dessinés  par  Achille  Gilbert:  Michelet.  Ph.  Chastes, 
Dufaure,  Darwin,  Corot,  John  Lemoinne ,  Sir 
John  Gilbert,  Veuillot,  Janin,  Monnier.  Baltard, 
Sardou,  etc.,  etc.  (pour  L )  Illustration) ,  et  repro- 
ductions de  tableaux  pour  les  journaux  illustrés. 

THIRION  (Charles -Victor),  né  à  Langres  en 
1833.  —  Premièrement,  élève  de  Pfnor,  a  com- 
mencé par  la  gravure  d'architecture  et  collaboré  à 
la  Monographie  du  Palais  de  Fontainebleau.  — 
Deuxièmement,  élève  de  Bouguereau ,  a  continué 
par  graver  à  la  manière  noire,  d'après  son  maître  : 
Ave  Maria ,  Invocation  à  la  Vierge ,  Bonheur  ma- 
ternel, loin  du  Pays,  Pépita,  Le  "petit  Chaperon 
rouge,  Récréation,  Dévotion.  A  aussi  gravé  d'après 
Lobrichon  :  La  Leçon  de  Lecture ,  1865.  —  Troi- 
sièmement, a  abandonné,  en  1870,  la  gravure 
pour  la  peinture.  Il  est  mort  en  1878. 

THOMAS  ,  né  vers  1750,  mort  vers  1812,  gravait 
au  commencement  du  siècle  des  illustrations  de 
Moreau  le  jeune  et  autres  pour  les  classiques. 


116  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIÈCLE. 

THOMAS  (Antoine-Jean-Baptiste),  1791-1834, 
peintre  el  lithographe. 

1.  UN  AN  A  ROME,  recueil  de  dessins  litho- 
graphies par  Thomas,  ex-pensionnaire  du  Roi  à 
V Académie  de  France.  Didot,  1823.  in-l'ol.,  72  pi. 
coloriées. 

Ouvrage  curieux.  Les  dessins  ont  de  la  vie,  du  mouvement 
et  de  l'esprit.  Voyez  par  exemple  La  Bénédiction  du  Bam- 
bino,  La  Bénédiction  des  chevaux,  Les  Confetti,  Les 
Chevaux  de  course  prêts  à  partir ,  Les  Moccoletti,  Retour 
de  laprocession,  Inondation  de  laplace  Navone,  Caratella 
allant  à  Testaccio,  Le  Saltarello,  etc. 

2.  Lithographies  diverses. 

Entrée  de  Charles  X  à  Paris.  —  Charge  contre  une  canta- 
trice, qui  pince  de  la  guitare  entre  un  chien  qui  hurle  et  un 
chat  qui  miaule  ;  les  mains  et  la  tête  peuvent  se  découper 
et  se  rapporter.  —  Le  Monstre  à  la  Porte -Saint-Martin  : 
Les  Alsaciennes  aux  Variétés.  —  Pièces  pour  Y  Album.  — 
Scène  de  carnaval  a  Rome,  1827,  (Delpech).  —  Arrivée  des 
pensionnaires  à  la  porte  du  Peuple.  (Id.)  —  Tiens,  mange  ! 
—  La  Marseillaise ,  placard  avec  six  petites  lith.,  1830 
(Engelmann).  —  L'an  1830  ou  les  préludes  historiques, 
placard. 

3.  Le  Romantisme  ,  effet  produit  par  les  lectures 
romantiques  sur  un  jeune  homme  surnuméraire 
à  V Arriéré,  poème  en  six  chants  avec  quelques 
inversions  de  rigueur,  sorti  de  la  plume  d'un 
anonyme  bien  connu ,  orné  de  croquis  composés 
et  lithographies  par  Thomas.  Janvier  1829  (chez 
Delpech),  couverture,  6  lith.  in-4  en  L,  et  texte. 

Album  humoristique  peu  connu  et  très  curieux.  Dès  le 
commencement  de  1829,  la  caricature  gouaille  les  exagé- 
rations romantiques ,  aussi  bien  que  le  fera  plus  tard 
Champfleury. 

La  couverture   nous  montre   d'abord   tout    le   matériel 


THOMAS.  117 


romantique  :  diable  avec  doigts  crochus,  chat,  bourreau, 
bonne  lame  de  Tolède,  instruments  de  torture,  etc.  Pour 
épigraphe  : 

Tout  ce  qui  n'est  pas  classique  est  romantique. 
Le  classique  !  rococo,  perruque,  archiperruque. 
Le  Romantisme  !  divin,  et  je  ne  sors  pas  de  là. 
Monsieur  Beaufils. 

A  la  première  planche,  le  jeune  employé  de  l'Arriéré,  en 
chemise  et  bonnet  de  coton,  entre  sa  table  de  nuit  et  son 
lit  de  sangle,  tombe  de  fatigue.  Mais  il  vient  de  s'imprégner 
de  lectures  romantiques  et  son  sommeil  sera  agité,  d'autant 
plus  que  son  chat  s'est  blotti  contre  lui  et  lui  donnera  des 
illusions.  Le  voici,  à  la  planche  suivante,  qui  descend  du 
bateau  à  vapeur  de  Saint-Gloud  :  son  cauchemar  lui  fait 
penser  qu'il  aborde  dans  quelque  île  déserte.  A  la  troisième 
planche,  un  Méphistophélès,  très  bien  attrapé  par  le  dessi- 
nateur, en  charge  de  celui  de  Delacroix,  rit  sataniquement 
aux  dépens  de  l'infortuné  jeune  homme.  A  la  quatrième,  le 
rêveur  se  voit  dans  une  vieille  église,  une  bande  de  mous- 
quetaires se  rue  sur  lui.  A  la  cinquième  planche,  Méphis- 
tophélès a  enlevé  au  jeune  homme  sa  compagne,  sa  Mélanie  ; 
il  les  voit  apparaître  tous  deux  à  une  lucarne,  avec  une 
inscription  en  traits  de  feu.  C'en  est  trop,  l'employé  de 

l'Arriéré  fait  un  effort  suprême et  son  lit  de  sangle 

s'effondre  bruyamment.  Il  se  réveille  en  sursaut,  —  c'est  le 
sujet  de  la  dernière  planche,  —  à  la  voix  de  la  portière  qui 
lui  dit  :  «  Allons,  monsieur,  levez-vous  !  » 

Ce  persiflage  est  conçu  avec  esprit  et,  ce  qui  ne  gâte  rien, 
exécuté  d'un  crayon  très  fin  et  doux  (*). 


THOMAS  (Napoléon),  dessinateur. 
1.  Lithographies. 

Deux  vignettes  lithographiées  pour  les  Rhapsodies  de 
Petrus  Borel.  —  Quelques  lithographies  sans  intérêt  pour 
le  Monde  dramatique,  etc.  Et  une  innombrable  et  pitoyable 
production  de  sujets  de  piété  pour  les  éditeurs  spéciaux. 


(!)  On  a  attribué  à  Thomas  ces  caricatures  dites  Les  Mœurs  du  siècle 
(voyez  catal.  de  Jazel,  n°  2). 


118  LES    GRAVEURS     DU     XIX"    SIECLE. 

2.  Bals  de  l'Opéra  :  costumes  du  quadrille  histo- 
rique,  chez  Rittner  et  Goupil. 

Titre  composé  par  Chenavard  et  lithographie  par  N. 
Thomas,  et  planches  d'après  les  dessins  de  Henriquel- 
Dupont,  Delacroix,  Boulanger,  St-Evre,  Robert  Fleury,  T. 
Johannot,  E.  et  A.  Devéria,  Eug.  Lami,  dans  des  encadre- 
ments de  Chenavard  lithographies  par  N.Thomas  et  Gigoux. 

3.  CONTES  DE  PERRAULT.  Paris,  Marne,  1836, 
in-8,  avec  170  vignettes  par  divers,  gravées  sur 
bois  par  Lacoste  jeune. 

Ce  petit  livre  mériterait  d'être  plus  connu  et  plus  recher- 
ché qu'il  ne  l'est  :  il  compte  parmi  les  plus  intéressants  qui 
aient  paru  dans  la  première  floraison  des  vignettes  sur  bois. 
Les  vignettes  de  Barbe-Bleue,  de  Cendrillon,  de  L'Adroite 
Princesse,  et  de  la  fin  de  Peau  d'Ane  sont  de  N.  Thomas. 
Celles  du  Petit  Chaperon  rouge,  du  Chat  botté,  du  Petit 
Poucet,  d'Eugène  Giraud.  Quant  à  celles  de  La  Belle  au 
bois  dormant,  de  Riquet  à  la  Houppe  et  du  commencement 
de  Peau  d'Ane,  elles  sont  une  des  plus  délicates  et  des  plus 
originales  productions  romantiques  de  Célestin  Nanteuil. 


THOMPSON  (John),  graveur  sur  bois,  né  à 
Londres  vers  1785,  a  travaillé  pour  divers  ouvrages 
illustrés  français.  On  le  trouve,  par  exemple, 
gravant  avec  son  frère  Charles  les  bois  de  Jules 
David  pour  les  Fables  de  La  Fontaine,  et  ceux 
de  Grandville  et  Raffet  pour  Béranger. 

THOMPSON  (Charles),  né  à  Londres  vers  1791, 
frère  du  précédent. 

Le  nom  de  Thompson  caractérise ,  avec  celui  de 
Brévière,  non  pas  la  renaissance  de  la  gravure  sur 
bois  en  France  (  ce  serait  trop  dire ,  et  c'est  un 


THOMPSON.  119 


honneur  qu'il  faut  réserver  à  Porret),  mais  la 
période  préparatoire  à  cette  renaissance. 

Vignettes  sur  bois. 

Thompson  est  appelé  à  Paris  par  Didot  en  1817  (*) 
(moment  ou  Brévière,  qui  depuis  deux  ans  grave  sur  bois 
de  bout,  fait  paraître  ses  premiers  bois  et  ses  essais  de 
gravure  en  camaïeu  et  en  couleur).  Il  y  ouvre  un  atelier  ou 
passent  Best  et  peut-être  Porret. 

Les  premiers  livres  intéressants  avec  gravures  sur  bois 
sont  : 

Le  petit  Rabelais  de  Desoer,  1820,  in-18,  portrait  d'après 
Desenne  et  13  vignettes  d'après  Adam  fils,  gravés  par 
Thompson.  Livre  curieux  comme  jalon  (2). 

Les  Œuvres  de  Jouy,  vignettes  d'après  Devéria  (3). 

Les  Œuvres  de  La  Fontaine,  Sautelet  (Rignoux,  imp.), 
1826,  in-8,  avec  30  tètes  de  pages  de  Devéria  gravées  par 
Thompson. 

Les  Messéniennes  de  Casimir  Delavigne,  Ladvocat,  1826- 
27,  in-8. 

Bientôt  l'imprimerie  parisienne  dispose  de  tout  un  jeu 
nouveau  de  fleurons,  vignettes,  tètes  de  pages  et  culs-de- 
lampe,  la  Collection  de  Thompson ,  poly typée  par  Pinard, 
fondeur. 

(!)  «  En  1810,  Firmin  Didot  se  mit  en  rapport  avec  le  professeur  Gubitz, 
»  de  Berlin,  et  lui  demanda,  pour  le  service  de  sa  fonderie  de  caractères  et 
»  pour  son  imprimerie,  un  grand  nombre  de  gravures  sur  bois.  Ces  mêmes 
»  gravures  sont  encore  en  usage  dans  les  imprimeries  de  France,  et , 
»  multipliées  au  moyen  du  polytypage  ,  elles  figurent  même  sur  des 
»  impressions  faites  à  Athènes.  Elles  ont  servi  en  grande  partie  à  l'im- 
»  pression  de  l'ouvrage  intitulé  L'Hymen  et  la  Naissance  ,  recueil  de 
»  poésies  inspirées  ou  commandées  pour  célébrer  le  mariage  de  1  empereur 
»  avec  Marie-Louise  et  la  naissance  du  roi  de  Rome.  Quelques-unes  ont 
»  orné  la  grande  et  magnifique  édition  de  Camoëns  imprimée  en  181T  par 
»  Firmin  Didot  aux  frais  de  M.  de  Souza.  »  (Ambroise-Firmin  Didot  : 
Essai  sw  la  Gravure  sur  bois,  1863.) 

(2)  Il  y  a  aussi  des  bois  pour  un  Shakspeare,  1820  ;  pour  DelilleÇ!), 
pour  Laborde  (?),  pour  le  Temple  de  Gnide(ï),  pour  Rapax  lecrocheteur(?). 

(3)  Dès  1815  ,  il  y  a  dans  l'Hermilc  de  la  Chaussée-d'Antin  des  bois, 
anonymes,  dont  quelques-uns  ont  un  certain  intérêt. 


120  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 


Comme  spécimens  des  bois  de  cette  époque,  voyez  les 
Poésies  de  M""  Amable  Tastu  (chez  Tastu,  imp.,  1826),  in-8. 
fleurons  par  Thompson;  la  très  jolie  petite  édition  de 
Désaugiers  de  1827  (chez  Ladvocat),  et  encore  les  Chansons 
de  Bëranger  de  Baudouin,  (Rignoux,  imp.).  1828,  avec 
vignettes  de  Devéria  (1). 

Thompson  avait  un  matériel  iconologique  tout  prêt  pour 
les  différents  cas  possibles  :  les  dieux,  le  zodiaque,  les  mois, 
les  allégories  diverses,  lettres  ornées,  etc.  Il  a  gravé  beau- 
coup de  blasons,  armes  de  la  Maison  de  France  et  de  la 
Maison  d'Orléans,  —  des  ornements  de  lettres  de  change 
pour  Rothschild  ;  marque  de  Didot,  de  la  Chambre  de 
Commerce  de  Bordeaux,  —  le  fleuron  de  titre  des  Voyages 
Pittoresques  de  l'ancienne  France,  —  des  adresses  :  Pom- 
made de  moelle  de  bœuf  de  Guélaud  ;  Poudre  de  chasse  ; 
Manufacture  d'outils  de  Pradier,  22,  rue  Bourg  l'Abbé  ; 
Fabrica  de  râpe  d'Area  Prêta  de  Bahia  ;  Molinos  de  choco- 
laté de  Fernandez  Vistores  en  Vallado/id  ;  James  Plagnol 
à  Marseille,  huile  fine  clarifiée  ;  vignettes  de  titre  pour  Le 
Cabinet  de  Lecture ,  Le  Courrier  des  Spectacles ,  Le 
Magasin  des  Sciences,  etc. 

Les  livres  ornés  peu  ou  prou  de  vignettes  sur  bois  se 
multiplient  :  c'est  là  le  «  luxe  nouveau  de  la  littérature  » 
qui,  suivant  une  épître  en  vers  de  Méry,  «  fait  briller  sur  le 
titre  et  la  couverture  unf  vignette  en  forme  d'écusson 

Dessiné  par  Monnier  et  gravé  par  Thompson  ». 

Comme  spécimen  voir  les  trois  volumes  in-12  de  Poésies 
de  Mme  Desbordes-Valmore ,  1830,  avec  un  assez  curieux 
répertoire  de  petits  culs-de-lampe  où  figurent  des  jeunes 
femmes  coiffées  en  coques  et  des  messieurs  romantiques. 

Mais  ici  nous  cessons  d'être  dans  la  période  primitive  de  la 
reprise  du  bois,  et  nous  arrivons  à  l'âge  romantique.  Parmi 
les  vignettes  de  titre  gravées  par  Thompson  :  La  Couca- 
ratcha,  d'après  H.  Monnier ,  Le  Bonnet  vert  de  Méry,  1830, 
Le  Lit  de  Camp  de  Burat  de  Gurgy,  Les  Ecorcheurs  du 

(1)  D'autres  ouvrages,  (rès  inconnus  des  bibliophiles,  ont  encore  à  ce 
moment-là  des  bois  d'après  Devéria,  d'une  exécution  assez  primitive.  S'ils  ne 
sont  pas  à  recueillir  au  point  de  vue  de  l'art,  ils  mériteraient  pourtant  d'être 
indiqués  dans  la  Bibliographie  des  livres  illustrés  du  xixe  siècle  ;  et  cette 
indication  pourrait  servir  plus  tard  à  ceux  qui  voudront  faire  une  histoire 
détaillée  de  la  gravure  sur  bois. 


THOMPSON.  121 


vicomte  d'Arlincourt.  Antony  d'Al.  Dumas ,  L'Assassinat 
de  Méry,  Le  Mutilé  de  Saintine,  La  Salamandre  d'Eugène 
Sue,  d'après  T.  Johannot  ;  Le  Pénitent  de  Gassagnaux. 

La  Morale  en  action  des  Fables  de  La  Fontaine , 
16  vignettes  d'Henry  Monnier  très  finement  gravées  par 
Thompson:  Perrotin,  1830  (a  reparu  en  1831  sous  le  titre 
Les  Métamorphoses  du  Jour). 

Bientôt  les  graveurs  sur  bois  sont  devenus  légion,  et 
Thompson  rentre  dans  le  rang  ;  son  nom  cesse  d'avoir  une 
signification  :  il  est  un  graveur  comme  un  autre,  son  travail 
s'est  d'ailleurs  très  affiné.  Voir  les  ouvrages  illustrés  de 
1830  à  1840,  Y  Histoire  de  F  Ancien  et  du  Nouveau  Testa- 
ment, Curmer,  1835  ;  l'Histoire  des  Ducs  de  Bourgogne,  de 
Barante  ;  les  Fables  de  La  Fontaine,  édition  Aubrée 
illustrée  par  Jules  David,  1838,  le  Béranger  de  Grandville, 
etc.,  Corinne,  1841-42. 

En  tête  de  l'œuvre  de  Thompson  au  Cabinet  des  Estampes, 
est  son  portrait  dessiné  au  crayon  par  Devéria  en   1825. 

THOMSON  (James),  graveur  au  pointillé  anglais, 
né  en  1785.  —  Nous  retiendrons  de  lui  : 

Les  portraits  de  Louis  Philippe  et  de  Marie - 
Amélie  à  Claremont,  1849,  d'après  Dubufe,  in-fol. 

THORNLEY  (Georges- William),  dessinateur, 
né  à  Paris,  élève  de  Sirouy ,  a  lithographie  : 

Cours  de  dessin  d'après  les  maîtres  (Alcan). 

Fac-similé  de  dessins  de  Boucher  (Fabré ,  éd.). 
1881.  —  Une  Réunion  d'artistes:  Velasquez.  — 
Le  Derby  à  Epsom  :  Géricault.  —  Paysage  :  Corot. 

Le  Roucas  blanc  :  Pu  vis  de  Chavannes. 

Décoration  du  Panthéon  :  Puvis  de  Chavannes  ; 
quatre  grandes  planches  pour  le  sujet  principal . 
et  quatre  petites  pour  la  frise.  (Commande  de 
l'Etat).  —  Ludus  pro  Patria  ;  La  Guerre  :  Puvis 


122  LES     GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE 

de  Chavannes,  peintures  du  Musée  d'Amiens. 
(Id.).  —  Le  Rêve.  Orphée:  Puvis  de  Chavannes. 

Plafond  de  la  Mairie  du  XIXe  arrondissement  : 
Gervex.  (Commande  de  la  Ville  de  Paris). 

Album  de  20  lithographies  d'après  les  tableaux 
de  Claude  Monet  (Goupil). 

Album  de  15  lithographies  d'après  les  tableaux 
de  Degas  ;  petites  danseuses  ,  chanteuses  de  café- 
concert,  baigneuses,  jockeys.  (Boussod,  éd.). 

THOUVENIN.  —  Sous  ce  nom,  on  trouve,  sous 
la  Restauration,  une  grande  quantité  de  sujets  de 
piété  d'après  les  maîtres ,  médiocrement  gravés  au 
pointillé  quelquefois  mélangé  de  burin  f1). 

TIMMS,   anglais,  a  gravé  sur  bois  en  France. 

La  plupart  des  vignettes  de  L'Été  à  Paris ,  de 
Jules  Janin  (~),  sont  de  lui.  11  a  travaillé  pour 
L'Histoire  des  Peintres.  L'Illustration,  etc. 


i})  Une  Fuite  en  Egypte  du  Poussin  et  une  Cène  de  Léonard,  au  pointillé 
rehaussé  de  burin,  sont  signés  Th.  Thouvenin. 

Le  Mariage  de  la  Vierge  de  Raphaël  ,  copié  d'après  Longhi  (chez 
Tessari,  1828),  ne  porte  que  le  nom  Thouvenin  ;  il  en  est  de  même  de  toute 
la  série  des  pointillés,  Sacrements  du  Poussin,  Saintes  Familles  et,  Transfi- 
guration de  Raphaël,  Noces  -de  Cana  de  Lebarbier,  etc.,  et  de  la  Tente  de- 
Darius  de  Lebrun  ,  et  de  Coriolan  de  Singleton  ,  et  du  Meurtre  de 
Virginie,  du  Hegulus  et  de  la  Mort  de  César  de  Camuecini,  des  Vénus  de 
Renaud  et  de  Bosio  ,  de  L'Amour  suppliant  et  de  L'Amour  vainqueur 
gravés  par  Thouvenin  d'après  ses  propres  compositions  ;  de  la  très  grande 
planche  des  Religieux  rançonnés  d'après  Robert  Fleury,  etc. 

Thouvenin  n'a  pas  exposé.  Les  manuels  lui  donnent  le  prénom  de  Jean 
et  le  font  naître  à  Paris  vers  1T65. 

(2)  Curmer,   1843.  Les  18  planches  hors  texte  gravées  sur  acier  d'après 


TINAYRE.  123 


TINAYRE,  graveur  sur  bois,  fait  partie  de  la 
«  Société  du  Livre  illustré  »  qui  vient  d'entre- 
prendre la  publication  d'un  Paris  vivant  dont 
un  fascicule  a  déjà  paru  :  Le  Journal ,  par  Clovis 
Hughes,  illustrations  de  Lepère,  Moulignié,  L. 
Tinayre,  Gérardin,  gravées  par  G.  Bellenger, 
Lepère,  Dété,  Noël,  Paillard,  J.  Tinayre,  1890. 
Sous  presse,  Le  Théâtre,  par  Francisque  Sarcey. 

TINTHOIN  (Jules-Louis  ,  peintre,  né  en  1822. 
Jeune  Fille  jouant  avec  un  canard,   1852;  Les 
Ames  en  peine  ;  La  Pêche,  1854;  Le  Printemps', 
En  passant:  lith.  d'après  ses  tableaux  [V  Artiste) 
—  Apparition  de  la  Vierge  ;  Une  Bergère  ;  P allas. 

TIRPENNE  (Jean-Louis),  né  à  Hambourg ,  de 
parents  français,  en  1801,  élève  de  Bouton  et 
Daguerre  ;  peintre ,  lithographe ,  auteur  drama- 
tique, et  inventeur  de  la  «  Méthode  de  Tirpenne  » 
que  les  sceptiques  qualifient  de  méthode  pour  ne 
pas  apprendre  à  dessiner. 


Eugène  Lami  pour  L'Eté  à  Paris,  ne  doivent  point  nous  faire  oublier  le 
titre  et  une  trentaine  du  bois  dans  le  texte,  d'après  Jules  Gollig'non,  Gh. 
Jacque,  Léo  Drouyn ,  gravés  par  Timms,  Montigneul,  Gottard ,  l'iaud. 
Bernard,  Barbant.  Les  têtes  de  pages  de  Collignon  sont  joliment  compo- 
sées. Le  titre  est  signé  de  Charles  Jacque,  ainsi  que  la  vignette  de  tête 
du  premier  chapitre  (sur  le  Vieux  Paris)  et  celle  qui  représente  les  Fêtes 
de  Juillet  aux  Champs-Elysées  jjage  210). 

Dans  Un  Hiver  à  Paris  de  Jules  Janin  (Curnier  et  Aubert,  1843).  il  y  a 
une  soixantaine  de  bois,  dont  quelques-uns,  non  signés,  sont  très  fins. 
Mais  on  y  a  utilisé  des  bois  qui  avaient  déjà  paru  dans  d'autres  ouvrages. 


124  LES    GRAVEURS     DU    XIX'     SIÈCLE. 

Vues  lithographiées. 

Environs  de  Paris,  1828  (Chaillou-Potrelle). 

Eaux  des  Pyrénées,  par  Monthelier  et  Tirpenne. 

Souvenirs  et  croquis  de  Dieppe  et  de  ses  environs,  par 
Monthelier  et  Tirpenne. 

Planches  pour  les  Voyages  pittoresques  de  l'ancienne 
France,  le  Moyen-Age  pittoresque . 

Vues  de  France  (avec  Monthelier).  —  Département  du 
Finistère,  d'après  Serda.  —  Ajaccio,  Petrabugno,  d'après 
J.  Daubigny,  dessinateur  du  cadastre  de  la  Corse. —  Château 
de  Bouzols. —  Une  Nuit,  souvenir  de  la  Forêt  de  Compiègne, 

—  Maison  royale  des  Loges.  —  Maisons-La  ffite,  d'après 
Pingret.  —  Excursion  à  la  Grande-Chartreuse.  —  Paris, 
Versailles,  Arras,  Beauvais,  Lyon,  Grenoble,  Tarbes,  etc.  : 
ces  vues  sont  dues  aux  efforts  associés  de  Monthelier, 
Tirpenne  et  Victor  Adam.  —  Croquis  du  Cours  de  la  Tamise. 
par  Monthelier  et  Tirpenne.  — Vues  du  Rhin. —  Abbotsford, 
résidence  de  Walter  Scott.  —  Lacs  suisses.  —  Les  Chalets. 

—  Pièces  pour  la  Revue  des  Peintres.  —  Vues  de  Turin, 
Suze,  Nice,  Spolète,  Vintimille,  Gênes,  d'après  Chapuy,  les 
figures  par  Bayot.  —  Nice,  d'après  Scheffer.  —  Vue  géné- 
rale de  Dieppe,  d'après  Vasse,  etc. 

(Tirpenne  ne  faisait  pas  les  figures  de  ses  vues,  ce  qui  le 
réduit  encore  davantage). 

Intérieur  d'une  chapelle  ;  L'Eau  bénite  du  Samedi-Saint, 
d'après  Bouton,  —  Planches  pour  Souvenir  des  Armées 
Françaises,  les  figures  par  V.  Adam.  —  La  Malmaison,  par 
Monthelier  et  Tirpenne.  —  Convoi  de  la  reine  Hortense  à 
Rueil  ;  son  Mausolée.  —  Moulin  dans  la  Somnambula , 
d'après  Ferri. 

Impressioyts  de  Voyage,  lithographiées  par  Tirpenne  et 
Gaildreau  d'après  des  photographies  de  Victor  Frois.  (Bulla 
et  Gambart).  —  Livre  des  Salons  et  des  Châteaux,  petites 
vues.  —  Croquis  de  vues  de  France.  —  Sites  pittoresques, 
petit  album.  —  Intérieurs  variés. 

Six  paysages  :  (Noël),  1827.  —  Etudes,  12  p.  (Chaillou- 
Potrelle).  —  Eléments  progressifs  de  Paysage,  1831.  — 
Etudes  de  Paysage  et  d'Architecture  pittoresque. —  Croquis 
variés.  —  Fragments  de  paysage,  Cours  de  Paysage,  etc., 
etc.  (un  véritable  délayage). 

Etablissement  thermal  de  Bagnoles,  figures  par  Gaildreau. 
Colonie  agricole  de  Mettray,  1844. 


TISSANDIER.  125 


TISSANDIER  (Albert),  né  en  1839,  architecte, 
aéronaute  et  voyageur,  a  fait  quelques  essais  de 
lithographie.  Dessinant  l'architecture  et  le  paysage 
avec  autant  d'exactitude  que  de  facilité  ,  il  a 
rapporté  de  ses  voyages  dans  rAmériqueduNord, 
aux  Canons  du  Colorado,  dans  l'Inde,  au  Japon, 
dans  les  Pyrénées  espagnoles,  une  collection  consi- 
dérable et  très  intéressante  de  vues  à  la  mine  de 
plomb.  Il  a  pris  également,  dans  ses  ascensions 
aérostatiques ,  une  curieuse  série  de  paysages 
célestes  et  de  vues  de  nuages.  Il  a  donné  de  nom- 
breuses illustrations  aux  publications  de  son  frère 
Gaston  Tissandier,  l'aéronaute  (le  survivant  de  la 
catastrophe  du  ballon  le  Zénith)  f1). 

TISSOT  (Jacques-Joseph)  ,  peintre,  né  à  Nantes 
en  1836 ,  ne  s'est  mis  à  la  gravure  qu'en  1875 , 
il  était  alors  fixé  depuis  quatre  ans  à  Londres, 
où  il  avait  un  succès  considérable  comme  peintre 
de  portraits.  De  1875  à  1886  il  a  gravé  soixante- 
quatorze  pièces,  principalement  des  pointes  sèches, 
portées  victorieusement  à  de  très  grandes  dimen- 
sions. 


(!)  Les  frères  Tissandier  ont  formé  une  collection  unique  d'estampes  et 
objets  de  toute  sorte  ayant  trait  a  l'histoire  des  ballons.  Gaston  Tissandier 
en  a  publié  le  catalogue,  ainsi  qu'une  utile  Bibliographie  aéronautique. 

Rappelons  en  passant  que  la  plus  remarquable  peut-être  des  ascensions 
effectuées  par  G.  et  A.  Tissandier  est  celle  du  9  octobre  1883,  dans 
laquelle  .  au  moyen  d'un  aérostat  à  moteur  électrique  ,  ils  obtinrent  les 
premiers  une  déviation  sensible  de  la  route  suivie,  par  rapport  au  sens  du 
vent,  c'esUà-dire  un  commencement  appréciable  de  direction  d'un  ballon. 


126  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

Son  œuvre,  un  des  plus  importants  de  la  gravure 
originale  dans  ces  vingt  dernières  années,  ne 
ressemble  à  aucun  autre  et  nous  apporte  un  sujet 
inusité  de  la  part  des  Français  :  la  femme  anglaise, 
d'un  type  particulier,  jeune,  fraîche  et  gracieuse, 
mais  à  la  physionomie  in  expressive.  Trente  fois 
l'artiste  y  est  revenu,  et  avec  une  conviction  et  un 
sérieux  absolument  britanniques.  Tissot  est  un 
esprit  influençable,  susceptible  de  modifier  son 
orientation  suivant  les  milieux  où  il  se  trouve.  Il 
avait  été  jadis  influencé  par  Leys,  il  l'avait  été  par 
le  japonisme  :  à  la  différence  de  tant  d'artistes 
français  qui  ont  passé  par  Londres  sans  abdiquer 
leur  tempérament  national,  il  fut  assimilé  par 
l'Angleterre  au  point  de  devenir  un  pur  anglais  (l). 
A  côté  des  œuvres  des  graveurs  originaux  français 
ses  planches  forment  un  œuvre  exotique ,  autant 
par  le  faire  que  par  le  sujet  :  c'est  là  leur  curiosité, 
leur  qualité  et  à  la  longue  leur  défaut.  Jacques 
(James)  Tissot  est  si  bien  un  anglaisé,  que  voulant 
depuis  revenir  dans  ses  œuvres  à  la  femme  de 
Paris,  il  s'est  trouvé  l'avoir  oubliée. 

Pris  dans  l'ensemble ,  l'œuvre  gravé  de  Tissot 
manque  de  piquant  et  n'est  pas  sans  lourdeur. 
Question  de  procédé  (la  pointe-sèche  n'a  pas,  d'une 
façon  générale,  la  fermeté  et  l'esprit,  et  surtout  la 


(1)  «  Tissot  me  dit  aimer  l'Angleterre,  Londres,  l'odeur  du  charbon  de 
»  terre,  parce  que  ça  sent  la  bataille  de  la  vie.  »  (Journal  d'Edmond  de 
Goncourt.) 


TISSOT.  127 

variété  de  l'eau-forte  :  elle  donne  de  beaux  noirs, 
mais  toujours  les  mêmes,  et  quelle  que  soit  la  main 
qui  l'emploie:  même  réflexion  pour  la  manière 
noire),  et  question  de  modèles.  Mais  qui  force  le 
collectionneur  d'estampes  à  prendre  les  œuvres  en 
bloc?  Et  la  personnalité  de  l'amateur,  son  goût,  ne 
se  révèlent-ils  pas  précisément  par  l'originalité  de 
ses  choix ,  et  leur  sévérité  ?  Choisissons  donc  :  la 
Mavoitrneen ,  incontestablement  une  des  plus 
belles  productions  de  l'estampe  originale  contem- 
poraine ;  V Histoire  ennuyeuse  ,  morceau  remar- 
quable et  original  ;  La  Galerie  du  «  Calcutta  » , 
souvenir  d'un  bal  à  bord  ,  et  le  Bighlander  entre 
deux  femmes  à  l'avant  d'un  bateau,  sujets  dune- 
saveur  très  spéciale;  La  Frileuse,  Le  Veuf, 
Octobre ,  Au  bord  de  la  mer ,  Lai  Sœur  aînée  ,  Le 
Dimanche  malin,  œuvres  caractéristiques.  On  en 
pourrait  ajouter  d'autres. 

L'ŒUVRE     GRAVÉ 

DE 

JACQUES    TISSOT(i> 


1.  La  Convalescente;  in-4,  1875. 

Jeune  femme  assise  dans  un  fauteuil  et  tournée  à  droite 


(!)  Voyez:  Eaux-fortes,  manières  noires,  pointes  -sèches,  de  J.-J.  Tissol, 
l'uris,  avenue  du  Bois  de  Boulogne,  1886,  catalogue  in-8  avec  reproduc- 
tions au  dixième  de  la  grandeur  d'exécution.  Notice  par  Charles  Yriarte. 


128  LES    GRAVEURS     DU     XIX*    SIECLE. 


2.  Le  Chapeau  Rubens  ;  in-4. 

Buste  d'une  femme  de  profil  à  droite,  coiffée  d'un  grand 
chapeau  dont  les  brides  de  velours  passent  sur  le  dos. 

3.  A  la  fenêtre  ;  gd.  in- 8. 

Jeune  femme  de  profil  à  droite,  la  figure  appuyée  sur  la 
main  droite. 

4.  Premier  frontispice,  au  monogramme  ;  gd.  in-8. 

Femme  nue,  debout,  vue  de  face. 

5.  Assise  sur  le  globe,  second  frontispice  ;  in-4. 

6.  Troisième  frontispice  :  Ten  Etchings  by  J.J.  Tissot; 

in-4. 

Femme  nue,  debout,  vue  de  dos,  tenant  une  estampe  sur 
laquelle  est  l'inscription  du  titre. 

7.  Matinée  de  Printemps  ;  in-fol. 

Femme  debout,  une  ombrelle  ouverte  sur  l'épaule  gauche, 
la  main  droite  ramenée  au  chapeau. 

8.  Bastien  Pradel ,   souvenir  du    Siège  de   Paris  ; 
gd.  in-8. 

Soldat  d'infanterie,  appuyé  sur  son  fusil. 

9.  Périer,  souvenir  du  Siège  de  Paris  ;  gd.  in-8. 

Soldat  d'infanterie,  le  fusil  à  la  bretelle. 

10.  Dormeuse  ;  in-8,  1876. 

11.  Querelle  d'amoureux  ;  in-4. 

Jeune  homme  et  jeune  femme,  appuyés  à  une  colonne  qui 
les  sépare. 

12.  Le  premier  Soldat  tué  que  j'ai  vu,  souvenir  du 
Siège  de  Paris  ;  in-fol. 

La  planche  a  ensuite  été  coupée  petit  in-4. 


TISSOT.  129 


13.  Sur  la  Tamise  ;  in-4  en  1. 

Un  monsieur  et  une  dame,  à  l'avant  d'un  bateau ,  s'abri- 
tant  sous  des  ombrelles. 

14.  Miss  B***  ;  in-4. 

Assise,  tournée  à  droite,  le  coude  gauche  appuyé.  Corsage 
clair  à  manches  foncées. 

15.  Ramsgate  ;  in-4  en  1. 

Jeune  femme  assise  devant  une  table  ronde,  dans  une 
vérandah. 

16.  Miss  L***.  (Il  faut  qu'une  porte  soit  ouverte  ou 

fermée)  :  in-fol. 

Femme  debout  dans  une  porte  :  elle  est  vêtue  de  blanc , 
l'ombrelle  reposant  sur  le  pli  du  coude  droit,  la  main  gauche 
appuyée  sur  une  porte. 

17.  L'Éventail  ;  in-8  en  1. 

Femme  étendue,  tournée  à  droite,  l'éventail  ouvert  dans 
la  main  gauche. 

18.  LA  GALERIE  DU  CALCUTTA,  souvenir  d'un 
bal  à  bord  ;  in-4  en  1. 

Deux  femmes  et  un  homme,  accoudés  à  la  galerie  de 
poupe  d'un  bâtiment. 

19.  MISS  N.,  ou  LA  FRILEUSE  ;  in-4. 

De  trois  quarts  à  gauche  ;  grand  chapeau  à  plumes , 
retombant  sur  le  cou.  Les  bras  sous  le  manteau  à  boa  et  à 
noeuds  de  ruban. 

20.  Le  Foyer  de  la  Comédie-Française  pendant  le 
Siège  de  Paris  ;  in-fol. 

11  est  transformé  en  ambulance. 

21.  LE  VEUF;  in-4. 

Debout  dans  un  jardin,  il  porte  dans  ses  bras  une  fillette 
d'une  dizaine  d'années. 


130  LES    GRAVEURS    DU     XIX»    SIÈCLE. 


22.  L'Auberge  des  Trois-Corbeaux  ;  in-4  en  1. 

Jeune  femme  debout,  dans  une  construction  en  planches, 
et  regardant  une  rivière  à  gauche.  —  État  avec  le  titre 
Ten  Etchings  by  J.  J.  Tissot. 

23.  ENTRE  LES  DEUX  MON  CŒUR  BALANCE  ; 
pet.  in-fol.  en  1. 

Highlander  entre  deux  femmes,  sur  une  embarcation. 

24.  MAVOURNEEN;  in-fol. 

Jeune  femme  de  trois  quarts  à  gauche,  coiffée  d'un  cha- 
peau à  grands  bords  relevés  :  elle  est  vêtue  d'un  manteau 
avec  boa,  sous  lequel  se  devine  le  bras  gauche. 

Maîtresse  pointe-sèche  ;  morceau  capital  de  l'œuvre. 

25.  HISTOIRE  ENNUYEUSE;  in-4,  1878. 

Une  jeune  femme  coiffée  d'un  grand  bonnet,  écoute  d'un 
air  distrait  les  récits  d'un  officier  qui  lui  explique  ses  cam- 
pagnes sur  la  carte.  XVIIIe  siècle.  Très  belle  pièce. 

26.  L'AUTOMNE,  ou  OCTOBRE;  in-fol. 

Jeune  femme  marchant  dans  un  parc,  vers  la  droite,  un 
livre  sous  le  bras.  Costume  sombre  et  grand  chapeau. 

27.  Printemps  ;  pet.  in-fol. 

Femme  debout  dans  un  parc,  la  main  gauche  sur  la 
hanche  droite,  tenant  un  éventail  à  la  hauteur  du  visage. 

28.  Trafalgar  Tavern,  Greenwich  ;  pet.  in-fol. 

29.  Le  Crocket  ;  in-4. 

Fillette  debout,  entre  deux  arceaux  d'un  jeu  de  crocket. 

30.  Le  Joueur  d'orgue  ;  in-4. 

31.  Mon  jardin  à  S'-John's-Wood  ;  in-8. 

32.  Le  Portique  de  la  Galerie  Nationale  a  Londres  ; 
in-fol. 

Au  bas  des  marches  une  femme  ,  un  carton  sous  le  bras. 


TISSOT.  131 

33.  Campement  au  parc  d'Issy,  souvenu*  du  Siège  de 
Paris  ;  in-4  en  1. 

34.  Grand'garde ,  souvenir  du  Siège  de  Paris  ;  in-4. 

Soldat  debout  dans  une  tranchée-abri. 

35.  L'Été  ;  in-fol. 

Femme  assise,  tenant  derrière  elle  une  ombrelle  japonaise 
ouverte. 

36.  Émigrants;  in-fol.,  1880. 

Femme  portant  son  enfant,  et  entrant  sur  un  navire. 

37.  Le  Hamac  ;  in-4. 

38.  AU  BORD  DE  LA  MER  ;  in-fol. 

Jeune  femme  assise  sur  une  fenêtre  a  guillotine. 

39.  L'Hiver,  ou  Promenade  dans  la  neige  ;  in-fol. 

Jeune  femme  en  buste,  de  face,  elle  porte  une  palatine  de 
fourrures,  ses  mains  sont  dans  un  manchon.  Fond  de  neige. 

40.  Garden  Party  d'enfants  ;  in-4. 

41.  Sur  l'herbe  ;  in-4  en  1. 

Jeune  femme  assise,  avec  deux  enfants,  près  d'un  bassin. 

42.  Sa  première  Culotte  ;  in-8. 

Petit  garçon  debout. 

43.  Rêverie;  in-4,  1881. 

Jeune  femme  assise  au  bas   d'un  escalier,   le  menton 
appuyé  sur  la  main  gauche. 

44.  LA  SŒUR  AINEE  :  in-4. 

Elle  est  assise  sur  les  marches  d'un  escalier  :  un  livre 
ouvert  sur  les  genoux. 

45.  En  plein  soleil  ;  in-4  en  1. 

Jeune  femme  assise,  tournée  à  gauche,  fillette  étendue. 


132  LES    GRAVEURS     DU    XIX'    SIÈCLE. 

46.  Les  deux  Amis;  in-fol.,  1882. 

Ils  se  serrent  la  main,  au  moment  du  départ  du  navire. 

47.  Soirée  d'été  ;  in-4  en  1. 

Jeune  femme  assise  dans  un  fauteuil  et  tournée  à  gauche  : 
elle  porte  des  mitaines ,  la  tête  et  le  cou  sont  enveloppés 
d'une  mantille. 


48.  L'Enfant  Prodigue,  titre  ;  in-fol.  en  1. 

Un  livre  ouvert.  Titre  pour  les  quatre  pièces  suivantes  : 

49.  Le  Départ  ;  in-fol.  en  1. 

Assis  sur  une  table,  le  jeune  homme  dit  adieu  à  son  père. 

50.  En  pays  étranger  ;  in-fol.  en  1. 

Danseuses  japonaises. 

51.  LE   RETOUR  ;  in-fol.  en  1. 

L'Enfant  prodigue  tombe  aux  genoux  de  son  vieux  père  , 
sur  le  quai  de  débarquement. 

52.  Le  Veau  gras  ;  in-fol.  en  1. 

Déjeuner  sous  une  tonnelle. 


53-62.  Renée  Mauperin,  par  MM.  de  Goncourt  ; 
10  eaux-fortes  in-8. 


63.  LE   DIMANCHE   MATIN;  in-fol. 

Femme  en  buste,  tournée  à  droite,  chapeau  à  larges 
bords,  et  très  grand  nœud  de  crêpe  sous  le  menton. 

64.  Le  Journal;  in-fol. 

Femme  de  trois  quarts,  assise,  tournée  à  droite,  tenant 
un  journal  ;  on  voit  le  cordon  de  son  pince-nez. 


T1SS0T.  133 


65.  Berthe  ;  in-fol. 

De  face,  en  buste,  coiffée  d'un  grand  chapeau,  la  figure 
portant  sur  le  bras  gauche  appuyé  sur  un  coussin. 

66.  Le  Banc  de  jardin,  manière  noire  ;  in-fol.  en  1. 

Jeune  femme  et  deux  enfants,  dont  un  garçon  à  cheval  sur 
le  dossier  du  banc  ,  retournant  la  tête  vers  le  spectateur. 

67.  L'Apparition    médianimique ,     manière    noire  ; 
in-fol,  1884. 

Planche  spirite.  Apparition  d'un  homme  et  d'une  femme, 
enveloppés  de  leurs  suaires. 


68.  L'Ambitieuse:  in-fol. 

Elle  entre  au  bal,  fièrement,  l'éventail  à  la  main,  donnant 
le  bras  à  son  vieux  père. 

Cette  pièce  et  les  quatre  suivantes  portent  la  rubrique 
générale  La  Femme  à  Paris  ;  ce  sont  les  plus  anglaisées 
de  l'œuvre. 

69.  Ces  Dames  des  Chars  a  l'Hippodrome  ;  in-fol. 

70.  Sans  Dot  ;  in-fol. 

Jeune  fille  avec  sa  vieille  mère  ,  sur  les  chaises  des 
Tuileries. 

71.  La  Mystérieuse  ;  in-fol. 

Elle  se  promène  dans  une  allée  d'arbres,  suivie  d'un  valet 
de  pied.  Femme,  valet,  arbres,  ont  la  raideur,  le  stifl anglais. 

72.  La  plus  jolie  Femme  de  Paris  ;  in-fol. 

Elle  fait  son  entrée  au  bal,  de  face,  entre  deux  rangées 
de  messieurs  à  gilets  en  cœur,  qui  l'admirent. 


73.  Le  Matin,  manière  noire  ;  in-fol.,  1886. 

Femme  de  chambre  apportant  le  déjeuner  sur  un  plateau. 


134  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE. 

74.  Le  petit  Nemrod,  manière  noire  :  in-fol.  en  1. 

Des  enfants  jouent,  dans  une  allée  de  parc  aux  arbres 
séculaires.  Un  garçon,  à  cheval  sur  une  chaise,  remet  son 
sabre  au  fourreau. 

Il  a  été  fait  une  publication  en  un  album  des  dix  pièces 
suivantes  :  L'Auberge  des  Trois  Corbeaux ,  titre  ;  Le 
Chapeau  Rubens,  A  la  Fenêtre,  Bastien  Pradel,  Querelle 
d'amoureux ,  Le  premier  soldat  tué ,  Sur  la  Tamise , 
Ramsgate,  Miss.  L.,  La  Galerie  du  «  Calcutta  ». 


TOPFFER  (Rodolphe),  1799-1846. 

On  cite  de  lui  une  eau-forte,  frontispice  pour 
La  Griffonade,  poème  composé  par  un  de  ses  cama- 
rades au  collège  de  Genève.  (Réimpression  en 
1885,  avec  photogravure  de  l'eau-forte). 

Tôpffer  fournit  à  la  librairie  illustrée  française 
trois  ouvrages  intéressants  : 

Nouvelles  Genevoises ,  Paris ,  Dubochet ,  1845  , 
in-8,  avec  bois  d'après  des  croquis  de  Tôpffer  par 
H.  Valentin,  Pauquet,  etc.  Cette  illustration  de 
seconde  main  est  médiocre ,  et  les  Nouvelles  Gene- 
voises méritaient  mieux  (*).  Mais  le  livre  est  assez 
rare,  en  belle  condition,  et  recherché. 

Voyages  en  Zigzag,  ou  excursion  d'un  pensionnat 


(1)  Tôpffer  s'était  défini  lui-même  avec  autant  de  modestie  que  d'esprit  : 
«  Artiste,  il  dessine  faiblement,  mais  il  a  quelque  habitude  d'écrire  ;  litté- 
»  rateur,  il  écrit  médiocrement,  mais  il  a,  en  fait  de  dessin,  un  joli  talent 
»  d'amateur.  Homme  grave,  il  ne  manque  pas  d'idées  bouffonnes  ;  esprit 
»  bouffon ,  il  ne  manque  pas  d'un  sens  assez  sérieux.  »  Le  jugement  du 
littérateur  sur  l'artiste  est  juste  :  mais  le  dessinateur  de  Cryptogame  traite 
ici  un  peu  trop  cavalièrement  l'écrivain  des  Nouvelles  Genevoises. 

Sur  Tbpffer  les  documents  abondent.  Voyez  plus  spécialement  la  notice 


TOPFFER.  135 

en  vacances\  Paris,  Dubochet,  1844,  grand  in-8, 
nombreux  bois  d'après  Topffer,  par  Français, 
Daubigny ,  Girardet ,  etc. .  et  quinze  bois  de 
Calame.  —  Nouveaux  voyages  en  Zigzag ,  à  la 
Grande-Chartreuse,  autour  du  Mont-Blanc ,  etc., 
avec  notice  par  Sainte-Beuve;  Paris.  Victor 
Lecou,  1854,  grand  in-8,  nombreux  bois  d'après 
Topffer  par  Calame  ,  Girardet ,  Français  ,  Daubi- 
gny,  etc.  f1). 

Topffer  a  obtenu,  comme  caricaturiste,  un  succès 
énorme.  Il  avait  composé,  pour  la  distraction  de 
ses  élèves,  les  sept  bistoires  -  charges  de  Monsieur 
Jabot  (Genève,  1833),  Monsieur  Crépin  et  Monsieur 
Vieux -Bois  (Genève,  1837),  Monsieur  Pencil 
(Genève,  1840),  Le  Docteur  F  estas  (édition  originale 
supprimée,  avec  13  planches;  édition  publiée, 
avec  8  planches,  1840),  Albert  (Genève,  1845), 
Monsieur  Cryptogame  [  Paris  ,  dans  V Illustration, 
1845,  dessins  traduits  par  Gham;  puis  en  album 
chez  Dubochet,    1846).  Et   voici  que  ces  petits 


de  Sainte-Beuve,  la  biographie  du  Larousse,  La  Caricature  en  Allemagne 
de  Grand-Carteret,  et  l'ouvrage  suivant  : 

Rodolphe  Topffer,  l'écrivain,  V artiste  et  l'homme,  par  Auguste  Blondel 
et  Paul  Mirabaud.  Hachette ,  1886  ,  avec  25  photogravures.  De  ce  livre  a 
été  détachée  et  publiée  à  part,  en  188T,  la  Bibliographie  des  Œuvres  de 
Topffer,  par  Paul  Mirabaud  (introduction  par  A.  Parran,  de  la  Société  des 
Amis  des  Livres). 

(1)  Les  éditions  originales  des  Voyages  en  Zigzag  consistent  en  cahiers 
autographiés,  publiés  à  Genève  de  1833  à  1842.  Paul  Mirabaud  en  décrit 
quatorze.  Le  procédé  donne  à  ces  albums  un  aspect  très  primitif;  ils  sont 
cependant  assez  estimés.  (De  20  à  50  fr.) 


136  LES    GRAVEURS    DU    XIX»    SIÈCLE. 

livres,  faits  pour  amuser  les  jeunes  gens  d'un  pen- 
sionnat, dérident  aussi  les  hommes,  à  commencer 
par  Goethe.  Leur  vogue  s'étend,  l'on  peut  dire, 
dans  le  monde  entier,  et  toute  une  génération 
répète  en  riant  ces  scies  bien  connues  :  Monsieur 
Jabot  se  remet  en  position.  Monsieur  Vieux-Bois 
change  de  linge,  etc.  Ce  fut  le  triomphe  de  l'humour 
bon  enfant  ('). 

Un  album  de  65  dessins  de  Tôpffer ,  réunis  par 
Paul  Mirabaud ,  et  reproduits  par  l'héliogravure 
Dujardin,  a  été  publié  en  1886. 

TOSCHI  (Paolo),  né  à  Parme  en  1788,  vint  en 
1809  à  Paris  (2)  se  mettre  sous  la  direction  de 
Bervic ,  et  devint  un  buriniste  expérimenté ,  ayant 
un  métier  solide,  mais  sans  éclat,  et  surtout 
sans  originalité.  Revenu  à  Parme  en  1819 ,  il 
y  ouvrit  une  école  de  gravure  et  fut  nommé 
directeur  de  l'académie  des  Beaux  A.rts.  Il  est 
mort  en  1854. 


(!)  Jabot,  Crepin,  Vieux-Bois  ont  été  publiés  en  copie  par  Aubert  à 
Paris.  —  Des  six  premiers  albums  il  existe  une  édilion  allemande  copiée, 
chez  Kessmann.  Enfin  ,  F.  Tbpffer  fils  a  redessiné  en  1860  les  albums  de 
son  père,  pour  Garnier  frères. 

(2)  Calamatta  et  Mercuri,  autres  italiens,  sont  également  venus  à  Paris 
se  perfectionner  dans  leur  art,  au  rebours  de  l'idée  de  notre  École  qui 
considère  le  séjour  à  Rome  à  la  suite  du  grand-prix  comme  le  nec  plus 
ultra  du  perfectionnement  du  buriniste,  alors  censé  chercher  le  secret  de  la 
grande  gravure  dans  la  contemplation  des  maîtres  et  dans  la  méditation 
qu'elle  peut  provoquer.  Sans  vouloir  être  subversif,  un  certain  scepticisme 
est  permis  sur  cette  prétendue  contemplation,  méditation  et  inspiration. 


TOSGHI.  137 

Toschi  a  gravé  Vénus  et  Adonis.  del'Albane, 
1816,  une  illustration  de  Desenne  pour  Philoclès 
dans  Vile  de  Samos,  une  de  Gérard  pour  la  Lasiade, 
la  statue  de  Napoléon  d'après  Roland,  et  ter- 
miné le  Testament  d'Eudamidas .  du  Poussin , 
commencé  par  Bervic. 

La  planche  qui  a  fait  sa  réputation  est  la  grande 
Entrée  de  Henri  IV  à  Paris ,  d'après  Gérard 
(avec  une  feuille  à  part  pour  l'explication  des 
personnages).  C'est  le  seul  morceau  vraiment 
important  par  lequel  Toschi  ait  été  mêlé  à  la 
peinture  française  contemporaine. 

il  se  consacra  ensuite  aux  reproductions  des 
anciens  :  Ma  donna  délia  S  cala  :  Corrège.  —  La 
Vierge  et  Saint  Jérôme  :  Corrège.  — La  Vierge  au 
linge:  Raphaël,  1832,  planche  laissée  inachevée 
par  Longhi.  — Le  Portement  de  Croix  :  Raphaël , 
1832,  gd.  in-fol.  —  La  Descente  de  croix  :  Daniel 
deVolterre,  grand  in-fol.,  1843.  —  Le  Repos  en 
Egypte:  Corrège,  1846.  —  La  Cène:  Raphaël, 
dernière  œuvre  du  graveur,  inachevée.  — Mise  au 
tombeau  :  Schidone.  —  Repentir  de  saint  Pierre  : 
Tiarini. 

Portrait  de  Jules  II .  d'après  Raphaël ,  du 
Corrège,  d'après  lui-même  ;  —  de  Machiavel  et  de 
Vasari  :  —  de  Colbert,  d'après  Nanteuil. 

Pieta,  de  Canova,  in-fol. 

Fresques  du  couvent  de  femmes  à  Parme  :  Le 
Corrège,  6  p.  —  Fresque  de  la  Cathédrale  de 


138  LES    GRAVEURS    DU    XIXe     SIÈCLE. 

Parme .  série  exécutée  par  les  élèves  de  Toschi 
sous  sa  direction. 

Tempietto  nella  villa  Wilding,  in-8.  —  Paysage, 
d'après  Storelli. 

Le  Chercheur  de  trésor,  eau-forte. 

Pièce  commémora  tive  de  la  visite  de  Marie- 
Louise  à  l'atelier  de  Toschi ,  à  Parme. 

Comme  portraits ,  il  faut  citer  : 

Alexandre  Ier,  in -4. 

Alfieri,  d'après  Fabre,  in-fol. 

Bervic,  grand  in-8. 

Le  comte  Decazes .  d'après  Gérard,  in-fol. 
Planche  intéressante. 

Le  comte  de  Nevpperg ,  d'après  Callegari ,  in-4. 
Le  bandeau  sur  l'œil  droit,  la  moustache  en  brosse 
à  dents  ne  donnent  pas  un  air  séduisant  à  celui 
qui  fut  auprès  de  Marie -Louise  le  succédané  de 
Napoléon. 

Le  compositeur  Pa'èr ,  d'après  Gérard ,  in-4. 

Léopold  II,  grand- duc  de  Toscane,  d'après 
Lichens,  1833.  —  Marie  -  Antoinette ,  grande  - 
duchesse,  d'après  Bezzuoli,  2  p.  in-4. 

Charles-Félix ,  roi  de  Sardaigne.  —  Charles- 
Albert  passant  une  revue ,  d'après  Horace  Vernet, 
grand  in-fol. 

Angelo  Mazza ,  V.Mistrali,  Le  comte  de  San 
Vitale,  d'après  Callegari  ;  Tommasini,  in-4. 

Le  portrait  de  Toschi  a  été  gravé  par  son  élève 
Raimondi. 


TOUDOUZE.  139 


TOUDOUZE  (Gabriel)  (4),  né  en  1821.  architecte 
et  graveur. 

Souvenirs  de  Voyage  (en  Orient,  en  Italie,  en  Alle- 
magne et  en  France)  par  G.  Toudouze.  architecte, 
cahier  in-fol.  d'eaux-fortes  (Lenoir,  Bulla  et  Vi- 
gnères). 

Ces  eaux-fortes,  dont  l'exécution  est  assez  nette  et  serrée, 
ont  été  exposées  aux  Salons  à  partir  de  1847.  La  publication 
doit  avoir  été  abandonnée.  Voici  les  planches  qui  nous  sont 
connues. 

Numérotées  :  —  1.  Temple  de  la  Concorde  à  Agrigente, 
1846  ;  2.  San  Giovanni  à  Syracuse  ;  3.  Temple  de  Castor 
et  Pollux  à  Agrigente  ;  4.  Calvaire  de  Penmarch  ;  5.  Cloître 
de  Cefalu  ;  6.  Tombeaux,  route  du  Caire  à  Suez  ;  7.  Cathé- 
drale de  Spire  ;  9.  Tombeaux  au  Caire  ;  10.  Porte  antique 
à  Perugia  ;  11.  Calvaire  de  Pleyben  ;  13.  Temple  de  Junon 
Lucine  à  Girgenti;  14.  StsJean  et  Paul  à  Rome  ;  16.  Cloître 
de  Pont-Labbé  ;  17.  (Sujet  pris  à  Rome)  ;  20.  Vue  de  Bey- 
routh et  du  Liban,  1849  ;  21.  Tombeau  des  Aïoubites  au 
Caire  ;  22.  Au  Foll-Coat,  Basse-Bretagne  ;  23.  Fontaine  du 
Foll-Coat  ;  24.  Château  de  Nantes,  chapelle  ;  34.  Vue  de 
Syracuse,  1852  ;  37.  Eglise  à  Pleyben. 

Sans  numéros  :  —  S1  François  d'Assise ,  Santa  Maria 
délia  Salute  ;  Sujets  pris  dans  les  Etats-Romains  ;  Au  Caire, 
1844,  A.  Beyrouth,  1844;  Cloître  de  Pont-1'Abbé. 

Trois  très  grandes  planches  en  largeur  :  Vue  de  Jéru- 
salem, Grande  Porte  à  Jérusalem,  Tombeau  d'Absalon,  La 
Vallée  de  Josaphat,  gd.  in-fol.  en  1.  1853. 

Gabriel  Toudouze  et  Mme  A.  Toudouze  ont  dessiné  les 
ornements  de  VImitation  de  Jésus -Christ,  Imprimerie 
Impériale,  somptueuse  édition  exécutée  pour  l'Exposition 
Universelle  de  1855. 


(!)  Sa  femme,  Mme  Anaïs  Toudouze,  fille  d'Alexandre  Colin,  et  sœur  de 
Mme  Leloir  et  du  peintre  Paul  Colin,  a  dessiné  pour  les  journaux  de 
modes.  (Voyez  l'article  Gatine).  Elle  a  composé  de  très  nombreux  sujets 
d'imagerie,  qui  ont  été  lithographies  par  Régnier,  les  Bettanier,  et 
Desmaisons.  Elle  a  gravé  une  eau-forte  :  famille  bretonne  devant  une  porte. 


140  LES    GRAVEURS     DU     XIX0    SIECLE. 

TOUDOUZE  (Edouard),  fils  du  précédent, 
peintre  et  vignettiste. 

Distraction  de  la  Châtelaine,  eau-forte  (Cadart). 

Illustrations  de  Mademoiselle  de  Maupin,  édition 
Conquet .  1883  (gravées  par  Champollion) . 

Illustrations  pour  la  Chronique  de  Charles  IX , 
édition  Testard  (eaux-fortes  par  Abot,  bois  par 
Tbomas)  ;  pour  Les  Aventures  de  Nigel  et  Woodstock 
(bois  par  Huyot). 

TOULLION  (Tony),  peintre  et  lithographe, 
né  à  Paray-le-Monial ,  élève  de  Maréchal  de 
Metz  et  Amaury-Duval.  —  Le  P.  Ravignan,  1845; 
Degousée  et  autres  représentants  de  1848;  Lis- 
franc  ;  MicMevicz  ;  Quinei  (trois  fois)  ;  Michelel  ; 
L.  Quicherat  ;  J.  Quicherat  ;  Mlu  Marie  Legouvé, 
1850,  Auguste  Comte,  1861;  Thiers ,  Rémusat , 
Grévy.  —  Etudes  d'après  Greuze  ;  Ornements 
(Ganibart,  éd.). 

TOURFAUT  (  Léon  -  Alexandre  ) ,  graveur  sur 
bois,  a  travaillé  à  partir  de  1876  pour  les  journaux 
illustrés  et  L'Art).  Il  s'est  pendu  en  1883. 

TOURNACHON    (Félix).  —  Voyez  NADAR  (M. 

(})  Le  pseudonyme  Nadar,  au  point  de  vue  étymologique,  dérive  direc- 
tement de  Tournachon ,  sans  qu'il  y  paraisse  au  premier  abord.  Il  faut 
seulement  rappeler  qu'il  y  a  quarante  ans  la  rage  des  mots  terminés  en 
rama  avait  fait  place  à  celle  des  mots  en  dar,  d'où  Tournachon,  Tour  nadar, 
Nadar. 


TOURNY.  141 

TOURNY  (Joseph-Gabriel),  né  à  Paris  en  1817, 
élève  de  Martinet,  grand-prix  de  gravure  an 
concours  de  1846.  —  Portrait  du  Primatice,  envoi 
de  Rome.  —  Portrait  de  Masaccio.  —  M.  Baroche, 
président  du  Conseil  d'Etat,  1857. 

Tourny  a  ensuite  abandonné  la  gravure  pour 
faire  sa  carrière  dans  l'aquarelle,  et  reproduire  par 
ce  procédé  les  morceaux  célèbres  des  maîtres 
italiens ,  notamment  pour  la  collection  Thiers  ;  il 
a  aussi  dessiné  de  nombreux  portraits. 

TOUSSAINT  (Henri),  né  à  Paris,  élève  de 
Gaucherel,  est  un  fin  graveur  à  l'eau-forte. 

La  Sainte-Chapelle;  Cour  de  V 'école  des  Beaux- 
Arts,  frontispice  (Cadart).  Chaussée  Saint- Leu  à 
Amiens  ;  Le  Trocadéro  ;  La  Rue  des  Nations  à 
V Exposition  de  1878  {L'Art). 

Vîtes  d'Oxford,  Cambridge,  Liverpool,  West- 
minster, S  t-B  tienne  du  Mont  (pour  le  Port-Folio). 

Saint- Maurice  :  Turner. 

Six  tableaux  de  Corot ,  Fromentin  .  Troyon  , 
Diaz,  Delacroix  (Cent  Chefs-d'œuvre).  La  Plage: 
Dejonghe;  La  Promenade:  Abbenia.  (La  Mer). 
Nombreuses  reproductions  de  tableaux,  en  petit 
format,  pour  divers  catalogues. 

La  grande  Cascade  de  St-Cloud,  in-fol.  (L'Art). 

Le  C apitoie  à  Rome,  d'après  Gaucherel,  (20  ép.). 

Une  Parisienne  :  R.  Collin. 

Saint- Maclou ,    La   Cathédrale,   Porte  de  la 


142  LES    GRAVEURS     DU    XIX'    SIECLE. 

Cathédrale ,  Le  Gros- Horloge,  Fontaine  du  Gros- 
Horloge,  Bords  de  la  Seine,  Palais  de  Justice,  Tom- 
beau du  Cardinal  d'Amboise ,  Bue  Eau  de  Bobec , 
Hôtel  Bourg l/ieroulde ,  etc.  (Bouen  illustré,  Auge). 

Andromaque  et  Astyanax  :  Rocliegrosse ,  et 
autres  planches  pour  Le  Livre  d'Or  du  Salon.  — 
Porte- F  tend  art:  Meissonier  [Modem- Artists). 

Van  Beresteyn  :  F.  Hais  [Gaz.  des  Beaux- Arts). 

Les  premières  Fleurs  :  Chaplin  (Hautecœur). 

Illustrations  pour  Bigareau ,  de  Theuriet 
(Conquet)  ;  de  T.  Jazet,  pour  La  Canne  de 
M.  Michelet  (  ld.  )  ;  de  Leblant  pour  Mauprat 
(Quantin)  ;  deBramtot  pour  Mes  Prisons  (Jouaust), 
et  la  Vénus  dLlle  (ld.)  :  de  F.  Flameng  pour 
Victor  Hugo,  etc. 

La  Cité  et  le  Pont-Neuf,  La  Place  de  la  Concorde  : 
Zuber,  1889.  —  Martyre  :  Henner  [Portfolio). 
—  La  Valse  :  V.  Gilbert  [Album  de  la  Société  des 
Arts),  1891.  —  Portrait  de  Barbey  d'Aurevilly, 
in-12. 

TRAVERSIER  (Hyacinthe),  graveur,  a  exposé 
en  1841  deux  Vues  de  Paris,  et  en  1842  une  Vue 
de  la  Chapelle  royale  de  Palerme.  —  Armoriai 
national  des  Villes  et  Provinces  de  France.  —  Atlas 
de  statistique,  1842. 

TRAVIÈS  (  Charles  -  Joseph  )  ,  —  son  nom 
complet  est  Iraviès  de  Villers .  —  né  en  1804  à 


TRAVIES.  143 


Wulfflingen  (Suisse) ,  d'une  famille  originaire  de 
France  ;  naturalisé  français. 

Un  fruit  sec  de  la  peinture  ,  et ,  comme  on  dit 
dans  les  ateliers  ,  un  «  raté  »  ;  un  déclassé  et  un 
malheureux.  Baudelaire  l'appelle  «  le  peintre  du 
guignon  ».  Elève  de  Heim  et  de  l'École  des 
Beaux-Arts,  Traviès  avait  l'ambition  de  la  grande 
peinture  ;  pauvre  ,  souffreteux  ,  mélancolique , 
inquiet  et  indécis ,  il  eut  recours ,  comme  tant 
d'autres  sous  la  Restauration  ,  à  la  production  de 
feuilles  lithographiques  ,  —  de  la  dernière  trivia- 
lité, —  qui ,  au  lieu  d'être,  comme  pour  les  autres, 
un  simple  épisode  et  un  adjuvant  dans  la  carrière, 
devinrent  sa  carrière  même.  Le  serpent  tentateur, 
sous  la  ligure  de  Philipon  ,  l'induisit  en  un  métier 
funeste  :  la  caricature  politique  faite  de  violence  , 
de  haine,  et  d'attaques  directes  aux  personnes. 
Traviès  s'y  jeta  tète  baissée,  sans  faire  absoudre 
par  une  exécution  maîtresse  la  vileté  du  genre. 
La  caricature  politique  supprimée  par  ordre  supé- 
rieur, vint  l'époque  brillante  du  dessin  de  mœurs. 
Traviès  dut  s'y  mettre  :  mais  en  restant,  à  de  rares 
exceptions  près ,  terne  et  commun ,  alors  que 
d'autres  y  étaient  ou  élégants  ou  vigoureux.  Il 
essaya  de  la  vignette,  sans  devenir  décidément 
illustrateur.  Et  pendant  ce  temps ,  sa  véritable 
pensée  allait  toujours  aux  grandes  machines 
picturales  (l'atelier  du  dessinateur  des  ivrognes  et 
des  chiffonniers  était  plein  de  tableaux  religieux 


144  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 

inachevés).  Il  végéta  longtemps,  «  grand échassier 
à  nez  de  perroquet  et  à  pommettes  saillantes  »  (*), 
torturé  par  la  misère ,  les  embarras  de  famille  et 
la  maladie,  et  finit  par  mourir  en  1859,  dans  une 
mansarde  du  quartier  latin,  sur  un  grabat. 

S'il  eût  toujours  suivi  fermement  la  voie  de 
la  peinture,  Traviès  y  eût  trouvé  peut-être  une 
subsistance  honorable  et  suffisante,  une  existence 
matérielle  plus  heureuse.  Mais,  après  tout,  rien 
ne  prouve  qu'il  se  serait  développé  chez  lui  un 
talent  à  faire  surnager  son  nom  dans  l'avenir. 
Tandis  que  par  la  caricature  il  a  vécu  cruellement 
misérable,  mais  il  conservera  une  manière  de 
notoriété.  Pas  celle  qu'il  ambitionnait,  par 
exemple  !  Il  l'eût  voulue  par  des  tableaux  comme 
ce  Jésus  et  la  Samaritaine  commandé  par  l'État 
et  exposé  au  Salon  de  1853,  —  et  il  l'aura  (gloire 
extrêmement  relative)  par  la  création  de  Mayeux! 

1.  Premières  lithographies. 

Le  premier  idéal  de  Traviès  fut  Pigal,  et  ses  premières 
séries  de  lithographies  sont  du  pur  genre  commun  de  la 
Restauration  :  Tableau  de  Paris,  20  p.  (Bove-Ducarmej  au 
n°  18  est  déjà  un  bossu  genre  Mayeux.  —  Les  Contrastes , 
galerie  mimique  et  physionomique ,  20  feuilles  à  deux 
sujets,  numérotées  dans  le  bas;  autre  série,  numérotée 
dans  le  haut.  —  Galerie  des  Epicuriens,  des  Savants,  des 
Négociants,  des  Misérables,  Politesse  française,  Tableau  de 
Paris,  suite  de  feuilles  très  vulgaires.  Barrière  de  la  Villette, 

(1)  Champfleury,  Histoire  de  la  Caricature  moderne.  —  Voyez  aussi  le 
portrait-charge  de  Traviès  par  Benjamin  Roubaud  ,  dans  le  Panthéon 
charivarique 


TRAV1ES.  145 


Barrière  du  Combat,  Barrière  de  la  Courtille.  —  Paris, 
12  p.  (chez  l'éditeur  quai  de  la  Mégisserie). 

Son  second  idéal  fut  Grandville,  qu'il  imita  dans  des 
caricatures  au  trait  de  plume  :  Doubles  Visages. —  Les  Cinq 
Sens.  —  Les  Transfigurations,  personnages  à  têtes  d'ani- 
maux ;  Miroir  grotesque,  id.  —  Mariage  de  raison  ;  Ma- 
riage d'argent,  4  p. 

Pièces  diverses  :  Grands  projets;  Arrogant  avec  un  infé- 
rieur, humble  devant  un  supérieur;  Moi  je  me  règle  sur  le 
soleil  (La  Silhouette).  —  Le  Chef  d'institution  ou  la  nou- 
velle année  :  Echantillon  de  mœurs  parisiennes  ,  un  banc 
d'omnibus  de  la  Madeleine  à  la  Porte  St-Martin  ;  Enfoncé 
Racine  ;  Lecture  de  la  grande  ordonnance  du  1er  septembre 
1828  ;  Il  faut  avouer,  mon  cher,  que  vous  avez  une  drôle 
de  tête  !  —  Paganini,  et  pas  le  sol  !  Les  Romantiques,  2  p. 
—  Types  (chez  l'éditeur,  rue  du  Coq)  :  Gâte-Sauce,  Serpent 
de  paroisse,  M.  Boniface,  etc..  M.  Coyart,  teneur  de  livres, 
M.  Cuinat,  chef  de  bureau  (tout  cela  est  sans  esprit).  — 
Types  (chez  Osterwald  et  Ducarme). 

Arrivons  à  la  grande  «  création  »  de  Traviès. 

2.  Les  Mayeux. 

Traviès  passe  pour  être  le  créateur  de  Mayeux.  Ceci 
constaté,  inutile  de  perdre  son  temps  à  se  demander  grave- 
ment, comme  on  l'a  fait  plus  d'une  lois,  quelle  est  la  genèse 
de  Mayeux  ;  est-il  sorti  subitement  tout  parfait  de  l'imagi- 
nation de  Traviès?  ou  Traviès  a-t-il  pris  quelques  indica- 
tions «  sur  nature  »  d'après  un  modèle  ?  Voilà-t-il  pas  un 
grave  point  d'histoire  ! 

Avant  Traviès,  la  caricature  s'était  attaquée  aux  bossus  : 
et  au  n°  11  de  l'album  comique  d'Isabey  père  il  y  a  un  petit 
bossu  prétentieux,  tout  fier  de  donner  le  bras  aune  grande 
femme,  qui  est  déjà  Mayeux  à  moitié  trouvé. 

De  même  nous  ne  nous  demanderons  pas  solennellement  : 
Que  représente  Mayeux?  Sa  mémoire  restera-t-elle  dans  les 
gê aérations  futures?  et  autres  questions.  Surtout  nous 
nous  garderons  bien  de  répondre  comme  Champfleury  que 
Mayeux  forme  avec  Robert  Macaire  et  Joseph  Prudhomme 
une  trinité  qui  personnifie  la  bourgeoisie.  Mayeux,  ce  fan- 
toche priapique,  ne  représente  que  Mayeux,  un  bâtard  de 
Polichinelle  (j'entends  •  du  polichinelle  turc),  atténué  et 
rendu  susceptible  d'être  toléré  par  le  public  français  qui 
n'a  pas  l'habitude  du  Karagueuz  original.  Mayeux  ne  fut,  à 
xn  10 


140  LES    GRAVEURS     DU     XIX'     SIECLE. 


proprement,  parler,  qu'une  «  scie  »  dont  Paris  s'est  long- 
temps amusé,  et  dont  l'avenir  (qui  nous  est  maintenant 
connu  à  présent  que  soixante  ans  se  sont  écoulés)  a  été  de 
disparaître,  remplacée  par  d'autres  «  scies  »,  moins  accen- 
tuées toutefois  et  d'un  genre  moins  cru  (*).  Mais  il  a  eu  un 
beau  succès,  aux  alentours  de  1830 ,  le  bossu  des  trois 
glorieuses,  qui  s'était  sûrement  caché  dans  sa  cave  pendant 
l'action,  et  qui  après  la  victoire  réapparaissait  triomphant, 
insolent,  bruyant,  mouche  du  coche,  grand  faiseur  d'em- 
barras, et  soigneux  garde  national  !  La  garde  nationale  avec 
les  nuits  de  service  commandé,  quelle  admirable  occasion 
pour  les  fredaines  que  doit  ignorer  Mme  Mayeux.  Et  ces 
fredaines,  c'est  la    grosse  affaire   de  Mayeux,   lubrique, 

(*)  En  d'autres  termes ,  Mayeux  n'est  pas  un  «  document  »  dans  le  bon 
sens  du  mot. 

Nous  savons  bien  que  tout  est  susceptible  de  devenir  document  avec  le 
temps  ;  la  preuve  en  est  qu'on  élève  des  palais  pour  y  loger  des  tessons  ; 
et  comme  dans  La  Grammaire  de  Labiche,  les  savants  viennent  pontifier 
sur  des  morceaux  de  vases  nocturnes  qu'ils  prennent  pour  des  débris 
de  lacrymatoires.  Mais  nous  ne  sommes  pas  assez  loin  des  estampes  du 
XIXe  siècle  pour  les  déclarer  indifféremment  des  documents,  c'est-à-dire 
des  témoins  valant  la  peine  d'être  entendus  et  dignes  d'être  crus  lorsqu'il 
s'agira ,  plus  tard ,  de  reconstituer  et  de  juger  notre  société.  Charges , 
grimaces,  grosses  têtes,  grotesques  à  la  De  Cari,  scatologies,  trivialités  à 
la  Pigal,  obscénités  lithographiques  de  1830,  Mayeux,  calomnies  féroces 
des  caricaturistes  politiques,  lanternes  de  Boquillon .  placards  publiés  à  la 
faveur  du  relâchement  de  l'autorité,  pornographies  d'aujourd'hui ,  marée 
d'images  lancées  en  tout  temps  par  des  «  individualités  sans  mandat  »  ; 
tout  cela  ,  feuilles  de  papier  sans  autorité  ,  pseudo  -  documents  ,  faux 
témoignages  1 

Connaissons  toutes  ces  images,  si  l'on  veut.  Mais  soyons  sceptiques  à 
leur  égard.  Sachons  surtout  nous  rendre  compte  du  néant  de  la  plupart 
d'entre  elles  comme  influence  sur  le  moment  et  comme  valeur  dans  l'avenir  : 
remarquons,  par  exemple,  le  fait  qui  se  passe  aujourd'hui  sous  nos  propres 
yeux  :  le  détachement  absolu  du  public  pour  les  caricatures  politiques,  on 
ne  les  regarde  même  pas  aux  kiosques  où  elles  sont  étalées.  Ne  prenons  pas 
au  sérieux  tout  ce  qui  est  dessiné  :  nous  ferions  comme  le  naïf  populaire, 
qui  croit  toutes  les  bourdes,  et  ce  qui  est  plus  grave,  toutes  les  accu- 
sations, du  moment  que  «  c'est  sur  le  journal  ».  Défions-nous  surtout,  en 
estampes  comme  en  autres  choses,  des  traits  des  satiriques  et  des  boutades 
des  hommes  d'esprit.  Il  n'y  a  point  de  documents  plus  menteurs  :  c'est  la 
plaie  de  l'Histoire. 


TRAVIES. 


147 


cynique,  volcanique  (au  moins  en  paroles),  jurant,  sacrant 
(Nom  de  D...I  Tonnerre  de  D...!  voilà  l'inévitable  entrée, 
la  rengaine,  le  leitmotiv  de  Mayeux),  faisant  un  bruit  de 
tous  les  diables  afin  que  nul  n'ignore  ses  bonnes  fortunes 
Nom  de  D..!  Mayeux,  en  fais-tu  des  caprices!;  entrant  au 
restaurant  ou  au  théâtre  avec  des  allures  d'ouragan  :  Du 
serpent  à  la  Tartare!  des  côtelettes  de  tigre,  tonnerre  de 
D...!  Des  truffes,  nom  de  D...!  des  truffes,  garçon?  des 
truffes  comme  s'il  en  pleuvait  !  —  Une  loge  grillée,  ton- 
nerre de  D...!  ;  et  montant  chez  les  filles,  et  faisant  du 
vacarme,  et  promettant  de  lui-même  monts  et  merveilles  : 
Dépêche-toi,  nom  de  D...!  nous  allons  voir  le  tremblement!, 
«  parlant  d'amour  »,  dit  Ghampfleury,  «  comme  le  père 
Duchêne  parlait  politique  »  :  Cache  ta  gorge,  cache-la, 
nom  de  D...!  je  ne  me  connais  plus!  Tiens,  prends  ma 
bosse,  coupe-la  en  quatre,  f....  -m'en  les  morceaux  à  la 
figure!...  Dis-moi  des  horreurs,  dis-moi  que  f  ai  assassine 
mon  père  et  ma  mère  !  ça  m'est  égal,  tonnerre  de  D...  !  ça 

ni!  est  égal,  f. •'•'•' 

Mayeux  a  copieusement  fourni  matière  à  articles,  et  on 
en  pourra  toujours  tirer  une  «  chronique  ».  Mais  là  n'est 
pas  notre  point  de  vue.  Nous  avons  à  nous  demander,  tout 
simplement,  combien  Mayeux  a  suscité  d'estampes  et  de 
quelle  qualité. 

On  appelle  Les  Mayeux  en  langage  de  librairie,  l'ensemble 
des  images  où  se  trouve  représenté  le  fameux  bossu.  En 
1832,  cet  ensemble  était  annoncé,  dans  les  Petites  affiches 
du  Charivari  chez  Aubert,  comme  complet  en  100  feuilles 
à  75  cent.  :  charges  un  peu  graveleuses,  mais  très  plai- 
santes (sic).  Mais  il  existe  aujourd'hui  dans  diverses  biblio- 
thèques des  recueils  factices  où  le  chiffre  des  Mayeux  va 
environ  à  160  pièces.  Les  Mayeux  ne  sont  pas  du  seul 
Traviès,  mais  encore  d'autres  dessinateurs. 

Série  à  l'adresse  de  Hautecœur-Martinet  ;  —  Autre  série 
chez  Hautecœur-Martinet,  in-4  avec  trait  carré;  -  Série 
chez  Fonrouge  ,  5,  quai  Conti  :  on  y  remarque  Mayeux 
regardant  Holyrood,  signé  ^B  (Auguste  Bouquet)  ;-  Série 
à  l'adresse  d'Aubert.  -  Série,  imprimerie  Delaunois,  chez 
Charasse,  6  p.  —  Aventures  de  M.  Mayeux,  par  Hippolyte 
Robillard ,  chez  Aubert.  Il  y  en  a  deux  fort  «  raides  »  de 
ton  -  Mayeux,  par  H.  Robillard,  imp.  Delaunois,  chez 
Aubert.  -  Quelques  pièces,  par  Michel  Delaporte,  chez 
Aubert.-  Série  chez  Genty,  signée  Ch.  de  S...,  d'un  dessin 


148  LES    GRAVEURS     DU    XIX'     SIECLE. 


informe.  (C'est  là  que  se  trouve  la  fameuse  réponse  faite  à 
Mayeux  demandant  au  cardinal  Fesch  :  Comment  se  porte 
Votre  Eminence.  —  Très  bien,  Mayeux,  et  la  vôtre  ?)  — 

—  Facéties  de  M.  Mayeux,  par  Traviès  :  ici  Mayeux  fait 
de  tous  les  métiers,  il  est  chapelier,  cordonnier,  docteur, 
tailleur,  maître  de  danse,  restaurateur,  coiffeur,  épicier, 
pharmacien,  marchand  de  vin,  charcutier,  etc.,  etc.,  et  il 
ne  se  fait  pas  faute  de  propos  et  d'insinuations  à  faire 
rougir  les  clientes. 

Portrait  de  Charles-Louis-Philippe-Dieudonné  Mayeux, 
né  à  Paris,  le  7  fructidor  an  2,  décoré  du  lys,  de  la.  croix 
de  Juillet,  membre  du  caveau  moderne  et  de  plusieurs 
autres  académies  savantes,  par  Traviès.  —  Mayeux  par- 
venu au  Ministère  (Traviès).  —  Le  Diable  emporte  la 
Liberté  de  la  Presse  (Michel  Delaporte).  —Mayeux,  sculp- 
teur, devant  sa  Galatée  :  Je  me  sens  capable  de  mille 
hoi-reurs  (Traviès).—  Mayeux  brûlant  les  lithographies  qui 
le  représentent  :  Au  feu,  codions  d'artistes  !  au  feu,  nom 
de  D...  !  —  La  Revue  (Robillard).  —  A  la  revue  :  La  voilà 
donc,  cette  belle  garde  nationale  dont  je  suis!  —  Diverses 
pièces  signées  de  Forest,  de  Prévost,  ou  Auguste  ou  Bosco. 

—  M.  Mayeux  aux  Tuileries.  —  Lâchez-moi,  Madame 
Mahieu,j'suis  d'ia  mobile,  nom  de  D...!  (La  Silhouette). 
On  peut  citer  aussi  une  image  d'Épinal  :  Mayeux  le  brave 
bossu  des  trois  jours;  une  réclame  de  Henri,  chapelier. 
avec  Mayeux  pour  vignette  ;  une  autre  vignette  pour  les 
boîtes  de  Y  Enduit  élastique  préservateur  de  l'humidité  des 
chaussures  de  cuir. 

Nous  verrons  tout  à  l'heure  Mayeux  apparaître  dans  le 
journal  la  Caricature. 

Enfin,  en  1839,  alors  que  la  vogue  du  personnage  ava  it 
pleinement  baissé,  et  que  le  goût  du  violent  et  de  l'ignoble 
dans  la  charge  avait  disparu,  Traviès  essaya  de  ramener 
l'intérêt  sur  son  bossu  en  lui  donnant  pour  partner  un 
autre  type  alors  célèbre  :  il  fit  la  série  spéciale  de  Mayeux 
et  Robert  Macaire,  6  p.,  qui  n'eut  aucun  succès. 

Comme  qualité,  les  lithographies  des  Mayeux  sont  géné- 
ralement nulles.  Elles  peuvent  former  un  recueil  curieux, 
mais  rien  de  plus.  Robert  Macaire  a  fourni,  avec  Daumier, 
une  série  de  lithographies  superbes  ;  Prudhomme ,  lui . 
n'a  pas  été  célébré  par  la  lithographie  ;  Mayeux  l'a  été 
platement,  souvent  même  ignoblement,  ainsi  qu'il  convient 
pour  des  estampes  destinées  à   recevoir  des  légendes  dans 


T  RAVI  ES.  149 


le  goût  de  celle-ci  :  May  eux  à  l'Ambigu  :  Nom  de  D..J 
M.  le  gendarme,  faites  donc  finir  ces  gens-là  !  Y  n'font 
que  péter,  vesser  ;  on  n'entend  rien! 

Sur  ce  dernier  trait  de  «  l'esprit  de  nos  pères  »  bouchons- 
nous  le  nez,  nous  qui  sommes,  c'est  une  chose  entendue, 
autrement  délicats  et  fins  que  la  génération  de  1830.  Et 
allons  au  Moulin-Rouge  entendre  le  <.<  Pétomane  »...  ! 

3.  Caricatures  politiques. 

Pièces  isolées  :  —  Je  tiens  1  jésuite;  Club  jésuitique,  Ils 
auront  beau  faire...;  Les  Ex-Ministres;  M.  de  Polignac  à 
Vincennes  ;  Digestion  diplomatique  ;  Protocole,  Bruits  de 
guerre;  Fin  de  vacances;  Allons  donc  les  Parisiens!  Le 
Barbier  parisien  ;  Pourriez-vous  me  dire  où  sont  les 
alouettes  qui....  etc.;  L'ordre  le  plus  parfait  règne  dans 
Varsovie;  Le  Présent,  le  Passé,  1831  :  Le  Peuple  restaura- 
teur, carte  du  jour  ;  C'était  bien  la  peine.... 

(Rappelons  ici  que  les  deux  principales  séries  de  carica- 
tures parues  isolément  étaient  les  cent  pièces  contre 
Charles  X,  et  les  cent  caricatures  politiques,  vendues  chez 
Aubert). 

Dans  la  Caricature  de  Philipon,  Traviès  a  dessiné  nombre 
de  pièces  :  —  Ce  qu'il  y  a  de  plus  affreux  dans  l'Univers 
(des  chiffonnières  qui  se  battent).  —  Les  faux  Ouvriers, 
assommeurs  payés;  Peuple  affranchi  dont  le  bonheur 
commence  ;  Faut  avouer  que  le  Gouvernement  a  une  bien 
drôle  de  tête  (le  public  regardant  les  caricatures  à  la 
devanture  d'Aubert)  ;  L'ordre  le  plus  parfait  règne  aussi 
dans  Lyon  ;  Louis-Philippe  se  faisant  dire  la  bonne  aven- 
ture ;  Que  drôles  de  têtes  (le  Roi  et  le  duc  d'Orléans  avec 
des  têtes  de  poires)  ;  Le  juste-milieu  se  crotte:  Le  Pot  de 
mélasse;  Levez  le  siège,  polissons!;  La  vieille  Perruque 
d'Harpagon;  Mauvaise  charge  ;  Elle  est  vraiment  enceinte! 
(nâvrement  d'un  vieux  royaliste  aux  nouvelles  de  Blave); 
Marche  de  la  banlieue  au  secours  de  cent  mille  hommes  de 
troupes  réglées  assiégés  par  quelques  centaines  de  lâches 
républicains;  Le  grrrand  Complot;  Fœtus  politiques;  Mort 
aux  rats  politiques;  Route  de  Pantin,  hommes  usés; 
Entretien  de  deux  monarques  provisoires  (Louis-Philippe 
et  le  bœuf  gras)  ;  Vieillards,  votre  heure  est  venue  (la  Mort 
et  la  chambre  des  pères  ganaches)...  Etc. 
Mayeux  reparaît  dans  la  caricature  ;  le  voici  qui  décapite 


150  LES    GRAVEURS    DU    XIX'    SIECLE. 


une  poire  avec  son  couteau  en  s'écriant  :  Ah!  scélérate  de 
poire,  pourquoi  n'es-tu  pas  une  vérité  !  ou  bien  qui  dit  avec 
mépris  à  Lafayette  :  Corbleu,  général,  vous  nous  avez  fait 
là  un  fichu  cadeau  !  on  entend  suffisamment  de  qui  il  est 
question.  Plus  loin,  Mayeux  prononce  le  «  Jugement  de 
la  chambre  qu'on  vexe  ».  (Dans  la  Caricature  également 
une  feuille  de  Facéties  de  M.  Mayeux  non  signée,  et  un 
Mayeux  par  Grandville  :  Nom  de  D...  !  peut-on  avoir  les 
jambes  f...  comme  ça). 

Dans  le  Charivari,  à  partir  de  1832,  la  série  assez  drôle 
des  Musiciens  de  la  Chapelle  (M.  Sou...  premier  tambourin  ; 
D'Argot,  premier  nasillard;  Vienn...,  premier  chantre; 
Lobau,  premier  trombone  ;  Lamêche,  premier  galoubet  ; 
Giraudrelin  ;  Montaugibet  ;  Chonaine  ;  L'abbé  Loup  ;  Tata- 
lain;  Madier  Longeau;  Ratry  de  Vilain  Manoir;  Dupé).  — 
Portraits -charges  :  Stephanus  ,  Jacot-Lefaive  ,  Barthe  , 
Guizot,  Cul  nain  gris  d'aise ,  Bètin  le  veau  (charge  du 
Bertin  d'Ingres).  —  L'exécrable  Assassin  méditant  son 
horrible  attentat;  L'Assassiné.  —  Philippe-Égalité.  —  Ces 
diables  de  députés,  que  drôles  de  boules  ils  ont  ;  Au  fait, 
c'est  vrai,  ces  républicains  ont  peut-être  raison  ;  D'où  diable 
peuvent-ils  savoir  ça?;  Cré  coquin  de  Figaro;  M. Tu-Bois; 
Le  Silène  (dit  Schonaine)  ;  Le  Diable  emporte  les  fruits  !  ; 
La  Poire  est  devenue  populaire;  Une  Supposition;  La 
bonne  Digestion;  La  mauvaise  Digestion;  La  Russie  défend 
la  Turquie ,  mais  elle  l'étrangle  ;  Combat  singulier  du 
Constitutionnel  et  des  Débats;  Quel  coupe-gorge  ! 

Tout  cela  est  d'intention  méchante,  féroce  même.  «  Avec 
»  les  dessins  de  Grandville,  ceux  de  Traviès  sont  haineux 
»  et  provocateurs.  Leurs  allusions  sont  perfides,  minces  et 
»  aiguës  comme  la  lame  d'un  poignard.  Ses  caricatures 
»  offrent  une  amertume,  un  amaigrissement,  une  rancune 
»  expressive...  Traviès  ne  parvint  pas  à  franchir  l'énorme 
»  fossé  qui  séparait  la  Restauration  de  Juillet  :  un  abîme 
»  entre  les  mœurs,  les  physionomies.  Il  se  donna  tout  entier 
»  aux  entreprises  politiques  de  Philipon,  y  apportant  ses 
»  amertumes  intérieures,  car  la  souffrance  physique  et 
»  morale  forme  une  bonne  partie  du  lot  des  satiriques  ;  ils 
»  sont  méconnus,  ils  s'imposent  par  de  cruelles  égrati- 
»  gnures;  ils  sont  incompris,  leur  dépit  se  traduit  en  traits 
»  acerbes.  Le  crayon  chétif  de  Traviès  ne  saurait  innocenter 
»  ses  compositions  politiques.  »  Ainsi  parle  Champfleury. 

Traviès,  en  effet,  comme  exécutant  est  terne.  Son  crayon 


T RAVI  ES.  151 


est  sans  vigueur,  avec  une  tristesse,  un  gris  caractéristique. 
Traviès  a  sa  couleur  à  lui,  il  fait  «  croquemort  ». 

Pourtant  il  se  montre  mieux  dans  les  quelques  pièces 
suivantes  : 

4.  LIARD,  CHIFFONNIER  PHILOSOPHE,  in-4. 

C'est  le  chiffonnier-poseur  qu'il  faudrait  dire  :  pour  ce 
pseudo-chiffonnier  qui  se  promenait  en  faisant  quelques 
bribes  de  citations  latines,  pour  étonner  les  badauds.  Mais 
son  portrait  est  la  meilleure  œuvre  de  Traviès. 

5.  UN  SECTAIRE  AU  XIXe  SIÈCLE,  in-4  cintré. 

Ce  sectaire,  c'est  Ganneau,  ou  comme  il  s'appelait,  celui 
qui  fut  Ganneau,  devenu  le  Mapah  (premières  syllabes 
réunis  des  mots  papa,  maman),  fondateur  de  la  religion  de 
YÉvadisme  (réunion  des  mots  Eve  et  Adam).  Traviès  était 
bien  tenté  de  le  suivre,  comme  il  suivit  aussi  Jean  Journet. 
Ce  besoin  d'une  religion  nouvelle,  avec  un  dieu  comme  le 
Mapah,  est  encore,  comme  le  dit  Champfleury  «  la  preuve 
d'une  certaine  faiblesse  ».  La  lithographie  est  d'un  joli 
crayon  doux. 

6.  Pièces  diverses . 

Un  Détenu  politique  (Revue  des  Peintres).  —  Les 
Vagabonds,  d'après  son  tableau.  —  Amour  filial,  et  autres 
pièces  d'après  divers  {M.).  —  Les  Lionnes  de  l'avenir 
(fillette  portant  sa  petite  sœur  et  tenant  un  pain),  jolie  lith. 
—  Les  Balayeurs,  Café  en  plein  vent,  Les  Chiffonniers, 
Les  Gamins  (Paris  au  XIXe  Siècle). 

LES  MYSTÈRES  DE  PARIS,  publication  du  Compi- 
lateur, 1843.  La  série  in-4,  débute  par  le  portrait  du 
«  Compilateur  »  et  continue  par  une  suite  de  scènes  du 
roman  d'Eugène  Sue,  on  les  croirait  destinées  à  être  lancées 
en  prospectus  II  y  a  là  plusieurs  pièces  assez  vigoureuses, 
et  l'une  notamment,  Le  Tapis  Franc,  rue  aux  Fèves,  (n°  16 
de  la  série)  qui  est  remarquable  :  c'est  l'une  des  meilleures 
œuvres  de  Traviès. 

Macédoines,  drôleries,  petites  grimaces,  etc.  —  Titres  de 

musique  :  Les   Bohémiens  quadrille  populaire  ;  Plus  de 

Patrie, romance  deGrimaud  et  St-Martin,  etc.—  Le  Vendeur 

de  savon  Demarson. 

Portraits  :  Dupont  de  l'Eure,  Hérold,  le  général  Chassé. 


152  LES    GRAVKURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


—  Galerie  des  Illustrations  scientifiques  :  Raspail,  Dumé- 
ril,  Requin,  Cruveilher,  Cloquet,  Orfila.  —  Portrait  d'un 
homme  au  lit  de  mort.  —  Buste  d'homme  avec  une  cou- 
ronne. —  Elisa  Jubain,  cantatrice. 

Sujets  de  Mœurs. 

Série  de  tètes,  types  divers  :  le  Franc-Bourguignon,  le 
Fashionable  de  la  Courtille,  le  Goutteux,  l'Amateur  de 
porter,  etc.  (Osterwald  et  Rittner.  Sans  intérêt.)  —  Types 
Français,  1835  (sans  aucune  valeur).  —  Types  et  portraits 
de  fantaisie.  —  Types  en  pied  (Aubert).  —  Histoire  natu- 
relle de  l'homme.  —  Galerie physionomique,  1836. 

L'Ivrognesse  :  No?n  d'un  p'tit  bonhomme,  ça  vous  remet 
du  cœur  au  ventre  !  in-fol.  (n°  2  d'une  série  de  Rittner  et 
Goupil). 

LE  CHIFFONNIER:  Au  fait,  tous  les  Français  sont 
naturellement  susceptibles  aux  emplois  civils  et  militaires, 
in-fol.  (Rue  du  Coq,  4).  Une  des  meilleures  pièces  de 
Traviès. 

Physionomies  de  Paris,  8  p.  in-4  cintré.  —  Plaisirs  pari- 
siens. —  Les  Rues  de  Paris,  7  p.  —  Promenades  pari- 
siennes. —  Comme  on  dîne  à  Paris,  série  nombreuse.  — 
Scènes  de  mœurs,  16  p.  —  Mœurs  commerciales  et  indus- 
trielles, 7  p.  —  Galerie  comique.  —  Blagualitës.  —  Les 
Monologues.  —  La  Vie  littéraire.  —  Mots  écorchés.  — 
Paraphrase  de  La  Bruyère.  —  Un  Scélérat  de  Neveu. 
6  p.  —  Les  Vices  distingués,  2  p.  —  Les  Génies  méconnus. 
2  p.  (sur  l'une  des  pièces,  on  voit  le  Mapah  étendu  sur 
un  divan,  entouré  de  quelques  adeptes:  il  y  a  dans  le  dessin 
comme  une  intention  de  raillerie). 

Barrières  de  Paris,  8  p. —  Scènes  bachiques,  20  p.,  1839. 
—  Les  Joies  et  les  Misères  du  pauvre  peuple,  2  p.  —  Le 
Désabusé  :  J'en  ai  tant  vu  de  vilaines  choses  dans  ce  monde 
que  j'aime  autant  être  comme  je  suis!  1851. 

Baudelaire,  très  bienveillant  pour  Traviès  qu'il  croit  un 
artiste  éminent  et  incompris,  dit  :  «  Sa  muse  est  une 
»  nymphe  du  faubourg,  pâlotte  et  mélancolique.  A  travers 
»  toutes  ses  tergiversations,  on  suit  partout  un  filon  sou- 
»  terrain  aux  couleurs  et  au  caractère  assez  notables. 
»  Traviès  a  un  profond  sentiment  des  joies  et  des  douleurs 
y  du  peuple;  il  connaît  la  canaille  à  fond,  et  nous  pouvons 
»  dire  qu'il  l'a  aimée  avec  une  tendre  charité.  C'est  la 
»  raison  pour  laquelle  ses  Scènes  bachiques  resteront  une 


TRAVIES.  153 


»  œuvre  remarquable.  Ses  chiffonniers  d'ailleurs  sont  géné- 
»  ralement  très  ressemblants  (d)  ». 

Traviès  a  dessiné  quelques  bois  pour  La  Séparation,  de 
Vendremish  Durivage,  1833  (une  vignette  de  titre).  Les 
Français  peints  par  eux-mêmes,  le  Jardin  des  Plantes* 
Les  Mystères  de  Paris,  le  Paris  au  XIXe  Siècle  d'Aubert. 


TRAVIÈS  (Edouard),  né  à  Doullens  en  1809.  Le 
frère  cadet  du  créateur  deMayeuxfut.  ô  contraste  ! 
un  dessinateur  de  petits  oiseaux.  Il  était  bon  spé- 
cialiste pour  l'histoire  naturelle  et  a  lithographie  : 
Macédoines  variées  de  (leurs,  fruits,  papillons, 
insectes:  Les  Oiseaux  les  plus  remarquables  (avec 
Tirpenne,  chez  Ganibart,  1845:  Collection  pitto- 


(!)  Tout  cela  est  fort  bien ,  mais  au  total  Traviès,  malgré  sa  philosophie 
triste  et  compatissante,  malgré  son  observation  des  chiffonniers  et  des 
ivrognes,  n'est  pas  devenu  l'artiste  «  éminent  »  dont  Baudelaire  lui  croyait 
l'étoffe.  Peut-être  précisément  à  cause  de  cette  observation  des  ivrognes  et 
des  chiffonniers.  Les  ressources  matérielles  lui  ont  manqué,  dit-on ,  ou  la 
santé.  Soit  !  Et  aussi  le  modelé.  Et  encore  cette  fermeté,  cette 
clairvoyance  du  but  à  atteindre  qui  triomphent  souvent  de  toutes  les  diffi- 
cultés. Admettons  qu'il  ait  eu  sûrement  l'étoffe  d'un  peintre  éminent  ;  eh 
bien ,  alors,  Traviès  s'est  perdu  parce  qu'il  s'est  déclassé  en  caricaturiste, 
parce  qu'il  n'a  pas  eu  l'horreur  de  l'ignoble  ;  ce  qui  l'a  perdu .  —  comme 
tant  d'autres  depuis  lui,  —  c'est,  en  un  mot,  l'inconscience  de  ce  qui  est 
à  faire  et  à  ne  pas  faire  quand  on  veut,  compter  dans  l'art.  Il  lui  a  manqué 
cette  notion  bien  nette  que  ce  n'est  pas  un  métier  que  d'exploiter  le  masque 
de  Charles  X  vieilli,  ou  de  rabâcher  des  têtes  en  poires,  ou  de  ressasser  le 
nez  de  M.  d'Argout  (pas  plus  qu'aujourd'hui  les  favoris  de  M.  Jules  Ferry 
ou  l'habit  noir  de  M.  Carnot),  que  Mayeux  et  ses  ordures  sont  une  pitrerie 
dont  on  peut  rire,  mais  qu'on  n'estime  pas  et  qui  ne  mène  à  rien  (pas  plus 
qu'aujourd'hui  les  dessins  à  intention  libre).  —  Traviès,  dira-t-on ,  était 
misérable  et  faisait  ce  qu'il  pouvait  pour  gagner  son  pain  !  —  Soit  encore  ! 
n'accablons  pas  un  malheureux.  Mais  enfin ,  que  d'autres  artistes  au  cœur 
noble  ont  connu  la  misère  des  débuts,  ont  traverse  des  moments  d'une 
dureté  effroyable,  et  n'ont  jamais  été  tentés  de  manger  de  ce  pain-la  ! 


154  LES    GRAVEURS    DU    XIXr    SIECLE. 

resque  des-  plus  jolis  Oiseaux  des  quatre  parties  du 

Monde,  47  pi.  ;  Oiseaux  et  Papillons.  93  pi.  etc.  ('). 

Vues  de  la  banlieue  de  Rouen,  lith.  par  Urruty. 

TRAYER  (J.  Ange).  —  Les  Mois,  sujets  d'enfants 
lithog.  (Goupil  et  Vibert)  (2). 

TRICHON  (Auguste),  a  gravé  des  bois  pour  Les 
Etrangers  à  Paris ,  1844 ,  le  Musée  des  Familles, 
L'Illustration,  le  Journal  pour  Tous,  le  Magasin 
des  Enfants,  le  Journal  du  Dimanche,  V Histoire 
des  Peintres.  11  a  exposé  en  1848.  On  le  retrouve 
ensuite  aux  Salons  de  1873  à  1882,  avec  des 
gravures  pour  le  journal  La  Famille 


.'3 


TRICHOT-GARNERI      (François)  .     peintre  - 
verrier  (?) 

1.  MARTYRE  DE  SAINT  SYMPHORIEN  :  Ingres: 
lithographie  très  gd.  in-fol. 

Cette  très  grande  estampe  dessinée  et  lithographiée  en 
1838  par  Triehot-Garneri  à  Chalon-sur-Saône,  imprimée 
chez  Guason-Johard  à  Dijon,  et  dédiée  àl'évêque  d'Autun, 
est  totalement  inconnue  ;  pour  deux  raisons,  elle  est  rare, 
et  elle  a  été  faite  en  province. 

(*)  Le  Bocage,  Trophées  de  nature  morte,  La  Vénerie.  La  Chasse, 
Souvenirs  du  Chasseur,  etc.  Dans  ce  genre-là  on  finit  par  ces  trophées  de 
gibier,  découpés  et  bombés  en  relief  pour  faire  illusion  !  Il  y  a  pareille- 
ment des  trophées  de  poissons,  à  l'usage  des  pêcheurs,  par  Champin,  qui 
fournissait  aussi  de  fleurs  le  fonds  de  Delarue,avec  Sette  et  Groboti  frères. 

(2)  Sous  la  signature  Trayer  ,  portraits  lithographies  de  Raspail  et 
autres  représentants  de  1848. 

(3)  Ses  filles,  Adèle  et  Advienne  Trichnn,  gravent  sur  bois,  et  ont  exposé 
la  première  en  1868,  la  seconde  en  1882. 


TRICHOT-GARNERI.  155 


Le  Cabinet  des  Estampes  en  possède  deux  épreuves  : 
l'une ,  sans  retouche ,  offre  des  morceaux  remarquables  (la 
figure  du  saint,  notamment)  et  une  certaine  faiblesse  géné- 
rale de  couleur.  L'autre  plus  montée  de  ton,  et  plus  vigou- 
reuse de  modelé,  est  encadrée  dans  la  salle  de  la  réserve. 
Elle  porte  la  signature  :  Ritoccata  da  L.  Calamatta. 

2.  Le  Sacre  de  Napoléon  :  David,  t.  gd.  in-lbl. 
Fs.  Trichot  de  Chalon-sur-Saône  (Lemercier- 
Bénard). 

TRIMOLET  (Joseph-Louis),  peintre,  graveur, 
lithographe  et  vignettiste. 

Il  avait  certainement  en  lui  l'étoffe  d'un  peintre 
du  plus  grand  talent  ;  —  mais  il  n'eut  pas  le  temps 
de  le  montrer  (*),  étant  mort  tout  jeune,  après  une 
vie  de  détresse  :  —  heureusement,  il  a  semé  dans 
quelques  livres  des  illustrations  d'un  humour  très 
lin,  et  ainsi,  par  les  bibliophiles ,  son  nom  sera 
préservé  de  l'oubli.  Et  voilà  son  histoire  en  trois 
mots. 

Né  à  Paris  en  1812,  orphelin  à  neuf  ans,  il  lui 
fallut  dès  cet  âge  gagner  sa  vie  ;  il  fut  petit  commis 
dans  divers  magasins,  puis  apprenti  chez  un  gra- 
veur, put  entrer,  à  force  d'économie,  dans  l'atelier 
de  David  d'Angers,  dessina  des  vignettes  pour  le 
comte  Alexandre  de  Laborde  et  pour  Curmer.  se 
maria  tout  jeune  avec  la  sœur  de  Daubigny,  et  se 
trouva   dans   la   misère.   Il   continua  à  dessiner 

(!)  Il  a  laissé  un  tableau,  Distribution  de  secours  par  des  sœurs  de 
(•liante,  à  la  porte  de  l'hôtel  de  Sens  (médaillé  au  Salon  de  1839)  où  se 
trouvent  des  parties  de  premier  ordre.  Ce  tableau  appartenait  au  sculpteur 
Geoffroy-Dechaume,  qui  l'offrit  au  musée  du  Louvre. 


156  LES    GRAVEURS    DU     XIX*    SIECLE. 

diverses  illustrations,  et  mourut,  en  1842,  emporté 
parles  privations  et  la  phtisie  (l). 

1.   Lithographies. 

Avant,  Pendant,  Après,  petite  caricature  politique,  1830. 
—  La  Polonaise,  chant  national,  1831. 

Moralités  comiques,  série  caricaturale  (chez  Aubert).  — 
P/u/sionomies  et  poses  de  différents  Lecteurs  (Id.). 


2.  VERSAILLES  ANCIEN  ET  MODERNE,  par  le 
comte  Alexrc  de  Laborde.   Everat,  1839,  gd.    in-8. 

Malgré  le  peu  d'homogénéité  des  illustrations,  ce  livre, 
peu  estimé  jusqu'ici,  est  des  plus  intéressants  comme 
vignettes,  surtout  dans  sa  première  partie,  voyage  de  Paris 
à  Versailles. 

C'est  un  de  ces  livres  qu'on  aime  à  analyser  bois  par 
bois  {-),  pour  se  donner  le  plaisir  de  découvrir  les  plus  jolis. 
Il  faut  signaler  ceux  de  Trimolet,  quelques-uns  de  Dau- 
bigny,  un  cadre  de  page  par  Français  (page  81),  deux  bois 
exquis  d'après  Aubry  (le  titre  de  la  page  13,  vue  du  Cours- 
la-Reine,  et  celui  de  la  page  79,  revue  de  Louis-Philippe  à 

(!)  Ceci  est  pour  parler  simplement.  Mais  les  familles,  lorsqu'elles  four- 
nissent des  notes  aux  biographies  et  aux  dictionnaires,  se  résignent  diffi- 
cilement à  être  simples.  Prenons,  dans  une  encyclopédie,  l'article  de  Tri- 
molet, évidemment  dicté  par  une  bouche  pieuse.  Voici  l'orphelin  recueilli 
par  un  bonnetier  qui  se  charge  de  le  loger  et  de  le  nourrir  en  échange  d'un 
travail  assez  pénible.  «  L'enfant,  ne  pouvant  suffire  à  ce  rude  labeur, 
ALLA  DEMANDER  A  UN  COIFFEUR  UN  PAIN  MOINS  AMER.  Puis,  il  eut  la  BONNE 
fortune  d'entrer  chez  un  graveur  d'étiquettes  :  là  il  se  mil  pendant 
plusieurs  années  à  colorier  des  dessins  pour  les  lanternes  magiques... 
On  le  fil  admettre  à  VEcole  des  lieaux-Arts,  l'enseignement  académique 
l'ennuya  bientôt,  ses  dessins  d'ailleurs  avaient  déjà  trouvé  des  admira- 
teurs, ....  l'avenir  s'ouvrait  large  et  brillant  :  mais  l'amour  vint  se 
mêler  A  SA  vie;  il  se  maria...  etc.  En  ses  diverses  créations,  Trimolet 
s'est  révélé  OBSERVATEUR  autant  que  poète,  poète  autant  que  philo- 
sophe  »,  etc.  Ces  lyrismes  intempestifs  gâtent  tout  ! 

(2)  Quoi  !  regarder  des  bois  modernes  un  par  un  !  Examiner  des  livres 
contemporains  d'aussi  près  que  des  incunables  ! 

Parfaitement,  et  il  n'y  a  rien  d'extraordinaire  à  cela.  Car,  en  réalité,  le 


TRIMOLET.  157 


Versailles),  et  une  curiosité,  la  vignette  qui  représente 
Louis  XIV  et  Le  Nôtre;  ce  sujet  de  haute  noblesse  a  été 
demandé  à  Daumier. 

Gravure  d'Adolphe  Best,  Cherrier,  Lacoste,  Lecler, 
Verdeil,  Orrin  Smith,  Sears,  etc. 

3.  Diverses  illustrations  sur  bois. 

Bois  pour  quelques  Physiologie*,  1841-42. 

Quelques  vignettes  dansZ-o  Pléiade  (voyez  plus  bas,  n°  8); 
—  dans  Les  Français  par  eux-mêmes  ;  —  dans  le  premier 
volume  des  Mystères  de  Paris. 


EAUX -FORTES     ORIGINALES. 

4.  Adresse  de  Quesnel,  fabricant  de  bronze,  rue  des 

Amandiers-Popincourt,  in-8. 

Diverses  statuettes  de  bronze,  notamment  celle  du  Dan- 
seur napolitain  de  Duret.  Cartouche  dans  le  haut.  Signé. 
(15  cent.  '/s  sur  11  */g). 


livre  illustré  français  a  eu  trois  périodes  de  gloire,  —  aussi  intéressantes 
l'une  que  l'autre  : 

La  première,  à  la  fin  du  quinzième  siècle  et  au  commencement  du  seizième, 
avec  les  livres  des  Pigouchet,  des  Simon  Vostre,  des  Kerver,  des  Vérard. 
des  Tory,  avec  les  impressions  de  Lyon  et  les  illustrations  du  Petit 
Bernard. 

La  seconde,  au  dix-huitième  siècle,  avec  l'illustration  en  taille-douce, 
avec  les  vignettes  des  Cochin,  des  Gravelot,  des  Eisen,  des  Moreau,  des 
Marillier,  des  Choffard, 

La  troisième,  de  notre  temps,  avec  la  merveilleuse  reprise  de  la  gravure 
sur  bois,  avec  les  illustrations  des  Johannot,  des  Jean  Gigoux,  des  Raffet, 
des  Daubigny,  des  Grandville,  des  Monnier,  des  Gavarni,  des  Meissonier, 
des  Gustave  Doré,  des  Edmond  M  orin.  des  Neuville,  des  Vierge,  desLepère. 

Et  c'est  pourquoi  (la  question  d'ancienneté  et  de  date,  qui  est  chose 
relative,  mise  à  part)  un  livre  de  Renduel  ou  de  Dubochet  doit,  au  point 
de  vue  absolu,  être  considère  et  analysé  d'aussi  près  qu'un  Hardouyn  ou 
un  Du  Pré  ;  un  moderne  comme  Curmer  n'est  pas  moins  capital  et  a  t'ait 
au  moins  autant  qu'un  ancien  comme  Jean  de  Tournes  pour  l'enrichis- 
sement du  fonds  général  du  livie  illustré  français. 


158  LES    GRAVEURS     DU     XIX"    SIÈCLE. 


5.  Inauguration  de  la  colonne  de  Juillet,  dédié  à  la 
garde  nationale,  28  juillet  1840.  In-4  en  1. 

Par  Daubigny  (voyez  n°  7  de  son  catalogue),  les  figures 
par  Trimolet. 

6-7.  LE  MAÇON,  par  Michel  Raymond  (Michel 
Masson  et  Raymond  Rrucker).  Paris,  Delloye,  1840, 
2  vol.  in-8. 

Deux  frontispices.  L'un  représente  un  homme  étendu  au 
pied  d'un  échafaudage;  la  foule  s'empresse  autour  de  lui. 

L'autre  est  le  passage  d'un  condamné  sur  la  charrette, 
au  Pont-au-Change.  devant  le  Palais  de  Justice.  C'est  une 
très  jolie  pièce,  et  très  parisienne  d'allure. 

8.  LE  COMRAT  DES  RATS  ET  DES  GRE- 
NOUILLES, traduit  d'Homère  par  M.  Trianon. 
(Dans  la  Pléiade  de  Gurmer,  1841.) 

Titre  gravé  à  l'eau-forte  ;  c"est  une  merveille  de  finesse. 
L'illustration  comprend  encore  six  bois  très  fins  de  Tri- 
molet gravés  par  Delduc.  (Et  un  autre  par  Guilbaut). 

9.  Le  bon  Pauvre,  gr.  in-8,  1841. 

«  Mon  Dieu,  je  vous  rends  grâce  de  ce  qu'il  vous  a  plu 
»  me  donner  ce  mur  pour  m' abriter,  cette  natte  pour  me 
»  couvrir  !  » 

10-33.  COMIC-ALMANACK ,  Keepsakes  comiques 
pour  1842  et  1843.  Paris,  Aubert,  2  vol.  in-12. 

Texte  par  Balzac,  Soulié,  Alhoy,  P.  de  Kock,  et  autres. 

Bois  dans  le  texte  par  Ch.  Vernier. 

Et,  dans  chaque  volume,  douze  eaux-fortes  de  Trimolet, 
pleines  d'un  humour  très  particulier.  <.<  Les  si  spirituelles, 
si  légères,  et  si  mordantes  planches  de  Trimolet,  de  mélan- 
colique mémoire  »,  a  dit  Baudelaire. 

1842.  Etrennes,  Le  Bœuf  Gras,  Concerts,  Poissons  d'Avril, 
Parties  de  campagne,  Bains  et  promenades  sur  l'eau,  Fêtes 
publiques,  Orage  dans  les  Champs-Elysées,  Ouverture  de 
la  chasse,  Retour  à  la  ville,  Brouillards,  Patineurs. 

1843.  Embarras   de  visites,   Descente  de  la  Courtille, 


TRIMOLET.  159 


Grande  exposition  de  petits  tableaux,  Poissons  d'Avril, 
Plaisirs  et  Émotions  champêtres,  Plaisirs  aquatiques  à 
l'école  de  natation,  Éclipse  de  soleil  à  5  heures  du  matin, 
Température  du  Sénégal,  Solennelle  distribution  des  prix, 
Rentrée  du  Cirque  boulevard  du  Temple,  Manière  d'empê- 
cher les  cheminées  de  fumer,  Plaisirs  du  corps  de  garde. 

34.  Patineurs  sur  la  glace,  in-8  en  1. 

Agrandissement  d'un  sujet  du  Comic-Almanack  de  184*2. 

35-36.  Deux  eaux-fortes  in-8  sur  la  même  planche. 

Une  religieuse  aux  pieds  d'un  moine  :  au  fond  des  reli- 
gieuses. 

Un  moine  à  qui  un  diable  donne  un  papier  sur  lequel  on 
peut  lire,  à  la  loupe,  les  noms  des  péchés  capitaux. 

37.  Une  eau-forte  in-8. 

Deux  amoureux  sur  un  bateau  à  quatre  rameurs.  Le  fond 
de  paysage,  charmant,  par  Daubigny.  (Dimensions  du 
cuivre,  18  cent,  sur  12  '/j. 

38.  Essai  de  gravure,  in-8  en  1. 

Nombreux  groupes  de  tailles,  essais  de  pointe  ;  buste 
d'un  pauvre  estropié  avec  sa  béquille  ;  en  haut,  une  grosse 
femme  (c'est  une  teneuse  de  café  de  la  Cité,  croquis  fait 
d'après  nature  pour  l'illustration  des  Mystères  de  Paris)  (*). 
La  planche  a  15  cent,  sur  11. 

39.  Napoléon  à  cheval,  d'après  H.  Vernet,  in-8. 

En  tète  du  cinquième  volume  des  Français  par  eux- 
mêmes,  volume  consacré  en  grande  partie  à  l'armée. 

40-45.  Les  Contes  de  Perrault,  quadrille  pour  le 
piano  composé  par  Cari  Anslt,  illustré  par  Trimolet 
et  Daubigny.  Paris,  Chaillot,  in-4  en  1. 

Titre  important  par  Trimolet.  Perrault  assis  compose, 

(1)  Nous  tenons  ce  renseignement  du  sculpteur  Geoffroy-Dechaume, 
auquel  nous  avons  du  la  communication  de  plusieurs  eaux-fortes  de  Trimolet 
qu  il  était  peut-être  seul  à  posséder. 


1(50  LES    GRAVEURS     DU     XIX"     SIECLE. 


entouré  des  divers  personnages  de  ses  contes.  (25  cent,  de 
large  sur  15  de  haut). 

Chaque  page  est  accompagnée  d'une  vignette  gravée 
formant  ornement,  par  Daubigny,  les  figures  par  Tiïmolet. 
Il  y  a  donc  cinq  ornements  dont  quatre  signés  pour  Barbe- 
Bleue  (Pantalon),  Le  petit  Poucet  (Eté),  Le  petit  Chaperon 
rouge  (Poule),  Cendrillon  (Trénis)  et  Peau  d'Ane  (Final). 

A  signaler,  avec  le  même  genre  d'ornementation,  mais 
sans  aucun  nom  d'artiste  :  Le  Touriste,  quadrille  d'Ad.  Bre- 
bant,  avec  cinq  figures  :  Alsace,  Flandre,  Auvergne,  Bre- 
tagne, Provence. 

46.  Au  Théâtre  ,  in-4  en  1. 

Gravure  au  vernis  mou,  en  forme  de  titre  de  quadrille. 
Un  balcon  de  théâtre,  avec  des  spectateurs,  et,  au-dessus, 
une  loge  où  sont  un  monsieur  et  une  dame  accoudés,  et 
d'autres  personnages.  Humoristique  et  curieux. 

47.  Affiche  des  Chants  et  Chansons  populaires 
de  la  France.  Vignette  in-8. 

Au  premier  plan,  un  ménétrier,  un  violoncelliste,  en 
costume  du  XVIIIe  siècle,  une  joueuse  de  harpe,  moderne. 
Au  fond,  passe  la  musique  d'un  régiment  de  ligne,  etc. 
Trimolet  a.  f. 

Cette  eau-forte  était  collée  sur  l'affiche  des  Chants  et 
Chansons.  Elle  a  paru  dans  U Artiste  avec  le  titre  Musique 
des  Rues. 

Gravée  sur  le  même  cuivre  que  la  suivante. 

48.  Malbrough,  in-8. 

Sujet  gravé  à  l'eau-forte,  et  qui  ne  se  trouve  pas  dans  les 
volumes  des  Chants  et  Chansons. 

Ici  finissent  les  eaux-fortes  originales  de  Trimolet. 


49.  CHANTS   ET  CHANSONS   POPULAIRES  DE 
LA  FRANCE.  Delloye,  1843,  3  vol.  gd.  in-8. 

Un  des  principaux  livres  illustrés  du  XIXe  siècle. 
Illustrations  du  premier  volume  par  Trimolet  et  Steinheil, 


TRIMOLET.  161 


et  quelques-unes  par  Daubigny.  —  Du  second  volume 
par  Trimolet ,  Steinheil,  et  quelques-unes  par  Daubigny, 
Eugène  Giraud,  Pascal. —  Du  troisième  volume  par  Trimolet, 
Steinheil,  quelques-unes  par  Daubigny,  Dubouloz,  Rivoulon, 
J.  Boilly,  Meissonier,  Emy,    Ed.  de  Beaumont,  Staal. 

Graveurs  :  Aies,  Beyer,  Boilly,  Bosredon,  Brunellière, 
Gollignon,  Hortense  Couché,  Danois,  Daubigny,  F.  Delan- 
noy.  Desjardins,  Fontaine,  Gaitte,  Garnier,  Geoffroy,  Ger- 
vais,  Girardet,  Em.  Giroux.  Mel,e  Goujon,  Huart,  G.  Jonin, 
Jourdain,  Kolb,  Lallemand ,  Ph.  Langlois ,  Lechard , 
Mme  Matthieu,  Mercier,  Monnin,  Nargeot,  Pfitzer,  Ranson- 
nette,  Raspail,  Roze,  Torlet,  Wolff. 

Trois  couvertures  illustrées  (qu'il  est  important  de  pos- 
séder, car  elles  ont  des  vignettes  qu'on  ne  retrouve  pas 
dans  le  livre). 

Trimolet  a  été  le  metteur  en  train  de  cette  illustration 
remarquable,  d'une  bonne  humeur  bien  appropriée  à  la 
chanson.  Baudelaire  a  justement  dit  de  lui  :  «  On  ne  se  dou- 
»  terait  guère,  à  voir  la  bouffonnerie  gracieuse  et  enfantine 
»  qui  souffle  à  travers  ses  compositions,  que  tant  de  dou- 
»  leurs  graves  et  de  chagrins  cuisants  aient  assailli  sa 
»  pauvre  vie.  Il  y  règne  la  plus  folle  et  la  plus  innocente 
»  gaieté.  C'est  un  humoriste  qui  mérite  une  place  à  part  :  il 
»  y  a  là  une  saveur  sut  generis,  un  goût  fin  qui  se  distingue 
»  de  tous  autres  pour  les  gens  qui  ont  le  palais  fin.  » 

Le  portrait  de  Trimolet  a  été  gravé  sur  bois  par  Thiébaut, 
en  médaillon  in-12,  d'après  le  dessin  de  Steinheil. 

Une  eau-forte  in-4  d'après  le  dessin  de  Daubigny  qui 
appartenait  k  Geoffroy-Dechaume,  représente  Trimolet  dans 
son  atelier,  tenant  une  loupe  et  gravant,  en  manches  de 
chemise,  sa  tête  enveloppée  d'un  mouchoir  noué. 

Dans  la  collection  Geoffroy-Dechaume  (!)  un  beau  dessin 
de  Trimolet  au  lit  de  mort,  par  H.  Martin. 

(!)  Geoffroy-Dechaume,  les  deux  beaux-frères  Trimolet  et  Daubigny, 
les  deux  beaux-frères  Steinheil  et  Meissonier,  étaient  liés  d'une  étroite 
amitié.  Vers  1833,  ils  habitaient  tous  les  cinq  la  même  maison  du  quai 
Bourbon  (où  logea  aussi  le  mouleur  Malzieux  dont  Daubigny  a,  depuis, 
gravé  l'adresse).  Tous  ces  jeunes  artistes  étudiaient  et  travaillaient 
ferme. ...  et  ne  gagnaient  rien.  A  ce  point  que,  certains  jours,  à  l'heure 
où  l'on  sentait  la  faim,  on  s'apercevait  qu'on  ne  possédait  pas,  même  à 
XII  11 


162  LES    GRAVEURS     DU    XIX'    SIECLE. 


TRIMOLET  (Alphonse),  fils  du  précédent,  né  à 
Paris ,  a  vécu  dans  la  misère  ;  il  est  actuellement 
à  l'hôpital  de  Bicêtre(?) 

1-31.  Eaux-fortes  sur  Paris,  1867-1881.  (Cadart.) 

1-6.  Les  Anciennes  Barrières  de  Paris,  suite  de  6  p.  1867 

7.  LE  MARCHÉ  AUX  CHEVAUX ,  in-fol.  en  1.  1868. 
La  meilleure  pièce  de  Tiïmolet  fils  ;  surtout  au  premier 
état  de  morsure. 

8.  Intérieur  de  bain  froid,  in-4  en  1. 

9-20.  Les  rues:  de  la  Vieille-Lanterne,  de  la  Calandre, 
Basse-des-Ursins,  Brise-Miche,  des  Célestins,  Grenier-sur- 
l'eau,  des  Innocents,  delà  Cité,  du  Renard-St-Merry,  aux 
Fèves,  de  la  Bùcherie,  Vieille-du-Temple,  1878. 

21.  L'Ancien  Hôtel-Dieu. —  22.  L'Ancien  Marché  des  Inno- 
cents, in-fol.  en  1.  1870.  —  23.  Drague  de  la  Pompe  Notre- 
Dame.  —  24.  Pont  des  Saints-Pères.  —  25.  L'Entrepôt  des 
vins.—  26.  Port  Saint-Paul.—  27.  Pont  de  Bercy.  —  28.  Le 
Lion  de  Belfort.  —  29.  Port  de  la  Tournelle.  —  30.  Maison 
de  Sainte-Beuve,  11 ,  rue  du  Mont-Parnasse.  —  31.  Rue 
Massillon. 

(  Ces  eaux-fortes  ont  quelque  intérêt ,  quoique  d'une 
facture  peu  plaisante  et  d'une  maladresse  évidente  dans  le 
dessin  des  figures.) 

A  ajouter  :  trois  reproductions  d'après  Ruysdaël,  Hob- 
bema,  Van  Ostade.  —  Portrait  de  Prosper  Camus,  in-8  (*). 

cinq,  un  seul  centime.  Alors  on  troussait  une  vignette,  ou  quelque  image 
de  piété;  un  des  amis  courait  la  porter  chez  quelque  éditeur,  revenait  avec 
cinq  francs,  ou  même  moins,  et  l'on  déjeunait  gaiement. 

(!)  Sous  la  signature  Trimolet  : 

Femme  et  enfant  devant  une  tombe,  lithographie  1821  (Engelmann  à 
Paris),  Société  des  Amis  des  Arts  de  Lyon.  (Est-ce  d'Antoinette  Trimolet, 
depuis  Mme  Petit-Jean,  1795-1831  ?) 

La  Déclaration  (Galerie  pittoresque),  lith.  par  Régnier  d'après  Trimolet 
de  Lyon. 

Portrait  d'homme  ,  presque  de  face  ,  le  buste  de  profil ,  figure  glabre  , 
longs  cheveux  terminés  en  boucles  ;  vêtu  d'une  blouse  plissée  ;  eau-forte 
in-8  à  clairevoie  signée  Trimolet  1850.  (Est-ce  le  peintre  Anthelme 
Trimolet  de  Lyon,  1798-1866  ?  ) 


TROBRIAND.  163 


TROBRIAND  (A.  de).  —  Portrait  de  Ch.  Albert 
de  Savoie,  prince  de  Carignan,  et  quelques  autres 
lithographies  sans  valeur  :  Religieux  de  la  Grande- 
Chartreuse,  le  Docteur  G  ail,  etc.  ;  vers  1830. 

TRONCHON,  graveur.  —  Contes  de  La  Fontaine, 
Paris,  Braulart,  1835,  2  vol.  in-8,  avec  trente 
eaux- fortes  par  Tronchon,  A.  Delvaux,  Derly  et 
autres,  d'après  Champion,  Eug.  André,  Ducornet 
(né  sans  bras) ,  etc.  —  Tronchon  a  gravé  pour  les 
Galeries  de  Versailles. 

TROUILLEUX  (Joseph- Jean -Jacques),  né  à 
Saint -Etienne.  —  Fleurs  et  Papillons,  1876  ;  Le 
Colimaçon  ;  Combat  de  Coqs  ;  Intérieur  de  Pou- 
lailler',  Roses ,  1878  ;  eaux-fortes.  (Cadart). 

TRUCHOT ,  peintre,  mort  en  1823,  a  lithographie 
pour  l'ouvrage  du  baron  Taylor,  Ruines  du  Châ- 
teau tf  H  ar  court,  Jumièges,  Montivilliers,  etc. 

TU  DOT  (Edmond),  né  en  1805  à  Bruxelles,  de 
parents  français,  mort  en  1861  à  Moulins  où  il 
était  professeur  de  dessin  à  l'école  communale. 

Lithographies  en  manière  noire. 

En  1831 ,  Tudot  avait  imaginé  un  procédé  nouveau  de 
lithographier  en  teintes  :  au  lieu  de  créer  des  noirs  sur  le 
blanc  de  la  pierre  ,  avec  le  pinceau  ou  une  flanelle,  il  cou- 
vrait toute  la  pierre  de  noir  et  faisait  ensuite  des  clairs,  par 


164  LES    GRAVEURS     DU     XIX"    SIÈCLE. 


analogie  avec  la  gravure  anglaise,  en  grattant  avec  un  outil 
spécial  «  conique,  acéré,  mais  d'une  dureté  modérée  »  qui 
enlevait  l'encre  sans  entamer  la  pierre.  Il  reçut  de  la  Société 
d'Encouragement  une  médaille  d'or  de  deux  mille  francs  ; 
L'Artiste  publia  un  spécimen  et ,  toujours  très  chaud  pour 
les  manières  noires,  prédit  au  nouveau  procédé  un  magni- 
fique avenir,  qui  ne  s'est  pas  réalisé.  Quelques  jours  après, 
dans  une  lettre  adressée  à  L'Artiste,  l'imprimeur  Motte 
jetait  quelque  eau  froide  sur  cet  enthousiasme  et  rappelait 
qu'en  définitive,  les  procédés  usités  avant  l'invention  de 
Tudot  avaient  déjà  permis  à  Louis  Boulanger,  Saint-Evre , 
Devéria,  Ziégler,  Paul  Huet,  Roqueplan,  de  laver  et  estom- 
per parfaitement  sur  la  pierre. 
Cette  querelle  n'a  plus  guère  d'intérêt  aujourd'hui  (*). 

Tudot,  en  dehors  de  ses  essais  de  procédé,  a  lithographie 
quelques  planches  pour  L 'Auvergne  méridionale  et  le 
Velay,  et  L'Art  en  Province.  —  Portraits  de  Mme  Fournier, 
âgée  ;  de  Gonod,  professeur  au  lycée  de  Clermont,  etc. 


TURNER  (Charles),  né  à  Londres  en  1780, 
mort  en  1840.  —  De  ce  graveur  anglais,  dont 
l'œuvre  est  important ,  nous  citerons  seulement 
cinq  portraits  :  Louis  XVIII  :  H.  Villiers  ;  Le 
Duc  d' Angoulême  \  H.  Villiers,  et  La  Duchesse 
d'Angoulême;  Charles  X:  Lawrence  ;  MmeMalibran, 
rôle  de  Desdémone  :  Decaisne. 


(*)  Il  y  a  cependant  un  passage  à  retenir  dans  la  lettre  de  Charles  Motte  ; 
celui  où  il  déclare  que  la  vraie  raison  d'être  de  la  lithographie,  c'est  de 
fournir  aux  peintres  un  moyen  facile  et  précieux  d'exprimer  leur  pensée 
sans  qu'une  main  étrangère  vienne  l'altérer  ;  —  que  la  lithographie  doit 
être  originale  et  ne  reproduire  que  des  dessins  d'artistes  créateurs  pour 
avoir  une  supériorité  ;  —  que  si  elle  s'écarte  du  dessin  original  pour  repro- 
duire des  peintures  elle  fait  lausse  route  et  s'égare,  et  que,  en  suivant  les 
traces  de  la  gravure,  elle  rampe  après  elle  au  lieu  de  V atteindre.  Et,  dès 
1831,  Motte  dit  anathème  à  la  lithographie  de  reproduction,  faite  par  toutes 
les  médiocrités  qui  peuvent  tenir  un  crayon  et  grener  doux  et  serré. 


TURP1N    DE    CRISSE  165 

TURPIN  DE  CRISSÉ  (Le  Comte  Théodore), 
1782-1859,  peintre  et  lithographe,  membre  de 
l'Institut ,  inspecteur  général  des  Beaux- Arts. 

1.  Souvenirs  du  Golfe  de  Naples,  recueillis  en 
1808,  1818,  1824  (Chalcographie). 

Titre  et  41  p.  gravées  par  Forster,  Leisnier,  Lemaître, 
Dormier,  Ransonnette,  Schrœder,  Fortier,  Aubert,  Devil- 
liers,  Desaulx,  Caplin,  Lorichon,  Bein,  Fauchery,  Prévost. 

A  la  Chalcographie  également,  une  Vue  de  Naples  gravée 
par  Beaugean  et  Niquet. 

2.  Lithographies  diverses. 

Vues  et  Monuments  d'Italie.  —  Le  Labourage  normand. 
—  Métayer  angevin.  —  Animaux.  —  Croquis  (chez  Aumont 
et  Tilt).  —  PI.  pour  l'ouvrage  du  baron  Taylor. 

3.  Souvenirs  du  vieux  Paris,  exemples  d'architec- 
ture: dédié  au  Duc  de  Bordeaux.  Duverger,  1835, 
in-  fol.  ;  notices  par  divers. 

Suite  de  30  lith.  parmi  lesquelles  :  Palais  des  Thermes, 
St-Germain  des  Prés,  Quai  de  la  Grève,  St-Germain  l'Auxer- 
rois,  Cour  de  Cluny,  Hôtel  de  Sens,  Escalier  de  l'ancien 
Tribunal  de  Commerce,  la  Sainte-Chapelle,  Tour  de  Jean- 
sans-Peur,  l'Arcade  St-Jean,  Maisons  anciennes,  Tourelle 
de  la  rue  de  l'École  de  Médecine,  etc. 

Turpin  de  Crissé  a  pour  monogramme  deux  TT accolés, 
surmontés  d'une  couronne  de  comte. 

ULMER  (Jean-Conrad)  ,  1785-1822. 

Gravures. 

Ulmer  est  un  des  étrangers  qui  travaillèrent  pour  le 
Musée.  En  1812,  domicilié  rue  du  Jardinet,  il  exposait  La 
Distribution  des  prix  de  l'Arc  de  Van  der  Helst  ;  quatre 
allégories  de  Wicar  :  V Accord,  Le  Caprice,  L'Épreuve  et 
La  Rupture.  —  Il  a  gravé  le  Bourgmestre  de  Van  Dyck ,  un 
fragment  de  la  Madone  Sixtine  et  la  Vierge  à  la  chaise, 
La  Vierge  au  coussin  vert ,  la  <$<«  Cécile  de  Mignard,  etc. 


166  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIÈCLE. 

UNGER  (Wilhelm),  né  à  Hanovre  en  1835, 
habile  graveur  à  l'eau-forte .  a  exécuté  par  cen- 
taines ,  d'une  pointe  énergique  et  variée ,  des 
reproductions  de  tableaux  d'après  les  maîtres 
anciens  et  contemporains,  dans  le  format  restreint 
des  journaux  d'art  Ç).  Mais  au  lieu  d'être  éparpillé 
dans  cinquante  publications  ou  catalogues .  et  de 
se  présenter  en  ordre  dispersé ,  comme  celui  de  la 
plupart  des  graveurs ,  son  œuvre  a  paru  en 
recueils,  où  il  se  montre  ainsi  d'ensemble,  et 
bien  plus  favorablement  :  Les  Œuvres  de  W. 
Unger,  Leyde,  Sijthoff,  1874-79.  2  vol.  in-fol., 
142  pi. ,  texte  par  Vosmaer  ;  Le  Musée  du  Belvé- 
dère à  Vienne ,  100  eaux -fortes,  texte  par  de 
Lutzow,  etc. 

URRUTY  (Alphonse)  ,  dessinateur-lithographe. 
Imagerie  lithographique,  vers  1835. 

Urruty  a  lithographie  tout  ce  dont  le  commerce  pouvait 
avoir  besoin  en  son  temps  :  Chemins  de  Croix  ,  d'après 
Th.  Fragonard  et  d'après  lui-même,  Histoire  d'Esther  d'après 
Tassaert,  Sujets  de  Piété  d'après  les  maîtres  ;  Portraits  des 
Prévenus  d'Avril  et  de  M.  Persil ,  Portrait  de  Louis- 
Philippe,  du  Duc  d'Orléans;  Napoléon  sur  la  Colonne, 
Enlèvement  des  Cendres  de  Napoléon  à  Ste-Hélène:  Lessert; 
Hippocrate  refusant  les  présents  d'Artaxerxès  ;  La  Revue 
du  Décadi  d'après  C.  Vernet  et  Isabey,  Le  Chien  du  Régi- 
ment d'Horace  Vernet,  La  jeune  Cuisinière,  Le  Marchand 
de  lapins  et  perdreaux  d'après  Salmon  ;  Sujets  de  Chasse  : 

(l)  La  Gazette  des  Beaux-Arts  a  publié  plusieurs  planches  d'Unger  : 
voyez  aussi  les  articles  qu'elle  a  consacrés  au  graveur,  en  1880-81. 


URRUTY.  167 


Le  Départ,  La  Découverte,  La  Course,  La  Mort  ;  Sujets  de 
Famille  ;  La  Danse  de  l'Ours,  La  Mort  du  Cerf,  Le  Contre- 
bandier espagnol ,  La  Moisson ,  L'Orage  :  Urruty  del.  — 
Etc.,  etc. 
Vues  de  la  banlieue  de  Rouen  d'après  E.  Traviès. 


VAFFLARD  (Pierre-Auguste-Antoine),  peintre, 
né  en  1777. 

Lithographies. 

Combat  du  Palinure  et  d'un  navire  anglais,  in-fol.  en  1. 
—  Le  bon  Camarade,  in-fol.  (Engelmann).  —  La  Porte  d'un 
homme  en  place  le  jour  de  l'an,  in-fol.  enl.  —  Titre  d'une 
fantaisie  pour  le  piano  sur  l'air  Fleuve  du  Tage. 

Galerie  des  Militaires  français  qui  à  différentes  époques 
se  sont  distingués  par  leur  courage  (ou  plus  brièvement  : 
Galerie  Militaire)  dédiée  aux  braves  :  suite  de  cent  litho- 
graphies dessinées  «  par  plusieurs  des  premiers  artistes  de 
la  capitale  ».  Album  in-4  oblong,  imprimé  à  Mulhouse  et 
édité  à  Paris  par  Engelmann.  Vafflard  a  donné  au  recueil 
une  douzaine  de  pièces  :  le  soldat  français,  grossièrement 
dessiné  et  comme  taillé  à  coups  de  serpe ,  y  conserve 
cependant  une  allure  noble  et  grave  (comme  dans  les  pre- 
mières pièces  de  Charlet).  Ici  c'est  un  grenadier  qui,  ayant 
capturé  un  capitaine  autrichien,  se  fait  un  épaulement  (sic) 
de  son  prisonnier,  qu'il  emporte  au  nez  de  tous  les  Kaiser- 
licks  ;  là,  deux  sapeurs  entrés  dans  une  rivière  soutiennent 
de  leurs  épaules  un  pont  qui  fléchit  pendant  le  passage  de 
l'artillerie  (!)  ;  puis  ce  sont  des  soldats  français  isolés 
qui ,  par  leur  audace ,  font  mettre  bas  les  armes  à  des 
détachements  ennemis  entiers  ;  voici  maintenant  un  capo- 
ral de  la  garde  qui  sauve  deux  femmes  à  l'incendie  de 
l'Odéon.  Etc. 

Au  total,  imagerie  très  patriote,  très  saine,  et  bien  faite 
pour  exalter  le  soldat.  (N'est-il  pas  préférable  de  répandre 
dans  les  chambrées  des  recueils  comme  la  Galerie  militaire, 
que  la  Lanterne  de  Boquillon  ?).  Deux  pièces  sont  à  noter 
spécialement  :  c'est  d'abord  un  général  russe  qui,  voyant  la 
cavalerie  française  pénétrer  dans  les  redoutes  de  la  Mos- 
kowa,  met  son  épée  sous  le  bras  comme  pour  être  plus 


168  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


libre  de  regarder  ce  spectacle,  et  applaudit  en  s'écriant  : 
Bravo,  Français,  bravo!  On  ne  voit  cela  qu'une  fois!  Puis 
c'est  un  highlander  qui,  devant  les  fusils  d'un  bataillon  de 
la  vieille  garde,  va  ramasser  un  camarade  blessé  et  l'em- 
porte :  alors  tous  nos  grenadiers,  grands  connaisseurs  en 
bravoure,  mettent  l'arme  au  repos  et  battent  des  mains  en 
criant  :  Bravo  F  Écossais  ! 

Il  y  a  là  l'expression  de  sentiments  chevaleresques  et 
généreux,  bien  dignes  du  métier  des  armes  ;  une  sorte  de 
dilettantisme  de  la  gloire  autrement  honorable  que  le 
réalisme  pratique  qui  porte  certaine  nation  et  certaine 
armée  à  s'absorber  dans  la  supputation  constante  du  chiffre 
de  milliards  que  l'on  pourrait  extorquer  à  ses  voisins  riches. 

Migneret  a  gravé  le  Molière  mourant  de  Vafflard  ;  F.  Gi- 
rard, sa  Marie  Stuart  ;  Dibard,  Le  Chien  de  l'aveugle 
et  Le  Chien  de  l'hospice,  etc. 


VALDAHON  (Jules-César,  marquis  de),  né  en 
1771. — Tentation  de  Saint  Antoine,  lithographie 
d'après  son  tableau  de  1822. 

VALENTIN  (Henri),  né  à  Allarmont  (Vosges), 
en  1820 ,  ne  répondit  pas  au  désir  de  ses  parents 
qui  le  destinaient  à  l'état  ecclésiastique  et  l'avaient 
fait  élever  au  séminaire. 

Venu  à  Paris  vers  1840 ,  il  exécuta  des  albums 
de  lithographies  :  Morale  en  images ,  Album -Pro- 
verbes, 6  p.  (assez  curieux),  Histoire  cVun  Projet 
de  Femme,  Musée  des  Enfants,  Caricature  de  tout 
le  monde  (Aubert),  etc.  Plus  tard  il  devint  le  dessi- 
nateur attitré  de  L 'Illustration  pour  ce  qui 
concernait  l'actualité  et  la  vie  contemporaine,  et 
ses  dessins  sont  à  consulter.  Il  est  mort  en  1855. 


VALENTIN.  169 


VALENTIN  (Henry)  ,  graveur  et  peintre  ,  né  à 
Yvetot  en  1822,  élève  de  Rude  et  David  d'Angers. 

Eaux-Fortes  et  Lithographies,  1851-1882. 

Fantaisies  gravées  à  l'eau-forte  d'après  Malenson  par 
Hv  Valentin  et  Lebrun,  architecte  :  couverture  avec  por- 
traits des  artistes  (Valentin  porte  des  lunettes)  et  dix  eaux- 
fortes  in-8  dans  des  cadres  historiés  :  c'est  un  mélange  de 
vues  de  Rouen,  de  Jumièges,  du  Havre,  et  de  sujets  de 
chasse.  (Imprimerie  Péron  à  Rouen,  1851.)  —  Almanach  des 
Artistes,  année  1852,  par  Malenson  ,  Valentin  et  Lebrun. 
(Lith.  Péron  à  Rouen).  —  Diplôme  de  l'exposition  régionale 
de  Rouen ,  1859,  d'après  Lebrun  et  Fleury. 

Lithographies  :  Ricord  :  H.  Valentin  d'Y.  1854;  etc. 

Eaux-fortes:  Pie  IX,  1861.  —  Paul  de  Flotte  d'après 
Jobbé-Duval.  —  Titre  pour  Illustration  militaire,  journal 
des  Armées  de  terre  et  de  mer,  1864.  E.  Delannoy  del.  — 
Ornements  d'après  E  Delannoy.  —  L'Art  au  XIXe  Siècle, 
suite  d'allégories  in-8,  d'après  Magaud:  Titre,  le  Commerce, 
la  Navigation,  l'Agriculture,  la  Chimie,  l'Imprimerie,  l'In- 
dustrie, le  Goût,  l'Art  militaire,  la  Peinture,  la  Sculpture, 
la  Poésie,  la  Musique.  —  La  France  offrant  des  couronnes 
aux  grands  hommes  qui  l'ont  illustrée  :  Magaud.  —  Planches 
pour  l'Œuvre  de  Duret.  —  Statue  de  Napoléon  à  Cherbourg 
par  Le  Véel.  —  Un  Ouvrier  de  Sèvres,  in-4.  —  Souvenir  de  la 
Collection  Pourtalès. — Arnaute  jouant  aux  darnes:  Gérôme. 

—  Jeune  dame  jouant  au  clavecin  :  Van  cler  Meer  (Gazette 
des  Beaux-Arts).  —  La  Vierge  à  l'encrier  :    Van  der  Goes. 

—  Victor  Hugo,  plaque  commémorative  en  bronze  de  Ville- 
minot  (L'Art).  —  Portraits  de  Th.  Gautier,  Delvau,  F.  De- 
villiers,  L.  Fugère.  —  Reproductions  d'objets  d'art  :  Cloche 
chinoise,  Vase  d'Oiron,  Porte  de  la  Cathédrale  de  Beauvais. 
Ornements  d'après  E.  Delannoy. 

VALÉRIO  (Théodore),   1819-1879.   peintre, 
lithographe  et  graveur,  élève  de  Charlet. 

1.  Lithographies. 

Portrait  de  Charlet  avec  sa  famille,  in-fol.  1842  (Bry).  — 
Portrait  de  Charlet  (L'Artiste,  1843). 


170  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 


Costumes  du  Grand-Duché  de  Bade  :  Gihaut  (lmp.  Bry). 
1841,  couverture  et  36  (?)  p.  in-4. 

Souvenirs  du  Tyrol ,  du  Vorarlberg  et  de  la  Haute- 
Bavière  ;  dédiés  à  Charlet  par  son  élève  Valério  :  Gihaut, 
1842  ;  couverture  et  12  pi.  in-4.  —  Tyrol,  12  p.  in-4.  (Bry.) 

Suite  progressive  de  Croquis  d'après  nature  :  Gihaut, 
1841  :  couverture  (avec  portrait)  et  24  feuilles.  Deuxième 
série  en  1842  :  couverture  et  30  pièces.  —  Suite  de  grands 
Croquis  de  Paysages  d'après  nature  pour  V  étude  de  la  mine 
de  plomb:  Gihaut  (Bry),  1842 ,  18  (?)  pi.  in-4,  la  plupart 
cintrées.  —  Nouvelles  Etudes  retouchées  à  l'aquarelle  et 
rehaussées  pour  servir  à  l'étude  de  Vaquarelle  :  Delarue 
(Bry),  1844: 12  p.  in-4  cintrées.  —  Etudes  choisies  à  l'usage 
des  peintres  de  genre  ,  lith.  à  deux  teintes  :  Delarue,  1845, 
18  p.  cintrées. 

Le  Touriste,  ou  Souvenir  de  l'Ouest  de  la  France: 
Nantes,  Sebire,  1844,  in-8;  couverture  (avec  portrait)  et 
6  (?)  p.  —  Souvenirs  de  l'Ouest  de  la  France  :  Nantes , 
Sebire  et  Mellinet,  1844,  in-4  ;  couverture  et  12  p. 

Souvenir  de  Hollande  {L'Artiste,  1844). 

Scènes  de  la  vie  de  divers  artistes,  Velasquez,  Palissy,  etc. 
12  p.  in-8.  —  Souvenirs  du  jeune  âge  :  Valério  pinx.  et  lith. 

Episode  d'une  razzia,  d'après  Ginain. 

Illustrations  pour  la  Chassomanie  de  Deyeux,  1844,  in-8: 
16  lith.  d'Alfred  Dedreux,  Beaume,  Forest,  Foussereau  et 
Valério. 

D'après  Valério  :  planches  de  la  Galerie  religieuse  et 
morale,  du  Musée  pittoresque,  de  la  Galerie  pittoresque,  du 
Passe-Temps  des  Salons,  lithographiées  par  Legrand,  Dollet, 
Régnier,  Julien,  André,  Foy,  Champagne,  etc.  —  Fantaisies 
d'après  Valério,  par  Régnier  et  Bettanier.  —  Le  Buveur, 
manière  noire  par  Doney.  —  Compositions  d'Aquarelle  , 
48  motifs  en  fac-similé  d'après  Valério  et  Grenier  (Delarue). 

2-18.  Eaux-Fortes. 

2.  La  Hongrie,  32  p.  —  3.  Les  Populations  des  Provinces 
Danubiennes  en  1854,  20  p.  —  4.  Croatie,  Slavonie,  Fron- 
tières militaires,  8  p.  —  5.  La  Dalmatie,  6  p.  —  6.  Le  Mon- 
ténégro. 6  p.  1864.  —  7.  Types  isolés,  7  p. 

A  l'époque  des  événements  d'Orient,  Valério  était  allé 
assister  au  siège  de  Silistric;  il  suivit  l'armée  turque,  visita 


VALÉRIO.  *71 


ensuite  la  Hongrie  et  la  Bosnie.  Il  se  tourna  complètement 
alors  vers  le  dessin  ethnographique  ,  et  ses  collections 
d'aquarelles  eurent,  aux  alentours  de  1855,  un  très  grand 
succès.  On  ne  pouvait  trouver  un  sujet  avec  plus  d'à-propos. 
Lorsqu'il  voulut  reproduire  ses  types  en  séries  d'estampes. 
Valério  renonça  à  la  souple  et  facile  lithographie  (dont 
Raffet  s'était  servi  avec  tant  d'éclat  pour  les  mêmes  sujets) 
et  adopta  l'eau-forte  ;  il  est  évident  qu'il  s'est  trouvé  peu  à 
son  aise  avec  ce  dernier  procédé  :  sa  gravure  n'a  pas  de 
saveur,  et  ses  modèles  ont  d'ailleurs  une  certaine  monotonie 
de  pose. 

Les  79  eaux-fortes  de  Valério  viennent  d'être  publiées  de 
nouveau  par  la  Librairie  centrale  des  Beaux-Arts  ;  notice 
par  H.  Vuagneux. 

8-10.  Musicien  Tsigane,  in-fol.  ;  Une  Posta,  souvenir  de 
Hongrie,  in-fol.  en  1.;  Pécheurs  hongrois  de  la  Theiss. 
in-fol.  en  1.  (Goupil  et  Artaria). 

U.  Village  hongrois,  in-fol.  en  1.  —  12.  Femme  tsigane  de 
Hongrie,  1870. 

13.  Mendiante  bretonne,  souvenir  du  pèlerinage  de 
Ste-Anne,  1868,  in-4.  —  14.  Autre.  —  15.  Aveugle  bretonne. 
—  16.  Autre.  —  17.  L'Épave,  1869,  in-4  en  1.  -  18.  La 
Récolte  du  goémon,  in-4  en  1. 


VALLOT  (Philippe -Joseph -Augustin),  né  à 
Vienne  (Autriche)  de  parents  français,  en  1796, 
mort  à  Paris  en  1870  ,  graveur. 

Vignettes  deDesenne,  Devéria ,  Steuben  ,  etc. 

M lle  Mars  :  Devéria  ('). 

La  Duchesse  de  Berry  et  ses  enfants  :  Potier. 

Molière  et  sa  servante. 

Le  Chien  du  Régiment;  Le  Cheval  du  Trompette: 
H.  Vernet. 


(1)  Mystères  et  traîtrises  de  la  collaboration.  Vallot  a  gravé  en  totalité 
un  portrait  in-8  de  M™  de  Slaèï.  Muller  y  a  donné  quelques  coups  de 
burin,  juste  de  quoi  l'éteindre  un  peu,  et  l'a  signé  ! 


172  LES    GRAVEURS    DU    XIX1    SIÈCLE. 

Bonaparte  avant  la  bataille  des  Pyramides  :  Gros, 
grand  in-fol. 

Napoléon  visitant  le  champ  de  bataille  d'Eylau  : 
Gros,  grand  in-fol.  enl..  1834. 

Napoléon  dans  son  cabinet  aux  Tuileries  :  David, 
in-fol.  —  Le  même,  in-8. 

Le  baron  Gros,  d'après  lui-même. 

Le  Réveil  de  Jésus  :  Le  Carrache,  1846. 

Illustrations  pour  le  Béranger  de  1847  (Le  Roi 
d'Yvetol.  Le  vieux  Sergent,  Le  vieux  Vagabond). 

Béranger  en  pied,  d'après  Charlet. 

VALLOTTON  (Félix),  graveur  sur  bois  contem- 
porain, cherche  à  donner  à  ses  planches  l'aspect 
fruste  des  anciennes  xylographies  (*) . 

VALLOU    DE    VILLENEUVE  (Julien),    né    à 

Boissy-Saint-Léger  en  1795,  mort  à  Paris  en  1866, 
aquarelliste  et  lithographe. 

1.  Lithographies  diverses. 

Costumes  des  Provinces  septentrionales  des  Pays-Bas, 
d'après  Greeven ,  1826.  —  Sujets  d'après  des  peintres 
anglais,  1827.  —  Souvenirs  d'un  Artiste,  types  de  femmes, 
1829.  —  Types  de  Suissesses,  in-8,  chez  Veith.  —  La  Danse 
des  Nègres,  Jeune  Chasseresse,  Danse  Africaine,  La  Jeune 
Mère,  Le  Départ,  L'Abri,  Le  Ruisseau,  La  Fontaine,  Le 
Puits  (Rittner).  —  La  Prisonnière,  La  jeune  Veuve  (Ardit). 
—  Comme  j'étais  au  village,  Comme  je  suis  à  Paris. 

Le  petit  Balayeur,  La  petite  Marchande  de  fleurs,  d'après 

(*)  Voyez  un  article  d'Octave  Uzanne  sur  «  le  néo-xylographe  »,  dans 
L'Art  et  l'Idée,  de  février  1892,  avec  des  spécimens  à  l'appui ,  portrait  de 
Vallotton  et  celui  d'Uzanne. 


VALLOU    DE   VILLENEUVE.  173 


Duval  le  Camus.  —  Le  Lever  de  l'ouvrière,  Le  Bain,  La 
Veuve  du  cultivateur,  La  Veuve  du  marin,  La  Musique,  La 
Peinture  :  Franquelin.  —  Bergère  écossaise  :  Goupin. 

Les  Jeunes  Femmes,  collection  de  groupes  de  têtes  à 
motifs  formant  pendant,  composées  et  lith.  d'après  nature 
par  V.  de  V.  Chez  Jeannin,  1839,  in-4.  —  Les  Jeunes  Filles, 
série  lith.  par  Régnier. 

D'après  Vallou  de  Villeneuve  :  Le  Curieux  puni ,  Le 
Hussard  Séducteur,  par  L.  Noël.  —  Pièces  pour  le  Musée 
de  V Amateur,  par  Régnier.  —  L'Inquiétude  maternelle,  par 
Desmaisons.  —  La  Rose  parlante,  par  (ou  d'après)  Chalon. 

Jeune  Africaine  attendant  le  vaisseau  qui  doit  lui  ramener 
son  amant  ;  Jeune  Indienne  jouant  avec  un  perroquet  ;  2  p. 
à  la  manière  noire  par  Henri  Swebach. 

La  Réprimande  :  Vogt  lith.  —  Les  Papillottes,  par  Patrois. 

—  Le  Bain,  par  Saint-Aulaire.  —  Petits!  Petits!.  —  Le 
Chien  Gourmand,  par  Charpentier.  —  S'e-Clotilde,  S^-Ge- 
neviève,  Ste-Thèrèse,  S'e-  Elisabeth,  par  Charpentier,  1842. 

—  Fantaisies  à  quatre  par  feuille,  lith.  par  Régnier. 

2.  Imagerie  galante  de  1830. 

Nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  signaler,  à  propos  de 
Devéria ,  Numa ,  les  Maurin ,  Tassaert ,  etc.,  ce  genre 
d'images  à  prétentions  émoustillantes  sans  aller  jusqu'au 
libre.  L'exécution  en  est  soignée,  car  ces  pièces  étaient 
commandées  par  des  éditeurs  sérieux,  tels  que  Rittner  et 
Goupil.  Les  titres  disent  les  sujets  :  La  Coquetterie,  La 
Curiosité,  Il  Indiscrétion,  Les  Papillottes,  La  Méditation, 
La  Contemplation,  Le  Rendez-vous  (chez  Noël,  vers  1827). 

—  La  Surprise,  Le  Matin,  La  Balayeuse,  Le  Bain  de 
pieds  ou  le  dimanche  matin,  Le  Sommeil,  L'Averse, 
L  Écossaise  (  Gaugain  .  vers  1828). —  Qu'il  est  gentil!, 
Qu'elle  est  gentille!  (Ardit,  183U).  —  C'est  des  bêtises 
d'aimer  comme  ça!,  N'en  demandez  pas  davantage  (Jean- 
nin et  Tilt).  —  L'Averse,  La  Confidence  (Rittner,  1831).  - 
L'Examen,  Le  Corset,  La  Surprise,  Finissez  donc  (Rittner). 

—  Si  jeunesse  savait  ;  Si  vieillesse  pouvait  (Jeannin).  — 
Ma  chambre  de  garçon,  l'arrivée,  huit  heures  du  soir  ;  La 
même,  le  départ,  huit  heures  du  matin.  —  Les  Moustaches, 
La  Lune  de  Miel,  La  Prière,  Allons  coucher  ;  La  Brouille, 
Le  Raccommodement  ;  Lisette,  ne  boude  pas  je  t'en  prie  !  ; 


174  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


Oh  qu'il  est  ressemblant! ,  Petit  blanc  que  j'aime,  Le 
Chasseur  de  gros  gibier,  L'Abandon,  Les  Regrets  (Gihaut). 
—  Quelle  horreur,  il  l'embrasse  !  (très  jolie  pièce)  ,  La 
Déclaration,  La  Douce  Résistance, Le  Reproche,  M'U' Adèle 
il  faut  payer  le  passage,  Ne  regarde  pas  !  (jolie  pièce),  Ah 
comme  elle  est  bien  faite!,  La  Cordonnière,  Voyons  donc 
voir  !  (Gihaut  et  Tilt,  vers  1833).  —  Les  Cancans,  L'Indis- 
crète, Il  ne  veut  pas,  Le  Fruit  défendu,  Le  Coup  de  vent, 
L'Oracle  (chez  Veith.  Pièces  d'un  joli  grain).  —  La  Confi- 
dence, L'Averse,  La  Fuite  interrompue,  Ah  je  te  tiens! 
(Rittner).  —  Le  Bain  à  la  ville,  Le  Bain  à  la  campagne 
(Rittner).  —  Il  va  venir  ;  Que  lui  répondrai-je  'L  —  Médi- 
tation, Inspiration,  La  Mantille,  Baisez  vite  (Rittner  et 
Goupil,  1844).  —  Si  tu  voidais  ;  Je  ne  veux  pas,  par  Des- 
maisons.  —  La  Puce  indiscrète,  La  Souris  maladroite,  Il 
faut  souffrir  pour  être  belle,  Qui  dort  dîne,  par  Raunheim. 


VALMON  (MUe  Léonie)  ,  graveuse  à  Teau-forte, 
élève  de  Chauvel.  —  Le  Port  Saint- Nicolas: 
Lapostolet ,  1884.  —  Dordrecht:  Webb  ,  1886.  — 
Vue  de  Venise  d'après  la  baronne  de  Rothschild,  etc. 

VALMONT  (Auguste  de),  dessinateur- amateur. 
Lithographies. 

Planches  pour  L'Observateur  des  Modes,  1818-1823. 

L'acteur  Potier,  1822.  —  Bernard  Léon.—  Théâtre  anglais 
à  Paris. 

Séries  de  caricatures,  triviales,  signées  A.  de  Vt. 

Costume  chevaleresque.  —  Costumes  anglais  et  améri- 
cains. 

Avenue  des  Champs-Elysées  jour  de  Longchamps.  — 
Longchamps,  pièce  au  trait. 

Caricatures  pour  La  Mode,  vers  1830. 

Le  Monde  renversé,  12  p.  genre  Grandville. 

Chevaux  et  voitures,  pour  le  Journal  des  Haras. 

Souvenir  du  passage  de  la  statue  du  duc  d'Orléans  au 
Havre,  1845. 

Reproductions  de  statues  de  Canova,  grand  in-fol. 


VAN    DEN    BROEK.  175 

VAN  DEN  BROEK  (Mmc  Victorine),  élève  de 
Chaplin  etHédouin,  a  exposé  quelques  eaux-fortes 
de  1878  à  1883.  portraits  d'après  Chaplin,  etc. 

VAN  DER  BURCH  (Hippplyte^,  peintre,  1796- 
1854,  élève  de  son  père. 

Lithographies  (signées  H.V.  B.). 

Grange  italienne,  d'après  Jacques  -  Edouard  Van  der 
Burch  père.  —  Vues  de  France  (ressemblant  a  des  vues 
d'Italie).  —  Lièvre  au  gîte.  —  Découverte  du  tombeau 
d'Archimède  par  Gicéron,  d'après  Morel  d'Arleux  —  Sujets 
historiques  :  Vincennes,  Fontainebleau,  etc.  —  Croquis.  — 
Études  d'après  nature.  —  Petits  modèles  d'études.  —  Place 
de  l'Étape  à  Orléans.  —  Vue  du  pont  de  pierre  à  Grenoble, 
1830.  —  Vue  du  pont  d'Avignon.  —  Paysages,  1833.  Etc.  — 
Album  des  Chasseurs,   avec  Bichebois,  Sabatier,  Tirpenne. 

VANLEMBROUCK.  — V Annonciation,  la  Fuite 
en  Egypte,  de  Coypel,  manières  noires,  chez 
Tessariet  Aumont,  1884,  in-fol. 

VAN  MARCKE  (*•)•  —  Lithographies  :  Deux 
Paysages  d'après  Bertin.  —  Album  de  petites 
Vues  du  Puy-de-Dôme,  1828  (chez  Noël).—  Souve- 
nirs Pittoresques  lithographies  par  J.  Van  Marche 
(vues  de  Paris),  chez  Raban,  1828.—  Collection  de 
12vues  (Lith.  Constans):  Le  Matin;  Le  Soir.  Etc. 

VAN  MARCKE  (Emile),  peintre,  né  en  1827.  — 
Un  Coin  d'herbage,  eau -forte  (Cadart).  —  Etudes 
d'Animaux,  32  p.  en  typogravure  Goupil. 


176  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

VAN  MUYDEN  (Evert),  né  à  Rome  de  parents 
suisses  en  1853 ,  élève  de  son  père  et  de  Gérôme  ; 
s?annonce  comme  un  ferme  graveur  à  l'eau-forte. 

1-24.  Sujets  divers. 

1.  Peloton  de  cavalerie  sous  Frédéric  II,  in-4  en  1.  1884. 
—  2.  Jument  chargée  de  bagages  et  poulain  qui  tette,  in-4 
en  1.  —  3.  Taureau  romain,  in-4  en  1.  —  4.  Jument  et 
Poulain.  —  5.  Bouvier  romain,  in-4  en  1.  1886.  —  6.  Chèvre 
et  Cabri,  in-8. 

7.  Singes,  d'après  nature;  in-4  en  1.  1887. —  8.  Tigre  dévo- 
rant, in-8  en  1.  —  9.  Tête  de  Lion,  in-8.  — 10.  Lionceaux,  in-8 
en  1.  —  11.  Tigre,  d'après  nature. —  12.  Lion  attaquant  un 
buffle,  pet.  in-fol.  en  1.  —  13.  Tigre  couché  dans  l'ombre, 
pet.  in-fol.  en  1.  —  14.  Tigre  couché  de  profil,  pet.  in-fol. 
en  1.  (Dumont,  éd.). 

15.  Cuirassiers  français,  in-12. —  16.  Dragon  suisse,  in-12. 
— 17.  Cuirassier  Louis  XV,  in-12.  —  18.  Turcoman  à  cheval. 
in-8.  —  19.  Cosaque,  in-12  en  1. 

20.  Trois  gravures  pour  les  Contes  de  Champfleury ,  1889 
(Quantin). 

21.  Petit  tigre  couché,  in-12  en  1.  —  22.  Tète  de  cheval, 
in-18. 

23.  Autre  tète  de  cheval,  in-8.  —  24.  Petit  tigre  avec  sa 
proie,  in-12  en  1. 

25.  Deux  Tigres  au  bord  de  l'eau,  in-fol.   1887. 
(Keppel,  éd.) 

26.  Lionne  et  Lionceaux,  in-fol. 

27.  Animaux  d'après  nature  (éléphant,  singes,  tigre, 
etc.),  in-fol.  1888. 

28-33.  Sujets  divers. 

28.  Bœuf  romain  couché,  in-4  en  1  — 29.  Lion  dans  les 
rochers  (avec  marge  illustrée).  —  30.  Carrière  dans  les 
environs  de  Rome,  d'après  le  tableau  du  graveur,  gd.  in-4 
en  1.  —  31.  Voiture  de  voyage  de  1830,  in-4  en  1. 

32.  Portrait  d'Evert  Van  Muyden,  gravant  à  la  lampe, 
in-8  en  1. 


VAN    OS.  177 

VAN  OS  (Georges-Jean-Jacques),  né  à  La  Haye 
en  1782 ,  mort  à  Paris  en  1861 ,  peintre  de  la 
Manufacture  de  Sèvres.  —  Fleurs  dans  un  vase, 
Fruits  sur  une  table,  lithographies. 

VAN  RYSSEL.  —  Ce  pseudonyme  est  celui  du 
docteur  Paul- Ferdinand  GACHET.  né  à  Lille  en 

1838,  collaborateur  comme  écrivain  et  graveur  du 
Paris  à  V Eau-Forte,  et  auteur  d'un  certain  nombre 
de  vues  gravées  à  l'eau-forte,  signées  V?. 

VANS  (DU  FAGET  de). — La  Vierge  au  Coussin 
vert,  de  Solario,  lith.  in-fol.  (Lasteyrie). 

VAN  SPAENDONCK  Jeune  (Corneille),  1756- 

1839,  peintre  de  fleurs  à  la  manufacture  de  Sèvres. 
—  Lithographies  de  Fleurs  (Lasteyrie,  Villain). 

VARCOLLIER  (Mme  Atala)  ,  née  STAMATY, 
peintre,  a  lithographie  un  portrait  de  Chateau- 
briand.—  D'après  Ingres  :  Le  Général  Dulong,  en 
pied,  1818,  un  portrait  in-4  d'homme  assis  que 
l'on  désigne  sous  le  titre  «  Un  Suisse  »  1825,  et  le 
portrait  de  Mme  Gatteaux,  1826. 

VARIN  ( Amédée  ] ,  dessinateur  et  graveur,  né  à 
Chàlons  en  1818,  fils  d'un  professeur  de  dessin , 
était  l'arrière-neveu  et  le  petit-fils  de  Joseph  et 

xii  12 


178  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Nicolas  Varin  frères ,  bons  graveurs  de  la  fin  du 
xvine  siècle  (J). 

Il  vint  tout  jeune  à  Paris,  suivit  les  cours  de  la 
rue  de  l'Ecole  de  Médecine,  fut  élève  des  graveurs 
Geoffroy  et  E.  Rouargue,  grava  des  dessins  de 
modes ,  de  l'imagerie  religieuse ,  une  planche 
d'après  K.  Girardet  :  Protestants  surpris  par  des 
troupes  catholiques  (pour  L'Artiste),  prépara  la 
gravure  des  Fleurs  animées ,  de  Grandville ,  que 
termina  Geoffroy ,  composa  les  illustrations  de 
L'Empire  des  Légumes ,  drôleries  végétales ,  et  des 


(!)  Ils  ont  gravé  pour  le  Voyage  à  Naples  de  Saint-Non,  etc.  (Voyez 
Les  Graveurs  du  X  VIIIe  Siècle). 

La  famille  Varin  forme  une  véritable  dynastie  d'artistes  ;  elle  croit 
descendre  du  fameux  Jean  Warin  ou  Varin  de  Liège,  le  graveur  en 
médailles  de  Louis  XIII.  Depuis  deux  cents  ans  nous  pouvons  suivre  sans 
interruption  la  filiation  des  Varin. 

Pierre  Varin , 
graveur. 

Joseph  Varin , 

deChâlons,  1682-1751, 

potier  d'étain. 

I 

Jean-Baptiste  Varin , 

deChâlons,  1714-1795, 

potier  d'étain  et  graveur  sur  métaux. 

Joseph  Varin  ,  Charles-Nicolas  Varin, 
né  à  Chàlons  en  1*40.  né  à  Chàlons  en  1741 , 

mort  à  Paris  en  1800.  graveur  à  Paris , 

graveur.  mort  à  Chàlons  en  1812. 

Joseph  Varin , 

né  à  Chàlons  en  1796, 

engagé  aux  pupilles  de  la  garde, 

sergent,  blessé  à  Waterloo; 

inspecteur  des  travaux  du  passage  Colbert  à  Paris , 

professeur  de  dessin  à  Chàlons  en  1821  et  à  Epernay, 

mort  en  1843. 


PlERRE- 
ÀMÉDÉE, 

graveur, 
né  en  1818. 

Claire-Eléonore, 

graveuse, 

née  en  1820, 

a  travaillé 

à  la  publication 

de  L'Art  Industriel . 

Pierre- 
Adolphe  , 

graveur, 
ne  en  1821. 

Pierrk- 

EUGÈNE- 

Xapoléon 

graveur, 

né  en  1832 

VARIN.  179 

Papillons,  métamorphoses  des  peuples  de  l'air, 
deux  ouvrages  édités  par  G.  de  Gonet. 

Ses  premières  grandes  planches  furent  Le 
Repas  interrompu,  1852,  d'Ed.  Girardet,  La  Paix, 
La  Guerre  (études  de  chevaux),  d'Alfred  Dedreux. 

Aniédée  devint  dès  lors  le  graveur  attitré  de  la 
maison  Goupil  pour  les  reproductions  de  tableaux 
en  vogue  ,  habilement  exécutées  en  collaboration 
avec  son  frère  Eugène,  par  un  mélange  de  tous  les 
procédés.  «  On  ne  savait  quel  nom  donner  à  ce 
»  genre  qui  adoptait  tous  les  genres  :  eau-forte, 
»  manière  noire,  aquatinte,  mécanique  !  »  s'écriait 
(avec  admiration)  le  graveur  Portier  (l)  ;  mais 
c'est  là  une  erreur,  on  lui  a  parfaitement  trouvé 
un  nom  et  on  l'a  appelé  «  le  genre  Varin  ». 

Nous  reportons  plus  bas,  à  l'article  d'Eugène, 
la  liste  des  planches  gravées  par  les  deux  frères. 

Amédée  Varin  est  mort  à  Crouttes  en  1883. 

VARIN  (Adolphe),  frère  du  précédent,  dessina- 
teur et  graveur ,  né  à  Chàlons  en  1821 ,  venu  à 
Paris  en  1833 ,  élève  de  R.  Mon  voisin  et  Em. 
Rouargue.  Il  a  considérablement  produit.  Adolphe 
Varin ,  —  et  le  fait  est  à  noter  parce  qu'il  est 
infiniment  rare  chez  les  graveurs  ,  —  s'intéresse  à 
l'histoire  de  la  gravure.  Il  recueille  les  estampes  et 
les  étudie  ;  il  a  publié ,  sur  des  graveurs  anciens 

(*)  Dans  un  article  sur  Am.  Varin,  journal  L'Estampe  du  2T  août  1883 


180  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

et  modernes  et  sur  divers  points  relatifs  à  l'art  de 
la  gravure,  une  série  d'articles  dans  le  journal 
L'Estampe  et  dans  La  Curiosité  Universelle. 

Sujets  divers. 

Les  Moissonneurs  :  L.  Robert,  gravure  au  burin  «  gris  » 
dit  «  genre  allemand  »,  1839. 

Le  Christ  de  Ph.  de  Champagne,  in-4  en  1.  1842. 

Nombreux  sujets  et  vignettes  de  piété  pour  Curmer , 
Marne,  Alcan. —  Bontés  et  Douceurs  de  Jésus-Christ,  suite 
d'après  Amédée  Yarin  (ou  Le  Trésor  des  Fidèles).  — 
Litanies  de  la  Vierge,  50  pi.  d'après  les  frères  Klauber, 
in-8,  et  la  même  suite  in-12. 

Titre  de  La  France  maritime. 

Ornements  anciens  des  XV  XVF,  XVIIe  Siècles,  publiés 
par  Hauser  sous  la  direction  d'Ovide  Raynard,  80  pi.  1846. 

VAUT INDUSTRIEL,par Léon  Feuchère, 72 pi.  (Goupil, 
1847  à  1850).  Planches  très  bien  gravées.  Ouvrage  très 
curieux .  montrant  les  hésitations  de  l'art  ornemental  au 
milieu  du  xixe  siècle ,  l'habitude  de  la  copie  des  anciens 
styles  ,  et  aussi  quelques  efforts  pour  sortir  de  cette  copie 
et  inventer  du  nouveau. 

Meubles  et  Serrurerie  Gothiques  d'après  Pugins,  50  pi. 
1844. —  Style  Gothique  industriel,  72  pi.  (Jeannin  et  Bulla, 
1848)  composé  et  gravé  par  Varin  frères.  —  Nouveaux 
Détails  Gothiques,  45  pi  1860. 

Annales  archéologiques,  de  Didron.  —  Revue  d'Archi- 
tecture, de  Daly.  —  Dictionnaire  du  Mobilier,  de  Viollet- 
le-Duc. 

Album  d'Orfèvrerie  religieuse,  do  Bachelet.  —  Le  Trésor 
de  Si-Maurice  (Valais). 

Album  de  Fonte  artistique  de  la  maison  Ducel.  —  Album 
des  Statues  fondues  par  la  maison  du  Val  d'Osne.  — 
Album  delà  maison  Barbezat,  etc. 

Piano  d'Érard  appartenant  à  l'impératrice  Eugénie. 

Diplôme  de  la  Société  du  Prince  Impérial,  d'après  Bovy, 
avec  profil  de  l'impératrice  Eugénie.  —  Grand  diplôme  aux 
armes  de  Russie. 

Ex-libris  divers  ;  Varin  (Recueil  de  Crouttes),  Etévenon, 
Henri  Jadard,  Gresté,  Armand  et  Jules  Bourgeois,  etc.  — 
Menus.  —  Invitations  à  chasser,   du  prince  de  Croy.  — 


VARIN.  181 

Adresse  de  Lefilleul ,  libraire  (copie  d'une  adresse  du  xvme 
siècle).  —  Adresse  de  Legrand,  graveur  héraldique.  —  Tète 
de  facture  ,  Gillet  fils.  —  Vignette  pour  boîte  de  dragées  , 
Bonnet  fils.  —  Nombreux  calendriers. —  Gravures  de  modes. 

Très  nombreux  portraits  :  le  graveur  Ch.-N.  Varin,  le 
marchand  d'estampes  Vignères  ,  MM.  de  Goncourt  ;  suite 
de  portraits  pour  illustrer  L'Art  au  XVIIIe  Siècle  d'Edmond 
et  Jules  de  Goncourt  ;  suite  de  portraits  pour  illustrer  Les 
Graveurs  du  XVIIIe  Siècle  de  R.  Portalis  et  H.  Beraldi  ; 
suites  de  portraits  pour  la  Biographie  châlonnaise  d'Amé- 
dée  Lhote,  et  Les  Graveurs  de  V Ecole  Liégeoise. 

Anselin,  Michelet,  Levesque,le  graveur  Geoffroy,  Didron, 
le  Comte  de  Ghevigné  in-32,  Quénedey  ,  Vatout ,  la  Prin- 
cesse de  Triggiano. 

PI.  pour  les  Monuments  de  Ninive. 

PI.  pour  la  Vie  du  Comte  d'Hoym,  1880. 

Vues  des  Monuments  anciens  de  La  Rochelle,  pour  l'his- 
toire de  cette  ville,  1883-84. 

VARIN  (Eugène),  frère  des  précédents,  graveur, 
né  à  Epernay  en  1831  ,  élève  et  collaborateur 
d'Ain édée  Varin. 

L'Architecture  Suisse,  40  pi.  d'après  Amédée 
Varin  (  Morel ,  1848  ).  —  Catalogue  Louis  Fould , 
40  pi.  —  Catalogue  de  £  la  cas,  50  pi. 

En  collaboration  (Amédée  commençant  les 
planches,  et  Eugène  les  terminant),  les  Varin  ont 
gravé  une  partie  du  fonds  le  plus  récent  de  Goupil  : 

Hymne  à  la  Vierge  :  Lenfant  de  Metz. 

Le  Premier-Né  :  Jundt,  1863. 

Dernière  pensée  de  Weber  :  Hamman,  1863. 

La  Veille  des  Noces  :  Dieffenbach  (  pendant  de 
La  Cinquantaine  ) . 

Le  Christ  marchant  sur  les  flots  :  Jalabert. 

Une  Messe  sous  la  Terreur  :  CL.  Muller,  1866. 


182  LES     GRAVEURS     DU    XIX"    SIECLE. 

La  Fête  de  Noël  :  Dieffenbach,  1867. 

La  Lectrice  ;  Le  Facteur  rural'.  Compte-Calix. 

Les  deux  Amis  \  H.  Bellangé,  1869. 

Les  Dernières  Cartouches  :  De  Neuville ,  1875. 

E  Ambulance  au  Château  :  E.  Leroux. 

Tobie  ;  Les  Disciples  fîEmmaiis  :  Rembrandt. 

Le  petit  Berger  des  Abruzzes,  Les  petits  Marau- 
deurs napolitains  :  Mi.ch.etti. 

Le  Jour  du  Baptême  :  Brion,  1874. 

Je  sais  Grand-Papa  !  :  Weisz. 

Le  Pèlerinage  à  Naples  :  Dalbono. 

Noce  dans  les  Abruzzes  :  Ckirico,  1880. 

Enfin ,  seuls  ! '  :  Tofano.  (Exclamation  poussée 
par  deux  nouveaux  époux  qui  viennent  de  quitter 
le  bal  de  noces  et  se  retirer  dans  leur  appartement; 
le  mari  presse  sa  femme  sur  son  cœur.  Ce  sujet 
est  de  ceux  qui  impressionnent  fort  le  public 
arrêté  aux  étalages  d'estampes  ) . 

L'Escarpolette  ou  Le  Printemps;  E  Orage  \  Cot. 

L Enfant  aux  fleurs  :  Bouguereau. 

Les  deux  Gourmands  :  Dieffenbach. 

Patrie  :  Bertrand  (officier  de  cuirassiers  blessé, 
pressant  un  étendart  contre  sa  poitrine)  (1). 

(*)  «  Cette  planche  »  dit  Frédéric  Henriet  dans  sa  Notice  sur  la  Vie  et 
les  Œuvres  d'Amédée  Varia  «  est  presque  entièrement  de  la  main  d'Eugène. 
Néanmoins  Amédée  exprima  le  désir  de  la  signer.  »  Et  plus  haut  :  «  En 
1865,  Amédee,  étant  désormais  hors  concours,  voulut  que  son  frère  signât 
seul  La  Veille  des  Noces  d'après  Dieffenbach  :  celui-ci  obtint  a  son  tour  une 
troisième  médaille.  *  On  voit  que,  pour  ceux  qui  n'ont  pas  à  tenir  compte 
de  ces  arrangements  de  famille,  il  est  impossible  de  faire  le  triage  du 
travail  des  deux  frères. 


VARIN.  183 

On  peut  citer  encore  :  L'Orgue  de  Saint- Eus- 
tache:  Bal  tard  ;  — Le  bon  Pasteur ;  L Homme  et 
V Avidité:  Noël  Patton  (édités  en  Angleterre)  ;  — 
le  portrait  de  M.  Deullin; —  La  Résurrection  de 
Lazare  :  Bida  ;  —  L  Innocence  entre  deux  larrons, 
La  Douleur  partagée  :  A.  Dedreux  ;  —  Six  Scènes 
enfantines:  Anker;  —  Une  Tempête  dans  une 
cuvette  :  Lobrichon  ;  — Deux  bons  Amis,  Le  Goûter 
des  Canards  ;  Une  Histoire  terrible  ;  Projets  ma- 
ternels :  Brochart  ;  —  Les  Exilés  :  Anker  ;  —  Les 
Orphelins  :  L.  Perranlt;  — Le  petit  Chaperon  rouge: 
E.  Lejeune  ;  —  La  Visite  au  Château  ;  Le  Cabaret 
du  Vert- Galant:  A.  Moreau  :  —  Quatre  Scènes  de 
la  Bible  :  L.  Glaize.  —  Ave  Maria  :  Antigna  ;  — 
Sacre  de  Victor  -  Amédée  II  :  Hainman. 

VAUCANU  (Emile),  graveur,  a  exposé  en  1889 
des  planches  d'archéologie.  Il  a  gravé  le  portrait 
de  M.  Yves  Guyot. 

VAUTH  1ER  (Jules),  peintre,  1774-1832.— 
Recueil  de  dessins  d'après  l'antique ,  dessinés  sur 
pierre  de  France,  100  pi.  (Motte),  etc.  f1). 


(')  Sous  le  nom  de  Vauthier  comme  peintre  :  portraits  de  Louis  XVIII 
et  des  Duc  de  Berry  et  d'Angouléme  au  pointillé  par  Legrand  ;  des  types 
de  femmes  de  différents  pays,  où  l'on  remarque  La  Parisienne  roquette, 
La  jeune  Femme,  L'Eveillée,  etc.;  c'est  le  triomphe  du  turban  ;  une  série  de 
têtes  de  femmes,  L'Elégance,  La  ['rétention,  L'Accordée,  La  Mariée,  La 
Parure,  La  jeune  Épouse,  au  pointillé  par  Bertrand  et  Girard:  ce  sont 


184  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


VAUZELLE  (Jean-Lubin),  peintre,  né  en  1776. 
Lithographies. 

Porche  de  l'église  d'Harfleur,  Cour  du  Palais  de  Justice 
de  Rouen ,  etc.  {Voyages  pittoresques  dans  l'ancienne 
France).  —  Vincennes,  Ecouen,  Maison  de  Jacques  Cœur, 
Abbaye  de  Fécamp,  Anet,  St-Ouen,  Jumièges,  Fontevrault 
(chez  Delpecli)  ;  Tombeau  de  Dagobert  (Lasteyrie) ,  litho- 
graphies d'un  crayon  très  pâle.  —  Plus  tard,  d'un  crayon 
plus  coloré  :  Fontaine  à  Clennont ,  Vallée  de  Royat ,  La 
Queuille,  Genistousse.  —  Planches  pour  un  voyage  en 
Espagne,  de  Delaborde.  —  Etc. 


VEILLAT  (Just),  peintre  et  romancier,  a  litho- 
graphie vers  1834.  —  Portrait  de  P.  Bernard. 

VERDEIL  (Pierre),  néàNinies  en  1812,  graveur 
sur  bois. —  On  trouve  son  nom  dans  les  ouvrages 
illustrés  de  1835  à  1875,  et  comme  spécimens 
on  peut  citer,  dans  V Histoire  de  Napoléon  de 
Norvins,  cette  vignette,  chef-d'œuvre  de  Raffet: 
Batterie  de  tambours  républicains  (p.  77) ,  et  plus 
loin  Les  Cosaques  (p.  520);  le  titre  des  Guêpes 
d'Alphonse  Karr,  d'après  Grandville,  1839.  Plus 
tard ,  VAlmanach  illustré  de  la  France  impériale, 
1859;  des  illustrations  de  Doré,  des  portraits. 

Verdeil  a  exposé  de  1857  à  1874,  L'Ordonnance 


de  bonnes  études  pour  les  coiffeurs.  Dans  le  môme  genre  :  L'aimable 
Bourgeoise,  La  jeune  Pensionnaire,  Le  Bonjour  du  malin,  par  Augrand, 
Berthereau,  —  Etc. 

Sous  le  nom  de  Michel  Vaulhier  peintre,   rue  de  la  Liberté  :  Paysages, 
manière  de  crayon,  et  V Abreuvoir  de  Paul  Potter,  fac-similé  de  crayon. 


VERDEIL.  185 


d'après  Meissonier ,  et  diverses  reproductions  de 
tableaux  pour  le  Monde  Illustré',  des  scènes 
parisiennes  d'après  Edmond  Morin  pour  L'Illus- 
tration. Etc. 

VERGNES  (Camille),  lithographe,  expose 
depuis  1881  diverses  reproductions  de  tableaux 
d'après  des  peintres  contemporains.  Exemples  : 
Jeune  Fermière  :  Moreau  de  Tours  ;  Les  Victimes 
du  Salon,  d'après  Serendat  deBelzin.  (Ceci  repré- 
sente un  peintre  refusé  qui  se  suicide.  «  Son 
tableau  devait  être  bien  mauvais  !  —  penseront 
les  sceptiques,  —  pour  ne  pas  avoir  pu  passer  dans 
les  quatre  mille  que  les  jurys  bénins  acceptent 
chaque  année  1  »  t1)  Quatre  mille  tableaux  par  an, 
grand  Dieu  du  ciel  !  ) . 


(!)  En  1856,  sous  la  signature  Camille  Vergues,  une  lithographie  de  La 
Vierge  au  coussin  vert,  de  Solario.  Ce  qui  fait  une  reproduction  de  plus  à 
ajouter  à  toutes  celles  qui  existent  déjà  de  ce  tableau,  par  la  lithographie 
et  la  gravure.  Cette  multiplication  des  Vierges  au  coussin  vert  a  dû  réjouir 
Gustave  Planche,  qui  formulait  cette  fameuse  théorie  : 

«  Bien  souvent,  les  graveurs  se  demandent  à  quoi  employer  leur  talent. 
»  On  les  voit  hésiter  à  recommencer  les  estampes  déjà  faites,  à  s'attacher 
»  aux  peintures  déjà  connues,  aux  morceaux  déjà  célèbres.  Eh  bien  ! 
»  qu'ils  reviennent  toujours  aux  chefs-d'œuvre  consacrés.  » 

Ainsi,  c'est  la  répétition  sempiternelle  d'un  certain  nombre  d'œuvres 
»  consacrées  n  et  toujours  les  mêmes  qui  serait  le  but  unique  de  lart  de  la 
gravure,  d'un  art  ne  varielur  réduit  à  n'êire  plus  qu'une  sorte  d'équivalent 
de  la  chanson  du  petit  navire  :  Si  celle  estampe  vous  fatigue,  nous  allons 
la,  la,  la  recommencer  ! 

C'est  le  contraire  qui  est  vrai  (sans  le  pousser  toutefois  jusqu'à  l'exclu- 
sivisme :  ne  soyons  jamais  sectaires).  Les  graveurs,  au  lieu  de  reproduire 


186  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE 

VERNEILH  (Jules  de),  né  à  Nontron. —  A 
publié,  avec  Gaucherel ,  Le  Vieux  Périgueux. 
vingt  eaux-fortes,  1867. 

VERNET  (Carle),  1758-1836,  peintre  de  ba- 
tailles, peintre  de  la  vie  sportive  du  Consulat  et 
de  l'Empire,  peintre  pour  la  première  fois  du  cheval 
anglais  et  du  cheval  arabe,  peintre  desmamelucks, 
peintre  de  mœurs,  dessinateur  humoriste,  litho- 
graphe, et  —  ce  qui  est  tout  aussi  indispensable 
à  dire  pour  fixer  cette  physionomie  si  spéciale,  — 
anglomane  dès  le  plus  jeune  âge,  puis  muscadin, 
puis  homme  «  du  bon  ten  »  ;  homme  d'esprit  (]), 
homme  de  plaisir,  cavalier,  et  qui  caracolait,  au 
bois  de  Boulogne,  à  soixante-dix-sept  ans  !  Et 
encore  :  fils  de  Joseph,  père  d'Horace,  et  gendre 
de  Moreau. 

Sa  biographie  est  partout,  il  serait  inutile  de  la 


toujours  des  œuvres  «  consacrées  »,  ont  la  mission  de  «  consacrer  *  les 
œuvres  en  les  reproduisant  ;  loin  de  se  retirer  dans  le  têle  à  tête  avec  les 
morceaux  célèbres  déjà  gravés,  ils  doivent,  si  l'on  peut  ainsi  parler,  être 
mêlés  à  la  vie  et  a  l'art   contemporains. 

C'est  en  se  faisant  les  vulgarisa  leurs  d'oeuvres  de  leur  temps  que  les 
graveurs  excitent  l'intérêt  et  parviennent  a  la  célébrité.  Leurs  noms 
demeurent  ,  dans  l'avenir  ,  inséparables  de  ceux  des  peiutres  qui  les  ODt 
adoptés  comme  interprètes. 

(J)  Bien  qu'ayant  la  monomanie  invétérée  du  calembour,  et  du 
calembour  le  plus  vulgaire,  en  ynu  de  poêle  ou  l'équivalent.  Exemple  : 
le  lendemain  de  la  naissance  d'Horace,  il  rencontre  un  ami  :  «  Tu  dois 
»  me  trouv.T  bien  change?  »  lui  dit-il  en  se  touchant  le  bout  du  nez  avec 
le  doigt.  «  Pourquoi  ?  »  fait  l'ami.  —  «  Parce  que  j'ai  un  nouveau-né.  » 


VERNET.  187 


récrire  ici  i1).  Ce  qui  est  plus  à  propos  et  dans  notre 
sujet ,  c'est  d'apporter  notre  «  contribution  à 
l'étude  de  Carie  Véniel  »  en  énumérant,  le  moins 
incomplètement  possible  (2),  les  nombreuses  pièces 


(i)  Voyez  l'excellent  article  Carie  Vernet  de  Léon  Lagrange,  dans  la 
biographie  de  Michaud.  —  Et  aussi  la  notice  de  Y Histoire  des  Peintres. 

Ne  voyez  pas  la  Notice  historique  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  Carie 
Vernet,  par  Quatremère  de  Quincy.  Ou  plutôt  voyez-la,  mais  comme 
une  curiosité,  comme  un  exemple  de  la  contrainte  académique  qui  défend 
de  parler  de  ce  qui  n'est  pas  solennel.  Carie  Vernet  est  ici  un  peintre 
d'histoire,  et  rien  autre  chose.  Et,  —  néant  des  éloges  !  —  un  peintre 
comme  les  autres  ;  pas  un  mot  original,  pas  une  «  épithète  de  circonstance  » 
pour  le  caractériser.  Surtout  pas  un  mot  de  tout  ce  qui,  dans  son  œuvre, 
est  mœurs,  ou  vie  élégante,  ou  humour.  Fi  !  cela  serait  bas  !  Quatremère, 
en  183T,  est  à  cent  mille  lieues  de  supposer  qu'on  pourra  écrire  sans 
indignité,  de  Carie  Vernet,  ce  que  dira,  par  exemple,  Léon  Lagrange  et  ce 
que  nous  disons  tous  aujourd'hui  :  «  L'École  française  lui  fera  une  place 
»  d'honneur  parmi  ces  dessinateurs  dont  la  verve  traduit  au  jour  le  jour 
»  les  faits,  les  mœurs,  les  idées  du  pays;  chroniqueurs  amusants  qui 
»  fixent  la  physionomie  d'une  époque  et  versent  à  pleines  mains,  au  milieu 
h  des  solennité*  de  l'Histoire,  le  sourire  et  la  rie  ...  Ce  qui  frappe  dans 
i)  cette  production  extraordinaire  c'est  son  caractère  constamment  fram- 
»  çais  :  l'esprit  y  domine  l'art.  » 

Carie  Vernet  a  été  un  homme  d'élégance  et  de  modernité  et  qui  a  vu 
son  époque,  —  hommes  et  chevaux.  —  Et  dans  le  monde  de  Quatremère 
on  n'avait  nulle  idée  de  la  modernité  et  des  campagnes  que  mèneraient, 
en  faveur  des  hommes  de  modernité,  les  Baudelaire  futurs,  les  Goncourt, 
et  toute  la  critique  actuelle.  On  y  eût  été  littéralement  foudroyé  à  l'idée 
qu'un  Théophile  Gautier  pourrait  écrire  :  «  Dans  l'art,  la  difficulté 
H  suprême,  c'est  de  peindre  ce  qu'on  a  devant  les  yeux:  on  peut  tra- 
»  verser  son  époque  sans  l'apercevoir  et  c'est  ce  qu'ont  fait  beaucoup 
»  d'esprits  éminents.  Être  de  son  temps,  rien  ne  parait  plus  simple  et 
»  rien  n'est  plus  malaisé.  Ne  porter  aucunes  lunettes  ni  bleues  ni  vertes, 
»  se  trouver  dans  la  foule  et  en  sentir  l'aspect,  dessiner  les  physionomies 
»  de  tant  d'êtres  divers  :  voilà  ce  qui  exige  un  génie  tout  spécial!  » 

(-)  Le  catalogue  complet  de  Carie  Vernet  est  difficile  à  établir,  ainsi 
qu'il  arrive  lorsque  l'artiste  n'est  plus  la  pour  vous  aider,  —  lorsqu  il 
n'a  pas  laissé  lui-même  son  répertoire  écrit,  avouant  notamment  les  pièces 
anonymes  ;  —  lorsque  son  œuvre  n'est  pas  constitué  au  complet  absolu  et 


188  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE. 

dont  le  fonds  de  l'estampe  française  s'est  enrichi 
par  son  fait. 

Quand  la  lithographie  fut  préconisée  par 
Lasteyrie  et  Engelmann,  vers  1816,  Carie  Vernet, 
—  alors  un  tout  jeune  homme  de  soixante  ans,  — 
adopta  le  procédé  avec  ardeur,  dès  le  début,  et  fut 
de  ceux  dont  les  «  produits  lithographiques  » 
sont  portés  an  catalogue  du  Salon  de  1817.  (*) 
Depuis,  il  crayonna  pièces  sur  pièces,  soldats, 
mamelucks,  chevaux,  chasses,  scènes  de  la  rue, 
etc.  En  tout,  plusieurs  centaines  (2). 

Mais  ce  serait  un  contre  -  sens  de  considérer 
uniquement  ses  lithographies  originales.  Elles 
sont  primées  de  beaucoup  par  les  pièces  que 
Darcis,  Goqueret,  Levachez,  Debucourt,  Jazet  et 
autres  ont  gravées  au  pointillé  et  au  lavis  d'après 
ses    dessins  :    ce    sont    elles    qui    caractérisent 


d'une  façon  certaine  au  Cabinet  des  Estampes  ;  —  enfin  lorsqu'il  ne  s'est 
pas  trouvé  un  homme  pour  consacrer  des  années,  et  quelquefois  sa  vie,  à 
l'établissement  d'une  iconographie  spéciale.  Il  est  à  remarquer  encore  que 
les  collections  de  La  Combe  et  Parguez,  étendues  pour  Horace  Vernet,  ne 
comprenaient  rien  ou  presque  rien  de  Carie. 

(*)  Le  premier  Album  lithographique,  1817,  comprend  20  pièces  des 
peintres  Carie  Vernet,  Horace  Vernet,  H.  Lecomte,  Gros,  Demarne, 
Thiénon,  Bourgeois,  Vauzelle,  Melle  Lescot,  Grangeret  Bessa. 

(2)  Un  biographe  a  lancé  le  chiffre  de  660  lithographies,  et  ce  chiffre 
s'est  mis  à  circuler,  répété  de  dictionnaire  en  dictionnaire.  Or,  notre 
biographe  choisit  pour  les  citer  comme  exemples  de  lithographies  origi- 
nales les  charges  sur  les  Alliés,  qui,  précisément,  ne  sont  ni  lithographies, 
puisqu'elles  sont  des  gravures  à  l'aquatinte,  ni  originales  puisqu'elles  sont 
signées  en  toutes  lettres  gravé  par  Debucourt.  Léon  Lagrange  n'est  pas 
tombé  dans  cette  erreur. 


VER  NET.  189 

l'œuvre,  et  leur  ensemble  apparaît  aujourd'hui 
comme  le  document  gravé  le  plus  précieux  peut- 
être  sur  les  mœurs  de  cette  période  qui  commence 
à  la  chute  de  l'ancien  régime  pour  finir  à  la  révo- 
lution de  1830,  période  de  transition  bien  spéciale, 
qui  n'est  plus  le  xvme  siècle  et  qui  n'est  pas 
encore  le  xixe  (1). 

Nous  voyons  son  catalogue  commencer  sous  le 
Directoire  avec  des  dessins  sur  les  Merveilleuses  et 
les  Incroyables.  Et  il  finit  par  des  lithographies 
de  Gris  de  Paris,  traitées  dans  le  genre  Restau- 
ration;  contemporaines  de  Boilly  et  de  Pigal  et  des 
débuts  de  Grandville  et  de  Monnier.  Carie  Vernet 

—  cet  homme  étonnant ,  comme  le  qualifiait 
Baudelaire  (2),  —  a  donc  occupé  la  scène  pendant 
trente   ans.   On   peut   dire  de  lui  qu'il  a   reçu, 

—  pour  la  peindre  suivant  son  tempérament  et 


(!)  C'est-à-dire  notre  XIXe  siècle,  avec  son  allure  actuelle. 

Faire  commencer  les  siècles  en  l'an  1  et  les  finir  en  l'an  100,  —  1*701- 
1800,  1801-1900  —  c'est  là  une  coupure  mathématiquement  exacte,  mais 
pratiquement  fausse.  Chacun  sait  bien  que  le  dix-huitième  siècle 
commence  en  1715  pour  finir  au  10  août  1192.  De  là  au  29  juillet  1830, 
période  intermédiaire  :  le  monde  des  estampes  de  Vernet  et  de  Debucourt, 
des  vignettes  de  Moreau  pour  Renouard  et  de  Desenne  n'est  pas  plus 
notre  monde  qu'il  n'est  celui  du  XVIIIe  ;  mais  quand  viennent  le  Fausl  de 
Delacroix  et  les  vignettes  sur  bois  do  Johannot,  quand  est  proclamé  le  roi- 
citoyen,  alors  nous  entrons  véritablement  dans  ce  que  nous  appelons 
aujourd'hui  »  le  XIXe  siècle  »  en  nous  rengorgeant.  Dix  ans  après, 
avec  le  premier  chemin  de  fer,  nous  sommes  définitivement  dans  le  vrai 
XIXe  siècle,  le  siècle  de  la  vapeur  et  de  l'électricité,  qui  n'a  rien  de  commun 
avec  celui  de  la  Route  de  l'oissy,  des  Joueurs  de  boules  et  du  Coup  de  vent. 

(2)  Voyez,  dans  les  Curiosités  esthétique*  de  Baudelaire,  l'article 
Quelques  Caricaturistes  français. 


190  LES    GRAVEURS     DU    XIX»    SIECLE. 

sa  verve,  —  la  société  française  des  mains  des 
dessinateurs  du  xvni0  siècle,  des  mains  de  son 
beau-père  Moreau,  l'auteur  du  Monument  du 
Costume]  et  qu'à  son  tour,  il  Ta  transmise  aux 
dessinateurs  du  xixe  siècle ,  aux  Lami,  aux 
Gavarni. 

L'ŒUVRE 

DE 

CARLE    VERNET. 


1. 

ESTAMPES    GRAVEES    PAR    DIVERS- 

1-4.  LES  INCROYABLES 

1-2.  LES  INCROYABLES  ;  —  LES  MERVEILLEUSES,  2  p. 
in-fol.  en  1.,  par  Darcis. 

3-4.  L'Anglomane  ;  —  L'Inconvénient  des  perruques,  2  p. 
in-4  en  1.,  par  Darcis. 

Carie  Vernet  était,  par  tempérament,  un  homme  de 
l'ancien  régime.  Au  début  de  la  Révolution  cependant,  il 
alla  vers  elle,  mais  n'éprouvant,  comme  écrit  Quatremère, 
«  que  cette  illusion  si  l'on  peut  dire  électrique  dont  il  fut 
difficile  de  ne  pas  éprouver  quelque  contre-coup  »  :  il  fut 
officier  de  grenadiers  dans  la  garde  nationale. 

Au  10  août  il  était  déjà  plus  que  refroidi.  La  Révolution 
lui  guillotina  sa  sœur,  Mim'  Chagrin,  femme  de  l'architecte. 
Dès  lors  ce  fut  de  l'horreur.  Il  vit  donc  la  réaction  avec 
délices,  et  partagea  toutes  les  passions  muscadines. 

Homme  spirituel  et  léger,  c'est  sur  les  successeurs  des 
Muscadins,  sur  les  «  Incroyables  »  et  leurs  «  déités  »  qu'il 
exerce  pour  la  première  fois  sa  verve,  en  l'an  V,  avec  un 
succès  étourdissant.  Ses  deux  dessins  <X  Incroyables  et  de 
Merveilleuses  sont  les  prototypes  du  genre.  Autour  d'eux, 


VERNET.  191 


se  forma  ce  qu'on  a  pu  appeler  une  véritable  école  originale 
de  dessinateurs  et  de  graveurs  humoristes.  Les  pièces  sur 
les  Incroyables  se  multiplièrent  :  La  Rencontre  des  In- 
croyables, Café  des  Incroyables,  Les  Croyables  actifs  au 
Palais  ci-devant  Royal,  Les  Croyables  an  tripot,  La  Danse 
incroyable,  La  Marche  incroyable,  La  Rencontre  des 
Merveilleuses*  Les  Payables,  Les  Inconcevables,  etc.  Sujet 
curieux  qui  ne  ressemble  à  rien,  et  forme  dans  l'estampe 
un  chapitre  piquant  fort  pratiqué   des  collectionneurs. 

5-55.  Pièces  historiques. 

5.  Le  général  Bonaparte,  in-4,  pointillé,  par  Darcis.  —  6.  Le 
général  Moreau,  in-4,  par  Schencker  (Pièces  sans  valeur). 

7.  Congé  absolu,  brevet,  par  F.  Godefroy.  —  8.  Brevet 
de  solde  de  retraite,  par  Duplessi-Bertaux. 

9-31.  CAMPAGNES  D'ITALIE:  23  «  tableaux  historiques  » 
gravés  par  divers.  On  a  dit  que  ces  représentations  de 
batailles  étaient  faites  de  chic  ;  c'est  vrai  pour  les  soldats 
qui  ne  jouent  ici  qu'un  rôle  secondaire,  le  premier  appar- 
tenant aux  fonds.  Vernet  s"est  évidemment  proposé  de 
caractériser  les  batailles  par  l'aspect  des  lieux  où  elles  ont 
été  livrées,  et  en  fait  le  pont  de  Lodi  ne  ressemble  pas  au 
fond  de  montagnes  de  Rivoli,  qui  ne  ressemble  pas  au  port 
de  Gènes,  qui  ne  ressemble  pas  à  la  baie  de  Naples,  etc. 
A  remarquer  cependant,  comme  scènes,  les  entrées  des 
Français  à  Milan  et  à  Venise,  et  la  fête  de  Virgile  à 
Mantoue. 

32.  Portrait  de  Bonaparte,  gravé  par  Roger,  en-tête  des 
Campagnes  d'Italie. 

Deuxième  édition  des  Campagnes  d'Italie   sous  le  titre  de 
Campagnes  de  Napoléon,  avec  :  33.  Portrait  de  Napoléon, 
gravé  par  Simon  ;    et  34.  La  France  acclamant  Napoléon 
empereur,  tête  de  page,  gravée  par  Roger. 
35.  Combat  en  Egypte  de  neuf  Français...,   etc.   :    très  gd. 
in-fol.  en  1.,    par  Debucourt  (et   lithog.  en    plus  petit  par 
Régnier)   On  y  remarque   un    mameluck  qui,  tète  baissée, 
fait  sauter  à  son  cheval  le  pont-levis  à  moitié  détruit. 
H6.  Scène  du  passage  du  St-Bernard,  iith.  par  Heuer. 
'M.  REVUE  DU  DECADI,  très  grande  pièce,  dessin  d'isabey 
et  Vernet,  gravée  par  Mécou  (Le  croquis  dans  les  dessins 
du  Louvre). 


192  LES     GRAVEURS     DU    XIX"    SIÈCLE. 


38.  Napoléon  sur  un  cheval  blanc  tourné  à  gauche;  il  étend 
le  bras  droit  et  retourne  la  tète  vers  sa  gauche  :  in-fol.,  par 
Goqueret. 

39.  Promenade  au  haras  (de  la  Malmaison  ?) ,  tête  de  page 
gravée  en  deux  formats,  par  Duplessi-Bertaux  et  Choff'ard, 
1805. 

40.  Colonel  des  Guides  en  grand  uniforme,  dédié  à  M.  de 
Beauharnais,  1804  :  in-fol. ,  par  Goqueret. 

41.  Garde  du  corps  de  l'Empereur  d'Autriche  en  grand 
uniforme  :  in-fol.,  par  Lefevre-Marchand. 

42.  NAPOLÉON  EMPEREUR.  A  CHEVAL,  très  gd.  in-fol 
en  couleur,  par  Levachez. 

43    Napoléon  Empereur,  à  cheval,  in-4,   par  Levachez. 

44.  Bataille  de  Rivoli,  par  Péronard  (Galeries  de  Versailles). 
—  45.  Marengo,  par  Pourvoyeur  (/(/.).  —  46.  Austerlitz, 
par  Villerey,  l'eau-forte  par  Duplessi-Bertaux;  (et  plus  tard. 
par  Gholet  pour  les  Galeries  de  Versailles).  —  47.  Napo- 
léon devant  Madrid,  par  Blanchard  (Galeries  de  Versailles). 

48-51.  Batailles  :  d'iéna,  ou  la  mort  du  duc  de  Brunswick;  — 
d'Eylau ,  ou  la  mort  du  général  d'Hautpoul  ;  —  d'Essling. 
ou  la  mort  du  duc  de  Montebello  ;  —  de  la  Moskowa  ou  la 
prise  de  la  grande  redoute  :  gd.  in-fol.  en  1..  par  ■).  .).  Wolff. 

52.  Bivouac  de  Cosaques,  par  C.  F.  X.  Gesta,  boulevard 
St-Martin ,  in-4  en  1. 

Au  premier  coup  d'œil  jeté  sur  l'ensemble  du  catalogue, 
on  voit  que.  au  point  de  vue  estampes,  l'histoire  donne 
dans  l'œuvre  de  G.  Vernet,  un  nombre  de  pièces  bien 
moindre  que  le  sport,  la  chasse  et  les  mœurs.  —  Voyez 
encore ,  plus  loin ,  les  pièces  296  a  300. 

Citons  trois  pièces  hors  série  dans  l'œuvre.  53.  Une  vignette 
pour  Arsace  et  Ismënie  dans  le  Montesquieu  de  Plassan.  — 
54-55.  LaMort  dTIippolyte,  Le  Retour  de  la  course  des  chars, 
tableaux  gravés  en  1804  et  1808,  par  J.  Godefroy.  (On  a  dit 
que  Vernet  s'était  servi  ici  de  modèles  de  chevaux  pris  jadis 
dans  les  écuries  du  duc  de  Chartres.  Ces  deux  pièces  seraient 
donc  à  leur  place  dans  la  section  des  études  de  chevaux). 

56-69.  Les  Mamelucks. 

56.  Mameluck,  pointillé  in-4  en  1.,  par  Mmc  Fanny  Vernet. 


VERNET.  193 


57.  Combat  de  hussard  et  de  mameluck  dans  une  sortie, 
très  gd.  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt. 

58.  Charge  de  mameluck,  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt. 

59.  Mameluck  d'ordonnance,  très  gd.  in-fol.  en  1.,  par  Debu- 
court. 

60-61.  Cheval  arabe  conduit  par  un  mameluck,  Cheval  russe 
conduit  par  un  cosaque,  2  p.  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt. 

62-65.  Fuite  de  mameluck,  L'Attaque  repoussée,  Cheval 
arabe  qu'on  entrave,  Cheval  turc  a  la  montre,  4  p. 
in-fol.  en  1.,  par  Jazet. 

66-69.  Mameluck    au   repos ,    Mameluck    au  grand  galop , 
Mameluck  au  combat,  Chef  de  Mamelucks,  4  p.  in-fol.,  par 
Jazet. 
Voyez  encore  les  Nos  35,  201  à  203,  266,  267. 

70-105.  LES  COURSES  ET  LE  SPORT. 

70.  Le  Prince,  cheval  de  chasse  anglais,  ayant  couru  de  la 
barrière  des  Bonshommes  à  la  grille  de  Versailles  et  retour, 
en  soixante  minutes,  1797,  par  Lefèvre-Marchand. 

71-72.  Cheval  anglais  préparé  pour  la  course.  —  Cheval 
anglais  partant  pour  la  course,  2  p.,  par  G.  Marchand,  1797. 

73.  PRÉPARATIFS  D'UNE  POULE  ENTRE  CINQ 
CHEVAUX  DE  COURSE  :  très  gd.  in-fol.  en  1.,  (400fr. 
en  1887),  par  Debucourt. 

Vernet  et  Debucourt  se  sont  rencontrés,  et  de  cette  con- 
jonction va  résulter  une  nombreuse  série  d'estampes.  Les 
deux  hommes  étaient  faits  pour  s'entendre  :  tous  deux 
avaient  alors  l'esprit  tourné  vers  la  représentation  des  scènes 
de  mœurs,  et  avec  humour  ;  tous  deux  étaient  enragés  pour 
le  plaisir  (on  dirait  aujourd'hui  :  étaient  des  Jeteurs).  Plus 
tard,  en  1813,  Carie  écrira  à  Debucourt  :  «  Croyez  au  véri- 
»  table  attachement  que  je  porte  à  votre  personne  et  à  la 
»  vénération  reconnaissante  que  j'ai  pour  votre  talent.  Je 
»  dis  reconnaissante  car  sans  vous  mon  faible  savoir-faire 
»  serait  resté  dans  un  cercle  dont  vous  avez  décuplé  la 
»  circonférence.  » 

74.  COURSE  DU  GRAND  PRIX  FAITE  AU  CHAMP-DE- 
MARS  à  Paris,  par  les  chevaux  qui  ont  remportés  (sic)  les 
premiers  prix  dans  leurs  départements  ;  gd.  in-fol.  en  1.,  par 
Debucourt.  —  75.  Deuxième  état  avec  le  titre  Une  Course 
au  Champ-de-Mars. 

xii  13 


l'.ii  LES    GRAVEURS    DU    XIX»    SIECLE. 

76.  L'ARRIVÉE  :  gd.  in-fol.  par  Debucourt.  —  Deuxième 
titre  Course  de  Chevaux.  A  horse  Race. 

77-78.  LA  COURSE;  —  FIN  DE  LA  COURSE,  2  p.  in-fol. 
en  1.,  par  Debucourt,  1804  (elles  portent  des  Nos  3  et  4). 

79-82.  Les  Apprêts  d'une  course  ;  —  Les  Jockeys  montés  ; 

—  La  Course  ;  —  L'Arrivée  de  la  course  :  4  p.  in-4  en 

1.,  par  Darcis. 
83-86.  Le  Jockei  au  moment  de  monter  a  cheval  ;  —  Cheval 

DE    COURSE     AU     MOMENT    DU    DÉPART;     —     La     COURSE    AU 
PREMIER  TOURNANT  ;  —    JOCKEI    COUPANT    SON    ADVERSAIRE  : 

4  p.  in-fol.  en  1.,  par  Jazet. 

87-90.  Préparatif  d'une  course;  —  Le  Départ;  —  La 
Course;  —  Les  Suites  d'une  course  :  4  p.  in-fol.  en  1.,  par 
Jazet. 

91.  Préparatifs  d'une  course  :  lithographie  in-fol.  en  1.  signée 
d'après  Carie  Vernet,  chez  Engelmann. 


92-93.  CHEVAL  QU'ON  BOUCHONNE  AU  RETOUR 
D'UNE  COURSE;  —  CHEVAL  DE  RETOUR  DE  LA 
CHASSE  :  2  p.  très  gd.  in-fol.  en  1.  par  Debucourt. 

94-95.  Intérieur  d'écurie  ;  —  Le  Marchand  de  chevaux  : 
2  p.  in-fol.  enl.,  par  Coqueret  (125  fr.,  1887). 

96.  Cheval  pansé  a  l'anglaise,  in-fol.  en  1.,  par  Coqueret. 

97.  Cheval  sortant  de  l'écurie,  par  Coqueret.  (Pièce  portée 
sur  un  catalogue  de  1889). 

98-99.  Le  Maréchal  -  Ferrant  anglais  :    in-fol.    en    1.,    par 

Coqueret;  —  Le  Maréchal-Ferrant  français  :  in-fol.  en  L, 

par  Debucourt. 
100-101.  Le  Maréchal-Ferrant,  L'Ecurie  :  2  p.   in-4  en  1.  , 

par  Charon. 
102-105.  L'entrée  a  l'écurie  ;  —  L'Intérieur  de  l'écurie  ;  — 

Palefrenier  a  l'écurie;  —  La  Sortie  de  l'écurie  :  4  p. 

in-fol.  en  L,  par  Jazet. 

106-203.  LA  CHASSE,  etc. 

106.  GRAND  DÉPART  DE  CHASSE  :  très  gd.  in-fol.  en  L, 
par  Coqueret  (205  fr.  1887). 

107.  Le  Départ  pour  la  chasse,  in-fol.  enl.,  par  Coqueret. 


VERNET.  195 

108.  Fin  d'une  chasse,  par  Coqueret.  (Pièce  portée  sur  un 
catalogue  de  1889). 

109-110.  Cheval  préparé  pour  la  chasse  ;  —  Retour  d'une 
chasse  a  la  bécassine  après  l'orage  :  2  p.  in-fol.  en  1., 
par  Coqueret. 

111.  L'ARBRE  FRANCHI  (par  une  amazone  à  la  chasse)  : 
gd.  in-fol.  en  1.,  par  Coqueret  (Chez  Rolland.  —  Très  belle 
pièce,  intéressante  par  le  costume  de  l'amazone). 

Nous  sommes  ici  dans  le  vif  de  l'œuvre  de  Carie  Vernet, 
et  dans  une  catégorie  d'estampes  sur  laquelle  l'attention 
des  collectionneurs  et  des  historiens  vient  actuellement  de 
se  fixer  avec  passion.  Et  par  collectionneurs  ,  nous  n'en- 
tendons pas  seulement  les  collectionneurs  spéciaux ,  les 
hommes  de  sport  :  ceux-ci  ont  toujours  ardemment  pour- 
suivi les  sujets  de  courses ,  de  chevaux ,  et  de  chasse 
(voyez  l'article  Hunt) ,  mais  encore  les  collectionneurs  et 
les  curieux  en  général,  ceux  qui  aiment  tout  ce  qui  retrace 
l'aspect  d'une  société  disparue. 

La  société  que  nous  montrent  les  estampes  de  Carie 
Vernet,  c'est  la  société  brillante  de  l'époque  impériale. 

Et  les  collectionneurs  sont  présentement  en  train  de 
«  découvrir  »  l'Empire  !  (*)• 


(!)  L'Empire  !  qui  l'eût  pensé,  il  y  a  cinquante  ans  ;  à  l'époque  où  les 
modes  de  l'Empire  passaient  pour  le  dernier  mot  du  disgracieux,  les 
meubles  de  l'Empire  pour  le  comble  de  l'horrible  ? 

L'Empire  !  qui  l'eût  dit,  il  y  a  quarante  ans,  au  moment  où  l'austère 
Renouvier,  avec  le  goût  classique  et  diayseptième  alors  général,  n'avait 
qu'un  mot  de  mépris  pour  tout  l'art  du  dix-huitième  siècle  :  la  corruption  ; 
—  et  un  autre  pour  toutes  les  choses  de  l'Empire  :  la  platitude  ? 

L'Empire  !  qui  l'eût  cru,  il  y  a  vingt  ans,  lorsque  commença  la  furie  sur 
les  estampes  du  xvnie,  lorsque  s'établirent  le  triomphe  ,  la  prépondérance 
exclusive  de  Cochin,  d'Eisen  et  de  Gravelot,  de  Baudouin  et  de  Lavreince, 
de  Moreau  (première  manière,  ne  confondons  pas  !)  et  de  Debucourt  (égale- 
ment première  manière)  ? 

Eh  bien  oui,  l'Empire  !  nous  y  sommes  arrivés.  Nous  ne  dirons  pas, 
suivant  un  mot  historique,  que  l'Empire  «  est  fait  »  ;  mais  nous  dirons, 
suivant  un  terme  de  collectionneur,  que  l'Empire  «  se  fait  ».  On  «  y  est  » 
en  plein  ! 

Les  raisons  de  cette  orientation  nouvelle  de  la  mode  et  de  la  curiosité  ? 


196  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 


112-113.  Le  Départ;  —  La  Chasse,  2  p.  gd.  in-fol.  en  1.,  par 
Debucourt  (chez  Rolland). 

114.  CHASSEUR  ÉGARÉ  ,  très  gd.  in-fol.  en  1.,  par  Debu- 
court. —  A  pour  pendant  :  115.  CHEVAL  EFFRAYÉ  PAR 
LA  FOUDRE,  par  Debucourt  (chez  Rolland). 

Remarquer  combien  les  pièces  à  l'adresse  de  Rolland, 
qui  datent  du  début  du  siècle,  (elles  portent  la  mention  du 
dépôt  à  la  bibliothèque  Nationale),  sont  d'un  lavis  plus 
brillant  et  plus  léger  que  celles  qui  ont  été  gravées  par  la 
suite,  et  dont  le  ton  est  d'un  noir  épais. 

115 bis.  Sous  bois,  passage  du  ruisseau,  par  Debucourt  (?), 
pièce  portée  sur  un  catalogue  de  1889.  Ce  doit  être  le 
Chasseur  égaré. 


Il  n'y  en  a  qu'une  (en  tenant  pour  négligeables  les  questions  des  préfé- 
rences capables  de  déterminer  la  spécialité  de  quelques  collectionneurs, 
mais  non  pas  une  direction  générale  du  goût  ;  le  collectionnisme,  d'habitude, 
ne  se  réglant  pas  sur  la  politique). 

La  seule  raison  est  que  la  grande  loi  de  l'évolution  collectionniste  a  fait 
son  œuvre.  Après  celle  des  autres  siècles ,  la  matière  collectionnable  du 
dix-huitième  siècle  a  été  épuisée.  Plus  de  Chansons  de  La  Borde  et  de 
Métamorphoses  d'Ovide,  plus  de  Contes  des  Fermiers  Généraux  et  de 
Fables  de  Dorât  (j'entends,  en  exemplaires  dignes  de  la  bibliophilie  trans- 
cendante), plus  de  Couchers  de  la  Mariée  ou  de  Promenades  publiques 
(j'entends,  en  épreuves  inouïes),  et  si  par  hasard  il  s'en  trouve,  ce  sont  des 
prix  tellement  abracadabrants  et  fantasmagoriques  que  tous  les  aspirants- 
amateurs  qui  seraient  tentés  d'entrer  dans  le  collectionnisme  et  d'aborder 
la  curiosité  par  le  dix-huitième  siècle  reculent  épouvantés,  comme  le  flot 
classique.  Et  aussi  les  amateurs  à  trois  chevrons,  qui  jadis  connurent  des 
prix  plus  tempérés. 

Il  y  a  donc  la  lassitude,  et  le  besoin  du  nouveau.  Tout  a  été  dit  sur  les 
illustrations  de  Dorât  et  sur  La  Borde.  Et  quant  aux  estampes  fameuses 
du  XVIIIe,  c'est  pire  :  elles  sont  aujourd'hui  imitées,  truquées,  et  les  faux 
Saint- Aubin ,  les  faux  Debucourt ,  et  les  faux  Taunay  vous  cauche- 
mardei.t,  comme  le  spectre  de  Banco,  étalées  dans  de  faux  cadres  jusque 
chez  le  dernier  des  marchands  de  ferraille,  et  ne  vous  lèchent  même  pas  à 
l'époque  du  repos  et  des  vacances,  vous  poursuivant,  à  leur  proie  atta- 
chées, jusques  à  la  devanture  des  marchands  de  curiosités  qui  «  font  »  (ou 
mieux  :   «  refont  »  )  les  stations  balnéaires. 

Et  puis,  autre  résultat  de  la  loi  de  l'évolution,  à  mesure  que  le  temps 
s'éloigne  et  après  plusieurs  générations,  les  hommes  et  les  choses  qui 


VERNRT.  197 

116-119.  LE  CHASSEUR;  —  LE  CHASSEUR  AU  TIRER; 
-  LE  DÉPART  DU  CHASSEUR;  —  LE  RETOUR  DU 
CHASSEUR,  4  p.  gd.  in-fol.  en  1.,  par  Debueourt  (221  fr. 
en  1889). 

120-121.  LA  CHASSE  AU  RENARD:  -  LES  CHIENS 
AYANT  PERDU  LA  TRACE,  2  p.  gd.  in-fol.  en  1.,  par 
Debueourt. 

122-123.  L'Entrée  dans  le  bois;  —  La  Chasse,  in-fol.  enl., 
par  L.-J.  Allais. 

124-130.  Le  Départ  au  galop,  Cheval  de  chasse,  La  Barrière 
franchie.  Le  Saut,  Le  Cavalier  démonté,  Le  Jockey  au 
montoir,  Le  Cheval  bouchonné,  7  p.  pet.  in4  en  1.,  par 
Darcis  (la  suite  est  vraisemblablement  de  huit  pièces). 


paraissaient  vieillis  et  démodés  à  la  génération  immédiatement  suivante, 
reprennent  de  la  vie  et  de  la  séduction. 

Et  voilà  pourquoi  on  vient  de  faire  au  Champ-de-Mars  l'exposition  de 
L'Art  au  commencement  du  Siècle.  Voilà  pourquoi  M.  Marmottan  a  publié 
son  curieux  livre  sur  les  Peintres  français  de  1789  a  1830.  Voilà 
pourquoi  on  collectionne  les  meubles  et  bronzes  de  l'Empire,  et  pourquoi, 
avec  le  goût  de  la  copie  qui  caractérise  notre  siècle,  nos  ébénistes  ont 
immédiatement  établi  quelques  modèles  d'ameublement  Empire,  qui  se 
vendent  aujourd'hui  aussi  couramment  que  naguère  le  Louis  XVI,  le  vieux 
flamand,  et  autres  mobiliers  «  de  style  ». 

Jusqu'ici  d'ailleurs,  on  n'avait  jamais  raconté  l'Empire  qu'au  point  de 
vue  militaire.  Que  ce  fût  Mignet  ou  Thiers,  Norvins  ou  Laurent  de  l'Ar- 
dèche,  toujours  la  guerre  et  rien  que  la  guerre.  Mais  on  a  fini  par  se 
clouter  qu'il  a  dû  exister  sous  l'Empire  une  société,  société  élégante  et 
brillante,  chapitre  capital  dans  l'histoire  de  la  société  française  ;  on  a 
voulu  la  reconstituer  à  l'aide  des  documents  du  temps.  Et  voilà  pourquoi 
la  maison  Didot  a  publié  en  1888  un  Napoléon  Ier  ET  SON  TEMPS, 
histoire  militaire  ;  gouvernement  intérieur,  lettres,  sciences  et  arts. 
avec  cinq  cents  figures  ;  voilà  pourquoi  la  librairie  illustrée  vient  de  nous 
donner  Le  Luxe  sous  l'Empire  (par  Henri  Bouchot)  avec  une  belle  série 
de  reproductions  ;  voilà  pourquoi  on  n'injurie  plus  le  Debueourt  de  la 
seconde  manière,  le  Debueourt  de  La  Petite  Barque,  de  Y  Heureuse  Union, 
de  La  Mariée,  de  La  Famille  réunie  et  même  de  la  Voiture  brisée  par  un 
temps  de  neige,  et  pourquoi  les  Carie  Vernet  vont  à  leur  tour  devenir 
introuvables  ;  voilà  pourquoi  on  s'arrache  les  estampes  de  modes  et  de 
mœurs  du  commencement  du  siècle,  et  enfin,  pourquoi  les  femmes  vont 
présentement  se  remettre  la  taille  sous  les  bras. 


198  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


131-134.  Promenade  en   Guigue  (boghey)  ;  —   La  Pêche  a 

LA   LIGNE  ;  —     DÉPART   POUR   LA   CHASSE  ;  —   La  PROMENADE 

du  matin,  4  p.  in-fol.  en  1.,  par  Levachez  (numérotées  dans 
la  marge  inférieure). 

135-138.  La  Chasse  au  cerf,  4  p.  in-fol.  en  1.,  par  Levachez 
(Id.). 

139-144.  La  Chasse  au  renard,  par  Levachez.  (Sous  ce  titre, 
une  vente  de  1887  porte  six  pièces,  qui  ont  été  vendues 
150  fr.). 

145-146.  Le  Départ  du  chasseur;  —  Le  Chasseur  au  renard, 
2  p.  in-fol.  en  1.,  par  Levachez  (Bance,  éd.). 

147.  La  Calèche,  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt. 

148.  CALÈCHE  SE  RENDANT  AU  RENDEZ-VOUS  DE 
CHASSE,  très  gr.  in-fol  en  1.,  par  Debucourt  (Avant  la 
lettre,  535  fr.  en  1887). 

149.  LE  COUP  DE  TONNERRE  (Amazone  chassant)  ,  très 
gd.  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt,  1824  (chez  Aumont). 

150-173.  Scènes  de  chasse  à  courre,  24  p.  in-4  en  1.,  par 
Gamble  (mauvais).  —  174.  Chasse  au  canard,  in-4  en  1., 
par  Geoffroy.  —  175-176.  Chasse  au  canard,  L'Hallali,  2  p., 
par  S.  W.  Reynolds. 

177-180.  Départ  du  chasseur  ;  —  Le  Chasseur  a  l'affût  ; 
—  Le  Chasseur  au  tir  :  —  Retour  de  chasse,  4  p.  in-fol. 
en  1.,  par  Jazet. 

181-184.  Le  Départ,  La  Chasse,  L'Hallali,  Halte  au 
retour  de  chasse,  4  p.  in-fol.  en  1.,  par  Jazet.  —  185-186. 
Le  Cerf  aux  abois,  Halte  de  chasse,  2  p.,  par  Jazet 
(sont  peut-être  à  joindre  aux  quatre  précédentes).  —  187-190. 
Chasse  aux  chevaux  en  Russie ,  Chasse  aux  sangliers 
en  Pologne,  Chasse  au  lion,  Chasse  au  tigre  dans  l'Inde, 
4  p.,  par  Jazet. 

191-203.  Suite  de  sujets  in-4  à  claire-voie,  par  Jazet ,  1830  : 
Chasseur  aux  écoutes,  Le  Repos  du  chasseur  ;  Barrière 
franchie,  Amazone  égarée,  Chiens  en  défaut  ;  Jockei  em- 
porté par  ses  chevaux,  Chevaux  gagnant  la  course,  Cheval 
perdant  la  course  ;  Cheval  romain  au  manège,  Cheval  romain 
préparé  pour  la  course  ;  Mameluck  dressant  son  cheval, 
Mameluck  en  éclaireur,  Mameluck  gravissant  la  mon- 
tagne. 


VERNET.  199 


204-209.  Spectacles. 

204-205.  Courses  de  chaes  romains  au  Champ-de-Mars  ;  — 
Courses  de  traîneaux  (scène  avec  deux  traîneaux,  celui 
de  gauche  a  la  forme  d'un  cygne)  :  2  p.  in-fol.  en  1.,  par 
Gros. 

Rapprocher  de  cette  course  de  traîneaux,  une  curieuse 
pièce  de  Debucourt,  Le  Canal,  1810,  représentant  une 
séance  de  patinage  avec  traîneanx ,  non  loin  de  la  barrière 
de  la  Villette. 

206-207.  Spectacle  de  Franconi,  Nos  1  et  2  (écuyer,  écuyère)  : 
2  p.  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt. 

208-209.  LA  DANSE  DES  CHIENS,  scène  de  la  rue,  gd. 
in-fol.  en  1.,  par  Levachez. 

210-234.  SCÈNES  DE  MŒURS ,  CHARGES. 

210.  OH!  C'EST  BIEN  ÇA  !  (Anglais  venus  en  France  après 
la  paix  d'Amiens)  lavis  in-fol.  en  1.  An  XI.  Carie  Vernet  a 
donné  un  pendant  à  cette  curieuse  pièce  en  1814.  Voyez 
plus  bas  n°  254.  —  Deuxième  état  :  Costumes  anglais,  etc. 

211.  Promenade  de  Longchamps  en  1802,  gravure  au  trait 
coloriée,  in-fol.  en  1.  (Anonyme.  On  Ta  aussi  attribuée  à 
Bosio.  Au  musée  Carnavalet  est  le  croquis  original  attribué 
à  Carie  Vernet.) 

Il  est  certain  que  la  mode  des  fracs  étriqués  et  des 
culottes  pour  les  hommes,  et  de  la  taille  courte  pour  les 
femmes  avait  pour  résultat  de  donner  aux  personnages 
du  temps  une  allure  plus  allongée  que  l'ordinaire.  Cet 
allongement  fut  saisi  et  exagéré  par  les  dessinateurs 
d'alors,  il  fournit  a  leurs  campagnes  humoristiques  une  base 
d'opérations.  (Voyez  les  Debucourt  dans  toutes  ses  estampes 
de  mœurs  du  commencement  du  siècle  et  dans  les  Modes 
et  Manières  du  jour;  voyez  les  pièces  plus  ou  moins  sati- 
riques :  les  Bosio,  le  Garde  à  vous,  les  Suprême  bon  ton, 
les  Bon  genre,  etc.) .  Mais  dans  la  Promenade  de  Long- 
champs  les  choses  sont  tellement  exagérées  que  nous 
tombons  dans  la  caricature  pure.  Et  la  caricature,  —  tout 
comme  la  blague,  —  n'est  pas  un  document  et  ne  prouve 
rien ,  quoi  qu'en  ait  dit  Baudelaire.  Vues  à  travers  les  cari- 
catures, toutes  les  modes,  même  les  plus  élégantes,  toutes 
les  sociétés  même  les  plus  brillantes,  paraissent  gro- 
tesques. Et  après  ? 


200  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 


212-213.  Le  Gastronome  sans  argent,  in-4,  par  Comma- 
rieux.  —  Le  Gastronome  en  jouissance,  in-4,  par  Coqueret, 
(signé  d'Horace  Vernet).  (A  comploter  par  les  pièces  de 
Debucourt;  Les  Gastronomes  affamés,  La  Fin  des  Gastro- 
nomes, 2  p.  in-4,  et  aussi  Le  Gourmand,  1803,  ovale  in- 
fol.  en  1.  11  existe  encore  un  très  joli  Gourmand  de  Debu- 
court, in-8  rond,  pour  frontispice). 

214.  Les  Ennuyés  chez  eux  (le  Café  Procope?),  in-fol.  en 
1.,  par  Coqueret. 

215-216.  Tombera-t-il,  ne  tombera-t-il  pas  ?  (chasseur  ridicule 
franchissant  un  obstacle)  ;  —  Le  Sauteur  en  liberté  (pour- 
suivi par  des  chiens  qui  aboient,  et  perdant  son  chapeau), 
2  p.  in-fol.  en  1.,  par  Levachez. 


Nous  entrons  maintenant  dans  la  longue  série  des  pièces 
gravées  par  Debucourt,  aux  alentours  de  1814. 

217.  Les  Amateurs  de  plafonds  au  Salon,  in-4,  par  Debu- 
court. 

218.  La  Toilette  d'un  clerc  de  procureur,  id. 

219-220.  Chacun  son  tour  ;  —  Inutile  précaution  ,  2  p. 
(scatologiques)  in-4  par  Debucourt,  —  et  aussi,  en  réduction 
in-8  par  le  même. 

221-224.  ROUTE  DE  POSTE  ;  —  ROUTE  DU  MARCHÉ  ; 
ROUTE  DE  POISSY  ;  —  ROUTE  DE  SAINT-CLOUD, 
4  p.  in-fol.  en  1.,  par  Debucourt  (Elles  comptent  parmi  les 
plus  humoristiques  et  les  plus  connues  de  Carie  Vernet). 

225.  LES  JOUEURS  DE  BOULES,  in-fol.  en  I.,  par  Debu- 
court. 

226.  La  Danse  des  chiens  en  désordre  :  id. 

227-230.  Les  Aveugles,  Le  Joueur  de  cornemuse,  Retour  des 
Champs ,  Les  Chevaux  de  bateau  ;  4  p.  in-fol.  en  1.  par 
Debucourt. 

231-232.  Marchand  de  vin  des  environs  de  Rome,  Route  de 
Naples  :  2  p.  in-fol  en  1.  par  Debucourt. 

233.  Le  Marchand  de  chevaux  normands  :  in-fol.  en  1.  par 
Charon. 

234.  Joly,  rôles  de  Milord  et  de  M.  Scott  :  il  cause  avec  lui- 
même  :  in-4  par  Debucourt.  C'est,  en  somme,  moins  un 
portrait  d'acteur  qu'une  caricature  d'anglais  ;  nous  voici 
aux  charges  contre  les  Alliés  et  les  Anglais. 


VERNET.  201 

235-257.  LES  ALLIÉS  (charges  et  uniformes). 

Carie  Vernet  se  rallia  sans  tarder  aux  Bourbons.  Mais, 
comme  le  dit  Léon  Lagrange,  «  le  vent  de  la  fortune  qui 
»  balayait  si  prestement  le  peintre  d'Austerlitz  fit  reparaître 
»  au-dessous  le  dessinateur  des  Incroyables.  En  saluant  les 
»  Bourbons,  il  avait  aperçu  leur  escorte,  et  ce  que  chacun 
»  maudissait  tout  bas  il  se  mit  à  le  chansonner  tout  haut  et 
»  organisa  contre  nos  amis  les  ennemis  la  conspiration  du 
»  rire  ».  Maigre  revanche,  au  fond,  pour  de  si  grands 
désastres,  qu'une  douzaine  de  pièces  plus  plaisantes  que 
méchantes  !  D'autant  que  l'humour  disparut  bientôt  pour  ne 
laisser  que  de  simples  dessins  d'uniformes. 

235-242.  Marche  d'officiers  anglais,  Rencontre  d'officiers 
anglais,  Officiers  anglais  et  écossais,  Militaires  écos- 
sais, Famille  écossaise,  Militaires  anglais,  La  partie 
de  plaisir,  Officiers  anglais  se  rendant  a  une  partie 
de  plaisir. 

243-248.  Promenade  anglaise  ,  Anglais  en  habit  habillé  , 
Course  anglaise,  Le  Courrier  anglais  (signé  d'Horace 
Vernet),  Les  Anglais  a  Paris,  Goûter  des  Anglais. 

249-253.  Tambours  russe  et  anglais,  Adieux  d'un  russe  a 

UNE   PARISD3NNE,    Le    COSAQUE    GALANT,    MILITAIRES    DE    LA 

garde    impériale    russe   et    allemande  ,    Cosaques    au 
bivouac. 

254.  Officiers  prussiens. 

Toutes  les  pièces  ci-dessus  (235-254)  in  4  par  Debucourt 
(chez  Bance). 

255.  LES  ÉTRANGERS  A  PARIS  (neuf  figures  :  un  couple 
parisien,  un  couple  anglais,  un  officier  anglais,  un  russe, 
un  autrichien,  un  autre  couple  anglais)  :  lithog.  in-fol.  en  1. 
par  Denis  Delacom.be  (chez  Lasteyrie). 

256-257.  La  Famille  Anglaise.  —  Le  Kant. 

Pièces  au  trait  non  signées.  Grand-Carteret  les  attribue  à 
Carie  Vernet. 

Beaucoup  de  pièces  anonymes  de  cette  époque  sont  plus 
ou  moins  dans  la  manière  de  Carie  Vernet. 

258-278.  Militaires  divers. 

258-265.  Grenadier  et  tambour  de  la  garde  nationale  ;  Tambour- 
major  et  sapeur,  id.  ;   Officier  et  grenadier,  id.  ;   Garde 


202  LES    GRAVEURS    DU    XIX'     SIÈCLE. 

nationale  à  cheval,  Cuirassier  français,  Hussard  français, 
Dragon  et  Lancier  de  la  garde  royale,  Chasseur  à  cheval  de 
la  garde  royale. 

266-268.  Mameluck  porte-étendard  ;  Marneluck  ;  Persan 
voulant  dompter  un  cheval  français. 

269-278.  Artilleur  anglais,  Artilleur  et  Chasseur  anglais, 
Hussard  anglais,  Officier  de  dragons  danois,  Cosaque 
régulier  de  la  garde,  Cosaque  irrégulier  portant  des 
dépèches,  Le  Kalmouck,  Cuirassier  prussien,  Uhlan  prus- 
sien, Hussard  autrichien. 
Toutes  ces  pièces,  in-4,  par  Debucourt  (chez  Bance). 

279.  Un  Cosaque  à  cheval,  eau-forte,  in-8,  par  Duplessi- 
Bertaux  (chez  Cormont). 

280-295.  SCÈNES  DE  LA  RUE. 

280-287.  Marchande  d'eau-de-vie  ;  Marchande  de  coco 
(Carie  Yernet  a  fait  intervenir  ici,  comme  client,  un  fan- 
tassin russe.  Elles  leur  ont  verse  notre  petit  coco  !  aurait 
pu  dire  Musset),  Marchande  de  saucisses,  Marchande  de 
cerises,  Marchande  de  poisson  ,  Il  n'y  a  pas  de  fumée 
sans  feu,  Passez,  payez,  Le  Jour  de  barbe  d'un  char- 
bonnier. 

288-289.  Marchand  de  peaux  de  lapins ,  Rempailleur  de 
chaises. 

290.  Le  Modèle  à  barbe. 

291-292.  La  Promenade  au  bois  de  Vincennes,  La  Bonne 
d'enfants  en  promenade. 

293.  Le  Coup  de  vent. 

Toutes  ces  pièces,  in-4,  par  Debucourt  (chez  Bance).  (*) 


(!)  Nous  venons  de  grouper  par  ordre  de  sujets  les  pièces  gravées  par 
Debucourt  et  publiées  chez  Bance. 

Mentionnons  maintenant  un  recueil  très  curieux  et  infiniment  rare  de  ces 
pièces,  accompagne  d'un  texte,  qui  a  passé  en  vente  en  1890.  Cet  ouvrage 
était  ainsi  composé  : 

1™  livraison  :  Collection  de  Costumes  dessinés  d'après  nature  par 
Cle  Vernet  et  gravés  par  Debucourt,  ouvrage  compose  de  six  gravures 
coloriées.  Paris,  Bance,  et  London,  Bossange-Masson,  1814.  Un  folio  de 
texte  français,  un  folio  de  texte  anglais.  Promenade  anglaise,  Anglais  en 


VER  NET.  203 

Nous  plaçons  ici  : 

294-295.  La  Brodeuse,  La  Vielleuse,  in-fol.  par  Schenker 
(types  assez  élégants) . 

Une  adaptation  de  sujets  d'après  Carie  Vernet  a  été  faite 
par  Victor  Adam,  en  un  album  lithographique  de  12  feuilles 
à  trois  sujets  par  feuille. 

296-300.  Pièces  historiques  (suite). 

296.  Le  Duc  de  Berry,  en  colonel  de  dragons,  1814  :  gd. 
in-fol.  par  Jazet. 

297.  Réception  de  la  Duchesse  de  Berry  par  Louis  XV III 
dans  la  forêt  de  Fontainebleau  :  in-fol.  en  1.  par  Debucourt. 

A  rapprocher  d'un  certain  Départ  de  Louis  XVIII  de  Lille, 
par  Debucourt,  d'après  le  chevalier  Basserode,  qui  est  d'un 
mauvais  passant  toutes  les  bornes.  Les  assistants  y  ont  des 
figures  patibulaires.  Quant  aux  gardes  du  corps  on  dirait 
des  pompiers  de  Nan terre  (déjà!). 

298.  Le  Chien  du  Duc  d'Enghien,  Prodita  Condœi  proies 

etc.  :  lithog.  in-4  par  Cassas,  1822. 

299.  Prise  de  Pampelune,  1823,  par  Péronard  [Galeries  de 
Versailles). 

300.  Sobieski  devant  Vienne  :  lith.  par  Lewicki. 

301-383.  Études  de  chevaux. 

301-306.  Etudes  de  chevaux,  6  (?)  p.  in-fol.  au  pointillé,  par 
Demarteau,  an  VIII.  —  307.  Cheval  échappé,  par  Schwarz, 
(mauvais).  —  308.  Jument   négresse   sans   poil  ...,  etc  , 


habit  habille,  Marche  d'officiers  anglais,  Rencontre  d'officiers  anglais, 
Adieux  d'un  liusse  à  une  Parisienne,  Le  Cosaque  galant. 

Chaque  livraison  suivante  a  ses  deux  folios  de  texte,  anglais  et  français. 

2e  livraison  (1815),  (Les  modèles  de  l'année  dernière  sont  revenus  en 
1815  comme  pour  poser  encore  une  fois,  dit  l'euphémisme  du  texte). 
Officiers  anglais  et  écossais,  Officiers  prussiens ,  Tambours  russe  et 
anglais,  Militaires  de  la  Garde  Impériale  russe  et  allemande,  Militaires 
écossais,  Famille  écossaise. 

3e  livraison  (1816)  :  Grenadier  et  tambour  de  la  Garde  nationale  pari- 


204  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 


in-fol.  à  la  roulette,  parJohannot.  — 309.  Les  Chevaux  en 

liberté,  manière  noire  in-fol  en  1. 
310-313.  Chevaux,  4  p.  numérotées,  titres  en  anglais   et  en 

français,  in-4  en  1.,  par  Levachez. 
314-361.  Recueil  de  Chevaux  de  tous  genres,  dessinés  par 

Carie  et  Horace  Vernet  et  gravés  par  Levachez,  48  (?)  p. 

in-4  en  1.  (En  1887,  une   suite  contenant  seulement  42  p., 

en  1.,  660  fr.). 
362-365.  Cheval  allant   au    manège,    Cheval  arrivant  de  la 

chasse,  Cheval  échappé,    Cheval  au  vert,  4  p.  gd.  in-fol. 

par  Jazet. 
366.  Cavalier  à  cheval    (portrait   d'homme  ,    époque  de   la 

Restauration),  lithog.  in-fol.,  par  Heuer.  — 367-369.  Tauris. 

Néron,  Cheval  sauvage,  3  lith.,  par  Heuer.  —  370-375.  Suite 

de  chevaux,  6  petites  lith.,  par  Jeantet  (chez  Engelmann, 

republiées   chez  Turgis).   —  376-379.  Cavaliers  militaires 

tirés  du  cabinet   de   Montaran  :  4  lith.,  par  Aubry  (chez 

Delpech).  —  380-383.  Quadrille  du  char  de  triomphe   de 


sienne,  Tambour-major  et  sapeur  de  la  Garde  nationale  parisienne, 
Officier  et  grenadier  de  la  Garde  nationale  parisienne,  Militaires  anglais, 
Cosaques  en  bivouac,  Le  Coup  de  vent. 

4e  livraison  (1816)  :  Garde  national  h  cheval,  Mameluck,  Houssard 
français,  Cosaque  régulier  de  la  garde,  Officier  de  dragons  danois, 
Artilleur  anglais. 

5e  livraison  (18H),  Dragon  et  lancier  de  la  garde  royale  française, 
La  Marchande  d'eau-de-vie,  La  Marchande  de  coco,  Artilleur  et  chas- 
seur anglais,  La  Marchande  de  saucisses,  La  Marchande  de  cerises). 

6e  livraison  (1818)  :  Mameluck  porte-étendard,  Le  Kalmuck,  Houssard 
anglais,  La  Toilette  d'un  clerc  de  procureur,  Course  anglaise,  Le  Courrier 
anglais. 

T  livraison  (1818)  :  Cuirassier  français,  Cuirassier  prussien,  Houssard 
autrichien,  Ulhan  prussien,  Chasseur  à  cheval  de  la  garde  royale,  Les 
Anglais  à  Paris. 

En  outre  des  42  pièces  ci-dessus,  se  trouvaient  dans  le  même  volume, 
mais  sans  texle  explicatif,  les  huit  pièces  suivantes  :  Le  Jour  de  barbe  d'un 
charbonnier,  Passez  payez,  Cosaque  irrégulier  portant  des  dépèches,  Im 
Marchande  de  poisson,  Inutile  précaution,  Chacun  son  tour,  Rempailleur 
de  chaises,  Le  Chiffonnier.  Ce  recueil  a  été  vendu  3,000  francs. 

A  la  vente  Deslailleurs  en  1890,  une  réunion  de  240  pièces  de  Carie 
Vernet  a  été  vendue  2000  francs. 


VERNET.  205 


Napoléon,  Cheval  de  Kléber,  Cheval  de  Desaix,  Cheval  de 
Louis-Philippe  duc  d'Orléans,  4  grandes  lith.,  par  Victor 
Adam. 


II. 

LITHOGRAPHIES    ORIGINALES. 

384-402.  Imprimées  chez  Lasteyrie. 

384-385.  Hussard  sabrant  un  Mameluck  ;  —  Hussard   sa- 
brant un  Cosaque  :  2  p.  in-fol.  en  1.  claire-voie. 

386-387.  Artilleur  monté  tenant  trois  chevaux  en  laisse  ; 

—  Pièce  d'artillerie  attelée  :  2  p.  pet.  in-fol.  en  1. 

388    Hussard  tirant  un  coup  de  pistolet  sur  un  cuirassier 

ennemi  :  in-4  en  1. 
389.  Mameluck  levant  le  bras  gauche  :  in-4  en  1. 

390-396.  Trompette  de  carabiniers;—  Carabinier  au  montoir: 

—  Hussard  au  galop  ;  —  Hussard  marchant  devant  son 
cheval  en  fumant  sa  pipe  ;  —  Cuirassier  à  pied  retenant  son 
cheval  qui  se  cabre  ; —  Lancier  à  pied  à  côté  de  son  cheval  ; 

—  Artilleur  à  cheval  ;  au  fond,  un  artilleur  tire  son  cheval 
pour  lui  faire  passer  un  petit  pont  de  bois  :  7  p.  in-4  en  1. 

397.  Kalmoucks  chassant  le  cerf  à  Parc  :  in-4  en  1. 

398.  Le  Sommeil  d'un  guerrier  :  in-4  en  1. 

399.  Les  deux  Extrêmes  (le  cavalier  à  la  fontaine  et  le  coup 
de  l'étrier)  :  in-4  en  1.  (pièce  portant  un  n°  1). 

400.  CHAISE    DE    POSTE  ANGLAISE  :  in-fol  en  1.  (pièce 
humoristique  et  typique.) 

401.  Veneur  (à  cheval,  sonnant  de  la  trompe)  :  in-4. 

402.  Les  Chiens  savants  :  in-4  en  1. 

403-477.  Imprimées  chez  Engelmann. 

403.  Officier  de  lanciers  :  in-4  en  1. 

404.  Cheval  de  troupe  au  piquet,  bouchonné  par  un  soldat  : 
in-4  en  1. 

405.  Hussard  sabrant  en  sautant  par  dessus  un  affût  :  in-4  en  1. 

406.  Cosaque  relevant  son  cheval  abattu  :  in-4  en  1. 


206  LES    GRAVEURS    DU     KIK«    SIECLE 


407.  Un  Cosaque  ;  à  gauche,  d'autres  cosaques  sur  un  pont: 
in-fol.  en  1,  Signé  lith.  par  Engelmann. 

408.  L'Abreuvoir  :  in-4  en  1. 

409.  La  Pétarade,  caricature  gd.  in-8. 

410-411.  Espagnol  monté  sur  un  cheval,  Espagnol  monté  sur 
une  mule  :  2  p.  in-4  en  1. 

412.  Les  Chiens  en  défaut  :  in-fol  en  1. 

413.  Ruines  d'Ascalon  :  in-fol.  en  1. 

414-477.  Suite  de  compositions  in-4  en  1.  pour  les  Fables 
de  La  Fontaine  :  64  p.  (les  autres  par  Horace  Vernet  et 
Hipp.  Lecomte.  Recueil  peu  intéressant,  et  d'un  format 
qui  ne  permet  point  de  le  placer  dans  des  livres). 

478-490.  Diverses. 

478.  Croquis  à  la  plume  in-4  en  1.  :  devant  une  ville  assiégée 
un  cuirassier  à  cheval  ;  à  gauche,  près  d'un  arbre,  un  fan- 
tassin le  bras  droit  en  écharpe,  etc. 

479.  L'Abreuvoir  musulman,  gd.  in-4  en  1.,  au  dépôt  général 
de  la  lithographie  rue  Jacob,  n°  14  (Imp.  Motte) 

480.  Mameluck  dans  un  camp,  relevant  son  cheval  abattu  : 
in-4  en  1. 

481-482.  Cheval  indien.  —  Cheval  dans  un  campement  africain, 
devant  un  palmier  et  une  tente  :2  p.  in-4  en  1. 

483.  Chute  de  cheval  :  in-8  à  claire-voie.  (V Album.) 

484.  La  Tempête,  d'après  Joseph  Vernet  :  pet.  in-fol.  en  1. 

485.  Dernière  grotte  du  Simplon  du  côté  de  la  France  : 
in-4  en  1. 

486.  Les  Soins  maternels  (une  femme  allaite  son  enfant,  elle 
est  sur  une  ànesse  que  tette  son  ânon)  :  in-4. 

487.  Petit  paysan  monté  à  âne  et  tenant  une  canne  sur 
l'épaule  gauche  :  gd.  in-8  en  1. 

488.  Chasse  au  faucon  :  in-8  en  1.  (Cul-de-lampe  à'Ango  pour 
la  Normandie  du  baron  Taylor  ) 

489.  La  Prise  de  tabac  derrière  la  toile  :  in-4. 

Ici,  Carie  Vernet  ne  fait  qu'entrevoir  un  filon  qu'il  sera 
réservé  à  Gavarni  d'exploiter  à  fond  :  les  acteurs  hors  de  la 
scène  et  la  vie  de  coulisses. 

490.  Cavalcatore  à  cheval  :  pièce  in-8  en  1.  claire-voie.  1831 
(imp.  Lemercier.) 


V  E  R  N  E  T.  207 

491-652.  Imprimées  chez  Delpech. 

491-492.  Camp  de  mamelucks.  —  Déroute  de  mamelucks  : 
2  p.  in-fol.  en  1.  très  oblongues. 

493.  Mameluck  à  pied  tenant  deux  chevaux  :  in-4  en  1. 

494.  Mameluck  fuyant  au  galop  devant  des  grenadiers  qui  le 
visent  :  in-fol.  en  1. 

495.  Mameluck  poursuivi  par  un  lancier,  in-4  en  1.  claire-voie. 

496.  Combat  d'un  hussard  contre  un  mameluck,  in-4  en  1. 
claire-voie. 

497-498.  Joly,  rôle  de  Lantara.  —  Joly,  rôle  de  M.  Honse  : 
2  p.  in-4. 

499-502.  Chasses  du  duc  de  Berry  a  Compiégne,  27  avril  1818; 
—  a  Meudon,  29  mars  1819  ;  —  a  Verrières,  29  avril  1819  ; 
et  une  quatrième  (a  Sèvres  ?)  :  4  p.  in-fol.  en  1.  (225  fr. 
en  1887.) 

503.  Course  de  chevaux  français  qui  a  eu  lieu  au  Champ-de- 
Mars  à  l'instar  des  Barberi  :  in-fol  en  1. 

504.  Pégase  :  in-4.  Carie  Vernet,  Rome. 

505.  Les  Amateurs  d  éclipse,  7  septembre  1820  :  in-fol.  enl. 

506.  Album  lithographique  par  Cle  Vernet,  1821  :  titre. 

507.  LA  BOUTIQUE  DE  DELPECH,  avec  des  passants  qui 
regardent  des  lithographies  à  la  devanture  :  in-4  en  1.  Pièce 
d'une  fine  exécution  et  très  caractéristique. 

508.  Cavalier  suivi  de  son  doiMestique  a  cheval  :  in-4  en  1. 

509.  LE  MARCHÉ  AUX  CHEVAUX  :  in-4  en  1. 

510.  Rendez-vous  de  chasse  :  in-4  en  1. 

511.  Piqueur  traversant  un  ruisseau  avec  deux  chevaux  en 
laisse,  et  précédé  par  un  chien  :  in-4  en  1. 

512-515.  La  Sortie  du  Parc,  L'Entrée  du  bois,  Le  Cerf  à  l'eau, 

L'Hallali  sur  pied  ,  4  p.  pet.  in-4  claire-voie. 
516-519.  Le  Départ,  La  Chasse,  Les  Chiens  en  défaut,  X****  : 

4  p.  pet.  in-4  claire-voie. 
520-531.  Les  Accidents  de  la  Chasse  par  C.  Vernet  (douze 

chutes  de  cheval  variées;,  album  de  12  (?)  p.  in-4  numérotées. 
532-545.    Les    Accidents    de    Voiture    (chutes  de  voiture 

variées),  album  de    14  (?)  p.  in-4  en  1.  (  Le   Cabinet   des 

Estampes  possède  les  nos  2,  3,  8  et  14.) 
546.  La  Danse  des  chiens  :  in-4  en  1.  claire-voie.  1823. 


208  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

547.  L'Équilibre  du  verre  (scène  de  la  rue)  :  in-4  en  1.  1823. 

548-647.  CRIS  DE  PARIS  (et  types  de  la  rue)  :  album  in-4 
de  100  lith.  (chez  Delpech).  Recueil  important  dans  la  série 
des  cris  de  Paris. 

648.  Concert  d'amateurs  (animaux)  :  in-4  en  1. 

649-652.  Premier  Janvier  1760  ;  Premier  Janvier  1821.  — 
Costume  d'été  1825  ;  Costume  d'hiver  1825. 

Ce  sont  des  sujets  d'animaux  travestis.  Carie  Vernet 
ouvre  ici  la  voie  qni  bientôt  sera  suivie  avec  tant  de  per- 
sistance par  Grandville. 

653-891.  Etudes  de  chevaux  et  de  chiens. 

653-656.  Quatre  études  (Engelmann;. 

657-667.  Grande  suite  de  chevaux  :  in-fol.  à  claire-voie  (Engel- 
mann).  Au  Cabinet  des  Estampes,  cette  série  est  de  onze 
pièces  représentant  des  chevaux  :  I  arabe  avec  sa  bride  et 
sans  bride  (deux  têtes),  11  arabe,  III  arabe  avec  son  équipe- 
ment, IV  persan,  V  de  course  anglais,  VI  de  chasse  anglais, 
VII  de  cosaque  irréguher,  VIII  de  cosaque  régulier,  IX  de 
limonier,  X  de  Mecklembourg,  XI  Cosaque  d'Oural.  Les 
trois  premières  pièces  portent  Lithographie  par  Engelmann. 

668-671.  Quatre  feuilles,  yeux,  bouche,  oreille  de  cheval. 
(Engelmann,  modèles  de  dessin). 

672.  Cheval  arabe  :  in-4  en  1.  (Melle  Formentin). 

073-696.  Divers  croquis  de  Chevaux  par  Cle  Vernet,  suite  de 
12  (?)  p.  en  forme  de  petites  têtes  de  pages  —  Recueil  de 
chiens  de  différentes  espèces  :  12  (?  ou  13)  p.  même  format. 

697-790.  Chevaux  de  divers  pays ,  double  série  d'études , 
sans  nom  d'imprimeur  :  in-4  en  1. 

Première  série,  les  Nos  1  à  16  sont  des  cavaliers  de  la 
garde  royale  (il  y  a  deux  Nos  8  et  pas  de  N°  12)  :  —  18  à  22 
(non  numérotés),  chevaux  arabe,  normand,  de  chasse 
anglais,  d'Espagne,  anglais  sortant  de  l'écurie  ;  —  22  à  24, 
chevaux  de  course  ;  —  25  (non  numéroté),  cheval  arabe  ;  — 
29  à  39,  chevaux  arabes  et  cosaques  ;  —  40,  cheval  de 
revue  ;  —  41,  cheval  espagnol  de  manège  ;  —  42,  la  retraite  ; 
43,  muletier  espagnol;  —  44,  abreuvoir  musulman;  — 
45,  gendarmerie  des  chasses  ;  —  46,  garde  du  corps  porte- 
étendard  ;  —  47,  gendarme, 

La  seconde  série,  parallèle,  1  à  47,  développe  toutes  les 


VERNET.  209 


têtes  des  chevaux  de  la  première  série  à  une  échelle  triple, 
le  n°  47  porte  les  signatures  de  Carie  et  d'Horace. 

791-802.  Études  de  chiens  de  chasse,  12  p.  in-4  à  claire-voie 
(Delpech).—  803-814.  Études  de  chevaux  :  12  p.  in-4  à  claire- 
voie  (Delpech).  Les  N°*  7  à  11  ont  des  cavaliers  militaires. 
Les  deux  séries  ci-dessus  ont  été  republiées  ultérieu- 
rement en  un  Recueil  de  Chiens  et  Chevaux  par  Carie 
Vernet,  Turgis,  1842  (imp.  Maurin). 

815-871.  Grande  suite  de  chevaux:  in-fol.  en  1.  à  claire-voie 
(Delpech).  C'est  le  recueil  principal ,  il  comprend  :  une 
feuille  de  quatre  têtes  de  chevaux  (et  une  feuille  de  cinq 
têtes  de  chiens),  des  portraits  de  chevaux  comme  Fingal, 
Constance,  Lilly,  Milton,  Deceiver,  Truftle,  etc.,  chevaux 
de  mamelucks,  chevaux  arabes  et  persans,  chevaux  anglais, 
barberi,  cheval  de  cavalerie  française,  cheval  normand, 
cheval  d'amazone,  chevaux  en  liberté,  etc.  Au  Cabinet  des 
Estampes  la  suite  est  de  57  pièces  ;  les  premières  ne  sont 
pas  toujours  numérotées  :  de  47  à  57  le  numérotage  se  suit. 
Les  mêmes  numéros  se  retrouvent  dans  la  republication 
postérieure  faite  par  Turgis.  Et  le  numérotage  se  poursuit 
alors  jusqu'à  72  (  au  moins  )  par  l'adjonction  de  pièces 
empruntées  à  d'autres  suites,  notamment  à  la  suivante  : 

872-891.  Suite  de  chevaux  :  20  p.  in-4  à  claire-voie,  numérotées 
dans  le  milieu  de  la  marge  inférieure  (  Delpech ,  puis 
Turgis).  Chevaux  en  liberté  ou  avec  divers  cavaliers, 
jockey,  cheval  romain,  etc. 

Il  a  été  publié,  d'après  les  estampes  de  Carie  Vernet,  un 
cahier  de  chevaux  à  2  petits  sujets  par  feuille,  comprenant 
au  moins  140  sujets  par  Aubry,  Lœillot,  ou  sans  signature. 

Il  y  a  beaucoup  à  rabattre  aujourd'hui  sur  ces  études  de 
chevaux  de  Carie  Vernet,  qui  ont  été  un  progrès  au  moment 
de  leur  apparition  quand  elles  ont  remplacé  le  lourd  cheval 
dit  historique  ,  mais  qui  sont  aujourd'hui  jugées,  au  point 
de  vue  hippologique,  arriérées  et  insuffisantes.  La  photo- 
graphie instantanée  de  Muybridge  nous  a  révélé  le  cheval 
d'une  façon  inattendue.  «  Carie  Vernet,  dit  le  colonel 
Duhousset,  a  toujours  exprimé  l'action  du  pas  par  le  trot, 
celle  du  saut  par  la  ruade,  et  il  a  représenté  les  chevaux 
galopant  avee  les  deux  pieds  de  derrière  fixés  au  sol.  » 
(Voyez,  par  G.  Duhousset,  Le  Cheval,  allures,  extérieur, 
proportions,  chez  Morel,  1881,  Le  Cheval  dans  l'Art  (dans 


210  LES    GRAVEURS    DU     XIXe     SIÈCLE. 

la  Gazette  des  Beaux-Arts,  1883-84),  et  Le  Réalisme  des 
allures  du  Cheval  dans  l'Art  (dans  le  Magasin  Pittoresque 
à  partir  du  15  juillet  1891). 

Les  révélations  de  la  photographie  ont  tné  les  estampes 
de  sport  qui  nous  montrent  vingt  chevaux  au  galop,  près 
du  poteau  d'arrivée,  tous  dans  la  même  position,  comme 
un  peloton  de  soldats  marchant  au  pas,  et  dans  quelle 
position  de  galop!  les  deux  jambes  de  devant  projetées 
horizontalement  en  avant,  les  deux  jambes  de  derrière 
projetées  horizontalement  en  arrière.  C'est  le  grand  écart. 
Au  mouvement  suivant  il  ne  leur  restera  plus  qu'à  tomber 
tous  sur  le  ventre  1 

Le  portrait  de  Carie  Vernet  a  été  lithographie  deux  fois 
par  son  fils  Horace,  en  buste  et  en  pied,  —  et  spirituelle- 
ment gravé  à  l'eau-for  te  par  Henriquel  d'après  P.  Delaroche. 

VERNET  (Mme  Cable),  née  Fanny  MOREAU — 
Nous  avons  vu  plus  haut  un  Maméluck  gravé  par 
elle  au  pointillé.  —  Le  catalogue  Parguez  men- 
tionne à  son  nom  deux  lithographies  :  les  portraits 
réunis  de  Moreau  le  jeune,  Joseph  et  Carie  Vernet. 
—  et  une  Scène  Galante  dans  un  Cabaret. 

VERNET  (Horace),  fils  des  précédents,  1789- 
1863. 

Pendant  vingt-cinq  ans,  de  1813  à  1839,  il  y  a 
eu ,  à  côté  d'Horace  Vernet  peintre,  dont  nous 
n'avons  pas  à  parler  ici,  un  autre  Horace  Vernet 
en  hors  d'œuvre ,  et  c'est  celui  qui  va  nous 
occuper.  Cet  Horace,  nous  pouvons  le  définir 
sans  paradoxe  comme  sans  critique  :  dessi- 
nateur hippique,  caricaturiste,  dessinateur  de 
gravures  de  modes,  lithographe  de  scènes  mili- 
taires, humoristico-militaires    et    cynégétiques, 


VERNET.  211 

dessinateur  romantico-troubadour,  et  vigne ttiste. 

A  son  début,  Horace  est  un  peu  mêlé  à  l'œuvre 
de  son  père  ;  il  dessine  des  Études  de  Chevaux, 
gravées  par  Augustin  Legrand  (elles  n'ont  aucun 
intérêt  aujourd'hui),  et  travaille  à  la  suite  de 
Chevaux  gravée  par  Levachez  ;  on  a  de  lui,  par 
le  même  Levachez,  deux  dessins  de  Calèches. 

Carie  lui  laisse  signer  Le  Gastronome  en  jouis- 
sance, caricature  énorme,  plutôt  anglaise  que  fran- 
çaise ^le  goinfre  ici  représenté  est  évidemment  un 
échappé  de  l'œuvre  de  Rowlandson)  ;  Horace  met 
son  nom,  dans  la  série  des  pièces  gravées  par  Debu- 
court,  sur  Le  Courrier  Anglais.  A  citer  :  deux, 
autres  caricatures,  Milord  Pouffe  et  Mme  Pelisse. 

A  partir  de  1813,  il  fait  pendant  plusieurs  années 
des  images  de  modes  (il  n'y  a  pas  de  sot  métier) 
pour  le  Journal  des  Dames.  En  qualité  de  fils  du 
dessinateur  des  incroyables  et  des  merveilleuses 
du  Directoire,  il  se  fait  en  1814  le  dessinateur  des 
néo-incroyables  et  des  pseudo-merveilleuses  de  la 
Restauration,  dans  une  belle  série  où  il  glisse,  — 
toujours  en  digne  fils  de  son  père ,  —  quelques 
charges  contre  les  officiers  étrangers.  11  collabore 
au  recueil  des  Costumes  de  Femmes  des  Départe- 
ments publié  par  La  Mésangère. 

Comme  son  père  aussi,  Horace  est  un  des  litho- 
graphes de  la  première  heure,  et  même  de  la  toute 
première  {son  Lancier,  véritable  point  de  départ  de 
la  lithographie  des  peintres,  est  daté  de  1816). 


212  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

Il  se  sert  du  nouveau  procédé  avec  son  tempé- 
rament propre ,  c'est-à-dire  avec  plus  de  piquant 
que  de  vigueur.  Comme  sujet,  il  va  droit  au 
soldat,  mais  sans  pouvoir  le  pousser  à  l'épique 
comme  Font  fait  dans  leurs  lithographies  Géri- 
cault  et  Charlet.  Assurément,  Horace  Vernet  ne 
saurait  manquer  de  donner,  lui  aussi,  une  prise  de 
redoute  par  des  grenadiers  français,  un  blessé  de 
Waterloo,  un  brigand  de  la  Loire,  et  un  soldat 
laboureur  pleurant  Napoléon.  Mais  c'est  dans  les 
scènes  familières  ou  comiques  de  la  vie  militaire, 
Hussard  embrassant  une  servante,  La  Partie  de 
drogue,  Deux  soldats  ivres  s'embrassant,  Conscrit 
jouant  du  flageolet,  et  divers  sujets  de  Maraudeurs, 
qu'il  faut  chercher  sa  véritable  originalité.  Elles 
sont  d'un  crayon  léger  et  vif  ;  pièces  non  pas  capi- 
tales, mais  spirituelles  et  caractéristiques.  Ses 
sujets  de  chasse  méritent  également  une  mention, 
ainsi  que  les  deux  grandes  pièces  Malle-Poste  et 
Stage-Coach. 

Cependant ,  après  quelques  années ,  la  pâle 
lithographie  des  débuts  évoluait  vers  la  couleur. 
Horace  Vernet  chercha ,  comme  les  autres ,  à 
corser  son  crayon,  et  Les  Forçats  resteront  sa 
meilleure  pièce  dans  cette  nouvelle  manière. 

En  même  temps,  —  toujours  pour  être  dans 
le  courant,  — il  s'avisa  de  velléités  romantiques. 
Mais  il  n'avait  pas  la  flamme  voulue  :  il  donna 
dans  la  toque  à  plumes,  dans  le  chevalier  bardé 


VERNET.  213 


de  fer  ;  bref,  pour  appeler  les  choses  par  leur  nom, 
dans  le  genre  troubadour.  Une  seule  preuve,  mais 
topique  :  la  pièce  intitulée  Le  Troubadour  français 
au  tombeau  dePoniatmvski.  Ce  n'est  pas  là  un 
titre,  c'est  une  pendule  ! 

Effleurant  tous  les  genres ,  Horace  avait  été 
illustrateur  de  classiques  :  dessins  du  Molière  de 
Desoer,  1819,  et  du  Don  Quichotte  de  Méquignon- 
Marvis,  1822:  lithographies  pour  les  Fables  de 
La  Fontaine ,  1818,  et  pour  la  Henriade,  1825. 
Après  un  long  intervalle,  il  revint  encore  une  fois 
à  la  vignette  pour  illustrer  sur  bois  le  Napoléon 
de  Laurent  de  J'Ardèche,  1839. 

Nous  allions  oublier  une  des  qualifications 
possibles  d'Horace  Vernet  :  peintre-graveur,  car 
il  a  laissé  une  petite  eau-forte ,  V Arrivée  au 
Poteau,  pièce  comique  sur  les  courses.  (l) 

Revenons  maintenant  à  ses  lithographies.  On 
en  a  depuis  1826  un  catalogue  par  Bruzard,  mais 
incomplet  et  sans  ordre,  et  qui  peut  se  refaire.  (2j 

(1)  Deux  jockeys  penchés  sur  des  chevaux  démesurément  longs  ;  à 
gauche,  la  tribune.  Horace  V.  fec.  —  L.  12  cent.,  H.  9  (Cab.  des  Estampes). 

(2)  Catalogue  de  l'œuvre  lithographique  de  Mr.  J.  E.  Horace  Vernet, 
membre  de  l'Académie  royale  des  Beaux-Arts  et  officier  de  la  Légion 
d'Honneur.  Paris,  imprimerie  Gratiot,  1826  ;  in-8  de  68  pages,  donnant 
204  pièces  qui  ne  sont  classées  ni  par  genres  de  sujets,  ni  par  ordre  chro- 
nologique absolu.  C'est  un  catalogue  confus,  et  si  l'on  peut  dire,  sans  phy- 
sionomie. (N'en  disons  pas  trop  de  mal,  il  nous  a  servi). 

Le  colonel  de  La  Combe  avoit  rédigé  un  catalogue  descriptif,  resté 
inédit,  avec  un  autre  classement.  Ce  nouveau  classement  se  retrouve  dans 
les  catalogues  des  ventes  La  Combe  et  Parguez,  dressé  par  Burty. 

Un   lapsus  à  rectifier  à  cette  occasion  :   le  catalogue  Parguez  dit  (au 


214  LES     GRAVEURS     DU     XIXe    SIECLE. 


LES    LITHOGRAPHIES 


HORACE     VERNET. 


1-27.  Portraits. 

1.  Madame  Perregaux,  buste  ;  H.  V:  in-8  (Lasteyrie).«  Au  dos 
»  de  cette  pièce  on  lit  :  Mesdames  Lallemant,  Moreau,  Per- 
»  regaux,  Raguse,  Rëcamier  ;  Messieurs  Denon,  Fréville, 
»  Hulot,  Perregaux  et  Vernet  (H.)  sont  les  seules  per- 
»  sonnes  qui  possèdent  la  gravure  lithographique  du 
»  portrait  de  Mme  Perregaux  fait  à  Vitry  le  24  novembre 
»  i 816  par  Horace  Vernet.  On  a  tiré  quelques  épreuves  de 
»  plus  que  celles  indiquées  ci-dessus,  mais  sans  inscrip- 
»  tion.  »  (Bruzard).  —  2  Madame  Perregaux  en  pied  :  in-8. 

3.  Carle  Vernet,  buste,  in-8,  1817  (en-tète  de  la  Collection 
de  Chevaux  de  tous  les  pays).  —  4.  CARLE  VERNET  en 
pied,  dessinant  :  in-4,  1818. 

5.  Mohammed-Ali-Pacha,  vice-roi  d'Egypte,  d'après  le  comte 
de  Forbin  :  in-4,  1818,  dédié  à  Denon. —  6.  Boyer,  président 
d'Haïti  :  in-8.  —  7.  Henri  Bâche  Thornill,  sous  le  titre  Le 
petit  Oiseleur  :  in-4  en  1.  1  Mai  1819. 

8.  Talma  dans  la  scène  du  Songe  de  Sylla  :  in-8  (front,  de 
la  tragédie  de  Jouy.  —  9.  Perlet  rôle  de  Rigaudin  de  La 
Maison  en  loterie  :  in-8  [Le  Miroir). 

10.  Louvel,  dessiné  à  la  Chambre  des  Pairs  :  in-12,  1820. 

il.  El  général  Quiroga  :  in-fol.,  1820.  —  12.  Maurocordato, 
chef  du  gouvernement  de  la  Grèce  ;  se  vend  au  profit  des 
réfugiés  grecs  :  in-8,  1823. 

13.  Chauvelin  :  in-8,  1823.  —  14.  Dupin  aîné  :  in-8,  1823  (en- 
tète  des  Lois  des  Communes)  ;  1er  état,  avant  les  lettres  H.  V 


n°  465)  que  M.  de  La  Combe  avait  décrit  les  872  pièces  de  l'œuvre.  C'est 
225  qu'il  faut  lire.  M.  Parguez  possédait  225  lithog-raphies  différentes, 
plus  des  doubles  sur  papier  teinté,  et  quelques  épreuves  retouchées  à  la 
main.  Le  tout  fut  vendu  réuni,  et  adjugé  1,220  fr.  Le  colonel  de  La  Combe 
possédait  220  lith.  qui,  vendues  séparément,  produisirent  1  000  fr. 


VERNET.  215 

à  rebours.  —  15.  Cyrus  Gérard  (fils  du  général),  âgé  de  dix 
mois  :  in-12.  —  16.  Muraire,  président  de  la  Cour  de  Cas- 
sation. —  17.  La  maréchale  Macdonald,  décolletée,  en 
buste  :  in-8.  —  18.  Le  colonel  Verdière  à  cheval  :  in-4  (lith. 
par  Montfort,  la  tète  par  H.  Vernet).  —  19.  Le  général  Foy, 
buste  :  in-8.  —  20.  Le  général  Foy,  buste,  mais  sans  les 
bras  indiqués  :  in-8.  —  21.  Le  général  Sébastiani. 

22.  Bruzard,  1828  (auteur  du  Catalogue  des  lithographies 
d'Horace  Vernet).  —  23.  Bruzard,  la  crois  à  la  boutonnière, 
1828  (moins  ressemblant,  dit  le  Catalogue  Parguez). 

24.  Pierre  Guérin;  Rome  1830.  —  25.  Pie  VIII.  -  26.  Le 
prince  Grégoire  Gagarine  en  page  :  Rome  1832. 

27.  Brod,  premier  hautbois  de  l'Opéra  (Vernet  et  L.  Viardot). 

28-66.  SUJETS  MILITAIRES. 

28.  LE  LANCIER  EN  VEDETTE  :  gd.  in-8.  Pièce  capitale 
par  sa  date,  1816  (Lasteyrie).  C'est  la  première  lithographie 
d'Horace  Vernet  ;  et  on  pourrait  l'appeler  aussi  l'acte  de 
naissance  de  la  lithographie  d'art  en  France. 

29.  Un  petit  Napoléon  à  cheval  vu  de  dos:  écrit  au  bas 
H.  Vernet  1816. 

30-31.  La  Pièce  en  batterie,  La  Pièce  en  action  :  2  p.  in-fol. 
en  1.  avac  Hipp.  Lecomte,  1817. 

32.  Blessés  français  attaqués  par  des  Cosaques:  in-fol.  en  1. 
avec  Hipp.  Lecomte,  1817. 

33.  Mort  de  Poniatowski  :  in-fol.  en  1.,  1817. 

34.  Napoléon  sur  un  cap  de  l'île  d'Elbe  :  in-8,  1817. 

35.  Grenadier  de  Waterloo  debout,  le  bras  en  écharpe  :  in-8, 
1817,  «  fait  en  dix  minutes  ». 

36.  Grenadier  blessé,  assis  sur  des  débris  près  d'un  caisson 
au  milieu  du  champ  de  bataille  de  Waterloo  :  in-8  en  1., 
1817. 

»   Le  Champ  d'Asile.  —  Voyez  plus  bas,  n°  121. 

37-38.  Éclaireur  du  premier  rang;  Éclaireur  du  deuxième 
rang:  2  p.  in-12  pour  Quelques  idées  sur  les  Troupes  à 
cheval  de  France,  de  De  Bourge,  1817. 

39.  Tombeau  du  colonel  Moncey  (mort  en  1817,  à  vingt- 
quatre  ans,  d'un  accident  de  chasse.  Cinq  soldats  des  diffé- 
rents régiments  dans  lesquels  le  colonel  avait  servi 
couronnent  son  buste)  :  in-8, 1818. 


216  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

40.  Bivouac  français  :  in-fol.  en  1.,  1818. 

41.  Prise  d'une  redoute  par  les  grenadiers  français  : 
in-fol.  en  1. 

42.  Qui  vive  ?  (grenadier  en  faction  dans  la  neige;  :  in-8, 1818. 
(Il  en  existe  un  fac-similé  par  L^illot). 

43.  Officier  d'artillerie  parlant  a  un  cavalier  démonté  : 
in-4  en  1.,  1818. 

44.  Embuscade  d'infanterie  contre  les  cosaques  :   in-4  en  1. 

45.  Deux  soldats  de  cavalerie  espagnole  :  in-4.  (Titre  pour 
Munejo  del  Sable,  le  maniement  du  sabre,  1819,  par  le 
marquis  de  Gaza  de  Pontejos.  Les  40fig.sont  d'Eug.  Lami). 

46.  Infanterie  attaquant  un  mur  de  clôture  :  in-8  en  1. 

47.  Fantassin  blessé  conduit  sur  un  cbeval  par  un  paysan  à 
pied  :  in-8  à  claire-voie.  (Titre  d'un  Album  de  lithographies 
par  H.  Vemet,  chez  Gihaut). 

48.  Tirailleurs  derrière  un  mur  :  in-4  en  1.,  1820. 

49.  Artilleur  allumant  une  mine  :  in  4  en  1. 

50.  Chasseur  a  cheval  chargeant  :  in-4  en  1. 

51.  Infanterie  passant  une  rivière  :  in-4  en  1. 

52.  Débarquement  de  marins  armés  :  in-4  en  1. 

53.  SOLDAT,  JE  LE  PLEURE  (soldat  laboureur,  assis  à 
une  table  et  la  tête  dans  ses  mains,  pleurant  la  mort  de 
Napoléon)  :  in-8. 

54-56.  Enfance  de  Napoléon  ;  Le  Pont  d'Arcole  ;  Retour  de 
Syrie  :  3  p.  in-fol.  en  1.  (pour  la  Vie  politique  et  militaire 
de  Napoléon,  d'Arnault,  1822). 

57-58.  Grenadier  à  pied,  Cavalier  :  2  p.  (pour  la  Collection 
des  Uniformes  des  armées  françaises  de  1791  à  1814,  par 
Eugène  Lami,  1822). 

59.  Partisan  volontaire  (pour  le  livre  de  Lemière  de  Corvey, 
sur  les  Partisans  et  Corps  irréguliers,  1822)  :  in-8. 

60.  Le  colonel  Chambure  à  Dantzick,jetant  une  lettre  cachetée 
dans  un  mortier.  Vignette  pour  le  portrait  lith.  par  Singry. 

61.  La  Sœur  de  charité  (secourant,  en  1814,  à  Aulchy-le- 
Château,  un  officier  blessé,  M.  Papillon,  qui  se  trouve  être 
son  parent)  :  in-4  en  1. 

62.  Le  général  Gérard  à  Kowno  ;  dédié  aux  électeurs  de  la 
Seine  :  in-4  en  1. 


VERNET.  217 

63.  Scène  d'Auvergne  en  1815  (soldat  blessé,  entre  sa  sœur 
qui  cherche  à  le  distraire,  et  son  frère  qui  lui  joue  de  la 
cornemuse  ;  un  chien  lui  lèche  les  mains)  :  in-4  en  1. 

64.  Escorte  russe  (d'un  officier)  :  in-4  en  1. 

65.  Cosaque,  avec  son  cheval  attaché  à  un  arbre  :  in-8. 

66.  Soldats  français  instruisant  des  grecs  :  in-8  en  1. 

67-93.  SCÈNES    DE    LA  VIE    MILITAIRE. 

(Il  peut  paraître  arbitraire  de  séparer  ces  pièces  de  celles 
qui  précèdent,  mais  il  y  a  intérêt  à  mettre  sous  une  rubrique 
spéciale  ces  scènes  familières  de  la  vie  du  soldat,  parce 
qu'elles  forment,  quoique  simples  croquis ,  le  morceau 
caractéristique  de  l'œuvre  lithographie  d'Horace  Vernet). 

67.  HUSSARD  EMBRASSANT  UNE  SERVANTE,  devant 
un  cabaret  sur  la  porte  duquel  on  lit  A  la  grâce  de  Dieu  : 
in-fol.  en  1.  (Lasteyrie). 

68.  La  Cuisine  militaire  :  in-4  en  1.  1817  (  Id.  ). 

69-71.  SOLDATS  JOUANT  A  LA  DROGUE.  -  LES 
SUITES  DU  JEU  DE  LA  DROGUE;  —  LA  RÉCONCI- 
LIATION :  suite  de  3  p.  in-4  en  1.,  1818  (Lasteyrie). 

72.  La  Cuisine  au  bivouac  :  in-4  en  1.  (Delpech). 

73.  Hussard  et  sa  famille  au  bivouac  :  in-4  en  1.  (Id.). 

74.  DEUX    SOLDATS    IVRES   S'EMBRASSANT  :  in-8. 

75.  INVALIDE  FAISANT  DANSER  UN  ENFANT  (envi- 
rons d'une  guinguette)  :  in-8,  1818. 

76.  LES  DÉLASSEMENTS  DU  SOLDAT  (conscrit  jouant 
du  flageolet .  soldats  au  cabaret  avec  des  femmes)  :  in-8. 

77-78.  Petits,  petits.  —  Tiens  ferme  !  (maraudeurs)  :  in-8  enl. 

79.  Qui  dort  dîne  (maraudeurs)  :  in-8  en  1. 

80.  L'Apprenti  cavalier:  in-4  en  1.,  1819. 

81.  Les  Fourrageurs  :  in-4  en  1. 

82-85.  Coquin  de  temps  ;  —  Chien  de  métier  ;  —  Gredin 
de  sort  ;  —  J'  te  vas  descendre  (scènes  de  grenadiers)  : 
4  p.  in-4  en  1.,  1823. 

86-87.  Mon  caporal,  j'  n'ai  pu  avoir  que  ça  ;  —  Mon  lieu- 
tenant, c'est  un  conscrit  !  (le  veau  pris  par  des  marau- 
deurs) :2  p.  in-4  en  1. 

88.  Ce  n'est  pas  un  lapin,  non,  c'est  le  chat  !  :  in-4  en  i. 


218  LES    GRAVEURS     DU    XIX      SIÈCLE. 


89-93.  La  Vie  d'un  Soldat:  5p.  pet.  in-fol.  en  1.  —  1.  Ses 
premiers  jeux  annoncent  ce  qu'il  doit  être  un  jour,  1792.  — 
2.  Départ  du  jeune  Grivet  pour  l'année,  1794  (scène  intéres- 
sante). —  3.  Equipement  militaire  du  jeune  Grivet.  — 
î.  Premier  fait  d'armes  de  Jacques  Grivet,  1795.—  4.  Amu- 
semens  de  Jacques  Grivet  pendant  la  paix,  1797. 

94-95.  MALLE-POSTE.  —  A  STAGE-COACH  :  2  p. 
in-fol.  en  1..  1818. 

96-115.  Sujets  de  chasse,   etc. 

96.  Chien  en  arrêt:  in-8  en  1.,  1818.  —  97.  Tète  de  chien 
braque.  —  98-99.  Garde-chasse  rentrant  un  chien  au  chenil, 
Garde  au  bois  avec  un  chien  courant,  2  croquis. 

100.  Paysan  indiquant  le  chemin  à  un  chasseur  à  cheval  : 

pet.  in-4en  1.,  1818. 
101-102.  Repos  de  chasseur.  —  Chasseur  attendant  une 

battue  :  2  p.  in-8  en  1 
103-104.  Garde  furetant  a  blanc.  —  Le  Braconnier  :  2  p. 

in-4  en  1. 

105-106.  Battue  au  bois  ;  —  Battue  en  plaine  :  2  p.  in-4  enl. 

107-110.  Allons,  bonne  chance  ;  —  Après,  la,  mes  beaux  !  ; 
—  Ça  rapproche  ;  —  Hallali  !  Hallali  !  :  4  p.  in-4  en  1. 

111.  Lever  du  valet  de  limier:  in-4  enl.  —  112-113.  Rapport 
du  valet  de  limier  ;  Hallali  du  cerf. 

114.  Chevaux  de  poste  anglais:  in-4  en  1.,  1823. 

115.  Chevaux  de  ferme  :  in-8  en  1. 

116.  LES  FORÇATS  :  in-4  en  1.  (chez  Delpech). 
117-127.  Titres,  Vignettes. 

117.  Croquis  lithographiques  par  H.  Vernet,  1818.  (Com- 
missionnaire portant  une  pierre  lithographique,  sur  un  quai 
oii  sont  arrêtés  des  bibliophiles  qui  furètent  dans  les  boîtes. 
Titre  d'album.  Bruzard  aurait  bien  dû  nous  dire  de  quelles 
pièces  de  l'œuvre  se  composait  cet  album). 

118.  Billet  d'entrée  pour  le  cours  de  Zoonomie  de  M.  Hézeau 
(l'Ecorché  de  Houdon)  :  in-12.  —  Tableau  du  squelette  de 
l'Homme  (pour  le  cours  de  Zoonomie). 


VERNET.  219 


119.  TÈTE   DE   FACTURE   DU   GENERAL   ScHMIDT ,     MARCHAND   DE 

pierres.  (Portrait  en  pied  du  général,  en  redingote  et 
bonnet  de  police,  tenant  un  mètre)  :  in-12.  (Pièce  curieuse). 

120.  Dîner  de  gardes  nationaux,  tète  de  lettre  pour  invi- 
tation hebdomadaire.  (Les  gardes  fraternisant  au  dessert) 

121.  Le  Champ  d'asile  (officier  en  uniforme,  une  pelle  à  la 
main.  Intéressante  vignette  de  la  romance  fameuse  de 
Naudet  et  Romagnesi.)  :  in-8  en  1. 

122.  Vignette  pour  La  Bonbonnière ,  romance  dédiée  à 
Melle  Louise  Vernet  (l'auteur,  Moschelès,  distribue  des 
feuilles  de  musique  à  cinq  petites  filles).  —  123-125.  La 
Clémence  de  Titus,  La  Flûte  enchantée,  Don  Juan: 
3  vignettes  pour  les  opéras  de  Mozart,  éd.  de  Schlesinger, 
1823.  —  126.  Le  Paria  de  Bengalore,  romance  du  comte 
de  Forbin,  musique  d'Amédée  de  Beauplan.  —  127.  Le 
Saut  de  la  chèvre,  pour  une  romance  de  Goupigny  et  Amédée 
de  Beauplan. 

128-188.  Illustrations,  essais  de  romantisme. 

128-146.  Fables  de  La  Fontaine,  suite  de  lith.  in-4  en  1.  par 
Engelmann,  1818.  —  C'est  une  illustration  de  famille  :  sur 
les  cent  vingt  pièces  de  la  suite,  Carie  Vernet  en  a  dessiné 
soixante-quatre,  son  fils  Horace  vingt,  et  son  gendre  Hippo- 
lyte  Lecomte  le  reste.  Quelques-unes  des  compositions 
d'Horace  Vernet  peuvent  intéresser  au  point  de  vue  des 
modes  delà  Restauration:  La  Chatte  métamorphosée  en 
femme,  La  Vieille  et  les  deux  Servantes,  La  Jeune  Veuve, 
La  Fille,  Les  Femmes  et  le  Secret.  —  147.  Nicaise,  conte 
de  La  Fontaine. 

148.  Mathilde  et  Malek-Adel  :  in  4,  1817.  —  149.  Le  Trou- 
badour français  au  tombeau  de  Poniatowski  :  in-4  en  1.  — 

150.  Mort  de  Tancrède  (Jérusalem  délivrée)  :  in-4,  1818.  — 

151.  Don  Quichotte  :  in-4  en  1.,  1818.  —  152  Les  Adieux 
(du  Croisé  à  sa  femme)  :  in-4  en  1.  —  153.  Conrad  sauve 
Gulnare  de  l'incendie  (Le  Corsaire,  de  Byron)  :  in-4,  1819. 
—  154-162.  Guls-de-lampe  pour  les  Voyages  Pittoresques  de 
l'ancienne  France  :  Combat  de  deux  chevaliers,  Falaise  de 
Fécamp,  La  Croix  des  matelots,  Coml.-at  de  cavalerie  a  la 
journée  d'Arqués,  Naufragé  jeté  sur  la  grève  de  Pourville, 
Henri  IV  entrant  à  Aumale,  Mort  de  Marguerite  de  Bour- 
gogne, Martyre  de  saint  Valérien.  Et  une  première  ébauche 
de  cette  dernière  pièce. (Voyez  aussi  plus  bas  nos  202  et  203.) 


220  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 


—  163.  Le  Serment:  in-4  en  1.,  1823.  —  164.  Écossais  com- 
battant: in-4  en  1.,  1823.  —  165.  Le  Turc  et  sa  maîtresse, 
in-8.  —  166.  Leicester  et  Amy  Robsart  (Kenilworth).  — 
167.  Manfred  et  le  Chasseur  :  in-4  (Byron). —  168.  Naufrage 
de  Don  Juan  :  in-4  (Id.).  —  160.  La  Fiancée  d'Abydos  (Id.). 

—  170.  Edith  au  col  de  cygne.  (Esquisses  et  Pochades,  Jal.; 
171-188.  La  Henriade,  Dubois,  1825,  suite  de  18  lith.  in-4  en  1. 

Les  pièces  ci-dessus,  ainsi  groupées,  montrent  la  tentative 
d'Horace  Vernet  pour  donner  dans  le  romantisme,  tentative 
qui  aboutit  plutôt  à  la  manière  troubadour. 

A  part  cela,  elles  offrent  peu  d'intérêt  aujourd'hui  pour 
l'amateur  d'estampes.  —  Et  à  plus  forte  raison  les  pièces 
suivantes,  qui  sont  quelconques  : 

189-227.  Pièces  diverses. 

180.  Paysanne  des  environs  de  Caen  gardant  les  vaches  : 
1818.  —  100.  Procession  à  Arles  :  in-8,  1818.  —  101.  Chas- 
seur africain  :  in-8,  1818.  —  102.  Barque  montée  par  trois 
hommes  :  in-4  eu  1.,  1818.  —  103-105.  Intérieur  d'un  jardin 
à  Constantinople  (avec  Constant  Bourgeois),  Ismail  et 
Mariam,  Massacre  des  Mamelucks  dans  le  château  du  Caire 
(Voyage  dans  le  Levant  du  comte  de  Forbin).  —  106.  Vue 
d'un  port  de  mer,  avec  une  barque  tirée  sur  le  rivage  à 
droite  :  in-8  en  1.  —  107.  Route  de  Naples  (brigands  en 
embuscade)  :  in-4  en  1.  —  108.  Les  Osages.  —  100.  Reli- 
gieuse en  prison  :  in-8.  —  200.  Moine  en  prière  :  in-8.  — 
201.  Jeune  fille  des  environs  de  Lyon  montée  sur  un  àne, 
1820.  —  202-203.  Église  de  l'abbaye  de  Jumièges  (avec 
Vauzelle),  Entrée  du  port  du  Havre  (ouvrage  du  baron 
Taylor;  voyez  aussi  plus  haut  154-162).—  204.  Combat 
d'un  kurde  et  d'un  persan  {Voyage  en  Arménie  et  en  Perse 
d'Amédée  de  Jaubert,  1821).  —  205-207.  Naufrage  du  brick 
la  Sophie,  Sinné  sauvage  du  Sahara,  Camp  de  Sauvages  en 
Afrique  :  (Naufrage  de  la  Sophie,  par  Charles  Cochelet, 
1821).  —  208.  Le  Dessinateur  assassiné:  Lorsque  de  vils 
brigands. . . .  (front,  pour  Mes  Souvenirs  ou  les  Prisonniers 
français  en  Pologne,  de  Thiriet).  —  200-210.  Scène  histo- 
rique aux  environs  de  Barcelone  :  in-8  (pierre  cassée)  ;  et  le 
même  sujet  refait  in-4  en  1.  —  211.  Lazzaroni  :  in-8.  — 
212.  Lazzarone  marchand  d'anchois  :  in-8.  —  213.  Matelot 
grec  et  sa  maîtresse.  —  214-215.  Buste  de  Pitt,  Tombeau  de 
Fox  (Recueil  des  discours  de  Pitt  et  de  Fox  par  Janvry  et 


VERNET.  221 


de  Jussieu).  —  216.  Marchand  d'esclaves  africain,  1823.  — 
217.  Marchand  de  poisson  hollandais  :  in-8  en  1.  —  218.  En 
fin  fond  de  forêt  il  est  un  chêne  antique. . .  Vignette  pour 
La  Saint-Hubert  de  Mac-Mahon.  —  219.  Le  Rendez-vous. 

—  220.  Vue  du  lac  Majeur  :  H.  Vernet  pour  sa  nièce,  1828. 

—  221.  Le  Pinde,  traversée  de  Janina  à  Tricala.  —  222.  Cour- 
rier à  cheval,  1831.  —  223.  Guarda-Bovi  (garde-bœufs).  — 
224.  Sepolcro  di  Rafaello,  1833.  —  225.  Arabe  fumant  sous 
un  arbre,  Jeune  femme  sur  un  cheval  ailé,  croquis  avec 
texte  de  George  Sand  (Livre  d'Or  de  Curmer). 

226.  Une  tête  de  cheval  N°  47  (Voyez  Carie  Vernet,  n°  790). 

227.  Le  duc  de  Chartres  sauvant  un  prêtre  assermenté  à 
Vendôme  en  1791  (simple  retouche  à  une  lithographie  de 
Maurin  pour  la  Galerie  du  Palais-Royal). 

Le  portrait  d'Horace  Vernet,  à  l'âge  ou  nous  avons  eu  à 
le  considérer,  a  été  lithographie  par  Jules  Boilly  1822, 
Amélie  de  Romilly  1823,  Julien,  Crépy  le  Prince,  Tidier  de 
la  Douce,  et  Lassalle  1839. 


228.  INCROYABLES   ET   MERVEILLEUSES   DE 
1814. 

Nous  avons  parlé  de  cette  belle  suite  à  l'article  Gatine,  et 
nous  signalions  le  mouvement  de  reprise  sur  les  pièces  de 
cette  époque.  Ce  mouvement  va  s'accentuant.  En  1887  nous 
indiquions  pour  la  présente  suite  le  prix  de  300  fr.  Nous 
pouvons  aujourd'hui  inscrire  celui  de  800  (i). 


(!)  Ainsi  montent  rapidement  toutes  les  estampes  ayant  trait  aux  modes 
et  aux  mœurs  du  XIXe  siècle.  A  propos  de  Carie  Vernet  nous  avons  cons- 
taté l'intérêt  qui  vient  de  se  porter  sur  la  période  impériale.  Mais  on  ne 
s'arrêtera  pas  là.  La  Restauration  est  dès  maintenant  entamée.  Nous  y 
entrons  avec  ce  recueil  d'Horace  Vernet  et  les  figures  du  Journal  des 
Dames.  La  Librairie  illustrée  va  publier  Le  Luxe  sous  la  Restauration 
(par  H.  Bouchot)  et  bientôt  les  pendules  troubadour,  passées  à  leur  tour 
à  l'état  d'objets  de  collection,  deviendront  introuvables.  Ensuite,  on  recueil- 
lera les  documents  Louis-Philippe  et  Second  Empire.  C'est  même  déjà 
commencé  ;  et  il  y  a  plus,  on  s'est  mis  à  considérer  la  période  contempo- 
raine et  les  productions  graphiques  de  nos  jours  passent  à  l'état  de  docu- 


222  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

229.  Figures  de  modes  du  Journal  des  Dames. 
Voyez  les  articles  Bnquoy  et  Gatine. 

230.  Œuvres  de  Molière,  avec  un  commentaire 
d'Auger  Desoer,  1819-25.  9  vol.  avec  18  gravures 
d'après  Horace  Vernet,  Hersent,  Vafflard,  Devéria. 

Ce  Molière,  dit  «  d'Auger  »  ou  «  de  Desoer  »,  est  un  des 
plus  beaux  classiques  imprimés  sous  la  Restauration. 

231.  Don  Quichotte.  Méquignon-Marvis,  1822, 4  vol., 
gravures  d'après  Horace  Vernet  et  Eug.  Lami. 

Ce  Don  Quichotte,  dit  «  de  Bouchon-Dubournial  »,  est 
recherché  en  grand  papier,  pour  y  placer  les  figures  de 
Smirke. 

232.  HISTOIRE  DE  NAPOLÉON,  par  Laurent  do 
l'Ardèche.  Dubochet,  1839,  500  vignettes  sur  bois 
par  Horace  Vernet. 

Gravure  souvent  très  fine  et  à  examiner  en  détail ,  de 
Brévière,    Porret,   Andrew-Best-Leloir,    Cherrier,    Piaud, 


ments  historiques  sans  attendre  que  les  années  se  soient  écoulées.  Le 
XIXe  Siècle  (par  Grand-Carteret),  publié  par  la  maison  Didot,  contient 
six  cents  reproductions  ,  dont  beaucoup  d'après  des  documents  qui 
datent  d'hier,  et  même  d'aujourd'hui.  Les  voilà  entrés  dans  l'histoire. 
Nous  sommes  des  ancêtres,  pourraient-ils  s'écrier.  Et  avec  raison. 

Plus  nous  allons,  plus  s'aiguise  le  sentiment  très  vif  de  l'intérêt  que 
présente,  et  présentera  de  plus  en  plus,  tout  ce  qui  retracera  la  physio- 
nomie si  mouvementée,  si  caractérisée ,  du  grand  Dix-Neuvième  Siècle; 
plus  est  nette  la  sensation  que,  dans  notre  genre,  nous  sommes  un  sujet 
d'observations  aussi  intéressant  que  la  société  du  Seizième,  du  Dix- 
Septième  et  du  Dix-Huitième.  Plus  approche  l'an  1900 ,  plus  nous  atta- 
chons d'importance  aux  estampes  documentaires  sur  notre  temps,  parce 
que  nous  sentons  que  c'est  encore  ce  qui  restera  de  plus  durable  et  de  plus 
explicite  sur  nos  mœurs.  Et  notre  siècle  finissant  se  met  à  recueillir,  a 
reproduire,  à  vulgariser  avec  passion  tout  ce  qui  le  représente  ;  c'est  un 
nonagénaire  qui,  sentant  sa  fin  prochaine,  rassemble  tous  ses  portraits  et 
les  fait  reproduire,  pour  les  léguer  à  tous  ses  enfants. 


VERNET.  223 


Rouget,    Verdeil,   Lacoste,   Ghauchefoin,    Grenan,   Roux, 
Sears,  Thompson,  Williams,  Gowland,  etc. 

C'est  l'un  de  nos  très  beaux  livres  à  figures  sur  bois 
et  —  après  le  Norvins  de  Raffet  (')  —  le  second  des  livres 
illustres  napoléoniens,  le  troisième  étant  le  Mémorial  de 
Sainte-Hélène  illustré  par  Gharlet,  le  quatrième  l'Histoire 
populaire  de  Napoléon  de  Marco  Saint-Hilaire.  et  le  cin- 
quième le  Napoléon  en  Egypte  illustré  par  Bellangé  (une 
vignette  par  Horace  Vernet). 


Horace  Vernet  est ,  naturellement ,  un  des  peintres  du 
xixe  siècle  qui  ont  été  le  plus  souvent  gravés  :  c'est  un  titre 
qu'il  partage  avec  d'autres  ;  mais  ce  qui  le  caractérise,  c'est 
que ,  —  à  la  différence  de  Paul  Delaroche  et  d'Ary 
Scheffer.  qui  ont  été  gravés  par  l'élite  des  burinistes,  —  il 
n'a  été  reproduit  que  par  des  gravures  à  peu  près  :  burins 
de  second  ordre,  lavis  de  Jazet,  planches  sommaires  des 
Galeries  de  Versailles,  ou  gravure  mécanique  de  Burdet. 


(J)  Raffet  a  pris  aujourd'hui  comme  peintre  militaire  la  place  qui  lui 
appartient,  celle  d'un  dessinateur  de  génie.  Pour  Horace  Vernet,  il  reste. 
non  pas  un  «  grand  peintre  »  (l'appellation  est  justement  réservée  aujour- 
d'hui à  ceux  qui  ont  eu  de  maîtresses  qualités  de  conception  ou  d'exécution, 
aux  peintres  peignants),  mais,  —  ce  qui  n'est  pas  la  même  chose,  —  l'un 
des  peintres  les  plus  considérables  du  XIXe  siècle,  —  en  dépit  des  colères 
furibondes  qu'il  a  jadis  suscitées  chez  les  critiques  genre  indigné. 

Nous  avons  trouvé  un  spécimen  de  la  critique  à  indignation  avec 
Gustave  Planche  sur  Bellangé.  En  voici  un  autre,  et  peu  ordinaire,  à 
propos  d'Horace  Vernet.  Baudelaire  a  écrit  :  »  M.  Horace  Vernet  est  un 
»  militaire  qui  fait  de  la  peinture.  Je  hais  cet  art  improvisé  au  roulement 
»  du  tambour,  comme  je  hais  l'année,  la  force  armée,  et  tout  ce  qui  traîne 
»  des  armes  bruyantes  dans  un  milieu  pacifique.  —  Celte  immense  popu- 
»  Imité,  qui  ne  durera  d'ailleurs  pas  plus  longtemps  que  la  guerre,  (!) 
»  est  pour  moi  une  oppression.  Je  hais  ce!  homme  parce  que  ses  tableaux 
»  ne  sont  pas  de  la  peinture,  mais  une  masturbation  agile  et  fréquente, 
.>  une  irritation  de  l'épiderme  français. ...» 

Baudelaire  lui-même  ne  récrirait  pas  cela  aujourd'hui.  Au  fond  , 
ces  colères  à  froid  sont  pose  de  dilettante.  Mais  depuis  1846  bien  des 
choses  se  sont  passées,  —  qui  ne  ressemblent  pas  à  la  fin  de  la  guerre,  — 
et  maintenant,  le  dilettantisme  de  lettré  applique  à  l'armée  ne  se  com- 
prend plus  et  paraît  un  commencement  de  putréfaction. 


224  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIÈCLE. 


VER  NIER  (Charles),  dessinateur  de  mœurs. 
Lithographies,  1840-1871. 

En  province,  les  affiches  donnant  pour  la  saison  théâtrale 
la  composition  de  la  troupe  portent  des  mentions  d'emplois 
dans  ce  goût-ci  :  Un  tel  :  fort  troisième  rôle,  des  seconds  au 
besoin.  C'est  là  ce  que  Vernier  fut,  pour  le  Charivari,  dans 
cette  période  1845-1860  ou  les  chefs  d'emploi  étaient  Dau- 
mier,  de  Beaumont  et  Cham.  11  devint  l'un  des  collabo- 
rateurs, sinon  les  plus  brillants,  du  moins  les  plus  féconds 
du  journal,  et  de  même  que  l'observateur  peut  relever  des 
traits  intéressants  dans  une  comédie  de  moeurs,  même  jouée 
par  des  doublures,  il  trouvera  forcément  à  glaner  dans  les 
séries  lithographiques  de  Vernier  qui  ont  de  la  valeur  d'à- 
propos,  comme  suffiraient  à  l'indiquer  leurs  titres:  Actua- 
lités, Au  Bal  masqué,  Au  Balde  l'Opéra,  Ces  bons  Parisiens, 
Croquades  politiques,  Croquis  militaires,  En  Vacances, 
Retour  des  Vacances,  Les  Fenêtres  de  Paris,  Fêtes  cham- 
pêtres, Les  Français  croqués  par  eux-mêmes,  Les  Grisettes, 
La  Lanterne  magique,  Nouvelle  Lanterne  magique,  Lu- 
nettes -  lorgnons  -  lorgnettes  ,  Modes  ridicules  civiles  et 
militaires  ,  Le  Pays  latin  ,  Physionomies  des  bals  publics , 
Les  Pétitions  illustrées,  La  Polkamanie,  Scènes  commer- 
ciales, Soirées  parisiennes.  Souvenirs  de  l'exposition  de 
1844,  Le  Peuple  de  Paris,  1848  (série  à  noter,  les  docu- 
ments sur  la  révolution  de  1848  étant,  en  somme,  assez 
rares),  Les  Troupiers  français,  Nos  Troupiers  en  Orient, 
Souvenirs  de  Carnaval,  1859,  La  Crinolinomanie  (la  crino- 
line fut,  pour  les  caricaturistes  du  xixe  siècle,  l'équivalent 
de  ce  que  les  hautes  coiffures  avaient  été  pour  ceux  du 
xvme).  —  Et  diverses  autres  suites  :  Croquis  divers, 
Dictionnaire  de  l'Académie,  Les  douze  Mois,  Revue  cari- 
caturale. 

Titres  de  romances.  —  Séries  de  costumes  :  Bals  fashio- 
nables  de  l'Opéra  ;  Travestissements  parisiens  ;  Musée  des 
costumes.  —  Costumes  de  l'Armée  française;  Costumes 
militaires  des  différentes  nations.  —  Portrait  de  Napoléon 
Bonaparte  7,500,000  voix.  —  Guerre  d'Italie,  suite. 

Charles  Vernier  a  dessiné  les  bois  du  Comic-Almanach 
de  1842-43  (les  eaux-fortes  sont  de  Trimolet),  diverses  cari- 
catures, etc. 


VERNIER.  225 


VER  NIER  (Emile),  né  à  Lons-le-Saulnier,  mort 
en  1884  ,  lithographe  et  peintre  (l). 

Lithographies. 

Superstitions  du  Berry  :  Maurice  Sand,  12  p.  1857.  —  Le 
Déjeuner  interrompu  :  Garand.  —  Forêt  de  Fontainebleau  , 
Ém.  Vernier.  —  Edith,  Julie  :  Gigoux. 

Un  Nid  de  Fauvettes  :  Ed.  de  Beaumont,  1857. 

La  Vallée  de  la  Loire,  La  Vallée  d'Ornans  (L'Artiste)  ;  Le 
Casseur  de  pierres,  gd.  in-fol.  en  L;  Le  Change;  La  Curée; 
La  Remise  des  Chevreuils  ;  La  jeune  Fille  aux  mouettes  ; 
Le  Retour  de  la  Foire  ;  La  Meute  sous  bois  :  Courbet. 

Le  Cheval  qui  boit  :  Meissonier,  in-8  (tableau  de  la 
collection  Verdier). 

Une  Famille  de  saltimbanques  :  G.  Doré. 

Jeune  femme  endormie  ;  La  Vierge  allaitant  :  Tassaert. 

Une  Noce  en  Alsace  :  Brion. 

Relai  de  chiens  anglo-normands  ;  Le  Lièvre,  Le  Lapin,  Le 
Faisan,  La  Perdrix,  sujets  de  chasse  in-4,  et  les  mêmes  in-8: 
de  Balleroy.  —  La  Meute  sous  bois  :  Balleroy.  —  L'Entrée 
au  bois,  Retour  au  chenil,  2  p.  :  Schutzemberger. —  Rendez- 
vous  de  chasse  :  Claude. 

Les  Bulles  de  Savon,  Les  Tourterelles,  Le  Loto,  La 
Leçon,  La  Lecture  ,  L'Indiscrète  :  Chaplin. 

Le  Combat  de  coqs  ;  Les  Joueurs  de  trictrac  :  Roybet.  — 
Les  Gâte-Sauce,  La  petite  Fille  au  chien  :  Ribot. 

Trouville-Deauville  et  ses  environs,  album  pittoresque 
d'après  Boudin  (quelques  pièces  comme  La  Jetée,  L'Heure 
du  bain  ont  de  l'intérêt  comme  modes  de  1865). 

Fromage  blanc  ;  Fleurs  et  fruits  :  Ph.  Rousseau. 

Baigneuses  :  Diaz.  —  Le  Pont  de  Moret  :  Decamps.  — 
Paysages  de  Jules  Didier  et  de  Jules  Dupré. 

Suite  de  douze  paysages  de  Daubigny  ;  L'Ile  de  Vaux  à 
Auvers,  Le  Printemps,  Bords  de  la  Loire,  Herblay,  Étang 
de  Gilieu,  Lever  de  Lune,  Village  de  Glouton,  Le  Pont- 
Marie,  Villerville,  Moulin  des  Gobelles,  Le  Pré  des  Graves, 
Une  Mare  dans  le  Morvan. 


(!)  Décoré  en  1881.  plutôt  comme  peintre. 

Il    existe   un  autre    Vernier   (Paul-Barthélemy),  dit  Verron- Vernier, 
peintre  et  lithographe,  1830-1861. 

xn  15 


226  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 


Paysages  d'après  Corot  :  L'Étang  de  Ville-d'Avray,  Le 
Bord  de  l'eau,  Le  Matin,  Le  Soir,  Le  Marais,  Le  Berger,  La 
Toilette,  Sodome  (*). 

Gardeuse  de  dindons  :  Breton.  —  Moutons  au  pâturage  : 
Ch.  Jacque. 

Tête  de  Supplicié  :  Géricault. 

Le  Lion  au  caïman  ;  Othello  :  Delacroix. 

La  baronne  de  L***  ;  Petit  enfant  couché  :  Henner. 

La  Fileuse,  Le  Vanneur  ;  L'Angelus  :  Millet. 

Le  Départ  des  ramoneurs  :  Sain.  —  Le  Docteur  G.:  Amand 
Gautier.  —  Othello  et  Desdémone  :  Rodriguez.  —  Turc, 
Hidalgo  :  Merino.  —  Paysage  :  Flahaut.  —  Éléphant  dans 
les  jungles  :  Saint-François.  —  Petit  Pâtre  italien  dansant, 
Italienne  buvant  à  la  fontaine;  M.  Thiers,  M.  Grévy  : 
Bonnat.  —  Les  deux  Sœurs  :  Stevens.  —  Chien  et  chats  : 
Lambert.  —  Petite  mère  :  Girardet.  —  L'Examen  :  Brandon. 

—  Grand  Sanhédrin  des  Israélites  de  France  :  Moyse.  —  Le 
Sommeil  de  la  Grand'Mère,  Le  Déjeuner  de  la  Pie  :  Fortin. 

—  Le  vieux  Voisin  :  Salentin.  —  La  Peste  d'Elliant  :  Duvau. 

—  Un  Soir  dans  les  Alpes  ;  Les  bonnes  Commères  ;  Le 
Moment  difficile  :  De  Meuron.  —  Dans  les  Pyrénées,  La 
Barre  de  la  Bidassoa  :  G.  Colin.  —  Le  Bosphore  :  Pasini. — 
La  Nourrice  :  Michel  Lévy.  —  Les  Saltimbanques  ;  Magy. 

—  Porteuse  de  fagot  buvant  à  la  fontaine  :  Baron.  —  Arabes 
abreuvant  leurs  chevaux  :  Huguet.  —  Pâturage  :  de  Kock. 

—  Environs  du  Caire  :  L.  Belly.  —  Etc. 

(*)  Quel  avenir  est  réservé,  sous  le  rapport  de  leur  entrée  dans  les  collec- 
tions d'estampes,  et  du  prix  qu'on  les  paiera,  aux  innombrables  repro- 
ductions de  tableaux  de  paysages  qui  ont  pullulé  à  la  suite  de  la  période 
d'éclat  de  notre  école  paysagiste  ? 

Il  est  bien  à  craindre  que  cet  avenir  ne  soit  pas  brillant  :  et  il  ne  s'agit 
pas  ici  de  prophétiser  au  hasard,  mais  de  constater.  En  regardant  autour 
de  soi,  l'on  voit  bien  la  fortune  éclatante  du  paysage  en  tant  qu'estampe 
originale  :  sans  remonter  à  Rembrandt  et  à  Claude  Lorrain,  aucune  inquié- 
tude D'est  possible  pour  les  eaux-fortes  et  lithographies  originales  des  Paul 
Huet,  des  Jules  Dupré,  des  Daubigny  et  des  Corot.  Mais  pour  les  repro- 
ductions de  leurs  tableaux  ne  tomberont-elles  pas  à  rien  en  dépit  de  leur 
mérite  très  grand?  Où  sont-ils  les  collectionneurs  de  reproductions  de 
paysages  ?  Voyez  par  analogie  ce  qui  se  passe  pour  le  xvmesiècle  :  s'agit-il 
de  recueillir  le  Coucher  de  la  mariée  ou  le  Monument  du  costume,  ils  sont 
deux  cents  amateurs.  Et  pour  recueillir  un  de  ces  paysages  gravés  par 
Vivarès  et  si  vantés  il  y  a  cent  ans  ?  Pas  un. 


VERNIER.  227 


Les  lithographies  de  Vernier,  d'une  couleur  honorable  au 
début,  étaient  tombées  à  la  fin  dans  le  gris  uniforme  et 
désespérant.  C'est  dans  ce  ton  que  sont  exécutées  deux 
images  d'après  Puvis  de  Ghavanne,  qui  n'en  resteront  pas 
moins  historiques,  sur  le  siège  de  Paris,  Le  Départ  du 
ballon  et  L'Arrivée  du  pigeon  (il  y  a  des  titres  plus  solen- 
nels :  La  Ville  de  Paris  confie  son  appel  à  Pair,  etc.). 


VEYRASSAT    (  Jacques  -Jules  ) ,     peintre     et 
graveur,  né  à  Paris  en  1828. 

1.  Innocence:  F.  Besson.  —  2.  Poésies  d'Arsène 
Houssaye  :  F.  Besson.  —  3.  Maître  d'école  en 
Turquie  :  Decaraps ,  1848.  —  4.  Le  Dessinateur  : 
Monginot.  —  5.  Cabaret  en  Normandie  :  Andrieux. 

—  6.  La  Promenade  du  Curé  —  7.  Plafond  de  la 
chambre  à  coucher  de  l'impératrice  :  F.  Besson.  — 
8.  Les  Buveurs  de  cidre,  d'après  son  tableau  de 
1850.  —  9.  Le  vieux  Mendiant,  d'après  son  tableau. 
10.  Le  Tonnelier:  Ed.  Frère. — 11.  Intérieur  en 
Bretagne  :  Fortin.  —  12.  Le  Joueur  de  mandoline  : 
Decamps.  —  13.  Femme  cousant  :  Frère.  — 
14.  Marché  aux  chevaux  :  R.  Bonheur.  —  15.  Sup- 
plice de  Brunehaut  :  Tabar.  —  16.  Prière  des 
petits  Bretons  :  Ed.  Frère.  — 17.  Bazar  à  Beyrouth  : 
Th.  Frère.  —  18.  L'Essai  d'une  vocation  :  Ch. 
Fortin.  —  19.  La  Fête  de  la  mère  :  Ch.  Marchai. 

—  20.  Soleil  couché  :  Daubigny,  1858.  —  21.  La 
Famille  du  menuisier  :  Rembrandt.  — 22.  Après  la 
toilette  :  Chaplin.  —  23.  La  Mendiante  :  Decamps. 

—  20.  Vaches  à  l'abreuvoir  :  Troyon. 

Ces  planches  ont  été  exécutées  pour  L'Artiste  de  1847  à 
1859.  Veyrassat  compte  donc,  avec  Hédouin,  parmi  les  pré- 
curseurs de  la  gravure  de  reproduction  à  l'eau-forte  ou  en 
travail  libre,  appelée  depuis  à  un  si  grand  développement. 


228  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

25.   Une  partie  des  illustrations  de  Bida  pour  les 
Évangiles.  —  26.  Arabes  en  voyage  :  Delacroix. 

27.  Paysage  d'après  Daubigny,  exposé  en  1875.  — 

28.  Le  Goûter  :  Ed.  Frère.  —  29.  L'Usurpateur  : 
Decamps.  —  30.  Le  Geste  napolitain  :  Greuze. 

31-37.  Eaux-fortes  originales. 

31.  Le  Goûter  des  moissonneurs.  —  32.  Le  Pilon,  in-8, 
1853:  Delâtre ,  et  une  autre  eau-forte  in-12  en  1.,  chez 
Delâtre.  —  33.  Sujet  macabre.  —  34.  Philosophes  et  Comé- 
diennes, vignette.  —  35.  La  Véronique,  pour  les  Chansons 
de  Pierre  Dupont.  —  36.  Vue  d'Hérault,  in-8  en  1.  —  37.  Un 
portrait  d'homme. 

38-51.  EAUX-FORTES  PAR  VEYRASSAT,  1866, 
cahier  de  14  petites  pièces. 

Titre  :  Paysanne  mettant  son  enfant  sur  un  âne,  in-18 
carré  ;  Chevaux  près  d'un  pont  de  bois,  in-18  en  1.;  Chevaux 
à  l'abreuvoir,  in-18  en  1.;  Charrette  de  foin,  in-12  en  1.; 
Charrue,  in-12  en  1.;  Halage  près  d'un  pont,  in-12  en  1.;  La 
Rentrée  des  foins,  in-18  en  1.;  Halage,  in-12  en  1.;  Deux 
chevaux  de  halage  s'éloignant,  in-12  en  1.;  Quatre  chevaux 
de  halage  au  repos,  in-12  en  1.  ;  Cour  de  ferme  à  Samois, 
in-12  en  1.  ;  Intérieur  d'étable,  in-18  en  1.  ;  Ane  et  poules, 
in-18  en  1.;  Paysanne  tenant  son  enfant,  in-12  enl. 

Premier  tirage,  avec  le  nom  de  Salmon  ;  publication  pos- 
térieure par  Cadart,  sans  le  nom  de  Salmon. 

52-63.  Eaux-Fortes  originales,  (suite). 

52.  Le  Supplice  de  Judas  (Sonnets  et  Eaux-fortes).  — 
53.  Paysanne,  tournée  à  droite,  faisant  danser  son  enfant. 

—  54.  L'Abreuvoir,  in-18  en  1.  —  55.  Retour  d'une  corvée. 

—  56.  Le  Calme  après  la  guerre,  in-8  en  1.  —  57.  Un  Relais. 

—  58.  Le  Bac  — 59.  Maréchal-ferrant  à  Moret  (Gazette  des 
Beaux-Arts).  —  60.  Une  Maréchalerie,  in-4  en  1.  —  61.  Le 
Père  Matice,  in-4  en  1.  —  62.  Le  Retour  du  laboureur, 
1873.  —  63.  La  Charrette,  1875. 

Veyrassat  est  loin  d'être  aussi  à  l'aise,  dès  que  le  format 
passe  à  l'in-8  et  surtout  à  l'in-4,  que  dans  les  jolies  petites 
pièces  in-12  ou  in-18  de  sa  série  de  1866. 


VEZE.  229 

VÈZE  (De),  né  à  Toulouse  en  1788,  élève  de 
Bertin.  —  Paysages,  lithographies. 

VIBERT  (Victor)  (l),  né  à  Paris  en  1799,  gra- 
veur, élève  de  Hersent  et  Richomme,  grand-prix 
de  gravure  en  1828.  Il  était  fils  de  Joseph  Yihert, 
graveur  en  typographie,  qui  a  travaillé  pour  Didot. 
—  Victor  Vibert  appartient,  autant  et  plus  que 
Saint-Eve  ,  à  la  catégorie  des  graveurs  lents  ,  en 
qui  l'excès  des  études  semble  avoir  atrophié  la 
faculté  productrice.  Comme  il  y  a  Vhomo  unius 
Ubri,  on  peut  dire  de  Vibert  qu'il  a  été  «  l'homme 
d'une  seule  planche  ».  Après  avoir  passé  cinq  ans 
à  Rome  (son  envoi  fut  le  portrait  de  Masaccîo,  1832) 
il  fut  nommé  professeur  de  gravure  à  l'École  des 
Beaux-Arts  de  Lyon,  et  devenu  l'ami  intime 
d'Orsel,  il  passa  vingt  ans  à  graver  d'après  ce 
peintre  cette  grande  estampe  Le  Bien  et  le  Mal, 
qui  forme  tout  son  œuvre,  et  qu'il  mit  au  jour  en 
1859.  L'année  suivante,  il  mourait. —  La  Leçon  de 
basse  de  viole  :  G.  Netscher,  in-fol. ,  chez  l'auteur, 
faubourg  St-Jacques.  —  Portrait  de  Jacquard, 
d'après  Bonnefond ,  belle  pi.  in-fol. —  Une  Etude. 


(*)  A.  Vibert,  peintre,  a  lithographie  un  portrait  de  Manuel,  Alexandre 
et  Aristote,  1830,  des  Études  académiques,  1841.  —  Jules  Vibert,  a  litho- 
graphie un  titre  pour  La  Mort  d'un  enfant,  mélodie  originale.  —  Tony 
Vibert,  de  Lyon,  a  gravé  à  l'eau-forte  vers  1880  des  séries  de  petites  vues  : 
Charbonnières ,  environs  de  Lyon,  Parc  de  Lyon,  Lyon  et  ses  environs. 
Plusieurs  autres  paysages  ont  été  gravés  d'après  T.  Vibert  et  sont  signes 
C.  Tournier. 


230  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

VIBERT  (Jean-Georges),  né  à  Paris  en  1840, 
peintre.  — Belle  affiche  pour  La  Toile  d'Araignée, 
roman  de  Poupart-Davyl  (procédé  Lefrnan).  — 
Concert  Parisien,  Léad'Asco,  affiche  lithographiée. 

Une  série  de  tableaux  de  Vibert  a  été  gravée 
par  Le  Rat,  Mongin,  Monziès,  etc. 


VICTOR,  lithographe,  période  1830-40. 

Imagerie  lithographique. 

Victor  a  été  l'un  des  traducteurs  de  Tassaert,  dont  il  a 
lithographie  les  images  de  piété,  l'Histoire  d'Esther,  la 
série  des  Odalisques,  et  l'Histoire  d'une  Servante  en  4 
pièces  (  Le  Départ ,  l'Entrée  en  maison  ,  La  Séduction  , 
Le  Retour). 

Pour  son  compte,  Victor  a  cultivé  les  trois  données  prin- 
cipales de  l'imagerie  :  —  la  Piété  (il  composait  des  chemins 
de  croix)  ;  —  le  Militaire  (Daumesnil  à  Austerlitz,  Entrée 
dans  Brienne,  Scènes  militaires,  etc.)  ;  —  et  la  Grivoiserie 
(L 'Oiseau  mis  en  cage,  L'Oiseau  mort,  J'en  ai  rêvé  toute  la 
nuit,  Lève-toi  donc,  Les  Eléments,  Les  Saisons,  L'Orage, 
L'Inondation,  L'Incendie,  La  Marée  montante,  Le  Coup 
de  vent,  etc.).  Malgré  la  variété  des  titres  le  sujet  est  inva- 
riable, c'est  toujours  un  groupe  de  femmes  nues,  traitées 
avec  une  fadeur  qui  provoque  l'écœurement.  Ce  harem 
lithographique  se  développe  de  plus  belle  dans  les  deux 
cahiers  de  Baigneuses  des  diverses  parties  du  Monde  (chez 
Osterwald,  Boivin  et  Delarue). 

Pièces  diverses  :  Prise  des  Tuileries,  1830;  Révolution 
du  Tessin ,  1839.  —  Tout  passe  avec  le  temps  ,  l'Amitié  ne 
passe  pas  :  allégorie.  —  L'Art  de  plaire  et  de  briller  en 
société  (Terry,  1838).  —  La  Lecture:  d'Orchwiller  ;  Le 
Nouveau  Lavater,  etc.  (') 


(*)  Sous  la  signature  L.   Victor,  des  Etudes  d'Animaux  lithographiées 
d'après  Cooper. 


VIDAL.  231 

VIDAL  (Pierre)  (*),  né  à  Tours  en  1849,  graveur, 
dessinateur  et  attaché  au  Cabinet  des  Estampes. 

Gomme  graveur,  il  a  exécuté  divers  Paysages  à 
l'eau-forte,  1874  et  suiv.  (une  série  de  10  pi.  a  été 
publiée  par  Cadart  :  —  Album  de  Maine-et-Loire , 
vues,  châteaux,  etc.,  100  pi.  1881,  et  planches 
du  Dictionnaire  historique  de  l'Anjou,  etc. 

Comme  dessinateur  il  a  illustré  : 

Paris  qui  Crie,  petits  métiers  ;  notices  par  les 
membres  de  la  Société  des  Amis  des  Livres,  par 
lesquels  le  volume  a  été  publié,  et  dessins  repro- 
duits en  gillotage  colorié.  Paris,  imp.  Chamerot, 
1890,  gd.  in-8  carré.  Ce  volume  sans  prétention 
continue  et  tient  à  jour  le  répertoire  des  cris  de 
Paris  et  la  galerie  des  physionomies  de  petits 
marchands  ambulants  ,  étudiés  jadis  par  l'auteur 
anonyme  des  figures  de  la  bibliothèque  de  l'Arse- 
nal, par  Abraham  Bosse,  Brébiette,  les  Bonnart, 
Guérard,  Bouchardon,  Boucher,  Cochin,  Poisson, 
Juillet,  Watteau  de  Lille,  et  dans  notre  siècle  par 
Petit,   Joly,   Duplessi - Bertaux ,  Carie  Vernet, 


(!)  Il  faut  aussi  nommer  : 

Vincent  Vidal,  de  Carcassonne,  né  en  1811  ,  peintre  de  portraits  très 
en  vogue  sous  le  second  Empire  et  auteur  de  ces  gracieux  types  de  femmes 
vulgarisés  par  les  gravures  de  Posselwhite  et  par  les  lithographies  de 
Desmaisons  et  de  Bocquin.  On  remarquera  sur  quelques-unes  de  ces 
estampes  la  signature  Widal  avec  un  W  remplaçant  les  deux  V  des  noms 
Vincent  et  Vidal.  Cette  signature  Widal  se  retrouve  sur  le  titre  lithographie 
de  la  Galerie  méridionale  (lith.  Chauvel,  à  Marseille,  1837)  et  sur  une 
lithographie  de  ce  recueil  :  Prisonniers  bédouins  à  Marseille. 

Louise  Vidal,  graveuse  sur  bois. 


232  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Chalon  (*) ,  Charles  Aubry,  Rœhn,  Cantillon , 
Henry  Monnier,  Wattier,  Bertall,  etc.  (2). 

La  Maison  Tellier,  dans  les  Contes  de  Mau- 
passant,  édition  des  Bibliophiles  Contemporains. 

Paris  qui  Consomme,  texte  par  Emile  Goudeau, 
et  cinquante  dessins  en  gillotage  colorié.  Imprimé 
pour  Henri  Beraldi  (chez  Chamerot),  1893,  in-4. 

Comme  attaché  an  Cabinet  des  Estampes, 
Pierre  Vidal  dessine  avec  humour  et  observation 
les  portraits-charges  des  amateurs  ,  iconographes 
ou  marchands  qui  viennent  travailler  ou  faire 
des  recherches  dans  le  dit  Cabinet.  Ce  piquant 
recueil  est  conservé  dans  la  Réserve,  et  c'est  là 
que  plus  tard ,  les  iconophiles  qui  «  entreront 
dans  la  carrière  quand  leurs  aînés  n'y  seront  plus  » 


(*)  Jean-Jacques  Chalon,  né  en  1T78  à  Genève,  d'une  famille 
d'origine  française,  mort  en  1854,  établi  à  Londres,  où  il  a  publié  un  très 
curieux  et  rare  album  :  Twenty-four  Subjecls  exhibiling  the  Costume  of 
Paris,  the  incidents  take  foom  nature:  Rodwell  and  Martin,  1822  : 
24  lithographies,  pet.  in-4,  imprimées  par  Hulmandell  et  coloriées 
montrent  :  La  Dame  du  Café,  La  Marchande  de  tisane,  La  petite 
Fruitière,  Les  Tondeuses  de  chiens,  Les  Bonnes,  Le  Café,  Les  Brodeuses, 
L'Escamoteur,  La  Porte  cochère,  Le  Journal  des  Débats,  Le  Restaurant, 
La  Loueuse  de  chaises,  La  Marchande  de  brioches,  Une  Matinée  aux 
Tuileries,  Le  Porteur  d'eau,  Le  Marche'  aux  fleurs,  Le  petit  Décrotteur , 
La  Prise  de  tabac,  Les  Adieux,  Les  Dames  de  la  Halle,  Le  Cimetière 
du  Père-Lachaise,  La  Charrette  du  Blanchisseur,  Les  Dames  artistes, 
La  Marchande  de  modes. 

(2)  Cris  de  Paris  :  Une  feuille  chez  Marcilly  fils,  1827  ;  —  Une  feuille 
de  16  p.  chez  Pillot,  1827  ;  —  Une  feuille  de  15  sujets  par  Victor  Adam, 
1831  ;  —  Placard  de  16  sujets  chez  Lacour  imp.;  autre  de  16  sujets  chez 
Derrieux.  —  Jeu  de  cartes,  1834.  —  Alphabet,  lith.  Mala,  1838.  Autre, 
lith.  Dourguemie. 


VIDAL.  233 


y  trouveront  nos  tètes ,  et  la  trace  de  notre  pas- 
sage I  (M 


VIEL-CASTEL  (Le  Comte  Horace  de),  1798- 
1864,  dessinateur,  caricaturiste,  écrivain,  conser- 
vateur du  Musée  des  Souverains. 

Il  a  publié  en  1826  et  suiv.  la  Collection  des  Cos- 
tumes, Amies  et  Meubles  'pour  servir  à  l'histoire  de 
France  depuis  le  Ve  siècle,  dédiée  au  Roi  (Bossange, 
in-4,  200  pi.  ;  l'ouvrage,  dit-on,  fut  entrepris 
pour  flatter  les  goûts  de  la  duchesse  de  Berry) ,  et 
donné  des  dessins  de  mœurs  et  des  caricatures  à 
divers  journaux  :  Bagatelle.  La  Mode,  La  Cari- 
cature de  1839. 

G-rand-Carteret  signale  comme  ayant  obtenu  un 
grand  succès  son  album  des  Aventures  du  vicomte 
de  la  Linotière,  lion  féroce ,  31  planches,  sous  le 
pseudonyme  à'Archelaûs  Niger. 

Dans  Les  Français  peints  par  eux-mêmes ,  le 
comte  de  Viel-Castel  (dont  la  plume,  comme  on  l'a 
vu  par  ses  Mémoires,  emportait  sans  pitié  le 
morceau)  a  publié  —  nous  devons  le  noter,  —  un 
article  assez  piquant  sur  les  collectionneurs. 


(!)  Quelques-unes  des  charges  de  Pierre  Vidal  ont  paru  cette  année 
dans  le  journal  L'Art,  commentées  par  un  article  de  Molinier,  et  er. 
plaquette  sous  le  titre  Un  coin  de  la  Bibliothèque  Nationale  ;  d'autres 
dans  la  revue  L'Art  et  l'Idée,  de  mars  1892,  avec  un  article  signé  Henri 
Nogressau. 


234  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE 

VIERGE  (Daniel)  —  de  son  vrai  nom  URRA- 
BIETA  :  —  vigoureux  et  admirable  artiste,  qui 
restera,  comme  illustrateur,  un  des  noms  célèbres 
du  siècle. 

Né  à  Madrid  en  1851,  il  vint  jeune  à  Paris, 
en  1867,  apportant  comme  bagage  une  dose 
d'énergie  peu  commune,  —  et  une  inépuisable 
provision  de  lumière  et  de  soleil  d'Espagne,  qu'il  a 
dépensée  depuis,  sans  compter,  dans  ses  dessins. 
Il  entra  au  Monde  Illustré  en  1870,  avant  la  guerre 
étrangère  doublée  de  guerre  civile  :  pour  un 
compatriote  du  graveur  des  «  Malheurs  de  la 
Guerre»,  de  Goya,  c'était  tomber  juste.  Mais, 
remarquons-le,  ce  compatriote  de  Goya  a  été,  en 
fait,  comme  illustrateur,  engendré  par  Edmond 
Morin  (  comme  celui-ci  l'avait  été  par  John 
Gilbert)  (4).  C'est  Morin  qui  a  fait  chez  nous  du 
dessin  d'actualité  une  œuvre  d'art.  Le  Monde 
Illustre  était  sorti  de  la  voie  banale  par  lui  d'abord, 
directement,  puis  indirectement  par  l'influence 
exercée  sur  les  autres  dessinateurs  du  journal  qui, 
presque  tous,  avaient  adopté  sa  manière.  Vierge, 
comme  les  autres,  commença  par  faire  du  Morin. 
Voyez  les  dessins  de  ses  débuts.  1870-72  (pour 
n'en  citer  que  quelques-uns  :  la  Fusillade  de  la 
rue  de  la  Paix,  La  Place  d'Armes  à  Versailles. 
L'Emprunt,  La  Fêle  des  Écoles  à  Lyon,  L'Anni- 
ck) Et  Morin  et  Vierge  ont  engendré  le  remarquable  illustrateur  Lepère. 


VIERGE.  235 

versaire  du  Combat  des  Ai/des ,  Souvenir  de 
Coulmiers)  vous  les  prendrez  pour  des  Morin  et  ne 
vous  aviserez  pas  de  les  signer  d'un  nom  nouveau. 
Mais  Vierge  ne  tarde  pas  à  se  révéler  :  il  est  ce 
qu'on  appelle  «  un  tempérament  » ,  un  énergique, 
et,  comme  un  athlète  entré  dans  le  frac  d'un 
dandy,  il  fait  craquer  sur  toutes  les  coutures  la 
formule  élégante  et  légère  de  Morin,  et  adopte  une 
manière  taillée  à  sa  mesure.  Il  prend  dans  le 
journal  une  importance  croissante.  En  dehors  de 
ses  propres  dessins,  il  est  chargé  de  traduire  et  de 
développer  sur  le  bois  les  indications  des  corres- 
pondants à  l'étranger  (ceux  de  Luc-Olivier  Merson 
pour  Rome,  par  exemple,  et  pour  l'Espagne,  ceux 
de  son  propre  frère  Samuel  Urrabieta).  Voyez-le  se 
singulariser  de  plus  en  plus  de  1871  à  1878  dans  : 
La  Noël  en  Espagne,  Meeting  républicain  à  Tra- 
falgar-Square ,  Attaque  du  train  iï  Andalousie, 
et  divers  Événements  d'Espagne,  1872;  Fête  de 
Ste-Eosalie  à  Palerme,  Au  Jardin  d'Acclimatation, 
Pèlerinage  de  Lourdes,  Incendie  de  la  bibliothèque 
de  VEscurial,  1872;  Les  Sauterelles  en  Algérie, 
Prise  de  Cuença,  Le  Brigandage  en  Sicile,  Le  Jour 
des  Morts  à  Paris,  Centenaire  de  CConnell,  Fête  de 
nuit  à  Constanti/nople,  Épisodes  de  la  guerre  civile 
en  Espagne,  Inondation  à  Alfortville,  L'Appel  de 
la  Territoriale ,  Travaux  du  Trocadèro  pour 
V Exposition  de  1878,  Le  «  Roi  de  Lahore  »  à  V  Optera, 
Bataille  de  Shipka,  Mariage  du  roi  d'Espagne, 


236  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE 


Obsèques  de  la  reine  Mercedes,  Le  Garrot,  Courses 
de  Taureaux*  Les  Rameaux  à  Séville,  Naissance  de 
V Infante ,  Baptême  de  P Infante ,  Exécution  des 
décrets  aax  Capucins,  Arrivée  de  Louise  Michel,  et 
cent  autres  :  vous  n'hésiterez  plus  à  en  reconnaître 
l'auteur,  et  vous  les  signerez  du  premier  coup 
d'œil.  Les  contrastes  entre  les  blancs  et  les  noirs 
s'accentuent  de  plus  en  plus.  Entre  des  ombres 
vigoureuses  coulent  des  traînées  de  lumière.  Les 
figures  prennent  une  fermeté  croissante.  Les  foules 
surtout,  —  et  c'est  la  caractéristique  de  l'artiste, 
—  s'y  agitent  avec  une  vie ,  un  tumulte ,  un 
grouillement  extraordinaire  (r). 

Si  l'on  peut  risquer  un  rapprochement  d'un 
dessinateur  à  un  musicien.  Vierge  a  été  le  Verdi 
de  l'illustration  en  traduisant  Victor  Hugo  dans 
L'Année  terrible  (Michel  Lévy,  1874;  puis  Hugues, 
1879) ,  Quatre-vingt-treize  (Hugues  ,  1877) ,  Les 
Misérables  (1882),  Notre-Dame  de  Paris,  éditions 
qu'il  a  illustrées  en  partie,  —  et  dans  Les  Tra- 
vailleurs de  la  mer  (Librairie  illustrée,  1876)  et 
L'Homme  quiril{^o\o,  1877)  qu'il  a  illustrés  seul. 

(')  Il  est  curieux  que  le  dessin  fait  de  main  d'homme  puisse  exprimer  le 
mouvement  compliqué  de  la  foule  et  que  la  photographie  instantanée  y 
échoue  complètement.  Rien  de  plus  «  bête  »,  de  plus  nul,  que  la  photo- 
graphie d'une  fête,  d'une  cérémonie,  d'un  défilé.  C'est  figé.  Quant  aux 
foules  immobiles,  c'est  encore  pire.  Voyez  un  «  instantané  »  du  public  au 
moment  du  Grand  Prix  :  c'est  une  agglomération  de  têtes  d'épingles  sans 
Caractère  ni  individualité.  Cela  rappelle  ce  mot  d'un  souverain  en  voyant 
une  foule  accumulée  et  recueillie  sur  son  passage,  têtes  découvertes  :  «  On 
dirait  du  caviar  !  » 


VIERGE.  237 

Son  maître  livre  est  V Histoire  de  France  de 
Michèle t,  avec  V Histoire  de  la  Révolution  (1876 
et  suiv.),  26  vol.  in-8  contenant  un  millier  de 
dessins,  les  uns  de  pleine  page,  gravés  suivant 
la  formule  des  teintes;  les  autres,  —  et  ce 
sont  les  meilleurs,  —  tètes  de  chapitres  ou  culs-de- 
lampe,  gravés  sur  la  formule  du  trait  f1).  Vingt-six 
volumes,  c'est  beaucoup  pour  les  bibliophiles  qui 
n'aiment  qne  les  plaquettes  !  Mais  ce  qui  restera 
toujours  un  objet  de  haute  bibliophilie,  c'est 
l'album  des  fumés  de  cette  admirable  illus- 
tration (2). 

Vierge  a  dessiné  pour  le  journal  La  Vie  Moderne, 


(!)  Le  trait,  rendu  en  fac-similé,  est  le  trait  même  du  dessinateur,  il  a 
toute  son  originalité  et  son  esprit. 

La  teinte  est  toujours  plus  ou  moins  de  la  façon,  de  l'interprétation  du 
graveur  sur  bois,  qui  la  rend  d'ordinaire  par  ces  longues  tailles  parallèles, 
poussées  d'un  bord  de  la  planche  à  l'autre,  et  dont  la  monotonie  finit  par 
exaspérer. 

Depuis,  —  à  quelques  brillantes  exceptions  près,  —  les  graveurs  sur 
bois  ont  trouvé  pis  :  un  travail  de  tailles  microscopiques  et  dissimulées, 
de  teintes  atténuées  (ils  appellent  cela  «  se  tenir  dans  l'enveloppe  »  et  se 
grisent  de  ce  mot),  éteignant  tous  les  blancs  et  tous  les  noirs,  et  jouant  à 
s'y  méprendre  une  photographie  un  peu  passée.  Et,  dédaignant  la  vignette, 
qui  est  leur  métier  même,  ils  appliquent  ce  travail  à  singer  le  burin,  et  à 
faire  de  la  prétendue  estampe.  Leur  ambition,  présentement,  est  de  graver 
du  Franz  Hais,  c'est  une  maladie.  Ce  ne  sont  que  têtes  grandeur  nature, 
et  d'un  ennui  à  périr.  Conciliez  ceci  :  c'est  extraordinaire  (quelquefois),  et 
ne  vaut  rien.  Cela  ne  vaut  pas  un  cul-de-lainpe  de  Vierge  gravé  au  trait  ; 
parce  que  ce  cul-de-lampe  ainsi  gravé  rentre,  lui,  dans  ce  pourquoi  le  bois 
est  fait. 

Chacun  son  métier,  et  les  bois  seront  mieux  gravés. 

(2)  M.  Paul  Gallimard  les  possède,  dans  sa  précieuse  bibliothèque  du 
xix''  siècle. 


238  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE. 

1879  et  suiv.  Pour  varier,  il  y  a  fait  quelquefois  du 
dessin  humoristique.  D'autres  dessins  sont  traités 
suivant  un  mode  différant  complètement  de  sa 
manière  ordinaire ,  la  manière  tumultueuse  et 
fortement  colorée  par  contrastes  des  masses  som- 
bres et  claires.  C'est  une  manière  en  croquis,  avec 
une  véritable  inondation  de  lumière,  à  l'espagnole, 
et  quelques  légères  indications  d'ombres. 

Sur  cette  dernière  formule  est  la  spirituelle 
illustration  de  Don  Pàblo  de  Ségovie  (Bonhoure, 
1882,  in-8)  ('). 

L'illustration  du  Don  Pablo  n'est  pas  terminée  : 
il  manque  les  vignettes  des  derniers  chapitres. 

C'est  qu'une  catastrophe  avait  frappé  le  dessi- 
nateur ;  à  trente  ans,  il  se  trouvait  pris  par  une 
paralysie  du  côté  droit.  Ici  se  révéla  son  extrême 
énergie  :  au  lieu  de  se  laisser  abattre,  il  lutta  ; 
il  se  mit  à  réapprendre  le  dessin ,  de  la  main 
gauche.  Et  redevenu  maître  de  son  art ,  il  reprit 
le  travail. 

Sa  dernière  production  est  l'illustration  d'un  fin 
petit  volume,  L'Espagnole,  de  Bergerat  (Conquet, 
1891). 

Daniel  Vierge  a  gravé  quatre  eaux-fortes  :  1 .  Un 
sujet  de  Don  Pablo  de  Ségovie  ;  —  2  et  3.  Menu  pour 
M.  Paul  Gallimard;  Carte  ornée  pour  le  même.  — 


(!)  Un»:  nouvelle  édition  va  paraître  à  Londres,  chez  Fisher   Unwin. 
in-4  ;  les  illustrations  y  seront  dans  la  dimension  des  dessins  originaux. 


VIERGE.  239 

4.  Fumeuse  de  cigarette  :  Vierge  1888,  in-4  (fait  de 
la  main  gauche)  (l). 

VIGNERON  (Pierre-Roch),  peintre,  1789-1872, 
que  son  tableau  le  plus  connu  a  fait  surnommer 
«  l'auteur  du  Convoi  du  Pauvre  ».  Il  a  un  œuvre 
lithographique  assez  important. 

1-6.  Mort  du  Duc  de  Berry,  6  p.  in-4  en  1.  (Delpech), 
finement  crayonnées.  —  7.  Grâce,  grâce  pour 
l'homme  qui  m'a  frappé  /,  belle  lithographie  du 

(!)  Sous  le  nom  de  Vierge ,  quelques  lithographies  sur  les  événements 
d'Espagne,  publiées  chez  Turgis  :  Siège  de  Carthagène,  Bataille  de  Som- 
moroslro,  Entrée  d'Alphonse  XII  à  Madrid.  —  Affiche  de  L'Année  terrible. 
Voir  encore  le  Musée  des  Familles,  le  Magasin  Pittoresque,  Paris 
Illustré,  le  Cenlury  Magazine,  Y  Illustration  espagnole  et  américaine, 
La  Mosaïque,  les  Contes  d'Edgar  Poe,  La  Maison  de  Mazareth,  Bosnie 
et  Herzégovine  de  Charles  Yriarte,  le  Portfolio  anglais,  quatre  Courses 
de  Taureaux  chez  Raschet. 

Le  portrait  de  Daniel  Vierge  a  été  dessiné  par  son  frère  Samuel,  mort 
aujourd'hui,  et  gilloté  dans  la  Vie  Moderne. 

L'article  Vierge  comporte  une  conclusion  ou  une  moralité. 

Quand  vous  êtes  au  café  et  que  vous  demandez  <c  les  illustrés  »  ne  les 
feuilletez  pas  avec  indifférence,  mais  pour  peu  que  vous  ayez  le  goût 
iconophile,  regardez  avec  soin.  Vous  avez  quatre-vingt-dix-neuf  chances 
du  n'y  voir  que  des  mauvais  bois,  c'est  vrai.  Mais  vous  avez  une  chance 
d'y  trouver  un  dessin  d'artiste  :  cela  suffit.  Et  si  vous  l'y  trouvez,  l'artiste, 
admirez-le  en  le  plaignant.  Car  il  appartient  alors  à  une  catégorie  peu 
favorisée,  celle  des  artistes  qui,  avec  un  talent  supérieur,  ont  l'infortune  de 
n'avoir  pour  moyen  d'expression  qu'un  procédé  inférieur.  En  art,  il  y  a  une 
hiérarchie  des  modes  d'exécution.  Certes,  un  grand  graveur  est  un  autre 
personnage  qu'un  petit  peintre.  Mais,  dans  l'ensemble  des  choses,  la 
Peinture  prime  la  Gravure  :  elle  emploie  une  matière  supérieure.  La  litho- 
graphie vient  au-dessous  de  la  gravure.  Le  bois  est  un  moyen  d'expression 
encore  inférieur.  Enfin,  les  «  procédés  »  et  paniconographies  diverses  ne 
comptent  plus. 

Vierge  est  de  cette  catégorie  d'artistes  supérieurs  interprétés  par  un  moyen 
secondaire.  Daumier  en  est,  Raffet  en  est,  Morin  en  est,  et  bien  d'autres. 


240  LES    GRAVEURS    DU     XIX0     SIECLE. 

Duc  de  Berry  à  son  lit  de  mort,  in-4  (Delpech).  — 
8.  Louvel,  dessiné  au  moment  où  il  monte  à  l'écha- 
faud,  gd.  in-8  (Langlumé).  —  9.  Le  Duc  de  Bor- 
deaux :  Une  main  parricide.  .,  in-4  en  1.  (Delpech). 
— 10.  Tous  les  Français  partagent  sa  douleur  (la 
Duchesse  de  Berry),  in-4  (Delpech). —  11.  Le 
Serment  français  (Delpech). 

2.  Sujets  divers. 

Grande  Académie,  dessinée  sur  pierre  française  de  la 
lithographie  de  Lasteyrie.  —  Fait  historique  (Lasteyrie).  — 
Le  Duel  (Delpech).  —  Ainsi  va  celui  qu'Amour  mène.  — 
Paul  et  Virginie.  —  Ambrosio  et  Mathilde.  —  Les  Lunettes 
de  la  Grand'Maman,  Les  petits  Cuisiniers  :  Scène  d'inon- 
dation (Constans).  —  M.  Mélange  (marchand  de  vin  faisant 
du  mouillage).  —  L'Heureuse  naissance,  L'Enfant  aban- 
donné ;  Secours  au  malheur,  Prix  du  Vice  ;  Les  Héritiers, 
Le  Mort.  —  Le  Chien  du  grenadier.  —  Kléber  en  Egypte 
(Motte).  —  Le  Refus  de  confession,  cul-de-lampe  (à  effet 
mélodramatique)  pour  Darnétal,  dans  l'ouvrage  du  baron 
Taylor. 

Costumes  Suisses,  56  p.  in-8  color  ,  1822  (Delpech). 

Ma  mère  prendra  soin  de  toi,  in-fol. 

Le  Joueur  ruiné,  in-fol.,  p.  topique  comme  vue  d'intérieur. 

3.  Portraits. 

Tête  de  femme  âgée,  1818.  —  Louis  XVIII,  tète  grandeur 
nature  (Lasteyrie).  —  Louis-Philippe ,  in-4.  —  Louis- 
Philippe,  gd.  in-4,  dédié  à  la  Reine.  —  Louis-Philippe,  roi- 
citoyen.  —  Pie  VIII.  —  Napoléon  dans  son  cabinet  aux 
Tuileries,  1835. 

A.  A.  Barbier,  Eugène  Beauharnais,  Maréchal  Brune, 
Borgella,  Camille  Jordan,  Général  Foy,  in-fol.,  et  le  même 
de  profil  ;  Dupont,  Casimir  Périer,  etc.,  improvisés  au 
banquet  du  5  mai  1828  ;  Hummel,  Larochefoucault-Lian- 
court,  le  député  Manuel,  le  sergent  Mercier  ;  Girodet, 
Melling,  Rossini,  Paër,  Garât,  Pellegrini,  H.  Herz,  Girau- 
deau  St-Gervais,  le  Duc  de  Calabre,  Suchet  ;  les  docteurs 
Fouquier,  Tissier,  Marc,  Distel  ;  Kalkbrenner,  Bérat.  — 
Portrait  déjeune  femme  à  grand  bonnet,  d'après  MUe  d'Ivry. 
—  Paul-Louis  Courier,  d'après  Hersent.  —  Etc. 


VIGNERON.  241 


4.  Portraits  d'Acteurs  : 

Albert,  Armand,  Dérivis  (deux  fois),  Joanny,  Kain,  Klein, 
Montjoie,  Perlet,  Victor,  Victor  dans  Les  Scandinaves.  — 
Mmes  Anatole,  Branchu,  Fleurât,  Georges,  Levert,  Pasta, 
Victorine.  —  MUe  Seidler.  —  Talma  in-4,  Talma  in-fol., 
Mue  Mars,  Pradher,  Pauline  Garcia  en  pied,  1840,  Taglioni, 
Nourrit  tourné  à  gauche,  Amélie  Haitzinger,  MmeMontessu, 
Mme  Schrœder-Devrient,  Sontag.  —  Série  in-fol.  publiée 
chez  Gihaut,  1837  :  Mme  Allan-Dorval,  Léontine  Fay, 
Mme  Damoreau,  Duprez,  Nourrit,  Mme  Malibran,  Mme  Son- 
tag, Mme  Pradher. 

Vigneron  a  lithographie  le  Croquemitaine  de  Duval  Le 
Camus. 

Les  tableaux  de  Vigneron  ont  été  gravés  par  Jazet  (Le 
Convoi  du  Pauvre,  Un  Duel,  Exécution  militaire),  par 
A.  Moreau,  élève  de  Jazet  (Le  Soldat  laboureur),  etc.  — 
Un  portrait  de  Charles  X,  de  Vigneron,  a  été  lithographie 
par  E.  Bougé,  son  élève. 


VIGNON  (Jules  de)  (*),  peintre,  né  à  Belfort  en 
1815,  a  lithographie  en  1880  son  maître  Léon 
Cogniet  au  lit  de  mort. 

VIGUIER  (2)  (Constant),  peintre  et  lithographe, 
né  en  1799.  —  Costumes  d'Auvergne,  1822,  album 
in-8.  —  Le  Soldat  jardinier  et  autres  lithographies 
d'une  exécution  enfantine.  —  Vignettes  pour  les 
Fables  de  La  Fontaine,  75  p.  gravées  sur  bois  par 
Godard  fils. 

(!)  Sous  la  signature  Victor  Vignon  :  une  eau-forte,  Nature  morte,  1890. 

(2)  Sous  la  signature  V.  Viguier,  les  Scènes  de  la  vie  d'une  grisette  et 
d'un  étudiant,  lith.  1839,  et  Croquis  de  Paysages. 

xii  16 


2-42  LES    GRAVEURS     DU    XIXe    SIECLE. 

VILLEMIN.  lithographe.  —  Planches  pour  le 
Voyage  aérien  en  France  de  Guesdon,  et  pour  un 
ouvrage  sur  le  Nord  de  V Espagne  de  G. -P.  de 
Villa- Aniil  (chez  Hauser,  1849,  avec  Asselineau , 
Bayot,  Ciceri). 


VILLENEUVE  (Frédéric),  né  à  Paris  en  1796, 
mort  en  1842,  dessinateur  et  habile  lithographe. 
Comme  tous  les  dessinateurs  de  vues,  il  a  été  très 
fécond.  —  Suite  de  Vues  publiées  chez  Lasteyrie 
en  1819,  et  du  crayon  le  plus  timide  :  Vue  prise 
quai  des  Orfèvres,  La  Nouvelle  Polonaise  à  Paris, 
Hôtel  de  Clisson,  Intérieur  de  V abbaye  de  Mont- 
martre, Vues  prises  à  Arcueil,  Montrouge ,  La 
Glacière ,  Meudon ,  Vitry ,  Crespy ,  Chantilly  , 
Magny ,  L'Isle-Adam,  Poissy ,  Enghien.  —  Vues 
diverses,  1824  à  1827. 

Lettres  sur  la  Suisse  par  Sazerac  et  Engelmann, 
vues  hors  texte  et  culs-de-lampe  par  Villeneuve. 
(Engelmann,  1823  et  suiv.,  in-fol.  —  Oberland 
Bernois,  24  pi.  :  —  Ancien  évèché  de  Bâle,  15  pi.  ; 
—  Lac  des  Quatre-Cantons,  24  pi.  ;  —  Lac  de 
Genève,  24  pi.  ;  —  Route  du  Simplon,  16  pi.  ).  — 
Souvenirs  d'Italie  (chez  Turgis).  —  Voyage  en 
Italie,  1829. 

PL  pour  les  Voyages  pittoresques  dans  V ancienne 
France.  Villeneuve  a  été  l'un  des  principaux 
dessinateurs  de  l'ouvrage  du  baron  Taylor. 


VILLENEUVE.  243 


PL  pour  Le  Moyen- Age  monumental  et  archéolo- 
gique, d'après  Chapuy.  —  Les  Arts  au  Moyen- Age 
(Hôtel  de  Cluny,  etc.). 

Chalet Delessert  à  Passy,  Pont  suspendît  construit 
àPassypar  M.  Delessert,  1829. 

La  Forêt  des  Druides  (dans  Norma). 

Plaine  de  V Hisse,  Chute  du  Styx ,  d'après 
Stackelberg. 

Excursion  à  la  Grande-  Chartreuse ,  d'après 
Champin.  —  Lacs  Suisses,  d'après  Chapuy.  — 
Esquisses,  1836  :  Bords  du  Rhin,  24  p.  par  Ville- 
neuve, Piémont  15  p. 

Cours  de  Paysage.  Croquis  d'après  nature. 

VILLERET  (François-Etienne),  dessinateur. 

Lithographies. 

Exposition  des  produits  de  l'Industrie  (au  Louvre  :  cette 
série  de  lithographies  est  assez  curieuse  ;  elle  nous  montre 
ce  qu'était  une  exposition  en  1823).  —  Fontaine  de  la  rue 
St- Victor,  Hôtel  de  Sens ,  Intérieur  à  Château-Landon.  — 
Mélange  de  Chapiteaux  et  Frag>nents  gothiques  (Engel- 
mann).  —  Décors  du  théâtre  de  la  Gaîté,  Intérieurs,  etc. 

Vers  1840  :  Panorama  de  Paris,  Place  de  la  Concorde,  Vue 
générale  de  Versailles,  Vue  générale  de  Rouen,  etc.  Villes 
et  capitales  d'Europe.  —  Une  série  d'anciennes  églises, 
1838.  —  La  Rue,  lithographiée  par  d'Orchwiller. 

Sous  le  nom  de  Villeret,  une  annonce  pour  la  «  Rosée 
du  Ben-Lomond,  cosmétique  spécial,  toilette  des  Dames  : 
Guélaud,  parfumeur  »  (Engelmann),  et  une  réclame  repré- 
sentant l'exposition  du  corps  de  Mgr  de  Quélen  «  embaumé 
selon  sa  volonté  expresse,  par  M.  Gannal,  le  1er  janvier 
1840  ». 


244  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

VILLEREY  (Antoine -Claude -François)  (*),  né 
à  Paris  en  1754,  mort  en  1828,  a  gravé  des  illus- 
trations d'après  Moreau  le  jeune,  une  Galerie  de 
Saint- Bruno  de  Le  Sueur,  en  26  pi.  in-4,  la 
Bataille  d'Austerlitz  de  Gérard  (pour  l'ouvrage  sur 
les  prix  décennaux),  et  deux  grandes  planches 
d'après  Prud'hon,  Innocence  et  Amour,  et  Hymen 
et  Bonheur.  —  Témoignage  de  contentement  de  la 
Maison  impériale  Napoléon,  d'après  Mme  de  Balzac, 
maîtresse  à  Saint-Denis. 

VILLEVIEILLE-  —  Collection  de  six  Eaux-Fortes 
originales,  Gadart,  1864.  —  Paysages  divers. 

VILLOT  (Frédéric),  né  à  Liège,  département 
français  de  l'Ourthe,  en  1809,  mort  à  Paris  en  1875, 
peintre ,  graveur  ,  grand  curieux  et  amateur  d'art 
et  de  musique;  conservateur  des  peintures  au 
Louvre  et  rédacteur  des  «  notices  des  tableaux  du 
Louvre  ».  Détail  curieux,  il  fut  l'un  des  premiers 
collectionneurs,  peut-être  le  premier,  à  donner 
dans  le  japonisme,  albums  et  bronzes. 

Eaux-Fortes,  etc. 

Frédéric  Villot  était  l'ami  d'Eugène  Delacroix  ;  il  a  gravé 
à  l'eau-forte  plusieurs  de  ses  compositions  ,  et  ces  planches 
ont  quelque  intérêt. 

(1)  Son  fils,  Nicolas-Scholaslique-Augusle  Villerey,  qui  signe  Villercy 
fila,  né  en  1801,  fut  aussi  graveur,  mais  au-dessous  de  tout.  Il  a  gravé 
L'Enfant  défendu  par  un  chien  de  Mme  veuve  Chaudet. 


VILLOT.  245 


Portrait  d'Eugène  Delacroix,  jeune,  d'après  lui-même, 
manière  noire  in-8  (')  (a  été  publié  ensuite  par  Burtv  en 
tète  des  Lettres  d'Eugène  Delacroix).  —  Un  Officier  turc, 
manière  noire.  —  Moine  en  prière.  —  Mendiant  anglais.  — 
Étude  de  femme  (fragment  du  tableau  :  Le  duc  de  Bour- 
gogne montrant  sa  maîtresse  au  duc  d'Orléans).  —  Le 
comte  Palatiano.  —  Le  Cbrist  au  jardin  des  oliviers.  — 
Cavalier.  —  Seigneur  vénitien  assis.  —  Tête  de  vieillard. 
—  Pieta,  1839.  —  Gluck  au  piano.  —  Peintre  travaillant 
dans  une  chapelle  de  jésuites  (conte  d'Hoffmann).  —  Deux 
Arabes  causant.  —  Soldat  de  la  garde  de  l'empereur  du 
Maroc.  —  Christine  à  Fontainebleau. 

Trois  Etudes  de  têtes,  d'après  Delacroix,  gravées  sur  bois 
par  F.  Villot. 

(Delacroix  a  peint  le  portrait  de  F.  Villot ,  et  gravé  à 
l'eau-forte  un  petit  portrait  de  Mme  Villot). 

Villot  a  encore  gravé  : 

Un  portrait  de  Bonington,  manière  noire,  in-8. 

Un  Cahier  d'Essais  à  l'eau-forte  faits  à  Venise  ,  d'après 
Paul  Véronèse.  —  Essais  et  études  à  l'eau-forte  par 
Frédéric  Villot,  1831 .  —  Le  Mandoliniste,  gravure  sur  bois 
in-4 ,  signée  F.  Villot. 


VI M  ONT  (Alexandre),  peintre.  —  Descente  de 
croix  d'après  Jouvenet,  manière  noire,  1846. 

VINTRAUT  (Frédéric),  né  an  Havre,  a  exposé 
en  1882  denx  gravnres  en  taille-douce.  Depuis, 
est  devenu  graveur  sur  bois. 

VIOLLET-LEDUC  (Eugène -Emmanuel),  1814- 
1879,  architecte.  —  Bien  qu'il  n'ait  ni  lithographie 


(!)  Et  non  petit  in-fol.  comme  l'indique  le  catalogue  de  Leblanc,  qui 
exagère  toujours  les  dimensions  des  pièces.  De  même,  le  portrait  de 
Delacroix  par  Villot  est  in-8,  et  non  petit  in-fol. 


246  LES    GRAVEURS     DU     XIXe    SIÈCLE. 

ni  gravé,  nous  devons  le  mentionner  comme  illus- 
trateur. 

De  1833  à  1842,  le  jeune  Viollet-Leduc  envoya 
aux  Salons  une  série  d'aquarelles  en  général  fort 
intéressantes  (l)  ;  dès  son  début  le  baron  Taylor  le 
remarqua  et  le  prit  comme  un  des  vignettistes 
chargés  d'entourer  d'encadrements  romantiques, 
dans  les  Voyages  pittoresques  de  V ancienne  France, 
le  texte  des  volumes  du  Languedoc  et  de  la 
Picardie,  parus  de  1833  à  1845. 

Nous  avons  eu  déjà  l'occasion  de  parler  de  ces 
encadrements  (aux  articles  Cêlestin  Nanteuil  et 
Taylor).  Nous  n'avons  donc  qu'à  répéter  que 
Viollet-Leduc  s'y  montra  un  moment  assez  ingé- 
nieux, échauffé  par  le  voisinage  de  Cêlestin  Nan- 
teuil, dans  le  volume  de  la  Picardie,  mais  qu'en 
général  il  fut  inférieur  aux  romantiques  de  tempé- 
rament, et  se  montra  dépourvu  de  qualités  pitto- 
resques de  couleur  et  peu  spontané  d'invention  (2) 

(!)  Vues  de  Marseille,  du  Havre,  de  Cherbourg  ;  Vues  des  Pyrénées  ; 
Vues  des  Tuileries  ;  le  Banquet  des  Dames  dans  la  salle  de  spectacle  des 
Tuileries  en  1835,  Vue  du  théâtre  antique  de  Taormine  (on  a  revu  cette 
belle  aquarelle,  en  1889,  dans  la  curieuse  exposition  centennale  des  dessins 
d'architecture  organisée  au  Champ-de-Mars  par  M.  Lucien  Magne)  ; 
Baptême  du  Comte  de  Paris  à  Notre-Dame,  etc. 

(2)  Voyez  cependant,  pour  le  détail,  l'article  Yiollet-Le-Duc  vigneltisle, 
par  Jules  Adeline,  dans  Le  Livre  de  mars  1887.  On  remarquera  la  repro- 
duction d'un  fragment  d'entourage  intitulé  «  Les  Charmes  de  l'ancien 
régime  ».  C'est  la  copie  pure  et  simple  de  l'illustration  de  Moreau  pour  les 
Chansons  de  La  Borde  intitulée  «  la  Dormeuse  ». 

Notons  qu'à  cette  époque  le  dessinateur  écrit  son  nom  Viollel-Leduc  :  la 
coupure  en  trois  mots  Viollet-Le-Duc  ne  viendra  que  plus  tard. 


VIOLLET-LEDUG.  247 


et  finit  même  par  tomber  dans  le  très  médiocre. 
Et  qu'on  ne  mette  pas  cette  maladresse  sur  le 
compte  de  la  jeunesse;  il  n'y  avait  que  six  mois 
de  distance  d'âge  entre  lui  et  Nanteuil.  Mais 
Nanteuil  était  né  peintre,  il  avait  la  flamme 
romantique,  laquelle  n'était  point  le  fait  d'un 
esprit  positif  et  scientifique  comme  Viollet-Leduc. 
Le  vrai  titre  de  gloire  de  l'architecte  est  le  fameux 
ouvrage. 

DICTIONNAIRE  RAISONNÉ  DE  L'ARCHITEC- 
TURE FRANÇAISE  DU  XIe  AU  XVIe  SIÈCLES. 
Bance  (puis  Morel),  1854-1869,  10  vol.  in-8. 

Nous  signalons  ce  livre  célèbre,  à  notre  point  de  vue  :  pour 
l'esprit,  la  netteté  et  le  piquant  de  ses  quatre  nulle  cinq  cents 
bois  gravés  par  Guillaume  et  Pégard,  et  encore  par  Lacoste, 
Rose,  Debraine,  etc.  Voyez  par  exemple  aux  mots  Archi- 
tecture militaire  (Siège  de  Garcassonne),  Autel,  Cathédrale, 
Chapelle,  Château,  Chœur,  Engin,  Maison,  Palais,  Porte, 
etc.  Dans  la  première  édition,  la  seule  qui  soit  biblio^hx- 
lique,  les  deux  premiers  volumes  n'ont  comme  titre  courant 
que  les  trois  premières  lettres  des  mots.  Remarquer  aussi 
combien  les  premiers  volumes,  imprimés  par  Bonaventure 
ec  Ducessois,  sont  d'un  plus  ferme  et  bel  aspect  que  les 
derniers,  imprimés  par  Martinet. 

Le  Dictionnaire  raisonné  a  été  un  livre  de  combat.  Il  en 
faut  de  tels  pour  faire  entrer  la  vérité  dans  la  tète  des 
hommes.  C'est  le  point  d'arrivée,  (et  de  triomphe),  dans  la 
lutte  pour  notre  ancien  art  national  ;  —  l'idée  première  de 
cette  lutte  ayant  germé  chez  le  baron  Taylor  dès  1811. 
Nous  omettons  les  phases  intermédiaires,  cependant,  nous 
pouvons  citer  comme  point  milieu  de  cette  mémorable  cam- 
pagne la  publication  par  Victor  Hugo  de  Notre-Dame  de 
Paris,  —  roman  de  combat  au  point  de  vue  architectural. 

Ainsi,  —  (tant  il  est  vrai  que  les  qualités  d'art  ne  s'appré- 
cient pas  d'elles-mêmes  et  ne  sautent  pas  aux  yeux,  mais  ont 
besoin  d'être  longuement  expliquées  au  public,  démontrées 


248  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 


et  commentées) ,  —  ainsi  il  aura  fallu  un  demi-siècle  pour 
réhabiliter  définitivement  le  grand  art  français  du  Treizième, 
et  pour  faire  admettre  que  Notre-Dame,  ou  la  cathédrale  de 
Chartres,  ou  celle  d'Amiens,  par  exemple,  ne  sont  pas  des 
œuvres  de  hasard,  élevées  avec  des  formules  empiriques, — 
et  barbares,  —  par  des  maçons  ou  des  entrepreneurs  d'une 
éducation  peu  perfectionnée  !!! 

Mais  récriminer  en  ces  matières  ne  sert  de  rien  :  insulter 
le  public,  pas  davantage.  On  n'insulte  pas  l'enfant  illettré,  on 
lui  apprend  à  lire.  De  même,  conspuer  «  le  bourgeois  » 
n'avance  pas  les  choses;  l'initier  à  l'art  est  mieux.  Il  y  a 
plus  :  voilà  un  homme  comme  Viollet-Leduc  lui-même,  dès 
qu'on  le  sort  de  son  architecture  du  XIe  au  XVIe  il  devient 
un  intransigeant,  un  sectaire,  un  iconoclaste.  Dès  que  la 
Renaissance  arrive,  il  est  hors  de  lui  !  Imaginez-le  tout- 
puissant,  et  il  ferait  raser  Versailles,  l'Arc-de-Triomphe  et 
l'Opéra,  pour  les  remplacer  par  des  donjons  «  rationnels  » 
en  simili-gothique  de  sa  façon.  La  tolérance  est  une  chose 
rare  en  ce  monde  ! 

Autres  ouvrages  de  Viollet-Leduc  : 

Dictionnaire  raisonné  du  Mobilier  français,  1858-1876, 
6  vol.  in-8  (le  premier  volume,  imprimé  chez  Bonaventure 
et  Ducessois,  est  d'une  belle  venue).  —  Descriptions  :  de 
Notre-Dame  1856,  du  Château  de  Pierrefonds  1857,  du 
Château  de  Coucy  1858.  —  Entretiens  sur  l'Architecture, 
1858-68,  La  Cité  de  Carcassonne  (dans  les  Archives  des 
Monuments  historiques),  Chapelles  de  Notre-Dame,  1867-68, 
Histoire  d'une  Maison,  1873,  Histoire  d'une  Forteresse, 
1874,  Histoire  de  V Habitation  humaine,  1875,  etc. 


VION  (Henri),  né  à  Paris,  élève  de  Gérôme 
et  Flameng,  avait  pris  rang  de  bonne  heure 
comme  un  habile  graveur  à  l'eau-forte.  Il  est  mort 
prématurément  en  1891,  laissant  : 

Vierge:  Memling,  1877.  —  Jeune  Seigneur  : 
Lucas  Cranach.  —  Elisabeth  de  France  :  Rubens. 
—  L'Odorat  :  Téniers.  —  Mme  du  Barry  :  Drouais. 


VION.  249 

—  Paysage  :  Millet.  —  Le  Marché  :  Wou  verra  ans. 

—  La  Promenade  :  Palmaroli.  —  L'Homme  à  la 
ceinture  de  cuir:  Courbet,  in-fol.  —  Les  Amateurs: 
Meissonier,  in-4,  1882.  — Harmony  :  Egusquiza. 

—  Chasse  au  faisan  :  A.  Moreau.  — Tricoteuse: 
Dagnan.  —  La  Confidence  :  Meissonier  ,  in-fol. 
en  1..  1886.  —  Une  Chanson  :  Meissonier.  in-4, 
1888.  —  Le  Troupeau  :  Rosa  Bonheur.  —  Tête 
de  Rembrandt ,  gd.  in-fol. 

11  n'a  pas  réussi  dans  l'eau-forte  originale,  avec 
Le  Médecin  malgré  lui,  Un  vieux  Modèle,  et  une 
Étude  d'Egyptien. 

VIREBENT  (Gaston),  qui  dirige  à  Toulouse  une 
fabrique  de  céramique  d'art,  a  gravé  à  l'eau-forte 
en  amateur. 

VIZENTiNI  (Augustin),  1780-1836.  acteur  et 
auteur ,  a  fait  paraître  en  1819  le  Recueil  des  Cos- 
tumes de  Théâtre,  lithographies  d'après  les  dessins 
d'Aug.  Garneray  et  Hipp.  Lecomte.  Quelques 
costumes  des  pièces  Emma,  Léonore  et  Félix,  La 
Bergère  Châtelaine,  sont  dessinés  par  lui. 

VOGEL  (Herman),  graveur  à  l'eau-forte  alle- 
mand contemporain,  travaillant  à  Paris  vers  1882. 

—  Un  personnage  (tiré  de  La  Partie  de  cartes)  :  Meis- 
sonier, in-18,  petite  pièce  finement  gravée.  Etc. 


250  LES    GRAVEURS     DU     XIXf    SIÈCLE. 

VOGT    (  Charles  ) ,    né    à    Paris ,    dessinateur 
lithographe.  —  Sujets  de  piété  d'après  les  maîtres. 

—  La  Visite  aux  cygnes  :  Ach.  Devéria ,  1835.  — 
Paul  et  Virginie  ;  La  Visite  à  la  nourrice  :  d'après 
M"°  Adèle  Ferrand. —  Bienfaisance,  Sympathie: 
Magaud.  — Ida  :  I.  Félon.  —  La  Prière  pendant 
V orage  :  Alf.  Johannot.  —  Portrait  de  Mêlesville  : 
Vidal,  1845.  —  N or  vins ,  Elie  Berihet ,  Rolle, 
Baroilhet,  Mme  Dorus-Gras,  Lucile  Grahn  (dans  la 
Galerie  de  la  Pressé).  —  Portraits  d'artistes:  Anna 
Thillon,  Mme  Frezzolini,  Lablache,  Provost,  etc. 
Le  bon  Pasteur:  Roehn.  —  Bethsabée:  Dubufe. 

—  \1  Instruction  religieuse  :  Mme  Ferrand.  —  Pièces 
comiques  sur  les  moines  (Goupil,  éd.  —  C'est  un 
sujet  qui  amuse  le  populaire.) 

La  Duchesse  de  Nemours  :  Winterhalter. 
le  Saut  de  barrière  :  Alfred  Dedreux  (  Musée 
Pittoresque)  (!). 


(*)  Rapprocher  de  cette  pièce  les  autres  sujets  de  sport  lithographies 
d'après  Alfred  Dedreux  : 

Le  Saut  de  barrière,  La  Sortie  de  l'écurie,  par  Asselineau  [Album  de 
l'Amateur). 

La  Chasse  et  La  Course,  par  Lœillot. 

Les  Motifs  équestres  (courses)  par  Lœillot,  Zéphirin  Gengembre, 
paysages  par  Ciceri  et  Sabatier  (Goupil  et  Vibert):  1842. 

Les  Amazones  par  Ach.  Giroux  et  Ciceri. 

Les  portraits  de  chevaux  de  courses  :  Quoniam  ;  Nautilus. 

Une  série  sur  les  courses  lith.  par  Ciceri  (chez  Jeannin),  in-fol  en  1. 

Une  série  d'études  de  cavaliers  et  voitures,  rappelant  la  manière  de 
Victor  Adam,  lithographiée  sur  fond  teinté  jaune  (par  Alfred  Dedreux 
lui-même?  —  Chez  Formentin  et  Cattier),  18  p. 

Album  d'Alfred  Dedreux,  souvenirs  et  croquis,  12  p.  in-4  en  1.  litho- 


VOGT.  251 

La  Liberté,  appuyée  sur  le  Christianisme,  fait 
le  tour  du  Monde.  (Le  titre,  à  défaut  de  date, 
suffirait  à  nous  indiquer  que  nous  sommes  à 
l'époque  des  généreuses  illusions  de  1848). 

La  Réconciliation  :  peint  par  E.  L.  (Le  comte  de 
Chambord  reçoit  la  duchesse  d'Orléans  et  ses 
enfants  ,  accompagnés  par  le  duc  de  Nemours.  — 
ChezDelarue,  1850). 

En  1882,  Vogt  exposait  une  Femme  au  bord  de 
la  mer,  d'après  Puvis  de  Cha vannes. 

VOISIN  (Henri-Léon),  né  à  Saint-Mandé,  a 
exposé  de  1882  à  1889  des  eaux-fortes  sur  le  Mont 
Saint-Michel.  —  Une  Vue  générale  du  Mont  Saint- 
Michel,  et  une  Vue  de  l'Abbaye  prise  des  Remparts, 
deux  grandes  pièces. 

Ruth  et  Boo:  :  Girardet,  1888.  —  La  Vallée  : 
Millet,  1889.  —  Dix  eaux-fortes  pour  Une  visite  au 
Mont  Saint- Michel ,  par  H.  Voisin  et  G.  Toreg , 
1892. 


graphiées  par  Alfred  Dedreux,   1845,  marquées  A.  D.  dans  un  écusson, 
titre  par  Collette  (Goupil  et  Bulla). 

Souvenirs  équestres,  6  p.  lith.  par  Alfred  Dedreux  (Goupil).  —  Scènes 
équestres,  24  p.  lith.  par  Alfred  Dedreux  (Goupil),  in-fol.  en  1.,  les 
teintes  par  Ciceri  ;  cette  suite  offre  peu  de  variété  ,  il  semble  que  ce  soit 
toujours  la  répétition  de  deux  mêmes  sujets  :  une  promenade  de  cavaliers, 
ou  des  courses. 

Une  curieuse  pièce  est  celle  qui  représente  Louis -Philippe  et  la  reine 
Victoria  se  promenant  à  cheval  à  Windsor,  lith.  par  Alfred  Dedreux 
pet.  in-fol.  en  1. 

Promenades  équestres,  12  lith.  par  Jaime  (Goupil). 

Éludes  variées,  24  lith.  par  Jaimo  (Goupil). 


252  LES     GRAVEURS     DU     XIXP    SIECLE. 

VOLLON  (Antoine),  (')  peintre,  né  en  1833.  — 
Eaux-Fortes  :  Le  plus  ancien  prospectus  de  la 
maison  A .  Cadart  et  Chevalier,  rue  de  Richelieu, 66  ; 
imprimé  par  Delàtre,  4,  rue  des  Feuillantines. 
1862.  —  Clichy -la- Garenne.  —  Un  soir  chez 
M.  Burty.  — École  de  village.  —  Un  Frontispice. 

—  The  Bank  ofa  river. 

Une  Réunion  d'amis  :  Noterman  pinx. ,  A.  Vollon 
lith.  (Cadart.) 

VOLMAR  (Joseph),  peintre  animalier  et  litho- 
graphe.—  Le  Marchand  de  chevaux  (Engelmann). 

—  Postillon  sanglant  son  cheval,  Postillon  au  galop, 
2  p.  (Villain).  —  Chevaux,  plusieurs  études  (Lan- 
glumé) .  —  Chasse  au  sanglier ,  à  Vours ,  au  loup , 
au  renard,  a  a  cerf,  au  chevreuil,  6  p.  1826 
(Chaillou-Potrelle).  —  Éludes  de  Chiens,  20  p.  en 
deux  séries  (Villain),  et  3  autres,  in-8. 

Reproductions  d'après  Géricault  :  Le  Chasseur, 
Le  Cuirassier',  —  Quatre  sujets  publiés  chez 
Gihaut  :  —  Six  sujets  copiés  d'après  les  originaux 
de  la  suite  dite  de  Hullmandel  (cat.  de  Géricault, 
76, 78,  80, 82,  83,  84)  ;  —  Quatre  sujets  retouchés 
par  Géricault  (id.  96  à  99). 

VUILLEFROY  (Félix  de),  peintre,  né  en  1841. 

—  Souvenirs  du  Morvan ,  lithographie  d'après  son 
tableau  de  1877.  —  Attelage  de  bœufs  surpris  par 
V orage.  (Ces  lithographies  sont-elles  originales?) 

(!)  Son  tils  Alexis  Vollon  a  gravé  une  Scène  de  Carnaval,  eau-forte 
d'après  son  tableau  du  Salon  de  1889.  (L'Ali.) 


WACHSMUTH.  253 


WACHSMUTH  (Ferdinand),  né  à  Mulhouse  en 
1812,  peintre,  professeur  à  Saint-Cyr. — Une  petite 
eau-forte  in- 18  représentant  Don  Juan  devant  le 
tombeau  du  Commandeur.  —  Autre  eau -forte  à 
sujet  moyen -âge,  in-8enl.,  signée  F.  Wachmuth 
d'ajjrès  son  ami  Debacq,  1833.  —  Lith.  Rue  de  la 
Marine  à  Alger  ;  Scène  d'F/fémi,  nouvelle  par 
V.  Fleury.  {L'Artiste). 

WACQUEZ  (  Adolphe  -  André  ) ,  peintre  et  gra- 
veur, né  à  Sedan  en  1814,  élève  de  Delacroix.  — 
Gëricault  mourant,  d'après  Souclion ,  in-8  en  1., 
1837.  —  Portraits  de  Froissart,  Calvin,  Régnier, 
Rabelais,  d'après  Eug.  Delacroix,  pour  le  Plu- 
tarque  Français,  1840.  —  Noce  juive  dans  le 
Maroc:  Delacroix,  gd.  in-8.  [L'Artiste). 

Pèlerinage:  d'après  la  baronne  de  Senevas, 
in-fol.  lavis. 

Fac-similé  de  dessins  de  Raphaël,  du  Musée  de 
Lille,  pour  le  duc  de  Luynes. 

WÂLLE.  —  «A  dessiné  vers  1825  de  ravissantes 
pièces  en  couleur  sur  les  types  de  la  rue.  »  (Grand- 
Garteret.) 

WALLET  .  aqua  -  fortiste  contemporain.  — 
Meissonier  d'après  lui-même  :  in-8  (à  la  longue 
barbe),  in-4.  —  Octave  Feuillet.  —  Napoléon 
d'après  Meissonier,  etc. 


25'i  LES    GRAVEURS     DU    XIX"    SIECLE. 

WALTNER  (Charles-Jules),  né  en  1820,  gra- 
veur. Sujets  de  piété  pour  les  éditeurs  spéciaux, 
à  dater  de  1848. 

Adaptant  pour  lui  un  mot  connu  ,  disons  qu'il 
nous  a  donné ,  comme  œuvre  capitale ,  son  fils. 

WALTN  ER  (Charles-Albert)  ,  fils  du  précédent, 
né  à  Paris  en  1846. 

L'un  des  grands  graveurs  français.  Et  graveur 
absolument  particulier,  dont  le  nom,  marquant 
une  étape  dans  la  marche  de  son  art,  signifie 
l'extrême  limite  de  la  liberté  dans  les  procédés 
d'exécution,  —  en  réaction,  à  la  fin  du  xixe  siècle, 
contre  la  perte  de  toute  liberté ,  infligée  depuis 
cent  ans  à  la  gravure  par  la  formule  d'école. 

A  l'époque  de  la  Restauration,  la  gravure, 
asservie  par  la  dictature  de  la  taille  dite  «  mili- 
taire »,  tombe  au  métier  des  Caron,  des  Chollet, 
Charles  Johannot  et  autres,  qui  se  croient  les 
continuateurs  de  l'ancien  régime  du  burin ,  quand 
ils  n'en  sont  que  les  «  vieux  voltigeurs  »,  aussi 
arriérés  que  les  «  retour  de  Coblence  ».  Une 
rénovation  est  réalisée  par  Henriquel,  qui  pour 
sa  grande  gloire  infuse  à  son  art  un  indéniable 
esprit  et  quelque  dose  d'indépendance.  Graveur 
du  gouvernement  de  Juillet,  Henriquel  veut  conci- 
lier l'ordre  avec  la  liberté  :  mais  allez  donc  enrayer 
les  mouvements  en  avant  et  forcer  les  gens  à  se 
contenter  de  «  la  meilleure  des  républiques  »  ! 


WALTNER.  255 


Après  la  réforme  ,  la  révolution  :  l'art  absolument 
libre  de  nos  peintres-graveurs  ,  si  éclatant  depuis 
1850,  tente  les  graveurs  de  reproduction  ;  ils  se 
font  graveurs  «  à  l'eau- forte  »  ,  c'est-à-dire  en 
travail  non  rangé.  Pendant  ce  temps,  la  gravure 
rangée  va  de  Forster  à  Martinet,  c'est-à-dire  à  son 
extrême.  Nous  avons  dit  que  Martinet  était  un  des 
pôles  de  la  gravure  ;  il  représente  la  rigidité,  le 
caporalisme  de  la  taille  une,  deux,  trois.  Waltner, 
par  une  opposition  diamétrale,  est  l'autre  pôle  ,  la 
liberté  complète ,  et,  comme  aurait  orthographié 
Proudhon,  l'an-archie. 

Le  piquant  est  que  Waltner  est  l'élève  de 
Martinet.  Il  a  commencé  comme  un  régulier, 
burinant  des  vignettes  de  piété  avec  son  père, 
puis  fréquentant  l'École,  puis,  une  année  que  le 
jury  était  libéral  (1868),  grand-prix  de  Rome,  sur 
une  académie  de  concours  qui  ne  promettait  pas 
un  buriniste  extraordinaire. 

Waltner  partit  pour  Rome,  mais  de  corps  seu- 
lement. Insensible  à  la  peinture  italienne,  son 
esprit  ardent  était  avec  les  peintres  hollandais  et 
flamands  !  Au  bout  de  huit  mois,  il  n'y  tint  plus, 
quitta  la  ville  Médicis,  revint  à  Paris,  et,  au  lieu 
de  donner  pour  premier  essai  un  «  envoi  de 
Rome  »,  quelque  recommencement  du  portrait 
de  Masaccio,  fit  le  Baron  de  Vicq,  de  Rubens,  au 
burin  libre,  et  même  retroussé  à  l'impression.  Ce 
début  était  un  pur  chef-d'œuvre;  l'École  le  trouva 


256  LES     GRAVEURS     DU     XIX'     SIECLE. 

parfaitement  scandaleux.  Mais   nous   comptions 
un  grand  graveur  de  plus. 

Tempérament  énergique,  mais  toujours  avec 
distinction,  Waltner  alla  définitivement  du  côté 
où  son  instinct  de  l'indépendance  et  son  besoin 
d'originalité  le  poussaient.  Il  se  fit  une  gravure 
composée  de  tous  les  moyens  connus  :  burin 
libre,  eau-forte,  pointe-sèche,  grattage,  procédés 
d'impression  (*),  en  un  mot,  il  se  servit  de  tous 
ces  procédés  dont  on  dit  d'habitude  «  qu'ils  ne  sont 
pas  de  la  gravure  »  (et  qui  sont  employés  d'ordi- 
naire par  les  peintres-graveursj,  et  il  en  usa  avec 
une  désinvolture  (2) ,  une  force ,  une  élégance 
extrêmes.  Si  bien  qu'il  en  tira  des  «  gravures  » 
bientôt  universellement  célèbres,  et  qui  partout, 
exerçant  une  influence  tentatrice  ,  faisaient  école 
et  entraînaient  des  imitateurs  dans  cette  voie 
nouvelle  (3). 

(')  «  Waltner,  par  un  travail  des  plus  curieux,  réunit  et  approprie  a  la 
»  reproduction  des  œuvres  d'art  tous  les  moyens ,  même  ceux  qui  avant 
»  lui  ne  servaient  qu'à  la  gravure  originale  et  semblaient  ne  pouvoir  être 
»  employés  ailleurs.  Par  ce  travail  ,  qui  a  une  certaine  parenté  avec  la 
»  manière  noire  par  la  production  et  l'utilisation  d'une  grande  quantité 
»  d'ébarbe ,  il  crée  un  genre  personnel  ».  ( Bracquemond  :  Rapport  du 
Jury  de  Gravure  de  l'Exposition  de  1889  ) 

(2)  Un  de  ses  spirituels  confrères  a  dit  :  «  Waltner  grave  à  tout,  au 
burin,  à  l'aiguille,  à  la  lime,  au  papier  de  verre,  il  grave  même  à 
iimpi  imeur,  il  grave  à  l'Ardail  1  »  Oui,  à  la  condition  que  le  mot  ne  soit 
pas  un  persiflage.  Waltner  use  en  grand  des  ressources  de  l'imprimeur. 
Seulement,  à  la  différence  des  médiocres,  il  en  use  non  au  hasard,  mais 
en  connaissance  de  cause,  prévoyant  et  préparant  d'avance  l'effet  certain  à 
obtenir,  comme  un  pointeur  exercé  qui  touchera  immanquablement  le  but. 

(3)  Il  est  juste  d'ajouter  que  nombre  de  ces  imitateurs  s'y  cassent  le 
cou.  Le  genre  exige  absolument  l'art  raffiné,   le  goût,  la  puissante  niaes- 


WALTNER.  257 


D'abord  accueilli  par  la  Gazette  des  Beaux- 
Arts,  Waltner  devint  ensuite  le  graveur  du 
journal  L'Art,  auquel  il  donna,  de  1873  à  1879, 
une  série  d'œuvres  admirables,  d'une  dimension 
déjà  plus  développée.  Il  séjourna  trois  ans  en 
Angleterre.  Enfin,  à  partir  de  1880,  les  éditeurs 
français  et  anglais  le  sollicitèrent  à  l'envi  pour 
ces  planches  de  format  considérable  qui  l'ont  mis 
hors  de  pair. 

Waltner  est  décoré  depuis  1882. 

Voici  le  catalogue  de  son  œuvre,  —  delà  pre- 
mière partie  de  son  œuvre,  —  qui  se  dévelop- 
pera,  puisque  l'artiste  est  dans  toute  la  force 

tria  de  Waltner.  Sinon  l'on  y  sent  le  malaise,  l'hésitation  ou  l'escamotage 
des  graveurs  inexpérimentés  qui  comptent  que  la  couleur  et  l'effet 
doivent  nécessairement  être  improvisés  par  l'imprimeur,  devenu  une 
manière  d'esprit-saint  infaillible  dans  ses  opérations.  De  là,  une  nuée  de 
planches  fort  barbouillées,  sans  dessin,  grattées  au  hasard  sur  un  report 
photographique  (photographies  directes  sur  le  cuivre  ou  sur  le  bois, 
désastre  de  la  gravure  !)  et  qui  sont  pires  que  les  pires  burins.  C'est 
l'anarchie,  sans  trait  d'union  cette  fois. 

Quel  est  lavenir  de  ce  genre  de  gravure?  Sans  viser  au  don  de  pro- 
phétie, il  semble  logique  de  déduire  que  "Waltner  étant  un  extrême,  ne 
saurait  être  dépassé,  et  que,  dès  lors,  la  faculté  de  renouvellement  de  l'art 
français  s'exercera  par  un  retour  de  l'autre  bord,  vers  le  burin  (pas  le 
burin  en  losange,  bien  entendu)  et  sa  force  d'exécution.  Déjà  s'est  pro- 
duite une  réaction  très  marquée  au  profit  de  la  taille  contre  la  teinte,  et 
en  faveur  du  travail  fin ,  net ,  et  tiré  nature.  L'avenir  semble  être  à  la 
o-ravure  telle  que  la  concevait  notre  très  grand  Ferdinand  Gaillard.  Cette 
réaction  eût  été  même  rapide,  décisive  et  salutaire,  si,  par  bonheur, 
Gaillard  eût  pu  être  chargé  pendant  une  dizaine  d'années  de  l'enseigne- 
ment à  l'École.  Quelle  résurrection  alors  et  quel  coup  de  grâce  pour  les 
vieilles  formules  qui  encroûtent  et  paralysent  l'ardeur,  l'individualité  et  le 
talent  de  nos  futurs  burinistes  !  Enfin,  ce  sera  un  peu  plus  long,  voilà 
tout  !  Mais  ce  sera. 

xn  n 


258  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

de  l'âge,  de  l'énergie  et  du  talent.  Cet  œuvre,  dès 
maintenant  très  considérable,  est  de  cent  trente 
pièces,  dont  quarante  de  premier  ordre.  Avec 
Waltner,  le  premier  ordre  seul  compte,  le  gra- 
veur y  est  d'une  supériorité  à  s'écraser  lui-même 
dans  le  surplus  par  comparaison.  Il  y  a  mieux  : 
de  ces  quarante  pièces,  il  y  en  a  vingt  de  telle 
envergure,  (le  grand  portrait  de  Rembrandt,  par 
exemple,  ou  le  Doreur,  ou  Miss  Camden,  etc.) 
qu'elles  écrasent  les  vingt  autres.  Mais  ce  n'est 
pas  une  raison  pour  diminuer  l'importance  de  ces 
dernières. 

L'ŒUVRE 

DE 

CHARLES    WALTNER. 


.  LE  BARON  DE  VICQ  :  Rubens  (Louvre)  ;  in-4. 
(Gazette  des  Beaux-Arts.) 

Début  du  graveur  à  son  retour  de  Rome ,  et  l'une  de 
ses  plus  fermes  et  remarquables  pièces.  Détail  curieux  : 
lorsque  Waltner  montra  ce  morceau  de  sa  façon  à  ses 
anciens  professeurs ,  c'est  Martinet ,  le  graveur  rigide  ,  qui 
ne  lui  dit  rien  pour  le  contrarier  dans  sa  tendance,  et  c'est 
Henriquel  ,  le  novateur  de  jadis  ,  qui  lui  fit  un  accueil  plus 
que  froid.  Non  pas  que  l'illustre  graveur  n'eût  point  le 
goût  délié  à  comprendre  tous  les  genres  de  gravures.  Il  ne 
se  faisait  pas  faute,  notamment,  d'arrêter  ses  élèves  devant 
certaines  estampes  comme  celles  d'Augustin  de  Saint-Aubin 
pour  leur  faire  admirer  l'esprit  et  l'originalité  de  la  touche. 
Mais  que  si  un  de  ces  élèves  s'avisait  de  remarquer  qu'on 
pourrait   essayer   de  suivre  avec  succès  la  même  voie, 


WALTNER.  259 


Henriquel  rompait  aussitôt  l'entretien  et  renvoyait  le 
jeune  graveur  à  ses  études  et  aux  méthodes  de  l'École. 
Le  fait  nous  a  été  conté,  non  par  un  seul,  mais  par  plusieurs 
des  anciens  élèves  d'Henriquel ,  aujourd'hui  graveurs 
éminents.  Gomme  un  libéral  qui  se  voit  débordé  par  plus 
radical  que  lui,  Henriquel,  dans  son  enseignement,  était 
devenu  despotiquement  réacteur.  Il  redoutait  l'invasion  de 
l'eau-forte,  de  l'à-peu-près,  du  lâché,  des  roueries  de  tirage, 
et  se  raidissait..  Notons  d'ailleurs  que  le  classicisme  de 
l'enseignement  n'empêche  pas  les  hommes  de  réel  tempé- 
rament original  de  se  dégager  ensuite:  de  l'éducation 
classique  sortent  les  Henriquel  et  les  Gaillard,  les  Ghauvel 
et  les  Waltner. 

Le  Baron  de  Vicq,  cependant,  exposé  au  Salon  de  1870, 
valut  à  Waltner  sa  première  récompense ,  et  la  planche 
reçut  l'hospitalité  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts. 

2.  VAN  WESTRUM  (Portrait  d'un  membre  de  la 
famille)  :  F.  Hais  ;  in-4.  (Catalogue  Wilson.) 

3.  Jeune  Femme  a  l'éventail  :  Cuyp  ;  petit  in-4.  (Id.) 

4.  LADY  ELLENBOROUGH  :  Lawrence  :  in-8.  (Id.) 

Une  des  plus  petites  pièces  de  l'œuvre,  ce  croquis  d'après 
un  portrait  inachevé,  mais  une  pièce  exquise,  et  qui,  avec 
quelques  autres,  réhabilite  en  partie  la  «  gravure  de 
catalogues  »,  exécutée  généralement  sur  commande  urgente 
et  au  triple  galop. 

Lo  Catalogue  Wilson  (Claye,  1873,  in-4)  est  un  des 
meilleurs  catalogues  illustrés.  C'est  un  beau  livre,  où  les 
planches  sont  signées  Waltner,  Boilvin,  Brunet-Debaisnes, 
Ghauvel ,  Gourtry,  Deblois  ,  Didier  ,  Marie  Duclos  ,  L. 
Flameng,  F.  Flameng,  Gaucherel,  Gilbert,  A.  et  E.  Greux, 
Hédouin,  Jacquemart,  Laguillermie ,  Lalanne ,  Lalauze, 
Lançon,  G.  G.  Lemaire,  Lerat,  Mlle  Louveau,  Martial, 
Martinez ,  Masson  ,  Mongin  ,  Pierdon  ,  Pirodon  ,  Rajon. 
C'est  l'apogée  du  catalogue  à  eaux-fortes. 

5.  REMBRANDT  :  d'après  lui-même  ;  pet.  in-4. 

C'est  le  même  que  Waltner  a  grayé  plus  tard  en  très 
grand.  Cette  petite  réduction  est  d'une  exécution  très 
piquante. 


260  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 

Nous  entrons  maintenant  dans  la  série  des  pièces  gravées 
pour  L'Art. 

6-7.  VRIDAGS  VAN  VALLENHOVEN  ;  — Mme  VRI- 

DAGS  VAN  VALLENHOVEN  :  Ravesteyn  ;  2  p. 

in-4, 1875.  {L'Art.) 

Pièces  très  fines.  La  tête  de  la  femme  est  remarquable- 
ment exécutée. 

8.  MISTRESS  FITZHERBERT  :  Romney  ;  gd.  in-4. 

(ja.) 

Eau-forte  d'un  jet  superbe.  Le  premier  état  est  d'une 
grande  décision  de  mise  en  place. 

9.  M.  LAIDEGUIVE  :  La  Tour  ;  gd.  in-4,  1876.  (Id.) 

10.  LÈPIGIÉ,  d'après  lui-même  :  in-4  ovale.  (Id.] 

Une  des  plus  fermes  pièces  de  l'œuvre. 

11.  L'ÉTUDE  :  Fragonard  ;  gd.  in-4.  {Id.) 

12.  La  Vierge  aux  fruits  :  Carlo  Grivelli  ;  in-4.  {Id.} 

13.  PORTRAIT  D'HOMME  AGE  (collection  Rothan)  : 
Jordaens  ;  gd  in-4.  (Id.). 

Eau-forte  d'une  admirable  vigueur  :  une  des  plus  belles 
pièces  de  l'œuvre. 

14.  LTNFANTE  MARGUERITE-THÉRÈSE  :  Velas- 
quez  ;  gd.  in-4.  (Id.) 

15-17.  Le  Mage  asiatique,  le  Mage  d'Ethiopie,  le 
Mage  grec  :  Rubens  ;  3  p.  pet.  in-4.  (Id.) 

18.  Lions  :  Rubens  ;  pet.  in-4  en  1.  (Id.) 

19-20.  J.  C.  DE  CORDES  ;  —  JACQUELINE  VAN 
CAESTRE  DE  CORDES  :  Rubens  ;  2  p.  gd.  in-4  , 
1877.  (Id.). 


WALTNER.  261 


21.  François  Doquesnoy  dit  Flamand:  Van  Dyck; 
in-4,  1879.  (/tf.) 

22.  La  Mise  au  tombeau  :  Van  Dyck  ;  in-4.  (Id.) 

23.  Ryckaert  :  Van  Dyck  ;  in-fol. 

24-40.  Reproductions  d'après  les  maîtres  anciens , 
1872-1880. 

24.  Mercure,  Argus  et  Io  :  Rubens.  (Catalogue  Wilson.) 

25.  A  l'Amitié  :  Greuze.  (Id.) 

26.  La  Vierge  et  l'Enfant  Jésus  :   Le  Corrège. 

27.  La  Vierge  et  l'Enfant  Jésus  :  Defendente  de  Ferrari. 
(L'Art). 

28.  Le  Christ  triomphe  du  Péché  et  de  la  Mort  :  Rubens. 
{Id.) 

29.  Le  Serment  de  Jean  Ziska ,  tableau  du   musée  de 
Stockholm  :  Rembrandt.  (Gazette  des  Beaux-Arts.) 

30.  Saint  Jean-Baptiste  :  Murillo,  1877.  (Id.) 

31.  Samson  et  Dalila  :  Van  Dyck.  (Id.) 

32.  Guillaume  d'Orange. 

33.  Mme  de  Maintenon,  miniature  du  temps. 

34.  Médaillon  de  Gromwell. 

35.  Portrait  d'homme  devant  un  pupitre  :  Gainsborough  ; 
pet.  in-4. 

36.  Les  deux  Cochers  :  Morland  ;  gd.  in-8.  (L'Art.) 

37.  Vénus  et  le  Temps  :  Tiepolo;  gd.  in-4.  (Id.) 

38.  Mme  Vigée-Lebrun,  d'après  elle-même,  1878.  {Gazette 
des  Beaux-Arts.) 

39-40.  Deux  petits  portraits  d'après  Greuze;  l'un  res- 
semble au  dauphin  (Louis  XVII),  l'autre  est  une  petite  fille. 


Parallèlement  à  ses  reproductions  de  peintures  anciennes, 
Waltner  gravait  à  partir  de  1872 ,  une  série  de  sujets 
modernes  : 

41.  L' Angélus  N°  1:  Millet;  pet.  in-4  en  1.  {Cal. 

Wilson.) 

Nous  n'avons  pas  à  juger  ici  L' Angélus,  peinture. 
Et  pour  L' Angélus,  gravure,  nous  n'avons  plus  notre  sang- 
froid.  A  partir  de  la  présente  reproduction ,  Y  Angélus  est 


262  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

devenu  une  scie ,  un  rabâchage ,  une  obsession ,  une  persé- 
cution. On  n'a  plus  vu  que  lui.  On  Ta  gravé  en  petit  et  en 
grand ,  et  regravé  ;  on  l'a  lithographie ,  on  l'a  barbouillé  en 
chromo  ,  on  l'a  taillé  sur  bois  pour  les  journaux  illustrés  , 
on  Ta  rais  en  boites  d'allumettes,  et  en  tableau  vivant  dans 
les  revues ,  assaisonné  d'un  couplet  bénisseur  et  ému  du 
compère.  Après  cela,  il  n'y  a  plus  moyen  de  le  voir.  Passez- 
nous  les  coquilles,  que  nous  votions  l'ostracisme  de  cette 
sempiternelle  image  !  Seigneur  1  écartez  de  moi  cet  Angélus, 
que  les  Américains  croient  représenter  «  deux  paysans 
français  enterrant  leur  enfant  !  ». 

42.  Tête  de  bélier  mort  :  Troyon.  (Cat.  Wilson.) 

43.  Bohémienne:   Ricard;  gd.  in -8.    [Gazette  des 
Beaux- Arts.) 

44.  Le  Christ  au  tombeau  :  H.  Lévy  ;  in-4  en  1.  (Id.) 

45.  Dans  la  rosée  (étude  de  femme  nue)  :  Carolus 
Duran  :  in-4.  (Id.) 

46.  Valet  de  Torero  :  H.   Regnault  ;  in-4 ,  1874. 
{L'Art.) 

47.  LA  COMTESSE   DE    BARCK  ;  H.  Regnault  ; 
gd.  in-fol.  1876. 

48.  Le  Vase  de  Chine  :  Fortuny  ;  in-4.  (LArt.) 

49.  Le  Repos  :  Louis  Leloir  ;  in-4  en  1.  {Id.) 

50.  MUe  MASSON  :  Paul  Dubois  ;  in-4  carré.  (Id.) 

Profil  de  la  fille  de  l'éditeur  Georges  Masson,  âgée  d'une 
dizaine  d'années. 

Très  remarquable  pièce  :  les  épreuves  d'une  venue  irré- 
prochable sont  rares. 

51.  Alfred  de  Musset:  David  d'Angers  ;  médaillon 
in-18. 

Très  fine  petite  pièce,  pour  l'éditeur  Charpentier. 


WALTNER.  263 


52,  Le  Prince  de  Galles,  d'après  le  dessin  original 
de  Waltner,  1878.  {L'Art.) 

53-80.  Reproductions  d'après  des  peintres  modernes, 
1864  et  suiv. 

53.  Portrait  de  Gustave  Ricard  par  lui-même.    (Catal. 
Wilson.) 

54.  Juives  d'Alger  :  Delacroix  ;  in-4  en  1.  1874. 

55.  Dieu  vous  le  paiera  !  (mendiant  espagnol)  :  petite  p. 
d'après  un  croquis  fait  par  Gélestin  Nanteuil  en  1854. 

56.  Vaches  à  l'abreuvoir  :  Troyon. 

57.  Nymphes  sous  bois  :  Corot  ;  in-8  en  1. 

58.  Autre  croquis  d'après  Corot. 

59.  Femme  couchée  :  Courbet  (première  pensée  de   la 
Femme  au  Perroquet)  ;  in-8  en  1.  (pour  Hoschedé). 

60.  La  Chute  de  la  Loue  :  Courbet  ;  in-8  en  1. 

61.  Très  petit  paysage  :  Th.  Rousseau. 

62-69.  Quatre  têtes  de  pages  et  quatre  lettres  ornées  B  , 
0,  D,  R,  pour  le  Livre  de  Ruth,  d'après  Bida. 
70.  Suzanne  au  bain  :  Henner,  in-4. 
71-74.  Les  Saisons  :  H.  Lévy  ;  4  p.  in-8.  (Durand-Ruel) 

75.  La  Vierge,  l'Enfant  Jésus  et  S t  Jean-Baptiste:  F. 
Humbert,  in-4. 

76.  Le  Consolateur  :  Paczkai,  pet.  in-4.  (L'Art). 

77.  La  Fleur  préférée  :  Worms,  petit  croquis  in-12  en  1. 

78.  Le  Chasseur:  Hermann-Léon. 

79.  Les  Musiciennes  :  Walther. 

80.  Mme  X***  en  pied  :  Albert  Besnard,  in-8. 

A  la  suite  de  son  séjour  en  Angleterre ,  Waltner  grava 
les  peintres  anglais  contemporains,  de  1878  à  1885. 

81.  Portrait  de  Millais  d'après  lui-même,  in-4. 

82.  Mme  BISCHOFFSHEIM:    Millais;  in-4,   1878. 
{L'Art.) 

83.  GARDIEN    DE    LA    TOUR    DE    LONDRES: 
Millais;  in-fol.  1878. 

84.  La  Marquise  d'Ormondes  :  Millais  ;  in-4, 1879. 


264  LES    GRAVEURS    DU    XIX0    SIECLE. 

85.  LA  FEMME  DU  JOUEUR  :  MiUais  ;  in-fol.,  1879. 

86.  L'AUMONE  DE  LA  VEUVE:  Millais  ;  in  fol., 
1880. 

87.  Forbidden  Fruit:  Millais  ;  in-4,  1880. 

88.  HARMONY  :  Dicksee  ;  in-fol.,  1880. 

89.  ROMÉO  ET  JULIETTE  :  Dicksee  ;  in-fol. 

90.  ASybil:  Burn  Jones;  in-fol.  —  91.  Suzanne: 
Goudall.  —  92.  Assiégés  :  F.  Holl.  —  93.  Béné- 
dicité :  Hunt  ;  1880.  —  94.  L'Oiseau  mort  : 
M.  Stone.  —  95.  The  evening  Hyran  :  G.  Mason.  — 
96.  The  Wayfarers  (  aveugle  conduit  par  un 
enfant)  :  Walker  ;  in-fol.  en  1.  —  97.  The  Wagrants  : 
Walker  ;  in-fol.  en  1.  —  98.  The  lost  Pash  (femme 
égarée  dans  la  neige)  :  Walker.  —  99.  Our  Village  : 
Walker.  —  ÎOO.  Paceful  Thames  :  Walker.  — 
101.  Young  Anglers  :  Walker. 


102.  L' Angélus  N°2,  in-fol.  en  1.  (G.  Petit). 

Lui  !  encore  lui  1 

Nous  voici  au  moment  ou  L' Angélus  devient  un  talisman 
qui  partout  où  il  passe  fait  jaillir  un  flot  de  paroles,  un  flot 
d'encre  et  un  flot  d'or.  On  le  vend,  on  le  revend,  on  le 
grave,  on  le  regrave,  on  le  promène,  on  l'exhibe,  et  toujours 
de  l'argent  !  Au  moment  où  Waltner  le  grave  pour  la 
seconde  fois  il  est  à  deux  cent  mille  francs.  Encore 
quelques  années  et  il  va  passer  à  six  cent  mille  ! 

En  1889,  (il  nous  en  souvient)  des  collectionneurs  qui  se 
sont  liés  à  l'occasion  de  l'exposition  centennale  ne  veulent 
pas  se  séparer  pour  toujours.  Ils  organisent  un  dîner  pour 
se  revoir.  On  dîne  donc.  On  cause  art,  art  français  ;  peinture, 
peinture  française,  peinture  française  contemporaine;  on 
s'excite,  on  s'échauffe  ;  on  déboulonne  en  passant  les  vieux 
allemands  et  les  vieux  italiens  ,  on  dit  leur  fait  aux  italia- 


WALTNER.  265 


nissimes.  Place  aux  jeunes  ,  aux  Français  du  xixe  siècle  : 
c'est  «  eux  qui  sont   les  princesses  ».    On  pleure   sur 

Y  Angélus  qui  n'ira  pas  au  Louvre  parce  que  l'Etat  ne  peut 
pas  l'acheter.  Au  dessert  surgit  une  idée  généreuse:  Si 
nous  avancions  les  fonds  ?  On  les  avance  par  cotisation , 
trois  cent  mille.  Le  lendemain  Y  Angélus  se  vend  six  cent 
mille  et  on  l'achète  tout  de  même  ,  effet  bien  connu 
de  Y  emballement  en  vente  publique.  Mais  l'Etat  ne  juge 
pas  à  propos  de  prendre  l'acquisition  à  son  compte  ;  nous 
n'avons  ni  à  le  louer  ni  à  le  blâmer.  Les  Américains  se 
substituent  aux  amateurs-acquéreurs  ,  paient  les  six  cent 
mille,  emportent  Y  Angélus.  Les  collectionneurs  emportent 
leur  veste  et  rentrent  dans  leurs  avances. 

Vue  de  loin  et  avec  dilettantisme  l'affaire  n'est  pas 
capitale.  Mais  sur  l'instant,  quelle  histoire  !  En  toute  chose 
il  y  a  un  mauvais  et  un  bon  côté.  Le  bon  côté,  ici,  était 
qu'un  tableau  de  l'école  française  contemporaine  était  allé 
à  six  cent  mille  et  avait  trouvé  plus  d'un  acquéreur. 
Résultat  très  clair.  Et  pour  la  conduite  à  tenir  ensuite  ,  il 
n'y  avait  qu'à  laisser  passer  Y  Angélus,  en  saluant  le  tableau 
qui  valait  un  tel  prestige  à  l'huile  française.  Mais  c'est 
trop  demander  à  des  Gaulois.  Alors  on  se  mit  à  analyser  le 
tableau  et  l'opération,  et  l'on  découvrit  :  1°  que  le  tableau 
ne  valait  que  la  moitié  de  ce  qu'on  l'avait  payé,  2°  que 
c'était  un  mauvais  Millet ,  3°  qu'il  était  en  mauvais  état , 
4°  que  c'était  un  tableau  clérical.  Clérical  et  craquelé , 
Monsieur  !  5°  que  ces  pauvres  Américains  avaient  été 
victimes,  6°  enfin,  un  critique,  et  des  plus  forts,  s'écria  que 

Y  Angélus  «c  était  un  tableau  de  cent  sous  !  » 

Ah,  s'il  s'était  agi  des  Glaneuses  !  Les  Glaneuses,  voilà  ce 
ce  qu'il  eût  fallu  pour  notre  musée.  Car...  si...  mais...  etc. 

Un  mois  après ,  les  Glaneuses  étaient  généreusement 
données  au  Louvre.  A  quelque  chose  Angélus  est  bon  ! 

A  peine  celui-ci  était-il  vendu  qu'on  en  faisait  graver  à 
Paris  une  reproduction  pour  l'exportation  (ne  pas  confondre 
avec  celle  de  Waltner),  qui  en  un  clin  d'ceil  donnait  en 
Amérique  vingt-cinq  mille  francs  de  bénéfice. 

Des  reproductions  de  Y  Angélus,  encore  une  fois,  Seigneur, 
délivrez-nous  ! 

103.  LE  CHRIST  DEVANT  PILATE  :  Munkacsy  ; 
gd.  in-fol.  en  1.  1882. 


266  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

Passons  à  la  série  des  reproductions  de  l'école  anglaise 
ancienne. 

104.  BLUE    BOY:    Gainsborough  ;    in -fol.    1880, 
(Colnaghi). 

105.  Miss  Graham  :  Gainsborough  :  in-fol.  (Id.) 

106.  Evelina:  Cosway;  in-18.  (Id.) 
Petite  pièce  d'une  grande  finesse. 

107.  LADY  GAMDEN  :  Reynolds  ;  gd.  in-fol.,  1883. 
(Goupil). 

Pièce  capitale. 

108.  Miss  Benwell  :  Hoppner  ;  in-4. 

109.  The  Misser  Baillie  :  Gainsborough  ;  in-fol. 

110.  LADY   MULGRAVE:   Gainsborough;  in-fol., 

1885. 

Très  belle  pièce.    Grandes   recherches    de   délicatesse 
d'exécution. 

111.  M  ASTER  LAMBTON  :  Lawrence  ;  in-fol. 


Série  capitale  des  estampes  d'après  Rembrandt  :  1882-87. 

112.  REMBRANDT:    d'après    lui-même   (National 

Gallery)  ;  gd.  in-fol.,  1882.  (Goupil). 

Une  des  pièces  les  plus  capitales  de  l'œuvre.  De  pareils 
morceaux,  quoique  estampes  de  reproductions,  placent,  par 
la  fierté  de  l'exécution ,  Waltner  parmi  les  graveurs 
originaux. 

113.  LE  DOREUR  :  Rembrandt;  gd.  in-fol.  (Goupil). 

Autre  pièce  très  capitale. 

Ces  maîtresses  planches  de  Waltner  n'ont  pas  peu 
contribué  à  ce  qu'on  pourrait  appeler  la  transformation  de 
l'étalage  du  marchand  d'estampes. 


WALTNER.  267 


Il  y  vingt  ans ,  l'estampe  ancienne  y  dominait  encore  , 
aujourd'hui  l'estampe  contemporaine  y  règne ,  et  avec 
éclat.  Voyez,  rue  Laffitte,  la  devanture  de  Dumont. 

Signe  très  caractéristique,  ce  déplacement  du  commerce 
des  estampes  quittant  le  quai  pour  la  rue  Laffitte ,  s'éloi- 
gnant  des  libraires  pour  se  rapprocher  des  marchands  de 
tableaux. 

114-115.    WILLEM    DAEY;    —   Mme    WILLEM 
DAEY:  Rembrandt;  2  p.  gd.  in-fol.,  1885.  (Goupil). 

116.  LA  RONDE  DE  NUIT  :  Rembrandt  ;  très  gd. 

in-fol.  en  1.  1886. 

Cette  planche ,  d'une  importance  exceptionnelle ,  a  été 
tirée  sur  beau  papier  du  Japon  très  mince.  Waltner  estime 
qu'on  eût  obtenu  un  résultat  merveilleux  en  tirant  sur  le 
même  papier  ,  mais  appliqué  sur  un  autre  papier  ,  pour  lui 
donner  du  corps. 

1 17.  Un  vieux  Rabbin  :  Rembrandt;  gd.  in-fol.  (Goupil). 

La  gravure  est ,  vue  de  près,  très  étudiée  ,  mais  le  sujet 
est  ingrat  à  reproduire.  Si  l'on  s'éloigne,  il  se  résout  en  un 
grand  carré  noir  avec  un  petit  bout  de  nez  blanc. 

118.  UN  RABBIN  (Hobach)  :  Rembrandt;  gd.  in-fol. 

119.  Le  Philosophe  (de  trois  quarts  à  gauche  devant 
un  livre)  :  Rembrandt  ;  gd.  in-fol. 

120.  ELISABETH  BAS  (V™  Svartenhout  )  :   Rem- 
brandt; gd.  in-fol.,  1887. 


Dernières  pièces  d'après  les  peintres  contemporains. 

121.  ENTRE  L'AMOUR  ET  LA  RICHESSE  :  Vély  ; 
in-fol.  (Goupil). 

Gravure  délicate.  Mais  ce  sujet  est  bien  démodé. 

122.  L'AMOUR  ET  PSYCHÉ  :  P.  Baudry  ;  in-fol. 
(G.  Petit). 


268  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

123.  REGINA  :  Henner  ;  gd.  in-fol.,  1888.  (Boussod). 

124.  Diplôme  des  récompenses  de  l'Exposition  Uni- 
verselle de  1889  :  Galland  ;  in-fol.  en  1. 

En  1886,  nous  faisions  remarquer ,  a  l'article  Calamatta  , 
que  le  diplôme  de  la  première  exposition  universelle  avait 
été  gravé  sur  un  dessin  d'Ingres,  et  nous  déplorions  que  le 
diplôme  de  1878  ,  d'après  Baudry  ,  n'eût  été  qu'une  photo- 
gravure. Depuis,  nous  avons  eu  l'occasion,  à  une  assemblée 
plénière  du  jury  de  1889  ,  de  faire  émettre  le  vœu  unanime 
que  le  diplôme  des  récompenses  de  l'exposition  universelle 
fût  gravé.  C'est  ainsi  qu'est  né  le  diplôme  ci-dessus. 

Le  dessin  fut  mis  au  concours  :  l'exposition  de  tous  les 
projets  eut  lieu  à  l'Hôtel-de- Ville,  au  nombre  d'environ 
cent  cinquante.  Puissance  de  l'imitation  !  Il  y  en  avait , 
d'entrée  de  jeu  ,  cent  vingt  a  éliminer ,  comme  étant  des 
réminiscences  du  diplôme  de  Baudry  pour  1878.  Restaient 
trente  projets  neufs.  Les  uns ,  et  c'étaient  les  plus  inté- 
ressants, abordaient  résolument  la  question  d*époque  et  de 
localité  ,  plaçaient  dans  leur  dessin  la  vue  de  l'exposition  , 
abordaient  pour  les  figures  le  costume  contemporain ,  ou 
l'allégorie  transparente  ;  en  un  mot  dataient  leurs  composi- 
tions et  en  faisaient  bien  le  diplôme  de  1889  et  non  autre. 

Les  autres  restaient  dans  les  allégories  générales  et  sans 
date,  le  diplôme  pouvant  convenir  a  toutes  les  expositions, 
à  tous  les  pays  et  à  toutes  les  dates.  Le  jury  a  préféré 
cette  donnée.  Elle  a  laissé  Waltner  sans  entrain. 

125.  LES  BŒUFS  SE  RENDANT  AU  LABOUR: 

Troyon  (Musée  du  Louvre)  ;  gd.  in-fol.  en  1. 

126.  Les  Fedx  de  la  Saint-Jean  :  J.  Breton  ;  gd. 
in-fol.  en  1.  — 127.  L'Étoile  du  Berger  :  J.  Breton  ; 

in-fol.  —  128.  La  Tricoteuse  :  J.  Breton  ;  in-8. 

129.  La  Musique  :  Delaplanche  ;  in-fol. 

130.  La  Comtesse  de  Bréan  ;  in-fol. 

131.  Corot  peignant,  allégorie  :  Foubert  ;  in-8. 

132.  SALOMÉ  :  H.  Regnault;  gd.  in-fol.  (G.  Petit). 


WALTNER. 


133.  L' Angélus  N°  3,  in-fol.  en  1. 1892.(Knœdler). 

Lui  !  toujours  lui  1 

Ah,  décidément  en  voilà  assez  !  Nous  avons  assez  vu  ces 
deux  paysans,  d'une  vérité  suspecte.  On  demande  à  en  voir 
d'autres;  de  vrais  paysans  français.  Tenez,  peignez  une 
Sortie  de  la  Messe,  et  montrez-nous,  par  exemple,  quatre 
paysans ,  tous  pareils ,  vêtus  du  même  costume  de  bonne 
laine ,  tous  quatre  rasés  de  frais  pour  ce  jour-là ,  la  tète 
couverte  du  chapeau  à  larges  bords,  et  enfoncée  dans  le  col 
d'une  chemise  fraîche,  lavée,  non  empesée. 

A  première  vue  vous  les  prendrez  pour  quatre  exemplaires 
du  même  individu.  Quelle  erreur  profonde  ,  et  pour  celui 
qui  les  connaît  et  les  fréquente,  quelles  différences  de 
situation  et  quelle  hiérarchie  !  L'un  a  quatre  cent  mille  francs 
de  terres.  L'autre  ,  plus  modeste  ,  est  encore  un  personnage 
d'importance,  il  a  un  bien  de  vingt-cinq  mille  francs. 
Le  troisième,  tout  semblable  par  l'extérieur,  n'a  rien  :  c'est 
le  prolétaire  des  campagnes,  le  journalier  à  trente  sous  par 
jour.  Le  quatrième  a  peu  de  bien  ,  mais  quel  personnage  ! 
C'est  Monsieur  le  Maire.  C'est  lui  qui  demain,  au  château, 
mariera  la  fille  de  M.  le  Marquis  avec  quelque  noble 
lieutenant  de  cavalerie.  Pour  l'instant ,  les  quatre  sosies 
réunis,  causent,  calmement.  Savez-vous  ce  qui  sort  de  leur 
bouche.  Les  destinées  du  pays.  Dimanche  prochain,  ils 
feront  un  empire  ou  consolideront  une  république 

134.  LE  TRIOMPHE  DE  CHRISTOPHE  COLOMB: 
Benj.  Constant  ;  très  gd.  in-fol.  1893. 

135.  MEISSONIER  d"après  lui-même,  iri-4.  (Pour  le 
Catalogue  de  l'exposition  Meissonier,  1893). 


WATELET  (Louis -Etienne)  ('),  1780-1866 


(1)  Une  imprimerie  Watelet,  boulevard  Edgar  Quinet,  à  Paris,  a  publié 
une  série  de  grands  placards-réclames  illustrés.  Par  exemple  : 

Magasin  du  Don  Diable.  Clemenceau  a  la  tribune,  et  derrière  lui 
Gambetta  au  fauteuil  de  la  présidence.  —  Magasin  du  Chat  botté.  Mariée 
descendant  d'une  impériale  d'omnibus.  —  Magasin  Aux  Travailleurs. 
M.  Grévy  à  l'Elysée    —  Etc. 


270  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

peintre  de  paysages  et  lithographe.  —  Paysage 
historique  représentant  Henri  IV  et  le  capitaine 
Michau,  lith.,  1819.  — Plusieurs  croquis  de  paysa- 
ges, datant  des  débuts  de  la  lithographie.  PI.  pour 
l'ouvrage  du  baron  Taylor.  —  Etudes  de  Paysages 
dessinés  d  après  nature,  lithographies  et  dédiés  à  ses 
élèves  par  Walelet,  membre  de  la  Légion  d'Honneur 
et  de  la  Société  académique  des  Enfants  d'Apollon, 
1829.  — PI.  pour  Croquis  par  divers  artistes. 

Avant  de  lithographier,  Watelet  avait  publié 
des  Principes  de  Lavis  et  d'Aquarelles,  gravés. 

WATTIER  (Edouard)  ,  né  à  Lille  en  1793,  dessi- 
nateur. —  Lithographies  pour  la  Galerie  du  duc 
d'Orléans.  —  Petit  Chemin  de  Croix,  lith.  — 
Vignettes  pour  les  Contes  de  La  Fontaine,  éd. 
Bourdin,  1839,  pour  L'Écho  des  Feuilletons,  etc. 

WATTIER  (  Emile  ) ,  né  à  Paris  en  1800,  mort  à 
l'hôpital  de  la  Charité  en  1868,  peintre,  litho- 
graphe, caricaturiste,  graveur  et  vignettiste.  Il 
n'était  pas  sans  talent,  mais  en  ce  qui  concerne  le 
côté  estampes,  son  œuvre  est  inconsistant  :  la 
simple  énumération  des  pièces  nous  montre  un 
esprit  passant  d'une  matière  à  l'autre,  et  irrésolu 
sur  le  choix  d'une  voie  à  suivre.  Son  idée  domi- 
nante fut ,  parce  qu'il  s'appelait  Wattier ,  de  faire 
des  sujets  Watteau. 


WATTIER.  271 


1-14.  Eaux-fortes. 

1.  CONVERSATION    DANS    UN    PARC  ,  sujet  Watteau , 
vernis  mou  in-4. 

Un  homme,  appuyé  sur  un  arbre,  parle  à  une  femme  qui 
tient  un  éventail.  Au  fond,  balustrade,  fontaine  jaillissante. 
(24  cent,  sur  16  Vs-) 

Au  premier  état  le  fond  n'est  pas  fait,  et  l'on  voit  à  droite 
une  femme  qui  tient  une  fillette  ;  ces  deux  figures  ont  ensuite 
été  supprimées. 

2.  LAlbUiM,  croquis  in-4  à  claire-voie. 

Sujet  Watteau.  Une  jeune  femme  assise,  devant  un  petit 
mur  de  parc,  regarde  un  grand  album,  une  autre  femme 
debout,  à  droite,  fait  de  la  main  gauche  le  geste  de  montrer 
quelque  chose  sur  l'album.  (13  cent,  sur  16.) 

3.  L'Album,  vernis  mou,  in-4  en  1. 

Sujet  analogue  au  précédent.  Une  jeune  femme ,  dans  un 
parc,  regarde  un  album.  A  sa  droite,  c'est-à-dire  à  gauche 
par  rapport  au  spectateur,  une  femme  debout,  la  main 
droite  retombant  le  long  du  corps.  (20  cent.  Va  sur  13). 

4.  Le  Livre  a  figures. 

Sujet  Watteau.  —  Tirage  postérieur  sous  le  titre  :  Une 
belle  matinée.  (Galerie  Durand-Ruel.) 

5.  La  Lecture,  vernis  mou,  in-4  en  1. 

Sujet  Watteau.  Femme  debout,  vue  de  dos,  lisant  une 
lettre,  dans  un  parc  ;  plus  loin,  une  femme  étendue  à  terre, 
un  homme  assis,  et  une  femme  tenant  un  enfant.  (20  cent, 
sur  13.) 

6    Conversation  galante,  vernis  mou,  in-8. 

Sujet  Watteau  Femme  assise  contre  une  balustrade.  A 
gauche,  un  homme  et  une  femme,  causant,  s'enfoncent  dans 
le  parc.  (15  cent,  sur  12.) 

7.  La  Leçon  de  mandoline,  vernis  mou,  in-8  rond. 

Sujet  Watteau.  Diamètre  13  cent. 

8.  Leçon  de  mandoline,  eau-forte,  in-12. 

Sujet  Watteau.  11  cent.  J/2  sur  7  */a. 

9.  Julie  et  Saint-Preux,  eau-forte,  in-8  en  1. 

Ils  sont  à  l'avant  d'un  bateau  d'où  ils  vont  descendre. 
9  cent.  !/2  sur  7  */2. 


272  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 


10.  Croquis  de  jeune  femme  assise ,  eau-forte  in-8  à  claire- 
voie. 

De  face,  robe  décolletée  en  carré,  coiffure  à  boucles  sur 
les  côtés  de  la  tète.  Hauteur  de  la  gravure  12  cent.  La 
planche  a  20  cent.  ij<%  sur  15  lj%.  —  Premier  état ,  la  tête 
seule  et  très  légère  indication  de  la  robe. 

11.  Le  Chagrin,  eau-forte  in-4  en  1. 

La  femme  est  d'un  type  qui  rappelle  celui  des  femmes  de 
Johannot.  Coiffée  d'un  petit  bonnet,  elle  est  agenouillée, 
appuyant  sa  tête  sur  son  coude  droit  qui  repose  sur  un  gros 
tronc  d'arbre.  Largeur  de  la  gravure  :  18  cent.  Dimensions 
de  la  planche  :  23  cent,  sur  19. 

12.  LE  BAISER,  eau-forte  in-8  ovale. 

Des  amours  dansent  une  ronde  autour  d'une  jeune  fille 
debout,  vêtue  à  l'antique,  et  qu'un  jeune  homme  embrasse. 
14  cent,  sur  10  */2. 

13.  LE  SOMMEIL,  pendant  de  la  pièce  précédente. 

Des  amours  étendent  un  voile  sur  les  deux  amoureux, 
qui  dorment  dans  un  bois. 

14.  FRONTISPICE,  vernis  mou,  in-4  à  claire-voie. 

Cadre  orné.  Femme  ailée  distribuant  des  estampes,  que 
regardent  des  amours.  Au  bas,  une  famille,  en  costume  de 
1840,  regarde  un  grand  album.  (24  cent,  sur  16  */g.) 

15.  Lithographies. 

Exposition  de  1824  (Journal  La  Pandore).  —  Campagne 
d'Orient,  série  in-fol.  (*)  —  Costumes  géorgiens,  série. 

La  Vie  d'une  Modiste,  17  lith.  color.  (Villain  et 
Engelmann).  —  L'Utilité  d'une  jambe  de  bois,  petit  album 
(Osterwald,  1828).  —  Série  de  types  en  caricature,  1828.  — 
Ce  que  Von  voit  tous  les  jours,  ce  que  Von  voit  trop  souvent, 
série  caricaturale,  1829  (Osterwald  et  Rittner)  (2).  —  Cinq 
heures  du  soir  ;  dîner  au  Rocher  de  Cancale.  —  Un  ama- 
teur partant  pour  Alger.  —  Innovation  romantique,  cari- 
cature de  modes,  1830. 

(1)  Une  des  pièces,  le  Débarquement  des  Français  en  Morée,  porte 
la  mention  :  Composé  et  lithographie  par  Waltier,  le  ciel  PAR  Frédébic 
DELARVELLE  I  Cet  inconnu  qui  intervient  pour  finir  un  ciel  et  qui  le  signe 
est  un  comble. 

(2)  Grand -Carteret  cite  deux  autres  suites  :  La  Journée  d'une  actrice 
et  L'Echelle  conjugale,  et  les  attribue  à  Edouard  Wattier. 


WATTIER.  273 


Une  pièce  de  la  série  des  Pasquinades.  (Voyez  Gat. 
d'Henry  Monnier). 

Les  quatre  Sergents  de  La  Rochelle. 

Tuileries,  29  juillet  1830  (un  patriote  expirant  est  porté 
sur  le  trône  où  il  rend  le  dernier  soupir).  —  Arrivée  de 
La  Fayette  à  l'Hôtel  de  ville.  —  Le  Roi-Citoyen  (Louis- 
Philippe  en  pied,  in-4).  —  Planches  pour  la  Caricature  et 
le  Charivari.  —  Arrestation  de  la  Duchesse  de  Berry, 
in-fol.  en  1. 

Macédoines  sur  les  Journées  de  Juillet,  Souvenirs  de  Paris 
en  1831,  Petits  Sujets  baroques,  Petits  Costumes  militaires, 
Petits  Costumes  suisses,  Sujets  chinois,  Salmigondis  poli- 
tique, Petits  Sujets  de  piété,  etc. 

Suite  de  sujets  avec  portes  et  fenêtres  à  découper  et  à 
réappliquer  :  (Martinet,  1831),  les  pièces  sont  un  peu  moins 
risquées  que  les  similaires  des  suites  de  Numa  et  Bouchot. 

Planches  pour  Croquis  par  divers  artistes. 

L'Amour  badin  :  Watteau  pinx.  Wattier  lith. 

L'Œuvre  de  Boucher ,  reproduit  par  Emile  Wattier 
d'après  la  gravure  des  dessins  originaux  (  ce  qui  signifie  : 
lithographie  d'après  les  fac-similé  de  Demarteau  et  autres), 
album  de  65  lith.,  chez  Troude  et  Hourtier  (la  2uie  série, 
nos  66  et  suiv.  par  Georges  Bellenger,  chez  Fabré. 

D'après  Wattier  : 

Vignettes  sur  bois  ;  titre  du  Monde  Dramatique,  1835, 
gravé  par  Porret  ;  fleurons  divers  ;  illustrations  pour  le 
Cabinet  de  l'Amateur,  Autrefois  ou  le  bon  vieux  lemps , 
Y  Histoire-Musée  de  la  République  Française  par  Chal- 
lai.iel  (*)  ;  suite  de  vignettes  pour  Y  Histoire  Sainte. 

(!)  Wattier  y  a  reproduit,  d'après  des  estampes  du  temps,  des  types  de 
sans-culottes  et  le  «  porte-drapeau  de  la  fête  civique  ».  Dans  le  même 
livre  le  portrait  de  Carrier  est  dessiné  par  Charles  Jacque,  qui  a  égale- 
ment donné  la  reproduction  d'une  caricature  ancienne  :  «  La  Provision 
du  Couvent  ».  Jacque  del.  et  se. 

L'Histoire -Musée  de  la  Révolution  représentait  en  1842  le  suprême 
effort  d'une  illustration  documentée,  avec  ses  pénibles  reproductions 
d'estampes  anciennes  par  des  graveurs  sur  acier  tels  que  Branche,  Mon- 
nin,  Rebel,  etc.  Quel  chemin  nous  avons  parcouru  depuis,  avec  les 
facilités  de  vulgarisation  données  par  les  reproductions  dérivant  des 
procédés  photographiques  !  Pour  le  XIXe  siècle  seulement  et  en  quelques 
Xll  18 


274  LES    GRAVEURS     DU    XIX»    SIECLE. 


Sur  acier  :  20  vignettes  gravées  par  Le  Couturier  pour  les 
Chansons  nouvelles  de  Festeau,  auteur  des  Éphémères  et 
des  Égrillardes,  1847,  in-18. 

Etats-généraux  du  travail  avec  portrait  de  Louis  Blanc, 
gravé  par  Riffaut  (devenu  ensuite  un  Calendrier  démocra- 
tique pour  1851). 

L'Attente,  lith.  par  Jorel  (L'Artiste)  —  Adieux  du  prince 
Louis-Napoléon  à  Napoléon  Ier,  lith.  par  C.  Nanteuil  en 
1849.  —  Un  Petit  Souper  sous  la  Régence  (ce  tableau  a 
été  le  cheval  de  bataille  de  Wattier) reproduit  dans  L'Artiste. 
—  Un  Souper  (du  Directoire  ou  de  la  Régence  ?)  lith.  par 
Lemoine.  —  Souper  de  débardeurs,  jolie  pièce  lithogra- 
phiée  par  Sirouy,  in-4  en  1. 

Très  nombreuses  images  de  piété. 

Wattier  avait  dessiné  pour  le  Ministère  de  l'Intérieur  des 
brevets  pour  les  récompenses  à  accorder  aux  arts  et  à  l'in- 
dustrie, 1850. 


WEBER  (Antoine- Jean),  peintre  et  lithographe, 
1797-1875. 

Lith.  pour  Histoire  lithographiée  du  Palais- 
Royal,  par  Vatout.  (Imp.  de  Motte,  in-fol.  lith.  de 
Weher,  Marin  Lavigne,  Lafosse,  etc.). 

Reproductions  diverses  ;  Gustave  Wasa  :  Hersent. 
Sainte  Hélène  :  Vafflard  ;  —  Le  mauvais  Numéro  : 
Bafcop  ;  —  Imagerie  galante  de  1830 ,  etc.  ;  — 
Portrait  de  P. -H.  Marron ,  président  du  Consis- 
toire de  l'Eglise  réformée  de  France,  d'après 
Vafflard,  in-fol.  —  Mgr.  Affre  exposé  sur  son  lit 
funéraire. 


années,  avec  les  ouvrages  publiés  sur  Napoléon,   —   sur  le  XIXe  siècle, 

—  sur  la  caricature,  —  sur  Daumier,  —  sur  les  vignettes  romantiques, 

—  sur  Raffet,  etc.,  on  en  est  arrivé  déjà  à  avoir  répandu  dans  le  public 
les  reproductions  exactes  de  plusieurs  milliers  d'estampes. 


WEBRR  275 

WEBER  (Frédéric),  néàBâle,  graveur,  élève  de 
Forster. —  Portraits  pour  les  Galeries  de  Versailles. 
—  Erasme  :  Holbein.  —  Napoléon  et  son  fils  : 
Steuben.  —  Italienne  à  la  Fontaine  :  de  Keyser. — 
Jeune  Suissesse  et  un  autre  type  de  femme ,  in-4  : 
Winterhalter.  —  La  Vierge  au  linge  :  Raphaël , 
1859.  — ■  Portrait  de  jeune  homme  :  Raphaël 
(Chalcographie).  —  La  Villa  Visconti  :  Raphaël, 
1868.  —  La  Madona  di  Lugano  :  Luini ,  1873.  — 
Amerbach  :  Holbein. —  L'Amour  sacré  et  V Amour 
profane:  Titien,  1876.  — Petit  Gitan o  :  Artaria. 

V Impératrice  Eugénie,  profil  in-4:  Winter- 
halter, 1863.  —  Le  Prince,  La  Princesse  de  Galles, 
2  p.  :  Winterhalter.  —  Le  Prince  Frédéric  de 
Prusse  et  la  Princesse  Victoria,  2  p.  -.Winterhalter. 

Louise  Colet,  Cooper,  Canova,  Stehlin,  bourg- 
mestre de  Baie,  1880,  etc. 

WEBER  (  Otto  )  ( l  ) ,  peintre  et  graveur.  —  En 
Ecosse ,  Pardon  breton ,  Le  Soir  au  Village ,  eaux- 
fortes  (Gadart). 

WEDGWOOD.  —  Vignettes  et  portraits  pour 
l'illustration,  vers  1820.  —  Bernardin  de  Saint- 
Pierre  ,  in-8.  —  Didot  l'aîné  d'après  le  médaillon 
de  Veyrat,  etc. 

(!)  D'après  Th.  Weber,  peintre  de  marines,  quelques  reproductions  de 
tableaux  par  la  chromolithographie,  le  bois  ou  l'eau-forte,  et  des  menus 
en  photogravure  Goupil. 


276  LES    GRAVEURS    DU     XIXe    SIECLE. 

WEIR  (J.-A.)  ,  né  à  West-Point  (États-Unis) 
en  1852,  peintre  et  graveur,  a  envoyé  quelques 
planches  à  l'Exposition  Universelle  de  1889.  — 
Portraits  de  John  Weir,  de  E.  C.  Weir,  de 
Mme  Weir  (plusieurs  fois  répété),  de  Me"e  Weir, 
enfant  ;  diverses  Etudes,  etc. 

WÉRY  (Pierre),  peintre  lyonnais ,  1770-1827, 
a  lithographie  :  Vue  prise  dans  l'intérieur  de  l'île 
Barbe,  près  Lyon  (Engelmann).  —  Vue  de  Vile 
Barbe.  —  Vue  de  S  te- Colombe,  Dauphiné. 

Piringer  a  gravé  des  vues  d'après  Pierre  Wéry. 

WHISTLER  (James Mac Neil),  peintre,  graveur 
et  lithographe. 

Américain  de  naissance  et  de  tempérament, 
londonien  de  résidence,  parisien  de  goûts  et  par- 
fois de  séjour,  il  est  nettement  français  par  le 
début  de  son  œuvre  de  graveur  :  à  telles  enseignes 
que  sa  première  publication  d'eaux-fortes  a  reçu 
le  nom  deFrench  Set,  la  suite  française. 

Né  à  Baltimore,  vers  1833  (?),  fils  d'un  major  du 
génie  de  l'armée  américaine,  Whistler,  d'abord 
destiné  à  la  carrière  militaire,  fut  élève  de  l'école 
de  West-Point.  Mais  bientôt,  se  tournant  vers 
l'art,  il  vint  à  Paris  où  vers  1857  on  le  trouve 
élève  de  l'atelier  de  Gleyre  f1). 


(!)  Ce  qui  a  fait  dire  à  un  critique  un  peu  paradoxal  «  qu'il  n'y  a  pas 
»  de  gens  de  talent   sans  avoir  passé  par  l'école  de  David  :   car  enfin 


WHISTLER.  277 


A  ce  moment,  Peau-forte  originale  était  en  plein 
épanouissement.  Non  qu'elle  eût  été  précédem- 
ment abandonnée  :  de  1830  à  1850,  elle  avait  eu 
Célestin  Nanteuil,  Paul  Huet,  Marilhat,  Raffet, 
Delacroix,  Meissonier,  Johannot,  Trimolet,  Bléry, 


»  Gleyre,  n'en  eût-il  jamais  été,  en  est,  et  ses  élèves  par  conséquent.  » 
11  fut  un  temps  où  Whistler  exécutait  une  copie  de  Y  Angélique  d'Ingres, 
à  côté  de  J.-J.  Tissot  qui  la  copiait  également.  Où  est  aujourd'hui  cette 
copie  de  V Angélique  par  Whistler  ? 

Pour  en  finir  avec  la  peinture,  qui  n'est  point  notre  sujet,  rappelons 
que  Whistler,  en  1863,  ne  fut  pas  admis  au  Salon,  et  que  son  tableau,  la 
Jeune  Fille  blanche,  figura  à  l'exposition  des  Refusés. 

Combien  il  est  difficile  d'éclaircir,  au  bout  de  peu  de  temps,  le  moindre 
des  points  d'histoire  !  Même  alors  que  les  documents  abondent  :  tellement 
les  documents  ont  peu  de  calme  et  d'impartialité  et  sont  pleins  de  passion, 
et  des  passions  contraires.  Allez  donc  choisir  ! 

Par  exemple,  pour  ceux  qui  n'ont  pas  vu  l'exposition  des  Refusés  de 
1863,  comment  se  la  représenter?  A  croire  certains  articles  de  la  critique 
actuelle,  ce  fut  une  réunion  d'oeuvres  admirables  et  incomprises,  et  «  la 
renommée  de  ce  Salon  fameux  ira  désormais  sans  cesse  en  grandissant.  » 

Ceci  paraît,  à  la  simple  première  vue,  un  peu  fort.  Sans  doute,  il  y 
eut,  en  1863,  comme  toujours,  des  erreurs  de  jury.  Il  est  positif  aussi 
que  des  débutants  d'alors,  refusés,  se  sont  montrés  ensuite  avec  éclat. 
Enfin  une  nouvelle  éducation  de  l'œil  a  fait  comprendre  depuis  des 
œuvres  qui  alors  étaient  jugées,  de  bonne  foi,  hérétiques  ou  mystifica- 
trices. Pour  la  gravure,  nous  avons  vu  que  Y  Erasme  de  Bracquemond  et 
le  Jean  Bellin  de  Gaillard  furent  proscrits.  C'est  vif!  Ils  furent  d'ailleurs 
remarqués,  par  Burty.  Dans  la  peinture  on  cite  un  certain  nombre 
d'artistes,  les  uns  refusés  en  totalité,  les  autres  en  partie  seulement,  le 
surplus  de  leurs  envois  étant  admis  au  Salon,  et  que  l'erreur  partielle  ou 
totale  du  Jury  n'a  pas  empêchés  de  faire  leur  chemin. 

Mais  ceci  ne  nous  donne  pas  un  jugement  d'ensemble. 

Si  nous  interrogions  un  témoin  contemporain  ?  Ne  le  prenons  pas 
impartial,  mais,  au  contraire,  très  engagé  dans  la  lutte  et  dans  l'opposi- 
tion, (quand  on  est  de  l'opposition,  il  ne  suffit  pas  de  l'être  en  politique, 
il  faut  le  rester  jusqu'en  peinture  et  en  art  \),  et  sincère.  Ce  témoin,  ce 
sera  Castagnary,  et  ce  qu'il  nous  apprendra  des  Refusés  sera  fort  inté- 
ressant (Salons,  1851-1819  ;  Charpentier,  2  vol.  1892). 

Castagnary   nous  dit  que   «  ni  l'édit   de   Milan,  ni  l'édit  de  Nantes  ne 


278  LES     GRAVEURS     DU    XIX"    SIECLE. 

Jacque,  Chaplin,  Allemand,  Achard,  Hervier, 
etc.  Mais  elle  tendait  à  prendre  un  développement 
extraordinaire,  et  présentait  surtout  une  vigueur 
et  une  couleur  nouvelles,  caractéristiques  ;  elle 
était  devenue  ce  que  certains  ont  appelé  «  l'eau- 
forte  intense  ».  Evolution  saisissante  avec  Leys, 
Saint-Marcel  (1848),  le  cahier  de  Daubigny  (1851) 
et  les  premières  eaux-fortes  de  Corot  et  de  Millet, 

»  mirent  tant  de  joie  au  cœur  des  opprimés  que  la  décision  souveraine 
»  qui  ordonnait  l'exposition  des  refusés.  Dans  les  ateliers  ce  fut  un  délire 
»  universel  :  on  riait,  on  pleurait,  on  s'embrassait.  » 

L'espérance  secrète  de  l'Opposition  était  que  le  Contre-Salon  serait  une 
réunion  d'œuvres  étourdissantes,  qu'il  écraserait  net  et  à  jamais  le  Salon, 
en  mettant  une  fois  pour  toutes  en  lumière  l'incurable  ânerie  des  jurés  offi- 
ciels. Bref,  que  ce  serait  la  Révolution  en  art,  —  en  attendant  mieux. 

Mais  voici  que  beaucoup  de  refusés,  au  moment  de  paraître  devant  le 
public  pris  pour  juge,  doutent  d'eux-mêmes,  prennent  peur  et  se  récu- 
sent. Castagnary  dit  «  qu'il  regrette  le  caractère  facultatif  que  le  gouver- 
nement a  cru  devoir  laisser  à  la  contre-exposition  »  (!). 

Sur  ce,  l'Exposition  des  Refusés  ouvre.  On  y  remarque  quelques 
victimes,  dont  notre  critique  effectue  d'ailleurs  immédiatement  le  sauve- 
tage. Mais  l'ensemble  du  Contre-Salon,  il  le  faut  juger  !  Et  Castagnary 
prononce,  sur  son  honneur  et  sa  conscience,  devant  le  dieu  des  Arts  et 
devant  les  hommes,  ce  terrible  verdict  : 

«  Par  ce  temps  de  littérature  abondante,  on  sait  assez  généralement 
»  en  France  ce  qu'est  un  roman  ennuyeux,  un  drame  mal  fait,  une  pièce 
»  de  vers  insipide,  un  article  de  journal  déclamatoire  ou  diffus.  Avant 
»  l'exposition  des  Refusés  on  ne  pouvait  pas  se  figurer  ce  qu'est  un 
»  mauvais  tableau  ! 

»  Aujourd'hui,  grâces  en  soient  rendues  à  Apollon,  nous  le  savons. 
»  Nous  l'avons  vu,  touché,  constaté.  Nous  pouvons  dire  hardiment  que 
»  de  toutes  les  sottes  productions,  la  plus  sotte  ne  se  fait  pas  avec  la 
»  plume,  mais  avec  le  pinceau.  L'homme  de  lettres  s'arrête  à  mi-chemin 
»  de  l'imbécillité.  Plus  favorisé  que  lui,  le  peintre  a  le  privilège  d'atteindre, 
»  que  dis-je  ?  de  reculer  les  bornes  de  la  bêtise  !  » 
C'est  parler  net,  et  l'on  est  fixé. 

Revenons  à  Whistler  :  la  brouille  entre  nos  jurys  et  lui  ne  dura  point, 
—  pas  plus  que  la  froideur  marquée  que,  paraît-il,  il  rencontra  au  début, 


WHISTLER.  279 


et  plus  encore  avec  Méryon,  qui,  de  1850  à  1856, 
terminant  son  œuvre,  portait  la  gravure  originale 
à  l'apogée  de  la  gloire.  Bracquemond,  le  suivant, 
avait  donné  une  grande  partie  de  ses  pièces  maî- 
tresses. 

Whistler  entra  dans  le  courant  en  1857,  en 
gravant  son  propre  portrait  (F.  Wedmore,  n°  1)(1). 

En  1858  paraît  la  «  suite  française  ». 

de  la  part  de  la  Royal-Academy.  En  1865,  on  trouve  au  Salon  son  tableau 
La  Princesse  du  pays  de  la  porcelaine  ;  en  1867,  Au  piano  et  Sur  la 
Tamise  l'hiver.  Puis  une  longue  abstention.  En  1882,  un  portrait  ;  en 
1883,  le  Portrait  de  la  mère  de  Whistler  ;  en  1884,  Carlyle  ;  en  1885, 
Lady  Archibald  Campbell  et  Théodore  Duret  ;  en  1886,  un  portrait  ;  en 
1890,  deux  Nocturnes,  etc.  Aujourd'hui  Whistler,  chevalier  delà  Légion 
d'honneur  en  1889,  a  été  promu  officier  deux  ans  après,  en  1891,  et  le 
portrait  de  sa  mère,  œuvre  remarquable,  est  au  Luxembourg. 

Sur  Whistler  peintre,  voyez  les  nombreux  articles  de  toute  la  critique 
d'avant-garde  :  Th.  Duret,  Gustave  Geffroy,  Roger  Marx,  Huysmans, 
etc.,  etc.  Et  dans  une  autre  note,  des  articles  un  peu  mordants  {T.  W., 
Chronique  des  arts  et  de  la  curiosité,  25  octobre  1890.  —  Le  Whisllé- 
risme  et  le  Pissarisme,  par  Pointe-Sèche,  aans  le  Journal  des  Arts). 

Nous  laissons  de  côté  la  partie  combative  de  la  carrière  de  Whistler, 
son  procès  avec  Ruskin,  son  Ten  o'Clock,  la  publication  de  ce  livre  au 
titre  excentrique  et  original  :  L'Art  charmant  de  se  faire  des  ennemis,  et 
autres  faits  contingents  qui  dans  quelques  années  seront  oubliés.  Tandis 
qu'on  connaîtra  toujours  la  série  des  eaux-fortes  de  la  Tamise  ! 

(l)  <(  Whistler  was  Wistler's  first  model,  »  a  dit  son  catalographe 
F.  Wedmore.  —  Il  faut  y  ajouter  Annie  Haden  (2)  et  Le  Hollandais 
tenant  un  verre  (3). 

Les  numéros  que  nous  citerons  entre  parenthèses  sont  ceux  du  cata- 
logue de  214  planches  de  l'œuvre  de  Whistler  par  Frédéric  Wedmore. 

Voyez  Whistler's  Etching,  a  study  and  a  catatogue  by  Fredc^ic 
Wedmore  :  London,  Thibaudeau,  1886,  in-12,  avec  cette  épigraphe  en 
français  qui,  mise  ici,  a  une  saveur  particulière  :  Sans  la  liberté  de 
blâmer,  il  n'y  a  point  d'éloges  flatteurs.  BEAUMARCHAIS.  Il  faut  se  rappeler 
qu'en  Angleterre,  la  critique  d'art  ne  s'exerce  que  sous  la  menace  de 
procès  commerciaux  en  dommages-intérêts,  pour  dépréciation  de  la  mar- 
chandise. 


280  LES    GRAVRURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Douze  Eaux-Fortes  d'après  nature,  par  James 
Whistler.  Imp.  Delàtre,  rue  Saint- Jacques,  171, 
Paris,  noo.  1858.  A  mon  vieil  ami  Seymour  Haden. 
Titre.  L'artiste  dessinant  entouré  de  gamins  (20). 

—  Liverdun  (4).  —  La  Rétameuse  (5).  —  En  plein 
soleil  (6).  —  La  Maison  délabrée,  Alsace  (7).  —  La 
mère  Gérard  (9).  —  Une  rue  à  Saverne  (11).  —  Le 
petit  Arthur  (13).  — La  Vieille  aux  loques  (14).  — 
Annie  (15).  —  La  Marchande  de  moutarde  (16).  — 
Fumette  (18).  — La  Cuisine  (19). 

Indépendamment  de  cette  suite,  les  eaux-fortes 
françaises,  parmi  lesquelles  sont  des  pièces  très 
fines,  comprennent  encore  : 

Chien  au  chenil  (8).  — La  mère  Gérard,  penchée 
^10).  —  Fille  tfHeidelberg  (12).  —  Logement  de 
chiffonniers,  quartier  Mou f fêtard  (17). — Portrait 
de  Deldtre,  hommage  à  Mme  Delâtre  (21).  —  Soupe 
à  trois  sous  (27).  —  Bibi  Valentin,  enfant  en 
tablier  (28) .  —  Lecture  au  lit  (29) .  —  Bibi  Lalouette, 
enfant  de  profil,  1859  (30).  —  Le  Verre  de  Cham- 
pagne (31).  —  Portrait  de  P  écrivain  As  truc  (pièce 
appelée  quelquefois  «  Davis  ».  (49).  —  Fumette 
debout  (50).  —  Fumette  la  tête  penchée  (51).  — 
Drouet,  sculpteur,  1859  (53). 

Elle  de  la  Cité  vue  de  la  Galerie  d Apollon, 
in-4  en  1.,  Dec.  1859(55). 

Finette  à  la  fenêtre,  en  grande  crinoline,  robe 
de  velours,  et  la  main  sur  la  hanche,  in-4, 1859  (54). 

—  «  Finette  »  ,  dit  le  catalogue  Wedmore,  «  was 


WHISTLER.  281 


»  a  public  dancer.  She  was  generally  the  com- 
»  panion  of  Alice  la  Provençale  or  of  Rigol- 
»  boche,  in  a  famous  quadrille  then  in  vogue.  » 
On  n'est  donc  pas  plus  parisien  que  Whistler  à 
cette  date.  Mais  c'est  aussi  le  moment  où  il  va 
cesser  de  l'être,  pour  commencer  son  œuvre 
anglais. 

L'année  1859  est  notable  dans  l'histoire  de 
l'eau-forte.  C'est  l'année  où  Jacquemart  essaie 
pour  la  première  fois  sa  pointe  prestigieuse,  où 
Legros  se  met  à  graver,  où  Jacque  exécute  sa 
grande  Bergerie,  où  s'annoncent  Lalanne.  Jong- 
kind,  Rops,  Ghauvel  ;  c'est  l'année  enfin  où 
Seymour  Haden  grave  les  Pêcheurs  de  la  Tamise, 
et  Whistler  les  premières  pièces  de  la  série  de 
Londres:  avec  les  deux  beaux-frères  (Seymour 
Haden  a  épousé  la  sœur  de  Whistler),  Fart  de 
l'eau-forte  «  intense  »  passe  la  Manche  et  s'im- 
plante avec  éclat  en  Angleterre^1  ) 

Whistler,  maître  de  sa  pointe  déliée,  eut  la 
fortune  de  trouver  à  Londres  un  sujet  ;  un  sujet 

(!)  Rappelons  que,  de  l'autre  côté  du  détroit,  l'eau-forte,  au  commence- 
ment du  siècle,  avait  eu  David  Wilrie,  dont  l'œuvre  est  de  quatorze 
pièces. 

1.  Tête  de  vieillard.  —  2.  Dame  assise  à  la  fenêtre  et  lisant  une  lettre; 
et  femme  debout  dehors  tenant  un  enfant.  —  3.  Groupe  de  trois  garçons. 
—  4.  Garçons  jouant  à  la  chaise  à  porteurs.  —  5.  Extérieur  d'un 
cottage  dans  la  manière  d'Adrien  Ostade,  1820.  —  6.  Étude  pour  un 
fragment  du  tableau  «  Lecture  du  Testament  »,  1819.  —  T.  Intérieur  du 
«  Dressing-Room  ».  —  8.  Renvenuto  Cellini  et  Paul  III.  —  9.  Intérieur 
hollandais,  1820.  —  10.  Pauvre  femme  et  deux  enfants.  —  11.  Etude  de 


282  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIÈCLE. 

inédit  et  capital.  Pour  cela  il  ne  lui  fallut  qu'ou- 
vrir sa  fenêtre,  dans  sa  demeure  du  vieux  Chelsea 
qui  nous  est  connue  par  une  des  plus  belles 
eaux-fortes  de  Seymour  Haden(  '  ),  et  regarder  «  en 
»  haut  de  la  rivière  les  vieux  ponts  de  Putney  et 
»  de  Battersea,  les  appontements  et  les  magasins 
»  où  se  déchargent  les  marchandises,  l'enfilade 
»  des  allèges  et  des  gabares  à  sec  sur  la  rive  :  plus 
»  bas,  vers  le  port  maritime,  les  navires  amarrés 
»  le  long  des  docks  où  les  bateaux    de    pèche 


la  tête  du  Bagpiper.  —  12.  Intérieur  de  chapelle  dans  une  cathédrale.  — 
13.  Dame  assise  à  une  fenêtre.  —  14.  Intérieur  d'un  cottage  avec  femme 
assise,  et  une  autre  femme  qui  se  baisse  pour  embrasser  un  enfant. 

De  Wilkie,  il  faut  rapprocher  le  peintre  Andrew  Geddes,  avec  son 
œuvre  de  quarante-trois  eaux-fortes. 

la  Mmc  Geddes  mère.  —  lb  L'Enfant  à  la  pomme.  —  Ie  Enfant 
couché  et  chien.  —  2.  Sir  William  Allan.  —  3.  Barrington  Pope  Black- 
ford.  —  4.  Henry  Broadwood.  —  5.  David  Bridge  Junior.  —  6.  Georges 
Ghalmers.  —  7.  Lady  Henrietta  Hay  Drummond.  —  8.  Francis  Jeffrey. 
—  9.  William  Martin.  —  10.  Alexander  Nasmilh.  —  11.  Colonel  Phi- 
lipps.  —  12.  M.  et  Mme  Jerry.  —  13.  Archibald  Skirving.  —  14.  John 
Sheepshanks.  —  15.  Homme  en  armure.  —  16.  Van  Dyck.  —  17.  L'Infante 
Isabelle.  —  18.  Nicolas  Rockox,  bourgmestre  d'Anvers  ;  1822.  —  19. 
Philippe  IV.  —  19b.  Pierre  de  Laer.  —  20.  Vieille  femme.  —  21.  Rem- 
brandt. —  22.  Tête  de  vieille  femme.  —  23.  Petite  tête.  —  24.  Vieillard 
endormi.  —  25.  Pauvresse.  — 26.  L'enfant  à  la  cuiller.  — 27.  La  Femme 
aux  crêpes.  —  28.  La  Maison  de  Claude  Lorrain  à  Rome.  —  29.  The 
Field  of  Bannocklown.  —  30.  Halliford  sur  la  Tamise.  —  31.  Peckam 
Rye,  près  Londres.  —  32.  Richmond  Park.  —  33.  Vue  à  Caen  Wood.  — 
34.  La  Souche  d'un  vieil  arbre.  —  35.  Au  parc  de  Richmond.  — 
36.  Halliford.  —  37.  Arbres  à  Hyde-Park.  —  38.  Vue  de  la  Tamise.  — 
39.    Le  Christ  et  les  Docteurs.  —  40.  L'Enfant  noir. 

Le  catalogue  des  elehings  de  Wilkie  et  Geddes  a  été  publié  par  Laing, 
en  1875,  à  Edimbourg. 

(1)  Whistler's  House,  Old  Chelsea,  (N°  47  du  Cat.  d'Haden). 


WHISTLER.  283 


»  apportent  le  poisson  au  grand  marché  de  Bil- 
»  lingsgate  ».  Et  Whistler  «  inventa  »  la  Tamise 
maritime  et  marchande,  la  Tamise  des  ivharfs, 
des  piers  et  des  warehouses,  dans  cette  série  de 
seize  pièces  qui  est  sa  maîtresse  œuvre  :  Sixteen 
Etchmgs  of  Scènes  on  the  Thames,  and  oiher 
subjects,  série  qui  se  compose  de  : 

Thames  Warehouses,  from  Thames  tunnel  pier, 
pet.  in^enl.,  1859(35); 

Westminster  Bridge,  pet.  in-4  en  1.  (36)  ; 

Limehouse,  pet.  in-4  en  1.  (37)  ; 

Tyzac,  Whiteley  &  C°,  ou  Eagle  Warf,  petit 
in-4  en  1.  (39)  ; 

Black  Lion  Warf,  pet.  in-4  enl.; 

The  Pool,  pet.  in-4  en  1.; 

Thames  Police,  ou  Wapping  Warf,  pet.  in-4 
en  1.  (42)  ; 

The  Lime-Burner.  in-4  (44)  ; 

Portrait  de  Becquet,  violoncelliste ,  ou  The 
Fiddler,  in-4  (48)  ; 

Rotherhite,  ou  Wapping,  in-4,  1860  (60)  ; 

The  liitle  Pool,  in-12  en  1.  (72)  ; 

La  Forge,  gd.  in-4  en  1.,  1861  (63)  ;  (l) 


(*)  Au  sujet  de  cette  pièce  célèbre,  le  catalographe  de  Whistler  met  une 
annotation  qui  est  pour  nous  faire  froid  dans  le  dos,  à  nous  tous  collec- 
tionneurs qui  pensons  avoir  une  belle  Forge.  »  L'effet  cherché  dans  cette 
»  audacieuse  pointe-sèche  n'est  atteint  que  dans  une  demi-douzaine  de 
»  très  belles  épreuves  tirées  avant  la  publication.  »  (!)  Et  voilà  ! 

La  suite  delà  Tamise  a  été  publiée  en  1871,  par  Ellis  and  Green,  à 
100  ex.;  les  épreuves  n'étaient  pas  entièrement  satisfaisantes,  mais  il  exis- 


284  LES     GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

MWbank  (au  premier  état  :  The  Works  of  James 
Whistler),  in-12  en  1.  (67)  ; 

Cadogan  Fier,  ou  Eavly  morniny,  Battersea, 
in-Senl.  (79): 

OJd  Hungerford  Bridge,  pet.  in-4  en  1.  (80)  ; 

Chelsea  Bridge  and  Church,  in-8  en  1. ,  1867  (85) . 

Whistler  nous  montre  ici  ses  qualités  caracté- 
ristiques :  une  pointe  extrêmement  fine,  —  ce 
qui  le  conduit  à  ne  point  forcer  la  dimension  des 
pièces  (!\.  — mais  délicate  sans  mièvrerie,  ferme  et 
nerveuse  sans  brutalité,  ne  disant  que  le  strict  né- 
cessaire, sans  empâtement,  laissant  parler  comme 
il  convient  le  blanc  du  papier  ;  enfin ,  toujours 
élégante  (Whistler  est  essentiellement  un  distin- 
gué). Ces  pièces  de  Londres  resteront  comme  une 
des  plus  belles  productions  de  la  gravure  originale 
contemporaine,  et  pour  résumer  tous  les  éloges 
d'un  mot,  ce  sont  des  eaux-fortes  de  maître. 

tait  les  épreuves  d'artiste  tirées  par  Whistler  lui-même.  Les  planches 
furent  ensuite  reprises  par  la  Fine  Art  Society  et  confiées  à  Goulding  qui 
en  tira  de  bonnes  épreuves. 

(!)  Whistler  a  émis  une  série  de  propositions-axiomes,  un  peu  compli- 
quées de  forme,  mais  dont  le  fond  revient  à  ceci  :  que  l'on  ne  doit  pas 
demander  à  un  procédé  plus  que  ce  qu'il  peut  donner  ;  —  que  lorsqu  on 
se  sert  d'une  pointe  aussi  déliée  que  possible,  il  faut  proportionner  à  la 
finesse  de  cet  outil  la  surface  à  couvrir,  aller  plus  loin  n'est  que  montrer 
la  pauvreté  du  moyen  employé  ;  —  que  la  manie  des  «  remarques  »  sur 
les  marges  n'est  qu'une  idée  d'amateur  (bravo  !)  ;  que  c'est  odieux,  ainsi 
que  l'exagération  des  marges  (très  bienj. 

Whistler  n'a  donc  guère  gravé  que  dans  le  format  in-12,  in-8,  ou  petit 
in-4.  Une  de  ses  singularités,  dans  ses  dernières  publications,  a  été  de 
supprimer  radicalement  toute  marge  et  de  couper  le  papier  au  ras  de  la 
planche.  C'est  un  peu  court  ! 


WHISTLER.  285 


Elles  ne  passèrent  pas  inaperçues  en  France. 
Dès  1863,  Baudelaire  écrivait  :  «  Tout  récemment, 
»  un  jeune  artiste  américain,  M.  Whistler,  expo- 
»  sait  à  la  galerie  Martinet  une  série  d'eaux-fortes 
»  subtiles ,  éveillées  comme  l'improvisation  ou 
«  l'inspiration, représentant  les  bords  de  la  Tamise: 
»  merveilleux  fouillis  d'agrès,  de  vergues,  de 
»  cordages,  chaos  de  brumes,  de  fourneaux  et  de 
»  fumées  tire-bouchonnées  :  poésie  profonde  et 
»  compliquée  d'une  vaste  capitale  » . 

La  publication  en  série  de  seize  fut  faite  en 
1871. 

«  Chose  singulière,  »  —  dit  Théodore  Duret.  — 
«  les  bords  de  la  Tamise  ainsi  reproduits  frap- 
»  pèrent  d'abord  le  public  anglais  par  un  côté 
»  d'imprévu  et  de  nouveauté.  Les  artistes  anglais 
»  avaient  négligé  d'abaisser  leurs  yeux  sur  cet 
»  aspect  familier  des  choses  ;  le  Londres  bâti  et 
»  affairé  avait  été  méconnu  comme  vulgaire  et 
»  prosaïque.  Quand  on  voulait  peindre  la  Tamise, 
»  on  s'en  allait  au  loin,  on  remontait  vers  Rich- 
»  mond  ou  Henley,  où  l'on  découvrait  les  cam- 
»  pagnes,  auxquelles  on  attribuait  seules  le 
))  mérite  de  la  dignité  et  du  pittoresque.  Mais 
»  comme  ce  sont  les  artistes  qui  tirent  d'eux  la 
»  beauté  et  le  charme  dont  ils  imprègnent  le  sujet 
»  qu'ils  traitent,  dès  que  Whistler  eut  reproduit 
»  ces  aspects  de  la  Tamise  à  Londres,  qui  avaient 
»  paru  si   ternes   et  si  vulgaires,    on  s'aperçut 


286  LES    GRAVEURS     DU    XIX»    SIECLE. 

)>  combien  ils  offraient  de  scènes  pittoresques  et 
»  de  motifs  raffinés.  Cette  publication  amena 
»  toute  une  suite  d'artistes  à  reproduire  par  la 
»  pointe  ou  le  pinceau  le  Londres  fluvial  négligé 
»  jusqu'alors  ».  (*)  En  effet,  l'influence  de  Whistler 
a  été  considérable,  les  vues  gravées  à  sa  suite  et 
comme  dans  son  sillage  par  des  graveurs  anglais 
et  américains,  ne  se  comptent  plus  (2). 

Pendant  dix  ans,  jusqu'en  1859,  l'œuvre  gravé 
de  Whistler  se  poursuit,  par  des  vues  de  la 
Tamise  et  autres,  des  portraits  et  des  études  de 
modèles  (3),  où  sont  des  pièces  très  délicates. 


(')  Whisler  et  son  œuvre,  par  Théodore  Duret,  1888  (extrait  de  la  revue 
Les  Lettres  et  Les  Arts,  de  Boussod-Valadon).  Cet  article  de  Théodore 
Duret,  très  intéressant,  est  de  ceux  qui  expliquent  le  mieux  l'artiste.  Il  a 
deux  mérites  qui  ne  sont  pas  communs  en  matière  de  Whistler.  Premiè- 
rement, quoique  de  très  chaude  louange,  il  est  mesuré  :  c'est  un  article  de 
critique,  et  non  un  accès  de  whistlerium  tremens.  Deuxièmement,  il  est 
écrit  en  français  :  j'entends  en  français  français,  et  non  en  déliquescent, 
ou  en  mystique,  ou  en  mystificateur. 

Il  est  accompagné  d'une  eau-forte  gd.  in-8  :  Un  jeune  garçon  assis, 
tenant  son  pied  dans  la  main  ;  1869. 

(2)  Une  œuvre  bien  vivante  de  Whistler  à  Londres  est  le  New  English  Art 
Club,  association  de  jeunes  artistes  qui  font  deux  expositions  par  an  à 
l'Egyptian  Hall,  et  luttent  rageusement  contre  la  Royal  Academy.  Groupe 
remuant  et  intéressant,  sous  une  influence  whistléro-française,  avec 
quelques  impressionnistes,  mais  mitigés,  ordonnés,  moins  lâchés  que  les 
nôtres,  et  pas  un  seul  «  pointilliste  ». 

(3)  Citons  brièvement  (notre  but  n'est  pas  ici  de  remplacer  le  catalogue 
Wedmore,  mais  d'analyser  l'œuvre  de  Whistler  à  l'usage  de  l'amateur 
français)  : 

Greenwich  Park  (33),  A  Wharf  (38),  Billingsgate  (45,  in-4  en  1.,  1859, 
Port-Folio],  Paysage  au  cheval,  1859(46),  Croquis  à  Limehouse  (59), 
Vauxhall  Bridge,  1861  (66),  Westminster  Bridge  in  progress  (70),  The 


WHISTLER.  287 


Un  moment,  il  semble  qn'il  va  mettre  la  main 
sur  un  autre  sujet  caractéristique,  contre-partie 
indiquée  pour  lui  de  la  Tamise:  les  rues  de 
Londres  [Saint-James  streel y  1878).  Mais  les  cir- 
constances le  détournent  dans  une  voie  toute 
différente. 


Mlle  Wapping  (71),  Timj  Pool  (13),  Utile  Smithfleld  (18),  Chelsea 
Wharf,  in-8  en  1.  (81),  Amsterdam,  1863  (82J,  Déchargement  à  Liver- 
pool  (84),  The  Swan  (89),  La  Plage,  1873  (101),  Steamboals  of  the  Tower 
(114),  La  petite  Forge,  1875  (115),  Deux  navires  (116),  Speke shore  (119), 
TheDamwood  (120),  Shipbuilders  Yard  (121),  London  Bridge  (123), 
Price's  Candie-Works  (124),  Battersea,  dawn  (125),  Croquis  de  navires 
(127),  Croquis  de  la  rivière  (128),  The  troubled  Thames  (129),  Croquis 
pris  à  Billinsgate  (130),  Bateaux  de  pèche,  Hastings  (131),  Wych  Street, 
1877),  Temple-Bar  (133),  Free-Trade  Wharf  (134),  The  Thames  toward 
Erith  (135),  Lindsay  Houses  (136),  From  Pickled-Herring  Slairs  (137j, 
St-James  Streel,  in-4  (140),  Battersea  Bridge  (142),  TTie  Lar^e  PooJ  (143), 
L' «  Adam  et  Eve  »  vieux  C'/ie/sea  (144),  Pu*/iey  Bnctye  (145),  TVje 
Utile  Pulney,  1879  (146),  Hurlingham  (147),  Fulham  (148). 

Portraits:  IVTusMer,  1859(52),  H7u's/ier  à  ta  mècfte  blanche  (la  fameuse 
mèche  blanche!),  1879  (142),  Le  jeune  Fils  de  Seymour  Haden  (22  et  23), 
Jnnie  (24),  J/ustc-floom  (26,  Seymour  Haden  et  sa  femme),  Arthur 
Seymour  enfant  {Al),  Annie  Haden  enfant,  1860  (57),  M'  Mann  (58), 
Axenfcld  (61),  Riaull,  graveur  sur  bois  (62),  Boos  Winans  avec  son 
accordéon  (76),  La  Mère  de  Whistler  (88),  F.  R.  Leyland,  et  ses  trois 
filles  (93  à  96),  Swinburne  (110),  Ridley  (122,  77ie  Guitar-Player) ,  Lord 
Wolseley  (138),  Irwing  en  Charles  /e:'  (139). 

La  Lecture  à  ia  Jam/>e  (25),  Pensionnaire  de  Greenwich  (32),  Nourrice 
et  enfant  (34),  Long-Shore  Men  (43),  Fe'nws,  1859  (56),  Joe,  1861  (64), 
L'Avare  (65),  Deux  pièces  pour  une  illustration  des  Poètes  anglais 
modernes,  1862  (68,  69),  Ralcliffe  Highway  (74),  Encamping  (75), 
L'artiste  Ridley  sous  un  ciel  noir  (77),  Ennui  (83),  Spefe  hall,  1870  (86), 
le  Modèle  posant  (87),  Fo*co  (90),  La  flo&e  de  velours,  1873  (91),  La 
petite  Robe  de  velours  (92),  Lecfur<;(97),  Tattmg  (98),  3/aude  (99) ,  Maude 
assise  (100),  Tï/Jie  modè/e  [102),  Jeune  fille  assise  (103),  77ie  Desk  (104, 
étude  de  jeune  fille  assise),  Resting  (105,  jeune  fille),  Agnès  (106),  Le 
Modèle  couche  (101) ,  Deux  croquis  (108),  The  Boy  (109),  Z)ame  à  /a 
fenêtre  (111),  Enfant  au  lit  (112),  L*ude  de  jeune  fille  nue,  couchée  (113), 
Le  /J/a»o  (117),  La  Keuve  écossaise  (118),  Le  Manchon  (126). 


288  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

En  1879,  Whistler  séjourne  à  Venise.  D'où  ses 
suites  vénitiennes,  partie  piquante  de  son  œuvre, 
comme  la  suite  de  la  Tamise  en  est  la  partie  forte. 
Ce  sont  des  croquis  très  vifs,  spirituels  et  singu- 
liers, jetés  sur  le  papier  par  une  notation  sémil- 
lante et  rapide  qui  rappelle  celle  de  la  musique 
manuscrite,  j'entends  l'écriture  du  compositeur 
qui  fixe  au  vol,  fiévreusement,  une  inspiration, 
mouchetant,  barrant,  pointant.  La  comparaison 
musicale  est  ici  à  sa  place ,  avec  l'artiste  qui 
a  appelé  ses  tableaux  des  «  harmonies  »  ,  des 
«  nocturnes  »  et  des  «  symphonies  ».  Les  pièces 
vénitiennes  de  Whistler  semblent  des  eaux-fortes 
pizzicato,  comme  un  Carnaval  de  Venise  enlevé 
par  Sivori,  avec  le  cinquième  doigt,  sur  la  qua- 
trième corde. 

Venice,  a  série  of  tivelve  etchings.  Fine  Art 
Society,  1880.  Cent  exemplaires  à  1,250  fr.  (149  à 
160).  ' 

The  Utile  Venice,  Nocturne,  The  little  Mast,  The 
little  Lagoon,  The  Palaces,  The  Doorway,  The 
Piazzetta,  The  Traghetto,  The  Rica  (le  quai  des 
Esclavons),  The  Doorway  s,  The  Beggars,  The 
Mast. 

Deuxième  série  : 

Twenty-six  Etchings  (vingt-et-une  sur  Venise, 
les  autres  sont  des  sujets  anglais).  Dowdeswell, 
1886.  Trente  exemplaires  à  1,250  fr.  (161  à  186). 

Doonvay  and  Vine,   Wheehvright,  San  Biagio, 


WHISTLER.  289 


Bead  String^ers,  Turkeys ,  Fruit-Stall ,  San 
Giorgio,  Nocturne  Palaces,  Long  Lagoon,  Temple. 
The  Bridge,  Upright  Venice,  Little  Court,  Lobster 
Pots,  The  Riva  n°  2,  Drury  Lane,  The  Balcony, 
Fishing-Boats,  Ponte  Piovan,  Garden,  The  Rialto, 
Long  Venice,  Furnace  Nocturne^),  Quiet  Canal, 
Sainte  dawn,  Lagoon  noon. 

La  manière  des  suites  vénitiennes  est  faite  pour 
éruoustiller  les  imitateurs  et  les  lancer  dans  la 
voie  d'un  rendu  sommaire  et  égratigné  qu'ils 
jugeront  facile.  En  quoi  ils  feront  fausse  route  : 
le  mérite  est  ici  dans  la  nouveauté,  l'originalité, 
le  goût,  l'esprit  personnel  du  peintre. 

Depuis  ces  publications,  l'œuvre  de  Whistler 
s'augmente  constamment  —  et  s'augmentera 
encore,  l'artiste  étant  une  de  ces  natures  à  rester 
toujours  jeune,  —  de  nouvelles  eaux-fortes  (*)  et 

(*)  Merveilleuse  pièce  de  clair-obscur,  dit  F.  Wedmore,  et  qui  ira  de  pair 
avec  La  Forge  et  La  petite  Forge. 

(*)  Murano,  glass  Furnace  (187).  —  Fish-Shop,  Venice  (188).  —  The 
Dyer  (189).  —  Little  Salute  (190).  —  Wool-Carders  (191).  —  Regent's 
Quadrant  (192).  —  Venetian  Islands  (193).  —  Nocturne:  Shipping  (194). 

—  Old  Women  (195).  —  Alderney  Slreet  (196,  Gaz.  des  Beaux-Arts, 
avec  un  article  de  Th.  Duret,  1881).  —  The  Smithy  (191).  —  Stables 
(198). — Nocturne:  Salute  (199).  —  Dordrecht  (200).  —  Un  Coin  du 
Palais-Royal  (201).  —  Croquis  à  Dieppe  [202).  —  A  Booth  al  afair  (203). 

—  Cottage  Door  (204).  —  The  Village  Swet-Shop  (205).  —  The  Seams- 
tress  (206).  —  Croquis  à  Si-James  Park  (207).  —  Fragment  de  Picca- 
dilly  (208):  —  Old  Clothes  Shop  (209).  —  Fruil-Shop  (210).  —  Croquis 
de  V  »  Embankment  »  (211).  —  Les  Enfants  Menpès  (212).  —  The  Steps 
(213).  —  The  Fish-Shop,  Chelsea  (214). 

Les  eaux-fortes  de  Whistler  ne  sont  pas  communes  on  France.  On  finit 
par   les    connaître    (et   encore,   pas   toutes)    lorsqu'on  est  un  chercheu 
xii  19 


290  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

de  croquis  lithographies  [Victoria  Club,  Stage 
door,  Old  Battersea  Bridge,  etc.  Plusieurs  de  ces 
pièces  ont  figuré  à  l'exposition  de  la  Lithographie 
en  1891).  A  signaler,  dans  ses  dernières  lithogra- 
phies, une  Forge  et  une  Étude  de  jeune  femme 
(dans  un  petit  journal,  le  Whielwind,  qui  annonce 
le  retour  des  Stuarts  !),  et,  tout  dernièrement,  un 
très  fin  petit  portrait  de  Stéphane  Mallarmé. 

Dans  beaucoup  de  ses  pièces,  Whistler  a  pour 
marque,  en  guise  de  monogramme,  une  espèce  de 
papillon. 

WIBAILLE  (Gabriel),  élève  de  Paul  Legrand. 
—  Le  Serment  du  Jeu  de  Paume  :  David  ; 
manière  noire  très  grand  in-fol.  1837. 

WIESENER  (Pierre-Félix),  graveur,  a  exposé 
de  1841  à  1850  des  gravures  en  relief  sur  cuivre, 
à  Feau-forte. 


invétéré,  et  que  pendant  des  années  on  suit  les  ventes  publiques  ou  le 
magasin  d'estampes  de  Dumont. 

Le  Cabinet  des  Estampes  n'en  possède  aucune. 

A  présent  que  le  siècle  tire  à  sa  fin,  il  devient  indispensable  de  procéder, 
dans  notre  collection  nationale,  à  un  état  de  situation  des  œuvres  des 
graveurs  du  XIXe,  de  poursuivre  la  mise  à  jour  de  ceux  qui  y  sont 
incomplets  et  d'aviser  pour  ceux  qui  y  sont  à  peine  ou  point  commencés. 
Mais  ceci  ne  doit  pas  dispenser  le  dépôt  légal  de  fonctionner  avec  un  soin 
un  peu  éclairé,  et  les  artistes  de  faire  généreusement  leur  devoir  envers  le 
Cabinet  des  Estampes.  (Nous  les  renvoyons  à  notre  note  du  tome  II,  p.  97). 

M.  Beurdeley  qui,  dans  ces  dernières  années,  réunit  avec  vigueur  une 
collection  d'estampes  originales  modernes,  possède  un  bel  œuvre  de 
Whistler 


WILLEMIN.  291 


WILLEMIN  (Nicolas- Xavier),  né  à  Nancy  en 
1763,  mort  à  Paris  en  1839,  antiquaire,  dessinateur 
et  graveur. 

Planches  au  trait. 

Peintures,  Vases  et  Bronzes  antiques  de  La  Malmaison, 
par  Al.  Lenoir.  Dédié  à  l'Impératrice  Joséphine.  1810. 

Collection  des  plus  beaux  ouvrages  de  V Antiquité  (tirée 
des  vases  étrusques  et  grecs),  chez  Esnauts. 

Choix  de  Costumes  civils  et  militaires  des  Peuples  de 
V  Antiquité. 

Mélanges  de  diverses  Antiquités,  1817. 

Parallèle  des  plus  anciennes  Peintures  et  Sculptures 
antiques. 

Monuments  français  inédits  pour  servir  à  l  Histoire  des 
Arts  (du  xve  au  xvne  siècle),  1839,  chez  Melle  Willemin.  Sur 
le  titre,  le  portrait  de  N.  X.  Willemin. 

WILLENICH  (Michel),  peintre  de  marine. — 
La  Rade  de  Brest,  1878  ;  La  Rade  de  Liverpool, 
1879,  eaux-fortes. 

WILLERMET.  —  Animaux  de  chasse,  litho- 
graphies d'après  Mélin,  1851  (Goupil). 

WILLETTE  (Adolphe),  né  à  Châlons  en  1857, 
dessinateur,  lithographe,  et  peintre. 

On  serait  apparemment  fort  empêché  de  racon- 
ter en  entier  et  de  juger  définitivement  une  pièce 
dont  il  n'a  encore  été  joué  que  le  premier  acte. 

Il  n'est  pas  plus  aisé  d'apprécier  les  artistes  au 
moment  où,  engagés  au  fort  du  travail  et  de  la 
lutte,  ils  ne  sont  peut-être  même  pas  arrivés  au 


292  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIECLE. 

nœud  de  leur  carrière  ;  lorsqu'ils  n'ont  donné  que 
leurpremier  acte,  comme  Willette,  âgé  aujourd'hui 
de  trente-cinq  ans  seulement ,  et  qui  a  donc  à 
produire  encore  la  majeure  partie  de  son  œuvre  (*). 
Charmant  d'ailleurs,  ce  premier  acte  de  Wil- 
lette, et  touffu,  et  original.  Il  a  d'abord  le  mérite 
de  ne  ressembler  à  rien,  et  n'est  ni  d'un  caricatu- 
riste ,  ni  d'un  satirique ,  mais  d'un  fantaisiste 
délicat ,  juvénile ,  rêveur ,  et  même  souvent 
vaporeux,  qui  ne  s'inspire  ni  du  Moyen- Age,  ni 
du  Japon,  ni  de  Londres,  ni  de  Munich,  mais  est 
au  contraire  de  ceux  que  la  race  des  imitateurs 
sans  idées  s'empresse  de  contrefaire  (2).  Ce  n'est 
ni  une  comédie,  ni  un  drame,  ni  un  vaudeville, 
c'est  une  pantomime  que  nous  donne  Willette,  ce 

(!)  Passe  encore  de  troubler  les  jeunes  dans  leur  travail  quand  on  a  du 
mal  en  dire  ;  l'expérience  montre  que  les  gens  qui  ont  été  amèrement 
critiqués  et  méconnus  au  début  ne  se  portent  pas  plus  mal  de  ce  coup  de 
fouet  stimulant  :  on  pourrait  citer  à  l'appui  les  plus  grands  noms  de  l'art 
du  siècle.  Mais  ce  qui  est  dangereux  c'est  de  leur  dire  prématurément  le 
bien  qu'on  en  pense,  au  risque  de  les  noyer,  sinon  dans  un  tonneau  de 
malvoisie,  du  moins  dans  un  baril  de  sirop  de  sucre.  Rappelons-nous  ce 
mot  d'un  journaliste  des  plus  experts  en  critique  d'art  :  Quand  nous  nous 
mettons  trop  lot  dans  un  artiste,  nous  le  tuons  ! 

(2)  La  copie,  le  manque  de  personnalité,  jouent  un  rôle  considérable 
jusque  chez  les  dessinateurs  de  mœurs  et  les  caricaturistes.  A  la  suite  de 
Gavarni  ils  se  mirent  à  gavamiser.  A  la  suite  de  Grévin,  ils  grévini- 
sèrent,  et  firent  du  fac-similé  de  Grévin  à  s'y  méprendre.  Nous  en  avons 
à  présent  qui  moyendgisenl  :  c'est  le  dernier  mot  du  neuf.  D'autres 
veulent  parler  japonais  à  des  français:  ils  outamarotent  et  hokousaïsenl. 
D'autres,  un  journal  anglais  sous  les  yeux,  font  du  simili-Punch  ;  à 
moins  que  séduits  par  une  feuille  munichoise,  ils  ne  se  croient  obligés  de 
fliguender.  A  la  dernière  heure,  les  voici  qui  ivillétisent  et  forainisent. 
Tout  ce  pastiche  ne  pèse  pas  une  once. 


WILLETTE.  293 


Deburau  du  crayon  ;  une  de  ces  pantomimes  que 
le  Cercle  Funambulesque  ,  en  ses  bons  jours ,  a 
heureusement  remises  en  vogue. 

Personnages  :  le  Pierrot  blanc  et  le  Pierrot 
noir.  — Puis  la  petite  femme  de  Willette  «  fillette 
»  des  faubourgs  de  Paris,  dont  le  nez  provocant, 
»  la  bouche  retroussée  à  ses  coins ,  la  maigreur 
»  juvénile,  la  gracilité  mignonne  font  une  nymphe 
»  de  trottoir,  de  café-concert  ou  de  bal  public,  avec 
»  des  airs  d'Agnès  polissonne  qui  la  rendent 
»  adorable.  »  f1)  Appelons-la  Phrynette  (*),  comme 
dans  la  fameuse  pantomime  de  V Enfant  Prodigue. 
—  Puis  un  collégien,  aux  premiers  frissons  du 
printemps,  et  très  impressionné  par  cette  gamine 
de  Phrynette.  — Puis  un  chat,  la  Lune,  et  enfin, 
la  Mort,  pour  certains  jours  de  velléités  maladives 
et  macabres  qui  ne  sont  pas  du  goût  de  tout  le 
monde,  car  Grand-Carteret  les  loue,  tandis  que 
Dargenty  les  blâme. 

La  scène  se  passe  dans  divers  journaux  illustrés, 
comme  V Événement  parisien  (un  assez  mauvais 
lieu,  par  parenthèse,  que  la  justice  a  fait  fermer), 


(1)  Dargenty  :  Exposition  de  M.  Willette,  34,  rue  de  Provence,  (dans 
Le  Courrier  de  L'Art  de  1888). 

(2)  Willette  l'a  une  fois  signée,  et  assurément  par  manière  d'attaque  : 
Willette,  élève  de  Cabanel  (ce  qui  est  vrai).  Ici  le  critique  paradoxal  dont 
nous  avons  parlé  à  propos  de  Whistler,  intervient  encore  pour  nous  dire  : 
«  Willette,  élève  de  David.  Il  sait  faire  un  petit  nu  de  femme.  Où  l'a- 
t-il  appris  ?  Dans  l'atelier  de  Cabanel  ?  Quelle  illusion  !  On  n'est  pas 
élève  de  Cabanel,  on  est  élève  de  David  1  » 


294  LES    GRAVEURS    DU     XIX"    SIECLE. 

la  Chronique  Parisiennne,  le  Triboulet ,  le  Pa- 
nurge,  la  Grosse  Caisse,  mais  surtout  dans  le 
Chai  noir  (où  Willette  a  donné  dès  le  début,  en 
1882,  quelques  très  fines  «  histoires  en  images  », 
Pierrot  fumiste,  etc..  (genre  dont  on  a  abusé 
depuis  et  qui  aujourd'hui  ne  porte  plus)  (*),  et  dans 

(*)  L'  «  histoire  en  images  ->,  le  développement  d'un  fait  ou  d'une 
anecdote  par  une  série  de  dessins,  généralement  sur  la  même  feuille,  a 
une  histoire. 

D'ahord  l'histoire  en  images  n'est  pas  une  nouveauté,  elle  est  vieille 
comme  Epinal  ou  comme  les  alphabets  illustrés.  Elle  a  eu  un  grand 
succès  avec  Toppfer. 

Mais  il  y  a  un  raffinement  :  l'histoire  en  images  sans  légende.  Ceci  est 
encore  vieux  comme  les  verres  de  lanterne  magique,  qui  sont  bien  des 
histoires  en  images  sans  légende  ;  on  en  trouvera  aussi  de  nombreux 
exemples  dans  nos  journaux  illustrés,  sous  forme  d'ombres  chinoises,  de 
silhouettes,  de  sujets  au  trait.  Il  y  a  vingt-cinq  ans  que  Crafty,  Humbert, 
Léonce  Petit  en  ont  tiré  bon  parti. 

Mais  ce  qui  a  fait  plus  récemment  la  vogue  des  histoires  en  images, 
c'est  de  nous  revenir  par  l'étranger,  par  les  plaquettes  du  très  remar- 
quable Busch,  par  le  journal  de  Munich  les  Fliegende-Blàtter,  avec  les 
Oberlander,  les  Meggendorfer  et  autres  habiles  du  genre.  Cette  «  décou- 
verte »  parles  Français  de  l'histoire  en  images  sans  légende  coïncidait 
avec  un  besoin  de  renouvellement  de  notre  ancien  personnel  de  carica- 
turistes, vieillis  et  usés  sur  la  brèche,  et  avec  la  lassitude  d'une  espèce 
de  caricature:  celle  où  le  mérite  du  dessin  est  nul,  et  qui  ne  consiste 
qu'en  une  légende  surmontée  tant  mal  que  bien  d'une  représentation 
graphique  quelconque. 

Les  Français  refirent  donc  de  l'histoire  en  images,  et  du  premier  coup, 
avec  les  Caran  d'Ache  et  les  Willette,  furent  maîtres  dans  ce  genre,  au 
fond,  secondaire.  Le  Chat  Noir  devint  une  collection  d'histoires  sans 
légende,  et  l'est  resté.  Par  une  réaction  assez  naturelle  on  fut  un  moment 
porté  à  raisonner  ainsi  :  «  Sous  prétexte  d'esprit  dans  la  légende,  la 
»  caricature  est  pratiquée  par  des  gens  qui  ne  savent  pas  dessiner.  Plus 
»  de  légende  !  et  alors  l'esprit,  le  mérite,  l'intérêt,  seront  bien  forcés  de 
»  passer  dans  le  dessin.  Nous  aurons  enfin  la  caricature  d'art.  Place  à 
»  l'art,  à  l'art  seul  !  Plus  de  légende  !  » 

Théorie  qui  vient  de  recevoir  des  faits  le  plus  rude  démenti.  Les 
«  sans  légende  »  croyaient    triompher,    après    la  disparition  de  Grévin, 


WILLETTE.  295 


le  Courrier  Français.  Citons  à  titre  d'exemple  : 
Enfin,  voilà  le  choléra,  Les  oiseaux  meurent  les 
pattes  en  l'air,  Le  Duel  des  Pierrots.  Mimi  Pinson 
tu  iras  en  paradis,  Le  Temps  des  cerises,  La  Gifle, 
Le   Vin  rouge,  Mademoiselle  voulez-vous  danser •? 

mais  dès  qu'un  homme  à  légende  a  reparu,  il  les  a  tous  dévorés,  en 
reprenant  la  formule  chère  aux  Français,  la  formule  de  Gavarni,  de 
Daumier,  de  Cham  et  de  Grévin,  le  grand  dessin  de  première  page,  le 
dessin  en  vedette,  et  qui  parle  !  C'est  ce  que  veut  le  Français.  Le  dessin 
muet,  la  pantomime  perpétuelle  l'ennuient.  Il  veut  que  les  personnages 
lui  parlent  sa  langue  si  merveilleusement  faite  pour  les  traits  incisifs  qui 
fixent  les  dessins  dans  les  mémoires  et  leur  servent  pour  toujours  de 
désignation  et  de  passe-port.  C'est  par  les  légendes  qu'on  retient  les 
dessins,  même  les  dessins  d'art. 

Le  succès  de  l'homme  à  légende  a  été  instantané.  C'était  un  inconnu 
il  y  a  sept  ou  huit  ans  :  et  dès  qu'il  a  paru,  il  n'y  en  a  plus  eu  que  pour  lui. 
J'ai  nommé  Forain,  avec  sa  légende  si  rapide  et  brutale,  cynique  à  faire 
rougir  Thomas  Vireloque  et  même  Grévin  ;  d'une  si  concise  cruauté,  et, 
pour  employer  le  mot  à  la  mode,  si  parfaitement  «  rosse  »  ;  cette  légende 
enragée  qui  vous  saute  dessus  au  coin  des  kiosques  et  vous  mord. 

Forain  aussi,  il  est  trop  tôt  pour  le  juger,  engagé  qu'il  est  au  plus 
fort  de  la  production.  Il  nous  a  donné  son  prologue,  —  un  Forain  dessi- 
nateur et  peintre,  robuste  (Forain  est  d'éducation  classique  :  «  élève  de 
David  !  »  dirait  encore  notre  esprit  paradoxal,  lequel  est  cependant  un 
des  critiques  les  plus  aiguisés  de  ce  temps-ci)  et  élégant  ;  ce  prologue  est 
connu  de  bien  peu  de  personnes  !,  —  puis  son  premier  acte,  évoluant 
de  la  peinture  vers  le  dessin  satirique,  dessin  en  forme  d'écriture  de  plus 
en  plus  cursive,  mais  ferme  d'assiette  et  vigoureux  ;  ce  premier  acte 
c'est  la  comédie  aristophanesque  des  Satisfaits,  des  messieurs  trop  gros 
et  trop  chauves,  qui  «  plaquent  »  femme  et  enfants  pour  aller  courir  après 
des  petites  filles  trop  mineures  et  trop  maigres. 

A  présent,  Forain,  en  plein  succès,  entame  son  second  acte.  Peut-être 
est-il  au  moment  décisif,  au  nœud  de  sa  carrière.  Les  journaux  se  le 
disputent ,  le  soumettant  à  la  production  la  plus  intensive  :  plusieurs 
sujets  et  plusieurs  légendes  par  jour.  S'il  y  résiste,  il  aura  montré  un  de 
ces  tempéraments  d'une  vigueur  que  rien  ne  peut  entamer.  Et  que  fera- 
t-il  ?  La  suite  des  Satisfaits,  ou  du  nouveau  ?  Du  méchant,  ou  de 
l'humain  ?  De  l'adouci  ou  de  l'exaspéré  ?  Le  particulier  ou  le  général  ?  Les 
petites  «  rosseries  »,  ou  la  grande  satire  ? 

Suivez  les  journaux,  tenez-vous  au  courant,  et  vous   aurez  la  réponse. 


296  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE. 

etc.  A  quoi  on  peut  ajouter  le  portrait  de  son  père, 
le  Colonel  Willette,  d'après  son  tableau. 

Willette  réussit  d'autant  mieux  qu'il  veut  aller 
davantage  vers  le  léger  et  le  gracieux  ,  (avec  une 
tendance  à  faire  les  jambes  des  personnages  trop 
courtes  pour  le  buste)  ;  ses  compositions  purement 
au  trait  sont  préférables  à  celles  où  il  use  de  ce 
(frisé  qui  obscurcit  les  dessins  et  leur  ôte  le  nerf. 
Mais  il  n'est  plus  lui  lorsqu'il  veut  faire  le  méchant 
et  le  croquemitaine,  et,  remuant  un  tonnerre  à  la 
Cal  chas,  se  forcer  en  socialiste  et  terroriser  le 
bourgeois  en  le  menaçant  du  flingot  de  l'ouvrier 
et  de  la  guillotine  à  vapeur  (Courrier  Français  du 
20  juin  1886).  J'aime  mieux  Phrynette,  ô  gué, 
j'aime  mieux  Pierrot.  J'aime  mieux  Willette 
quand,  restant  gamin  de  Paris,  il  fait  pousser  par 
une  jeune  personne  fort  délurée  ce  cri  de  titi  : 
Vlà  le  Carême  :  la  viande  se  repose,  la  morue 
jamais! ,  ou  quand,  chargeant  plaisamment  un 
tableau  de  Gérôme,  il  fait  crier  par  un  groupe  de 
petites  femmes,  réunies  dans  le  cirque  devant 
un  majestueux  personnage  à  haute  casquette  : 
Ave,  Alphonse,  morituri  te  salutant!,  ou  encore 
quand  il  nous  montre  sa  gamine  disant  à  des 
«  potaches  »  en  promenade  :  A  Jeudi,  ma  couvée 
chérie,  et  soyez  sages  ! 

Willette  a  eu  un  instant  son  journal  a  lui  : 
Le  Pierrot,  mais  qui  n'a  pas  duré.  Etre  adminis- 
trateur d'un  journal  et  le  faire  vivre  est  un  métier 


WILLETTE.  297 


particulier,  qui  exige  d'autres  facultés  que  celles 
de  dessinateur.  D'ailleurs,  un  journal  fait  par  un 
seul  artiste  a  peu  de  chances  de  réussir  ;  comme 
les  pièces  de  théâtre  avec  un  seul  rôle  pour  une 
«  étoile  »  et  rien  autour. 

Willette  a  illustré  Les  Pierrots,  Les  Sœurs 
Hédouin,  les  Giboulées  d'Avril  et  d'autres  livres 
de  Mélandri,  La  Sœur  de  Pierrot  d'Arsène 
Alexandre,  Les  Nuits  de  Paris  de  Darzens,  enfin 
la  partition  de  U En  fan \t  prodigue. 

Affiches  :  L'Evénement  parisien,  Le  Courrier 
Français,  Le  Petit  National  illustré.  Nouveau 
Cirque,  La  Grenouillère,  Pauvre  Pierrot,  Confé- 
rence salle  des  Capucines,  Elections  législatives  : 
Willette,  candidat  antisémite,  enfin  L'Enfant 
prodigue:  celle-ci  est  une  lithographie  originale. 

Un  jour,  nous  présent,  Bracquemond  dit  à 
Willette  :  «  Voulez-vous  compter  dans  l'art?  usez 
»  d'un  moyen  d'art,  et  la  paniconographie  et  le 
»  report  n'en  sont  pas.  Faites  de  l'eau- forte,  par 
»  exemple,  et  si  vous  le  voulez ,  je  me  mettrai  à 
»  votre  disposition  pour  vous  apprendre  à  graver 
»  et  à  faire  mordre  » . 

Les  circonstances  empêchèrent  le  dessinateur 
de  donner  suite  à  cette  offre  ;  mais  le  conseil  ne 
fut  pas  perdu  et  Willette,  comme  procédé  digne 
d'un  artiste,  adopta  la  lithographie.  Il  fut  évident, 
dès  son  début  (avec  l'affiche  de  la  Partition  de 
V Enfant  prodigue,  quelques  dessins  du  Pierrot, 


298  LES    GRAVEURS    DU     XIX0    SIECLE. 

le  frontispice  du  catalogue  de  V Exposition  de  la 
Lithographie*,  les  illustrations  des  Chansons  de 
Paul  Dehuet,  et  la  couverture  de  L'Art  du  Rire) 
qu'il  a  l'étoffe  d'un  remarquable  lithographe, 
coloré  dans  les  vigueurs  et  très  doux  dans  les 
blancs. 

Et  maintenant  que  sera  Willette  dans  son 
second  acte  ?  Vigne ttis te  ?  Dessinateur  satirique, 
philosophe  ou  gamin  ?  Lithographe  ?  Peintre 
décorateur  ?  C'est  ce  que  nous  allons  voir.  Au 
rideau  !  (') 

WILLMANN  (Edouard),  de  Carlsruhe,  est  venu 
faire  à  Paris  toute  sa  carrière  de  graveur. 

On  trouve  son  nom  sur  plusieurs  planches  du 
Béranger  de  1847.  (Si  j'étais  petit  oiseau,  la  planche 
a  ensuite  changé  de  signataire  et  reçu  le  nom  de 
Doherty;  Les  Vendanges.  Les  Infiniment  Petits, 
Les  Chasseurs  et  la  Laitière,  Les  Deux  Grenadier  s  \ 
Le  Juif  Errant:  sur  cette  planche,  après  retou- 
ches, le  nom  de  Willmann  a  remplacé  ceux  des 
graveurs  Ferdinand  et  J.  de  Mare). 

Les  Pêcheurs:  Le  Poitevin.  —  Vignettes  pour 
une  histoire  des  voyages  en  Chine.  —    Vue  de 

(*)  Sur  les  peintures  décoratives  de  "Willette  au  Chat  Noir  et  à  la 
Rrasserie  du  Clou,  et  sur  son  vitrail  du  Chat  Noir,  voyez  le  livre  de 
Grand-Carterel  [Raphaël  et  Gamùrinus)  sur  les  brasseries  dites  artistiques. 

Sur  l'œuvre  de  Willette  voyez  La  Caricature  en  France  de  Grand- 
Carteret,  et  L'Art  du  Rire  d'Arsène  Alexandre  (imp.  May  et  Motteroz, 
1892). 


WILLMANN.  299 


Paris  d'après  Ad.  Rouargue.  —  N ombreuses  vues 
d'après  Ad.  Rouargue,  in-8. 

Vue  de  Heidelberg,  in-fol.  1857.  —Fribourg.  — 
Baden-Baden.  —  Panorama  de  Rio-Janeiro.  — 
Panoroma  de  la  Havane.  —  Grande  vue  de  Paris 
en  1860  (Chalcographie). 

Folle  et  Mitle  ;  Diane  et  Blonde,  chiennes  de 
chasse  de  Louis  XIV,  2  p.  in-fol.  en  1.  1863  (Chal- 
cographie). 

Le  Printemps,  L'Été,  peintures  de  L.  Cogniet  à 
l'Hôtel  de  Ville  de  Paris,  4  pi.  in-fol.  en  L,  1869. 
(L1  Automne  et  L'Hiver  sont  gravés  par  Outhvaite). 

Jeune  enfant  cueillant  des  fleurs  :  Knaus  ;  Jeune 
fillette  au  bord  d'un  ruisseau  :  Van  Camps  :2  p. 
pet.  in-fol.  1870. 

Printemps,  Été,  Automne,  Hiver  :  Marzak,  4  p. 
in-4.  La  Solitude  de  la  Forêt  :  Marzak,  12  p.  in-4. 

Les  Grands  Paysages,  4  p.  originales  in-fol. 

Les  Petits  Paysages,  16  p.  originales  pet.  in-fol. 

Willmann,  graveur  habile,  mais  dans  le  genre 
mécanique  et  froid  des  «  gravures  sur  acier  »  , 
reçut  la  Légion  d'honneur  en  1863.  Après  1870, 
il  n'exposa  plus.  Il  est  mort  en  1878. 

WINTERHALTER  (François-Xavier),  peintre, 
1806-1873.  —  Paganini,  lithographie  in-12  à 
claire-voie  f1). 


(!)  Ce  petit  portrait  de  Paganini  est  signé  Nach  (1er  nalvr  v.   Winlcr- 
halter.  On  l'attribue  à  Winterhalter  l'aîné,  et  non  à  Herman  Winterhaltcr 


300  LES    GRAVEURS     DU    XIX1     SIECLE. 

A  de  rares  exceptions,  les  tableaux  de  Winter- 
kalter  n'ont  pas  tenté  les  vrais  graveurs  :  ils  n:ont 
été  reproduits  que  par  la  manière  noire  ou  la 
lithographie.  Le  nombre  de  ces  reproductions 
est  considérable,  et  il  y  a  deux  parts  à  en  faire, 
comme  il  y  a  deux  parts  dans  l'œuvre  du  peintre  : 
les  sujets  de  genre,  et  les  portraits. 

Les  premiers,  les  «  Décaméron  »,  les  «  Dolce 
Farniente  »,  les  «  Penserosa  »,  les  têtes  de  «  Cora  » 
ou  de  «  Cecily  » ,  les  «  Naïveté  » ,  les  «  Candeur  » 
et  les  «  Innocence  »,  lithographies  de  Léon  Noël 
ou  de  Raunheim,  gravures  d'Alphonse  Martinet, 
Joubert,  Maile,  Paul  Girardet,  Gornilliet,  Sittel, 
ne  commandent  pas  l'attention. 

Mais  pris  dans  leur  ensemble,  les  portraits  du 
peintre  des  cours  de  Louis -Philippe  et  de  Napo- 
léon III,  reproduits  par  le  crayon  de  Léon  Noël  et 
de  Grévedon  (plus  rarement  par  Desmaisons, 
Lassalle,  et  par  la  gravure  d'Achille  Lefèvre, 
Delanoy,  Prudhomme,  Forster,  Weber)  demeurent 
un  témoignage  des  plus  précieux  sur  les  types  et 
la  mode  du  xixe  siècle,  pris  dans  le  milieu  le  plus 
affiné.  —  Il  suffirait  de  citer  comme  exemple  cette 
pièce  fameuse  :  L'Impératrice  Eugénie  au  milieu 
de  ses  dames  d'honneur  (lith.  par  L.  Noël)  (!). 

le  jeune,  peintre,  fixé  à  Paris  comme  son  célèbre  frère.  — Autre  litho- 
graphie :  Johannes  predict  in  der  wusle,  d'après  Overbeck,  lith.  von 
Winterhalter,  in-fol.  en  1.  (Veith.  Imp.  Lemercier). 

(J)  Ce  n'est  pas  de  la  gravure,  —  dira-t-on ,  —  c'est  de  l'imagerie.  Va 


WISMES.  301 


WISMES  (Le  Baron  de)  ,  né  à  Paris  en  1814, 
domicilié  à  Nantes.  A  publié  Le  Maine  et  V Anjou 
historiques  :  ses  dessins  ont  été  lithographies  par 
Eug.  Leroux,  Mouilleron,  Français.  Ciceri,  Ba- 
chelier ,  Aug.  Mathieu  ,  Maugendre  ,  Rouargue , 
Eug.  Deshayes,  Laroche,  Moynet,  Arnout , 
Benoist,  —  un  ouvrage  sur  Nantes  (librairie  Char- 
pentier à  Nantes). 

Il  a  exposé  de  1857  à  1880  une  série  de  dessins 
et  des  eaux-fortes  :  Intérieurs  de  hangars  et  de 
fermes,  vues  prises  à  Nantes,  à  Pornic,  et  dans  les 
départements  de  la  Sarthe,  de  Maine-et-Loire,  de 
la  Manche,  etc.  —  V Enfance  de  Claude  Lorrain, 
1864.  —  La  Sainte  Vierge  enfant,  1878.  —  Le 
Petit  Chaperon  rouge,  1879.  —  Le  Petit  Poucet, 
1880. 


WITTE  (Adien-Lambert-Jean  de),  né  à  Liège 
en  1850,  professeur  de  dessin  à  l'Académie  de  cette 
ville  depuis  1884,  et  graveur. 

Eaux -fortes,  1875  et  suiv. 

Les  planches  étaient,  en  1891,  au  nombre  de  153,  parmi 
lesquelles  : 

Tètes  diverses.  —  Amour  tirant  de  l'arc,  frontispice,  1876 


pour  imagerie,  mais  qui  sait  quel  avenir  est  réservé  à  de  semblables 
images?  Les  amateurs  du  XXe  siècle  les  paieront  peut-être  2.000  francs, 
comme  les  amateurs  d'aujourd  hui  viennent  de  se  mettre  à  payer  le 
portrait  de  Mlle  Bertin  (la  modiste  de  Marie-Antoinette),  par  Janinet, 
qualifie  d'imagerie  il  y  a  quelques  années  encore,  comme  les  estampes  en 
couleur  de  Debucourt  ! 


302  LES    GRAVEURS    DU    XIX"    SIÈCLE. 


—  Tricoteuse  endormie.  —  Frontispice  pour  Contes  et 
Rythmes  d'Henri  de  Backer.  —  Femme  assise  tenant  un 
petit  chien.  —  La  Lessiveuse,  in-4,  18^0.  —  Frontispice 
pour  Y  Histoire  du  Thdâtre  de  Liège,  de  Jules  Martiny, 
1887.  —  Etudes,  vues  et  portraits  divers.  —  Son  propre 
portrait. 


WORMS  (Jules),  peintre,  né  en  1832,  élève  de 
Lafosse.  Il  a  débuté  par  la  lithographie  et  l'on 
trouve  sous  son  nom  un  Album  Oriental  d'après 
Désandré,  1852,  et  un  Portrait  de  femme  avec  une 
petite  fille,  signé  Jules  Worms,  in-4. 

La  Fleur  préférée,  croquis  à  l'eau-forte  {Gazette 
des  Beaux-Arts).  —  Chaque  âge  a  ses  plaisirs.  — 
La  Recette. 

Muletier  espagnol,  eau-forte,  gd.  in-8. 

WYLD  (William),  né  à  Londres,  habitant  Paris, 
peintre  et  fin  lithographe,  mort  en  1891. 

1.  MONUMENTS  ET  VUES  DE  PARIS,  dessinés 
par  W.  Wyld,  in-fol.,  1839  (publiés  par  Rittner  et 
Goupil  et  par  Susse). 

Couverture  :  Tombeau  d'Héloïse  et  Abailard. 

Vingt  pièces  in-fol.,  dont  quelques-unes  très  intéres- 
santes. 

1.  Le  Pont-Neuf,  2.  La  Madeleine  (on  y  voit  encore  le 
réverbère  à  l'huile,  avec  sa  corde  passant  en  travers  de  la 
rue  Royale),  3.  La  Porte  Saint- Martin  (curieuse  vue), 
4.  Palais  des  Tuileries,  5.  Pont  des  Saints-Pères,  6.  Hôtel-de- 
Ville  (curieux),  7.  Marché  des  Innocents,  8.  Palais-Royal, 
9.  Boulevard  des  Italiens  (à  la  hauteur  du  Pavillon  du 
Hanovre;  très  curieux),  10.  Rue  de  la  Paix  (vue  intéres- 
sante), 11.  La  Bourse,  12.  La  Porte  Saint-Denis  (vue  très 
intéressante),  13.   Pont-Royal,  14.   Place  de  la  Concorde, 


WYLD.  303 

15.  Paris  vu  du  Père  La  Chaise,  16.  Notre-Dame,  17.  Bassin 
des  Tuileries,  18.  Le  Panthéon,  19.  Chambre  des  Députés, 
20.  L'Arc-de-Trioinphe. 

2.  Lithographies  diverses. 

PL  pour  La  Mosquée  de  Cordoue,  de  Girault  de  Prangey, 
1839  (avec  Asselineau,  Chapuy,  Monthelier,  Villemin.) 

Vue  d'Alger,  d'après  son  tableau  de  1837  (L'Artiste).  — 
Entrée  du  Grand  Canal,  Venise  (Id.).  —  Le  Canal  de 
Venise,  1839.  —  Vue  du  Grand  Canal,  gd.  in-4  (L'Artiste). 

—  Vue  prise  sur  le  Grand  Canal,  1840.  —  Un  Départ  pour 
Jérusalem,  1841.  —  Rue  Bab-Azoun  à  Alger,  1842.  —  Une 
Vue  d'Amsterdam,  1843.  (Ces  pièces  sont  d'un  joli  crayon 
blond.) 

Album  de  12  vues  sur  fond  teinté  (chez  Susse)  :  Dieppe, 
Sorrente,  Venise,  Toulon,  Naples,  Nantes,  Luz,  Alger, 
Bône,  etc. 

Chambre  ardente  de  Napoléon  sur  la  Belle-Poule. 

Portraits:  l.-M.  Eléouet,  O'Connel. 

Atom,  cheval  de  pur  sang. 

Van  de  Velde,  d'après  Le  Poitevin,  1843.  —  Les  Beignets, 
d'après  Eug.  Giraud,  1843. 

D'après  Wyld  :  Vue  de  Subiaco  d'après  son  tableau  de 
1841  par  Le  Petit  (L'Artiste)  ;  Vue  intérieure  d'une  cour  à 
Alffer,  eau-forte  d'Auguste  Bouquet  (Revue  des  Peintres). 

—  Lithographies  par  Fajans,  Lafosse. 

YON  (Edmond),  né  à  Paris  en  1836,  a  été  simul- 
tanément (et  il  faut  le  signaler  comme  exception) 
graveur  sur  bois,  peintre  paysagiste,  aquarelliste 
et  graveur  à  l'eau -forte. 

Il  a  gravé  avec  Perrichon  les  160  dessins  de 
Roux  pour  le  Don  Quichotte  de  Furne,  1865,  et  les 
dessins  de  Brion  pour  Les  Misérables  et  Notre- 
Dame  de  Paris  d'HetzeL  1865.  —  Bois  pourZes 
Femmes  de  Paul  de  Kock.  —  De  1867  à  1878,  Le 
Mariage  protestant  en  Alsace,  de  Brion;  V  Atelier 


304  LES    GRAVEURS    DU    XIX'     SIÈCLE. 

d'Anastasi;  Une  Affaire  tfhonneur  :  Jazet  ;  divers 
bois  d'après  ses  propres  compositions  et  d'après  les 
tableaux  de  Corot,  Vernier,  Leroux,  Millet,  etc. 
Divers  bois  pour  le  journal  L'Art. 

Eaux-fortes  :  Sous  Bois,  6  p.,  1874,  in-4. 

Eaux-fortes  d'après  ses  tableaux  :  Le  petit  Flot, 
Le  bas  de  Montiyny,  Isle-les-Villenoy,  La  Saint- 
Marc,  La  Rafale  [L'Art).  —  Tableaux  par  Edmond 
Yon,  vente  du  11  avril  1891.  (Catalogue  de  la  troi- 
sième vente  de  tableaux  et  pastels  faite  par  le 
peintre),  eaux-fortes  par  Edmond  Yon  et  G. 
Garen. 

Portrait  de  Saucède,  d'après  Bonnat  [L'Art). 

YVES  (l).  —  Sous  ce  nom,  des  albums  lithogra- 
phiques ,  sans  art  :  sujets  pris  à  Rome ,  Naples 
(chez  Wentzel)  ,  Ejyisodes  de  chasse  à  courre 
(Gâche) ,  Scènes  et  Mœurs  de  Paris  (chez  Wild, 
1855.  Le  titre  représente  la  devanture  de  Wild, 
15,  rue  de  la  Banque.  Dans  les  douze  pièces,  on 
peut  citer  le  Café-Concert  aux  Champs-Elysées). 

ZACHARIE  (Philippe),  né  à  Radepont  (Eure)  en 
1849,  peintre,  a  lithographie:  Episode  iï une  course 

(*)  Sous  la  signature  Ph.  Yves,  chez  Cadart,  deux  séries  de  paysages, 
figures  originales  d'après  les  maîtres  et  variétés  à  l'eau-forte.  —  Son 
portrait,  tenant  un  album,  1858.  —  Réunion  de  famille  (Yv.js,  sa  femme 
et  son  beau-père). —  Portrait  de  Dauvin,  marchand  d'estampes,  vers  1860. 

Yves  et  Barret,  gravure  en  relief  analogue  au  gillotage.  Ce  procédé  est 
employé  pour  les  illustrations  de  la  Vie  Parisienne,  du  Charivari,  etc. 


ZAGHARIE.  305 


de  chevaux  libres:  Géricault  (imp.  à  Rouen). — 
Douce  prière,  lith.  originale.  —  Entourage  allégo- 
rique pour  un  autographe  d'Emmanuel  Arène 
[Rouen- Kermesse ,  chez  Gagniard  à  Rouen,  1889), 
etc.  —  Affiche  du  Cortège  historique  du  12  juin 
1892,  à  Rouen. 

ZIÉGLER  (Jules),  peintre  d'histoire,  litho- 
graphe et  céramiste  :   1804-1856. 

Portrait  et  vignettes  pour  les  Contes  d'Hoff- 
mann, Lefèvre,  1830. 

Eloa,  compositions  au  trait  sur  le  poème  d'Al- 
fred de  Vigny,  in^,  1833  (pour  la  princesse  Marie). 

La  Légende  vénitienne',  —  Lecture  des  Contes 
Fantastiques',  Le  Moine;  {La  Silhouetté).  —  Les 
deux  Moines  (L'Artiste). 

Costumes  Louis  XIII (cadre  par  Nap.  Thomas, 
d'après  Ghenavard). 

Portrait  de  Victor  Hugo,  in -8. 

Une  feuille  d'esquisses. 

Après  avoir  terminé  la  peinture  du  fond  de 
l'église  de  la  Madeleine  à  Paris,  Ziégler  se  reposa 
en  fondant  à  Voisinlieu ,  près  Beauvais ,  une 
fabrique  de  poterie  où  il  fit  exécuter  des  vases  sur 
ses  dessins.  Ces  vases  ont  été  lithographies  sous  le 
titre  :  Etudes  Céramiques  par  J '.  Ziégler  (Gihaut, 
1850),  par  Asselineau  et  Lemoine  (1). 


(!)  On  attribue  à  Ziégler  une  pièce  humoristique  assez  curieuse  sur  la 
salle  des  ventes  vers   1825  :  C'est  bien  entendu,  Messieurs,  à  huit  mille 
XII  20 


306  LES     GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

ZILCKEN  (Philippe),  de  La  Haye,  peintre,  grave 
à  l'eau-forte  depuis  1875.  En  1890,  son  œuvre 
était  de  deux  cents  pièces  (*),  parmi  lesquelles 
Passerelle,  Profil  déjeune  fille,  Ruelle  d'Arles,  La 
Pièvre,  six  eaux-fortes  sur  Alger ,  Vieux  pont  en 
briques,  Delftshaven,  Loolaan,  Etude  de  nu,  Vieux 
Pont  sur  le  Schenk,  Profil  de  fillette  blonde,  La 
Schie ,  Près  de  Delftshaven,  Maison  arabe  à  Mus- 
tapha inférieur,  Le  Mallegat  à  Delft,  La  Meuse, 
Au  bord  de  la  Plèvre,  etc. 

Zilcken  a  publié  à  La  Haye ,  en  1890 ,  le 
catalogue  des  vingt -cinq  eaux -fortes  de  Jozef 
Israels  (2). 


francs  l'esquisse?  in-4  en  1.  (chez  Villain),  et  un  placard  à  la  plume,  à 
trois  sujets,  intitulé  Les  Jardins  publics  (lith.  Cornillon),  vers  1830. 

On  lui  attribue  également  la  reproduction  de  son  tableau  de  Giotlo, 
eau-forte  publiée  dans  les  Artistes  contemporains. 

(*)  Catalogue  descriptif  des  Eaux-Fortes  originales  de  Ph.  Zilcken, 
par  A.  Pit,  Paris,  1891  (Imp.  Mouton,  à  La  Haye). 

(2)  L'eau-forte  hollandaise  contemporaine  compte  les  œuvres  de  : 

Israè'ls.  —  Mauve.  —  Mathys-Maris.  —  Storm  (de  Gravesande).  — 
Zilcken.  —  Jan  Yeth  (paysages).  — J.  Ed.  Karsen  (paysages).  —  Marie 
Bauer  (cent  pièces  sur  Gonstantinople  ;  —  diverses  lithographies  origi- 
nales ;  —  suite  de  10  p.  pour  La  Légende  de  St-Julien  de  Flauhert).  — 
Mlle  fies  (paysages).  —  Mlle  Barbara  Van  Houten  (eaux-fortes  d'après 
Dupré,  Delacroix,  Breton,  etc.  et  eaux-fortes  originales,  natures  mortes, 
paysages).  —  L.  Koster  (paysages).  —  F.  Verster  (paysages).  — 
W.  Witsen  (vues  de  Londres,  scènes  mystiques,  paysans,  etc.).  — 
De  Zwart  (paysages  hollandais,  canaux,  dunes). 

Une  exposition  des  eaux-fortes  des  membres  de  YEtching-Club  hollan- 
dais a  été  faite  par  Keppel  à  New-York,  en  1891. 

Plusieurs  graveurs  hollandais  ont  envoyé  leurs  planches  à  l'Exposition 
Universelle  de  1889.  Storm  et  Zilcken,  De  Swart,  Bauer,  ont  exposé  aux 
Peintres-Graveurs  français,  chez  Durand-Ruel. 


ZORN.  307 

ZORN  (A.nders),  peintre  suédois,  fixé  à  Paris 
depuis  1888. 

S'est  révélé,  à  l'exposition  des  Peintres-Graveurs 
de  1891 ,  comme  un  aquafortiste  vigoureux  et 
très  original  f1). 

Vues  de  près,  ses  planches  sont  sabrées  de  tailles 
diagonales  et  non  croisées,  formant  une  rayure 
d'apparence  indéchiffrable.  Éloignez-les,  mettez- 
les  à  la  distance,  et  le  dessin  surgit,  robuste,  par 
l'opposition  des  valeurs. 


(*)  L'iconographe  est  débordé  par  la  production  de  l'estampe  originale 
contemporaine,  tant  elle  est  touffue.  Il  faut,  pour  se  tenir  au  courant,  un 
livre  spécial. 

Zorn  se  révélait  aux  «  Peintres-Graveurs  Français  »  de  1891,  exposi- 
tion où  nous  notons  les  noms  de  Adolphe  Albert,  de  Bellée,  Albert 
Besnard,  Henri  Boutet,  Bracquemond,  Buhot,  Delavallée,  Desboutin, 
Detouche,  Forain,  Géry-Bichard,  Gœneutte,  Guérard,  Frédéric  Jacque, 
Jeanniot,  Gaston  Latouche,  Lepère,  Lerolle,  de  L'Hay,  Monziès,  Louis 
Morin,  Louis  Muller,  Prouvé,  Paul  Renouard,  Somm,  Victor  Vignon,  et 
comme  lithographes  Carrière,  Ghéret,  Dillon,  Lunois,  Redon,  H. 
Rivière. 

En  1892,  nous  retrouvons  les  mêmes,  et  comme  noms  nouveaux 
Charles  Maurin,  Henri  Paillard  et  le  triomphateur  de  l'année,  le  peintre 
Paul  Helleu  avec  ses  études  de  femme  rapidement  et  élégamment 
tracées  à  la  pointe-sèche,  profils,  études  de  nuques,  de  coiffures  en  casque 
ou  en  huit,  etc.  «  Ce  n'est  rien  et  c'est  tout  »,  disait  Alfred  de  Lostalot 
dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts,  «  des  croquis  dessinés  sur  le  cuivre  nu 
»  en  quelques  minutes,  sans  effaçages  ;  la  peine  est  donc  nulle  ;  voyons 
»  les  résultats  :  toute  la  grâce,  le  charme  capiteux  des  élégances  fémi- 
»  nines,  les  habitudes  de  tête,  de  mains  et  d'encolure  au  goût  du  jour 
»  sont  là  fixées  ne  varietur  ;  le  texte  dans  sa  concision  dit  tout  ce  qu'il 
»  doit  dire  ». 

En  un  tour  de  main,  Helleu  a  ainsi  gravé  trois  cents  pièces.  Et  il  va 
continuer  1 

Quel  iconographe  pourra  jamais  se  tirer  de  là  ?  Et  cependant  ce  sera 
un  travail  nécessaire,  si  le  mérite  des  pièces  se  maintient  ou  augmente. 


308  LES    GRAVEURS    DU    XIX1'    SIÈCLE. 


Zorn  signe  du  monogramme  oXn  .  Son  œuvre 
à  la  fin  de  1892,  est  de  trente-sept  pièces  : 


1.  Deux  sœurs  espagnoles  ,  pointe-sèche  in-fol.  — 
2.  Portrait  de  Haig,  in-4.  —  3.  Gitane  de  Séville. 
4.  Senora  de  Madrid.  —  5.  M.  Aspelin,  in-12.  — 
6.  Rêve  d'amour,  in-4.  —  7.  Tsigane  hongrois 
fumant,  in-12.  —  8.  M1  Wade,  avocat,  in-4.  — 
9.  Mme  M***.   —  10.  Joueurs  d'échecs,  in-18.  — 

11.  Jeune    femme    rattachant    ses    cheveux.    — 

12.  Antonin  Proust.  —  13.  Un  Peintre-Graveur 
(Zorn),  in-12.  —  14.  Le  chanteur  Faure.  —  15.  Un 
Pêcheur  et  une  femme  appuyés  contre  un  parapet. 

16.  ZORN  ET  SA  FEMME,  in-fol. 

17.  LA  VALSE,  in-4. 

18.  Intérieur  de  brasserie  à  Stockholm.  —  19.  Le 
prince  Eugène  de  Suède,  in-8.  —  20.  Paysanne 
suédoise,  in-8.  —  21.  Le  peintre  Liebermann,  in-8. 
—  22.  M""'  Armand  Dayot,  en  chapeau  et  voilette, 
de  face.  —  23.  Mme  S***,  en  chapeau  à  aigrette, 
manteau,  boa.  —  24.  Mme  Sn***,  âgée,  en  manteau 
de  fourrure  et  chapeau.  —  25.  Mère  et  enfant  assis 
sur  l'herbe.  —  26.  Avec  sa  mère,  au  bain.  — 
27.  Rosita  Mauri,  in-8.  —  28.  Le  Réveil,  in-8.  — 
29.  Le  Matin  (Dumont).  —  30.  MUe  X,  fumeuse 
(Dumont).  —  31.  MUe  G.  —  32.  Zorn  à  cheval, 
enveloppé  d'un  manteau. 

33.  INTÉRIEUR  D'OMNIBUS,  in-4. 

34.  RENAN,  in-4  en  1. 

35.  Le  comte  de  Rosen,  in-4.  —  36.  Dimanche 
matin,  intérieur  suédois,  in-4.  —  37.  MUe  Olga  B***. 


ZWINGER.  309 


ZWINGER  (Jean -Baptiste -Ignace),  dessinateur 
et  lithographe ,  né-  à  Paris  en  1787 ,  élève  de 
Leguay. 

Recueil  de  douze  sujets  représentant  V histoire  de 
V  Amour,  médaillons  ronds  in-8,  d'après  Al.-Ev. 
Fragonard ,  1824.  Ces  lithographies  sont  assez 
fines. 

Le  Bonheur  d'une  mère.  —  L'Abandon ,  Le 
Regret  inutile.  —  Le  Prix  de  Sagesse,  1826.  —  Le 
Lait  de  Chèvre.  —  La  Jardinière,  La  Vendangeuse. 
—  Psyché. 

Suisse,  jeux  et  usages,  album  d'après  Vogt. 

Les  Soins  maternels  :  Mallet.  —  La  Visite  à  la 
nourrice:  MmeLescot.  —  La  bonne  Mère:  Duval 
Le  Camus  ; 

Hèrodiade  :  L.  de  Vinci,  gd.  in-fol. 


Voici  terminé  l'essai  d'inventaire  des  estampes  du  XIXe  Siècle, 
que  nous  annoncions  en  1885. 

Fidèle  au  programme  que  nous  nous  tracions  alors,  dans  notre 
Avertissement*  nous  avons  passé  en  revue  deux  mille  artistes  et 
analysé  ou  énuméré  leur  œuvre,  non  pas  suivant  la  méthode  ordi- 
naire, —  qui  consiste  à  tout  décrire  avec  le  même  détail  et  sans 
prendre  parti  sur  la  question  de  la  valeur  d'art  des  pièces,  —  mais 
suivant  une  méthode  nouvelle,  proportionnant  l'étendue  et  le  détail 
des  catalogues  au  mérite  et  à  l'importance  des  artistes  ;  en  d'autres 
termes,  donnant  autant  que  possible  une  physionomie  à  chaque 
catalogue,  et  surtout  faisant  ressortir  en  vedette,  sans  hésitation 
possible,  le  trait  dominant  de  chaque  œuvre  et  ses  pièces  capitales. 


310  LES    GRAVEURS    DU    XIXe    SIECLE. 

Assurément  cette  méthode  comporte  une  certaine  dose  d'arbi- 
traire :  qui  sait  ce  que  l'avenir  fera  de  nos  jugements  sur  les  contem- 
porains ?  Il  en  cassera  sûrement  une  partie,  rabaissant  certains  sur 
lesquels  nous  nous  faisons  illusion,  et  exaltant,  pour  une  raison 
d'art,  ou  de  sujet,  ou  de  document,  telle  pièce  à  côté  de  laquelle 
nous  passons  sans  nous  y  arrêter. 

Dans  l'ensemble  cependant ,  —  et  sauf  erreurs  et  omissions 
de  détail ,  —  nous  ne  craignons  pas  d'avancer  que  nous  avons 
bien  mis  graveurs  et  estampes  à  leurs  plans  relatifs,  et  que  le 
collectionneur  qui  réunirait  ce  que  nous  avons  indiqué  comme  de 
premier  ordre  posséderait  à  coup  sûr  tout  l'essentiel  de  l'estampe 
du  XIXe  Siècle. 

D'accord  jusqu'au  bout  avec  notre  affirmation  du  début,  nous  avons 
jugé  «  non  en  critique  d'art,  mais  en  amateur  et  en  curieux,  prenant 
les  artistes  comme  ils  sont,  ne  leur  demandant  que  ce  qu'ils  font  et 
nous  tenant  pour  satisfait  s'ils  le  font  bien  ;  enfin,  complètement 
dégagé  du  fatal  préjugé  qui  porte  à  voir  le  temps  présent  inférieur 
en  tout  aux  temps  d'autrefois  ». 

Cette  liberté  d'esprit  nous  a  permis  de  constater,  a  cent  reprises 
différentes,  la  vitalité  et  la  force  de  l'Estampe  au  XIXe  Siècle,  parti- 
culièrement de  l'estampe  originale,  par  laquelle  notre  siècle  — 
grand  dans  l'estampe  comme  en  tant  d'autres  choses  !  —  peut  aller 
de  pair  avec  ses  aînés. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  la  situation  actuelle  de  la  gravure 
et  de  l'estampe  :  nous  nous  en  sommes  expliqué  déjà,  à  la  suite  de 
la  dernière  Exposition  Universelle,  dans  notre  note  sur  «  L'Estampe 
en  1889  ». 

Ce  que  nous  voulons  constater  en  terminant,  c'est  la  position 
particulièrement  favorable,  considérée,  qui  depuis  quelques  années 
est  faite  à  l'Estampe,  et  à  celui  qui  la  produit,  et  que  d'une  façon 
générale  nous  appelons  ici  «  le  Graveur  ». 

S'agit-il  des  occasions  de  se  montrer  ?  Aucune  ne  leur  manque. 
L'Estampe  et  le  Graveur  ne  sont  plus  victimes,  en  aucune  circons- 
tance. Signe  des  temps,  la  Peinture,  au  Salon,  a  enfin  cessé  de  relé- 
guer l'Estampe  dans  des  culs-de-sacs  inexplorés  du  visiteur  ;  elle 
lui  offre  désormais  une  belle  salle,  bien  au  passage,  bien  en  vue.  En 
dehors  du  Salon,  qui  veut  se  montrer,  le  peut.  Il  a  le  Salon  du 
Champ-de-Mars,  s'il  est  dissident  de  tempérament.  S'il  est  buriniste, 
il  a  l'exposition  du  burin,  au  cercle  de  la  Librairie.  S'il  est  peintre- 


CONCLUSION.  311 


graveur  ou  lithographe  original,  il  a  l'exposition  annuelle  chez 
Durand-Ruel. 

Faut-il  maintenant  rappeler  que  l'Estampe  est  mise  au  premier 
plan  et  qu'en  trois  ans,  trois  occasions  décisives  de  se  produire  lui 
ont  été  fournies  :  en  1891  avec  l'exposition  générale  de  la  Litho- 
graphie à  l'école  des  Beaux-Arts,  puis  en  1892,  avec  la  triomphale 
exposition  de  Raffet,  rue  de  Sèze  ;  demain,  en  1893,  avec  l'exposi- 
tion de  Meissonier,  où  ne  seront  oubliées  aucunes  des  eaux-fortes  ni 
des  vignettes  du  maître  ? 

Raffet  aura  bientôt  son  monument,  sculpté  par  Frémiet.  placé 
devant  le  Louvre. 

Il  reste  bien  encore  un  acte  de  justice  à  obtenir  :  donner  à  une  rue 
de  Paris  le  nom  de  Méryon,  ce  grand  graveur  qui,  Parisien,  a 
retracé  dans  des  planches  maîtresses  le  vieux  Paris  ! 

Pour  le  «  Graveur  »,  on  peut  dire  qu'il  est  présentement  au  comble, 
sinon  de  la  fortune,  du  moins  de  la  considération. 

La  critique  ne  l'ignore  plus,  et  le  place  même  souvent  en  vedette. 

L'iconographe  est  toujours  tout  prêt  pour  lui  :  tout  graveur  a 
aujourd'hui,  derrière  lui,  un  catalogueur,  —  j'allais  dire  un  joueur 
de  flûte  —  qui  inscrit  et  quelquefois  célèbre  ses  œuvres  dès  leur 
naissance. 

Le  collectionneur  est  ardent,  et  l'estampe  contemporaine,  dès 
maintenant  classée,  se  paie  aujourd'hui  ce  que  se  payait,  il  y  a 
quelques  années,  l'estampe  des  maîtres  anciens.  Pour  mènera  bien, 
désormais,  une  collection  des  maîtresses  œuvres  de  l'estampe 
moderne,  c'est  de  cent  mille  francs,  rien  de  moins,  qu'il  faut 
parler.  Pour  les  livres  illustrés  du  XIXe  Siècle,  ils  ont  une  clientèle 
de  jeunes  et  ardents  bibliophiles,  et  leur  prix  est  en  train  de  doubler 
sur  les  prix  d'il  y  a  seulement  cinq  ans  ! 

S'agit-il,  enfin,  des  marques  honorifiques,  si  chères  aux  artistes  ? 
La  situation  du  Graveur  est  de  plus  en  plus  favorable.  Nous  ne 
parlons  même  pas  des  médailles,  médailles  d'honneur,  diplômes, 
mentions,  palmes  de  toutes  sortes  et  de  tous  pays.  Il  en  a  été  comblé, 
accablé,  et  à  tel  point  que  cette  mitraille  de  satisfecit  a  perdu 
aujourd'hui  toute  signification  nette. 

Mais,  pour  ne  considérer  que  la  plus  haute  et  la  plus  enviée  des 
récompenses,  la  croix,  le  tableau  suivant  nous  montre  la  part  faite 
à  l'Estampe  avec  une  libéralité  croissante  (au  point  de  devenir, 
bientôt,  presque  de  la  facilité). 


312 


LES    GRAVEURS     DU    XIX"    SIECLE 


LEGION    D'HONNEUR. 


Empire  (1). 

Restauration. 

'    Gouvernement 
de  Juillet. 

République 
et  Empire. 

Kki  TliLlQUE. 

Bervic 

Henriquel 

r.affet 

Hédouin 

Ponce 

Leisnier 

Gavarni 

de  Rochebrune 

Bon  Desnoyers 
Al.  Tardieu 

Laugier 
Calamatta 

Aubry-Lecomte 
Ach.  Lefevre 

Boetzel 
Bellay 

Richomme. 

Grévedon 

Z.  Prévost 

Lalanne 

H.  G.  Muller 

Mouilleron 

F.  Gaillard. 

Forster 

Dien 

Huot 

Leroux 

Ad.  Garon 

Chauvel 

Bléry 
Jazet 

Léon  Noël 
Era.  Lassalle 

Didier 

S.  Pannemaker 

Martinet. 

Soulange-Teissier 
Alph.  François 
Willmann 
Gaucherel 
de  Lemud 
Ed.  Girardet 
Blanchard 
Fois  Girard 

Courtry 
Bracquemond 
La  Guillermie 
Waltner 
Jules  Robert 
Danguin 
Léop.  Mastard 
J.  Jacquet 

OFFICIERS 

Charlet 

Bon  Desnoyers. 

Bertinot 

Pisan 

Ad.  Salmon 

Em.  Vernier 

Jacquemart 
Sirouy 

Daumier  (a  refusé) 
Flameng.  (i) 

Boilvin 
Ach.  Jacquet 
Baude 
Lamotte 

Lecouteux 

OFFICIERS 

Calamatta 
Forster 
Henriquel 
Alph.  François 
Martinet. 

Chéret 

Rops. 

Champollion 

Lefort 

Lévy 

Maurou. 

OFFICIERS 

F.  Gaillard 
Bracquemond. 

(1)    Auxquels   on 
peut   ajouter  :    Gh. 
Jacque     et    autres 
graveurs  ou  lithogra- 
phes décorés  comme 
peintres. 

(1)  Napoléon 

ne 

donnala 

croix 
à  aucun 
graveur. 

COMMANDEUR 

HENRIQUEL. 

CONCLUSION.  313 


Une  seule  crainte  serait  possible  :  elle  proviendrait  du  nombre 
croissant  des  graveurs,  entrant  à  flots  dans  une  carrière  jugée  facile 
par  des  débutants  présomptueux.  Symptôme  :  hier,  un  de  nos  plus 
habiles  graveurs,  interviewé  k  ce  sujet,  signalait  comme  un  fait  plus 
qu'inquiétant  la  surabondance  des  aspirants  graveurs.  Autre  symp- 
tôme :  plusieurs  de  nos  principaux  graveurs  sur  bois  viennent  de  se 
reunir,  et  pour  éviter  l'encombrement  et  la  pléthore  du  métier,  ont 
considéré  comme  nécessaire  de  ne  plus  faire  d'élèves  pendant  cinq 


ans. 


Ainsi,  la  surproduction,  ce  mal  de  notre  époque,  menacerait  de  se 
produire  aussi  dans  l'Estampe.  S'il  en  était  ainsi,  si  le  Graveur, 
arrivé  au  plus  haut  point  de  considération,  outrepassait  ce  point  et 
prenait  une  importance  excessive,  nous  sommes  convaincu  que  le 
correctif  naîtrait  du  mal  même,  et  par  une  réaction  fatale. 

Pour  nous,  nous  n'avons  pas  de  raison  de  voir  l'avenir  en  sombre, 
nous  rappelant  toutes  les  prophéties  de  malheur  faites  quand  naquit 
la  menaçante  photogravure,  qui  devait  anéantir  la  gravure,  et 
qui,  expérience  faite,  laisse  aujourd'hui  les  graveurs  plus  nom- 
breux que  jamais.  —  Nous  comptons  sur  la  merveilleuse  faculté  de 
renouvellement  de  l'art  français,  pour  maintenir  l'Estampe  dans 
l'état  remarquable  de  prospérité  où  nous  la  laissons  aujourd'hui. 


TABLE 


pages 

Saint-Marcel 5 

Saint-Martin  (de) 6 

Sajnt-Raymond  (de) 6 

Salathé 1 

Salmon  (Adolphe) 1 

Salmon  (Théodore-Frédéric) 8 

Salmon  (Emile) 9 

Salneuve 9 

Sandoz 9 

Sang 9 

Sarah  Bernhardt 9 

Sarazin  de  Belmont 10 

Sarcus 10 

Sardou 10 

Sargent  (Alfred) 10 

Sargent  (Louis) 10 

Sauerveid 10 

Saulx  (de) il 

Sauvage 11 


316  TABLE. 

pages 

Sauvageot 11 

Sauvé il 

S.\ix(MmeDE) 12 

S w  IGNY  (Le  Baron  de) 12 

SCHAAI 12 

SCHANNE 13 

SCHEFFER   (Al'y) 1  3 

Scheffer  (Jean-Gabriel). \1 

SCHENMS H 

SCHLESINGER  ...    \1 

ScHLCESSER 18 

SCHMIDT 18 

Schneider 18 

Schnetz 19 

SCHNORR 19 

schommer 19 

schrceder 19 

Schubert 20 

Schuler 20 

SCHULTZ 20 

SCHULTZE 20 

SCHULZ 21 

SCRI\'EN 21 

Sears 21 

Sebron 21 

Segé 21 

Seguin 22 

Seigneurgens 22 

Sellier  père 22 

Sellier  (Henry) 22 

Senefei.der 23 


TABLE.  317 

pages 

Sequeira  (de) 26 

Sergent 27 

Servin 2^ 

Sette , 28 

Sevrette 28 

Sh.vrles 28 

SlCARD 28 

SlEURAC 28 

Silbermann 28 

Simon 29 

Simonet  (Jean-Baptiste) 30 

Simonet  (Adrien) 3° 

Sinet 8  ' 

SlNGRY 31 

SlROUY 31 

SlSCO 35 

SlSLEY 35 

SlTTEL 35 

SlXDENlERS .  .     35 

Skelton 3S 

Smeeton 38 

Smith 39 

SOINARD 39 

SOI.IER ,iQ 

SoLlMAN-LlEUTAUD 40 

SOLMS  (M'ne   DE) 41 

SOLON 41 

SOMM 41 

SûMMERARD   (DU) 45 

SOREL 46 

SORRIEU 46 


318  TABLE. 

pages 

SOTAIN 4*7 

Soudain 47 

Soi  lange-Teissier 48 

SOULIÉ 50 

SOUMY 52 

Sta  (de) 53 

STAAJ 53 

Stachowicz 55 

Stadler 56 

Steinheil 56 

Steinlen 56 

Steuben 60 

Steuefercher 60 

Ste\  ens 60 

Stipulkowsky 60 

Stop 60 

Strang 61 

subercaze 61 

Sldre 62 

SuLPIS  (Jean-Joseph) 64 

Sulpis  (Emile) 65 

SUTHERLAND 65 

SUTTER 65 

Swebach  (Jacques) 66 

SWEBACH  (Edouard) 66 

SZRETTER .  .  68 

TaiÉE 68 

Tailland 69 

Talin "70 

Tamagnon  (de) "70 

Tamisier "70 


TABLE.  319 

pages 

Tanguy Il 

Tardieu  (Pierre-Alexandre) 71 

Tardieu  ( Amhroise) . .  74 

Tassaert  (Jean -Joseph-François) 75 

Tassaert  (Paul) 76 

Tassaert  (Octave) 76 

Tattegrain 82 

Taurel  (André-Benoît-Barreau) 82 

Taurel  (Edouard) 83 

Taverne 84 

Tavernier  (Pierre-Joseph) 84 

Tavernier  (Ernest-Louis) 86 

Taylor  (Le  Baron) 86 

Tellier 102 

Terry 103 

Tessier 103 

Testard  (François-Martin) 103 

Testard  (Jacques-Alphonse) 103 

Texier 105 

Teyssonnieres  (Pierre) 107 

Teyssonniéres   (\l"e) 110 

Thénot  110 

Thkrond 111 

Thevemn - .  111 

Thibault 112 

Thibaut 112 

Thielley 112 

ThiÉnon  (Claude) 113 

Thiénon  (Louis-Désiré) 113 

Thierriat 113 

Thierry 114 


320  TAHLE. 

pages 

Thierry  (Joseph) 114 

Thk  pu.et 115 

Thiriat 115 

Thirion 115 

Thomas 115 

Thomas    Antoine-Jean-Baptiste) .., 116 

Thomas  (Napoléon)   m 

Thompson  (John) 118 

Thompson  (Charles) 118 

Thomson 121 

Thornle  y 121 

Thouvemn 1 22 

TlMMS 122 

TlNAYRE 123 

TlNTHOIN 123 

TlRPENNE 1 23 

TlSSANDIER 125 

TlSSOT 125 

TOPFFER 134 

TOSCHI 136 

TOUDOUZE   (Gabriel) 139 

ToiDOUZE  (Edouard)  .  , 140 

TOULLION 140 

TOURFAUT 140 

TOURNACHON 140 

TOURNY 141 

Toussaint 1 4 1 

Traversier 1 42 

Traviès  (Charles-Joseph) 142 

Traviès  (Edouard) 153 

Trayer 154 


TABLE.  321 

pages 

Trichon 154 

Tricbot-Garneri 154 

Trimolet  (Joseph-Louis) 155 

Trimolet  (Alphonse) 162 

Trobriand  (de) 1 63 

Tronchon 163 

Trouilleux 163 

Truchot 163 

TUDOT 163 

Turner 164 

Turpin  de  Crissé  (Le  Comte) 165 

Ulmer 165 

Unger 166 

Urruty 166 

Vafflard 167 

Valdahon 168 

Valentin  (Henri) 168 

Valentin  (Henry) 169 

ValÉrio 169 

Vallot ni 

Vallotton 172 

vallou  de  vrlleneuve 172 

Valmon  (M110) 174 

Valmont  (de) 174 

Van  den  Broek  (Mffie) 175 

Van  der  Burch 175 

Vanlembrouck 175 

Van  Marcke  (J.) 175 

Van  Marcke  (Emile) 175 

Van  Muyden 176 

Van  Os 177 

xh  21 


322  TABLE. 


Van  Rtssel 1T7 

Vans  (dit  Faget  de) m 

Van  Spaendonck 1T7 

Varcollier  (Mme) m 

Varin  (Amédée) m 

Varin  (Adolphe) H9 

Varin  (Eugène) 181 

Vaucanu 183 

Vauthier 183 

Vauzelle 184 

Veillât 184 

Verdeil 184 

Vergnes 185 

Verneilh  (de) 186 

Vernet  (Carie) 186 

Vernet  (Mmc  Carie)  née  Fanny  Moreau 210 

Vernet  (Horace) : 210 

Vernier  (Charles) 224 

Vernœr  (Emile) , 225 

VETRASSAT 227 

Vèze  (de) 229 

Vibert  (Victor) 229 

Vibert  (Jean-Georges) 230 

Victor 230 

Vidal 231 

Viel-Castel 233 

VffiRGE 234 

Vigneron 239 

Vignon  (de) 241 

Viguier 241 

Villemin 242 


TABLE.  323 

pages 

Villeneuve 242 

Villeret 243 

VlLLEREY 344 

VlLLEYIELLE 244 

VlLLOT 244 

VlMONT 245 

VlNTRAUT 245 

Viollet-Leduc    245 

VlON 248 

VlREBENT    249 

VlZENTINI 249 

VOGEL 249 

VOGT 250 

Voisin 251 

VOLLON 252 

VOLMAR 252 

VUILLEFROY  (de) 252 

Wachsmuth  .  , 253 

Wacquez 253 

Walle 253 

Wallet 253 

Waltner  (Charles-Jules) 254 

Waltner  (Charles-Albert) 254 

Watelet 269 

Wattier  (Edouard)  210 

Wattier  (Emile) 210 

Weber  (Antoine-Jean) 214 

Weber  (Frédéric) 215 

Weber  (Otto) 215 

Wedgwood 215 

Weir 216 


324  TABLE. 

pages 

Wkry    276 

Whistler 2T6 

WlBÀILLE 290 

WlESENER 290 

WlLLEMIN    291 

WlLLENICH 291 

WlLLERMET 291 

Willette 291 

WlLLMANN 298 

WlNTERHALTER 299 

WlSMES   (DE) 301 

WlTTE   (DE) 301 

WORMS 302 

Wyld 302 

Yon 303 

Yves 304 

Zacharie 304 

Zeégler 305 

ZlLCKEN 306 

Zorn..      30T 

ZWINGER 309 

Lithographes  d'architecture  et  vues  pittoresques  :  Alaux, 
Arnout  ,  Atthalin  ,  Bachelier  ,  Balan  ,  Barnard  , 
Bonhomme  ,  Bourgeois  ,  Boys  ,  Chapuy  ,  Gourtin  , 
Dauzats,  Delaberge,  Duthoit,  Fowler,  Fragonard, 
Gale,  Granet,  Guesdon,  Guiaud,  Haghe,  Hardemg, 
Harris,  Hawke,  Hostein,  Isabey,  Jaime,  Jorand, 
J.-B.  Laurens,  Lefranc,  Léger.  Mackensie,  Massé, 
Mayer  ,  Mialhe  ,  Nash  ,  Nousveaux  ,  Ouvrié  , 
Régnier,  Renoux,  Truchot ,  Vauzelle,   Questel, 


TABLE.  325 


pages 
Villeneuve,  Walton,  Weber,  etc.,  etc.  Voyez  l'article 

TAYLOR 91etsuiv. 

Peintres-graveurs  hollandais 306 

Conclusion 309 


Lille  imp.  L.Danel. 


latfva  "i  aiHawiHdwi  —  'arnn 


raidi,  Henri 

Les  grs 
Le  cle 

1. 12 


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